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LE SECRET D’UNE ARCHITECTURE DESIGN

DE L’INFORMATION RÉUSSIE !

G. Barrère & É. Mazzone


Trop souvent dans un projet web ou logiciel, on se rend compte
au moment de l’organisation du contenu que l’on se répète, que la
hiérarchie n’est pas fluide. Que faire alors pour définir les bonnes
rubriques ? Comment employer des titres pertinents et organiser les
informations afin que l’utilisateur trouve rapidement et facilement ce
qu’il cherche ?
Préfaces de Christian Bastien & Élie Sloïm
À défaut de pouvoir entrer dans la tête de l’utilisateur pour com-
prendre sa logique, adoptez la technique du Card Sorting (tri de
cartes), afin de l’impliquer dans la conception d’une architecture de
Gautier Barrère
l’information efficace ! & Éric Mazzone
Voici le livre qu’il vous faut pour apprendre à mettre en place cette
technique d’ergonomie, phase par phase, en évitant les écueils, grâce
aux conseils avisés et retours d’expérience concrets des deux auteurs.

AU SOMMAIRE Psychologue et stratège UX


⍟ Approche UX ou centrée utilisateur spécialisé en Persuasive Design,
Gautier Barrère est Responsable
⍟ Quand et pourquoi de l’équipe « Présence Internet »

Card
du gouvernement luxembourgeois,

Card Sorting
utiliser le Card Sorting ?
mais aussi, entre autres, fondateur
⍟ Tri de cartes ouvert ou fermé ? de l’antenne franco-luxembourgeoise
de l’association des professionnels
⍟ Tri de cartes papier ou en ligne ?
en utilisabilité (FLUPA) et membre

Sorting
⍟ Préparation et déroulement d’OpenWeb. Avec Éric Mazzone,
consultant BPM et démarche centrée
des séances
utilisateur, également impliqué
⍟ Analyser les résultats dans de nombreux réseaux
professionnels, ils font la promotion
⍟ Proposer des solutions des approches UX à travers
leurs missions et séminaires,
ainsi que sur leurs blogs Ergo-stretto
et Gargarismes ergonomiques.
NE PERDEZ PLUS VOS UTILISATEURS !
ISBN 978-2-212-13448-3

Conception Nord Compo


Code G13448

DESIGN

15 €

Propriété de Ismail Lahsini <ismail@lahsini.com>

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LE SECRET D’UNE ARCHITECTURE DESIGN
DE L’INFORMATION RÉUSSIE !

G. Barrère & É. Mazzone


Trop souvent dans un projet web ou logiciel, on se rend compte
au moment de l’organisation du contenu que l’on se répète, que la
hiérarchie n’est pas fluide. Que faire alors pour définir les bonnes
rubriques ? Comment employer des titres pertinents et organiser les
informations afin que l’utilisateur trouve rapidement et facilement ce
qu’il cherche ?
Préfaces de Christian Bastien & Élie Sloïm
À défaut de pouvoir entrer dans la tête de l’utilisateur pour com-
prendre sa logique, adoptez la technique du Card Sorting (tri de
cartes), afin de l’impliquer dans la conception d’une architecture de
Gautier Barrère
l’information efficace ! & Éric Mazzone
Voici le livre qu’il vous faut pour apprendre à mettre en place cette
technique d’ergonomie, phase par phase, en évitant les écueils, grâce
aux conseils avisés et retours d’expérience concrets des deux auteurs.

AU SOMMAIRE Psychologue et stratège UX


⍟ Approche UX ou centrée utilisateur spécialisé en Persuasive Design,
Gautier Barrère est Responsable
⍟ Quand et pourquoi de l’équipe « Présence Internet »

Card
du gouvernement luxembourgeois,

Card Sorting
utiliser le Card Sorting ?
mais aussi, entre autres, fondateur
⍟ Tri de cartes ouvert ou fermé ? de l’antenne franco-luxembourgeoise
de l’association des professionnels
⍟ Tri de cartes papier ou en ligne ?
en utilisabilité (FLUPA) et membre

Sorting
⍟ Préparation et déroulement d’OpenWeb. Avec Éric Mazzone,
consultant BPM et démarche centrée
des séances
utilisateur, également impliqué
⍟ Analyser les résultats dans de nombreux réseaux
professionnels, ils font la promotion
⍟ Proposer des solutions des approches UX à travers
leurs missions et séminaires,
ainsi que sur leurs blogs Ergo-stretto
et Gargarismes ergonomiques.
NE PERDEZ PLUS VOS UTILISATEURS !
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N°12828, 2011, 300 pages. Rodolphe Rimelé.
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Gautier Barrère Éric Mazzone

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N E p e r d e z p l u s v o s Uti l i s ate u r s !

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éditions Eyrolles
61, bld Saint-Germain
75240 Paris Cedex 05
www.editions-eyrolles.com

En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire intégralement


ou partiellement le présent ouvrage, sur quelque support que ce soit, sans autorisation
de l’éditeur ou du Centre Français d’Exploitation du Droit de Copie, 20, rue des Grands
Augustins, 75006 Paris.

© Groupe Eyrolles, 2012


ISBN : 978-2-212-13448-3

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« Les gens se divisent en deux catégories : les uns cherchent et ne
trouvent pas, les autres trouvent et ne sont pas contents. »

Mihai Eminescu

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À nos petites familles qui nous aident au quotidien à trier les bonnes
cartes pour nos vies de maris, de pères, de fils et d’hommes.

Un merci particulier à Matthieu Barrère pour le titre original


qu’il a proposé pour ce livre.

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Préfaces
Qui n’utilise pas l’outil informatique et Internet pour faire ses
comptes, trouver un itinéraire, classer ses photos, sa musique,
chercher un restaurant, un magasin, une maison, un appar-
tement, des informations sur la santé, des livres, des gens...
Qui ne se tourne pas vers Internet pour déclarer ses revenus,
obtenir des informations sur sa commune, son gouvernement,
les services publics ? Le Web est aujourd’hui omniprésent…

Avec la mise à disposition de contenus aussi variés, aussi


denses, se pose le problème complexe de leur structuration.
Prenons l’exemple d’un site web : comment fournir à l’utilisa-
teur, à partir de la page d’accueil, une idée de tout ce qu’il peut
y trouver ? Comment s’assurer que l’organisation que nous lui
proposons est compréhensible, claire et facile à explorer ?

Tous ceux qui ont été confrontés à cette lourde tâche trouveront,
dans l’ouvrage de Gautier Barrère et Éric Mazzone, de précieux
conseils. Le tri de cartes que ces praticiens présentent est une
technique qui n’est pas suffisamment utilisée pour concevoir et
évaluer les structures d’information qui nous entourent. Cette
technique, qui fait partie des méthodes ergonomiques pour
la conception centrée utilisateur, est ici décrite sur la base de
nombreuses années d’expérience. Ces ergonomes de formation
ont en effet su tirer profit de ces années pour nous présenter
une démarche éprouvée dans un langage clair. Si la préoccupa-
tion de ces auteurs a été de rendre accessible cette technique,
cette préoccupation n’a cédé en rien à la rigueur et à la connais-
sance scientifique. Ils démontrent d’ailleurs, page après page,
que la prise en compte de l’utilisateur dans le processus de
conception d’un produit est un métier qui ne s’improvise pas.

Les professionnels de l’informatique, du logiciel comme du


Web (chefs de projet, développeurs, ergonomes, marketeurs...),
trouveront dans cet ouvrage non seulement matière à accroître
leurs connaissances, mais également tout ce qui pourrait leur
permettre d’appliquer cette technique de façon appropriée

p r é fa c e s ix

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dans des projets où ils doivent faire face à des clients exigeants,
des contraintes marketing fortes, le tout avec des budgets, des
ressources et un laps de temps très réduits. L’ouvrage que nous
proposent ces ergonomes de renom dans le domaine de l’expé-
rience utilisateur saura vite devenir incontournable. Il fera en
tout cas partie des lectures obligatoires de tous mes étudiants
d’ergonomie, futurs professionnels.

J. M. Christian Bastien

Professeur des Universités


Université de Lorraine — Metz
Responsable pédagogique du Master Professionnel
d’Ergonomie et Ingénierie des Facteurs Humains

x card sorting

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Croire qu’il est possible de se mettre à la place de l’utilisateur est
l’un des péchés du concepteur de sites Internet. Et s’il est besoin
de vous en convaincre, faites une petite expérience : mobilisez
un utilisateur et regardez-le naviguer sur un site, si possible
sur un site que vous avez conçu. Après quelques minutes, il
y a de fortes chances que vous soyez déprimé. L’utilisateur ne
cliquera pas sur les mêmes boutons que vous, il ne naviguera
pas comme vous l’aviez prévu et il ne cherchera pas les infor-
mations là où vous les aviez placées pour lui.

En réalité, il n’est pas vraiment possible de se mettre à la place de


l’utilisateur. Au mieux, il est possible d’élaborer des hypothèses
sur la façon dont il réfléchit ou agit. L’utilisateur est pourtant
la raison d’être d’un produit ou d’un site, c’est pourquoi toutes
les approches actuelles s’efforcent de le mettre au cœur même
de la conception : c’est ce qu’on appelle la conception orientée
utilisateur (user centric).

Pour le qualiticien chargé de travailler sur un produit, un site


ou une application, il importe d’envisager deux aspects fonda-
mentaux et complémentaires : la volonté d’améliorer la qualité
finale du produit et la capacité à obtenir cette qualité au meil-
leur coût, avec la meilleure efficience possible. Dans les deux
cas, l’irruption de l’utilisateur dans le processus de conception,
voire de production, a un impact considérable.

En ce qui concerne la qualité finale, le mécanisme est assez


évident : la prise en compte des attentes des utilisateurs ne peut
avoir que des conséquences favorables.

L’impact sur l’efficience de la production est moins évident à


saisir et, pourtant, il est tout aussi essentiel, car il renforce la
pérennité et la capacité économique du producteur. En réalité,
l’intervention de l’utilisateur en amont des processus et la
conception en mode user centric sont des outils de prévention
des risques et de diminution des coûts de non-qualité. Il s’agit
de détecter des erreurs ou des défauts de conception le plus tôt
possible dans les processus, avant que les différentes actions

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menées par les équipes ne viennent ajouter des éléments
inutiles ou nuisibles sur le produit.

Comme vous pouvez le constater ici, le concepteur a tout intérêt


à prendre en compte l’utilisateur. Il faut toutefois rappeler
qu’il s’agit d’une condition nécessaire mais non suffisante : la
conception centrée utilisateur est un facteur favorable, mais ce
n’est pas une recette miracle. Les projets agiles et les processus
centrés sur l’utilisateur ne sont pas des assurances tous risques
contre les échecs, loin s’en faut.

Comment aller encore plus loin ? Pour se prémunir des échecs,


il ne suffit pas de mobiliser des utilisateurs pendant la concep-
tion d’un site. Il faut également être armé de techniques ergo-
nomiques et de méthodologies permettant de les impliquer au
bon moment et dans de bonnes conditions. Certains livres sur
l’ergonomie expliquent très bien à quel moment mobiliser telle
ou telle technique ergonomique.

Le livre que vous avez entre les mains a, quant à lui, décidé de se
pencher très en profondeur sur une de ces techniques. Il nous
propose un focus très détaillé sur le tri de cartes (card sorting, en
anglais), une approche qui possède une valeur ajoutée considé-
rable en conception puisqu’elle conduit à travailler sur la façon
dont les utilisateurs classent, se représentent et peuvent même
être amenés à verbaliser leur perception de l’information.

En ce qui concerne les sites, bien avant de se poser la question


des menus, du design des zones et peut-être même du dévelop-
pement, la technique du tri de cartes permet de se pencher sur
les contenus et les services. Ces deux éléments sont finalement
l’essentiel de la valeur ajoutée et tout le reste, bien que néces-
saire, n’est qu’accessoire. Le tri de cartes est une approche qui
nous permet d’anticiper des problèmes majeurs qui affectent la
valeur même du site pour ses utilisateurs, et ce, très en amont
du processus de conception.

xii card sorting

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En tant que spécialiste de la qualité des sites, je pensais naïve-
ment que le tri par cartes s’appliquait essentiellement à la
conception d’interfaces hommes-machines. À ma grande
surprise, la technique peut s’appliquer à la conception non
seulement de sites, mais aussi de produits de toutes sortes. En
réalité, dès qu’un processus de conception mobilise une acti-
vité de classement ou de structuration de l’information, cette
approche pourra vous être d’un grand secours.

Comme toute bonne technique ergonomique, le tri de cartes


peut s’expliquer relativement facilement à un novice. Quelques
phrases vous suffiront à faire comprendre de quoi il retourne
à vos interlocuteurs. Cependant, elle nécessite une grande
rigueur et une excellente technicité, sous peine d’obtenir des
résultats fantaisistes.

Le livre de Gautier Barrère et Éric Mazzone est là pour vous


montrer toute la richesse et toute la rigueur de l’approche.
Gardez-le à portée de main en conception, vous n’aurez pas à
le regretter.

Élie Sloïm

Fondateur du projet Opquast


Directeur du projet Openweb
Président de la société Temesis

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Tables des matières

xvii Avant-propos

chapitre 1
1 Le tri de cartes : une technique UX
1 L’approche UX ou centrée utilisateur
8 Coûts et bénéfices de l’UX
9 Évaluer auprès d’un utilisateur

chapitre 2
17 Principes de base
17 Les origines du tri de cartes
18 Principe
20 Avantages et limites
20 Quand l’utiliser ?
21 Quels bénéfices en tirer ?
22 Les différents types de tri de cartes
25 Les différents modes de réalisation
28 Le résultat d’un tri de cartes
29 Retours d’expérience

chapitre 3
31 Préparation des séances
31 Définir ses objectifs
32 Sélectionner ses participants
38 Sélectionner ses contenus
42 Tri de cartes ouvert ou fermé ?
42 Tri de cartes papier ou en ligne ?
46 Nombre de phases
47 Matériel
49 Consignes
51 Retours d’expérience

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chapitre 4
55 Déroulement de la séance
55 Planning global et durée
57 Étape n° 1 : accueil et consignes
58 Étape n° 2 : classement des cartes
61 Étape n° 3 : nommage des groupes
63 Étape n° 4 : débriefing
65 Retours d’expérience

chapitre 5
69 Analyse des résultats
69 Étape n° 1 : saisir les données
72 Étape n° 2 : rassembler les données
74 Étape n° 3 : analyse quantitative
81 Étape n° 4 : analyse qualitative
84 Retours d’expérience

chapitre 6
87 Proposer des solutions
88 Une solution qui respecte la logique métier du client
88 Une solution qui respecte les règles UX
89 Adopter une approche visuelle
93 Établir des tendances par profil
93 Retours d’expérience

95 Petit mot de conclusion


97 Références
100 À propos des auteurs
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Avant-propos
Cela fait quelque temps que nous partageons avec plaisir notre
approche centrée utilisateur auprès de nombreux clients. Un
des éléments clés de notre métier, c’est la multidisciplinarité et
les rencontres associées. Un jour de conférence, nous faisons
la connaissance d’une personne qui nous transmet une théorie
tout à fait personnelle : les options et les fonctionnalités d’un
produit (les rubriques d’un site web, par exemple) doivent être
appréhendées comme des boutons d’ascenseur. Si certains
boutons ne sont pas « usés » (dans le sens de « pas utilisés »),
cela signifie que les étages en question n’intéressent personne.
Donc on les enlève.

La remarque est purement provocatrice mais mérite une atten-


tion particulière. Elle résume à elle seule l’objet de ce livre : à
aucun moment, on n’envisage un problème de structure de l’in-
formation — un bouton mal placé dans la structure des étages
ou mal nommé.

