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Présidence de la République
Coordination Intersectorielle
De Lutte Contre les IST/VIH/sida
Rapport
Présenté par
Novembre 2017
1
Sigles/Abréviation
Sommaire
1 Contexte et justification…………………………………………….. 3
2 Objectifs………………………………………………………………… 4
3 Méthode………………………………………………………………… 4
4 Résultats attendus……………………………………………………. 7
5 Aspects éthiques……………………………………………………... 7
6 Résultats…………………………………………………………………. 8
7 Recommandations……………………………………………………… 37
8 Conclusion……………………………………………………………….. 38
9 Référence………………………………………………………………. 39
2
1. Contexte et Justification
L’infection à VIH/Sida demeure un problème de santé publique majeur dans les pays
en développement. En Afrique de l’Ouest, le Niger est l’un des pays où la prévalence
de l’infection est la plus faible. Selon les résultats des Enquêtes Démographique et
de Santé du Niger de 2006 et 2012, la séroprévalence du VIH au sein de la
population générale est en baisse constante de 0,8% chez les hommes et 0,7% chez
les femmes en 2006 à 0,4% chez les hommes et les femmes en 2012 (EDSN-MICS
IV 2012). Cependant, on note une disparité selon le milieu de résidence avec une
prévalence légèrement plus élevée en milieu urbain qu’en milieu rural (0,5% vs
0,2%). Au Niger, l’épidémie de l’infection à VIH/Sida est de type concentré, c’est-à-
dire faible dans la population générale et élevée dans les groupes cibles. La
prévalence est de 18,6% chez les hommes ayant des rapports sexuels avec les
hommes, 16,2% chez les professionnelles et 2,1% dans la population carcérale
(SSG 2015).. Un accent particulier doit être mis dans ces groupes pour avoir un
meilleur contrôle sur la maladie.
La mise sous traitement et le suivi correct des personnes vivant avec le VIH
constituent aussi un défi majeur. En effet, en 2015, le Niger comptait, 49 331
personnes vivant avec le VIH, dont 23651 hommes, 25 678 femmes, 6053 enfants et
43276 adultes.
Pour mieux harmoniser la lutte contre l’infection et fédérer les forces, le pays a
élaboré un plan stratégique national de lutte contre les IST/VIH/sida 2013-2017,
fondé sur le principe de la gestion axée sur les résultats. Ce plan bénéficie de l’appui
technique et financier de plusieurs partenaires bi et multi latéraux parmi lesquels le
Fonds mondial (de lutte contre le sida, le Paludisme et la Tuberculose), la Banque
Mondiale et le Système des Nations, constituent les principaux contributeurs. La
gestion programmatique d’un tel programme multisectoriel, nécessite un système de
rapportage performant pour répondre à la redévabilité. L’appréciation régulière de la
qualité de la mise en œuvre des interventions et celle des résultats obtenus
3
nécessite un dispositif de suivi et d’évaluation ayant des capacités avérées la
production d’information stratégique de qualité et dans les délais pour la décision.
Un des volets pour lequel la disponibilité d’information stratégique est très utile
pour reste le suivi médical des personnes vivant avec le VIH. Dans ce domaine, la
question du fort taux de perdus de vue au cours de chaque année (10%) mérite
d’être répondue. Pour cela, il a été prévu dans le programme d’activités, de réaliser
une enquête sur les déterminants du nombre important des perdus de vue dans la
file active des personnes sous ARV.
Cette étude qui rentre dans le cadre de la disponibilité de données programmatiques
et financières fiables et la reprogrammation des interventions pour la période 2017-
2022. Aussi, les résultats produits par cette assistance technique permettront
d’alimenter la revue du plan stratégique national 2017-2022 et servira de référence
pour la planification qui découlera de la revue des PSN.
.
2. Objectifs
2.1 Objectif général
3. Méthodes
Il s’agit d’une méthode mixte qui va associer une étude quantitative et une étude
qualitative. L’étude quantitative permettra de mesurer l’ampleur du phénomène et
4
d’en identifier les déterminants. Tandis que la méthode qualitative permettra
d’apprécier la perception des différents acteurs.
