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le déroulement d’une
mission de conseil en
gestion de patrimoine
au sein d’un petit cabinet
d’expertise comptable
FOUGERAY, Baptiste
Novembre 2019
Remerciements
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Ref : 143291
Note à l’attention du jury
I
Table des matières
Introduction........................................................................................................ 1
II
Table des matières
b. Menaces.........................................................................................................17
1.2.2.2 Les forces du petit cabinet d’expertise comptable utiles à la mission de conseil
en gestion de patrimoine ................................................................................21
1.2.2.3 Les points faibles du petit cabinet d’expertise comptable à améliorer ............22
Section 1.2.3 La stratégie du cabinet de petite taille : la différenciation par une mission de
conseil en gestion de patrimoine ....................................................................23
III
Table des matières
Section 2.1.3 Les besoins en ressources pour vendre et produire la mission ..................... 43
La promotion de la mission........................................................................ 50
IV
Table des matières
2.2.2.1 Les constats relatifs à la communication externe dans les petits cabinets
d’expertise-comptable ....................................................................................52
a. L’expert-comptable ne communique pas sur les missions de conseil ............52
b. Les causes de cette absence de communication ...........................................53
c. Les solutions à développer.............................................................................53
V
Table des matières
VI
Table des matières
VII
Table des matières
Bibliographie.................................................................................................. 104
VIII
Liste des abréviations, sigles et acronymes
B to B : Business to Business
B to C : Business to Consumer
DA : Dossier Annuel
DP : Dossier Permanent
DU : Diplôme Universitaire
Faibl. : Faiblesse
GP : Gestion de Patrimoine
IX
Liste des abréviations, sigles et acronymes
M2 : Master 2
X
Note de synthèse
XI
Note de synthèse
Afin de détecter les besoins des clients et d’y répondre, une démarche de
marketing stratégique doit être mise en place par l’expert-comptable. Les cabinets
sont aujourd’hui de véritables entreprises, ils doivent se comporter comme tels et
appliquer une méthodologie différente des professionnels libéraux. L’analyse de
l’environnement du cabinet d’expertise comptable permet de mettre en évidence
que la profession dispose de sérieux atouts pour proposer des missions de conseil
en gestion de patrimoine : une clientèle à portée de main, une reconnaissance de
la qualité de la profession, dont son indépendance et son organisation.
La mission complète se déroule sur plusieurs jours voire plusieurs mois durant
lesquels plusieurs entretiens ayant différentes finalités ont lieu. Il existe cinq types
d’entretiens répartis entre deux grandes phases de la mission : le bilan patrimonial
et les préconisations.
XII
Introduction
La catégorie des cabinets de petite taille est constituée par les structures dont
l’effectif est compris entre 0 et 9 salariés (soit inférieur à 10). Cette catégorie
représente 83% des cabinets, 65% des effectifs de la profession et un tiers du
chiffre d’affaires total. Comme évoqué précédemment, l’expertise comptable est
l’essentiel de leur activité mais les évolutions de la profession les poussent à se
diversifier et s’orienter vers des missions à plus forte valeur ajoutée dont le conseil.
Les cabinets d’expertise comptable proposent des services mais également des
produits puisque la tenue de comptabilité, la révision et la paie sont des produits.
Pour le client, cela se matérialise par les documents produits par l’expert-
comptable (comptes annuels, déclarations fiscales, bulletins de paie…), la
production est standardisée et il s’agit de produits finis.
1 Etude menée par le Conseil supérieur et son Observatoire de la profession comptable, 2018.
1
Introduction
domaines (outils de gestion basés sur les comptes annuels, accompagnement sur
des problématiques autres que comptables comme les ressources humaines, la
fixation d’un prix de vente ou le conseil en gestion patrimoniale).
Le but ultime du cabinet est sa pérennité. Cette dernière n’est possible que par
une succession d’étapes : détecter les besoins des clients, les satisfaire, fidéliser
les clients, vendre des missions, générer un chiffre d’affaires, maitriser les coûts
pour atteindre une certaine rentabilité. La récurrence de cette rentabilité assure la
pérennité de l’entité. Le travail de l’expert-comptable, chef d’entreprise, est
d’assumer l’ensemble de ces étapes.
2
Introduction
Le présent mémoire est consacré aux cabinets de petites tailles qui disposent de
caractéristiques spécifiques et pour qui la démarche de mise en place de nouvelles
missions diffère de celle des cabinets plus importants. Les ressources sont limitées
et l’apport d’une démarche et d’outils aideront l’expert-comptable à développer son
entreprise. Les outils proposés en annexe sont des modèles qu’il convient de
personnaliser et d’adapter en fonction des besoins de chaque cabinet. Ils sont
proposés pour faciliter la mise en place et le déroulement de la mission mais n’ont
pas pour vocation de produire une étude personnalisée et ciblée d’une stratégie
patrimoniale d’un client donné.
Tous les outils, tableaux et figures présents dans le mémoire ou en annexe dont
la source n’est pas précisée correspondent à des apports personnels. Ces
différents éléments permettent d’apporter des modèles, des exemples ou des
applications concrètes pour le secteur d’activité du conseil en gestion de
patrimoine.
3
Introduction
4
Première partie – Le marché de la gestion de patrimoine
et la place des petits cabinets d’expertise comptable
Première partie
La mission de conseil en gestion de patrimoine est proposée par différents
professionnels sur un marché en pleine évolution et en pleine croissance. Le
premier chapitre du mémoire a pour objectif de présenter la gestion de patrimoine,
source de mission de conseil, à destination des particuliers, pour l’expert-
comptable ainsi que le cadre dans lequel ce dernier propose ses missions.
Le troisième et dernier chapitre de cette partie met en évidence le lien qui existe
entre la mission de conseil en gestion de patrimoine et la profession d’expertise
comptable. Cette dernière dispose d’avantages par rapport aux autres acteurs
pour proposer une prestation de qualité. De plus, l’expert-comptable est dans
l’obligation de proposer de nouvelles missions, il a donc une utilité pour le
développement de son cabinet de proposer ce type de mission.
5
Chapitre 1.1 - Section 1.1.1
Définition
diversifié
La diversification est une solution face au risque mais elle est aussi à l’origine
d’autres contraintes comme le besoin de connaitre l’ensemble des actifs détenus,
la sécurisation de ces actifs ainsi que leur transmission. De ce fait, la détention
d’un patrimoine aussi varié que complexe oblige les acteurs individuels à
s’entourer de conseillers pour arbitrer et gérer régulièrement leur stratégie
patrimoniale.
D’autres causes sont à l’origine des difficultés de gérer seul son patrimoine. Parmi
elles, l’évolution des prélèvements fiscaux et sociaux ainsi que la complexification
de la législation en général. La pression et l’incertitude des systèmes de retraites
collectifs par répartition (épargne forcée) incitent les particuliers à constituer leur
propre patrimoine pour leurs vieux jours.
6
Chapitre 1.1 - Section 1.1.1
Définition
Le tableau ci-dessous montre que près de deux tiers des français détiennent de
l’immobilier et que cette proportion se stabilise depuis plusieurs années. Le
patrimoine financier est le premier des patrimoines détenus par les français. Ces
chiffres prouvent que les clients potentiels sont nombreux.
Première partie
FIGURE 1 – TAUX DE DETENTION D’ACTIFS EN FRANCE METROPOLITAINE
a. La gestion de patrimoine
7
Chapitre 1.1 - Section 1.1.2
Le cadre légal
8
Chapitre 1.1 - Section 1.1.2
Le cadre légal
Première partie
l’ordonnance de 1945 relatif aux incompatibilités des missions accessoires.
9
Chapitre 1.1 - Section 1.1.2
Le cadre légal
Dans le cadre de ce mémoire, ne sont développés que les devoirs qui ont une
incidence directe sur la mission de conseil en gestion de patrimoine. Les articles
analysés sont présentés dans leur intégralité en annexe (Annexe n°1).
10
Chapitre 1.1 - Section 1.1.2
Le cadre légal
Première partie
nécessaire à la réflexion afin de proposer une stratégie patrimoniale en adéquation
avec les objectifs qu’il a identifiés avec son client. C’est pourquoi il existe
différentes phases permettant à l’expert-comptable de proposer des
préconisations de qualité.
L’indépendance est abordée dans cet article en mettant l’accent sur l’objectivité et
la sincérité des travaux de l’expert-comptable. Il doit proposer une stratégie qui
répond aux intérêts du client et non à d’éventuelles retombées par ricochet.
L’article 146 précise que tout lien extérieur doit être libre sur le plan personnel,
professionnel et financier. Cette liberté renforce l’intégrité et l’objectivité de
l’expert-comptable.
11
Chapitre 1.1 - Section 1.1.2
Le cadre légal
12
Chapitre 1.1 - Section 1.1.2
Le cadre légal
Dans cette mission, l’un est sachant l’autre profane. Le sachant doit toujours
informer le profane dans le cadre du contrat, expliciter et transmettre l’information.
Cela ne doit pas être confondu avec le devoir d’information exigé pendant la
période précontractuelle qui concerne les informations liées au consentement des
Première partie
parties. En effet, le devoir de conseil va au-delà pour l’expert-comptable car le
conseil touche tout l’environnement qui peut avoir un impact sur les décisions du
client et les éventuels risques pris.
La mission de gestion de patrimoine s’est développée parce que les clients qui
souhaitent optimiser, protéger et transmettre leur patrimoine n'ont pas les
compétences pour le faire sans aide extérieure. La réglementation qui s’impose à
l’expert-comptable est à la fois une contrainte mais aussi une source d’avantages
à mettre en avant et à utiliser dans la conduite de la mission.
13
Chapitre 1.2 – Introduction
L’OEC propose une définition du marketing dans son guide à destination des
Première partie
Il apparait dans les deux définitions proposées deux phases dans le marketing :
A la lumière de ces définitions, il est évident que le marketing dans son ensemble
est une fonction vitale de toute entreprise. Les cabinets d’expertise comptable sont
aujourd’hui des entreprises, elles se doivent de mettre en place une démarche
marketing.
4 CSOEC, 2015, Guide du marketing pour les cabinets, Collection des études, page 26.
5 KOTLER Philip, KELLER Kevin Lane et MANCEAU Delphine, Marketing management, Pearson,
15ème édition, 2015.
6 BONNAFOUX Guénaëlle et BILLON Corinne, L’essentiel du plan marketing opérationnel, Eyrolles,
2013.
14
Chapitre 1.2 – Introduction
Première partie
de déléguer) prennent le pas sur les activités importantes.
Ce marketing stratégique peut être formalisé à l’aide d’un outil développé dans les
années 60 par Albert Humphrey : le modèle SWOT. Cet acronyme est composé
des initiales des termes anglais suivants : Strengths, Weaknesses, Opportunities,
Threats. La traduction communément admise est le modèle FFOM (Forces,
Faiblesses, Opportunités, Menaces).
Cette analyse est réussie si elle est simple, réaliste, objective et si elle concerne
la situation actuelle (et non pas une situation rêvée ou un objectif). La fonction
marketing d’un petit cabinet d’expertise comptable est assurée par l’expert-
comptable seul, il a donc la charge de formaliser l’analyse SWOT en étant le plus
juste possible.
7DIVINE Marc, Marketing B to B – Principes et outils, de la stratégie à la vente, Vuibert, 2ème édition,
2016.
15
Chapitre 1.2 - Section 1.2.1
Le marché de la gestion de patrimoine
La conception du modèle SWOT est basée sur des outils qui aident l’expert-
Première partie
a. Opportunités
Une opportunité est une possibilité extérieure positive sur laquelle il faut s’appuyer.
La première, partagée par l’ensemble des cabinets quelle que soit la taille, est la
taille du marché du conseil. XERFI a chiffré en 2015 le marché du conseil pour les
experts-comptables à 5,5 milliards d’euros. Il faut comparer ce chiffre d’affaires
potentiel au chiffre d’affaires de la profession qui réalise aujourd’hui 14 milliards
d’euros de chiffre d’affaires global. Le conseil regroupe cinq grandes missions : la
cession-transmission d’entreprises, le diagnostic stratégique, le conseil
patrimonial, le conseil en système d’informations et le conseil en maitrise de
risques. La mission de conseil en gestion de patrimoine présente, pour elle seule,
un potentiel de 1 milliard d’euros selon l’étude précitée.
16
Chapitre 1.2 - Section 1.2.1
Le marché de la gestion de patrimoine
professionnel d’être plus efficient sur les missions de base et de consacrer plus de
temps aux missions de conseil. La réalisation de ses missions est également
optimisée par l’utilisation de logiciels appropriés (cf. Sous-section 2.1.3.3).
Première partie
La création d’un réseau professionnel regroupant différents corps de métier est
indispensable pour l’expert-comptable. Le réseau permet à la fois de s’entourer de
compétences permettant de répondre à ses propres clients mais également d’être
recommandé pour de nouvelles missions. La mission de conseil en gestion de
patrimoine est une mission sur le long terme puisqu’il s’agit d’accompagner le client
sur l’atteinte de ses objectifs. La durée de la mission assure donc une certaine
récurrence du chiffre d’affaires pour une mission qui, au premier abord, parait
ponctuelle. Le rapport de force avec le client est en faveur de l’expert-comptable
du fait que le client ne puisse pas acquérir les connaissances et les outils pour
gérer son patrimoine seul à moindre cout. De plus, l’évolution de la réglementation
rapide et sa complexité obligent à s’adapter et à se tenir au courant, c’est le métier
de l’expert-comptable.
b. Menaces
Une menace est une contrainte non maitrisable par le cabinet qu’il convient
d’éviter, de fuir ou de surmonter grâce aux forces de l’entité. Si le marché du
conseil en gestion de patrimoine est large, il n’est pas protégé vis-à-vis des autres
professionnels comme peuvent l’être les missions traditionnelles. Si la
concurrence vient des autres professions, elle existe également au sein de notre
profession. Le changement de vision de la profession par les nouveaux diplômés
d’expertise comptable les amène à adopter une stratégie d’entreprise et non plus
l’exercice libéral sur ces missions annexes.