Cet ascenseur n’est rien moins qu’un produit qui conditionne


votre vie, comme de nombreux autres que vous utilisez au
quotidien. La façon dont ces produits sont structurés n’est pas
toujours adaptée à votre logique. Cela vous demande un effort
injustifié pour atteindre vos objectifs. Souvent vous préférez
jeter l’éponge. À raison.

Pourquoi des produits si compliqués ? Simplement car nombre


d’entre eux sont encore conçus sans impliquer les utilisateurs.
Et comme il est impossible de se proclamer représentant des
utilisateurs, les produits livrés sont peu utilisables.

La problématique d’organisation de l’information est monnaie


courante dans un projet. Une mauvaise structure d’information
contribue à rendre les produits plus difficiles à utiliser.

Le card sorting (tri de cartes, en français) permet d’améliorer


la qualité d’un produit en se focalisant sur la définition d’une

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structure d’information (catégorisation, hiérarchisation et
nommage) efficace, qui correspond au modèle mental et à la
logique de l’utilisateur.

Grâce au tri de cartes, vous permettez à vos utilisateurs de


trouver plus rapidement et plus simplement les informations
qu’ils cherchent.

Pourquoi ce livre ?
Ce qui nous a incité à rédiger ce livre, c’est l’intérêt porté par
les personnes que nous rencontrons lors des différentes forma-
tions et ateliers de tri de cartes que nous dispensons.

À travers ce livre nous proposons un guide pour réaliser vos


tris de cartes efficacement et vous permettre de concevoir des
architectures de l’information qui fonctionnent. Utilisez-le
comme une aide à la décision ponctuelle en fonction de vos
besoins et capitalisez peu à peu vos compétences d’architecte
de l’information.

À qui s’adresse-t-il ?
Ce livre s’adresse à toutes les personnes qui se questionnent sur
la façon la plus pertinente de structurer de l’information pour
leurs utilisateurs : chefs de projet, développeurs, concepteurs,
designers, ergonomes…

Le monde du Web s’est approprié la technique pour définir


l’architecture de l’information des sites web, néanmoins elle
est applicable dans de très nombreux contextes : conception de
logiciels (organisation des menus et boîtes à outils), de systèmes
experts, organisation de rayons de supermarché, agencement
de livres dans une bibliothèque, etc.

xviii card sorting

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Le tri de cartes est très utile pour tous les contextes nécessitant
des classements d’information et la définition de taxinomies
particulières.

Mode d’emploi
Chaque chapitre correspond à une étape d’un tri de cartes. Sont
donc abordés tour à tour les bases du tri de cartes (avantages,
limites, quand l’utiliser, les différents types de tri, les différents
modes de réalisation), la préparation d’une séance (définition
des objectifs, sélection des participants, sélection des contenus,
le matériel, les consignes), son déroulement complet (accueil,
classement des cartes, nommage des groupes, débriefing), l’ana-
lyse des résultats (saisie et rassemblement des données, analyse
quantitative, analyse qualitative), la présentation des résultats et
la proposition de solutions efficaces.

Pour chacune de ces étapes, une grille de conduite, des outils et


des astuces vous sont proposés, le tout conclu à chaque fois par
des retours d’expérience de deux projets : le premier concerne
le gestionnaire de blogs Dotclear (http://dotclear.net), le second
un site Internet grand public.

Des outils pour vous


Nous mettons à votre disposition de nombreux modèles réuti-
lisables dans le cadre de vos projets à l’adresse suivante :
http:/www.gargarismes-ergonomiques.com/boite-outils/
kit-card-sorting

ava n t- p r o p o s xix

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Le tri de
cartes : une
technique UX
Répondre aux attentes des utilisateurs paraît être une évidence.
1
Mais pour y parvenir, il faut les rencontrer. Plus encore, consi-
dérer l’utilisateur au sein de la conception d’un produit est un
métier et nécessite l’intervention d’un spécialiste si on souhaite
obtenir des résultats exploitables. Les bases de l’approche UX, ou
approche centrée utilisateur, sont décrites dans ce chapitre.

L’approche UX ou centrée utilisateur


Il est difficile de prendre de bonnes décisions sans connaître
les utilisateurs. C’est bien normal, leur diversité est telle qu’il
est impossible de savoir quoi faire dans tous les cas de figure. Si
vous souhaitez être efficace et proposer des produits de qualité,
vous n’avez pas d’autres choix que d’impliquer l’utilisateur.

L’approche dite UX (User eXperience ou expérience utilisateur,


en français) répond à cet objectif en plaçant l’utilisateur au

Le tri de cartes : une technique UX 1

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centre de la conception afin d’obtenir des données fiables pour
améliorer un produit.

Qualité
Un produit de qualité n’existe pas en soi. Un produit est de
qualité parce qu’il répond au profil des utilisateurs qu’il cible,
à leurs objectifs et au contexte dans lequel ils vont utiliser le
produit.

L’approche UX est primordiale dès que vous vous adressez à un


utilisateur quel qu’il soit.

L’utilisateur
Les reproches faits à l’utilisateur

On entend souvent que l’utilisateur est fainéant. En fait non,


il fonctionne selon le principe de l’économie cognitive : il
souhaite atteindre ses objectifs en faisant le moins d’efforts
possible.

On reproche aussi souvent à l’utilisateur de ne pas faire l’effort


de comprendre. En fait, chaque utilisateur raisonne selon sa
propre logique, conditionnée par ses expériences. La logique
de l’un d’entre eux n’est pas forcément identique à celle d’un
autre, et encore moins à celle d’un concepteur.

L’UX n’est pas que du bon sens


L’UX n’est pas une affaire de bon sens et il ne suffit pas de se
mettre dans la peau de l’utilisateur pour concevoir un produit
centré sur l’utilisateur. Les techniques UX, notamment le tri
de cartes, respectent un protocole rigoureux permettant de
garantir l’objectivité de l’analyse et de proposer des solutions
adaptées.

2 card sorting

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La vérité sur l’utilisateur

L’utilisateur est en constante situation de résolution de


problème.

Qui plus est, l’utilisateur est résolument complexe (il a des carac-
téristiques propres, une culture, des hobbies, une expérience
personnelle et professionnelle, il appartient à une commu-
nauté, etc.), cognitif (il perçoit de l’information, la traite, la
mémorise, la stocke, la récupère, etc.) et social (il gravite parmi
d’autres personnes).

Approche anthropocentrée
C’est l’utilisateur qui doit guider la technique, pas l’inverse. Il
faut développer une approche anthropocentrée (centrée sur
l’homme).

L’utilisateur est multicasquettes. Il pourra, par exemple, être


novice dans un domaine et procéder par essai-erreur (vous
devrez axer votre produit sur la facilité d’apprentissage) ou
encore être expert et procéder par heuristique, d’après ce qu’il
connaît déjà (vous devrez miser sur la rapidité d’exécution).

L’utilisateur est même parfois vicieux : il s’approprie les outils


au point de développer une utilisation discrétionnaire, non
prévue par les concepteurs.

Pour toutes ces choses, vous devez placer l’utilisateur au centre


afin qu’il guide la conception de votre produit.

Démarche, boîte à outils et critères UX


L’approche UX a pour objectif central de répondre aux besoins
et aux attentes de votre cible. À cette fin, elle déploie, d’une
part, une démarche résolument scientifique et, d’autre part, une
méthodologie qui épouse la gestion de projet.

Le tri de cartes : une technique UX 3

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Ergonomie marketing
Traditionnellement, l’UX vise à observer les usages exis-
tants. Cependant, rien ne vous empêche d’innover, de faire
de la prospection, d’accompagner de nouveaux besoins pour
de nouveaux profils. C’est ce qu’on appelle « ergonomie
marketing ».

Les fondations UX

Les quatre principes fondamentaux de l’UX sont les suivants :

• rencontrer les utilisateurs ;


• adopter une approche multidisciplinaire ;
• concevoir et évaluer auprès des utilisateurs ;
• faire des itérations tout au long du projet.

La boîte à outils UX

La boîte à outils UX (fig. 1-1) propose de très nombreuses acti-


vités et techniques centrées sur l’utilisateur. Excepté l’évaluation
heuristique, toutes prévoient la participation de l’utilisateur. Le
tri de cartes est une technique parmi d’autres, un maillon de
la chaîne. Les données obtenues lors de cette activité devront
souvent être croisées avec d’autres techniques pour trouver la
solution adaptée aux besoins de vos utilisateurs.

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Fig. 1-1 : Le spécialiste UX intervient tout au long de la conception d’un produit.

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Quelques outils et techniques UX
Évaluation heuristique : évaluation menée par un expert à
partir de critères ou d’heuristiques reconnus (réalisable tout
au long d’un projet).

Eyetracking : technique permettant de mesurer le parcours


oculaire sur un écran (souvent utilisée lors de l’évaluation d’un
produit).

Focus group : technique d’analyse et de conception consistant


à convier un groupe d’utilisateurs à échanger sur des éléments
précis d’un produit.

Thinking aloud : technique consistant à demander au parti-


cipant de décrire ses actions et ses impressions à haute voix
(notamment dans le cadre d’un test utilisateur).

Storyboarding : activité réalisée lors de la conception pour


illustrer les enchaînements d’écrans principaux d’un produit
dans une situation déterminée.

Choisissez l’outil UX le plus adapté à vos besoins

Avant de choisir un outil UX, posez-vous les bonnes questions.


Ce choix dépend de vos objectifs, de vos hypothèses de départ,
de ce que vous souhaitez mesurer, de ce que vous souhaitez
démontrer… Prenez le temps de réfléchir sur le « Quoi faire ? »
avant d’investiguer sur le « Comment faire ? ».

L’UX est méconnue des clients


Très souvent, les clients ont une compréhension réduite de ce
que l’expert UX peut apporter. Il n’est pas rare qu’ils exigent
un test utilisateur alors qu’ils ont besoin d’un tri de cartes. Il
est impératif de faire une analyse de la demande pour mieux
cerner quel est l’outil UX le plus adapté.

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Critères UX

Il existe des critères UX qui vous permettront de limiter la


casse et d’identifier les problèmes ergonomiques de base : les
heuristiques de Nielsen, les critères ergonomiques de Scapin et
Bastien, les principes d’utilisabilité de Jordan, etc.

Des outils pour vous


Vous pouvez consulter les principaux critères UX à l’adresse
suivante :
http://www.gargarismes-ergonomiques.com/boite-outils/
kit-evaluation-heuristique

Ces critères sont nécessaires pour poser des bases saines et


éviter les erreurs communes, mais ils ne sont pas suffisants.

Leurs limites sont connues :

• i ls sont hautement interprétables et nécessitent un spécia-


liste ; et même avec cinq experts autour de la table, vous
n’aurez que 70 % de convergence ;
• ils ne tiennent pas compte des objectifs des utilisateurs et
de la façon dont ils les atteignent.

Ce qu’il faut retenir


Placez l’utilisateur au sein de votre démarche de conception
en adoptant une approche UX.

Rencontrez vos utilisateurs pour vous rendre compte de la


diversité d’usages.

Combinez plusieurs techniques ou activités UX lors de vos


projets.

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Coûts et bénéfices de l’UX
Les études des projets informatiques démontrent que seule
une faible majorité d’entre eux atteint le succès escompté.
L’intervention d’un expert UX à des moments clés des projets
permet d’augmenter le taux de réussite et d’éviter des dépenses
très coûteuses pour corriger des problèmes liés à l’utilisation.

L’utilisateur est essentiel pour la gestion du changement


L’implication de l’utilisateur dès le début du projet favorise
l’acceptation du produit et réduit la résistance au changement.

Il existe de très nombreux retours quantifiés de la plus-value


de l’UX (explosion de ventes en ligne et de la productivité des
entreprises, diminution des temps d’apprentissage, diminution
des appels vers les centres d’appels, etc.) pour votre entreprise,
vos équipes et vos produits.

Les apports pour vos utilisateurs se déclinent en deux versants.


Tout d’abord, l’UX permet de délivrer des produits utiles et
utilisables, c’est-à-dire que :

• ils répondent aux besoins des utilisateurs ;


• ils sont efficaces : l’utilisateur réussit à atteindre ses
objectifs ;
• ils sont efficients : il les atteint sans trop d’effort ;
• ils favorisent la satisfaction ;
• ils limitent les erreurs d’utilisation ;
• ils sont faciles à comprendre, à apprendre…

Ce qu’il faut retenir


Augmentez les chances de succès de votre projet en utilisant
une approche UX.

Proposez des solutions utiles et utilisables à vos utilisateurs


grâce à l’approche UX.

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Évaluer auprès d’un utilisateur
L’objectif de l’évaluation est de mettre l’utilisateur en situation
d’interaction, d’observer ce qu’il fait plutôt que de lui demander
uniquement son avis. Cela permet d’obtenir des données fiables
qu’on peut traduire en éléments d’interface, pour finalement
améliorer vos produits. Cela ne s’improvise pas. Une exper-
tise UX est nécessaire pour cerner les objectifs, cibler les hypo-
thèses, identifier les utilisateurs, les choisir, mettre en place un
plan de test permettant de récolter l’information, l’analyser et
l’interpréter. Tout un programme pour garantir l’amélioration
de votre produit et ne pas tomber dans des interprétations
subjectives et isolées.

Une approche scientifique


L’approche UX se base sur une démarche scientifique. Même
si le but n’est pas de faire de la recherche, l’approche UX est
fortement imprégnée de la démarche expérimentale : on émet
des hypothèses, on met en place un protocole, on fait varier
des facteurs précis, on mesure des choses, on analyse les résul-
tats dans le but de les généraliser.

Les fondements de l’évaluation


Souvenez-vous, un produit de qualité n’existe pas en soi. Il est
de qualité car il répond au profil des utilisateurs qu’il cible,
à leurs objectifs et au contexte dans lequel ils vont utiliser le
produit.

Dès lors, trois éléments de base sont à respecter :

• la représentativité des profils utilisateurs qu’on implique ;


• la représentativité des objectifs qu’on leur fixe ;
• la représentativité du contexte dans lequel on leur de-
mande d’atteindre leurs objectifs.

Le tri de cartes : une technique UX 9

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Si l’une de ces règles n’est pas respectée, cela réduit à néant la
pertinence des résultats obtenus.

À ce titre, les activités d’analyse centrées sur l’utilisateur sont


essentielles, car elles vous permettent de cerner votre public, de
lui faire faire les choses qu’il est censé faire, dans un contexte le
plus proche possible de la réalité.

Quel est votre public cible ?


Vous devez identifier vos profils utilisateurs et définir des
personas. Ne sous-estimez pas la diversité des individus : expé-
rience, métier, âge, nationalité, habitudes, motivation, attitude,
hobbies… Dessinez des utilisateurs hauts en couleur.

Si votre population est directement accessible (par exemple,


pour un intranet ou un progiciel), vous pourrez échantillonner
et faire appel aux utilisateurs finaux. Dans le cadre de produits
« grand public », vous recruterez souvent des représentants
des utilisateurs, partageant les mêmes caractéristiques que
votre cible.

Quels sont ses objectifs ?


Quels sont les objectifs de votre population cible ? Comment
souhaite-t-elle les atteindre ? C’est l’analyse de la tâche, à travers
des observations, des entretiens et des questionnaires, qui vous
permettra de répondre à ces questions.

Les constats d’échec des projets sont très souvent dus au fait
que les objectifs utilisateurs sont mal identifiés : les équipes
projet déploient ainsi de nombreux efforts à proposer des
produits très peu utiles et qui ne répondent pas à la logique de
l’utilisateur.

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Même si vous souhaitez développer des produits innovants et
couvrir des besoins qui n’existent pas encore, l’utilisateur visé
doit conserver une place centrale.

Dans quel contexte ?


