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11/03/2024

ECOLE NATIONALE DE LA STATISTIQUE ET DE L’ANALYSE ECONOMIQUE PIERRE NDIAYE


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ENSAE Dakar
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Ingénieur Statisticien Economiste (ISE), Option ‘’Finance’’

Gestion des risques en finance

Chapitre IV:
Gestion du risque opérationnel

Aboudou OUATTARA, CESAG

 A la suite de l’analyse du risque de credit, de


l’analyse du risque de marché, nous abordons dans
ce chapitre l’évaluation et la gestion du risque
opérationnel.
 Ce sera l’occasion de revenir sur la définition du
risque de liquidité et de préciser les outils de
mesure et de gestion.
 Pour y parvenir, nous proposons une présentation
en trois sections.

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I. Définition du risque opérationnel


I. Identification et mesure du risque opérationnel
II. Gestion des risques du risque opérationnel

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 Le risque opérationnel peut être défini comme le


risque de pertes directes ou indirectes résultant
d’une inadéquation ou d’une défaillance attribuable
à des procédures, des agents, des systèmes
internes ou à des événements extérieurs.
 Il peut être associé à : des fraudes internes, fraude
externe, Pratique en matière d’emploi et sécurité
sur le lieu de travail, Pratiques concernant les
clients, les produits et l’activité commerciale, les
dommages de biens, Interruption d’activité et
pannes de systèmes, exécution des opérations,
livraisons et processus.

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 Ce risque renvoie donc à des inefficiences de


l’organisation et du management de l’institution.
 Absent des dispositions de Bâle I, ce risque a
explicitement été intégré à Bâle II bien que sujet à
de vives critiques.

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 Pour son identification, il est désagrégé en :


◦ Risque lié aux processus
◦ Risque lié aux personnes
◦ Risque lié aux systèmes
◦ Risques juridiques
◦ Risques externes
◦…

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Risque Occurence Occurrence Impact Impact Gravité


_Code _Code
Erreur de conception des logiciels Peu probable 2 Elevé 4 8

Absence de test du logiciel Peu probable 2 Elevé 4 8

Inexistence d’un cahier de charge Extrêmement rare 1

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 Bâle III propose plusieurs approches pour évaluer et


calculer le capital réglementaire nécessaire pour couvrir
le risque opérationnel au sein des institutions
financières.
 Ces approches sont conçues pour refléter de manière
plus précise les profils de risque spécifiques des
banques.
 Trois approches d'évaluation du risque opérationnel
selon Bâle III :
◦ Approche de Base (BIA - Basic Indicator Approach)
◦ Approche Standardisée (STA - Standardized
Approach)
◦ Approche Avancée (AMA - Advanced Measurement
Approach)
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 Cette approche est la plus simple et est souvent


utilisée par les petites banques.
 Le capital réglementaire est calculé en fonction
d'un pourcentage fixe des revenus bruts annuels
moyens au cours des trois dernières années.
 Le taux de charge en capital est généralement de
15% des revenus bruts moyens.
Capital Reglementaire=Taux de Charge×Revenus Bru
ts Annuels Moyens

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 Supposons qu'une petite banque ait les revenus bruts annuels suivants au
cours des trois dernières années :
◦ Année 1 : 5 milliard de FCFA
◦ Année 2 : 4,5 milliard de FCFA
◦ Année 3 : 5,2 milliard de FCFA
 Calculons le capital réglementaire requis selon l'Approche de Base.
◦ Revenus Bruts Annuels Moyens=(5+4,5+5,23)/3=4,9 milliards de FCFA
◦ Revenus Bruts Annuels Moyens=(5+4,5+5,2)/3=4,9 milliards de FCFA
◦ Capital Reglementaire=0,15×4,9 milliards de FCFA=735 millions FCFA
◦ Capital Reglementaire=0,15×4,9 milliards de FCFA=735 millions FCFA
 Dans cet exemple, la banque devrait maintenir un capital réglementaire d'au
moins 735 millions FCFA pour couvrir le risque opérationnel en fonction de
l'Approche de Base.
 Remarque : L'Approche de Base est relativement simple à mettre en œuvre,
mais elle ne prend pas en compte les spécificités des activités de la banque
et peut ne pas refléter de manière précise le niveau réel de risque
opérationnel. C'est pourquoi elle est généralement réservée aux institutions
financières de petite taille avec des activités opérationnelles moins
complexes.
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 Huit catégories avec leurs coefficients de pondération typiques :


