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INTRODUCTION A L’ECONOMIE AGRICOLE

L’économe agricole est une composante essentielle de l’économie rurale


qui à son tour est considérée comme « cette branche de la science
économique qui s’intéresse plus spécialement au monde rural et à
l’agriculture. »
Pour comprendre l’économie agricole, il faut analyser au niveau de
l’exploitation, les forces de mouvement et les facteurs d’immobilisme.
L’exploitation, cellule de base de l’activité agricole, constitue l’objet
d’étude fondamentale de l’économie rurale.
En effet, il convient de distinguer la fonction de production de la
fonction de consommation familiale ; sur le plan de ses activités
économiques on décompose la famille paysanne en une Unité de
Production (UP) et une Unité de Consommation (UC). La part
autoconsommée de la récolte apparaît alors comme transférée de l’UP
à l’UC.
REPRESENTATION SCHEMATIQUE DES EXPLOITATIONS AGRICOLES

Facteurs de Unité de Unité de


production production consommation

Part de Produit agricole


commercialisée
I.1. Notion d’économie rurale :
On appelle économie rurale, une branche particulière des sciences économiques qui,
étudie la production et la commercialisation des denrées agricoles.
Nous tenterons de donner une définition personnelle de l'économie
rurale:
L'économie rurale est l'étude technico-économique des exploitations agricoles et
de leur environnement socio-économique.
En effet l'économie rurale permet également l'étude de leur environnement humain et
économique: mode de vie des populations, mais également marchés agricoles
d'approvisionnement et d'écoulement de la production.
Elle comprend l’économie agro-alimentaire et l’économie agricole.

I.2. Economie agro-alimentaire :