En langage UX, on parle de validité écologique. Le produit
devra être adapté au contexte dans lequel il est censé être
employé : est-ce que l’utilisateur va consulter les informations
sur un écran 24 pouces ? sur un smartphone ? dans un contexte
professionnel, privé, de travail collaboratif à distance ? dans le
cadre d’une situation stressante, dans le métro ?

Combien d’utilisateurs ?
Le nombre d’utilisateurs dépend bien évidemment de vos objec-
tifs et des techniques mises en œuvre. Il est tout à fait différent
de vouloir identifier les problèmes d’utilisabilité d’une interface
(en général, cinq à huit utilisateurs suffisent) ou d’identifier les
fonctionnalités utiles pour votre cible (dans ce cas, vous aurez
besoin de nettement plus de participants).

L’importance de l’échantillonnage
La nécessaire représentativité des utilisateurs, des tâches
et des contextes d’utilisation nous amène à des questions
d’échantillonnage.

L’échantillon est une image miniature de la population que vous


ciblez. Pour construire un échantillon qui soit représentatif,
deux grandes approches sont à votre disposition : le tirage aléa-
toire ou le tirage empirique (via le contrôle de certains critères).

Le tri de cartes : une technique UX 11

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Avant de commencer l’évaluation
Quelques éléments de départ doivent être considérés avant
d’entamer une session d’évaluation.

• La difficulté va être d’obtenir ce que vous souhaitez vrai-


ment des utilisateurs. Fixez d’abord vos objectifs de qua-
lité. Ce sont ces derniers qui vont vous permettre de choi-
sir la technique appropriée, de définir le nombre d’utilisa-
teurs nécessaires, les consignes, le matériel, les conditions
de test, les indicateurs à enregistrer et l’intégralité du pro-
tocole.
• Faites en sorte que l’évaluateur ne soit pas impliqué dans
la conception. Bien évidemment, les concepteurs peuvent
être présents lors des tests, mais en tant qu’observateurs
uniquement.
• Faites un premier test pour repérer d’éventuelles erreurs
de procédure (si possible, en faisant un enregistrement
vidéo).

Pendant le test
Les personnes qui participent à des tests pour la première fois
vivent la situation avec appréhension, parfois avec un grand
stress. Il est souvent nécessaire de les rassurer. Il est important
de répéter que l’objectif du test est d’évaluer le produit et non
les participants. Les problèmes relevés sont uniquement attri-
buables au produit.

Ensuite, il est conseillé de respecter les lignes de conduite


suivantes.

• M
 ême si vous pouvez donner des indices sur la façon dont
va se dérouler la séance, ne révélez pas les objectifs des
tests, à savoir ce que vous cherchez à montrer ou tester.

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• M
 ettez les utilisateurs dans les mêmes conditions. Respec-
tez toujours le même protocole. Vos consignes, notam-
ment, doivent être identiques.
• Restez neutre et non invasif. Laissez l’utilisateur respirer,
ne le guidez pas dans ses choix.

Test individuel ou en groupe ?


Faut-il faire des tests individuels ou des tests de groupe ? Cette
question revient fréquemment et il y a évidemment du pour et
du contre dans les deux cas.

Tester individuellement permet d’éviter que les participants


s’influencent mutuellement (de nombreuses études en psycho-
logie sociale démontrent que des participants dans une même
pièce s’influenceront quoi qu’il arrive).

Tester en groupe permet de générer des discussions et réflexions


plus naturellement.

Tableau 1-1. Le test en groupe

Avantages limites

Utile tôt dans le processus Les capacités verbales


de conception. et différences culturelles
conditionnent le comportement des
participants.

Permet des interactions naturelles Les consignes ne sont pas forcément


des participants et des commentaires comprises de la même façon par les
spontanés. participants.

Facilite le déroulement du test pour Les gens s’influencent forcément.


les participants. C’est encore plus le cas quand des
Plus agréable pour ces derniers. rapports hiérarchiques sont présents.

Très adapté quand on évalue L’analyse de données est plus


un produit collaboratif. complexe.

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Les biais de l’évaluation
Chaque étape de la mise en place de l’évaluation est sujette à
l’apparition de biais. Vous devrez les maîtriser au maximum.
Pour certains autres, vous ne pourrez finalement pas faire
grand-chose, il faut en être conscient lors de l’analyse.

Vous aurez constamment affaire à ce qu’on appelle l’effet


Hawthorne : les participants ont conscience de participer à un
test dans lequel on mesure (in)directement leur performance.
Cela se traduit généralement par une plus grande motivation.
Cet effet est à rapprocher de celui de désirabilité sociale : les
participants chercheront à se présenter sous un jour favorable
à l’évaluateur.

Analyse qualitative ou quantitative ?


L’analyse qualitative est souvent associée à une « évaluation
in situ avec peu d’utilisateurs » et l’analyse quantitative à une
« évaluation à distance (ou en ligne) avec de nombreux utili-
sateurs ». En fait, la seule distinction entre les deux tient aux
types de données recueillies et à la nature de l’analyse réalisée.

L’approche qualitative permet d’identifier des grandes


tendances. Elle cherche à étudier les faits, les comportements,
les opinions plus en profondeur.

L’approche quantitative, quant à elle, a pour objectif de récolter


des informations chiffrées, quantifiables, en vue de faire une
analyse statistique et des inférences pour les généraliser à l’en-
semble de la population. C’est cette visée statistique qui fait que
l’analyse quantitative requiert un nombre plus important de
participants.

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Les deux approches sont scientifiques, poursuivent des
logiques semblables et sont concernées de manière identique
par la représentativité des résultats obtenus. Elles sont finale-
ment deux visions d’une même situation.

En conclusion
L’utilisateur est une denrée rare, pressez-le, dans le bon sens du
terme, pour en extraire un maximum d’informations.

Ne surestimez pas l’effet dit super users (utilisateurs qui ont


l’habitude de participer à de nombreuses sessions utilisateurs).
Vous pouvez les solliciter pour des tests de nature différente.
Veillez uniquement à ne pas les convier plusieurs fois pour le
même produit.

Enfin, une dernière petite mise en garde : fréquemment, les


évaluateurs ont tendance à uniquement relever les choses qui
valident leurs hypothèses de départ. Attelez-vous surtout à
relever celles qui les invalident. Les tests doivent surtout vous
permettre d’identifier quelles sont les parties d’un produit qui
ne sont pas satisfaisantes.

Ce qu’il faut retenir


Utilisez des personas pour décrire vos utilisateurs et leurs
objectifs.

Définissez un protocole rigoureux pour organiser votre


évaluation.

Menez votre évaluation sans influencer vos participants.

Combinez analyse qualitative et analyse quantitative.

Le tri de cartes : une technique UX 15

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à votre disposition.
Principes
de base

Les origines du tri de cartes


2
Pour mettre en œuvre un tri de cartes, il faut comprendre ses
principes et les différentes options possibles. Ce chapitre donne
un aperçu général de la technique et des différentes alternatives

Le card sorting ou tri de cartes est une technique issue des


sciences humaines et sociales. Elle était au départ principale-
ment employée pour modéliser la façon dont les connaissances
sont structurées chez l’être humain. De nombreux tests se sont
développés, notamment le WCST (Wisconsin Card Sorting Test)
dont l’objectif est d’évaluer la flexibilité mentale des individus,
à savoir comment ils arrivent à développer un raisonnement
abstrait et des concepts.

Principes de base 17

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Le tri de cartes est désormais utilisé dans des contextes très
variés, par exemple :

• p our organiser les rayons de livres d’une bibliothèque ou


aménager les allées d’un supermarché ;
• pour structurer des aides en ligne ;
• pour établir des classifications dans un système de gestion
électronique de documents ou catégoriser des bases de
savoir ;
• pour établir la structure d’un livre ;
• pour classer des icônes.

Cette technique est bien évidemment employée dans le Web


pour définir ce qu’on appelle l’architecture de l’information.

À noter qu’une des premières adaptations documentées pour


explorer une structure de contenu web a été réalisée par Jakob
Nielsen chez Sun en 1994.

Principe
Le principe de base du tri de cartes est simple (fig. 2-1) :

1. Recopiez vos contenus sur des cartes.


2. Demandez à vos utilisateurs de les classer dans des
groupes.
3. Demandez-leur de nommer les groupes constitués.

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Fig.2-1 : Principe du tri de cartes appliqué aux fonctionnalités
d’un navigateur web

Un reproche fréquent fait par les équipes projet est que cette
technique ne semble pas adaptée pour évaluer une architecture
de l’information : à aucun moment, on ne confronte l’utilisateur
avec une architecture. Et pourtant, lorsqu’un utilisateur arrive
sur une page d’accueil, il a face à lui des rubriques de premier
niveau, il cherche une information, fait des hypothèses de
classement pour l’atteindre. La logique est la même dans un tri
de cartes.

Principes de base 19

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Avantages et limites
La principale limite du tri de cartes réside dans le fait qu’il s’in-
téresse uniquement au contenu et non à la tâche de l’utilisateur.
En effet, la technique ne tient pas compte de la façon dont les
utilisateurs atteignent leurs objectifs.

Tableau 2-1. Avantages et limites du tri de cartes

Avantages Limites

Simple à mettre en place. Centré sur le contenu et non sur la


tâche.

Simple à comprendre par les Sans maîtrise, les résultats peuvent


participants. rapidement manquer de cohérence.

Bon marché. Difficile à analyser sans expertise.

Rapide à réaliser.

Ludique pour les participants.

Fiable : se base sur plus de vingt


années de pratique.

Quand l’utiliser ?
Vous avez identifié toute une panoplie de contenus et de
services que vous souhaitez organiser de manière logique pour
vos utilisateurs. C’est le cas de figure qui est ciblé dans ce livre.

Même si le tri de cartes permet parfois d’identifier des contenus


inutiles ou manquants, son objectif principal est de structurer
des contenus existants.

Appliquer la bonne technique


Avant d’appliquer une technique UX, soyez sûr qu’elle réponde
bien à vos objectifs : réfléchissez d’abord en termes de « pour-
quoi » plutôt que de « comment faire ».

20 card sorting

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Gardez à l’esprit que le tri de cartes ne remplace pas les
techniques d’analyse UX : il n’a pas pour vocation première
d’identifier les besoins de l’utilisateur, même s’il y contribue
forcément. De manière similaire, il peut contribuer à la défi-
nition du système de navigation, mais il ne remplace pas le
maquettage papier.

Quels bénéfices en tirer ?


Le tri de cartes permet d’améliorer la capacité d’une structure
à être comprise et de faire en sorte que les informations qu’elle
met à disposition soient mieux trouvées (en anglais, on parle de
information findability).

Bénéfices pour les concepteurs


En tant que concepteur, grâce au tri de cartes, vous pourrez
vous immiscer dans la tête de vos utilisateurs, comprendre leur
modèle mental et leur logique de classement.

Il vous permettra de répondre aux questions suivantes.

• C omment les utilisateurs associent-ils des informations et


font-ils des regroupements ? Quelles sont les informations
qui vont ensemble et celles qui ne vont pas ensemble ?
• Quelle logique de classement les utilisateurs souhaitent-
ils : par sujet, par métier, par type d’information ?
• Comment les contenus sont-ils appréhendés par des
groupes d’utilisateurs différents (un élève ou un profes-
seur, un japonais ou un anglais, etc.) ?
• Quels sont les modèles de catégorisation de l’utilisateur ?
Quelles sont les grandes catégories qui ressortent ?
• Comment les utilisateurs décriraient-ils et nommeraient-
ils les catégories ?
• Comment les personnes raisonnent-elles sur certains
thèmes ?

Principes de base 21

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Bénéfices pour les utilisateurs
D’une manière générale, l’approche centrée sur l’utilisateur est
toujours bénéfique, car elle favorise l’adéquation des solutions
aux attentes des utilisateurs et à leurs usages. Elle assure l’ac-
ceptation de votre produit.

Plus spécifiquement, le tri de cartes permet à vos utilisateurs :

• d
 e savoir plus facilement où rechercher une information
dans une structure d’information ;
• de trouver plus rapidement ce qu’ils recherchent ;
• d’atteindre plus rapidement leurs objectifs.

Les différents types de tri de cartes


Le tri de cartes se décline en différents types que vous pourrez
associer à votre guise en fonction de vos objectifs. Notamment :

• o uvert : les utilisateurs classent les cartes dans des groupes


qu’ils définissent eux-mêmes ;
• fermé : les utilisateurs classent les cartes dans des groupes
déjà définis ;
• q sorts : on demande aux utilisateurs de définir un ordre
de classement ;
• inversé (inverse card sort) : on demande aux partici-
pants d’essayer de localiser un contenu spécifique dans
une structure complète (une approche complémentaire
consiste à demander quels sont les contenus que les gens
verraient derrière tel titre de catégorie).

Ce livre se focalise sur les tris de cartes ouvert et fermé, dans la


mesure où ce sont les plus utilisés et qu’ils constituent la base
de la technique.

22 card sorting

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La complémentarité « ouvert » et « fermé »
Si vous n’avez pas d’arborescence déjà établie, il est intéressant
de procéder, dans un premier temps, à un tri de cartes ouvert,
puis, dans un second temps, de revalider la structure obtenue
en faisant un tri de cartes fermé.

Le tri de cartes ouvert


Le tri de cartes ouvert est principalement utilisé pour définir
une nouvelle structure de l’information. Il consiste à demander
aux utilisateurs de classer les contenus dans des catégories
qu’ils définissent eux-mêmes.

La procédure est la suivante (fig. 2-2).

1. Recopiez vos contenus sur des cartes.


2. Demandez aux participants de créer des groupes de cartes
selon leur logique.
3. Demandez aux participants de nommer les groupes définis.

Fig. 2-2 : Principe du tri de cartes ouvert

Principes de base 23

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Tableau 2-2. Avantages et limites du tri de cartes ouvert

Avantages Limites

Permet d’identifier des noms de Le nombre des groupes définis peut


groupes possibles. être très élévé, ce qui rend l’analyse
plus complexe.

Offre une grande liberté de L’effort de rassemblement des


classement aux utilisateurs et permet données est plus conséquent.
de mieux appréhender leur logique.

Le tri de cartes fermé


Le tri de cartes fermé peut être utilisé pour évaluer une struc-
ture d’information existante. Il permet notamment d’évaluer la
pertinence ou la compréhension de catégories existantes.

Il consiste à demander aux utilisateurs de classer les contenus


dans des catégories déjà définies.

La procédure est la suivante (fig. 2-3).

1. Recopiez vos contenus sur des cartes.


2. Demandez aux participants de classer les cartes dans les
groupes prédéfinis.

Fig. 2-3 : Principes du tri de cartes fermé

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Tableau 2-3. Avantages et limites du tri de cartes fermé

Avantages Limites

Permet de guider les utilisateurs en Le classement des participants


les focalisant sur des objectifs précis. est conditionné par les groupes
prédéfinis. Certains choix peuvent
être faits par défaut. Il est plus
difficile d’appréhender la logique de
classement des participants.

Permet d’évaluer la pertinence des Vous risquez de passer à côté de


groupes prédéfinis. choses essentielles que vous aurait
permis de déceler un tri de cartes
ouvert.

Ce qu’il faut retenir


Privilégiez le tri de cartes ouvert pour concevoir des
nouvelles architectures d’information.

Utilisez le tri de cartes fermé pour évaluer une architecture


existante.

Les différents modes de réalisation


Qu’il s’agisse d’un tri de cartes ouvert ou fermé, vous pouvez
l’organiser selon plusieurs modes : sur papier ou en ligne, indi-
viduel ou en groupe, ou encore par étapes.

