Vous êtes sur la page 1sur 11

SYNTHÈSE MÉTHODOLOGIQUE

Mémoire 4A
École Camondo, 4e année. 2023-2024
26/02 ; 04/03 ; 11/03 ; 18/03 ; 25/03 ; 08/04 (avec Stéphane Bureaux) ; 22/04

Julien Verhaeghe

1. « Qu’est-ce qu’une recherche ? »


1/ Une recherche renvoie à un travail d’élaboration intellectuelle qui s’exprime au
moins de deux façons : l’écriture (la publication) et la communication (écrite ou orale). Il
recouvre donc plusieurs formats : article, mémoire, texte, conférence…Dans le cadre
présent, la recherche se concrétise par la rédaction d’un mémoire de 30000 signes.

2/ Plus spécifiquement, dans le cadre d’une recherche de longue haleine (mémoire,


thèse), trois étapes sont mises en avant :

- [Avant la rédaction] : La recherche « pure », celle où le projet se dessine, au niveau


des idées, du sujet, de la problématique ; celle où les références s’agglomèrent. À ce
stade, les choses sont encore spéculatives.

- [La rédaction] : La construction « matérielle » du projet, à travers l’écriture. Étape


qui suppose aussi un plan qui se reconstruit constamment, de nombreuses relectures
et corrections.

- [Après la rédaction] : La restitution du projet, par sa communication ou son


évaluation.

3/ Une recherche s’adresse toujours à une communauté de chercheurs. Elle n’est pas
un texte que l’on écrit uniquement pour soi et son bon plaisir. Cela signifie la nécessité de
guider son lecteur, d’adresser des problèmes ou des problématiques qui alimentent une
communauté intellectuelle, mais aussi la possibilité (la nécessité) de confronter ses idées à
d’autres.
4/ Une recherche suppose un apport, une plus-value, une avancée intellectuelle.

5/ Une recherche s’appuie sur des antécédents, sur des problèmes comparables, sur
un contexte préalable, sur une somme de connaissances, sur un état des lieux.

6/ Une recherche peut être plus ou moins ample ; en se révélant ambitieuse ou


audacieuse (par la considération de grands questionnements) ou plus anecdotique (par la
considération d’objets locaux). Il peut éventuellement être préconisé de tendre vers une
recherche ambitieuse au niveau du sujet et de sa problématique (ce qui ne signifie pas une
recherche inachevable ou impossible à contenir).

7/ Une recherche suppose une attitude vis-à-vis de l’honnêteté et de la vérité. Pas de


plagiat ou de récupération. Il faut dans le même temps être soigneux dans l’exactitude, la
précision ; les objets doivent être vérifiables et vérifiés. Exactitude et précision qui
s’appliquent également dans les notions et les concepts développés. Il faut parler de ce que
l’on sait, et ne pas faire croire que l’on sait. Si l’on ne sait pas, cela fait partie du processus de
la recherche : il faut questionner, soumettre, émettre des hypothèses, puis avancer dans la
réflexion. Tout ceci fait partie d’une attitude d’honnêteté intellectuelle.

8/ Nous pouvons rajouter qu’il faut aussi faire œuvre d’humilité, et ne pas prétendre
faire une démonstration, ou ne pas se remettre en cause, ne pas remettre en cause les idées
que l’on examine. Il faut constamment aller à l’encontre des préjugés, en doutant
constamment, peut-être même en commençant par douter de la validité des idées que l’on
avance soi-même. Chose très importante : il faut concevoir le mémoire non pas comme un
projet visant à expliquer les choses à d’autres, mais comme un projet qui permet de réfléchir
avec son lecteur. Cette attitude doit guider la rédaction : dans l’écriture, il ne s’agit donc pas
d’affirmer, d’asseoir une autorité intellectuelle, de croire que l’on sait tout et que l’on délivre
des vérités au lecteur que l’on présume ignorant, bien au contraire, il s’agit plutôt d’avancer
mutuellement dans la pensée. Il est par ailleurs toujours possible (et heureusement)
d’apprendre des commentaires de ses lecteurs et/ou auditeurs.

