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Ecole Nationale Supérieure des Mines de Rabat

Cours de Métrologie

Sommaire

Objectifs pédagogiques ........................................................................................................................................... 2


1. Métrologie et qualité ....................................................................................................................................... 2
1.1. Rappels sur les normes qualités I.S.O. 9000.......................................................................................... 2
1.2. Références normatives ........................................................................................................................... 3
1.3. Système d'unités internationales et ses symboles (NM 15.0.150) ......................................................... 3
1.4. Liens entre les unités S.I. et celles employées dans d'autres pays (USA) .............................................. 6
2. Généralités sur la mesure ................................................................................................................................ 8
2.1. Définitions ............................................................................................................................................. 8
2.2. Rappel de règles du dessin industriel ..................................................................................................... 8
2.3. Mesure directe ....................................................................................................................................... 9
2.4. Contrôle et mesure indirecte ................................................................................................................ 13
2.5. Erreurs de manipulation des appareils de mesure ................................................................................ 17
3. Erreurs et Incertitudes de mesure .................................................................................................................. 22
3.1. L’Erreur de mesure (e) ........................................................................................................................ 22
3.2. L’Erreur relative (er) ........................................................................................................................... 22
3.3. L'incertitude de mesure (dx) ................................................................................................................ 22
3.4. Causes d’erreurs métrologiques ........................................................................................................... 23
3.5. Propagation des erreurs ....................................................................................................................... 25
4. Traitement statistique des mesures ................................................................................................................ 28
4.1. Valeur moyenne et écart-type .............................................................................................................. 29
4.2. Estimation de l’incertitude de mesure ................................................................................................. 30
4.3. Condition de conformité d’un produit (ISO 14253-1) ......................................................................... 31
4.4. Estimation de l’incertitude-type (Guide pour l’expression de l’incertitude de mesure – GUM) ......... 32
4.5. Evaluation des composantes d’incertitude ........................................................................................... 34
4.6. Applications : Détermination de l’incertitude d’étalonnage d’un pied à coulisse ............................... 36
5. Chaîne de mesure : ses caractéristiques ........................................................................................................ 42
5.1. Principe d'une chaîne de mesure .......................................................................................................... 42
5.2. Étendue de mesure ............................................................................................................................... 42
5.3. Rangeabilité ......................................................................................................................................... 43
5.4. Sensibilité ............................................................................................................................................ 43
5.5. Classe de précision .............................................................................................................................. 44
5.6. Résolution ............................................................................................................................................ 44
5.7. Finesse ................................................................................................................................................. 45
5.8. Qualités d’un appareil de mesure ........................................................................................................ 45
5.9. Grandeur d'influence et compensation................................................................................................. 48
6. Les problèmes de certification qualité, dans le domaine de la métrologie .................................................... 48
6.1. Types d'étalons .................................................................................................................................... 49
7. Conclusion .................................................................................................................................................... 50
Annexe : Exercices supplémentaires ..................................................................................................................... 51
Objectifs pédagogiques

- Comprendre et identifier les sources d'erreurs et d’incertitude en métrologie

- Connaître les techniques existantes permettant d'effectuer une étude statistique de


reproductibilité et de répétabilité pour un processus de mesure donné.

- Apprendre à sélectionner, utiliser et gérer les appareils de mesure propres à une


vérification donnée.

- Comprendre les principes fondamentaux en étalonnage des instruments de mesure.

- La résolution d'exercices et des problèmes (un devoir et des travaux dirigés permettront
aux étudiantes et aux étudiants d’assimiler les notions vues au cours).

1. Métrologie et qualité

Toute démarche qualité s’appuie sur des essais et des mesures puisque la maîtrise des
équipements de mesure constitue un point de passage obligé pour l'obtention de la qualité et la
qualité des mesures repose sur une bonne gestion du parc d'instruments de mesure.

La métrologie, ou science des mesures, est donc une composante essentielle et une partie
intégrante de la qualité. Son rôle consiste à maîtriser l'aptitude à l'emploi de tous les
équipements de mesure utilisés dans l'entreprise, principalement ceux qui peuvent avoir une
influence sur la qualité du produit.

Elle aborde des thèmes aussi variés que la métrologie dimensionnelle, la métrologie chimique,
l’optique, l’électricité, le calcul des incertitudes, la qualité et la normalisation, les mesures des
débits et pressions, la température, les masses et les forces …

1.1. Exigences de la norme qualité I.S.O. 9000

Dans le domaine de la gestion intégrale de la qualité, on distingue les normes ISO 9000. Trois
normes contiennent des modèles d'application (ISO 9001, ISO 9002 et ISO 9003) tandis que
les normes ISO 9000 et ISO 9004 servent plutôt de guide à l'application des trois autres
normes.

 l'ISO-9000 n'est pas une norme au sens strict du terme; elle définit, en fait, un cadre
général et donne les lignes directrices pour la sélection et l'utilisation des autres
normes dont elle fournit une brève description ;
 l'ISO-9001 : version 2015 présente un modèle d'assurance-qualité en conception,
développement, production, installation et prestations associées.

L’article 7.1.5 « Ressources pour la surveillance et la mesure » précise que « l'organisme doit
déterminer et fournir les ressources nécessaires pour assurer des résultats valides et fiables,

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lorsqu'une surveillance ou une mesure est utilisée pour vérifier la conformité des produits et
des services aux exigences. L'organisme doit s'assurer que les ressources fournies sont : a)
appropriées pour le type spécifique d'activités de surveillance et de mesure mises en œuvre ;
b) maintenues pour assurer leur adéquation ».

1.2. Références normatives en métrologie

Quelques normes marocaines éditées par le Ministère de l'Industrie, du Commerce, de


l'Energie et des Mines (Direction de la Promotion de la Qualité).

NM 15.0.001 Vocabulaire international des termes fondamentaux et généraux


Equivalent NFX 07-001 de métrologie
Principes généraux concernant les grandeurs, les unités et les
NM 15.0.002
symboles
NM 15.0.003
La fonction métrologie dans l'entreprise
équivalent NFX 07-010
NM 15.0.004
Métrologie - constat de vérification des moyens de mesure
équivalent NFX 07-011

1.3. Système d'unités internationales et ses symboles (NM 15.0.150)

Le Système International d'unités a pour objet une meilleure uniformité, donc une meilleure
compréhension mutuelle dans l’usage général. C'est la Conférence Générale des Poids et
Mesures (CGPM), rassemblant des délégués des états membres de la Convention du Mètre,
qui décide de son évolution, tous les quatre ans, à Paris.

Le Système International d'unités comporte des unités de base et des unités dérivées. Les 7
unités de base sont à considérer comme indépendantes du point de vue dimensionnel. Le SI
donne également des recommandations concernant les règles conventionnelles pour l’écriture
des unités et des symboles.

1.3.1. Unités de base

Les nouvelles définitions des unités de base du système international utilisent des phénomènes
physiques reproductibles. Elles datent de la 26ème CGPM en 2018.

Grandeur Unité Symbole


Longueur mètre m
Masse kilogramme kg
Temps seconde s
Intensité de courant A
ampère
électrique André-Marie Ampère (1775-1836)

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Température K
kelvin
thermodynamique Lord Kelvin, Angleterre (1824-1907)
Quantité de matière mole mol
Intensité lumineuse candela cd

Unité de longueur l : le mètre (m)

Le mètre, m, est l'unité de longueur ; sa valeur est définie en fixant la valeur de la vitesse
de la lumière dans le vide à exactement 299 792 458 quand elle est exprimée en m s−1

Définition de la 17ème CGPM de 1983, MàJ la 26ème CGPM en 2019.

Historiquement, la première définition officielle et pratique du mètre (1791) était basée sur la
circonférence de la terre, et valait 1/40 000 000 d'un méridien.

Unité de masse m : le kilogramme (kg)

Historiquement, la définition du kilogramme était la


masse d'un décimètre cube d'eau (un litre), puis, depuis la
1ère CGPM de 1889 et la 3ème CGPM de 1901, il était
égal à la masse du prototype international du kilogramme
conservé au Bureau international des poids et mesures à
Sèvres, en France.

Depuis 2018, le kilogramme n’est plus défini par rapport au prototype international du
kilogramme susceptible de s'altérer. Les recherches ont abouti en 2019 à remplacer la définition
du kilogramme par une autre, utilisant cette fois un phénomène physique.

Définition de la 26ème CGPM en 2018 :

Le kilogramme est défini en fixant la valeur numérique de la constante de Planck à


exactement 6,626 070 15 × 10−34 quand elle est exprimée en s−1 m2 kg, ce qui correspond à
des J s.