• Papier : les participants sont réunis dans une salle et ils


classent des cartes physiques.
• En ligne : les participants réalisent le classement à distance
(de chez eux, par exemple), à l’aide d’un logiciel web dans
lequel ils classent des cartes virtuelles.
• En étapes : lorsque vous disposez de trop de cartes ou
lorsque les cartes correspondent à des contenus de dif-
férents niveaux de profondeur dans l’arborescence, plu-
sieurs sessions peuvent être organisées.

Principes de base 25

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• Individuel : généralement, il est préférable de réaliser des
classements individuels. Chaque participant regroupe les
cartes selon sa propre logique de classement. L’analyse de
tous les classements individuels permettra de proposer
une structure qui satisfera le plus grand nombre.
• En groupe : les participants réalisent un seul classement
qui conviendra à l’ensemble du groupe. Ce mode est
intéressant lorsque vous devez organiser des contenus
« experts » utilisés en équipe.

Déroulement en mode papier


Le mode papier consiste à rassembler des personnes dans une
salle et à leur demander de classer des cartes physiques placées
sur une table.

L’organisation des séances papier est très souple : elles peuvent


être réalisées individuellement ou en groupe. Même si vous
envisagez une séance en groupe, privilégiez autant que possible
une manipulation individuelle des cartes.

Le déroulement en mode papier nécessite une préparation


logistique. En plus d’une salle pouvant accueillir le nombre de
personnes invitées (en général de cinq à huit personnes par
séance), vous aurez besoin :

• d
 e cartes épaisses et suffisamment grandes pour représen-
ter vos contenus ;
• d’élastiques pour constituer les groupes ;
• d’étiquettes pour nommer les groupes ;
• de stylos, marqueurs, etc.

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Tableau 2-4. Avantages et limites du mode papier

Avantages Limites

Souplesse de l’organisation avec la Nécessite une logistique plus


possibilité de réaliser des séances importante.
individuelles ou en groupe.

Permet aux participants d’expliquer Plus coûteuse en temps de


leurs choix. réalisation.

Déroulement en ligne
Le déroulement du tri de cartes en ligne permet aux partici-
pants de réaliser le test de chez eux via Internet. Il s’agit donc
de manipulations individuelles.

Le tri de cartes en ligne permet d’organiser plusieurs séances


simultanément et ainsi de récolter un grand nombre de résul-
tats sur une période de temps très courte.

L’organisation d’un tri de cartes en ligne nécessite l’utilisation


d’un logiciel, la plupart du temps payant. Certains de ces logi-
ciels proposent des outils d’analyse préalable et permettent de
réduire l’effort de suivi. Il en existe toute une panoplie.

Tableau 2-5. Avantages et limites du mode en ligne

Avantages Limites

Les temps de déroulement sont Les consignes doivent être très


très courts, puisque les participants précises, il ne faut surtout pas
peuvent réaliser leur manipulation d’erreur d’interprétation des
simultanément. participants.

Nécessite peu de ressources pour le Très difficile de collecter les raisons


suivi et l’animation des séances. des classements réalisés par les
participants.

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Quelques outils
WebSort.net : http://websort.net
OptimalSort : h  ttp://www.optimalworkshop.com
xSort (pour Mac OS) : http://www.xsortapp.com

Ce qu’il faut retenir


Réalisez un tri de cartes papier pour obtenir davantage d’in-
formations qualitatives et subjectives sur les logiques adop-
tées par les participants.

Optez pour un tri de cartes en ligne pour mobiliser rapide-


ment un maximum de participants.

N’hésitez pas à combiner mode papier et mode en ligne


pour obtenir une masse critique et complémentaire
d’informations.

Le résultat d’un tri de cartes


Le tri de cartes vous fournira une organisation d’informations
au sein de groupes, par exemple les contenus d’un site web
dans des rubriques, les fonctionnalités d’un logiciel dans des
menus, etc.

Ce résultat vous permettra de vérifier la pertinence de vos


hypothèses de classement initiales.

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Il ne vous permettra pas de générer automatiquement un clas-
sement fini. Pour obtenir une version finalisée, vous devrez
confronter la vue des utilisateurs avec les objectifs stratégiques
de votre client.

retours d’expérience
Gestionnaire de blogs Dotclear
Les bénéfices apportés par le tri de cartes

Le tri de cartes a permis d’améliorer la catégorisation des


différents groupes de fonctionnalités (fusion de certains
groupes et séparation d’autres) ainsi que leur nommage.

Nous avons pu constater que certains termes, pourtant


employés depuis plusieurs années par une population
d’experts, prêtaient à confusion et recouvraient des sens
différents.

Le tri a également permis de définir des titres qui soient


mieux compris par une population de novices.

Élément troublant mais récurrent lorsqu’on fait des sessions


utilisateurs, de nombreuses propositions paraissent telle-
ment évidentes une fois qu’elles sont proposées (« Pourquoi
n’y avons-nous pas pensé avant ? C’est logique ! »). Chaque
session utilisateur démontre qu’on ne peut pas tout anti-
ciper et que pour améliorer la qualité UX d’un produit, il faut
mettre l’utilisateur en situation d’utilisation concrète, pas
devant un écran en lui demandant ce qu’il en pense.

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Site Internet grand public
Les bénéfices apportés par le tri de cartes

Le tri de cartes a permis d’améliorer la structure d’informa-


tion existante. Il a offert la possibilité de proposer une struc-
ture à la fois adaptée aux besoins des trois cibles identifiées
en mettant le focus sur une nouvelle cible particulière, sur
laquelle le client prospectait en priorité.

Grâce au tri de cartes, les termes incompris ou compris diffé-


remment par les utilisateurs ont pu être identifiés. Ainsi, les
titres des rubriques de premier niveau ont pu être optimisés
afin d’être sans équivoque pour les utilisateurs ciblés.

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Préparation
des séances
Il existe de nombreuses façons d’organiser les séances de tri
de cartes. Mais vous devrez, quoi qu’il arrive, les préparer de
manière rigoureuse. À travers ce chapitre, nous décortiquons les
points clés permettant de planifier efficacement vos séances.

Définir ses objectifs


Le choix d’un outil UX tel que le tri de cartes est conditionné par
vos objectifs de départ. Vous avez une problématique de struc-
ture de contenu avec des hypothèses de catégorisation ? Vous
savez désormais que le tri de cartes est adapté à votre besoin.

Pour le mettre en œuvre, vous devez identifier vos objectifs


opérationnels.

• À
 quelle cible s’adresse l’architecture, la cible visée est-elle
directement accessible, est-elle uniquement mobilisable à
distance ?

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• Q uelle est l’envergure du public ciblé : 2 utilisateurs, 100,
10 000 ?
• Le public ciblé utilisera-t-il l’architecture de manière indi-
viduelle ou plutôt en groupe ?
• Souhaitez-vous créer un nouveau besoin, couvrir un be-
soin existant pour lequel une architecture n’est pas encore
définie, ou encore reprendre une architecture définie en
améliorant l’organisation existante ou en y ajoutant de
nouvelles rubriques ?
• Le contenu à tester est-il très spécifique ou très technique ?
• Quelle est la volumétrie du contenu ?
• Souhaitez-vous tester plusieurs niveaux de profondeur ?
• Avez-vous des idées ou des orientations de classement ?

Ce sont vos objectifs et hypothèses de départ qui conditionnent


la réponse à ces questions, la mise en place du protocole (plan de
test, conditions expérimentales, consigne, etc.), les métriques à
relever et le type d’analyse adapté.

Sélectionner ses participants


Quel est le public cible ?
Vous l’avez compris, il ne faut surtout pas sous-estimer la
diversité des utilisateurs. Il est très tentant de prendre les
premières personnes venues, par exemple celles qui passent
dans le couloir.

Mauvaise cible ?
Impliquer des utilisateurs qui ne correspondent pas à votre
cible anéantira toutes vos chances d’obtenir des résultats
exploitables.

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Votre analyse centrée sur l’utilisateur va vous permettre d’iden-
tifier les caractéristiques de votre public et de définir des profils
type, appelés personas.

Pour la définition des personas, veillez à ne pas vous limiter


aux personnes que vous avez sous la main et utilisez toutes les
sources à votre disposition :

• u n questionnaire papier ou en ligne auprès des utilisa-


teurs ;
• des données statistiques en tout genre (par exemple, les
données de fréquentation et les log files pour un site web) ;
• des entretiens avec le client pour comprendre les profils ci-
blés d’un point de vue marketing, politique et stratégique.

Ne vous fiez pas uniquement à la vision de votre client qui a


une approche particulière de ses utilisateurs. Peut-être cible-t-il
des profils qui ne sont pas pertinents pour son produit.

Ne vous tracassez pas, notamment dans le Web, vous serez


souvent dans un cas de figure où vous créerez un nouveau
besoin, qui plus est, grand public : le profil de la cible sera en
cours d’élaboration et consultable uniquement à distance.

En général, les personas s’enrichissent tout au long du cycle


de vie d’un produit : ils se formalisent sous forme d’affiches
(fig. 3-1) qu’on placarde dans les bureaux des équipes projet et
qu’on fidélise avec le temps, en fonction des retours utilisateurs.
Il faut être patient et cultiver le retour utilisateur pour gagner
en exactitude au fur et à mesure.

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Fig. 3-1 : Exemple de persona

Le moment où on affiche un persona au mur doit être vu comme


une naissance qui donnera lieu à de nombreux enrichissements.

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Combien de personas ?
En théorie, il y a autant de possibilités de catégorisation de
contenus que d’individus. L’interprétation d’un contenu est
fortement affectée par l’expérience et la culture des gens : plus
vous faites intervenir des personas divers, plus les modèles de
catégorisation risquent d’être hétérogènes, et plus il sera diffi-
cile de définir une structure cohérente par la suite.

Même si votre cible est très diverse, vous devrez faire des choix.
Essayez de limiter le nombre de personas à deux ou trois par
tri de cartes.

Cela ne veut pas forcément dire que vous devez ignorer un


persona donné : souvent, il suffit de réduire la spécificité de
certains d’entre eux, de monter d’un niveau d’abstraction, de
trouver des dénominateurs communs entre certains, de baisser
la priorité de certaines caractéristiques moins importantes
pour finalement parvenir à les fusionner.

Si vous ne parvenez pas à réduire, faites des sessions spéci-


fiques en ciblant la participation d’un persona sur le contenu
précis qui le concerne.

Combien de participants ?
Les études scientifiques indiquent que 20 à 30 utilisateurs par
persona identifié suffisent pour obtenir des résultats fiables
(fig. 3-2, page suivante). Au-delà de ce nombre, l’apport est trop
infime et peu justifiable par rapport aux coûts que cela génère.

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Fig. 3-2 : Nombre de participants nécessaires pour obtenir des résultats
généralisables : en abscisse, le nombre de participants ; en ordonnée,
le taux moyen de corrélation observé (Tullis & Wood, 2004, How Many
Users Are Enough for a Card-Sorting Study?)

Ainsi, si vous disposez, par exemple, d’une centaine d’utilisa-


teurs, nul besoin de les utiliser en une seule fois : profitez-en
pour faire plusieurs itérations et vérifier vos hypothèses au fur
et à mesure.

Comment recruter ?
Faire appel à une société de recrutement

Il est très efficace de faire appel à une société de recrutement.


À partir des profils que vous lui aurez transmis, cette dernière
pourra facilement vous dénicher le nombre de personnes
nécessaires. Vous pouvez, par exemple, vous adresser aux
sociétés spécialisées dans le recrutement et le travail intérim,

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qui disposent d’annuaires de contacts très variés. Ce mode de
recrutement peut vous faire gagner un temps précieux.

Exigez un état des lieux de la procédure de recrutement (ques-


tionnaire de profils employés, moyens de recrutement), ainsi
qu’une grille de profils des participants retenus pour vous
assurer de la conformité des profils le jour des tests.

Puiser dans ses réseaux de connaissances

Si vos moyens sont réduits, vous pouvez bien évidemment


vous servir de vos réseaux de connaissances. Cela est certes
plus long, mais tout aussi efficace si vous respectez les profils
identifiés. Vos clients possèdent certainement des listes de
contacts pertinentes.

Rémunération des participants


Il est souvent indispensable de rémunérer les participants. En
règle générale, la compensation accordée pour la participation
à une séance papier est plus élevée qu’une participation à une
séance en ligne. Selon les profils sollicités, il faudra trouver
d’autres solutions compensatoires que la rémunération. Par
exemple, pour des entrepreneurs, il peut être envisagé une
solution bénéficiant à la société.

Ce qu’il faut retenir


Définissez correctement votre cible afin d’obtenir des résul-
tats pertinents.

Pour une analyse statistique, tentez de mobiliser entre vingt


et trente utilisateurs.

Travaillez avec des sociétés spécialisées dans le recrutement


pour trouver rapidement les profils recherchés.

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Sélectionner ses contenus
Les contenus de vos cartes sont la plaque tournante de votre
tri de cartes.

Il est essentiel de donner aux utilisateurs des contenus qui


s’approchent au maximum de la réalité. Tout comme pour les
personas, c’est votre analyse centrée sur l’utilisateur effectuée en
amont qui vous permettra d’identifier les contenus pertinents.

Maîtriser la complexité d’un tri de cartes


Gardez à l’esprit que plus le nombre de cartes est élevé, le
contenu hétérogène et complexe, plus le tri de cartes sera
compliqué pour vos participants.

Ici, c’est surtout l’analyse de la tâche, l’identification des cas


d’utilisation et des scénarios sous-jacents qui vous seront
utiles pour déterminer les contenus (informations, produits,
services) qui répondent aux besoins des utilisateurs et qui
soient compréhensibles.

De nombreuses sources sont à votre disposition pour expliciter


le besoin des utilisateurs :

• e nquêtes contextuelles ou enquêtes d’usages ;


• observation des situations d’utilisation, entretiens avec les
utilisateurs ;
• focus group ;
• évaluation heuristique du produit existant ;
• a nalyse de données statistiques en tous genres (par
exemple, les données de fréquentations et les log files, pour
un site web) ;
• analyse des processus organisationnels, analyses des
bonnes pratiques, ou encore analyses comparatives des
produits concurrents.

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Encore une fois, l’idée est de piocher dans toutes les sources
disponibles et de croiser les données pour obtenir une vue la
plus juste possible.

Les types de contenus


Les cartes peuvent être composées :

• d’un simple titre ;


• d’un descriptif générique ;
• d’un exemple de contenu réel ;
• d’une description de fonctionnalité ;
• d’images, de dessins, de photographies, de symboles.

Fig. 3-3 : Exemple d’une carte utilisée lors d’un tri de cartes sur le vin

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La rédaction des contenus
Un des grands risques de la technique du tri de cartes est que
les participants interprètent vos cartes de manières totalement
différentes, ce qui rendra votre analyse très difficile. Afin de
réduire les biais liés à une mauvaise interprétation des cartes,
il est conseillé de compléter les cartes avec plusieurs types de
contenus : image, titre, description, etc.

Quel que soit le formalisme choisi, vos cartes devront avoir


une présentation et une rédaction homogènes, avec un même
niveau de granularité à travers toutes les cartes.

Interprétation des contenus


Malgré tous vos efforts de formulation, certaines cartes seront
sujettes à des biais d’interprétation. Soyez-en conscient lors de
l’analyse de vos résultats. Il n’est pas rare de devoir exclure des
cartes a posteriori.

En parallèle, les contenus doivent être :

• représentatifs des besoins des utilisateurs ;


• compréhensibles par vos participants ;
• testables (il ne fait pas de sens de tester un organigramme,
par exemple) ;
• de même niveau dans l’arborescence.

Si vous souhaitez tester plusieurs niveaux d’une arborescence


(comme, les trois premiers niveaux), vous pouvez procéder en
plusieurs étapes :

1. c lassement des cartes de niveau N-2 dans des catégories


de niveau N-1 ;
2. c lassement des cartes de niveau N-1 dans des catégories
de niveau N.

