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POLLUTION INDUSTRIELLE

DE L’EAU :
CARACTÉRISATION ET
CLASSIFICATION
Effluents industriels
Effluents urbains – Effluents industriels
 quelles différences ?
Caractérisation
Nature des effluents relativement Dépend de l’industrie considérée
constante -DCO, DBO5, MES, NTK, P
- DCO - Acidité, basicité
- DBO5 - Graisses, huiles etc.. (émulsion)
- MES - Produits toxiques: cyanures, phénols…
- NTK - Métaux lourds (Fe, Cu, Zn, Ni, Al, Pb...)
-P

Chaîne de traitement
Chaîne de traitement classique Chaîne de traitement dédiée

 Pré-traitement (dessablage, déshuilage) Décantation


Neutralisation
 Traitement biologique Dessablage
 Séparation des boues de l’eau épurée Deshuilage
BA Concentration
 Traitements tertiaires
Echange d’ions Précipitation
CARACTÉRISATION DES EAUX RÉSIDUAIRES
INDUSTRIELLES
 DIFFÉRENTS TYPES DE REJETS INDUSTRIELS

Eaux des circuits de refroidissement


 Abondantes et généralement pas polluées, car elles ne sont pas en
contact avec les produits fabriqués et elles peuvent être recyclées.

 Problème posé par le rejet des purges des circuits d’eau de réfrigération,
souvent très minéralisées et pouvant contenir une quantité plus ou moins
grande de produits chimiques ayant servi à leur traitement.

Dans les rejets, aussi bien des produits destinés à lutter contre le tartre et la
corrosion des installations (inhibiteurs de corrosion : orthophosphates,
polyphosphates; antitartres organiques : polyacrylates, polymaléates,
phosphonates plus ou moins complexes ; dispersants des particules en
suspension ; produits désinfectants : le plus souvent de l’eau de javel).
CARACTÉRISATION DES EAUX RÉSIDUAIRES
INDUSTRIELLES

Eaux de lavage des sols et machines

 La qualité et le débit des eaux de lavage sont très variables. Ces


eaux sont chargées de produits divers :

- matières premières ou liqueurs de fabrication,


- hydrocarbures et huiles de machines,
- produits détergents, bactéricides ou bactériostatiques

 Certains de ces rejets sont occasionnels et peuvent


correspondre, par exemple, à des fuites accidentelles de
produits lors de leur manutention ou de leur stockage.
CARACTÉRISATION DES EAUX RÉSIDUAIRES
INDUSTRIELLES
Eaux de fabrication

 La nature de ces eaux est très variable d’une industrie à l’autre ; la


plupart des procédés industriels conduisent à des rejets
polluants qui proviennent du contact de l’eau avec des solides,
des liquides ou des gaz.

 Possibilité de trouver dans ces eaux de la pollution organique


dissoute, qui peut avoir un caractère plus ou moins
biodégradable et un degré de pollution plus ou moins important.

 Certaines eaux de fabrication contiennent des produits toxiques


dont la présence peut masquer la valeur réelle de la pollution
biodégradable.
CARACTÉRISATION DES EAUX RÉSIDUAIRES
INDUSTRIELLES
Rejets des services généraux

 Ce sont essentiellement les eaux usées domestiques de l’usine


qui présentent des caractéristiques particulières et sont
biodégradables.

 Sont inclus dans ces eaux, les rejets des cuisines et cantines,
généralement très chargés en graisses et débris très hétérogènes,
produits au moment des repas.

 Il faut prendre en compte, également, dans les différents effluents de


services généraux :
- les eaux de chaufferie (ex. purge de chaudière)
- les boues du traitement des eaux et les purges d’eaux de
réfrigération.
CARACTÉRISATION DES EAUX RÉSIDUAIRES
INDUSTRIELLES
 NOCIVITÉ ET EFFETS DE LA POLLUTION SUR LE MILIEU NATUREL

Pollution insoluble :
 La pollution particulaire est constituée par des matières en
suspension, grossières décantables, finement dispersées ou à l’état
colloïdal.

- Colmatage éventuel des voies respiratoires des poissons


entraînant leur mortalité.
- Augmentation de la turbidité de l’eau, gênant ainsi la pénétration
des rayonnements lumineux, c’est-à-dire le phénomène de
photosynthèse.

 La pollution par une phase liquide insoluble (huiles, graisses,


hydrocarbures), surnageant à la surface de l’eau, aura
essentiellement pour conséquence une diminution des transferts
d’oxygène atmosphérique avec une incidence notable sur la qualité
biologique de l’eau superficielle
CARACTÉRISATION DES EAUX RÉSIDUAIRES
INDUSTRIELLES

Dimensions des particules


CARACTÉRISATION DES EAUX RÉSIDUAIRES
INDUSTRIELLES
Polluants toxiques
 Produits toxiques à caractère minéral :
- métaux toxiques : mercure, cadmium, nickel, cuivre, zinc, chrome, etc. ;

- cyanures, arsenic, sulfures, etc. ;


- produits présentant une acidité ou une basicité élevées.

 Produits toxiques à caractère organique :


- produits phytosanitaires, pesticides, hydrocarbures polycycliques aromatiques,
composés phénolés, solvants chlorés, etc.