3.1 Méthode quantitative
a. Type d’étude
Il s’agit d’une étude rétrospective, descriptive et analytique menée du 02 au 25
Octobre 2017 au Niger.
b. Population d’étude
L’étude a porté d’une part sur :
toutes les PVVIH sous traitement suivies au niveau des files actives dans les
sites de prises en charge à Niamey, Maradi, Tahoua et Zinder
Les prestataires de soins aux PVVIH à Niamey, Maradi, Tahoua et Zinder
Une PVVIH est considérée comme perdue de vue si la date du dernier contact
remonte à 90 jours et plus.
C. Echantillonnage
Dans le cadre d’une enquête transversale, on estime le paramètre, ici fixé à 50%. En
utilisant la formule de Schwartz avec une précision de 5%, un risque α de 5% (écart
réduit à 1,96), on trouve une taille de 384. Pour prendre en compte les non
répondants et dossiers non exploitables on a majoré la taille de l’échantillon à 400
PVVIH perdues de vues. Pour les prestataires de soins, par choix raisonné, 6
prestataires de soins par région (3 cliniciens et 3 psychosociaux) ont été interrogés
par site.
Dans un premier temps à partir des dossiers toutes les PVVIH PDV ont été
identifiées. Si l’effectif est inférieur ou égale à la taille affectée à la région toutes les
personnes PDV seront incluses dans l’échantillon. Ont été exclues de l’étude les
PVVIH dont les dossiers ne permettent pas de déterminer la situation de perdu de
vue ou non.
Tableau 1 : Répartition de la taille de l’échantillon suivant les régions
Régions PVVIH suivies PDV (30 juin Proportion Echantillon
(30 juin 2017) 2017) PDV
Zinder 1430 107 22% 88
Niamey 5 931 161 33% 133
Maradi 2219 29 6% 24
Tahoua 2442 187 39% 155
Total 12022 484 100 400
5
d. Collecte des données
Les données ont été collectées à partir des dossiers des patients à l’aide d’une fiche
de recueil de données par des enquêteurs formées.
Les données collectées portaient sur les caractéristiques personnelles, les données
cliniques, biologiques et les informations sur le traitement et le suivi.
Procédures de collecte des données
Une fois les perdues de vue identifiées, il faut entrer en contact avec les éducateurs
et les APS pour démarrer la recherche. Cette dernière se faisait à travers les
informations sur le dossier : le numéro de téléphone ou l’adresse qui permettront de
joindre les PVVIH PDV. Une fois retrouvée, l’entretien est réalisé : à domicile, un lieu
qu’elle a indiqué ou à la formation sanitaire. Si à travers ces informations on n’arrive
pas à joindre la PVVIH on considère la personne comme non retrouvée.
e. Analyse des données
L’analyse des données a été réalisée à l’aide du modèle de survie qui prend compte
le statut de perdu de vue et la durée de suivi. La méthode de Kaplan-Meier a été
utilisée pour apprécier l’évolution globale du suivi. Elle a permis d’estimer la médiane
de suivi. Le test du logRank a permis de comparer les médianes.
3.2 Etude qualitative
C’était une étude de cas. Le cas ici est la perte de vue. Cette étude qualitative a
concerné les acteurs suivants: les acteurs de la mise en œuvre que sont les
responsables des structures sanitaires et les bénéficiaires que sont les PVVIH.
Au niveau de chaque site, 2 prestataires de soins seront interrogées. Pour chaque
région, cette étude concernait au total 6 PVVIH dont 3 de sexe masculin et 3 de sexe
féminin. La même répartition concernant le milieu urbain et le milieu rurale sera
respectée. Parmi ces PVVIH 3 étaient des perdus de vue recherchées et retrouvées.
6
Maradi 2219 29 6% 24 6
Tahoua 2442 187 39% 155 6
Total 12022 484 100 400 24
5. Aspects éthiques
7
6. Résultats
Autres 21 5,9
Communautaire 10 2,8
Fréquences
Caractéristiques
N %
Niamey 82 23,1
8
Rural 126 35,9
15 à 19 12 3,4
Primaire 60 17,4
secondaire 31 9,0
supérieur 4 9,0
NA 31 4 ,0
Divorcé/séparé 37 10,0
Veuf 29 8,3
Célibataire 24 4,3
NA 42 12,3
cultivateur/éleveur/pêch 53 15,4
eur
Commerçant 25 7,2
Fonctionnaire 11 3,2
Autres 30 8,7
9
Année inclusion
2006 1 0,4
2007 4 1,6
2008 4 1,6
2009 7 2,8
2010 14 5,6
2011 5 2,0
2012 6 2,4
2013 25 10 ,0
2014 38 15,1
2015 37 14,7
2016 78 31,1
2017 31 12,4
10
Clinique
Tableau 6: Profil clinique des PVD
Fréquences
Caractéristiques
N %
VIH-2 6 1,7
Stade 2 46 15,1
Stade 3 81 26,6
Stade 4 31 10,2
Le profil VIH-1 était le plus fréquent (97,4%). Les patients étaient au stade 1 dans
près de la moitié des cas.