Elle est le domaine des industries agro-alimentaires. Elle s’occupe de la transformation
et de la commercialisation des produits agricoles alimentaires. Ce secteur regroupe :
•l’industrie agro-alimentaire est l’ensemble des activités industrielles qui
transforment des matières premières issues de l’agriculture, de l’élevage ou de la pêche
en produits alimentaires destinés à la consommation humaine. Elle ne doit pas être
confondue avec l’agro-industrie qui comprend outre l’agro-alimentaire, la
transformation des matières premières issues de l’agriculture, de la pêche et de la
foresterie en produits non alimentaires.
1.3. Agro-économie :
L’économie agricole est une science économique concrète. Elle étudie les rapports
de production (rapports économiques) des hommes au sein de l’agriculture, dans
leur unité et leurs corrélations avec les forces productives.
Comme son nom l'indique à juste titre, l’agroéconomie est la partie de l'économie
appliquée à l'agriculture dans ses multiples facettes et formes. L'agroéconomie
s’intéresse à l’ensemble du système des fibres et des aliments, des intrants jusqu’à
la production, la transformation, la distribution, et la consommation.
L’agroéconomie ou l’économie agricole est donc la direction économique qui gère
les différents aspects de l’agriculture et du milieu Agricole en général.
L’agroéconomie qui était à l’origine consacrée uniquement à l’étude de la
production dans les exploitations agricoles, s’est étendue progressivement à la
transformation et au commerce des produits agricoles, à la politique agricole,
ainsi que récemment, à la consommation alimentaire et la gestion des ressources
naturelles.
- L’économie agricole peut être définie de la manière suivante comme l’ensemble
des principes qui indiquent la marche à suivre pour tirer le meilleur profit du sol.
- L’économie agricole est un domaine d’étude portant sur l’application de la
théorie de l’économie à des problèmes et à des questions qui ont trait à la
production, à la transformation, à la distribution et à la commercialisation de
produits agricoles.
CHAPITRE I : LES PROBLEMES FONCIERS ET LES MODES DE FAIRE
VALOIR
Les exploitations agricoles peuvent être mises en valeur sous diverses formes appelées
« modes de faire valoir ».
Les Modes de Faire Valoir (MFV) peuvent être définis comme étant la nature des liens
contractuels qui existent entre le détenteur du droit d’usage sur une terre (le
preneur), et le détenteur de la maîtrise foncière sur cette terre (le propriétaire
foncier). Il existe en général 2 modes de faire valoir : le Faire Valoir Direct (FVD) et le
Faire Valoir Indirect (FVI).
1. LE FAIRE VALOIR DIRECT (FVD)
Le FVD est un mode d’exploitation des terres dans lequel l’exploitant est propriétaire
du bien (capital foncier) et du capital d’exploitation, ou bien c’est l’utilisation
directement par le détenteur de la maîtrise foncière sur cette terre ou par les
membres de son lignage.
I.1. Avantages :
- l’exploitant propriétaire est entièrement maître de son fonds qu’il exploite en toute
liberté et en toute tranquillité car sa stabilité est assurée ;
- il reçoit totalement le revenu de son travail.
I.2. Inconvénients :
- le FVD nécessite des capitaux importants pour l’acquisition des terres dans les
régions où elles sont rares ; il peut aussi constituer un élément de rigidité dans la
structure des exploitations agricoles car faute d’argent, l’agriculteur ne peut pas
toujours augmenter la superficie de son exploitation, ni utiliser assez de capitaux
d’exploitation ;
- l’exploitant peut également être tenté d’augmenter démesurément la superficie de
son exploitation dans le cas où les terres ne sont pas rares sans tenir compte de ses
capacités de travail, ce qui peut être un facteur défavorable à l’obtention d’une bonne
rentabilité de son exploitation ;
- l’exploitant subit seul les risques et périls de son exploitation ;
2. LE FAIRE VALOIR INDIRECT (FVI)
Le FVI est l’utilisation de la terre par une personne ne détenant pas la maîtrise foncière
sur cette terre ou en collaborant ensemble avec cette dernière.
2.1. Le fermage ou bail à ferme
Le fermage ou bail à ferme est un mode de FVI dans lequel le propriétaire foncier (le
bailleur) loue par contrat une exploitation à un fermier (le preneur) pour une durée
déterminée et moyennant le paiement d’un loyer (c.-à-d. l’emprunteur cultive la terre
moyennant une redevance fixe versée au détenteur de la maîtrise foncière). Le preneur
assure la direction de l’exploitation et le travail tandis que la terre et les bâtiments
sont fournis par le propriétaire. Ce mode de FV présente également des avantages et
des inconvénients :
a) Avantages :
- le propriétaire foncier reçoit un revenu fixe de son capital sans participer à sa
gestion ;
- le fermier (preneur) est indépendant et le loyer étant connu à l’avance, il peut choisir
l’exploitation (ou la spéculation) qui lui convient le mieux ;
- le principal avantage qu’il présente, réside dans l’apport du capital extérieur à
l’agriculture (crédits agricoles, autres banques,…) ;
b) Inconvénients :
- le revenu du propriétaire foncier est souvent faible, il a donc tendance à reprendre
l’exploitation pour en faire VD quand il le peut, pour en tirer un revenu plus important ;
- la situation du preneur (fermier) est précaire (instable), car à chaque renouvellement
du bail, le droit de reprise du propriétaire met en danger son maintien sur place ;
- l’évaluation et le remboursement en fin de bail des améliorations apportées par le
fermier (preneur) à l’exploitation gênent sa liberté d’actions et limitent son désir
d’investissements, car ces améliorations sont souvent sous-évaluées.
2. Le Métayage
Le métayage est un contrat par lequel le possesseur d’une terre (le bailleur) la loue
pour un certain temps à un preneur (le métayer) qui s’engage à la mettre en valeur sous la
condition d’en partager les produits avec le bailleur. Le propriétaire apporte le capital
foncier, tout ou une partie du capital d’exploitation et participe à la direction de
l’exploitation. Le métayer (preneur) apporte son travail, possède parfois tout ou une partie
du capital d’exploitation et participe aussi à la direction de l’exploitation.
a) Avantages :
- le métayage associe le propriétaire et le métayer au résultat de l’exploitation qui est
dirigé par les 2 parties ;
-il constitue pour le bon ouvrier agricole une étape dans son ascension vers le fermage
et quelque fois à la propriété directe. En effet, apportant au début sa seule force de
travail, le métayer peut accroître son patrimoine personnel qui lui permet de se
constituer un capital d’exploitation lui permettant de s’installer en fermier ou en
propriétaire direct ;
- le métayage résout aussi en partie le problème du crédit en agriculture. Il permet
également de diminuer les tensions sociales dans le secteur agricole.
b) Inconvénients :
- le métayer n’est pas libre puisqu’il assure la direction de l’exploitation avec le
propriétaire ;
- dans ce système, la parfaite entente, l’honnêteté et la loyauté des 2 parties sont
nécessaires puisqu’il y a partage des produits et des pertes ;
- le métayer peut être tenté pour éviter soit le partage, soit le contrôle du propriétaire
de multiplier les productions secondaires sur ces parcelles personnelles au détriment
des récoltes rentables de l’exploitation en métayage.
REGIME COMMUNAUTAIRE TRADITIONNEL: la propriété de la terre
est collective (village, tribu, fraction...) et l'USUFRUIT est accordé par le
Chef de Village (ou chef de la terre) à chacun en vertu de son appartenance
au groupe.
Il existe en Afrique sahélienne et soudanienne d'autres modes de faire-valoir.
Dans tous les cas l'économiste rural devra dégager la rente de la terre, c'est-
à-dire la CHARGE EFFECTIVE QUE SUPPORTE L'EXPLOITANT et la
contrainte sociale que représente la structure foncière.
CHAPITRE II : LES FACTEURS DE PRODUCTION AGRICOLE

1. Définition et typologie des facteurs de production agricole :


1.1. DÉFINITION DES FACTEURS DE PRODUCTION :
D’une manière générale, selon Henri BOURACHOT (Dictionnaire des sciences
économiques et sociales Bordas, 1992), les facteurs de production constituent
l’ensemble des éléments contribuant à l’acte productif dans une entreprise.
Les ressources productives qui servent à produire les biens et services s'appellent les
facteurs de production. On distingue généralement deux facteurs principaux : le
travail et le capital.
Le premier s’effectue au cours du temps (facteur-flux) tandis que le second désigne les
biens et services achetés auprès d’autres entreprises, c’est à dire le facteur-stock
produit et accumulé antérieurement (consommations intermédiaires et part des
immobilisations qui disparaît par usure ou obsolescence au cours du processus de
production).
1.2. TYPOLOGIE DES FACTEURS DE PRODUCTION AGRICOLE :

Concernant particulièrement l’agriculture les facteurs de production peuvent être


classés selon leurs degrés de maîtrise et de contrôle par l’agriculteur comme
indiqué dans le tableau qui suit :
Types de facteurs Eléments

Facteurs environnementaux - Conditions pédoclimatiques


Facteurs de l’environnement peu - Environnement social
modifiables par l’agriculteur individuel - Environnement économique (prix,
(à court ou long terme) marché, rentes de situation, rapport avec
l’amont et l’aval)
- Environnement technique (progrès
technique)

Facteurs matériels et techniques - Travail (main d’œuvre familiale, salariée)


- Facteurs modifiables à long terme - Capacités, formation, information de
par l’agriculteur individuel (la structure l’agriculteur, terre (quantité, qualité)
du système) - Situation financière et possibilités de
financement
- Capital (Machines agricoles, bâtiments
et immobilisations etc.)

