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Asie du Sud-Est et Pacifique - Licence LLCR

Introduction aux Civilisations de l’Asie du Sud-Est

Travaux Dirigés
Premier Semestre
2021-2022
Activités 1 à 13

marie.aberdam@inalco.fr
moodle.inalco.fr : ASEA120A TD

Danseuse céleste dite apsara, Angkor Vatt, Cambodge


Introduction aux Civilisations de l’Asie du Sud-Est
TD - Semestre 1

Consignes
Consignes

Les étudiants inscrits en contrôle continu doivent réaliser 4 exercices écrits pour
valider le TD au premier semestre.

La note de TD représente 50% de la note du cours Introduction aux civilisations de


l’Asie du Sud-Est :

Partiel du cours magistral 50% + moyenne des 4 devoirs de TD 50% = note du cours
ASEA120A.

Pour valider le TD :

Activité 3 à rendre pour le 08/10

Activité 6 à rendre pour le 22/10

Activité 8 à rendre pour le 12/11

Activité 12 à rendre pour le 17/12

Les dates indiquées sur le planning sont impératives

Les devoirs peuvent être remis :


- En main propre durant le TD
- sur le Moodle du cours ASEA120A, section TD, dossier « rendus des devoirs »

Les devoirs envoyés aux formats numériques doivent être intitulés au


nom de l’élève + n° de l’activité ex : Maillard+Act3
Introduction aux civilisations de l’Asie du Sud-Est
TD - Activité 1
L’Asie du Sud-Est, de la « civilisation du végétal » à l’archéologie

Doc. 1 : La « civilisation du végétal »


L'Asie du Sud-Est jouit d'un climat généralement chaud et humide qui, s'exerçant sur des sols fertiles, produit une
végétation dynamique. Un des traits caractéristiques de la civilisation de base qui s'en dégage est une utilisation
beaucoup plus grande qu'ailleurs des matières végétales pour tous les besoins de la vie courante, y compris
l'habitation et les œuvres d'art. Or, le résultat fâcheux de cet état de choses pour la recherche archéologique est que
la plus grande partie des éléments de cette « civilisation du végétal » (Pierre Gourou) ne peut survivre que quelques
années ou tout au plus quelques centaines d'années. Heureusement, cette difficulté est en partie compensée par la
ténacité des traditions en Asie du Sud-Est où il y a de multiples exemples d'une permanence, s'étalant sur plusieurs
siècles ou même millénaires, de la forme d'objets, de coutumes ou de croyances. Il en résulte que les « parallèles
ethnographiques », peu sûrs dans d'autres parties du monde, peuvent être une aide précieuse pour la recherche
archéologique en Asie du Sud-Est.
Helmut Loofs-Wissowa, « Asie du Sud-Est (art et archéologie) - Préhistoire et protohistoire », Encyclopædia
Universalis

Doc. 2 : Le Peuplement de l’Asie du Doc. 3 : Décor du plateau sonore du tambour de bronze de Ngoc Lu,
Sud-Est c. 500 av. notre ère, Musée d’histoire du Vietnam, Hanoï, in V.
Goloubew, « L’âge du bronze au Tonkin et au Nord-Annam », BEFEO 29,
« La majorité des populations actuelles
1929, pp. 1-66.
de l’Asie du Sud-Est descend des
groupes qui ont les premiers pratiqué
la riziculture sur le bassin du Fleuve
Bleu [Yangzi - Chine] il y a environ
7.000 ans. Les auteurs chinois du 1er
millénaire avant notre ère leur ont
donné le nom générique de Yue ou «
Barbares du Sud », pour marquer
l’étrangeté de peuples se distinguant
par leurs tatouages, leurs maisons sur
pilotis et leurs traditions de plus grande
autonomie féminine. »
Paul Wormser, « Le Peuplement de l’Asie
du Sud-Est », in N. Fau, M. Franck, L’Asie
du Sud-Est, émergence d’une région,
mutation des territoires, Paris, Armand
Colin, 2019.

Analyse des documents


A) Doc. 1, 2, 3 : Explicitez (expliquer clairement et définir) le sens de l’expression « civilisation du
végétal ».
B) Doc. 1 : En quoi est-ce que l’expression « civilisation du végétal » entre en contradiction avec la mise
en œuvre de la discipline archéologique en Asie du Sud-Est (ASE) ?
C) D’après Helmut Loofs-Wissowa (doc. 1), comment cette contradiction entre « civilisation du végétal
» et archéologie peut-elle être résolue ? Donnez des exemples (v. doc. 2)
D) Doc. 2 et 3 : À partir de quelles autres sources peut-on étudier la préhistoire et la protohistoire de
l’ASE ?
Introduction aux civilisations de l’Asie du Sud-Est
TD - Activité 2 – 1/2
L’Asie du Sud-Est, le carrefour de l’Asie

Doc. 1 : Le delta du Fleuve Rouge, une zone de « brassage ».


C'est dans le delta du fleuve Rouge (Song Cai) que le peuple vietnamien s'est formé. Les découvertes
archéologiques, qui se sont multipliées, ont révélé que le peuplement de cette région était très ancien et qu'un
brassage s'y était opéré, au cours du Néolithique, entre les « autochtones », de type mélanésien et indonésien, et
des éléments mongoliques venus du Nord. Les vestiges retrouvés ont permis d'évaluer les étapes du progrès de
ces populations de chasseurs et de pêcheurs au cours du Mésolithique (civilisation de Hoa Binh) et du début du
Néolithique (civilisation dite de Bacson). Au cours du Néolithique, l'agriculture et l'élevage se sont développés,
tandis que s'introduisait et se répandait l'usage du métal. L'âge du bronze est marqué par une civilisation originale,
celle dite de Dong Son, illustrée en particulier par les tambours de bronze qui en sont l'originalité et qu'on retrouve
dans plusieurs régions de l'Asie du Sud-Est et de la Chine du Sud (Yunnan, etc.) où cette culture a dominé.
Matthieu Salomon, « Vietnam - Histoire du Vietnam », Encyclœpedia Universalis

Doc. 2 : Décor de bateaux, plateau sonore du


tambour de bronze de Ngoc Lu, c. 500 av. notre
ère, Musée d’histoire du Vietnam, Hanoï, in V.
Goloubew, « L’âge du bronze au Tonkin et au
Nord-Annam », Befeo 29, 1929, pp. 1-66.

Doc. 4 : Lions en cornaline importations


indiennes, site de Halin, Haute Birmanie, 1er s.
av-9e s. ap.

in I.C
Glover,
P.S
Bellwood Doc. 3 : Tambour de bronze dit « lune de Pejeng »,
(éds.), Indonésie, c. 300 av.n.e
Southeast
Asia From
in C.F.W
Prehistory
Higham, The
to History,
Bronze Age of
London,
Southeast Asia,
Routledge
Cambridge,
& Curzon,
Cambridge
2004, pl.
University
5.
Press, 1996, fig.
2.1, p. 18.

Notions

Bronze : technique d’alliage de cuivre et d’étain attestée vers 1100 av.n.e dans le nord de la Thaïlande actuelle.

Dong Son : site archéologique, p.e culture du bronze et du fer du delta du Fleuve Rouge c. 500-200 av.n.e ; berceau
de la tradition des « tambours de bronze » en ASE.

Halin : site urbain fortifié de la civilisation pyu, Haute Birmanie, occupé c. 1er s.av.-9e s.ap.n.e. ; site de diffusion
du bouddhisme en ASE (symbole du lion).
Introduction aux civilisations de l’Asie du Sud-Est
TD - Activité 2 – 2/2
L’Asie du Sud-Est, le carrefour de l’Asie

Questions
A) Doc. 1 : Réalisez une chronologie détaillant les étapes du développement des cultures
préhistoriques et protohistoriques dans le delta du Fleuve Rouge.
B) Présentez les documents 1 à 4.

