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Filière SVTU-S1

Module « Embryologie-Histologie »
Partie HISTOLOGIE

Polycopié du cours
Chapitre II : Les tissus conjonctifs

Année Universitaire 2020-2021

Pr. k. Akarid

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LES TISSUS CONJONCTIFS

Tissu conjonctif (TC): tissu constitué de cellules non cohésives (fibroblaste pour le TC le
plus général) séparées par de la MEC. C’est un tissu souvent vascularisé.

Il y a de très nombreux tissus conjonctifs.


On distingue le tissu conjonctif simple des autres tissus conjonctifs extrêmement spécialisés:
- tissus adipeux : réserve métabolique.
- tissus cartilagineux et osseux : stockage des minéraux.
- tissus sanguins : transport d'O2 et de nutriments.
Le TC répond aux fonctions de soutien, trophique (nourricière), et permet la coordination des
différentes populations cellulaires, et a aussi un rôle dans la protection immunitaire.

I/ Les cellules du tissu conjonctif


Les cellules que l’on peut rencontrer dans le tissu conjonctif sont des cellules dites fixes (les
fibroblastes et les adipocytes) et des cellules mobiles, dites libres.

I-1 Les fibroblastes


Les fibroblastes (ou fibrocytes) sont les cellules principales du T.C.
En M.O, ils se présentent comme un noyau ovoïde allongé, avec un cytoplasme peu
abondant.
En M.E, ce sont des cellules fusiformes ou étoilées avec de longs prolongements
cytoplasmiques. Le noyau est ovalaire à chromatine condensée, le cytoplasme est riche en
organites impliqués dans la synthèse protéique (RE, AG, ribosomes).

Remarque : Les fibrocytes correspondent, à l'aspect peu actif ou inactif des fibroblastes.

I-2 Autres cellules du tissu conjonctif

• Les adipocytes (ou  adipeuses) sont arrondis, volumineux. Leur noyau aplati, est
repoussé en périphérie de la cellule. Le cytoplasme est réduit à une mince couronne
entourant une volumineuse gouttelette lipidique.
L’adipocyte a pour rôle : la synthèse des lipides, leur stockage, et leur libération.

• Les cellules sanguines (Cf. tissu sanguin), notamment les phagocytes mononuclées
(les monocytes se différentient dans le TC en macrophages).

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II/ La matrice extra - cellulaire (MEC)

II-1 la substance fondamentale


C’est une substance homogène, amorphe, qui occupe les interstices (vides) entre les cellules et
les fibres du T.C.
Elle contient des substances élaborées par les cellules conjonctives (collagène, élastine,
protéines d'adhésion), des protéoglycanes et des glycoprotéines de structure, des substances
exogènes provenant du plasma sanguin (eau, des Ig, des nutriments…etc).
Elle joue plusieurs rôles dans le TC:
- Un rôle dans les échanges moléculaires,
- Un rôle de défense (en piégeant les virus et certaines bactéries dans les mailles des
protéoglycanes),
- Un rôle de régulation (par inhibition de l’accolement des filaments de collagène)

II-2 Les fibres conjonctives


Les TC peuvent contenir 3 variétés de fibres : les fibres de collagène, les fibres réticulées et
les fibres élastiques.
Remarque : Un TC banal peut contenir en proportion variable les 3 types de fibres.

a) Fibres de collagène
Elles sont visibles en MO entre les cellules, et sont bien séparées les unes des autres. Les
fibres de collagène s’organisent en lames épaisses ou en trousseau. On parle de rubans de
fibres de collagène. Elles apparaissent comme des éléments séparant les cellules, et eux
mêmes séparés les un des autres par la substance fondamentale.
Ce sont des fibres dont le traitement à l'eau chaude donne naissance à de la gélatine (colle).
Elles ne sont jamais anastomosées, leur diamètre, toujours régulier, varie entre 1 et 5 µm. Ce
réseau de fibres est extrêmement solide et confèrent la résistance au tissu.

b) Fibres élastiques ou fibres d’élastine


Elles sont constituées par une protéine fibreuse : l'élastine.
Elles constituent un réseau de fibres anastomosées, de faible diamètre (0,2 à 2 µm) et sont
caractérisées par leur élasticité. Elles confèrent une élasticité au tissu.
En M.O, elles ne sont visibles que par des colorations spéciales (coloration à l’orcéine). Elles
apparaissent sous forme d’un réseau de très fines fibres allongées et anastomosées, à trajet
approximativement rectiligne.
En M.E, elles apparaissent comme des plages d’une substance amorphe contenant en
périphérie des microfibrilles dépourvues de striation.