Matières premières ou intrants - Facteurs de production variables


- Facteurs modifiables et contrôlés à court terme (semences, engrais,
par chaque agriculteur (à court terme) aliments du bétail, etc.)
Compte tenu de leur l’importance et de leur spécificité en agriculture, l’accent sera mis
sur les facteurs matériels et techniques tels que la terre, la force de travail et le
capital.
2. Analyse des facteurs de production agricole :
2-1 - LA TERRE :
La terre : En économie, le terme terre désigne les « dons de la nature» utilisés pour
produire des biens et services, autrement dit les ressources naturelles: la terre au sens
strict, mais aussi les minéraux, les ressources énergétiques et l'air.
La surface de notre territoire et nos ressources en eau sont renouvelables, et certaines
de nos ressources minérales peuvent être recyclées. Cependant, beaucoup d'autres -
comme les combustibles fossiles utilisés pour produire de l'énergie - ne le sont pas; on
ne peut les utiliser qu'une seule fois.
Dans l’agriculture, la terre constitue le principal moyen de production, sans lequel, le
processus de production agricole est impossible.
La qualité de la terre est d’une grande influence dans les résultats de production
agricole. Aussi elle se différencie des autres moyens de production par les
particularités spécifiques qui suivent :
•Elle ne constitue pas un produit du travail de l’homme et ne peut être crée par
lui comme moyens de production. Elle constitue un don de la nature.
•Elle est limitée. En effet, l’homme peut augmenter les volumes des autres moyens
de production comme les tracteurs, les batteuses, les automobiles et autres, mais la
dimension de la terre reste dans les mêmes limites.
•Elle n’est pas substituable. Dans le processus de production, les moyens comme
les animaux, les machines, les bâtiments, les équipements etc., s’usent et s’échangent
alors que la terre n’est changeable à aucun autre moyen de production.
•Sa qualité notamment sa composition en humus est diversifiée d’une zone à
l’autre.
•Elle ne s’amortit pas. Dans le processus de production les tracteurs, les
automobiles et autres moyens de production s’amortissent alors que la terre reste
intacte.

2-2 : LA FORCE DE TRAVAIL :
On appelle travail le temps et les efforts que les gens consacrent à la production
de biens et de services. Le travail inclut les efforts physiques et mentaux de tous
les gens qui travaillent dans des fermes, des chantiers de construction, des usines, des
manufactures, des magasins et des bureaux.
La qualité du travail dépend du capital humain, c'est-à-dire des compétences et
habiletés que les gens acquièrent par l’instruction, la formation sur le tas et
l'expérience de travail.
Dans les conditions des exploitations agricoles, la force de travail est constituée par la
main-d’œuvre agricole qui est de deux types : la main-d’œuvre agricole familiale et la
main-d’œuvre agricole salariée.
La main-d’œuvre agricole familiale :
C’est la partie de la main-d’œuvre qui est constituée par les membres de la famille de
l’exploitant. Il s’agit en réalité des actifs de la famille qui travaillent régulièrement pour le
compte de l’exploitation. En général, ils ne sont pas rétribués, mais leur nourriture de
même que leurs dépenses courantes sont prises en charge par l’exploitant. Dans les
simulations économiques, on peut être amené à valoriser cette main-d’œuvre pour
mieux comprendre son rôle dans la maîtrise des charges de l’exploitation. La notion
d’actif dans les familles en milieu rural africain est assez complexe car l’âge requis
pour être actif n’est pas fixe. Aussi dès l’enfance les individus travaillent déjà aussi
durement que les adultes. Toutefois, on situe en général l’âge des actifs entre 15 à 60 ans. La
répartition des actifs entre homme et femme semble également assez délicate dans la
mesure où très souvent les femmes travaillent doublement.
La main-d’œuvre agricole salariée :
Elle est la partie de la main-œuvre agricole qui est payée. L’exploitation fait usage de
cette catégorie pour réaliser certains types de travaux à haute intensité de main-
d’œuvre comme par exemple le repiquage du riz. La rémunération se fait en général par
journée de travail à un taux fixé qui peut varier d’une région à l’autre. La nourriture
pendant la journée du travail est en général prise en charge par l’exploitant.
2-3 - LE CAPITAL :
D’une manière générale, le capital est l’ensemble des facteurs matériels et
immatériels dont une entreprise dispose pour assurer son activité et qu’elle a
soit acheté à d’autres agents soit produits elle-même.
On distingue ainsi le capital circulant, qui disparaît lors du processus de
production (stocks de matière première ou consommables, de produits finis,…)
et le capital fixe utilisé à plusieurs reprises (bâtiments, machines, outillages).
De la même manière en agriculture il faut distinguer un capital circulant
constitué par les intrants agricoles (semences, engrais pesticides, etc.) et un
capital fixe comprenant (en dehors de la terre) les matériels et équipements
agricoles (tracteurs, charrues, herses, semoirs, etc.), les infrastructures
agricoles. La forme comptable d’expression du capital est l’investissement qui
désigne la valeur monétaire du capital fixe. La consommation du capital est
l’amortissement.
3- LES NOTIONS DE RENDENDEMENT ET DE PRODUCTIVITE
AGRICOLE :
3-1- LE RENDEMENT AGRICOLE :
C’est un indicateur particulier, qui permet d’apprécier l’efficacité
économique de l’utilisation de la terre. Il exprime la quantité de produit
agricole obtenu par unité de mesure de la terre :
Rendement (exprimé en kg/ha) = Production totale (kg) / surface cultivée
(ha)

