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Agence d'information

agricole romande
Sommaire Impressum
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Edition :
Les abeilles entre histoire et légende . . . . . . . . 2 Agence d’information agricole romande (AGIR), Lausanne
La passion des abeilles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 Conception: LID Landwirtschaftlicher Informationsdienst, Berne
Sans abeilles, pas de fruits . . . . . . . . . . . . . . . 6 Texte: David Eppenberger, eppenberger-media GmbH
Graphisme: atelierQuer, Rena Witschi, Steffisburg
Travailler et servir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Photos: Christian Hilbrand, David Eppenberger, VSGP, LID,
La ruche traditionnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 AGIR, Sortengarten Hochschule Wädenswil, aid, Zemag
Le monde surprenant des abeilles . . . . . . . . . 12
Cette brochure peut être commandée gratuitement
Les abeilles sauvages sont solitaires . . . . . . . . 14 auprès de:
Un hôtel pour abeilles sauvages . . . . . . . . . . . 15

Les abeilles
Agence d’information agricole romande (AGIR)
CP 1080, 1001 Lausanne
Tél. 021 613 11 31, fax 021 613 11 30
info@agirinfo.com, www.agirinfo.com
Comment devenir apiculteur ?
L’apiculture est une activité exigeante. Une Septembre 2015
bonne formation et beaucoup d’expérience sont
déterminantes pour le succès de cette activité.
Celui qui veut se lancer dans l’élevage d’abeilles Des auxiliaires de première importance
Pour en savoir plus
devrait commencer par se renseigner auprès pour les paysans suisses
JORDILS 3 . CP 1080 . 1001 LAUSANNE . TÉL. 021 613 11 31 . FAX 021 613 11 30

d’un spécialiste ou suivre un cours de la section www.apisuisse.ch


régionale de l’Association romande des apicul- www.alp.admin.ch
teurs. Les sections proposent des cours d’initia- www.abeilles.ch
tion à l’apiculture et proposent des « parrains » www.buckfastimker.ch
qui enseignent de manière concrète les bonnes
pratiques de l’apiculture.
AGENCE D’INFORMATION AGRICOLE ROMANDE

INFO@AGIRINFO.COM . WWW.AGIRINFO.COM
Médecine, monnaie et alcool donna un dard aux abeilles. Cependant, lorsqu’il
Le miel était à la fois symbole de richesse et de Jadis, le miel n’était pas utilisé prioritairement fut lui-même piqué, il ordonna que désormais
douceur. La Bible évoque «le pays où coulent le pour sa saveur mais pour ses vertus médici- elles périssent sitôt après l’avoir utilisé.
lait et le miel». Lorsque les conquistadores ap- nales. Ses propriétés antiseptiques étaient déjà Les Grecs et les Romains prétendirent longtemps
portèrent le miel en Amérique, les Indiens appe- connues dans l’Antiquité. Les Egyptiens l’em- que les abeilles étaient issues de cadavres d’ani-
lèrent l’abeille avec mépris «mouche de l’homme ployaient pour la momification des défunts. En maux et les considéraient comme un symbole de
blanc». Amérique du Sud, les Aztèques du Mexique y mort et de résurrection. Au 16e siècle, un savant
eurent, eux aussi, largement recours. Plus tard espagnol découvrit que la reine était une femelle
et dans d’autres cultures, le miel a servi de mon- pondant des œufs et qu’elle était mère de toutes

Les abeilles entre naie d’échange. Selon des légendes nordiques,


les Germains consommaient une boisson alcooli-
les abeilles de la ruche.

histoire et légendes sée à base de miel, d’eau et de plantes.