40 card sorting

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Nombre de cartes
Le nombre idéal de cartes n’existe pas. Selon les études scien-
tifiques, le nombre de cartes peut varier entre 20 et 200 en
fonction de certains critères, tels que la nature du contenu, la
maîtrise du contenu par les participants ou autres.

Cependant, si on considère la facilité de manipulation et une


durée de séance acceptable, un nombre entre 60 et 80 cartes
par séance semble être un bon compromis. Au-delà, la manipu-
lation devient difficile et la séance trop longue, entraînant un
risque de baisse d’attention et de motivation des participants.

Si vous faites un tri de cartes en ligne, vous serez également


tributaire des outils qui permettent généralement de considérer
une centaine de cartes au maximum.

Trop de cartes ? Pas de panique !


Parfois, vous aurez trop de contenus à tester, notamment à
partir du niveau N-2. Vous devrez définir un échantillon repré-
sentatif : soit par tirage aléatoire, soit par tirage empirique (en
définissant vous-même les critères de sélection).

Ce qu’il faut retenir


Si vous avez identifié un grand nombre de contenus, pensez
à échantillonner.

Combinez titre, description et illustration sur vos cartes.

Limitez-vous à un maximum de 60-80 cartes.

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Tri de cartes ouvert ou fermé ?
Le choix d’un tri de cartes ouvert ou fermé dépend de votre
contexte projet et de votre avancement en matière d’architec-
ture de l’information. Les principaux cas de figure sont résumés
dans le tableau ci-après.

Tableau 3-1. Comment choisir entre un tri de cartes ouvert


et un tri de cartes fermé ?

Ouvert Fermé

Vous disposez d’une architecture bien définie. X

Vous disposez d’une architecture bien définie et


vous souhaitez l’enrichir de quelques contenus X
très ponctuels.

Vous disposez d’une architecture que vous


X
souhaitez remettre totalement en cause.

Vous n’avez que des contenus identifiés et pas X X


d’architecture établie.
(dans un (dans un
premier temps) second temps)

Tri de cartes papier ou en ligne ?


Le choix d’un tri de cartes papier ou en ligne dépend essentiel-
lement de la disponibilité de votre cible et du type d’analyse que
vous visez.

42 card sorting

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Tableau 3-2. Comment choisir entre un tri de cartes papier
et un tri de cartes en ligne ?

Papier En ligne

Votre cible est directement disponible. X

Votre cible est uniquement disponible à distance. X

Vous disposez de peu d’utilisateurs (moins de


10 par persona identifié) et vous souhaitez faire X
en priorité une analyse qualitative.

Vous disposez d’un nombre conséquent


d’utilisateurs et souhaitez faire en priorité X
une analyse quantitative.

La séance papier

Les séances papier peuvent être réalisées individuellement ou


en groupe.

Fig. 3-4 : Illustration d’une séance papier

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L’objectif étant de s’assurer qu’on obtienne une représenta-
tion des plus fidèles de la façon dont l’utilisateur perçoit les
contenus, tout élément perturbateur pouvant altérer la qualité
et la sincérité du classement est à maîtriser. Ainsi, la situation
idéale serait d’effectuer uniquement des séances individuelles,
afin de préserver le participant de toutes influences externes et
de se focaliser essentiellement sur sa vision.

Le tri de cartes est avant tout individuel


Sauf cas spécifiques, l’objectif du tri de cartes n’est pas de
trouver un consensus entre plusieurs personnes, mais bien
d’identifier les représentations individuelles des participants.

Bien souvent, pour répondre à des contraintes de temps ou


pour des raisons logistiques, les séances individuelles ne sont
pas envisageables. Elles présentent l’inconvénient de requérir
des équipements adaptés aux tests individuels qu’on ne trouve
pas nécessairement dans les entreprises (salles de tests, bureaux
fermés, etc.) et de mobiliser l’évaluateur sur une période plus
importante. Pour ces raisons, les séances en groupe sont géné-
ralement plus fréquentes que les séances individuelles. Quoi
qu’il arrive, gardez à l’esprit que la manipulation des cartes doit
être individuelle.

Pour garantir l’individualité des manipulations, vous devez


prévoir un espace suffisant pour chacun des participants. Vous
devez également être disponible et consacrer suffisamment de
temps à chaque personne.

Pour ces raisons, il est préférable de limiter les séances papier


au nombre de 5 à 8 participants.

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Propriété de Ismail Lahsini <ismail@lahsini.com>

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les séances en ligne
les séances en ligne (fig. 3-5) présentent le grand avantage de ne
pas devoir se soucier des aspects matériels et de pouvoir convier
un nombre conséquent de participants très simplement. la
contrepartie, c’est que le participant est moins « contrôlable ».

insistez, lors du recrutement et dans la consigne, sur le fait que


la manipulation doit se faire seul. il est essentiel de trouver les
mots justes, car vous ne pourrez pas vous assurer du respect de
la consigne et de l’individualité du test.

Fig. 3-5 : séance en ligne au moyen de l’outil Websort.net

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Ce qu’il faut retenir
Organisez des séances papier avec 5 à 8 personnes maximum.

Garantissez toujours l’individualité du tri.

Engagez les participants lors d’une séance en ligne au respect


strict de la consigne.

Nombre de phases
Il existe deux cas de figure principaux pour lesquels vous aurez
besoin d’organiser votre tri de cartes en plusieurs phases :

• vous avez un nombre d’éléments à classer trop élevé ;


• vous voulez classer des contenus de différents niveaux
dans l’arborescence.

Selon le mode de déroulement choisi, papier ou en ligne, l’exer-


cice sera plus ou moins aisé.

Les séances papier permettent bien sûr d’organiser vos séances


en plusieurs phases ; par contre, le coût et le temps seront
multipliés en conséquence. Cela signifie multiplier les dépla-
cements des participants et le temps de mobilisation de la salle.

Exemple d’un tri de cartes en plusieurs phases


Dans le cadre d’une analyse d’arborescence complexe établie
sur trois niveaux (N, N-1 et N-2, par exemple), il est possible
de réaliser une première phase pour classer les contenus de
niveau N-2 dans des groupes représentant les niveaux N-1. Les
niveaux N-1 obtenus peuvent faire l’objet d’une seconde phase
lors de laquelle les participants les classent dans des groupes
représentant les contenus de niveau N.

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Les séances en ligne apportent nettement plus de souplesse.
Vous devrez cependant veiller à être organisé pour les plani-
fications d’intervention des participants. Pensez notamment à
prévoir un temps suffisant pour réaliser l’analyse de la première
phase avant de lancer la seconde.

Évidemment, il ne s’agit pas de choisir le mode de passation en


fonction de la nécessité d’organiser ou pas plusieurs étapes. Il
est d’ailleurs tout à fait possible de combiner les deux modes en
associant un tri de cartes en ligne constitué de plusieurs phases
et un en mode papier en une seule phase plus conséquente.

Ce qu’il faut retenir


Préférez le tri de cartes en ligne pour réaliser un tri en
plusieurs phases.

Privilégiez une seule phase pour les séances papier.

Matériel
Quel équipement prévoir pour le déroulement des séances ?
Seules les séances papier requièrent du matériel physique. Les
tris de cartes en ligne nécessitent, quant à eux, l’utilisation de
logiciels tels que WebSort.net ou OptimalSort, qui permet-
tront à vos participants de classer les contenus en utilisant leur
connexion Internet.

Les cartes
La carte est le principal matériel à prévoir pour les séances
papier. Chaque carte représente un élément que le participant
devra trier. Il faut accorder de l’importance à leur conception
car leur qualité participe à la mise en condition de l’utilisateur.

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Vos cartes doivent être suffisamment grandes (pour pouvoir
insérer des contenus de manière lisible ou des illustrations),
mais pas trop (pour pouvoir assurer une manipulation efficace
sur le bout de table que vous accorderez à vos participants).

Les cartes épaisses cartonnées dans un format A6 (14,8 × 10,5 cm)


sont un bon compromis. Il est, de plus, assez simple de recycler
du matériel de bureau pour obtenir ce format.

Pour éviter tout mélange malencontreux de plusieurs jeux


de cartes, il est impératif de numéroter chaque carte. Cela se
révèle également fort utile lorsque vous devez, à chaque fin de
session, regrouper les cartes et reconstituer les jeux pour des
sessions ultérieures.

Enfin, même si l’objectif de votre tri de cartes n’est pas d’iden-


tifier les besoins des utilisateurs et d’éventuels contenus
manquants, il est judicieux de prévoir des cartes vierges. Elles
seront également utiles si l’utilisateur estime qu’un contenu
doit être classé deux fois, dans deux catégories différentes, la
carte vierge lui permettant de dupliquer le contenu.

Élastiques, étiquettes et autres accessoires


Vos participants auront besoin de créer des groupes, de les
nommer et de les annoter : fournissez-les généreusement en
élastiques, Post-it, stylos et surligneurs.

Ce qu’il faut retenir


Utilisez des cartes cartonnées de taille suffisamment grande
(A6).

Prévoyez suffisamment d’accessoires pour grouper et nommer.

Proposez des cartes vierges.

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Consignes

Fig. 3-6 : Exemple de consigne en ligne (outil WebSort.net)

La base de toute technique nécessitant l’intervention de l’utili-


sateur est le respect scrupuleux d’une consigne identique pour
toutes les séances. C’est un point central pour pouvoir obtenir
des résultats comparables.

Qu’elle soit verbale ou écrite, la consigne doit être préparée


et testée avant l’organisation des séances, afin de limiter toute
divergence d’interprétation.

Une mauvaise consigne pourrait remettre en cause l’intégralité


des tests en rendant les résultats inexploitables.

Votre consigne doit :

• présenter le contexte ;
• décrire de manière précise chaque étape de la séance ;
• rappeler que l’anonymat sera conservé ;
• rassurer les participants sur le fait qu’ils ne sont pas éva-
lués, mais que leur intervention est indispensable pour
leur proposer un produit qui réponde à leurs attentes.

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Évitez de trop en dire lors de la consigne
Si vous souhaitez, par exemple, restructurer un site web exis-
tant et connu, il est préférable d’éviter de révéler cela expli-
citement. Les participants auront tendance à être influencés
par la structure existante. Il n’est pas rare d’avoir des cas où,
inconsciemment, les participants collent leur approche de
catégorisation sur l’existant, en pensant qu’ils donnent « la
bonne réponse ».

Pour le tri de cartes en ligne, pensez à indiquer clairement les


délais de réponse que vous souhaitez. N’oubliez pas d’indiquer
le temps nécessaire pour réaliser la manipulation et demandez
à vos participants de s’assurer qu’ils ne soient pas interrompus
durant la séance. Invitez également les participants à vous
contacter en cas de doute sur la consigne.

Ce qu’il faut retenir


Faites tester la consigne afin de vous assurer qu’elle est
complète et non interprétable.

Décrivez dans la consigne toutes les étapes de manière


détaillée.

Indiquez dans cette même consigne le temps estimé de la


séance et, pour le tri de cartes en ligne, les délais de réponse
souhaités.

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Retours d’expérience
Gestionnaire de blogs Dotclear
La sélection des utilisateurs

Le contexte Dotclear est très spécifique et mûrement réfléchi


avec plus de dix ans de conception. L’équipe a toujours pris
le temps de sonder la communauté, de comprendre ses utili-
sateurs, d’être à l’écoute via des forums spécialisés, etc.

Ainsi elle dispose d’une vision claire de sa cible :


• un grand public « tout venant » (incluant notamment les
utilisateurs à besoins spécifiques, comme les déficients
visuels) ;
• les passionnés des technologies web.

En parallèle, notre analyse a permis de déceler les caractéris-


tiques clés suivantes :
• le niveau d’expérience (débutant, intermédiaire ou expert) ;
• les attentes, simples (gestion d’un seul blog avec peu d’ad-
ministration et une structuration du contenu qui change
peu) ou complexes (gestion de plusieurs blogs avec toutes
les dernières extensions et une structuration du contenu
qui change beaucoup) ;
• le niveau de droits (administrateur, rédacteur) ;
• la fréquence d’utilisation (très fréquente, peu fréquente).

En parallèle, nous avons ciblé des utilisateurs qui maîtri-


saient l’usage d’un ordinateur et qui avaient une certaine
expérience en matière de navigation web (au moins 6 mois)
pour éviter de biaiser les résultats avec des problématiques
qui ne relevaient pas de Dotclear.

Malgré toute la richesse de ces données, nous avons dû


faire des choix. En effet, comme indiqué auparavant, plus le
nombre de personas est élevé, plus il est difficile d’homogé-
néiser les résultats et de trouver des compromis acceptables.

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Nous avons donc conservé deux personas : un débutant et
un expert. Nous avons réparti de manière équitable dans ces
deux groupes les utilisateurs en fonction de leurs attentes
(simples et complexes) et de leur fréquence d’utilisation du
produit. Pour les niveaux de droits, après analyse appro-
fondie, la frontière entre administrateur et rédacteur est
très volatile (un rédacteur même débutant est en général
vite amené à utiliser la vue « Administrateur », et histori-
quement, la vue « Administrateur » est une vue enrichie de
la vue « Rédacteur ») et n’a donc pas été considérée dans le
plan d’expérience.

Chaque répondant a été invité à remplir un court ques-


tionnaire pour s’assurer qu’il correspondait bien aux per-
sonas visés.

Site Internet grand public


La sélection des contenus

Le site Internet sur lequel portait le tri de cartes disposait


d’une quantité très importante d’informations de granularité
différente. De ce fait, il était impossible de tester tous les
contenus.

Afin d’évaluer un maximum de contenus, nous avons opté


pour la réalisation de deux étapes de tri en ligne et d’une
session de tri papier.

Les deux étapes en ligne ont été organisées comme suit :


1. la première pour évaluer les contenus placés au troi-
sième niveau dans l’arborescence ;
2. la seconde pour évaluer les contenus placés au deuxième
niveau de l’arborescence et les noms des groupes de
premier niveau.

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La session papier, quant à elle, a été réalisée en plusieurs
séances, avec six participants pour chacune. L’objectif des
séances papier était d’évaluer les contenus de deuxième
niveau et de définir des intitulés pour les catégories de
premier niveau.

Pour ce projet, les deux modes « en ligne » et « papier » ont


été très complémentaires :
• les séances en ligne ont permis d’interroger un grand
nombre de participants à moindre coût et ont servi de base
pour préparer les séances papier ;
• les séances papier ont, pour leur part, offert la possibilité
de recueillir des données qualitatives permettant, entre
autres, de justifier ou d’expliquer plus en détails les résul-
tats obtenus lors des séances en ligne.

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Déroulement
de la séance
de cartes qui correspond à vos besoins.

Planning global et durée


4
Selon qu’il s’agisse d’un tri de cartes ouvert ou fermé, papier ou
en ligne, le déroulement d’une séance diffère. Dans ce chapitre,
nous vous apportons toutes les ficelles pour mettre en place le tri

La durée des séances est tributaire du type de tri de cartes et de


son mode de réalisation. Généralement, le déroulement d’une
séance papier est plus complexe, ce qui a un impact conséquent
sur sa durée.

déroulement de la séance 55

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106255 03:10:13 +0200 23/02/12 14:50
Séance papier
Le planning d’une séance papier se décompose comme suit.

1. Accueil et consignes.
2. Classement des cartes par les participants.
3. Nommage des groupes créés par les participants
(uniquement lors d’un tri de cartes ouvert).
4. Présentation par chaque participant de leur classement.
5. Clôture de la séance.
Avec tous les « petits à-côtés » (accueil, mise en condition,
débriefing, etc.), il n’est pas rare de voir une séance atteindre
1 heure 30 pour 45 minutes de manipulation (fig. 4-1). La durée
de la séance va bien évidemment augmenter en fonction du
nombre d’éléments à classer, de la complexité des contenus, de
l’expertise des participants par rapport aux contenus, etc.