Unité de temps t : la seconde (s)

La seconde, s, est l'unité de durée ; sa valeur est définie en fixant la valeur du nombre de
périodes de la radiation correspondant à la transition entre les deux niveaux hyperfins de
l'état fondamental de l'atome de césium 133 à la température du zéro absolu à exactement
9 192 631 770 quand elle est exprimée en s−1.

Définition de la 13ème CGPM de 1967, MàJ la 26ème CGPM en 2018.

La seconde était à l'origine basée sur la durée du jour terrestre, divisé en 24 heures de 60
minutes, chacune d'entre elles durant 60 secondes (soit 86 400 secondes pour une journée)

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Unité de courant électrique I : l’ampère (A)

L'ampère, A, est l'unité du courant électrique ; sa valeur est définie en fixant la valeur
numérique de la charge élémentaire à exactement 1,602 176 634 × 10−19 quand elle est
exprimée en A s, ce qui correspond à des C.

Définition du CIPM en 1946, approuvée par la 9ème CGPM de 1948, modifiée à la 26ème CGPM
en 2018.

Unité de température T : le kelvin (K)

Le kelvin, K, est l'unité thermodynamique de température ; sa valeur est définie en fixant la


valeur numérique de la constante de Boltzmann à exactement 1,380 649 × 10−23 quand elle
est exprimée en s−2 m2 kg K−1, ce qui correspond à des J K−1.

Définition de la 13ème CGPM de 1967, modifiée à la 26ème CGPM en 2018.

Unité de quantité de matière n : la mole (mol)

La mole, mol, est l'unité de quantité de matière d'une entité élémentaire spécifique, qui peut
être un atome, une molécule, un ion, un électron ou n'importe quelle autre particule ou
groupe particulier de ces particules ; sa valeur est définie en fixant la valeur numérique
du nombre d'Avogadro à exactement 6,022 140 76 × 1023 quand elle est exprimée en mol-1.

Unité de l’intensité lumineuse IV : la candela (cd)

La candela, cd, est l'unité d'intensité lumineuse dans une direction donnée ; sa valeur est
définie en fixant la valeur numérique de l'intensité énergétique d'un
rayonnement monochromatique de fréquence 540 × 1012 s−1 (hertz) à exactement 683 quand
elle est exprimée en s3 m−2 kg−1 cd⋅sr, ou cd sr W−1, ce qui correspond à des lm W−1.

1.3.2. Unités dérivées

Les unités dérivées font partie du système international d'unités et sont déduites des sept unités
de base.

Nom de Symbole de Expression en


Grandeur physique
l'unité l'unité unités de base
Heinrich Hertz, Allemagne
Fréquence Hertz Hz s-1
(1857-1894)
Isaac Newton, Angleterre
Force Newton N kg.m.s-2
(1642-1727)
Pa Blaise Pascal, France
Pression, Contrainte Pascal kg.m-1.s-2
(N.m-2) (1623-1662)
Energie, Travail, et quantité J James Joule, Angleterre
Joule kg.m2.s-2
de chaleur (N.m) (1818-1889)
Puissance, flux énergétique W James Watt, Ecosse
Watt kg.m2.s-3
et thermique (J.s-1) (1736-1819)

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Quantité d'électricité, Charles de Coulomb, Fr.
Coulomb C A.s
Charge électrique (1736-1806)
Potentiel électrique, tension
V Alexandro Volta, Italie
électrique, force Volt kg.m2.s-3.A-1
(J.C-1) (1745-1827)
électromotrice
F Michael Faraday, Ang.
Capacité électrique Farad kg-1.m-2.s4.A2
(C.V-1) (1791-1867)
Ω Georg Ohm, Allemagne
Résistance électrique Ohm kg.m2.s-3.A-2
(V.A-1) (1789-1854)
S
Conductance électrique Siemens kg-1.m-2.s3.A2
(A.V-1)
Wb Wilhelm Weber, Allemag.
Flux d'induction magnétique Weber kg.m2.s-2.A-1
(V.s) (1816-1892)
T Nicola Tesla, Croatie
Induction magnétique Tesla kg.s-2.A-1
(V.s.m-2) (1856-1943)
H Joseph Henry, Etats-Unis
Inductance électrique Henry kg.m2.s-2.A-2
(V.s.A-1) (1797-1878)
lm
Flux lumineux Lumen
(cd.sr)
lx
Éclairement lumineux Lux
(cd.sr.m-2)
Henry Becquerel, France
Activité d’un radionucléide Becquerel Bq s-1
(1852-1908)
Dose absorbée, énergie Gy L. A. Gray, Angleterre
Gray m2.s-2
communiquée massique (J.kg-1) (1905-1965)
Sv Rolf Sievert, Suède
Équivalent de dose Sievert m2.s-2
(J.kg-1) (1896, 1966)
Degré Anders Celsius, Suède
Température °C K
Celsius (1701-1744)

1.3.3. Unités supplémentaires

A côté des unités de base et des unités dérivées, il existe des unités supplémentaires, au nombre
de deux :

• l’unité d’angle plan: le radian (symbole: rad) ; le radian est l’angle plan compris entre
deux rayons qui, sur la circonférence d’un cercle, interceptent un arc de longueur égale à
celle du rayon,
• l’unité d’angle solide: le stéradian (symbole: sr) ; le stéradian est l’angle solide qui, ayant
son sommet au centre d’une sphère, découpe sur la surface de cette sphère une aire égale
à celle d’un carré ayant pour côté le rayon de la sphère.

Cercle de rayon r Sphère de rayon r


Arc de longueur L= r. Calotte de surface A = r2.

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L’angle plan  en radian. max = 2rd L’angle solide Ω est égal [A/r2] steradian. Ω max = 4sr

Les grandeurs «angle plan» et «angle solide» doivent être considérées comme des unités sans
dimension qui peuvent être utilisées ou non dans les expressions des unités dérivées.

1.4. Liens entre les unités S.I. et celles employées dans d'autres pays (USA)

Distance :

• pouce (inch) : 1 in. = 2,54 cm


• pied (foot) : 1 ft = 30,48 cm
• mile (miles) = 1,609 km

Volume :

• US gallon : 1 USgal = 3,786 l


• US barrel (baril) : 1 bbi = 42 USgal = 159 l

Masse :

• once (ounce) : 1 oz = 28,35 g


• livre (pound) : 1 lb = 0,454 kg

Puissance :

• cheval vapeur (horsepower) : 1 hp = 0,746 kW

Exercice

Un docteur prescrit à un patient une dose d’un médicament de 5 milligrammes par livre que
pèse le patient. La concentration du médicament et de 0,9 gramme par millilitre

- Quelle la dose à prescrire en gramme par kilogramme (g/kg) ? (11/1000 g/kg)


- Quelle la dose à prescrire en millilitre par kilogramme (ml/kg) ? (11/1000/0,9 ml/kg)
- Si le patient pèse 72,7 kilogrammes, combien faut-il de millilitres de médicament par
dose ? (0,889 ml)

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2. Généralités sur la mesure

2.1. Définitions

On effectue des mesures pour connaître la valeur instantanée et l'évolution des grandeurs.

La grandeur (X) :

Paramètre qui doit être contrôlé lors de l'élaboration d'un produit ou de son transfert (distance,
masse, temps…).

La mesure (x) :

C'est l'évaluation d'une grandeur par comparaison avec une autre grandeur de même nature
prise pour unité.

Exemple : 2 mètres, 400 grammes, 6 secondes.

Le mesurage :

L'ensemble des opérations qui permettent de déterminer la valeur d'une grandeur.

La mesurande :

La grandeur physique soumise à mesurage.

2.2. Rappel de règles du dessin industriel

La cotation des dessins techniques s’applique à des dimensions qui s’expriment à la température
ambiante de 20°C et un taux d’humidité de 50-60%.

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 Indications fournies par le dessin :

- les dimensions : longueur, largeur, diamètre … ;


- les dimensions de position par rapport aux autres surfaces de la pièce ;
- l’état superficiel des cotés de la pièce.

 Cotation

Dimensions et tolérances

la cote 50 mm avec tolérance 30µ donne :

50 mm + 15µ (dimension maxi)


5000,,015
015
et ce qui s’écrit :
50 mm – 15 µ (dimension mini)

Dans un autre cas on pourrait avoir : 5000,030

2.3. Mesure directe

Une mesure directe est un relevé d’une dimension à partir d’une référence. Elle peut s’effectuer
de manière mécanique, mais aussi électrique (tension, intensité...) ou de nature logique ou
analogique.

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X  X R R F Q
X
R Rondelles
Jauge métallique piézo-électriques
collée
 P F Q
R

X
X
Q
X
X
Variation
Amplification Variation
de charge
mécanique Variation relative
électrique
d'un déplacement de résistance de résistance

La résolution et la grandeur de la dimension influent sur le choix de l’instrument de mesure.