Aujourd’hui comme hier, la médecine tradition- Chandelle en cire d’abeille
nelle chinoise place le miel au premier rang des Au Moyen Âge, l’apiculture a connu son apogée
remèdes naturels. Mais les abeilles ne font pas principalement grâce à l’église. Une ruche avait
Longtemps avant l’apparition des hommes, des que donner du miel. Elles produisent aussi de la alors autant de valeur qu’une vache. Les moines
abeilles vivaient déjà sur terre. Beaucoup plus cire, une marchandise qui a eu une grande im- produisaient beaucoup de miel et surtout de la
tard, les hommes, intéressés par le miel, favori- portance en Europe jusqu’à la fin du Moyen Âge. cire pour la confection des cierges. Ils considé-
sèrent le développement des abeilles. raient les abeilles comme des auxiliaires zélées,
L’homme des cavernes était friand de miel qui désintéressées et chastes car ils les croyaient
le fortifiait. En Espagne, une peinture rupestre Et Zeus donna un dard à l’abeille issues d’une procréation asexuée. Des docu-
de plus de 8000 ans montre une récolte de Les hommes découvrirent bien vite que les ments du monastère de St-Gall, vieux de plus de
miel. 4000 ans avant notre ère, les Egyptiens abeilles étaient extrêmement précieuses pour la 1000 ans, contiennent des registres sur les taxes
pratiquaient déjà l’apiculture et installaient des pollinisation des fleurs et que les abeilles domes- de miel et de cire qui, à cette époque, étaient
ruches dans leurs vergers en vue de la pollinisa- tiques vivaient dans les ruches de manière stric- prélevées comme impôt.
tion des fleurs. Quant aux Romains, ils élevaient L’ami des abeilles, Hans Thoma (1863). tement organisée. Elles figuraient au cœur d’un Avec l’arrivée de la Réforme et la concurrence de
leurs abeilles dans des ruches confectionnées grand nombre de mythes et de légendes; selon nouvelles denrées telles que sucre, confitures et
avec du liège, de l’argile, de la boue et de la l’une d’elles, les nymphes qui alimentaient Zeus produits de substitution pour la confection des
bouse de vache. avec du miel empêchèrent qu’il soit tué par son cierges, l’apiculture perdit l’importance qu’elle
père Chronos. En signe de reconnaissance, Zeus avait eue autrefois.
Les apiculteurs, dessin à la plume de Brueghel l’Ancien En Suisse, la consommation annuelle de miel atteint
vers 1568. presque 1,5 kilo par habitant.