9/ En somme, outre pour les aspects de fond et de forme, la recherche correspond à


une attitude globale : il faut questionner et mettre en œuvre, rationnellement, tous les
éléments à la disposition de la recherche pour forger une argumentation solide, ceci en vue
de faire avancer le propos.

2. « Qu’est-ce qu’une problématique ? »


1/ Une problématique est toujours liée, de près ou de loin, à un questionnement. Il
est préférable de laisser apparaitre une ou plusieurs questions dans sa formulation. Des
questions commençant par « En quoi », « Dans quelles mesures », sont des solutions.
Attention : une problématique est rarement (ou difficilement) synthétisée par une question
unique : une « vraie » problématique est un développement. Exemple :
« En quoi le monde d’aujourd’hui redonne-t-il de l’importance aux couleurs dans la
création ? »

Il s’agit certainement d’une question intéressante, problématique, car elle suppose


une remise en cause, une constatation qui peut être discutée ; elle ouvre des perspectives.
Cependant, elle n’est qu’un abrégé de la « vraie » problématique : en développant cette
question, il faudrait préciser dans quelles conditions on la pose, en quoi elle est pertinente et
actuelle (ou non), il faudrait être clair sur les termes, etc. Ainsi :

« En quoi le monde d’aujourd’hui redonne-t-il de l’importance aux couleurs dans la


création ? En effet, l’impression globale qui semble caractériser la création actuelle
est celle d’un surcroît de couleurs, comme on le voit avec X, Y ou Z, alors que tout
porte à croire qu’il ne fut pas si longtemps, c’est-à-dire au tournant des années 80,
que le mot d’ordre, en matière de création artistique ou appliquée, était davantage
dévolu à la sobriété, à l’épure ou au minimalisme. C’est ce que l’on observe
notamment à travers A, B et C. Dans ce contexte, sans doute importe-il de
déterminer pour quelles raisons on assiste à un tel revirement vers la couleur.
Plusieurs hypothèses peuvent être émises. Premièrement : l’esthétique minimaliste
correspond à un âge d’or de la Modernité artistique ; le tournant des années 80,
quant à lui, se caractérise, justement, par une remise en cause des fondements de
cette Modernité. La couleur apparait alors, d’un point de vue stylistique, comme une
façon d’accorder de l’importance à la variété des représentations, de s’émanciper
vis-à-vis des codes visuels, du point de vue de l’histoire des styles, tels qu’ils sont
appelés à toujours se renouveler. Cette explication s’inscrit donc dans le contexte
d’une histoire des styles et des idées. Deuxièmement, la couleur réapparait en raison
de l’affirmation croissante des subjectivités, et des besoins d’affirmer les différences
plutôt que de tendre vers une sorte de conformisme. Il s’agirait de s’affranchir du
caractère uniforme des représentations sociales. Cette explication s’inscrit, quant à
elle, dans un cadre social et culturel. Une troisième et dernière hypothèse peut-être
proposée, elle consiste à percevoir à travers ce surcroît de couleurs une conséquence
des nécessités mercantiliste et marketing du monde d’aujourd’hui. Afin de séduire
toujours plus de consommateurs, les couleurs seraient volontairement vives et
saturées. [Blablabla]

Dans le cadre de notre recherche, nous verrons que ces trois hypothèses se
heurtent à une difficulté [… manque d’inspiration] ».

L’exemple n’est pas parfait (manque les X, Y, Z, les termes ne sont pas bien éclaircis, et il
faudrait agrémenter de davantage de questions), mais le principe est plutôt correct : une
problématique ne se contente pas d’une phrase seule, c’est trop réducteur, il faut montrer
les bases et les fondements de cette question centrale.

