Vous êtes sur la page 1sur 36

DÉBIT DES BOIS

I - INTRODUCTION : Généralités sur le débit des bois considéré en vue des applications
ultérieures : sciages, placages, contreplaqués, bois de tonnellerie, de lutherie,
fabrications particulières, fibre, poudres etc. ....

II - DÉFINITIONS ET RELATIONS ENTRE LE MODE DE DÉBIT ET L'UTILISATION DES BOIS :

III - ÉQUARRISSAGE - BOIS DE SCIAGE - MESURES ANCIENNES :

IV - PARTICULARITÉS RELATIVES AU DÉBIT DES BOIS EXOTIQUES :

V - PRÉPARATION DES BOIS AU DÉBIT :

VI - DÉBIT PROPREMENT DIT : DÉBIT EN PLOT :

A - Sciage

B - Définition du débit en plot

C - Dimensions normalisées

D - Notions sommaires sur le matériel de sciage.

VII - DÉBIT SUR QUARTIER :

A - Définition

B - Matériel de sciage.

VIII - DÉBIT AVIVES :

A - Définition

B - Méthode de débit

C - Matériel de sciage.

IX - DÉBIT DES PLACAGES :

A - Débit ancien à la scie à main.


B - Débit à la scie au bois montant.
C - Tranchage.
D - Déroulage.
E - Caractères compares des placages scies, tranchés et déroules.

X - DÉBIT EN VUE DE La FABRICATION DU CONTREPLAQUE :

XI - DÉBITS SPÉCIAUX :

A - Tonnellerie
B - Lutherie
C - Emballage
D - Fibre de bois
XII - DÉBIT EN VUE DE LA FABRICATION DES PANNEAUX DE FIBRES ET DES
PANNEAUX DE PARTICULES :

A - Procédé défibrator.
B - Procédé de fibroplast.
C - Procédé Mason.
D - Fibre de bois agglomérée aux liants hydrauliques.
E - Conclusion partielle.

XIII - DÉBITS SPÉCIAUX ALIMENTANT DES INDUSTRIES CHIMIQUES :

A - Pâtesà papier.
B - Les farines de bois.

I - INTRODUCTION - GÉNÉRALITÉS SUR LE DÉBIT


On pouvait définir autrefois le débit en gros comme un premier sciage des
arbres abattus, coupés à fleur de terre et à la naissance des branches, en
épaisseurs diverses suivant les nécessités des utilisations ultérieures.

Cette définition est toujours valable d'ailleurs, spécialement pour les bois de
charpente, de menuiserie.

Mais il existe à notre époque d'autres formes d'utilisation du matériau pour


lesquelles il faut envisager un débit tout à fait différent au départ.

Nous utilisons :

1°) des épaisseurs qui peuvent être normalement être obtenues par sciage, avec
une perte n'excédant pas une proportion normale. Le débit de ces épaisseurs est
classique, avec les variantes justifiées par des utilisations spéciales comme la
tonnellerie et la lutherie.

2°) des feuilles minces qui peuvent servir à la fabrication des différents types de
contreplaqués, à la confection d'emballages, à l'imprégnation avant
reconstitution des blocs ( bois améliorés, bois Bakélite etc... ). Ces bois sont en
général obtenus par déroulage.

3°) des feuilles minces de bois présentant un caractère décoratif, et, pour cette
raison, employés en surface, après construction d'un support en bois ordinaire.
Ce sont les placages, rarement obtenus par sciage de nos jours. Ils sont le plus
souvent tranchés, parfois déroulés.

4°) Nous utilisons, pour les nécessités de l'emballage de la "fibre de bois"


(improprement nommée d'ailleurs puisqu'il s'agit en fait de copeaux de grande
longueur et de faible largeur). Cette "fibre" est également utilisée dans la
confection d'éléments de construction pour le bâtiment, après imprégnation de
ciment. Des machines spéciales la fabriquent.

5°) La réduction du bois en fibre, ou plus exactement la séparation du bois en


paquets de fibres, soit par des meules, soit éclatement, est à la base de
fabrications qui ont pris depuis vingt ans une extension considérable. Il s'agit
des panneaux de fibres, de consistance diverse imprégnés ou non.
Dans un ordre d'idée voisin, il faut aussi envisager un débit sou forme de
particules pour la constitution d'agglomérés d'un genre différent.
Ces matériaux ont pris une place assez importante dans nos fabrications pour,
justifier une étude particulière que nous entreprendrons dans ce cours.

6°) Enfin, nous mentionnerons pour mémoire un débit très particulier, en


poudre très fine (on dit souvent en farine).
Les farines de bois peuvent être utilisées comme matières de charge (linoléum
par exemple) ou comme matières de base dans une réagglomération avec des
résines, notamment synthétiques.

Dans cette première leçon nous étudierons plus spécialement le débit en


épaisseur, par sciage

II - DÉFINITIONS ET RELATIONS ENTRE LE MODE DE DÉBIT


ET L'UTILISATION DES BOIS

A - RAPPEL DES EFFETS DE LA DESSICCATION DES GRUMES

Le débit, avons nous dit, doit tenir compte de la structure des arbres et des
effets de retrait produits par la dessiccation.

Nous nous souvenons (revoir les leçons sur la structure du bois) que, chaque
année, l'arbre forme une couche nouvelle qui durcit en vieillissant et que les
couches les plus vieilles, les plus dures, sont au cœur de l'arbre. Celui-ci
contient très peu de sève par rapport aux couches voisines de la circonférence. .

Au cours de la dessiccation le bois subira, de ce fait, un retrait beaucoup plus


considérable sur sa circonférence que dans la partie centrale.

Il en résulte des fentes sur les grumes qui ne sont pas débitées aussitôt après
l'abattage ou des déformations des pièces obtenues par le sciage, si ne sciage a
été fait en temps voulu.
La dessication, sur une
grume débité trop
longtemps après l'abattage
produit des fentes allant de
la circonférence vers le
centre en suivant la
direction des rayons
médullaires; (ou mailles).
Ces fentes vont en se
rétrécissant vers le cœur.

Si une grume a été deux


traits en 4 quartiers par
deux traits de scie
perpendiculaires suivant les
directions A B et C D, les
quatre surfaces planes O A,
O B, O C, O D obtenues par la
scie se modifient en séchant
par suite du retrait
circonférence s'exerçant
dans la direction des flèches
( fig. 2).
La figure 3 représente, avec une
forte exagération les déformations
dans les éléments obtenus par le
débit pat traits de scie parallèles.
Les surfaces tournées du côté du
centre ont un mouvement de retrait
moindre que les surfaces tournées
du côté de la circonférence. Il en
résulte un cintrage d'autant plus
prononcé que les épaisseurs
débitées sont plus voisines de la
circonférence de l'arbre. Nous
remarquons que le plateau qui
enferme le cœur subit un retrait sur
sen épaisseur vers les rives, ses
deux faces, également éloignées du
cœur, deviennent convexes au
séchage.

B - RELATIONS ENTRE LE MODE DE DÉBIT ET L'UTILISATION DES BOIS

Examinons les trois figures qui suivent (fig. 4 - 5 - 6 ) et qui représentent les
principales dispositions des bois sciés par rapport à une coupe transversale.
Elles nous fourniront, les éléments principaux des définitions essentielles.
La figure 4 représente un débit tout à fait courant dans lequel les traits de scie
ont une même direction. On peut remarquer que les épaisseurs qui contiennent
le cœur ou qui s'en éloignent pas trop montrent les couches concentriques
annuelles perpendiculaires ou presque perpendiculaires à leurs faces (planches
numérotées 1 - 2 - 3 sur la figure 4). celles qui s'éloignent du centre (n°4 par
exemple) sont traversées de plus en plus obliquement par les couches
concentriques. Dans celles qui se trouvent près de la circonférence (n°5) les
lignes de couches concentriques sont quasiment parallèles à la surface. La
planche n° 1 se déforme très peu en séchant. Elle est dite sur quartier. Les
planches telles que 2 et 3, sur faux quartier, sont encore très valables. Une
planche comme la planche 5, dite sur dosse, est beaucoup moins bonne et tire
au cœur en séchant .

La figure 5 montre une façon d'obtenir une plus grande quantité de bois sur
quartier (ou encore sur mailles) par un débit préalable en 4 quartiers dont
chacun est refendu ensuite par des traits de scie parallèles à son axe.