11
Biologie
CV Oui 6 1,8
Les CD4 étaient disponibles dans près de la moitié des cas. Tandis que la charge
virale était rarement disponible.
12
Figure 2: évolution des PDV suivant les mois
Communautaire 30,4 31
La durée de suivi est nettement plus importante au niveau de l’hôpital national. Elle
est légèrement plus élevée dans les structures communautaires.
13
Durée de suivi et Caractéristiques personnelles
Moyenne Médiane p
Maradi-Zinder 12,3 6
Niamey 68,3 73
Rural 19,2 6
Féminin 21,0 8
secondaire 41,6 12
Stade 2 27,8 4
Stade 4 23 5
Veuf 24,2 10
Célibataire 20,8 7
14
Personnes retrouvées
Au total, 42 PDV ont été retrouvées dont 3 prenant en charge un enfant de moins de
15 ans.
N %
Décédé 11 3,4
Résultats de la
Non retrouvé 231 72,4
recherche de PDV
Retrouvé 42 13,2
PDV ayant repris 1 0,3
traitement
N %
raisons Adresse non mentionnée 105 45,5
Téléphone non mentionné 150 64,9
Téléphone imprécis (injoignable) 71 30,7
15
Caractéristiques des PDV
Tableau 12: répartition des PDV selon les caractéristiques personnelles
Fréquences
Caractéristiques
N %
Rural 11 26,2
Féminin 27 65,9
Primaire 5 11,9
secondaire 12 28,6
NA 3 4 ,3
Divorcé/séparé 4 9,5
Célibataire 6 14,3
Veuf 3 7,1
Autres 1 2,4
NA 5 7,1
NA 3 7,1
cultivateur/éleveur/pêcheur 5 11,9
Commerçant 25 7,2
16
Fonctionnaire 4 9,5
Autres 5 11,9
Il s’agissait le plus souvent de sujets résidant en milieu urbain, de sexe féminin, non
instruits, mariés et sans revenu.
N %
Stade 2 4 10,0
Stade 3 5 12,5
Stade 4 16 40,0
N %
Distance entre la Moins de 5km 15 37,5
structure de santé et
Entre 5 et 10km 4 10,0
le lieu de prise en
17
charge Entre10 et 15 km 5 12,5
Plus de 15 km 16 40,0
Temps entre la Moins de 15 mn 10 24,4
structure de santé et
le lieu de prise en Moins de 30 mn 11 26,8
charge
Moyen de transport
Tableau 15: Répartition des PVD selon la disponibilité des moyens de transport
N %
A pied 7 17,1
Moyen de
Vélo 1 2,4
transport habituel
Transport en commun 28 68,3
Voiture personnelle 2 4,5
Autre 3 7,3
18
6.2 Partie qualitative
A. Enquête chez les PVVIH
1. Présentation de l’échantillonnage
2. Principaux problèmes rencontrés par les PVVIH lors du suivi dans les
structures sanitaires
La plupart des PVVIH n’ont pas rencontrés de problème lors du dépistage. Ils ont été
dépistés pour la plupart des cas au décours de la fréquentation de la structure de
santé pour des motifs diverses relatifs à leur santé. Pour la plupart des femmes, ce
dépistage a été fait au décours de la grossesse ou de l’accouchement.
