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UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI

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ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMET-CALAVI
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DEPARTEMENT DE GENIE ELCTRIQUE

Cours :

Réseaux de distribution de
l’énergie électrique.

Dr. Ing. (MA) NOUNANGNONHOU Cossi Télsphore


PLAN DU COURS

Filière : GE5-EE

Intitulé du Cours : Réseaux de Distribution de l’Energie Electrique

Enseignant : NOUNANGNONHOU Cossi Télesphore

1- Justification

Ce cours décrit les composants d'un réseau électrique. Il explique le fonctionnement des
differentes architectures de réseaux électriques. Il offre les outils de base permettant de faire le
dimensionnment d’un réseau électrique de distribution.

2- Objectifs

 Objectif général

Donner à l’étudiant, les notions de bases sur la typologie et le dimensionnement d’un réseau de
distribution de l’énergie électrique.

 Objectifs spécifiques

Au terme de ce cours, l’étudiant sera en mesure de :


- reconnaître les éléments d’un réseau électrique ;
- expliquer le fonctionmement d'un réseau électrique ;
- utiliser les modèles de base de calcul de réseaux électriques en régime stationnaire ;
- calculer les flux de puissance et profil de tension - courant de cout-circuit ;
- analyser les différents types (architectures) de réseaux électriques ;
- dimensionner un réseau électrique de distribition ;
- définir le régime de neutre ;
- reconnaître les différents régimes de neutre ;
- déterminer les courants de défaut ;
- établir l'appareillage de protection adéquat pour chaque régime de neutre.

3- Contenu du cours

Chapitre 1 : Générlités sur les réseaux électriques


Chapitre 2 : Architectures de réseaux électriques
Chapitre 3 : Dimensionnement d’un réseau électrique de distribution
Chapitre 4 : Régimes de neutre
i
4- Méthode d’enseignement

Le cours sera animé par les méthodes interactives de pédagogie active. Il s’agira pour
l’enseignant de jouer seulement le rôle de guide afin d’amener les étudiants à chercher les
informations pouvant leur permettre d’assimiler le cours sans attendre de lui, une formulation
préconçue des différentes notions.

5- Matériel à utiliser

- le support-papier du cours théorique et des travaux dirigés


- les supports audio-visuels
- le tableau blanc
- les marqueurs de tableau
- les équipements électriques de laboratoire

6- Méthodes et modalité d’évaluation

- Evaluation formative : utilisée pour la vérification de l’atteinte des objectifs spécifiques


à travers des contrôles continus : exercices facilitant l’auto-évaluation, questions à choix
multiples, questions réponses orales, devoirs de maison écrits, rapports de travaux
pratiques et exposés (40 points sur 100).

- Evaluation sommative : deux évaluations seront faites pour vérifier l’atteinte des
objectifs généraux à partir des examens sur table visant des aptitudes professionnelles
définies conformément aux objectifs spécifiques (60 points sur 100).

7- Bibliographie

[1]: Jimmy Wales, « Réseau électrique », 2001.


[2]: Georges PODA, « Ingénierie des réseaux électriques », Ouagadougou, 2015.
[3]: NORME FRANCAISE NF C 11-201, « Réseau de distribution publique d’énergie
électrique», 1996.
[4]: Ali Khodja El-biar, « Guide technique pour les calculs mécaniques de la ligne électrique »,
Alger, 2012.
[5]: « Catalogue Retis Solutions », 2018.
[6]: Graff, Jean-Jacques, « Complément sur le calcul électrique des câble », 2006.
[7]: Merlin Gerin, « Catalogue de distribution électrique HTA/BT », 2005.

ii
1- Généralités sur les réseaux de
distribution de l’énergie électrique
Chapitre 1 Réseaux de Distribution de l’Energie Electrique

CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LES RESEAUX ELECTRIQUES

Un réseau électrique est un ensemble d’infrastructures destiné à faire transiter de l’énergie


électrique des centres de production vers les consommateurs d’électricité.

Il est constitué de lignes électriques exploitées à différents niveaux de tension et qui sont
connectées entre elles par des postes électriques chargés de répartir l'électricité et de la faire
passer d'un niveau de tension à un autre grâce aux transformateurs.

Il doit aussi assurer la gestion dynamique de l’ensemble de production - transport -


consommation, mettant en œuvre des réglages ayant pour but, d'assurer la stabilité de
l'ensemble.
Les différents éléments, objets de ce chapitre, font partie intégrante de la ligne et leur choix doit
être judicieux car ils ont une grande influence sur la réalisation des travaux, sur les coûts de
construction et d'entretien de ligne ainsi que sur la fiabilité et la longévité de la ligne.

1. STRUCTURE DES RÉSEAUX ÉLECTRIQUES


1.1. Classification des réseaux électriques

La classification des réseaux dans une étude permet d’éviter la confusion. Parmi les multiples
critères permettant de différencier ou de regrouper les réseaux, nous en retiendrons trois dont
l’intérêt est évident.

1.1.1. Classification suivant la tension


Les réseaux sont classés selon le niveau de tension donné par la norme française UTE C 18-
510 en cinq domaines qui sont illustrés dans le tableau 1.
Tableau 1 : Classification des réseaux en fonction de la tension

TBT BTA BTB HTA HTB

Alternatif (V) U≤ 50 50<U≤500 500<U≤1.000 1.000<U≤50.000 U >50.000

continu (V) U≤ 120 120<U≤750 750<U≤1.500 1500<U≤75.000 U >75.000

avec :
TBT : Très Basse Tension
BTA : Basse Tension de Type A
BTB : Basse Tension de Type B
HTA : Haute Tension de Type A
HTB : Haute Tension de Type B

Au Bénin, les niveaux de tension utilisés sur les réseaux électriques sont : 230V/400V, 15 kV,
20 kV, 33 kV, 63 kV, 161 kV (Vèdoko, Onigbolo) et 330 kV (Sakété).

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1.1.2. Classification selon la fonction du réseau


Les réseaux sont construits pour acheminer l’énergie de l’usine génératrice à l’appareil
d’utilisation. Cependant, les conditions de ce transit ne sont pas rigoureusement les mêmes d’un
bout à l’autre de la chaîne des installations nécessaires. Les puissances en jeu et les
répercussions de tout incident présentent des différences qui permettent de délimiter des
fonctions spécifiques.

 Les réseaux d’utilisation :


Ces réseaux sont destinés à alimenter directement un grand nombre d’appareils domestiques ou
de petits moteurs.

 Les réseaux industriels :


Ces réseaux sont des réseaux d’utilisation nécessitant des puissances relativement élevées. Ils
sont généralement à l’intérieur de l’usine.

 Les réseaux de distribution :


Les réseaux de distribution ont pour fonction de fournir aux réseaux d’utilisation de la puissance
dont ils ont besoin.

 Les réseaux de répartition :


Les réseaux de répartition fournissent la puissance aux réseaux de distribution, mais ne peuvent
la transiter que sur de petites distances limitées à quelques dizaines de kilomètres.
Les puissances qu’ils transitent sont de plusieurs dizaines de mégawatts, ce qui nécessite
l’utilisation de hautes tensions, généralement entre 33 et 110 kV.

 Les réseaux de transport :


Les réseaux de transport assurent l’alimentation de l’ensemble du territoire, grâce à des transits
de puissances importants sur des distances atteignant cent ou plusieurs centaines de kilomètres.

 Les réseaux d’interconnexion


Ces réseaux constituent des liaisons entre les réseaux de deux (02) pays.

1.1.3. Classification suivant la structure topologique


Si les réseaux doivent assurer le transit d’une certaine puissance, ils doivent le faire avec une
sécurité suffisante. Or, les appareils qui les composent sont sujets à des avaries, et les lignes et
postes sont soumis à toute sorte d’agressions externes, telles que la pluie, la pollution, la foudre,
le choc d’engins divers.

On augmente la sécurité d’alimentation :

 soit par des lignes ou appareillages plus solides;


 soit par des circuits plus nombreux.

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De toute façon, augmenter la sécurité est très onéreux. Il y a donc un compromis entre le coût
d’investissement supplémentaire et la valeur de ce qu’il permet de sauver. Ce compromis n’est
certainement pas le même suivant les types de réseaux et d’usagers. Il conduira donc à des
topologies de réseaux différentes.

 Les réseaux radiaux


Ces réseaux sont, à partir d’un poste
d’alimentation, constitués de plusieurs
artères, dont chacune va en se ramifiant,
mais sans jamais retrouver de point
commun.
Les réseaux radiaux sont de structure
simple et peuvent être contrôlés et
protégés par un appareillage simple.

 Les réseaux bouclés


Les réseaux bouclés sont alimentés à la
fois par plusieurs sources. Les lignes les
reliant appelées « boucles » n’ont pas de
discontinuité, de sorte que ces sources
débitent en parallèle.
Le contrôle et la protection de ces réseaux
nécessitent des dispositifs plus complexes
donc plus chers que pour les réseaux
radiaux.

 Les réseaux maillés


Les réseaux maillés sont des réseaux où
toutes les lignes sont bouclées, formant
ainsi une structure analogue aux mailles
d’un filet.
On obtient la meilleure sécurité, mais au
prix le plus élevé.

2. Principaux composants d’un réseau électrique aérien HTB


2.1. Les conducteurs
Les conducteurs ont pour rôle de véhiculer l’énergie électrique ; ils peuvent être aériens ou
souterrains (et parfois sous-marins). Ce cours ne traite que du cas des conducteurs aériens car
leur mise en place est un plus complexe. En effet, ils sont soumis à l'action des facteurs
atmosphériques : température, vent, pluie, verglas… et doivent par conséquent être choisis de
façon à résister à toutes ces intempéries. De nos jours les matériaux les plus utilisés dans la
production des câbles sont : l’aluminium, le cuivre, l’acier ; le tableau 2 nous présente leurs
différentes caractéristiques.

