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FLORE DE
LA SAVANE
SAINT-PAUL
GUIDE
BOTANIQUE
SOMMAIRE
57 GLOSSAIRE
62 BIBLIOGRAPHIE
Crédits couverture
Photographie principale : Hervé DOURIS
1ère vignette : Morgane ROBERT
2e et 4e vignettes : Hervé DOURIS
3e vignette: Pauline GAUD
Ce guide botanique des savanes de La Réunion vise à mettre à la portée de tous
l’un des résultats d’un programme de recherche interdisciplinaire entrepris pour
le Conservatoire du littoral et la Fondation de France. Le but de ce travail est de
mieux comprendre l’évolution actuelle des paysages et des milieux de savane,
de manière à définir les moyens d’une conservation de ce patrimoine naturel et
culturel aujourd’hui menacé.
Ce guide a pour objectif de livrer au public une partie des connaissances bota-
niques rassemblées dans ce cadre. Quarante-neuf espèces de la savane (sur plus
de cent cinquante répertoriées) sont ici présentées. Ces dernières ont été choisies
car elles caractérisent bien la savane et l’ensemble de ses stades dynamiques.
Certaines sont très abondantes, d’autres sont plus rares ou encore à caractère
emblématique, patrimonial ou remarquable.
Les savanes de La Réunion participent pleinement comme un pâture. Les éleveurs entretenaient
à l’exceptionnelle diversité des milieux et des et entretiennent encore la pâture par le feu,
écosystèmes qui caractérise cette île-montagne. allumé en fin de saison sèche pour renouveler
Quand plus haut, sur le versant, les mois passent la valeur nutritive du « piquant », c’est-à-dire
sans transformer fondamentalement l’aspect des des graminées qui constituent la nourriture
paysages, la métamorphose des savanes rend principale des bœufs. Ces pratiques pyro-
sensible, aux yeux de tous, le rythme cyclique pastorales sont consubstantielles au paysage
des saisons. Si les teintes allant du jaunâtre au hérité des savanes réunionnaises.
gris plombé dominent d’avril à novembre, les
feux qui surviennent en fin de saison sèche tirent FLORE
sur elles un voile noir, avant que les premières Les conditions climatiques déterminent
pluies ne fassent éclore une verdure aussi l’installation d’un cortège végétal constitué
exubérante qu’éphémère, conservée un moment d‘espèces héliophiles (affectionnant un fort
encore après mars par les arbres et les arbustes, ensoleillement) et possédant des caractères
quand les herbes ont déjà revêtu leurs couleurs morphologiques adaptés à la sécheresse
hivernales. extrême (dites xéromorphes). La pratique du
brûlage marque profondément la flore locale,
CARACTÉRISTIQUES ÉCOLOGIQUES composée de pyrophiles et de pyrophytes, c’est-
On désigne généralement par le terme « savane » à-dire de végétaux tolérant le feu, ou dépendent
une végétation de hautes herbes à dominance de de lui pour se reproduire (citons le Piquant jaune
graminées. Les savanes de La Réunion se situent – Heteropogon contortus - dont la germination
au pied du versant occidental (sous le vent) de est induite par le passage du feu). Le pâturage
l’île, entre le rivage et une altitude variant entre influence également la composition floristique
le 400 et 600 m. On les trouve principalement en favorisant des espèces adaptées au broutage
sur les sables dunaires, les alluvions de et au piétinement des animaux (Cynodon
sables et galets des cônes de déjection des dactylon ou encore Botriochloa pertusa, grâce
grandes rivières, les coulées volcaniques à leurs rhizomes ou stolons). D’autres pratiques
aux affleurements basaltiques et les brèches humaines ont joué et/ou continuent à jouer un
d’avalanche (roches formées de fragments rôle important dans la composition du couvert
pris dans un ciment) des massifs volcaniques. végétal comme le ramassage des herbes et du
Avec une pluviosité annuelle n’atteignant pas bois, ou l’émondage des arbres et arbustes qui
1 000 mm et une température moyenne située favorisent les espèces capables de produire de
entre 23 et 25,5 °C, les savanes de La Réunion nouveaux individus par rejet de souche. Malgré