Exemple : La paroi des gros vaisseaux sanguins (dont l’Aorte) qui doivent pouvoir se
déformer quand le sang arrive, et revenir a leur état initial pour chasser le sang.

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c) Les fibres de réticuline
Correspondent à une variante des fibres de collagène (récemment formées).
Elles sont très minces et ramifiées: présentent l’aspect d’un réseau enchevêtré. Elles sont
invisibles en M.O avec les colorations usuelles.
Pour les mettre en évidence, il faut faire appel au fait que les fibres de réticuline sont capables
de fixer des sels d'argent : elles sont argyrophiles (mise en évidence par imprégnation
argentique).
Elles constituent la plus grande partie de la charpente fibreuse des organes hématopoïétiques
et lymphoïdes.

Collagène lames élastiques fibres de réticuline

III/ Classification des tissus conjonctifs.


Les T.C seront classés selon la proportion relative des différents éléments de base (cellules/
substance fondamentale/ fibres).

III-1 Le tissu conjonctif lâche


Appelé aussi le tissu conjonctif équilibré. Il comprend une proportion "équilibrée" de cellules,
de fibres et de substance fondamentale. Les cellules et les fibres sont disposées sans ordre
apparent.
Il est très répandu dans l’organisme.

Le rôle du T.C.L est important et complexe. Nous citons :


• Rôle mécanique : Le T.C possède un rôle de soutien et d’emballage des divers tissus et
organes.
• Rôle métabolique: Le T.C assure le passage de nombreuses substances entre le sang et
les autres tissus.
• Rôle de défense de l’organisme : Le T.C possède un rôle majeur dans les réactions
inflammatoires et dans les phénomènes immunitaires.

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( fib. = fibroblaste, mac = grand noyau pâle d’un macrophage,
Ma. = mastocyte), (F.E. = fibre élastique, coll. = fibre collagène)

III-2 Le tissu réticulaire (ou tissu réticulé)


Il s’agit du tissu conjonctif qui constitue le stroma des organes hématopoïétiques et
lymphoïdes (ganglion, rate, moelle osseuse) et du foie. Sa charpente collagène,
principalement faite de collagène de type III (constitutifs de fibres de réticuline), peut être
visualisée en MO après coloration argentique sous la forme d’un réseau de fines fibres
colorées en noir, dites fibres de réticuline.
Il est très riche en cellule et en fibre de réticuline. Il assure un rôle de soutien.

III-3 Les tissus conjonctifs denses


Ce sont des tissus conjonctifs riches en fibres, pauvres en cellules et en substance
fondamentale. Ils ont une fonction essentiellement mécanique.

III-3-1 Les tissus conjonctifs fibreux denses


Ils contiennent essentiellement des fibres de collagène ; ils se répartissent en deux sous
groupes :
a) les tissus fibreux non orientés (derme, périoste, capsules articulaires, dure-mère,
capsules des organes pleins (comme le foie, la rate, les reins, etc.) ;
b) les tissus fibreux orientés (unitendus : ligaments et tendons, ou bitendus
aponévroses et stroma de la cornée).

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III-3-2 Les tissus élastiques
Les fibres (ou lames) élastiques y prédominent largement, entre de rares fibroblastes ou entre
les cellules musculaires lisses (comme dans la média des artères de gros calibre).

III-4 Les tissus squelettiques


Ces tissus conjonctifs spécialisés sont caractérisés par la nature solide de leur MEC. Ils
regroupent les tissus osseux et cartilagineux (cf. chapitre tissus squelettiques).

III-5 Les tissus adipeux


Il existe deux variétés d’adipocytes (ou cellules adipeuses) - les adipocytes blancs et les
adipocytes bruns - et, par voie de conséquence, deux types de tissu adipeux (couramment
appelé « graisse ») : le tissu adipeux blanc ou graisse blanche et le tissu adipeux brun ou
graisse brune.
- La graisse blanche est la plus importante réserve énergétique de l’organisme. Les
adipocytes blancs renferment une volumineuse vacuole de Triglycérides. Ce tissu
représente 15 à 20% du poids de l’adulte. L’adipocyte blanc assure la synthèse, le
stockage et la libération des Lipides.

- La graisse brune est une source de chaleur surtout abondante chez les mammifères
hibernants, la graisse brune est néanmoins présente dans l’espèce humaine.
Les mitochondries des adipocytes bruns contiennent une protéine découplante, la
thermogénine, qui permet de dissiper l’énergie des oxydations sous forme de chaleur.

