La Magie de Jay Sankey

Écrit et illustré par

Richard Kaufman
 Squiggle

Jay et Richard Sanders ont élaboré une routine à triple climax qui ne
demande quasiment aucune manipulation. Le magicien montre une enve-
loppe cachetée qui a été envoyée une semaine plus tôt à l’endroit de la
représentation. Un spectateur est prié de la conserver pendant la durée du
tour. On sort alors trois marqueurs de couleurs différentes parmi lesquels
le spectateur en choisit un. Il sélectionne également une carte. Sans regar-
der, le spectateur griffonne un dessin aléatoire sur le dos de la carte choisie.
Lorsque l’enveloppe est décachetée, on y découvre une prédiction. Sur l’un
des côtés, on peut voir une marque de la même couleur que celle choisie par
le spectateur. De l’autre côté, on peut lire le nom de la carte choisie. Enfin,
lorsqu’on compare le gribouillis du spectateur et celui de la prévision, on
constate qu’ils coïncident parfaitement ! Vous avez besoin d’une carte bristol
et d’une enveloppe opaque qui peut contenir la carte. Il vous faut également
un jeu de cartes et quatre marqueurs. Deux d’entre eux sont noirs et l’un
de ces deux marqueurs noirs a été mis à sécher de sorte qu’il n’écrive plus.
Les deux autres marqueurs peuvent être de n’importe quelle couleur, vert et
rouge par exemple.

Pour commencer, écrivez « trois de trèfle » sur l’un des côtés du bristol
à l’aide du marqueur noir qui fonctionne. Sur l’autre face du bristol, faites
un gribouillis à l’aide du même marqueur. Retirez le trois de trèfle du jeu et

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 faites un gribouillis identique sur
son dos (fig. 1). Le dessin ne doit
rien représenter. Glissez le bristol
dans l’enveloppe et cachetez-la.
Si vous comptez présenter cette
routine quelques jours plus tard,
expédiez l’enveloppe à la maîtresse
de maison en lui demandant de la
conserver (sans l’ouvrir) jusqu’à la
représentation. Si cela n’est pas
possible, conservez simplement 1
l’enveloppe dans votre poche.

Placez le marqueur noir qui fonctionne dans la poche gauche de votre

veste et les trois autres marqueurs dans votre poche droite. Placez le trois de
trèfle préparé sous le jeu et vous êtes prêt.

Pour présenter la routine, sortez l’enveloppe en montrant qu’elle est

cachetée et en expliquant qu’elle contient une prédiction. Confiez-la à un
spectateur. Sortez les trois marqueurs de couleurs différentes et alignez-les
sur la table en plaçant le marqueur noir au milieu.

Demandez à un spectateur de prendre deux marqueurs. Il y a deux pos-

sibilités :
• il laisse le marqueur noir sur la table et prend les deux autres ;
• il prend le marqueur noir et l’un des deux autres.
Dans le premier cas, récupérez simplement les deux marqueurs choisis par
le spectateur, remettez-les dans votre poche et dites : « Très bien, nous allons
donc utiliser ce marqueur, le noir. » Dans le second cas, demandez-lui de vous
redonner l’un des deux marqueurs qu’il tient. S’il vous tend le marqueur de
couleur, remettez celui qu’il vous tend ainsi que l’autre marqueur de couleur
dans votre poche. Si, enfin, il vous tend le marqueur noir, prenez-le en main
gauche. Votre main droite récupère alors l’autre marqueur ainsi que celui
resté sur la table et les remet dans votre poche droite. Quelle que soit l’op-
tion, l’issue est toujours la même : le marqueur noir (sec) est « choisi ».

Sortez le jeu et effectuez un faux mélange qui laisse le trois de trèfle

dessous. Vous devez à présent forcer cette carte sans exposer son dos. Pour
ce faire, le forçage à la cascade, le forçage en croix ou le forçage au mélange
hindou conviennent très bien. Dans tous ces cas, la main droite peut retour-

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 ner le paquet supérieur face en l’air pour
montrer le trois de trèfle, « librement
choisi ». À l’aide de l’index gauche, pelez
le trois de trèfle face en l’air sur la table.
Posez le reste du jeu à l’écart.

Dites : « Vous avez librement sélectionné

un marqueur ainsi qu’une carte. Jusque là,
j’ai peut-être réussi à influencer vos choix.
Nous allons donc essayer quelque chose
qui tient vraiment du hasard. » Demandez
alors au spectateur de tendre ses mains
devant lui. Décapuchonnez le marqueur
et placez-le pointe en l’air dans la main
droite du spectateur. Prenez le trois de
2 trèfle et placez-le entre le pouce et l’index
de la main gauche du spectateur (fig. 2).
Saisissez ses poignets légèrement et dites : « J’aimerais que vous déplaciez
le marqueur sous la carte de façon aléatoire. N’essayez pas de dessiner une
forme précise comme un cercle ou un triangle. Laissez simplement la pointe
du marqueur se déplacer au hasard. »

Guidez ses mains pour que la pointe du marqueur soit au contact du dos
de la carte et écartez vos mains. Laissez le spectateur bouger le marqueur
tout en continuant à lui demander de ne rien dessiner de particulier. Après
quelques gribouillis, demandez-lui de séparer les mains. Récupérez la carte
et retournez-la. Soufflez dessus comme pour être certain que l’encre sèche.
Bien sûr, le marqueur est sec et l’encre sur la carte l’est aussi depuis long-
temps, mais le fait de souffler sur la carte apporte une touche naturelle très
convaincante. L’idée d’utiliser un marqueur à pointe sèche est due à Tom
Sellers, dans les années 1920.

