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Rapport sur la tuberculose dans le monde 2021 [Global tuberculosis report 2021]

ISBN 978-92-4-004162-2 (version électronique)


ISBN 978-92-4-004163-9 (version imprimée)

© Organisation mondiale de la Santé 2022

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Citation suggérée. Rapport sur la tuberculose dans le monde 2021 [Global tuberculosis report 2021]. Genève, Organisation mondiale
de la Santé, 2022. Licence : CC BY-NC-SA 3.0 IGO.

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1. Introduction

La tuberculose est une maladie transmissible qui figure parmi les grandes causes de mauvaise santé et qui est
l’une des premières causes de décès dans le monde. Jusqu’à l’émergence de la pandémie de COVID-19, la
tuberculose était la première cause de décès imputable à un agent infectieux unique, devant le VIH/sida.

La tuberculose est causée par le bacille Mycobacterium tuberculosis qui se propage par voie aérienne lorsque
des personnes atteintes de tuberculose projettent la bactérie dans l’air (en toussant par exemple). Cette maladie
touche généralement les poumons (tuberculose pulmonaire), mais peut toucher d’autres organes. La plupart
des personnes (près de 90 %) qui développent la maladie sont des adultes et plus souvent des hommes que des
femmes. Près d’un quart de la population mondiale est infectée par M. tuberculosis.

La tuberculose peut être évitée et guérie. Près de 85 % des personnes qui développent la tuberculose évolutive
peuvent être traitées avec succès par un protocole thérapeutique de six mois et des protocoles d’un à six mois
peuvent être appliqués pour traiter l’infection tuberculeuse latente. Seule la couverture sanitaire universelle
(CSU) permettra à tous les sujets souffrant de tuberculose évolutive ou d’infection tuberculeuse latente d’avoir
accès à ces traitements. Le nombre de sujets infectés qui développent la maladie (et par conséquent le nombre
de décès dus à la tuberculose) peut aussi être réduit grâce à des mesures multisectorielles visant les
déterminants de la tuberculose que sont la pauvreté, la dénutrition, l’infection à VIH, la consommation de tabac
et le diabète. Certains pays ont déjà réduit la charge annuelle de la tuberculose-maladie à moins de 10 cas et à
moins d’un décès pour 100 000 habitants. Les avancées de la recherche (un nouveau vaccin par exemple) sont
indispensables si l’on veut parvenir à réduire rapidement chaque année le nombre de nouveaux cas (l’incidence
de la tuberculose) dans le monde aux niveaux d’ores et déjà atteints par les pays à faible charge de tuberculose.

Les principaux faits sur la tuberculose sont présentés en Annexe 1.

Depuis 1997, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) publie chaque année un rapport sur la tuberculose
dans le monde. Ce rapport a pour but de fournir une évaluation complète et actualisée de la situation de
l’épidémie de tuberculose et des progrès accomplis aux niveaux mondial, régional et national dans le contexte
des engagements, des stratégies et des cibles.

Le rapport 2020 a présenté une évaluation provisoire de l’impact de la pandémie de COVID-19 sur les services
de lutte contre la tuberculose, sur la charge de la tuberculose-maladie et sur les progrès réalisés vers les cibles
fixées. La présente édition 2021 présente des résultats actualisés, plus précis et couvrant un champ plus large.
Les résultats et messages les plus importants de ce rapport sont présentés dans l’Encadré 1.

Comme d’habitude, ce rapport s’appuie principalement sur les données recueillies par l’OMS au cours des
cycles annuels de collecte de données. En 2021, 197 pays et territoires, représentant plus de 99 % de la
population mondiale et du nombre de cas de tuberculose, ont transmis des données (Annexe 2).

De plus, en février et mars 2021, les données de notification mensuelles et trimestrielles de cas de tuberculose
nouvellement diagnostiqués en 2020 ont été recueillies auprès de 84 pays qui, à eux tous, ont enregistré près
de 90 % des cas de tuberculose dans le monde (1). Depuis avril 2021, ces données ont été demandées
régulièrement auprès de plus de 100 pays avec des visualisations de toutes les données disponibles transmises
en temps réel (2, 3). Ces données ont été cruciales pour suivre au moment voulu l’impact de la pandémie de
COVID-19 sur la détection des cas de tuberculose et pour étoffer les estimations des conséquences des
perturbations constatées dans les services de lutte antituberculeuse sur la charge de tuberculose-maladie en
2020 et au-delà.

1
Encadré 1. Principaux résultats et messages du rapport 2021

La pandémie de COVID-19 a annulé des années de progrès obtenus dans la prestation des services essentiels pour
mettre fin à la tuberculose et dans la réduction de la charge de tuberculose-maladie. La plupart des cibles
internationales fixées pour mettre fin à la tuberculose sont loin d’être atteintes, même si certains pays et certaines
régions peuvent témoigner de réussites à cet égard.

L’impact le plus évident est la forte chute du nombre de cas de tuberculose nouvellement diagnostiqués et notifiés
dans le monde. Ce nombre est passé de 7,1 millions en 2019 à 5,8 millions en 2020, soit une baisse de 18 %, un retour
au niveau de 2012 et un nombre très inférieur aux 10 millions de personnes environ qui ont développé la tuberculose
en 2020. Seize pays ont enregistré 93 % de cette baisse, l’Inde, l’Indonésie et les Philippines étant les pays les plus
touchés. Les données provisoires couvrant jusqu’à juin 2021 montrent les défaillances qui perdurent.

L’accès réduit au diagnostic et au traitement de la tuberculose a entraîné une augmentation de décès imputables à la
maladie. Selon les meilleures estimations pour 2020, le nombre de décès par tuberculose chez les personnes
séronégatives pour le VIH s’élève à 1,3 million (contre 1,2 million en 2019) en ajoutant 214 000 décès de plus chez
les personnes infectées par le VIHa (en hausse par rapport aux 209 000 de 2019), le total combiné étant revenu au
niveau de 2017. Les baisses de l’incidence de la tuberculose (nombre de personnes développant une tuberculose
chaque année) obtenues au cours des années précédentes ont ralenti ou se sont quasiment interrompues. On prévoit
que ces impacts seront beaucoup plus importants en 2021 et 2022.

D’autres impacts sont notamment les baisses enregistrées entre 2019 et 2020 dans le nombre de personnes traitées
contre la tuberculose pharmacorésistante (-15 %, de 177 100 à 150 359, soit environ une personne sur trois qui en ont
besoin), dans le nombre de personnes bénéficiant d’un traitement préventif de la tuberculose (-21 %, de 3,6 millions
à 2,8 millions) et la chute constatée dans les dépenses mondiales des services de diagnostic, de traitement et de
prévention de la tuberculose (de 5,8 milliards USD à 5,3 milliards USD, soit moins de la moitié des dépenses
nécessaires).

Il est urgent de prendre des mesures pour atténuer ou annuler ces impacts. La priorité immédiate est de restaurer
l’accès aux services essentiels de soins de la tuberculose et à leurs prestations de telle sorte que la détection et le
traitement des cas de tuberculose puissent retrouver au moins les niveaux de 2019, en particulier dans les pays les
plus durement touchés.
a
Classés officiellement dans les décès dus au sida.

Le rapport 2021 et ses annexes sont publiés dans un nouveau format, mieux adapté à Internet (Encadré 2). Le
but est de rendre le contenu plus « digeste » (en le découpant en plus petites parties) et d’en faciliter la
navigation, en particulier pour la grande majorité des personnes (plus de 90 %) qui consultent le rapport en
ligne plutôt que sur sa version imprimée.

2
Encadré 2. Le rapport sur la tuberculose dans le monde 2021 et ses annexes : un nouveau format mieux adapté
à Internet

De la première édition de 1997 jusqu’en 2020, le rapport de l’OMS sur la tuberculose dans le monde a été publié en
un seul document. Quelques milliers d’exemplaires ont été imprimés puis distribués à une liste définie d’utilisateurs
ou sont disponibles sur commande auprès des Éditions de l’OMS. Un fichier en pdf a été posté sur le site Internet de
l’OMS pour permettre à quiconque de télécharger l’intégralité du rapport. En septembre 2021, le rapport 2020 a été
la publication de l’OMS la plus consultée,a et le nombre de rapports téléchargés a excédé de beaucoup les tirages
annuels. Pendant de nombreuses années, le rapport a présenté des profils de pays à forte charge de tuberculose
(Annexe 3), avec les profils semblables de tous les pays présentés en ligne. Depuis 2019, tous les profils des pays,
des régions et du monde ont été mis à disposition par l’intermédiaire d’une application plutôt que dans le rapport
principal (Annexe 4). Ils sont disponibles également sur Internet. Cette application permet aux utilisateurs de
rechercher des données pour de nombreux indicateurs, soit pour un pays considéré individuellement soit pour des
groupes de pays définis par l’utilisateur.

Le rapport 2021 de l’OMS sur la tuberculose dans le monde et ses annexes sont publiés dans un nouveau format,
mieux adapté à Internet. Le nouveau format permet de présenter le contenu du rapport en plus petites parties, le but
étant de le rendre plus « digeste » pour les utilisateurs et d’en faciliter la navigation.

Le rapport principal (le présent document) est considérablement plus court et moins épais que les années
précédentes. Il est centré sur les principaux résultats et messages illustrés par une sélection de figures et de tableaux.
Un petit tirage est prévu et le rapport sera disponible en ligne au format pdf.

Le rapport 2021 s’accompagne d’un contenu plus étendu et plus détaillé sur le site Internet, découpé en sept sujets
principaux (semblables au rapport principal). Les sujets sont : 1) la pandémie de COVID-19 et la tuberculose, 2) la
charge de morbidité due à la tuberculose, 3) le diagnostic et le traitement de la tuberculose, 4) la prévention de la
tuberculose, 5) le financement des services de diagnostic, de traitement et de prévention de la tuberculose, 6) la CSU
et les déterminants de la tuberculose et enfin 7) la recherche et l’innovation pour la tuberculose. Le contenu est
présenté sur un total de 14 pages Internet (une page pour chacun des sujets 1, 4, 5 et 7, quatre pages pour le sujet 3
et trois pages pour chacun des sujets 2 et 6). Chaque page est conçue dans un format standard avec un commentaire
(entre 1000 et 1500 mots) suivi d’environ dix figures et tableaux ainsi que d’une liste de références
bibliographiques. Une compilation de ce contenu dans un unique document est disponible également en tant que
publication séparée de l’OMS (4) et est actuellement sous presse. Dans les mois à venir, les 14 pages Internet
pourront être conçues pour améliorer leur fonctionnalité accompagnée de la présentation du contenu. Par exemple,
l’ajout de caractéristiques interactives aux graphiques, qui permettront aux utilisateurs de voir les valeurs des
données en parcourant le contenu par exemple sous forme de cartes et de graphiques.