s’étendent sous un climat chaud et sec. Elles sont la prédominance du caractère secondaire des
4 utilisées depuis l’arrivée des hommes dans l’île savanes de La Réunion, des savanes primaires
ont existé et existent encore, notamment à la DES DYNAMIQUES FORTES
Rivière des Galets et probablement à la Plaine L’attrait qui commence aujourd’hui à se
Chabrier. manifester survient au moment même où
s’accélère la mutation paysagère du littoral
SES REPRÉSENTATIONS sous le vent et où l’existence même des savanes
Si les savanes réunionnaises peuvent être apparaît menacée. Depuis la fin des années 1990,
considérées comme un patrimoine naturel et les quartiers résidentiels et les infrastructures
paysager, ce n’est pas à la manière des Hauts routières ont en effet largement empiété sur
de l’île, aujourd’hui regardés comme un l’espace qui leur était anciennement dévolu,
« sanctuaire » de la bio- et de la géo-diversité, qui s’était longtemps étendu à l’essentiel du
reconnus comme patrimoine mondial de bas versant sous le vent, entre la Rivière Saint-
l’UNESCO. Les bas, quant à eux, donnent à Denis et Saint-Pierre. Les savanes apparaissent
voir et à vivre une autre « nature », imprégnée aujourd’hui comme des îlots enclavés dans
d’humanité, profondément marquée par la nappe urbaine du littoral ouest. Tout en
l’histoire sociale et culturelle de l’île ; une nature menaçant de les effacer des paysages de l’île,
« de proximité » aussi, aisément accessible aux ces mutations ont accéléré leurs transformations
populations de plus en plus urbaines du littoral paysagères et floristiques. Le remue-ménage
occidental, qui trouvent dans les savanes des sols et, surtout, le déclin de l’élevage
une réserve d’air pur et d’espace libre. Cette et des autres pratiques d’exploitation des
nature-là n’a longtemps pas été reconnue digne ressources ont permis à certains ligneux de se
d’intérêt. On a, de fait, souvent regardé les développer, au premier rang desquels Leucaena
savanes comme un milieu stérile, une « friche » leucocephala, Cassi ou Mosa, dont l’expansion
sans valeur, voire — et cela dès le début du XIXe aussi récente que spectaculaire a déjà abouti à
siècle — le reflet d’un dysfonctionnement global transformer certaines savanes en des boisements
de la nature insulaire, menacée, notamment, impénétrables, relativement pauvres du double
par la déforestation et ses effets négatifs sur point de vue biologique et paysager. Les espèces
le climat. La savane apparaissait ainsi moins originales de la savane, mais aussi la diversité
comme un paysage « naturel » que comme le même de ses formations végétales, apparaissent
résultat de la destruction par les hommes d’un à court terme menacées de disparition. Avec
paysage originel : celui d’une forêt primaire de elles, c’est aussi tout un monde social et culturel,
basse altitude recouvrant, avant l’installation des largement impliqué dans la construction de ces
hommes, l’ensemble — ou au moins une large paysages végétaux, qui risque de s’effacer.
part — du bas-versant sous le vent de l’île.
5
COMMENT
UTILISER CE GUIDE
BOTANIQUE ?
Ce guide présente les plantes dans les milieux Ces 7 milieux peuvent être aisément identifiés sur
où on les rencontre. Sept sont ici distingués, qui le terrain, sur la base des descriptions proposées,
correspondent simultanément — excepté les accompagnées des descriptions proposée et des
« affleurements rocheux » et les « friches » — à des encarts associés à chacune d’elles. Ces milieux
stades d’évolution de la savane, depuis la tonsure ont tous des caractères paysagers bien marqués.
jusqu’au manteau forestier. Le passage d’un Les fiches espèces sont structurées par des
stade à un autre dépend entre autre de l’intensité photographies accompagnées de descriptions
et la fréquence des pratiques pyro-pastorales, détaillées qui faciliteront la reconnaissance
c’est-à-dire du régime de perturbations alliant .
brûlage et broutage par le bétail.
