Vous êtes sur la page 1sur 39

République du Niger

Présidence de la République
Coordination Intersectorielle
De Lutte Contre les IST/VIH/sida

Enquête sur les déterminants du nombre important des perdus de

vue de la file active des personnes sous ARV au Niger

Rapport

Présenté par

Prof Agrégé Adama Faye

Spécialiste en Santé Publique

Université Chekh Anta Diop de Dakar

Novembre 2017

1
Sigles/Abréviation

Sommaire
1 Contexte et justification…………………………………………….. 3

2 Objectifs………………………………………………………………… 4

3 Méthode………………………………………………………………… 4

4 Résultats attendus……………………………………………………. 7

5 Aspects éthiques……………………………………………………... 7

6 Résultats…………………………………………………………………. 8

7 Recommandations……………………………………………………… 37

8 Conclusion……………………………………………………………….. 38

9 Référence………………………………………………………………. 39

2
1. Contexte et Justification

L’infection à VIH/Sida demeure un problème de santé publique majeur dans les pays
en développement. En Afrique de l’Ouest, le Niger est l’un des pays où la prévalence
de l’infection est la plus faible. Selon les résultats des Enquêtes Démographique et
de Santé du Niger de 2006 et 2012, la séroprévalence du VIH au sein de la
population générale est en baisse constante de 0,8% chez les hommes et 0,7% chez
les femmes en 2006 à 0,4% chez les hommes et les femmes en 2012 (EDSN-MICS
IV 2012). Cependant, on note une disparité selon le milieu de résidence avec une
prévalence légèrement plus élevée en milieu urbain qu’en milieu rural (0,5% vs
0,2%). Au Niger, l’épidémie de l’infection à VIH/Sida est de type concentré, c’est-à-
dire faible dans la population générale et élevée dans les groupes cibles. La
prévalence est de 18,6% chez les hommes ayant des rapports sexuels avec les
hommes, 16,2% chez les professionnelles et 2,1% dans la population carcérale
(SSG 2015).. Un accent particulier doit être mis dans ces groupes pour avoir un
meilleur contrôle sur la maladie.
La mise sous traitement et le suivi correct des personnes vivant avec le VIH
constituent aussi un défi majeur. En effet, en 2015, le Niger comptait, 49 331
personnes vivant avec le VIH, dont 23651 hommes, 25 678 femmes, 6053 enfants et
43276 adultes.
Pour mieux harmoniser la lutte contre l’infection et fédérer les forces, le pays a
élaboré un plan stratégique national de lutte contre les IST/VIH/sida 2013-2017,
fondé sur le principe de la gestion axée sur les résultats. Ce plan bénéficie de l’appui
technique et financier de plusieurs partenaires bi et multi latéraux parmi lesquels le
Fonds mondial (de lutte contre le sida, le Paludisme et la Tuberculose), la Banque
Mondiale et le Système des Nations, constituent les principaux contributeurs. La
gestion programmatique d’un tel programme multisectoriel, nécessite un système de
rapportage performant pour répondre à la redévabilité. L’appréciation régulière de la
qualité de la mise en œuvre des interventions et celle des résultats obtenus

3
nécessite un dispositif de suivi et d’évaluation ayant des capacités avérées la
production d’information stratégique de qualité et dans les délais pour la décision.
Un des volets pour lequel la disponibilité d’information stratégique est très utile
pour reste le suivi médical des personnes vivant avec le VIH. Dans ce domaine, la
question du fort taux de perdus de vue au cours de chaque année (10%) mérite
d’être répondue. Pour cela, il a été prévu dans le programme d’activités, de réaliser
une enquête sur les déterminants du nombre important des perdus de vue dans la
file active des personnes sous ARV.
Cette étude qui rentre dans le cadre de la disponibilité de données programmatiques
et financières fiables et la reprogrammation des interventions pour la période 2017-
2022. Aussi, les résultats produits par cette assistance technique permettront
d’alimenter la revue du plan stratégique national 2017-2022 et servira de référence
pour la planification qui découlera de la revue des PSN.
.
2. Objectifs
2.1 Objectif général

Etudier les déterminants de la déperdition des patients sous traitement ARV au


niveau des centres de prise en charge.

2.2 Objectifs spécifiques

 Décrire le profil socio démographique de personnes vivant avec le VIH perdus


de vue ;
 Identifier les facteurs socio démographiques et économiques favorisant la
déperdition des patients sous ARV au niveau des centres de prise en charge ;
 Analyser les facteurs liés au nombre important des perdus de vue dans la file
active des personnes sous ARV au niveau des services de prise en charge ;
 Analyser la perception des prestataires et des PVVIH sur le suivi de ces
dernières ;
 Formuler des recommandations en vue d’améliorer l’adhérence au traitement
ARV.

3. Méthodes
Il s’agit d’une méthode mixte qui va associer une étude quantitative et une étude
qualitative. L’étude quantitative permettra de mesurer l’ampleur du phénomène et

4
d’en identifier les déterminants. Tandis que la méthode qualitative permettra
d’apprécier la perception des différents acteurs.
3.1 Méthode quantitative
a. Type d’étude
Il s’agit d’une étude rétrospective, descriptive et analytique menée du 02 au 25
Octobre 2017 au Niger.
b. Population d’étude
L’étude a porté d’une part sur :

 toutes les PVVIH sous traitement suivies au niveau des files actives dans les
sites de prises en charge à Niamey, Maradi, Tahoua et Zinder
 Les prestataires de soins aux PVVIH à Niamey, Maradi, Tahoua et Zinder