Fig. 4-1 : Organisation d’une séance papier

La mise en condition et une ambiance détendue sont essen-


tielles pour la suite des évènements. Vous prendrez donc natu-
rellement votre temps en début de séance. Prévoyez un laps de
temps afin de ne pas être pris de court en fin de séance.

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106255 03:10:13 +0200 23/02/12 14:50
Séance en ligne
Vos participants en ligne seront confrontés à un plus grand
nombre de facteurs pouvant les distraire ou interrompre leur
manipulation. Ainsi, si vous prévoyez des durées de mani-
pulation trop longues, vous multiplierez le risque d’avoir des
séances inachevées, donc des résultats inexploitables.

Pour ces raisons, il est préférable de réduire au maximum le


temps de mobilisation du participant.

De par leur nature, les séances en ligne nécessitent un temps


réduit pour la consigne et un temps négligeable pour le débrie-
fing, puisqu’il n’est quasi pas réalisable à distance. Ainsi, c’est
surtout le classement des cartes qui aura un impact sur la durée.

En général, une mobilisation de 30 minutes est un bon


compromis.

Ce qu’il faut retenir


Prévoyez 1 h 30 mn à 2 h pour vos séances papier.

N’excédez pas 30 minutes pour les séances en ligne.

Étape n° 1 : accueil et consignes


Comme pour toute séance de tests nécessitant l’intervention
d’utilisateurs, il est important de préparer les participants. Ils
doivent être dans de bonnes conditions pour réaliser l’exercice
demandé.

Les participants peuvent se sentir évalués et se persuader de


devoir trouver « la bonne solution ». Pour cela ils essayeront de
repérer le moindre indice pouvant les guider dans vos consignes.

déroulement de la séance 57

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Essayez de leur donner le moins de pistes possible concernant
vos hypothèses et ce que vous cherchez à démontrer.

Précisez qu’il n’y a pas d’organisation meilleure qu’une autre


et que l’objectif de la séance est de comprendre leur logique de
classement.

L’équipe de conception doit-elle être présente ?


Lors des séances, il est intéressant d’inviter une personne de
l’équipe de conception à participer en tant qu’observateur.
Cela permet de sensibiliser à la démarche centrée utilisateur
et de favoriser l’acceptation des résultats. Mais attention, il ne
doit pas intervenir !

Cette phase d’accueil vous permet également de lister la


présence de chaque participant, de faire signer une décharge
concernant l’utilisation des données et de faire remplir un ques-
tionnaire de profils pour vérifier que les profils recrutés corres-
pondent véritablement aux profils que vous ciblez.

Étape n° 2 : classement des cartes


La première étape de la manipulation consiste à classer les
cartes (fig. 4-2). Le participant regroupe les cartes en fonction
de sa logique. Le but ici est véritablement de comprendre la
logique de catégorisation de l’utilisateur, en voyant quelles sont
les cartes qu’il estime devoir être regroupées ensemble.

Les critères de regroupement choisis par l’utilisateur peuvent


être très variés : par thème, par type de contenu, par date, etc.

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Fig. 4-2 : Étape n° 2 : classement des cartes

Des groupes de même niveau


Attention, l’objectif de cette étape est de constituer des groupes
de même niveau, pas une structure à plusieurs niveaux. Le
focus n’est pas non plus porté sur l’ordre dans lequel les cartes
sont placées au sein du groupe, ni sur l’ordre des groupes
eux-mêmes.

Dans le cas d’un tri de cartes ouvert, les participants sont invités
à créer autant de groupes qu’ils estiment nécessaires.

Lire une première fois toutes les cartes


Afin de réduire l’effet de l’ordre de découverte des cartes,
pensez à mélanger les jeux de cartes avant de les proposer à vos
participants. Invitez également ces derniers à lire une première
fois toutes les cartes du jeu, afin d’avoir une première repré-
sentation globale de la nature des éléments à classer. Les parti-
cipants doivent d’abord saisir le contexte global dans lequel on
leur demande d’interagir.

déroulement de la séance 59

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Laisser la main à l’utilisateur
L’intérêt du tri de cartes ouvert est de donner une liberté totale
à vos utilisateurs : il n’est pas nécessaire de fixer un nombre
maximal de catégories à créer. Bien évidemment, si par la suite,
vous estimez que ce nombre est trop élevé, vous pouvez alors
réaliser une étape supplémentaire, afin de voir quelles sont les
catégories qui pourraient éventuellement être fusionnées.

Laisser le participant libre présente l’avantage de cerner au plus


près le niveau d’abstraction de catégorisation qui lui semble
naturel et de capter sa logique intrinsèque.

Et s’il y a des cartes inclassables ?


Dans certains cas, il est tout à fait probable que certaines cartes
soient considérées comme étant inclassables, pour différentes
raisons :

• le contenu en question est en décalage avec les contenus


des autres cartes ;
• l’intitulé ou la description n’est pas suffisamment explicite
pour le participant ;
• etc.

Permettez donc aux participants de créer une rubrique intitulée


« Divers », « Autres » ou « Inclassables », dans laquelle ils pour-
ront placer toutes ces cartes. Pensez également, lors de tris de
cartes fermés, à proposer cette option par défaut.

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Une carte dans plusieurs catégories
Enfin, parfois, le participant pourrait vouloir classer une carte
dans plusieurs catégories. Vous devez lui laisser cette possibi-
lité, dans la mesure où cela vous permet d’identifier les pages
où une mise en place de liens transversaux entre plusieurs
informations s’avère nécessaire. À cet effet, veillez, lors d’un
tri de cartes papier, à proposer une série de cartes vierges pour
que les participants puissent procéder à cette duplication (à des
fins pratiques, les participants peuvent indiquer simplement le
numéro de la carte à dupliquer).

Si vous utilisez un logiciel pour réaliser vos séances, assurez-


vous que ce dernier permette de dupliquer les cartes.

Ce qu’il faut retenir


Dans un tri de cartes ouvert, laissez aux participants la possi-
bilité de créer autant de groupes qu’ils le souhaitent.

Permettez la création d’une rubrique « Autres » pour placer


les cartes inclassables.

Prévoyez des cartes vierges pour dupliquer des cartes qui


pourraient être classées dans plusieurs groupes.

Étape n° 3 : nommage des groupes


Les groupes constitués lors du tri de cartes ouvert doivent
ensuite être nommés (fig. 4-3). Cette étape n’est pas nécessaire
dans le cadre d’un tri de cartes fermé, les groupes étant déjà
définis.

déroulement de la séance 61

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Fig. 4-3 : Étape n° 3 : nommage des groupes constitués

L’objectif est de qualifier chaque groupe en fonction des


éléments qui le composent. Associer un libellé à un groupe
d’éléments n’est pas toujours une tâche facile. Chaque personne
utilisera des termes différents et la plus grande difficulté sera
de trouver des dénominateurs communs entre tous les termes.

Avant d’entamer le nommage, il est préférable d’attendre que


toutes les cartes aient été triées et les groupes créés.

Le nommage des groupes se fait à l’aide d’étiquettes collantes


de type Post-it. Les participants y apposent leurs libellés et les
collent sur les groupes correspondants.

Même si cette étape ne concerne pas un tri de cartes fermé,


il se peut que les participants ne comprennent pas ou inter-
prètent différemment les libellés des catégories prédéfinies. Ne
les empêchez pas de suggérer un nom différent pour l’une ou
l’autre des catégories. Vous pouvez procéder de la même façon
que celle précédemment évoquée : le participant appose sa
proposition de libellé par le biais d’un Post-it.

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Sachez que les outils en ligne et les logiciels dédiés permettent
rarement de redéfinir un groupe lors d’un tri de cartes fermé.
Par contre, ils proposent souvent une option via laquelle les
participants peuvent laisser des commentaires. Vous pouvez
donc les inciter à utiliser cette alternative.

Lors du nommage, les participants ont tendance à définir des


titres très longs. Laissez-les libres. Prévoyez néanmoins une
phase de demande de reformulation. Si les participants ne
parviennent pas à qualifier les groupes avec un ou deux termes
maximum, invitez-les à surligner les mots-clés au marqueur.

Ce qu’il faut retenir


Faites nommer les groupes à l’aide de Post-it.

Lors d’un tri de cartes fermé, autorisez les participants à


suggérer d’autres noms de groupes que ceux que vous avez
prévus.

Demandez aux participants de nommer les catégories de


façon concise et explicite.

Étape n° 4 : débriefing
Le débriefing est une étape importante, car très riche en
enseignements. Elle offre aux participants l’opportunité de
justifier leurs choix. Cet apport qualitatif est indéniable pour
comprendre les logiques de catégorisation. Cette étape est
malheureusement très difficile, voire impossible, pour un tri
de cartes en ligne.

Le débriefing permet notamment de pallier certaines limites de


la manipulation : le participant peut, par exemple, indiquer des
volontés tout à fait personnelles, comme celle de vouloir créer
des sous-groupes.

déroulement de la séance 63

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Voici quelques clés pour réussir son débriefing :

• Invitez les participants à présenter tour à tour leur classe-


ment et à argumenter leur choix.
• Notez le choix de chaque participant sur un tableau pour
avoir une vue d’ensemble des tous les classements.
• Demandez aux participants de justifier les raisons du non-
classement de certaines cartes.
• Demandez quelles sont les autres cartes qui leur ont posé
problème.
• Présentez la finalité du tri de cartes (le test est fini, vous
pouvez désormais dévoiler comment les données vont
être analysées et à quelles fins).

Cette étape est très intéressante, car elle va permettre de


récolter des données particulières, telles que des verbalisa-
tions, qui viendront enrichir votre analyse.

C’est également lors de cette étape que vous pouvez faire


remplir un éventuel questionnaire « post-test » et renseigner
les participants sur la suite de la procédure (concernant notam-
ment leur rémunération).

Tableau 4-1. Étapes à suivre en fonction du mode


et du type de tri de cartes

Papier En ligne

Ouvert Fermé Ouvert Fermé

Accueil X X X X

Classement X X X X

Nommage X X

Débriefing X X

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Après chaque séance, même pour un tri de cartes papier, il est
nettement plus simple, pour préparer l’analyse, de saisir les
données directement dans un logiciel et de formaliser méthodi-
quement les remarques et observations. Vous gagnerez en effi-
cacité lors de l’analyse.

Ce qu’il faut retenir


Lors d’un tri de cartes papier, invitez chaque participant à
justifier ses choix.

Collectez les informations du débriefing pour enrichir


l’analyse.

Retours d'expérience
Gestionnaire de blogs Dotclear
Déroulement d’une séance en ligne

La séance s’est effectuée en ligne via l’outil WebSort.net,


avec donc très peu d’aspects logistiques à gérer.

Nous avons tout d’abord fait un premier appel à la commu-


nauté pour sonder les personnes intéressées. Nous en
avons profité pour demander à ces dernières de remplir des
questionnaires de profil pour en savoir plus sur leurs carac-
téristiques précises, leurs habitudes d’utilisation, leurs moti-
vations, leurs objectifs, etc.

L’analyse des réponses nous a permis de nous assurer que


nous répartissions les utilisateurs dans les bons groupes de
personas.

déroulement de la séance 65

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Avant de lancer la passation, nous avons pris le temps de
ficeler des consignes sans équivoque, que nous avons testées
au préalable auprès d’un groupe de cinq utilisateurs.

Les lancements des deux phases de tests ont été réalisés


par e-mail avec, à chaque fois, un délai de réponse fixé à dix
jours et un rappel trois jours avant l’échéance pour les retar-
dataires. Pensez à être disponible par e-mail pour les éven-
tuelles questions : il est essentiel de montrer que quelqu’un
est au bout du fil.

Un dernier e-mail de remerciement nous a permis de laisser


entrevoir la possibilité que nous solliciterions à nouveau
les utilisateurs pour d’autres sessions et de leur demander
de répondre à trois questions pour compléter l’analyse des
besoins effectuée en amont.

Site Internet grand public


Déroulement d’une séance papier

Dans le cadre du projet de site Internet grand public, les


séances papier se sont toutes déroulées de la même manière
pour tous les profils sélectionnés.

Tout d’abord, les participants ont été accueillis par groupes


de six personnes de profils identiques.

Chaque participant disposait devant lui d’un paquet de


40 cartes (mélangées aléatoirement) correspondant aux
contenus à classer, ainsi que d’étiquettes, de stylos et
d’élastiques.

Les participants ont été invités à lire les cartes puis à les
organiser en groupes ayant du sens pour eux. Certains parti-
cipants ont exprimé le souhait de faire des sous-groupes.

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Même si nous préférons habituellement procéder en deux
étapes pour constituer des sous-groupes, nous les avons
invités à lier ces sous-groupes à l’aide d’élastiques afin de
permettre leur analyse par la suite.

Dans le cadre de ce projet, nous avions une contrainte sur


le nombre de groupes (il n’en fallait pas plus de huit). Ainsi,
une fois les regroupements réalisés, les participants qui
avaient fait plus de groupes que le nombre maximal autorisé
ont été invités à envisager la fusion de certains d’entre eux.
Afin de ne pas biaiser les résultats et de ne perdre aucune
information, les regroupements initiaux étaient conservés
à l’aide d’élastiques. Pour ne pas conditionner la démarche
des participants, cette contrainte sur le nombre maximal de
groupes a été précisée seulement une fois les groupes de
cartes constitués. La lecture et l’analyse des cartes par les
participants puis la constitution des groupes ont été réali-
sées en environ 30 minutes.

10 minutes ont ensuite été accordées aux participants pour


nommer les groupes constitués. Les participants avaient
pour consigne de qualifier ces groupes en un ou deux mots
(comme les rubriques d’un site web).

Une fois les groupes nommés, les participants ont présenté


leur classement à tour de rôle. Cette étape, uniquement
possible lors d’une séance papier, apporte l’avantage de
récolter des données précieuses pour orienter des prises de
décisions ultérieures plus efficaces.

Nous avons également profité de la présence des utilisateurs


pour identifier quelles informations les intéressaient plus
particulièrement (à l’aide d’un questionnaire).

Ainsi, cette séance papier nous a permis de récolter des


informations supplémentaires, subjectives, qui enrichissent
la qualité globale de l’analyse réalisée lors de la séance
en ligne.

déroulement de la séance 67

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Analyse des
résultats
Une fois la séance terminée, vous aurez à votre disposition un
grand nombre de données et d’indicateurs. Que ces données
soient quantitatives ou qualitatives, vous devrez identifier les
tendances qui vous permettront de proposer une structure qui
réponde au mieux aux attentes et à la logique de vos utilisateurs.

Afin de garantir une objectivité maximale et d’éviter toute


forme d’influence, il est indispensable de réaliser l’analyse des
résultats sans votre client. Ce dernier aura toutefois un rôle
important, mais plus tard, pour aligner les solutions que vous
proposerez à la politique de l’organisation cliente.

Étape n° 1 : saisir les données


Pour faciliter leur traitement, toutes les données issues des tests
doivent être enregistrées dans un logiciel de calcul. De par sa

A n a ly s e d e s r é s u ltat s 69

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nature, le tri de cartes papier vous demandera donc une étape
supplémentaire pour recueillir ces données. Les outils permet-
tant de réaliser les tris de cartes en ligne proposent des fonction-
nalités de prétraitement ou d’exportation qui vous épargneront
cette tâche de saisie.

Fig. 5-1 : Données brutes entrées dans un tableau

Les données récoltées doivent être saisies individuellement


pour chaque participant. Attention, lors de cette saisie, il n’est
pas encore question de rassembler les résultats. Cette approche
de regroupement pourra être envisagée une fois toutes les
données saisies.