TONSURE
6
PELOUSE
SAVANE À HETEROPOGON
7
SAVANE-OURLET
FRICHE
9
GROS CHIENDENT
Dactyloctenium aegyptium (L.) Willd. & australe Steud.
1 Poaceae
Les feuilles ont un limbe linaire ondulé, une D. aegyptium (l’espèce à 4 épis) est utilisée à La
nervure centrale en gouttière et des marges Réunion en tisane pour faire pousser les dents
à poils rigides donnant à la feuille une texture de lait. Leur dénomination « gros chiendent »
rugueuse. Les tiges sont stolonifères, s’enracinant est une confusion avec Eleusine indica, qui elle
aux nœuds chez D. australe. L’inflorescence est aussi est une graminée à épis dorsiventraux
composée de 1 ou 3 épis allongés et vert pâle mais qui, contrairement à ces deux espèces de
chez D. australe (1a) et de 4 (parfois 5-6) épillets Dactyloctenium, est une vivace particulièrement
courts et brunâtre chez D. aegyptium (1b). Les difficile à déraciner.
épillets sont portés à la face inférieure d’un axe
élargi et aplati (épis dorsiventraux).
1a 1b
10
PATURIN POILU
Eragrostis pilosa (L.) P. Beauv.
Poaceae 2
2a
2b 2c
11
CŒUR DE NELY, TI TAMARIN
Phyllanthus amarus Schum. & Thonn.
3 Phyllanthaceae
3a 3b
12
MOUSSE HÉPATIQUE,
RICCIA 4
Riccia L.
Ricciaceae
4a
4
4b
13
ZORNIE GIBBEUSE
Zornia gibbosa Span.
5 Fabaceae
5b
5a 5c
14
BOTHRIOCHLOA PERTUS
Bothriochloa pertusa (L.) A. Camus.
Poaceae 6
6a 6c
6b 6d
15
PIQUANT BLANC
Aristida adscensionis L.
7 Poaceae
7a
7b 7c
16
17
INDIGO ROUGE
Tephrosia purpurea (L.) Pers. subsp. purpurea
8 Fabaceae
8a
8b 8c
18
HIBISCUS FAUX-SIDA
Hibiscus sidiformis Baill.
Malvaceae 9
9c
9a
9b 9d
19
PIQUANT JAUNE,
10
VELPIQUANT
Heteropogon contortus (L.) P.Beauv. ex Roem. & Schult.
Poaceae
10b
10a 10c
20
21
TI MOSA, TI CASSI
Desmanthus virgatus (L.) Wild.
11 Fabaceae
La feuille est alterne bi-pennée, composée de 1 Il s’agit d’une espèce très appréciée par les
à 4 paires de pennes de 6 à 15 paires de folioles cabris et les bœufs. Elle a tendance à former de
oblongues asymétriques ciliolées (12a). Elle vastes nappes finissant par recouvrir la savane à
est pourvue de stipules en pointe longue de 3 Heteropogon contortus.
à 6 mm et d’une glande pétiolaire circulaire.
L’inflorescence est une capitule ovoïde ou
sphérique avec un pédoncule de 2 à 7,5 cm
qui porte 6 à 10 fleurs (12a). Ces dernières sont
blanches et portent 10 étamines d’environ 5 mm
de long. La gousse est linéaire et très fine (12b).
11a 11b
22
HERBE TOURTRELLE
Trichodesma zeylanicum (Burm. F.) R. Br.
Boraginaceae 12
12b
12a 12c
23
HERBE CHACHA,
13
POIS ROND MARRON
Crotalaria retusa L. et Crotalaria verrucosa L.
Fabaceae
14a
14b 14c
25
DESMODIE DU GANGE
Desmodium gangeticum (L.) DC.