Le site Internet du rapport propose aussi des liens vers des discussions plus approfondies sur une sélection de sujets
prioritaires. Les six sujets choisis cette année sont les suivants : exemples de réussite de pays dans les réponses à la
pandémie de COVID-19 sous l’angle de la tuberculose, pandémie de COVID-19 et tuberculose en Inde – impact et
réponse, progrès pour passer à une surveillance numérique de la tuberculose centrée sur les cas, mise à jour des
lignes directrices de l’OMS relatives à la tuberculose sur la période novembre 2020–octobre 2021, tuberculose et
diabète et enfin progrès réalisés aux niveaux mondial, régional et national dans l’adaptation et l’utilisation du cadre
de responsabilisation multisectoriel de l’OMS pour mettre fin à la tuberculose.

Les profils en ligne, la base de données mondiale de l’OMS en ligne sur la tuberculose et un accès technique en
ligne sont accessibles par des liens sur le site Internet du rapport principal. L’annexe présente une description
détaillée et une explication des méthodes appliquées par l’OMS pour produire des estimations de la charge de
morbidité due à la tuberculose (l’Annexe 5 résume les principales mises à jour effectuées en 2021).

Le présent rapport s’accompagne d’une application mise à jour (édition 2021) pouvant être téléchargée par Google
Play (pour les systèmes androïdes) ou par l’App Store de Apple (pour les systèmes iOS comme les iPhones et les
iPads). Il est disponible en anglais, en espagnol, en français et en russe. Une fois installée, l’application peut être
utilisée hors connexion, ce qui signifie que les données peuvent être accessibles sans connexion à Internet.
a
Archives institutionnelles de l’OMS pour l’échange d’informations (système IRIS) (https://apps.who.int/iris/most-popular/item#,
consulté le 23 septembre 2021).

3
2. Engagements, stratégie et cibles à l’échelle mondiale pour mettre fin à la tuberculose

En 2014 et 2015, tous les États Membres de l’OMS et de l’Organisation des Nations Unies se sont engagés à
mettre fin à l’épidémie de tuberculose en adoptant la Stratégie de l’OMS pour mettre fin à la tuberculose
(Encadré 3) et les objectifs de développement durable (ODD) (5, 6). La stratégie et les ODD comprennent des
jalons et des cibles à atteindre en vue de réduire notablement l’incidence de la tuberculose (le nombre de
nouveaux cas par an pour 100 000 habitants), le nombre absolu de décès dus à la tuberculose et les coûts
supportés par les patients atteints de tuberculose et leurs familles (Tableau 1).

Les interventions visant à développer l’engagement politique en faveur de la lutte contre la tuberculose se sont
multipliées en 2017 et 2018.

En novembre 2017, l’OMS a organisé une conférence ministérielle mondiale sur la tuberculose. Cette
conférence a abouti à la Déclaration de Moscou pour mettre fin à la tuberculose (7) qui a été favorablement
accueillie par tous les États Membres lors de l’Assemblée mondiale de la Santé de mai 2018.

En septembre 2018, l’Assemblée générale des Nations Unies a tenu sa toute première réunion de haut niveau
sur la tuberculose à laquelle ont participé des chefs d’État et de gouvernement ainsi que d’autres dirigeants. Il
en a résulté une déclaration politique par laquelle les participants ont réaffirmé leurs engagements en faveur
des ODD et de la Stratégie pour mettre fin à la tuberculose et en ont ajouté de nouveaux (8). Pour la première
fois, des cibles mondiales ont été fixées concernant les fonds à mobiliser pour la prévention et les soins de la
tuberculose, pour la recherche et le traitement du nombre de personnes infectées par la tuberculose latente ou
atteintes de tuberculose-maladie (Tableau 1).

Comme demandé dans la déclaration politique, un rapport de situation 2020 a été préparé par le Secrétaire
général des Nations Unies avec le soutien de l’OMS (9). Ce rapport présente dix recommandations prioritaires.
Un examen de haut niveau des progrès réalisés à la fin de l’année 2022 aura lieu en 2023 lors de l’Assemblée
générale des Nations Unies. L’OMS apportera son aide dans la préparation de cet examen.

3. Principaux résultats et messages

Fortes chutes dans les notifications de cas de tuberculose

L’impact le plus évident sur l’épidémie de tuberculose des perturbations dues à la pandémie de COVID-19 est
une forte chute d’ampleur mondiale dans le nombre de cas de tuberculose nouvellement diagnostiqués et
notifiés en 2020, comparé à 2019 (Figure 1). Après les augmentations notables enregistrées entre 2017 et 2019,
on a constaté une chute de 18 % entre 2019 et 2020, les nouveaux cas notifiés étant passés de 7,1 millions à
5,8 millions.

Une même tendance à l’augmentation des notifications de cas de tuberculose jusqu’en 2019, suivie d’une chute
brutale en 2020, est évidente également dans cinq des six régions de l’OMS (Figure 2), avec des baisses
absolues et relatives particulièrement importantes dans les Régions de l’Asie du Sud-Est et du Pacifique
occidental. Ces deux régions confondues ont enregistré la plus grande part (84 %) de la baisse mondiale des
notifications de cas de tuberculose nouvellement diagnostiqués entre 2019 et 2020. La baisse constatée dans
la Région africaine de l’OMS a été beaucoup plus modeste (2,5 %). Dans la Région européenne de l’OMS, on
a constaté clairement une tendance discontinue à la baisse des notifications (ce qui fait apparaître un déclin
sous-jacent dans l’incidence de la tuberculose) et ce qui laisse penser que la détection et la notification des cas
de tuberculose dans cette région ont été perturbées aussi par la pandémie de COVID-19.

Les pays ayant contribué pour la plus grande part à la chute mondiale des notifications de cas entre 2019 et
2020 sont l’Inde (41 %), l’Indonésie (14 %), les Philippines (12 %) et la Chine (8 %). Ces pays ajoutés à
12 autres contribuent pour 93 % à la chute mondiale totalisant 1,3 million de cas (Figure 3).

Les notifications mensuelles et trimestrielles des cas de tuberculose nouvellement diagnostiqués en 2020 et au
cours du premier semestre de 2021 ont été très en deçà de la moyenne obtenue en 2019 dans la plupart des
4
pays à forte charge de tuberculose (Figure 4). Les plus fortes réductions relatives des notifications annuelles
entre 2019 et 2020 ont été observées au Gabon (80 %), aux Philippines (37 %), au Lesotho (35 %), en
Indonésie (31 %) et en Inde (25 %). Quelques pays ont fait exception à ce schéma général : le Nigéria, la
République démocratique du Congo, la République-Unie de Tanzanie et la Zambie (Figure 4).

La forte baisse du nombre de diagnostics et de notifications de cas de tuberculose entre 2019 et 2020 résulte
probablement des perturbations dans l’offre et la demande pour les services de diagnostic et de traitement des
cas de tuberculose. Ces perturbations peuvent être dues par exemple à une baisse dans la capacité des systèmes
de santé à poursuivre la prestation des services, à une plus faible volonté et à une moindre capacité à rechercher
des soins dans des situations de confinement et de restrictions dans les déplacements, aux préoccupations
soulevées par les risques à se rendre dans des établissements de soins de santé pendant une pandémie et à la
stigmatisation induite par la similitude des symptômes de tuberculose et de COVID-19.

Les raisons de la variation entre les régions et les pays dans l’évolution des notifications de cas de tuberculose
entre 2019 et 2020 sont notamment les différences entre les moments où les régions ou les pays ont été touchés
pour la première fois par la pandémie de COVID-19, la gravité de l’impact, l’étendue de la mise en place et de
l’application des restrictions et enfin la capacité et la résilience des systèmes de santé.

Augmentation des décès dus à la tuberculose en 2020

La conséquence la plus immédiate de la forte chute enregistrée en 2020 dans le nombre de cas de tuberculose
nouvellement diagnostiqués a été l’augmentation du nombre de décès dus à la tuberculose en 2020 à tous les
niveaux : mondial, régional et national.1

En 2020, le nombre de décès à l’échelle mondiale chez les personnes séronégatives pour le VIH a été estimé à
1,3 million (intervalle de confiance [IC] de 95 % [1,2-1,4 million]), en hausse par rapport aux 1,2 million de
décès en 2019 (IC : 1,1-1,3 million) auxquels s’ajoutent 214 000 décès (IC : 187 000-242 000) chez les
personnes séropositives pour le VIH, en légère hausse par rapport aux 209 000 décès (IC : 178 000-243 000)
en 2019 (Figure 5). 2 La pandémie de COVID-19 a annulé les années de progrès dans le monde qui avaient
permis de réduire le nombre de décès par tuberculose, avec une augmentation de la première année sur l’autre
(de 5,6 %) depuis 2005 et le nombre total de décès en 2020 a montré un retour au niveau de 2017. La même
tendance a été évidente dans le taux de mortalité dû à la tuberculose à l’échelle mondiale (nombre annuel de
décès pour 100 000 habitants, voir le schéma de droite sur la Figure 5).

Le nombre de décès dans le monde classés officiellement comme imputables à la tuberculose (1,3 million) en
2020 représentait presque le double du nombre de décès dus au VIH/sida (0,68 million) et en 2020, la mortalité
due à la tuberculose a été bien davantage impactée par la pandémie de COVID-19 que la mortalité due au
VIH/sida (Figure 6). À l’inverse de la tuberculose, les décès imputables au VIH/sida ont continué de baisser
entre 2019 et 2020.

La dernière année de publication par l’OMS des estimations de décès dans le monde classés par causes est
l’année 2019 (Figure 7). La tuberculose a été la 13e des principales causes de décès dans le monde et la première
cause de décès dus à un agent infectieux unique. En 2020, il était prévu que la tuberculose occuperait le
deuxième rang parmi les principales causes de décès dues à un agent infectieux unique, derrière la COVID-19
(10).

1 Pour estimer l’impact des baisses dans la détection des cas de tuberculose en 2020 (c’est-à-dire dans le nombre de cas de

tuberculose nouvellement diagnostiqués et notifiés), des modèles dynamiques adaptés aux pays ont été mis au point pour les 16 pays qui
ont contribué le plus à la chute d’ampleur mondiale (Figure 3) et un modèle statistique a servi à l’extrapolation des résultats pour d’autres
pays à revenu faible ou intermédiaire. La principale hypothèse était que la baisse des notifications de cas de tuberculose diagnostiqués
traduisait les baisses effectives dans le nombre de sujets tuberculeux ayant eu accès au traitement. Davantage de détails sont donnés dans
l’Annexe 5 et dans une annexe technique en ligne.
2 Lorsqu’une personne positive pour le VIH meurt de la tuberculose, la cause sous-jacente est codée VIH dans le système de

Classification internationale des maladies (CIM).