Exercice de rédaction
À l’aide des documents des Activités 1 et 2, de la leçon et de vos connaissances, explicitez l’expression
« carrefour de l’Asie » en répondant à la question suivante : « Pourquoi peut-on dire que l’Asie
du Sud-Est est ‘‘le carrefour de l’Asie’’» ?
Justifiez votre propos grâce à des exemples précis, n’oubliez pas de localiser vos exemples à
l’aide des cartes fournies dans le livret d’accompagnement.

Structure de la rédaction - Méthode

Introduisez votre propos à partir d’une question, d’un exemple ou bien d’un problème posé par les
documents. Vous pouvez formuler un paradoxe : deux éléments contradictoires mis en parallèle à
partir desquels vous développerez votre problématique.
Définissez les termes du sujet de votre rédaction [qu’est-ce qu’un carrefour ? qu’est-ce que
l’Asie du Sud-Est ? qu’est-ce que l’Asie ?]
Présentez votre problématique : votre rédaction doit répondre à une question [« Pourquoi peut-
on dire que l’Asie du Sud-Est est ‘‘le carrefour de l’Asie’’» ?] à travers une argumentation, c’est-à-
dire au cours d’une démonstration qui étaye (prouve) votre propos [On peut dire que l’Asie du
Sud-Est est le carrefour de l’Asie car/parce que : …]
Organisez votre argumentation à travers des exemples qui viennent étayer (prouver) votre
propos [Grâce aux documents X à X, nous observons que le delta du Fleuve Rouge est un carrefour
ou bien une « zone de brassage (doc.1) » car….]
Introduction aux civilisations de l’Asie du Sud-Est
TD - Activité 3 - Commentaire de document
La civilisation pyue de Birmanie

La civilisation pyue de Birmanie : les premiers États d’Asie du Sud-Est.


« Il ressort des nouvelles découvertes faites en Birmanie que les processus fondamentaux d'urbanisation
et de formation de l'État – en somme, les débuts de la civilisation proprement dite – se sont réalisés non
sous l'influence de la culture classique indienne, mais dans un cadre culturel autochtone. […] Ces données
évoquent un processus général dans le Sud-Est asiatique : à savoir qu'il y avait une étape dans la formation
des premiers États – au moins dans certaines localités – antérieure à l'apparition des traits indianisés. »

À Beikthano comme à Halin, la première phase de civilisation urbaine comprend la création d'une
enceinte très large, la construction de monuments immenses – et ce, avant l'ère chrétienne ou à son tout
début ; le développement de contacts commerciaux avec les ports de l'Inde méridionale pendant le 1er et
le 2e siècle de notre ère; des contacts avec Nagara P'atóm et Oc-èo, [grandes cités-États en Thaïlande et
Vietnam actuels] à partir du 2e siècle ; et l'évolution d'une hiérarchie économique et sociale dans la
civilisation pyue. […] Pour y alimenter une population urbaine, il fallait une agriculture efficace,
obligatoirement dépendante de l'aménagement coordonné de diverses ressources hydrauliques […].

Si les données nouvelles modifient quelque peu la chronologie [de l'indianisation] proposée par George
Cœdès, elles confirment et documentent en détail l'assimilation progressive des idées indiennes dans un
cadre religieux déterminé encore, au moins en partie, par des cultes préindiens. »

Extraits remaniés de Janice Stargardt « Asie du Sud-Est (art et archéologie) - La formation des États
indianisés », Encyclopædia Universalis.

Doc. 2 : Plan du site de Beikhtano, Haute Birmanie,


occupé depuis c.2e s.av.n.e jusqu’au c.5e s.de n.e.
in E.A. Bacus, I.C. Glover, V.C. Pigott (éds.),
Southeast Asian Archaeology 2004, Singapore, NUS
Press, 2006, fig. 26.2, p. 274.
Localisation : voir carte D livret d’accompagnement

Commentaire de document – à rendre pour le 08/10/2021


A) Doc. 1 : Définissez les termes soulignés.
B) Doc. 1 : Distinguez les caractéristiques propres à chacun des trois paragraphes de ce
texte : comment ce texte est-il organisé ?
C) D’après les doc. 1 et 2, quelles sont les formes archéologiques qui permettent de
reconnaître les structures d’un État en Asie du Sud-Est ?
D) Quel constat scientifique est dressé par l’auteur de ce texte ?
Introduction aux civilisations de l’Asie du Sud-Est
TD - Activité 4 - 1/3
Une inscription en sanskrit et en khmer du 10e siècle

Doc. 1 : Estampage de l’inscription K. 570, 10e siècle, gravée dans le pavillon [gopura] n°3 Est, temple de
Banteay Srei, Angkor, Cambodge.

Doc. 2 : Translittération et traduction de la première


stance sanskrite de l’inscription K. 570.
I. (1) vivīcyabhedīmaśyanti yayordhyānadr̥śonika
(2) agnyaśṇatāvadbhūyāstāṁ śivaśaktiśivāyava
« Puissent vous être propices Śiva et à sa śakti dont les
contemplatifs voient sans cesse avec discernement la
division, comme celle du feu et de la chaleur.

Doc. 3 : Śiva dansant, fronton Est du gopura 1 Est,


Banteay Srey, wikipédia.

Doc. 4 : Translittération et traduction des premières


lignes du texte khmer de l’inscription K. 570 :
« 891 śaka nu dhūlī vraḥ pāda dhūlī jeṅ vraḥ kamrateṅ
qañ śrījayavarmmadeva jvan ???? jhoṅ kalpanā nakk qoy
vraḥ caṁnāṁ ta vraḥ kamrateṅ qañ
śrītribhuvanamaheśvara śvetatandula droṇa mvāy pratidina
bhājana mvāy ai ???? […]
En 891 de l’ère śaka [969 de n.e] sa majesté śrī-
jayavarmmadeva a donné ???? jhoṅ et institué pour les
personnes qui font le service du seigneur śrī-
tribhuvanamaheśvara : riz blanc, un droṇa par jour, un
récipient ???? […]
v. G. Cœdès, Inscriptions du Cambodge, Vol. 1, Hanoi, EFEO,
1937, pp. 144-147 ; L. Finot, H. Parmentier, V. Goloubew, Le
temple d’Içvarapura (Bantãy Srĕy, Cambodge), Paris, G.
Vanoest éditeur, Paris, 1926, pp. 71-74.
Introduction aux civilisations de l’Asie du Sud-Est
TD - Activité 4 - 2/3
Une inscription en sanskrit et en khmer du 10e siècle

Doc. 5 : Analyse et interprétation de l’inscription K. 570 de Banteay Srei, Angkor.

« Parmi le petit corpus d’une dizaine d’inscriptions provenant du sanctuaire [de Banteay Srei], l’une d’entre elles [K. 570]
offre précisément l’un des exemples les plus remarquables, et en apparence le moins contestable, d’une opposition tranchée
entre partie en sanskrit et partie en khmer […], [la première] consacrée à la gloire des dieux, des rois et des dignitaires […]
[la seconde] cantonnée à une pure fonction de transmission d’informations : une fonction documentaire et « administrative
». […]

La première [partie] n’est rien d’autre qu’une invocation à Śiva et à sa śakti1 sur onze stances d’un sanskrit impeccable.
[…]. L’accent est mis sur le caractère immanent de la divinité, en soulignant combien elle a fait de Banteay Srei sa résidence
dans la durée. Le propos résonne surtout d’un écho particulier à cet endroit-là du temple, l’inscription étant gravée sur le
pavillon d’entrée érigé en avant de la douve, c’est-à-dire précisément à l’emplacement qui joue le rôle d’interface entre un
intérieur du temple – sa partie recluse, à laquelle on ne peut accéder qu’en franchissant une douve – et son extérieur plus
largement ouvert au dévot. Gravé dans la même belle écriture parfaitement calibrée, le texte khmer qui prend
immédiatement la suite […] détaille la fondation royale en faveur du personnel du sanctuaire. […]

Les deux textes se présentent [en réalité] comme deux formulations d’une même relation de proximité avec le divin […]
en parfait accord avec la localisation de l’inscription à un point nodal du sanctuaire. Le texte sanskrit dit non seulement la
présence du divin ici-bas, mais sa ferme résidence, pour le bonheur des créatures, à Banteay Srei […] Le texte khmer inscrit
cette même résidence dans le paysage et énumère précisément les terres ici-bas consacrées au service du dieu ou, plus
exactement, à l’entretien de ceux qui accueilleront le dévot (à commencer par le premier d’entre eux, le roi). »

Extraits remaniés d’E. Bourdonneau, « Les Curieuses inscriptions du Cambodge ancien », in N. Kouamé, É.P. Meyer, A.
Viguier, Encyclopédie des historiographies : Afriques, Amériques, Asies, V.1, Paris, Presses de l’INALCO, 2020, pp. 420-
435.