 Substances présentant une toxicité aiguë :


- Ex : Cyanures et chromates à l’origine d’une mortalité très rapide des êtres vivants

 Substances présentant une toxicité à long terme:


- Ex : Organohalogenés : effets néfastes qui apparaissent progressivement avec le
temps (troubles de la reproduction, du système nerveux et du métabolisme).
CARACTÉRISATION DES EAUX RÉSIDUAIRES
INDUSTRIELLES
Polluants organiques

- Bon nombre de rejets industriels (ex. industrie agroalimentaire), renferment des


matières organiques non toxiques par elles-mêmes, mais dont la dégradation par voie
bactérienne consommera l’oxygène dissous dans le cours d’eau en entraînant la mort
des poissons par asphyxie.

- Développement (par le dépôt des matières organiques au fond des rivières) de


fermentations anaérobies (putréfaction) génératrices de nuisances olfactives.

- Phénomène d’autoépuration : une eau de surface polluée par des matières organiques
arrive à la suite de transformations physiques, chimiques et biologiques à se
débarrasser spontanément des éléments nocifs qu’elle contient.

- Phénomène de minéralisation de la matière organique: destruction des matières


organiques donnant naissance à des produits oxygénés tels que H2O, CO2 ou NO3

- dépend de la richesse du milieu en oxygène


- dépend de la température de l’eau
CARACTÉRISATION DES EAUX RÉSIDUAIRES
INDUSTRIELLES
Polluants organiques

Évolution des matières organiques dans une eau usée


CARACTÉRISATION DES EAUX RÉSIDUAIRES
INDUSTRIELLES
Polluants organiques
L’évolution des matières organiques, dans une eau usée, s’effectue schématiquement
en deux phases, du point de vue de la consommation d’oxygène.

La première phase : correspond à la demande première en oxygène. Les composés


carbonés sont détruits les premiers. À 20C, cette évolution s’achève en trois semaines
environ. L’influence de la température est très nette (4 semaines à 10C, 3 semaines à
20C, 1 semaine à 30C).

La deuxième phase : correspond à la minéralisation de l’azote organique qui s’effectue


lorsqu’il y a un apport considérable d’oxygène.

- Oxydation de l’azote organique ou ammoniacal en nitrites sous l’action


de bactéries de nitrosation (Nitrosococcus, Nitrosomonas ) :
2 NH3 + 3 O2 → 2 NO2H + 2 H2O
- Oxydation des nitrites en nitrates (bactéries nitrifiantes Nitrobacter ) :
2 NO2H + O2 → 2 NO3H
CARACTÉRISATION DES EAUX RÉSIDUAIRES
INDUSTRIELLES
Pollutions azotées et phosphorées

Les activités industrielles à l’origine de rejets plus ou moins riches en éléments


nutritifs :

- Azote : issu des fabrications d’engrais, des cokeries et des industries


chimiques et agroalimentaires

- Phosphore issu du traitement de surface des métaux, des laveries


industrielles, des fabrications d’engrais et de l’industrie agroalimentaire
(laiterie, etc.).

- Phénomènes d’eutrophisation : développement


et de la prolifération excessive d’algues et de planctons dans
les récepteurs constitués par les lacs et rivières à faible débit.
Effluents industriels

Les effluents liquides

4 possibilités de classification

Classification par branche

Classification par nature

Classification par origine

Classification par traitement


INVENTAIRE DE LA POLLUTION ET
CLASSIFFICATION

■ INVENTAIRE PAR BRANCHE INDUSTRIELLE :

Classification par grandes branches industrielles : une classification


mettant en évidence l’origine des principaux rejets polluants avec leurs
principales caractéristiques

 Industries agricoles et alimentaires

Classification par branche  Industries chimiques et de synthèse et papetière

 Industries textiles et diverses


Effluents industriels
: Industries agricoles et alimentaires
Classification par branche
Classification des ERI par grandes branches industrielles avec mise en évidence de l’origine et des caractéristiques principales des rejets
Branches industrielles,
Origine des principaux effluents polluants Caractéristiques principales des rejets
fabrications

Industries agricoles et alimentaires


Conserves de légumes et
Nettoyage, pressage, blanchissage et étuvage de Teneur élevée en MES, matières organiques
fruits, industrie de la
fruits et légumes dissoutes, pH parfois alcalin, amidon
pomme de terre
Conserves de viande et Parc, abattoirs, condensats, graisses et eaux de Forte concentration en matières organiques dissoutes
salaisons lavage et en suspension (sang, protéines) graisses, NaCl
Rejets de centrifugation, de presse, rejets Pollution organique très élevée, biodégradable,
Aliments pour le bétail
d’évaporation et résidus d’eaux de lavage odeurs, solvants.
Forte concentration en matières organiques dissoutes
Laiteries Dilutions de lait entier, de lait écrémé
principalement protéines, lactose, graisses
Lavage et transport des betteraves, diffusion,
Forte concentration en matières organiques dissoutes
Sucreries transport d’écumes, condensats d’évaporation,
et en suspension (sucres et protéines)
régénérations d’échangeurs d’ions
Trempage et pressage du grain, résidus de distillation Teneur élevée en matières organiques dissoutes
Brasseries et distilleries
d’alcools, condensats d’évaporation contenant du sucre et de l’amidon fermenté
Teneur élevée en matières sèches (surtout
Levureries Résidus de filtration de levures
organiques), acidité forte
Matières grasses, acidité et salinité fortes, teneur
Huileries, margarineries Extraction et raffinage
élevée en matières organiques
Aliments déshydratés et Matières en suspension et coloration élevées, matières
Lyophilisation, procédés divers, extraits, etc.
concentrés grasses et huiles diverses
Lavage de bouteilles, nettoyage du plancher et du Alcalinité élevée, teneur en matières en suspension,
Boissons non alcoolisées
matériel, rejet des bacs de stockage de sirop détergents, DBO
Effluents industriels
Industries chimiques et de synthèse et papetière
Branches industrielles, fabrications Origine des principaux effluents polluants Caractéristiques principales des rejets

