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sdubuc07@gmail.

com 21 Feb 2024

🎙️
Tout savoir sur la khôlle, bien
plus qu’un exercice à l’oral -
BovalStross
Introduction : La khôlle, un sujet fondamental ?
Dans ce booklet notre objectif sera de donner les conseils les plus fondamentaux,
mais pourtant bien souvent oubliés par les élèves au moment de passer devant le
tableau, pour réussir sa khôlle. C’est avec, non seulement l’expérience en tant que
khôllé, mais aussi en tant que khôlleur, que nous écrivons ce modeste récapitulatif
des conseils à suivre pour réussir l’oral.

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Nous parlerons ici en particulier de toutes les khôlles scientifiques (maths,


physique, chimie…), durant lesquelles formules, chiffres et raisonnements
logiques se comptent à la pelle. On nous le dit souvent, mais pour réussir un
examen de toute sorte, il faut se mettre à la place de celui qui va nous noter.
Malheureusement, cette phrase pleine de sens n’a su résonner en nous qu’après
avoir effectivement été à la place de celui qui juge. Notre expérience en tant que
khôlleur nous a révélé les principaux défauts des élèves pendant cet exercice, et
nous a fait prendre conscience de l’importance des conseils, certes évidents,
mais essentiels, dont on va vous parler ici.

La psychologie de la khôlle
Avant d’aborder nos différents conseils pour réussir au mieux cet exercice si
caractéristique de la prépa, nous souhaitions aborder la psychologie autour de cet
exercice souvent mal compris. Démontons ensemble quelques fausses croyances
à la peau dure :

❌ La khôlle est un exercice pour faire réviser son cours à l’élève


✅ La khôlle est une étape dans la vie de l’apprentissage du cours, et ni le départ
ni la fin de celui-ci
🧠 Idéalement, il ne faudrait pas réviser son cours avant la khôlle, puisque le
cours doit être appris au fur et à mesure qu’il est abordé par le professeur

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❌ Le khôlleur est similaire à un correcteur de copies


✅ Le khôlleur est la en tant qu’aide et interlocuteur
🧠 Aussi bien durant la khôlle pour avancer intelligemment, qu’après pour
pouvoir poser des questions, le khôlleur est un participant à part entière de la
khôlle et pas seulement celui qui met la note

❌ La khôlle est un entrainement aux oraux


✅ La khôlle est un entrainement aux oraux, et bien plus que ça
🧠 Si l’aspect préparation aux oraux est bien compris, la khôlle donne
également l’occasion de poser des questions, et de se rendre compte de sa
compréhension du cours. Si l’on dit que l’on peut savoir si on a compris le cours
qu’en l’expliquant à autrui, l’exercice oral force l’élève à challenger sa
compréhension du cours

❌ La khôlle est une perte de temps, 1-2 exercices en 1 heure c’est trop peu
✅ La khôlle est un temps bien investi, peut-être le meilleur de la semaine
🧠 Il s’agit d’un temps où l’élève ralentit pour être rigoureux et convaincre, aussi
bien le khôlleur que lui-même, que ses raisonnements sont solides et corrects,
quitte à les changer si besoin.

Nous pourrions évidemment continuer longtemps sur ce sujet, mais nous pensons
que le lecteur attentif aura saisi l’idée. Si nous avons fait le choix d’aborder la
khôlle dès le deuxième booklet, même avant le DST, c’est bien parce que nous
sommes convaincus de l’intérêt et de l’importance de l’exercice. C’est pourquoi
nous voulons désormais donner des clés pour maximiser l’efficience de cet
exercice dans votre parcours.

Avant la khôlle
Cette partie peut sembler paradoxale à écrire pour nous. En effet, on ne le dira
jamais assez, il ne faut pas réviser ses khôlles.

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Ici, nous irons même plus loin en disant que le besoin de réviser sa khôlle est un
bon indicateur du potentiel retard que l’on a dans son travail. Si l’élève ressent le
besoin de réviser sa khôlle, c’est probablement parce qu’il est en retard sur
différents points.

Pour être exhaustif sur ce sujet :

S’il a besoin de réviser spécifiquement son cours :

Relire une fiche ou le cours 10 minutes avant, pourquoi pas.

Faire une révision complète du cours d’une heure révèle une non
maîtrise de celui-ci, il faut donc remettre en question la manière dont
est assimilé le cours lorsqu’il est donné. On rappelle que le modèle
idéal est le suivant : lorsque le cours est donné le jour J, il est
révisé/appris le jour J, relu/révisé à J+1 et archivé/récité durant le
week-end.

S’il a besoin de refaire des exercices :

Si c’est uniquement pour palier au stress de la khôlle, cela n’est pas


nécessaire. Son temps peut-être employé différemment et de manière
mieux optimisée. Une khôlle doit être vue comme une validation d’un
ou plusieurs chapitres et l’occasion de discuter avec le khôlleur, pas
comme un examen à part entière vecteur de stress.

Si c’est parce qu’il n’a pas eu le temps de revoir les TDs, notre opinion
est similaire à ce qui est écrit plus haut dans le cas du cours, et il faut
qu’il change son organisation pour mieux absorber les TD.

