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La fixion sectaire

Article · December 2011


DOI: 10.3917/rep.012.0124

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Recherches en Psychanalyse
12

La fixion sectaire
The sectarian “fixion”

ARTHUR MARY

Résumés
Le discours social s’organise autour de signifiants. Si les « grands récits » (Lyotard, 1979) de
l’émancipation structuraient le socius moderne, leur disparition caractérise notre nouvelle modernité et
fait place au foisonnement de petits récits, coextensifs aux discours du communautarisme et du sectarisme.
Ces « fixions » (Ronell, 2009), faites de signifiants structurées suivant une modalité addictive et adhésive,
prennent le sujet au piège d’un discours non soumis à la castration.

The social discourse revolves around signifiers. If the « great narratives » (Lyotard, 1979) of the
emancipation structured the modern society, their disappearance characterizes our new modernity and
make way for the proliferation of little narratives, co-extensive to the discourse of clans and cults. Those
« fixions » (Ronell, 2009) – made up of signifiers structured according to an addictive and adhesive
modality -, trap the subject into a discursive web which is not under the symbolic castration.

Entrées d’index
Mots-clés : lien social, secte, discours, addiction, fiction
Keywords : social link, cult, discourse, addiction, fiction

Texte intégral
1 Jean-François Lyotard rendit compte de l’entrée dans la postmodernité en l’indexant de la fin
des « grands récits » d’émancipation (Lyotard, 1979). Nous pourrions rendre compte à notre
tour de cette « seconde modernité » en étudiant les petits récits qui y foisonnent. Non plus de
grands récits de l’émancipation de l’humanité – qui, en dernière analyse, régulait le social
depuis leur « efficacité symbolique » (Lévi-Strauss, 1949) -, mais des récits qui s’affranchissent
de l’excès d’humanité, du « trop humain », des récits organisateurs de la communauté,
régulateurs du discours et donc de la jouissance que recèle le champ social – ce social dont
Lacan rendit compte dans sa conceptualisation du « discours du capitaliste ». Les phénomènes
sectaires contemporains nous fournissent les exemples – la Chose elle-même – et l’essence de
cette nouvelle modernité. Les récits qui les fondent et les structures discursives en déterminent
la modalité de jouissance : une jouissance proprement addictive, sans effet de castration, fermée
sur l’Autre.
Les rapprochements entre addiction sectaire et addiction toxicomane permettent d’envisager le
phénomène sectaire sous un angle neuf et ont pu permettre une élaboration théorique originale.
À ce propos, je renvoie aux travaux de Miguel Perlado et du centre AIS (Atención e Investigación
de Socioadicciones) de Barcelone. L’être-sous-drogue renvoie à la catégorie de la jouissance et
de l’angoisse de l’imminence de son débordement. Le sujet toxicomane est addicté, il est dictus
ad une substance, à un maître qui comme sujet le tait. Nous tenons là un premier point de
similitude : le maître de la secte (qui se présente comme non-maître au service de la jouissance
de l’in-dividu) tait le sujet en remplissant sa bouche d’un objet qui le comble ; mais peut-être
tait-il aussi l’angoisse intenable du psychotique. Le « maître a-céphale » du discours
postmoderne délivre une « lathouse spirituelle » qui édifie un individu pour que nul trou dans le
savoir ne puisse insister encore.
2 Avital Ronell, dans Addict1, a cerné les liens étroits qui unissent littérature et toxicomanie :
« Pour trouver accès à la question de l’„être-sous-drogue”, il nous a fallu suivre la voie de la
littérature. Nous avons choisi une œuvre [Madame Bovary] qui traite exemplairement de l’objet
persécutoire d’une addiction. Elle le fait dans le cadre d’un espace fictionnel, conformément aux
exigences fanatiques du réalisme. Peu d’autres œuvres de fiction ont divulgué des preuves de la
pharmacodépendance à laquelle la littérature a toujours été secrètement associée – en qualité
de sédatif, de traitement, d’issue de secours ou de substance euphorisante, en qualité
d’empoisonnement mimétique. »2 L’auteure situe dans des néologismes (qu’aurait sans doute
goûtés le Freud du Witz et ses rapports avec l’inconscient) la proximité du récit au narcotique :
« fixion », « narcotexte », ou encore « hallucinogenre » fusionnent la lettre à la molécule – et
nous pourrions comprendre le narcotexte comme une lathousification du texte et du signifiant.
Notre question sera alors de savoir si le discours sectaire, fait de signifiants et organisé autour
d’un maître-récit, n’a pas précisément pour effet de délivrer au sujet le texte d’une fixion, c’est-à
-dire un tissu de mots de pure jouissance ; s’il n’a pas simplement pour horizon la narcose de ses
sujets dans un bien-être somnolent ou une activité maniaque qui les dispensent de toute
émergence de l’altérité (de l’inconscient, du langage, du social, etc.). Ces récits s’écrivent dans
une langue dont la singulière modernité ne nous est à première vue pas évidente. Mais n’est-ce
pas le cas de toute novlangue de forclore son noyau d’altérité et de ne présenter qu’une surface
aseptisée et sans aspérité ?