Industries chimiques et de synthèse


Produits phosphatés, acide Lavage, dégrillage et flottation du minerai, Argiles, limons et huiles, faible pH, teneur élevée en
phosphorique, engrais phosphatés superphosphates matières en suspension et produits siliceux et fluorés
Eaux fortement acides, phénols, dérivés nitrés, DCO
Colorants de synthèse Colorants nitrés et autres
élevés
Lavage du latex, caoutchouc coagulé,
Caoutchouc et polymères de Teneur élevée en matière en suspension, pH
élimination des impuretés du caoutchouc brut
synthèse variable, teneur élevée en chlorures et DCO
et des produits de formulation
Teneur élevée en matières organiques, benzène,
Insecticides et pesticides Produits de lavage et de purification
toxiques pour les bactéries et les poissons, acides
Eaux de procédé, dessalage, steam cracking, Hydrocarbures aliphatiques et aromatiques plus ou
Raffinerie et pétrochimie cracking catalytique, eaux des aires de moins émulsifiés, sulfures, matières en suspension,
manutention et de stockage peu de DBO sauf eaux de procédé phénolées
Couleur, acides, odeurs, teneur en acides
Lavage de trinitrotoluène (TNT) et de coton-
Explosifs organiques, en alcools et dérivés cellulosiques, forte
poudre pour purification
DCO
Composés chloroacétyléniques, alcools, Alcalinité ou acidité élevée, forte teneur en matières
Synthèses organiques diverses
aldéhydes, esters organiques
Alcalinité, différents agents réducteurs organiques et
Produits photographiques Solutions usées de révélateurs et de fixateurs
minéraux, éléments toxiques

Industrie papetière
Pollution organique élevée, couleur, teneur élevée en
Cuisson, blanchiment, lavage de fibres,
Pâte à papier matières en suspension, colloïdales et dissoutes ;
raffinage de la pâte
sulfites ; pH variable
Opérations de fabrication sur machine, Eaux blanches et organiques, fibres, alumine, titane,
Papiers et cartons
dosage, mélange kaolin, baryte, pigments, latex, sels de mercure
Effluents industriels

Industries textiles et diverses

Branches industrielles,
Origine des principaux effluents polluants Caractéristiques principales des rejets
fabrications

Industrie textile
Teneur élevée en alcalinité et en matières organiques ;
Blanchisserie Lavage de tissus
détergents
Fibres synthétiques, viscose, Présence de solvants, produits d’enzymage, colorants,
Fabrication des fibres
polyamides, polyesters, vinyliques eaux neutres chargées de matières organiques
Matières en suspension élevées ou moyennes, eaux
Lavage, débouillissage, blanchiment,
alcalines ou acides, matières organiques (DCO) très
Préparation des fibres teinture, impression et apprêt,
élevées et variables, colorants, produits chimiques,
peignage de la laine
réducteurs ou oxydants parfois sulfures, graisse, suint
Industries diverses
Reverdissage, pelanage, trempage, Teneurs élevées en matières sèches totales, dureté,
Industries du cuir,
délainage, picklage des peaux. Bains sels, sulfures, chrome, chaux précipitée et matières
tanneries
de tannage et de teinture organiques
Préparation surfaces métalliques, Matières en suspension, huiles, hydrocarbures,
Industrie automobile
finition peinture produits organiques non biodégradables, métaux
INVENTAIRE DE LA POLLUTION ET
CLASSIFFICATION

■ INVENTAIRE SELON LE CARACTÈRE POLLUANT PRÉDOMINANT :

Essai de classification en faisant ressortir le caractère polluant


prédominant, ce qui permet de subdiviser les eaux résiduaires
industrielles (ERI) en :

 Eaux résiduaires à caractère minéral dominant

Classification selon
le caractère  Eaux résiduaires à caractère organique dominant
polluant prédominant
 Eaux résiduaires à caractère mixte
Effluents industriels
Classification par nature

Classification des eaux résiduaires industrielles


ERI contenant principalement des ERI contenant principalement des ERI comprenant des
constituants inorganiques constituants organiques constituants organiques et
minéraux
Mines et installations de traitement : Industries alimentaires : Industries de la cellulose du
1 – Minerais 1 – Sucreries papier :
2 - Charbons, lignites 2 – Féculeries 1 - Fabriques de pâte de bois
3 – Ardoisières 3 - Laiteries, fromageries 2 - Fabriques de cellulose
4 - Sel gemme 4 - Margarineries (graisses, huiles, suif) 3 - Papeteries, cartonneries
5 – Conserveries
Industries transformatrices :
6 - Fermentation (malteries, brasseries, Industries textiles :
1 – Laminage
distilleries, etc.) 1 - Fabriques (lin, chanvre, soie
2 – Décapage
7 - Abattoirs, conserves de viande, triperies naturelle, synthétique, fibranne)
3 – Galvanoplastie
2 - Laveries de laine
Industries chimiques organiques :
Industries chimiques : 3 - Blanchiment du coton
1 - Produits de synthèse et pharmaceutiques
1 - Fabriques d’acides de bases 4 - Fabriques de toile,
2 - Raffinerie, pétrochimie
2 - Fabriques de chlore, de potasse teintureries, entreprises annexes
3 - Insecticides, pesticides
3 – Soudières 5 - Blanchisseries
4 - Caoutchouc, polymère, synthèse
4 - Fabrique de sulfures
5 - Engrais artificiels Entreprises de transformation : Fabriques de cuir, colle,
6 – Poudreries 1 - Fabrique de pectine gélatine :
7 - Fabrique de fluor 2 - Boyauderies industrielles 1 – Tanneries
8 - Fabrique d’acétylène 3 - Équarrissage (poudre de sang, os...) 2 - Fabrique de colle
4 - Fabrique de poudre de poisson 3 - Fabrique de gélatine
Industries photographiques
INVENTAIRE DE LA POLLUTION ET
CLASSIFFICATION
■ INVENTAIRE EN FONCTION DE LA POSSIBILITÉ DE TRAITEMENTS
SPÉCIFIQUES DES REJETS

- Considérer les paramètres spécifiques de la pollution et associer les modes de


traitement susceptibles d’être utilisés pour assurer la dépollution des rejets.