Soit sa formule :
Y= Qt / Sc, Où
Qt =Quantité totale produite (en kg) ;
Sc = surface cultivée (en ha).

3-2- LA PRODUCTIVITÉ AGRICOLE :


D’une manière générale, la productivité du travail est la quantité de Biens et de
Services que l'on peut obtenir en une heure de travail.
Habituellement la productivité du travail est calculée par la formule suivante :
P = Q / T, où
Q = Quantité totale du produit ou le volume du travail accompli ;
T= temps accompli (dépensé).
Par exemple, si le travail est mesuré en nombre d’heures travaillées, la productivité
sera égale au ratio entre la quantité produite sur une période temporelle (un jour, une
semaine, une année) et le nombre total d’heures travaillées par les employés pendant
cette période.
La productivité agricole se caractérise par un certain nombre d’indicateurs, qui se
divisent en deux groupes :
•Les indicateurs directs :
•Le volume de production (en nature ou en valeur monétaire) :
•par homme/jour[1]; homme/heure ;
•par travailleur moyen ;
•Les coûts de main d’œuvre par unité de produit.
•Les indicateurs indirects :
le volume de travail accompli par unité de temps ;
la surface, ou la quantité de bétail par travailleur actif ;
les coûts de main d’œuvre par hectare de semis ou par tête de bétail
entretenu.

1]Les « hommes-jour » sont le nombre de jours nécessaires à un seul homme pour


réaliser une opération culturale donnée. Exemple si un champ qui nécessite 50
personnes pour le semis peut être semé par un homme seul en 50 jours ou par 50
personnes en une seule journée.
CHAPITRE III : LES SYSTEMES DE PRODUCTION AGRICOLE
1 – LES CONNCEPTS D’EXPLOITATION AGRICOLE ET DE SYSTEME DE PRODUCTION
AGRICOLE :
1-1 - L’EXPLOITATION AGRICOLE :
L’exploitation agricole peut être considérée comme une unité de production au sein
de la laquelle, l’exploitant mobilise des ressources de diverses natures (terre, main
d’œuvre, cheptel, plantes, intrants, matériels, bâtiments, …) et les combine dans des
proportions variables pour obtenir certaines productions végétales et (ou) animales et
satisfaire ainsi ses besoins et intérêts.
L’exploitation est généralement gérée sous l’autorité d’un centre de décision unique
(individuel, ou collégial) pour tout ce qui se réfère à l’emploi des ressources
disponibles et au devenir des productions et revenus obtenus : auto -
approvisionnement vivrier, consommation des ménages, épargne et investissements.
Une exploitation agricole, dans le domaine de l’économie agricole, est une
entreprise, ou une partie d’entreprise, constituée en vue de la production agricole et
caractérisée par une gestion unique et des moyens de production propres.
On admet en général qu’une exploitation agricole doit avoir une dimension
minimale afin de la distinguer du simple jardin familial, la statistique agricole
française fixe ce minimum à l’hectare de polyculture ou son équivalent
économique. Certains réservent l’expression d’entreprises agricoles aux
exploitations les plus grandes ou les plus dynamiques, ce qui peut être source de
confusion.
D’après Chombart de Lauwe, on définit l’exploitation agricole comme étant une
unité économique dans laquelle l’agriculteur pratique un système de production en vue
d’augmenter son profit. Le système de production est la combinaison des productions
et des facteurs de production (terre, travail, capital d’exploitation) dans l’exploitation
agricole.
Cette définition est rarement applicable au milieu traditionnel africain, parce que la
cellule de base de production est soit l’agriculteur lui-même, soit sa famille restreinte ou
élargie. Les règles qui régissent l’utilisation d’une part des facteurs de production et
d’autre part de la répartition et de l’utilisation du produit, ne permettent pas de faire
apparaître un profit au sens indiqué dans la définition précédente.
On utilise souvent ou plus fréquemment en Afrique la notion d’Unité de Production
Familiale (UPF).
L’UPF est l’agent de base du processus agricole de production. Elle constitue l’unité
familiale :
- à l’intérieur de laquelle, de manière privilégiée, s’effectue la mise en œuvre des
facteurs de production : terre, force de travail, moyens de travail ;
- à partir de laquelle s’opère le processus d’utilisation et de circulation des produits
obtenus.
La maîtrise de cette UPF est détenue par le chef de l’UPF qui assure aussi généralement
la maîtrise sur la mise en œuvre des facteurs de production, de la production obtenue
et de l’utilisation de cette production.
1-2 - Le système de production agricole :
D’une manière générale, un système est un ensemble de structures cohérentes dont
les éléments constitutifs, même détachés de leur contexte, en conservent la référence
et restent indispensables à son bon fonctionnement, à son développement, ainsi qu’à
son décodage.
Appliqué à l’agriculture, le système de production est la combinaison de la production
et des facteurs de production (capital foncier, travail et capital d’exploitation) dans
l’exploitation agricole.
Un système de production agricole est un mode de combinaison entre terre, forces et
moyens de travail à des fins de production végétale et/ou animale, commun à un
ensemble d’exploitations (Reboul, 1976).
Le terme de système de production indique que l’on s’intéresse à la fois à la structure,
à l’organisation et au fonctionnement des exploitations agricoles : il s’agit de
comprendre ce que font les agriculteurs, comment et pourquoi (comment
combinent-ils plusieurs activités et pratiques agricoles au sein de leur exploitation) et
d’évaluer les résultats qu’ils obtiennent (performances techniques et résultats
économiques).
2 – LA TYPOLOGIE DES SYSTEMES DE PRODUCTTION AGGRICOLE :
A l’échelle d’une exploitation, le système de production agricole peut être défini
comme la combinaison (dans l’espace et dans le temps) des ressources disponibles et
des productions elles – mêmes : végétales et animales.
Il peut être aussi conçu comme une combinaison plus ou moins cohérente de divers
sous –systèmes productifs :
•Les systèmes de culture, définis au niveau des parcelles ou groupes de parcelles
traités de façon homogène, avec les mêmes itinéraires techniques et
successions culturales ;
•Les systèmes d’élevage définis au niveau des troupeaux ou fragments de
troupeaux ;
•Les systèmes combinés : permettant une association efficiente des 2 secteurs
(agriculture et élevage).
2-1 - LE SYSTÈME DE CULTURE :
Le système de culture peut être défini comme la combinaison de la force
de travail et des moyens de production utilisés pour l’obtention d’une ou
plusieurs productions végétales.
L’étude d’un système de culture vise à comprendre principalement:
•l’évolution du peuplement végétal ;
•les itinéraires techniques pratiqués ;
•le niveau de production obtenu et les effets du système sur le maintien de la fertilité
de la parcelle.
Un système de culture est aussi et surtout l’activité de production végétale d’une
exploitation.
Les systèmes de culture se caractérisent aussi par des successions d’opérations
culturales dont il convient de repérer à chaque fois l’ordre logique.
L’étude des itinéraires techniques pratiqués dans les divers systèmes de culture doit
notamment permettre de comprendre comment les techniques successivement
mises en œuvre contribuent dans leur ensemble à favoriser la croissance et le
développement des cultures.

