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Ce chapitre explore la jeunesse et les premières expériences d'Emil Cioran, le célèbre philosophe pessimiste

d'Europe, en mettant en lumière son contexte familial et sociétal en Roumanie. Dès sa conception, Cioran est lié à
la mélancolie transmise par sa mère, une caractéristique partagée avec d'autres écrivains roumains. L'auteur décrit
le cadre social de l'ancien Empire austro-hongrois, soulignant la domination masculine, l'autoritarisme, et la
structure pyramidale des familles.

Le récit se concentre ensuite sur l'enfance de Cioran à Rasinari, un village de Transylvanie, et souligne son ennui
existentiel à l'âge de cinq ans, déclarant que l'ennui est la rencontre avec soi et la perception de la nullité de soi-
même. Malgré cette crise d'ennui, les premières années de sa vie sont décrites comme un "paradis" jusqu'à son
départ pour le lycée à Sibiu à l'âge de onze ans.

Huston évoque les passions de Cioran pendant son adolescence, notamment sa fascination pour la mort et sa
période d'études acharnées en philosophie et en histoire de l'art allemandes. Il quitte la Roumanie pour
l'Allemagne en 1933, période marquée par l'ascension d'Hitler au pouvoir. Cioran est fasciné par le fascisme
allemand et exprime son admiration pour la force brutale et la virilité qu'il perçoit chez les nazis.

L'ambivalence envers sa patrie d'origine, la Roumanie, est soulignée, avec Cioran regrettant le manque de grandeur
et de destin de son pays. Le chapitre se termine en mettant en lumière l'admiration de Cioran pour Hitler et ses
discours, illustrant son engagement temporaire dans l'arène politique allemande.

En résumé, le chapitre offre un aperçu de la jeunesse de Cioran, mettant en avant des éléments clés de sa
formation intellectuelle, ses premières passions, son rapport à la mort, et son implication temporaire dans le
contexte politique allemand de l'époque.

Ensuite, on explore la période de la vie d'Emil Cioran où il oscille entre des positions idéologiques opposées, allant
de l'utopie au nihilisme. En dépit de son instruction philosophique, il exprime une admiration pour l'Allemagne
nazie dans les années 1930, saluant son rythme, son organisation, et sa passion, tout en reconnaissant les lacunes
intellectuelles du Führer.

Jeune et déjà notoire pour ses écrits, Cioran devient un sympathisant du Mouvement légionnaire, un groupe
fasciste roumain. Son nationalisme virulent s'exprime dans des ouvrages tels que "La Transfiguration de la
Roumanie". Il semble rejeter totalement l'héritage occidentaliste et démocratique.

Les années 1936-1937 voient Cioran enseigner la philosophie tout en publiant trois livres en deux ans. Les dates
sont cruciales car elles marquent ses oscillations entre utopie et nihilisme. Sa vie est caractérisée par des
revirements idéologiques extrêmes, passant du militantisme fébrile au rejet total de l'engagement collectif.

En 1937, il part brusquement pour Paris, déclarant plus tard une décennie de stérilité consacrée à approfondir sa
connaissance du roumain. Cependant, des informations révèlent qu'il est retourné en Roumanie à l'automne 1940,
s'adonnant à nouveau à la propagande fasciste. Il occupe temporairement un poste de conseiller culturel à
l'ambassade roumaine de Vichy.

En 1940, Cioran décide de mettre fin à l'écriture dans sa langue maternelle, marquant ainsi le début de sa carrière
en français. Il rencontre Simone Boué, avec qui il entretient une relation durable. La guerre se termine, Paris est
libéré, et Cioran s'engage dans une réflexion intense, exprimée dans son ouvrage "Bréviaire des vaincus". Il
s'installe à Paris, écrivant pendant des heures au café Le Flore, partageant parfois l'espace avec Jean-Paul Sartre,
bien que les deux écrivains restent silencieux.

Huston souligne les similitudes entre Cioran et Beckett, notant la révélation commune de l'importance de l'écriture
en français pour eux. Cioran, en particulier, apprécie la rigidité syntaxique du français comme une discipline qui le
préserve du délire. Cioran prend la décision de ne plus écrire qu'en français, marquant un tournant dans sa carrière
littéraire

La rupture radicale d'Emil Cioran avec la Roumanie, son départ définitif, et sa vie en France, où il sera reconnu
comme écrivain après la publication de son premier travail en français, "Précis de décomposition". Malgré ses
prises de position controversées, notamment son admiration pour Hitler et ses pamphlets antisémites, Cioran est
salué en France comme le "prophète des temps concentrationnaires et du suicide collectif". Le chapitre explore
également les similitudes entre Cioran et Samuel Beckett, malgré leurs positions politiques opposées, et examine
les thèmes récurrents dans l'œuvre de Cioran, tels que la nostalgie de la foi, le rôle de l'écriture comme acte
créateur et l'attitude négative envers la vie et la reproduction. La critique souligne les contradictions et les
paradoxes dans la pensée de Cioran, notamment son rejet de la reproduction humaine et son manque de
compréhension des liens entre l'individu, le passé et l'avenir. Le chapitre se termine par la perspective de Cioran sur
la vie et son décès à l'âge de quatre-vingt-quatre ans, suivi du suicide de Simone Boué, qui reste entouré de
mystère.

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