2 3
Trois ans plus tard, le bâtiment et ses aménage- liquide sucré produit par les pucerons présents année après année, la disparition de milliers de
ments sont opérationnels. S’appuyant sur cette principalement sur les arbres et collecté par les ruches en Suisse et dans le monde. (lire page 11)
infrastructure performante, il développe son abeilles. La lutte pour enrayer le développement du varroa
activité jusqu’à devenir propriétaire de plus de Au printemps et en été, lorsque les conditions au niveau de l’exploitation de Samuel Cretegny a
250 ruches réparties sur une dizaine de sites. climatiques et météorologiques sont clémentes, été un défi jusqu’à présent couronné de succès :
Devenu, désormais, l’un des grands producteurs la production de Samuel Cretegny peut atteindre « Préconisée par plusieurs spécialistes, la réponse
de miel de Suisse, il pratique cette activité à plusieurs tonnes sur les deux récoltes. Ainsi, les réside dans une intervention sitôt après la récolte
plein temps. années 2010 et 2011 ont été excellentes avec du miel et sur un laps de temps correspondant au
Si les premières années Samuel vendait tout près de 6 tonnes de miel. En revanche, 2012 cycle du développement des faux bourdons ».
son miel en pot de 500 grammes par la vente et 2013, ne resteront pas dans les mémoires : Inspecteur régional des ruchers du Canton de
La passion directe et un réseau de détaillants, l’augmenta-
tion des quantités collectées l’a poussé à profes-
les basses températures et les pluies trop abon-
dantes ont largement freiné le butinage des
Vaud depuis de nombreuses années, il met
à disposition son expérience et ses
des abeilles ! sionnaliser sa chaîne d’extraction et à simplifier abeilles et le rendement a été réduit de 50%. connaissances pour permettre aux
l’écoulement de sa production. Il s’est alors tour- apiculteurs amateurs de se fami-
Samuel Cretegny a tou- né vers un grossiste qui lui achète, depuis 3 ans, liariser avec la pratique de cette
jours eu la passion de l’api- tout son miel dès la fin de la saison. Un métier fait de rigueur activité exigeante. Pour lui, deux
culture. Mais ce n’est qu’en Le métier de Samuel Cretegny demande de éléments centraux sont à acqué-
2005, date à laquelle il acquiert grandes qualités pour que les abeilles survivent rir pour conserver des colonies
une parcelle agricole de 1,7 hectare Deux récoltes par année et produisent durablement du miel. Il faut être saines et productives : un ca-
sur les hauts de Vevey (VD), que sa pas- La production de miel s’étend généralement de méticuleux et extrêmement rigoureux tout au lendrier extrêmement précis des
sion va prendre un réel tournant. Sise sur mi-mai à mi-juillet. Alors que les apiculteurs des long de l’année et lors de chaque étape de la actions à effectuer tout au long de
une prairie verdoyante et accolée à une forêt régions montagneuses ne peuvent compter que chaîne de production : de la collecte et de l’éle- l’année et une rigueur absolue dans
mixte, son exploitation est probablement l’une sur une seule récolte en fin de saison, les apicul- vage d’un nouvel essaim à la récolte et au condi- l’accomplissement de ces actions.
des plus petites de Suisse. Mais qu’importe la teurs du Plateau, comme Samuel, ont la chance tionnement du miel. Une maîtrise qui s’acquière
taille, Samuel a toujours eu le souci d’innover et de pouvoir effectuer deux récoltes par année, en principalement par l’observation, les échanges
de diversifier ses activités. Ainsi, son irrésis- mai et en juillet. La première est le fruit de la col- avec les autres apiculteurs et les informations Samuel Cretegny, apiculteur à
tible envie d’élever des abeilles et de lecte par les abeilles du nectar floral, un travail apportées par les revues spécialisées les plus St-Légier-La Chiésaz (VD)
produire du miel va pouvoir se qui permet également la pollinisation des fleurs. récentes.
concrétiser en lançant, La seconde est généralement mixte, puisqu’elle L’une des pires menaces pour les abeilles est re-
avec sa femme, un pro- est constituée de nectar mais aussi de miellat, un présentée par le varroa : ce petit acarien cause,
jet de construction
L’apiculteur attrape, dans un arbre, un essaim Il faut passer les rayons dans une machine
d’une miellerie. pour l’amener dans une nouvelle ruche. pour récolter le miel. Le miel : un délice en bocal.