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Tableau 2 : Propriétés des matériaux conducteurs les plus utilisés

Propriétés Aluminium Cuivre Acier

Résistivité à 20 °C (10-8 Ω.m) 1,72 2,8 ~15

Masse volumique (kg.m-3) 8 890 2 700 7 800

Contrainte de Rupture à la traction (Mpa) 380 à 450 150 à 190 1410 à 1450

Figure 1 : Câble en cuivre nu, Conducteur en aluminium

Le cuivre est le meilleur conducteur car il a une faible résistivité et il a une faible résistivité
électrique et une forte résistance mécanique qui lui permet de supporter les chocs auxquels il
est soumis. Par contre il est difficilement manipulable et son coût est le plus élevé. L’aluminium
est classé au deuxième rang des meilleurs matériaux dans le domaine de construction des lignes
électriques mais sa contrainte de rupture reste trop faible. Afin d’augmenter sa dureté et sa
résistance mécanique, l’aluminium est traité et associé à d’autres métaux pour donner naissance
à : l’aluminium écroui dur, l’aluminium recuit et les alliages (Aluminium-Acier, Almélec). Les
caractéristiques de ces matériaux seront présentées dans le tableau 3.

Tableau 3 : Caractéristiques des différents alliages en aluminium

Résistivité à Contrainte de Température


20°C Rupture à la traction maximale
Matériaux
(Mpa) permanente (°C)
(10-8 Ω.m)

Aluminium écroui dur 2,825 160 à 180 75

Almélec 3,26 315 à 325 75

Aluminium recuit 2,92 59 à 97 250

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L’almélec qui est un alliage d’aluminium de silicium et de cuivre présente des propriétés
générales proches de celui du cuivre. C’est pour cette raison qu’il est aujourd’hui le matériau
le plus utilisé pour la construction des lignes électriques.

2.2. Le Câble de garde


Au plus haut de la ligne est disposé un câble appelé câble de garde, dont le rôle est de protéger
des coups de foudre afin d’éviter une éventuelle surtension au niveau des conducteurs. Le plus
souvent, leur choix dépend de la nature et du choix des conducteurs mais, l’on peut aussi noter
que leur dimensionnement est plus délicat que celui des conducteurs car :

o sur le plan mécanique, ils doivent résister aux mêmes contraintes que les autres
conducteurs pourtant ils sont de section plus faible.
o sur le plan électrique, ils doivent assurer un écoulement rapide du courant du sommet
du pylône jusqu’à la terre par le biais des pylônes ou des masses métalliques et comme
tous les autres conducteurs, ils doivent être capables de résister à des surcharges.

Il existe deux types de câble de garde:


 des câbles almélec-acier normaux ;
 et des câbles almélec-acier comportant à l’intérieur des circuits de télécommunication.

Equipés de fibres optiques, ils permettent transmettre les informations nécessaires pour la
protection, la conduite et l’exploitation du réseau ; on parle alors d’OPGW (Optical
GroundWire). C’est aussi un moyen d’offrir des solutions haut débit pour les collectivités
territoriales.

Figure 2 : Câble de garde

Le tableau 4 présente les différents matériaux utilisés pour les câbles de garde en fonction de
leur caractéristique

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Tableau 4 : Caractéristiques des câbles de garde les plus utilisés Câbles à circuits de Câble à une couche Câble à 2 couches
télécommunications intégrés d'almélec d'almélec

Thym Thym Thym Phlox Phlox Pastel Pastel


Désignation 107 157,4 268 116,2 94,1 228 147,1

Diamètre du circuit de télécommunication


(mm) 7,3 10 10

Résistance linéique en continu à 20 °C (Ω/km) 0,53 0,33 0,246 0,59 0,642 0,18 0,279

Section almélec (mm²) 63 100,9 135,5 56,55 51,95 184,72 129,28

acier (mm²) 44 56,5 132 59,69 42,12 43,1 27,83

almélec (mm) 20×2,0 19×2,60 22×2,8 18x2 15x2,1 30x2,8 30x2,25


Composition
acier (mm) 14×2,0 18×2,0 42×2,0 19x2 19x1,68 7x2,8 30x2,25

Diamètre extérieur (mm) 15,3 19,2 23,6 14 12,6 19,6 15,75

Masse linéique sans graisse (kg/m) 0,63 0,9 1,6 0,624 0,481 0,848 0,547

Charge de rupture assignée (daN) 8500 11500 23600 10490 7795 12080 7910

Module d’élasticité(MPa) 112000 103000 120000 124000 112000 84000 84000

Coefficient de dilatation linéaire (10–6K–1) 15,5 15,8 14,5 14,2 14,5 18,1 18,1

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2.3. Les isolateurs


La fixation et l'isolation entre les conducteurs et les pylônes sont assurées par des isolateurs. Ils
ont un rôle à la fois mécanique et électrique. Ceux-ci sont réalisés en verre, en céramique, ou
en matériau synthétique. Les isolateurs en verre ou céramique ont en général la forme d'un
empilement d'assiettes. Plus la tension de la ligne est élevée, plus le nombre d'assiettes est
important. Les chaînes peuvent être simples (câbles légers en suspension), doubles droites
(horizontales pour les câbles en amarrage et verticales pour les câbles lourds en suspension),
doubles en V (câbles en suspension anti-balancement) voire triples (supportant plusieurs
câbles).

2.3.1. Caractéristiques des isolateurs


Les grandeurs électriques les plus utiles pour définir une chaîne d'isolateurs ou un isolateur
sont :
 la tension tenue spécifiée au choc à sec ;
 la tension tenue spécifiée à fréquence industrielle sous la pluie ;
 en outre la tension tenue sous pollution est une valeur déterminante pour le choix de
l'isolateur.
Les grandeurs mécaniques pour définir le choix d’une chaîne d’isolateurs sont :
 la résistance mécanique à la traction ;
 la résistance mécanique à la flexion.

Figure 3 : les différents types d’isolateurs de réseau HT (en verre, en céramique et en porcelaine)

2.4. Les pylônes


Les pylônes ont pour fonction de maintenir les câbles à une distance minimale de sécurité du
sol et des obstacles environnants, afin d'assurer la sécurité des personnes et des installations
situées au voisinage des lignes. Leur forme, leur hauteur et leur robustesse, ou résistance
mécanique, dépendent de leur environnement (conditions climatiques) et des contraintes
mécaniques (terrain) auxquelles ils sont soumis. Leur silhouette est caractérisée par la
disposition des câbles conducteurs.

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Triangle Drapeau Double Drapeau Tonneau

Figure 4 : Différentes formes de pylônes en fonction des consoles

2.4.1. Les différentes parties d’un pylône


Tous les pylônes de façon générale peuvent être décomposés en trois parties à savoir : la tête,
le fut et les pieds. La figure ci-dessous nous permettra de mieux comprendre le rôle des
différentes parties (Figure 5).

 La tête est constituée des consoles et du chevalet de


câble de garde.
Les consoles ont pour rôle de :
- supporter les conducteurs ;
- assurer les distances électriques entre câbles ;
- assurer les distances à la masse entre câbles et
pylône.
Le chevalet de câble de garde a 2 fonctions. Il
permet de :
- assurer l’angle de protection du câble de garde ;
- supporter le câble de garde.
 La fonction du fût composé du tronc, des extensions
et des pieds, est de :
- maintenir la tête (et donc les câbles) à une certaine
distance du sol ;
- transmettre au sol les efforts dus aux charges
appliquées sur les câbles.

Figure 5 : Différentes parties d’un pylône

2.5. Les fondations


Les fondations d’une ligne servent à transmettre les efforts provenant du pylône (poids propre
de l'ensemble composant la structure, charges telles que les câbles, les isolateurs…) ainsi que
les efforts induits par le pylône vers le sol. Les sols n'étant pas tous "résistants" de la même
manière et les pylônes n’ayant pas tous les mêmes charges, les dimensions sont donc différentes
pour chaque cas. Le tableau ci-dessous nous présente les caractéristiques mécaniques des sols
et types de fondations associés selon la norme VDE-0210.

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Tableau 5 : Types de fondation en fonction des caractéristiques du sol

Nature Pression Angle de soulève- Type de


Terrain géologique admissible (kN/m²) ment des terres (°) fondation
Terrain rocheux Roches dures 1000 Pleine fouille
Bon terrain – sans Roche tendre,
eau latérite 400 30-37 U
Terrain
intermédiaire – Marne, argile 200 22-26 U
sans eau
Mauvais terrain –
sans eau Argiles molles 100 0-15 A
Argiles
Terrain immergé saturées 100 0-15 S

Chaque type de fondation est associé non seulement à la nature du terrain qui le recevra mais
aussi à la fonction du pylône qui sera implanté à cet endroit-là.

2.6. Accessoires pour lignes


2.6.1. Dispositifs amortisseurs de vibration éolienne au câble

 Stockbridge
C'est l'un des dispositifs amortisseurs le plus commercialisé. Il est constitué d'une pince de
fixation sur le conducteur, un câble "Messenger" et des contrepoids. Le principe de base d'un
tel amortisseur réside en l'absorption de l'énergie vibratoire emmagasinée dans le conducteur
de la ligne et sa dissipation, sous forme calorifique par friction inter-brins du câble "Messenger"
reliant les contrepoids à la pince de fixation. Vous trouverez à la figure 6, l’image d’un
Stockbridge.

Figure 6 : Image d’un Stockbridge

 Dispositifs de balisage
Ces dispositifs appelés balises sont utilisés pour une reconnaissance de la ligne par les avions
et hélicoptères afin d’éviter un incident. Les images ci-dessous représentent les balises
existantes de nos jours.

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Figure 7 : balises diurnes et balises lumineuses

 Dispositifs de liaison
Ils sont généralement appelés manchons ; il existe les manchons de jonction, d’ancrage et
d’extrémité. Le manchonnage consiste à insérer les bouts des conducteurs à relier au niveau des
extrémités du manchon et après de maintenir la liaison par compression à l’aide d’une presse et
d’une pompe hydraulique.

Les manchons étant destinés à assurer :


- la liaison mécanique du conducteur au support;
- la jonction mécanique (continuité électrique) de deux conducteurs identiques;
- la dérivation entre deux conducteurs ou l’extrémité d'un conducteur.