Une PVVIH est considérée comme perdue de vue si la date du dernier contact
remonte à 90 jours et plus.
C. Echantillonnage
Dans le cadre d’une enquête transversale, on estime le paramètre, ici fixé à 50%. En
utilisant la formule de Schwartz avec une précision de 5%, un risque α de 5% (écart
réduit à 1,96), on trouve une taille de 384. Pour prendre en compte les non
répondants et dossiers non exploitables on a majoré la taille de l’échantillon à 400
PVVIH perdues de vues. Pour les prestataires de soins, par choix raisonné, 6
prestataires de soins par région (3 cliniciens et 3 psychosociaux) ont été interrogés
par site.
Dans un premier temps à partir des dossiers toutes les PVVIH PDV ont été
identifiées. Si l’effectif est inférieur ou égale à la taille affectée à la région toutes les
personnes PDV seront incluses dans l’échantillon. Ont été exclues de l’étude les
PVVIH dont les dossiers ne permettent pas de déterminer la situation de perdu de
vue ou non.
Tableau 1 : Répartition de la taille de l’échantillon suivant les régions
Régions PVVIH suivies PDV (30 juin Proportion Echantillon
(30 juin 2017) 2017) PDV
Zinder 1430 107 22% 88
Niamey 5 931 161 33% 133
Maradi 2219 29 6% 24
Tahoua 2442 187 39% 155
Total 12022 484 100 400

5
d. Collecte des données
Les données ont été collectées à partir des dossiers des patients à l’aide d’une fiche
de recueil de données par des enquêteurs formées.
Les données collectées portaient sur les caractéristiques personnelles, les données
cliniques, biologiques et les informations sur le traitement et le suivi.
Procédures de collecte des données
Une fois les perdues de vue identifiées, il faut entrer en contact avec les éducateurs
et les APS pour démarrer la recherche. Cette dernière se faisait à travers les
informations sur le dossier : le numéro de téléphone ou l’adresse qui permettront de
joindre les PVVIH PDV. Une fois retrouvée, l’entretien est réalisé : à domicile, un lieu
qu’elle a indiqué ou à la formation sanitaire. Si à travers ces informations on n’arrive
pas à joindre la PVVIH on considère la personne comme non retrouvée.
e. Analyse des données
L’analyse des données a été réalisée à l’aide du modèle de survie qui prend compte
le statut de perdu de vue et la durée de suivi. La méthode de Kaplan-Meier a été
utilisée pour apprécier l’évolution globale du suivi. Elle a permis d’estimer la médiane
de suivi. Le test du logRank a permis de comparer les médianes.
3.2 Etude qualitative
C’était une étude de cas. Le cas ici est la perte de vue. Cette étude qualitative a
concerné les acteurs suivants: les acteurs de la mise en œuvre que sont les
responsables des structures sanitaires et les bénéficiaires que sont les PVVIH.
Au niveau de chaque site, 2 prestataires de soins seront interrogées. Pour chaque
région, cette étude concernait au total 6 PVVIH dont 3 de sexe masculin et 3 de sexe
féminin. La même répartition concernant le milieu urbain et le milieu rurale sera
respectée. Parmi ces PVVIH 3 étaient des perdus de vue recherchées et retrouvées.

Tableau 2 : Répartition de la taille de l’échantillon pour l’enquête qualitative suivant


les régions

Régions PVVIH PDV (30 Echantillon Echantillon Echantillon


PVVIH
suivies (30 juin 2017) (Proportion) PVVIH
(Enquête
juin 2017) (Enquête Qualitative)
Quantitative)
Zinder 1430 107 22% 88 6
Niamey 5 931 161 33% 133 6

6
Maradi 2219 29 6% 24 6
Tahoua 2442 187 39% 155 6
Total 12022 484 100 400 24

Il s’agissait d’entretiens individuels approfondis pour apprécier la perception des


acteurs sur la prise en charge, la motivation et les difficultés rencontrées. Ces
entretiens ont permis aussi d’identifier les principales barrières : géographiques,
financières et culturelles.
L’analyse de contenu a été réalisée après transcription et codification des données.
Une triangulation a été réalisée entre les données obtenues à travers l’entretien des
deux types d’acteurs.
4. Résultats attendus
 Le profile socio démographique de personnes vivant avec le VIH perdus de
vue décrit ;
 Les facteurs socio démographiques et économiques favorisant la déperdition
des patients sous ARV au niveau des centres de prise en charge identifié ;
 Les facteurs liés au nombre important des perdus de vue dans la file active des
personnes sous ARV au niveau des services de prise en charge analysé ;
 Des recommandations en vue d’améliorer la rétention sont formulées.

5. Aspects éthiques

Les considérations éthiques ont été respectées :


 Autorisation des autorités administratives et sanitaires
 Consentement éclairé
 Anonymat

7
6. Résultats

6.1 Partie quantitative


 Caractéristiques de la structure
Au total, 354 dossiers de perdus de vue ont été colligés. Les PVD provenaient le plus
souvent, des hôpitaux régionaux et des structures publiques.

Tableau 3: Répartition des PDV suivant la structure


Fréquences
Caractéristiques
N %

Type Hôpital national 91 25,7

Hôpital régional 187 52,8

Hôpital de district 55 15,6

Autres 21 5,9

Statut Public 331 93,5

Privé lucratif ou non 13 3,7

Communautaire 10 2,8

 Caractéristiques des personnes enquêtées


La moyenne d’âge à l’inclusion était de 31,6 ans (14,6) et celle au moment de
l’enquête était de 34,1 ans (14,9).

Tableau 4: Répartition des personnes enquêtées suivant les caractéristiques


personnelles

Fréquences
Caractéristiques
N %

Région Tahoua 158 44,5

Maradi-Zinder 115 32,4

Niamey 82 23,1

Milieu Urbain 225 64,1

8
Rural 126 35,9

Sexe Masculin 143 41,2

Féminin 204 58,8

Age Moins de 15 ans 41 11,7

15 à 19 12 3,4

20 ans et plus 299 84,9

Instruction aucun 220 63,6

Primaire 60 17,4

secondaire 31 9,0

supérieur 4 9,0

NA 31 4 ,0

Statut matrimonial Marié 158 45,8

Divorcé/séparé 37 10,0

Veuf 29 8,3

Célibataire 24 4,3

NA 42 12,3

Profession Femme au foyer 233 41,7

cultivateur/éleveur/pêch 53 15,4
eur

Commerçant 25 7,2

Ouvrier artisan 13 3,8

Chauffeur routier 12 3,5

Fonctionnaire 11 3,2

Autres 30 8,7

Il s’agissait le plus souvent de non instruits, mariés et femmes au foyer.