◦ Paiements et Règlements (Coef. : 12%) : Englobe les activités liées aux paiements et aux
transactions financières. Cela inclut les services de traitement des paiements, les virements, les
chèques et les opérations de règlement.
◦ Opérations liées à la Clientèle (Coef. : 12%) : Comprend les activités de gestion de la relation client,
telles que l'ouverture de comptes, le service client, les opérations de guichet et les transactions
liées aux comptes clients.
◦ Services de Négociation et de Courtage (Coef. : 15%) : Englobe les activités liées aux transactions
financières, notamment le courtage en valeurs mobilières, les opérations sur les marchés financiers
et les services de négociation pour le compte des clients.
◦ Gestion d'Actifs (Coef. : 15%) : Inclut les activités liées à la gestion des actifs des clients, comme la
gestion de portefeuille, les fonds d'investissement et les services de conseil en placement.
◦ Gestion des Biens Immobiliers (Coef. : 15%) : Comprend les activités liées à la gestion des biens
immobiliers, y compris les prêts hypothécaires, les opérations de crédit-bail et les services
immobiliers.
◦ Commerce de Gros (Coef. : 18%) : Englobe les activités de commerce de gros, telles que le
financement du commerce, les services de correspondant bancaire et les activités liées aux
opérations commerciales internationales.
◦ Autres Activités (Coef. : 18%) : Comprend les activités qui ne rentrent pas directement dans les
catégories mentionnées ci-dessus. Cela peut inclure diverses activités opérationnelles spécifiques à
la banque.
◦ Fonctions de Support (Coef. : 18%) : Englobe les fonctions de support interne, telles que les
technologies de l'information, les ressources humaines, la conformité et les fonctions
administratives.

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 Supposons qu'une banque applique l'Approche Standardisée


et que ses revenus bruts annuels soient répartis comme suit
dans différentes catégories :
Produit Net Bancaire (PNB) en Milliards FCFA
N° Ligne métier
2021 2022 2023
1 Paiements et Règlements 45 50 55
2 Opérations liées à la Clientèle 25 28 32
3 Services de Négociation et de Courtage 20 22 25
4 Gestion d'Actifs 70 75 80
5 Gestion des Biens Immobiliers 15 18 20
6 Commerce de Gros 55 60 65
7 Autres Activités 18 20 22
8 Fonctions de Support 12 15 18
Total 260 288 317

 L’on peut calculer les fonds propres exigés pour couvrir le


risque opérationnel comme suit.

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 Cette approche est la plus complexe et est destinée aux grandes banques avec des systèmes de gestion
des risques opérationnels sophistiqués et ui ont la capacité de développer et de mettre en œuvre des
modèles internes complexes pour mesurer le risque opérationnel.
 L'AMA permet aux banques de calculer leurs propres estimations internes du risque opérationnel en
utilisant des modèles statistiques, des scénarios et d'autres techniques avancées.
 Principales Caractéristiques de l'AMA :
 Modèles Internes :
◦ Les banques utilisent leurs propres modèles internes pour estimer le niveau de risque opérationnel.
Ces modèles tiennent compte de la fréquence et de l'impact des pertes opérationnelles, ainsi que
des facteurs de corrélation entre différentes lignes de métier.
 Données Internes :
◦ Les banques doivent disposer de données internes substantielles sur les pertes opérationnelles
passées. Ces données sont utilisées pour calibrer les modèles et estimer les paramètres nécessaires
pour mesurer le risque.
 Validation Externe :
◦ Les modèles internes doivent être soumis à une validation externe, généralement effectuée par les
autorités de régulation. Cela garantit que les modèles sont appropriés, précis et fiables.
 Exigences de Rapport :
◦ Les banques sous l'AMA sont tenues de fournir des rapports détaillés sur leurs estimations du
risque opérationnel et les méthodes utilisées pour les calculer. Ces rapports doivent être soumis
aux autorités de régulation.