Le trauma langagier
3 La théorie des discours de Lacan montre combien le lien social est homogène aux usages
langagiers. Que les choses soient verbales ou non-verbales, qu’importe, pourvu que l’on fasse
usage du signifiant : le rapport à l’Autre est structuré comme un langage ; autrement dit,
l’inconscient est un discours. Le signifiant entretient un rapport intime avec la position éthique
de celui qui le parle ; il représente le sujet. Il est le tiers symbolique interposé entre le sujet et
l’objet de sa jouissance. Mais ne pourrait-on pas concevoir un usage non-langagier des mots ?
Un tel usage reviendrait au babil en-deça du signifiant ; une articulation de mots qui ne
renverraient qu’à eux-mêmes, que pour ce qu’ils sont (et jamais pour ce qu’ils pourraient
représenter d’autre). Un usage où l’on pourrait prononcer sans parler, sans engager sa position
de sujet. Or, quelle que soit la modalité discursive envisagée (Lacan en a pensé quatre), le
discours s’articule toujours autour d’un non-rapport à l’Autre, d’une discontinuité constitutive.
Cette faille, nommons-la trauma langagier et distinguons-la très nettement de ce qu’est un
traumatisme : le trauma est de structure et renvoie à la coupure du sujet par le langage qui lui
pré-existe ; un traumatisme sera alors un accident de vie, qui fait rupture ou intrusion, une
discontinuité évènementielle. Ainsi, tout sujet, parce qu’il est sujet du langage, est pris dans le
trauma constitutif de n’être pas tout dans le langage, de n’y être que représenté. Cette séparation
constitutive du sujet de lui-même implique une certaine modalité de jouissance : une jouissance
soumise à l’opération phallique.
À partir d’une lecture d’Orwell, Jacques Dewitte montre la capacité de la langue totalitaire à
4 effacer les réalités en détruisant les mots qui les désignaient3. Dans une telle tendance
réductrice de la langue, le champ du hors-langue gagne de plus en plus de terrain. L’indicible
submerge les personnages de 1984, du Meilleur des mondes d’Huxley ou d’Orange Mécanique
de Burgess, et les mots manquent à leurs héros pour dire la Chose – c’est-à-dire pour s’en
distancier. Le Réel se fait tout autour d’un îlot langagier qui se réduit en même temps qu’il tend
à totaliserl’ensemble de l’expérience du parler ; expérience qui n’est pas seulement phonatoire
mais aussi sociale. Le mot n’est pas tant tué dans sa polysémie (façon de coller à la Chose en
annulant l’équivoque), qu’il est désubstantialisé en désignant la Chose et son contraire : « Toute
la notion du bon et du mauvais, dit Smyne à Winston, sera couverte par six mots seulement, en
réalité un seul »4 (asémie). La jouissance verbale des locuteurs de la novlangue les emporte
parfois tellement que l’articulation phonétique se précipite en un caquetageincompréhensible
(duckspeak) fait de fusions de mots et de répétitions doctrinales. Les poètes du lettrisme
(Isidore Isou, Maurice Lemaître…) nous donnent à entendre cette utopisation de la langue ou
son effondrement autistique dans leur projet de s’affranchir du sens au profit d’une phonétique
non-signifiante, râles ou grésillements d’une cavité buccale, seulement cavité. Étrangement,
quelque chose de « français » persiste hors le sens. La secte, dans son vocabulaire, pourrait bien
agencer une telle « lalangue » (Lacan) qui fait écho à un parler originel en renonçant à la
fonction phallique de l’énonciation et à la dimension symbolique qu’elle autorise. Le sens ne
compte pas tant que de maintenir ce « quelque chose » d’archaïque et d’indistinct dans la langue
doctrinale. Le duckspeak autistique de certains adeptes maintient le clinicien à une distance
radicale d’étrangèreté : de ce qu’il entend, il ne comprend rien. Le duckspeak est un usage non-
social du langage et qui n’est peut-être même plus communicationnel. La Scientologie fournit
une sémantique-à-jouir qui se rapproche parfois de ce retour à lalangue et qui me rappelle aussi
le Nadsat qu’Alex parle dans L’orange mécanique : « Fair game » (est déclaré fair game, un
suppressif (non-scientologue) opposant à la scientologie), « Officier d’éthique » (police interne
responsable de l’application des formules de condition éthique), « Gang bang sec
check » (interrogatoire en groupe mené par plusieurs officiers d’éthique), « Natter » (bavardage
à l’encontre de la scientologie : contracte negative et chatter), « moonlighter » (cumuler deux
contrats de travail), etc.
5 C’est dans cette « drogue-langage »5 que se développe le récit qui organise la secte. Ses
signifiants s’y télescopent, s’y fondent et se condensent dans des mots-objets à consommer.
Indifféremment les mots se substituent : l’Autre devient Moi ; les personnes sont
interchangeables ; on appelle « Frère » son ennemi ou « Sœur » sa femme ; l’enfant s’entend
appeler « prophète » ou ses parents « des dieux » ; la « Vérité » est au prix du « mensonge
théocratique » ; l’échec de la prophétie est une réussite (Festinger, 1993)… Le récit qui se tisse
dans cette toile de signifiants étranglée est le récit qui supportera le discours sectaire, discours
qui s’affranchit du trauma langagier et qui fait écho à lalangue archaïque de laquelle Freud, dans
sa persepective philologique, s’étonnait déjà des sens antithétiques que les mots pouvaient y
assumer (Freud, 1910). Cette fixion d’un lien social utopique ne fait tenir ensemble ses récitants
qu’à exiger une parfaite répétition de sa lettre, c’est-à-dire sans que ne vienne s’immiscer
quelque dérapage signifiant.