4 5
L’abeille, partenaire idéale
de l’agriculteur Apiculture bio
Au contraire des abeilles sauvages, les abeilles Pour la production de miel bio, les prairies
domestiques vivent toute l’année en colonies situées dans un rayon de 3 km autour de la
de 5 000 à 30 000 abeilles. Au printemps, les ruche doivent être composées au minimum
vergers en fleurs tirent profit de cette immense de 50% de surfaces répondant aux normes
énergie : en un minimum de temps, les abeilles bio ou PER (prestations écologiques requises)
doivent féconder des millions de fleurs. Chacune ou être des surfaces sauvages (forêts).
ne récolte le nectar que d’une seule variété Les produits de synthèse pour lutter cont-
Sans abeilles, florale à la fois. Celle qui butine la fleur de re les ravageurs sont interdits et les ruches
pissenlit se concentrera sur cette variété jusqu’à doivent être construites en matériaux natu-
pas de fruits ! ce qu’elle ne trouve plus de nectar ou de pollen. rels. Les apiculteurs bio doivent nourrir leurs
Ce processus augmente nettement la probabilité abeilles exclusivement avec du sucre bio ou
Selon les conditions météorologiques, les quelque Celle-ci est estimée par les professionnels à d’une fécondation fructueuse. Si, selon la région, du miel de leur propre production.
160 000 ruches de Suisse produisent chaque an- 340 millions de francs par année pour la pollinisa- une variété de fleur prédomine dans une prai-
née entre 2000 et 3500 tonnes de miel, avant tion des cultures agricoles telles que fruits, baies, lé- rie ou un verger, le miel qui en est issu est une
tout pour constituer une réserve de nourriture gumes et colza. Ce qui classe l’abeille au 3e rang des spécialité : miel de châtaignier ou de sapin
en vue de la dure saison d’hiver. Si les hommes animaux de rente, juste derrière le bœuf et le porc. blanc. Sur notre territoire cloisonné en surfaces
raffolent du miel, le principal intérêt que repré- relativement petites, on trouve à vrai dire sur-
sentent pour eux les abeilles est ailleurs: en tout du miel de fleurs mélangées car les abeilles
récoltant le nectar des fleurs, elles se chargent Bien plus que du miel ! récoltent le nectar d’un grand nombre de fleurs
de pollen qu’elles transportent sur leurs pattes n Les abeilles produisent, à l’aide de leurs glandes, différentes pour l’amener dans la ruche. Les plus
et le déposent sur les pistils des fleurs qu’elles de la cire pour la construction des nouveaux abondantes sources de nectar ou miellat sont,
visitent, contribuant ainsi à leur fertilisation. rayons et alvéoles de leur ruche. Cette cire est outre les vergers, la dent-de-lion et le colza et,
Pas moins de 80% des principales cultures sont utilisée pour la fabrication de bougies et de films dans les forêts, le sapin blanc et l’épicéa.
pollinisées uniquement par des insectes. de protection des denrées alimentaires. Elle
Ce n’est donc pas la valeur économique du miel entre également dans la composition de pro-
qui joue le premier rôle dans l’élevage des abeilles duits à polir, de laques et d’articles cosmétiques.
mais celle de la fonction de pollinisation. n Pour les abeilles, le pollen est une source de

protéines. Les hommes le consomment en


guise de fortifiant ou de remède.
La quantité de fruits dans ce verger d’arbres fruitiers à basse Le contact direct entre apiculteur et consommateur enrichit
n Les ouvrières nourrissent la reine avec la « ge-
tige est le témoin de la performance réalisée par les abeilles. En quête de nectar, l’abeille féconde une fleur de pissenlit. les connaissances et favorise la compréhension mutuelle.
lée royale ». Riche en vitamines, elle est égale-
ment utilisée comme complément alimentaire
énergétique dans l’alimentation humaine. En
Suisse, la gelée royale n’est pas récoltée pour
le commerce.
n Les abeilles fabriquent de la propolis à partir

de résine qu’elles trouvent sur les bourgeons et


l’utilisent pour boucher les fissures et les trous
des rayons et des alvéoles. Cette substance est
utilisée en médecine ainsi que pour la fabrica-
tion de laques et produits de traitement du bois.
n En cas de danger, les abeilles injectent du venin

dans leur victime à l’aide de leur dard. Ce venin


6 peut entrer dans la composition de médicaments. 7
Une existence régie par le travail Le vol nuptial Formation d’une
Peu de temps après l’éclosion, les abeilles Les larves de la future reine grandissent dans nouvelle colonie
abordent la première tâche de leur courte exis- une pouponnière constituée de grandes alvéoles Lorsque la colonie est suffisam-
tence : le nettoyage de la ruche et des alvéoles construites spécialement à leur intention. Les larves ment grande, il est temps pour la vieille
du couvain. Entre le 3e et le 12e jour, elles exercent de reines grandissent dans des alvéoles, dont le reine de s’envoler avec une partie des
une fonction de nourrice auprès des larves. Dans diamètre est plus grand que celui des alvéoles des abeilles, constituant ainsi un essaim
la dernière période passée à l’intérieur de la larves d’ouvrières. qui va, par exemple, s’installer dans
ruche, elles vont successivement faire le miel, A la différence des larves normales (des futures un arbre. L’apiculteur attrape l’es-
l’entreposer, construire les alvéoles hexagonales ouvrières), la larve de la future reine est nourrie saim et l’amène dans une nouvelle

