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Initiation à la métaphysique

(Q L'Harmattan, 2008
5-7, rue de l'Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairiehannattan.com
diffusion.hannattan@wanadoo.fr
harmattan l@wanadoo.fr

ISBN: 978-2-296-07474-3
EAN:9782296074743
Bruno Bérard

Initiation à la métaphysique

Les trois songes

Préface de Michel Cazenave

L'Harmattan
Religions et Spiritualité
Collection dirigée par Richard Moreau
La collection Religions et Spiritualité rassemble divers types
d'ouvrages: des études et des débats sur les grandes questions
fondamentales qui se posent à l'homme, des biographies, des textes
inédits ou des réimpressions de livres anciens ou méconnus.
La collection est ouverte à toutes les grandes religions et au
dialogue inter-religieux.

Dernières parutions

Yona DUREAU et Monique BURGADA (dir.), Culture


européenne et kabbale, 2008.
André THA YSE, Accomplir l'Écriture. Jésus de Nazareth: un
enseignement nouveau, 2008.
Guy DUPUIGRENET DESROUSSILES, Jeanne d'Arc contre
Jeanne d'Arc, 2008.
Marie-Thérèze LASSABE-BERNARD, Les houttériens, 2008.
Daniel S. LARANGE, La Parole de Dieu en Bohême et
Moravie. La tradition de la prédication dans l'Unité des Frères
de Jan Hus à Jan Amos Comenus, 2008.
Eugène VASSAUX, Eglises réformées d'Europe francophone,
2008.
Régis MOREAU, Dans les cercles de Jésus. Enquête et
nouvelles interprétations sur le maître et ses disciples, 2008.
Pierre LA VIGNE, Comment je suis encore chrétien, 2008.
Michel MENDEZ, La messe de l'ancien rite des Gaules, 2008.
Yona DUREAU et Monique BURGADA, Culture européenne
et kabbale, 2008.
Pierre DOMEYNE, Michel Servet (1511-1553). Au risque de se
perdre, 2008.
Jean-Paul MOREAU, Les avatars du protestantisme aux Etats-
Unis de 1607 à 2007,2008.
Francis LAPIERRE, Les Rédacteurs selon saint Jean, 2008.
Denis ABOAB, L'ange invisible dans les trois religions
monothéistes, 2008.
Christine BROUSSEAU, Les Vies de saint Etienne de Muret.
Histoires anciennes, fiction nouvelle, 2008.
André THA YSE, L'Exode autrement, 2008.
Du MÊME AUTEUR

Ouvrage:
Introduction à une métaphysique des mystères chrétiens
(en regard des traditions des Traditions bouddhique,
hindoue, islamique, judaïque et taoïste), L'Harmattan,
2005, préfaces du Père Michel Dupuy et de Mgr Dubost,
évêque d'Évry-Corbeil-Essonnes, Postface de Jean Borella
(<<Problématique de l'unité des religions »), imprimatur du
diocèse de Paris n020 (janvier 2003), ISBN 2-7475-8135-7,
EAN 9782747581356.
Jean Borella: la Révolution métaphysique (après Galilée,
Kant, Marx, Freud, Derrida), L'Harmattan, 2006, préface
du Père Michel Dupuy, apostille de Jean Borella, ISBN: 2-296-
00727-9, EAN 9782296007277.

Articles:
« Croire, savoir, connaître, dans l'œuvre de Jean Borella»
publié sur le site de l 'Harmattan, janvier 2006.
« "Monothéismes", "religions du Livre", "mentalités
prélogiques" , "gnosticismes" et autres catégories
discutables », avril2007 (chez l'auteur).
À Marie-Christiane,
au nom qui porte l'empreinte
de « la Guérison en deux temps»
PRÉFACE

