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Prospection en Asie du Sud-Est 12. Hutchison, C.S. et Taylor, D. Metallogenesis in SE Asia. J. geol. soc.

London, vol. 135, 1978, p. 407-428. 13. Hutchison, C.S. The distribution and origin of Southeast Asian
ore deposits. Malaysian geographers, vol. 1, 1978, p. 13-36. Pour approfondir le sujet HUTCHISON. C.S.
Geological evolution of Southeast Asia. Oxford, Clarendon Press, Oxford Geological Sciences Series,
1987 (sous presse). 51

Bassins sédimentaires, tectonique des


plaques et champs pétrolifères Bruce Sellwood Si la
tectonique des plaques n'a pas conduit directement à la découverte de tel ou tel champ pétrolifère, cette
théorie contribue à expliquer pourquoi certains types de bassins sédimentaires sont plus propices que
d'autres à la formation et à l'emmagasinage du pétrole et du gaz naturel, et fournit un cadre
d'exploration pour l'avenir. Les hydrocarbures se répartissent dans les divers bassins sédimentaires du
globe. Ces bassins sont des dépressions crustales de toutes dimensions dans lesquelles des couches
successives de grès, de pélite, de calcaire et de sel se sont accumulées, quelquefois sur de larges
épaisseurs (bien des kilomètres). Ces bassins doivent leur origine aux processus à grande échelle qui
régissent la dynamique de la croûte terrestre et le mouvement des plaques. Ils se sont formés sur
la croûte continentale ou sur la croûte océanique. Les plus grands bassins sont tout simplement les
océans eux-mêmes mais, comme nous le verrons, les océans se prêtent mal à la formation et à
l'emmagasinage des hydrocarbures. Le type de bassin sédimentaire formé et son évolution
géologique ultérieure dépendent de l'interaction d'un ensemble de variables dont les plus importantes
sont probablement: la nature continentale ou océanique de la croûte sous-jacente; la nature du
régime tectonique - divergent (extension) ou convergent (compression) (certains bassins commencent
par un régime de contraintes en extension et subissent ensuite de fortes compressions, par exemple
la région du Golfe) ; la durée des régimes de contraintes ultérieurs. Le climat détermine le taux
d'érosion des hautes terres adjacentes et ainsi, dans une certaine mesure, la nature et la maturation
des sédiments déposés. La tectonique des plaques fournit au géologue pétrolier un cadre global d'étude
des gisements de pétrole et de gaz naturel1. Cette théorie nous permet également de comprendre en
termes généraux certains changements qui se sont produits dans la répartition géographique des
terres et des mers au cours des temps géologiques Bruce Sellwood est chargé de cours en géologie à
l'Université de Reading, au Royaume-Uni. Il s'intéresse tout spécialement à l'évolution des bassins sédimentaires, et il
effectue ses travaux de recherche dans le sud de l'Angleterre, dans le bassin parisien, en mer du Nord et au Moyen
Orient. B. Sellwood a été professeur invité au Texas (Etats-Unis d'Amérique) et en Malaisie. Il est l'auteur de nombreux
articles et il a apporté sa contribution dans son domaine de spécialisation à un grand nombre de manuels. Son adresse
est la suivante : Department of Geology, University of Reading, Whiteknights, Reading RG6 2AB (Royaume-
Uni). 53 Impact : science et société, n° 145, 53-62
Bruce Sellwood (évolution de la carte paléogéographique) et, ainsi, de déterminer quelles sont
les zones du globe où des hydrocarbures ont pu se former, migrer ou être piégés. La tectonique
des plaques n'a pas conduit à la découverte de tel ou tel champ pétrolifère ; en revanche, elle
contribue à expliquer pourquoi certains types de bassins sont plus propices que d'autres à la
formation et à l'emmagasinage des hydrocarbures. L'accumulation régionale d'hydrocarbures
dans un bassin sédimentaire est conditionnée par les facteurs suivants : Roches mères
potentielles : généralement des sédiments à grain fin (schistes argileux, pélites) ayant une
teneur élevée en carbone organique total. La présence de ces sédiments signifie que les eaux du
bassin ont été périodiquement stagnantes. La formation d'hydrocarbures s'explique par un
phénomène de douce cuisson des sédi-ments enfouis. Roches réservoirs potentielles :
généralement des grès ou des calcaires très poreux et très perméables. Ces sédiments
s'accumulent d'ordinaire dans des zones peu profondes et agitées du plateau continental ou dans des
chenaux à haute énergie. Structures potentielles (« bosses enfouies ») dans lesquelles les
hydrocarbures formés peuvent se trouver piégés. Ces structures peuvent être des récifs mais elles
prennent fréquemment la forme de bombements plissés ou failles. Couvertures potentielles :
roches imperméables telles que des sels ou des schistes argileux qui recouvrent les structures et
empêchent ou retardent la migration ascen-dante des hydrocarbures. Une évolution géologique
appropriée permettant la maturation des roches mères alors qu'existent déjà des structures
étanches contenant des réservoirs mais avant que les roches réservoirs aient perdu leur