3. Principaux composants d’un réseau électrique aérien HTA


3.1. Les lignes aériennes HTA
Une ligne aérienne HTA est un ensemble de conducteurs normalement construits en triphasé
assurant le transport d'une puissance électrique. Elle est l'une des principales formes
d'infrastructures énergétiques, et est principalement composée de :

 Supports (en acier ou en béton)


 Armements (isolateurs, accessoires etc...)
 Conducteurs (câbles)
 Autres accessoires (manchons de jonction, pinces d’ancrages, pinces d’alignements
etc...)

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Figure 6 : les composantes d'une ligne aérienne HTA

 Les supports ou les poteaux électriques


Comme les pylônes, les supports servent à maintenir les câbles électriques à une distance
minimale de sécurité du sol et des obstacles environnants, afin d’assurer la sécurité des
personnes et des installations situées au voisinage des lignes.
Les supports sont classés en deux groupes : les supports d’alignement et les supports d’ancrages
(supports d’arrêt et d’angle).
Ils sont caractérisés par leur hauteur; leur effort nominal ; et l’effort de déformation permanente.
En fonction de leur nature, les supports possèdent des avantages et des inconvénients:

 Poteau bois
 Avantages : léger, flexible, faible coût.
 Inconvénients : effort disponible en tête faible (305 daN).
 Utilisation : réseaux BT et HTA, régions givrées etc.

 Poteau béton :
Ils sont le plus utilisés au Niger par la NIGELEC

 Avantages : grande gamme de caractéristique, pas d’entretien.


 Inconvénients : fragile, lourd (0,7 à 2 tonnes), peu flexible.
 Utilisation : réseau MT, BT.

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 Poteau HTA métallique :


 Avantages : facilité de mise en œuvre et d’ascension.
 Inconvénients : coût, entretien périodique (peinture).
 Utilisation : éclairage public (supports tubulaires), ligne MT, BT.

 Armements
Les armements sont l’ensemble d’appareillage placé au sommet du support pour supporter et
isoler les conducteurs électriques, et sont constitués des ferrures, bras, isolateur etc... D’une
manière générale, on rencontre plusieurs types des ferrures d’armement de différentes formes
et dimensions. Ils se caractérisent par leur fonction (soit en alignement, en arrêt, ou en angle)
ou par l’écartement des conducteurs. On peut en citer [3] :

 Les armements en nappe-voûte NV1, NV2, NW. Ils sont utilisés comme armements des
supports d’alignement ou d’angles faibles d’inférieur à 10 grades.
 Les armements alternés, ils sont généralement utilisés dans des agglomérations et
peuvent être utilisés en système suspendu ou rigide. Leur utilisation permet de
restreindre l’espace qu’occupent les conducteurs.
 Les armements en drapeau, ils sont également utilisé dans des agglomérations près des
bâtiments et sont utilisé en système suspendu ou rigide. Ils permettent aussi de
restreindre l’espace qu’occupent les conducteurs.

 Isolateurs
Rôle : fixer et isoler les conducteurs des masses de l’armement d’un support.
Contraintes :

 Mécanique : traction des conducteurs et intempéries.


 Électrique : tension de service, surtensions atmosphériques.
Nature : verre, porcelaine, matériaux composites.
Type :

 Isolateurs rigides (ou en tiges) formés d’un bloc de verre ou de porcelaine scellé
sur une ferrure (utilisation MT).
 Isolateurs suspendus composés de plusieurs éléments associés en chaînes
articulés (MT, HT, THT).

3.2- Les dispositifs de protection

 Les parafoudres
Les parafoudres sont des dispositifs capables de protéger les matériels contre les surtensions
électriques importantes générées essentiellement par les ondes de foudre qui transitent par les
conducteurs de lignes aériennes.
La partie supérieure du parafoudre est reliée à un des fils de la ligne à protéger et la partie
inférieure est connectée au sol par une mise à la terre de faible résistance, généralement de
moins d’un ohm.

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Ils sont placés sur les réseaux HTA aériens, devant chaque transformateur HTA/BT et à chaque
descente aéro-souterraine.

Figure 7: Parafoudre

 Éclateurs à cornes
Les éclateurs sont constitués de 2 électrodes en forme de cornes, l’une reliée à la terre, l’autre
au conducteur sous tension, ils protègent les matériels contre les surtensions de trop forte
amplitude en écoulant le courant correspondant à la terre.
L’éclateur est un dispositif de protection placé en ancrage qui est utilisé sur les réseaux aériens
HTA pour la protection des transformateurs afin de limiter la surtension qui peut apparaître aux
bornes de l’appareil.

 Disjoncteur
Un disjoncteur est destiné à établir, supporter et interrompre des courants sous sa tension
assignée (tension maximale du réseau qu'il protège). Il opère à la fois :
 dans des conditions normales de service, par exemple pour connecter ou déconnecter
une ligne dans un réseau électrique;
 dans des conditions anormales spécifiées, en particulier pour éliminer un court-circuit
dans le réseau provoqué par la foudre ou d'autres causes.
C’est l’appareil de protection capital d’un réseau HT, car capable d’interrompre un court-circuit
et donc d’éviter l’endommagement du matériel connecté sur le réseau.

 Les fusibles
Un fusible a pour fonction la protection d'un circuit d'alimentation vis-à-vis de court-circuit ou
de surintensités générées par une défaillance de la charge alimentée. L'inconvénient majeur de
ces dispositifs réside dans le fait qu'ils sont endommagés par les défauts et qu'ils ont une faible
sensibilité.
L'exploitant doit disposer d'un grand nombre de fusibles de rechange pour les différents
calibres.
La grande variété de réseaux électriques impose des modèles de fusibles de différentes natures
selon l'application.
Il s’agit :
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 des fusibles de type intérieur installés dans des tableaux HT en amont des
transformateurs,
 des fusibles de type extérieur servant de protection aux transformateurs aériens.
 Des fusibles immergés dans la cuve du transformateur.

Figure 8:Fusibles

 Interrupteur-sectionneur de type aérien


Appareil mécanique de connexion capable d’établir, de supporter et d’interrompre des courants
dans les conditions normales du circuit, ainsi que de supporter pendant une durée spécifiée des
courants de court-circuit. Il peut être capable d’établir mais non d’interrompre des courants de
court-circuit.
Les appareils de coupure type IACM sont de conception simple et robuste. Leur montage se
fait en horizontal sur poteaux : Béton, Métallique ou Bois.

Figure 9: Interrupteur sectionneur HTA aérien

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4. Principaux éléments constitutifs d’un réseau électrique aérien BT


4.1 Ensemble de suspension et d’ancrage

 Ensemble de suspension
Il est utilisé en alignement ou en angle pour les câbles préassemblés avec neutre porteur isolé.
C’est un ensemble monobloc utilisable avec le câble porteur toutes sections. Il est constitué de :

 CONSOLE CS : Monobloc en alliage d'aluminium. Fixation sur le poteau par un


boulon Ø 14 ou 16 mm ou par deux liens en acier inoxydable 20 x 0,7 mm .Un bossage
supérieur évite le retournement possible de la pince sur la console.

 LIAISON MOBILE LM : permettant une mobilité longitudinale et transversale du


corps de la pince. Réalisée en matière isolante de haute résistance mécanique et
d'excellente tenue aux agents extérieurs et au vieillissement. Elle apporte une isolation
complémentaire importante entre le support et le câble.

Figure 10 : Ensemble d'alignement

 Ensemble d’ancrage
Il est utilisé en ancrage simple (EAS) ou double (EAD) pour des câbles préassemblés avec
neutre porteur isolé. Utilisation sur câbles porteurs de section 50 à 70 mm² et constitué de :

 CONSOLE CA : Monobloc en alliage d'aluminium permettant l'ancrage simple ou


double. Fixation sur poteaux par deux liens en acier inoxydable 20 x 0,7 mm ou par
boulons Ø 14 ou 16 mm.

o CA 1500 : 2 boulons (type EDF) pour neutre porteur 54,6 mm²,

o CA 2000 :2 boulons (type EDF) pour neutre porteur de 70 mm².

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Chapitre 1 Réseaux de Distribution de l’Energie Electrique

 PINCE D’ANCRAGE PA : pince à coincement conique constituée de :

o corps ouvert, en matière thermoplastique de haute résistance mécanique et


d'excellente tenue aux agents extérieurs et au vieillissement.

o fourrure intérieure réalisée par deux clavettes en matière plastique isolante


assurant le serrage du neutre porteur sans détériorer l'isolant.

o attache imperdable : câblette souple en acier inoxydable comportant une selle


anti-usure mobile en matière isolante et deux embouts sertis aux extrémités
pour assurer le verrouillage sur le corps de la pince.

Figure 11: Ensemble d’ancrage

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2- Architectures des réseaux de
distribution de l’énergie électrique
Chapitre 2 Réseaux de Distribution de l’Energie Electrique

CHAPITRE 2 : ARCHITECTURES DE RESEAUX


L'architecture d'un réseau de distribution électrique industriel est plus ou moins complexe suivant
le niveau de tension, la puissance demandée et la sûreté d'alimentation requise. Nous allons
identifier les différents postes de livraison HTB et HTA, et la structure des réseaux HTA et BT.
A la fin du chapitre, six exemples typiques de schémas de réseaux industriels sont montrés.

 Définition

La nouvelle norme en vigueur en France UTE C 18-510 définit les niveaux de tension alternative
comme suit :

- HTB : pour une tension composée supérieure à 50 kV


- HTA : pour une tension composée comprise entre 1 kV et 50 kV
- BTB : pour une tension composée comprise entre 500 V et 1 kV
- BTA : pour une tension composée comprise entre 50 V et 500 V
- TBT : pour une tension composée inférieure ou égale à 50 V

Les notations de la norme CEI 38 seront parfois utilisées dans ce document avec les définitions
suivantes :
 HT : pour une tension composée comprise entre 35 kV et 1000 kV
Les valeurs normalisées rencontrées au Bénin sont : 63 kV - 161 kV - 330 kV

 MT : pour une tension composée comprise entre 1 kV et 35 kV


Les valeurs normalisées au Bénin sont : 15 kV - 20 kV - 33 kV
 BT : pour une tension composée comprise entre 100 V et 1000 V
Les valeurs normalisées sont : 380/400 V

1. Structure générale d'un réseau privé de distribution

Dans le cas général avec une alimentation en HTB, un réseau privé de distribution comporte (voir
fig.1) :

- un poste de livraison HTB alimenté par une ou plusieurs sources, il est composé d'un ou
plusieurs jeux de barres et de disjoncteurs de protection
- une source de production interne
- un ou plusieurs transformateurs HTB / HTA
- un tableau principal HTA composé d'un ou plusieurs jeux de barres
- un réseau de distribution interne en HTA alimentant des tableaux secondaires ou des
postes HTA / BT
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Chapitre 2 Réseaux de Distribution de l’Energie Electrique

- des récepteurs HTA


- des transformateurs HTA / BT
- des tableaux et des réseaux basse tension
- des récepteurs basse tension.