La figure 6 montre une autre combinaison donnant également une certaine


proportion de bois sur mailles. Ces bois sont non seulement moins déformables,
mais plus beaux que les bois sur dosse et plus durs aussi, mais il résulte de ce
qui précède que, sauf pour le plateau à cœur enfermé, les largeurs des bois sur
mailles seront au plus égales à la moitié du diamètre de l'arbre.

En principe, dans la construction, il serait souhaitable d'utiliser du bois sur


mailles pour faire des panneaux alors qu'il n'y a pas d'inconvénients majeurs à
employer du bois sur dosse pour faire des bâtis.

III - ÉQUARRISSAGE - BOIS DE SCIAGE MESURES


ANCIENNES

A - ÉQUARRISSAGE

Le sciage complet d'une grume par des traits de scie parallèles, tel qu'il est
représenté dans la figure 4 donne des plateaux dont les rives sont d'autant plus
inclinées par rapport aux faces que ces plateaux proviennent de parties plus
voisines de la circonférence. Ces bords en biseau sont nommés flaches
Dans le second sciage, c'est-à-dire le débit
du plateau en différentes pièces, il faut
éliminer les flaches ( fig. 7) sur chaque
plateau, afin de donner aux pièces des
surfaces perpendiculaires les unes aux
autres et des arêtes vives.
On peut éviter cela au moyen de l'équarrissage qu'on
obtient par 4 traits de scie parallèles et
perpendiculaires deux à deux. Ces traits de scie font
tomber une dosse ou déballe. On obtient un certain
découvert qui peut être suffisant si la proportion
d'aubier n'est pas trop forte) ou insuffisant. Dans ce
deuxième cas on lèvera une contre dosse, déjà
utilisable, afin de donner plus d'importance à ce
découvert.

La dosse, dont la surface extérieure est couverte


d'aubier, est une chute inutilisable.

La contre dosse qui ne présente d'aubier que sur les


chants * peut être utilisée après un deuxième débit.

Nota *:

Il n'y a aucune raison d'écrire champ le mot


qui désigne le côté le plus étroit d'une pièce
équarrie. L'origine de ce mot est le latin
canthus, signifiant côté et le vieux français
cant. On doit écrire : chant, sur chant, de
chant.

B - BOIS DE SCIAGES

On appelle couramment bois de sciages ou sciages, les éléments obtenus par le


premier sciage et, suivant leur épaisseur on les répartit en 3 groupes principaux
:

- petites épaisseurs ou feuillets

- moyennes épaisseurs ou planches

- fortes épaisseurs ou madriers ou plateaux

Ces épaisseurs sont restées conformes aux mesures anciennes pieds, pouces,
lignes dont nous rappelons, ci-après, les valeurs.

C - MESURES ANCIENNES

- Le pouce valant 27 millimètres

- La ligne valant 1/12 de pouce soit : 2, 2 mm

- Le pied valant 12 pouces soit : 32,4 cm ou 324 mm

Pour la mesure des épaisseurs, on considérait surtout le pouce et l'on trouvait les
épaisseurs de
1/2 pouce, 3/4 de pouce, 1 pouce, 1 pouce 1/4, 1 pouce 1/2, 1 pouce 3/4, 2 pouces

Les longueurs se mesuraient en pieds. Il en reste que nous mesurons encore certaines
longueurs de bois par tiers de mètre (1/3 de mètre équivaut environ à 1 pied).

Épaisseur anciennes courantes des feuillets en mm


4 6 8 10 12 13 14 16 18
2/3 de
demi
pouce
pouce

Épaisseur anciennes courantes pour les planches en mm


20 22 27 34 41 47
3/4 de pouce 1 pouce 1 pouces 1/4 1 pouce 1/2 1 pouce 3/4

Épaisseurs anciennes courantes pour les plateaux en mm


54 61 65 75 81 110
4 pouces (un peu plus
2 pouces 2 pouces 1/4 3 pouces
de 4 pouces)

Suivant les essences, les emplois, et aussi les régions, certaines de ces
épaisseurs étaient connues sous des noms spéciaux qu'on retrouve
encore de nos jours.

CHÊNE
Épaisseur en Largeur en Noms
mm centimètres particuliers
13 23 Feuillet
20 23 Panneau
27 23 Entrevoix
41 à 47 21 Planches
54 16 Bastaing
54 32 Doublette
75 à 80 23 Petit battant
80 à 81 16 Membrure
80 à 81 Plateau
110 32 Gros battant

SAPIN
Épaisseur en Largeur en Noms
mm centimètres particuliers
13 23 - 23 Feuillet
Feuillet
13 32
Lorraine
18 22 - 23 Feuillet
20 22 - 23 Panneau
27 22 - 23 Planche
27 32 Lorraine mince
34 22 - 23 Planche
Lorraine
34 32
épaisse
41 22 - 23 Planche

PEUPLIER
Épaisseur en Largeur en Noms
mm centimètres particuliers
Voliges
13 à18 16 à 25
Champagne
Voliges
21 - 22 14 à 16
Bourgogne
27 - 34 24 Planches
54 24 Quartelots

IV - PARTICULARITÉS RELATIVES AU
DÉBIT
DES BOIS EXOTIQUES

Les bois exotiques sont livrés à l'industrie sous le nom de billes qui peuvent se
présenter équarries (comme les billes d'acajou) ou bien simplement écorcées
comme les billes de palissandre, de bois de rose, d'érable du Canada.

Lorsque ces bois sont utilisés comme Lois de construction, ce qui est le cas pour
des acajous d'Afrique, ils sont débités comme les bois de pays.

Lorsqu'on veut plus particulièrement juger des effets décoratifs qu'on pourra
tirer du bois ou, ce qui est souvent nécessaire, des ravages souvent importants
au cœur, on ouvre préalablement la bille par un trait de scie passant au cœur.

Selon le résultat on combine le sciage soit en épaisseurs diverses, soit en


placages.
L'état du cœur impose souvent, pour les bois exotiques un débit spécial
permettant de l'éliminer : c'est le décoeurage qui peut se pratiquer de diverses
façons.

Ainsi, certaines variétés d'érable, recherchées pour la teinte claire du bois


présentent malheureusement un cœur noir dont le diamètre peut atteindre
presque la moitié du diamètre total. Si l'on doit débiter un tel bois en massif, il
faut pour obtenir des largeurs possibles, partager la bille par 3 traits de scie,
inscrivant le cœur dans un triangle. C'est la méthode canadienne dite Cantibay
(figure 9).

Les planches débitées presque parallèlement aux couches concentriques


laissent apparaître les parties mouchetées que l'on recherche souvent dans
l'érable.

Débit "Cantibay" de l'érable.

V - PRÉPARATION DES BOIS AU DÉBIT


A - LE STOCKAGE

Une scierie n'utilise pas lé bois au fur et à mesure des arrivages pour
plusieurs raisons :

1°) L'exploitation forestière est saisonnière. Lorsqu'elle est


suspendue, la scierie travaillera sur le stock constitué.

2°) L'outillage variant suivant les essences, il importe


d'avoir un stock suffisant de chaque essence pour ne pas
être obligé de changer d'outils à chaque instant.

Le stockage est bien différent suivant les pays. Ainsi on


stocke très souvent les bois dans l'eau en Suède ou en
Finlande, alors qu'en I France on constitue des piles d'une
même essence afin de pouvoir toujours pratiquer le sciage
des bois les plus anciens.

Certaines scieries travaillent surtout sur stock. Chaque grume est


débitée, d'après ses qualités, dans les longueurs, largeurs et
épaisseurs normalisées qui conviennent le mieux à ses
caractéristiques.

D'autres, au contraire travaillent surtout sur commande c'est-à-dire


fournissent des débits suivant les spécifications indiquées par la
clientèle.

B - LE TRONÇONNAGE

Nous avons vu que le tronçonnage pouvait être exécuté, parfois, sur le


lieu d'abattage. Mais beaucoup de scieries reçoivent des bois aussi
longs que possible et les longueurs de découpe sont déterminées en
fonction aies défauts de rectitude, des irrégularités de diamètre et en
se basant sur les longueurs demandées par la clientèle.