- Les facteurs de pollution très variés des eaux résiduaires industrielles sont
constitués par différents composés.

 Composés insolubles

 Composés solubles
Quatre catégories de
composés  Composés organiques biodégradables

 Composés organiques non biodégradables


Traitement des composés
Classification par traitement

Composés insolubles
Séparables par voie physique (décantation, flottation, filtration) :
- Solides en suspension (sable, oxydes, argiles) décantables
- Matières flottantes ou légères (huiles, goudrons, hydrocarbures, graisses, fibres, latex)
Séparables par voie physico-chimique (avec coagulation, floculation)
- Matières colloïdales en général (pigments, soufre colloïdal...)
- Produits en émulsion (huiles, hydrocarbures émulsionnés...)

Composés solubles
Justifiables d’une neutralisation seule (acides ou bases organiques ou minéraux) dont les sels, non toxiques sont solubles
et/ou d’une réaction d’oxydo-réduction (cas des cyanures, sulfures, chromates à caractère toxique)
Séparables par précipitation : métaux toxiques ou non (Fe, Cu, Zn, Ni, Al, Pb, Cr, Cd...) précipitables dans une certaine zone
de pH, sulfures, fluorures, phosphates par adjonction de calcium (Ca++)
Séparables par dégazage ou extraction gaz-liquide (stripping) : gaz occlus, produits sulfureux, composés phénolés,
ammoniac et certains hydrocarbures légers ou aromatiques
Concentrables par échanges d’ions ou par osmose inverse : radionucléides, sels d'acides et de base forts, composés
organiques
Séparables physiquement par adsorption : ce sont des matières organiques, colorants, détergents, composés phénolés,
composés macromoléculaires divers

Composés organiques biodégradables


Ces composés, produits sous forme solide généralement finement dispersés ou à l’état colloïdal, et/ou en dissolution
Beaucoup d’eaux résiduaires renferment des éléments biodégradables par définition comme les produits hydrocarbonés
(sucres), les protéines et les lipides
Synthèse des pollutions
 Éléments insolubles séparables physiquement avec ou sans coagulation/floculation :
matières flottantes (graisses, hydrocarbures aliphatiques, goudrons, huiles organiques, résines...) ;
matières en suspension (sable, oxydes, hydroxydes, pigments, soufre colloïdal, latex, fibres, adjuvants de filtration...).

 Éléments organiques séparables par adsorption :


colorants, détergents, composés macromoléculaires divers, composés phénolés, dérivés nitrites, dérivés chlorés.

 Éléments séparables par précipitation :


métaux toxiques ou non, Fe, Cu, Zn, Ni, Al, Hg, Pb, Cr, Cd, Ti, précipitables dans une certaine zone de pH, sulfures ;
anions : PO43-, SO42- , SO43-, F- .

 Éléments séparables par dégazage ou strippage :


H2 S, NH3 , SO2 , CO2 , phénols, hydrocarbures légers ou aromatiques, dérivés chlorés.

 Éléments pouvant nécessiter une réaction d'oxydo-réduction : CN- , Cr6+ , Cl2 , NO2- , HS- , S2- .

 Acides minéraux et bases :


acides chlorhydrique, nitrique, sulfurique et fluorhydrique ; bases diverses.

 Éléments concentrables par échange d'ions ou par osmose inverse :


radionucléides tels que I*, Mo*, Cs* ;
sels d'acides forts et de bases fortes, composés organiques ionisés (échange d'ions) ou non (osmose inverse).

 Éléments biodégradables :
Par exemple : sucres, protéines, graisses.
Après acclimatation, certains composés organiques, tels que phénol, formol, aniline, détergents et même hydrocarbures aromatiques,
peuvent être oxydés ainsi que certains composés minéraux.

 Éléments oxydables par des oxydants (O3 , O3 + H2O2 ) :


Nombreux composés organiques plus ou moins adsorbables ; pesticides, composés macromoléculaires, hydrocarbures polycycliques
aromatiques, polychlorobiphényles, détergents.

 Coloration :
Les effluents industriels peuvent être fortement colorés. Cette coloration est due à des colloïdes (pigments, sulfures) ou à des substances
Dissoutes (dérivés nitrés, matières organiques comme la lignine qui peut réagir avec l'oxygène de l'air, entre autre, pour former un composé
de couleur jaune).
Classification des ERI selon leur aptitude à être
épurées par voie physico-chimique et /ou biologique

Traitement préférentiel Nature du rejet Industries concernées


Voie biologique Eaux résiduaires renfermant uniquement Sucreries, distilleries
des matières organiques biodégradables Féculeries
Malteries
Conserveries
Abattoirs
Élevage intensif
Laiteries, fromageries

Voies chimique et physico- ● Eaux résiduaires renfermant des Industrie de revêtement et traitement de
substances toxiques minérales et ou surface.
chimique organiques avec des molécules Industrie chimique (élastomères,
organiques non biodégradables plastiques)
● Eaux résiduaires renfermant des Sidérurgie (laminage, décapage)
constituants inorganiques Industrie mécanique
● Milieu carencé en éléments nutritifs Mines et installations de traitement
(azote, phosphore) (minerais, charbons, ardoisières, etc.)