Figure 1 : Structure générale d'un réseau privé de distribution


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Chapitre 2 Réseaux de Distribution de l’Energie Electrique

2. Les postes de livraison HTB

Ils concernent généralement les puissances supérieures à 10 MVA. L'installation du poste de


livraison est comprise entre :
- d'une part, le point de raccordement au réseau de transport HTB
- d'autre part, la borne aval du ou des transformateurs HTB / HTA
Les schémas électriques des postes de livraison HTB les plus couramment rencontrés sont les
suivants :

 Poste de livraison simple antenne

Vers tableau principal HTA

Figure 2 : alimentation simple antenne d'un poste de livraison HTB

Avantage : Coût minimal


Inconvénient : Disponibilité faible

Nota : les sectionneurs d'isolement associés aux disjoncteurs HTB ne sont pas représentés.

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Chapitre 2 Réseaux de Distribution de l’Energie Electrique

 Poste de livraison double antenne

vers tableau principal HTA

Figure 1-3 : alimentation double antenne d'un poste de livraison HTB

Mode d'exploitation :

- normal : Les deux disjoncteurs d'arrivée des sources sont fermés, ainsi que le sectionneur de
couplage. Les transformateurs sont donc alimentés par les 2 sources simultanément.

- perturbé : En cas de perte d'une source, l'autre source assure la totalité de l'alimentation.

Avantages :
- bonne disponibilité, dans la mesure où chaque source peut alimenter la totalité du réseau
- maintenance possible du jeu de barres, avec un fonctionnement partiel de celui-ci

Inconvénients :
- solution plus coûteuse que l'alimentation simple antenne
- ne permet qu'un fonctionnement partiel du jeu de barres en cas de maintenance de celui-ci
Nota : les sectionneurs d'isolement associés aux disjoncteurs HTB ne sont pas représentés.
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Chapitre 2 Réseaux de Distribution de l’Energie Electrique

 Poste de livraison double antenne, double jeu de barre

Figure 4 : alimentation double antenne - double jeu de barres d'un poste de livraison HTB

Mode d'exploitation :

- normal : La source 1 alimente, par exemple, le jeu de barres JDB1 et les départs Dep1 et Dep2.
La source 2 alimente, par exemple, le jeu de barres JDB2 et les départs Dep3 et Dep4.
Le disjoncteur de couplage peut être maintenu fermé ou ouvert.

- perturbé : En cas de perte d'une source, l'autre source assure la totalité de l'alimentation.
En cas de défaut sur un jeu de barres (ou maintenance de celui-ci), le disjoncteur
de couplage est ouvert et l'autre jeu de barres alimente la totalité des départs.
Avantages :
- bonne disponibilité d'alimentation
- très grande souplesse d'utilisation pour l'affectation des sources et des charges, et pour la
maintenance des jeux de barres
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Chapitre 2 Réseaux de Distribution de l’Energie Electrique

- possibilité de transfert de jeu de barres sans coupure (lorsque les jeux de barres sont
couplés, il est possible de manœuvrer un sectionneur si son sectionneur adjacent est
fermé).

Inconvénient :
- surcoût important par rapport à la solution simple jeu de barres

Nota : les sectionneurs d'isolement associés aux disjoncteurs HTB ne sont pas représentés.

3. Les postes de livraison HTA


Ils concernent généralement les puissances comprises entre 250 kVA et 10 MVA.
Dans certains pays comme la France, deux types de postes de livraison HTA existent selon que
le comptage est effectué en BT ou en HTA.

3.1. Les postes de livraison HTA à comptage BT

Les postes de livraison HTA à comptage BT sont régis par la norme NF C 13-100, ils ne
comportent qu'un seul transformateur dont le courant secondaire est inférieur ou égal à 2000 A,
soit une puissance inférieure ou égale à 1250 kVA pour une tension composée de 400 V.

 Poste HTA à comptage BT, simple dérivation

Figure 5 : alimentation en simple dérivation d'un poste de livraison HTA à comptage BT


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 Poste HTA à comptage BT en coupure d'artère

La cellule protection générale P doit être un disjoncteur si le courant nominal est supérieur ou
égal à45 A (voir NF C 13-100).
Ce type de poste est utilisé en général pour la distribution publique HTA en lignes aériennes, il
comporte une seule source d'alimentation possible par le distributeur.

Figure 6 : alimentation en coupure d'artère d'un poste de livraison HTA à comptage BT

La cellule protection générale P doit être un disjoncteur si le courant nominal est supérieur ou
égal à 45 A (voir NF C 13-100).
Ce type de poste est utilisé pour la distribution publique HTA urbaine en réseaux souterrains. Il
permet à l'utilisateur de bénéficier d'une source d'alimentation fiable à partir de deux postes
sources ou 2 départs HTA, ce qui limite les interruptions pour travaux ou en cas de panne.

 Poste HTA à comptage BT en coupure d'artère

La cellule protection générale P doit être un disjoncteur si le courant nominal est supérieur ou
égal à45 A (voir NF C 13-100).
Lorsque le réseau public HTA comporte deux câbles souterrains distincts en parallèle, le poste
peut être alimenté par l'une ou l'autre de ces deux dérivations.
La permutation d'une alimentation sur l'autre s'effectue lors de la disparition de la tension sur le
câble alimentant le poste. Elle est réalisée soit automatiquement, soit manuellement.

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Chapitre 2 Réseaux de Distribution de l’Energie Electrique

Ce schéma, très coûteux pour le distributeur, est utilisé lorsque les exigences de disponibilité sont
importantes (le surcoût est généralement payé par l'utilisateur).

Figure 7 : alimentation en double dérivation d'un poste de livraison HTA à comptage BT

3.2. Les postes de livraison HTA à comptage HT

Ils comportent plusieurs transformateurs ou un seul si son courant secondaire est supérieur à
2000 A (puissance supérieure à 1250 kVA pour une tension composée de 400 V) et peuvent
comporter des départs HTA.
La partie de l'installation allant du point de raccordement au réseau HTA jusqu'au sectionneur
d'isolement situé en aval du disjoncteur général est régie par la norme NF C 13-100 ; les jeux de
barres, le réseau HTA et les transformateurs sont régis par la norme NF C 13-200.
De façon identique aux postes de livraison à comptage BT, l'alimentation par le distributeur peut
être en simple dérivation, coupure d'artère ou double dérivation.

 Exemple de schéma de poste de livraison HTA à comptage HT

La figure 8 montre le schéma d’un poste de livraison avec une alimentation en coupure d'artère
comportant 2 transformateurs et 2 départs HTA.

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Figure 8 : exemple de poste de livraison HTA à comptage HT

Le comptage HT est réalisé grâce au TT (transformateur de tension) et au TC (transformateur de


courant).
Le transformateur de courant possède généralement un deuxième secondaire utilisé pour la
protection contre les surintensités.

4. Les réseaux HTA à l'intérieur du site

Les réseaux HTA sont composés de tableaux et de liaisons alimentant ces tableaux. Nous allons
d'abord étudier les différents modes d'alimentation des tableaux, puis les différentes structures
des réseaux permettant d'alimenter ces tableaux.

Nota : les sectionneurs d'isolement et les systèmes de débrochage permettant d'effectuer la


maintenance de l'installation ne sont pas représentés sur les schémas.

4.1. Modes d'alimentation des tableaux HTA

Nous allons identifier les principales solutions d'alimentation d'un tableau HTA,
indépendamment de son emplacement dans le réseau.

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Chapitre 2 Réseaux de Distribution de l’Energie Electrique

Le nombre de sources et la complexité du tableau diffèrent suivant le niveau de sûreté de


fonctionnement désiré.
Les schémas sont classés dans un ordre tel que la sûreté de fonctionnement s'améliore tandis que
le coût d'installation augmente.

 Mode d’alimentation à un jeu de barres et une source d'alimentation

Figure 9 : 1 jeu de barres et 1 source d'alimentation

Fonctionnement : en cas de perte de la source d'alimentation, le jeu de barres est hors service
jusqu'à l'opération de réparation.

 Mode d’alimentation à un jeu de barres sans couplage et 2 sources d'alimentation

Figure 10 : 1 jeu de barres sans couplage et 2 sources d'alimentation

Fonctionnement : les deux sources peuvent fonctionner en parallèle ou l'une en secours de


l'autre. En cas de défaut sur le jeu de barres (ou maintenance de celui-ci), les départs ne sont plus
alimentés.
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 Mode d’alimentation à 2 demi-jeux de barres avec couplage et 2 sources


d'alimentation

Figure 11 : 2 demi-jeux de barres avec couplage et 2 sources d'alimentation

Fonctionnement : le disjoncteur de couplage peut être maintenu fermé ou ouvert.


S'il est ouvert, chaque source alimente un demi - jeu de barres. En cas de perte d'une source, le
disjoncteur de couplage est fermé et l'autre source alimente les 2 demi-jeux de barres.
En cas de défaut sur un demi jeu de barres (ou maintenance de celui-ci), une partie seulement des
départs n'est plus alimentée.

 Mode d’alimentation à un jeu de barres sans couplage et 3 sources d'alimentation

Figure 12 : 1 jeu de barres sans couplage et 3 sources d'alimentation

Fonctionnement : les 3 sources peuvent fonctionner en parallèle ou l'une en secours des deux
autres. En cas de défaut sur le jeu de barres (ou maintenance de celui-ci), les départs ne sont plus
alimentés.

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 Mode d’alimentation à 3 sections de barres avec couplages et 3 sources


d'alimentation

Figure 13 : 3 sections de barres avec couplages et 3 sources d'alimentation

Fonctionnement : les 2 disjoncteurs de couplage peuvent être maintenus ouverts ou fermés.