15 Fabaceae
16a
16b 16c
27
TÉPHROSIE NOCTIFLORE
Tephrosia noctiflora Bojer ex Baker
17 Fabaceae
17b
17a 17c
28
POMPON SOLDAT,
MONTE EN L’AIR 18
Leonotis nepetifolia (L.) R. Br.
Lamiaceae
18a
18b 18c
29
L’ENCENS, CAFÉ DE CHINE,
19
BAIE ROSE, FAUX POIVRIER
Schinus terebinthifolia Raddi.
Anacardiaceae
19b
19a 19c
30
BOIS DE LAIT
Tabernaemontana persicariifolia Jacq.
Apocynaceae 20
20a 20b
31
GRAND-FEUILLE, BOIS BOB
Ehretia cymosa Thonn.
21 Boraginaceae
21b
21a 21c
32
IPOMÉE, LIANE TOUPIE,
VOLUBILIS 22
Ipomoea obscura (L.) Ker Gawl, Ipomoea purpurea (L.) Roth
et Ipomoea triloba L.
Convolvulaceae
22a 22c
22b 22d
33
JATROPHA,
23
MÉDECINIER ROUGE
Jatropha gossypiifolia L.
Euphorbiaceae
23a 23c
23b 23d
34
BOIS NOIR, BANOIR
Albizia lebbeck (L.) Benth.
Fabaceae 24
24c
Les feuilles sont composées imparipennées En Asie du Sud-Est les fleurs sont couramment
de 2 à 3 paires de folioles ovales à elliptiques utilisées pour donner une couleur bleue aux
à pubescence apprimée, longues de 8 à 15 cm plats. A La Réunion, elles peuvent être utilisées
(25a). Les fleurs, situées aux aisselles foliaires, pour colorer le riz et pour purifier le foie.
sont pourvues d’un grand étendard bleu (25b) Étymologiquement Clitoria signifie clitoris en
ou blanc (25c, représentant 2 variétés différentes latin, faisant référence à la forme évocatrice
; au Cap La Houssaye, c’est principalement la de la fleur. D’ailleurs la plante aurait des
forme à corolle blanche qui est présente). Le fruit propriétés emménagogues. Utilisée en médecine
est une gousse subsessile, linéaire. ayurvédique, la pharmacologie lui reporte de
nombreuses propriétés médicinales. Elle est
aussi une bonne source de protéine pour le
bétail.
25b
25a 25c
36
KÉKÉ
Dichrostachys cinerea (L.) Wight et Arn.
Fabaceae 26
26a 26c
26b 26d
37
MOSA, CASSI
Leucaena leucocephala (Lam.) de Wit.
27 Fabaceae
27b
27a 27c
38
TAMARIN DE L’INDE
Pithecellobium dulce (Roxb.) Benth.
Fabaceae 28
28a
28b 28c
39
ZACASSI,
29
ZÉPINAR BORD DE MER
Prosopis juliflora (Sw.) DC.
Fabaceae
29a 29b
29b 29c
40
ZACASSI, ZÉPINAR
Vachellia farnesiana (L.) Wight et Arn.
Fabaceae 30
30a 30c
30b 30d
41
GRENADINE POCPOC
Passiflora foetida L.
31 Passifloraceae
31b
31a 31c
42
GALABERT,
CORBEILLE D’OR 32
Lantana camara L. subsp. aculeata (L.) R.W. Sanders &
Lantana strigocamara R.W. Sanders.
Verbenaceae
32a 32c
32b 32d
43
CHOKAS BLEU ET VERT
Agave gr. Americanae et Furcraea foetida (L.) Haw.