2/ Une problématique comporte toujours une idée d’ouverture. Il n’y a pas de


réponse définitive.

3/ Par conséquent, une problématique ne suppose pas une réponse par « oui » ou
par « non ». « Faut-il priver de viande les cantines scolaires ? » n’est pas une problématique,
on y répond par « oui » ou par « non ». Son développement, possiblement, peut l’être.
4/ Une problématique comporte parfois une forme de contradiction. Il s’agit par
exemple de s’opposer à une opinion trop communément admise. Elle comporte donc, dans
sa formulation, des adverbes qui permettent de coordonner deux propositions :
« cependant », « toutefois », « or », « néanmoins », etc. Cf. dans l’exemple ci-dessus : « alors
que tout porte à croire que ».

5/ Une problématique peut se comprendre comme une proposition que l’on


« déroule » : elle est une sorte de « dépliage », ce qui suppose, dans sa formulation, une
dimension temporelle, une élaboration, une maturation, voire une scénarisation, ce que l’on
perçoit dans l’exemple ci-dessus.

6/ Une problématique possède plusieurs angles, plusieurs approches, et présenter


une problématique pourrait consister à mettre en avant la diversité des angles d’approche.

7/ Une problématique est nécessairement une construction ; il ne s’agit pas d’une


simple présentation, mais d’une dynamique, d’une activité, d’un mouvement, d’une
élaboration.

8/ Une problématique n’est pas une thèse ou une chose que l’on doit absolument
défendre. Elle n’a rien à voir avec notre ego ou notre amour propre ; il n’y a aucun objet sur
lequel il est nécessaire d’avoir raison. Une problématique se laisse attaquer de toute part, et
celui ou celle qui la formule devrait être la première personne à la mettre à l’épreuve.

9/ Une problématique, par conséquent, n’a pas pour vocation de créer une forme de
conflit, elle n’est pas ce qui s’oppose à un autre objet, car elle n’est pas l’expression d’une
opinion ; de même, elle ne vise pas à énoncer des idées dans le but de « débattre », comme
deux tenants de deux positions opposés pourraient le faire (cf. en politique). En revanche, la
problématique peut faire débat, dans la mesure où le problème qu’elle soulève peut se
heurter à une opinion trop commune, ou être trop audacieuse.

10/ Une problématique suppose une certaine attitude : vis-à-vis des autres, et vis-à-
vis de la pensée : il est nécessaire que celui qui l’énonce admette la possibilité d’avoir tort,
de se tromper. Là aussi, une problématique suppose une forme d’humilité : nous ne savons
rien, sinon, peu de choses, et nous formulons une problématique avec pour objectif de
progresser dans la connaissance.

3. « Qu’est-ce qu’un (bon) sujet de recherche ? »


1/ Un (bon) sujet de recherche s’arrête sur un objet précis dont on pressent la portée
problématique et actuelle. Son titre doit en principe être suffisamment limpide pour laisser
entrevoir cette portée.

2/ Un (bon) sujet de recherche pour l’étudiant·e est un objet dont on sait qu’il y a des
choses à dire, d’un point de vue individuel (l’étudiant·e sait ou sent qu’il a de la matière, ou
qu’il peut en trouver), et d’un point de vue intellectuel (le sujet n’est pas clos sur lui-même,
on ne va pas en faire le tour si rapidement).

3/ Il est nécessaire de distinguer le thème du sujet. Un sujet est précis, un thème est
vaste. Parfois la frontière est mince : « La couleur dans la peinture » semble trop général,
c’est un thème ; « L’utilisation de la couleur par Van Gogh, dans ses dernières œuvres (1885-
1890) » est plus précis, c’est un sujet possible – encore que l’on ne perçoive pas tout à fait ici
en quoi il peut être intéressant ou utile.