Travailler et servir des rayons avec la cire qu’elles sécrètent de leur


propre corps et garder l’entrée de la ruche. C’est
avec de la gelée royale, un aliment spécifique qui
va faire d’elle une reine. Six jours après l’éclosion,
ruche où la reine recommence à
pondre pour constituer à nouveau
seulement au 20e jour de leur existence qu’elles elle effectuera son vol nuptial. Elle prend son envol une population d’abeilles. Restées
Une ruche peut compter jusqu’à 30 000 ou- sortent et deviennent des butineuses. Elles vont à l’air libre et s’accouplera avec plusieurs bourdons dans l’ancienne ruche, les jeunes
vrières, entre 1000 et 2000 faux-bourdons et… récolter le nectar, le pollen, le miellat et l’eau né- issus d’autres ruches qui déposeront 3 à 7 millions reines engagent une lutte à mort dont
une reine ! Au sein de la ruche, les fonctions sont cessaires pour nourrir la colonie, jusqu’à la fin de de spermatozoïdes dans sa spermathèque. De re- une seule survit. Après son vol nuptial,
clairement définies : les ouvrières élèvent les leur vie. Quand se restreint l’offre en pollen et en tour à la ruche, la reine se met immédiatement à la survivante devient la reine de la colonie
jeunes abeilles, produisent du miel, construisent nectar dans l’environnement de la ruche, l’api- pondre jusqu’à 1200 œufs par jour. Pour féconder et reprend en charge la production d’œufs.
les alvéoles, transportent et entreposent le culteur vient à la rescousse avec de l’eau sucrée. ses ovules, elle ouvre sa spermathèque et libère les Une reine peut vivre jusqu’à cinq ans.
pollen, le nectar et l’eau. Bien plus grande que Les abeilles nées en été meurent au bout d’un spermatozoïdes. En ce cas, les œufs donneront des
les autres abeilles, la reine pond des œufs et mois à peu près. Les abeilles nées en hiver vivent abeilles. En revanche, si la reine garde fermée sa
Un essaim, composé d’une reine autour de laquelle s’agglutinent
assure le renouvellement de la colonie. Les ou- entre six et neuf mois. Elles s’alimentent avec les spermathèque, les œufs resteront stériles et donne- plusieurs milliers d’abeilles, forme une nouvelle colonie.
vrières sont ses filles mais n’ont que des organes provisions collectées pendant l’été et nourrissent ront naissance à des bourdons qui n’auront qu’une
sexuels rudimentaires. Elles sont normalement la reine. En hiver, la colonie se regroupe en seule tâche : féconder les reines. Ils mourront immé-
stériles ; cependant elles pourraient, dans cer- grappe afin de maintenir une température suffi- diatement après l’accouplement.
taines circonstances, développer des œufs non sante dans la ruche.
La vie des abeilles ouvrières
fécondés qui donnent naissance à des mâles
Jours
mais des substances chimiques, les phéromones,
produites par la reine les en empêchent. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19

Les reines sont marquées par une puce de couleur. La couleur signi-
fie l’année de naissance et le numéro la provenance de la reine. Les bourdons sont nettement plus gros que les ouvrières.