33 Agavaceae
La feuille est bleutée et munie d’épines grisâtres Ces espèces ont été introduites à La Réunion
sur toutes les marges chez A. gr Americanae (33a, dans le but de développer une industrie de
choka bleu) alors que chez F. foetida (33b, choka fibres, nommée « moulin cadère ». Elles ont fait
vert) les feuilles sont vertes et munies d’épines l’objet de nombreux usages : savon, ficelles,
rougeâtres sur les marges basales uniquement. cordes, toitures, vêtement, enclos, échelle,
Aussi, F. foetida ne possède pas d’épine terminale radeaux, enrichissement du sol, pare-feu...
alors que A. gr Americanae en possède une Aujourd’hui elles sont considérées comme des
rougeâtre et vulnérable. L’inflorescence est une pestes végétales à éradiquer.
grande panicule à fleurs dressées chez A. gr
Americanae et pendantes chez F. foetida.
33a 33b
44
ROSE AMÈRE
Catharanthus roseus L.
Apocynaceae 34
34a 34b
45
L’AFFOUCHE
Ficus reflexa Thunb.
35 Moraceae
35b
35a 35c
46
FOUGÈRE LATANIER
Actinopteris semiflabelata Pic. Serm.
Pteridaceae 36
Petite fougère présentant des frondes de 8 à 22 En cas de sécheresse extrême, cette fougère est
cm de long d’une forme bien reconnaissable en mesure de dessécher ses parties végétatives
(36a). Le pétiole est long de 3 à 17 cm. Les pour les « réhydrater » dès les premières pluies,
divisions dichotomiques du limbe forment un on appelle cela de la reviviscence. Elle est aussi
demi-éventail, d’où le nom de l‘espèce : «semi» capable de s’insérer dans les jointements des
signifiant demi en latin et «flabellatus» signifiant murs ou dans les interstices entre les pierres.
flabellé, en éventail. Les segments stériles sont Comme toutes les fougères, elle est pourvue
plus courts que les segments fertiles. Les sores d’un système vasculaire mais ne produit pas de
sont linéaires disposés le long des segments graines mais des spores.
(36b).
36a 36b
47
PELLÉA VERT
Pellaea viridis (Forssk.) Prantl
37 Pteridaceae
Rhizome courtement rampant, couvert d’écailles Lorsque cette fougère se développe dans les
lancéolées. Les frondes peuvent atteindre jusqu’à fissures des roches ou à leur pied, ses frondes ont
50 cm de long. Le pétiole est brun noir, brillant, une couleur glauque et un aspect souvent fripé,
canaliculé et pourvu d’écailles piliformes le plus caractérisant la variété glauca (Sim) Schelpe et
souvent caduques sauf à la base. Le limbe peut N.C. Anthony, particulière aux régions sèches de
être très variable mais rarement pennée, de l’ouest de l’île (37c). Sa dénomination « capillaire
forme lancéolée (37a). Les sores sont linéaires » est une confusion. En effet, les capillaires sont
et marginaux (37b). des fougères du genre Adiantum, reconnaissable
par leur fronde au limbe profondément découpé.
37b
37a 37c
48
LIANE DE BOEUF
Cissus rotundifolia (Forssk.) Vahl.
Vitaceae 38
38b
38a 38c
49
HERBE DE LAIT
Euphorbia heterophylla L.
39 Euphorbiaceae
39a 39b
50
INDIGOTIER HIRSUTE
Indigofera hirsuta L.
Fabaceae 40
40c
41b
41a 41c
52
GROS FATAQUE
Urochloa maxima (Jacq.) R.D. Webster.
Poaceae 42
Nervure secondaire
Nervure primaire Limbe
Marge
Petiole
Bourgeon axillaire
Stipule
Tige
Chaume
Noeud
Nervure primaire
Ligule
Gaine
impari-bipennée pari-bipennée
4.SCHÉMA DE DIFFÉRENTES FORMES DE FEUILLE, DE SOMMET ET DE BASE DE FEUILLE
55
Anthère x2
Etamine
Filet
Stigmate
Style
Pistil
Ovule
Ovaire
Pétale
Sépale
Akène : fruit sec indéhiscent, à une seule graine. Capsule : fruit sec déhiscent, renfermant
Alternes : se dit de feuilles insérées une à une plusieurs graines, s’ouvrant spontanément par
à des hauteurs différentes sur une tige ou un des fentes ou des pores.
rameau. Caryopse : fruit sec indéhiscent contenant une
Annuelle : se dit d’une plante dont le cycle de seule graine qui est soudée au péricarpe, typique
vie se déroule sur une période inférieure à un an chez les Poacées.