4/ Lorsque l’étudiant·e est à la recherche d’un sujet, il·elle doit se persuader d’une
chose : il existe une multitude de sujet possibles, et non l’inverse. Si aucun sujet (précis) ne
parvient à l’étudiant·e, outre pour des questions liées à l’indécidabilité, c’est possiblement
parce qu’une direction globale n’est pas explorée de façon suffisamment problématique ou
questionnante, au point de ne pas parvenir à y percevoir son potentiel. « La couleur dans
l’art d’aujourd’hui », n’est pas un sujet (mais plutôt un thème), et l’étudiant·e peut passer à
côté de plusieurs sujets possibles, alors qu’il avait une bonne intuition de départ : « la fin de
la couleur dans l’art contemporain », « le renouvellement du conflit entre dessin et couleur
par l’art contemporain », « La couleur dans l’art contemporain : une autre manière de
nommer l’espace », « Repenser la couleur dans les arts plastiques : le retour du symbolique
dans la création » sont des possibilités, on voit donc qu’il y en a une multitude.

5/ Afin de voir si le sujet est pertinent, on peut essayer de « Penser le contemporain


en toute chose », c’est-à-dire sa capacité à être singulier au regard de notre époque. En
d’autres termes : un bon sujet est un sujet actuel, dont la portée est problématique au
regard du monde d’aujourd’hui, comparativement à celui qui précède. « Penser le
contemporain » peut-être une manière de tester la « validité » d’un sujet : est-il
suffisamment actuel ? Se pose-t-il de façon privilégiée ou différente aujourd’hui plutôt
qu’autrefois ? Exemple : « La couleur dans l’art » est un « thème » (disons sujet) déjà
examiné depuis cinq siècles ; mais « La couleur dans l’art d’aujourd’hui » rend
instantanément le thème-sujet plus intéressant.

6/ Naturellement, un « bon » sujet est intéressant, original, pertinent, et il faut


parvenir à se rendre compte en quoi un sujet est original, intéressant ou pertinent.

7/ Pour choisir un sujet de recherche, il convient de procéder à quelques lectures


préalables ; d’une part, car ces lectures (diverses et variées) permettent d’élargir sa
curiosité, donc d’être sensible à un plus large panel de sujets possibles, d’autre part, car ces
lectures (plus spécifiques, autour du sujet potentiel), permettent de ne pas se méprendre sur
la pertinence du projet, sur ce qui a pu être dit, etc., tout comme elles permettent de mieux
ancrer la problématique. Un bon sujet, avant d’être validé, devrait être examiné à partir de
banques de données diverses, afin de vérifier s’il y a des recherches similaires ou
comparables qui ont précédé.

8/ Il faut trouver la juste mesure entre quelque chose de personnel et quelque chose
d’impersonnel. Un sujet trop personnel n’est pas intéressant « Comment j’ai rangé ma
chambre » est moins utile pour la communauté des chercheurs que « L’habitat estudiantin
d’aujourd’hui, où comment le désordre contribue à faire de bons étudiants » est meilleur,
car plus objectif.

9/ Il faut adopter un sujet en fonction de ses compétences et de sa « famille »


intellectuelle. Cela signifie qu’il est inutile de prétendre reprendre à son compte la
métaphysique de Kant et Hegel si l’on n’est pas philosophe, ou bien rédiger en ambitionnant
d’avoir une consistance sociologique si l’on n’est pas familier de quelques concepts de base.
Il faut choisir un sujet en fonction de ce que l’on sait de soi-même, au niveau de l’approche
intellectuelle, etc.

10/ Un bon sujet a de la « valeur » au-delà de sa restitution.

11/ Un bon sujet repose aussi sur une forme de créativité.

12/ L’idéal est de faire concorder le sujet avec le projet professionnel.

13/ Un sujet découle d’une problématique. Et oui.

4. « Comment se cultiver ? »
1/ Il faut développer un esprit de curiosité. Allez vers les choses, soyez actifs, plutôt
que passifs, et ne pensez pas que vous savez déjà.