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Si plusieurs profils type (expert, novice, etc.) sont ciblés par
votre tri de cartes, pensez à renseigner les profils dès la saisie.
Cela facilitera l’analyse par profil après coup.

Si vous organisez en parallèle un tri de cartes papier et un en


ligne, assurez-vous de récolter les mêmes indicateurs (par
exemple, les profils, la durée des tests, etc.), afin de pouvoir
réaliser une seule analyse. Dans de nombreux cas, vous devrez
vous plier aux possibilités du logiciel de saisie employé, qui
s’avèrent souvent assez limitées.

Les commentaires des participants et les observations enregis-


trées lors des séances doivent être saisis séparément. Ils feront
l’objet d’une analyse distincte.

Si vous le souhaitez, vous pouvez effectuer la saisie des données


dans un tableur quelconque en créant, pour chaque participant,
une feuille de calcul propre. Chaque ligne du tableau corres-
pond à une carte. Les colonnes correspondent aux catégo-
ries (soit celles créées par le participant lors d’un tri de cartes
ouvert, soit celles prédéfinies pour le tri de cartes fermé). Pour
indiquer les catégories dans lesquelles chaque carte est placée,
il suffit de placer le chiffre « 1 ». L’analyse des données consis-
tera à rassembler toutes les données saisies individuellement en
un seul tableau.

Lorsque le tri de cartes implique peu de cartes et peu d’utilisa-


teurs, vous pouvez formaliser le recueil des données par une
simple photo des groupes réalisés.

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Ce qu’il faut retenir
Utilisez un outil de tri de cartes en ligne pour saisir les
données obtenues lors d’un tri de cartes papier.

Pour pouvoir faire une analyse efficace, récoltez des indica-


teurs identiques ou comparables lors de vos sessions de tri
de cartes.

Les commentaires des participants peuvent faire l’objet


d’une analyse à part.

Étape n° 2 : rassembler les données


Les données brutes saisies individuellement nécessitent une
préparation avant de pouvoir être analysées. Cette prépa-
ration consiste à rassembler ces données afin d’obtenir une
saisie globale comprenant les résultats de chaque participant.
Ce travail de regroupement est plus conséquent pour un tri de
cartes ouvert.

Ce regroupement s’initie par la fusion des catégories identiques.


La tâche est d’autant plus délicate pour un tri de cartes ouvert,
car chaque participant utilise un terme tout à fait personnel
pour désigner une même catégorie.

Il vous faudra donc tout d’abord lister les catégories identiques


avant de les rassembler sous un même terme.

Relever les catégories identiques n’est pas une tâche aisée


Dans le cadre d’un tri de cartes ouvert, il n’est pas rare que
les participants définissent pour un même contenu des noms
de catégories très hétérogènes tels que « Mon compte »,
« Compte », « Mon espace », « Mon login », « Informations
personnelles », etc.

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Une fois la fusion réalisée, la difficulté majeure sera de parvenir
à définir un nom commun à toutes ces catégories.

Les noms de catégories définis par vos participants caractérisent


véritablement leur profil et leurs expériences. Il n’est pas rare,
dans un tri de cartes web impliquant des profils techniques,
d’avoir en guise de catégories des noms comme : « logo », « info
pour le footer », « banner », etc.

Lors de cette étape, il est également utile de considérer les


cartes non comprises ou jugées inclassables par les partici-
pants (catégorie « Divers » ou « Autres »), tout comme les cartes
dupliquées. Ces indications vont alimenter votre analyse : si ces
cartes sont fréquemment écartées ou dupliquées, vous pourrez
en conclure que la carte était soit mal rédigée, soit elle regrou-
pait trop d’informations complexes qui auraient pu être scin-
dées en plusieurs cartes.

À l’issue du rassemblement des données, vous obtiendrez un


seul tableau (fig. 5-2). De manière similaire à ce que nous avons
vu précédemment, la cellule à l’intersection entre la ligne et la
colonne indique le nombre de fois où une carte a été placée
dans une catégorie.

Ce tableau constituera la base de l’analyse statistique et


permettra de générer toutes vos matrices et graphiques d’ana-
lyse. Il devient alors possible de « faire parler les chiffres » et de
dresser des fréquences de classement.

Dès lors, l’analyse peut véritablement débuter. Pour profiter


de toute la puissance de votre tri de cartes, il est préférable de
combiner approche quantitative et qualitative.

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Fig. 5-2 : Données brutes regroupées pour tous les participants :
les chiffres représentent (en pourcentage) le nombre de fois où
chaque carte a été placée dans chaque groupe.

Ce qu’il faut retenir


Rassemblez les groupes de cartes identiques.

Identifiez les cartes écartées et dupliquées.

Étape n° 3 : analyse quantitative


L’analyse quantitative est fondée uniquement sur les données
chiffrées issues des évaluations. Elle permet d’identifier rapi-
dement les éléments qui posent problème et ceux qui peuvent
être validés.

74 card sorting

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Plusieurs combinaisons de données sont utilisées pour analyser
les résultats d’un tri de cartes. Trois des plus fréquentes vous
sont proposées dans ce livre :

• la matrice des taux de propagation des cartes dans les


groupes ;
• la matrice de cooccurrences des cartes ;
• le dendrogramme.

Quantitatif versus qualitatif ?


Une erreur fréquente est de penser que l’analyse quantitative
est exclusivement associée aux séances en ligne et l’analyse
qualitative aux séances papier. La distinction tient à la nature
de l’analyse qu’on souhaite faire par la suite. Il est tout à fait
possible de faire du quantitatif à partir de séances papier et du
qualitatif à partir de séances en ligne.

La matrice des taux de propagation des cartes


dans les groupes
La matrice de propagation des cartes à travers les catégories
est un rendu particulier du tableau qui rassemble toutes les
données (fig. 5-3). Elle permet d’identifier les catégories défi-
nies avec certitude et les cartes qui nécessiteront une analyse
plus approfondie du fait de leur forte dispersion.

À l’issue de cette analyse de propagation, vous obtiendrez une


première piste de classement de vos cartes. Cette analyse n’est
toutefois pas suffisante pour éliminer les doutes qui subsistent ;
il est important de croiser ses résultats avec ceux d’autres types
d’analyses.

La qualité de l’analyse de la propagation des cartes dans les


groupes est conditionnée par votre étape de rassemblement
des données.

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Pour calculer le taux de propagation d’une carte à travers diffé-
rentes catégories, il suffit de compter le nombre de catégories
dans laquelle est placée une carte dans le tableau regroupant
l’ensemble des données. Cette propagation permet de distin-
guer les cartes qui sont associées à des catégories précises de
celles qui ne le sont pas. Lors de votre analyse, si des contenus
particuliers représentant des fonctionnalités spécifiques de
type « Moteur de recherche » ou « Newsletter » ont été testés,
vous constaterez de très fortes dispersions. Cela indique que
ces contenus n’ont pas réellement de place physique au sein de
votre architecture et qu’ils devront être présents de manière
transversale, peut-être sur toutes les pages de votre interface.

Fig. 5-3 : Propagation des cartes dans les groupes : les pourcentages
représentent le nombre de fois où chaque carte a été placée dans
chaque groupe.

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La matrice de cooccurrences
La matrice de cooccurrences met en évidence les fréquences
d’association des cartes entre elles, définissant ainsi des
grappes de cartes. Une même association de cartes faite par les
trois quarts des participants peut être considérée comme étant
valide. Les taux inférieurs nécessitent une analyse plus appro-
fondie, afin de vérifier les raisons pour lesquelles l’association
n’est pas systématique. Parfois, vous devrez vous contenter
d’un taux inférieur à 75 %.

Cette matrice de cooccurences constitue une autre vue du


tableau regroupant l’ensemble des données (fig. 5-4, page
suivante) et vient compléter la matrice de propagation.

En croisant matrice de propagation et matrice de cooccur-


rences, il vous sera possible d’identifier les groupes de cartes
avec un degré de certitude plus élevé. Ainsi, si plusieurs cartes
sont fréquemment associées et placées par tous les participants
dans un même groupe, vous pourrez déterminer avec certitude
un groupe d’informations.

A n a ly s e d e s r é s u ltat s 77

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Fig. 5-4 : Matrice de cooccurrences : les chiffres représentent
(en pourcentage) le nombre de fois où chaque carte a été associée
avec la carte correspondante dans le tableau.

Le dendrogramme
Le dendrogramme (fig. 5-5) propose une vue encore complé-
mentaire, en illustrant la distance entre les cartes.

Le dendrogramme se sert d’une distance logique, définie par


la fréquence d’association de deux cartes, entre deux cartes
ou deux groupes de cartes pour définir une hiérarchie. Plus la
distance entre deux cartes est réduite, plus leur fréquence d’as-
sociation est élevée. Ainsi, chaque carte est liée visuellement à
la carte ou au groupe de cartes auquel les participants l’ont le
plus fréquemment associée.

78 card sorting

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Fig. 5-5 : Dendrogramme (issu de WebSort.net)

Chaque groupe de cartes constitué est lui-même hiérarchique-


ment relié à une carte ou à un autre groupe de cartes, toujours
en fonction de la fréquence d’association. Toutes les cartes sont
ainsi reliées entre elles de manière plus ou moins proche et
forment un classement hiérarchique.

Des logiciels spécialisés permettent de définir aisément le


nombre de groupes que vous souhaitez voir apparaître en
faisant varier une distance limite à considérer (fig. 5-6, page
suivante).

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Fig. 5-6 : Exemple comparatif de modulation des groupes

Les dendrogrammes sont en général très appréciés, car ils


présentent les résultats de manière synthétique et permettent
d’identifier rapidement les regroupements faits par les
participants.

Ce qu’il faut retenir


Réalisez votre analyse en croisant les données issues des
différentes vues (matrices de propagation, cooccurrences,
etc.).

Analysez les résultats de manière itérative pour affiner les


résultats au fur et à mesure.

80 card sorting

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Étape n° 4 : analyse qualitative
L’analyse qualitative, également appelée analyse exploratoire
vient compléter l’analyse quantitative. Elle permet d’améliorer
l’identification des grandes tendances de classement et, surtout,
de décortiquer des faits très ponctuels, comme les causes d’un
classement particulier ou d’une grande dispersion d’une carte.

Selon l’objectif souhaité, il est possible de réaliser l’analyse


qualitative avant ou après l’analyse quantitative. Par exemple,
si vous souhaitez d’abord identifier une tendance, vous pouvez
commencer l’analyse exploratoire sans recourir à des matrices
complexes.

Identifier des tendances de classement


Une simple analyse des termes utilisés pour les catégories vous
donnera des informations sur les logiques de classement de vos
participants. Allez dans le détail pour chaque participant : le
parcours des données vous permettra d’identifier des logiques
de classement particulières que vous n’avez pas décelées lors de
l’analyse statistique.

Analyser la dispersion
À l’issue de l’analyse statistique, il est fort probable que certaines
cartes soient très dispersées sans que vous en connaissiez la
raison (voir l’exemple, fig. 5-7). C’est l’analyse qualitative qui va
vous apporter des pistes pour en comprendre les raisons.

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Pour identifier les causes de cette dispersion, il faut s’intéresser
au classement réalisé par chaque participant de manière indi-
viduelle. Le nom des groupes dans lequel le participant a placé
la carte et les associations faites avec d’autres grappes de cartes
donnent de très bonnes indications et suffisent parfois à identi-
fier le pourquoi d’une telle dispersion.

Qualité des contenus


La rédaction de vos contenus est essentielle pour le tri de
cartes. Une forte dispersion est souvent due à un contenu de
cartes mal défini, ambigu, trop spécifique…

Intégrer les données subjectives


Les observations et verbalisations faites lors d’un tri de cartes
papier (ou les commentaires écrits lors d’un tri de cartes en
ligne) apportent des informations essentielles pour compléter
votre analyse globale.

Des commentaires très variés


Les commentaires peuvent être très variés. Souvent, ils
apportent des précisions sur la nature des classements réalisés,
sur la non-compréhension de certains autres. Parfois encore,
les participants vous adresseront des messages plus person-
nels, notamment sur ce qu’ils pensent du tri de cartes, et même
des encouragements !

Ces éléments sont en général très utiles pour comprendre des


faits de test très spécifiques, tels que les motivations de duplica-
tion des cartes par les participants.

82 card sorting

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Fig. 5-7 : Exemple de dispersion de deux cartes

Ce qu’il faut retenir


Associez analyse quantitative et analyse qualitative : elles
sont complémentaires.

Utilisez l’analyse qualitative pour décortiquer des faits très


ponctuels, comme les causes d’un classement particulier ou
d’une grande dispersion d’une carte.

A n a ly s e d e s r é s u ltat s 83

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retours d’expérience
Gestionnaire de blogs Dotclear
Approche qualitative ou quantitative ?

Nous souhaitions faire appel au plus grand nombre et privi-


légier une approche quantitative. Nous avons en parallèle
mené une approche qualitative pour les questions « statis-
tiquement sans réponse », notamment pour comprendre la
raison des problèmes de catégorisation (en tri fermé) et pour
recenser des propositions de titre (en tri ouvert).

L’approche qualitative reste malgré tout très difficile à réaliser


pour un tri de cartes en ligne, car il y a très peu de contact
avec les participants. Il y a toujours la possibilité d’utiliser
des outils de tri qui permettent aux utilisateurs de laisser des
commentaires (c’était le cas pour cette séance, pour laquelle
nous avons utilisé WebSort.net). Néanmoins, l’expérience
démontre que ce type de fonctionnalité est plus souvent
utilisé pour commenter l’outil ou la démarche plutôt que pour
décrire la logique de classement mise en place (exemple :
« WebSort, c’est pas mal, mais je préfère xSort », « Super,
continuez comme cela, c’est génial ce que vous faites »).

Avec cette approche, nous avons globalement réussi à


infirmer/confirmer les hypothèses de départ, comprendre le
pourquoi des catégorisations obtenues et des titres proposés
par les utilisateurs.

84 card sorting

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Site Internet grand public
Une analyse à la fois qualitative et quantitative

L’organisation conjointe de séances en ligne et de séances


papier a permis de récolter un grand nombre de données à la
fois quantitatives et qualitatives.

Ainsi, nous avons pu procéder à une analyse statistique tout


en faisant des parallèles qualitatifs et en tenant compte des
ressentis subjectifs pour comprendre le pourquoi de certains
choix faits par les participants.

L’avantage du tri papier est qu’il est possible de récolter des


données plus subjectives à tout moment, notamment lors
du débriefing. Ce débriefing est un moment privilégié qui
permet de revenir en profondeur avec chacun des partici-
pants sur les logiques de classement adoptées, les éléments
qui les ont bloqués, etc.

Étant donné qu’on invitait les participants à réaliser un tri


ouvert, ce débriefing a également permis de comprendre le
sens précis derrière chaque titre de rubrique. Cela a grande-
ment simplifié le travail d’analyse par la suite.

Fait étonnant et révélateur, la discussion avec les partici-


pants a également mis en avant l’incompréhension d’un
terme marketing très souvent utilisé par le client dans tous
ses supports de communication.

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chapitre.
Proposer des
solutions
6
Les solutions ou les pistes d’amélioration que vous proposez
à vos clients doivent être convaincantes. Vous devez adapter
vos supports de présentation à votre cible. Toutes les clés pour
présenter vos résultats de manière efficace se trouvent dans ce

À la lecture de votre rapport, votre client doit identifier les


actions qu’il devra mener pour proposer une organisation
efficace à ses utilisateurs. Évidemment, vous ne pourrez pas
atteindre cet objectif en présentant des matrices de cooccur-
rences ou autres tableaux de données. Elles sont là pour crédi-
biliser votre discours, mais ne présentent que peu d’intérêt sans
interprétation et reformulation.