S’il a besoin de réviser des questions de cours / démonstrations :

Il s’agit là du seul cas où réviser avant une khôlle est acceptable,


notamment dans le cas des démonstrations de maths. L’idéal serait
d’être capable de connaître le maximum de démonstrations de maths
avant la révision de khôlle, mais il est parfois chronophage d’apprendre
certaines démonstrations en amont et s’en tenir à du par coeur court-
terme, du moment que la démonstration est comprise, est le plus
souvent rentable pour beaucoup de démonstrations.

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En espérant être exhaustif sur les différents types de révisions, on peut également
prendre le temps d’aborder la question de l’état d’esprit.

Il est nécessaire d’arriver combatif et sûr de sa force en khôlle, qui est un exercice
où il faut convaincre notre interlocuteur. Au delà de l’aspect, la khôlle est un
exercice particulier avec ses codes qu’il convient de maîtriser, et que nous allons
essayer de détailler dès maintenant.

Pendant la khôlle

1. Bien présenter son tableau


Le tableau est le premier contact qu’aura votre khôlleur avec vous et votre
capacité de raisonnement. Avant même que vous commenciez à donner votre
solution, le khôlleur aura une idée sur votre niveau, votre clarté, et votre confiance
en vous, et ce, en un coup d’oeil.

Un tableau bien structuré, propre, où les liens logiques et résultats sautent aux
yeux, c’est déjà l’assurance d’une note au dessus de 10. Même lorsque vous ne
savez pas répondre à la question (cf partie 3. “Toujours rester actif”), vous devez
écrire de manière lisible, espacée et structurée.
Voici des exemples pour illustrer : (exercice sur le corollaire du théorème des
valeurs intermédiaires)

Voici un “mauvais tableau”

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Voici un exemple de “bon tableau”:

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On vous laisse dresser la liste des différences, faibles en soit, mais de grande
importance aux yeux du correcteur.

2. S’exprimer convenablement

Qu’est ce que cela signifie « bien s’exprimer »?


On ne vous demande pas d’être un roi de l’éloquence, ni d’utiliser un vocabulaire
complexe et soutenu, non. En revanche, on vous demande d’être clair et concis,
spécifique et complet.
Ce phénomène a vraiment été l’un des plus flagrants quand nous nous sommes
mis à donner des kholles. En particulier quand l’élève interrogé avait, non
seulement la bonne réponse, mais aussi le raisonnement juste, mais qui pourtant,
parvenait à nous perdre complètement une fois la réponse présentée à l’oral.

Comment est-ce possible ?


Des mots parasites à la pelle, l’engouement de la bonne réponse qui mène à des
inexactitudes, des retours en arrière sur ce qui a été dit… À ce niveau là, ça n’est
plus une question de mathématiques, mais bien de structuration orale. Voici
quelques conseils :

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“Donc” doit être utilisé en tant que lien logique de démonstration et


uniquement en tant que tel. C’est un connecteur logique au même titre que
l’équivalence “⇒” dans une démonstration mathématique. Ce que vous faites
à l’oral, c’est traduire votre démonstration avec des mots français. Tous les
autres mots de liaison parasites comme « du coup », « voilà »… doivent être
évités au maximum, car ils nuisent à la bonne compréhension du khôlleur.

Préférez un silence plutôt qu’un « du coup » inutile. Un flot de paroles


ininterrompu, c’est difficile à suivre. Mais un silence maîtrisé tient en haleine.
Imaginez la scène suivante : il est 14h vous êtes en cours, en train de digérer
votre déjeuner, et le prof enchaîne des phrases sans s’arrêter, entrecoupées
de “donc”, “ensuite”, “voilà”, “et”, “euh”… Vous vous endormez. Imaginons la
même scène mais maintenant, au bout de trois phrases, le professeur laisse
un long silence. Vous verrez que beaucoup de têtes se relèvent et
redeviennent attentives. Un silence a parfois plus d’impact qu’un mot inutile.
C’est vrai en musique (ACDC le maîtrise très bien dans back in black par
exemple) et c’est aussi vrai à l’oral.

Posez votre réflexion à l’oral comme vous le feriez à l’écrit :


avec des bullet point.

Exemple de mauvaise expression à l’oral :


“Alors en fait pour la question 3 on devait montrer qu’il existe une unique
solution à l’équation f(x) = 0et du coup pour ça j’ai utilisé le Corrollaire du
théorème des valeurs intermédiaires entre 4 et 10… ah oui parce qu’il fallait
montrait en fait que f(x) = 0avait une seule solution sur l’intervalle I = [4;
10]… et du coup comme f est continue et strictement croissante sur cet
intervalle I, par le CTVI on a que… comme f(4) = −3 < 0et que f(10) =
7 > 0, et que 0 ∈ [−3; 7], alors l’équation f(x) = 0admet une unique
solution sur l’intervalle [4; 10].”

Ici les traits sont exagérés pour que vous compreniez les points négatifs, mais
c’est pas si éloigné de la réalité dans la plupart des cas.