2-2- LE SYSTÈME D’ÉLEVAGE :


Le système d’élevage peut être considéré comme la combinaison et
succession de techniques destinées à produire des animaux ou de
productions animales d’une même espèce domestique avec la force de
travail et les moyens de production disponibles dans l’exploitation.
Au niveau de chaque troupeau, le système d’élevage se présente comme un
ensemble ordonné d’interventions dans les domaines de la sélection, de la
reproduction, de l’alimentation, de l’hygiène, de la santé etc.

Le système d’élevage se définit à l’échelle du troupeau ou d’une partie de ce


dernier. Il s’agit « d’un ensemble d’éléments en interaction dynamique organisé
par l’homme en vue de valoriser des ressources par l’intermédiaire
d’animaux domestiques pour en obtenir des productions variées (lait, viande,
cuirs et peaux, travail, fumure…) ou pour répondre à d’autres objectifs ».
2-3- LES SYSTÈMES COMBINÉS :
Mais il est beaucoup plus fréquent d’observer, dans le tiers monde, des systèmes de
production qui associent étroitement plusieurs systèmes de culture et d’élevage à leur sein.
Les systèmes de culture fournissent alors aux animaux une grande part de leur
alimentation (productions fourragères spécifiques, résidus de récolte, etc.). L’élevage
peut fournir quant à lui l’énergie de traction nécessaire à la culture attelée et les
déjections animales utilisées pour la reproduction et les transferts éventuels de
fertilité.
3- L’ÉVALUATION ANNUELLE DES RÉSULTATS :