(contraire de vivace ou pérenne). Chaume : organe présent chez les Poacées,
Apprimé : se dit d’un poil couché. correspond à la tige (cf illustration des termes
Arête : organe pouvant être présent chez les botaniques).
Poacées ; prolongement en pointe des glumes Cime : partie la plus haute d’un arbre.
ou de la glumelle inférieure. (cf illustration des Cunéiforme : se dit d’un organe s’élargissant de
termes botaniques). la base au sommet.
Axillaire : se dit d’un bourgeon se développant Corolle : nom donné à l’ensemble des
dans l’angle formé par la tige au niveau d’une pétales d’une fleur (cf illustration des termes
bractée ou d’une feuille. botaniques).
Arille : excroissance se développant autour de Corymbe : inflorescence à fleurs situées à peu
certaines graines à maturité, sans pour autant près au même niveau bien que portées par
s’y adhérer. des pédicelles fixés à des niveaux différents
Baie : fruit charnu à pépins. sur un axe commun (cf illustration des termes
Bractée : organe en forme de petite feuille situé botaniques).
à la base du pédoncule d’une fleur ou d’une Cyme : inflorescence formée d’un axe principal
inflorescence. et d’axes secondaires terminés par une fleur (cf
Calice : nom donné à l’ensemble des sépales illustration des termes botaniques).
d’une fleur (cf illustration des termes botaniques). Cyme bipare : inflorescence de type cyme où les
Callus : organe présent chez les Poacées qui axes secondaires sont insérés sur l’axe principal
correspond au prolongement de l’épillet et de manière opposée.
qui est généralement coriace voir piquant (cf Décussées : se disent des feuilles opposées et où
illustration des termes botaniques). les plans foliaires successifs forment un angle de
Canaliculé : se dit d’un organe creusé 90° entre eux.
longitudinalement en gouttière. Déhiscent : organe qui s’ouvre de lui-même
Capitule : inflorescence au niveau duquel de à maturité pour libérer son contenu (graines,
petites fleurs sessiles sont insérées les unes à pollens, spores).
côté des autres sur un réceptacle floral élargi Drupe : fruit charnu indéhiscent caractérisé par un
porté par la tige (cf illustration des termes épicarpe membraneux, un mésocarpe pulpeux et
botaniques). un endocarpe lignifié constituant le noyau. 57
1
EEE : sigle désignant une Espèce Exotique Roténone : molécule organique toxique pour
Envahissante. de nombreuses espèces d’animaux à sang froid.
Emménagogues : qui stimulent le flux sanguin Elle entre dans la composition de nombreux
dans la région pelvienne et l’utérus. pesticides et insecticides.
Émollient : qui rend les couches superficielles Glabre : dépourvu de poils (contraire :
de la peau plus douce, lisse et souple. pubescent)
Endémique : espèce n’existant naturellement Glochidie : petit aiguillon barbelé trouvé sur
que sur ce territoire (pour cet ouvrage les certaines plantes.
Mascareignes). Si elles existent ailleurs, elles Gousse : fruit sec s’ouvrant pas deux fentes (à
deviennent indigènes. double déhiscence), typique chez les Fabacées.
Épi : inflorescence formée d’un axe portant des Hampe : sorte de tige sans feuilles partant
fleurs dans pédicelles ou à pédicelles très courts. souvent d’une rosette de feuilles et portant une
Épillet : inflorescence caractéristique des ou plusieurs fleurs.
plantes de la famille des Poacées (cf illustration Halophile : plante présentant des besoins en
des termes botaniques). salinité élevés afin de se développer de manière
Étamine : organe mâle d’une fleur, porté par optimale.
un réceptacle floral et situé entre la corolle et la Héliophile : se dit d’une plante qui aime les
partie femelle de la fleur. conditions fortement ensoleillées.