5
Le phénomène mondial de chute dans le nombre absolu de décès dus à la tuberculose jusqu’en 2019 suivie
d’une augmentation en 2020 est apparu évident dans quatre des six régions de l’OMS, les Régions africaine et
européenne de l’OMS faisant exception puisqu’elles ont enregistré une tendance stable (Figure 8). Le nombre
de décès par tuberculose a augmenté en 2020 dans la plupart des 30 pays enregistrant une forte charge de
tuberculose. 3

En 2020 dans le monde, près de 84 % du total des décès par tuberculose chez les personnes négatives pour le
VIH et 85 % du total combiné des décès par tuberculose chez les personnes négatives pour le VIH et celles
positives pour le VIH ont été enregistrés dans les Régions de l’OMS pour l’Afrique et pour l’Asie du Sud-Est.
L’Inde comptait pour 38 % du total des décès par tuberculose dans le monde chez les personnes négatives pour
le VIH et pour 34 % du total combiné des décès par tuberculose chez les personnes négatives pour le VIH et
celles positives pour le VIH. Sur le total des décès chez les personnes négatives pour le VIH, 53 % étaient des
hommes, 32 % étaient des femmes et 16 % étaient des enfants (de moins de 15 ans). Sur le total des décès par
tuberculose chez les personnes positives pour le VIH, 50 % étaient des hommes, 40 % étaient des femmes et
9,8 % étaient des enfants.

Ralentissement de la baisse de l’incidence de la tuberculose

À l’échelle mondiale, on estime à 9,9 millions (IC 95 % : 8,9-11 millions) le nombre de personnes atteintes
par la tuberculose-maladie en 2020, ce qui équivaut à 127 cas (IC : 114-140) pour 100 000 habitants. Ces deux
nombres montrent de faibles baisses si on les compare aux nombres de 2019 (1,9 % pour l’incidence et 0,87 %
pour le nombre absolu de cas 4), et confirment les tendances à une baisse lente depuis l’année 2000 (Figure 9).

On a constaté le même phénomène de baisse lente dans trois des six Régions de l’OMS (les Régions de la
Méditerranée orientale, de l’Asie du Sud-Est et du Pacifique occidental) et une baisse plus rapide dans les
Régions africaine et européenne (Figure 10). La Région OMS des Amériques est préoccupante en raison de la
lente augmentation de l’incidence de la tuberculose due à une tendance à la hausse des cas au Brésil depuis
2016.

Deux raisons principales expliquent pourquoi l’impact des perturbations dans les services de soins de la
tuberculose sur l’incidence de la maladie en 2000 est plus limité que l’impact sur la mortalité imputable à la
tuberculose. L’une de ces raisons est le fait que les perturbations dans les services de diagnostic et de traitement
se répercutent sur des personnes déjà atteintes par la tuberculose-maladie et entraînent une augmentation du
nombre de décès. L’autre raison est la lenteur de l’impact sur l’incidence des cas prévalents de plus en plus
nombreux au fur et à mesure que davantage de cas de tuberculose ne sont ni diagnostiqués ni traités ; cette
lenteur s’explique par le délai relativement long qui s’écoule entre le moment où un sujet se trouve infecté par
le bacille et le développement de la maladie (délai qui peut se compter en semaines ou en décennies).5

Sur le plan géographique, en 2020, la plupart des cas de tuberculose étaient enregistrés dans les Régions OMS
de l’Asie du Sud-Est (43 %), de l’Afrique (25 %) et du Pacifique occidental (18 %) avec des pourcentages plus
faibles dans les Régions OMS de la Méditerranée orientale (8,3 %), des Amériques (3,0 %) et de l’Europe
(2,3 %). Les 30 pays à forte charge de tuberculose représentaient 86 % du total des cas incidents estimés à
l’échelle mondiale et huit de ces pays (Figure 11) représentaient les deux tiers du total mondial : l’Inde (26 %),
la Chine (8,5 %), l’Indonésie (8,4 %), les Philippines (6,0 %), le Pakistan (5,8 %), le Nigéria (4,6 %), le
Bangladesh (3,6 %) et l’Afrique du Sud (3,3 %).

3 En 2021, l’OMS a mis à jour ses trois listes de pays à forte charge de morbidité due à la tuberculose, à la tuberculose

pharmacorésistante et à la co-infection tuberculose-VIH. Les nouvelles listes couvrent la période 2021-2025 et remplacent les listes
de 2016-2020. Les listes mises à jour sont définies et expliquées en Annexe 3.
4 Le taux annuel de baisse entre 2018 et 2019 était de 2,3 % pour l’incidence et de 1,2 % pour le nombre absolu de cas

incidents.
5 Le nombre de personnes nouvellement infectées par chaque personne atteinte de tuberculose-maladie peut aussi s’être
trouvé réduit par l’effet des confinements ou d’autres mesures politiques (distanciation physique et port du masque par exemple).
Toutefois, selon les modélisations, l’impact global de telles mesures sur l’incidence de la tuberculose a été faible.
6
La tuberculose peut toucher tout le monde, quel que soit l’âge ou le sexe (Figure 12). La plus forte charge de
tuberculose est enregistrée chez les hommes adultes qui entraient pour 56 % dans le total des cas de tuberculose
en 2020. Par comparaison, les femmes adultes représentaient 33 % et les enfants, 11 %. Le pourcentage de cas
de tuberculose le plus élevé observé chez les hommes concorde avec les résultats d’enquêtes nationales de
prévalence de la tuberculose qui montrent que la tuberculose-maladie touche les hommes plus que les femmes
et que les lacunes dans la détection et la notification des cas sont plus fréquentes chez les hommes.

Parmi tous les cas incidents de tuberculose, 8 % sont des personnes vivant avec le VIH. Le pourcentage de cas
de tuberculose co-infectés par le VIH était supérieur dans des pays de la Région africaine de l’OMS, de plus
de 50 % dans certaines régions de l’Afrique australe.

La gravité d’épidémies nationales de tuberculose, en termes de nombre de cas incidents de tuberculose pour
100 000 habitants par an, varie fortement d’un pays à l’autre, de moins de cinq à plus de 500 nouveaux cas ou
rechutes pour 100 000 habitants par an (Figure 13). En 2020, 57 pays présentaient une faible incidence de la
tuberculose (moins de 10 cas pour 100 000 habitants par an). Il s’agissait de pays situés pour la plupart dans
les Régions OMS des Amériques et de l’Europe ainsi que de quelques pays des Régions OMS de la
Méditerranée orientale et du Pacifique occidental. Les pays présentant une faible incidence sont sur la bonne
voie pour atteindre la cible d’élimination de la tuberculose. On comptait entre 150 et 400 cas pour
100 000 habitants dans la plupart des 30 pays à forte charge de tuberculose et plus de 500 cas pour
100 000 habitants en Afrique du Sud, au Lesotho, aux Philippines, en République centrafricaine et en
République populaire démocratique de Corée.

La tuberculose pharmacorésistante demeure une menace pour la santé publique. La résistance à l’isoniazide et
à la rifampicine (les deux médicaments de première intention les plus efficaces) est particulièrement
préoccupante. La tuberculose résistante à ces deux médicaments est qualifiée de tuberculose multirésistante
(TB-MR). La TB-MR et la tuberculose résistante à la rifampicine (TB-RR) nécessitent un traitement par
médicaments de deuxième intention.

À l’échelle mondiale, la charge de morbidité due à la TB-MR ou à la TB-RR est stable. Pendant plus de dix
ans, la meilleure estimation du pourcentage de cas de tuberculose diagnostiqués pour la première fois qui
présentaient une TB-MR ou une TB-RR s’est maintenue à 3 ou 4 % et la meilleure estimation pour les cas déjà
traités contre la tuberculose s’est maintenue entre 18 et 21 %. 6 Les plus forts pourcentages (plus de 50 % chez
les cas déjà traités) étaient observés dans les pays de l’ex-Union soviétique.

Jalons 2020 pour réduire la charge de la tuberculose-maladie


La plupart ne sont pas atteints, quelques exemples de réussite.

Les jalons fixés dans la Stratégie pour mettre fin à la tuberculose qui visent une baisse de la charge de la
tuberculose-maladie avant fin 2020 prévoyaient une baisse de 35 % du nombre de décès dus à la tuberculose
et une baisse de 20 % dans le taux d’incidence de la tuberculose, comparés aux niveaux de 2015 (Tableau 1).
Ces jalons n’ont pas été atteints dans le monde ou dans la plupart des régions de l’OMS et des pays, bien que
certains pays puissent témoigner de quelques réussites qui prouvent bien que les jalons peuvent être atteints.

Au niveau mondial, la baisse du nombre de décès par tuberculose entre 2015 et 2020 n’a été que de 9,2 %, soit
un quart du chemin à parcourir pour atteindre ce jalon. Les progrès réalisés jusqu’en 2019 (une baisse de 14 %
entre 2015 et 2019 et une baisse de 41 % entre 2000 et 2019) ont été compromis par l’augmentation en 2020
du nombre de décès imputables à la tuberculose, conséquence des perturbations dans les services de diagnostic
et de traitement résultant de la pandémie de COVID-19 (schéma de gauche sur la Figure 5).

Au niveau régional, seule la Région européenne de l’OMS a quasiment atteint le jalon, avec une baisse de
26 % (Figure 8). Ce résultat est dû principalement aux progrès réalisés dans la Fédération de Russie, où le
nombre de décès dus à la tuberculose a baissé de 10 % par an entre 2010 et 2020. Les progrès de la Région
africaine de l’OMS ont été relativement bons avec une baisse de 18 %. À l’inverse, le nombre de décès dus à

6 Selon les données de l’OMS publiées dans ses rapports annuels sur la tuberculose dans le monde.
7
la tuberculose en 2020 a été supérieur à celui de 2015 dans la Région des Amériques (+10 %). Comparées à
2015, les baisses dans d’autres régions de l’OMS ont été de 13 % dans le Pacifique occidental, de 6,2 % dans
la Méditerranée orientale et de 0,19 % dans l’Asie du Sud-Est.

Six pays à forte charge de tuberculose (Kenya, Mozambique, Myanmar, République-Unie de Tanzanie, Sierra
Leone et Viet Nam) ont donné des exemples de réussites, de même que l’un des pays figurant dans la liste
mondiale des pays à surveiller pour la tuberculose (la Fédération de Russie), 7 tous ces pays ayant atteint le
jalon (Figure 14). Trente-trois pays au total ont atteint le jalon.

Dans le monde, la baisse cumulée du taux d’incidence de la tuberculose entre 2015 et 2020 était de 11 %, soit
légèrement plus que la moitié du jalon pour 2020 (schéma de droite sur la Figure 9).