Il s’agit d’évaluer les résultats du système de production dans son ensemble. C’est
à dire comparer les résultats économiques des divers systèmes de production agricole
étudiés de deux points de vue différents : il faut souhaiter tout d’abord connaître la
contribution de chacun des systèmes à la création annuelle de nouvelles
richesses pour le bien de la collectivité ; et s’efforcer ensuite de vérifier quelle est la
rentabilité de ce même système pour l’exploitant qui en est l’auteur, après la
redistribution d’une part plus ou moins importante des valeurs ajoutées. Il faut dans
un premier temps procéder au calcul de la Valeur Ajoutée Nette (VAN) obtenue
avec chaque système de production pour une année moyenne. Cette valeur ajoutée
est égale à la valeur des productions finales à laquelle il faut soustraire la
valeur de l’ensemble des biens et services consommés.
VAN = PB – CI – A Avec,
PB = produit brut annuel = valeur des productions finales (à l’exclusion de toutes
productions intermédiaires réutilisées dans l’exploitation) ;
CI = valeur des consommations intermédiaires annuelles.
Am = amortissement économique du capital fixe = dépréciation annuelle des
équipements.
De façon habituelle, ces agrégats sont évalués aux prix moyens du marché de
l’année qui s’achève. Mais ces prix sont souvent difficiles à connaître lorsque les
productions finales sont presque exclusivement destinées à
l’autoconsommation des ménages agricoles. Les prix du marché peuvent varier
de façon considérable au cours d’une même année et nombreux sont alors les
agriculteurs qui s’efforcent de conserver la totalité de leurs productions à domicile
pour éviter de devoir acheter leur nourriture en « période de soudure », lorsque les
prix sont très élevés.
L’amortissement économique du capital fixe correspond à la dépréciation
réelle des équipements pour une année moyenne. La dépréciation des matériels
étant toujours plus rapide au cours des premières années d’existence qu’en fin
d’utilisation. L’amortissement moyen d’un matériel est égal à sa valeur initiale V
divisée par le nombre d’années d’utilisation n.
Am = V / n (amortissement linéaire propre aux équipements agricoles)
Il faut parfois tenir compte du fait que certains agriculteurs achètent
systématiquement du matériel usagé et les conservent jusqu’à ce qu’ils aient perdu
la totalité de leur valeur. Il est alors impératif d’imputer un amortissement annuel
supérieur au matériel utilisé chez les premiers qu’au matériel employé par les seconds.
En production animale, l’amortissement s’applique sur le troupeau animal de la
façon suivante :

AaX = (V Ta – Vr)/ D. P
A ax : Amortissement annuel du troupeau ;
VTa :Valeur Totale d’acquisition des animaux ;
Vr :Valeur résiduelle (valeur de réforme) des animaux ;
D.P : Durée de Production allant de l’année d’acquisition à l’année de réforme des
animaux.

- Si Vr  Vta, alors pas d’amortissement.

Connaissant la valeur ajoutée nette d’un système de production donné, il est possible
de calculer la productivité nette du travail en rapportant cette valeur ajoutée
nette au nombre de travailleurs engagés dans la mise en œuvre du système ou à
la durée effective de travail qui s’avère nécessaire.
- Productivité par travailleur : P = VAN / T
Avec T : nombre total de travailleurs,
- Productivité par journée de travail : P’ = VAN / HJ
HJ : nombre de journées de travail (hommes x jours)
De même peut-on rapporter la valeur ajoutée nette à la superficie agricole utilisée (VAN /
SAU) pour évaluer si
le système de production est plus ou moins intensif.

Le revenu agricole moyen obtenu par l’exploitant et sa famille peut être calculé en
additionnant les subventions perçues à la valeur ajoutée nette produite et en retirant
de cette somme les intérêts des emprunts, la rente foncière, les impôts et la
rémunération de la main d’œuvre salariée.

- R = VAN + Sub – Int – RF – Imp – Sal Avec,


R : revenu agricole de l’exploitant,
VAN :Valeur ajoutée nette ;
Sub : Subventions agricoles perçues par l’exploitant ;
Int : Intérêts des emprunts (frais financiers, payés aux banques et aux prêteurs usuriers) ;
RF : Rente foncière versée aux propriétaires fonciers ;
Imp : Taxes et impôts (directs et indirects) payés à l’Etat ;
Sal : Salaires versés à la main d’œuvre extérieure à la famille.
Ce revenu agricole peut être rapporté, au nombre d’actifs familiaux impliqués
dans la mise en œuvre du système de production, à la quantité effective de travail
familial engagée dans le processus, à la surface agricole utilisée et à la valeur du
capital immobilisé.

- Revenu agricole par actif familial r = R / Tf


- Revenu agricole journalier r’ = R / HJf
- Revenu agricole par hectare r’’ = R / SAU
-Taux de profit moyen annuel T=R/K Avec,

-Tf : Nombre de travailleurs familiaux,


HJf : Nombre de journées de travail familial
SAU : Superficie agricole utilisée
K :Valeur totale du capital immobilisé.

Il est alors pertinent de comparer les résultats obtenus avec chacun des systèmes de
production étudiés. Particulièrement utile est la comparaison des revenus procurés
par actif familial en fonction de la superficie agricole utilisée par travailleurs
familiaux des exploitations:
R/Tf = f (SAU / Tf).
CHAPITRE IV : LE COMPTE D’EXPLOITATION AGRICOLE

1 – Définition :
C’est une pièce comptable présentée sous forme de tableau pour une période donnée
(généralement un an) qui récapitule d’une part les charges d’exploitation, et d’autre
part le produit brut en vu de dégager le résultat d’exploitation.
2 - Les éléments constitutifs :
2-1 - PRODUIT BRUT :
Le produit brut est l’ensemble des revenus provenant des activités habituelles de
l’exploitation agricole. Il peut toutefois inclure les subventions d’exploitation, dons et legs.
Les types de produits sont :
•Produits de ventes ou recettes provenant des ventes de l’ensemble des produits de
l’exploitation agricole (produits végétaux, produits animaux etc.) ;
•Produits de location ou recettes provenant de la location des infrastructures et
équipements de l’exploitation agricole ;
•Intérêts bancaires ou revenus provenant des dépôts bancaires de l’exploitation
agricole ;
•Ristournes et remises obtenues ;