20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 …

Âge (en jours) Activités


Ouvrière dans la ruche 1–2 Nettoyer les cellules du couvain
3 – 12 Nourrir les larves
12 – 20 Fabriquer et entreposer le miel
Construire les rayons
Garder l’entrée de la ruche
Ouvrière à l’extérieur Du 20e jour Récolter nectar, miellat, pollen, propolis, eau
8 de la ruche : butineuse jusqu’à sa mort 9
Lutte contre le varroa Les apiculteurs suisses
Virus, bactéries et champignons envahissent L’organisation faitière apisuisse défend les
régulièrement les ruches. Des mesures de intérêts des apiculteurs de notre pays.
défense sanitaire que les abeilles prennent Sur mandat de la Confédération et des cantons,
instinctivement, comme le nettoyage de la apisuisse fonctionne comme centre de compé-
ruche, ainsi que les mesures d’hygiène prises tences dans les domaines de l’élevage, de la
par l’apiculteur empêchent normalement formation et du marketing. Elle a également la
l’irruption de maladies. En 1984 le varroa, fonction de service sanitaire apicole.
un parasite hématophage mortel pour les Apuisuisse est composée des trois sections régio-
abeilles, est apparu pour la première fois nales : Verein deutschschweizer und rätoroma-
Abeilles grises en grand nombre en Suisse. Depuis lors, il s’est largement ré- nischer Bienenfreunde (VDRB), Société d’api-
La ruche traditionnelle Dans le monde entier, l’abeille européenne (Apis pandu et cause chaque année d’importants culture romande (SAR) et Società Ticinese di
mellifera) est la plus utilisée. Les apiculteurs dommages. Apicoltura (STA).
La majorité des quelque 16 000 apiculteurs re- suisses élèvent principalement l’abeille carnio- Tel un passager clandestin, le parasite prend
censés dans notre pays sont des amateurs. En lienne grise (Apis mellifera carnica), l’abeille place sur le dos des abeilles qui le trans-
moyenne, ils élèvent chacun une dizaine de colo- noire qui est une race indigène foncée (Apis portent dans la ruche où il se développe dans Agriculteurs et apiculteurs
nies. Ces dernières sont principalement détenues mellifera mellifera) ainsi que l’abeille Buckfast, le couvain. Il se nourrit du sang des abeilles. Seuls quelque 5% des agriculteurs détiennent
dans des ruches traditionnelles typiquement race issue de croisements d’élevage. Afin de com- C’est par ce biais qu’il les contamine d’autres encore des abeilles. Pour l’agriculteur, le travail
suisses. Ce type de rucher est fixe. Il en existe penser les pertes massives d’abeilles pendant la virus nocifs. La lutte contre le varroa est com- de la terre figure au premier rang des priorités.
d’autres, conçus pour être déplacés. Ainsi, l’api- saison d’hiver, les éleveurs préfèrent en règle plexe et exige une grande expérience de l’api- Un conflit d’intérêt peut surgir avec l’apicul-
culteur itinérant peut conduire ses abeilles aux générale une ruche dotée d’une jeune reine. culteur car si les abeilles ne sont pas traitées teur. En effet, les champs fauchés précoce-
alentours des cultures agricoles afin que les buti- Pour les apiculteurs, les critères importants d’éle- à temps, celles qui sont infectées et affaiblies ment, la diffusion de produits phytosanitaires,
neuses s’affairent à la fécondation des fleurs. Les vage sont un caractère pacifique, une bonne ne survivent en général pas à l’hiver. Grâce la fauche pendant le vol des abeilles ou la
ruches ambulantes sont de plus en plus utilisées tolérance aux maladies et un rendement in- aux conditions très propices pour le dévelop- cueillette des fleurs ne sont pas des conditions
car elles sont plus pratiques et moins chères que téressant en miel. Grâce à l’amélioration par pement du parasite qu’offre la chaude période optimales. Parmi les mesures positives en fa-
le système traditionnel. la sélection, la production moyenne de miel a estivale, ce dernier ce multiplie fortement. Ce veur des abeilles figurent la fauche tardive des
augmenté de 3 à 15 kg par ruche au cours de qui a pour dangereuses conséquences des prairies extensives ou la diffusion de produits
ces dix dernières années. pertes massives d’abeilles durant l’hiver sui- phytosanitaires en soirée, au moment où les
vant, comme ce fut le cas en 2012. abeilles ne volent plus.
Les ruches mobiles sont appréciées des apiculteurs
ambulants. Ruche suisse traditionnelle. Abeille transportant sur son dos le parasite suceur de sang. Les abeilles sont traitées contre le varroa.