On connaît deux exemples de réussite au niveau régional (Figure 10). La Région européenne de l’OMS a
dépassé le jalon 2020 puisqu’elle a obtenu une baisse de 25 %. Ce pourcentage a été obtenu principalement
par la baisse de l’incidence de 6 % par an entre 2010 et 2020 dans la Fédération de Russie. En conséquence,
la Fédération de Russie a été sortie de la liste OMS des 30 pays à forte charge de tuberculose. La Région
africaine de l’OMS a quasiment atteint le jalon puisqu’elle a obtenu une baisse de 19 %. Ce pourcentage fait
apparaître des baisses impressionnantes de 4 à 10 % par an dans plusieurs pays d’Afrique australe, après un
pic dans l’épidémie de VIH et dans l’expansion des mesures de prévention et des soins en matière de VIH et
de tuberculose. Les baisses constatées dans le taux d’incidence de la tuberculose entre 2015 et 2020 dans trois
autres régions de l’OMS étaient beaucoup plus faibles : 4,9 % dans la Méditerranée orientale, 11 % dans l’Asie
du Sud-Est et 6,7 % dans le Pacifique occidental. Aucun progrès n’a été constaté dans la Région OMS des
Amériques.

Des cas de réussite au niveau des pays ont été observés dans six pays à forte charge de tuberculose (Afrique
du Sud, Éthiopie, Kenya, Myanmar, Namibie et République-Unie de Tanzanie) et dans les trois pays figurant
dans la liste mondiale des pays à surveiller pour la tuberculose (Cambodge, Fédération de Russie et
Zimbabwe), tous ces pays ayant atteint le jalon (Figure 15). Au total, 86 pays ont atteint le jalon, soit une baisse
de 20 % du taux d’incidence de la tuberculose entre 2015 et 2020.

Tuberculose : décès et incidence dans la période 2021-2022


Aggravation prévue dans les tendances.

Les modèles par pays préparés pour les 16 pays à l’origine de la quasi-totalité des baisses dans le monde des
notifications de cas de tuberculose entre 2019 et 2020 (Figure 3) et de 71 % du nombre estimé de cas incidents
dans le monde en 2020, laissent penser que les conséquences négatives sur la mortalité imputable à la
tuberculose et sur l’incidence de la tuberculose en 2020 seront bien pires en 2021 et au-delà (Figure 16, Figure
17). L’impact le plus fort sur les décès par tuberculose est attendu en 2021 et l’impact le plus fort sur
l’incidence de la tuberculose devrait être observé en 2022. Il est prévu qu’en 2021, la mortalité imputable à la
tuberculose sera beaucoup plus élevée qu’en 2020 dans la totalité des 16 pays modélisés et à l’horizon 2022,
l’incidence de la tuberculose devrait être supérieure à son niveau de 2020 dans la plupart de ces pays. Ces
prévisions concordent avec les projections précédentes de modélisation publiées en 2020 (11-14).

En outre, les conséquences suggérées dans la Figure 16 et la Figure 17 pourraient bien être sous-estimées. La
modélisation ne tient pas encore compte de l’impact négatif de la pandémie de COVID-19 sur les déterminants
de la tuberculose au sens large tels que les niveaux de revenus et la dénutrition qui augmentent la probabilité
de développer la tuberculose chez les personnes déjà infectées par M. tuberculosis. Des baisses de revenus
peuvent aussi entraîner un changement dans le mode de recherche de soins de santé lorsque des personnes ne
se sentent pas bien, retardant d’autant le diagnostic et le traitement de la tuberculose. On sait qu’il existe un

7 Parallèlement à la liste des 30 pays supportant une lourde charge de tuberculose sur la période 2021-2025, l’OMS a établi

une liste des pays du monde devant faire l’objet d’une surveillance de la tuberculose. Cette liste de pays à surveiller comprend les
trois pays qui sont sortis de la liste précédente pour 2016-2020 et qui justifient une veille mondiale constante, à savoir le Cambodge,
la Fédération de Russie et le Zimbabwe (Annexe 3).
8
lien étroit entre le taux d’incidence de la tuberculose et, d’une part, le revenu moyen d’un ménage (le produit
intérieur brut [PIB] par habitant) et, d’autre part, la prévalence de la dénutrition (Figure 18).

Diagnostic et traitement de la tuberculose


Récents acquis annulés, cibles hors d’atteinte.

La forte chute au niveau mondial des notifications de cas de tuberculose en 2020 comparée à 2019 (Figure 1,
Figure 2, Figure 3, Figure 4) signifie que l’écart entre le nombre de personnes atteintes de tuberculose et le
nombre de cas nouvellement diagnostiqués et notifiés s’est considérablement creusé en 2020 (Figure 19),
4,1 millions étant la meilleure estimation. Ce constat montre une importante inversion des progrès réalisés
auparavant pour combler cet écart entre 2012 et 2019 lorsque le nombre de cas de tuberculose nouvellement
diagnostiqués et notifiés dans le monde est passé de 5,7-5,8 millions par an dans les années 2009-2012 à
6,4 millions en 2017 puis à 7,1 millions en 2019, alors que l’incidence de la tuberculose était relativement
stable à environ 10 millions de cas par an. Le nombre de nouveaux cas de tuberculose notifiés de 5,8 millions
en 2020 nous indique que le monde a régressé à son niveau de 2012.

Les deux pays ayant enregistré les plus fortes baisses de notifications en termes absolus entre 2019 et 2020
(Figure 3), l’Inde et l’Indonésie avaient auparavant contribué pour une grande part à l’augmentation de grande
ampleur des notifications de cas de tuberculose dans le monde entre 2013 et 2019. Le cumul du total des
notifications annuelles dans ces deux pays a augmenté de 1,2 million dans cette période puis a chuté de
0,7 million entre 2019 et 2020.

À l’échelle mondiale, ces tendances négatives signifiaient que la couverture obtenue en 2020 par traitement
antituberculeux (approximativement les notifications divisées par l’incidence) 8 représentait 59 % (IC 95 % :
53-56 %), en baisse par rapport aux 72 % (IC 95 % : 65-80 %) obtenus en 2019. Dans les six régions de l’OMS,
la couverture thérapeutique a été la plus élevée dans la Région des Amériques (avec une meilleure estimation
de 69 %) et la plus faible, dans la Région de la Méditerranée orientale (avec une meilleure estimation de 52 %).
Parmi les 30 pays à forte charge de tuberculose, le Brésil, la Chine et la Thaïlande ont obtenu les meilleurs
niveaux de couverture thérapeutique en 2020. Huit pays à forte charge de tuberculose ont obtenu en 2020 des
niveaux inquiétants de couverture thérapeutique, les meilleures estimations étant restées inférieures à 50 % au
Gabon, en Indonésie, au Lesotho, au Libéria, en Mongolie, au Nigéria, aux Philippines et en République
centrafricaine.

Le fait que les progrès réalisés auparavant dans l’augmentation du nombre de cas de tuberculose nouvellement
diagnostiqués chaque année (Figure 19, Figure 20) aient été réduits à néant compromet gravement les progrès
vers les cibles mondiales relatives au traitement de la tuberculose qui ont été fixées lors de la réunion de haut
niveau des Nations Unies (Figure 21). Le nombre cumulé de personnes traitées entre 2018 et 2020 s’élevait à
19,8 millions, 9 ce qui équivaut à 50 % de la cible de 40 millions sur cinq ans (2018-2022). Ce nombre
comprenait 1,4 million d’enfants, soit 41 % de la cible quinquennale de 3,5 millions.

En 2020, dix pays confondus représentaient 74 % de l’écart constaté dans le monde entre l’incidence estimée
de la tuberculose et le nombre de cas de tuberculose nouvellement diagnostiqués et notifiés (Figure 22). Les
trois premiers ayant contribué à cet écart étaient l’Inde, l’Indonésie et les Philippines (respectivement 24 %,
11 % et 8,3 %). Ces écarts sont dus au cumul des cas de tuberculose diagnostiqués, mais non notifiés et des
cas non diagnostiqués (personnes atteintes de tuberculose n’ayant pas accès aux soins ou personnes ayant accès
aux soins, mais n’ayant pas été diagnostiquées). À l’échelle mondiale, il est particulièrement important que
ces pays prennent des mesures pour retrouver les niveaux de détection des cas d’avant la pandémie de COVID-
19.

8 Il est possible que des cas nouvellement diagnostiqués et notifiés ne soient pas mis tout de suite sous traitement ou que de
nouveaux cas soient diagnostiqués et traités, mais pas notifiés (et par conséquent ne soient pas pris en compte dans le nombre de
notifications).
9 Ce nombre est calculé en supposant que tous les sujets diagnostiqués et notifiés ont été traités.
9
Il est important aussi pour de nombreux pays d’augmenter le pourcentage de cas confirmés
bactériologiquement en étendant l’utilisation des tests diagnostiques recommandés (tests moléculaires rapides
ou méthodes de culture) conformément aux lignes directrices de l’OMS (15). La détection microbiologique de
la tuberculose est cruciale puisqu’elle permet un diagnostic précis, elle est nécessaire pour tester la
pharmacorésistance et elle permet de sélectionner le plus tôt possible les protocoles thérapeutiques les plus
efficaces (selon le type de pharmacorésistance).

Sur les 4,8 millions de cas de tuberculose pulmonaire diagnostiqués dans le monde en 2020, 59 % ont été
confirmés bactériologiquement (Figure 23). Cela représentait une légère hausse comparée aux 57 % enregistrés
en 2019 (sur un total de 6,0 millions), mais ce pourcentage est resté virtuellement inchangé depuis 2005. On a
constaté des variations entre les six régions de l’OMS, le pourcentage le plus élevé ayant été obtenu dans la
Région des Amériques (77 %) et le pourcentage le plus faible, dans la Région du Pacifique occidental (55 %).
On a observé également des variations considérables entre les pays. Dans l’ensemble, les confirmations de cas
ont été plus faibles dans les pays à revenu faible et plus élevées dans les pays à revenu élevé (pourcentage
médian de 81 %) où il est beaucoup plus facile d’accéder aux tests de diagnostic les plus sensibles.

L’utilisation de tests rapides reste bien trop limitée. Un test moléculaire rapide recommandé par l’OMS a été
utilisé comme test de diagnostic initial pour 1,9 million de personnes seulement (33 %) sur les 5,8 millions de
cas de tuberculose nouvellement diagnostiqués en 2020 soit une légère hausse par rapport aux 28 % (sur un
total de 7,1 millions de cas) en 2019. Parmi les 49 pays figurant dans l’une des trois listes mondiales de pays
à forte charge de tuberculose (tuberculose, tuberculose associée au VIH et tuberculose MR/tuberculose RR)
(Annexe 3), 21 seulement ont déclaré qu’un test de diagnostic rapide recommandé par l’OMS avait été utilisé
en test initial pour plus de la moitié de leurs cas de tuberculose notifiés (une faible augmentation par rapport
aux 18 pays en 2019).