2.3.1. Le réglet

 C’est un ruban d’acier dont l’origine de la graduation en millimètres se confond avec


l’extrémité gauche.
 La graduation du réglet est de 0,5 mm

0
.

2.3.2. Le pied à coulisse

 C’est une règle rigide graduée en millimètres de longueur de 200 mm à 1 m constituée


de :

- un bec fixe
- un bec mobile
- un vernier

Principe et lecture directe du vernier linéaire.

Vernier au dixième 10 graduations du Une graduation du


Résolution = 0,1 mm
(1/10e) vernier sur 9 mm vernier = 0,9 mm
Vernier au vingtième 20 graduations du Une graduation du
Résolution = 0,05 mm
(1/20e) vernier sur 19 mm vernier = 0,95 mm
Vernier au 50 graduations du Une graduation du
Résolution = 0,02 mm
cinquantième (1/50e) vernier sur 49 mm vernier = 0,98 mm

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Utilisation :

Le nombre entier de la mesure x = la graduation de la règle à gauche du zéro du vernier (ici 8


mm)

Le nombre décimal de la mesure x = la graduation du vernier qui coïncide avec la graduation


de la règle (astuce : la graduation du vernier se trouve entre deux graduations de la règle), ici 6
graduations du vernier x 0,1 mm = 0,6 mm)

La mesure x est alors = 8 mm + 0,6 mm = 8,6 mm

Variétés de pieds à coulisse :

Exercice

 Peut-on mesurer la côte 50+/- 0,15 à l'aide d'un pied à coulisse au 1/10ème, au 1/20ème, au
1/50ème. Même question pour la côte 50+/- 0,20

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2.3.3. Le micromètre (ou palmer)

Il est constitué d’un corps rigide et d’une touche mobile fixée sur un tambour suivant le principe
vis et écrou (vis au pas de 0,5 mm).

Résolution : 0,01 mm (un tour du


tambour de 50 graduations avance de
0,5 mm)

Course : 0 à 25 mm, 25 à 50 mm, 50


à 75 mm, 75 à 100 mm, etc.

Utilisation d’un micromètre de 0 à


25 mm

Faire la lecture de trois graduations sur


l’appareil :

1. les millimètres (graduation A)

2. le demi-millimètre (graduation B)

3. les centièmes de millimètres


(graduation C, nombre de graduations
du tambour x 0,01 mm)

mesure = 11 mm + 0,5 mm +0,17 mm

= 11,67 mm

Variétés de micromètres :

Micromètre d’intérieur / Micromètre de profondeur

Cours de Métrologie 12
Alésomètre (mesure de diamètre des alésages en trois points, résolution : 0,001 mm)

2.3.4. Mesure d’angle

- Vérificateurs à dimension angulaire fixe (calibres d’angle, équerre)


- Vérificateurs à dimension angulaire variable (rapporteur d’angle)

Equerre - Cylindre équerre Rapporteur d’angle

2.4. Contrôle et mesure indirecte

C’est une mesure par comparaison. Le relevé se fait à l’aide d’un capteur de l’écart entre une
pièce à mesurer et un étalon (pièce de référence).

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2.4.1. Le comparateur

Cadran gradué composé d’une aiguille entrainée en rotation par le déplacement d’un palpeur.

Un tour d’aiguille = déplacement de 1 mm du palpeur


Un tour d’aiguille = 100 graduations
Soit 1 graduation = 0,01 mm ou 10µ, c’est la résolution du comparateur.
Le déplacement total du palpeur = 10 mm.

2.4.2. Etalon

L’étalon est une mesure matérialisée destinés à définir, réaliser, conserver ou reproduire une
unité ou une ou plusieurs valeurs connues d’une grandeur pour les transmettre par comparaison
à d’autres instruments de mesure. Une cale étalon est un d’étalon pouvant servir de valeur
conventionnellement vraie (c-à-d proche de la valeur vraie).

Valeur indiquée sur une cale étalon

Les cales étalons se présentent sous forme d’une série de cales de différentes dimensions, toutes
certifiées, rassemblées dans une boîte.

Cours de Métrologie 14
 Un jeu de cales étalon peut être composé de la série suivante (en mm) :

1 - 1,005 - 1,01 à 1,09 – 1,1 à 1,9 - 2 à 9 - 10 à 60

Exercice :

Quelle combinaison doit-on effectuer pour obtenir une dimension 76,385 mm.

Cales étalon
L = 76,385

2.4.3. Mesure indirecte

Le Lp

Lp = Le + e

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avec Lp : Longueur de la pièce, Le : Longueur de l’étalon, e : écart mesuré

2.4.4. Contrôle dimensionnel

C’est l’ensemble des opérations permettant de déterminer si la valeur d’une grandeur se


trouve bien entre les limites de tolérance qui lui sont imposées. On distingue deux types de
contrôle :

- A l’aide d’un comparateur

Etalon Emax Etalon Emin


Pièce à contrôler

La pièce à contrôler a une épaisseur E comprise entre Emin et Emax. On règle le comparateur
entre ces deux valeurs à l’aide des indicateurs puis on vérifie que la dimension E de la pièce :

- si Emin < E < Emin, la pièce est bonne


- si E > Emax ou que E < Emin, la pièce est mauvaise

- A l’aide de vérificateur

On se limite à une simple vérification de conformité (réponse par oui ou non, pas de mesurage)

Applications : calibres fixes, montages de contrôle, …

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2.5. Erreurs de manipulation des appareils de mesure

 Erreurs de lecture

Ce sont celles que commet l’opérateur en lisant la dimension sur la graduation de l’appareil.
L’œil ne peut lire aisément les graduations à traits très rapprochés. Par ailleurs, la lecture est
faussée lorsque le regard de l’opérateur visant l’index indicateur n’est pas perpendiculaire à la
graduation.

 Erreurs dues à la charge d’emploi

La pièce à mesurer est généralement prise entre deux touches que la variation de poussée
exercée par l’opérateur resserre ou écarte plus ou moins. On évite incertitudes et erreurs en
stabilisant cette charge à une valeur constante (0,5 à 5 N suivant l’appareil : touche à friction).

 Erreurs dues à la vitesse de mesure

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Par suite d’une vitesse de mise en charge exagérée, le rapprochement des touches accuse des
effets d’inertie provoquant au moment du contact un écrasement de la matière (déformation
élastique par contrainte). Cela provoque des lectures par défaut sur les pièces mâles et par excès
sur les pièces femelles.

 Erreurs dues aux défauts de forme et de position

 Erreurs dues à la dilatation thermique

Les dilatations thermiques affectent gravement le fonctionnement des mécanismes ; elles


modifient les dimensions des pièces, leur jeu de fonctionnement et enfin provoquent des erreurs
de mesure.

On sait que la dilatation d’un solide, l’accroissement (), est proportionnel : à son coefficient
de dilatation thermique (), à son augmentation de température en degrés (), à sa longueur
initiale à 20°C de température (Lo) :

 = Lo

La température d’étalonnage et d’emploi des vérificateurs est 20°C. La cotation des dessins
techniques s’applique à des dimensions à réaliser à la température 20°C.

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2.5.1. Correction thermique des mesures

Remarquons tout d’abord qu’un appareil de mesure fournit une lecture par défaut lorsqu’il est
dilaté ( > 20°C) et une lecture par excès lorsqu’il est contracté ( < 20°C).

Pour une pièce (p) mesurée avec calibre (c) à température  on a :

L = L20 + p et Llue = L - c

ce qui permet d’écrire : L20 = Llue - p + c

Les divers types de problèmes relatifs aux erreurs thermiques de mesure consistent à rechercher
les valeurs L20, L ou Llue, l’une d’elles étant connue ainsi que p et c.

Cours de Métrologie 19
Problème :

On mesure une pièce en aluminium (température 40°C) avec un pied à coulisse en acier
(température 24°C). La longueur apparente de la pièce est alors de 525,4 mm. Quelle sera sa
longueur réelle à 20°C ?

On a L20 = longueur réelle, pièce à 20°C

L40 = longueur réelle, pièce à 40°C

Llue = longueur apparente lue.

Les coefficients de dilatation : p = 23 x 10-6 (aluminium)

c = 11,5 x 10-6 (acier)

La dilatation de l’appareil de mesure entre 20° et 24°C entraîne une erreur de lecture par
défaut : Llue = L40 - c

La dilatation de la pièce entre 20° et 40°C entraîne une erreur par excès : L40 = L20 + p

On a donc : Llue = L20 + p c et L20 = Llue + cp

Et en calculant tous les accroissements sur la valeur connue Llue :

L20 = 525,4 / [1 - 11,5. 10-6.(24 – 20) + 23.10-6.(40 – 20)] = 525,182 mm

Il est intéressant de comparer les valeurs des déformations d’origine thermique aux
déformations d’origine mécanique. A titre d’exemple, une cale étalon de section 9 x 35 mm
subit la même contraction de longueur quand on applique en bout une charge de 800 N ou qu’on
on la refroidit de 1°C seulement.