Étendard : pétale supérieur, souvent le plus Hirsute : se dit d’un organe muni de poils raides
large, des fleurs des Papilionacées (une sous et épais.
famille des Fabacées). Il recouvre plus ou moins Indéhiscent : se dit d’un fruit ne s’ouvrant pas
les deux pétales latéraux, appelés ailes. naturellement à maturité.
Falciforme : se dit d’un organe en forme de Indigène : qui est arrivé dans une région par des
faucille. mécanismes naturels (non anthropiques)
Fascicule : inflorescence cymeuse contractée Latex : sécrétion liquide souvent blanche parfois
ayant l’aspect d’une touffe de fleurs pédicellées jaune ou incolore.
insérées en un même point. Lenticellé : ayant des lenticelles, des taches
Foliole : partie élémentaire indépendante d’une proéminentes à la surface de l’écorce des arbres.
feuille composée, présentant elle-même l’aspect Limbe : partie de la feuille prolongeant le pétiole
d’une feuille. (cf illustration des termes botaniques).
Fronde : feuille de fougère. Ligule : organe membraneux situé à la jonction
Gaine : base élargie d’une feuille, d’une bractée entre la gaine et le limbe des feuilles de Poacées
ou d’un pétiole entourant un rameau ou une tige (cf illustration des termes botaniques).
(cf illustration des termes botaniques). Nucule : fruit de type akène (sec indéhiscent à
58 Gamopétale : se dit d’une fleur à pétales soudés. une seule graine) et à péricarpe ligneux.
2 3
Opposées : se dit des feuilles insérées au même longs entre-nœuds et terminée par un bourgeon
niveau, au nombre de deux et situées l’une en qui forme des racines lorsqu’il est en contact
face de l’autre. avec le sol.
Panicule : inflorescence décroissante de bas en Téphrosine : substance naturelle de la famille
haut, donc plus ou moins en forme de pyramide des roténoïdes, qui ont pour la plupart une
(cf illustration des termes botaniques). activité insecticide.
Pauciflore : inflorescence qui porte peu de Trigone : se dit d’un organe à trois faces/angles.
fleurs. Verticille : se dit de trois ou plus organes
Pédicelle : support de chaque fleur quand le disposés de manière circulaire et insérés sur le
pédoncule est ramifié même point d’un axe (cf illustration des termes
Pédoncule : support d’une ou plusieurs fleurs ou botaniques).
des pédicelles, qui relie l’inflorescence à la tige Verticillastre : type d’inflorescence présente
ou au rameau. chez les Lamiacées qui a l’apparence d’un
Pérenne : se dit d’une plante dont le cycle de vie verticille qui est en réalité composé de deux
se déroule sur une période supérieure à un an ; cymes bipares insérées de manière opposée sur
contraire d’annuelle ou de vivace. la tige.
Pétiole : « queue » de la feuille, axe intermédiaire Vrille : organe volubile d’origine foliaire, plus
entre le limbe et la feuille (cf illustration des ou moins filiforme servant à certaines plantes
termes botaniques). grimpantes de s’accrocher à un support.
Pubescent : se dit d’un organe muni de poils.
Réniforme : se dit d’un organe en forme de rein.
Reviviscence : capacité de dessécher les parties
végétatives pour les « réhydrater » dès les
premières pluies.
Rotacé : se dit d’un organe en forme de roue.
Rudéral : se dit d’un végétal qui pousse sur les
décombres, aux abords des habitations.
Sore : amas de sporanges (=organe qui renferme
les spores) situé à la face inférieure d’une feuille
de fougère.
1. Savane du Cap La Hous-
Stipule : appendice foliacé, caduc ou persistant, saye. Pauline GAUD
souvent regroupé par deux et situé à la base du
2. Hervé DOURIS
pétiole de certaines feuilles (cf illustration des
termes botaniques). 3. Savane de Crève Coeur.