1. Le terme de śakti renvoie à la puissance agissante de la divinité, personnifiée sous la forme de la déesse du même nom.

Doc. 6 : image satellite de Banteay Srei, 2012, Doc. 7 : plan schématique du gopura extérieur Est et
Angkor, Google Earth. localisation de l’inscription K. 570

Douves

Entrée

Mur d’enceinte
Introduction aux civilisations de l’Asie du Sud-Est
TD - Activité 4 - 3/3
Une inscription en sanskrit et en khmer du 10e siècle

I. Définissez les termes suivants :


Sanskrit ; inscription ; estampage (doc. 1) ; Śiva (doc. 2 et 3) ; ère śaka (doc. 4) ; stance (doc.
2 et 5).
II. Questions
A) Doc. 2, 3, 5 : D’après vous, à quel dieu est dédié le temple de Banteay Srei ? Justifiez
votre réponse.
B) Doc. 1 à 7 : Réalisez une liste des éléments qui permettent d’attester de l’indianisation
de la civilisation khmère au 10e siècle durant l’empire angkorien.
C) Doc. 2 et 5 : Comment peut-on définir la nature et le style du texte 2 ? Quel est son
sujet ?
D) Doc. 4 et 5 : Comment peut-on définir la nature et le style du texte 4 ? Quel est son
sujet ?
E) Doc. 1 : Parvenez-vous à distinguer les stances sanskrites du texte khmer sur cet
estampage ? Justifiez votre réponse grâce aux documents 2, 4 et 5.
F) Doc. 1 à 7 : Où se situe précisément l’inscription K. 570 dans le temple de Banteay Srei
? Justifiez votre réponse.
G) Doc. 5 : D’après l’auteur, pourquoi l’inscription K. 570 se trouve-t-elle gravée à cet
endroit justement ?

Point Méthode : Rappel des questions à se poser durant la lecture d’un texte
scientifique et aide à la compréhension du document 5
Les structures du texte ; [les questions à se poser ; des éléments de réponse.]
Premier paragraphe : introduction du propos. [Comment l’auteur introduit-il l’analyse de
l’inscription K. 570 ? L’auteur présente l’opinion générale partagée par les chercheurs
mais il émet une nuance, par quel moyen ?]
Deuxième paragraphe : développement d’un exemple. [Comment ce paragraphe est-il
organisé ? Pourquoi l’auteur décrit-il l’inscription ainsi selon vous ? L’auteur décrit
l’emplacement de l’inscription après avoir décrit le texte sanskrit et avant d’avoir décrit le
texte khmer parce qu’il veut attirer notre attention sur ce point.]
Troisième paragraphe : conclusion. [Dans sa conclusion, quel est le bilan scientifique de
l’auteur ? L’auteur entre en contradiction avec l’opinion générale partagée par les
chercheurs car…]

Addenda
Légende du doc. 7 : plan schématique du gopura extérieur Est et localisation de l’inscription K. 570,
d’après L. Finot, H. Parmentier, V. Goloubew, Le temple d’Içvarapura (Bantãy Srĕy, Cambodge),
Paris, G. Vanoest éditeur, Paris, 1926, p. 71.
Introduction aux civilisations de l’Asie du Sud-Est
TD - Activité 5 - Commentaire de document
De la céramique chinoise à Angkor Thom

De la céramique chinoise à Angkor Thom, capitale de l’empire khmer.


« Pendant une longue période, la Chine a eu le monopole de la cuisson à haute température donnant ainsi à ses
céramiques des propriétés inégalées ailleurs et particulièrement appréciées. […] Les différentes campagnes
archéologiques sur le site d’Angkor Thom dirigées par Jacques Gaucher ont mis au jour un abondant mobilier
céramique. […] La céramique importée à Angkor Thom est fondamentalement d’origine chinoise.

Elle apparaît au Xe siècle. La présence […] de bols à Angkor Thom [s’accroit] dès le début du XIIIe siècle. En
effet, l’accroissement de l’offre chinoise à cette époque est considérable, avec un très fort développement du
commerce maritime et des ateliers qui se multiplient dans les provinces du sud de la Chine et dont l’activité
donne lieu à une véritable production de masse. [À Angkor Thom], [les] importation[s] régulière[s] perdure[nt]
jusqu’au XVe […]. Le complément, en petit nombre, correspond à des pièces taïes et vietnamiennes parvenues
avant l’abandon du site comme lieu de pouvoir durant la première moitié du XVe siècle. Des céramiques
chinoises plus tardives témoignent d’une nouvelle occupation du site au tournant du XVIIe siècle. Ce sont des
pièces modestes […] qui constituent un groupe homogène. […] Leur faible nombre confirme bien qu’il s’agit
d’une relativement courte période de réoccupation du site. Enfin, les fouilles ont également mis au jour des
porcelaines de la fin du XVIIIe et du XIXe siècle, de fabrication ordinaire indiquant un habitat simple et sans
doute peu dense.

[L’étude de ce mobilier céramique chinois à Angkor Thom] est une pièce supplémentaire à verser au dossier
de la sinisation du Cambodge (et plus largement de la Péninsule indochinoise), un processus culturel aussi
important que l’indianisation mais qui n’a, pour l’heure, été qu’effleuré. »

Extraits remaniés de Marie-France Dupoizat, « La céramique importée à Angkor Thom », Péninsule n°76,
2018(1), pp. 129-186.

Commentaire de document
A) Distinguez les caractéristiques propres à chacun des trois paragraphes de ce texte : comment
ce texte est-il organisé ?
B) Distinguez les différentes périodes d’importation de la céramique chinoise à Angkor Thom :
réalisez la chronologie des objets découverts.
C) Quel lien peut-on faire entre présence de céramiques chinoises et occupation du site d’Angkor
Thom ? Comment l’étude de la céramique chinoise permet-elle de connaître les périodes
d’occupation de la capitale khmère ?
D) Quelle est la conclusion de l’auteur ? Expliquez quel est son bilan scientifique.
Introduction aux civilisations de l’Asie du Sud-Est
TD – Activité 6 – 1/4
Une région émergente dans la mondialisation

1. Des échanges et des niveaux de développement disparates


Doc. 4 : L’ASEAN, un facteur d’intégration ?

« À sa création voici cinquante ans, l’ASEAN affiche des ambitions économiques modestes. Elle va néanmoins jusqu’en
1992 permettre une intégration progressive des économies des États membres. Afin de faire de l’ASEAN une région
prospère, stable et hautement compétitive, la CEA (Communauté économique de l’ASEAN), décidée en 2007, vise à
créer un marché unique pour la production et la circulation des biens, des services, du capital et du travail qualifié,
marquant le point d’orgue d’un long processus d’intégration économique s’appuyant sur la réduction progressive des
obstacles aux échanges intra zone.

Le chemin parcouru par les pays de l’ASEAN est spectaculaire. La région abrite des économies dynamiques,
étroitement insérées dans les réseaux mondiaux de production. Avec un PIB d’environ 2 600 milliards de dollars [en
2016], l’ASEAN constitue la troisième puissance économique en Asie (derrière la Chine et le Japon, mais devant l’Inde).
L’ASEAN, en tant qu’institution, n’y est pas étrangère : en pacifiant les relations entre les États membres, et en
accroissant l’attractivité de la région, elle a incontestablement contribué à la réussite de chacun de ses membres, et
facilité leur insertion dans les chaînes de valeur mondiales. »

Françoise Nicolas, « La Communauté économique de l’ASEAN : un modèle d’intégration original », Politique étrangère,
2017.