•Ventes de sous - produits (abats, tripes (mets constitués par l’estomac et les entrailles des
ruminants), fientes, etc.).
Pour les spéculations agricoles, le produit correspond à la somme des valeurs
des quantités autoconsommées, commercialisées, des stocks, ainsi que les
pertes. Il se calcule suivant la formule suivante :
PB = Q1xP1 + Q2xP2 + Q3xP3 +-------+ QnxPn, d’où
Q1 ; Q2 ; Q3 ; ---- ; Qn = quantités respectives des produits 1, 2, 3, ----, n de la
période d’exercice ;
P1 ; P2 ; P3 ; ---- ; Pn = Prix courants respectifs du marché des produits 1, 2, 3, ---, n

2-2 - Les charges d’exploitation :


Les charges sont des dépenses nécessaires pour assurer la production de
l’exploitation, elles sont constituées par :

•les charges variables (opérationnelles) ;


les charges fixes (structurelles).

 Les Charges variables (opérationnelles) :

Ce sont celles, qui varient proportionnellement avec l’activité de l’entreprise (les


fonds de fonctionnement annuel dans une exploitation agricole).

Elles comprennent :
•Les achats consommés pour la production ou valeur monétaire des différents
intrants achetés nécessaires aux productions de l’exploitation;
•Les transports et déplacements ou frais liés aux différents transports des
intrants et produits, et autres déplacements dans le cadre du fonctionnement de
l’exploitation.
•La rémunération de la main d-œuvre temporaire utilisée.

 Les charges fixes (structurelles) :


Ce sont celles, qui restent stables jusqu'à un certain niveau d’activité. Elles ne
dépendent que de la structure de l’exploitation agricole.
Elles comprennent :
•les salaires ou argent payé à la main-d’œuvre permanente agricole employée ;
•les charges locatives ou charges payées pour location des infrastructures et
équipements ;
•les frais de marché ou frais payés au niveau d’un marché de commercialisation des
produits ;
•les frais financiers ou intérêts sur les emprunts et les frais bancaires ;

2-3 - LE RÉSULTAT D’EXPLOITATION :


C’est la différence entre la valeur totale de la production et la somme totale
des charges d’exploitation (Charges fixes+charges variables) ; il est brut et devient
net lorsqu’on lui retranche l’amortissement.
RB = PB – CE
RN = RB – A Avec,
RB : Résultat Brut,
PB : Produit Brut,
CE : Charges d’exploitation (Charges fixes+charges variables),
A : Amortissement
2-4 - La présentation et l’utilisation :

2-4-1- LA PRÉSENTATION :
Le compte d’exploitation est présenté sous forme de tableau comme ci-dessous (Cf
Tableau derrière) :

Produit brut= rdt x sup = ….(en kg ou T)


Coût de prod de 1kg = Charges totales/PB = …. (en FCFA/kg)

2-4-2 - L’utilisation :
Le compte d’exploitation est un excellent outil permettant de faire une analyse
détaillée des charges d’exploitation pour savoir quels sont les éléments qui y sont les
plus déterminants. Il permet également de faire l’analyse de sensibilité pour repérer les
seuils de rentabilité.
Eléments Spéculations Mil/ Maïs Riz Arachide
sorgho
Superficie
1 - Rendement (kg/ha)
2 - Produit brut (FCFA / ha)
3 - Charges (FCFA / ha)
3.1 – Charges variables
- Engrais
- Semences
- Pesticides
- Petits matériels
- Main d’œuvre saisonnière
3.2 Charges fixes
- Salaire des employés permanents
- Frais financiers
Charges totales
4- Résultat brut (FCFA / ha)
5- Amortissements (FCFA/ha)
6- Résultat net (FCFA/ha)
7- Coût de production (FCFA/ha)
8- Coût de production FCFA/kg
CHAPITRE V : L’OFFRE ET DEMANDE DE PRODUIT AGRICOLE

1- Définition de l’offre et de la demande agricole :


1-1 - L’OFFRE AGRICOLE :
La quantité offerte d'un bien ou d'un service est la quantité de ce bien ou de ce service
que les producteurs ont l'intention de vendre au cours d'une période donnée et à
un prix donné. La quantité offerte ne correspond pas nécessairement à la quantité
vendue. Parfois, la quantité offerte dépasse la quantité demandée, de sorte que la quantité
vendue est moindre que la quantité offerte.
Pour chaque produit, il existe un marché. Ainsi, un producteur qui vend une dizaine de
produits est présent sur dix marchés différents. En fonction de l’étendue géographique du
marché qu’il cherche à conquérir et du type de produit, il est donc confronté à de
multiples concurrents. Ainsi, si un des produits est représenté par des grains de haute
qualité, qu’il cherche à vendre sur le territoire malien, l’offre globale du marché est
constituée par tous grains de riz de ce type mis sur le marché au Mali par tous les
producteurs. Plus le prix est élevé, plus les producteurs sont prêts à vendre
davantage.
La loi de l'offre
La loi de l'offre s'exprime comme suit:
Toutes choses égales d'ailleurs, plus le prix d'un bien est élevé, plus la quantité
offerte de ce bien est grande; et plus le prix d'un bien est bas, plus la quantité
offerte est petite.
Pourquoi 1'augmentation du prix d'un bien accroit-elle la quantité offerte de ce
bien? Parce que le coût marginal augmente. En effet, plus la quantité produite
d'un bien ou d'un service augmente, plus le coût de production de ce bien
augmente aussi.
L’offre globale est donc proportionnelle au prix (cf. schéma 1).
Schéma 1: Proportionnalité de l’offre au prix :
Chaque producteur fixe son prix de vente en fonction de son coût de revient, de
l’importance de la demande et du prix pratiqué par ses concurrents.
Le prix du marché est cependant une notion abstraite; théoriquement, c’est le prix
auquel le maximum de biens pourra être échangé sur le marché. Pour le
producteur, le prix du marché est une donnée, qu’il ne connaît pas avec précision et
sur laquelle il est impossible d’intervenir (sauf à en avoir le monopole). Cependant il en
connaît bien l’évolution. En raison de la concurrence, il est obligé de suivre l’évolution
du prix du marché. Au-dessus, il risque de ne pas vendre, et en dessous il n’a
pas toujours intérêt à le faire, car ses marges sont réduites et le consommateur
peut douter de la qualité du produit.