Stolon : tige superficielle, rampante, munie de Pauline PAUD 59
INDEX
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SCIENTIFIQUES
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https://www.especesinvasives.re/
Boullet V. 2018. La végétation des savanes de https://www.feedipedia.org/
l’ouest de La Réunion. 1. Concepts https://www.tela-botanica.org/
et organisation paysagère. Presses
Universitaires Indiaocéaniques (PUI).
62
Crédits photos
Hervé DOURIS :
Photo de couverture
2ième vignette de la page de couverture
4ième vignette de la page de couverture
Page 5
Haut page 8
Haut page 9
Page 21
Auteurs 8a, 10a, 10c, 18c, 21c, 22b, 22d, 24c, 26d,
GAUD Pauline, BOULLET Vincent, 26c, 27a, 28c, 29b, 29c, 30c, 33a
BRIFFAUD Serge, ROBERT Morgane et
AH-PENG Claudine. Vincent BOULLET :
Page 7
Remerciements Bas page 8
Henri Hoarau ; Raymond Lucas ; 1a, 2c, 9d, 25a, 25b, 25c, 32a, 32b,
Nancy, Téophane et Mina des savanes de 32c, 32d
Bernica ; Florans et Daniel Hoareau de
Kazkabar ; Christian Fontaine du Conser- Serge BRIFFAUD :
vatoire Botanique National de Mascarin ; Photo du centre page 8
Raphaël Solesse, Maëva Tangama , 28a
Mathieu Rouget, Olivier Flores, Nicolas
Cuenin, Nicholas Wilding, Gérard Lebre- Pauline GAUD :
ton, Cédric Leperlier, Jean-Noël Riviere, 3ième vignette de la page de couverture
Pierre-André Wagner, Alizée Dallonie de Page 6
l’UMR PVBMT ; Maria Benard et Laurence Centre et bas page 9
Jouve de l’association les Amis de Page 17
l’Océan Indien ; Sandrine David et Remi 1b, 2a, 2b, 3a, 3b, 5a, 5b, 5c, 6a, 6b, 6d,
Bercovitz de l’UMR PASSAGE du CNRS 7a, 7b, 7c, 8c, 9a, 9b, 9c, 10b, 12a, 12b,
de Bordeaux ; Jean-Christophe Garcia 12c, 13a, 13c, 14a, 14b, 14c, 15a, 15b,
du Parc National de La Réunion ; Valérie 15c, 16a, 16b, 17a, 17b, 18a, 20a, 20b,
Mouchard et Tanguy Sevat de la Mairie 21b, 22a, 22c, 23a, 23b, 23d, 24b, 24d,
de Saint-Paul et enfin Hervé Douris pour 26a, 26d, 27c, 30d, 33b, 34a, 34b, 35a,
ses magnifiques photos. 35b, 35c, 36a, 36b, 37a, 37b, 38a, 38b,
38c, 39a, 39b, 40a, 41a, 41b, 42a, 42b, 42c
Dessins
Pauline Gaud Morgane ROBERT :
1ière vignette de la page de couverture
Maquette 4a, 4b, 7c, 8b, 16c, 23c, 27b, 28b, 29a,
Tanguy SEVAT-DENUET 29b, 30a, 30b, 31a, 31b, 31c, 37c, 40b,
d’après DES SIGNES 40c, 40d, 41c
studio Muchir Desclouds 2018
Raphaël SOLESSE:
Impression 11a, 11b, 13b, 17c, 18b, 19a, 19b, 19c,
NID imprimerie 21a, 24a 63
« LÀ [DANS LES BAS DE L’OUEST], SE VOIENT
CHAQUE ANNÉE, PENDANT LA SAISON SÈCHE,
DES FEUX DE SAVANE […] FAVORISANT PAR
LE PEU DE POTASSE DUE À L’INCENDIE, UNE
REPOUSSE PRÉCOCE DE L’HERBE, ATTENDUE
PAR LES TROUPEAUX FAMÉLIQUES QUI ERRENT
AINSI DEPUIS L’ORIGINE ».
Jacques Lougnon, 1989.