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Exemple de bonne expression à l’oral :


(chaque saut de ligne est un silence marqué)

“Question 3.
Nous cherchons à montrer que l’équation f(x) = 0admet une unique solution
sur l’intervalle [4; 10].
f est strictement croissante et continue sur cet intervalle et f(4) = −3et
f(10) = 7.
De plus, on a que : 0 ∈ [−3; 7].
Donc d’après le CTVI, on peut affirmer que l’équation f(x) = 0admet une
unique solution sur l’intervalle [4; 10].”

Notez la différence de clarté entre les deux expressions, et l’utilisation des lien
logiques que lorsqu’ils sont essentiels.

3. Toujours rester actif

C’est le conseil crucial pour ne pas échouer lors d’une khôlle. Quel que soit votre
niveau de compréhension de l’exercice, vous vous devez d’être proactif.
Avant de vous expliquer en détail ce troisième point, pensez à la chose suivante :

Vous avez sûrement déjà eu une khôlle où vous étiez face à un examinateur muet,
et où vous galériez et aviez l’impression de mériter 0/20, tout ça pour finalement
obtenir 12/20. Et à l’inverse, vous avez aussi déjà eu une khôlle, où vous aviez

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super bien apprécié le khôlleur, où il vous avait beaucoup aidé et vous avait jamais
laisser coincé trop longtemps sur une question, puis vous obtenez 7/20.

Pourquoi ?
Le khôlleur muet vous a laissé lui démontrer votre capacité à trouver des idées,
des pistes de résolutions, des réponses, abouties ou non. Même si vous n’avez
pas répondu à la question, son silence vous a forcé à tout mettre en oeuvre pour
trouver des réponses. Le khôlleur ‘friendly’ à l’inverse, ne vous laisse que très peu
de temps. Passé les quelques minutes qu’il estime être convenables pour la
question, il vous donne la réponse, et vous croyez avancer alors qu’à ses yeux
vous en êtes toujours à zéro.
Ce que le khôlleur déteste par dessus tout, c’est un élève muet, destabilisé, qui
perd ses moyens. Le but d’une khôlle, c’est de démontrer vos capacités de
raisonnement, comment vous résolvez un problème. Si vous êtes sans voix face
à un nouveau problème ou face à une question difficile, tout ce que cela indique à
votre examinateur, c’est que vous êtes une bonne machine à répéter et à
mémoriser, mais pas une machine à réfléchir et à résoudre des problèmes. La
force de votre superbe cerveau, comparé à une IA comme chat GPT, c’est votre
capacité à innover, anticiper, comparer, raisonner.
Vous êtes face à une question que vous n’arrivez pas à résoudre ? Listez les
théorèmes du cours qui vous semblent potentiellement être utiles pour y
répondre, et pourquoi vous pensez ainsi. Comparez la question avec des
exercices que vous avez déjà rencontrés ou des résultats de cours connus.
Écrivez proprement les potentiels raisonnements qui vous ont traversé la tête et
pourquoi vous les avez laissés inachevés…
99% du temps, on a au moins une idée, un théorème ou une propriété en tête
pour débuter une question. Mais sachant que ce n’est pas la bonne réponse on
écrit rien et on reste sans voix. Ce n’est pas la démarche à suivre ! Quand le
khôlleur vient au tableau il faut qu’on puisse lui dire : “j’ai pensé à tel théorème
mais je ne l’ai pas achevé parce que …” ou “j’ai calculé tel résultat parce que je me
suis dit que ça me permettrait de trouver telle variable mais ça n’a pas abouti
parce que …”. Même si c’est totalement hors sujet, ça montrera au khôlleur que
vous n’avez pas rien fait, que vous n’êtes pas à court d’idées et que vous savez ce
que vous faites : vous préférez ne pas continuer en sachant que c’est faux.

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⚠️Attention, il ne faut pas confondre “être proactif” et “dire


n’importe quoi”.
La démarche à suivre est la suivante :

chercher la solution

si le raisonnement n’aboutit pas, effacer et garder dans un coin du tableau


cette idée pour expliquer ce que vous aviez imaginé

si aucun raisonnement ne vient en tête, lister les théorèmes, propriétés,


suppositions

Conclusion
Ce qui est à retenir de ce booklet au sujet des khôlles :

La khôlle est un exercice de consolidation, un test avant l’heure où un


intervenant est là pour vous aider à vous améliorer et pas pour vous faire du
mal. Lorsqu’un khôlleur est rude, c’est pour vous mettre en situation et vous
préparer au jour J, au cas où vous tomberiez sur un examinateur à bout de
nerfs.

Que ce soit sur votre tableau ou à l’oral, soyez structurés, propres, clairs,
concis.

Ne restez jamais inactif. C’est à vous de résoudre l’exercice, pas au khôlleur.

La khôlle est un superbe exercice que seuls les préparationnaires peuvent


réellement comprendre. On y vit toutes sortes d’émotions, la peur, la joie, le
stress, l’angoisse, la surprise et d’autres, et elle nous sert à long terme dans tout
un tas d’autres domaines de la vie quotidienne.
Elle est donc à prendre avec le plus d’enthousiasme possible en sachant que
chacune d’entre elles est une leçon à retenir pour la vie !

Merci pour votre lecture.

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