1-2 - LA DEMANDE AGRICOLE :


Les désirs sont les envies que les biens et les services inspirent aux
consommateurs. Combien de fois auriez vous aimé vous offrir telle ou telle chose « si
seulement j’en avais les moyens» ou « si ce n'était pas aussi cher » ? La rareté fait
en sorte que bon nombre de nos désirs resteront insatisfaits.
La demande résume les choix des consommateurs pour satisfaire leurs désirs, La
quantité demandée d'un bien au d'un service est la quantité de ce bien ou de ce
service que les consommateurs souhaitent acheter au cours d'un temps donné (T)
et à un prix donné (P). La quantité demandée ne correspond pas nécessairement à
la quantité achetée. Parfois, la quantité demandée dépasse la quantité en vente sur le
marché, de sorte que la quantité achetée est moindre que la quantité demandée.
La quantité demandée est un flux et se calcule donc en quantité par unité de temps.
Supposons qu'une personne achète une tasse de café par jour. La quantité de café demandée par
cette personne peut s’exprimer comme 1 tasse par jour ou 7 tasses par semaine au encore 365
tasses par année.
La loi de la demande
La loi de la demande s'exprime comme suit:
Toutes choses égales d'ailleurs, plus le prix d'un bien est élevé, plus la quantité
demandée de ce bien est faible; et plus le prix d'un bien est bas, plus la quantité
demandée d'un bien est forte.
La demande globale est la quantité totale d’un produit que les consommateurs sont prêts à
acheter. Cette quantité est naturellement fonction du prix. Plus le prix est élevé, moins les
consommateurs sont prêts à acheter. La demande globale est donc inversement
proportionnelle au prix (cf. schéma 2).

Q
Pour le producteur, la demande globale, qui représente son marché théorique
(potentiel), est assez difficile à évaluer. Il se sert de toutes les sources d’informations
dont il peut disposer, et réalise, s’il en a les moyens, les études de marché.
3- La loi de l’offre et de la demande agricole :
On l'a vu, si le prix d'un bien augmente, la quantité demandée de ce bien diminue, et la
quantité offerte augmente. Nous allons maintenant voir comment les prix
coordonnent les intentions des acheteurs et des vendeurs, et équilibrent l'offre et
la demande sur le marché.
Un équilibre est une situation où des forces opposées se compensent. Dans
un marché, l'équilibre survient lorsque le prix d'un bien est tel que les intentions des
acheteurs et celles des vendeurs- les « forces opposées » - se compensent. Le prix
d'équilibre d'un bien ou d'un service est le prix auquel la quantité
demandée et la quantité offerte de ce bien ou de ce service sont égales. La
quantité d'équilibre est 1a quantité achetée et vendue- la quantité échangée - au prix
d'équilibre. Un marché évolue vers son équilibre pour deux raisons:
• les prix régulent les intentions d’achat et de vente;
• quand les intentions d’achat et de vente ne correspondent pas, le prix s'ajuste.
Le prix du marché est un prix unique, relativement stable, et c’est le seul prix qui
permet d’équilibrer les quantités demandées et les quantités offertes.
Compte d’exploitation de riz contre saison
Eléments Unités Quantités Prix unitaires Valeurs FCFA

Rendement (kg/ha) Kg/ha 3442

Superficie Ha 2,12

Produit brut par exploitation Kg 7297 125 912130

Produit brut par ha Kg 3442 125 430250

Intrants :
Semences Kg 159 150 23850
Urée Kg 195 250 48750
DAP Kg 84 260 21840
Main d’œuvre familiale Hj 72 1500 108000

Main d’œuvre salarié FCFA 27 1500 40500


Amortissement FCFA 34291
Charges de structure FCFA 37385
Redevance FCFA/ha 62000
Location de l'exploitation 81274
Autres charges FCFA 154642

Total des charges/exploitation FCFA 612532

Coût de production par ha 288930

Coût de production d’un kg Paddy FCFA 84

Revenu/ha FCFA 141320


Revenu/exploitation FCFA 299598
Nombre d’actifs 9
Revenu par actif FCFA 33289
Effectif 19
Revenu par personne 15768

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