17
Chapitre 1.2 - Section 1.2.1
Le marché de la gestion de patrimoine
Les premiers professionnels qui viennent à l’esprit lorsque l’on évoque la gestion
de patrimoine sont les CGPI. Leur mission principale est de vendre des produits
de placements financiers et parfois de gérer les actifs du client pour son compte.
Ils se concentrent sur la proposition d’actifs financiers en oubliant parfois d’avoir
une vision globale du patrimoine et de la situation du client. Le statut d’indépendant
n’est pas respecté pour certains professionnels. En effet, la rémunération des
CGPI se fait via des commissions sur la vente de produits de compagnies
d’assurances ou de banques. Il y a clairement un manque d’objectivité et
d’indépendance lorsque le produit vendu est celui qui est le plus rémunérateur et
non le plus adapté au client. L’expert-comptable a cet avantage de pouvoir affirmer
son indépendance du fait, entre autre, de l’interdiction de percevoir des
commissions comme rémunération.
La clientèle faisant appel aux CGPI n’est pas la même que celle des experts-
comptables. Laurent BENOUDIZ, expert-comptable spécialisé dans la gestion de
patrimoine, justifie ce constat par l’aversion au risque fiscal : « Enfin, il importe de
prendre en compte la sensibilité du client au risque fiscal. Avec l'expérience, je
constate que les experts-comptables en matière patrimoniale n'ont pas les mêmes
profils de clients que les CGP : nos clients sont moins audacieux sur le plan fiscal
et cherchent surtout à atteindre leurs objectifs en privilégiant la sécurité plus que
l'optimisation fiscale même si, comme tout le monde, ils restent sensibles à ne pas
payer plus que ce qu'ils doivent payer. Un client qui se tourne vers un CGP aura
peut-être plus en tête l'aspect fiscal que celui qui travaille avec un expert-
comptable et dans cette configuration, la présence d'un expert-comptable rassure
beaucoup ! »9
9 https://www.compta-online.com/la-gestion-de-patrimoine-une-mission-forte-valeur-ajoutee-pour-
les-experts-comptables-ao2867
18
Chapitre 1.2 - Section 1.2.1
Le marché de la gestion de patrimoine
Si les CGPI sont des intermédiaires entre le client et les banques ou les
compagnies d’assurance, ces dernières sont également des acteurs de ce
marché. Elles disposent de leur propre clientèle déjà présente sur d’autres produits
tels que la complémentaire santé ou l’assurance habitation pour les compagnies
Première partie
d’assurance ou tels que les emprunts ou comptes courants pour les banques. Ces
deux acteurs ne peuvent pas proposer au client les produits les plus adaptés s’ils
ne sont pas dans leur catalogue. L’avantage des banquiers est l’obligation pour
les clients d’avoir un compte bancaire et ainsi avoir un accès facile à l’information.
Les AGC et les centres de gestion sont des concurrents pour le petit cabinet
d’expertise comptable mais principalement sur les missions réglementées. Alors
que les experts-comptables le sont à la fois pour les missions historiques mais
aussi pour les missions de conseils.
19
Chapitre 1.2 - Section 1.2.2
Les ressources internes nécessaires à la mission de conseil en gestion de patrimoine
droit de la famille. Les avocats fiscalistes seraient mieux placés sur ce marché si
l’objectif de l’optimisation fiscale n’était pas aussi présent. L’optimisation fiscale ne
peut être un objectif en soi dans la stratégie de gestion de patrimoine.
Première partie
Si les acteurs du marché sont des concurrents, ils sont aussi des partenaires pour
l’expert-comptable qui ne peut disposer de l’ensemble des compétences requises.
De plus, pour certaines phases, il est obligé de s’entourer de professionnels seuls
habilités à réaliser certains actes ou vendre certains produits. L’indépendance des
experts-comptables leur donne une légitimité. Néanmoins il ne faut pas qu’ils
soient de simples prescripteurs auprès des autres professionnels mais de
véritables acteurs de ce marché.
L’inventaire des ressources internes n’est pas aussi simple qu’il n’y parait. C’est
pourquoi, une annexe (Annexe n°2) propose un outil permettant de faire le
recensement de ces ressources indispensables à la mission de conseil en gestion
de patrimoine (diagnostic interne). L’expert-comptable peut donc être conscient de
ses forces et faiblesses et mettre en place des actions en adéquation avec ces
points forts et corriger ses lacunes.
20
Chapitre 1.2 - Section 1.2.2
Les ressources internes nécessaires à la mission de conseil en gestion de patrimoine
Il convient de répertorier l’ensemble des ressources sur tous les plans (humain,
des connaissances, financier, matériel, logiciel, clientèle potentielle) afin d’être en
mesure de connaitre les manques indispensables à la mission de gestion de
patrimoine.
Première partie
L’autodiagnostic risque de fausser la lecture de l’expert-comptable. Pour éviter
cela, il convient de prendre la casquette de chacune des parties prenantes et de
regarder le cabinet via ce spectre. Ces différents points de vue sont ceux du client,
du collaborateur, du partenaire, du concurrent. Les autres parties prenantes ont
moins d’intérêt dans cette analyse.
Une force se caractérise par un aspect positif au sein de l’entité, une compétence
forte du cabinet, une ressource abondante. Il faut maintenir, développer et
s’appuyer sur ces forces. C’est parce que le cabinet dispose de ces atouts qu’il
peut développer avec efficacité la mission de conseil. Ce sont de véritables
avantages concurrentiels.
21
Chapitre 1.2 - Section 1.2.2
Les ressources internes nécessaires à la mission de conseil en gestion de patrimoine
dernier peut répondre avec un délai plus court. Le faible nombre de niveaux
hiérarchiques contribue aussi à cette communication fluide et à maintenir les
équipes en place. Le turn-over dans les petits cabinets d’expertise comptable est
plus faible que la moyenne de la profession.
Première partie
Les collaborateurs connaissent leurs clients, les clients ont confiance, ce sont deux
facteurs de réussite d’une mission de conseil en gestion de patrimoine.
Une faiblesse est un point de vigilance sur lequel il faut avoir une attention, il faut
y remédier, la compenser, la travailler pour qu’elle disparaisse. Contrairement à la
menace qui est incontrôlable car elle dépend de l’environnement extérieur, la
faiblesse est contrôlable par l’expert-comptable et donc transformable.
La communication externe des petits cabinets d’expertise comptable n’est que peu
développée. Ce qui induit un manque de clarté et de lisibilité de la stratégie
entreprise par l’expert-comptable. De plus, l’absence d’image combinée à la taille
réduite du cabinet peut, pour certains clients, laisser penser qu’il y a un manque
de compétences en interne. Si la communication n’est pas adaptée, un client peut
se dire qu’il n’est pas possible pour un petit cabinet d’avoir les compétences
adéquates pour la mission de conseil en gestion de patrimoine.
Le diagnostic interne est utile pour prendre conscience des forces et des faiblesses
et il permet d’adopter une stratégie et de trouver des solutions répondant à ces
constats. Néanmoins, si le bilan fait apparaitre trop de faiblesses par rapport aux
forces il convient de ne pas se lancer dans la mission de conseil en gestion de
patrimoine. Cette démarche d’acquisition des forces et d’élimination des faiblesses
serait trop couteuse.
22
Chapitre 1.2 - Section 1.2.3
La stratégie du cabinet de petite taille : la différenciation par une mission de conseil en gestion de patrimoine
Première partie
1.2.3.1 La définition d’une stratégie
Le plan d’action est la partie la plus concrète. Si la stratégie, le projet et les objectifs
de long terme restent théoriques, le plan d’action consiste à planifier, mener les
actions, mesurer les effets.
Les deux premières sections de ce chapitre ont permis d’établir un état des lieux
de la situation du petit cabinet dans un contexte précis. Il convient, pour l’expert-
comptable de veiller à la cohérence de la stratégie avec les évolutions de la
profession et du marché. De plus, la stratégie doit être compatible avec les
ressources du cabinet ou faire en sorte que l’acquisition de ces ressources ne soit
pas trop onéreuse.
Sur le long terme, les objectifs peuvent être la fidélisation de la clientèle existante
mais aussi la conquête de nouveaux clients ou encore l’augmentation de la valeur
perçue pour valoriser et vendre les prestations.
23
Chapitre 1.2 - Section 1.2.3
La stratégie du cabinet de petite taille : la différenciation par une mission de conseil en gestion de patrimoine
c. La stratégie de différenciation
volume des ventes pour créer la marge nécessaire à la viabilité du projet. Pour la
mission de conseil en gestion de patrimoine, cette stratégie n’est pas adaptée dans
les petits cabinets du fait d’un volume d’affaires trop peu important.
Si les objectifs à long terme peuvent être variés, les objectifs à court terme le sont
tout autant. Ils ont pour rôle de fixer les étapes de la mise en place de la stratégie.
Qu’ils soient à long terme ou à court terme, les objectifs doivent répondre à cinq
critères résumés dans l’acronyme SMART : Spécifique, Mesurable, Acceptable,
Réaliste, Temporellement défini. La motivation des équipes pour l’atteinte de ces
objectifs est conditionnée au respect de ces caractéristiques. Les objectifs peuvent
être des objectifs de moyens comme par exemple rencontrer deux prospects par
mois (sans nécessairement vendre la mission) ou des objectifs de résultats (faire
signer un prospect sur trois).
24
Chapitre 1.2 - Section 1.2.3
La stratégie du cabinet de petite taille : la différenciation par une mission de conseil en gestion de patrimoine
Première partie
1.2.3.2 S’appuyer sur une clientèle présente mais à identifier
Dans les missions traditionnelles, lorsque le client cède son entreprise ou part à la
retraite, il ne fait plus partie du portefeuille du fait de la disparition des missions
avec les entreprises. La mission de conseil en gestion de patrimoine est destinée
à cette catégorie de clients. En effet, le changement de situation fait entrer le client
dans une situation méconnue et l’assistance de l’expert-comptable peut lui
permettre de l’appréhender sereinement.
25
Chapitre 1.2 - Section 1.2.3
La stratégie du cabinet de petite taille : la différenciation par une mission de conseil en gestion de patrimoine
encore sa transmission.
Si tous les clients du cabinet sont susceptibles d’être intéressés par la mission de
conseil en gestion de patrimoine du fait de la détention d’un patrimoine
professionnel plus ou moins conséquent, il convient pour l’expert-comptable et ses
équipes d’identifier ceux pour lesquels la mission serait la plus opportune et donc
la plus facile à vendre. Pour cela, un outil est proposé en annexe (Annexe n°4).
Cette feuille de travail est attachée à chaque dossier de travail des missions
traditionnelles afin de détecter les clients potentiels à l’offre de conseil.
Les réponses aux questions permettent de donner un score aux clients et ainsi de
les classer et proposer en priorité la mission aux clients ayant le score le plus
élevé. Ce classement aide l’expert-comptable à identifier les clients prioritaires, il
doit donc leur accorder cette priorité. A tort, le temps et la priorité vont aux clients
râleurs, « gentils », ou en difficultés financières. C’est une réaction humaine mais
qui fait passer au second plan le client stratégique. L’allocation de la ressource
temps est primordiale dans cette mission.
26
Chapitre 1.3 - Section 1.3.1
Les atouts de la profession
Première partie
Le marketing du cabinet individuel de petite taille met en évidence les forces à
mobiliser pour saisir les opportunités et contrer les menaces tout en prenant en
compte ses faiblesses afin de les corriger.
a. La connaissance du client
Il entretient avec eux une relation étroite qui se traduit par une bonne connaissance
de leurs projets professionnels et personnels, de leur contexte familial ou de leurs
besoins financiers à court et/ou moyen terme.
Il s’agit d’un argument double pour le client : l’expert-comptable est réactif face à
des nouveautés affectant le client et ce dernier n’est pas dans l’obligation de
rencontrer un autre intervenant à qui il doit réexpliquer l’ensemble de sa situation
au risque d’oublier des informations.
27
Chapitre 1.3 - Section 1.3.1
Les atouts de la profession
b. La confiance du client
S’il ne fallait retenir qu’un chiffre, ce serait celui-ci : près de 90 % des dirigeants
d’entreprise (qu’ils soient ou non clients d’un cabinet) qualifient l’expert-comptable
Première partie
de professionnel de confiance10.
a. Science
28
Chapitre 1.3 - Section 1.3.1
Les atouts de la profession
d’établissement des comptes annuels ne sont pas une fin en soi. L’expert-
comptable apporte des missions annexes basées ou non sur la comptabilité à forte
valeur ajoutée et utiles pour le client.
Première partie
Le DCG, le DSCG et le DEC constituent un socle commun de connaissances
permettant à l’expert-comptable d’évoluer dans le monde professionnel et d’avoir
un regard critique sur les missions qui lui sont confiées. La pluridisciplinarité de la
formation aide le professionnel à faire le lien entre les différentes matières
(comptabilité, fiscalité, droit des sociétés, finances) et à avoir une vision globale
des problématiques posées. Cela lui permet d’être qualifié de généraliste, il prend
de la hauteur pour cerner les problématiques du client et pour orienter les décisions
permettant de les résoudre.
b. Indépendance
29
Chapitre 1.3 - Section 1.3.1
Les atouts de la profession
c. Conscience
émises, qu’il est objectif et clair. Dans le cadre de la mission de conseil en gestion
de patrimoine, l’expert-comptable est susceptible d’émettre des réserves si les
objectifs du client ne sont pas clairs et précis.
a. Les instances
b. Les normes
Les normes dictées par la profession sont recensées dans le référentiel normatif
de 2016-17 et constituent un complément du code de déontologie. Ces règles de
comportement assurent le bon déroulement des missions.