Association obligatoire du ● Eaux résiduaires renfermant des Industrie photographique


molécules organiques plus ou moins Tannerie
traitement chimique en pré biodégradables et des substances Fabriques de colle et gélatine
ou post-traitement et du minérales et ou organiques toxiques, Fabriques de pâte à papier
traitement biologique milieu généralement carencé Papeteries, cartonneries
Textile (teintureries)
Laveries de laine
Industries pharmaceutiques
Fondoirs de suif
Margarineries
Industries chimiques
Pétrochimie, raffineries
Usines à gaz, cokeries
CONDITIONS DE REJET DES EAUX
RÉSIDUAIRES INDUSTRIELLES

■ MES, et DBO5 : (le règlement sur les fabriques de pâtes et papiers (c. q-2, r. 27)

Matières en suspension (MES):


— 50 mg/L Pour les eaux de lixiviation
— 30 mg/L Pour les autres eaux

Demande biochimique en oxygène (DBO5)


— 50 mg/L Pour les eaux de lixiviation
— 30 mg/L Pour les autres eaux

■ AZOTE: Règlement sur les effluents liquides des raffineries de pétrole (c. Q-2, r. 16)

Azote ammoniacal (en kg par 1 000 barils de pétrole brut traité par la raffinerie)
— 1,63 kg Quantité moyenne
— 2,60 kg Quantité quotidienne
— 3,27 kg Quantité maximal quotidienne
CONDITION DE REJET DES EAUX RÉSIDUAIRES
INDUSTRIELLES
■ AUTRES SUBSTANCES : (Les fabriques de pâtes et papiers (c. q-2, r. 27)
Composés phénoliques :
— 50 µg/l

Sulfures totaux:
— 1 mg/L

Acides Résiniques et gras :


— 300 µg/l

Composés métalliques
— Aluminium 10 mg/l
— Chrome 1 mg/l
— Fer 10 mg/l
— Mercure 0,05 mg/l
— Plomp 0,3 mg/l
— Zinc 1 mg/l
CONDITION DE REJET DES EAUX RÉSIDUAIRES
INDUSTRIELLES
Le Règlement sur les fabriques de pâtes et papiers (c. Q-2, r. 27)

Paramètres Normes Remarque


DBO5 50 mg/L Pour les eaux de lixiviation
30 mg/L Pour les autres eaux
MES 50 mg/L Pour les eaux de lixiviation
30 mg/L Pour les autres eaux
Al 10 mg/L
Chrome 1 mg/L
Fer 10 mg/L
Mercure 0,05 mg/L
Plomp 0,3 mg/L
Zinc 1 mg/L
Composés phénoliques 50 µg/l
Sulfures totaux 1 mg/L
Acides Résiniques et gras 300 µg/l
CONDITION DE REJET DES EAUX RÉSIDUAIRES
INDUSTRIELLES
Règlement sur les effluents liquides des raffineries de pétrole (c. Q-2, r. 16)

Nature du Quantité Quantité Quantité maximal


contaminant moyenne* (en quotidienne* (en kg) quotidienne* (en kg)
kg)
Huiles et 1,40 2,50 3,40
graisses

Phénols 0,14 0,25 0,34

Sulfures 0,05 0,14 0,23

Azote 1,63 2,60 3,27


ammoniacal
Matières en 3,26 5,45 6,80
suspension

* par 1 000 barils de pétrole brut traité par la raffinerie


■ INVENTAIRE PAR BRANCHE INDUSTRIELLE :
Classification des ERI par grande branche industrielle avec mise en évidence de l’origine et
des caractéristiques principales des rejets : Industries agricoles et alimentaires
■ INVENTAIRE PAR BRANCHE INDUSTRIELLE :

Classification des ERI par grande branche industrielle avec mise en évidence de l’origine et
des caractéristiques principales des rejets : Industries chimiques et de synthèse
■ INVENTAIRE PAR BRANCHE INDUSTRIELLE :