porosité par cimentation. Cette dernière condition est aussi essentielle que dans les affaires
humaines, la présence d'une personne déterminée au bon endroit et au bon moment. Comme nous
le verrons, le type de bassin et la situation géotectonique influent fortement sur les chances
que des roches mères, des roches réservoirs et des structures soient pré-sentes. La tectonique
des plaques et la formation de bassins La plus grande partie du pétrole découvert à ce jour a
été trouvée dans des bassins sédimentaires qui se sont formés sur la croûte continentale, de
sorte que nous n'aborderons que succinctement les bassins formés sur la croûte océanique. En
bref, les bassins océaniques reçoivent rarement les sédiments appropriés en quantité suffi-sante,
présentent pour la plupart des caractéristiques géothermiques qui ne permet-tent pas la maturation
des roches mères potentielles et sont trop inactifs du point de vue tectonique pour produire des
structures viables. Soixante-dix pour cent de la surface de la Terre se trouvent ainsi éliminés
mais les activités futures d'exploration révéleront peut-être que cette conception des choses est
exagérément (et même dan-gereusement) pessimiste. Toutefois, après plus de quinze ans de
forages profonds dans les bassins océaniques, il n'y a guère lieu d'être optimiste quant à la
probabilité de gigantesques accumulations de pétrole dans les océans. La plupart des réserves
mondiales prouvées d'hydrocarbures sont situées dans des bassins initialement formés par des
forces d'extension agissant sur la croûte continentale (figure 1). Les trois types de bassin les plus
importants (figure 2) sont les suivants : dépressions intérieures (affaissements), bassins de
fracture intérieurs (fossés 54
Tectonique des plaques et champs pétrolifères Figure 1 Carte indiquant la répartition des
principaux bassins qui comportent des hydrocarbures par rapport au système de plaques et de frontières
entre celles-ci (d'après North, 1985). d'effondrement ou rifts) et dépressions marginales. Des bassins
initialement formés par affaissement ou fracture peuvent ensuite être soumis à une compression tandis que
des mouvements latéraux donnent naissance à des bassins de décrochement. En fait, le processus de
décrochement peut venir modifier des dépressions qui se sont formées de façon plus simple. Kingston et
al.2 ont récemment classé les divers types de bassins et évalué les perspectives qu'ils offrent pour la
prospection d'hydrocar-bures. La suite du présent article s'inspire pour une large part de leurs travaux.
Les bassins d'affaissement intérieurs sont plus ou moins circulaires ou ovales et, comme leur nom l'indique,
semblent s'être constitués par affaissement de la croûte continentale, généralement sans formation de failles
importantes. Les bassins de ce type se sont créés dans de nombreuses régions du monde, en particulier au
Paléozoï-que (par exemple, le bassin du Michigan) et sont très prometteurs (figure 3). Les bassins de
fracture intérieurs (fossés d'effondrement) ou rifts se caractérisent par la présence de failles normales (figure
4). La formation du bassin est souvent précédée par une phase de formation de dômes crustaux précédant
l'effondrement de la zone de fracture linéaire. La subsidence le long du fossé peut être associée à
l'extrusion de basalte alcalin et retirement de la croûte qui en résulte autorise la formation de nombreux
blocs failles pivotes qui constituent les principales structures susceptibles de piéger les hydrocarbures (par
exemple, le golfe de Suez ; la mer du Nord il y a 170 millions d'années). Les dépressions marginales sont
situées sur les bords externes de la croûte conti-nentale (figure 5) dans des zones de divergence (bassins
océaniques récemment ouverts). Elles peuvent représenter une phase ultérieure de l'évolution de la croûte
dans des zones où une rupture s'est déjà produite sous la forme de rifts continentaux 55
Bruce Seilwood Figure 2 Continent fictif présentant un grand nombre des types de bassins
offrant des perspectives intéressantes qui sont mentionnés dans le texte ainsi que certains types de bassins moins
prometteurs. 1. Dépression intracontinentale -submergée en l'occurrence sous une mer épicontinentale (mer peu
profonde recouvrant une zone intracontinentale) au cours d'une période caractérisée par un niveau global des mers
élevé. 2. Fracture intracontinentale (fossé d'effondrement). 2-3. Evolution d'une fracture intracontinentale associée à
l'affaissement d'une marge continentale avec l'ouverture d'un nouvel océan. 3. Affaissement de la marge
continentale avec, selon les régions, des récifs isolés du continent, une sédimentation du plateau continental en mer
ouverte et un grand delta fluvial. 4. Bassins de décrochement continentaux. 5. Fosse océanique et bassins associés. 6.
Bassin complexe : fracture intracontinentale devenue dépression intérieure, qui fait maintenant l'objet d'une
structuration interne par compression.

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