La couverture mondiale du dépistage du VIH parmi les personnes dont la tuberculose a été diagnostiquée est
restée élevée en 2020 puisqu’elle était de 73 % (contre 70 % en 2019). Cependant, le nombre absolu de cas de
tuberculose diagnostiqués qui connaissaient leur statut sérologique pour le VIH est passé de 4,8 millions en
2019 à 4,2 millions en 2020 (soit une baisse de 15 %). Au niveau régional, la couverture la plus élevée en 2020
a été obtenue dans la Région africaine de l’OMS (85 %) et dans la Région européenne de l’OMS (93 %). Dans
87 pays et territoires, au moins 90 % des personnes dont la tuberculose a été diagnostiquée connaissaient leur
statut sérologique pour le VIH. La couverture de la thérapie antirétrovirale (TARV) chez les personnes dont la
tuberculose a été diagnostiquée et dont la séropositivité pour le VIH était connue a été de 88 % en 2020, même
pourcentage qu’en 2019.

En 2019 (la dernière cohorte annuelle de patients sur laquelle on dispose de données) le taux de guérison chez
les personnes traitées contre la tuberculose avec des médicaments de première intention était de 86 % (Figure
24) s’étendant, selon les régions de l’OMS, de 74 % dans la Région des Amériques à 91 % dans la Région de
la Méditerranée orientale. Ce niveau élevé de guérison s’est maintenu sur une période de sept années. Les taux
de réussite restent plus faibles chez les personnes vivant avec le VIH (77 % à l’échelle mondiale en 2019)
malgré de constantes améliorations au fil du temps. Le taux de guérison chez les enfants (âgés entre 0 et 14 ans)
était de 88 % en 2019. On aura besoin des données de personnes mises sous traitement en 2020, données qui
seront disponibles en 2021 pour évaluer l’impact des perturbations résultant de la pandémie de COVID-19.

Selon les estimations, le traitement antituberculeux et les thérapies antirétrovirales administrées aux personnes
séropositives pour le VIH dont la tuberculose a été diagnostiquée ont évité 66 millions de décès entre 2000 et
2020 (Tableau 2).

Diagnostic et traitement de la tuberculose pharmacorésistante


Récents acquis annulés, cibles hors d’atteinte.

L’OMS classe en cinq catégories les cas de tuberculose pharmacorésistante : tuberculose résistante à
l’isoniazide, tuberculose résistante à la rifampicine (tuberculose RR) et tuberculose multirésistante
(tuberculose MR) (définies plus haut), auxquelles s’ajoutent la tuberculose pré-ultrarésistante (tuberculose pré-
UR) et la tuberculose ultrarésistante (tuberculose UR). La tuberculose pré-ultrarésistante (tuberculose pré-UR)
est résistante à la rifampicine et à une fluoroquinolone (une classe de médicaments antituberculeux de
10
deuxième intention). La tuberculose ultrarésistante (tuberculose UR) est résistante à la rifampicine, à une
fluoroquinolone et à au moins un des deux médicaments : bédaquiline et linézolide.

La détection d’une pharmacorésistance nécessite une confirmation bactériologique de la tuberculose et des


tests de recherche d’une pharmacorésistance utilisant des tests moléculaires rapides, des méthodes de culture
ou des technologies de séquençage. Le traitement doit constituer en une cure de médicaments de deuxième
intention pendant au moins 9 mois et pouvant durer jusqu’à 20 mois, 10 accompagnée de conseils et d’un suivi
des manifestations indésirables. L’OMS recommande un accès élargi à tous les protocoles thérapeutiques
administrés exclusivement par voie orale (16).

En 2020 à l’échelle mondiale, 71 % (2,1 millions sur 3,0 millions) de personnes dont le diagnostic de
tuberculose pulmonaire a été confirmé bactériologiquement ont été soumises à des tests de dépistage de la
résistance à la rifampicine, contre 61 % (2,2 millions sur 3,6 millions) en 2019 et 50 % (1,7 million sur
3,4 millions) en 2018. Parmi ces personnes, 132 222 cas de tuberculose MR/ tuberculose RR et 25 681 cas de
tuberculose pré-UR ou UR ont été détectés, soit un total cumulé de 157 903. Cela représentait une chute
importante (de 22 %) par rapport au total des 201 997 cas dont la tuberculose pharmacorésistante a été détectée
en 2019, ce qui concordait avec les baisses importantes dans le nombre total de personnes dont la tuberculose
venait d’être diagnostiquée (18 %) et dans le nombre total de personnes dont le diagnostic de tuberculose
pulmonaire avait été confirmé bactériologiquement (17 %) observées entre 2019 et 2020. Dans le monde,
150 359 personnes atteintes de tuberculose MR/ tuberculose RR ont été inscrites dans les programmes de
traitement en 2020, soit une baisse de 15 % par rapport aux 177 100 personnes inscrites en 2019 (Figure 25).
Ce niveau d’inscription équivalait à près d’une personne sur trois ayant développé une tuberculose MR/
tuberculose RR chaque année.

L’annulation des progrès dans le nombre de personnes inscrites dans les programmes de traitement signifie
que les cibles mondiales fixées lors de la réunion de haut niveau des Nations Unies semblent de plus en plus
hors d’atteinte (Figure 21). Le total cumulé du nombre de personnes atteintes de tuberculose MR/ tuberculose
RR qui ont été déclarées inscrites dans les programmes de traitement entre 2018 et 2020 s’élevait à 482 683,
soit seulement 32 % de la cible quinquennale (2018-2022) de 1,5 million. S’agissant plus spécifiquement des
enfants, le total cumulé était 12 219, soit seulement 11 % de la cible quinquennale de 115 000.

En 2020, dix pays représentaient près de 70 % de l’écart mondial entre l’estimation de l’incidence annuelle
mondiale des cas de tuberculose MR/tuberculose RR et le nombre d’inscriptions aux programmes de
traitement : l’Afrique du Sud, la Chine, la Fédération de Russie, l’Inde, l’Indonésie, le Nigéria, le Pakistan, les
Philippines, la République démocratique du Congo et le Viet Nam. Des acquis substantiels dans la couverture
thérapeutique au niveau mondial nécessitent que l’on prenne des mesures particulières pour améliorer les tests
et le diagnostic de la tuberculose pharmacorésistante et l’accès au traitement dans ces pays.

Constat plus positif, les taux de guérison se sont améliorés (Figure 24). En 2018 dans le monde (la dernière
cohorte annuelle de patients sur laquelle on dispose de données) le taux de guérison de cas de tuberculose MR/
tuberculose RR était de 59 %, signe d’améliorations régulières dans les dernières années par rapport aux 50 %
enregistrés en 2012. Parmi les régions de l’OMS, le taux de guérison en 2018 variait de 56 % dans la Région
européenne à 69 % dans la Région africaine.

À la fin de l’année 2020, 109 pays utilisaient la bédaquiline pour le traitement de la tuberculose
pharmacorésistante (inchangé depuis 2019). Des protocoles thérapeutiques plus longs administrés
intégralement par voie orale étaient utilisés par 90 pays au total (contre 80 pays en 2019) et 65 pays utilisaient
des protocoles plus courts 11 pour le traitement des cas de tuberculose MR/ tuberculose RR.

10 Il existe aussi un protocole de 6 mois (bédaquiline, prétomanide et linézolide) pouvant être utilisé dans le cadre d’une

recherche opérationnelle.
11C’est la première année au cours de laquelle l’OMS a demandé des données sur l’utilisation des protocoles thérapeutiques
plus courts administrés intégralement par voie orale, après la publication en 2020 de ses recommandations sur l’utilisation de ces
protocoles.
11
Entre 2019 et 2020, des améliorations ont été constatées dans la couverture des tests de dépistage de la
résistance à la rifampicine dans les six régions de l’OMS, le niveau le plus élevé (93 %) ayant été obtenu dans
la Région européenne. Sur les 30 pays à forte charge de tuberculose MR/ tuberculose RR, 18 ont obtenu en
2020 une couverture des tests de dépistage de la résistance à la rifampicine de plus de 80 % : l’Afrique du Sud,
l’Azerbaïdjan, le Bélarus, la Chine, la Fédération de Russie, l’Inde, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la
Mongolie, le Myanmar, l’Ouzbékistan, les Philippines, la République de Moldavie, le Tadjikistan, l’Ukraine,
le Viet Nam, la Zambie et le Zimbabwe.

En 2020, la couverture mondiale des tests de dépistage de la résistance aux fluoroquinolones est restée très
faible, légèrement supérieure à 50 %. Ces niveaux ont été encore plus faibles (à peine au-dessus de 25 %) dans
les Régions OMS des Amériques, de l’Asie du Sud-Est et du Pacifique occidental. Les niveaux les plus élevés
de couverture aux niveaux régional et national ont été obtenus dans la Région européenne de l’OMS.

Prévention de la tuberculose
Récents acquis annulés, cibles hors d’atteinte pour la plupart.

La principale intervention sanitaire disponible pour réduire le risque d’évolution de l’infection tuberculeuse
vers la tuberculose-maladie est le traitement préventif de la tuberculose.12 D’autres interventions sont la lutte
contre l’infection tuberculeuse et la vaccination des enfants par le BCG (bacille de Calmette-Guérin) qui peut
aussi conférer une protection, en particulier contre les formes graves de tuberculose chez l’enfant. Dans ses
lignes directrices, l’OMS recommande d’administrer un traitement préventif de la tuberculose aux personnes
vivant avec le VIH, aux contacts familiaux de personnes atteintes de tuberculose pulmonaire confirmée
bactériologiquement et aux groupes exposés à un risque clinique (les patients sous dialyse par exemple) (17). 13

À l’échelle mondiale, le nombre de personnes qui ont reçu un traitement préventif de la tuberculose est passé
de 1,0 million en 2015 à 3,6 millions en 2019, mais cette tendance à la hausse s’est inversée en 2020 puisque
ce nombre est redescendu à 2,8 millions, soit une baisse de 21 % (Figure 26). Cette baisse est probablement
une conséquence des perturbations dans les systèmes de santé dues à la pandémie de COVID-19. Le total
cumulé de 8,7 millions entre 2018 et 2020 ne représente que 29 % de la cible de 30 millions fixée pour la
période quinquennale 2018-2020 (Figure 27).