Le tronçonnage "rafraîchit" les culées en faisant disparaître les


défauts d'abattage ou les débuts d'altération, fait disparaître aussi les
défauts de rectitude.

Il se fait soit à la main (scie passe-partout) soit à ,la tronçonneuse à


chaîne et doit être parfaitement perpendiculaire à l'axe de la bille.

C - ÉCORÇAGE

Les écorces emmagasinent assez souvent de la terre ou des gravillons,


surtout celles qui sont fissurées, au cours des manutentions et du
stockage.

L'écorçage est donc essentiel afin d'éviter des dés affûtages ou des
détériorations des outillages. Ii faut éviter, après écorçage, tout
contact du bois avec le sol.

L'écorçage peut se faire manuellement, à l'herminette, ou à l'aide


d'écorceuses à lames, ou d'écorceuses rotatives.

VI - DÉBIT - PROPREMENT DIT - DÉBIT EN PLOT

A - SCIAGE

Chaque bille reçoit en général sur sa section, à la craie grasse,


l'indication du débit qui devra être réalisé.

Les opérations de débit sont définies par la norme A F N 0 R B 50 - 003


qui distingue :

Le sciage premier, consistant à diviser directement la grume en


éléments, et
Le sciage second, qui s'effectue sur les éléments ainsi obtenus. Mais le
sciage premier est souvent précédé d'opérations préalables

- on peut blanchir une grume", c'est-à-dire enlever à la


hache à blanchir du bois à la périphérie de manière à
dégager une surface plus ou moins étendue, sensiblement
plane et parallèle à l'axe, et que l'on appelle "découvert".

- on peut "laver une grume", c'est-à-dire réaliser la mémé


opération, mais par sciage. La partie du bois ainsi détachée
est une dosse.

Une grume "équarrie" est une grume "blanchie" ou "lavée" suivant


quatre faces sensiblement d'équerre et sensiblement égales.

B - DÉFINITION DU DÉBIT EN PLOT

Le débit en plot ou débit sur dosse est défini par les normes A F N 0 R
B 53-001 à 53-014. Il est réalisé ainsi

1°) On lave la grume par un premier trait de scie qui donne


une dosse et produit un certain découvert

2°) Un second trait, parallèle au 1er détache un plateau


possédant "deux faces sciées parallèles raccordées par deux
flaches". Les flaches sont "les traces sur une pièce de bols de
la surface de la brumé d'où provient la pièce"

3°) Un troisième trait de scie dégage un second plateau et


ainsi de suite; la grume "étant débitée suivant des traits
successifs tous parallèles" et pouvant être reconstituée
après sciage en empilant les uns sur les autres les plateaux
dans l'ordre où ils ont été débités. On constitue ainsi un
"plot" ou "boule".

On peut débiter toute une bille en plateaux ayant tous la


même épaisseur.

On peut aussi la diviser en plateaux d'épaisseurs différentes ; par


exemple, on lèvera une dosse, puis une contre dosse afin d'obtenir un
découvert suffisant, puis des plateaux d'épaisseur croissante d'abord,
décroissante ensuite en englobant le cœur dans un plateau assez
épais.

Mais on peut aussi, dans le cas où l'on désirerait des feuillets maillés,
diminuer les épaisseurs dans le voisinage du cœur. Tout cela est, en
fait, commandé par les exigences des fabrications.

Suivant l'emplacement des traits de scie, la nature du bois, la


direction du fil, les anomalies, les pièces obtenues peuvent se
présenter sous divers aspects, définis avec précision par les normes
voici quelques-unes de ces définitions
Bois avec cœur enfermé. Pièce englobant le cœur de l'arbre
sur une partie ou sur toute sa longueur.

Bois avec cœur à découvert. On fait passer le trait de scie


par le cœur de l'arbre, ce qui a donné 2 pièces de bois à
cœur à découvert.

Bois avec traces de cœur. Une face d'une pièce de bois


approche ou touche accidentellement le cœur de l'arbre.

Bois hors cœur. La pièce de bois ne présente ni cœur


enfermé, ni cœur découvert, ni traces de cœur.

Bois de droit fil. Le sciage est effectué parallèlement à la


direction générale du fil du bois.

Bois à fil tranché. Le fil du 'cois est oblique par rapport à


une où deux faces opposées de la pièce alors qu'il est
sensiblement parallèle aux autres faces.

Bois à fil contre taillé. Le fil du bois est simultanément


oblique par rapport à deux faces contiguës (donc non
parallèles).

C - DIMENSIONS NORMALISÉES

Les normes B 53-001 à B 53-014 ont fixé des dimensions de débit pour
les principales essences commerciales. Les épaisseurs sont des
"épaisseurs minima" que doivent présenter des bois "secs à l'air". Il
convient donc d'effectuer les débits à des épaisseurs supérieures en
tenant compte des variations provoquées par le séchage.

Dix-sept épaisseurs ont été retenues:


8 - 10 - 12 - 15 - 18 - 22 - 26 - 30 - 35 - 40 - 45 - 55 - 65 - 75 - 90 - 105
- 120 mm

Les longueurs s'expriment en centimètres. Pour certains bois elles se


décomptent par 10 centimètres et multiples de 10. Pour d'autres on a conservé,
vestige du mesurage par pieds, l'évaluation par tiers de mètre.

Nous donnons ci-après l'essentiel des mesures normalisées courantes


dans le débit en plots, ainsi qu'un petit tableau récapitulatif.

CHÊNE
Épaisseur en 8-10-12-15- 26-30-35-40- 65-75-90-
mm 18-22 45-55 105-120
Longueur en
300 et plus par multiples de 10
cm
HÊTRE - PLATANE
Épaisseur 8-10-12-15-18-22-26- 55-65-75-
105-120
en mm 30-35-40-45 90
Longueur
300 et plus par multiples de 10
en cm

NOYER
Épaisseur 8-10-12-15-18-22-26-30-35-40-45-55-65-75-
en mm 90-105-120
Longueur
200 et plus par multiples de 10
en cm

CHÂTAIGNIER
Épaisseur
15-18-22-26-30-35-40-45-55-65-75
en mm
Longueur
300 et plus par multiples de 10
en cm

ORME ET FRÊNE
Épaisseur
18-22-26-30-35-40-45-55-65-75-90-105
en mm
Longueur
300 et plus par multiples de 10
en cm

ROBINIER ( FAUX ACACIA) et CHARME


Épaisseur
65-75-90-105-120
en mm
Longueur
200 et plus par multiples de 10
en cm

POIRIER, ALISIER, CORMIER


Épaisseur
65-75-90-105-120
en mm
Longueur
150 et plus par multiples de 10
en cm

MERISIER, ÉRABLE (plane, sycomore, champêtre)


Épaisseur 15-18-22-26-30-35-40-45-55-65-75-90-105-
en mm 120
Longueur
200 et plus par multiples de 10
en cm

TILLEUL
Épaisseur
65-75-90-105-120
en mm
Longueur
200 et plus par tiers de mètre
en cm

AUNE
Épaisseur
26-30-35-40-45-55-65-75-90-105-120
en mm
Longueur
200 et plus par tiers de mètre
en cm

PEUPLIER
Épaisseur
18-22-26-30
en mm
Longueur
200 et plus par tiers de mètre
en cm

PEUPLIER BLANC et GRISARD


Épaisseur
18-22-26-30
en mm
Longueur
300 et plus par tiers de mètre
en cm

SAPIN - ÉPICE - PIN SYLVESTRE - MÉLÈZE


Épaisseur
12-15-18-22-26-30-35-40-45-55-65-75-105
en mm
Longueur
300 et plus par tiers de mètre
en cm
En principe, le peuplier (de toutes espèces et les bois résineux ne sont
débités en plots que sur commande. Le débit normal pour ces bois est
un débit aligné parallèle.