Femme 34 ans (milieu urbain) : « Mon dépistage a été fait pendant la grossesse au
décours d’une consultation pré-natale »
Homme Masculin 39 ans (milieu rural): « …Mon dépistage a été fait suite au
traitement du paludisme… »
19
Les quelques PVVIH qui ont indiqués des problèmes de dépistage, ont surtout
abordés la question de l’attente à l’annonce des résultats qu’ils ont jugés long et
stressant. Homme 51 ans (milieu Urbain) : « … le temps d'attente du résultat était
stressant plus de 2 heures de temps… »
La plupart des PVVIH atteste qu’ils n’ont pas de problème de suivi clinique. Selon
eux, il y a rarement des soucis dans le suivi clinique.
Femme, 33 ans vivant en milieu rural : « Nous avons rarement des rarement des
soucis dans le suivi clinique ».
Femme 29 ans vivant en milieu urbain, tutrice d’un PVVIH de 11 mois : « Nous avons
un suivi régulier sans problème ».
Ceux qui ont souligné un problème de suivi clinique, le rapporte pour la plupart au
calendrier de suivi des rendez-vous. Les rendez-vous sont jugés le plus souvent
courts par rapport au suivi clinique.
Hommes 48 ans (Milieu urbain) : « Nous avons des problèmes pour respecter les
délais par rapport au suivi clinique ».
c. Examens Complémentaires
La plupart des PVVIH signale des problèmes quant à la réalisation des analyses.
Selon eux, il manque souvent des réactifs ou encore les appareils qui tombent en
panne. Certains signalent une absence de laboratoire dans la structure sanitaire
fréquentée. Ainsi, certains examens ne se font pas sur le site pour ces diverses
raisons. Par ailleurs ; certains PVVIH signale que certains examens comme
l’imagerie coûtent chers.
Femme 42 milieu urbain : « …des fois les appareils tombe en panne pour manque de
réactifs… certaines examens ne se font pas sur le site… ».
d. Traitement
La plupart des PVVIH n’ont jamais constaté de rupture d’ARV. Selon eux, les ARV
sont toujours disponibles et gratuit bien que certains déplore le délai de dotation de 3
mois, qu’ils trouvent court.
20
Homme 40 ans (Rural) : « Il manque souvent du cotri… Il n’ya pas de rupture mais
la dotation de moins de 3 mois, nous pose problème. ».
Femme 35 ans Tutrice d’un enfant PVVIH de (Urbain): « Je trouve très court le délai
de traitement de 3 mois ».
Le principal problème relaté par les PVVIH dans le traitement est la rupture fréquente
de Cotrimoxazole.
Un autre problème par les PVVIH tuteur d’enfant est relatif à l’observance du
traitement par les enfants
Tableau 16: Principaux problèmes rencontrés par les PVVIH lors du suivi
dans les structures sanitaires :
Annonce des résultats stressante et longue
Rendez-vous sont jugés court par certains PVVIH.
Manque souvent des réactifs
Appareils qui tombent en panne.
Cherté de certains examens para clinique (imagerie)
Rupture fréquente de Cotrimoxazole.
3. Les principales barrières rencontrées par les PVVIH dans leur prise en
charge
a. Barrières financières
La plupart des PVVIH interviewés ont des difficultés financières. Ces derniers
soulignent pour la plupart que ces difficultés financières de répercutent sur les
moyens de transport qui font souvent défaut mais aussi sur les paiements de certains
examens complémentaires et médicament qui sont payant. Il s’agit surtout de
l’imagerie médicale et des solutés en cas d’hospitalisation.
21
Femme 36 ans milieu Rural : « J’ai des difficultés financières car je suis sans
boulot… Oui, il me faut environ 10000 francs à payer pour le transport aller-retour de
mon village au site de PEC».
Homme 51 ans Urbain : « On manque de moyen pour faire les examens qui ne sont
pas inclus dans la PEC ».
Homme 40 ans (Rural) : « …je suis cultivateur et ouvrier, j’arrive à gérer avec
environ 1500/mois… »
b. Barrières Géographiques
Dans le discours des PVVIH interviewés, on se rend compte que la majorité habite
dans une zone très éloignée des lieux de prise en charge. Les distances évoquées
vont de 10 à 500 km. Ainsi, ils signalent pratiquement tous des difficultés à se rendre
à la structure de santé. Ces difficultés d’accessibilité géographique sont renforcées
par des difficultés à obtenir des moyens de transport. Ces difficultés peuvent être
d’ordre financier (cherté du prix du transport) ou technique (disponibilité d’un
véhicule). L’éloignement des centres de prise en charge a été plus relaté par les
PVVIH vivant en milieu rural, bien que l’on note que certains vivant en milieu urbain
déplorent également l’accessibilité géographique des centres de traitement.
