Vous êtes sur la page 1sur 3

Sujet : Le Juge et la théorie des circonstances exceptionnelles.

Le 28 juin 1918 au terme d’un arrêt dit arrêt Heyriès la jurisprudence à déclarée légale de le fait que
le gouvernement avait suspendu pendant la guerre , les garanties disciplinaires instituées par la loi au
profit des fonctionnaires .

Plus tard , cette jurisprudence fût appliquée dans une autre affaire pendant la première guerre
mondiale. Il s’agit de l’arrêt demoiselle Dol et Laurent. Au vu de cela , le conseil d'État va alors
confirmer cette jurisprudence et elle se verra appliquer seulement en temps de guerre.

Cela donnera lieu alors à la théorie jurisprudentielle des circonstances exceptionnelles. Elle est dite
théorie jurisprudentielle des circonstances exceptionnelles car non pas prévu par les textes mais
plutôt par la jurisprudence. Si cette théorie jurisprudentielle des circonstances exceptionnelles
existe , c’est en majeure partie grâce au juge. Il a un rôle majeur dans l’application de cette théorie.

Réfléchir sur la théorie jurisprudentielle des circonstances exceptionnelles présente un intérêt


appréciable et pratique dans la mesure où en temps de crise , le juge a réussi à combler le vide laissé
par les textes , ce qui permettra à l'administration de fonctionner et de savoir comment se tenir.

Quel est dès lors l’impact du juge dans la théorie jurisprudentielle des circonstances exceptionnelles ?

Pour solutionner ce problème de droit , il s’agira pour nous d’exposer d’une part les décisions prises
par le juge (I) et d'autre part de montrer le contrôle exercé par celui-ci (II).

I- LES DÉCISIONS PRISES PAR LE JUGE.

Dans ses prises de décisions, Le juge va recourir d’une part, au principe de continuité (A) , s’opposant
à l’interruption du fonctionnement régulier des services publics, et d’autre part, au principe de
légalité (B), lequel postule que l’Administration soit soumise au droit en tout temps, c’est-à-dire
quelles que soient les circonstances.

A- Le principe de continuité comme fondement des décisions du juge.

Le principe de continuité, au sein du fonctionnement des services publics, signifie que ceux-ci
doivent être assurés de manière régulière, sans interruption, même dans des circonstances
exceptionnelles. Cela garantit que les droits et les intérêts des citoyens sont protégés et que les
services essentiels sont maintenus.

En d’autres termes, le principe de continuité impose aux services publics de fonctionner de manière
constante et régulière, quelles que soient les circonstances. Cela assure que les citoyens ont accès
aux services publics dont ils ont besoin, tels que les services de santé, les transports, l’éducation, la
sécurité, etc.

Ce principe est particulièrement important car il permet de préserver la stabilité et le bon


fonctionnement de la société. Si les services publics étaient interrompus de manière régulière, cela
causerait des perturbations majeures dans la vie quotidienne des citoyens et pourrait compromettre
leur sécurité et leur bien-être.

Le juge joue un rôle essentiel dans l’application de ce principe. En cas de litige ou de situation qui
pourrait entraîner une interruption des services publics, le juge peut intervenir pour garantir que la
continuité des services soit maintenue. Il peut prendre des décisions et des mesures pour s’assurer
que les services publics continuent de fonctionner de manière régulière, tout en respectant les droits
et les intérêts des citoyens.

Le rôle du juge est donc de veiller à ce que ce principe soit respecté et de prendre des mesures
appropriées pour maintenir la continuité des services publics.

Cependant , Qu’en ai t’il du principe de légalité dans les décisions prises par le juge ?

B- Le principe de légalité comme fondement des décisions du juge.

La situation justifiant la décision du juge doit être une situation anormale , qui peut compromettre la
légalité ordinaire. En effet, Il faut que la légalité ordinaire soit inappropriée ou inefficace, c’est-à-dire
qu’elle ne permette pas à l’Administration, en y recourant, de faire face à la situation de crise.