9
 Année inclusion

Tableau 5: Répartition des PDV suivant l’année d’inclusion


Fréquences
Caractéristiques
N %

Année inclusion 2005 1 0,4

2006 1 0,4

2007 4 1,6

2008 4 1,6

2009 7 2,8

2010 14 5,6

2011 5 2,0

2012 6 2,4

2013 25 10 ,0

2014 38 15,1

2015 37 14,7

2016 78 31,1

2017 31 12,4

Figure 1: Répartition des PDV suivant la date d’inclusion

La plupart des PDV ont été inclus entre 2015 et 2017.

10
 Clinique
Tableau 6: Profil clinique des PVD
Fréquences
Caractéristiques
N %

Profil VIH VIH-1 337 97,4

VIH-2 6 1,7

VIH-1 + VIH-2 3 0,9

Stade OMS inclusion Stade 1 146 48,0

Stade 2 46 15,1

Stade 3 81 26,6

Stade 4 31 10,2

Le profil VIH-1 était le plus fréquent (97,4%). Les patients étaient au stade 1 dans
près de la moitié des cas.

Figure 2: Stade OMS suivant les régions


Les résultats montrent que la classification OMS varie considérablement selon les
régions. La situation est plus préoccupante Tahoua.

11
 Biologie

Tableau 7: Répartition des PDV suivant la disponibilité des CD4 et de la charge


virale
Fréquences
Caractéristiques
N %

CD4 Initial Oui 177 51,4

Non 167 48,6

CV Oui 6 1,8

Non 335 98,2

Les CD4 étaient disponibles dans près de la moitié des cas. Tandis que la charge
virale était rarement disponible.

Figure 4: Disponibilité des CD4 initiale suivant les régions


La disponibilité des CD4 est variable suivant les régions.
 Traitement
La durée moyenne de traitement est de 21,9 mois (35,4) et la médiane à 7 mois. Le
traitement était toléré chez la quasi-totalité des patients (99,4%). Près de 6% des
patients avaient changé de régime. La rupture d’ARV a été notée chez trois patients.

12
Figure 2: évolution des PDV suivant les mois

 Durée de suivi et structures


Tableau 8: Durée de suivi et structures
Moyenne Médian p

Type Hôpital national 58,4 46 0,001

Hôpital régional 10,5 4

Hôpital de district 5,4 2

Statut Public 22,1 7 0,5

Communautaire 30,4 31

La durée de suivi est nettement plus importante au niveau de l’hôpital national. Elle
est légèrement plus élevée dans les structures communautaires.

13
 Durée de suivi et Caractéristiques personnelles

Tableau 9: caractéristiques personnelles et durée en mois

Moyenne Médiane p

Région Tahoua 10,8 4 0,001

Maradi-Zinder 12,3 6

Niamey 68,3 73

Milieu Urbain 23,6 8 0,3

Rural 19,2 6

Sexe Masculin 23,6 5 0,6

Féminin 21,0 8

Instruction aucun 21,5 6 0,03

Primaire 14,5 5,5

secondaire 41,6 12

Stade OMS Stade 1 25,6 9 0,32

Stade 2 27,8 4

Stade 3 18,7 6,5

Stade 4 23 5

Statut matrimonial Marié 22,7 6 0,67

Divorcé/séparé 19,8 5,5

Veuf 24,2 10

Célibataire 20,8 7

La durée de suivi dépendait de la région et de l’instruction.

14
Personnes retrouvées
Au total, 42 PDV ont été retrouvées dont 3 prenant en charge un enfant de moins de
15 ans.

Tableau 10: Répartition des PDV suivant le statut

N %
Décédé 11 3,4
Résultats de la
Non retrouvé 231 72,4
recherche de PDV
Retrouvé 42 13,2
PDV ayant repris 1 0,3
traitement

 Raisons pour lesquelles les sujets non pas été


retrouvés

Tableau 11: Répartition des sujets suivant les raisons

N %
raisons Adresse non mentionnée 105 45,5
Téléphone non mentionné 150 64,9
Téléphone imprécis (injoignable) 71 30,7

Le défaut d’adresse précise était la principale raison.

Figure 3 : Raison de PVD non retrouvées

15
 Caractéristiques des PDV
Tableau 12: répartition des PDV selon les caractéristiques personnelles

Fréquences
Caractéristiques
N %

Milieu Urbain 31 73,8

Rural 11 26,2

Sexe Masculin 14 34,1

Féminin 27 65,9

Instruction aucun 22 52,4

Primaire 5 11,9

secondaire 12 28,6

NA 3 4 ,3

Statut matrimonial Marié 25 65,2

Divorcé/séparé 4 9,5

Célibataire 6 14,3

Veuf 3 7,1

Autres 1 2,4

NA 5 7,1

Revenu mensuel Sans revenu 22 52,4

Inférieur 50 000 8 19,0

50 000 – 100 000 9 21,4

NA 3 7,1

Profession Femme au foyer 19 45,2

cultivateur/éleveur/pêcheur 5 11,9

Commerçant 25 7,2

Chauffeur routier 4 9,5

16
Fonctionnaire 4 9,5

Autres 5 11,9

Il s’agissait le plus souvent de sujets résidant en milieu urbain, de sexe féminin, non
instruits, mariés et sans revenu.

 Stade clinique OMS au moment de l’enquête

Tableau 13: Répartition des PDV retrouvés suivants le stade OMS

N %

Stade clinique OMS Stade 1 15 37,5

Stade 2 4 10,0

Stade 3 5 12,5

Stade 4 16 40,0

Au moment de l’enquête 40% des enquêtés étaient au stade 4.

Figure 4: Répartition des PVVIH suivant la classification de l’OMS

 Accessibilité des structures de santé

Tableau 14: Répartition des PDV selon l’accessibilité

N %
Distance entre la Moins de 5km 15 37,5
structure de santé et
Entre 5 et 10km 4 10,0
le lieu de prise en

17
charge Entre10 et 15 km 5 12,5
Plus de 15 km 16 40,0
Temps entre la Moins de 15 mn 10 24,4
structure de santé et
le lieu de prise en Moins de 30 mn 11 26,8
charge

Moins d’une heure 4 9,8

Plus d’une heure 16 39,0

Parmi les 42 personnes perdues de vue, 5 avaient changé de lieu de prise en


charge. Les principales raison évoquées sont : le déménagement (3), l’éloignement
de la structure (2) et la stigmatisation. Au total 12 PDV étaient sous traitement ARV.