5. Les territoires de l’émergence au Vietnam

Source : lelivrescolaire.fr
Introduction aux civilisations de l’Asie du Sud-Est
TD – Activité 6 – 4/4
Une région émergente dans la mondialisation

Devoir à rendre pour le 22/10

Définir
ASEAN ; disparités ; intégration régionale ; marges

Questions
Doc.1 à 5 : Relevez et caractérisez les types dʼacteurs qui participent à l’intégration du Sud-Est asiatique.
Doc. 2 : Quels sont les indicateurs qui permettent dʼaffirmer que la région connaît une émergence
économique ?
Doc. 1, 3, 4, 5 : Quels sont les flux qui accompagnent l’émergence de cette région ?
Doc. 1, 3, 4, 5 : Identifiez les territoires valorisés à lʼéchelle de lʼASEAN, à lʼéchelle des États et à lʼéchelle
des métropoles.

Schéma
Réalisez un schéma représentant les flux générés par lʼintégration de la région dans la mondialisation.
Introduction aux civilisations de l’Asie du Sud-Est
TD - Activité 7 - 1/3
La déforestation en Indonésie

Tableau n°3 Les causes de la déforestation en Indonésie dans les années 1980

Document n°4 : Des feux de forêt en Indonésie causés par le déboisement


« Ce n’est pas la forêt qui brûle, ce sont les terres déboisées qu’on prépare pour les planter : ce qui brûle, ce
sont les restes du déboisement non vendable (branches etc.) » Rhett Butler, rédacteur en chef du site de
défense de l’environnement Mongabay.com, interviewé par Reporterre, 28 avril 2014.
Introduction aux civilisations de l’Asie du Sud-Est
TD - Activité 7 - 2/3
La déforestation en Indonésie

Photographie n° 5 : Fumées émanant des feux de forêts, Indonésie, 24 septembre 2015,


image satellite, Nasa

Photographie n°6 :
Sumatra envahie par les fumées, 10 septembre 2019, Libération, ©Antara Foto, Reuters

Graphique n°7 : Superficies consacrées à l’hévéa, principaux producteurs, 1961-2017,


FAOSTAT 2019, N. Fau, M. Franck, L’Asie du Sud-Est, émergence d’une région, mutation des territoires, Paris,
Armand Colin, 2019, p. 130

Document n°8 : L’expansion agricole aux dépens des espaces forestiers


« […] Le Sud-Est asiatique dans son ensemble a connu plusieurs types et plusieurs phases d’expansion
agricole, y compris pendant la période coloniale. Mais il a fallu attendre les années 1980 avant que le géant
de la région, l’Indonésie, ne relance à son tour une dynamique […] Depuis presque une quarantaine d’années,
l’Indonésie met les bouchées doubles : son agriculture gagne plus de 300 000 hectares en moyenne
annuellement, presque entièrement aux dépens des forêts.»
N. Fau, M. Franck, L’Asie du Sud-Est, émergence d’une région, mutation des territoires, Paris, Armand Colin,
2019, pp.127-128.
Introduction aux civilisations de l’Asie du Sud-Est
TD - Activité 7 - 3/3 -
La déforestation en Indonésie

Pour aller plus loin [dans moodle TD Activités]


Durand, Frédéric, « Forêt et environnement en Indonésie : vers une prise de conscience des limites de
l’exploitation », in Madinier Rémy (dir.), Indonésie contemporaine, Bangkok, Irasec, Les Indes
Savantes, 2016, pp. 481-494.
Koninck, R. de, Rousseau J-F, « Pourquoi et jusqu’où la fuite en avant des agricultures sud-est
asiatiques », L’Espace géographique, n°42, 2013, pp. 143-164 repris dans Fau, N., Franck, M., L’Asie
du Sud-Est, émergence d’une région, mutation des territoires, Paris, Armand Colin, 2019, pp. 118-148.

Rédaction

La déforestation en Indonésie

Introduisez votre propos à partir du vocabulaire important : déforestation ; reboisement ; exploitation


forestière ; hévéaculture ; palmier à huile ; forêt dense ; faune ; flore ; monoculture ; démographie ; agriculture
; agro-industrie.
Développement :
- Racontez le processus de développement de l’agro-industrie en Indonésie depuis les années 1980
(doc. 1, 2, 3, 7 et 8)
- Expliquez quelles sont les causes actuelles de la déforestation et l’évolution récente de la faune
indonésienne. (doc. 1, 2, 3, 4, 8)
- Expliquez quelles sont les conséquences de la déforestation. (doc. 5, 6, 7, 8).
Introduction aux civilisations de l’Asie du Sud-Est
TD - Activité 8 - 1/3
Les mobilités en Asie du Sud-Est

Doc. 1 : Migrations de travail en Asie du Sud-Est : deux sous-systèmes migratoires régionaux.


Des circulations et des migrations internes précoces ont largement contribué à l’intégration de l’Asie du
Sud-Est et n’ont eu de cesse de se diversifier et de s’intensifier ces dernières décennies. Il s’agit
principalement de migrations de travail, légales ou non, avec une part importante de contrats temporaires
pour des postes peu qualifiés. À l’échelle mondiale, l’Asie du Sud-Est est à la fois pourvoyeuse et importatrice
de main d’œuvre : elle était la région d’origine de 8% des migrants mondiaux et en accueillait environ 4%
en 2017. Mais ce sont les flux migratoires internes à la région qui augmentent le plus rapidement :
estimés à 6,9 millions de personnes en 2015, ils étaient alors déjà trois fois plus importants qu’en 1995. La
recomposition contemporaine de ces flux intrarégionaux traduit la variété des degrés d’ouverture
économique et des niveaux de développement selon les pays de la région. On peut distinguer deux sous-
systèmes migratoires régionaux.
Le premier, en Asie du Sud-Est continentale, est centré sur la Thaïlande, qui a pour particularité d’être un
pays d’émigration et d’immigration, mais aussi un pays de transit et d’accueil de populations réfugiées.
La Thaïlande compte aujourd’hui environ 5 millions de travailleurs migrants, soit 10% de sa population
active, dans un pays à la population vieillissante et dont l’économie nécessite une main d’œuvre nombreuse.
Les trois-quarts de ces travailleurs migrants, légaux ou non, proviennent de pays limitrophes à l’économie
moins développée, la Birmanie en premier lieu, le Laos et enfin le Cambodge et plus récemment le Vietnam.
[…] Le pays accueille par ailleurs une population précaire du Bangladesh, mais aussi des migrants chinois.
Parallèlement à ce phénomène, le gouvernement encourage et encadre une émigration de travail. Les années
1970 ont été marquées par de nombreux départs vers les pays du golfe persique, avant que ne s’opère une
réorientation vers l’Asie dans les années 1990 : Corée du Sud, Taïwan et Singapour principalement. Depuis
les années 2000, les départs de travailleurs thaïlandais se font plus rares, avec la hausse générale du niveau
de vie dans le pays.
La Malaisie, Singapour et Brunei sont les autres pays qui accueillent le plus de migrants et forment à ce titre
le second sous-système migratoire en Asie du Sud-Est. Une grand part de ces migrants vient d’Indonésie et
des Philippines. […]
Marie Gibert-Flutre, « Les migrations », L’Asie du Sud-Est, La Documentation photographique, Documentation
française, 2020, p. 60.

Doc. 2 : Publicité de l’agence de domestiques Pointers à


Singapour. L’agence propose à ses clients singapouriens
d’encadrer juridiquement l’arrivée d’une travailleuse migrante
destinée au service domestique. Agnès Joël, « À Singapour, des
domestiques traitées comme des marchandises », L’Obs, 26 janvier 2017.