Homme 49 ans (Rural) : « … difficulté pour se rendre au site car je n’ai pas de
revenu stable… j’habite à environ 100km du site PEC à Matameye ».
Homme 40ans (Rural) : « J’habite à environ 45km du centre PEC et il me faut 2000f
pour le transport aller-retour … ».
Femme 36 ans (Rural) : « …il me faut environ 10000 francs à payer pour le transport
Aller-Retour de mon village au site de PEC».
c. Barrières socio-culturelles
La plupart des PVVIH ne signale aucune barrière socio-culturelle. Les barrières selon
eux sont liées au respect de la confidentialité. Pour la plupart, cette confidentialité de
22
leur statut est respectée. Ils ont pour plupart partagé leur statut avec leur partenaire
ou avec un de leur parent (mère, sœur). Pour eux, le fait de ne pas présenter les
signes de la maladie leur permet de garder leur statut confidentiel.
Femme 33 ans (Rural). « Seul ma sœur est au courant donc pas de problème de
confidentialité lié à la maladie ».
Homme 39 ans (Rural) : « …personne n'est informé donc aucun problème à cet
effet… » Int11 [293:347]
Homme 42 ans (Urbain) : « … aucun problème par rapport au regard des gens car je
ne suis jamais tombé malade. » Int8 [277:315]
Dans la population enquêtée, on retrouve des PVVIH qui ont vécu la stigmatisation.
Ces derniers signalent à quel point cela a été difficile d’avoir été rejeté par leur
famille à cause de la stigmatisation.
Tableau 17: Les principales barrières rencontrées par les PVVIH dans leur
prise en charge
Difficultés financières.
Moyens de transport
Paiements de certains examens complémentaires et médicament qui sont
payant (’imagerie médicale, des solutés en cas d’hospitalisation etc.)
Distances évoquées vont de 10 à 500 km.
Non-respect confidentialité de leur statut.
Stigmatisation
a. Sensibilisation et éducation
23
La plus grande partie des PVVIH pensent que pour améliorer la rétention, il faut
augmenter la sensibilisation pour le respect du traitement. Il faut selon eux accentuer
l’éducation du patient à chaque rendez-vous, instituer des groupes de parole et le
sensibiliser surtout à l’importance de respecter la prise des ARV.
Homme 42 ans (Urbain) : « Il faut sensibiliser les patients que le traitement maintient
solide la malade ».
Femme 33 ans (Urbain) : « il faut faire l'ETP et le groupe de parole afin qu'il accepte
leur maladie et prenne bien leur produits.. ».
Femme 42 (Urbain) : « …pour que la prise en charge sois globale; il faut donner des
activités génératrices de revenu pour qu'on se prend en charge … ».
Homme 51 ans (urbain) : « Il faut nous donner des activités …. Chercher des emplois
à ses patients pour se prendre en charge eux même ».
24
Homme 60 ans, tuteur d’enfant PVVIH (Rural) : « …il faut augmenter le délai de
RDV pour le suivi ».
Femme 35 ans, tuteur d’enfant PVVIH (Urbain) : « Il faut éviter l'attente lors de
consultation et rendre disponible en quantité les ARV… ».
25
Tableau 18: Moyens d’amélioration de la rétention des PVVIH sous traitement
ARV
26
B. Synthèse des résultats pour les Prestataires
1. Description de l’échantillon
La moyenne d’âge est de 46,17 ans (8,09). L’âge minimum était de 32 ans, l’âge
maximum était de 69 ans. Le nombre d’année d’expérience moyen était de 7,66 ans
(6,27). L’âge minimum était de 1 an, l’âge était maximum 27 ans.
Fréquence %
n=30
Profession
Assistant social 8 26,7
Educateur thérapeutique 1 3,33
Infirmier 5 16,7
Infirmière 1 3,3
Médecin 15 50,0
Lieu d’exercice
CHA 1 3,4
CHR Niamey 1 3,4
CHR-TAHOUA 3 10,3
CTA 2 6,9
DS KONNI 2 6,9
Foulan koira 1 3,4
Maradi 6 20,7
MVS 3 10,3
SIM-GALMI 3 10,3
Zinder 7 24,1
27
2. Principaux problèmes des prestataires
Les principaux problèmes des prestataires sont liés aux ressources humaines, aux
problèmes relatifs à la gestion sociale des PVVIH et aux conditions difficiles de
travail.