S'ils sont ouverts, chaque source alimente sa section de barres. En cas de perte d'une source, le
disjoncteur de couplage associé est fermé, une source alimente 2 sections de barres et l'autre 1
section de barres.
En cas de défaut sur une section de barres (ou maintenance de celle-ci), une partie seulement des
départs n'est plus alimentée.

 Mode d’alimentation à deux sources et plusieurs départs en "duplex"

Figure 14 : 2 sources et départs en "duplex"

Fonctionnement : le disjoncteur de couplage est maintenu ouvert en fonctionnement normal.

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Chaque source peut alimenter l'un ou l'autre des jeux de barres par ses deux cellules disjoncteur
débrochables. Par souci d'économie, il n'y a qu'un seul disjoncteur pour les 2 cellules
débrochables qui sont installées tête-bêche. On peut ainsi facilement déplacer le disjoncteur d'une
cellule à l'autre. Ainsi, si l'on veut que la source 1 alimente le jeu de barres JDB2, on déplace le
disjoncteur dans l'autre cellule associée à la source 1.
Le même principe est mis en place pour les départs. Ainsi, à chaque départ sont associées deux
cellules débrochables et un seul disjoncteur. Chaque départ peut être alimenté par l'un ou l'autre
des jeux de barres suivant l'emplacement du disjoncteur. Par exemple, la source 1 alimente le jeu
de barres JDB1 et les départs Dep1 et Dep2. La source 2 alimente le jeu de barres JDB2 et les
départs Dep3 et Dep4.
En cas de perte d'une source, le disjoncteur de couplage est fermé, l'autre source assure la totalité
de l'alimentation.
En cas de défaut sur un jeu de barres (ou maintenance de celui-ci), le disjoncteur de couplage est
ouvert et chaque disjoncteur est placé sur le jeu de barres en service, afin que tous les départs
soient alimentés.
L'inconvénient du système "duplex" est qu'il ne permet pas les permutations automatiques. En
cas de défaut, chaque permutation à effectuer dure plusieurs minutes et nécessite la mise hors
tension des jeux de barres.

 Mode d’alimentation à 2 jeux de barres, 2 attaches par départ, 2 sources


d'alimentation

Figure 15 : 2 jeux de barres, 2 attaches par départ, 2 sources d'alimentation

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Fonctionnement : le disjoncteur de couplage est maintenu ouvert en fonctionnement normal.


Chaque départ peut être alimenté par l'un ou l'autre des jeux de barres suivant l'état des
sectionneurs qui lui sont associés, un seul sectionneur par départ doit être fermé.
Par exemple, la source 1 alimente le jeu de barres JDB1 et les départs Dep1 et Dep2.
La source 2 alimente le jeu de barres JDB2 et les départs Dep3 et Dep4.
En cas de perte d'une source, le disjoncteur de couplage est fermé, l'autre source assure la totalité
de l'alimentation.
En cas de défaut sur un jeu de barres (ou maintenance de celui-ci), le disjoncteur de couplage est
ouvert et l'autre jeu de barres alimente la totalité des départs.

 Mode d’alimentation à 2 doubles jeux de barres couplés entre eux

Figure 16 : 2 doubles jeux de barres couplés entre eux

Fonctionnement : il est presque identique au schéma précédent (2 jeux de barres, 2 attaches par
départ, 2 sources d'alimentation). La décomposition du double jeux de barres en 2 tableaux avec
couplage (par D1 et D2) permet une plus grande souplesse d'exploitation.
Chaque jeu de barres alimente un nombre de départs moins important en fonctionnement normal.

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4.2. Structure des réseaux HTA

Nous allons identifier les principales structures de réseaux HTA permettant d'alimenter les
tableaux secondaires et les transformateurs HTA / BT. La complexité de la structure diffère
suivant le niveau de sûreté de fonctionnement désiré.
Les schémas électriques des réseaux HTA les plus souvent rencontrés sont les suivants :

 Réseau radial en simple antenne

Figure 17 : réseau HTA radial en simple antenne

Fonctionnement :
- les tableaux 1 et 2 et les transformateurs sont alimentés par une seule source, il n'y a pas de
solution de dépannage.
- cette structure est préconisée lorsque les exigences de disponibilité sont faibles, elle est souvent
retenue pour les réseaux de cimenterie.

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 Réseau radial en double antenne sans couplage

Figure 19 : réseau HTA radial en double antenne avec couplage

Fonctionnement :
Les tableaux 1 et 2 sont alimentés par 2 sources avec couplage. En fonctionnement normal, les
disjoncteurs de couplage sont ouverts.
- chaque demi-jeu de barres peut être dépanné et être alimenté par l'une ou l'autre des sources
- cette structure est préconisée lorsqu'une bonne disponibilité est demandée, elle est souvent
retenue dans les domaines de la sidérurgie et de la pétrochimie

 Réseau en boucle

Cette solution est bien adaptée aux réseaux étendus avec des extensions futures importantes.

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Il existe deux possibilités suivant que la boucle est ouverte ou fermée en fonctionnement normal.
o Réseau en boucle ouverte

Figure 20 a : réseau HTA en boucle ouverte

Fonctionnement :
- les têtes de boucle en A et B sont équipées de disjoncteurs.
- les appareils de coupure des tableaux 1, 2 et 3 sont des interrupteurs.
- en fonctionnement normal, la boucle est ouverte (sur la figure, elle est ouverte au niveau du
tableau 2).
- les tableaux peuvent être alimentés par l'une ou l'autre des sources.
- un défaut sur un câble ou la perte d'une source est pallié par une reconfiguration de la boucle.
- cette reconfiguration engendre une coupure d'alimentation de quelques secondes si un
automatisme de reconfiguration de boucle est installé. La coupure est d'au moins plusieurs

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minutes ou dizaines de minutes si la reconfiguration de boucle est effectuée manuellement par le


personnel d'exploitation.
Publication, traduction et reproduction totales ou partielles de ce document sont rigoureusement
interdites sauf autorisation écrite de nos services.

o Réseau en boucle fermée

Figure 20 b : Réseau HTA en boucle fermée

Fonctionnement
- tous les appareils de coupure de la boucle sont des disjoncteurs.
- en fonctionnement normal, la boucle est fermée.
- le système de protection permet d'éviter les coupures d'alimentation lors d'un défaut.
Cette solution est plus performante que le cas de la boucle ouverte car elle évite les coupures
d'alimentation.

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Par contre, elle est plus onéreuse car elle nécessite des disjoncteurs dans chaque tableau et un
système de protection plus élaboré.

 Réseau en double dérivation

Figure 1-21 : Réseau HTA en double dérivation

Fonctionnement :
Les tableaux 1, 2 et 3 peuvent être dépannés et être alimentés par l'une ou l'autre des sources
indépendamment.
Cette structure est bien adaptée aux réseaux étendus avec des extensions futures limitées et
nécessitant une très bonne disponibilité.

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5. Les réseaux BT à l'intérieur du site

Dans cette partie du cours, nous allons d'abord étudier les différents modes d'alimentation des
tableaux basse tension. Ensuite, nous étudierons les schémas d'alimentation des tableaux
secourus par des groupes électrogènes ou par une alimentation sans interruption.

5.1. Modes d'alimentation des tableaux BT

A ce niveau, principales solutions d'alimentation d'un tableau BT sont identifiés,


indépendamment de son emplacement dans le réseau. Le nombre de sources d'alimentation
possibles et la complexité du tableau différent suivant le niveau de sûreté de fonctionnement
désiré.
 Alimentation des tableaux BT avec une seule source d'alimentation

Figure 22 : Alimentation des tableaux BT avec une seule source d'alimentation

Les tableaux T1, T2, T3 bénéficient d'une seule source d'alimentation donc le réseau est dit de
type radial arborescent.
En cas de perte de la source d'alimentation d'un tableau, celui-ci est hors service jusqu'à
l'opération de réparation.

 Alimentation des tableaux BT par une double alimentation sans couplage (fig. 23)

Le tableau T1 bénéficie d'une double alimentation sans couplage par 2 transformateurs HTA/BT.
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Fonctionnement de l'alimentation de T1 :

Les deux sources alimentent T1 sont en parallèle.


En fonctionnement normal, les deux disjoncteurs sont fermés (D1 et D2).
Le tableau T2 bénéficie d'une double alimentation sans couplage par un transformateur HTA/BT
et par un départ issu d'un autre tableau BT.

Fonctionnement de l'alimentation de T2 :

- une source alimente le tableau T2, la seconde assure le secours.


- en fonctionnement normal, un seul disjoncteur est fermé (D3 ou D4).

Figure 23 : alimentation des tableaux BT par une double alimentation sans couplage

 Alimentation des tableaux BT par une double alimentation avec couplage (fig. 24)

Le tableau T1 bénéficie d'une double alimentation avec couplage par 2 transformateurs HTA/BT.

Fonctionnement de l'alimentation de T1 : en fonctionnement normal, le disjoncteur de


couplage D3 est ouvert. Chaque transformateur alimente une partie de T1. En cas de perte d'une
source d'alimentation, le disjoncteur de couplage D3 est fermé et un seul transformateur alimente
la totalité de T1.
Le tableau T2 bénéficie d'une double alimentation avec couplage par un transformateur HTA/BT
et par un départ issu d'un autre tableau BT.

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Fonctionnement de l'alimentation de T2 : en fonctionnement normal, le disjoncteur de


couplage D6 est ouvert. Chaque source alimente une partie de T2. En cas de perte d'une source,
le disjoncteur de couplage D6 est fermé et l'autre source alimente la totalité de T2.