30
Chapitre 1.3 - Section 1.3.2
Les intérêts de la profession
Les autres normes sont classées en trois catégories selon le type de missions
réalisées par le professionnel : les missions normalisées avec assurance (mission
traditionnelle d’établissement des comptes annuels), les missions normalisées
sans assurance et les autres missions et prestations non normalisées. La mission
Première partie
de conseil en gestion de patrimoine fait partie de cette troisième catégorie.
31
Chapitre 1.3 - Section 1.3.2
Les intérêts de la profession
Les clients sont des personnes très disparates qui savent plus ou moins exprimer
leurs besoins. Si pour certains, il est aisé de clarifier leurs besoins (besoins
explicites), pour d’autres, la première mission de l’expert-comptable est de les
identifier (besoins implicites). Que le client sache ou non exprimer son besoin,
celui-ci existe et l’expert-comptable propose comme solution la mission de conseil
en gestion de patrimoine.
Les clients les plus fortunés ont accès au conseil en gestion de patrimoine sans
trop de difficultés. Aux yeux de certains clients, ces missions sont réservées à une
élite. L’expert-comptable par ses actions de promotion propose ses services à tous
type de client susceptible d’avoir recours à la mission. Ainsi, le client se sent
valoriser par la proposition d’un service à forte valeur ajoutée et prend conscience
de son besoin.
32
Chapitre 1.3 - Section 1.3.2
Les intérêts de la profession
Si certains clients ont parfois du mal à exprimer leurs besoins et à venir pousser
la porte du cabinet, il s’avère que d’autres expriment leur souhait d’être
accompagnés. D’après une étude de KANTAR TNS (anciennement TNS Sofres)
de 2014, 58% des clients des cabinets d’expertise-comptable attendent des
Première partie
conseils en gestion de patrimoine de la part de leur expert-comptable. Les clients
savent exprimer leur besoin en répondant à une enquête, ils devraient être
également capables de l’exprimer face au professionnel. Néanmoins, c’est au
sachant de faire connaitre ses prestations et de proposer à ses clients les
missions. Il peut y avoir dans certains cas des problèmes de communication où le
client n’évoque pas la gestion de patrimoine et l’expert-comptable n’aborde pas le
sujet de sa mission.
Les besoins des clients existent et cela se traduit dans les cabinets d’expertise
comptable par le développement de ces missions. Une enquête IFOP de 2015 met
en lumière le fait que 22% des cabinets d’expertise comptable (toute taille
confondue) pensent à développer ou ont déjà développé une offre de gestion de
patrimoine.
Les clients ont des motivations différentes et donc des besoins différents. Il peut
s’agir de l’optimisation fiscale (qui ne doit pas être la seule finalité), de la
constitution d’un patrimoine financier et son optimisation, d’assistance dans la
protection sociale (dont la mission de retraite), de la volonté de déléguer la gestion
et la sécurisation du patrimoine. Cette liste est non exhaustive car la mission de
conseil en gestion de patrimoine est très large.
33
Chapitre 1.3 - Section 1.3.2
Les intérêts de la profession
tutelles et des familles. En effet, lorsqu’un majeur est protégé par une décision de
justice, une tierce personne est chargée de la gestion des biens du protégé. Qu’il
s’agisse de la famille ou d’un tiers, l’expert-comptable est en mesure de proposer
ses services de conseil en gestion de patrimoine dans le but de protéger les
intérêts du majeur sous protection et de sécuriser son patrimoine.
Le graphique ci-dessous montre que les petits cabinets souffrent d’avantage que
les plus grands dans le développement du chiffre d’affaires.
34
Chapitre 1.3 - Section 1.3.2
Les intérêts de la profession
Première partie
ayant choisi de se spécialiser. Néanmoins, les évolutions de la profession, tant sur
l’activité que sur sa réglementation, pourraient conduite davantage d’experts-
comptables à diversifier leurs activités. Pour cela, la formation est indispensable
et différentes barrières culturelles doivent être levées. »
Cette mission annexe s’inscrit sur le long terme et crée une récurrence du chiffre
d’affaires lorsqu’une mission de suivi est vendue à la suite du bilan patrimonial et
des préconisations. La satisfaction du client permet de le fidéliser et de le rendre
dépendant aux conseils proposés par l’expert-comptable. L’investissement du
client dans cette mission réduit le risque de changement de conseiller et consolide
la mission de suivi de la stratégie patrimoniale.
Le devoir de conseil précédemment évoqué prend tout son sens dans le processus
de fidélisation du client. Le suivi des préconisations et de l’évolution du patrimoine
du client permet à l’expert-comptable d’être proactif et d’anticiper au maximum les
contraintes. Ainsi, le client se sent soutenu et rassuré quant à la gestion de son
patrimoine.
Les avantages de la profession combinés aux intérêts confirment que les experts-
comptables peuvent proposer la mission de conseil en gestion de patrimoine sur
un marché à leur portée. Après avoir montré que la mission était bénéfique, il
convient de la mettre en place dans un petit cabinet d’expertise-comptable.
35
Deuxième partie – L’organisation de la mission de
conseil en gestion de patrimoine dans les petits cabinets
d’expertise-comptable
Le point de départ du cycle de la qualité est le service attendu. Il est défini comme
le service que le client estime légitime et raisonnable d’espérer compte tenu des
Deuxième partie
Le service voulu c’est l’énoncé des caractéristiques du service que le cabinet peut
et veut réellement offrir à ses clients. Il dépend des attentes des clients, des
attentes que le cabinet choisit de satisfaire. L’expert-comptable doit apprendre à
exprimer le service, le projet en termes de résultat-client. Il existe parfois des
discordances entre le service voulu par le cabinet et le service réalisé. L'expert-
comptable, par une mesure de la conformité, veille à ce que cette différence soit
la plus faible possible voire inexistante.
La troisième définition est celle du service réalisé. C’est le relevé précis, objectif
de la réalisation du service sur le terrain. Ce qui a été apporté au client. Le point
de vue de l’expert-comptable n’est pas celui du client. Ce dernier a un ressenti qui
peut être différent et perçoit le service à travers son propre spectre, c’est le service
perçu. La communication utilisée par l’expert-comptable est primordiale pour
montrer au client, à travers son langage, le travail réalisé et faire en sorte que le
service perçu soit le plus proche possible du service réalisé.
36
Chapitre 2.1
La satisfaction client passe par la mesure du service perçu. C’est ce que le client
retiendra de la prestation. L’ensemble des étapes précédentes contribue à un
service perçu de qualité et donc à la fidélisation de la clientèle. La mesure de
satisfaction est l’analyse de l’écart entre le service perçu et le service attendu
(première définition).
Deuxième partie
La création de la mission
37
Chapitre 2.1 - Section 2.1.1
La formalisation de l’offre de service
Une des caractéristiques du service est qu’il est intangible. Le client est dans
Deuxième partie
Cette fiche mission est le premier outil de communication pour le cabinet, aussi
bien auprès des clients que des collaborateurs. Elle recense les bénéfices clients
et définit le périmètre de la mission. La connaissance du périmètre est primordiale
afin d’éviter de promettre des prestations au client que le cabinet ne sait produire.
La survente facilite la vente mais ne fait que décaler la confrontation au problème :
la discordance entre le service attendu et le service voulu. Le service perçu est
alors en décalage avec le service attendu et la satisfaction client n’est pas au
rendez-vous.
La fiche mission est constituée de trois parties : les attentes du client, les réponses
du cabinet puis les atouts du cabinet. Afin de cibler les besoins du client, l’expert-
comptable peut réaliser une enquête sur ses attentes (Annexe n°7). Le client ne
sait pas toujours les exprimer, il faut aller les chercher. La mission de conseil en
gestion de patrimoine est souvent méconnue des clients. Ils ignorent l’intérêt d’une
telle mission pour eux. L’expert-comptable peut réaliser une enquête de perception
38
Chapitre 2.1 - Section 2.1.1
La formalisation de l’offre de service
du service proposé (Annexe n°8) et utiliser les réponses pour compléter la partie
sur les réponses du cabinet de la fiche mission.
Deuxième partie
b. La standardisation de la mission de conseil
c. L’intérêt de la standardisation
39
Chapitre 2.1 - Section 2.1.2
La détermination du prix de vente de la mission
« Le conseil ? Cela fait 30 ans que nous en parlons. Nous en faisons déjà mais ne
savons pas le vendre ». Ces propos sur le thème du 72ème congrès de l’OEC
(Expert-comptable, expert-conseil) avant le coup d’envoi de la plénière d’ouverture
montre qu’il y a un réel besoin de valoriser les prestations. En effet, l’expert-
comptable est avant tout perçu comme un conseil généraliste, avec une mission
globale d’accompagnement de l’entreprise et de l’entrepreneur. Le conseil, pour
les clients, fait partie de la mission de base. Or il s’agit bien d’une prestation
complémentaire qui apporte une valeur supplémentaire et donc doit être facturée
dans ce sens. Si le professionnel ne valorise pas ses services, le client en
demandera toujours plus.
Ce qui n’a pas de prix n’a pas de valeur. Or les prestations de conseil proposées
par l’expert-comptable ont une valeur ajoutée supérieure aux missions de bases.
Le fait de mettre un prix sur ces prestations permet de montrer au client qu’il ne
s’agit pas de prestations offertes. L’enjeu est de réussir à facturer séparément les
missions de conseil en évitant qu’elles soient considérées comme le prolongement
gratuit de l’offre traditionnelle.
40
Chapitre 2.1 - Section 2.1.2
La détermination du prix de vente de la mission
Le prix d’un service doit être déterminé après avoir examiné ce qui se fait sur le
marché du conseil en gestion de patrimoine. L’expert-comptable justifie les écarts
de prix par la valeur ajoutée supplémentaire par rapport aux autres offres. De plus,
Deuxième partie
la prise en compte d’un prix psychologique permet d’affiner la politique tarifaire.
Pour un service à forte valeur ajoutée, un prix trop faible est perçu par le client
comme un manque de qualité. A contrario, un prix trop élevé rebutera le client dans
sa démarche. Le rapport cout/gain pour le client devient alors trop important.
La loi n° 2019-486 du 22 mai 2019 dite loi Pacte a introduit un second alinéa à
l’article 24 précédemment cité. Cet alinéa autorise les experts-comptables à
facturer des honoraires complémentaires dit honoraires de succès liés à la
réalisation d’un objectif préalablement déterminé. Les limites sont que ces
honoraires ne doivent pas compromettre l’indépendance du professionnel ou le
placer dans une situation de conflit d’intérêt. Ce mode de facturation ne peut être
41
Chapitre 2.1 - Section 2.1.2
La détermination du prix de vente de la mission
b. La périodicité de facturation
Les propos suivants de Laurent BENOUDIZ nous donne une indication sur le mode
de facturation à utiliser : « Avec l'expérience, je constate qu'un prix élevé sur des
sujets aussi complexes est un élément qui renforce la perception de la qualité pour
le client. La même solution proposée à un prix inférieur sera considérée comme
moins pertinente. Il faut donc que l'expert-comptable change de modèle et
déconnecte le prix de la prestation de conseil en matière d'ingénierie patrimoniale
du temps passé. »11
11 https://www.compta-online.com/la-gestion-de-patrimoine-une-mission-forte-valeur-ajoutee-pour-
les-experts-comptables-ao2867
42
Chapitre 2.1 - Section 2.1.3
Les besoins en ressources pour vendre et produire la mission
déconnectés du marché s’ils sont trop élevés (pas de vente de la mission) ou trop
faibles (perception d’une mauvaise qualité). De plus, le prix dépend de la personne
qui produit la mission, une personne performante et efficace passe moins de temps
et la mission est donc facturée à un prix plus faible qu’une personne qui prend plus
de temps. Il est évident que le travail d’une personne efficiente doit être mieux
valorisé.
Deuxième partie
rentable pour le cabinet. Afin de s’adapter au client, selon la complexité du dossier,
l’expert-comptable a la possibilité de communiquer un prix « plancher » et un prix
« plafond » pour la mission. L’ajustement se fait au cours de celle-ci en fonction
des objectifs demandés par le client et des difficultés rencontrées par l’expert-
comptable du fait du client.
43
Chapitre 2.1 - Section 2.1.3
Les besoins en ressources pour vendre et produire la mission
La majorité de la mission est réalisée par la personne qui détient les compétences
en matière de gestion de patrimoine. Il peut s’agir de l’expert-comptable lui-même
ou d’un collaborateur ayant développé des connaissances spécifiques à la
mission. Dans les petits cabinets d’expertise comptable, les collaborateurs formés
aux missions à plus forte valeur ajoutée ne sont pas nombreux voire inexistants.
C’est pourquoi l’expert-comptable est le mieux placé pour assumer les différents
entretiens clients présentés dans la section 3.3.1.
44
Chapitre 2.1 - Section 2.1.3
Les besoins en ressources pour vendre et produire la mission
Pour les dirigeants déjà clients du cabinet pour d’autres missions, le collaborateur
en charge de ce client peut participer à la mission de conseil en gestion de
patrimoine car il a une connaissance à la fois du patrimoine du client et de sa
psychologie. Il est en mesure de remonter des informations déjà collectées et peut
ainsi aider l’expert-comptable à préparer le premier entretien.
Dans tous les cas, l’expert-comptable d’un petit cabinet a toujours la main sur la
mission de conseil. Il travaille en binôme avec les collaborateurs pour les étapes
de back-office.
Deuxième partie
formation de l’expert-comptable et des collaborateurs
45
Chapitre 2.1 - Section 2.1.3
Les besoins en ressources pour vendre et produire la mission
Cette obligation n’est pas une contrainte pour l’expert-comptable. En effet, c’est
son métier de se tenir informé, d’appliquer et faire appliquer la loi actuelle, de
chercher les informations lorsqu’il ne connait pas la réponse. La documentation
est le quotidien des experts-comptables. L’envie de toujours apprendre leur permet
d’être dans une démarche d’amélioration des connaissances.