BOIS TROPICAUX
Épaisseur 8-10-12-15-18-22-26-30-35-40-45-55-65-75-
en mm 90-105-120
Longueur
200 et plus par multiples de 10
en cm

TABLEAU RÉCAPITULATIF
NOM DES ÉPAISSEUR EN MILLIMÈTRES
BOIS 008 010 012 015 018 022 026 030 035 040 045 055 065 075 090 105 120
CHÊNE + + + + + + + + + + + + + + + + +
HÊTRE + + + + + + + + + + + + + + + + +
PLATANE + + + + + + + + + + + + + + + + +
NOYER + + + + + + + + + + + + + + + + +
CHÂTAIGNIER + + + + + + + + + + +
ORME + + + + + + + + + + + + +
FRÊNE + + + + + + + + + + + + +
ROBINIER + + + + +
CHARME + + + + +
POIRIER + + + + +
MERISIER + + + + + + + + + + + + + +
ÉRABLE + + + + + + + + + + + + + +
(tout espèce)
LISIER + + + + +
CORMIER + + + + +
PEUPLIER + + + +
PEUPLIER
BLANC + + + +
GRISARD + + + +
TILLEUL + + + + +
AUNE + + + + + + + + + + +
SAPIN + + + + + + + + + + + + +
ÉPICE + + + + + + + + + + + + +
PIN
SYLVESTRE + + + + + + + + + + + + +
MÉLÈZE + + + + + + + + + + + + +
BOIS
TROPICAUX + + + + + + + + + + + + + + + + +

D - NOTIONS SOMMAIRES SUR LE MATERIEZ DE SCIAGE


Le débit des bois en plots demande un matériel permettant d'assurer un
parallélisme exact des faces sciées.

On emploie principalement:

a) Les scies à ruban à grumes dont les bâtis très massifs et non-vibrants
peuvent être : en col de cygne, droits, semi-droits ou droits déportés.. La grume
est fixée sur un chariot par des poupées porte griffes réglables: Le chariot
mobile sur une voie parallèle au plan de sciage est, à avance et recul
commandés mécaniquement, avec vitesse variable.

b) des scies alternatives verticales à une lame sont, soit à aménage discontinu,
soit à aménage continu du bois. Elles ne sont pas d'un emploi avantageux dans
la généralité des cas, mais peuvent être préférées au ruban dans le cas de bois
très difficiles (bourreux, noueux) ou pour l'obtention du débits de toute
première qualité.

c) les scies alternatives horizontales ont souvent été employées sur place pour
le débit des bois tropicaux..

d) Les scies alternatives multiples dans lesquelles plusieurs lames sont montés
à intervalles correspondant aux épaisseurs à obtenir, permettent le débit d'un
tronc en une seule passe. Ces scies sont très utilisées dans les pays scandinaves,
en Allemagne. Nous les employons un peu en Lorraine pour le débit des bois
résineux Pour un rendement intéressant il convient que les bois soient de
formes assez régulières.

VII - DÉBIT SUR QUARTIER

A - DÉFINITION DE CE DÉBIT

La norme B 50 - 003 définit ainsi le bois sur quartier et sur faux quartier.

" Lorsque toutes les traces de cernes sont sensiblement perpendiculaires aux
faces (environ 90°) le bois est dit sur quartier ou sur plein quartier ; sinon il est
sur faux quartier".

Le résultat cherché dans les débits dits " sur quartier" est l'obtention d'un
maximum de sciages orientés dans le sens radial.

On peut procéder de plusieurs façons en partant d'une ouverture de la grume


par deux traits de scie perpendiculaires , passant par le cœur, déterminant 4
quartiers de grumes.

1°) Chaque quartier est refendu par traits parallèles

2°) Chaque quartier est débité en faisant des traits parallèles alternativement à
l'une puis à l'autre de ses faces.
3°) Divers modes de débit (qui ne sont pas tous des débits sur quartier) se
proposent d'obtenir un maximum de bois sur mailles avec un minimum de
manutention. On ne peut en effet que se rapprocher du débit sur mailles
théorique, impossible à pratiquer, à cause de la perte énorme qu'il entraînerait
et des manutentions compliquées à réaliser.

Il nous semble que le mieux est de vous présenter un certain nombre de


schémas commentés.

Fig. 10 - Débit sur quartier et faux quartier.


Les numéros indiquent les traits de scie.

1 et 2 donnent les 4 quartiers 3, 4, 5, 6, 7, etc …


sur
les quartiers donnent des bois sur quartier, en
hachures, puis des bois sur faux quartier.

Fig. 11 - Débit sur mailles théorique


A cause de la perte que nous avons
représentée en hachures sur une partie
seulement de la figure 11, à cause aussi d'une
manutention qui se révèle presque impossible
le débit sur mailles représenté théoriquement
sur la figure 11 est pratiquement irréalisable.
On essaie de s'en rapprocher dans des débits
spéciaux tels que le débit Hollandais et les
merrains sciés (employés pour la tonnellerie).

fig. 12 - Débit Hollandais

On pense que ce débit qui donne une certaine


quantité de bois sur mailles est ainsi nommé
parce que les Hollandais achetaient autrefois
en France des chêne et revendaient sous le
nom de chêne de Hollande le bois débité
suivant ce principe.
Fig. 13 - Débit Moreau

Dans le Débit Moreau on se rapproche


beaucoup du débit sur quartier, mais le cœur
se trouve enfermé dans un des sciages
obtenus. On peu considérer que les pièces
hachurées sont du bois sur quartier.

Les schémas 14 - 15 - 16 - 17 - 18 - oui se suivent ont pour but de montrer les


manœuvres nécessaires pour débiter du bois sur mailles

B - MATÉRIEL DE SCIAGE

Le '' quartonnage" c'est-à-dire la séparation de la grume en 4-


quartiers est effectué à la scie à ruban.

Le débit de chaque quartier peut ensuite être effectué sur des scies
circulaires à chariot libre (sur lesquels le bois est posé libre et non
plus griffé) ou bien par des scies à ruban également à chariot libre qui
permettent le débit de grosses dimensions.

VIII - DÉBIT AVIVES

A - DÉFINITION

Jusqu'à maintenant nous avons envisagé un débit qui ne donne au


bois qu'une forme imparfaite puisque 2 faces seulement sont
constituées par des surfaces planes, obtenues par sciage.

Pour pouvoir être travaillé plus avant, le bois devra comporter quatre
faces régulières.

La norme B - 50-003 précise le sens du terme "face. Ce sont les partie:


de la surface d'une pièce de bois, planes ou sensiblement "planes" soit
les deux plus grandes faces, soit les faces parallèles d'un plateau, par
opposition aux "chants" ou "rives" qui s'appliquent aux deux plus
petites faces.

Le débit sur quartier ou en plot nous a fourni des pièces ayant 2 faces
planes. Par 2 traits bas il faut leur donner des rives régulières.

Ces deux traits pourront être parallèles et nous


obtiendrons alors des pièces "alignées parallèles"
ou bien quelconque servant simplement à abattre
les flaches et nous aurons des bois délignés ( fig. 20
et 21).

fig. 20 - 2 traits bas parallèles. fig. 21 - 2 traits bas quelconque.


Nous obtenons un bois "aligné parallèle
épaisseur et largeur déterminées Nous obtenons un bois "déligné" épaisseur
déterminée, largeur variable d'un bout à l'autre
de la pièce.

Les dimensions normalisées des bois avivés sont données par les normes
AFNOR B - 53-001 à 53-013 pour les bois de pays et par la norme 53-014 pour les
bois tropicaux.

Nous nous bornerons, dans ce chapitre à donner quelques exemples pour le


chêne, le hêtre, le peuplier et les résineux.

CHÊNE

1° Feuillets, Planches, Plateaux alignés parallèles

Nom des Épaisseurs en Largeurs en Longueurs en


pièce mm mm cm
115 et plus 300 et plus
pour les par multiples
8-10-12-15
Plateaux, épaisseurs de de 10 pour les
18-22-25-30
feuillets, 8 à 55 155 et plateaux 50 à
35-40-45-55
planches et plus pour les 95 par
65-75-90-105
avivés autres en multiples de
120
toutes 10 pour les
largeurs avivés.

CHÊNE
2° Chevrons

Équarrissages en mm Longueurs en cm
40 x 40 De 50 cm par multiples
45 x 45 de 5 cm
De 75 cm à 95 cm par
55 x 55 - 65 x 65 -65 x 75 -
multiples de 5 cm
75 x 75 - 75 x 105 - 90 x 90 -
100 cm et plus par
105 x 105 -120 x 120
multiples de 10 cm

CHÊNE
3° Frises et lambourdes (parquets traditionnels)

Épaisseurs en Largeurs en Longueurs en


Nom des pièces
mm mm cm
De 50 cm à 95
65-75-85 cm par
Frises 26-30-35 multiples de 5
95-105-115
cm
100 cm et plus
Lambourdes 26-35 75 par multiples
de 10 cm

HÊTRE ( et PLATANE )
1° Plateaux, Planches, Feuillets alignés parallèles.