Dans le cas de l’évaluation d’une structure existante, ne vous


focalisez pas uniquement sur les points négatifs : pensez plutôt
à mettre en avant les changements proposés et à présenter les
points forts de l’architecture de départ.

P r o p o s e r d e s s o lu t i o n s 87

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Une solution qui respecte la logique
métier du client
Contrairement à ce que nous préconisions pour l’analyse,
le client est indispensable lors de la définition des solutions.
Il sera le garant de l’alignement de ces dernières à la logique
métier, ainsi qu’à la politique de communication de son organi-
sation. Il doit être un facilitateur et contribuer à l’acceptation de
vos propositions auprès des équipes concernées.

À l’issue du tri de cartes, il se peut que vous identifiez des


termes mal compris par les participants. Vous vous attèlerez
donc à suggérer un nouveau terme, mieux compris par la cible.
Il se pourra parfois que votre client refuse, dans la mesure où
il utilise déjà ce terme dans ses supports de communication,
qu’il correspond à une marque précise, etc. En parallèle du
point de vue de l’utilisateur, il vous faudra donc comprendre
celui de votre client et trouver des compromis acceptables pour
chacune des parties.

Ce qu’il faut retenir


Faites participer votre client lors de la définition des
solutions.

Assurez l’acceptation de vos solutions grâce à l’intégration


de la logique métier de votre client.

Une solution qui respecte les règles UX


Il est essentiel de considérer les règles UX dans vos solutions.
Ces règles communément admises et issues de longues années
de retours d’expérience utilisateur ne ressortiront pas forcé-
ment de votre tri de cartes. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut
pas en tenir compte, bien au contraire.

88 card sorting

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Par exemple, dans le cas de la réalisation d’une architecture
d’information pour un site web, votre solution devra :

• a dopter une structure thématique et non pas organisation-


nelle ;
• privilégier une organisation en largeur plutôt qu’en pro-
fondeur ;
• être régulière et équilibrée ;
• etc.

Adopter une approche visuelle


Pour illustrer un résultat, un bon schéma vaut mieux qu’un
long discours.

Vous pourrez par exemple utiliser une cartographie graphique


mettant en évidence deux niveaux de navigation, l’enrichir de
couleurs différentes pour décrire le degré de certitude plus
faible de certaines rubriques (voir l’exemple à la page suivante,
fig. 6-1), etc.

Dans le cadre d’un tri de cartes pour un logiciel, vous pourrez


également illustrer l’organisation proposée en présentant
des maquettes fonctionnelles des écrans concernés par un
changement.

Le tableau 5.1 ci-après indique quelques types de résultats


apportés par les tris de cartes ouvert et fermé. Ces types des
résultats devront apparaître dans votre proposition.

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Fig. 6-1 : Exemple de cartographie

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Tableau 5-1. Résultats apportés par les tris de cartes ouvert et fermé

Ouvert Fermé

Liste des catégories définies par les Liste des catégories à reformuler ou
utilisateurs à créer

Liste des liens réciproques (entre Liste des liens réciproques (entre
deux contenus placés dans des deux contenus placés dans des
catégories différentes) catégories différentes)

Identification des contenus devant


être déplacés

Identification de nouveaux contenus Identification de nouveaux contenus

Si votre étude vise à améliorer une organisation existante, il


est important de proposer des comparaisons entre l’architec-
ture de départ et celle que vous proposez. Vos schémas devront
permettre d’identifier rapidement les éléments qui restent
inchangés et ceux que les utilisateurs proposent de faire évoluer
(fig. 6-2, page suivante).

P r o p o s e r d e s s o lu t i o n s 91

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Fig. 6-2 : Comparatif avant/après

Ce qu’il faut retenir


Utilisez des schémas de type cartographie pour présenter les
solutions auprès de vos clients.

Mettez en avant les différences entre la situation évaluée et


la solution proposée.

92 card sorting

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Établir des tendances par profil
Si votre tri de cartes implique plusieurs profils utilisateurs, vous
pouvez présenter les différentes logiques de catégorisation
par profil. Vos clients admettront plus facilement qu’il existe
des logiques de classement très différentes en fonction des
cibles identifiées. Mettez également en évidence les approches
communes de catégorisation.

retours d’expérience
Gestionnaire de blogs Dotclear
Comment homogénéiser les tendances par profil ?

L’équipe Dotclear souhaitait réaliser une interface unique


pour tous ses utilisateurs (experts et novices). Ainsi, le chal-
lenge lors du tri de cartes était de trouver des synergies et le
plus petit dénominateur pour définir une catégorisation des
fonctionnalités communes aux deux profils.

Les analyses par profil nous ont permis de déceler des préfé-
rences utilisateurs qui pourront être prises en compte lors
de la refonte fonctionnelle et graphique, par exemple en
prêtant une attention particulière à la facilité d’apprentissage
de l’interface par les novices et à la rapidité d’exécution pour
les experts (cela peut se traduire notamment par un système
d’aide contextuelle adapté, une possibilité de personnalisa-
tion du « Tableau de bord », un système de raccourcis vers
les options favorites, un filtrage des informations en fonc-
tion des profils, etc.).

P r o p o s e r d e s s o lu t i o n s 93

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Site Internet grand public
Comment présenter les résultats ?

Les résultats du tri de cartes s’adressaient à un public parti-


culièrement intéressé par les termes choisis, les informa-
tions à mettre en avant sur le site, le nombre de rubriques
de premier niveau, etc. Les résultats ont donc été présentés
sous la forme d’une cartographie graphique (un plan de site
visuel) et mettaient en évidence les deux premiers niveaux
de la structure d’information. Un code couleur a été utilisé
pour indiquer le degré de confiance des solutions proposées
(plus la couleur est foncée, plus le degré de confiance est
élevé). Ainsi, le client disposait de tous les éléments pour
prendre les meilleures décisions pour son site web.

Lors de la restitution des résultats, vous pouvez égale-


ment mettre en évidence les incompréhensions de certains
termes. Dans le cadre de ce projet, cela a permis d’opter pour
de nouveaux libellés en s’assurant qu’ils soient compatibles
avec la stratégie de communication du client.

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Petit mot de conclusion
Vous souhaitiez comprendre comment appréhender les
modèles mentaux de vos utilisateurs et améliorer une archi-
tecture de l’information : c’est chose faite. Vous êtes désor-
mais outillé pour expérimenter, à votre tour, une séance de
tri de cartes.

Mieux encore, vous êtes paré pour faire passer un message qui
semble désormais tellement banal : on ne construit pas une
architecture seul dans son coin. L’utilisateur est indispensable.
Et l’impliquer efficacement, cela ne s’improvise pas, c’est un
métier.

Ce métier UX se formalise par un mode itératif : concevoir


et évaluer auprès de l’utilisateur, proposer des solutions de
reconception, puis valider à nouveau auprès de l’utilisateur.
C’est pourquoi chaque fin de session utilisateur est un instant
particulier pendant lequel il est essentiel de prendre du recul
et de faire un bilan : avons-nous validé ou infirmé nos hypo-
thèses ? Pourquoi ? À quel endroit avons-nous fait des erreurs ?
Avions-nous défini les bons besoins ? Pour les bonnes cibles ?
Notre mode de recrutement était-il adapté ? Avons-nous mis en
place le protocole adéquat pour évaluer nos hypothèses ? Nos
objectifs étaient-ils d’ailleurs bien définis ?

Ce bilan est d’autant plus important que chaque technique


UX doit être vue comme le maillon d’une chaîne, une facette
parmi d’autres du métier UX. Ce bilan vous aidera à concevoir
les actions UX à mener par la suite : prototypage papier,
storyboarding, tests utilisateurs, évaluation heuristique,
enquête d’usage…

Parfois, vous aurez besoin de revenir en arrière, de faire une


observation sur le terrain, des entretiens, un focus group pour
mieux saisir les besoins utilisateurs. Ne voyez pas cela comme
une perte de temps : chaque erreur décelée en amont ne rendra
que plus solide la solution finale que vous mettrez à disposi-

p e t i t m ot d e c o n c lu s i o n 95

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tion. Tous les retours d’expérience le démontrent : vous maîtri-
serez ainsi les pertes colossales liées à la non-compréhension et
à la faible prise en compte des besoins des utilisateurs, monnaie
encore trop courante dans de nombreux projets actuels.

La nécessité d’une démarche UX variée et itérative est


d’autant plus évidente que la livraison d’un produit est le
commencement d’une aventure. Une amélioration banale
des fonctionnalités d’un produit, ou encore le simple fait
que l’utilisateur gagne en expertise au fil des jours, modifie
l’équilibre UX. À vous de le rétablir en assurant un lien
constant avec votre cible, même à distance. Entretenez ce
mouvement, cette dynamique UX.

Au plaisir de vous croiser lors d’une conférence !

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Références
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Sorting: as Good as the Paper Version”. Proceedings of the 13th
European conference on Cognitive ergonomics: trust and control in
complex socio-technical systems (p. 114).

Capra, M. G. (2005). “Factor Analysis of Card Sort Data:


an Alternative to Hierarchical Cluster Analysis”. Human Factors
and Ergonomics Society Annual Meeting Proceedings (Vol. 49,
p. 691–695).

Chaparro, B. S., Hinkle, V. D., & Riley, S. K. (2008). “The


Usability of Computerized Card Sorting: A Comparison of
Three Applications by Researchers and End Users”. Journal of
Usability Studies, 4(1), p. 31–48.

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http://aim.uoregon.edu/research/pdfs/Hannah2005.pdf

Lamantia, J. (2003). “Analyzing Card Sort Results with a


Spreadsheet Template”. Boxes and Arrows.
http://www.boxesandarrows.com/
view/analyzing_card_sort_results_with_a_spreadsheet_template

Maurer, D. & Warfel. T. (2008). “Card Sorting: a Definitive


Guide”. Boxes and Arrows.
http://www.boxesandarrows.com/
view/card_sorting_a_definitive_guide

Morville, P., & Rosenfeld, L. (2006). Information Architecture


for the World Wide Web. O’Reilly Media, Inc.

références 97

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106255 03:10:13 +0200 23/02/12 14:50
Nakhimovsky, Y., Schusteritsch, R., & Rodden, K. (2006).
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Restructuring the Google AdWords Help Center”. In CHI ‘06
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(Montréal, Québec, Canada, April 22 - 27, 2006). CHI ‘06.
ACM, New York, NY, p. 183-188.

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Jakob Nielsen’s Alertbox.
http://www.useit.com/alertbox/20040719.html

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Tudor, L.G., Muller, M.J., Dayton, T., & Root, R.W. (1993).
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Analysis, Critique, and Redesign: The CARD Method”.
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Tullis, T. (2003). “Using Card-Sorting Techniques to Organize


Your Intranet”. Intranet Journal of Strategy and Management.
Mar-2003.

Tullis, T. (2007). “Using Closed Card-Sorting to Evaluate


Information Architectures”. Proceedings of the Usability
Professionals Association Conference, Austin, TX, USA.

Tullis, T., & Albert, W. (2008). Measuring The User Experience:


Collecting, Analyzing, and Presenting Usability Metrics. Morgan
Kaufmann Pub.

98 card sorting

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106255 03:10:13 +0200 23/02/12 14:50
Tullis, T., & Wood, L. (2004). “How Many Users Are Enough
for a Card-Sorting Study?”. Proceedings UPA.
http://home.comcast.net/~tomtullis/publications/
UPA2004CardSorting.pdf

Wood, J., & Wood, L. (2008). “Card Sorting: Current Practices


and Beyond”. Journal of Usability Studies, 4(1), 1–6.

références 99

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À propos des auteurs
Gautier Barrère
Psychologue, stratège UX et spécialiste en
Persuasive Design

Spécialités :

• Démarche centrée utilisateur, ROI


et Certification
• Persuasion, Influence au travail
• Team Building, Leadership, Motivation
et Créativité
• Gestion du changement, Agilité

Depuis ses débuts, il implémente la démarche et les techniques


UX (analyse de la tâche, observation, entretien, questionnaire,
personas, focus group, test utilisateur, eyetracking, card sorting,
enquête d’usage…) dans des institutions gouvernementales.

Son objectif ? Prendre en compte le modèle mental de l’uti-


lisateur dans la conception des produits afin d’en favoriser
l’acceptation. Il met notamment en place le référentiel web
Renow (http://www.renow.lu) et joue le rôle d’expert UX
dans des projets stratégiques luxembourgeois.

Il coordonne désormais l’équipe multidisciplinaire « Présence


Internet » du gouvernement luxembourgeois et cimente les
différents corps de métier qui la compose : spécialistes UX,
designers d’interaction, designers graphiques, experts en acces-
sibilité, développeurs, chefs de projet, etc.

Sa formation initiale l’amène naturellement à mettre en place


une cellule qualité User Centric qui rentre peu à peu dans les
logiques projet.

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Il continue de garantir la qualité et la gestion du changement de
projets clés mais se passionne désormais pour les mécanismes
d’influence (Influence at Work, Persuasive Design).

Enfin, il est fondateur de FLUPA (France Luxembourg Usability


Professionals’ Association), l’antenne franco-luxembourgeoise
des spécialistes de l’utilisabilité (http://www.flupa.eu) et
membre du collectif OpenWeb (http://openweb.eu.org).

À p r o p o s d e s au t e u r s 101

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Éric Mazzone
Consultant spécialisé dans l’analyse BPM et les
démarches centrées utilisateur

Spécialités :

• Gestion de projet
• Assurance qualité
• A nalyse business, BPM (Business Process
Management)
• Démarches centrées utilisateur

Issu d’une formation alliant les disciplines de conception infor-


matique et l’ergonomie, il a tout d’abord fait ses expériences au
sein de projets informatiques dans le domaine industriel. Il s’est
spécialisé ensuite dans la gestion de la qualité et les méthodes
de gestion de projet lors de missions auprès de grands comptes
et d’administrations publiques.

Aujourd’hui, en tant que consultant au sein d’une société de


conseil, il apporte son expertise UX pour placer l’utilisateur
au cœur des démarches de conception et d’analyse, notam-
ment au sein des méthodes agiles ou d’analyse BPM (gestion de
processus métier).

Définir et proposer des approches d’analyse et de conception


centrées sur l’utilisateur fait aujourd’hui partie de ses missions
quotidiennes.

Par ses implications au sein de réseaux professionnels, il s’ef-


force de faire la promotion des approches UX.

102 card sorting

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Leurs blogs
Gargarismes ergonomiques – La qualité aussi simple qu’un
bain de bouche :
http://www.gargarismes-ergonomiques.com

Ergo-stretto – Le condensé des nouvelles tendances de


l’ergonomie :
http://www.ergo-stretto.com

À p r o p o s d e s au t e u r s 103

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index
A M
analyse maquette fonctionnelle 89
exploratoire 81 matrice
qualitative 14, 81 de cooccurrences 77
quantitative 14, 74 de propagation 75
architecture de l’information 18
P
B persona 10, 33
bénéfice 21, 29 propagation 75

C R
ROI (Return On Investment)
Card Sorting
Voir bénéfice
Voir tri de cartes
carte 47
classement 58 S
contenu 38 séance en ligne 27, 45, 65
cartographie 89 planning 57
consignes 49, 57 séance papier 26, 43, 66
contenu 38, 52 planning 56
cooccurrence 77 solution 87
storyboarding 6
D
T
débriefing 63
dendrogramme 78 thinking aloud 6
dispersion 82 tri de cartes 17
données
recueil 69 U
regroupement 72 User eXperience
Voir UX (User eXperience)
E utilisabilité 7
utilisateur 2, 51
échantillonnage 11
UX (User eXperience) 1, 88
évaluation heuristique 6
expérience utilisateur
Voir UX (User eXperience) V
eyetracking 6 verbalisation 64, 82

F W
focus group 6 WebSort 28, 65

index 105

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