Classification des ERI par grande branche industrielle avec mise en évidence de l’origine et des
caractéristiques principales des rejets : Industries papetières et textiles
■ INVENTAIRE PAR BRANCHE INDUSTRIELLE :
Classification des ERI par grande branche industrielle avec mise en évidence de l’origine et des
caractéristiques principales des rejets : Industries diverses
■ INVENTAIRE SELON LE CARACTÈRE POLLUANT PRÉDOMINANT :
Classement en fonction de la possibilité de traitements spécifiques
1 –Composés 2 - Composés solubles 3 - Composés organiques
insolubles biodégradables
● Séparables par voie ● Justifiables d’une neutralisation seule (acides ou Ces composés, produits sous
physique (décantation, bases organiques ou minéraux) dont les sels sont forme solide généralement
flottation, filtration) : solubles dans une certaine limite de concentration et ne finement dispersés ou à l’état
— solides en suspension sont pas eux-mêmes toxiques H2SO4, HCl, NaOH) et/ou colloïdal, et/ou en dissolution,
(sable, oxydes, argiles) d’une réaction d’oxydo-réduction (cas des cyanures, sont justifiables d’un traitement
décantables ; sulfures, biologique.
— matières flottantes ou chromates à caractère toxique).
légères (huiles, goudrons, Beaucoup d’eaux résiduaires
hydrocarbures, graisses, ● Séparables par précipitation : métaux toxiques ou (notamment celles issues de
fibres, latex). non (Fe, Cu, Zn, Ni, Al, Pb, Cr, Cd...) précipitables dans l’industrie agroalimentaire)
une certaine zone de pH, sulfures, fluorures, phosphates renferment des éléments
● Séparables par voie par adjonction de calcium (Ca++). biodégradables par définition
physico-chimique (avec comme les produits
coagulation, floculation) ; ● Séparables par dégazage ou extraction gaz-liquide hydrocarbonés (sucres), les
— matières colloïdales en (stripping) : c’est le cas des gaz occlus, produits protéines et les lipides. Les
général (pigments, soufre sulfureux, composés phénolés, ammoniac et certains traitements biologiques pourront
colloïdal...) ; hydrocarbures légers ou aromatiques). aussi être appliqués, après
— produits en émulsion acclimatation des souches
(huiles, hydrocarbures ● Concentrables par échanges d’ions ou par osmose
bactériennes, à des composés
émulsionnés...). inverse : radionucléides, sels d’acides et de base forts,
organiques divers, composés
composés organiques ionisés (échange d’ions) ou non
phénolés, hydrocarbures, etc.,
(osmose inverse).
contenus dans les ERI
● Séparables physiquement par adsorption : ce sont
des matières organiques, colorants, détergents, composés
phénolés, composés macromoléculaires divers.
Classification des ERI selon leur aptitude à être épurées par voie physico-chimique
et/ou biologique

Traitement préférentiel Nature du rejet Industries concernées


Voie biologique Eaux résiduaires renfermant uniquement Sucreries, distilleries
des matières organiques biodégradables Féculeries
Malteries
Conserveries
Abattoirs
Élevage intensif
Laiteries, fromageries
Industrie pharmaceutique

Voies chimique et physico- ● Eaux résiduaires renfermant des Industrie de revêtement et traitement de
substances toxiques minérales et ou surface.
chimique organiques avec des molécules organiques Industrie chimique (élastomères, plastiques)
non biodégradables Sidérurgie (laminage, décapage)
● Eaux résiduaires renfermant des Industrie mécanique
constituants inorganiques Mines et installations de traitement (minerais,
● Milieu carencé en éléments nutritifs (azote, charbons, ardoisières, etc.)
phosphore)

Association obligatoire du ● Eaux résiduaires renfermant des molécules Industrie photographique


organiques plus ou moins biodégradables et Tannerie
traitement chimique en pré des substances minérales et ou organiques Fabriques de colle et gélatine
ou posttraitement et du toxiques, milieu généralement carencé Fabriques de pâte à papier
traitement biologique Papeteries, cartonneries
Textile (teintureries)
Laveries de laine
Industries pharmaceutiques
Fondoirs de suif
Margarineries
Industries chimiques
Pétrochimie, raffineries
Usines à gaz, cokeries
LE TRAITEMENT DES EAUX INDUSTRIELLES

Par
Patrick DROGUI, Ph. D.
LE TRAITEMENT DES EAUX INDUSTRIELLES
Trois parties

Eaux usées non


Eaux d’alimentation : Eaux usées biodégradables: biodégradables: Traitement
traitement prétraitement chimique, physique et
physicochimiques physicochimique et biologique physicochimique

 Composition  Biodégradabilité  Précipitation


 Déférrisation  Prétraitement  adsorption
 Démanganisation  Déshuillage  Oxydation avancée
 Adoucissement  Flottation  Décyanuration
des eaux
 Électrotechnol.  Déchromatation
 Tech. Membrane
Trait. biologique  Défluoruration, etc.
Première partie

EAUX D’ALIMENTATION
INDUSTRIELLES ET
TRAITEMENTS
PHYSICOCHIMIQUES
ASPECTS PHYSICO-CHIMIQUES :

• Composition minérales des eaux

• Impuretés des eaux


MINÉRALISATION DES EAUX

Principaux cations classés selon leur fréquence décroissante

Cations Masse atomique (g/mol)


Ca2+, calcium 40
Mg2+, magnésium 24
Na+, sodium 23
K+, potassium 39
NH4+, ammonium 18
Fe2+ , fer ferreux 56
MINÉRALISATION DES EAUX

Principaux anions classés selon leur fréquence décroissante

Anions Masse atomique (g/mol)


HCO3-, hydrogénocarbonate 61
Cl-, chlorure 35,5
SO42-, sulfate 96
NO3-,nitrate 62
F- , fluorure 19
PO43-, phosphates 95
MINÉRALISATION DES EAUX

 Indice de pollution

- PO43- , NH4 et NO3- ne sont pas souvent présents, peuvent être des indices de
pollution
- Présence éventuelle de CO32- ou OH- (eau alcalines) ou des ion H+ (eaux
acides)

 Origine de ces ions

- Proviennent de la solubilisation et de l’ionisation de sels directement entraîné


par l’eau (NaCl, CaCl2, Na2SO4, NH4NO3)
- Sels pouvant être formés par action de CO2 dissous
MINÉRALISATION DES EAUX
 Origine de la minéralisation

Eau de pluie

COUCHE SUPERFICIELLE
Activité bactérienne : MO CO2

SOUS- SOL Infiltration d’eau de pluie


chargée en CO2

Zone
Réactions chimiques
calcaire
CaCO3 + H2CO3  Ca(HCO3)2
MgCO3 + H2CO3  Mg(HCO3)2
MINÉRALISATION DES EAUX