La plupart des prestataires se sont plaint des problèmes de ressources humaines. Ils
jugent que la charge de travail est très élevée et qu’il y a souvent une indisponibilité
des médecins voir une insuffisance de personnel qualifié. Cet état de fait ajouté à
une insuffisance de rémunération provoque selon eux un sentiment de sacrifice qui
se traduit par une démotivation pour la prise en charge des PVVIH.
28
Concernant les conditions de travail, la plupart des prestataires jugent qu’elles sont
difficiles. Les principaux problèmes signalés sont relatifs aux ruptures fréquentes
d’intrants. Il s’agit surtout des ruptures des produits et réactifs des examens
complémentaires notamment pour la charge virale, ou très rarement des ARV.
Certains prestataires signalent des problèmes de rupture de médicaments pour les
PVVIH. Les conditions de travail relatif aux locaux exigus n’ont été relatées que par
peu de prestataires.
Médecin 38 ans, Directeur des programmes VIH et TB, 6 ans d’expérience : «Parfois,
il y a une insuffisance de certaines lignes ou schémas d'ARV… ».
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Démotivation pour la prise en charge des PVVIH.
Insuffisance dans la rémunération.
Conditions de travail sont jugées difficiles (exemple : locaux exigus).
Ruptures fréquentes d’intrants et de médicaments.
Gestion sociale des PVVIH difficile :
o Conflits liés à l’annonce des résultats,
o Problèmes sociaux liés à la pauvreté,
o Accompagnement psycho-sociale nécessaire au suivi médiale des
PVVIH.
Selon les prestataires, les PVVIH font face à 3 types de problèmes. Il s’agit de
problèmes liés au système de santé, de problèmes liés à des difficultés de se
prendre en charge et des problèmes sociaux.
La plupart des prestataires pensent que le temps d’attente pour les PVVIH pour la
consultation est long d’autant plus que selon eux dans la plupart des cas, il n’y a pas
de lieu dédié à leur consultation. Au-delà de ces aspects, la plupart des prestataires
jugent que l’accueil fait défaut dans les structures de santé et l’on note dès fois des
problèmes d’orientation des PVVIH. La rupture des ARV et des intrants pour les
analyses biologiques a été relatée comme un problème pour les PVVIH selon les
prestataires. Certains prestataires ont parlé de l’éloignement des centres de prise en
charge qui peut poser problème pour certains PVVIH.
Médecin 38 ans, 5 ans d’expérience : « … on note une perte de temps lors des
consultations dus à la surcharge des prescripteurs… les PVVIH ont également des
problèmes d’orientation dans la structure de santé…».
30
Médecin 39 ans, 2 ans d’expérience : « les délais sont courts pour les rendez-vous
par rapport à la prise en charge ; Parfois il y a des problèmes de réactifs pour le
bilan.. ».
La plupart des prestataires pensent que les PVVIH traversent des difficultés
financières. Ils manquent de moyens pour la plupart et cela a une conséquence
selon les prestataires sur la prise en charge. Ainsi, les PVVIH ont du mal à payer le
transport pour se rendre au centre de prise en charge et du mal à payer les examens
complémentaires.
Médecin 52 ans, 7 ans : « Les patients n'arrivent pas à prendre en charge certains
examens surtout en cas de rupture de réactifs ».
Médecin 45 ans, 5 ans d’expérience, Prescripteur ARV : « les PVVIH traversent des
difficultés financières pour le transport… ».
Selon les prestataires, beaucoup de PVVIH ont des problèmes sociaux qui impactent
sur la qualité de leur prise en charge. Pour la plupart des prestataires, les PVVIH
traversent des problèmes de stigmatisation et sont victimes de « discrimination ».
Par ailleurs beaucoup de prestataires pensent que les PVVIH toujours ont du mal à
accepter leur statut. Par conséquent, ils ont des difficultés dans le partage de leur
statut avec leur conjoint.
Assistante sociale, 42 ans, 11 ans d’expérience : « Nous avons des problèmes liés à
la non acceptation du statut …. Par conséquent on note des problèmes liés au non
partage du statut...».