Tissu adipeux

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LES POPULATIONS CELLULAIRES « LIBRES »

Les populations cellulaires « libres » se distribuent dans la circulation sanguine et


lymphatique, dans les organes lymphoïdes ainsi que dans le tissu conjonctif lâche.
Le sang, véhicule principal des courants de migration cellulaire, est le siège des échanges
permanents entre cellules et tissus.
Le sang est constitué par des éléments figurés (cellules) baignant dans une substance
intercellulaire ; le plasma.
• Le plasma est une solution aqueuse qui renferme des protéines, des lipides, des
glucides et des sels minéraux.
• Les cellules sanguines sont désignées selon leur aspect à l’état frais et sont de deux
types principaux : rouges (érythrocytes) et blanches (leucocytes). Un 3ème type
d’élément : les plaquettes sanguines.

I/ les éléments figurés du sang

1/ Les hématies
Les GR (ou hématies, érythrocytes, normocytes) sont des cellules anucléés, en forme de
disque biconcave.
Leur fonction principale est de maintenir à l’état fonctionnel le pigment respiratoire qu’est
l’hémoglobine (transport de l'oxygène des poumons aux tissus, transport du CO2 des tissus
vers les poumons). Leur durée de vie est de 120 jours.

2/ Les plaquettes (ou thrombocytes) sont des cellules anucléés, de très petites
tailles de 2 à 5 m de diamètre. Elles proviennent des cellules géantes, les mégacaryocytes, au
niveau de la moelle osseuse. Elles vont se diviser en million de petites cellules, les plaquettes.
Elles jouent un rôle fondamental dans les processus de l’hémostase et de la coagulation. On
en trouve 200 000 a 700 000 / mm3 dans le sang et leur durée de vie est de 8 à 12 jours.

3/ Les leucocytes
3-1: Introduction.
Les globules blancs, ou leucocytes, utilisent le sang comme moyen de transport. Toutes ces
cellules dérivent des cellules souches hématopoïétiques  deux lignées cellulaires
majoritaires :
· La lignée lymphoïde (génération des lymphocytes T et B).
· La lignée myéloïde (génération des macrophages, granulocytes, érythrocytes, plaquettes).

Les lymphocytes T et B de la lignée lymphoïde assurent l’immunité spécifique grâce à la


présence de récepteurs spécifiques d’Ag. Cependant, d’autres cellules hématopoïétiques
participent directement à l’induction, la régulation et l’expression de cette réponse
immunitaire spécifique, en même temps qu’elles assurent l’immunité innée.

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3-2: Rappel sur l’hématopoïèse.
C’est l’ensemble des phénomènes qui concourent à la fabrication et au remplacement continu
et régulé des cellules sanguines.
On distingue 3 compartiments : 1) celui des cellules multipotentes capables
d’autorenouvellement, 2) celui des progéniteurs identifiés par leur capacité de former des
colonies mais pas par leur morphologie, 3) le compartiment de maturation où les cellules
acquièrent des caractères morphologiques différents (Diapos).

Les leucocytes sont classés en granulaires et en agranulaires, en fonction de la présence ou de


l'absence de granules cytoplasmiques spécifiques. Ils sont aussi classés en mononucléaires et
en polynucléaires, en fonction de la forme de leur noyau.

3-3: Les polymorphonucléaires (ou granulocytes)


Ce sont des cellules possédant un noyau polylobé. Elles possèdent des granulations
caractéristiques ayant permis de les séparer en 3 classes : les neutrophiles (les + abondants
dans le sang, 60% des GB circulants), les éosinophiles (- de 5%) et les basophiles (0,5 à 1%).

a) Les polynucléaires neutrophiles (PNN)


Ce sont des cellules de 10 à 12mm de diamètre dont le cytoplasme contient d’abondantes
granulations. Ils sont donc les plus nombreux des leucocytes. Leur durée de vie est très courte
(10-12 heures). Ils possèdent 3 types de granules cytoplasmiques :
· Granules primaires (comme myéloperoxydase (MPO)
· Granules secondaires (comme le lysozyme)
· Granules tertiaires (hydrolases acides
Les neutrophiles jouent un rôle privilégié dans la défense anti-infectieuse grâce à leurs
capacités importante de migration, d’adhérence, de locomotion, de phagocytose et de
bactéricidie.