À ce jour, la plupart des personnes qui ont reçu un traitement préventif de la tuberculose sont séropositives
pour le VIH. Leur nombre a augmenté chaque année dans le monde puisqu’il est passé de moins de 30 000 en
2005 à 2,3 millions en 2020. Ce nombre comprenait 7,2 millions de personnes dans les années 2018-2020, ce
qui signifie que la cible intermédiaire mondiale qui prévoit l’administration d’un traitement préventif de la
tuberculose à 6 millions de personnes vivant avec le VIH entre 2018 et 2022 avait été atteinte bien avant la
date butoir (Figure 27) et ce, malgré une baisse de 23 % (de 3,0 millions en 2019 à 2,3 millions en 2020)
(Figure 26). Six pays (l’Afrique du Sud, l’Inde, le Mozambique, le Nigéria, l’Ouganda et la Zambie) ont
représenté à eux tous 74 % des personnes mises sous traitement en 2020. Parmi les 20 pays qui ont transmis
des résultats, le taux médian d’achèvement pour ceux qui ont commencé un traitement en 2019 a été de 84 %
(écart interquartile [EI] : 70-92 %).

Des hausses semblables ont été observées jusqu’en 2019, suivies par une baisse en 2020 pour les contacts
familiaux de personnes dont la tuberculose a été diagnostiquée (Figure 26) avec une baisse de 11 % (de
0,56 million en 2019 à 0,50 million en 2020). Le nombre cumulé de contacts mis sous traitement préventif de
la tuberculose au cours des trois années 2018-2020, soit 1,5 million, ne représente que 6,2 % de la cible
quinquennale de 24 millions pour la période 2018-2022. Ce nombre comprenait 1,2 million d’enfants de moins
de cinq ans (29 % de la cible intermédiaire quinquennale de 4 millions) et 0,32 million de personnes plus âgées
(1,6 % de la cible intermédiaire quinquennale de 20 millions) (Figure 27). Dans 80 pays ayant transmis des

12 Les protocoles thérapeutiques recommandés actuellement par l’OMS sont expliqués dans l’Annexe 1.
13En agissant sur les déterminants de la tuberculose, on peut aussi contribuer à prévenir l’infection tuberculeuse et la
tuberculose-maladie. Ce point est discuté plus avant.
12
résultats, le taux médian d’achèvement pour ceux qui ont commencé un traitement en 2019 a été de 86 % (EI :
71-96 %). 14

Il est nécessaire d’intensifier et de déployer plus largement les mesures prises et les investissements pour
améliorer la prestation de traitements préventifs de la tuberculose. Cela implique davantage de dépistages de
la tuberculose au niveau des ménages (en particulier chez les personnes âgées de cinq ans et plus), le
renforcement du suivi du dépistage de la tuberculose au niveau des ménages et parmi les personnes vivant avec
le VIH ainsi qu’un plus large accès à des protocoles thérapeutiques plus courts (1 à 3 mois) à base de
rifamycine. En juin 2021, 36 pays ont déclaré utiliser des protocoles plus courts contenant de la rifapentine,
contre 29 pays un an auparavant.

Le rapport des notifications de cas de tuberculose chez les agents de santé aux notifications de cas de
tuberculose au sein de la population adulte globale montre l’efficacité de la lutte contre l’infection tuberculeuse
dans les établissements de santé. Ce rapport devrait avoisiner 1, mais en 2020, il était supérieur à 1 dans 18 pays
ayant notifié au moins cinq cas de tuberculose chez les agents de santé.

En 2020, 154 pays avaient adopté une politique prévoyant de vacciner l’ensemble de la population par le BCG
et 53 de ces pays avaient déclaré obtenir une couverture d’au moins 95 %. Constat inquiétant, 31 pays ont
déclaré une baisse de 5 % ou plus dans la couverture obtenue entre 2019 et 2020. Cette baisse était plus
importante que celle constatée les années précédentes et peut s’expliquer par les perturbations dans les services
de santé dues à la pandémie de COVID-19.

Financement des services essentiels de lutte contre la tuberculose


Chute des dépenses en 2020, moins de 50 % de la cible mondiale.

Pour réaliser des progrès dans la réduction de la charge de tuberculose-maladie, il est impératif d’assurer un
financement suffisant des services de diagnostic, de traitement et de prévention de la tuberculose sur de
nombreuses années. Toutefois, le financement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire qui représentent
98 % des cas de tuberculose notifiés, est très loin de pouvoir répondre aux besoins et entre 2019 et 2020, les
dépenses ont chuté de 8,7 % (de 5,8 milliards USD à 5,3 milliards USD) ce qui marque un retour au niveau de
2016 (Figure 28). 15 Ce montant représente moins de la moitié (41 %) de la cible mondiale annuelle de
13 milliards USD fixée pour fin 2022 (Tableau 1) et seulement 39 % du montant estimé nécessaire en 2020
dans le Plan mondial pour éliminer la tuberculose, 2018-2022 du Partenariat Halte à la tuberculose (18).

La baisse dans les dépenses observée entre 2019 et 2020 est probablement due à plusieurs facteurs, notamment
la baisse de 18 % à l’échelle mondiale dans le nombre de personnes diagnostiquées tuberculeuses entre 2019
et 2020 ainsi que les changements apportés dans les modèles de prestation de services (par exemple moins de
consultations dans les établissements de santé et le recours plus fréquent à un soutien à distance pendant le
traitement) et enfin la réaffectation des ressources pour la riposte à la pandémie de COVID-19 (19). Tous ces
facteurs confondus signifient que la dépense nationale en soins de santé ambulatoires et hospitaliers (hormis
les dépenses de médicaments et de tests diagnostiques) pour les cas de tuberculose diagnostiqués a chuté
d’environ 0,4 milliard USD entre 2019 et 2020.

Sur les 5,3 milliards USD disponibles au total en 2020, 3,2 milliards USD ont été affectés au diagnostic et au
traitement des cas de tuberculose pharmacosensibles (dans les soins ambulatoires ou hospitaliers) et
2,0 milliards USD ont été affectés au diagnostic et au traitement de cas de tuberculose MR/tuberculose RR
(dans les soins ambulatoires ou hospitaliers). Ces deux montants représentaient moins de la moitié
(respectivement 38 % et 45 %) des besoins estimés dans le Plan mondial (respectivement 8,5 milliards USD
et 4,4 milliards USD). Le montant restant (moins de 0,1 milliard USD) a permis le financement des traitements
préventifs de la tuberculose (uniquement les médicaments) et des interventions liées spécifiquement à la
tuberculose associée au VIH.

14 C’est la première année au cours de laquelle l’OMS a recueilli des données sur les taux d’achèvement des traitements.
15 Tous les montants indiqués sont en USD constants 2020.
13
Comme au cours de la décennie précédente, la plupart des fonds disponibles en 2020 (4,3 milliards USD sur
un total de 5,3 milliards USD, soit 81 %) provenaient de sources internes (Figure 29), ce montant global
dépendant fortement des pays du groupe BRICS (Brésil, Fédération de Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud).
Ces cinq pays ont représenté à eux tous 2,8 milliards USD (65 %) sur les 4,3 milliards USD de fonds nationaux
disponibles en 2020. Globalement, 95 % des fonds dans les pays du groupe BRICS et la totalité des fonds au
Brésil, en Chine et dans la Fédération de Russie proviennent de sources internes.

Dans d’autres pays à revenu faible ou intermédiaire, le financement par les donateurs internationaux est resté
crucial (Figure 29). À titre d’exemple, il représentait 53 % des fonds disponibles dans les 26 pays à forte charge
de tuberculose et dans deux pays figurant dans la liste OMS des pays du monde devant faire l’objet d’une
surveillance de la tuberculose (Cambodge et Zimbabwe), en dehors des pays du groupe BRICS et 59 % des
fonds disponibles en 2020 dans des pays à revenu faible.

Le montant total du financement annuel des donateurs internationaux a atteint 0,9 milliard USD dans la
décennie 2010-2020, avec quelques fluctuations (schéma de la Figure 29 portant sur les 137 pays). La source
principale est le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (le Fonds mondial) dont
la contribution est passée de 69 % en 2010 à 83 % du total en 2017. En 2020, elle était de 76 %. Le
Gouvernement des États-Unis d’Amérique est le principal contributeur du Fonds mondial et est aussi le
principal donateur bilatéral. Globalement, il contribue pour près de 50 % au financement des donateurs
internationaux en faveur de la lutte contre la tuberculose.

Il est urgent d’obtenir davantage de fonds nationaux et internationaux pour la lutte contre la tuberculose, mais
selon les données provisoires disponibles, les allocations pour 2021 resteront insuffisantes. Ainsi, les fonds
des donateurs internationaux déclarés par les programmes nationaux de lutte contre la tuberculose ne devraient
augmenter que de 147 millions USD entre 2020 et 2021. La variation de la part des fonds provenant de sources
internes dans un groupe donné de revenus indique qu’il est possible d’augmenter le financement interne dans
certains pays à forte charge de tuberculose et dans des pays figurant dans la liste OMS des pays du monde
devant faire l’objet d’une surveillance de la tuberculose.

Couverture sanitaire universelle (CSU) et déterminants de la tuberculose


Nécessité de progrès plus rapides, cible d’élimination de la tuberculose hors d’atteinte.

Les cibles mondiales visant une baisse de la charge de morbidité liée à la tuberculose ne pourront être atteintes
que si des services de diagnostic, de traitement et de prévention de la tuberculose sont assurés dans le contexte
de progrès obtenus en matière de CSU et si des mesures multisectorielles sont prises pour agir sur les
déterminants plus généraux de l’épidémie de tuberculose et sur leur impact socio-économique. Ainsi, le jalon
2025 qui prévoit la baisse du nombre de décès dus à la tuberculose implique que 6,5 % seulement des personnes
qui développent une tuberculose-maladie meurent de cette maladie.16 Cela ne sera faisable que si toute
personne atteinte de tuberculose peut accéder rapidement aux services de diagnostic et de traitement.

La CSU signifie que chacun peut obtenir les services de santé dont il a besoin sans se trouver confronté à des
difficultés financières (20). En adoptant les objectifs de développement durable (ODD), tous les pays se sont
engagés à atteindre la CSU à l’horizon 2030, la cible 3.8 : « Faire en sorte que chacun bénéficie d’une
couverture sanitaire universelle, comprenant une protection contre les risques financiers et donnant accès à des
services de santé essentiels de qualité et à des médicaments et vaccins essentiels sûrs, efficaces, de qualité et
d’un prix abordable ». Les deux indicateurs qui permettent de suivre les progrès vers cette cible sont l’indice
de couverture des services essentiels (ICS) et le pourcentage des ménages dont la part du budget consacrée aux
dépenses de santé est importante par rapport aux dépenses ou revenus de ces ménages (respectivement les

16 Le pourcentage estimé (appelé aussi le taux de létalité des cas) était de 15 % en 2020, soit une hausse par rapport aux 14 %
en 2019.
14
indicateurs 3.8.1 et 3.8.2). Les dépenses directes de soins médicaux qui représentent 10 % voire plus du total
des dépenses ou du revenu des ménages sont classées dans la catégorie des dépenses catastrophiques. 17

Les dernières données publiées pour le calcul des deux indicateurs relatifs à la CSU remontent à 2017 (pour
l’ICS) et à 2015 (pour les dépenses catastrophiques) (21). 18 À l’échelle mondiale, l’ICS était de 66 (sur 100)
en 2017 soit une hausse par rapport à l’indice de 45 en 2000. En 2015, 927 millions de personnes, soit 12,7 %
de la population mondiale, se sont trouvées confrontées à des dépenses directes de santé qui représentaient
10 % ou plus des dépenses ou revenus de leurs ménages. Ces deux valeurs sont en hausse par rapport à l’année
2000 où il s’agissait respectivement de 571 millions de personnes et de 9,5 %.

