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Alix PECHIER

TD 6 – Libertés fondamentales
L’état d’urgence sanitaire, régime d’exception mis en œuvre en cas de circonstances
exceptionnelles, telles que l’épidémie Covid-19, a vu son régime juridique évoluer en 2020. En effet,
jusqu’alors lacunaire, le cadre juridique de cet état d’urgence a été redéfini par la loi du 23 mars 2020,
précisant les autorités exécutives compétentes (I), et le contrôle judiciaire auquel elles sont soumises
(II).
I – Les autorités exécutives compétentes
Jusqu’en 2020, seul le ministre de la Santé était compétent pour prendre des mesures
d’urgence en cas de menace sanitaire grave (doc 3). Bien que déjà mis en application, mais jamais de
la sorte, le régime d’urgence sanitaire nécessitait d’être repensé pour surmonter la crise Covid et les
éventuelles futures crises. Effectivement, une simple obligation de proportionnalité générale des
mesures prises ne permettait pas de protéger convenablement les libertés fondamentales (doc 4).
Ainsi, la loi du 23 mars 2020 a prévu un nouveau régime légal encadrant l’état d’urgence sanitaire. Le
premier ministre est désormais compétent pour prendre des mesures générales limitant les libertés,
prévoir des interdictions ou des réquisitions (doc 5). En somme, il peut prendre des mesures de police
en cas de circonstances exceptionnelles telle qu’une épidémie sanitaire (doc 6).
Le ministre de la Santé quant à lui reste compétent pour prendre des mesures individuelles mais aussi
générales, relatives à l’organisation et au fonctionnement du dispositif de santé. Ces mesures doivent
être strictement proportionnées et nécessaires (doc 5).
Enfin, le préfet et le maire sont dotés de pouvoirs en matière d’état d’urgence sanitaire à l’échelle du
département et de la commune. Avant la loi du 23 mars, le préfet pouvait, après habilitation du
ministre de la Santé, être compétent pour faire appliquer les mesures de ce dernier (doc 3). Désormais,
le maire est aussi compétent. Ces autorités de proximité peuvent prendre des mesures plus
contraignantes que celles prises nationalement, lorsque les circonstances locales le justifient, afin
d’assurer la santé de la population (doc 6).

II – Le contrôle des autorités judiciaires


Les décisions prises par les autorités publiques en matière de restrictions des libertés sont contrôlées.
En effet, lorsque des mesures de mise en quarantaine, placement ou maintien en isolement font l’objet
d’une contestation, le JLD est compétent et statue dans les 72 heures (doc 5). Ainsi, portent une
atteinte excessive aux libertés les mesures qui ne sont pas strictement nécessaire et proportionnées
(doc 5).
Pour toutes les autres contestations d’application des mesures, le juge administratif est compétent (doc
5). En référé, celui-ci a la possibilité de prendre des mesures pour faire cesser un danger caractérisé. Il
peut agir en cas d’atteinte grave et manifestement illégale aux libertés, caractérisée par l’action ou la
carence de l’autorité publique (doc 6). Cependant, le juge est limité dans son action puisqu’il statue au
regard des moyens dont l’administration dispose, justifiant parfois que l’insuffisance des autorités ne
soit pas condamnée (doc 6).
En effet, si les autorités exécutives ont un large champ de compétence, le juge sanctionne la prise de
mesures locales plus strictes lorsque les circonstances ne sont pas impérieuses, ou sont en
contradiction avec les mesures nationales (doc 7).
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