 Moyen de transport

Tableau 15: Répartition des PVD selon la disponibilité des moyens de transport

N %
A pied 7 17,1
Moyen de
Vélo 1 2,4
transport habituel
Transport en commun 28 68,3
Voiture personnelle 2 4,5
Autre 3 7,3

Les PDV utilisaient le plus souvent le transport en commun.

18
6.2 Partie qualitative
A. Enquête chez les PVVIH
1. Présentation de l’échantillonnage

La population des PVVIH interviewées (24) est composée de 56,5% de femmes et


43,5% d’hommes. L’âge moyen 39 ans (9,73), l’âge minimum était de 27 ans et l’âge
maximum 60 ans. Quarante-trois pourcent (43,5 %) des PVVIH vivent en milieu rural.
La durée moyenne de prise des ARV est de 8,08 mois.

2. Principaux problèmes rencontrés par les PVVIH lors du suivi dans les
structures sanitaires

Figure 5: nuage des mots sur les problèmes rencontrés


a. Dépistage des PVVIH

La plupart des PVVIH n’ont pas rencontrés de problème lors du dépistage. Ils ont été
dépistés pour la plupart des cas au décours de la fréquentation de la structure de
santé pour des motifs diverses relatifs à leur santé. Pour la plupart des femmes, ce
dépistage a été fait au décours de la grossesse ou de l’accouchement.

Femme 34 ans (milieu urbain) : « Mon dépistage a été fait pendant la grossesse au
décours d’une consultation pré-natale »

Homme Masculin 39 ans (milieu rural): « …Mon dépistage a été fait suite au
traitement du paludisme… »

19
Les quelques PVVIH qui ont indiqués des problèmes de dépistage, ont surtout
abordés la question de l’attente à l’annonce des résultats qu’ils ont jugés long et
stressant. Homme 51 ans (milieu Urbain) : « … le temps d'attente du résultat était
stressant plus de 2 heures de temps… »

b. Suivi Clinique des PVVIH

La plupart des PVVIH atteste qu’ils n’ont pas de problème de suivi clinique. Selon
eux, il y a rarement des soucis dans le suivi clinique.

Femme, 33 ans vivant en milieu rural : « Nous avons rarement des rarement des
soucis dans le suivi clinique ».

Femme 29 ans vivant en milieu urbain, tutrice d’un PVVIH de 11 mois : « Nous avons
un suivi régulier sans problème ».

Ceux qui ont souligné un problème de suivi clinique, le rapporte pour la plupart au
calendrier de suivi des rendez-vous. Les rendez-vous sont jugés le plus souvent
courts par rapport au suivi clinique.

Hommes 48 ans (Milieu urbain) : « Nous avons des problèmes pour respecter les
délais par rapport au suivi clinique ».

c. Examens Complémentaires

La plupart des PVVIH signale des problèmes quant à la réalisation des analyses.
Selon eux, il manque souvent des réactifs ou encore les appareils qui tombent en
panne. Certains signalent une absence de laboratoire dans la structure sanitaire
fréquentée. Ainsi, certains examens ne se font pas sur le site pour ces diverses
raisons. Par ailleurs ; certains PVVIH signale que certains examens comme
l’imagerie coûtent chers.

Femme 42 milieu urbain : « …des fois les appareils tombe en panne pour manque de
réactifs… certaines examens ne se font pas sur le site… ».

Femme 33 ans milieu urbain : « …les analyses sont payantes… ».

d. Traitement

La plupart des PVVIH n’ont jamais constaté de rupture d’ARV. Selon eux, les ARV
sont toujours disponibles et gratuit bien que certains déplore le délai de dotation de 3
mois, qu’ils trouvent court.

20
Homme 40 ans (Rural) : « Il manque souvent du cotri… Il n’ya pas de rupture mais
la dotation de moins de 3 mois, nous pose problème. ».

Femme 35 ans Tutrice d’un enfant PVVIH de (Urbain): « Je trouve très court le délai
de traitement de 3 mois ».

Le principal problème relaté par les PVVIH dans le traitement est la rupture fréquente
de Cotrimoxazole.

Homme en milieu urbain : « …dès fois il y a rupture de certains médicaments comme


le COTRI… ».

Un autre problème par les PVVIH tuteur d’enfant est relatif à l’observance du
traitement par les enfants

Femme 33 ans, tutrice d’un enfant PVVIH urbain : « … il y a beaucoup de produit et


l'enfant ne respecte pas les horaires de prise… ».

Tableau 16: Principaux problèmes rencontrés par les PVVIH lors du suivi
dans les structures sanitaires :
 Annonce des résultats stressante et longue
 Rendez-vous sont jugés court par certains PVVIH.
 Manque souvent des réactifs
 Appareils qui tombent en panne.
 Cherté de certains examens para clinique (imagerie)
 Rupture fréquente de Cotrimoxazole.

3. Les principales barrières rencontrées par les PVVIH dans leur prise en
charge
a. Barrières financières

La plupart des PVVIH interviewés ont des difficultés financières. Ces derniers
soulignent pour la plupart que ces difficultés financières de répercutent sur les
moyens de transport qui font souvent défaut mais aussi sur les paiements de certains
examens complémentaires et médicament qui sont payant. Il s’agit surtout de
l’imagerie médicale et des solutés en cas d’hospitalisation.

21
Femme 36 ans milieu Rural : « J’ai des difficultés financières car je suis sans
boulot… Oui, il me faut environ 10000 francs à payer pour le transport aller-retour de
mon village au site de PEC».

Homme 51 ans Urbain : « On manque de moyen pour faire les examens qui ne sont
pas inclus dans la PEC ».

Ces difficultés financières sont pour la plupart liées à un chômage, ou à une


insuffisance des revenus financiers. Certains ont des petits boulots mal rémunérés
comme des « petits commerces avec revenu faible». Ceux qui n’ont pas de
problèmes financiers sont ceux qui ont des revenus réguliers.