Equilibre thermique : Pour éviter les calculs de correction, on conseille de maintenir au


laboratoire la température à 20  1 °C.

Conclusion

Le choix de l’instrument de mesure adéquat pour une opération de mesurage s’effectue selon
des critères bien définis. Les paramètres de choix sont :

- les caractéristiques de l’instrument de mesure : Capacité, Classe de


précision, fidélité, justesse …

Cours de Métrologie 20
- Mode Opératoire

- Matériau de la pièce à mesurer (Acier, Plastique …)

Cours de Métrologie 21
3. Erreurs et Incertitudes de mesure

En cours de mesure, lorsque la pièce, l’appareil et l’opérateur sont déterminés et que l’on
renouvelle une opération, on constate de légères variations de lecture donnant lieu
simultanément à des erreurs variables et à une incertitude de valeur constante.

Renouvellement d’une opération variations de lecture erreurs variables

3.1. L’Erreur de mesure (e)

L’erreur de mesure est l'écart entre la valeur lue "x" et la dimension réelle "X" correspondante
(résultat du mesurage moins valeur du mesurande). Une erreur absolue s'exprime dans l'unité
de la mesure.
Valeur vraie
 e=|x-X| Erreur e de la grandeur X

Valeur lue x

3.2. L’Erreur relative (er)

L’erreur relative traduit la qualité d'une mesure. C'est le rapport de l'erreur de mesure à la valeur
vraie de mesurande X. Une erreur relative s'exprime en pourcentage de la grandeur mesurée.

 er = e/X
 er% = 100.er

3.3. L'incertitude de mesure (dx)

Le résultat de la mesure x de la grandeur X n'est pas complètement défini par un seul nombre.
Il faut au moins la caractériser par un couple (x, dx) et une unité de mesure. dx est l'incertitude
sur x. L'incertitude provient des différentes erreurs liées à la mesure. Elle représente l’intervalle
entre les valeurs maxi et les valeurs mini susceptibles d’être lues sur l’appareil mesurant une
grandeur réelle constante.

Valeur vraie
de la grandeur X

dx dx Incertitude
de mesurage
Valeur lue x

Ainsi, on a : x-dx < X < x+dx

La limite supérieure de l’erreur absolue e est égale à l’incertitude de mesure dx.

Cours de Métrologie 22
Finalement, on présente le résultat d’une mesure sous la forme :

x ± dx unité ou bien x ± er %

Exemple : Soit une pièce cylindrique dont le diamètre réel 40 mm est mesuré huit fois avec
les résultats de mesure suivants :

40,1 – 40,3 – 40,0 – 39,9 – 40,2 – 39,8 – 40,1 mm

la valeur lue maxi est 40,3 mm, la mini est 39,8 mm, d’où une incertitude de 0,5 mm.

L’erreur de mesure, par exemple pour la valeur lue de 40,2 mm, est de :

40,2 – 40 = 0,2 mm

Exercice : Compléter le tableau suivant :

Mesure Erreur relative (%) Erreur absolue (dans l'unité de la mesure)


10 m 1%
5 bar 0,1 bar
20 °C 0,02 °C
105 m3/h 0,5 %

3.4. Causes d’erreurs métrologiques

Les erreurs et incertitudes de mesure ont trois origines : l’appareil de mesure, l’opérateur et
l’ambiance.

Elles peuvent être soit :

- Systématiques : Ce sont des erreurs reproductibles reliées à leur cause par une loi
physique, donc susceptibles d'être éliminées par des corrections convenables.

Exemple : Qv  42 , 7 m 3 / h et Qa  40, 5 / 40, 9 / 40, 8 / 40, 4 m 3 / h

On a une erreur systématique d'environ 2 m3/h

- Aléatoires : Ce sont des erreurs, non reproductibles, qui obéissent à des lois statistiques.

Cours de Métrologie 23
- Accidentelles : Elles résultent d'une fausse manœuvre, d'un mauvais emploi ou de
dysfonctionnement de l'appareil. Elles ne sont généralement pas prises en compte dans
la détermination de la mesure.

Les types d'erreurs classiques sont :

- L'erreur de zéro (offset) : Décalage du zéro

Exemple : Balance qui n'est pas au niveau, galvanomètre dont l'aiguille n'indique pas le zéro...

- L'erreur d'échelle (gain)

C'est une erreur qui dépend de façon linéaire de la grandeur mesurée.

- L'erreur de linéarité

La caractéristique n'est pas une droite.

- L'erreur due au phénomène d'hystérésis

Cours de Métrologie 24
Il y a phénomène d'hystérésis lorsque le résultat de la mesure dépend de la mesure précédente,
l'affichage tarde à retourner à sa position initiale.

C'est un phénomène qui est constaté sur la majorité des appareils de mesure, et qui est
généralement plus influent sur les systèmes mécaniques en raison des frottements.

- L'erreur de mobilité

La caractéristique est en escalier, cette erreur est souvent due à une numérisation du signal.

3.5. Propagation des erreurs

3.5.1. Les produits

La grandeur X s'obtient par la mesure de Y et Z. On a X = YZ. Y et Z sont des nombres positifs.


On cherche la mesure X = x ± dx.

La mesure de Y donne y ± dy, la mesure de Z donne z ± dz. Ainsi :

(y - dy).(z - dz) < X < (y + dy).(z + dz)

(y - dy).(z - dz) = y.z - y.dz - z.dy + dz.dy = y.z.( 1 - (dz/z + dy/y - dzdy/yz))

(y + dy).(z + dz) = y.z + y.dz + z.dy + dz.dy = y.z.( 1 + (dz/z + dy/y + dzdy/yz))

Si l'on néglige les erreurs d'ordre 2 on a : X = yz ± yz (dz/z + dy/y) = x ± dx, et donc :

dx/x = dz/z + dy/y

Cours de Métrologie 25
Dans le cas d'un produit, les erreurs relatives s'ajoutent.

3.5.2. Les quotients

De la même manière, on démontre que : dans le cas d'un quotient X = Y/Z, les erreurs relatives
s'ajoutent : dx/x = dz/z + dy/y

3.5.3. Les sommes

La grandeur X s'obtient par la mesure de Y et Z. On a X = Y + Z. X et Y sont des nombres


positifs.

La mesure de Y donne y ± dy, la mesure de Z donne z ± dz. Ainsi :

(y – dy) + (z – dz) < X < (y + dy) + (z + dz)

On a X = (y + z) ± (dy+dz) => dx = dy + dz

Dans le cas d'une somme, les erreurs absolues s'ajoutent.

3.5.4. Les soustractions

De la même manière, on démontre que : dans le cas d'une soustraction X = Y - Z, les erreurs
absolues s'ajoutent : dx = dy + dz

Remarque : Si f(X, Y, Z,…) = Xn.Ym.Zp est un produit ou une fraction, l’erreur sur f est :

df dx dy dz
 n.  m.  p.
f x y z

Exercice 3 :

Une résistance R = 5.1  est traversée pendant 60.0 s par un courant continu d’intensité 2.2 A.

Calculer l’énergie thermique W dépensée dans cette résistance ?

Expression de W Valeur de W

Cours de Métrologie 26
Eléments de réponse :
W = P.t = R.I2.t : produit de trois grandeurs, les erreurs relatives s’ajoutent, appliquer la
relation généralisée précédente (df/f)

Donner l’expression et la valeur de son incertitude absolue.

Expression de W Valeur de W

Exercice 4 :

L’accélération g de la pesanteur mesurée avec un pendule est donnée par la relation suivante :

4. 𝜋 . 𝐿
𝑔=
𝑇

Avec L = 10,4 cm la longueur du pendule et L = 0.1 cm.


T : est la période des oscillations

1. On veut mesurer la période T avec un chronomètre, pour cela on compte N périodes


pendant un temps t. Calculer t sachant que l’incertitude relative sur T est égale à 1% et
que l’incertitude sur t est de 0.14 s.

t T t t Valeur de t =
0,14
= 14 s
Expression de t : T    t  T
N T t T 0,01

Eléments de réponse :
T = t/N : quotient de deux grandeurs, les erreurs relatives s’ajoutent. Mais N est constante,
donc N = 0, il reste T/T = t/t …

2. Sachant que le nombre d’oscillations est de 22 oscillations pendant le temps t, déduire


la période T.

t
T= = 0,64 s
N

3. Déterminer l’expression de l’incertitude relative sur g en fonction de L, T, L et T.

Cours de Métrologie 27
g L T
  2.
g L T

Eléments de réponse :
De même 4.2 est constant. Nous sommes en présence d’un quotient L/T2

4. Calculer g et son incertitude absolue g.

4. 2 .L L T
g= = 10,14 m.s-2 g = g .(  2. ) = 0 ,30 m.s-2
T2 L T

4. Traitement statistique des mesures

L’estimation de l’incertitude de mesure est plus ou moins complexe en fonction de la précision


désirée et du nombre et type de variables influençant la mesure.