On se rappelle peut-être qu'en son temps, Péguy


parlait de Descartes comme de ce « cavalier français qui
partit d'un si bon pas...» Toutes choses égales par
ailleurs, c'est exactement ce que j'aurais envie d'écrire à
propos de Bruno Bérard, qui est parti d'un si bon pas sur
les chemins escarpés de la réflexion métaphysique, et qui
ne craint pas de s'affronter aux questions les plus
cruciales.
Surtout, ne tenant rien pour assuré que ne soit venu
embraser le feu de la raison - une raison rigoureuse qui a
reconnu ses limites et balisé le territoire d'un au-delà de la
pure rationalité, qui est une conquête de l'esprit en même
temps que la source de toute lumière véritable -, il ose se
confronter à toutes les vanités de nos théories actuelles,
d'une certaine psychanalyse enfermée sur elle-même
jusqu'aux processus de « déconstruction » de la pensée qui
me semblent relever d'une très mauvaise lecture de
Nietzsche (au moins partielle, sinon partiale) ; il ose en
démonter tous les a priori implicites que l'on nous cache
d'habitude si soigneusement, il n'a pas peur de les traquer
jusque dans leurs derniers retranchements pour en faire
éclater toutes les contradictions internes et
« l'insoutenable légèreté d'être» qu'elles recèlent dans
leur sein.
Car, au fond, rien ne fait peur à Bruno Bérard. Est-ce
de s'être formé à la pensée de Jean Borella? Mais dans la
profonde inculture d'une époque où tout se décline - y

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compris la prétendue philosophie - sur un mode
horizontal, il ne craint pas, quant à lui, de restaurer la
notion de verticalité où se marque la plus absolue
transcendance - fût-elle d'autre part immanente à notre
cœur, et je ne recule pas devant ce mot, à l'intimité la plus
certaine de notre âme.
Au fond, voici plus d'un siècle que nous nous
obstinons à ne pas vouloir comprendre le fameux mot de
Nietzsche: «Dieu est mort» - en oubliant d'ailleurs le
second membre de la phrase qui demanderait de trop
longues explications: «et c'est nous qui l'avons tué ».
Comme si Nietzsche eût été, après d'autres tels que Fichte
ou que Marx, le père de l'athéisme. Or, il suffit de le lire,
Nietzsche était d'une veine irrémédiablement mystique:
lecteur des Upanishads, philosophe de la Maya en ce que
la Maya est le déploiement de l'Inconditionné suprême,
familier d'Héraclite (mais de cet Héraclite exigeant qui
rangeait tout en ultime instance sous la garde de l' hen to
sophon, de « l'Un-Ie-sage », et qui savait que le dieu de
Delphes, ni n'ordonnait ni n'indiquait rien, il signifiait
dans sa langue originelle), il ne proclamait la mort d'une
certaine « incarnation» du divin que pour pouvoir en
proclamer une intuition toute autre. Est-ce pour rien sur ce
point qu'on se réclame de Zoroastre, que l'on va
rechercher Dionysos aux Enfers (mais Héraclite le disait
déjà: «Dionysos et Hadès, c'est tout un »), et qu'on
compose des Dithyrambes où l'on voit danser les étoiles et
s'agiter au tréfonds les puissances divines elles-mêmes.
« n fait nuit. Ah! Pourquoi suis-je lumière? Et
soif nocturne. Et solitude.
Il fait nuit. Voilà que telle une source jaillit de
moi mon désir. Le désir de dire.
n fait nuit. Voici que parlent plus haut toutes les
fontaines jaillissantes. Et mon âme aussi est une
fontaine jaillissante.

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n fait nuit. Voici que s'éveillent tous les chants
d'amour. Et mon âme aussi est un chant d'amour... »
Cette «mort de Dieu », en fin de compte, elle trouve
son apothéose dans le dieu inconscient de Jung (mais où,
bien clairement, l' anthropomorphose divine, où le divin
prend conscience de lui-même, réclame la théomorphose
humaine: nous sommes ici dans les parages de Clément
d'Alexandrie ou de Maxime le Confesseur) - ou dans la
fameuse phrase de Jacques Lacan: «Dieu est mort - mais
il ne le sait pas... ». Toutes pensées qui, contre les
vulgates trop facilement répandues et les lectures
paresseuses, ne trouvent leur vrai sens que dans la
« différence », établie par Maître Eckhart par exemple,
entre Gott et Gottheit, Dieu manifesté et le sans-fond de la
déité, Deus reveletatus et Deitas, Deus absconditus.
Alors, dans sa naissance à notre âme, le divin
dépend de nous dans son absolue pauvreté, dans sa kénose
sans retour, et l'on rejoint les intuitions les plus
fulgurantes du Pèlerin d'Angelus Silesius.
« Man kann Gott nicht lieben ohne Gott.
Mensch, liebete sich Gott nicht selbst durch sich in dir,
Du konntest nimmermehr ihn lieben nach gebühr »
(On ne peut aimer Dieu sans Dieu.
Homme, si Dieu ne s'aimait Lui-même en toi,
Jamais comme il convient tu ne pourrais l'aimer)