Doc. 3 : Les employées de maison à Singapour, une main


d’œuvre migrante.
Les migrations des Philippins à Singapour prennent une forme
originale avec la part prépondérante des jeunes femmes venues
comme employées de maison (maids) dans le cadre d’un système
migratoire très formalisé où les migrantes sont recrutées par des
courtiers dans leurs villages, dirigées vers des agences nationales de
recrutement, puis formées avant d’être redéployées vers des agences
de placement dans les pays de destination où elles sont présentées à
leurs futurs employeurs. […] Ces migrantes sont recrutées sur une
base temporaire, selon des conditions très strictes, et ne peuvent en
aucun cas s’établie à Singapour sur la longue durée ou en acquérir la
nationalité. On estime à 250 000 le nombre de travailleuses
domestiques étrangères dans la cité-État, principalement des
Philippines et des Indonésiennes mais également des Birmanes ou
des Indiennes et des Sri Lankaises. Marie Gibert-Flutre, « Les migrations
», op.cit.
Introduction aux civilisations de l’Asie du Sud-Est
TD - Activité 8 - 2/3
Les mobilités en Asie du Sud-Est

Doc. 5 : Les travailleurs migrants birmans en Thaïlande.

54 Birmans sont morts asphyxiés, jeudi 10 avril, alors qu’ils tentaient de rejoindre clandestinement l’île touristique
de Phuket, dans le sud du royaume, pour y trouver un emploi saisonnier. Ce n’est que le dernier en date d’une
longue série de faits divers, dont la presse thaïlandaise se fait régulièrement l’écho. […] Nombreux sont ceux qui
risquent ainsi leur vie pour quitter la Birmanie - où un foyer sur quatre vit sous le seuil de pauvreté - pour gagner
la Malaisie, la Chine ou la Thaïlande et y trouver un emploi mieux rémunéré. D’après les organisations des droits
de l’homme, ils seraient ainsi plus d’un million et demi de « réfugiés économiques » en Thaïlande et seul le quart
d’entre eux officierait légalement. On est bien loin des 540 000 travailleurs immigrés concédés par le ministère du
Travail thaïlandais. Ces migrants, avec ou sans papiers, occupent en général des emplois sous-payés dans des
usines, des fermes, des chantiers de construction ou des chantiers navals. Ils officient aussi dans le textile.

Marie Normand, « Travailleurs birmans : l’autre force de travail thaïlandaise », RFI, 11/04/2008.

Doc. 6 : Les migrations internationales en Asie du Sud-Est, N. Fau, M. Franck, L’Asie du Sud-Est,
émergence d’une région, mutation des territoires, Paris, Armand Colin, 2019, p. 345

Doc. 7 : Le tourisme, un secteur économique créateur d’emplois en Asie du Sud-Est


Le tourisme soutient 36, 3 millions d’emplois, directement ou indirectement, en Asie du Sud-Est, dont 12,2
millions en Indonésie. Derrière, un premier groupe de trois pays, le Vietnam, la Thaïlande et les Philippines,
comptent entre 4 et 7, 8 millions d’emplois dans le secteur du tourisme. La Birmanie, le Laos et le Cambodge
additionnent 5,6 millions d’emplois. Les derniers 750 000 emplois se partagent entre les quatre derniers pays.
N. Fau, M. Franck, L’Asie du Sud-Est, émergence d’une région, mutation des territoires, op.cit., pp. 160-161.
Introduction aux civilisations de l’Asie du Sud-Est
TD - Activité 8 - 3/3
Les mobilités en Asie du Sud-Est

Doc. 8 : La Thaïlande, première destination touristique de l’Asie du Sud-Est


L’origine géographique des touristes met en évidence la notoriété internationale de la Thaïlande où toutes
les régions du monde sont représentées. L’Asie de l’Est et secondairement l’ASEAN sont les premières
régions émettrices avec plus de 26 millions de touristes en 2018 et une croissance soutenue (9,3% en
2018). Les recettes du tourisme international représentent 57 milliards de dollars en Thaïlande et
comptent pour plus de 20% de son Produit Intérieur Brut. La Chine, la Malaisie, la Corée du Sud, le Japon
et l’Inde sont les principaux pays émetteurs de touristes, suivis par la Russie, les États-Unis et Singapour.
N. Fau, M. Franck, L’Asie du Sud-Est, émergence d’une région, mutation des territoires, Paris, Armand Colin, 2019,
p. 157, 160.

Questions et analyse à rendre pour le 12/11


A)Doc. 1 : Définissez les termes mobilités, flux migratoires, flux migratoires intrarégionaux, émigration,
immigration.
B)Doc. 1, 4, 5 et 6 : Quels sont les pays d’origine des travailleurs migrants en Thaïlande ?
C)Doc. 1 à 6 : Expliquez les différences entre flux migratoires officiels et flux migratoires illégaux en Asie du Sud-
Est.
D)Doc. 1 à 6 : Quels sont les facteurs qui déterminent les flux d’immigration et d’émigrations en Asie du Sud-Est ?
Pourquoi quitter son pays pour travailler ? Dans quels pays se rendre pour travailler ? Quelles sont les évolutions
récentes de ces flux ?
E)Doc. 1 à 8 : Dans quels secteurs travaillent les travailleurs migrants en Asie du Sud-Est et pourquoi ?
F)Doc. 7 : Réalisez un tableau intitulé « Emplois dans le secteur touristique en Asie du Sud-Est » à partir du texte.
G)Doc. 7 et 8 : Dans quel pays le nombre d’emplois touristiques est le plus important ? Dans quel pays les revenus
liés au tourisme sont plus importants ?
H)Doc. 8 : De quels pays viennent les touristes qui visitent la Thaïlande ? Quels sont les facteurs qui expliquent cette
répartition ?
I)Doc. 1 à 8 : Faites la liste de toutes les formes de mobilités citées dans les documents.

Analyse
À partir des documents 1 à 8, réalisez un croquis de synthèse en couleurs intitulé : « L’Asie du Sud-Est, un
carrefour des mobilités en Asie et dans le monde » à partir de la légende suivante :
I Mobilités intrarégionales II Mobilités internationales
Pays d’émigration Pays d’émigration
Pays d’immigration Deux principales destinations touristiques d’ASE.
Flux migratoires officiels Flux d’émigration
Flux migratoires illégaux Flux touristiques
Introduction aux civilisations de l’Asie du Sud-Est
TD - Activité 9 - 1/3
Menaces sur le Mékong

Doc. 1 :

Le barrage
hydroélectrique
de Xayaburi,
long de 820
mètres, sur le
Mékong au
Laos.

Handout / CK
POWER / AFP

Doc. 2 : Le delta du Mékong est en péril

En Asie du Sud-Est, on l'appelle «la mère Rivière »,


le Mékong, fleuve nourricier, axe de navigation et
source d'énergie, traverse 6 pays. Près de 70 millions
de personnes en dépendent directement pour vivre.
La zone, parce qu'elle est stratégique, devient l'objet
d'affrontements entre les puissances régionales et
une nouvelle ligne de front dans la guerre entre les
États-Unis et la Chine.

Au Vietnam, le delta du Mékong s’enfonce lentement


sous la mer. En cause, la construction de barrages
hydroélectriques en amont, mais surtout l’extraction
du sable, qui rend l’embouchure du fleuve de plus en
plus profonde. Le sable est très demandé pour
fabriquer le béton utilisé dans la construction des
gratte-ciels de Hô Chi Minh-Ville et pour gagner du
terrain sur la mer à Singapour.

Selon les chercheurs qui surveillent le Mékong, la


crise qui se prépare sur le fleuve depuis des années
s’est transformée ces derniers mois en menace
imminente : le débit du fleuve, sa teneur en
sédiments et même sa couleur ont été modifiés. Ce
qui est menacé de submersion, c’est une région vitale
pour l’économie du pays et densément peuplée, dont
les Vietnamiens disent qu’elle est leur “bol de riz”.
Car le delta du Mékong est le jardin de Hô Chi Minh-
Ville et la plus grande zone de pêche en eaux
intérieures du Vietnam, une source importante de
poissons, coquillages et crustacés.