 Présence de calcium, magnésium et carbonates


- liée au lessivage des terrains traversés
- contact de l’eau avec les formations rocheuses
- dissolution des carbonates (CaCO3 et MgCO3)

 Activité bactérienne et libération de CO2 :


- présence de bactérie hétérotrophe (couche superficielle du sol)
- oxydation de la matière organique  libération de CO2
- infiltration de CO2 dans le sous sol (acide carbonique H2CO3)
- réaction du CO2 avec les carbonates insolubles
PARAMÈTRES LIÉS À LA CHIMIE DE L’EAU

 Propriété d’une eau


Eau dure CaCO3  75 mg/L

Eau douce CaCO3  75 mg/L

• Eaux souterraines issues de 1000 mg/L de CaCO3 : eau très dure


terrains calcaires

• Eaux souterraines issues de faible concentration de CaCO3 : eau douce


terrains cristallins

• eaux de surface concentration en CaCO3 moins élevée


que dans les eaux souterraines
PARAMÈTRES LIÉS À LA CHIMIE DE L’EAU

 Dureté calcique et magnésien


THCa (dureté calcique)  Teneur en sel de calcium
THMg (dureté magnésien)  Teneur en sel de Magnésium
TH (dureté totale)   Titre hydrotimétrique : Ca2+ et Mg2+

Faible dureté  Pas de formation de couche carbonaté (CaCO3) pouvant


participer à la protection des canalisation contre les risques
de corrosion

Dureté élevée  Risque important d’entartrage pouvant entraîner une


obstruction des tuyaux de canalisation d’eau; Diminution du
débit.

 consommation importante de lessive et savon


 augmentation du temps de cuisson des légumes
PARAMÈTRES LIÉS À LA CHIMIE DE L’EAU

Différents types de duretés


- Dureté calcique (THCa)
- Dureté magnésienne (THMg)
- Dureté carbonatée ou temporaire (THT)
- Dureté non carbonatée ou permanente (THP)
PARAMÈTRES LIÉS À LA CHIMIE DE L’EAU

CaCO3, Ca(HCO3)2
Dureté carbonatée (THT)  et
MgCO3, Mg(HCO3)2

CaCl2, Ca(NO3)2, CaSO4


et
Dureté non carbonatée (THP) MgCl2, Mg(NO3)2, MgSO4

THP= TH -THT
PARAMÈTRES LIÉS À LA CHIMIE DE L’EAU

Titrage hydrotimétrique : détermination de la concentration de Ca2+ et Mg2+


- Dosage volumétrique
- Basé sur la complexation des ions Ca2+ et Mg2+ par les sels dissodiques
de l’acide éthylènediaminetétracetique (EDTA)
- Utilisation d’indicateurs colorés : Noire Eriochrome et Rouge de Murexide

EDTA

Solution à
analyser
PARAMÈTRES LIÉS À LA CHIMIE DE L’EAU

Méthode analytique (Dureté)


Ca
HCO2-CH2 CH2-CO2H HCO2-CH2 CH2-CO2H
N-CH2-CH2-N + Ca2+  N-CH2-CH2-N
CH2-CO2H HCO2-CH2 CH2-CO2H
HCO2-CH2

Formation de complexe

N = normalité de EDTA (méq/l)


C (Ca2  , Mg2  )  N.V ajouté V ajouté = Volume ajouté de EDTA (ml)
V prélevé V prélevé = Volume à analyser (ml)
C(Ca2+, Mg2+) = concentration en méq/l
PARAMÈTRES LIÉS À LA CHIMIE DE L’EAU

Méthode analytique (Dureté)


Notion d’équivalence et de normalité

Masse atomique de l’ion


1 éq =
Valence de l’ion

• Exemple 1 : solution normale (1 N)


1 N  1 éq-gramme = 1éq.gr
10-3 N  1. 10-3 éq.gr
10-3 N  1.méq.gr

• Exemple 2 : Sel de CaSO4


1 éq (CaSO4) = 1 éq (SO42-) + 1 éq (Ca2+)
= (32 + 64)/2 + 40/2 = 68 g
1 méq (CaSO4) = 68 mg
PARAMÈTRES LIÉS À LA CHIMIE DE L’EAU

Méthode analytique (Dureté)


Dosage de Ca2+ et Mg2+ en présence de sels dissodique EDTA
- Milieu tamponné à pH 9 –10 (Eriochrome)  TH (Ca2+ + Mg2+ )
- Milieu très basique pH 11-13 (Murexide)  THCa (Ca2+)
- THMg = TH -THca

 Remarque : sel dissodique EDTA = YNa2H2


- Solution commerciale EDTA : concentration, C= 0,1 M
- Concentration en méq/l ? :
 Normalité = Nombre de protons (H+) x C
 N = 0,2
 N = 200 méq/l
PARAMÈTRES LIÉS À LA CHIMIE DE L’EAU

 Titre alcalimétrique (TA) et titre alcalimétrique complet (TAC)

- Paramètres permettant d’évaluer la composition alcaline d’une eau


- Correspond à la présence de bicarbonates, carbonates et hydroxydes :
( HCO3- , CO32- et OH-)

TA   Mesure la teneur en alcalis libres (OH-) et en carbonates (CO32-)