Figure 24 : alimentation des tableaux BT par une double alimentation avec couplage

 Alimentation des tableaux BT par une triple alimentation sans couplage

Figure 25 : alimentation des tableaux BT par une triple alimentation sans couplage

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Le tableau T1 bénéficie d'une triple alimentation sans couplage par 2 transformateurs HTA/BT
et par un départ issu d'un autre tableau BT.
En fonctionnement normal, le tableau est alimenté par les 2 transformateurs en parallèle. En cas
de défaillance d'un ou des deux transformateurs, le tableau T1 est alimenté par le départ issu d'un
autre tableau.
 Alimentation des tableaux BT par une triple alimentation avec couplage

Figure 26 : alimentation des tableaux BT par une triple alimentation avec couplage

Le tableau T1 bénéficie d'une triple alimentation avec couplage par 2 transformateurs HTA/BT
et par un départ issu d'un autre tableau BT.
En fonctionnement normal, les 2 disjoncteurs de couplage sont ouverts, le tableau T1 est alimenté
par les 3 sources d'alimentation.
En cas de défaillance d'une source, le disjoncteur de couplage de la source associée est fermé, le
disjoncteur « arrivée » de la source défaillante est ouvert.

5.2. Les tableaux BT secourus par des alternateurs

 1er exemple : 1 transformateur et 1 alternateur (fig. 27)

En fonctionnement normal, D1 est fermé et D2 est ouvert. Le tableau T2 est alimenté par le
transformateur. En cas de perte de la source normale, on réalise les étapes suivantes :
1. Fonctionnement du dispositif normal/secours, ouverture de D1.
2. Délestage éventuel d'une partie des récepteurs des circuits prioritaires, afin de limiter
l'impact de charge subi par l'alternateur.
3. Démarrage de l'alternateur.

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Chapitre 2 Réseaux de Distribution de l’Energie Electrique

4. Fermeture de D2 lorsque la fréquence et la tension de l'alternateur sont à l'intérieur des


plages requises.
5. Relestage des récepteurs éventuellement délestés à l'étape 2.
Lorsque la source normale est de nouveau en état de marche, le dispositif normal/secours bascule
l'alimentation de T2 sur cette source et l'alternateur est arrêté.

Figure 27 : 1 transformateur et 1 alternateur

 2ème exemple : 2 transformateurs et 2 alternateurs (fig. 28)

Figure 28 : 2 transformateurs et 2 alternateurs


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En fonctionnement normal, le disjoncteur de couplage D1 est ouvert et le dispositif


normal/secours est sur la position D2 fermé et D3 ouvert. Le tableau T1 est alimenté par le
transformateur TR2.
En cas de perte de la source 2 ou de panne sur TR2, le secours de T1 (et une partie de T2) est
assuré prioritairement par le transformateur TR1, après fermeture du disjoncteur de couplage D1.

Les alternateurs ne sont mis en marche qu'après la perte des 2 sources principales d'alimentation
ou du jeu de barres de T2.

Le déroulement des étapes de sauvegarde de l'alimentation des circuits prioritaires est identique
au 1er exemple.

5.3. Les tableaux BT secourus par une alimentation sans interruption (ASI)

Les principaux éléments constituant une ASI sont indiqués sur la figure 29 et dans le tableau 1
ci-dessous.

Figure 29 : constitution d'une alimentation sans interruption

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Tableau 1 : fonctions des différents éléments d'une alimentation sans interruption

Dénomination Repères Fonction


Redresseur-Chargeur (1) Transforme la tension alternative du réseau
d'alimentation en tension continue destinée à :
- alimenter l'onduleur d'une part,
- assurer la charge et l'entretien de la batterie
d'accumulateurs d'autre part.
Batterie (2) Assure une réserve d'énergie destinée à alimenter
d'accumulateurs l'onduleur en cas de :
- disparition du réseau d'alimentation,
- réseau d'alimentation hors tolérance.
Onduleur (3) Transforme la tension continue issue du redresseur-
chargeur ou de la batterie d'accumulateurs en
tension alternative à tolérances plus sévères que
celles du réseau (délivre un courant alternatif
proche de la sinusoïde théorique).
Contacteur statique (4) Réalise le basculement de l'alimentation de
l'utilisation, de l'onduleur vers le réseau 2 (secours)
et réciproquement, sans interruption (pas de
coupure due à un temps de permutation d'organes
mécaniques - le basculement est réalisé à partir de
composants électroniques en un temps < 1 ms).
Ce basculement intervient en cas d'arrêt de
l'onduleur, pour l'une des raisons suivantes :
- arrêt volontaire,
- surcharge sur l'utilisation dépassant les capacités
de limitation de l'onduleur,
- anomalie interne.
By-pass manuel (5) Interrupteur manuel qui permet d'alimenter
l'utilisation par le réseau 2 (secours), pendant une
intervention de maintenance.
Interrupteurs manuels (6) (7) (8) (9) Permettent d'isoler les différents éléments lors d'une
Disjoncteurs de batterie intervention de maintenance

42
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3- Dimensionnement des réseaux de
distribution de l’énergie électrique
Chapitre 3 Réseaux de Distribution de l’Energie Electrique

CHAPITRE 3 : DIMENSIONNEMENT DES RÉSEAUX ÉLECTRIQUES HTA ET BT

1. CRITERES DE CONCEPTION
Les lignes aériennes à haute tension doivent répondre à plusieurs critères en même temps:
résistance électrique minimale (pour réduire les pertes), distance d’isolement suffisante par
rapport au sol, résistance suffisante pour supporter les charges appliquées, coût raisonnable en
vue des centaines ou des milliers de kilomètres de réseau à installer.

Ainsi la réalisation des lignes aériennes de distribution nécessite aux préalables une étude
prenant en compte un certain nombre de critères de conception qui sont:

 Les contraintes électriques permettant le dimensionnement de la section des


conducteurs;
 Les contraintes géométriques imposées par le site;
 Les hypothèses climatiques (vent, température, surcharges verticales)
 L’hypothèse de vibration ;
 L’hypothèse de conception (effort de déformation permanente, hauteur hors sol,
distances aux obstacles latéraux)

Après cette étude, la réalisation de la ligne aérienne consistera à l'assemblage d'éléments


constitutifs qui sont : les supports, les armements, les isolateurs, les conducteurs et certains
accessoires (manchons de jonctions, pinces d'ancrages, pinces d'alignements). La protection de
cette ligne sera assurée par les parafoudres, les disjoncteurs, les fusibles et les interrupteurs
(Interrupteur Aérien à Commande Mécanique ou Télécommandé).

2. ETUDE ELECTRIQUE DE LA LIGNE


2.1. Bilan des puissances
Le point de départ de toute planification sur les réseaux est évidemment la connaissance des
charges qu'ils doivent transiter. Comme dans tout projet d’ingénierie, on dimensionne un réseau
électrique en tenant compte des extensions futures d'où l'évaluation des charges à long terme.

La méthode adoptée dans ce cours, se résume comme suit :


On établit un bilan des puissances pour déterminer la puissance appelée (ou absorbée) sur un
réseau, en calculant successivement :

 La puissance installée Pi [kW]


 La puissance utilisée Pu [kW]
 La puissance maximale utilisée Pm [kW]

2.1.1. Calcul de la puissance installée Pi


Le calcul de la puissance installée revient à évaluer le besoin énergétique de la zone à électrifier
(zone d’étude), or le besoin en énergie d’une localité ne saurait être estimé sans avoir défini

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Chapitre 3 Réseaux de Distribution de l’Energie Electrique

l’identité du consommateur. Ceci requiert la connaissance d’un certain nombre de données


techniques, économiques et sociales relatives à la localité notamment :

 les activités ;
 la population ;
 les infrastructures ;
 la superficie.

L’élément de base le plus utilisé dans la détermination de la puissance installée est la


consommation spécifique de la zone d’étude. Elle représente le besoin de consommation par
habitant ou par abonné. Ce facteur est l’un des indices de développement d’une localité. Il
permet de calculer la puissance totale connaissant le nombre d’abonné. L’autre élément de
calcul est la définition des classes de consommation. Les plus utilisées sont : la classe des
consommations domestiques ou résidentielles regroupées sous le vocable de puissance
domestique et celle des consommations industrielles désignées par puissance industrielle.
Chaque classe peut être subdivisée en sous-classes selon le niveau de développement de la
localité en question.

 Puissance domestique ( Pd )
C’est la puissance appelée par l’ensemble des ménages. Elle est donnée par la formule suivante:

Pd  Cs t   I t   N t 
avec :
Cs (t) : puissance unitaire par concession ou puissance spécifique au temps t ;
I (t) : taux de desserte au temps t qui est le rapport entre le nombre d’abonnés potentiels et le
nombre de concessions ;
N(t) : nombre de ménages.

 Puissance industrielle ( Pind )


Elle exprime le besoin en énergie de l’ensemble des unités industrielles.
La puissance totale installée pour une localité donnée est la somme des deux puissances ci-
dessus énumérées :

Pi  Pd  Pind

2.1.2. Calcul de la puissance utilisée Pu


La puissance installée Pi ainsi obtenue, serra multipliée par un coefficient de foisonnement
encore appelé coefficient de simultanéité (kf ou ks) tiré du tableau ci-après. Car il est peu
probable que les abonnés sont en même temps à la puissance maximale demandée. Le tableau
suivant donne les différentes valeurs, selon le nombre d’abonnés.

Pu  k f  Pi

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Chapitre 3 Réseaux de Distribution de l’Energie Electrique

Tableau 3: Coefficient de foisonnement ou encore de simultanéité [1]

Nombre 2à4 5à9 10 à 15 à 20 à 25 à 30 à 35 à 40 à 49 > 50


d'abonnés 14 19 24 29 34 39

Facteur de
simultanéité 1 0,78 0,63 0,53 0,49 0,46 0,44 0,42 0,41 0,4
kf ou ks

2.1.3. Calcul de la puissance maximale utilisée Pm


La puissance maximale utilisée Pm est calculée en tenant compte de l’ensemble des extensions
futures sur une période donnée. Elle est donnée par la formule suivante.

Pm  Pu  1   
n

avec :
𝑃u: puissance électrique à l'année d'électrification (année de référence)
𝛼: taux de croissance annuelle de la charge électrique.
n : nombre d’années projeté.

2.2. Choix des conducteurs


Le choix des conducteurs consiste en la détermination de leurs sections. La détermination de la
section se fait en respectant certaines contraintes. Le câble doit pouvoir supporter les trois
contraintes suivantes sans aucun dommage :

- Le courant nominal de la ligne doit être inférieur au courant admissible du câble ;


- Le câble doit supporter le courant de court-circuit de la ligne ;
- La chute de tension induite par le câble doit toujours être inférieure à la valeur imposée
par la norme.