Homme 40 ans (Rural) : « …je suis cultivateur et ouvrier, j’arrive à gérer avec
environ 1500/mois… »

b. Barrières Géographiques

Dans le discours des PVVIH interviewés, on se rend compte que la majorité habite
dans une zone très éloignée des lieux de prise en charge. Les distances évoquées
vont de 10 à 500 km. Ainsi, ils signalent pratiquement tous des difficultés à se rendre
à la structure de santé. Ces difficultés d’accessibilité géographique sont renforcées
par des difficultés à obtenir des moyens de transport. Ces difficultés peuvent être
d’ordre financier (cherté du prix du transport) ou technique (disponibilité d’un
véhicule). L’éloignement des centres de prise en charge a été plus relaté par les
PVVIH vivant en milieu rural, bien que l’on note que certains vivant en milieu urbain
déplorent également l’accessibilité géographique des centres de traitement.

Homme 49 ans (Rural) : « … difficulté pour se rendre au site car je n’ai pas de
revenu stable… j’habite à environ 100km du site PEC à Matameye ».

Homme 40ans (Rural) : « J’habite à environ 45km du centre PEC et il me faut 2000f
pour le transport aller-retour … ».

Femme 36 ans (Rural) : « …il me faut environ 10000 francs à payer pour le transport
Aller-Retour de mon village au site de PEC».

Homme 51ans (Urbain) : « le centre est loin de ma maison… ».

c. Barrières socio-culturelles

La plupart des PVVIH ne signale aucune barrière socio-culturelle. Les barrières selon
eux sont liées au respect de la confidentialité. Pour la plupart, cette confidentialité de

22
leur statut est respectée. Ils ont pour plupart partagé leur statut avec leur partenaire
ou avec un de leur parent (mère, sœur). Pour eux, le fait de ne pas présenter les
signes de la maladie leur permet de garder leur statut confidentiel.

Femme 33 ans (Rural). « Seul ma sœur est au courant donc pas de problème de
confidentialité lié à la maladie ».

Homme 39 ans (Rural) : « …personne n'est informé donc aucun problème à cet
effet… » Int11 [293:347]

Homme 42 ans (Urbain) : « … aucun problème par rapport au regard des gens car je
ne suis jamais tombé malade. » Int8 [277:315]

Dans la population enquêtée, on retrouve des PVVIH qui ont vécu la stigmatisation.
Ces derniers signalent à quel point cela a été difficile d’avoir été rejeté par leur
famille à cause de la stigmatisation.

Homme 51 ans (Urbain) : « Après le dépistage, j'étais rejeté par ma famille ; la


stigmatisation ma beaucoup affectée ».

Tableau 17: Les principales barrières rencontrées par les PVVIH dans leur
prise en charge

 Difficultés financières.
 Moyens de transport
 Paiements de certains examens complémentaires et médicament qui sont
payant (’imagerie médicale, des solutés en cas d’hospitalisation etc.)
 Distances évoquées vont de 10 à 500 km.
 Non-respect confidentialité de leur statut.
 Stigmatisation

4. Moyens d’amélioration de la rétention des PVVIH sous traitement ARV

Les PVVIH soulignent plusieurs axes d’intervention pour améliorer la rétention. Il


s’agit d’augmenter la sensibilisation et l’éducation, l’appui financier des PVVIH,
l’amélioration de la confidentialité, l’amélioration du monitorage des rendez-vous de
suivi-clinique.

a. Sensibilisation et éducation

23
La plus grande partie des PVVIH pensent que pour améliorer la rétention, il faut
augmenter la sensibilisation pour le respect du traitement. Il faut selon eux accentuer
l’éducation du patient à chaque rendez-vous, instituer des groupes de parole et le
sensibiliser surtout à l’importance de respecter la prise des ARV.

Homme (Urbain) : « Il faut bien expliquer l'importance de la prise en charge des


produits ».

Homme 42 ans (Urbain) : « Il faut sensibiliser les patients que le traitement maintient
solide la malade ».

Femme 33 ans (Urbain) : « il faut faire l'ETP et le groupe de parole afin qu'il accepte
leur maladie et prenne bien leur produits.. ».

b. Appui financier des PVVIH

Beaucoup de PVVIH soulignent l’importance de bénéficier d’un appui financier


pouvant contribuer au respect du traitement et du suivi clinique. Pour les tuteurs
d’enfants PVVIH, l’appui financier peut servir au paiement des frais de scolarité des
enfants PVVIH. Cependant on note que la plupart des PVVIH qui souhaiterait un
appui financier voudrait surtout que cet appui se manifeste sous la forme d’un appui
pour avoir des activités génératrices de revenus leur permettant de se prendre en
charge eux-mêmes.

Femme 42 (Urbain) : « …pour que la prise en charge sois globale; il faut donner des
activités génératrices de revenu pour qu'on se prend en charge … ».

Homme 51 ans (urbain) : « Il faut nous donner des activités …. Chercher des emplois
à ses patients pour se prendre en charge eux même ».

Femme 33 ans, tutrice d’enfant PVVIH (Urbain) : « … il faut accompagner et payer


les frais de scolarité des enfants PVVIH… ».

c. Amélioration du monitorage des rendez-vous de suivi-clinique

Pour l’amélioration du suivi-clinique, les PVVIH préconisent l’augmentation des délais


de rendez-vous pour le suivi clinique mais aussi au niveau des structures sanitaires
de diminuer le temps d’attente. En effet les PVVIH qui se sont prononcés sur la
question, ont estimé que le temps d’attente pour les consultations est jugé assez
long.

24
Homme 60 ans, tuteur d’enfant PVVIH (Rural) : « …il faut augmenter le délai de
RDV pour le suivi ».

Femme 35 ans, tuteur d’enfant PVVIH (Urbain) : « Il faut éviter l'attente lors de
consultation et rendre disponible en quantité les ARV… ».

Figure 6: Illustration des liens

25
Tableau 18: Moyens d’amélioration de la rétention des PVVIH sous traitement
ARV

 Augmenter la sensibilisation pour le respect du traitement.


 Accentuer l’éducation du patient à chaque rendez-vous,
 Instituer des groupes de parole et
 Sensibiliser surtout à l’importance de respecter la prise des ARV.
 Appui financier des PVVIH
 Création activités génératrices de revenus.
 Augmentation des délais des rendez-vous pour le suivi clinique.