Exemple :

On désire déterminer un débit à l'aide d'une mesure de pression P différentielle aux bornes
d'une vanne. On suppose les variations du débit aléatoires. Les résultats des mesures sont les
suivantes :

2,52 / 2,65 / 2,58 / 2,60 / 2,56 / 2,70 / 2,50 / 2,54 / 2,62 /2,58 / 2,58 / 2,54 / 2,60 / 2,66 / 2,58 /
2,54 / 2,64 / 2,56 / 2,56 / 2,62 / 2,52 / 2,54 / 2,60 / 2,62 / 2,56 / 2,58 / 2,68 / 2,64 / 2,60 / 2,56 /
2,58 / 2,66 / 2,58 / 2,62.

On désire calculer la quantité moyenne P et son incertitude de mesure.

Histogramme

Mesure P nb de fois
2,5 1
2,52 2
2,54 4
2,56 5
2,58 7
2,6 4
2,62 4
2,64 2
2,65 1
2,66 2
2,68 1
2,7 1

Cours de Métrologie 28
4.1. Valeur moyenne et écart-type

Les erreurs entraînent une dispersion des résultats lors de mesures répétées. Leur traitement
statistique permet :

 de connaître la valeur la plus probable de la grandeur mesurée,


 de fixer les limites de l'incertitude.

Lorsque la mesure d'une même grandeur X a été répétée n fois, donnant les résultats : x1, x2...
xn, la valeur moyenne est définie par :

1 n
x  . xi
n i 1

Une indication de la dispersion de ces résultats est donnée par l'écart-type :

(x i  x)2
 i 1

n 1

Lorsque les erreurs accidentelles affectant les différentes mesures sont indépendantes, la
probabilité d'apparition des différents résultats satisfait habituellement à la loi normale dite
encore loi de Gauss :
1 (x  x )2
p ( x)  . exp( )
 2 2. 2

* La valeur la plus probable est la valeur moyenne des mesures.

xx
Exercice 1 :

Une bille tombe sans vitesse initiale d’une hauteur de 1 m. On mesure la durée de la
chute de la bille à l’aide d’un chronomètre au centième près de seconde.

Cours de Métrologie 29
Au cours d’une série de 20 mesures, on a obtenu les résultats suivants :

Temps (s) 0.43 0.44 0.45 0.46 0.47


Nombre de mesure 1 4 10 4 1

Calculer la valeur moyenne du temps 𝑡̅ ainsi que l’écart-type .

Valeur moyenne du temps 𝑡̅ : Ecart-type  :

Quelle est la probabilité pour t = (𝑡̅ - k et t = (𝑡̅ + k pour k = 1 et k = 2 ?

Probabilité p(t) pour k = 1 : Probabilité p(t) pour k = 2 :

4.2. Estimation de l’incertitude de mesure

* En général on prend une incertitude dx égale à k fois l'écart-type.

dx  k .

la valeur de x est comprise dans un intervalle (2k) notée comme suit :

x  k   x  x  k 

où k est un facteur d’élargissement correspond à un niveau de confiance p(%) pour qu’une


mesure se trouve dans l’intervalle (2k) :

Facteur d’élargissement k 1 1,645 1,960 2 2,576 3


Niveau de confiance p(%) 68,27 90 95 95,45 99 99,73

En physique, on prend souvent k = 3, ce qui correspond à un intervalle de confiance de 99,73%


(c-à-d que 99,73 % des valeurs xi sont comprises entre ( x  3 ) et ( x  3 ) et 0,27% sont hors
de cet intervalle : sur 1 000 mesures, moins de trois seront en dehors de l'intervalle).

En métrologie industrielle, on prend k = 2, soit un niveau de confiance de 95 % (pour 1 000


mesures, 50 mesures seront hors intervalle).

Exemple :

Pour une pièce de longueur l avec une incertitude l donnée :

Cours de Métrologie 30
• Si l = 2·, alors pour un milliard de pièces produites, 45,5 millions iront au rebut.
• Si l = 3·, (grâce à une optimisation de l'outil de production, l'entreprise peut diviser la
dispersion  par un facteur 1,5), alors pour un milliard de pièces produites, 2,7 millions
seulement iront au rebut.

• Si l'entreprise réussit à diminuer  encore de moitié, on aura alors l = 6·, soit un taux
de rebut de 2·10-9 (0,0000002 %), deux pièces iront au rebut par milliard produit. Ce niveau
de confiance très exigeant a donné son nom à une méthode de gestion appelée Six Sigma.

Exercice 2 :

Exemple d’expérience où l’analyse peut s’effectuer soit par propagation des incertitudes
associées aux mesures initiales, soit par traitement statistique des différentes réponses.

Un étudiant voulant mesurer l’accélération de la pesanteur g, utilise un pendule simple. Sachant


que g  4. 2 .l / T 2 où l est la longueur du pendule et T sa période, il procède à cinq mesures :

Longueur l (cm) 57,3 61,1 73,1 83,7 95,0


Temps T (s) 1,521 1,567 1,718 1,835 1,952
g (ms-2)

a) Complétez le tableau par la ligne des valeurs de g (ms-2).


b) L’étudiant admet connaître l à 0,3 % près, et T à 0,2 % près. A l’aide de la propagation
des incertitudes, trouver celle sur g.
c) A l’aide des résultats des mesures, calculer l’écart-type de g. En le comparant à
l’incertitude de g obtenue en b), quel est le facteur d’élargissement ?

4.3. Condition de conformité d’un produit (ISO 14253-1)

La norme ISO 14253-1 préconise pour obtenir la zone de conformité d’une grandeur X, de
déduire de la zone de tolérance IT, l’incertitude de mesure U = dx.

Zone de
conformité

TInf TSup

Où : IT est l’Intervalle de Tolérance d’une grandeur X

Cours de Métrologie 31
TInf sa Tolérance Inférieur
TSup sa Tolérance Supérieure
U est l’incertitude de mesure

La règle suivante est employée, compte tenu de l’incertitude de mesure U :

- Si le résultat du mesurage est dans la zone 1 où (TInf+U < X < TSup-U), le produit est
déclaré conforme.

- Si le résultat du mesurage est dans la zone 2a où (X < TInf-U) ou dans la zone 2b où (x >
TSup+U), le produit est déclaré non-conforme.

- Si le résultat du mesurage est dans la zone 3 , le produit peut être déclaré conforme ou non
conforme avec risques selon l’accord client fournisseur. En l’absence d’accord, l’amélioration
de l’incertitude bénéficie à la partie qui fournit la preuve.

Conventionnellement, il a été créé un rapport admissible entre incertitude et tolérance dans le


but, entre autres, de simplifier le choix des moyens de mesure. Cette relation s'écrit :

U ≤ IT/8

4.4. Estimation de l’incertitude-type (Guide pour l’expression de l’incertitude


de mesure – GUM)

L’estimation de l’incertitude de mesure est plus ou moins complexe en fonction de la précision


désirée et du nombre et type de variables influençant la mesure.

On identifie d’abord les sources d’erreurs de mesure affectant le mesurage du mesurande


(méthode des 5M par exemple) :

Cours de Métrologie 32
On explicite successivement, la contribution des moyens, de la méthode de mesure, l’impact
du milieu environnant et de la main d’œuvre (l’expérimentateur) sans oublier l’objet mesuré
lui-même : le mesurande.

La méthode GUM (Guide to the Expression of Uncertainly in Measurement), qui est une norme
ISO, décrit des procédures générales pour le bilan et le calcul d’incertitude de mesure.

4.4.1. Modélisation du processus de mesure

Dans le cas général on considère la grandeur de sortie y (le mesurande) comme dépendant de
plusieurs grandeurs d’entrées xi, soit :

y = f (x1, x2, ... , xn)

où f exprime la loi physique liant la grandeur de sortie aux grandeurs d’entrées.

L’écart-type estimé associé à l’estimation de sortie ou au résultat de mesure y est appelé


incertitude-type composée noté uc(y). Il est déterminé à partir de l’écart-type estimé associé
à chaque estimation d’entrée xi appelé incertitude-type et notée u(xi).

Remarque : Si une des grandeurs xi du modèle est nulle, il ne faut pas l’éliminer car son
incertitude n'est pas forcément nulle.