2/ En corollaire, il faut faire preuve d’humilité. Il ne faut pas avoir peur de ne pas
avoir raison, et de penser « je ne sais pas ».

3/ Les points 1 et 2 supposent également une logique qui consiste à poser des
questions, voire à s’interroger. Partout, tout le temps, à tout le monde, à toutes les choses !

4/ Ne pas confondre la culture et l’accumulation d’informations ou le rapport à la


mémoire – on peut connaître toutes les décimales de pi, et ne rien savoir. Être cultivé, c’est
avoir une attitude qui permet de créer son interaction avec le monde, de rebondir sur toute
chose, de produire de la pensée, d’inventer. Ce n’est pas répéter bêtement.

5/ Il ne faut pas avoir peur de la lenteur, de prendre le temps. Il faut trouver une
manière de se confronter à des temps plus longs, des temps plus méditatifs. Ce n’est pas
seulement se libérer du temps pour s’instruire, c’est aussi comprendre que ce qui est triste,
lent, non-spectaculaire, n’est pas forcément ennuyeux.

6/ De façon essentielle, il faut lire, mais pas seulement. Plus globalement, il peut
s’agir d’élaborer une stratégie permettant de s’instruire sur le moyen ou le long terme. On
peut par exemple choisir un style de livre, des livres classiques, un domaine qui nous
intéresse, et persévérer, en accumulant, en en faisant la collection, etc.
7/ Pour être cultivé, il faut y contribuer d’une façon ou d’une autre. Écrivez ou prenez
des notes, échangez, participez à des groupes de discussions, montez des projets, créez,
produisez, inventez.

8/ Ne pas mésestimer la nécessité d’archiver toutes ses informations, efficacement,


du premier coup si possible. C’est un pli à prendre.

9/ Soyez autonome : n’attendez pas que la « culture » vienne à vous, en revanche,


allez vers elle. Et c’est peut-être comme ça dans de nombreux compartiments de notre
existence. Agissez !

5. « Comment construire un plan ? »


1/ Il faut de bonnes fondations : de la clarté dans les idées, une problématique
communicable, un étonnement préalable.

2/ En corollaire, il faut avoir quelque chose à dire.

3/ Il faut se positionner par rapport à l’intention théorique du texte : est-ce un texte


journalistique, une recherche académique, un texte critique, une fiction ?

4/ Ne pas oublier que le plan est mouvant : il peut être modifié au fur et à mesure
que l’on progresse.

5/ Le plan doit aider le lecteur !

6/ Il est recommandé dans un premier temps de noter sur un document l’essentiel


des idées, des notions, les différents acteurs appelés à comparaitre dans le projet de texte.
Puis dans un second temps, il s’agit de hiérarchiser, de classer, d’organiser.

7/ Le plan pourrait être comparé à un scénario, à une intrigue qui se déplie. On peut
songer à l’enquête policière, où il s’agit de trouver un coupable.

8/ Pour des raisons d’efficacité, il est préconisé dans le cadre du mémoire de partir
sur 3 parties ; toutes sont nécessaires les unes aux autres ; elles ne sont pas là pour ajouter
du texte, mais pour étayer le propos de façon raisonnée. Elles sont interdépendantes, et non
pas dépendantes. C’est pourquoi il faut éviter d’avoir un plan trop linéaire : « Première
partie : les points positifs ; Deuxième partie : les points négatifs ; Troisième partie : un peu
des deux en fait ». Ceci est un plan un peu scolaire, qui manque d’ambition, et de
perspicacité. Pensez plutôt : « Première partie : la scène du crime (le contexte, les indices,
les premières suspicions) ; Deuxième partie : l’enquête (les filatures, les coupables
potentiels, les questions posées, les confrontations, les simulations) ; Troisième partie : le
coupable (comment tout se met en place, l’épilogue, et tout redevient comme avant
finalement, ou bien à l’inverse, le monde est changé à jamais, etc.).
9/ C’est pourquoi il faut être vigilant au niveau des transitions : chaque partie
enclenche la suivante et hérite de celle qui précède. Des phrases peuvent le rappeler.