26
B. Synthèse des résultats pour les Prestataires
1. Description de l’échantillon

La moyenne d’âge est de 46,17 ans (8,09). L’âge minimum était de 32 ans, l’âge
maximum était de 69 ans. Le nombre d’année d’expérience moyen était de 7,66 ans
(6,27). L’âge minimum était de 1 an, l’âge était maximum 27 ans.

Tableau 19: Description de l’échantillon des prestataires

Fréquence %
n=30
Profession
Assistant social 8 26,7
Educateur thérapeutique 1 3,33
Infirmier 5 16,7
Infirmière 1 3,3
Médecin 15 50,0
Lieu d’exercice
CHA 1 3,4
CHR Niamey 1 3,4
CHR-TAHOUA 3 10,3
CTA 2 6,9
DS KONNI 2 6,9
Foulan koira 1 3,4
Maradi 6 20,7
MVS 3 10,3
SIM-GALMI 3 10,3
Zinder 7 24,1

27
2. Principaux problèmes des prestataires

Figure 7 : nuage des mots chez les prestataires

Les principaux problèmes des prestataires sont liés aux ressources humaines, aux
problèmes relatifs à la gestion sociale des PVVIH et aux conditions difficiles de
travail.

2.1. Insuffisance des ressources humaines

La plupart des prestataires se sont plaint des problèmes de ressources humaines. Ils
jugent que la charge de travail est très élevée et qu’il y a souvent une indisponibilité
des médecins voir une insuffisance de personnel qualifié. Cet état de fait ajouté à
une insuffisance de rémunération provoque selon eux un sentiment de sacrifice qui
se traduit par une démotivation pour la prise en charge des PVVIH.

Médecin, 69 ans, 5 ans d’expérience : « La charge de travail charge est énorme, la


file active est élevée pour un seul médecin ».

Médecin 45 ans, Prescripteur ARV, 5 ans d’expérience« On observe une réticence


voir une démotivation de certains agents dans la PEC des PVVIH ».

2.2. Conditions de travail difficile

28
Concernant les conditions de travail, la plupart des prestataires jugent qu’elles sont
difficiles. Les principaux problèmes signalés sont relatifs aux ruptures fréquentes
d’intrants. Il s’agit surtout des ruptures des produits et réactifs des examens
complémentaires notamment pour la charge virale, ou très rarement des ARV.
Certains prestataires signalent des problèmes de rupture de médicaments pour les
PVVIH. Les conditions de travail relatif aux locaux exigus n’ont été relatées que par
peu de prestataires.

Médecin 52 ans, 7 ans d’expérience CHA : « Nous manquons d'appareil pour


faire la charge virale… il nous manque également dès fois des réactifs pour la
numération… ».

Médecin 38 ans, Directeur des programmes VIH et TB, 6 ans d’expérience : «Parfois,
il y a une insuffisance de certaines lignes ou schémas d'ARV… ».

Infirmier 57 ans, 7 ans d’expérience : « On a souvent des retards


d'approvisionnement des ARV… ».

2.3. Gestion sociale des PVVIH difficile

La plupart des prestataires soulignent un problème de gestion sociale des PVVIH. Il


s’agit de la gestion des conflits liés à l’annonce des résultats, des problèmes sociaux
liés à la pauvreté, de l’accompagnement psycho-sociale nécessaire au suivi médical
des PVVIH. Selon, il leur manque les moyens mais également, certains prestataires
soulignent une insuffisance de psychologue dans les structures de santé.

Assistante sociale 53 ans, 27 ans d’expérience, responsable service social : « …


nous avons des problèmes dans la gestion des conflits entre les conjoints… la prise
en charge des difficultés financières des patients pose problème… ».

Infirmière 50 ans, 10 ans d’expérience, Conseillère Psycho social PVVIH : « Nous


avons des problèmes de gestion des conflits liés aux annonces des résultats aux
conjoints… ».

Tableau 20: Principaux problèmes des prestataires


 charge de travail est jugée élevée.
 Insuffisance des ressources humaines
 Indisponibilité des médecins voir une insuffisance de personnel qualifié.
 Sentiment de sacrifice auprès des prestataires

29
 Démotivation pour la prise en charge des PVVIH.
 Insuffisance dans la rémunération.
 Conditions de travail sont jugées difficiles (exemple : locaux exigus).
 Ruptures fréquentes d’intrants et de médicaments.
 Gestion sociale des PVVIH difficile :
o Conflits liés à l’annonce des résultats,
o Problèmes sociaux liés à la pauvreté,
o Accompagnement psycho-sociale nécessaire au suivi médiale des
PVVIH.

3. Principaux problèmes des PVVIH selon les prestataires

Selon les prestataires, les PVVIH font face à 3 types de problèmes. Il s’agit de
problèmes liés au système de santé, de problèmes liés à des difficultés de se
prendre en charge et des problèmes sociaux.

3.1. Problèmes liés au système de santé

La plupart des prestataires pensent que le temps d’attente pour les PVVIH pour la
consultation est long d’autant plus que selon eux dans la plupart des cas, il n’y a pas
de lieu dédié à leur consultation. Au-delà de ces aspects, la plupart des prestataires
jugent que l’accueil fait défaut dans les structures de santé et l’on note dès fois des
problèmes d’orientation des PVVIH. La rupture des ARV et des intrants pour les
analyses biologiques a été relatée comme un problème pour les PVVIH selon les
prestataires. Certains prestataires ont parlé de l’éloignement des centres de prise en
charge qui peut poser problème pour certains PVVIH.

Médecin 38 ans, 5 ans d’expérience : « … on note une perte de temps lors des
consultations dus à la surcharge des prescripteurs… les PVVIH ont également des
problèmes d’orientation dans la structure de santé…».

Médecin 40 ans a 4 ans d’expérience : « … il y a un éloignement du centre de PEC,


ce qui est un problème pour certains PVVIH… ».

Médecin 51 ans, 10 ans d’expérience : « … Il y a un mauvais accueil de certains


agents de santé… ».

30
Médecin 39 ans, 2 ans d’expérience : « les délais sont courts pour les rendez-vous
par rapport à la prise en charge ; Parfois il y a des problèmes de réactifs pour le
bilan.. ».