Posez la carte face en bas sur la table pour que tout le monde puisse admi-
rer le gribouillis. Évoquez le caractère totalement aléatoire de ce dessin et
insistez sur le fait qu’il est peu probable qu’il y en ait un deuxième semblable
dans le monde. Pendant ce temps, récupérez le marqueur, rebouchez-le et
tenez-le en main gauche. Commencez à le ranger dans votre poche gauche
puis ravisez-vous : « Au fait, j’aimerais que vous ajoutiez vos initiales. » Votre
main prend juste le temps d’effectuer le change et elle ressort de la poche

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 avec le marqueur qui fonctionne. Tendez-le au spectateur afin qu’il appose
ses initiales sur la carte.

Rebouchez le marqueur et posez-le sur la table. Tournez la carte face en

l’air et placez-la devant le spectateur. Demandez à la personne qui garde
l’enveloppe de vous la donner. Décachetez-la en récapitulant : « La pre-
mière chose que vous avez faite, c’est de choisir l’un des trois marqueurs. »
Commencez à extraire le bristol de l’enveloppe de sorte que seule une petite
portion du gribouillis soit visible. Tournez-vous vers un spectateur sur votre
droite (quelqu’un d’autre que le « gribouilleur ») et faites-lui remarquer :
« Il y a aussi du gribouillage sur cette carte. Pouvez-vous me dire de quelle
couleur il est ? » Le spectateur répond : « Noir ». Dites : « Il y avait seule-
ment une chance sur trois pour que la prédiction soit juste sur ce point. C’est
un bon début. Voyons à présent ce que ça donne là où j’avais une chance sur
cinquante-deux. Vous avez choisi la carte que vous vouliez et c’est tombé sur le
trois de trèfle. N’est-ce pas incroyable que cette prédiction annonce justement
le trois de trèfle ? » En disant cela, retournez l’enveloppe et sortez le bristol
de façon à ce que tout le monde puisse lire le nom de la carte qui y est inscrit.
Posez l’enveloppe de côté.

Résumez : « Avec le marqueur, nous avions une chance sur trois. Avec la
carte, une chance sur cinquante-deux. Mais avec votre gribouillis, dessiné
complètement au hasard, nous avions vraiment une chance sur des mil-
lions ! » Retournez simultanément la carte choisie et la carte de prédiction
pour montrer que les deux dessins sont identiques.

Note : pour cette routine, Jay préfère

utiliser un forçage du dessus d’une seule
main, plus élaboré, plutôt que ceux habi-
tuels. Pour ce faire, votre main droite
laisse tomber les cartes en cascade sur la
main gauche jusqu’au « stop » du specta-
teur. Votre pouce décale alors la carte du
dessus du paquet : « Vous m’avez arrêté
sur cette carte. » (Fig. 3.) Lorsque votre
main gauche se retourne paume en bas,
votre majeur éjecte la carte du dessous (le
trois) tandis que votre pouce gauche tire
la carte du dessus à l’égalisation sur le jeu 3

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 (fig. 4). Ce forçage particulier a un double
intérêt : il permet à la fois de donner la
bonne carte au spectateur, mais il permet
aussi de lui montrer le dos « intact » de sa
carte (fig. 3). Ce forçage sera également
utilisé plus loin dans la routine Invisible
Companion.

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 Sankey Panky est le premier livre con-
sacré à Jay Sankey. Les effets décrits dans
cet ouvrage sont le reflet de sa magie : in-
génieux, saisissants et innovants.
Utilisant des cartes, des pièces, des
billets de banque, une salière, des élas-
tiques, des ballons de baudruche ou des
gobelets, ils sont suffisamment variés et
originaux pour permettre à chaque magi-
cien d’y trouver son bonheur…
Ce livre contient même l’explication
complète de la célèbre routine Airtight,
utilisée notamment par David Copperfield
dans l’un de ses shows télévisés…
Richard Kaufman, qui a écrit et ad-

Photo : David Leyes.

mirablement illustré ce livre (ses dessins
semblent même parfois bouger sur le
papier !...), nous offre cette fois encore le
meilleur de ce qui existe en matière de
close-up…

ISBN : 2-914983-12-3

Prix TTC France :

9 782914 983129 50,00 €