4.4.2. Détermination de l’incertitude-type composée

a) Déterminer chaque quantité xi ainsi que l’incertitude-type u(xi) qui lui est associée.
b) La loi de propagation des incertitudes permet ensuite de calculer la variance composée
u²c(y) :

u c2 ( y)   u 2 ( xi ) = Somme des variances de chaque cause d’incertitude

c) De la relation ci-dessus découle l’écart-type composé uc(y) :

u c ( y )  u c2 ( y )

d) L’incertitude élargie U est obtenue en multipliant l’écart-type composé par le facteur


d’élargissement k :

U  k .u c ( y )

e) L’incertitude de mesure I est définie comme suit :

Cours de Métrologie 33
I  U   k .uc ( y )

4.5. Evaluation des composantes d’incertitude

Pour évaluer la valeur numérique des incertitudes associées à chacune des composantes de
l’incertitude, deux méthodes peuvent être employées :

4.5.1. Méthode de type A

Elle se fonde sur l’application de la statistique. Elle est principalement utilisée pour quantifier
les incertitudes de répétabilité de mesurage. Elle consiste à réaliser n mesurages xij de la
grandeur xi et à calculer un écart-type expérimental :

 (x
j 1
ij  xi ) 2
u( xi ) 
n 1

1 n
avec xi  . xij
n j 1

4.5.2. Méthode de type B

Pour les variables xi générant des erreurs de type B, les écart-types sont plus difficiles à
quantifier puisqu’elles sont intimement liées à la maîtrise du processus de mesure et à
l’expérience de l’opérateur. Ces incertitudes peuvent être déterminées à partir :

- des documentations constructeur,


- des résultats d’étalonnage,
- des facteurs d’influence (température, hygrométrie, pression, etc )
- de la quantification q des instruments utilisés (quantification = différence d’indication
qui correspond au changement d’une unité du chiffre le moins significatif de
l’instrument)

Pour un pied à coulisse au 1/50è de mm on a : q = 0,02 mm

D'une manière générale, si le constructeur fournit l'incertitude-type, on l'utilise directement. Si


on a très peu d'information sur la grandeur d'entrée xi, l’incertitude type u(xi) sera estimée à
partir :

• de l’identification de la loi de probabilité associée à xi,


• des valeurs extrêmes [-U ; +U] que peut prendre physiquement xi.

Cours de Métrologie 34
Pour arriver à exprimer l'incertitude de type B sous forme d'un écart-type, il faut donc recourir
à des lois de probabilité dont les plus employées sont rassemblées dans le tableau suivant :

4.5.3. Exemples d’incertitude de type B

• Résolution d'un appareil de mesure

La graduation d'un instrument de mesure analogique ou l'afficheur d'un appareil numérique sont
des sources d'incertitude. Si la résolution du dispositif de lecture est q, la valeur du signal
d'entrée qui produit une indication donnée X peut se situer avec une égale probabilité à n'importe
quel endroit de l'intervalle
 q q
X  2 ; X  2
 

le signal d'entrée est alors décrit par une loi de probabilité rectangulaire de largeur q et d'écart-
type

Cours de Métrologie 35
q
ures ( x) 
2 3
appelée incertitude de résolution.

• Classe d'un instrument

L'Erreur Maximale Tolérée (EMT) donne les limites extrêmes de variation de l'indication
obtenue d'un instrument de mesure de classe définie par l'intervalle

 U ;U 
L'incertitude-type associée est alors :
U
u classe ( x) 
3
• Hystérésis

L'indication d'un instrument peut différer d'une quantité fixe selon que les lectures successives
se font par valeurs croissantes ou décroissantes. La plupart du temps le sens de l'hystérésis n'est
pas observable.

Si la largeur de l'étendue des lectures possibles dues à cette cause est x, l'incertitude-type due
à l'hystérésis est :
x
u hyst ( x) 
2 3
• Variations de température

Une des principales grandeurs d'influence d'un système de mesure est la température
d'environnement du moyen de mesure (local, enceinte climatisée, boîtier, ...). Dans la mesure
où la température varierait entre 2 extrema de façon quasi sinusoïdale, la loi de probabilité
associée à cette grandeur d'influence est la fonction dérivée d'arc sinus.

Si les variations de la température sont telles que T = ± b, alors l'incertitude-type due aux
variations de température est :
b
u temp (T ) 
2

4.6. Applications : Détermination de l’incertitude d’étalonnage d’un pied à


coulisse

L’étalonnage d’un pied à coulisse au 1/50è mm est réalisé suivant NF E 11-091, à l’aide de cales
étalon raccordées.

Méthode de type A

Cours de Métrologie 36
Pour estimer la répétabilité, on effectue une série de mesurages sur une cale étalon dans les
mêmes conditions.

N 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
xi
201,98 202,00 201,98 202,00 202,00 201,98 201,98 202,00 201,98 202,00
(mm)

On détermine l’écart-type de cette série :

 (x i  x) 2
u1  i 1
 10,5m
n 1

Méthode de type B

Justesse (B1)

L’étalonnage se fait sur des cales, donc seule la référence intervient.

Résolution (B2)

La résolution de l’instrument vaut q = 20 m ; par conséquent l’écart-type vaut :

q
u2   5,77 m
2 3
Référence (B3)

Ce paramètre est donné par le certificat d’étalonnage de la cale, avec k = 2

IRéf = ± ( 0,5 μm + 2.10-6. L ) = ± k . u3

d’où u3 = 0,25 μm + 10-6.L


Ecart de Température (B4)

On estime une variation de 0,2°C entre la cale et le pied à coulisse avec un coefficient de
dilatation = 11,5.10-6 /°C.

Ceci donne une variation de longueur : L = t.L = 11,5 10-6.0,2.L = 2,3.10-6.L

Pour connaître u4 on divise la variation de longueur par 3 car on applique la loi normale

L
d’où : u4   0,77.10 6.L
3
Méconnaissance des coefficients de dilatation 

Cours de Métrologie 37
On suppose une incertitude sur de 1.10-6 /°C et une variation de température dans le local de
1°C , d’où une variation de longueur L = t.L = 1.10- 6.L

Ceci intervient deux fois (la variance doit alors être multipliée par 2) ; une fois sur la cale et
une fois sur le pied à coulisse.

On est donc obligé de multiplier par 2 l’écart-type. Pour connaître u5 on divise la variation de
longueur par 3 car on applique la loi normale, d’où :

L. 2
u5   0,47.10 6.L
3
Résultat final

FICHE DE DETERMINATION D'INCERTITUDE


Etalonnage Pied à Coulisse Date :
Référentiel : NF E 11-091
Domaine, unités : De 0 à 600mm – Unités du tableau : le μm – Etalonnage à L=200 mm
Détermination des incertitudes :
Méthode de Type A : Répétabilité de la mesure sur un étalon u1= 10,5 μm
Méthode de Type B :
B1 : Justesse : à négliger. Déjà comprise dans A
B2 : Résolution : Due à la graduation
B3 : Référence : Incertitude sur la cale étalon; connue par son certificat
B4 : Ecart T°: Incertitude due à l'écart de T° entre cale et PAC
B5 : Méconnaissance de : Incertitude due à la méconnaissance des coéf. de dilatation
TABLEAU RECAPITULATIF
Incertitudes I=±U ui ui2
Type A 10,5 110,25
Type B
B1 : Justesse - - -
B2 : Résolution 20 5,77 33,64
B3 : Référence ± (0,5μm+2.10-6.L) 0,45 0,203
B4 : Ecart T° ± (2,3.10-6.L) 0,154 0,024
B5 : Méconnaissance  ± (1,4.10-6.L) 0.47.10-6.L 0,01

Total des variances =  ui2 = 144,12

Cours de Métrologie 38
Résultat : Ecart-type composé u c  u 2
i  12
Incertitude I= ± k . uc avec k=2
I = ± 24 μm

On trouve ainsi l’incertitude d’étalonnage du pied à coulisse au 1/50è de mm à L = 200 mm

I = 24μm

Exercice 3 :

On cherche à déterminer l’incertitude d’étalonnage d’une balance. On effectue dans les mêmes
conditions une série de 10 mesurages sur une masse étalon de 10 kg et on note les écarts de
mesure indiqués par la balance.

N 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Ecart en g 0,0 -0,1 0,0 0,0 0,0 -0,1 0,0 0,0 0,0 -0,1

Méthode de type A

Déterminer l’écart moyen et l’incertitude-type uA de cette série.

Méthode de type B

1. L’erreur maximale sur la masse de 10 kg est de ± 150 mg.


2. La résolution de la balance est q = 0,1 g

Compléter le tableau suivant pour déterminer l’incertitude de l’écart de mesure de la balance.