46
Chapitre 2.1 - Section 2.1.3
Les besoins en ressources pour vendre et produire la mission
Il existe différents types de formations longues (Annexe n°10) se basant sur des
acquis plus ou moins élevés. Les formations les plus adaptées à la mission sont
les formations reconnues niveau I par l’Etat (niveau BAC +4/5) comme les masters,
diplômes universitaires ou DESS (diplôme d’études supérieures spécialisées). Ces
formations sont parfois proposées en alternance ou à distance avec des supports
en e-learning ou MOOC (massive open online course). Il existe une formation
reconnue pour la gestion de patrimoine proposée par l’AUREP à destination des
experts-comptables. Il s’agit d’un diplôme de niveau I inscrit au RNCP intitulé
« Expert en conseil patrimonial ». La formation dure 30 jours (soit 220 heures
environ) étalés sur une année à compter du mois de septembre.
Deuxième partie
comptable doit se doter de moyens matériels et logiciels pour mener à bien sa
mission.
Les clients ont un accès à l’information facilité avec les moyens de communication
d’aujourd’hui. L’expert-comptable doit alors se tenir au courant afin de ne pas être
devancé par les clients et assurer son image de prestation de qualité toujours au
fait des évolutions.
47
Chapitre 2.1 - Section 2.1.3
Les besoins en ressources pour vendre et produire la mission
Les logiciels peuvent être des logiciels dits généralistes et qui couvrent toute la
gestion de patrimoine ou des logiciels moins développés (et donc moins chers) sur
des points précis tels que l’optimisation de la rémunération du dirigeant.
La fiabilité et la fréquence des mises à jour sont des paramètres importants. Il est
parfois difficile de retranscrire en langage informatique des situations complexes
de structure patrimoniale ou d’exceptions dans la législation. L’expert-comptable a
un œil attentif sur les résultats proposés par le logiciel en ayant toujours un avis
critique des solutions proposées. Une attention particulière est apportée après une
mise à jour suite à une réforme fiscale afin de vérifier le bon traitement par l’éditeur
de ces changements.
48
Chapitre 2.1 - Section 2.1.4
Le cout de la mission
L’exhaustivité des logiciels avec, par exemple, des outils permettant de réaliser les
déclarations personnelles du client (IRPP et IFI) est à prendre en compte si le
professionnel n’est pas déjà équipé d’autres outils. En effet, la centralisation au
cœur d’un seul outil de l’ensemble des informations du client facilite la réalisation
des missions d’assistance déclarative.
Un des freins à la mise en place d’une nouvelle mission de conseil en général est
le cout de développement. Cependant, Charles-René TANDE au 72ème congrès de
l’OEC avance que « tout l’enjeu aujourd’hui est de prendre conscience que le
Deuxième partie
conseil est un investissement rentable et non pas une charge ».
Après avoir défini le contour de la mission et décrit le service voulu par le cabinet,
il convient de proposer la mission et de la faire connaître aux prospects pour se
donner les chances de la vendre.
49
Chapitre 2.2 - Section 2.2.1
Le cadre législatif dans la profession comptable
La promotion de la mission
La mission doit aussi être expliquée aux collaborateurs du cabinet pour qu’ils
soient conscients des capacités du cabinet, qu’ils fassent la promotion de la
mission et qu’ils comprennent l’intérêt pour eux d’une telle mission.
a. La tendance générale
50
Chapitre 2.2 - Section 2.2.1
Le cadre législatif dans la profession comptable
Deuxième partie
La directive « Service » de 2006 a contraint d’éliminer les interdictions totales de
toutes formes de communications commerciales dans le but de libéraliser les
services. L’entrée en vigueur du nouveau code de déontologie de l’époque le 1er
décembre 2007 a ouvert la voie, sous conditions, à la communication individuelle
qui est plus précise que la publicité institutionnelle. Des contraintes restent
présentes comme l’interdiction de publicité comparative et de démarchage.
51
Chapitre 2.2 - Section 2.2.2
La communication externe
dans le but de montrer une image positive et attractive de la profession. Des spots
publicitaires mettent en avant l’intérêt d’avoir recours à un expert-comptable dans
différentes situations et son rôle de conseil. Si les spots ne concernent pas
spécifiquement la mission de conseil en gestion de patrimoine, ils contribuent à
renforcer l’image de marque de la profession et le rôle de conseil en général.
Le savoir-faire ne suffit plus. Au-delà de la maitrise technique qui lui est reconnue,
le cabinet doit informer pour faire savoir, expliquer pour faire comprendre et
impliquer pour au final convaincre le client de s’engager. Maitriser le faire-savoir
c’est savoir informer sur la promesse de conseil.
52
Chapitre 2.2 - Section 2.2.2
La communication externe
domaine de la comptabilité et il est peu perçu comme un partenaire qui peut jouer
un rôle de conseil auprès de ses clients. Ces derniers ne peuvent pas deviner ce
que l’expert-comptable est capable de faire, c’est à lui de le faire savoir.
Cet état de fait est en contradiction avec la perception qu’ont nos clients du haut
niveau de compétence de l’expert-comptable. Il s’agit donc d’un problème de
communication et de positionnement des cabinets sur des missions périphériques
à celle de présentation des comptes annuels. L’absence de communication
pousse les clients à se tourner vers d’autres prestataires alors que les missions
sont proposées par le cabinet d’expertise comptable.
Deuxième partie
L’impossibilité de mesurer de façon précise le retour sur investissement de l’action
de communication rebute l’expert-comptable qui aime maitriser l’impact de ses
actions. Il n’a pas la certitude que la communication mise en place influe sur le
chiffre d’affaires. Des outils de mesures existent mais nécessitent du temps que
l’expert-comptable ne veut pas prendre.
53
Chapitre 2.2 - Section 2.2.2
La communication externe
les prestations auprès des dirigeants déjà client du cabinet. Le gout de certains
collaborateurs pour la communication et la vente les aide à les mettre en confiance
face à de nouvelles compétences au service du cabinet.
b. La forme de la communication
Les actions de communication de type « pull » ont pour objectif d’attirer le client
au cabinet. Il s’agit d’une communication passive et peu ciblée (site internet). Elle
54
Chapitre 2.2 - Section 2.2.2
La communication externe
Les actions de communication de type « push » ont pour objectif d’aller vers les
clients pour leur proposer des services (principalement les dirigeants déjà client
pour d’autres missions). Elles sont beaucoup plus ciblées et se concentrent sur
des prospects préalablement identifiés. Le taux de conversion en vente est
important si les prospects ont été bien sélectionnés. Ces actions permettent de
concentrer les efforts sur des clients potentiels dont la probabilité d’achat du
service est forte. Elles peuvent se faire au cours d’un entretien ou par mailing.
c. L’affichage du prix
Deuxième partie
est mis sur les atouts de la mission. Pour les autres clients, le prix n’a pas lieu
d’être masqué et la présence d’une fourchette de prix leur permet de savoir si la
mission est dans le budget qu’ils se sont fixés. Un client intéressé qui a
connaissance de la fourchette du prix ne refusera pas la mission à l’issue de
l’entretien pour le motif du cout. De plus, si un geste commercial est accordé, le
client perçoit l’effort du professionnel. Enfin, la transparence au niveau du prix
prouve que la mission est facturée en fonction de la valeur produite et non en
fonction du client.
Le prix ne doit pas être l’information mise la plus en avant. Un affichage trop
important pourrait être perçu comme trop commercial et porterait atteinte à l’image
de la profession. Pour certains clients, le prix affiché les arrêtera dans la démarche
d’achat de la prestation alors même qu’ils n’ont pas eu d’information
complémentaire de la part du professionnel démontrant l’intérêt de la mission
malgré le cout du conseil.
d. La plaquette papier
La plaquette papier se base sur le volet commercial de la fiche mission. Elle permet
de formaliser l’ensemble des services proposés en mettant en évidence les
services à plus forte valeur ajoutée. L’intérêt de la plaquette papier est de laisser
une trace écrite au prospect qui, parfois, n’est pas auditif et ne retient pas le
discours de l’expert-comptable. Ainsi, il dispose des informations pour prendre sa
55
Chapitre 2.2 - Section 2.2.3
La communication interne
e. Le site internet
Une autre façon d’accrocher les clients qui accèdent au site est de créer une
rubrique « Vos besoins » qui répertorie les besoins les plus courants dans la
gestion de patrimoine.
f. Le bouche-à-oreille
Le bouche-à-oreille est l’un des moyens de communication les plus efficaces. Les
clients satisfaits des prestations sont les meilleurs prescripteurs. Mais les clients
Deuxième partie
ne sont pas les seuls à pouvoir diffuser la qualité des services proposés. La
constitution d’un réseau de professionnel permet à la fois de s’entourer de
compétences et aussi d’apporteurs d’affaires. Ainsi, un notaire ou un avocat qui
ne développe pas l’activité de conseil en gestion de patrimoine peut recommander
le cabinet à ses clients exprimant ce besoin.
La mission développée par l’expert-comptable doit être mise en avant vis-à-vis des
tiers extérieurs à l’entreprise mais elle doit également être présentée en interne.
La réussite de cette mission passe par une bonne fluidité de l’information au sein
du cabinet. Le volume de flux d’informations moindre dans un cabinet de petite
taille ne remet pas en question l’importance des informations transmises.
56
Chapitre 2.2 - Section 2.2.3
La communication interne
b. La motivation
Deuxième partie
un groupe ainsi que le besoin de reconnaissance sont deux finalités recherchées
par les collaborateurs, la contrepartie financière n’est pas l’objectif premier. Le
climat de confiance instauré lors de la mise en œuvre de ces pratiques contribue
à la motivation personnelle des collaborateurs.
c. La conduite du changement
57
Chapitre 2.3
La réunion d’information et les entretiens individuels sont les deux principaux outils
permettant à l’expert-comptable de communiquer avec ses équipes.
participer à la mission, il doit suivre une formation de base sur la mission de conseil
afin d’être capable de détecter les sources de missions et de les remonter.
La répartition des tâches et les objectifs fixés à chacun doivent être clairs et précis.
Cela évite les malentendus et facilite le pilotage de la mission.
Le pilotage de la mission
58
Chapitre 2.3 - Section 2.3.1
Le suivi de la mission
La phase stratégique doit être découpée en tâches concrètes pour lesquelles une
estimation du temps à passer doit être définie ainsi qu’une date butoir. Cette
dernière est la date de début de la tâche suivante sauf dans le cas où les tâches
peuvent être réalisées simultanément.
Deuxième partie
double entrée permettant le rapprochement entre les tâches et le calendrier. Cet
outil permet de formaliser la démarche de création d’une nouvelle mission et
d’avoir une ligne à suivre pour atteindre ses objectifs. Ainsi, l’expert-comptable est
en mesure d’anticiper les contraintes et de se donner des objectifs de délais. La
mise en place de la mission doit s’intégrer dans un planning déjà bien rempli pour
l’expert-comptable et les collaborateurs. Néanmoins, la planification a le mérite de
permettre de combler les périodes plus creuses de l’année et de prendre en
compte les périodes plus denses comme la période fiscale.
Les délais que se fixe l’expert-comptable doivent être raisonnables sinon la nature
reprend ses droits et d’autres tâches considérées comme prioritaires prendront la
place de la démarche de développement de la mission. Le manque de dynamisme
risque alors de réduire la motivation et de faire perdre la crédibilité en interne.
59
Chapitre 2.3 - Section 2.3.1
Le suivi de la mission
b. Les indicateurs
Un tableau de bord est un outil global de suivi des indicateurs et des objectifs
(Annexe n°14). Il permet de suivre l’activité et d’être alerté au fil de la mission sur
le déroulement de celle-ci. Ainsi l’expert-comptable peut prendre les mesures
correctives nécessaires dans des délais courts.
60
Chapitre 2.3 - Section 2.3.1
Le suivi de la mission
Deuxième partie
de moyens adaptés pour atteindre ses objectifs. Ils sont construits par des
rapports de différences. Exemples : variation de collaborateurs
prescripteurs / variation de missions vendues, variation du cout de la
documentation / variation de temps moyen sur une mission.
Un indicateur n’est utile que s’il peut être comparé à des objectifs clairement
formalisés. Comme évoqué à la sous-section 1.2.3.1, les objectifs doivent
respecter des conditions, c’est-à-dire être : Spécifique (simple), Mesurable
(quantifiable), Acceptable (accepté par les participants), Réaliste (atteignable sans
être trop simple), Temporellement défini (avec une échéance donnée). Les
objectifs peuvent prendre la forme d’une simple donnée ou d’une fourchette de
données.
c. La satisfaction client
D’après KOTLER et al., la satisfaction client est le sentiment résultant d’un jugement
comparant les performances d’un produit à ses attentes. La satisfaction est donc
l’écart entre le service attendu et le service perçu. Que cet écart soit positif ou
négatif, l’expert-comptable doit l’analyser et trouver les causes. Un écart positif (le
client a plus que ce qu’il attendait) peut être dû à de la sur-qualité (travaux fournis
61
Chapitre 2.3 - Section 2.3.1
Le suivi de la mission
L’expert-comptable doit toujours prendre en compte les remarques des clients. S’il
demande un avis au client, alors il doit le prendre en considération. Dans certains
cas, la proposition ou remarque du client n’est pas réalisable, il faut alors apporter
une réponse justifiée sur la non-faisabilité de la demande.
La remarque concernant la fidélité des clients est valable pour les collaborateurs.
Elle est un bon moyen de mesurer la satisfaction mais ne garantit pas qu’elle soit
totale. Un questionnaire de satisfaction peut également être mis en place dans ce
contexte (Annexe n°16).