Lorsque la légalité existante devient inappropriée en raison de circonstances exceptionnelles, le juge


peut créer une nouvelle légalité adaptée à la situation. Cette nouvelle légalité est appelée "légalité de
crise".

En temps normal, les décisions et les actions du juge sont basées sur les lois et les règles en vigueur.
Cependant, lorsqu'une crise survient et que les lois existantes ne sont plus adaptées ou ne peuvent
pas répondre efficacement à la situation, le juge a le pouvoir de créer une légalité nouvelle.

La légalité de crise est mise en place pour faire face aux circonstances exceptionnelles et permettre
au système juridique de s'adapter rapidement aux besoins et aux défis spécifiques de la crise. Le juge
peut prendre des décisions qui dérogent temporairement aux lois existantes ou interpréter les lois de
manière plus souple afin de répondre aux exigences de la situation.

Cependant, il est important de noter que la légalité de crise est limitée dans le temps et doit être
utilisée avec prudence. Elle ne remplace pas la légalité normale, mais elle permet de faire face aux
situations d'urgence de manière efficace.

Il résulte de ce qui précède que le principe de continuité et le principe de légalité constituent des
maillons essentielles dans les décisions prises par le juge durant les circonstances exceptionnelles.
Cependant qu’en ai t’il du contrôle exercé par le juge ?

II- LE CONTRÔLE EXERCÉ PAR LE JUGE.


Le contrôle du juge se fait sur trois aspects. Nous les présenterons comme suite : le contrôle de
l’existence d’une circonstances exceptionnelles (A) dans un premier temps, puis dans un second
temps le contrôle du but poursuivi par l’administration et les moyens mis en œuvre par celle-ci (B)

A) Le contrôle de l’existence d’une circonstances exceptionnelles.

Les textes ne peuvent pas tout prévoir, lorsque c’est le cas l’on se trouve devant un vide. Cela arrive
le plus souvent en période de crise. Pour pallier à ce problème une théorie des circonstances
exceptionnelles s’applique pour que l’administration continue toujours de fonctionner.

Mais il peut arriver que l’administration évoque des circonstances qui ne sont pas des circonstances
exceptionnelles. Le juge, est donc ténu de procéder à un contrôle chaque fois que l’administration
qualifie une situation de circonstances exceptionnelles.

Ce contrôle est fait pour savoir si Les circonstances évoqué par l’administration méritent bien la
qualification de circonstances exceptionnelles, si ce n’est le cas le juge justifie cela.

Les circonstances évoqué par l’administration méritent bien la qualification de circonstances


exceptionnelles et justifient de ce fait, la méconnaissance de la légalité ordinaire par l’autorité
administrative. Après ce contrôle deux autres contrôles sont effectués. Nous allons à présent les voir.

B) Le contrôle du but poursuivi par l’administration et les moyens mis en œuvre par
l’administration.

Après le contrôle de l’existence d’une circonstances exceptionnelles le juge contrôle le but


recherché par l’administration. Il veut s’assurer alors que la décision prise par l’administration tend
réellement à faire face à la situation de crise. C’est-à-dire les mesures que ça prendre l’administration
doit être dans le cadre de la crise et non extérieur à celle-ci.

Après cela le dernier contrôle du je porte sur les moyens mis en œuvre par l’administration. Ces
moyens doivent être adapté au but recherché. Ces moyens sont mis en œuvre uniquement pour
atteindre le but poursuivi par l’administration.

En somme les trois éléments sur lesquels porte le contrôle du juge caractérisent le fondement de la
théorie jurisprudentielle des circonstances exceptionnelles. Ces trois éléments doivent être cumulatif
et si donc un élément fait défaut la théorie ne peut exister. Par conséquent la mesure administrative
est annulée sur recours pour excès de pouvoir.

Vous aimerez peut-être aussi