Incertitudes Loi de répartition Expression de ui Valeur de ui


n 48,3 mg = 0,048 g
Type A - (x i  x)2
u1  i 1

n 1
Type B
a 150 86,6 mg = 0,086 g
1. Masse Loi rectangulaire u2  
3 3
q 100
2. Résolution Loi rectangulaire u3   28,87 mg = 0,028 g
2 3 2 3
3
Ecart-type composé uc = u
i 1
i
2
= 103,3 mg = 0,103 g

Incertitude I= ± U au niveau de confiance 99% :

Cours de Métrologie 39
I = ± 0,265 g pour M = 10 kg

Exercice 4 :

On cherche à déterminer l’incertitude d’étalonnage d’un thermomètre à affichage numérique


composé d’un capteur et d’un indicateur de mesure. On met le capteur en place dans un four à
100° et on effectue dans les mêmes conditions une série de 10 mesurages. On relève la
température du four et la température du capteur.

Calculer les écarts de mesure indiqués par les deux relevés.

N 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
T du four en
100 100,1 100,1 100 100,1 100,1 100,1 99,9 100 100,1
°C
T du capteur
100,1 100,1 100 100 100 100,1 100,1 100 100 100
en °C
Ecart absolu
en °C

Méthode de type A

Déterminer l’écart moyen et l’incertitude-type uA de cette série.

Méthode de type B

3. La résolution du thermomètre à affichage numérique est q = 0,1 °C


4. Le certificat d’étalonnage du four donne I = ± 0,07 °C avec k = 2
5. La température dans le four n’est pas homogène, on a un écart maximal de ± 0,05 °C

Compléter le tableau suivant pour déterminer l’incertitude de l’écart de mesure de la température.

Incertitudes Loi de répartition Expression de ui Valeur de ui

Type A

Type B

3. Résolution

4. Etalonnage

5. Ecart dans le four

Ecart-type composé uc = = °C

Cours de Métrologie 40
Incertitude I= ± U au niveau de confiance 95% : k=

I= °C pour T = 100 °C

Cours de Métrologie 41
5. Chaîne de mesure : ses caractéristiques

5.1. Principe d'une chaîne de mesure

Grandeur Conditionneur Unité de visualisation


Capteur
de signaux et/ou d’utilisation
à mesurer

La structure de base d'une chaîne de mesure comprend au minimum trois éléments :

* Un capteur sensible aux variations d'une grandeur physique et qui, à partir de ces
variations, délivre un signal. Il peut être mécanique, électrique (tension, intensité,…) et
de nature logique ou analogique.
* Un conditionneur de signaux : amplification du signal délivré par le capteur pour lui
donner un niveau compatible avec l'unité de visualisation ou d'utilisation ; il peut
parfois intégrer un filtre qui réduit les perturbations présentes sur le signal.
* Une unité de visualisation et/ou d'utilisation (afficheur) qui permet de lire la valeur de la
grandeur et/ou de l'exploiter dans le cas d'un asservissement, par exemple. La lecture
peut se faire sur une échelle graduée (manomètre, galvanomètre…) ou un enregistreur
papier.

Cette structure de base se rencontre dans toutes les chaînes de mesure et ce, quelle que soit
leur complexité et leur nature.
De nos jours, compte tenu des possibilités offertes par l'électronique et l'informatique, les
capteurs délivrent un signal électrique et la quasi-totalité des chaînes de mesure sont des
chaînes électroniques.

Remarque : la qualité d'une chaîne de mesure ne pourra jamais être supérieure à celle de
l'élément le plus faible.

5.2. Étendue de mesure

Ensemble des valeurs du mesurande pour lesquelles l'erreur d'un instrument de mesure est
supposée comprise entre des limites spécifiques. La valeur maximale de l'étendue de mesure
est appelée pleine échelle.

Remarque : lorsqu'un appareil indicateur possède un cadran gradué en unités de la grandeur à


mesurer, son étendue de mesure n'est pas toujours confondue avec l'étendue de graduation.

Cours de Métrologie 42
Exemple : Appareil de pesage, étendu de la graduation (0, 2 kg), étendu de la mesure (150 g,
2000 g).

5.3. Rangeabilité

On définit la rangeabilité par le rapport minimum entre l'étendue de mesure et la pleine


échelle.
Etendue de mesure
Rangeabili té 
Pleine échelle

5.4. Sensibilité

 Rapport des déplacements sur la graduation de l’appareil amplificateur aux écarts


correspondants réels des pièces mesurées

Soit X la grandeur à mesurer, x l'indication ou le signal fourni par l'appareil. À toutes valeurs
de X, appartenant à l'étendue de mesure, correspond une valeur de x.

x  f (X )

La sensibilité autour d'une valeur de X est le quotient m :

dx
m
dX

Si la fonction est linéaire, la sensibilité de l'appareil est constante.

x
m
X

rapport des déplacements constatés sur la graduation de l'appareil amplificateur aux écarts
correspondants réels des pièces mesurées.

Exemple : Les graduations d’un comparateur amplificateur à cadran sont espacées de 2 mm ;


or, chacune d’elles correspond à un accroissement de 0,01 mm sur pièce mesurée. On a une
sensibilité égale à 2/0,01, soit une amplification de 200.

La sensibilité est exprimée par son coefficient d’amplification : 10, 100, 1000, etc.

Cours de Métrologie 43
5.5. Classe de précision

La classe d'un appareil de mesure correspond à la valeur en % du rapport entre la plus grande
erreur possible sur l'étendue de mesure.

E
C  100.
M
avec :

E = plus grande erreur possible en pourcentage

M = étendue de mesure (le plus grand nombre de la graduation)

Exemple :

Calcul de l’erreur maximale E dans les cas d’un Manomètre de classe C = 1

M 0,5
M = 0,5 bar E   1  0,05 bar
100 100

Pour les graduations commençant par un nombre m négatif, on écrit

Mm
E C
100

Pour un Thermomètre de classe C = 1,5

150
M = 100 °C m = - 50 °C M-m = 150 E  1,5  2,25 C
100

 On doit toujours choisir un instrument dont la valeur maximale de mesure possible se


rapproche de la valeur du mesurande. En revanche, pour l'opération de mesurage on devra
commencer en utilisant le calibre le plus élevé de l'instrument de mesure pour se placer en
sécurité par rapport à une surcharge de l'appareil qui pourrait être endommagé.

5.6. Résolution

Lorsque l'appareil de mesure est un appareil numérique, on définit la résolution par la formule
suivante :

Etendue de la mesure
Résolution 
Nombre de pts de mesure

Cours de Métrologie 44
5.7. Finesse

Elle qualifie l'incidence de l'instrument de mesure sur le phénomène mesuré. Elle est grande
lorsque l'appareil perturbe très peu la grandeur à mesurer.

5.8. Qualités d’un appareil de mesure

5.8.1. Courbe d'étalonnage

Elle est propre à chaque appareil. Elle permet de transformer la mesure brute en mesure
corrigée. Elle est obtenue en soumettant l'instrument à une valeur vraie de la grandeur à
mesurer, fournie par un appareil étalon, et en lisant avec précision la mesure brute qu'il donne.

Exemple : Lors de l'essai d'un manomètre à tube de Bourdon, nous avons relevé le tableau de
mesure suivant :

G étalon 0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
G mesuré 0 100 220 320 410 490 580 670 780 900 1000

Les mesures sont données en mbar.

1000

800

600
G mesuré
400

200

0
0 500 1000

Courbe d’étalonnage

Cours de Métrologie 45
5.8.2. La justesse

Un instrument est d'autant plus juste que la valeur moyenne est proche de la valeur vraie.

C’est la caractéristique d’exactitude de sa graduation et de la valeur indiquée. Elle dépend


toujours des soins apportés à la fabrication des appareils et, éventuellement, de leur étalonnage,
lorsqu’il s’agit d’un appareil de mesure par comparaison.

L’opération d’étalonnage permet aussi de déduire la justesse de l’instrument. En entrant une


valeur connue, on peut mesurer l’erreur due à l’instrument et définir la justesse par :

valeur vraie  valeur mesurée


e 1 .100
valeur vraie

On sait que l’étalonnage des comparateurs s’effectue par mise à zéro sur un étalon dont la
grandeur connue est égale ou très voisine de celle des pièces à mesurer.

5.8.3. La fidélité

La fidélité est l'aptitude d’un appareil de mesure à indiquer toujours la même dimension quand
on répète la mesure sur la même pièce. Les erreurs de mesure sont faibles. L'écart-type est
souvent considéré comme l'erreur de fidélité.