Épaisseurs en Largeurs en Longueurs en


Nom des pièces
mm mm cm
8-10-12-15-18-22- 115 et plus en plateaux : 300 et
26 toutes largeurs plus par
multiples de 10
Plateaux 115 et plus en Avivés : 50 à 95
30-35-40-45
et avivés toutes largeurs par multiples de
5
55-65-75-90-105- 185 et plus en 100 et plus par
120 toutes largeurs multiples de 10

HÊTRE
2° Chevrons

Équarrissages en mm Longueurs en cm
40 x 40 De 50 cm par multiples de 5
45 x 45 cm
De 75 cm à 95 cm par
55 x 55 - 65 x 65 -65 x 75 -90 x 90 - multiples de 5 cm
105 x 105 -120 x 120 100 cm et plus par multiples
de 10 cm

BOIS RÉSINEUX
Nom des pièces Épaisseurs en mm Longueurs en cm
300 et plus par tiers
de mètre pour les
plateaux
Plateaux, planches, 8-10-12-15-18-22-26-30-35- 200 et plus par tiers-
feuillets, avivés 40-45-55-65-75-90-105-120 de mètre pour les
avives 200 et plus
par tiers de mètre
pour les avivés.
équarrissage de : 200 et plus par tiers
Chevrons 55x65-55x75-65x75- de mètre pour les
75x105 avivés.
200 et plus par tiers
Basting 55x55-65x165-65x185 de mètre pour les
avivés.
200 et plus par tiers
Madriers 75x205-75x225-105x225 de mètre pour les
avivés.

PEUPLIER

Épaisseurs en Largeurs en Longueurs en


Nom des pièces
mm mm cm
De 18 à 26 en 75 plateaux : en
Plateaux 18-22-26-30 et plus en 200 et plus par
toutes largeurs tiers de mètre
Avivés : de 18 à
26 en 100 et plus
A partir de 30,
par multiples de
12-15-18-22-26- en 115 et plus
Avivés mètre Avivés :
30-55 en toutes
de 30 et plus en
largeurs
200 par tiers de
mètre

La mesure dite par tiers de mètre s'exprime ainsi

2, 00 m - 2, 33 m - 2, 67 m - 3, 00 m

B - MÉTHODE DE DÉBIT

L'obtention de débits avivés relève évidemment non plus du débit en gros, mais
du sciage second, mais la destination attribuée à une grume peut modifier la
conception du premier sciage.

Ainsi si l'on désire faire de la volige de 12 mm d'épaisseur sur 105 mm de large


on pourra d'abord débiter la grume en noyaux de 105 mm puis refendre ensuite
ces noyaux de 105 à 12 mm d'épaisseur.
Ainsi la fabrication des caisses en peuplier, part
d'un débit spécial,
:La grume est équarrie. Dans l'équarrissage on
fait 2 noyaux inégaux qui seront tous les deux
divisés par des traits
bas. Mais l'un, fournira(à gauche)(fig. 22) des
planchettes et l'autre (à droite) des barrettes.

Les machines de sciage, second sont des scies


circulaires qui prennent le nom de scies à
déligner ou déligneuse scies à aviver, et qui sont
des scies à chariot libre, des scies à table, des
scies à table à rouleaux.

C - MATÉRIEL DE SCIAGE

Il y a deux types principaux de déligneuses : à lame dont l'axe est sous la table,
ou bien à lame dont l'axe est au dessus de la table(ce qui permet d'utiliser des
lames de diamètre plus réduit).

Les scies à aviser permettent d'obtenir, par 2 lames à écartement réglable, des
débits alignés parallèles en un seul passage.

On utilise aussi des scies à ruban, notamment pour le dédoublage des pièces
épaisses dont on conserve la largeur, mais que l'on débite à des épaisseurs
égales 'à la moitié, au tiers, au quart de la pièce sciée d'entraînement qui
remplace les cylindres guides des machines plus anciennes.

Fig. 23 - Schéma d'un dispositif


d'entraînement d'une scie à dédoubler

( d'après un dessin de M. J. Petipas)

IX - DÉBIT DES PLACAGES


A - DÉBIT ANCIEN A LA SCIE A MAIN

Dans le passé les placages étaient débités par sciage. Un tronc d'arbre était
maintenu verticalement par une presse et la scie était manœuvrée par deux
ouvriers. L'épaisseur des placages était généralement d'une ligne, soi un peu
plus de 2 mm.

La direction donnée au sciage


déterminait l'effet décoratif qu'on
pouvait obtenir.

En sciant les bois parallèlement aux


fibres on obtenait un veinage à
lignes parallèles (fig.1 a )

Les mêmes bois sciés obliquement


en semelle donnaient aux veines une
forme elliptique (fig. 1 b).

Enfin les bois sciés


perpendiculairement aux fibres
donnent aux veines une forme
circulaire. On a pu tirer pari de ces
veinages dans la décoration des
surfaces et dans la marqueterie (fig.
1 c).

B - DÉBIT A LA SCIE "AU BOIS MONTANT"

Cette: méthode de sciage faisait perdre beaucoup de bois à cause de l'épaisseur du trait de
scie. En 1834 fut aise mise au point une machine sciant le placage à plat. Elle devait, à
partir de 1850, de perfectionnement en perfectionnement, aboutir à une technique
nouvelle : le tranchage.

Mais pour la réparation des meubles anciens ou la reproduction qui se veulent d'une
qualité exceptionnelle on utilise encore des placages sciés au moyen d'une machine
appelée "scie à bois montant". La lame de cette scie alternative horizontale est très
mince:8/10 de mm environ. Le bois
est fixé sur un châssis vertical qui peut descendre dans une fosse et remonter d'un
mouvement très lent vers lame. On obtient des sciages d'une telle qualité que l'on a
parfois employé le même procédé pour débiter des
feuillets de choix. Il est évident que ce système, archaïque, qui tend à disparaître
complètement face au tranchage et au déroulage donne un placage d'un prix de revient
très élevé, très supérieur à celui du placage tranché ou déroulé.
fig. 2 Schéma du sciage au bois montant

1 Fosse verticale
2 Châssis porteur de la grume
3 Tambour d entraînement
4 Crémaillère du châssis engrenant avec le
tambour
5 scié alternative horizontale
6 La feuille de placage est détachée par la scie

C - TRANCHAGE

La quantité de placage scié est donc infinie par rapport à la fabrication


industrielle qui se fait par tranchage et par déroulage.

Le tranchage consomme annuellement en France environ 100 00 mètres cubes


de bois de toutes essences. 65 % de ces bois sont fournis par les forets de la
métropole, le reste par les importations.
Il doit y avoir aux environs de 150 trancheuses dans l'ensemble des quelque 50
usines de placages en France (dont une vingtaine sont dans la région
parisienne).

Voyons successivement quelles essences on tranche principalement, comment


l'opération est préparée, puis exécutée.

Essences utilisées. Les machines perfectionnées, utilisées actuellement


permettent le tranchage de toutes les espèces, à condition qu'on ait fait subir au
bois la préparation convenable.
Mais il est évident que certaines caractéristiques facilitent l'exécution et
permettent de meilleurs résultats:

bois relativement tendre, facile à couper à l'outil, assez homogène, assez


élastique, peu fissile, tout cela correspondant à une économie de force motrice
et à un faible pourcentage de déchirures ou de cassures pendant l'opération.

Il est évident aussi qu'un petit nombre seulement répond à ces exigences et c'est
justement dans ceux qui n'y répondent pas que l'ébéniste peut trouver les bois
veinés qu'il recherche souvent en décoration, donc c'est par une préparation
spéciale que les bois seront mis en condition pour le tranchage.

Ainsi les essences indigènes comme le chêne, le noyer, l'érable, le frêne et


certains bais exotiques : ayous, acajous, palissandres, ébènes, tous les bois
tropicaux, les loupes et les ronces (noyer, orme, thuya, maïdou, amboine)
peuvent être tranchées moyennant préparation.

Préparation
la préparation comporte : l'écorçage, le débit et l'étuvage.