3.2. Difficultés financières des PVVIH

La plupart des prestataires pensent que les PVVIH traversent des difficultés
financières. Ils manquent de moyens pour la plupart et cela a une conséquence
selon les prestataires sur la prise en charge. Ainsi, les PVVIH ont du mal à payer le
transport pour se rendre au centre de prise en charge et du mal à payer les examens
complémentaires.

Médecin 48 ans, 13 ans d’expérience : « La pauvreté est le problème principal des


PVVIH selon moi parce que certains examens sont payants… ».

Médecin 52 ans, 7 ans : « Les patients n'arrivent pas à prendre en charge certains
examens surtout en cas de rupture de réactifs ».

Médecin 45 ans, 5 ans d’expérience, Prescripteur ARV : « les PVVIH traversent des
difficultés financières pour le transport… ».

3.3. Problèmes sociaux des PVVIH

Selon les prestataires, beaucoup de PVVIH ont des problèmes sociaux qui impactent
sur la qualité de leur prise en charge. Pour la plupart des prestataires, les PVVIH
traversent des problèmes de stigmatisation et sont victimes de « discrimination ».

Educateur thérapeutique 43 ans, 12 ans d’expérience : « Les PVVIH sont victimes de


stigmatisation… ils ont peur de rencontrer une connaissance au centre… ».

Par ailleurs beaucoup de prestataires pensent que les PVVIH toujours ont du mal à
accepter leur statut. Par conséquent, ils ont des difficultés dans le partage de leur
statut avec leur conjoint.

Assistante sociale, 42 ans, 11 ans d’expérience : « Nous avons des problèmes liés à
la non acceptation du statut …. Par conséquent on note des problèmes liés au non
partage du statut...».

31
Tableau 21: Principaux problèmes des PVVIH selon les prestataires
 Problèmes liés au système de santé
o Temps d’attente pour la consultation est long
o Accueil fait défaut dans les structures de santé
o Rupture des ARV et des intrants pour les analyses
 Difficultés financières des PVVIH :
o Paiement transport pour se rendre au centre de prise en charge
o Paiement des examens complémentaires
 Problèmes sociaux des PVVIH :
o Stigmatisation et « discrimination»
o Du mal à accepter leur statut pour la plupart
o Partage de leur statut avec leur conjoint

4. Raisons d’arrêt du traitement par les PVVIH selon les prestataires

Principalement deux causes d’arrêt du traitement par les PVVIH sont relatées par les
prestataires. Il s’agit du manque de moyens financiers et des problèmes sociaux
relatifs au statut.

4.1. Problèmes sociaux

La plupart des prestataires pensent que les problèmes sociaux liés au statut PVVIH
sont souvent la cause de l’arrêt du traitement. Pour la plupart d’entre eux, le
problème le plus couramment rencontré responsable de l’arrêt du traitement chez les
PVVIH est le mariage ou le remariage.

Infirmière, Educatrice thérapeutique 37 ans, 6 ans d’expérience : « … parmi les


raisons d’arrêt du traitement, on compte la crainte de perdre le mariage du fait que
les conjoints ne sont pas informés. »

32
Médecin 45 ans, 5 ans d’expérience : « … je peux citer deux raisons de l’arrêt du
traitement, il s’agit du remariage surtout pour les femmes et du manque de soutien
familial… ».

Les prestataires signalent d’autres causes sociales d’arrêt du traitement comme la


peur de la discrimination, le charlatanisme, l’exode ou encore le manque de volonté.

4.2. Difficultés financières

La plupart des prestataires signalent comme cause d’arrêt de traitement le manque


de moyen financier. Ce manque de moyen financier peut selon eux se manifester
également par un manque de moyens pour payer le transport les examens
complémentaires ou les aliments.

Médecin 40 ans, 4 ans d’expérience : « …l’une des principales raisons d’arrêt du


traitement chez les PVVIH est le manque de moyen.. ».

Tableau 22: Raisons d’arrêt du traitement par les PVVIH selon les prestataires
 Problèmes sociaux :
o Mariage ou remariage
o Peur de la discrimination
o Charlatanisme
o Exode
o Manque de volonté
 Difficultés financières
o Manque de moyen financier
o Paiement transport
o Examens complémentaires.

5. Moyens d’amélioration de la rétention


5.1. Sensibilisation

La plupart des prestataires pensent que la sensibilisation est un excellent moyen


d’améliorer la rétention des PVVIH. Selon eux, il faut accentuer la sensibilisation par
une bonne communication y compris par les médias. Cette sensibilisation doit servir
à donner des informations sur la prise en charge et surtout réduire la stigmatisation
des PVVIH.
33
Infirmier 45 ans 8 ans d’expérience responsable prise en charge psycho-social
CTA : « il faut des campagnes de sensibilisation au niveau de la
population…donner des informations sur la prise en charge (droit et devoir)… ».

Assistante sociale, 42 ans, 11 ans d’expérience : « … il faut faire des séances de


sensibilisation au niveau de la population pour réduire la stigmatisation et la
discrimination. ».

5.2. Accompagnement psychosociale

L’accompagnement psychosocial des PVVIH a été jugé par les prestataires comme
un bon moyen d’améliorer la rétention des PVVIH. Plusieurs stratégies ont été citées.
L’éducation thérapeutique a été citée comme une stratégie permettant d’améliorer la
rétention par la plupart des prestataires.

Assistante sociale, 42 ans, 11 ans d’expérience : « Il faut amener l'entourage à aider


et accompagner les PVVIH dans la prise en charge … l’éducation thérapeutique est
le meilleur moyen d’améliorer la rétention.. ».

Parmi les stratégies permettant d’améliorer l’accompagnement psychosocial,


certains prestataires ont recommandé d’organiser les PVVIH en associations de
soutien.

5.3. Amélioration de la prise en charge sanitaire

Beaucoup de solutions ont été préconisées par les prestataires pour améliorer la
prise en charge sanitaire à des fin d’améliorer la rétention des PVVIH. La plupart ont
recommandé l’amélioration de la disponibilité des ARV.

Médecin 51 ans 3 ans d’expérience : « il faut rendre disponible les produits au


niveau des Régions et pousser la décentralisation ».

