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Antigone/la nourrice

I- Situation du passage :
Situation 1 :
Les deux frères d’Antigone se sont entretués, devenu Roi, Créon décide d’enterrer Etéocle et
ordonne de laisser pourrir Polynice au soleil. Après ces événements, Antigone fait une
escapade nocturne et doit rendre compte à la nourrice.
Situation 2 :
Antigone était sortie pendant la nuit pour enterrer le corps de son frère Polynice. A son retour,
la nourrice l’avait surprise et s’est fâchée car elle croyait qu’elle avait un rendez-vous avec
un amoureux.
Axes de lecture

1)Portrait des personnages :


a) Antigone
Le personnage d’Antigone Personnage contradictoire, à la fois enfantin et déterminé :
 Enfantin dès le début, dans l’évocation naïve des couleurs du paysage :
 (« C’était beau. Tout était gris. Maintenant, tu ne peux pas savoir, tout est déjà rose,
jaune, vert. C’est devenu une carte postale. ») ; mais sur tout dans son rapport à la
nourrice, qu’elle appelle « nounou », ou « ma vieille pomme toute ridée » ; à qui elle
dit : « quand tu pleures, je redeviens petite »
 Elle est fragile, elle est innocente.
 Déterminé, parce qu’on comprend jusqu’où elle est prête à aller : « garde tes larmes, tu
en auras peut-être besoin encore ».

b)La nourrice
• Femme simple d’esprit: n’a pas compris les allusions d’Antigone.
• Personnage naïf, ayant un rôle protecteur envers Antigone. Elle est bienveillante.
• Elle a un devoir maternel pour Antigone, elle remplace la mère (qui est Jocaste) : «Je me
lève quand il fait encore noir, je vais à ta chambre, pour voir si tu ne t’es pas découverte en
dormant et je ne te trouve plus dans ton lit ! », ou encore « Il va falloir te laver les pieds avant
de te remettre au lit.»
• elle a éduqué la jeune fille, mais sa vieillesse résignée s’oppose à la jeunesse énergique (et
désespérée) d’Antigone.
• Elle emploi un langage familier : (Je la connais, la chanson / c’est du joli ! c’est du propre!)
(Un garçon que tu ne peux pas dire à ta famille : « Voilà, c’est lui que j’aime, je veux
l’épouser. »).
Les anachronismes dans le langage de la nourrice qui est un personnage de comédie.
2) Le quiproquo
Le quiproquo commence à partir de cette phraser : « J’ai cru au jour la première
aujourd’hui »
Le quiproquo porte sur le terme «l’amoureux» :

Antigone sort en secret dans la nuit pour aller jeter de la terre sur son frère, mais la nourrice,
naïve et innocente, pense qu’elle va retrouver un amant.
Antigone ne la détrompe pas. Cet amoureux est son frère Polynice pour qui Créon a interdit
la sépulture.
Pour la nourrice : Créon saura qu’Antigone a un amoureux
Pour Antigone : Créon saura qu’Antigone compte enterrer son frère

La confrontation entre la jeune fille et la Nourrice fait ressortir les éléments qui invitent le
lecteur à avoir de l’empathie pour Antigone : elle n’a pas de mère, son frère est condamné à
ne pas avoir de sépulture, elle va mourir et elle le sait. Ce sont là donc tous les ingrédients du
pathétique

Synthèse

La conversation entre Antigone et la nourrice est un long quiproquo, Antigone et sa nounou


ne parlent pas de la même chose. Toutefois, la princesse sait que la nourrice se trompe en
pensant qu’il s’agit d’un voyou.
Le dramaturge recourt au langage familier, la tonalité pathétique (l’évocation des morts) est
aussi présente sans oublier les allusions que fait Antigone concernant son sort tragique «
Garde tes larmes nounou ».

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