La fixion et le non-langagier
6 Nous définirons alors la fixion comme l’usage pragmatique et non-dialectique du récit qui ne
fournit plus le moyen aux sujets de se dire. Autrement dit, la fixion est le texte qui ne
s’embarrasse plus d’être parlé – et à l’occasion, d’être signifiant –, le texte qui n’exige
aucunement que l’on tienne quelque position éthique face à lui. Insistons bien sur le fait qu’il
s’agit moins des caractéristiques formelles de la fixion elle-même que l’usage que l’on en fait,
que la façon dont elle est investie par le collectif. Dès lors, toute fiction, tout grand récit qui
organise un collectif de sujets parlants est susceptible d’être débarrassé pragmatiquement de sa
portée symbolique et d’être réduit à sa dimension seulement imaginaire, si ce n’est pas à sa
matérialité phonatoire.
Nous partons bien d’une double constatation féconde : premièrement, les membres d’un
collectif sectaire constituent bien une forme de vivre ensemble tenable – et aussi désubjectivant
soit ce vivre ensemble, c’est un fait que des hommes et des femmes y tiennent leur position de
membres d’un collectif. Deuxièmement, on y rencontre un certain usage, semble-t-il, non-
langagier de la langue, et que nous indexons sous le terme de « fixion ». Cet usage, pour non
social, semble néanmoins faire tenir ensemble des adeptes.
Non soumis à la fonction phallique, ce discours utopique, qui se donne comme guéri du
7 trauma langagier, entretient avec l’inconscient un rapport trop étroit. Comme lui, il ne connaît
pas la mort, ni le temps, ni aucune limitation6. Comme le rêve, la secte hallucine et dispose
devant ses dormeurs des images qui « prennent en toute équivoque un comportement
mimétique de perception et de mémoire »7 (je repense à ces adeptes qui luttaient la nuit contre
des extra-terrestres atlantes qui envahissaient par milliards les alentours du Mandarom). C’est
dans ce « souffle indistinct de l’image » que Fédida situait la croyance endopsychique du rêveur.
La fixion sectaire emprunte au rêve son merveilleux. L’état hypnoïde de certains adeptes est
propice à cette croyance mythique qui se présente comme une certitude qui n’engage pas le
sujet. Être dans la secte, c’est être retourné au temps du mythe où ce n’est plus alors le langage
qui tient ensemble les sujets, mais une langue singulièrement nouvelle qui prend la
communication animale ou informatique pour idéal, et qui ne se conjugue plus à des temps qui
scande l’histoire mais à un aoriste hors de toute prise par le Temps et hors de tout contraste
avec d’autres temps. Cette imminence mythique qui submerge le sujet vise à l’indivis et l’altérité
radicale qu’elle inaugure s’anéantit à mesure que ce discours ne fait guère place à un sujet qui
attesterait de cette radicalité. En ce sens, le discours d’Utopie est coextensif au domaine de la
Mort – qui n’est pas le domaine du Vide, mais bien de son remplissage par le « retrait de
l’absence » (Fedida, 1978, 284). Telle est l’opération de la secte hypermoderne qui défend
l’Absence de survenir en la faisant pur(e) ab-sens. Et en délivrant au sujet son être-de-
jouissance, elle tait le silence des morts et du Jadis (Quignard, 2002).
8 L’image réelle instituée dans le discours a-traumatique est alors le lieu de rencontre
fantasmée du sujet à l’objet – du moins, ce lieu est-il encore fantasme pour le névrosé. Le
collectif y trouve sûrement la formule de son utopie (« hystoire » ◊ a) rendue accessible ; quant
au sujet, il y puise les lettres d’un « narcotexte » qui feront écran au symptôme sectaire. En
d’autres termes, et pour emprunter à la topologie des nœuds : la fixion sectaire forclôt du champ
social qu’elle systématise, la dialectique inhérente à tout objet pris dans le langage. La fixion est
le dénouement du symbolique, de l’imaginaire et du réel, où le plan de l’Image se confond avec
le noyau de Réel – le Tiers étant forclos -, invitant le sujet à s’y noyer au profit de l’in-dividu – ni
sujet, ni masque social.
9 Une femme avait un tel rapport avec son gourou qu’elle hallucina les hallucinations de son
étrange maître et délira son délire. Les mots qu’elle parlait n’entrait plus dans leur dialectique
propre ; ils ne la représentaient nullement. Elle empruntait des mots à un système clos (et pour
tout dire, auto-référentiel) qui appartenaient en propre au gourou et qui relevaient d’une
production délirante. En revanche, ce qui était véritablement signifiant, c’est qu’elle lui
empruntait ses mots ; mais dans le cadre du système délirant ainsi partagé, cela demeurait
imperceptible. Cette expérience avait été des plus troublantes pour cette jeune femme. Ce couple
évoquait les configurations décrites par Lasègue de folies à deux. Le type de lien social, c’est-à-
dire de discours, sur lequel peut se déployer un usage de lalangue du délire est voué à
l’indifférenciation incestuelle, à la confusion des registres, au rabatage des structures
langagières sur un plan seulement imaginaire, et par là terriblement proche du réel.
L’expérience sectaire, c’est-à-dire d’une rencontre avec un discours qui ne serait pas du trauma,
ne laisse-t-elle pas, dans l’après-coup de la prise de conscience, des traces, des résidus similaires
aux restes oniriques que le dormeur rappelle à son réveil ? Ces fragments d’altérité, ces
persistances de l’Autre altèrent manifestement le sortant de secte et qu’il désigne comme
traumatisme ; et c’est déjà la reconquête de sa dialectique par le sujet, sa réapparition dans le
discours.