10 11
Production de miel: L’abeille aspire le nectar Statistiques suisses :
des fleurs avec une trompe qui peut atteindre
Nombre de colonies 160 000
une longueur de 7 mm. Nectar et miellat sont les
Nombre d’apiculteurs 16 000
éléments de base pour la fabrication du miel. Ils
proviennent des excrétions sucrées d’insectes Rendement annuel moyen 15 kg
d’une ruche
suceurs de feuilles, tels les pucerons des sapins.
L’abeille transporte le nectar et le miellat récol- Récolte annuelle totale de miel 2000 – 3500 t
tés dans une poche stomacale qu’elle leste d’un Consommation annuelle par 1,4 kg
poids supérieur à la moitié de son propre poids. habitant

A l’aide de ses propres sécrétions, elle trans- Produit brut du miel 45 – 75 millions

Le monde forme le nectar et le miellat en miel. (Image 1)


Valeur de la cire, du pollen
de francs
500 000 francs
surprenant des abeilles Récolte du miel: L’apiculteur récolte le miel et de la propolis

produit par les abeilles. Le précieux produit ainsi Valeur des produits des abeilles 300 francs
par ruche et par année
prélevé est remplacé par une solution sucrée.
Danse des abeilles: Par cette danse, l’abeille Pour produire 1kg de miel, 2 à 3kg de nectar et Valeur de la pollinisation 2250 francs
des plantes cultivées
communique à ses sœurs le lieu, la distance et la miellat sont nécessaires. Les abeilles butineront
par ruche et par année
quantité d’une source de nourriture. Une danse quelque deux millions de fleurs pour récolter
en rond indique si le lieu est proche ou éloigné. cette quantité. Source : Le manuel suisse des abeilles
Une danse frétillante livre des informations com-
plémentaires sur la direction et la distance à Température: A l’intérieur de la ruche, la co-
parcourir. lonie régule la température. En été, celle-ci est
optimale lorsqu’elle avoisine les 34°C. Si la
chaleur augmente, les abeilles battent des ailes
1
pour créer un courant évacuant l’air chaud. En
hiver, elles s’agglutinent comme une grappe
autour de la reine. Ainsi, elles maintiennent la
température à l’intérieur de la « grappe » entre
20°C et 30°C. (Image 2)

Végétariennes: Domestiques ou sauvages, les


abeilles se nourrissent d’un mélange de pollen Un colonie produit environ 15 kg de miel par an.
et de nectar qu’elles récoltent sur les fleurs. En
revanche, les larves de guêpe sont carnivores et
2
se nourrissent d’insectes.

Dard: Seules les abeilles femelles ont un dard,


muni de barbelures et d’une petite poche à venin.
Après avoir piqué et injecté son venin dans une
proie, l’abeille ne parvient pas à retirer de la plaie
son dard barbelé. Le dard ainsi retenu se déchire
et l’abeille meurt. En revanche, elle survit à une
lutte avec d’autres insectes dont les peaux fines
ne retiennent pas les barbelures du dard.

12 13
Trouver « sa » fleur !
Davantage encore que les abeilles domestiques,
Un hôtel pour Construction pas à pas:
1. Scier les planchettes à la
longueur voulue (3x A/ 2x B/
les abeilles sauvages solitaires dépendent d’un
environnement intact. En Suisse, leur population
abeilles sauvages 5x C/ 1x D/ 2x E/ 1x F/ 2 x G).
2. Visser soigneusement les
diminue constamment depuis plusieurs années. planchettes A1 et A2, placer
Matériel
Un déclin dû au recul de la diversité végétale au milieu la planchette A3 et
Lattes de bois non traité de visser (sur quoi ? sur B1 et B2).
et à la disparition progressive des petites struc- Voici une proposition d’hôtel pour abeilles 20 cm de largeur x 2 cm
3. Visser C5 entre A2 et A3,
tures végétales (haies, bosquets,…). Si l’abeille sauvages! Ce n’est qu’un exemple, choi- d’épaisseur, au total environ
insérer H dessous et visser.
7m
sauvage ne trouve plus «sa» fleur, elle ne peut sissez vous-mêmes la taille de la construc- Répéter l’opération avec C4