62
Chapitre 2.3 - Section 2.3.2
La gestion du risque
a. Les risques
Les risques liés au contenu : erreur sur la valorisation d’un bien, erreur sur
la propriété d’un bien ou son mode de détention, produits conseillés moins
rentables que prévus, informations non demandée au client.
Les risques liés au client : client non rationnel, client qui manque de lucidité
sur son patrimoine et ses ressources par rapport à ses objectifs, conflits
familiaux et schémas familiaux complexes.
Les risques liés à la règlementation : mauvaise lecture de la loi,
changement de législation.
Les risques liés à l’expert-comptable : défaut de conseil.
Deuxième partie
Pour l’ensemble de ces risques, la responsabilité de l’expert-comptable peut être
mise en cause, qu’il s’agisse de la responsabilité civile, pénale ou disciplinaire.
b. La responsabilité de l’expert-comptable
63
Chapitre 2.3 - Section 2.3.2
La gestion du risque
c. La responsabilité civile
Les cas de mise en cause de la responsabilité civile les plus courants sont le
manquement au devoir de conseil d’ordre fiscal, social ou juridique et les erreurs
Deuxième partie
Ce devoir de conseil peut être prouvé par les différents écrits produits par l’expert-
comptable à savoir la lettre de mission et les rapports.
64
Chapitre 2.3 - Section 2.3.2
La gestion du risque
Deuxième partie
a. L’assurance
L’article 138 du décret du 30 mars 2012 précise que le montant minimum des
garanties d’assurance par assuré doit être de 500.000 euros par sinistre, et d’un
million d’euros par année d’assurance. La garantie prévue dans le contrat
d’assurance responsabilité civile professionnelle doit être d’une durée de 10 ans
minimum.
12 https://oec.verspieren.com
65
Chapitre 2.3 - Section 2.3.2
La gestion du risque
L’association Infores née d’un partenariat entre les deux syndicats de la profession
Deuxième partie
d’expertise comptable, que sont ECF et IFEC permet d’apporter une assistance à
l’écoute des professionnels exposés à un problème de responsabilité, ou
susceptibles de l’être.
66
Troisième partie – La mission de conseil en gestion de
patrimoine : contenu et déroulement
L’objet de cette troisième partie est de présenter de façon plus précise le contenu
et le déroulement de la mission proposée aux clients. Le conseil en gestion
patrimoniale s’organise en cinq phases :
67
Chapitre 3.1 - Section 3.1.1
Subdivision de la mission globale de conseil en gestion de patrimoine
Le contenu de la mission
Sans être exhaustif, cette section présente une liste de missions qui peuvent entrer
dans la mission globale de conseil en gestion de patrimoine. L’expert-comptable
peut avoir une mission complète de conseil mais aussi une mission spécifique
issue de cette liste. Selon les besoins du client, le professionnel peut proposer ses
services pour l’une de ces missions et ouvrir la porte à une mission plus globale et
complète de conseil en gestion de patrimoine.
Les clients ne sont pas tous concernés par l’ensemble de ces missions à la fois.
Selon l’âge, les objectifs et les besoins du client, l’expert-comptable peut proposer
Troisième partie
68
Chapitre 3.1 - Section 3.1.1
Subdivision de la mission globale de conseil en gestion de patrimoine
69
Chapitre 3.1 - Section 3.1.2
Les connaissances techniques nécessaires
Le régime légal est celui qui est adopté par défaut, c’est-à-dire si aucun autre
contrat n’est signé par les conjoints. Ce régime est celui de la communauté réduite
aux acquêts. La communauté de biens est constituée des acquêts faits par les
époux ensemble ou séparément durant le mariage et provenant tant de leur
industrie personnelle que des économies faites sur les fruits et revenus de leurs
biens propres. La communauté légale est donc constituée des gains et salaires,
des acquêts, des fruits et revenus des biens propres, des biens communs par la
volonté du donateur ou du testateur.
70
Chapitre 3.1 - Section 3.1.2
Les connaissances techniques nécessaires
Chaque époux dispose également de son patrimoine propre. Il est constitué des
biens propres en raison de leur origine (restent propres les biens dont les époux
avaient la propriété ou la possession au jour de la célébration du mariage), les
biens acquis à titre gratuit (dévolution successorale, legs et donation), les biens
acquis à titre d’accessoires d’un bien propre, les biens propres par nature, les
biens propres par subrogation.
Le PACS (pacte civil de solidarité) est un contrat liant deux personnes. Ce type de
contrat est en principe un contrat de séparations des patrimoines où l’achat en
indivision est possible. Cependant, si le conjoint est un héritier, le partenaire de
71
Chapitre 3.1 - Section 3.1.2
Les connaissances techniques nécessaires
PACS n’a pas la qualité d’héritier. La rédaction d’un testament est nécessaire par
un acte distinct.
b. L’organisation de la transmission
Au décès, le patrimoine est immédiatement dévolu aux héritiers. S’il n’y pas
d’expression de volonté du défunt, la loi prévoit la dévolution de la succession.
Sous réserve des dispositions d’ordre public (telle que la réserve), le défunt peut
organiser différemment la transmission de son patrimoine par l’établissement d’un
testament ou d’une donation entre époux conférant au conjoint des droits
supplémentaires.
Il existe deux principes qui tempèrent les règles de l’ordre et des degrés. Le
premier est la représentation, un héritier de degré subséquent remplace celui qui
l’a exclu (le petit-enfant viendra à la place de son père pour hériter de son grand-
père) et la fente qui permet de répartir entre les deux familles d’origine du défunt.
72
Chapitre 3.1 - Section 3.1.2
Les connaissances techniques nécessaires
de l’enfant renonçant s’il est représenté ou lorsqu’il devra rapporter une libéralité.
En l’absence de descendance, la réserve du conjoint survivant est le quart du
patrimoine en pleine propriété.
73
Chapitre 3.1 - Section 3.1.2
Les connaissances techniques nécessaires
est donc une avance sur la succession. Les legs quant à eux sont présumés hors
part successorale (non rapportable).
74
Chapitre 3.1 - Section 3.1.2
Les connaissances techniques nécessaires
ainsi qu’un abattement de 100.000 euros est appliqué sur l’assiette des droits de
mutation à titre gratuit d’un enfant du défunt. Le tableau complet des abattements
selon le lien avec le défunt est présenté en annexe (Annexe n°19).
Ces abattements sont aussi valables pour les donations. Néanmoins, les
donations antérieures à 15 ans ne sont pas prises en compte pour le calcul des
droits de succession ou de donation. Cette mise à l’écart des donations de plus de
15 ans ne concerne que le plan fiscal. Sur le plan civil, il existe le mécanisme du
rapport.
Les droits de mutation à titre gratuit se calculent selon un barème par tranche sur
l’assiette après abattement. Le barème est différent selon le lien de parentalité
entre le donateur ou défunt et le donataire ou héritier (Annexe n°20). Lors d’une
donation, les frais de donation et les droits de mutations sont à la charge du
donataire. Ils peuvent être pris en charge par le donateur sans que cette prise en
charge soit considérée comme une nouvelle donation.
75
Chapitre 3.1 - Section 3.1.2
Les connaissances techniques nécessaires
La clause bénéficiaire doit être correctement rédigée en accord avec les objectifs
du client. L’expert-comptable veillera à ce que cette clause représente bien la
volonté du souscripteur. Si la clause est mal rédigée, le bénéficiaire effectif risque
de ne pas correspondre à celui espéré par le client. En l’absence de bénéficiaire
ou lorsqu’une clause est inapplicable, les capitaux tombent dans l’actif successoral
et sont taxés aux droits de succession. Alors que si le bénéficiaire est identifié ou
identifiable, il n’y pas de droit de succession. Il existe cependant une fiscalité
spécifique de l’assurance-vie que ce soit au niveau du rachat selon la durée du
contrat, mais également des cotisations versées selon l’âge du souscripteur au
moment des versements.
La règle de base relative à la finance est liée à la rentabilité espérée des produits.
Pour une rentabilité espérée élevée, il faut avoir un produit risqué. L’aversion au
risque du client permet de définir la rentabilité espérée du client.
76
Chapitre 3.1 - Section 3.1.2
Les connaissances techniques nécessaires
Certains contrats permettent de cumuler les deux types d’indemnités. C’est le cas
par exemple, pour un chef d’entreprise, d’un accident de la route provoqué par un
tiers. Il y a une indemnité compensant le préjudice lié aux dégradations et aux
autres dommages mis à la charge du tiers mais également une indemnité
compensant l’éventuelle invalidité ou incapacité du chef d’entreprise.
77
Chapitre 3.2 - Section 3.2.1
Première étape : l’élaboration du bilan patrimonial
Les recommandations se basent sur une situation existante qu’il convient de définir
et une situation souhaitée. La situation de l’existant est formalisée par l’expert-
comptable dans le bilan patrimonial. Ce dernier permet au client de prendre
conscience de son patrimoine puisqu’il s’agit d’un arrêt sur image à un instant
donné.
Le bilan patrimonial est le recensement de l’ensemble des actifs (ce que possède
Troisième partie
le client), de son passif (les dettes) mais également des éléments qu’il est possible
de qualifier de « hors-bilan ». Il s’agit de faire l’inventaire des assurances
permettant de protéger le patrimoine, des revenus différés ou encore des
engagements pris par le client au profit de tiers.
78
Chapitre 3.2 - Section 3.2.1
Première étape : l’élaboration du bilan patrimonial
Cette collecte d’informations se fait lors d’un ou plusieurs entretiens ouverts lors
duquel le client parle plus que l’expert-comptable. Le professionnel écoute, prend
des notes et oriente l’entretien par ses questions afin de compléter l’ensemble de
la fiche d’informations (Annexe n°21). Cette fiche permet de structurer l’entretien
et de garantir l’exhaustivité des informations nécessaires à l’élaboration du bilan
patrimonial.
a. La situation personnelle
Lorsque le client est déjà client du cabinet, certaines informations présentées ci-
dessous sont déjà connues de l’expert-comptable. Les questions permettent donc
de confirmer ou de recenser les changements éventuels depuis la dernière prise
d’informations.
client. Ces informations sont à collecter également pour les autres membres du
foyer fiscal.
79
Chapitre 3.2 - Section 3.2.1
Première étape : l’élaboration du bilan patrimonial
La situation du client par rapport à la retraite est d’autant plus importante que
le client est proche de la fin de carrière. Il est possible de s’appuyer sur le relevé
de carrière afin de connaître les éléments relatifs à la retraite obligatoire (de base
et complémentaire). Le client doit fournir les éléments non référencés dans ce
relevé, c’est-à-dire ceux se rattachant à des contrats facultatifs.
b. La composition du patrimoine
La liste des actifs et passifs constituant le patrimoine du client doit être établie par
l’expert-comptable. Il est indispensable de préciser l’origine des biens, de les
catégoriser (biens propres ou biens communs) et de déterminer un éventuel
démembrement de propriété.
La déclaration d’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) permet d’avoir une base de
travail pour le recensement de l’actif immobilier. Les sociétés pour lesquelles
l’expert-comptable réalise une prestation de révision des comptes annuels
fournissent également des informations sur le patrimoine du client. La valorisation
des titres ainsi que la détermination du montant des comptes courants au sein de
ces structures sont facilitées.
Le bilan patrimonial ne fait pas seulement état des actifs et passifs au sens de
Troisième partie
détention mais aussi des actifs et passifs « probables ». Il s’agit par exemple des
revenus différés, du risque de mise en responsabilité au niveau professionnel, des
actes de cautionnement.
c. Les revenus
80
Chapitre 3.2 - Section 3.2.1
Première étape : l’élaboration du bilan patrimonial
Il s’avère que le client rencontre parfois des difficultés pour exprimer clairement
les objectifs de sa stratégie patrimoniale. Il n’a pas toujours conscience de ses
besoins et ne sait pas toujours les verbaliser. Il peut être utopique dans sa gestion
de patrimoine et énumérer des objectifs contradictoires ou impossibles à atteindre.
De plus, il n’est pas toujours seul décideur. La situation où le couple doit s’accorder
sur les objectifs de gestion de leur patrimoine est fréquente.
Les objectifs du client peuvent être classés à différents niveaux : les objectifs
exprimés (ce que dit le client), les objectifs réels (ce qu’il veut dire), les objectifs
latents (ce à quoi il ne pense pas), les objectifs rêvés (ce dont il rêverait) et les
objectifs profonds (ce qui le motive secrètement). L’expert-comptable est face à
une tâche difficile mais indispensable : la détection des besoins et des objectifs du
client sans que ce dernier ne les exprime clairement.
Les objectifs relatifs à la gestion de patrimoine entrent toujours dans l’une des cinq
catégories suivantes : le financement d’un projet, la transmission d’entreprise, la
retraite, l’organisation de la succession, la protection de la famille (enfant
handicapé, majeur sous protection, conjoint…). La définition d’objectif par le client
l’aide à déterminer une stratégie patrimoniale. En effet, si l’objectif est simplement
d’augmenter l’actif net, l’implication et la volonté de réaliser l’objectif ne sont pas Troisième partie
aussi importantes que lorsque des objectifs plus clairs et plus précis sont exprimés.
Les objectifs doivent être quantifiables et déterminés sur une période donnée. A
titre d’exemples, les objectifs des clients peuvent être :
81
Chapitre 3.2 - Section 3.2.1
Première étape : l’élaboration du bilan patrimonial
Lorsque tout va bien, le client se tourne vers des objectifs secondaires (de loisirs).
L’expert-comptable cependant attirer son attention sur les risques encourus à ne
pas définir d’objectifs de prévention. Il peut mettre en place une épargne de
précaution par exemple. La citation de Nicolas Machiavel illustre bien ce propos :
« L’habituel défaut de l’homme est de ne pas prévoir l’orage par beau temps ».
c. Les contraintes
La définition des objectifs par le client se fait en prenant en compte les contraintes
que sont le budget et la législation.