L'écorçage se fait généralement à la hache. On veille avec un soin tout


particulier à l'élimination de la terre et des petits cailloux retenus par les
souches (de noyer par exemple).

Le sciage suivant les essences et les résultats cherchés on se contente d'équarrir


les billes, ou bien on les refend par le milieu, ou bien on débite sur quartier
pour obtenir des effets décoratifs de veinage

(figures 3-4-5-6-7 ci dessous).

L'étuvage des bois verts ou des bois très tendres peuvent être travaillés sans
étuvage préalable. Mais c'est un cas relativement rare. En général les bois
passent soit à l'étuve, soit à "la bouillotte".

Les essences tendres et, d'une façon plus générale les bois peu délicats vont à
l'étuve à vapeur. Les bois délicats et de teinte claire, ainsi que les bois
particulièrement durs vont à la bouillotte.

Les étuves sont des bacs en ciment où l'on envoi e de la vapeur détendue
Les bouillottes sont des bacs métalliques contenant de l'eau presque bouillante.

Ajoutons que certains bois sont mouillés à froid afin d'éviter toute modification
de teinte (le sycomore par exemple).

L'exécution du tranchage (fig. 8 )


1 outil

2 autrefois dans les anciennes machines, une


plaque de bronze nommée "musique" coulissait
sur feuille de bois, afin de régler l'épaisseur en
faisant pression.

3 L'impossibilité de placer la "musique" sur les


dérouleuses, à leur apparition à la fin du
XIX°siècle fit adopter la solution d'une barre de
pression perpendiculaire à la surface. Comme
on fut très satisfait, du résultat on adopta la
barre de pression sur la trancheuse (position 3).
La trancheuse comporte essentiellement une
table et un chariot porte . outil. La table de fonte
horizontale est de niveau variable et se montée
est obtenue par des vérins à vis appuyés au fend
d'une fosse.

Ainsi la pièce de bois griffée sur le plateau sera


montée entre chaque coup d'outil d'une hauteur
correspondant à l'épaisseur du placage désiré.

Le porte lame, massif au point de peser


plusieurs tonnes dans certaines grosses
trancheuses, subit un mouvement va et vient
synchronisé avec la montée de la pièce de bois à
trancher. Ce chariot porta couteau se déplace
dur deux rails parallèles.

La trancheuse comporte essentiellement une table et un chariot porte . outil. La


table de fonte horizontale est de niveau variable et se montée est obtenue par
des vérins à vis appuyés au fend d'une fosse.

Ainsi la pièce de bois griffée sur le plateau sera montée entre chaque coup
d'outil d'une hauteur correspondant à l'épaisseur du placage désiré.

Le porte lame, massif au point de peser plusieurs tonnes dans certaines grosses
trancheuses, subit un mouvement va et vient synchronisé avec la montée de la
pièce de bois à trancher. Ce chariot porta couteau se déplace dur deux rails
parallèles.

Le couteau est une lame (mince ou épaisse suivant les cas), affûtée à 20°,
attaquant le bois sous un angle assez faible, mais réglable en fonction de
l'espèce travaillée. La longueur du couteau varie de 3 m à 5 m pour les plus
grosses machines.
L'épaisseur de la feuille tranchée varie de 2/10 de mm si on le désire à 6/10
(épaisseur courante) et plus si on veut. Il s'agit donc de régler parfaitement la
très petite montée du plateau entre deux coupes de régler aussi la barre de
pression et l'angle d'attaque.
Les feuilles de placage obtenues sont évidemment recueillies et numérotées
soigneusement dans l'ordre de leur obtention afin de permettre ensuite tous les
raccords de veinage souhaités.

D - DÉROULAGE

Le déroulage est surtout utilisé pour la fabrication des feuilles minces qui par
collage donneront le contreplaqué. Le déroulage est donc assez exceptionnel,
dans la fabrication des placages d'ébénisterie. Tout d'abord il laisse un déchet
assez important sous forme de noyau central. De plus il donne une feuille de
forme curviligne, mais on peut cependant juger intéressant les effets de veinage
que l'on peut obtenir.

Fig. 9 Principe du déroulage

1 Bille griffée en son centre aux deux


extrémités et animée d'un mouvement
rotatif.

2 lame (ou couteau) se présentant sous


une inclinaison (3) correspondant à la
nature du bois.

Le couteau se rapprocha de l'axe de


rotation au fur et à mesure du déroulage.

5 Une barre de pression assure la,


régularité de la coupe.

On peut dire que le bois se développe


comme le papier qu'on déroule d'un
rouleau horizontal, ou bien, comme une
pièce de drap.
Au début de l'opération, le couteau n'attaque le bois que par intermittence
jusqu'à ce que la bille ait une forme cylindrique. Les premiers éléments
détachés sont sans valeur (chiquettes). Ensuite on peut obtenir une feuille
continue (fig. 10), mais on peut aussi pratiquer une rainure suivant une
génératrice afin d'obtenir des feuilles séparées (fig. 11).

fig. 10 et 11. Déroulage continu et déroulage discontinu.


Il y a des dérouleuses qui atteignent 3,50 m de longueur. Il en existe aussi de
dimensions plus réduites.
On peut dérouler un morceau de bois excentré au montage. Tout
cela permet d'obtenir une grande variété dans l'aspect
des surfaces, mais il convient de remarquer que l'attaque
circonférencielle de l'outil coupant fait apparaître une large
alternance de bois de printemps et de bois d'automne, tout à fait
différente de ce que donnent les débits traditionnels par sciage et
par tranchage

E - CARACTÈRES COMPARES DES PLACAGES SCIES, TRANCHES ET DÉROULES

Placage scié Le bois n'ayant subi aucune préparation (ni étuvage, ni trempage
en bouillottes garde son aspect naturel. Les éléments sont coupés
et non décollés par la scie et l'épaisseur du placage permet
un raclage et un ponçage soignés.
Évidemment les dimensions du placage scié ont au maximum la longueur de la
grume et son diamètre comme largeur.

Placage tranché. Les dimensions sont les mêmes que pour le placage scié, les
feuilles obtenues sont, comme par le sciage, soit sur dosse, soit sur quartier, soit
sur faux-quartier. Les placages se présentent donc dotés d'une certaine
ressemblance avec les placages sciés. Mais le fer de la trancheuse peut décoller
certains éléments ramollis par l'étuvage ou le passage à la bouillotte, les
vaisseaux ont été dilatés par cette préparation. Le bois est donc plus poreux. On
ne peut le racler et le poncer aussi vigoureusement que le placage scié. Mais
malgré tout le placage tranché reste plan, et assez peu sensible au retrait à une
épaisseur bien uniforme. A l'heure actuelle on tranche non seulement les bois
destinés à la décoration, mais aussi les feuillets de qualité exceptionnelle qui
doivent devenir des éléments lamellés bakélisés.

Placages déroulés. La feuille déroulée, en passant de l'orientation circulaire


qu'elle occupait primitivement dans la grume à la forme plane d'utilisation,
subit des contraintes. De plus les alternances assez larges des zones de bois de
printemps et d'automne subissent en séchant des déformations. De plus le
déchet est important dans l'opération du déroulage qui laisse un noyau axial
parfois volumineux.
Le placage déroulé ayant subi l'étuvage peut être, comme le placage tranché
modifié dans son aspect.
En principe on déroule assez peu de bois à usage décoratif. Le déroulage est
essentiellement le procédé de débit qui alimente l'industrie du contreplaqué.

X - DÉBIT EN VUE DE LA FABRICATION DU


CONTREPLAQUE

Le terme "contreplaqué" qui définissait à l'origine un matériau bien déterminé


formé de feuilles de placage de fils contrariés appliqués les unes sur les autres
désigne maintenant des matériaux de types différents : des panneaux à âme
épaisse par exemple (panneau: à âme panneauté ou panneau à âme lattée
panneaux complexes etc . . . . . )
Du point de vue du dépit des bois destinés à cette fabrication, on peut
considérer que la dérouleuse tient un rôle de premier plan. Une grosse
dérouleuse peut fournir une production de 100 mètres de feuille à la minute et
alimenter une production d'une centaine de mètres cubes de contreplaqué par
jour.

Nous ne reviendrons pas sur le principe du déroulage déjà indiqué plus haut.