2.2.1. Courant nominal


Le courant nominal I n circulant dans la ligne se calcule par la formule suivante :

Pm
In 
3  U n  cos 
où :
Pm : La puissance maximale transitée ;
U n : la tension nominale du réseau ;
cos : le facteur de puissance.

Notons que sur le marché, les sections des câbles sont normalisées par les fabricants tenant
compte du matériau de fabrication, de la résistivité thermique (100° C.cm/W), de la température
de référence du sol (20° C) et de la nature de la canalisation (aérienne ou souterraine). Il
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Chapitre 3 Réseaux de Distribution de l’Energie Electrique

convient donc, d’appliquer des facteurs de corrections dont quelques valeurs sont données dans
le tableau 4.
Le courant admissible par le câble de section S (mm²) peut s’écrire par la formule :

In
I adn  K  S 0, 62 avec I ad 
kf
où :
K est un coefficient en fonction de la nature du câble.
I adn est la valeur normalisée du courant immédiatement supérieure ou égale à la valeur de I ad .
Tableau 4 : Valeurs des coefficients K

Cuivre Almélec Alu-Acier


K
21 17,1 16,4

2.2.2- Courant de court-circuit

Par la méthode des impédances, ce courant est déduit directement par la formule suivante:
Un
I cc 
3  Z cc
avec :
Zcc : l’impédance équivalente du réseau

Le calcul de l’intensité de court-circuit se résume alors au calcul de l’impédance Zcc, qui est
l’impédance équivalente à toutes les impédances parcourues par Icc du générateur jusqu’au point
de défaut de la source et des lignes. C’est en fait l’impédance «directe» par phase.

Z cc  R  2
 X 
2

où R et X représentent respectivement la résistance et la réactance totales de la ligne.

o Pour le réseau amont, on a :


R U2
≈ 0,2 en 20 kV donc R  0,2  Z cc avec Z cc  n (1)
Z cc S cc

Or X= Z cc 2  R2 = Z cc 2  0,2  Z cc 2 (2)

X
De (2), on a :  1  0,2 2  0,98 alors X  0,98  Z cc
Z cc

o Pour la ligne

On a : R  r  L et X  x  L
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où L, r et x sont respectivement la longueur en km de la ligne, la résistance et la réactance par


km de la ligne.
Pour une ligne électrique, il existe également pour un conducteur de section S, un courant de
court-circuit I cc max fonction du temps (t) de défaut et de la nature de l’âme du conducteur que
celui-ci peut laisser passer sans être détérioré. Cette intensité peut s’écrire par la formule :

S a
I cc max  où a est un facteur dépendant du type de matériau ayant servi
t
à la fabrication du câble. Le tableau 5 donne quelques valeurs de a .

Tableau 5: Valeurs des facteurs a

Type de matériau a

Cuivre 105,3

Aluminium 55,07

AMS 61,98

Alliage d’aluminium (Almélec) 76.4

I cc max  t
La section minimum que doit avoir le câble de ligne est alors : S min 
a

2.2.3. Chute de tension


Pour une ligne triphasée la chute de tension est donnée par :

ΔU = 3  I  R cos   X sin  
avec
I : courant circulant dans la phase ;
R : résistance du conducteur ;
X : réactance inductive du conducteur ;
 : angle d’utilisation = déphasage (I,U).

On sait que la puissance transitant dans une ligne est donnée par : Pm = 3  U n  I . cos  donc
Pm
I=
3  U n  cos 
Pm
En remplaçant par son expression dans celle de ΔU, on obtient : ΔU =  R  X  tan  
Un
U P
La chute relative de tension (en %) est alors :  100  m2  R  X  tan  
U Un
Selon la norme NF C 13-200, la chute de tension maximale pour une ligne HTA est de 5%.
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3. ÉTUDE MÉCANIQUE DE LA LIGNE


3.1. Quelques définitions géométriques
Le schéma ci-dessous illustre les différents éléments géométriques d’une ligne électrique.

Figure 1 : Les éléments géométriques d’une ligne électrique


3.1.1. Portée (a)
C’est la distance entre deux supports. Elle est déterminée en fonction du type, de la section du
câble et du niveau de tension. La norme NFC 11-201 fixe la portée maximale à 180 m en HTA
pour des conducteurs de types Aster 34,4 et 54,6mm².

3.1.2. Paramètre (P)


Le paramètre P d’une ligne HTA est le rapport entre la tension unitaire du conducteur et son
poids linéique. Il se définit aussi par le rayon de courbure du cercle tangent au sommet de la
parabole. Les valeurs du paramètre sont données dans la norme NFC 11-201.

Lorsqu’il s’agit de câbles suspendus, pour une section de câble de 54,6mm², le paramètre P est
égal à P= 1000 m.
Le paramètre s’exprime par :
P = T/ω
avec
T : tension mécanique en daN ;
ω : poids linéaire ou spécifique du conducteur en daN/m.

Pour l’Almélec, on a ω = 273×10−5.kg.mm−2.m−1


D’où la tension unitaire est T = 2,73 daN/mm² à la température maximale de 55°C sans vent.

3.1.3. Flèche (f)


Distance verticale maximale entre la droite joignant les deux attaches et les conducteurs. A
l'origine, elle dépend de la tension de réglage de la ligne. La flèche varie ensuite en fonction de
la température et du poids des conducteurs.
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La flèche est choisie en fonction de la température maximale des conducteurs qui est
généralement pris à 55 °C. C’est le cas considéré comme le plus défavorable. Elle est calculée
en fonction du paramètre P suivant la formule ci-après :

a2  w a2
f  
8T 8 P
3.1.4. Le canton
C’est la distance entre deux supports d’ancrage ou d’arrêt. Un canton est constitué d’une ou
plusieurs portées alignées. Il permet d’éviter une rupture en cascade de toute la ligne en cas
d’incident. Selon la norme NFC 11-201, un canton ne doit pas dépasser 15 portées.
3.1.5. Hauteur du support (H)
C’est la longueur totale du support. Pour les réseaux de distribution on peut avoir des supports
de 9 m, 11 m, 12 m et 14m.

3.1.6. Hauteur hors sol du support (Hs)


C’est la hauteur du support non enterrée dans le sol.

3.1.7. Hauteur du support enterrée (He)


Pour un support de hauteur totale H, la partie qui doit être enterrée se calcul de la façon suivante:

Tableau 16: Calcul des hauteurs enterrées

Support Coefficient de stabilité de la fondation


Ks =1,2 Ks=1,75
Double ancrage, Simple
Semi-arrêt, Arrêt simple,
Fonction du Support fixation, et tous cas de ligne
Arrêt double
BT en général
Bois ou assemblage en Bois H/10 + 0,5 (m) H/10 + 0,7 (m)
Béton F < 6,5 kN
Métal
F > 6,5 kN H/20 + 1,3 (m) H/20 + 1,5 (m)

3.1.8. La garde hors sol


C’est la hauteur entre le sol et la partie basse du câble entre deux supports. Selon la norme NFC
11-201 elle est fixée à 6 m pour les réseaux HTA.

3.1.9. Portée moyenne et portée équivalente


La portée équivalente a e pour un canton comportant n portées a1, a2, a3....... an, est définie par
la formule suivante :

ae 
a 3
i

a i
n

a i
La portée moyenne est définie par : am  i 1

n
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3.2. Définition des paramètres de calcul


3.2.1. Les hypothèses de pose des conducteurs
Dans l’établissement d’un projet de construction d’une ligne, il faut définir en premier lieu en
application des dispositions règlementaires en vigueur, les conditions climatiques suivantes
concernant les températures et l’action du vent.
Ces conditions sont nécessaires à prendre en compte pour l’étude des ouvrages.
L’arrêt technique définie les conditions auxquelles doivent satisfaire les lignes d’énergie. Ces
prescriptions constituent un minimum qu’il faut rigoureusement respecter.
Les deux hypothèses règlementaires définies par l’arrêt technique pour les pays tropicaux sont:
Hypothèse A : Elle tient compte de l’influence prédominante du vent à la température ambiante
moyenne de la région.
 Température : 25oC
 Pression du vent sur les conducteurs : 580 Pa (36 m/s)
Hypothèse B : Elle tient compte de l'influence prédominante du froid à la température minimale
de la région.
 Température : 10oC
 Pression du vent sur les conducteurs : 180 Pa (20 m/s)

3.2.1.1. Condition de définition des caractéristiques des lignes aériennes


La définition des caractéristiques des lignes aériennes revient à se fixer une tension mécanique
à la température maximale du conducteur sans vent. Ces conditions concernent l’état initial de
la ligne et c’est dans cette hypothèse que les hauteurs minimales prescrites par l’étude technique
sont à respecter.

3.2.2. Détermination de la portée maximale


La distance minimale E en mètre, entre deux conducteurs d’une ligne est donnée par la formule:

 U 
E  k z   k c  Fm  L  
 150 
avec
kz : 1 pour armement drapeau (et 0,8 pour nappe horizontale/voûte)
kc : 0,9 pour l’almélec
𝐹𝑚 : Flèche max (en mètre)
a : La portée en mètre
L : longueur libre de la chaîne (0 pour la ligne rigide)
U : la tension entre phase en kV.
De cette formule, on déduit la formule de la portée maximale am (en mètre).

 E U 
2

   
a m  8 P  z
150 
 L
k
 kc  
  
  

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3.2.3. Répartition des supports


Lorsqu’on est dans une région peu accidentée, sans dénivellation importante entre les différents
points, la répartition des supports se fait équitablement sans dépasser 10 par canton. Dans le cas
contraire, on tient compte du relief et de la distance minimale des lignes par rapport au sol pour
répartir les supports.

3.3. Calculs mécaniques des conducteurs


3.3.1. But des calculs
Le calcul mécanique des conducteurs consiste à étudier les variations des tensions mécaniques
et des flèches et la vibration sur les conducteurs dans le but de :

 respecter le facteur de sécurité dans les conditions prévues ;


 vérifier les distances réglementaires à la flèche maximale ;
 calculer les efforts exercés par les conducteurs sur les supports.