31
Tableau 21: Principaux problèmes des PVVIH selon les prestataires
Problèmes liés au système de santé
o Temps d’attente pour la consultation est long
o Accueil fait défaut dans les structures de santé
o Rupture des ARV et des intrants pour les analyses
Difficultés financières des PVVIH :
o Paiement transport pour se rendre au centre de prise en charge
o Paiement des examens complémentaires
Problèmes sociaux des PVVIH :
o Stigmatisation et « discrimination»
o Du mal à accepter leur statut pour la plupart
o Partage de leur statut avec leur conjoint
Principalement deux causes d’arrêt du traitement par les PVVIH sont relatées par les
prestataires. Il s’agit du manque de moyens financiers et des problèmes sociaux
relatifs au statut.
La plupart des prestataires pensent que les problèmes sociaux liés au statut PVVIH
sont souvent la cause de l’arrêt du traitement. Pour la plupart d’entre eux, le
problème le plus couramment rencontré responsable de l’arrêt du traitement chez les
PVVIH est le mariage ou le remariage.
32
Médecin 45 ans, 5 ans d’expérience : « … je peux citer deux raisons de l’arrêt du
traitement, il s’agit du remariage surtout pour les femmes et du manque de soutien
familial… ».
Tableau 22: Raisons d’arrêt du traitement par les PVVIH selon les prestataires
Problèmes sociaux :
o Mariage ou remariage
o Peur de la discrimination
o Charlatanisme
o Exode
o Manque de volonté
Difficultés financières
o Manque de moyen financier
o Paiement transport
o Examens complémentaires.
L’accompagnement psychosocial des PVVIH a été jugé par les prestataires comme
un bon moyen d’améliorer la rétention des PVVIH. Plusieurs stratégies ont été citées.
L’éducation thérapeutique a été citée comme une stratégie permettant d’améliorer la
rétention par la plupart des prestataires.
Beaucoup de solutions ont été préconisées par les prestataires pour améliorer la
prise en charge sanitaire à des fin d’améliorer la rétention des PVVIH. La plupart ont
recommandé l’amélioration de la disponibilité des ARV.
Médecin 48 ans, 13 ans d’expérience : « … ce serait bien de motiver les agents pour
faire les CD4 sur place (appareil), les prélèvements et l’acheminement de nos
examens au niveau de l'hôpital... ».
34
Médecin 45 ans, 5 ans d’expérience : « … la motivation et la formation continue des
agents… peuvent contribuer à l’amélioration de la rétention… ».
Educateur thérapeutique 43 ans, 12 ans d’expérience : «On peut proposer des frais
de déplacement aux patient nécessiteux pour les aider.. ».
Assistante sociale 53 ans, 27 ans d’expérience : « je crois qu’il faut des activités
génératrice de revenu… »
Médecin 69 ans, 5 ans d’expérience : «L’appui alimentaire doit être assuré même en
les offrant des repas culinaires. » Int1 [475:532]
35
Figure 8: Illustration relation
36
o Amélioration la motivation du personnel
o formation continue,
o Amélioration des conditions de travail,
o Motivation financière
Appui à la prise en charge des PVVIH
o Appui financier pour le transport
o Création d’activités génératrices de revenu
o Appui alimentaire
7. Recommandations
Les recommandations suivantes ont été formulées.
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Faire une évaluation des interventions menées par les Associations des
PVVIH
Décentraliser la prise en charge des PVVIH au niveau des structures
périphériques
Renforcer les capacités de la région médicale pour un suivi des PVVIH dans
les sites décentralisés de prise en charge
8. Conclusion
L’objectif général de ce travail était d’étudier les déterminants de la déperdition des
patients sous traitement ARV au niveau des centres de prise en charge dans 4
régions du Niger. Un devis mixte associant une étude qualitative e quantitative a été
utilisé. Les informations ont été collectées au niveau des dossiers des patients
secondaire des entretiens ont été réalisés chez les PVVIH et les prestataires de
soins. Les résultats ont montrés que les déterminants des perdus de vues sont liés
aux PVVIH mais aussi au système de soins. L’amélioration du taux de rétention
passera par des actions synergiques impliquant les principaux acteurs
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9. Références
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