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b) Les polynucléaires éosinophiles (PNE).
Ce sont des cellules de 9 à 12mm de diamètre, ayant un noyau bilobé, habituellement à la
périphérie (ont des inclusions cytoplasmiques volumineuses qui fixent l’éosine). La plupart
des éosinophiles se localisent dans les tissus (10aine jours) après un bref passage dans le sang.

Ces cellules ont des propriétés cytotoxiques. Ces cellules sont produites en plus grand nombre
et activées lors de certaines infections parasitaires (les helminthes), et de certaines réactions
allergiques.

c) Basophiles (PNB) et Mastocytes.


Les basophiles (affinité pour les colorants basiques) sont des cellules de 8 à 10mm de
diamètre avec un noyau  rond et surtout des granules ovoïdes (contiennent de l'histamine et
de l'héparine). Leur durée de vie n’est que de quelques jours.
Le basophile est le leucocyte le plus rare.
Les mastocytes sont des cellules qui ressemblent aux basophiles mais localisées dans les
tissus. Ces cellules jouent donc un rôle essentiel dans les mécanismes de défense contre les
parasites et dans les réactions d’allergie mettant en jeu des Ac de classe IgE.

3-4 : Les monocytes/macrophages

Les cellules de la lignée des monocytes/macrophages comprennent les monocytes du sang et


les macrophages tissulaires : « phagocytes mononuclées »

Les monocytes ne représentent que 2 ou 3% des leucocytes circulants, ayant un cytoplasme


très pâle et un noyau volumineux. Leur durée de vie est de quelques jours.
Les macrophages sont des monocytes qui ont migré du sang vers les tissus. Une fois fixés
dans les tissus, les macrophages ont des aspects cytologiques et des fonctions distinctes de
celle des monocytes (Ils ont une taille plus grande, un cytoplasme très riche en lysosomes).

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Les macrophages jouent un rôle prépondérant dans les défenses de l’organisme : nettoyage
non spécifique et rôle dans les réactions immunes.

3-5: les lymphocytes


Les lymphocytes sont présents dans le sang (20 à 30% des leucocytes), la lymphe et dans tous
les organes lymphoïdes.
Deux familles principales : les lymphocytes T et les lymphocytes B.
Morphologiquement, il n’y a pas de différences entre les cellules T et B au repos: Ce sont
des cellules arrondies de petites tailles avec un grand noyau central.

La grande majorité des lymphocytes T se différencie dans le thymus (exception faite des
lymphocytes T intra-épithéliaux du tube digestif). Les lymphocytes B se différencient dans la
bourse de Fabricius (= organe primaire propre aux oiseaux) ou dans la moelle osseuse (chez
l’homme et les autres mammifères).

Le lymphocyte en MO

Les érythrocytes (e), les leucocytes : Basophiles (B),


Neutrophiles (N), Éosinophiles (E).

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LES TISSUS SQUELETTIQUES

Ce sont des tissus conjonctifs spécialisés : les tissus osseux et cartilagineux.


Ils sont composés de cellules et d’une MEC, de consistance solide et pour le tissus osseux de
nature minéralisée.

I/ Le tissu cartilagineux = « cartilage »


C’est le tissu le moins répandu dans l’organisme adulte. La MEC est solide mais non
minéralisée. Il est dépourvu de vaisseaux sanguins et de nerfs. La nutrition du cartilage se fait
par diffusion à travers la substance fondamentale à partir de vaisseaux sanguins de la couche
interne du périchondre.

I-1 Les cellules cartilagineuses = les chondrocytes


Le cartilage est formé d’un seul type cellulaire ; les chondrocytes, réparties dans une M.E.C
abondante et complexe.
Les chondrocytes sont des cellules volumineuses, arrondies et situées dans de petites
logettes ; les chondroplastes.

I-2 La M.E.C du cartilage.


Elle contient une teneur élevée en eau (70 à 80% de son poids), ceci permet la déformabilité
du cartilage. Elle contient également:
- Des protéoglycanes sulfatés qui sont responsables de la consistance solide de la matrice,
- Des fibres de collagène très fines, formant un panier fibrillaire (cartilage fibreux) ou des
fibres d’élastine (cartilage élastique),
- Des enzymes protéolytiques permettant la dégradation de la matrice au cours de son
renouvellement et de nombreux facteurs de croissance produits par les chondrocytes.