Le cadre légal est présenté au client lorsque celui-ci avance des objectifs qui
sortent des limites. Les objectifs de fraudes ou tout simplement contraires à la loi
ne peuvent pas être retenus. L’expert-comptable doit signifier au client son
désaccord pour se protéger en terme de responsabilité jusqu’à éventuellement
mettre fin à la mission dans l’éventualité où le client n’accepte pas les remarques.
Troisième partie
82
Chapitre 3.2 - Section 3.2.1
Première étape : l’élaboration du bilan patrimonial
Les actifs de jouissance sont les biens dont dispose le client pour son utilisation
personnelle (résidence principale et secondaire, mobilier, véhicules, bijoux…). La
formalisation sous forme de liste de ces biens permet au client de se questionner
sur l’utilité de chacun d’eux et donc de la bonne allocation des ressources.
Les actifs professionnels sont les biens nécessaires à l’exercice sous forme
individuelle d’une profession industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou
libérale mais également les droits sociaux (parts ou actions de sociétés) des
entités dans lesquelles le client exerce effectivement son activité et tire la majorité
de ses revenus. Même si ces actifs constituent la source principale de revenus, il
convient de prévoir l’avenir et la cession ou la transmission de ces actifs.
Les actifs financiers sont composés de nombreux types de biens qui peuvent
être classés selon la liquidité et le risque de chacun d’eux.
Les éléments d’actifs figurant dans le bilan patrimonial devront être chiffrés et donc
valorisés. Si le client a la faculté de faire la liste des biens qu’il possède, la
valorisation peut s’avérer plus complexe. Des experts dans différents domaines
tels que l’immobilier peuvent être sollicités par l’expert-comptable pour affiner les
valeurs retenues.
Les actifs financiers sont simples à évaluer car ils disposent d’une valeur facile ou
de marché. Cependant, il s’agit d’une valeur à un instant T qui est susceptible de Troisième partie
varier de façon significative en fonction de la volatilité du marché. Le client doit être
averti de ce risque. Pour l’immobilier, la méthode par comparaison est la plus
simple à mettre en place mais le recours à un expert est parfois indispensable.
Pour les titres, plusieurs méthodes doivent être utilisées : méthode patrimoniale
(actif net corrigé), prospective (actualisation des flux futurs, rentabilité) ou par
comparaison.
Dans tous les cas, c’est une fourchette de valeurs qui est retenue et non une valeur
unique. La valeur présente dans le bilan patrimonial est la valeur centrale de la
fourchette. Elle n’est pas définitive puisqu’elle provient la plupart du temps de
83
Chapitre 3.2 - Section 3.2.1
Première étape : l’élaboration du bilan patrimonial
Comme pour le bilan patrimonial, les revenus et les dépenses du client peuvent
être présentés sous la forme d’un compte de résultat de l’entreprise. Cette
présentation permet de définir les excédents ou besoins de trésorerie (cf. Section
3.2.2).
Les revenus peuvent être classés selon plusieurs critères : les revenus du travail
et du capital (ou du patrimoine), les revenus courants ou exceptionnels, les
revenus propres, du conjoint ou communs.
Les dépenses quant à elles sont ventilées dans deux grandes catégories : les
dépenses obligatoires et les dépenses facultatives. Ces dernières permettent
d’ajuster par des arbitrages entre dépenses facultatives et capacité d’épargne.
Une autre ventilation peut aussi donner du sens à l’information : les dépenses
d’entretien du foyer et les dépenses d’entretien du patrimoine. Cette ventilation
permet de calculer la rentabilité réelle des biens du patrimoine.
Les risques les plus fréquemment rencontrés dans le patrimoine des clients
concernent la succession (le risque est accentué en cas de famille recomposée),
les valeurs mobilières et le risque intrinsèque lié aux produits en négociation sur
les marchés financiers et la faible diversification.
84
Chapitre 3.2 - Section 3.2.2
Deuxième étape : les préconisations
Comme évoqué dans la section précédente, le bilan patrimonial peut être présenté
sous la même forme qu’un bilan d’entreprise avec l’actif et le passif (Annexe n°22).
Au sein de chaque catégorie présentée dans la section précédente, le classement
se fait selon la liquidité et la nature de l’actif. Le passif est organisé selon
l’échéance des dettes. La nature des actifs financiers (support de type assurance-
vie) n’est pas forcément pertinente, il convient d’étudier ce que contiennent ces
supports et de les classer selon ce qui est réellement détenu pour analyser la
répartition et le risque.
85
Chapitre 3.2 - Section 3.2.2
Deuxième étape : les préconisations
Un code couleur peut être mis en place pour différencier les biens propres de
chaque époux et les biens communs. De la même manière, il convient de
distinguer ce qui a été acquis ou reçu à titre gratuit.
Pour une lecture plus simple pour le client et afin de comprendre plus facilement
le bilan patrimonial, il est possible de le présenter sous forme graphique avec des
masses proportionnelles aux montants. Le client peut ainsi prendre conscience
des déséquilibres éventuels et de l’intérêt de changer de stratégie.
Les évolutions entre l’état actuel et l’état souhaité sont à matérialiser avec un code
couleur pour montrer au client l’impact du travail de l’expert-comptable. Il convient
de différencier les évolutions liées au temps et celles issues des
recommandations. Si besoin, l’expert-comptable peut proposer plusieurs bilans à
plusieurs échéances données.
Le budget (synthèse des revenus et des dépenses) peut être présenté comme un
compte de résultat (Annexe n°23) mais les graphiques, plus visuels, sont aussi
intéressants pour le client même si celui-ci est habitué à ce type de document
lorsqu’il est dirigeant.
Les catégories retenues pour la classification des revenus et des dépenses ont été
exposées dans la section précédente. L’expert-comptable a la possibilité de
Troisième partie
86
Chapitre 3.2 - Section 3.2.2
Deuxième étape : les préconisations
mission. Dans le rapport écrit, des chiffres précis permettent d’identifier clairement
les différences entre les situations. Le professionnel doit être factuel et formaliser
les résultats de son action, cela permet de montrer au client l’intérêt d’avoir accepté
la mission et cela valorise le service perçu.
87
Chapitre 3.2 - Section 3.2.2
Deuxième étape : les préconisations
88
Chapitre 3.2 - Section 3.2.2
Deuxième étape : les préconisations
c. Le contenu de la mission
Dans la situation où le client est aussi client pour d’autres missions (pour son
entreprise par exemple), les échanges réguliers avec l’expert-comptable lui
permettent de détecter les informations pertinentes. Les clients n’ayant que cette
mission de suivi de la stratégie patrimoniale doivent être sollicités régulièrement
(au moins une fois par an).
89
Chapitre 3.3 - Section 3.3.1
Bien conduire ses entretiens client
La production de la mission
Tous les entretiens doivent être préparés pour être fluides. L’expert-comptable
construit en amont ses arguments et son discours pour rester maître de l’entretien.
Nicolas Boileau affirme que « ce que l’on conçoit bien s'énonce clairement et les
90
Chapitre 3.3 - Section 3.3.1
Bien conduire ses entretiens client
mots pour le dire arrivent aisément ». Ces propos montrent qu’une bonne
préparation facilite la transmission d’informations. Si la préparation permet d’être
efficace avec le client, ce dernier se sentira d’autant plus considéré et prendra
conscience que l’expert-comptable lui a déjà consacré du temps.
c. La posture de l’expert-comptable
Lors des entretiens, et plus particulièrement lorsque le client doit se confier (le
recueil des informations), la mise en confiance et l’écoute attentive sont
indispensables. Pour mettre en confiance le client, l’expert-comptable lui rappelle
la confidentialité de la mission et des échanges (secret professionnel et obligation
de discrétion). Il peut aussi lui exposer brièvement la chronologie de la mission ou
son avancement, et le déroulement de l’entretien du jour. La posture générale et
la façon de s’exprimer sont aussi des facteurs qui permettent de gagner la
confiance de son interlocuteur.
L’expert-comptable doit savoir marquer des temps de pause dans son discours et
avoir une écoute attentive et empathique de son client. L’ouverture d’esprit et
l’impartialité facilitent l’écoute mais surtout aide le client à énoncer toutes ses Troisième partie
pensées.
d. La dimension psychologique
Chaque client est unique avec ses qualités et ses défauts. Cette mission se
déroule en présence d’humain, l’aspect psychologique prend donc une place
importante. Quatre profils de clients peuvent être définis : le client rationnel, le
client fougueux, le client prudent et le client émotif. Les clients n’entrent pas dans
91
Chapitre 3.3 - Section 3.3.1
Bien conduire ses entretiens client
a. Quand ?
Ce premier entretien peut se faire tout au long de l’année. Un rétro planning sur la
durée de la mission peut aider l’expert-comptable à combler les périodes plus
creuses avec les missions de conseil en gestion de patrimoine et donc définir à
quelle période il est propice de présenter et vendre la mission.
Pour les dirigeants déjà clients du cabinet pour une mission d’assistance aux
déclarations fiscales, la vente de cette mission peut se faire au moment des
déclarations, mais elle est produite quelques semaines plus tard sur une période
moins dense.
b. Préparer l’entretien
Bien préparer le premier entretien c’est bien connaître son offre et connaitre
quelques techniques de vente (Annexe n°24). La connaissance de son offre passe
par la maitrise de la fiche mission c’est-à-dire les attentes clients, les bénéfices
Troisième partie
92
Chapitre 3.3 - Section 3.3.1
Bien conduire ses entretiens client
c. La vente de la mission
La vente ne doit pas laisser place à la survente. Promettre plus que ce qui est
prévu dans la mission facilite la vente mais génèrera automatiquement un
problème de satisfaction client car le service perçu n’est pas au niveau du service
attendu.
a. Quand ?
b. Le déroulement de l’entretien
Lors de cet entretien, le client doit parler davantage que l’expert-comptable. Celui-
ci adopte une écoute active en questionnant le client, en demandant à reformuler
et en validant ce qu’il a compris. En effet, il existe parfois des distorsions entre ce
que le client veut dire, ce qu’il dit, ce que l’expert-comptable a entendu et ce qu’il
a compris.
93
Chapitre 3.3 - Section 3.3.1
Bien conduire ses entretiens client
Voici des exemples de questions qui peuvent être posées : Que détenez-vous ?
Depuis quand ? Comment vous l’êtes-vous procuré (achat, donation,
succession) ? Quelle est la valeur de ce bien ? Quels sont vos objectifs ? Pourquoi
avez-vous besoin d’un conseil en gestion de patrimoine ?
L’ordre des réponses du client donne des indications sur son tempérament et sa
psychologie. Deux caractéristiques que l’expert-comptable doit percevoir et
prendre en considération.
Encore une fois, il faut s’adapter au client avec les supports utilisés en fonction de
son appétence pour la matière, sa psychologie et son intérêt pour la gestion
patrimoniale.
94
Chapitre 3.3 - Section 3.3.2
La formalisation de la mission
Ce type d’entretien peut avoir lieu à plusieurs échéances différentes selon la cause
qui provoque la tenue de ce rendez-vous. Le changement de la situation
personnelle du client amène l’expert-comptable à se rapprocher d’un entretien de
collecte d’informations, puis à reprendre le processus des entretiens suivants.
Il en est de même lorsque les résultats sont non conformes aux attentes. La
différence est que l’expert-comptable doit justifier que les causes de la non-
conformité ne lui sont pas imputables.
a. Acceptation de la mission
95
Chapitre 3.3 - Section 3.3.2
La formalisation de la mission
L’article 151 du code de déontologie stipule que la lettre de mission doit faire l’objet
d’un écrit définissant la mission de l’expert-comptable en précisant les droits et
obligations de chacune des parties.
c. Le contenu
Quel que soit le mode de facturation retenu par l’expert-comptable (cf. Section
2.1.2), il doit être explicité et présenté au client dans la lettre de mission.
96
Chapitre 3.3 - Section 3.3.2
La formalisation de la mission
a. Le dossier permanent
Le dossier permanent, comme son nom l’indique, suit le client tout au long de son
appartenance à la clientèle du cabinet. Il regroupe les informations valables pour
toutes les missions telles que l’identité du client et le suivi de la mission.
b. Le dossier annuel
Ce dossier est attaché à une mission en particulier comme, par exemple, le bilan Troisième partie
patrimonial d’un client donné à une échéance donnée. Il comprend l’ensemble des
feuilles de travail récapitulant les travaux de l’expert-comptable, une note de
synthèse par entretien, la retranscription des évènements importants survenus au
cours de la mission et les rapports remis au client. Le détail du contenu du dossier
annuel est présenté en annexe (annexe n°28).
97
Chapitre 3.3 - Section 3.3.2
La formalisation de la mission
Puisqu’il s’agit d’une mission sans attestation, la terminologie utilisée n’est pas
imposée. Le terme de « rapport » est utilisé dans le cas présent mais il pourrait
aussi être appelé compte-rendu de mission, rapport de synthèse, courrier/mail
d’accompagnement, note de commentaires, lettre d’observations, relevé
d’anomalies… Selon l’objectif et le contenu du document remis au client, l’expert-
Troisième partie
c. Contenu et forme
98
Chapitre 3.3 - Section 3.3.2
La formalisation de la mission
De plus, la différenciation avec les autres acteurs se fait en partie par ce que le
client va retenir et conserver. Ce rapport a donc une importance capitale pour
retranscrire la qualité d’une prestation immatérielle.
d. La transmission du rapport
Le rapport ne doit pas être simplement envoyé au client, il doit être expliqué et
parcouru avec lui. Ainsi, l’expert-comptable est en mesure de justifier ou expliquer
certains points. Il s’assure également que le client comprend le contenu du rapport.