Cours de Métrologie 46
Les défauts de fidélité ont des causes diverses :

- Erreurs d’opérateur en lecture ou manipulation ;


- Déformations permanentes de l’appareil par usure ou vieillissement du métal ;
- Déformations élastiques temporaires de l’appareil par contraintes physiques (dilatations
thermiques) ou par contraintes mécaniques (compression, flexion, torsion) ;
- Vibrations de l’appareil résultant d’une conception imparfaite ou d’un mauvais montage.

5.8.4. La précision

Un appareil précis est à la fois fidèle et juste.

Cours de Métrologie 47
En pratique, la précision est une donnée qui fixe globalement l'erreur maximum (en + ou en -)
pouvant être commise lors d'une mesure. Elle est généralement exprimée en % de l'étendue de
mesure.

Remarque : C'est aux valeurs maximales de l'échelle que l'appareil est le plus précis en valeur
relative.

Exemple : Usage d’un indicateur au micron : on veut mesurer des pièces de cote nominale 28
mm ; sur étalon de 28 le zéro de l’appareil indique + 2 et sur la pièce, il indique + 6. La
cote réelle est : 28,006 – 0,002 = 28,004 mm.

5.9. Grandeur d'influence et compensation

On appelle grandeur d'influence, toutes les grandeurs physiques autres que la grandeur à
mesurer, susceptibles de perturber la mesure. Généralement les capteurs industriels sont
compensés, un dispositif interne au capteur limite l'influence des grandeurs perturbatrices.

La température est la grandeur d'influence qui est le plus souvent rencontrée.

6. Les problèmes de certification qualité, dans le domaine de la métrologie

L'un des points délicats de l'assurance de la qualité en métrologie est le choix de la traçabilité
de la chaîne d'étalonnage, autrement dit, du raccordement du moyen de mesure à la chaîne
d'étalonnage nationale).

Le système national d'étalonnage mis en place pour assurer le raccordement des références et
des instruments de mesure aux étalons nationaux est fondé sur des laboratoires officiellement
accrédités par le COFRAC-Section Étalonnage.

Notes :

* La notion de raccordement recouvre l'étalonnage ou la vérification ; bien souvent il y a


confusion entre les deux mots. Or, ils ne couvrent pas la même notion et en pratique il
est, le plus souvent, effectué une vérification.
* En pratique, le choix des modalités de raccordement est toujours délicat car la gamme
des coûts induits est très étendue.

L'organisation d'une chaîne d'étalonnage


Conservation et amélioration des étalons
BUREAU NATIONAL DE MÉTROLOGIE (BNM).
Laboratoire * conservation et améliorations des étalons
Étalon
Nationale de nationaux.
national
Métrologie * étalonnage des références des centres
d'étalonnage agréés.

Cours de Métrologie 48
* tutelle technique de la chaîne d'étalonnage.
Étalon de
transfert
Diffusion de la métrologie
Laboratoire ou organisme public délivrant des
certificats officiels d'étalonnage :
Étalon de Centre d’étalonnage
* raccordement des références des utilisateurs
référence agréé (CETA)
aux étalons nationaux,
* conseil, formation et assistance technique.
Étalon de
transfert
Laboratoire d'une société ou d'un organisme dont le
potentiel technique est reconnu officiellement par le
Services de
Étalon de COFRAC Section Étalonnage :
Métrologie Habilités
référence * étalonnage des étalons de référence et des
(SMH)
instruments de mesure,
* conseil, formation et assistance technique.
Étalon de
transfert
Chaîne d'étalonnage dans l'entreprise ou le service (si
Étalon de
Entreprise ou service l'entreprise est elle même SMH, la chaîne est
référence
simplifiée).
Étalon
de
travail

6.1. Types d'étalons

6.1.1. Étalon primaire

Étalon qui est désigné ou largement reconnu comme présentant les plus hautes qualités
métrologiques et dont la valeur est établie sans se référer à d'autres étalons de la même
grandeur.

6.1.2. Étalon de référence

Étalon, en général de la plus haute qualité métrologique disponible en un lieu donné ou dans
une organisation donnée, dont dérivent les mesurages qui y sont faits.

6.1.3. Étalon de transfert

Étalon utilisé comme intermédiaire pour comparer entre eux des étalons.

Cours de Métrologie 49
Note : Le terme dispositif de transfert doit être utilisé lorsque l'intermédiaire n'est pas un
étalon.

6.1.4. Étalon de travail

Étalon qui est utilisé couramment pour étalonner ou contrôler des mesures matérialisées, des
appareils de mesure ou des matériaux de référence.

Notes :

* Un étalon de travail est habituellement étalonné par rapport à un étalon de référence.


* Un étalon de travail utilisé couramment pour s'assurer que les mesures sont effectuées
correctement est appelé étalon de contrôle.

7. Conclusion

Pour garantir les mesures, il faut :

- un appareil de sensibilité et fidélité convenables ;


- étalonner à la cote exacte (ou la plus proche) et si possible avec une pièce type ;
- assurer une charge de contact constante ;
- assurer l’équilibre de température entre pièce et appareil, proche de 20°C ;
- assurer l’alignement entre pièce et appareil ;
- éviter les déformations parasites des pièces ;
- prendre la moyenne de plusieurs mesures successifs ;
- renouveler l’étalonnage après mesure.

Cours de Métrologie 50
Annexe : Exercices supplémentaires

On mesure 10 fois consécutivement la longueur d'une pièce mécanique à l'aide d'un mètre pliant
dont les graduations sont espacées de 1 mm. On obtient les résultats suivants :

Li = 499,5 – 500 – 501 – 502 – 501 – 499,5 – 501,5 – 500 – 501,5 et 501 mm

Cours de Métrologie 51
Déterminer l'incertitude de la mesure de la longueur de l'objet avec le mètre pliant au niveau de
confiance 95%.

On souhaite déterminer la meilleure méthode pour une mesure précise de la période propre T
d’un pendule simple. Deux groupes d’élèves effectuent une série de neuf mesures de la durée
t de dix oscillations du pendule. Le premier groupe déclenche le chronomètre à l’instant où le
pendule passe par une des positions extrêmes (1), le second groupe à l’instant où le pendule
passe par sa position d’équilibre (2). Les groupes obtiennent les mesures suivantes :

pendule

(1) (2)

Pour chaque série de mesures :


a. Préciser quelle est la valeur moyenne de la période T
b. Calculer l’écart type  sur la mesure
c. En déduire l’incertitude T pour un niveau de confiance 95%
d. Calculer la précision de mesure T/T
En déduire les meilleures conditions pour effectuer une mesure précise de la période propre.

Propagation des erreurs

L’impédance d’une portion de circuit est 𝑍 = √𝑅 + 𝐿 . 𝑤 . Chaque grandeur étant entachée d’incertitude,
donner l’expression théorique de l’incertitude absolue sur Z.

La règle sinus ci-dessous est constituée d'une réglette d'appui posée sur deux cales verticales
par l'intermédiaire de deux cylindres de haute précision. Les axes des cylindres sont à une
distance a. Les deux cales verticales ont une longueur de b respectivement c.

Cours de Métrologie 52
Dimension nominale a = 100 mm b = 50 mm c = 20 mm
Incertitude Δa = ±2.0 μm Δb= ±0.8 μm Δc= ±0.6 μm

Déterminer l’incertitude sur l'angle  au niveau de confiance 99%

Cours de Métrologie 53
Méthode type B

Lors d’un dosage, l’expérimentateur verse 15,6 mL d’une solution. La détermination du volume
s’effectue à la goutte près (± 0,04 mL) et la burette utilisée est de classe A (± 0,02 mL).
Evaluer l’incertitude-type sur la goutte puis sur la burette et calculer l’incertitude-type composée sur le
volume lors du dosage. Déterminer l’incertitude élargie pour un niveau de confiance de 99%.

Un voltmètre numérique possède une gamme de mesure de 300 mV à1000V et un affichage


avec un pas de 0.01 V. Le fabricant de l'instrument donne pour cet instrument une incertitude
de 0.05%. Dans cette incertitude sont comprises les influences suivantes : chutes de tension des
résistances internes de l'instrument, erreurs de linéarité et d'offset (mise à zéro), chutes de
tension dans les pinces et les câbles de mesure fournis par le constructeur.

A l'aide de ce voltmètre, on mesure la tension d'alimentation d'un moteur


électrique une dizaine de fois et l'on note :

U = 380,11 - 379,99 - 379,81 - 380,00 - 380,19 - 380,06 - 379,99 - 379,96 -


380,02 - 380,10 V

a) Déterminer l'incertitude de mesure de la tension d'alimentation du moteur à


l'aide de ce multimètre au niveau de confiance 95%.

b) Déterminer l’incertitude totale du type B de mesure de la tension

Cours de Métrologie 54
Cours de Métrologie 55

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