John Reed, The Financial Time, 09/02/2020,


traduit et republié par Le Courrier International,
Doc. 3 : Barrages hydroélectriques et sept. 2020.
extraction de sable sur le Mékong The Financial
Time, 09/02/2020.
Introduction aux civilisations de l’Asie du Sud-Est
TD - Activité 9 - 2/3
Menaces sur le Mékong

Doc. 4 : Production rizicole dans les régions fluviales du Vietnam depuis 1996, en milliers de
tonnes. Daniel Cesaro, « Une croissance sans limite ? Vers une nouvelle géographie de l’élevage au
Vietnam », thèse de doctorat de l’université Paris Ouest, 2016 p.119.

Doc. 5 : Villes et capitales


majeures en Asie du Sud-
Est : les cités des deltas.
Ne sont représentées que les
villes et capitales de plus de
500 000 habitants.
Introduction aux civilisations de l’Asie du Sud-Est
TD - Activité 9 - 3/3
Menaces sur le Mékong

Questions
1) Doc. 1 à 3 : Quel phénomène menace la région du delta du Mékong au sud du Vietnam ?
2) Doc. 1 à 5 : Quelles sont les causes de ce phénomène ?
3) Doc. 1 à 4 : Quelles en sont les conséquences ?
4) Doc. 1 à 5 : Quelles sont les ressources du Mékong, comment et pourquoi sont-elles
exploitées ?
5) Doc. 1 à 5 : Quelles menaces l’exploitation des ressources du Mékong font-elles peser sur les
relations interrégionales sud-est asiatiques ?

Rédaction
Quels sont les dangers qui menacent le delta du Mékong au Vietnam ?
Introduction aux civilisations de l’Asie du Sud-Est
TD - Activité 10 - 1/2
L’urbanisation en Asie du Sud-Est

Doc. 1 : La fabrique de l’urbain en Asie du Sud-Est


Si l’Asie du Sud-est prise comme un tout montre un taux d’urbanisation qui demeure inférieur à la moyenne
mondiale malgré la présence de « mégacités », les situations varient fortement d’un pays à l’autre, des 76 % de
Brunei et 72 % de la Malaisie (nous laisserons de côté la cité-État de Singapour) aux faibles 23 % du Cambodge
et 33 % du Laos. On observe cependant des taux vigoureux de croissance urbaine par exode rural dans les pays
restés les plus ruraux (4,5 % par an au Cambodge, 4,8 % au Laos, 3 % au Vietnam pour la période 2010-2015).
L’accueil et l’hébergement de ces nouveaux urbains sont difficiles à gérer comme le montrent les nombreux
quartiers précaires où vit parfois le quart, le tiers ou plus des habitants malgré des programmes de logement qui
ont du mal à suivre la croissance démographique. La consommation d’espace rural périmétropolitain réduit le
potentiel agricole autour des grandes agglomérations, avec des opérations de conversion des terres agricoles qui
deviennent des parcs industriels, des communautés résidentielles fermées, des terrains de golf ou des aéroports.
Dans un contexte de privatisation croissante de l’espace urbain, le logement l’emploi, l’accès aux services de base
comme l’eau sont au cœur des conflits sur le droit de tous à la ville.

Extrait remanié de Yves Boquet, « Dynamiques urbaines en Asie du Sud-Est », Bulletin de l’Association de
Géographes français, 91-4, 2004, pp. 405-411.

Doc. 2 : Inondations et pénuries d’eau à Jakarta

« Jakarta a connu une urbanisation rapide entraînant une imperméabilisation des sols. Cette urbanisation rapide
s’observe sur les images Landsat [ci-dessous]. Les surfaces imperméabilisées sont passées de 40,9 % en 1976 à
73,4 % en 2004, et on l’estime en 2020 à presque 97 %. Les champs et les mangroves ont été bétonnés. Il en résulte
deux phénomènes : d’une part l’eau de pluie ne parvient pas à pénétrer dans les sols et stagne en surface,
conduisant à aggraver les inondations lors des crues fréquentes des rivières et du fleuve dans la région. D’autre
part, les nappes phréatiques n'arrivent pas à se recharger : l’eau stagne en surface tandis que les réserves d’eau en
profondeur s’épuisent. Non seulement les inondations s’aggravent mais les ressources en eau s’épuisent. »

Extraits remaniés de Judicaëlle Dietrich, « Politiques de l’eau et lutte contre la pauvreté à Jakarta, un rendez-
vous manqué », Géoconfluences, juin 2020.
Introduction aux civilisations de l’Asie du Sud-Est
TD - Activité 10 - 2/2
L’urbanisation en Asie du Sud-Est

Doc. 3 : La desakota au sud de Jakarta, Google Image, 2020. La « desakota » (village-ville en indonésien) est
un espace périurbain hybride imbriquant des fonctions et des tissus urbains et ruraux, associant industries,
agriculture, services et logements. Ce degré d'imbrication et d'hybridité est spécifique à l’urbanisation des
périphéries, le long des grands axes de transports des métropoles d'Asie du Sud-Est.

Questions
1) Doc. 1 : Qu’est-ce que l’exode rural ? Quelles en sont les causes et les conséquences ?
2) Doc. 1 et 2 : Qu’est-ce que l’artificialisation des sols ?
3) Doc. 2 : Décrivez le processus d’artificialisation des sols à Jakarta.
4) Doc. 1 et 2 : Quelles sont les conséquences de l’artificialisation des sols à Jakarta ? Quelles autres
conséquences sont citées dans le doc. 1 à propos des métropoles d’ASE ?
5) Doc. 1 et 3 : Qu’est-ce que la desakota ? Décrivez et analysez la photographie par rapport au
texte 1.
6) Doc. 1 : Réalisez un tableau intitulé « Pourcentage de population urbaine en ASE » qui présente
les données chiffrées transmises par le doc. 1.
7) Doc. 1, 2, 3 : Réalisez à la main un croquis intitulé « le processus d’urbanisation des métropoles
sud-est asiatiques ». La légende comprendra notamment les éléments suivants : « centre-ville (kota)
» ; « axes de transports principaux » ; « périphéries intégrées » ; « périurbanisation (desakota) ».
Introduction aux civilisations de l’Asie du Sud-Est
TD - Activité 11 – 1/2
L’industrialisation de l’Asie du Sud-Est

Doc. B : L’importance de l’industrie de montage

L’Asie du Sud-Est n’a sans doute pas inventé l’automobile,


mais la division internationale du travail lui réserve une part
croissante. En 2012, toutes catégories confondues, la
Thaïlande a produit plus de véhicules que le Royaume-Uni.
L’industrie automobile est emblématique de la croissance
asiatique, croisant logiques de délocalisations et volonté
politique des États. Témoins, la Malaisie avec sa Proton et son
circuit de Formule 1, l’Indonésie avec sa Timor nationale –
toutes deux adossées aux constructeurs japonais Mitsubishi
et coréen Kia. Aujourd’hui, le premier constructeur mondial,
Toyota, domine le marché thaïlandais et investit en masse
dans la région : depuis 2012, la marque dispose de deux
usines d’assemblage en Indonésie, à Karawang, au nord de
Jakarta.

Hugues Tertrais, Atlas de l’Asie du Sud-Est, Paris, Autrement,


2019, p.56.

Doc. A : la construction automobile en Asie du Sud-Est, in


Hugues Tertrais, Atlas de l’ASE, Paris, Autrement, p. 56.