Et encore plus radical:


« Dieu tient autant à moi que Lui m'est nécessaire,
Je L'aide à soutenir son être et Lui le mien.
Je sais que Dieu sans moi ne peut vivre un moment;
Si je m'abîme, Il rend l'esprit de dénuement ». I

I
L'Errant chérubinique, V, 297, I, 100 et 8.

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Mais qui, aujourd'hui, a encore le courage de lire ces
auteurs à l'altitude, à l'exigence, à la réelle tessiture de
leur pensée - et ne préfère s'en remettre à des
interprétations trop faciles qui permettent d'éviter la
tentation des abîmes? (En se rappelant que le mot abîme a
deux sens en français: l'abîme des profondeurs mais aussi
celui des hauteurs, comme il est desprécipices du ciel - et
si tant est que profondeur et hauteur ne soient pas,
ultimement, la même chose: le ciel est un abîme comme
l'est le sein de la terre qu'il ne cesse d'illuminer.. .).
Or, c'est bien là le mérite de Bruno Bérard: faisant
foin de toutes les modes, mais prenant au sérieux le mot
penser, avec tous les risques, toutes les difficultés, tous les
vertiges qu'il implique, il repense la métaphysique dans
son sens le plus extrême, là où, en suivant Plotin mais
aussi Proclus, Scot Érigène ou Tauler, on s'aperçoit que
métaphysique et théologie de l'apophat ont plus que partie
liée: ce sont les deux versants d'une même montagne.

Michel CAZENA VE

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SOMMAIRE

Première Partie: Les trois songes


Je marchais sur la mer
1. La sortie du jardin 19
2. La traversée de la forêt 21
3. La marche sur la mer 23
Tu sors de l'espace-temps
4. Le fini indéfmi et l'infini 27
5. L'espace n'est pas dans l'espace 29
6. Le temps n'est pas dans le temps 31
Il ne tombera pas de lafalaise
7. La marche sur le plateau 35
8. Le bord de la falaise 37
9. La plongée dans l'Abîme 39

Deuxième Partie: Commentaires métaphysiques


1O. Interpréter 43
Il. Interprétations symbolique, ésotérique, métaphysique 45
12. Je marchais sur la mer
ou l'abandon de volonté propre 49
13. Tu sors de l'espace-temps ou le retrait
dans le point principiel 53
14. Il ne tombera pas de lafalaise
ou le point était la trace de l'axe 55
15. Interprétation croisée des trois songes
ou le symbolisme de la croix 61
16. Interprétation métaphysique en langage chrétien 65
17. Interprétation métaphysique en différents
langages religieux 73

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Troisième Partie: Qu'est-ce que la métaphysique?
18. Situation de la métaphysique 93
19. Possibilité de la métaphysique 107
20. Enseignements de la métaphysique 121

Lexique 136
Références des sources 141
Index des Noms 143
Table des matières détaillée 145

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PREMIÈRE PARTIE

LES TROIS SONGES

Ces trois songes sont ceux d'un enfant puis d'un


adulte, sur une trentaine d'années.
Le premier a été fait des centaines de fois entre les
âges de sept et quinze ans,. le second une seule fois juste
avant quarante ans, comme une sorte de synthèse entre
certaines théories de l'astrophysique moderne et la
métaphysique traditionnelle,. et le troisième, peu après
quarante ans, c'est-à-dire il y a moins de dix ans.
On pourra distinguer le songe du rêve. Le rêve, suite
d'images souvent incohérentes, défiera surtout
l'interprétation psychologique. Alors que le songe,
message opportun, sera plutôt une révélation ou une
réponse, pouvant avoir un effet immédiat de
transformation de la vie, intérieure au moins.
Ils sont livrés ici au lecteur en toute transparence,
sachant que leur interprétation métaphysique, qui suit leur
récit, est, elle, toute récente et nous semble constituer une
initiation facilitée à la métaphysique.

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