Annexe I.
Recherche par mots-clés : recommandations
1/ Tapez des mots-clés dans un moteur de recherche, ou dans un lexique de bibliothèque, en jouant
des particularités des moteurs utilisés : il s’agit de prendre conscience des différents degrés
d’exigence de l’outil (Wikipedia n’est pas l’Encyclopédie, qui n’est pas cairn.info, etc.).

2/ Prenez l’habitude de consulter une encyclopédie en premier pour les mots-clés ; de même, prenez
l’habitude de chercher les définitions exactes sur cnrtl.fr (tapez « mot » + « cnrtl » dans Google). En
théorie, vous avez accès à l’encyclopédie de l’école. Le cnrtl vous donne les étymologies, les
synonymes, etc. Il est recommandé de noter vos définitions « cnrtl » quelque part (sans doute dans
votre document bibliographique).

Pour les anglophones, au niveau des encyclopédies, testez : agora (agora.qc.ca, français canadien),
scholarpedia.org (anglais), Encyclopedia Britannica (Britannica.com, anglais), The Smithsonian
(si.edu, anglais, sur l’art).

3/ N’oubliez pas la fameuse carte mentale de l’Encyclopédie Universalis (universalis.fr), elle vous
permet d’envisager des mots-clés auxquels vous n’auriez pas pensé.

4/ Multipliez les types de ressources (catalogues d’exposition, expositions à visiter, colloques,


conférences, podcasts, compte-rendu, articles de presse, articles universitaires, blogs, ouvrage-clé,
etc.).

5/ N’oubliez pas de chercher sur Google par exemple par nature de fichier : tapez dans la barre de
recherche « filetype : pdf X », ou « filetype : doc X » où X est votre mot-clé ; cela permet de ne
renvoyer que des résultats de Google en pdf ou doc.

6/ Pour les anglophones, voici des sites contenants des ressources universitaires : scholar.google.fr,
scinapse.io, semanticscholar.org

7/ Multipliez encore les types de ressources, en regardant du côté des sites des bibliothèques en
France et à l’étranger : par exemple bnf.fr, et gallica.bnf.fr pour sa section imagée. Regardez
éventuellement du côté des archives de thèses en France sur sudoc.abes.fr ; consultez bien
évidemment le site de l’école : https://recherche.ecolecamondo.fr/

8/ Une ressource importante : le réseau ArchiRès (archires.archi.fr) qui réunit toutes les ressources
des écoles d’architectures en France.

9/ Les mots-clés que vous avez prospectés ne sont pas tout. Parfois, ce que vous avez en tête
n’existe pas ou est encore à construire : il vous faut jouer sur des associations d’idées, par exemple.
Ainsi, les notions d’ « antiquité contemporaine », d’ « unicité multip le » ou de « voyage immobile »
n’existent pas dans un quelconque lexique, alors qu’ils pourraient être intéressants. Vous pouvez
être imaginatifs dans votre recherche.

10/ Veuillez noter dans un document à part l’essentiel des informations que vous avez recueillies.
Vous avez désormais des titres d’ouvrages, d’articles, d’expos, etc., peut-être même des images. Ne
perdez pas de temps ultérieurement pour les retrouver. Notez, enregistrez. Soyez pointilleux à tous
les niveaux, les citations, les pages, les idées, tout doit être conservé quelque part. Gardez ce
document précieusement (il vous sera demandé pour le rendu de semestre). Constituez-vous une
« collection » de références au fil du temps.