Les abeilles sauvages se nourrir. En outre, pour construire son nid, la tion et la répartition des compartiments. 2 lattes de bois de 20 cm
de longueur et d’à peu près
et D.
4. Placer C1, C12 et C3 dans
femelle a besoin de surfaces aussi naturelles que 3 x 3 cm de diamètre
sont des solitaires possible avec beaucoup de fissures, trous, sable, Vis
la position de votre choix
entre A1 et A2 et visser.
gravier ou branches mortes. Plaque coudée en métal 5. Visser E1, et E2 à B2, placer
Velues ou glabres, minuscules ou géantes de (cornière) F au milieu et à côté de E et
35 mm, jaunes rayées de noir, tachetées de blanc Matériau de remplissage visser.

ou chatoyant de reflets bleu-vert, plus de 750 sortes Diversité florale… 2 pieux stables pour 6. Visser G1 et G2 et renforcer
Tôle pour couvrir le faîte l’installation (facultatif) à l’aide d’une cornière.
d’abeilles sauvages vivent en Suisse. Au contraire Les prairies avec une grande diversité de fleurs,
7. Remplir les compartiments
des abeilles domestiques, elles ne vivent pas en les tas de pierres, les haies et vergers à haute tige avec le matériau de remplis-
qu’entretiennent les paysans suisses offrent des m
groupe. Les femelles construisent leur nid toute ) 50 c Lattes pour fixer sage favorisant la nidification.
G 1 (G 2
seules et nourrissent le couvain sans l’aide de lieux de vie idéaux pour les abeilles sauvages. le support du toit 8. Suspendre à l’aide de vis
et de chevilles ou installer sur
leurs congénères. Comme leurs sœurs domes- Les jardins privés, quant à eux, sont souvent G2
des pieux au-dessus du sol.

F 10 cm
tiques, les abeilles sauvages vivent essentielle- monotones pour les abeilles.

F
B1 E E Lieu: Aménager cet hôtel
ment de nectar et de pollen qu’elles récoltent sur Les amoureux du jardin peuvent offrir aux pour abeilles sauvages face
les fleurs. Elles aussi contribuent au travail de abeilles solitaires un lieu pour y accueillir leur au sud dans un lieu protégé
C1
de la pluie, si possible contre
pollinisation, prestation dont le monde végétal nid en construisant des caissettes spécialement
une façade. Placer éventuelle-
ne peut se passer. Au contraire des abeilles do- aménagées. Toutefois, s’il n’y a pas suffisam- C4
ment une planche à l’arrière
mestiques qui récoltent nectar et pollen sur ment de variétés de fleurs dans les environs, pour éviter les courants d’air.
toutes les plantes, les abeilles sauvages ne buti- aucune hôte ne viendra s’y loger.
C12
nent que certaines fleurs. L’abeille de sable, par

D 30 cm
D
exemple, ne récolte que le pollen de la fleur de
bryone. Se suffisant d’une quantité modeste de
L’abeille sauvage est nettement plus petite que l’abeille

A1 (A2) 100 cm
pollen et de nectar, les abeilles sauvages ne font domestique.
C5
guère concurrence aux abeilles domestiques.

A1
Matériaux de remplissage:
C3 Tiges de bambous,
laine de bois, bois de
sureau, sable, argile,

H 50 cm
A2
briques, rondins de

H
bois, paille, cailloux,
pives (pommes de pin),
coquilles d’escargots
Remarque: si on utilise
B2 du sable, placer une grille
à l’arrière

C1 (C2345) 36 cm

14 B1 (B2) 80 cm 15

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