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 Les banques utilisent leurs propres modèles internes pour


mesurer le risque opérationnel, en tenant compte de facteurs
tels que la fréquence des pertes, l'impact des pertes et les
facteurs de corrélation.
 Les modèles internes doivent être approuvés par les autorités
de régulation.
 Les banques déterminent leur propre capital réglementaire en
fonction des résultats de leurs modèles internes.

A. OUATTARA , Enseignant au CESAG 15


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 Supposons qu'une grande banque utilise l'AMA pour mesurer son


risque opérationnel. Elle a collecté des données sur les pertes
opérationnelles passées et a développé un modèle interne
sophistiqué qui prend en compte la fréquence, l'impact et la
corrélation des pertes dans différentes lignes de métier.
 Le modèle interne estime que la probabilité annuelle d'une perte
opérationnelle de plus de 10 milliards de FCFA est de 0,1%.
 L'impact économique attendu d'une telle perte est estimé à 15
milliards de FCFA.
 La corrélation entre les différentes lignes de métier est également
prise en compte dans le modèle.
 Le capital réglementaire requis en vertu de l'AMA serait calculé en
fonction de ces estimations internes complexes. Ce montant serait
ensuite soumis à la validation externe par les autorités de
régulation.

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 Chaque approche a ses propres avantages et inconvénients. Les


banques doivent choisir l'approche qui correspond le mieux à leur
taille, à leur complexité opérationnelle et à leurs capacités de
gestion des risques. La mise en œuvre de ces approches vise à
promouvoir une gestion plus efficace et précise du risque
opérationnel, renforçant ainsi la stabilité du secteur financier.

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Lorsqu’un risque est identifié, plusieurs approches


sont possibles et le choix de l’une ou l’autre
dépend de quatre paramètres: le coût du risque,
l’occurrence du risque et son incidence.
 Selon la nature de l’actif (Actifs non financiers ou
financiers) :
La prévention
La diversification des risques
L’assurance : Par couverture du risque ou Par
titrisation.

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 Basculer d’une organisation fonctionnelle et en silo du


contrôle à une approche basée sur les processus.
 Redéfinir le mandat de la direction des risques pour
permettre une supervision complète des risques financiers et
non financiers.
 Clarifier les responsabilités des acteurs des trois lignes de
défense pour favoriser une culture des risques.
 Assurer la complémentarité des fonctions de contrôle
(Directions Risque opérationnel, Conformité, autres fonctions
de contrôle).
 Définir une taxonomie de contrôles et un lexique commun
pour maîtriser les risques financiers et non financiers.

A. OUATTARA , Enseignant au CESAG 19


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 Selon le coût,
L’évitement : stratégie moins risquée et moins
chère.
L’acceptation : on accepte le risque et on décide
de le transfert les comptes de l’Entreprise afin de
réduire les risques
La réduction du risque: Veille, identification par
l’audit : démarche classique de la gestion du
risque.
Le transfert : couverture de risque financier ou
garantie financière contractée, sous-traitance ou
externalisation de l’activité à risque.

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 Une institution bancaire de la place fait face à un


risque opérationnel associé à des détournements à
ses guichets par les agents en charge de la gestion.
 Une étude a permis de révéler les caractéristiques
du risque opérationnel comme suit :
◦ Fréquence : Chaque semaine (Fréquence : 3)
◦ Incidence : 100 000 000 FCFA (Incidence : 3)
 Comment Faire pour réduire la gravité de ce risque
pour le ramener ?
 Recommandations

A. OUATTARA , Enseignant au CESAG 22


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 Au total, nous avons dans ce chapitre présenté la


définition, les outis permettant d’identifier,
mesurer la sévérité et gérer le risque opérationnel.
 Il a permis d’affiner la présentation des concepts
en relation et de présentation de cadre
règlementaire associé.

Aboudou OUATTARA , Enseignant au CESAG 23


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