Les valeurs pour ces deux indicateurs dans les 30 pays supportant une lourde charge de tuberculose et dans
trois pays figurant dans la liste OMS des pays du monde devant faire l’objet d’une surveillance de la
tuberculose montrent que la plupart de ces pays sont loin d’atteindre la CSU (Figure 30). Parmi les pays
supportant une lourde charge de tuberculose, la Thaïlande fait exception avec un ICS élevé de 80 et un faible
pourcentage de ménages confrontés à des dépenses de santé catastrophiques (2 % des ménages). Bien qu’on
ne dispose pas encore de données postérieures à 2017, on peut supposer que la pandémie de COVID-19 aura
entraîné dans de nombreux pays l’arrêt ou le recul des progrès vers la CSU en 2020 et 2021.

Compte tenu de l’importance de la CSU pour atteindre les cibles visant la réduction de l’incidence de la
tuberculose et de la mortalité qui en résulte, la Stratégie pour mettre fin à la tuberculose a ajouté une troisième
cible qui prévoit qu’aucun ménage touché par la tuberculose ne sera confronté à des dépenses catastrophiques
(22). L’expression « dépenses catastrophiques » utilisée pour cet indicateur spécifique à la tuberculose est
définie comme étant les coûts totaux (comprenant les dépenses médicales directes, les dépenses non médicales
et les pertes de revenu) représentant plus de 20 % du revenu d’un ménage. Les principales différences entre
cet indicateur et l’indicateur de dépenses de santé catastrophiques dans les ODD (3.8.2) sont expliquées dans
l’Encadré 4.

17 L’indicateur 3.8.2 est une mesure des difficultés financières plutôt que des obstacles financiers à l’accès aux soins de santé.

Pour de nombreuses personnes, devoir payer de leur poche peut les dissuader de rechercher des soins.
18 Un rapport mondial actualisé de l’OMS sur le suivi de la CSU devrait être publié en décembre 2021.
15
Encadré 4. Différence entre le total des coûts catastrophiques pour les ménages touchés par la tuberculose et
l’indicateur de dépenses de soins de santé catastrophiques dans le cadre des ODD

Il est important de faire la distinction entre l’indicateur du « pourcentage de la population confronté à d’importantes
dépenses de santé sur le total des dépenses ou des revenus des ménages » utilisé dans le cadre de suivi des ODD
(indicateur 3.8.2 de l’ODD 3) et l’indicateur du « pourcentage de ménages touchés par la tuberculose qui sont
confrontés à des dépenses catastrophiques imputables à la tuberculose » prévu dans la Stratégie pour mettre fin à la
tuberculose.

L’indicateur dans les ODD concerne la population générale. Les dépenses de santé des ménages sont définies
comme étant des dépenses directes de santé de tous les membres d’un ménage ayant besoin de soins (préventifs,
curatifs, de réadaptation ou de longue durée) dans le cas d’une maladie ou d’un problème de santé et ce, quel que
soit le lieu des soins (ambulatoires, hospitaliers ou à domicile). Il s’agit des dépenses pour des soins formels ou
informels. Cet indicateur tente de déterminer l’impact des dépenses de santé d’un ménage sur la capacité de ce
ménage à effectuer des dépenses pour d’autres besoins fondamentaux. Le dénominateur de la population totale est le
grand nombre de personnes qui n’ont eu aucun contact avec le système de santé et n’ont donc engagé aucune
dépense de santé. Bien que ces personnes n’aient pas été confrontées à des difficultés financières en raison de
dépenses directes pour des soins de santé, elles ont pu néanmoins faire face à des obstacles financiers qui les ont
empêchées d’accéder aux services de santé dont elles avaient besoin. C’est la raison pour laquelle l’indicateur dans
les ODD ne peut pas être utilisé pour mesurer les obstacles financiers à l’accès aux soins de santé.

Selon la nature de la maladie, les ménages touchés par la tuberculose peuvent être confrontés à des coûts financiers
et économiques directs ou indirects très lourds. Ces coûts peuvent les empêcher d’accéder aux services de diagnostic
et de traitement et d’aller au bout de leur traitement. Les coûts inclus dans l’indicateur spécifique à la tuberculose
concernent non seulement les paiements directs de services médicaux de diagnostic et de traitement, mais aussi les
paiements directs de services non médicaux (transports et logements par exemple) et les coûts indirects (une perte
de revenu par exemple). À l’inverse de l’indicateur 3.8.2 dans les ODD, l’indicateur spécifique à la tuberculose est
limité à un groupe de population particulier, à savoir les cas de tuberculose diagnostiqués qui ont recours aux
services de santé dans le cadre des programmes nationaux de lutte contre la tuberculose.

Compte tenu de ces différences conceptuelles, on peut s’attendre à ce que le pourcentage de patients atteints de
tuberculose confrontés à des coûts totaux catastrophiques (définis comme étant les coûts représentant plus de 20 %
du revenu du ménage) soit très supérieur au pourcentage de la population générale confronté à des dépenses de soins
de santé catastrophiques. De ce fait, ces deux indicateurs ne peuvent ni ne doivent être comparés directement.

Depuis 2015, 25 pays au total ont mené à bien une enquête nationale sur les coûts auxquels sont confrontés
des ménages touchés par la tuberculose et 23 de ces pays (notamment 14 des 30 pays supportant une lourde
charge de tuberculose et un des trois pays de la liste OMS des pays du monde devant faire l’objet d’une
surveillance de la tuberculose) ont communiqué les résultats. Le pourcentage de ménages confrontés à des
coûts catastrophiques allait de 13 % (intervalle de confiance [IC] : 10-17 %) à El Salvador à 92 % (IC 95 % :
86-97 %) dans les Îles Salomon. La moyenne cumulative, pondérée par le nombre de cas notifiés dans chaque
pays, était de 47 % (IC 95 % : 33-61 %) (Figure 31, Figure 32). Dans les pays ayant transmis des données
désagrégées, la moyenne cumulative était considérablement plus élevée pour les cas de tuberculose
pharmacorésistante. Les stratégies de financement de la santé, de prestation des services et de protection sociale
qui permettront de réduire ces coûts s’appuient sur les résultats de ces enquêtes.

De nombreux nouveaux cas de tuberculose sont attribuables à cinq facteurs de risque : la dénutrition,
l’infection à VIH, les troubles dus à l’abus d’alcool, le tabagisme (en particulier chez les hommes) et le diabète
(Tableau 3). Dans le contexte de la pandémie de COVID-19, il est plus important que jamais de mener une
action multisectorielle pour s’attaquer à ces facteurs de risque et à d’autres déterminants de la tuberculose et à
leurs conséquences (Annexe 6) notamment le PIB par habitant, la pauvreté et le défaut de protection sociale.

Pour agir sur les déterminants de l’épidémie de tuberculose considérés dans un sens plus large, une
responsabilisation multisectorielle est impérative. La déclaration politique sur la tuberculose proclamée à la
réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies a demandé au Directeur général de l’OMS
d’élaborer un cadre de responsabilisation multisectorielle pour lutter contre la tuberculose et assurer sa mise
16
en œuvre rapide. Après des travaux d’élaboration de grande envergure, l’OMS a achevé et publié ce cadre en
2019 (23). Pour aider les États Membres à l’adapter et à l’utiliser, l’OMS a aussi préparé une liste récapitulative
qui permet aux pays d’évaluer la situation concernant chacune des principales composantes de ce cadre de
responsabilisation multisectorielle pour lutter contre la tuberculose (24).

Les résultats de l’application de cette liste récapitulative montrent que des progrès sont réalisés dans
l’adaptation et la mise en œuvre du cadre de responsabilisation multisectorielle. Toutefois, la participation de
tous les secteurs concernés, y compris de la société civile, rend un renforcement nécessaire, tout comme les
dispositifs d’examen de haut niveau. Compte tenu de l’impact de la pandémie de COVID-19, la pleine mise
en œuvre de chacune des composantes du cadre de responsabilisation multisectorielle pour lutter contre la
tuberculose pourrait permettre la reprise des services essentiels de lutte contre la tuberculose, l’amélioration
de la protection sociale et l’accélération des progrès vers les cibles mondiales de lutte contre la tuberculose.
Conformément à la partie du cadre de responsabilisation qui concerne le monde, l’OMS continuera de diriger
la coordination à l’échelle mondiale du suivi, de l’établissement des rapports et de l’examen et d’apporter un
soutien et des conseils techniques aux pays et aux partenaires.

Recherche et innovation sur la tuberculose


Lenteur des progrès, nécessité de doubler les investissements.

Les cibles de la Stratégie pour mettre fin à la tuberculose fixées pour 2030 et 2035 (Encadré 3) ne pourront
pas être atteintes sans une intensification de la recherche et des innovations. Lorsque ces cibles ont été fixées
pour la première fois, il est apparu clairement que des avancées technologiques seraient nécessaires avant fin
2025 pour accélérer la baisse annuelle du taux d’incidence de la tuberculose dans le monde à raison de 17 %
en moyenne par an entre 2025 et 2035 (22). Considérant que les baisses obtenues entre 2015 et 2020 dans
l’incidence de la tuberculose sont très loin d’atteindre le premier jalon de 2020 de la stratégie (11 % comparé
à 20 %) et que l’on prévoit un impact de la pandémie de COVID-19 sur l’incidence de la tuberculose en 2021
et 2022 (Figure 17), il sera indispensable d’obtenir dès maintenant une baisse encore plus rapide. Parmi les
priorités, on peut noter la mise au point d’un vaccin pour réduire le risque d’infection, d’un vaccin ou d’un
nouveau traitement médicamenteux pour réduire le risque que les quelque deux milliards de personnes déjà
infectées développent une tuberculose-maladie, de tests de diagnostic rapide à utiliser sur le lieu des soins et
enfin de traitements plus simples et de plus courte durée contre la tuberculose-maladie.