Mais il faut signaler le massicotage qui permet de découper la feuille continue


obtenue par déroulage. Les massicots ne sont pas loin de rappeler par leur
précision les massicots utilisés dans l'imprimerie.

Citons encore les dresseuses qui permettent d'obtenir sur une pile de feuilles
des chants parfaitement rectilignes, susceptibles d'être jointés.

Dans la préparation des éléments qui constitueront le panneau latté nous


retrouverons le déroulage des "contreplaques" mais il a fallu prévoir la
constitution de l'âme. Il s'agit en fait de débiter des lattes de 2,5 à 4 cm de
largeur, tantôt dans les culots de déroulage, tantôt dans des débits de peuplier.
Ces lattes, obtenues par sciage sont tirées d'épaisseur dans des raboteuses.

En fait, hors des massicots, des dresseuses, de machines qui découpent à


l'emporte pièce des éléments ovales qui bouchent les découpes provenant de
l'élimination des défauts, la fabrication du contreplaqué ne pose pas dé
problèmes spéciaux de débit une fois la feuille déroulée obtenue.

Mais certains éléments fabriqués, les contreplaqués moulés par


exemple, les banquettes galbées doivent subir des détourages. Étant
donné leur forme compliquée, ces débits se font souvent avec des
défonceuses, (ou toupies renversées)permettant l'utilisation de
calibres .

XI - DÉBITS SPÉCIAUX

La plupart des débits spéciaux ont pour origine des impératifs techniques. Les
bois de tonnellerie doivent présenter un retrait minimum. Les bois de lutherie
doivent conserver des qualités de résonance spéciale. Le débit, même, des bois
d'emballage ne se fait pas au hasard. Nous ne signalerons que l'essentiel de ces
débits spéciaux.

Tonnellerie. Nous employons surtout le chêne et la châtaignier, parfois le


mûrier pour les fûts étanches. Le seul débit convenable est un débit sur mailles.
On le pratiquait autrefois par fente, ce qui produisant un grand déchet. On fait
actuellement du merrain scié. On divise la grume en secteurs traités ensuite par
subdivision.

Les tonneaux d'emballage pour produits non liquides


ne rentrent pas dans la tonnellerie proprement dite.
D'ailleurs ils ne s'inspirent plus de la forme
traditionnelle des tonneaux étanches . La plupart se
font maintenant en contreplaqué et sont cylindriques.

Lutherie. Les bois les plus employés en lutherie sont: l'érable plane, le sapin
blanc ou épicéa, l'ébène, tout au moins pour la fabrication des violons. Ces bois
doivent être de première qualité, ils sont débités sur quartier, sans nœuds, sans
gerçures et doivent être séchés dans un local bien à l'abri. Il faut se rendre
compte de l'importance énorme du débit en lutherie (71 pièces sont nécessaires
pour la fabrication d'un violon).

Emballage. La caisse en bois est probablement le plus ancien des emballages


d'expédition. A l'origine on a simplement utilisé des bois de qualité médiocre :
peuplier, tremble, bois feuillus tendres, pin maritime, prie dans les dosses ou
contre dosses.

Mais de nouvelles techniques sont apparues : aux caisses en planches ou


planchettes clouées, renforcées par des barres, se sont ajoutées des caisses en
contreplaqué, les caisses spéciales (à fruits, à marée, à vins etc….
Mais la caisse n'est pas toujours nécessaire.

Certaines marchandises peuvent voyager en billots (forme emboîtable de


section trapézoïdale d'une contenance de 13 à 24 litres). Le fond et l'ouverture
ont une forme carrée ou rectangulaire terminée aux extrémités par une demi
circonférence. Les basquets, également emboîtables, à section trapézoïdal, les
cagettes, les boîtes à fromage etc .... n'utilisent en principe que des bois tranchés
ou déroulés assemblés le plus souvent par agrafage.

La fibre de bois appelée couramment frisons, paille de bois ou laine de bois se


fabrique mécaniquement à partir de bûches qui sont tronçonnées fendues, puis
attaquées par des outils qui "déroulent" en fait un copeau de très faible largeur
( 1 à 2 mm). La meilleure est la fibre d'épicéa inodore, blanche et résistante..

XII - DÉBIT EN VUE DE LA FABRICATION DES


PANNEAUX
DE FIBRES ET DES PANNEAUX DE PARTICULES
Il existe plusieurs sortes de panneaux à base de fibres de bois : les uns
intéressent particulièrement les fabricants de meubles, les installateurs de
magasins etc ...., parce qu'ils s'emploient comme on le ferait de planches ou de
feuillets, les autres qui comportent un liant minéral comme le ciment, le plâtre,
sont des matériau: de construction appréciés des architectes dans le cas
d'isolation thermique et phonique.

Dans tous les cas, il y a, à la base un procédé de déchiquetage du bois qui


s'apparente un peu à la fabrication d'une pâte à papier.

Partant du bois on peut se proposer de désagréger mécaniquement le matériau


de façon à obtenir des paquets de fibres de grosseur sensiblement identique.
Cette désagrégation mécanique se fait de plusieurs façons. En fait 3 procédés
sont employés principalement : Défibration, Défibrator, Mason.

A - PRÉCÈDE DEFIBRATOR

Dans le procédé Défibration, on part de rondins, de chutes de scierie et l'on


réduit en éclats ou copeaux par des machines déchiqueteuses. La poussières est
éliminée. Les éclats trop grossiers, triés, subissent un autre broyage.

Les éclats, emmagasinés, passent dans les chambres de compression où ils sont
soumis à des pressions de vapeur de l'ordre de 10 kg,/cm2 et à une température
de 170 180° environ. Ils s'imbibent rapidement de vapeur et sont soumis aux
disques dentés des appareils défibreurs. La matière obtenue est une pâte de
cellulose et de lignine qui se sépare facilement des éléments encroûtant. La
vapeur, une dilution dans l'eau mettent cette pâte en condition de passage dans
des séparateurs qui trient les paquets de fibres. Les éléments de défibrage trop
grossiers sont l'objet d'un nouveau passage dans des piles de raffinage et le
produit en résultant est incorporé dans le circuit.

A ce stade on effectue l'analyse de la pâte afin, s'il y a lieu, déterminer la


charge.

Cette charge comporte des résines synthétiques, des imperméabilisants, des


produits fongicides etc .... Le mélange se fait intimement avec la pâte de bois
dans des appareils qui s'apparentent à ceux qu'on emploie en papeterie. La pâte
est calandrée et donne un tapis qui est sanctionné aux dimensions de
fabrication des panneaux. Il y aura ensuite un séchage avec ou sans
compression suivant qu'on désire obtenir des panneaux durs ou demi durs ou
bien des panneaux très tendres d'isolation.

Dans le cas des panneaux pressée on utilise des presses hydrauliques à plateau:
chauffants. La première phase de l'opération peut être considérée comme un
essorage de panneau. La seconde est un séchage accompagné de la prise par
polymérisation du liant synthétique. On peut parler assez justement dans ce cas
de bois reconstitué puisque nous remplaçons les liants naturels des fibres par
un liant formo-phénolique ou similaire.

Le panneau, équilibré en humidité après fabrication est simplement ensuite,


rectifié aux dimensions d'emploi.

B - PRÉCÈDE DE FIBROPLAST
Le procédé Défibraticn est d'origine Suédoise. Le procédé Fibroplast est
d'origine Allemande. Ils ont ces points communs. Ils s'appliquent tous les deux
au traitement d'essences résineuses, à longues fibres.
Les essences à fibres longues supportent une adjonction de résines synthétiques
dans des condition rentables. Si l'on cherche à appliquer le même procédé à des
essences à fibres courtes (feuillus) la consommation de résines nécessaire pour
constituer une liaison convenable grève par trop par trop le prix du produit
final. En fait on incorpore un pourcentage étudié de Feuillus.

Du point de vue qui nous occupe, c'est à dire le débit, le procédé Fibroplast
supprime en somme l'action mécanique de séparation des paquets de fibres. Au
lieu d'une machine à, cylindres dentés ou rainurés, on emploie une chaudière
analogue à celles en usage dans les fabriques de cellulose. Le reste : machine à
former le tapis, presses, séchoirs est identique à ce qui précède.