Doc. C : Ouvrières textiles, Cambodge,


afp.com/Tang Chhin Sothy

Doc. D : Les « tigres asiatiques »


Les « tigres asiatiques », aussi appelés « bébés tigres » sont au nombre de cinq : la Thaïlande, la Malaisie, l’Indonésie, le Vietnam
et les Philippines. Ces États dits « nouveaux pays exportateurs » (NPE) sont des pays émergents dont la croissance repose sur une
économie extravertie qui se fonde sur les exportations et l’attraction d’investissements directs étrangers (IDE) des pays
industrialisés. Ils succèdent aux « dragons asiatiques » (Hong-Kong, Corée du Sud, Taïwan et Singapour) dont la croissance, dès les
années 1970, leur avait valu le surnom de « nouveaux pays industrialisés » (NPI).
Les tigres asiatiques s’insèrent dans le modèle de développement en « vol d’oies sauvages », théorisé par l’économiste japonais
Kaname Akamatsu en 1937, d’après lequel il y a en Asie un modèle de propagation du développement avec une diffusion des
nouvelles techniques à partir du Japon, qui joue le rôle d’oie de tête et qui guide les autres qui se placent dans son sillage. Ce
principe repose sur la succession de modèles industriels en décalé :
1er modèle : industries à faible valeur ajoutée (textile, petite mécanique)
2e modèle : sidérurgie, métallurgie
3e modèle : industrie automobile, à plus forte valeur ajoutée
4e modèle : biotechnologie, microélectronique, recherche fondamentale.
Géoconfluences, (MCD), février 2016. Dernière modification (LF) en mai 2021.
Introduction aux civilisations de l’Asie du Sud-Est
TD - Activité 11 – 2/2
L’industrialisation de l’Asie du Sud-Est

Doc. E : Le Vietnam, nouvelle destination pour les délocalisations, 06/05/2019, Le Courrier du Vietnam,
extraits.

Le Vietnam est devenu une destination de choix pour les entreprises internationales souhaitant délocaliser
leurs chaînes de production. L’évolution du commerce mondial et la guerre commerciale entre la Chine et les
États-Unis font de l’Asie du Sud-Est, a fortiori du Vietnam, une nouvelle destination pour les entreprises
désireuses de délocaliser.

Man Wah Holdings, un fabriquant de meubles de Hong Kong (Chine) qui possède plusieurs usines en Chine, a
fait l’acquisition d’une société de production et d’exportation de sofas au Vietnam, au prix de 68 millions de
dollars. Il compte multiplier par trois la production de la société d’ici à la fin de l’année.
KCE Electronics, par exemple, qui est l’un des plus grands fabricants de circuits imprimés en Asie du Sud-Est,
est lui aussi en train de rechercher un nouveau fournisseur au Vietnam…

Pourquoi le Vietnam les attire-t-il autant, ces entreprises étrangères ? Il y a trois facteurs principaux : les efforts
constants du gouvernement visant à améliorer l’environnement d’investissement et d’affaire, l’indice de la
production industrielle qui reste parmi les plus élevés d’Asie et la multitude d’accords de libre-échange que le
Vietnam a signés. S’ajoute à cela le souhait des entreprises internationales d’éluder les barrières commerciales
que les États-Unis ont installées contre la Chine.

Doc. F : Chaîne de fabrication de


smartphones Samsung, Thaï Nguyen,
Vietnam, Photo : VNA/CVN

Définir : industrie ; délocalisation ; division internationale du travail ; chaîne de fabrication


Questions
1. Doc. A à F : quelles sont les industries présentes en Asie du Sud-Est ?
2. Doc. A à F : quels sont les partenaires industriels de l’Asie du Sud-Est ?
3. Doc. D : qu’est-ce que le modèle de développement en « vol d’oies sauvages » ?

Rédactions argumentées

4. Doc. D : à quel modèle de développement appartient l’Asie du Sud-Est ?

5. Doc. A à F : quels sont les enjeux du développement de l’industrie en Asie du Sud-


Est ?
Introduction aux civilisations de l’Asie du Sud-Est
TD - Activité 12 - 1/6
Introduction à l’anthropologie de l’Asie du Sud-Est

Georges Condominas, « Avant-propos », in Nous avons mangé la Forêt de la Pierre Génie Gôo
(Hii saa Brii Mau-Yaang Gôo), chronique de Sar Luk, village Mnong Gar (tribu proto-
indochinoise des Hauts Plateaux du Viêtnam central) (1957), Paris, Flammarion, 1982, pp. 7-
11.
Introduction aux civilisations de l’Asie du Sud-Est
TD - Activité 12 - 6/6
Introduction à l’anthropologie de l’Asie du Sud-Est

À rendre pour le 17/12/2021

I. Définitions:
Essarteurs semi-nomades ; ethnographie ; ethnologie ; anthropologie.

II. Questions

Justifiez vos réponses à partir de citations commentées et expliquées.

A) Rédigez une biographie de l’auteur.

B) Qu’est-ce qu’un « avant-propos » ?

C) Quel est le sujet du livre ? Expliquez le titre et la thématique générale de l’ouvrage à

partir de cet « avant-propos ».

D) D’après cet « avant-propos », comme ce livre est-il organisé ?

E) Quels sont les thèmes du livre présentés dans cet « avant-propos » ?

F) Quelle méthode l’auteur a-t-il employée ? Quel est le genre de son livre ?

G) Quel est le but de l’auteur ? Quelle ambition se donne-t-il à travers ce livre ?


Introduction aux civilisations de l’Asie du Sud-Est
TD - Activité 13 - 1/4
Introduction à l’anthropologie de l’Asie du Sud-Est

A) Alliances et filiations chez des Malais ruraux.


« La population dont il est question ici vit sur la côte nord-ouest de la péninsule [malaise], dans l’État
de Kedah. […] Les rapports communautaires s’organisent autour d’un système de parenté de type
cognatique, même si la résidence joue un rôle tout aussi important - les voisins qui ne sont pas des
parents le deviennent symboliquement. La distinction entre générations est reconnue comme
déterminante et la mémoire généalogique peu profonde. Les informateurs se souviennent rarement du
nom de leurs arrière-grands-parents. Jusqu’à récemment, la population villageoise était
majoritairement endogame, comme le montrent les généalogies. De l’avis des villageois, le mariage
idéal devait unir les enfants de sœurs ou de frères, mais les pratiques révèlent que les cousins au
deuxième degré étaient aussi des partenaires recherchés. Les divorces et les remariages étaient
fréquents, certaines informatrices ont eu jusqu’à trois ou quatre époux successifs, les enfants de ces
unions vivant parfois avec leur mère, souvent avec une grand-mère ou une tante. L’adoption était et est
encore une pratique courante. On adopte les enfants d’une parente d’abord, mais parfois les adoptés
sont d’une autre origine ethnique, chinoise notamment. L’uxorilocalité semble avoir été un idéal, mais
les données font état d’une situation plus complexe selon laquelle la résidence serait sérieusement
négociée lors du mariage, les facteurs économiques comme l’accès à des rizières ou à de petites
plantations d’hévéa pour le nouveau couple jouant un rôle déterminant. Dans les propos des femmes
par contre, habiter avec ou près de sa mère demeure l’alternative la plus souhaitable. »

Marie-Andrée Couillard, « De mère en fille, enfance et identité féminine chez les Malais ruraux », in
Jeannine Koubi, Josiane Massard-Vincent, Enfants et sociétés d’Asie du Sud-Est, Paris, L’Harmattan,
1995, p.104.

B) Deux cousins croisés, époux préférentiels l’un pour l’autre, et leur arrière-grand-
mère, île de Selaru (Tanimbar, Moluques, Indonésie), village de Hursu (Cliché S. Pauwels)

C) La même petite-fille, prêtée (adoption feinte)


à l’épouse du frère de son père pour parer à sa stérilité.
Koubi & Massard-Vincent, Enfants et sociétés d’Asie du Sud-Est, Paris, L’Harmattan, 1995, 371 p.
Introduction aux civilisations de l’Asie du Sud-Est
TD - Activité 13 - 2/4
Introduction à l’anthropologie de l’Asie du Sud-Est
D) Rites de naissances dans le Cambodge rural, Ang Chouléan, « De la naissance à la
puberté, rites et croyances khmers », in Koubi & Massard-Vincent, Enfants… op.cit., pp. 155-156.