99
Chapitre 3.3 - Section 3.3.3
La coproduction
3.3.3.1 Pourquoi ?
Ces prestations, bien que permises pour la profession, peuvent être déléguées à
un partenaire (notaire ou avocat) afin de se concentrer sur la stratégie
patrimoniale. La rédaction d’actes sous seing privé étant la résultante de l’analyse
et un outil de mise en place des préconisations.
14 Loi n° 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques
100
Chapitre 3.3 - Section 3.3.3
La coproduction
3.3.3.3 Comment ?
a. La forme
Le partenariat n’est pas toujours formalisé par un contrat écrit entre les
professionnels. Il peut être ponctuel dans un premier temps et s’intensifier lorsque
le nombre de missions augmente.
b. Les risques
La solution face à ces risques est que l’expert-comptable garde un rôle de pivot et
d’intermédiaire indispensable entre les partenaires afin de maitriser la mission de
conseil et la relation avec son client.
101
Conclusion
Le développement d’une nouvelle mission peut être un frein pour les experts-
comptables n’ayant que peu de ressources. Aussi, le suivi des propositions
méthodologiques et l’utilisation des outils proposés permettent de tout mettre en
œuvre pour réussir cette mission. Chaque cabinet étant différent, l’inventaire des
ressources disponibles est indispensable pour la mener à bien. C’est ce qui permet
à l’expert-comptable de prendre conscience du potentiel de son outil de travail et
du chemin restant à accomplir pour assurer de façon sereine la réussite de la
mission.
102
Conclusion
La description des étapes de l’élaboration du bilan patrimonial ainsi que les outils
proposés montrent que cette mission de conseil est semblable à ce que connait
déjà l’expert-comptable. La démarche englobant la recherche d’informations,
l’analyse de ces informations et la proposition de solutions est adaptée à la mission
de révisions des comptes annuels. Dans le cas du conseil en gestion de
patrimoine, la matière analysée n’est pas la même et les connaissances ne sont
pas dispensées dans le cursus de la profession d’expert-comptable. C’est
pourquoi le professionnel du chiffre doit savoir s’entourer d’autres professionnels
disposant des connaissances complémentaires aux siennes.
Le parallèle avec les autres missions peut également être fait sur le plan de la
formalisation de la mission. L’expert-comptable formalise dans le dossier de travail
des diligences effectuées et les rapports permettant de transmettre la synthèse
des travaux au client. Si les écrits sont importants, la méthodologie d’échanges
d’informations avec le client a aussi beaucoup d’intérêt. La pédagogie de l’expert-
comptable permet de faire prendre conscience au client de la valeur ajoutée de la
prestation.
103
Bibliographie
A. Ouvrages
104
Bibliographie
C. Revues et articles
105
Bibliographie
106
Bibliographie
D. Etudes
E. Sources professionnelles
107
Bibliographie
F. Sites internet
G. Vidéos
108
Annexes
109
Annexes
Article 145
Article 146
« Les personnes mentionnées à l’article 141 évitent toute situation qui pourrait faire
présumer d’un manque d’indépendance. Elles doivent être libres de tout lien
extérieur d’ordre personnel, professionnel ou financier qui pourrait être interprété
comme constituant une entrave à leur intégrité ou à leur objectivité. »
110
Annexes
Article 147
Article 155
111
Annexes
expert-comptable ?
Quel est le niveau de qualification de chaque
collaborateur ?
Des collaborateurs sont-ils spécialisés ?
112
Annexes
externe ?
Des formations spécifiques à la mission de
conseil en gestion de patrimoine sont-elles
prévues ?
Des formations dans d’autres domaines
(commercial, comportemental) sont-elles
proposées ?
Quel est le pourcentage du chiffre d’affaires
consacré à la formation ?
L’expert-comptable connait-il le niveau de
rémunération annuelle de chaque collaborateur ?
La rémunération
Les missions
113
Annexes
Le développement
perception des clients des missions actuelles ?
de missions
Existe-t-il une feuille de travail de détection des
besoins ? (cf. Annexe n°4)
Si oui, ce questionnaire est-il inclus dans le
dossier de travail de la mission de révision ?
Existe-il un questionnaire de recueil des attentes
des clients ?
L’organisation du cabinet
Communication
114
Annexes
La clientèle
ou sur le déclin ?
Les clients sont-ils bons payeurs ?
Les clients sont-ils demandeurs de nouvelles
prestations de services ?
Les clients sont-ils prescripteurs ?
Les clients sont-ils satisfaits des prestations
actuelles ?
Existe-il un questionnaire de satisfaction client ?
Les clients ont-ils confiance en le cabinet ?
Certains clients sont-ils soumis à l’IFI ?
Certains clients ont-ils des revenus fonciers
La clientèle potentielle
importants ?
Certains clients ont-ils une rémunération annuelle
supérieure à 100.000 euros (capacité d’épargne
importante) ?
Certains clients sont-ils susceptibles de cesser
leur activité (cession d’entreprise, départ à la
retraite) ?
Existe-il des clients particuliers qui ne demandent
qu’une assistance à la déclaration de revenus ?
115
Annexes
Âge du
Caractéristiques Apport de l’expert-comptable
client
- Créateur d’entreprise qui se lance - Accompagnement à la création
tôt d’entreprise
20 ans
- Pas encore de patrimoine (sauf si - Gestion du patrimoine suite à une
succession ou donation) succession ou donation
- Lancement dans la vie active et
- Choix du régime matrimonial
construction du foyer
30 ans - Modalités de détention de la
- Acquisition de la résidence
résidence principale
principale avec endettement
- Diversification du patrimoine - Conseil pour l’allocation des
40 ans (investissement foncier, marchés ressources lors de la diversification
financiers) du patrimoine
- Bilan patrimonial et/ou retraite
- Anticipation de la retraite et de la
50 ans - Organisation du patrimoine en vue
transmission du patrimoine
de sa transmission
- Bilan retraite et patrimonial
- Assurance d’un niveau de
- Assistance à la transmission du
revenus souhaités
60 ans patrimoine
- Transmission du patrimoine
- Assistance à l’organisation de la
- Anticipation le cas de disparition
succession
116
Annexes
Cette feuille de travail est destinée aux collaborateurs et utilisée lors de la mission
de révision et de l’entretien de présentation des comptes. Elle leur permet de se
questionner sur l’intérêt de proposer une mission de conseil en gestion de
patrimoine au client.
cabinet ?
du client
117
Annexes
La capacité d’épargne
Le client est-il propriétaire des locaux professionnels ?
Le client dispose-t-il d’autres revenus fonciers ?
Le client dispose-t-il de sommes en compte courant ?
Le client a-t-il la possibilité d’arbitrer ses revenus entre
rémunération et dividendes ?
Le client songe-t-il à cesser son activité (cession
d’entreprise ou départ à la retraite) ?
Le client dispose-t-il d’une épargne personnelle ?
Le sujet de la couverture sociale facultative a-t-il été
abordé avec le client ?
La protection du
118
Annexes
Marketing
Service Service
attendu voulu
Mesure de Mesure de
satisfaction conformité
Service Service
perçu réalisé
Communication
119
Annexes
Vos attentes
Comment faire fructifier mon épargne ?
Mon contrat de mariage est-il adapté à ma situation (protection du conjoint
et des enfants) ?
L’organisation de mon patrimoine est-elle optimale ?
Suis-je bien protégé contre les aléas de la vie ?
Quel sera mon niveau de revenu à la retraite ?
Comment transmettre mes biens à mon entourage à moindre coût ?
Nos réponses
Nous vous aidons à allouer vos ressources entre différents biens.
Nous vous conseillons sur le contrat de mariage adapté à votre situation.
Nous élaborons un bilan patrimonial et proposons des solutions
d’optimisation.
Nous étudions les contrats d’assurances actuels et nous vous aidons à
choisir les solutions manquantes.
Nous évaluons vos droits à la retraire et l’ensemble de vos revenus
annexes.
Nous vous accompagnons dans votre projet de transmission de votre
patrimoine selon votre rythme et vos besoins.
Nos atouts
Une indépendance garantie, nous n’avons pas de produits à proposer.
Des collaborateurs qualifiés et des outils performants.
Un réseau professionnel de qualité composé de notaires, avocats,
banquiers et assureurs.
Une approche globale et complète de votre patrimoine.
Une sécurisation des informations et du déroulement de la mission.
N’hésitez pas à nous contacter pour un échange avec une personne qualifiée au
XX.XX.XX.XX.XX ou par mail à l’adresse suivante : mail@cabinet.com
120
Annexes
Une date de retour du questionnaire est à indiquer (15 jours environ). Si besoin,
l’expert-comptable est amené à relancer les clients pour avoir un retour.
121
Annexes
122
Annexes
Cette fiche mission (volet production) est destinée à un usage interne. Elle a pour
objectif de synthétiser l’offre proposée et de référencer les ressources mises à
disposition par le cabinet.
Présentation générale :
Cible : client particulier (dont chef d’entreprise).
Les besoins de la cible : manque de compétences sur les problématiques
de la gestion de patrimoine.
Bénéfices client : approche globale du patrimoine et donc prise en compte
de l’ensemble des spécificités du client, optimisation de l’organisation du
patrimoine.
Missions complémentaires : rédaction de statuts, évaluation d’entreprise,
audit de sociétés civiles, accompagnement dans la cession d’entreprise,
suivi des préconisations, actualisation du bilan patrimonial.
Tarif : de x.xxx euros à x.xxx euros
Les méthodes
Qui ? Le collaborateur responsable du client en collaboration avec
l’expert-comptable et si besoin des partenaires extérieurs.
Quand ? Selon la planification prévue avec le client. Si possible pendant
les périodes creuses.
123
Annexes
Régime
Intitulé de la
Université/Ecole Etablissement des
formation
études*
M2 GP (+ DESU
Aix-Marseille Faculté d'Economie et de
gestion d’actifs et de FI et FC
Université Gestion
fortune)
M2 GP FI et FC
Angers ESEMAP Titre « Conseiller en
FI
GP »
Bordeaux IAE Bordeaux M2 Ingénierie et GP FC
Caen IAE Caen M2 GP FC
Titre « Conseiller en
Clermont-Ferrand AUREP FI
GP »
Faculté de Gestion,
Lille Economie & Sciences et M2 Droit & GP FC
Faculté de Droit
Lyon IAE Lyon M2 GP FI et FC
Montpellier Université de Montpellier M2 GP FC
M2 GP FI et FC
DU Conseiller en GP
FI
Nantes IAE bac +5
DU Conseiller
FI
patrimonial bac +3
M2 Droit et
Faculté de droit, économie
Orléans ingénierie du FI
et gestion
patrimoine
Paris-Dauphine Université Paris M2 GP FI et FC
Paris IAE Gustave Eiffel M2 GP FC
Paris ESG Finance Mastère GP FI et FC
M2 Finance et GP
Poitiers IAE Poitiers FI et FC
immobilier
DU – Conseiller en
Rennes Université Rennes I FC
GP
Université Toulouse 1 M2 Ingénierie du
Toulouse FI et FC
Capitole patrimoine
IAE Valenciennes –
Valenciennes université Polytechnique M2 GP FI et FC
Hauts-de-France
124
Annexes
125
Annexes
126
Annexes
Budget estimé
Planification de la mission
Phase stratégique
- Analyse concurrentielle
Phase opérationnelle
Enquête sur les attentes des clients (dont traitement des retours) 1j
Enquête sur la perception des clients (dont traitement des retours) 1j J+75
127
Annexes
Budget estimé
Planification de la mission
Proposition de mission aux clients potentiels ayant le score le plus élevé V J+150
Vente de la mission V
Certaines tâches peuvent être réalisées simultanément. Par exemple, lorsque les
enquêtes sont envoyées au client, l’expert-comptable peut continuer les tâches
suivantes en attendant le retour des clients.
128
Annexes
Ce calendrier est proposé par le cabinet à son client. Ainsi, les deux parties
s’engagent sur les délais et la bonne conduite de la mission.
Entretien(s) Variable
Collecte des
informations Transmission des
justificatifs
15 j
Création + rapport 15 j
Présentation ½j
Bilan patrimonial
Définition des objectifs ½j
Création + rapport 30 j
Préconisations
Présentation ½j
Entretien(s) ½j
129
Annexes
Le tableau de bord permet de s’assurer que les objectifs à court terme sont atteints.
Voici quelques exemples d’objectifs à court terme :
- Formaliser l’offre et élaborer la fiche mission avant telle date.
- Proposer l’offre de conseil en gestion de patrimoine à XX% des clients et
signer une lettre de mission avec XX% avant telle date.
- Acquérir des connaissances relatives à la situation matrimoniale par XX
collaborateurs avant telle date.
- Trouver des partenaires afin de combler les manques en interne avant telle
date.
- …
Chaque expert-comptable définit ses propres objectifs et ses propres indicateurs.
Les exemples de tableaux présentés ci-dessous doivent être adaptés à chaque
situation et ils ne constituent pas une liste exhaustive.
Le premier indicateur est le respect des échéances de la planification du projet.
Les tableaux suivants n’ont d’intérêts que si la phase opérationnelle est engagée.