3.3.2. Coefficient de sécurité


Le coefficient de sécurité K est donné par le rapport de la charge de rupture du conducteur par
la charge de l’effort sur le conducteur au cas le plus défavorable.

Charge de rupture
K
Tension maximale
3.3.3. Efforts subis par les conducteurs

- Effort dû à la traction : T= t*s [daN]


avec :
t : tension unitaire en daN/mm²
s : section du conducteur en mm²

- Effort dû au vent (soufflant à l’horizontal et perpendiculairement au conducteur)

Fv  V    L (N)
avec :
V : poussée du vent en Pa
∅ : diamètre extérieur du conducteur en m
L : longueur du conducteur en m

- Effort dû au poids du conducteur : p = w*s*L [N]


avec :
w : poids spécifique du conducteur almélec en daN/m/mm²
s : section du conducteur en mm²
L : longueur du conducteur en m

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4 – Régimes de neutre
Chapitre 4 Réseaux de Distribution de l’Energie Electrique

CHAPITRE 4 : REGIMES DE NEUTRE


1- INTRODUCTION

L’utilisation de l’énergie électrique présente des risques pour la vie des personnes et des biens
matériels.
Pour des raisons de sécurité, les masses de matériels récepteurs de l’énergie électrique sont
reliées par un conducteur de protection à une prise de terre.
La distribution de l’énergie électrique, en courant alternatif triphasé avec neutre permet, selon
les types d’installation, des combinaisons neutre-masse qui optimisent la protection.

2. CLASSIFICATION DES REGIMES DE NEUTRE

Le Comité électrotechnique international (CEI) a classifié officiellement trois normes de


régimes de terre.

2.1- Régime TT

Le neutre de la source d’énergie et la masse de l’installation électrique sont mis tous à la terre,
c’est le cas le plus simple (fig. 1).
C’est le régime de neutre des installations domestiques de basse tension.

Figure 1 : Régime TT
2.2- Régime IT

Le neutre de la source de tension est isolé ou relié à la terre par une forte impédance tandis que
les masses des installations sont reliées à la terre comme l’indique la figure 2. C’est le régime
privilégié des grosses industries et hôpitaux qui permet de garantir un service continue tout en
protégeant les personnes.

Figure 2 : Régime IT
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2.3- Régime TN

Ce régime est particulièrement utilisé dans les établissements de grand public.


Dans ce régime, le neutre est mis à la terre et les masses sont reliées au neutre par un conducteur
de protection. Deux cas se présentent : le régime TNC (neutre et masse confondus) et le régime
TNS (neutre et masse séparés).

2.3.1- Régime TNC

Le conducteur de protection de PE et le conducteur N de l’alimentation sont confondus en un


seul conducteur PEN.

Figure 3 : Régime TNC

2.3.2. Régime TNS

Le conducteur de protection PE et le conducteur N du côté de l’alimentation sont séparés.

Figure 4 : Régime TNS

2.4- Caractéristiques des différents régimes de neutre

Le tableau 1 récapitule selon la norme CEI, les montages de chaque régime de neutre ainsi que
les précautions pour assurer la protection des appareils et des personnes.

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Chapitre 4 Réseaux de Distribution de l’Energie Electrique

Tableau 1 : Caractéristiques des différents régimes de neutre


Techniques de
Régime Techniques Principales caractéristiques
d’exploitation protection des personnes
TT Coupure au Mise à la terre des masses La présence de différentiels permet la
premier défaut associées à l’emploi prévention des risques d'incendie
d’isolement obligatoire des dispositifs pour une sensibilité égale ou
différentiels supérieure à 300 mA.
Chaque défaut d'isolement entraîne
une coupure du circuit protégé.
TN Coupure au Interconnexion et mise à Il nécessite un personnel d'entretien
premier défaut la terre obligatoire des très compétent.
d'isolement masses et du neutre. Les risques d'incendie sont accentués
Coupure par protection du fait de l'importance des courants de
contre les surintensités défaut.
par fusibles ou Le schéma TNS est obligatoire pour
disjoncteurs. les sections de conducteurs
2
inférieures à 10 mm .
IT - Signalisation Interconnexion et mise à Il nécessite un personnel pour la
du défaut la terre des masses. surveillance.
simple ; Coupure par protection de Il nécessite un bon niveau d'isolement
- Recherche et Surintensité (fusible- des réseaux.
élimination du disjoncteur) en cas de
défaut ; défaut double.
- Coupure en
cas de défaut
double.

3- Protection des installations et des personnes


3.1- Etude d’un défaut d’isolement en régime TT
3.1.1- Présentation du défaut
Sur la figure 5, il apparait un défaut d’isolement sur la phase 3 qui est matérialisé par la
résistance Rd . Ce défaut pourrait créer une électrocution en cas de contact.

Figure 5 : Défaut d’isolement en régime TT


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où :
RT : résistance de prise des masses ;
RN : résistance de la prise de terre neutre ;
Rd : résistance de défaut (cas le plus défavorable Rd = 0Ω) ;
Id : courant de défaut ;
Ud : tension de défaut.

3.1.2- Tension de défaut

La tension de défaut Ud est la différence de potentielle appliquée à une personne en cas de d’faut
d’isolement.

U d  Rd  RT   I d
En supposant que :
RT = 20 Ω, RN = 15 Ω, Rd = 0 Ω et Vn = 220 V

On a :
Vn Vn 220
Id     6,29 A
 Ri RT  RN  Rd 20  15  0
La tension appliquée entre le bras et le pied de l’homme est : U d  0  20   6,29  125,8V

Cette tension peut être dangereuse pour le corps humain, donc il faut prévoir un appareillage de
déclenchement différentiel au premier défaut. On utilise généralement le DDR (Dispositif à
courant différentiel résiduel) ou le disjoncteur différentiel.

3.1.3. Tableau des tensions et courant autorisées par la norme NFC

Le tableau 2 récapitule les tensions de défaut tolérées par la norme NFC en fonction des lieux
d’application.

Tension Alternatif U Continu Exemples


limite UL efficace (V)
Locaux d'habitation, de bureaux,
U1 50 120
industriels non mouillés
- Locaux mouillés
U2 25 50
- Chantiers
- Piscines
U3 12 25
- Volume enveloppé des salles
d'eau

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3.2- Etude d’un défaut d’isolement en régime TN


3.2.1- Présentation

Dans ce régime le neutre est mis à la terre et les masses sont reliées au neutre par un conducteur
de protection.
On distingue les régimes TNC et TNS :
- le régime TNS (Conducteur Terre et conducteur Neutre Séparés) est choisi lorsque les
conducteurs sont inférieurs à 10 mm2 ;
- le régime TNC (Conducteur Terre et Neutre Confondus) est choisi lorsque les conducteurs
sont supérieurs à 10 mm2 en cuivre et 16 mm2 en aluminium lors d’un défaut d’isolement le
courant suivant le sens de parcours comme l’indique la figure 6.

Figure 6 : Régime TNC, lors d'un défaut d'isolement

3.2.2- Courant du défaut


Dans les deux cas cités ci-dessus, le courant de défaut n’est limité que par l’impédance des
câbles et de la source de tension, ce qui donne un courant de défaut très élevé :

Vn
Id 
Zd
où :
Vn : tension simple ;
Id : courant de défaut ;
Zd : impédance des câbles et de la source avec Zd, la somme de :
 la résistance de défaut d’isolement ;
 la résistance du câble du circuit ;
 l’impédance de l’enroulement secondaire du transformateur ;

3.2.3- Dispositifs de sécurité

On utilise généralement :
- des dispositifs à déclenchement magnétique (contre le courant de court-circuit) ayant le
courant de réglage magnétique I m inférieur à I d .
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- des dispositifs à déclenchement thermique (contre les faibles sur charges) ayant le
courant de réglage thermique I rth inférieur à I d .

3.3- Etude d’un défaut d’isolement en régime IT

3.3.1- Présentation

Avec ce régime le neutre est isolé, les masses sont reliées à la terre, c’est le cas de certaines
installations où l’utilisateur possède son propre transformateur HT/BT, puisque le neutre isolé.
Il faut prévoir un appareil de contrôle et d’écoulement de toute sorte de surtension ou de coup
de foudre. Ce dispositif est un limiteur de surtension, d’impédance Z.

3.3.2- Défaut simple

Figure 7 : Régime IT, lors d’un défaut d’isolement

On constate avec ce régime que le courant de défaut Id est faible.


En effet,
V Vn
Id  n 
 Ri RT  RN  Rd  Z
où :
RT : résistance de prise des masses ;
RN : résistance de la prise de terre neutre ;
Rd : résistance de défaut (cas le plus défavorable Rd = 0Ω) ;
Z : Impédance d'isolement ;
Id : courant de défaut ;
Vn : tension de défaut.

Notons que, Rd peut être nulle, RT est très faible ; RN << Z avec Z (impédance du câble +
impédance de la sortie du transformateur et de celle entre phase et terre).

Exemple :
Soit : Vn = 220V, Rd = 0Ω, RT = 0Ω, RN = 0 Ω et Z i= 10 kΩ ;

57
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Vn Vn 220
Id     2,2mA et U d  Rd  I d  0
 Ri RT  RN  Rd  Z 0  0  0  10000
Conclusion : dans ce cas, il se présente un courant de défaut très faible. Ce dernier n'est pas
dangereux pour l'utilisateur, mais il faut être vigilant devant un deuxième défaut.

3.3.2- Double défaut

Figure 8. Régime IT, lors d'un double défaut d'isolement

0,8U n
Le courant de défaut dans ce cas : I d 
2Z L
ZL : impédance d'une ligne ;
Un : tension composée ;
Id : courant de défaut ;

 
Notons que Z L 
S
où :
 : résistivité du conducteur ;
S : section su conducteur ;
 : longueur du conducteur.

Exemple :
Pour :
Un = 380V, ZL = 27 mΩ

0,8  380
On a : I d   5629 ,63 A
2  0;027

Conclusion : Le courant de défaut est très fort, d'où une coupure obligatoire de l'alimentation
dans un temps inférieur à celui prescrit par les courbes de sécurité.

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Dr. Ing. (MA) Cossi Télesphore NOUNANGNONHOU/EPAC/GE

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