7. Pratique répandue dans toute l’Asie du Sud-Est, centrée notamment sur la symbolique du feu, le
médiateur auquel sont associés un grand nombre d’interdits […].
8. Il existe des traités indiquant l’emplacement et la direction par rapport à la maison dans laquelle
il convient d’enterrer le placenta, selon le jour, le mois et l’année de naissance.
9. La méthode est assez complexe. Elle fait appel aux lettres de l’alphabet correspondant à la date
de naissance et au sexe de l’enfant. La période qui va de la naissance à la dation du nom est de
durée variable. De sept jours généralement chez le peuple, elle peut se prolonger au-delà, semble-t-
il, chez les nobles. […]
10. […] Pratiquée depuis l’ancien Cambodge, l’« ouverture des yeux » est indispensable dans le
rituel de consécration d’une statue. Elle confère la vie à cette dernière qui désormais devient «
animée » […].
Introduction aux civilisations de l’Asie du Sud-Est
TD - Activité 13 - 3/4
Introduction à l’anthropologie de l’Asie du Sud-Est

E) Mère de mon fils, fille de mon mari et tantine.

« Le terme teknonymie a été créé par Tylor1 pour désigner la coutume selon laquelle une personne,
au lieu d’être appelée par son nom, est nommée père, mère, grand-père ou grand-mère, etc., d’un
de ses descendants. […] ce n’est pas la même chose d’appeler, par exemple, une femme « mère de
un tel » ou de l’appeler « maman » ; c’est-à-dire de l’appeler par le nom de son enfant ou par le nom
que lui donne son enfant. […] Soit une maisonnée composée des enfants, du père, de la mère, et de
la sœur de celle-ci ; depuis des années, cette sœur n’est plus désignée, par la mère des enfants (sa
sœur), par le père des enfants (son beau-frère), que par le nom enfantin que lui donnent ses neveux
et nièces : « tantine ». Comment le phénomène peut-il s’interpréter ? »

NB : la teknonymie désigne également le fait de désigner quelqu’un par référence à ses ascendants,
fille de un tel, petit-fils de une telle…

Claude Lévi-Strauss, « Le mariage matrilatéral », Les structures élémentaires de la parenté (1949),


Paris, éd. de l’Ehess, 2017, pp. 401-402.
1. Edward Burnett Tylor (1832-1917), titulaire de la première chaire d’anthropologie créée à
l’université d’Oxford, spécialiste du Mexique.

F) Culte(s) aux génies du sol et aux premiers habitants du territoire

« En Asie du Sud-Est, une conception répandue veut que tous les territoires appartiennent
et soient habités par les esprits et non seulement par les hommes. Pour que les terres puissent
être habitées et cultivées en toute sécurité et que les humains et leurs sociétés y prospèrent,
il est nécessaire aux hommes d’établir des relations avec les génies du sol […] Ainsi, les
divinités gardiennes d’un territoire et les « premiers habitants » qui leur ont rendu un culte
établissent un contrat […] : À la faveur d’offrandes régulières, ce(s) génie(s) assure(nt) la
fertilité des terres sous la forme d’abondantes récoltes et, parfois, la fertilité du village sous
la forme de nombreux enfants bien portants. Les successeurs des premiers habitants doivent
perpétuer ce contrat en réalisant les rites prescrits, à la fois en hommage aux génies mais
aussi aux ancêtres - génies et ancêtres qui sont parfois quasiment assimilés les uns aux autres.
Les successeurs peuvent se présenter comme les descendants directs des ancêtres fondateurs
ou bien être assimilés à leurs héritiers plutôt par la coutume que par la parenté. »

Extraits traduits et remaniés de Tannenbaum, Nicola, Cornelia Kammerer (éds), Founders


Cults in Southeast Asia: Ancestors, Polity and Identity, New Haven, Yale University
Southeast Asian Studies, 2003, pp. 3-4.
Introduction aux civilisations de l’Asie du Sud-Est
TD - Activité 13 - 4/4
Introduction à l’anthropologie de l’Asie du Sud-Est

Dossier documentaire

1) Présentez les documents.


2) Quelle est la logique d’ensemble qui associe ces documents ? Justifiez votre réponse.
3) En quoi sont-ils cependant tous différent ? Justifiez votre réponse en présentant leurs
méthodes d’analyse et de démonstration, leurs styles et leurs exemples.
4) Définissez le vocabulaire qui vous semble important.
5) Quel(s) sujet(s) de dissertation pourriez-vous créer à partir de ce dossier
documentaire ?

Analyse de texte

Réaliser le commentaire complet du document D.

- Auteur.
- Sujet.
- Méthode.
- Problématique.
- Organisation du texte.
- Bilan scientifique.
A) Carte générale de l’Asie du Sud-Est
B) Les fleuves d’Asie du Sud-Est
C) Mers, passages et détroits
Fond de carte : fleuves et capitales, Atelier de cartographie de Sciences Po
Fond de carte : capitales, Atelier de cartographie de Sciences Po
D) Localisations des sites étudiés Activités 1-5

E) Principaux sites pré et protohistoriques de l’Asie du Sud-Est continentale


Tambours de bronze de type Heger I

F) La diffusion du sanskrit en Asie au premier millénaire de n.e, L’Histoire n°437-438

Repères chronologiques
G) L’empire angkorien XIIe-XIIIe siècle, L’Histoire n°370.
Introduction aux civilisations de l’Asie du Sud-Est
TD - Semestre 1

Indications bibliographiques

Histoire
Encyclœpedia Universalis, « Asie du Sud-Est » ; Helmut Loofs-Wissowa, « Asie du Sud-Est
(art et archéologie) - Préhistoire et protohistoire » ; Janice Stargardt « Asie du Sud-Est (art et
archéologie) - La formation des États indianisés » ; Bernard Philippe Groslier, « Asie du Sud-
Est (art et archéologie) - Les grands empires ».
G. Cœdès, Les États hindouisés d'Indochine et d'Indonésie, De Boccard, Paris, 1964, traduction
anglaise : The Indianized States of Southeast Asia (translated by Cowing S.B.), Honolulu,
University of Hawai’i Press, 1968.
Emmanuel Francis, « Comment le sanskrit a ‘conquis’ l’Asie », L’Histoire n°437-438, juillet-
août 2017, pp. 30-35.
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Géographie
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du Sud-Est, Océanie, Paris, Belin-Reclus, 1995.
N. Fau, M. Franck, L’Asie du Sud-Est, émergence d’une région, mutation des territoires,
Paris, Armand Colin, 2019.
Michel Foucher (éd.), Asies nouvelles, Paris, Belin, 2002.
Céline Pierdet, Eric Sarraute (eds), L’Asie du Sud-Est, une géographie régionale, Paris,
Ellipses, 2019.
Marion Sabrié, Raymond Woessner (eds), L’Asie du Sud-Est, Neuilly, Atlande, 2019
Hugues Tertrais, Atlas de l’Asie du Sud-Est, Paris, Autrement, 2019.

Anthropologie
Bonte, P. et Izard, M., Dictionnaire de l’ethnologie et de l’anthropologie, Paris, PUF, 2007.
Chandler, D. ; Goscha C. (eds), L'espace d'un regard. Paul Mus et l'Asie, Paris, Les Indes
savantes, 2005.
G. Condominas, L’espace social à propos de l’Asie du Sud-Est, Paris, Flammarion, 1980.
___________, Nous avons mangé la Forêt de la Pierre Génie Gôo (Hii saa Brii Mau-
Yaang Gôo), chronique de Sar Luk, village Mnong Gar (tribu proto-indochinoise des Hauts
Plateaux du Viêtnam central) (1957), Paris, Flammarion, 1982.
Gesick, L. Geertz, C. (eds), Centers, symbols, and hierarchies : essays on the classical states
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Tambiah, S. J., World conqueror and world renouncer, a study of Buddhism and polity in
Thailand against a historical background, Cambridge, London, N-Y, Melbourne, Cambridge
University Press, 1976.

Sitographie
Association française pour la recherche sur l’Asie du Sud-Est www.afrase.org
École française d’Extrême-Orient www.efeo.fr
Musée des Arts asiatiques Guimet www.guimet.fr
Musée des Arts premiers Quai Branly-Jacques Chirac www.quaibranly.fr

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