Vente de la mission
Action envisagée
Indicateurs Objectif Réalisation Ecart
(proposition)
Nombre de
Mailing pour faire
propositions / nombre xx% le date
connaître la mission
de clients du cabinet
Ajouter une diligence
Nombre de
X proposition(s) par an dans le dossier de
propositions par client
révision
Accompagner le
Nombre de
collaborateur pour
propositions par xx% du portefeuille le date
l’aider à proposer la
collaborateur
mission
Nombre de clients
Promotion par la
extérieurs / nombre xx%
communication externe
total de clients
Nombre de missions
Formation sur les
vendues / nombre de xx%
méthodes de ventes
missions proposées
Chiffre d’affaires lié à
la mission / nombre x.xxx euros Revoir le forfait
de clients
Chiffre d’affaires lié à
la mission / x.xxx euros Rémunération variable
collaborateur
130
Annexes
Déroulement de la mission
Action envisagée
Indicateurs Objectif Réalisation Ecart
(proposition)
Nombre de Développement du
X partenaires avant date
partenaires réseau professionnel
Chiffre d’affaires /
Revoir les procédures de
temps passé par Taux horaire de xx euros
production et/ou le forfait
mission
Temps de réponse
à la question d’un Moins de xx jours
client Vérifier la disponibilité
des collaborateurs / la
Conformité des répartition des tâches
délais avec la Respect des délais prévus
planification
Nombre de client
Enquête de satisfaction et
satisfaits / nombre xx %
analyse des retours
total de clients
Nombre de clients
Solliciter les clients
prescripteurs /
xx % satisfaits pour des
nombre total de
recommandations
clients
Formation
Indicateurs Objectif Réalisation Ecart Action envisagée
131
Annexes
Enquête de satisfaction
La prestation de services
Très Très
Satisfait Insatisfait
satisfait insatisfait
Êtes-vous satisfait de la prestation
fournie par notre cabinet ?
132
Annexes
Très Bon
Elevés Adaptés
élevés marché
Comment jugez-vous le montant des
honoraires ?
Oui Non
Oui Non
Si oui, l’avez-vous déjà fait ?
Sinon pourquoi ?
Vos commentaires :
_______________________________________________________________________
_______________________________________________________________________
_______________________________________________________________________
_______________________________________________________________________
Vos interlocuteurs
Sur une échelle de 1 (très insatisfait) à 10 (très satisfait), comment appréciez-vous vos
relations avec notre cabinet ?
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
La qualité de l’accueil
Le respect des horaires et dates de
rendez-vous
La disponibilité et la réactivité
La capacité d’écoute
La capacité à identifier les besoins
La capacité à proposer des solutions
adaptées
La capacité à utiliser un langage clair
et adapté
La capacité à vous conseiller
133
Annexes
Vos commentaires :
_______________________________________________________________________
_______________________________________________________________________
_______________________________________________________________________
_______________________________________________________________________
Vos besoins
Oui Non
Avez-vous d’autres besoins à l’issue de notre mission de conseil en
gestion de patrimoine ?
Oui Non
Pensez-vous poursuivre notre collaboration pour le suivi des
préconisations ?
Oui Non
Envisagez-vous de faire appel à un autre prestataire (expert-comptable ou
non) pour une autre mission de conseil en gestion de patrimoine ?
Commentaires
_______________________________________________________________________
_______________________________________________________________________
_______________________________________________________________________
_______________________________________________________________________
_______________________________________________________________________
134
Annexes
Enquête de satisfaction
Satisfaction générale
Pas Ne sait
Tout à Pas
Assez du pas/sans
fait vraiment
tout opinion
Dans l’ensemble, êtes-vous
satisfait de vos conditions de
travail ?
Etes-vous fier de travailler au
sein du cabinet ?
Vous identifiez-vous au travers
de votre travail au sein du
cabinet ?
Le travail au cabinet
Ne sait
Tout à Pas Pas du
Assez pas/sans
fait vraiment tout
opinion
J’ai du plaisir à venir
travailler
Il y a une bonne ambiance
au travail
J’ai le sentiment d’exercer
des tâches utiles
Les tâches sont
intéressantes et variées
Mes horaires de travail me
conviennent
Mon poste de travail
(physique) me convient
J’ai le sentiment d’avoir une
rémunération justifiée
135
Annexes
L’organisation du travail
Pas Ne sait
Tout Pas
Assez du pas/sans
à fait vraiment
tout opinion
Je me sens libre dans la façon
de faire et d’organiser mon
travail
Je sais à qui m’adresser pour
obtenir les informations
recherchées
Je me sens encouragé à
prendre des initiatives et à
proposer des nouvelles idées
136
Annexes
Le développement de ma carrière
Pas Ne sait
Tout Pas
Assez du pas/sans
à fait vraiment
tout opinion
Les tâches qui me sont confiées
me permettent d’enrichir et de
développer mes compétences
Les formations professionnelles
sont facilement accessibles
J’ai un entretien d’évaluation
annuel
Le système d’évaluation est
simple, clair et utile
Les objectifs qui me sont fixés
sont raisonnables
Remarques complémentaires :
_______________________________________________________________________
_______________________________________________________________________
_______________________________________________________________________
_______________________________________________________________________
_______________________________________________________________________
137
Annexes
Contrat de mariage
Contrat de mariage
138
Annexes
Contrat de mariage
Biens indivis
Contrat de mariage
Pendant le
mariage Conjoint A Conjoint B
Patrimoine propre
140
Annexes
141
Annexes
142
Annexes
Documents à transmettre
Informations à collecter
Situation familiale
Etat civil du client et du conjoint le cas échéant : nom, prénom, date de
naissance, lieu de naissance, profession
Adresse privée et coordonnées personnelles (téléphone et mail)
Adresse professionnelle
Situation de famille : célibataire, concubin, marié ou pacsé (date, régime),
divorcé, séparé, veuf (date de décès du conjoint)
Etat civil des enfants (attention aux familles recomposées) : nom, prénom,
date de naissance, lieu de naissance, professions, à charge (fiscalement)
Etat civil des parents (de chacun des époux le cas échéant) : nom, prénom,
date de naissance, lieu de naissance, professions, à charge (fiscalement)
En l'absence d'enfant et de parents, état civil des collatéraux (héritiers
potentiels)
143
Annexes
Activité professionnelle
Profession, statut (salarié, TNS, autres), type de revenus, retraite et prévoyance
complémentaire dans le cadre professionnel.
Patrimoine
Biens professionnels (droits sociaux et fonds de commerce) :
dénomination et forme juridique, régime fiscal, date de création ou
acquisition, prix d’acquisition, valeur estimée.
Biens privés particuliers (œuvres d’art, bijoux, bateaux, voitures de
collections…) et valeurs mobilières : dénomination, type de biens, date
d’acquisition, prix d’acquisition, valeur estimée, propriétaire (client,
conjoint, communauté, indivision), origine de propriété, type de propriété
(pleine propriété, nue-propriété, usufruit)
Biens immobiliers et fonciers : idem point précédent + nature du bien
(résidence principale, secondaire, locatif, non bâti), avantage fiscal
Comptes et liquidités : dénomination, type de biens, propriétaire, type de
propriété, valeur estimée, établissement bancaire, épargne associée
(versement, périodicité, date début, durée)
Assurance-vie : dénomination, catégorie, souscripteur, assuré, date de
souscription, montant, durée, bénéficiaire, versement après 70 ans,
épargne associée (versement, périodicité, date début, durée)
Emprunt
Emprunteur, date de début, montant initial, type de prêt, durée, taux, taux
assurance, garantie, capital restant dû, mensualités
Budget
Revenus imposables : salaires, pensions, retraite, BA, BNC, BIC, plus-
values et gains divers, dividendes, revenus fonciers, revenus des valeurs
et capitaux mobiliers, revenus de l’actif mobilier.
Revenus non imposables
144
Annexes
Dépenses réelles
Charges familiales : loyers + charges, vie quotidienne, dépenses
d’éducation, dépenses engagées, autres dépenses
Charges du patrimoine : frais de gestion des titres, honoraires de conseil,
assurance décès, autres charges
Epargne organisée : assurance-vie, PEL, autres
Imposition de l’année précédente : IR, IFI, taxe foncière, taxe d’habitation
Autres
Les projets : nature, délais, coût prévisible
Les attentes de la prestation
Autres professionnels : notaire et avocat
145
Annexes
Actif professionnel
SA X
SARL Y
Comptes courant SA X
Immobilier de rapport
Appartement Pinel
Immeuble industriel
Actif financier
Liquidités
Compte courant LCL
Compte courant SG
Placements
Assurance-vie
PEA
Participations
SA P1
SAS P2
SCI Immo
Autres biens
Total actif
146
Annexes
Dettes fiscales
IR
Prélèvements sociaux
IFI
Autres droits
Autres dettes
Prêt familial
Imposition latente
Total passif
Montant
Total de l’actif
Total du passif
Actif Net
147
Annexes
148
Annexes
149
Annexes
Modèle de budget
Revenus Type1 Montant %
Professionnels
Conjoint A - TS
Conjoint A – Prime annuelle
Conjoint B – BIC
Communs – BIC
Du patrimoine
Revenus fonciers
Appartement Pinel
Immeuble industriel
RCM
Dividendes SA X
Revenus exceptionnels
Succession
Total revenus
1
Type de revenus : récurrents (R), exceptionnels (E)
D’entretien du patrimoine
Gestion appartement Pinel
Travaux
Epargne
Assurance-vie
Total dépenses
1
Type de dépenses : obligatoires (O), facultatives (F)
150
Annexes
Budget de l’année N
151
Annexes
152
Annexes
Clôturer l’entretien :
Le refus : rester optimiste et essayer de connaitre les raisons du
refus pour proposer une solution ou corriger les méthodes de
ventes pour les prochains rendez-vous.
L’indécision : questionner le client sur les facteurs d’indécision et
revenir sur les avantages de la mission pour le client. Si le client
reste sans réponse, il faut relancer le client quelques jours plus tard.
Le rendez-vous ultérieur (quelques jours) : laisser le temps au
cabinet d’analyser une situation complexe avant de faire une
proposition de mission appropriée.
L’accord : rédiger la lettre de mission à transmettre au client et
prendre le rendez-vous pour la collecte d’informations.
153
Annexes
154
Annexes
<Ville>, le <date>
<Civilité>,
Nous vous remercions de la confiance que vous nous avez témoignée lors de notre
dernier entretien en envisageant de nous confier une mission de <Mission>.
La présente lettre de mission a pour objet de vous confirmer les termes et les
objectifs de notre mission ainsi que la nature et les limites de celle-ci. Elle est
établie en application des dispositions de l’article 151 du Code de déontologie
intégré au décret du 30 mars 2012 relatif à l’exercice de l’activité d’expertise-
comptable.
Afin de répondre à vos attentes, nous vous proposons une étude qui se
matérialisera par la réalisation d’un dosser mettant en évidence :
<Objectif 1>
< Objectif 2>
< Objectif 3>
…
155
Annexes
La mission que vous nous confiez sera effectuée dans le respect des dispositions
légales et réglementaires applicables aux experts-comptables et s’inscrit parmi les
autres prestations sans assurance à l’issue desquelles l’expert-comptable
n’exprime pas d’opinion.
Les procédures et travaux que nous mettrons en œuvre ne constitueront ni un
audit ni un examen limité des comptes. En conséquence, aucune expression
d’assurance ne sera donnée dans notre rapport.
2. Méthodologie
A l’issue d’un ou plusieurs entretiens durant lesquels vous nous communiquerez
l’ensemble des documents, nous réaliserons les prestations suivantes :
<Travaux 1>
<Travaux 2>
<Travaux 3>
…
Suite à cette étude, nous vous remettrons un rapport détaillé et nous vous
commenterons les résultats au cours d’une réunion de synthèse.
Il est bien entendu que la mission pourra, sur votre demande, être complétée par
d’autres interventions qui feront l’objet d’un avenant à la présente lettre de mission.
La mission ne comprend pas les travaux suivants : <Travaux non compris dans la
mission>.
3. Durée
La mission débutera à compter de la date de conclusion de la présente et prendra
fin <Selon mission choisie : à durée déterminée ou indéterminée>. Les conditions
de rupture du présent contrat sont indiquées dans les conditions générales de
ventes jointes.
156
Annexes
Le rapport vous est principalement destiné et peut ne pas répondre à l’attente des
tiers avec lesquels vous êtes en relation.
En annexe, figure la répartition des travaux entre vous et notre cabinet. Toute autre
intervention que celles prévues dans ce contrat devra faire l’objet d’une lettre de
mission complémentaire.
Nos relations seront réglées, sur le plan juridique, tant par les termes de ce contrat
que par les conditions générales d’intervention ci-jointes par notre profession, la
mission qui nous est confiée comportant de notre part une obligation de moyens
et de diligences, et de la vôtre un devoir d’information et de coopération.
5. Intervenants et délais
Dans le cadre de cette mission, l’expert-comptable assurera l’exécution de la
mission et pourra se faire assister en cas de besoin par d’autres intervenants.
Cette mission sera réalisée dans les délais prévus au calendrier figurant en
annexe.
6. Honoraires
Pour cette mission, nos honoraires s’établissent à X.XXX euros hors taxes. Ce
budget inclut les conseils ponctuels que nous serons amenés à vous donner, ne
nécessitant ni déplacements, ni recherches particulières.
7. Obligation d’identification
Dans le cadre des obligations qui nous incombent en application des dispositions
du Code monétaire et financier relatives à la lutte contre le blanchiment de capitaux
et le financement du terrorisme, nous vous informons qu’à la date de la
présente les informations et les documents requis en matière d’identification ne
157
Annexes
nous sont pas parvenus et que leur obtention est une condition suspensive pour
la mise en œuvre de la mission que vous souhaitez nous confier.
Vous remerciant de la confiance que vous nous témoignez, nous vous prions
d’agréer, <Civilité>, l’expression de nos sentiments distingués.
Signature Signature
Annexes :
1. Conditions générales
2. Répartition des tâches et calendrier (cf. Annexe 13 – La planification du
déroulement de la mission)
158
Annexes
159
Sommaire
INTRODUCTION ........................................................................... 1
Chapitre 1.2 – Le conseil en gestion de patrimoine, une mission pour les experts-
comptables : atouts et intérêts de la profession ......................................................... 27
............................................................................................... 36
Chapitre 2.1 – La création de la mission .................................................................... 37