Conclusions
10 Un « discours » qui ne serait pas du trauma langagier aurait ceci de particulier qu’il ne
reconnaîtrait aucun Autre ni aucune différenciation : quelque chose « d’autre » qui se donne
pour rigoureusement du Même. On comprend alors en quoi parler ici de « discours » pourrait
bien être un abus de langage. Il y a en effet contradiction dans les termes à vouloir rendre
compte d’un vivre ensemble dont l’enjeu serait de précisément vivre sans l’Autre (voire, contre
l’Autre). C’est un paradoxe que rencontrent certains groupes de toxicomanes qui se réunissent
autour d’une jouissance privée (d’autre). N’est-ce pas aussi une des apories à laquelle se
confronte Lacan lorsqu’il propose la notion de « discours du capitaliste » ? Ce qui met en défaut
sa construction théorique, c’est bien que le parlêtre maintient son inscription dans le langage,
qu’il y est divisé et que de fait ça parle encore au sein du discours capitaliste. Or, c’est bien en
tant que ça parle que l’on peut toujours parler de discours.
Parler une langue sans que ce soit une pratique sociale, c’est-à-dire sans que ça mobilise de
donner consistance à l’Autre (« dire, c’est répondre d’autrui », lit-on sous la plume de Lévinas)
se supporte d’une modalité de jouissance certes verbale, mais non langagière et non phallique.
Une jouissance que la dialectique du Moi et de l’Autre n’entame en rien et qui serait à situer
strictement à l’un des pôles de l’axe séparation-aliénation : ou bien une jouissance autiste et
privée ou une jouissance addictée à l’Autre.
Pour finir, ce qui nous paraît véritablement étonnant, c’est au fond que les choses se passent
11 comme si nous assistions dans ces modalités discursives sectaires au mouvement rétrograde
d’un renoncement du sujet à l’usage du signifiant au profit d’un usage non-langagier de
lalangue. En d’autres termes : un mouvement nostalgique de retour à l’instant mythique et
fondateur de la subjectivité du premier dire éthique, c’est-à-dire du choix d’une position éthique
(névrose, psychose ou perversion) et que Lacan renvoie dans « l’insondable décision de l’être ».
Dans une large mesure, cette tendance du discours à se vider de son sujet demeure une illusion
collective que l’on pourrait se passer de parler et d’écouter parler – ce pourrait être un fantasme
pour le névrosé – ; à l’occasion, il n’est cependant pas impossible que le psychosé parvienne à y
trouver une place tenable pour lui et qui lui permette de rencontrer une altérité qui ne soit pas
trop autre.