11/ Plus précisément, lorsque vous commencez à mettre en chantier votre article, faites le tri de vos
ressources, en évaluant la valeur de ce que vous consultez : la ressource est-elle fiable ?
Pertinente ? Cela mérite-t-il que vous y consacriez du temps ? Parfois, il peut être bon de donner de
l’importance aux références moins prestigieuses (un livre du Professeur Dupont plutôt que celui de
Kant ou Hegel peut être aussi efficace ; ou bien un manuel scolaire de premier cycle universitaire est
parfois une mine d’or lorsque l’on aborde un sujet que l’on ne connait pas encore). Ne vous focalisez
pas sur le prestige présumé d’un auteur. Parfois, cependant, si vous voulez tout de même vous
emparer de la pensée d’un auteur prestigieux – par exemple Kant – il peut être gratifiant dans un
premier temps de vous attaquer à un livre académique qui n’est pas de Kant même, mais qui vise
justement à expliciter sa pensée.

12/ Parachevez le tri de vos ressources en en sélectionnant un certain nombre : vous devez être
sûr.es de les lire à fond. Trouvez une façon dans votre document bibliographique de distinguer ceux
que vous étudierez vraiment, et ceux qui sont surtout là pour vous « inspirer ».

13/ Une fois que vous entrez dans le processus d’examen de votre ressource, consultez les
informations annexes qu’elle comporte : les bibliographies, les sommaires et tables des matières,
l’année de parution, la maison d’édition, tout cela vous dit quelque chose. Soyez méthodique, voire
mécanique, ayez des réflexes qui vous permettent de prendre la mesure de ce que vous consultez :
en un laps de temps court, parcourez la 4 e de couverture s’il s’agit d’un livre ; lisez l’introduction
rapidement, essayez de comprendre, sans vous éterniser, de quoi il s’agit.

14/ En règle générale, lisez attentivement ce que vous avez retenu, jouez le jeu de la patience.
Prenez des notes. Synthétisez. Réfléchissez en même temps que vous lisez. Retenez des éléments,
des idées, comme si vous aviez à les restituer peu après. Une bonne méthode est d’essayer de faire
une synthèse mémorielle immédiatement après votre lecture : imaginez dans votre tête devoir
résumer votre lecture à un auditoire en ne ratant rien des développements. Vous avez lu une
ressource qui vous semble fondamentale : alors, tirez-en un véritable bénéfice : elle n’est pas là pour
étoffer votre bibliographie, ou pour faire croire que votre recherche est plus consistante, parce que
vous l’auriez mentionnée ; si vous l’avez retenue, vous devez l’exploiter, c’est-à-dire connaître son
propos et son développement. Si vous sentez avoir sous la main un texte ou une ressource de
référence pour votre recherche, consacrez-y le temps qu’il faudra. N’hésitez pas à relire. Une
ressource correctement exploitée, et pertinente dans votre recherche, doit pouvoir être synthétisée
rapidement : dans le meilleur des cas, vous connaissez ses problématiques, ses enjeux et ses
conclusions, et vous êtes capable d’en donner un aperçu.
Annexe II.
Citations : méthodologie et nomenclatures

1/ Dans un texte, lorsqu’un auteur est cité pour la première fois, il est préférable de le citer avec son
prénom, même s’il est très connu : « Emmanuel Kant » lorsque c’est la première occurrence, puis
« Kant » par exemple.

2/ Lorsque l’on se réfère à un ouvrage, lorsque l’on fait appel à une citation, ou lorsque l’on évoque
une notion employée par un auteur, il faut donner la référence en « note de bas de page », avec un
exposant renvoyant en bas de page1. C’est aussi un état d’esprit qu’il faut mettre en avant : si des
idées ne nous appartiennent pas, il faut l’indiquer en citant ou en pointant une référence.

3/ Le site de l’École Camondo (voir lien précédent) donne la syntaxe exacte des références
bibliographiques : par exemple : AUTEUR, Titre du livre, le numéro du tome, le lieu d’édition, l’éditeur
commercial, l’année de publication, le nombre de pages, puis le titre de la collection et le n° de la
collection, facultativement, l’ISBN.