Des progrès ont été constatés dans la mise au point de nouveaux tests de diagnostic, médicaments et vaccins
contre la tuberculose, mais ces progrès restent limités par le niveau global des investissements qui, se montant
à 0,9 milliard USD en 2019 (25), sont encore loin de la cible mondiale de deux milliards USD par an
(Figure 33).

La filière diagnostique reste solide s’agissant du nombre de tests, de produits ou de méthodes en cours de mise
au point. Ils comprennent notamment de nouveaux tests cutanés de dépistage de l’infection tuberculeuse plus
efficaces que les tests cutanés tuberculiniques, une nouvelle génération de tests urinaires de lipoarabinomannan
à flux latéral (LF-LAM) qui fonctionne mieux que les tests commercialisés actuellement, des méthodes de
séquençage de nouvelle génération à partir de kits moléculaires d’amplification ciblée pour le dépistage direct
de cas de tuberculose pharmacorésistante à partir d’échantillons d’expectoration et enfin une filière en
expansion, les tests de libération de l’interféron gamma pour le dépistage de l’infection tuberculeuse latente.

En août 2021, on a dénombré 25 médicaments pour le traitement de la tuberculose pharmacosensible ou


pharmacorésistante ou de l’infection tuberculeuse en cours d’essais de Phase I, de Phase II ou de Phase III.
Ces médicaments comprennent 16 nouvelles entités chimiques, deux médicaments ont bénéficié d’une
autorisation réglementaire accélérée, un médicament a été récemment approuvé par la Food and Drug
Administration des États-Unis d’Amérique dans le cadre du circuit d’approbation des médicaments
antibactériens et antifongiques prévus pour un groupe limité de population et enfin six médicaments réaffectés
à un nouvel usage. Plusieurs protocoles par association médicamenteuse comprenant de nouveaux
médicaments ou des médicaments réaffectés à un nouvel usage ainsi que des thérapies ciblant uniquement la
bactérie hôte sont en Phase II ou en Phase III d’essais.

17
En août 2021, 14 vaccins candidats étaient en cours d’essais cliniques : deux en Phase I, huit en Phase II et
quatre en Phase III. Ils comprennent des candidats pour prévenir l’infection tuberculeuse et la tuberculose-
maladie, et des candidats destinés à améliorer les résultats du traitement de la tuberculose-maladie.

Une Stratégie mondiale de recherche et d’innovation pour la tuberculose a été adoptée en 2020 par
l’Assemblée mondiale de la Santé et en 2021, l’OMS a lancé une liste de points à vérifier pour évaluer la
situation en vue d’appuyer sa mise en œuvre dans les pays (26, 27). Une évaluation de l’impact sanitaire et
économique des nouveaux vaccins antituberculeux est en cours de préparation. Elle a pour but d’orienter les
investissements en faveur des derniers stades de la recherche et de l’introduction et la mise en place de vaccins.

L’OMS a créé un répertoire des études de recherche sur la tuberculose et la COVID-19 (28) et les réponses
innovantes des programmes face aux conséquences de la pandémie sur la tuberculose sont parmi les sujets
joints au présent rapport (Encadré 2).

4. Recommandations de l’OMS relatives à la pandémie de COVID-19 et à la tuberculose

Depuis la déclaration ayant qualifié la COVID-19 d’urgence de santé publique de portée internationale, le
programme mondial de l’OMS pour mettre fin à la tuberculose a suivi l’impact de la pandémie sur les services
de lutte contre la tuberculose, a transmis des recommandations et a apporté un soutien aux programmes
nationaux de lutte contre la tuberculose et aux partenaires.

Les notes d’information de l’OMS sur la tuberculose et la COVID-19 (19, 30) présentent les conseils suivants :
• Tirer parti de l’expertise et de l’expérience des programmes nationaux de lutte contre la tuberculose, en
particulier dans les tests de diagnostic rapide et la recherche de contacts pour riposter à la pandémie de
COVID-19 ;
• Développer au maximum les soins et le soutien à distance pour les personnes atteintes de tuberculose
en utilisant davantage les technologies numériques ;
• Réduire au minimum le nombre de consultations dans les services de santé nécessaires aux patients sous
traitement, notamment au moyen des protocoles thérapeutiques contre la tuberculose administrés
intégralement par voie orale et des soins communautaires recommandés par l’OMS ;
• Limiter la transmission de la tuberculose et de la COVID-19 dans les environnements collectifs et les
établissements de soins de santé en assurant les mesures de base de prévention et de lutte pour le
personnel de santé et les patients, les mesures de convenance en cas de toux et le triage des patients ;
• Assurer l’administration d’un traitement préventif de la tuberculose en renforçant les synergies par la
recherche de contacts en rapport avec la COVID-19 ;
• Réaliser simultanément des tests de dépistage de la tuberculose et de la COVID-19 lorsqu’ils sont
indiqués, notamment en tirant parti des réseaux de laboratoires et des plateformes sur la tuberculose ; et
enfin
• Préparer par anticipation la planification et le budget assorti pour les deux maladies (y compris la phase
de rattrapage), l’achat des fournitures et la gestion des risques.

Le contenu relatif à la tuberculose a été inclus également dans les recommandations de l’OMS sur le maintien
des services de santé essentiels et sur le rôle des soins communautaires pendant la pandémie de COVID-19
(31, 32).

5. Conclusions

Les dirigeants de tous les États Membres des Nations Unies se sont engagés à « mettre fin à l’épidémie
mondiale de tuberculose » à l’horizon 2030, en s’appuyant sur des jalons et des cibles concrets. À la suite de
la première réunion de haut niveau des Nations Unies sur la tuberculose organisée en 2018 et du rapport sur la
tuberculose du Secrétaire général des Nations Unies publié en 2020 (9), un examen des progrès accomplis à
fin 2022 sera réalisé lors de l’Assemblée générale des Nations Unies de 2023.
18
Le présent rapport montre que les progrès vers les jalons et les cibles fixés pour mettre fin à la tuberculose ont
été brutalement freinés par la pandémie de COVID-19. En 2020, comparé à 2019, le nombre de décès
imputables à la tuberculose a augmenté, la baisse constatée précédemment dans le nombre annuel de personnes
touchées par la tuberculose a ralenti, un nombre beaucoup plus réduit de personnes ont été diagnostiquées
tuberculeuses et traitées ou ont reçu un traitement préventif et les dépenses engagées dans les services
essentiels de lutte contre la tuberculose ont chuté. Parmi les principales causes de décès dues à un agent
infectieux unique, la tuberculose arrive en second derrière la COVID-19. Les projections de modélisation nous
font craindre que l’impact des perturbations causées par la pandémie sur le nombre de personnes développant
une tuberculose et mourant de cette maladie puisse être bien pire en 2021 et 2022.

La plupart des cibles mondiales relatives à la tuberculose sont loin d’être atteintes, malgré des cas de réussite
constatés dans des pays et des régions.

Des mesures doivent être prises d’urgence pour atténuer voire annuler l’impact de la pandémie de COVID-19
sur la tuberculose. La priorité immédiate est de restaurer l’accès aux services essentiels de lutte contre la
tuberculose et les prestations de ces services de façon à retrouver au minimum les niveaux de détection et de
traitement des cas de tuberculose de 2019.

19
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(https://www.who.int/publications/i/item/9789240029415).
16. Lignes directrices unifiées de l’OMS sur la tuberculose. Module 4 : Traitement – Traitement de la tuberculose
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(https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/340191/9789240016170-fre.pdf)
17. WHO consolidated guidelines on tuberculosis. Module 2 : Screening – systematic screening for tuberculosis
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18. The Global Plan to End TB, 2018–2022. Geneva: Stop TB Partnership ; 2019
(http://stoptb.org/global/plan/plan1822.asp).
19. Rapport de l’OMS sur la tuberculose dans le monde 2020. Résumé d’orientation. Genève : Organisation mondiale
de la Santé ; 2020. Le texte intégral du rapport est en anglais seulement.
(https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/337571/9789240016965-fre.pdf?sequence=1&isAllowed=y
20. Organisation mondiale de la Santé & La Banque mondiale. Rapport mondial de suivi 2017 : La couverture-santé
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(https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/272598/9789242513554-fre.pdf?sequence=1&isAllowed=y)
21. Les soins de santé primaires sur la voie de la couverture universelle : Rapport mondial de suivi 2019. Résumé
d’orientation. Genève : Organisation mondiale de la Santé ; 2019
(https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/328922/WHO-HIS-HGF-19.1-fre.pdf)
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23. Cadre de responsabilisation multisectoriel pour progresser plus vite en vue de mettre fin à la tuberculose en 2030.
Genève : Organisation mondiale de la Santé ; 2019
(https://apps.who.int/gb/ebwha/pdf_files/WHA71/A71_16Add1-fr.pdf
24. Cadre de responsabilisation multisectoriel de l’OMS pour la lutte contre la tuberculose. Liste des principaux points
à vérifier par les pays pour la mise en place d’un Cadre de responsabilisation multisectoriel national. Genève :
Organisation mondiale de la Santé ; 2020. (https://cdn.who.int/media/docs/default-source/hq-
tuberculosis/who_maftb_checklist_form-final-fr8ef0755d-0c4b-4ad0-87b6-1771843ea17e.pdf?sfvrsn=cbc59b08_3
25. Treatment Action Group, Stop TB Partnership. Tuberculosis research funding trends 2005–2019. New York:
Treatment Action Group; 2020 (https://www.treatmentactiongroup.org/wp-
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26. Stratégie mondiale de recherche et d’innovation pour la tuberculose (WHA73.3). Soixante-Treizième Assemblée
mondiale de la Santé. Genève : Organisation mondiale de la Santé ; 2020
(https://apps.who.int/gb/ebwha/pdf_files/WHA73-REC1/A73_REC1-fr.pdf#page=25)
27. Situational assessment checklist to guide implementation of the global strategy for tuberculosis research and
innovation. Geneva: World Health Organization; 2020 (https://www.who.int/publications/i/item/situational-
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(https://www.who.int/teams/global-tuberculosis-programme/covid-19/compendium
29. World Health Organization (WHO) information note: tuberculosis and COVID-19. Geneva: World Health
Organization; 2020 (https://www.who.int/tb/COVID_19considerations_tuberculosis_services.pdf
30. Organisation mondiale de la Santé. Note d’information de l’OMS. COVID-19 : considérations relatives à la prise
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(https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/341426/WHO-2019-nCoV-TB-care-2021.1-fre.pdf
31. Maintenir les services de santé essentiels : orientations de mise en œuvre dans le cadre de la COVID-19.
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(https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/334358/WHO-2019-nCoV-essential_health_services-2020.2-
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COVID-19 : orientations provisoires. Genève : Organisation mondiale de la Santé ; 2020
(https://www.unicef.org/media/73131/file/Community-based-health-care-FR.pdf

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