Beaucoup de prestataires ont également parlé d’améliorer la motivation du


personnel. Les types de motivations énumérés étaient la formation continue,
l’amélioration des conditions de travail et la motivation financière.

Médecin 48 ans, 13 ans d’expérience : « … ce serait bien de motiver les agents pour
faire les CD4 sur place (appareil), les prélèvements et l’acheminement de nos
examens au niveau de l'hôpital... ».

34
Médecin 45 ans, 5 ans d’expérience : « … la motivation et la formation continue des
agents… peuvent contribuer à l’amélioration de la rétention… ».

5.4. Appui à la prise en charge des PVVIH

Beaucoup de prestataires ont cité l’appui au PVVIH comme une stratégie


d’amélioration de la rétention. Les plupart ont parlé d’appui financier. Pour eux, cet
appui financier peut également se manifester sous forme d’appui pour le transport ou
encore de création d’activités génératrices de revenu. Certains prestataires ont
préconisé par contre un appui alimentaire.

Educateur thérapeutique 43 ans, 12 ans d’expérience : «On peut proposer des frais
de déplacement aux patient nécessiteux pour les aider.. ».

Assistante sociale 53 ans, 27 ans d’expérience : « je crois qu’il faut des activités
génératrice de revenu… »

Médecin 69 ans, 5 ans d’expérience : «L’appui alimentaire doit être assuré même en
les offrant des repas culinaires. » Int1 [475:532]

35
Figure 8: Illustration relation

Tableau 23: Moyens d’amélioration de la rétention


 Sensibilisation
o Accentuer la sensibilisation par une bonne communication y compris
via les médias.
o informations sur la prise en charge
o réduction la stigmatisation des PVVIH.
 Accompagnement psychosociale
o Education thérapeutique
o Organisation les PVVIH en associations de soutien.
 Amélioration de la prise en charge sanitaire
o Amélioration de la disponibilité des ARV

36
o Amélioration la motivation du personnel
o formation continue,
o Amélioration des conditions de travail,
o Motivation financière
 Appui à la prise en charge des PVVIH
o Appui financier pour le transport
o Création d’activités génératrices de revenu
o Appui alimentaire

7. Recommandations
Les recommandations suivantes ont été formulées.

Coordination Intersectorielle de Lutte Contre les IST/VIH/sida


 Organiser un atelier pour la mise en place d’un dispositif d’identification
précoce des perdus de vue
 Organiser un atelier pour la révision des outils de collecte de données en vues
de disposer informations complètes pour la recherche des perdues de vues
 Mettre en œuvre une étude pilote pour tester l’augmentation de la durée des
rendez-vous de 3 à 6 mois
 Organiser des supervisions formatives avec un accent particulier sur la tenue
des dossiers et l’identification des perdus de vue
 Assurer la disponibilité du cotrimoxazole au niveau des sites de prises en
charge
 Renforcer les capacités des pharmaciens et dépositaires sur les méthodes de
commandes des ARV
 Renforcer les capacités prestataires sur la prise en charge psycho-sociale des
PVVIH
 Organiser un atelier pour déterminer les différentes formes de motivations des
prestataires
 Appuyer les PVVIH pour l’accès aux examens paracliniques
 Appuyer les PVVIH pour la création d’activité génératrice de revenu
 Renforcer les capacités organisationnelles et financières des associations des
PVVIH

37
 Faire une évaluation des interventions menées par les Associations des
PVVIH
 Décentraliser la prise en charge des PVVIH au niveau des structures
périphériques
 Renforcer les capacités de la région médicale pour un suivi des PVVIH dans
les sites décentralisés de prise en charge

Sites de prise en charge


 Améliorer la tenue des dossiers pour disposer des adresses complètes des
PVVIH
 Améliorer les conditions de travail des prestataires par l’aménagement de
lieux plus adéquats pour la consultation
 Mettre en place un dispositif d’identification précoce des personnes perdues
de vues
 Renforcer la sensibilisation des PVVIH sur l’importance de la continuité des
soins
 Réduire le temps d’attente lors des consultations des PVVIH
 Améliorer la qualité de l’accueil dans les structures de santé
 Améliorer la collaboration entre les prestataires de soins, les APS et les
médiatrices communautaires pour l’identification et la recherche des PDV
 Afficher la liste des examens gratuits au niveau des sites de prise en charge
 Assurer une estimation correcte des ARV pour éviter la rupture des produits

8. Conclusion
L’objectif général de ce travail était d’étudier les déterminants de la déperdition des
patients sous traitement ARV au niveau des centres de prise en charge dans 4
régions du Niger. Un devis mixte associant une étude qualitative e quantitative a été
utilisé. Les informations ont été collectées au niveau des dossiers des patients
secondaire des entretiens ont été réalisés chez les PVVIH et les prestataires de
soins. Les résultats ont montrés que les déterminants des perdus de vues sont liés
aux PVVIH mais aussi au système de soins. L’amélioration du taux de rétention
passera par des actions synergiques impliquant les principaux acteurs

38
9. Références

1. Ministère de la Santé Publique, Unité de Lutte Sectorielle Santé contre les


IST/VIH/sida, Cellule Surveillance Epidémiologique. Enquête Sentinelle sur les
Infections Sexuellement Transmissibles et le VIH Sida Niger 2012.
2. Institut National de la Statistique (INS). Enquête Démographique et de Santé
et à Indicateurs Multiples du Niger EDSN-MICS-IV 2012.
3. Conseil National de Lutte Contre les IST-VIH/SIDA. Cadre Stratégique
National de Lutte contre les IST/VIH/SIDA 2008-2012
4. Direction des statistiques. Plan stratégique du système national d’information
sanitaire 2013 – 2022
5. Faye A, Dumont A, Ndiaye P, Fournier P. Development of an instrument to
evaluate intrapartum care quality in Senegal: evaluation quality care. Int J
Qual Health Care. 2014; 26(2):184-9
6. Faye A, Fournier P, Diop I, Philibert A, Morestin F, Dumont A.Developing a
tool to measure satisfaction among health professionals in sub-Saharan
Africa. Hum Resour Health. 2013; 11(1):30.

39

Vous aimerez peut-être aussi