Par exemple :
GUIMELLI Christian. Structure et transformations des représentations sociales. Neuchâtel.
Switzerland : Delachaux et Niestlé, 1994, 277 p. ISBN 2603009451.

Ces nomenclatures ne sont pas des lois universelles : elles sont appliquées en fonction des
institutions, des disciplines, parfois des pays. En sociologie anglo-saxonne par exemple, il est d’usage
de donner le nom et la pagination de la référence directement dans le corps du texte, puis de donner
des indications plus précises en fin d’ouvrage : par exemple « L’esthétisation du monde est portée
par tout un ensemble de paramètres, sauf ceux qui se rapportent à l’art (Lipovetsky, Serroy, 2013) ».
Dans le cadre du cours avec Bertrand sur les ressources documentaires, il a été dit qu’il fallait
employer ces nomenclatures, et personnellement, on peut ne pas être convaincu en raison du
manque de lisibilité de la ponctuation, du titre qui n’est pas mentionné en italique, de l’aspect rigide
du nom des auteurs donné en lettres capitales, et le surcroît d’informations qui nuit à la lecture.

4/ Nomenclatures bis
Je recommande plutôt celle-ci (mais c’est comme vous voulez !) :

Christian Guimelli, Structure et transformations des représentations sociales, Neuchâtel, Delachaux et


Niestlé, 1994.

Exemple : Prénom Nom, Titre de l’ouvrage en italiques, Ville, Edition, Année.

Où on peut noter que le prénom et le nom apparaissent de manière plus « humaines » et moins
administratives, où le titre en italique donnent une vraie visibilité, les sections sont séparées par une
virgule, non pas par un point ; où il n’est pas nécessaire de mentionner le pays, surtout si c’est pour
l’écrire en anglais, et que le nombre de page de l’ouvrage global n’est pas une information
fondamentale.
1
https://referencesbibliographiques.insa-lyon.fr/content/redaction-de-bibliographie
Quand la référence est utilisée en pointant un passage en particulier, il faut indiquer le numéro de
page : « p. 45. », ou « pp. 45-46. ». Notez bien le point « . » après les pages.

5/ S’il s’agit d’un article : le titre de l’article doit être précisé entre guillemets, puis le titre de
l’ouvrage reste en italique :

Exemple : Albert Einstein, « Comment j’ai changé le monde », in L’espace et le temps, Paris, Edition
Minuit, 1925, p. 48.

6/ Dans le corps du texte, une référence peut être utilisée plusieurs fois : employez dans les notes de
bas de pages « Ibid. » lorsque la référence de l’ouvrage est immédiatement la même que la
précédente, employez « op. cit. » lorsqu’une autre référence s’est intercalée, mais que vous avez
déjà donné la référence exacte auparavant dans le texte.

Exemple :
1
Albert Einstein, « Comment j’ai changé le monde », in L’espace et le temps, Paris, Edition Minuit,
1925, p. 48.
2
Ibid., p. 49.
3
Ibid.
4
Isaac Newton, « Je n’ai pas changé », in L’arbre et la pomme, Nantes, Edition Midi, 1726, p. 125.
5
Albert Einstein, op. cit., p. 53.

7/ Lorsqu’une citation est utilisée dans le corps du texte : une certaine mise en page peut être
convoquée : pour les citations de moins de quatre lignes dans le corps du texte, utilisez les
guillemets à la française : « » (guillemets ouvrants suivis d’un espace sécable et guillemets fermants
précédés d’un espace sécable).

Les citations longues de plus de quatre lignes sont données sans guillemets dans un paragraphe
séparé par un saut de paragraphe avant et après, en retrait par rapport à la marge de gauche.

8/ Taille des typos


Il faut cependant d’emblée écrire en employant l’une de ces trois typographies : Arial 11, Times 12,
ou Garamond 13, afin d’optimiser le processus de lecture.

Vous aimerez peut-être aussi