I-3 Classification des cartilages


On distingue 3 variétés de tissu cartilagineux, selon la nature des fibres : cartilage hyalin,
fibreux et élastique.

a) Cartilage hyalin
Il forme la plus grande partie du squelette de l’embryon, et est le plus répandu des cartilages
chez l’adulte : cartilage articulaire, des voies respiratoires, des côtes..etc.
Il contient peu de fibres et uniquement des fibres de collagènes de petit calibre, disposées
en réseau à mailles larges invisible en MO  aspect amorphe et homogène.

Cartilage hyalin

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b) Cartilage fibreux (fibro - cartilage)
Il contient de très nombreuses fibres de collagène groupées en faisceaux formant une trame
visible au MO.
On le trouve dans les disques intervertébraux, l’insertion du tendon d’Achille et les ménisques
du genou.

Cartilage fibreux

a) Cartilage élastique
En plus des fibres de collagène, il contient de très nombreuses fibres élastiques entrecroisées,
ce qui confère une grande flexibilité au cartilage.
Peu présent dans l’organisme. On le trouve dans le pavillon de l’oreille, l’épiglotte et certains
cartilages du larynx.

Cartilage élastique

II/ Le tissu osseux (TO)

C’est un tissu squelettique, dont la M.E.C est imprégnée de sels minéraux (60% du poids d’un
os) cristallisés, ce qui la rend rigide et imperméable.
Le tissu osseux proprement dit n’est pas vascularisé : Il n’y a jamais de capillaires sanguins au
contact direct des ostéocytes (cellules osseuses) ou de la matrice osseuse. Il y aura donc
toujours du tissu conjonctif classique à proximité, ayant un rôle nourricier.
Le tissu osseux possède 3 fonctions : mécanique (résistant→soutien le corps), métabolique
(libération et stockage de sels minéraux), hématopoïétique (renferme la moelle osseuse).

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II-1 Les cellules du T.O
Ce sont des éléments qui contrôlent l’activité métabolique et la vie du tissu osseux. On
distingue 3 types :

a) Les ostéoblastes.
Ce sont des cellules ostéoformatrices situées à la surface externe du T.O en croissance.
Habituellement situées en périphérie du tissu osseux. Les ostéoblastes sont des cellules
mononuclées, disposées en rangés. Elles possèdent des expansions cytoplasmiques plus ou
moins allongées. Leur cytoplasme est riche en organites intervenant dans les synthèses
protéiques, elles sécrètent la M.E.C du tissu osseux.

b) Les ostéocytes.
L’ostéoblaste s’entoure de matrice osseuse. Au cours de la croissance de l’os, il sera donc
enfouit au sein de la travée osseuse : on parle alors d’ostéocyte.
Ce sont des cellules au cytoplasme fusiforme, légèrement arrondies. Leurs organites sont
moins développés. Ce sont des ostéoblastes différenciés, incapables de se diviser. Ils siègent
dans des logettes (ostéoplastes) d’où partent des canalicules anastomosés qui contiennent
leurs prolongements cytoplasmiques.

c) Les ostéoclastes.
Ce sont des cellules qui détruisent l’os : elles sont situées à la surface du T.O en voie de
résorption.
Ce sont des cellules dérivées de la lignée hématopoïétique monocytaire : c’est un
macrophage réellement plurinucléé. Il résulterait de la fusion de plusieurs phagocytes
mononuclées (ce qui explique la présence de plusieurs noyaux). Leur cytoplasme renferme de
nombreuses vésicules, vacuoles phagocytaires et des lysosomes témoignant une activité de
phagocytose.

Il existe un 4ème type de cellules osseuses: les cellules bordantes. Elles sont des
ostéoblastes au repos, susceptibles, s'ils sont sollicités, de redevenir des ostéoblastes actifs.
Elles revêtent les surfaces osseuses qui, à un moment donné, ne sont soumises ni à formation
ni à résorption osseuse.

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II-2 la matrice extra - cellulaire osseuse.
La dureté du tissu osseux est due à la minéralisation de sa MEC.
La M.E.C présente une composante inorganique (sels minéraux) et une autre organique
(fibres et substance fondamentale) :
- La composante inorganique est constituée par des cristaux de sels minéraux dont
85% sont du phosphate de calcium cristallisé et 10% du carbonate de calcium. Ces
cristaux ne sont visibles qu’en ME. L’os est un réservoir du Ca++ : 98% du Ca++ de
l’organisme.
- La composante organique est constituée en grande partie (95%) par des fibres de
collagène, de protéoglycanes et d’autres composantes intervenant dans la
minéralisation. Elle contient également des cytokines et facteurs de croissance sécrétés
par les ostéoblastes.