Bibliographie
Dewitte, J. (2007). Le pouvoir de la langue et la liberté de l’esprit. Paris : Michalon.
Fedida, P. (1993). Le souffle indistinct de l’image. La part de l’oeil, 9.
Fedida, P. (1978). L’absence. Paris : Gallimard.
Festinger, L., Riecken, H. & Schachter, S. (1993). L’échec d’une prophétie. Paris : PUF.
Freud, S. (1976). Des sens opposés dans les mots primitifs (1910). Essais de psychanalyse appliquée (p.
60). Paris : Gallimard ; G.W., VIII, p. 215.
Lacan, J. (1991). Le séminaire livre XVII, l’envers de la psychanalyse. Paris : Seuil.
Lasegue, Ch.-E. & Falret, J. (1877). La folie à deux. Archives générales de médecine.
Lévi-Strauss, Cl. (1974). L’efficacité symbolique. Anthropologie structurale (1949) (p. 205-226) Paris :
Plon.
Lyotard, J.-F. (1979). La condition postmoderne, rapport sur le savoir. Paris : Minuit.
Lyotard, J.-F. (1993). Postmodernismes et moralités postmodernes. Paris : Galilée.
Orwell, G. (1972). 1984 (1948). Gallimard.
Perlado, M. (2004). Second thoughts on Cultic Involvement and Addictive Relationships. Cultic Studies
Review, Vol. 3, 3.
Quignard, P. (2004). Sur le jadis (2002). Gallimard.
Ronell, A. (2009). Addict, fixions et narcotextes. Bayard.
Salmon, C. (2008). Storytelling, La machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits. La
Découverte.
Sauret, M.-J. (2008). L’effet révolutionnaire du symptôme. Ramonville-Saint-Agne.

Notes
1 Ronell, A.(2009). Addict, fixions et narcotextes. Bayard, 247 p.
2 Ibid., p. 41.
3 Dewitte, J. (2007). Le pouvoir de la langue et la liberté de l’esprit. Paris : éd. Michalon, 261 p.
4 Orwell, G. (1972). 1984 (1948). Gallimard, p. 79-80.
5 Ronell, A. (2009). Cold Turkey ou l’esthétique transcendantale de la chose-à-manger. In Addict. Op. cit.,
p. 223 : [Irma à Freud] « Parfois je voudrais que vous vous remettiez à l’hypnose. On en riait sous cape,
Schreber et moi, on l’appelait la drogue-langage. Je voudrais bien me retrouver dans cet état pareil à une
transe, commandée par vos mots comme un neuro-ordinateur, avant le travail de l’analyse. »
6 C’est le champ de la conscience qui est limité et qui est effet d’un dégagement de l’illimité par l’opération
d’un refoulement originaire qui donne à la conscience son horizon (ορίζων, horizôn, la limite).
7 Fedida, P. (1993). Le souffle indistinct de l’image. La part de l’oeil, n°9.

Pour citer cet article


Référence électronique
Arthur Mary, « La fixion sectaire », Recherches en Psychanalyse [En ligne], | 2011, mis en ligne le 30
novembre 2011, consulté le 30 novembre 2011. URL : http://recherchespsychanalyse.revues.org/3116

Auteur
Arthur Mary
Psychologue clinicien, doctorant en Psychologie - Université de Nice-Sophia Antipolis. Clinical
Psychologist, PhD Candidate in Psychology.
Droits d’auteur
Tous droits réservés

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