C - PRÉCÈDE MASON

Le procédé Mason est un procédé de défibrage à explosion de vapeur. Le


pittoresque de ,l'opération est ce qui frappe le plus. Cependant, le plus
remarquable est sans doute une sorte de dépolymérisation de lignine suivie
d'une repolymérisation en cours de fabrication. En somme le liant naturel du
bois se trouvant reconstitué, les matériaux obtenus avec ce procédé de
défibration mériteraient pleinement le nom de '' bois reconstitué'' de
préférence au nom de "bois synthétique" qu'on leur a parfois donné.

Au lieu des machines à défibrer ou des chaudières des procédés précédents, on


emploie le "canon". C'est un autoclave que l'on charge avec les éclats. On y
introduit de la vapeur à 20 30 kg/cm² de pression puis on l'élève quelques
instants à la pression de 80/100 kg/cm² et le "canon" est alors ouvert
brusquement à sa partie inférieure. Les éclats, les petites bûchettes, explosent
littéralement, en donnant une masse de fibres qui s'échappe sous une forme
cotonneuse: la totalité de l'opération se déroule en une minute environ.

Les caractéristiques essentielles de la fabrication qui suivra sont les mêmes que
dans les autres procédés.

Toutefois il faut remarquer que l'explosion de vapeur permet de bons résultats


avec les bois feuillus, surtout pour la fabrication de panneaux mi durs et durs.

D - FIBRE DE BOIS AGGLOMÉRÉE AUX LIANTS HYDRAULIQUES

Dans les panneaux au ciment, au plâtre dur, ou parfois au mélange de ces


éléments, 1a fibre de bois, les copeaux ou les déchets préalablement
conditionnées permettent d'obtenir un produit de faible densité, de faible
conductibilité, absorbant bien le son, facile à travailler.

On emploie souvent de la fibre de bois résineux bien sain et bien sec.. Cette
fibre est très légèrement enrobée du liant (ciment Portland) ou (ciment
magnésien sorel). Le liant n'intervient que dans la proportion juste
indispensable à la soudure des éléments.
Après enrobage les fibres sont soumises à une pression qui façonne les blocs en
forme de briques ou de panneaux plus ou moins épais. On ne cherche pas une
compacité excessive. I1 ne s'agit pas en effet de panneaux de ciment avec bois
incorporé, mais bien, au contraire, de panneaux de fibres de bois aggloméré par
du ciment. Ces panneaux pour fixer les idées, pèsent à épaisseur égale 5 fois
moins que la brique ou deux fois et demi moins que le plâtre.

E - CONCLUSION PARTIELLE

Nous n'avons pas, dans ce chapitre à parler plus longuement de ces panneaux
de fibres de particules dont l'emploi se généralise. Leur mise en oeuvre sera
étudiée dans d'autres leçons. Mais nous insistons sur une idée qu'il faut bien
préciser, à savoir : la fabrication de ces matériaux ne permet absolument pas
d'utiliser "tout venant" les déchets de fabrication des ateliers. Nous avons vu
qu'on ne peut pas mélanger toutes les essences dans une proportion
quelconque, qu'on ne peut pas non plus mélanger des particules de toutes
grosseurs. Cette fabrication n'est donc pas systématiquement une fabrication
économique.

Signalons même un fait intéressant ; on peut faire du papier en employant


comme matière première du papier récupéré, mais il serait difficile d'obtenir
des panneaux de fibres vraiment valables en reprenant comme matières
premières des panneaux déjà fabriqués.

XIII - DÉBITS SPÉCIAUX ALIMENTANT DES


INDUSTRIES CHIMIQUES DIVERSES

A - PÂTES A PAPIER

I1 faut signaler tout d'abord l'importance extraordinaire de la consommation


de bois par les industries de transformation de la cellulose. Cette
consommation, en progression constante porte sur des centaines de millions de
mètres cubes. Elle utilise surtout des bois résineux

Préparation : Les bois arrivent sous forme de bûches. Ils sont tronçonnés et
doivent être écorcés blanc blanc. Cette opération se fait dans des tambours
rotatifs à écorcer.

Suivant le genre de pâte à papier à préparer, le bois écorcé sera traité


directement (pâte mécanique) ou au contraire débité en petits copeaux à l'aide
de découpeuses à disques (pâtes chimiques).

Les noeuds doivent, dans ce cas, être séparés de la masse des copeaux: Ils
seront,ainsi que les sciures, traités pour entrer dans des fabrications de pâtes
moins soignées.

Pâte mécanique. Le bois est pressé sur des meules en grés et arrosé avec de
l'eau on distingue :
- le défibrage à chaud et
- le défibrage à froid
- les défibreurs discontinus (on arrête pour refaire le chargement)
- ou les défibreurs continus (pression constante du bois sur la meule).

Cette opération absorbe beaucoup de force motrice.

Le reste est du domaine de la fabrication papier. I1 est simplement intéressant


de savoir qu'on sépare la pâte grossière de la pâte fine par triage au moyen de
tamis rotatifs. Les fibres grossières passent dans une raffineuse. Le produit est
renvoyé au classeur où les fibres fines et brossières sont à nouveau séparées, et
ainsi de suite.

Pâte chimique. On se propose d'attaquer les matières incrustantes de la


cellulose, sans modifier celle ci. On fait donc agir sur le bois des "lessives" qui
agissent à chaud. Nous n'entrerons évidemment pas dans le détail. Suivant leur
composition ces lessives donnent des pâtes dites
- pâte au bisulfite
- pâte à la soude
- pâte au sulfate
qui entrent souvent en même temps dans une fabrication.

Ces pâtes subissent toujours une épuration, avec nouveau raffinage des fibres
grossières, comme dans le cas précédent.

B - LES FARINES DE BOIS

Qu'est-ce qu'une farine de bois ?

Pourquoi en a t on besoin ?

Comment l'obtient on ?

Une farine de bois est évidemment un bois réduit, en général par arrachement
et écrasement à une fragmentation extrêmement poussée.

Que peut on faire avec une farine de bois ?

Bien souvent une matière de charge (charge de colles, charge de matières


plastiques) un produit absorbant un isolant.

Si nous incorporons aux farines de bois, ce qui est logique, la farine de liège,
nous pouvons citer le linoléum parmi les plis gros utilisateurs de bois en
poudre.

Voici une liste, non limitative d'usages

Poudres à . moules (avec liants plastiques)


poudres à nettoyer, absorbantes (fourrures, joaillerie)
poudres permettant la manutention des explosifs (nitroglycérine par exemple)
dont elles augmentent en même temps la puissance de déflagration.
Abrasifs doux (lustrage des cuirs, des métaux, ébarbage et polissage de petites
pièces moulées en matière plastique notamment.
Insonorisant (peintures spéciales).
Dégraissant spécial pour céramiques poreuses
Meules artificielles
Isolant électrique.
La fabrication du linoléum absorbe non seulement de la farine de liège (couleur
havane) mais des farines de bois blanc (linoléum de teinte claire).

Fabrication. Les essences les plus intéressantes pour les farines de bois sont les
résineux : épicéa, sapin, pin maritime, et quelques feuillus comme le peuplier,
le bouleau, le charme.

Etant donné qu'on recherche souvent des farines blanches, on a mis à l'étude
(de même que pour les pâtes de cellulose à base de bois feuillus) la décoloration
des farines de bois.

On ne peut fabriquer une farine de bois qu'avec un bois sec. Donc les sciures,
copeaux, déchets divers (après l'élimination des cailloux, clous et autres
détritus) sont passés dans des séchoirs rotatifs verticaux ou horizontaux et
chauffés avec toutes les précautions nécessaires contre l'incendie. En fait c'est
un courant d'air absolument sec qui passe sur ces déchets. .

Le broyage se fait par des meules parallèles (l'une fixe, l'autre mobile,
rainurées et souvent "repiquées" pour maintenir leur surface rugueuse. Mais il
existe d'autres systèmes de broyeurs plus ou moins comparables à ceux qu'on
emploie en menuiserie(broyeurs à choc ou broyeurs à écrasement).

Le produit obtenu est bluté c'est à dire tamisé à l'air (courant d'air) ou
mécaniquement tamis métalliques à mailles plus ou moine serrées).

Tout au cours de cette fabrication, les précautions les plus sérieuses doivent
être prises pour éviter une densité trop forte de poussière de bois en suspension
dans l'air ce qui serait un danger permanent d'explosion.

Vous aimerez peut-être aussi