II-3 L’organisation du tissu osseux


Chez l'adulte, le tissu osseux est dit lamellaire : la matrice osseuse est disposée en lamelles
superposées où les microfibrilles de collagène sont arrangées parallèlement selon une
direction qui se modifie dans chaque lamelle successive.

Chez le fœtus et le jeune enfant, la trame de microfibrilles de collagène est irrégulière et le


tissu osseux est transitoirement non-lamellaire (tissu osseux tissé). Donc TO non lamellaire
(ou primaire) et TO lamellaire (ou secondaire)
Il existe 3 variétés anatomiques d’os : les os longs (comme le tibia, le fémur), courts (comme
les os du carpe) et plats (comme le sternum, les côtes).

II-4 : La plupart des os sont constitués d’une zone externe de tissu osseux
compact et d’une zone interne de tissu osseux spongieux

a) Le TO compact (ou cortical ou haversien).


Il est principalement constitué d’ostéones ou systèmes de Havers fait de lamelles osseuses
cylindriques disposées concentriquement autour du canal de Havers. Entre les lamelles, se
situent les ostéoplastes contenant le corps cellulaire des ostéocytes.
Le canal de Havers contient des capillaires sanguins et des filets nerveux amyéliniques
enrobés d’un peu de tissu conjonctif lâche.

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Les canaux de Havers sont reliés entre eux, avec la cavité médullaire et avec la surface de l’os
par des canaux transversaux ou obliques, les canaux de Volkmann.
Cette disposition confère à l’os compact un maximum de résistance.

b) Le TO spongieux (ou trabéculaire)


Le tissu osseux spongieux siège essentiellement dans les os courts et les os plats (sternum,
ailes iliaques) ainsi que dans les épiphyses des os longs.
Il est formé par un lacis tridimensionnel de spicules ou trabécules de tissu osseux, ramifiés et
anastomosés, délimitant un labyrinthe d’espaces inter-communicants occupés par de la moelle
osseuse et des vaisseaux.

T.O Compact

(T: trabécule)

Os spongieux

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II-5 : Le remodelage du tissu osseux.

Que ce soit dans l’os compact ou trabéculaire, le TO est en constant renouvellement.


Le remodelage osseux fait intervenir 2 phénomènes conduisant au maintien de la masse
osseuse: La formation du TO  destruction ou résorption de TO (coopération entre les
ostéoclastes/ostéoblastes). Les activités métaboliques de ces 2 populations cellulaires sont
couplées dans l’espace et dans le temps.

II-5-1) Phase d’activation


La surface osseuse est normalement recouverte de cellules bordantes qui empêchent l’accès
des ostéoclastes à la MEC. Sous l’action de facteurs ostéorésorbants (ex : hormone
parathyroïdienne), les cellules bordantes se rétractent et libèrent l’accès aux ostéoclastes qui
peuvent adhérer à la matrice osseuse.
L’afflux des ostéoclastes est favorisé par la prolifération de leurs précurseurs médullaires sous
l’effet de plusieurs molécules, notamment du M-CSF.
Les ostéoblastes sont également indispensables à la mise en place du programme de
différenciation des précurseurs ostéoclastiques en préostéoclastes puis en ostéoclastes et enfin
en ostéoclastes actifs.

II-5-2) Phase de résorption du tissu osseux


Chaque ostéoclaste devenu actif se fixe à la matrice sur le lieu de résorption et la phase de
résorption de la matrice commence. Elle s’effectue en deux étapes successives : 1) dissolution
de la phase minérale par acidification du compartiment de résorption, 2) dégradation de la
matrice organique sous l’action d’enzymes protéolytiques lysosomales.

II-5-3) Phase d’inversion


Quand les ostéoclastes ont fini de creuser une lacune, ils meurent par apoptose et sont
remplacés par des macrophages qui lissent le fond de la lacune.

II-5-4) Phase de formation de tissu osseux


Elle comporte 2 temps, au cours desquels les ostéoblastes jouent le rôle majeur : 1) la
production de MEC par les ostéoblastes, 2) la minéralisation de cette MEC.

II-6 : Capital osseux et perte osseuse


Jusqu’à l’âge de 20 ans, la masse osseuse augmente progressivement. A cet âge, le capital
osseux est constitué ; il reste stable pendant quelques années, puis diminue lentement avec
l’âge, chez la femme comme chez l’homme, les mécanismes de destruction du tissu osseux
l’emportant sur les mécanismes de construction.
Chez la femme, la perte osseuse s’accélère nettement à la ménopause, du fait de la carence en
œstrogènes.

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