TAC  Mesure la somme des alcalis libres (OH-) , carbonates (CO32 -) et


bicarbonates (HCO3-)
PARAMÈTRES LIÉS À LA CHIMIE DE L’EAU

Origine des ions carbonates et bicarbonates


- Résultent de la réaction de H2CO3 avec H2O

H2CO3 + H2O  HCO3- + H3O+ pK1 = 6,3

HCO3- + H2O  CO32- + H3O+ pK2 = 10,25


PARAMÈTRES LIÉS À LA CHIMIE DE L’EAU

Titre alcalimétrique TA
- dosage volumétrique
- Basé sur la neutralisation d’un certain volume d’eau à traiter par une
solution d’acide inorganique (ex : H2SO4)
- Neutralisation des ions OH- et (CO32-)
- Dosage à pH [8,3 –10] en présence
H de phénolphtaléine
- pH imposé par l’ion HCO3- (ion amphotère)

OH- + H3O+  2H2O


CO32- + H3O+  HCO3- + H2O

- Virage de la phénolphtaléine :  pK 1 pK 2 
pH 8,3
2
PARAMÈTRES LIÉS À LA CHIMIE DE L’EAU

Titre alcalimétrique complet TAC


- Neutralisation des ions OH- ; (CO32-); HCO3- par un acide inorganique
- Dosage à pH [3,2 –4,4] en présence de Méthylorange
- Virage de la solution à pH < 4,4

OH-+ H3O+  2H2O


CO32- + H3O+  HCO3- + H2O
HCO3- + H3O+  H2CO3 + H2O
PARAMÈTRES LIÉS À LA CHIMIE DE L’EAU

V acide ajouté

4,4

TAC-TA TA
8,3

HCO3- OH- , CO32-

pH 2(TAC) pH1 (TA) pH


OH-
CO32- OH-
HCO3- CO32-
PARAMÈTRES LIÉS À LA CHIMIE DE L’EAU

TH  TAC  Dureté sous forme de carbonates et de bicarbonates de Ca2+ et Mg2+

TH  TAC  Existence d’une dureté non carbonaté (THP) : MgCl2, MgSO4, CaSO4
et CaCl2

TAC  TH  Eau dite agressive  : risques importants de corrosion de canalisation;


Concentration élevée d’ions HCO3- susceptibles d’attaquer le métal (fer,
plomb)

TH  TAC  Eau dite entartrante : Risques important d’entartrage des canalisation


; perte de débit d’eau
PARAMÈTRES LIÉS À LA CHIMIE DE L’EAU

 TAC et équilibre carbonique

 Dureté permanente

TH – TAC  0 Dureté liée aux sels d’acides forts

 Dureté temporaire : représenté par le TAC

Dureté totale = Dureté permanente + Dureté temporaire

TH = (TH TAC)  TAC

TAC (dureté temporaire) : Constituée par les seuls bicarbonates et ions qui peuvent précipiter :
- par la chaux sous forme de de CaCO3
- soit par une forte élévation de la température
PARAMÈTRES LIÉS À LA CHIMIE DE L’EAU
 Conditions de précipitation de CaCO3
[Ca2+] et [CO32-total ]
Exemple: eau
2 = coefficient d’activité pour les ions bivalents
Appréciation de l’équilibre thermodynamique entre Ca2+ et CO32-

Condition d’équilibre :  22 .[Ca2+ ].[ CO32- équil ] = K S

2- KS
 [ CO ]=
[ Ca 2 ]. 22
3 équil +

Ks = produit de solubilité des composés Ca2+ et CO32-


PARAMÈTRES LIÉS À LA CHIMIE DE L’EAU

 Conditions de précipitation de CaCO3


1er cas : [CO32-] = [CO32-équi]
- Eau en équilibre thermodynamique avec CaCO3 solide
- Aucune tendance de l’eau à dissoudre CaCO3 , ni à le déposer

2ème cas : [CO32-] < [CO32-équi]


- [CO32-] déficitaire par rapport à la concentration d’équilibre
- Déséquilibre thermodynamique
- Tendance de l’eau à dissoudre du CaCO3 pour se mettre en équilibre

CO 2  CaCO 3  H2 O  Ca(HCO 3 )2

L’eau est dite agressive vis-à-vis du CaCO3


PARAMÈTRES LIÉS À LA CHIMIE DE L’EAU
 Conditions de précipitation de CaCO3
3ème cas : [CO32-]  [CO32-équi]
- [CO32-] excédentaire par rapport à la concentration d’équilibre
- Déséquilibre thermodynamique
- Tendance de l’eau à déposer du CaCO3 pour se mettre en équilibre

Ca(HCO3 )2  CaCO3  H2O  CO2


L’eau est dite incrustante
Remarque
Comparaison entre la concentration Technique la plus logique à juger la
de CO32- réelle et CO32- équilibrant tendance à former ou à dissoudre
CaCO3

Faible concentrations de CO32- Les praticiens utilisent la comparaison


réelle et CO32- équilibrant entre CO2 libre et CO2 équilibrant :
[CO2 libre]  [CO2 équi] eau agressive

[CO2 libre]  [CO2 équi] eau incrustante


PARAMÈTRES LIÉS À LA CHIMIE DE L’EAU

 Équilibre carbonique

 TAC
 CO2 Quatre paramètres de base qui définissent l’équilibre
carbonique des eaux d’alimentation ou leur agressivité
 pH
 TH

Agressivité relative au calcaire CaCO3 qui est le constituant principal de la


couche protectrice naturelle qui s’établit dans les conduites véhiculant une eau
non agressive.
PARAMÈTRES LIÉS À LA CHIMIE DE L’EAU

 Équilibre carbonique
PARAMÈTRES LIÉS À LA CHIMIE DE L’EAU

 Équilibre carbonique
Bicarbonate de calcium (hydrogénocarbonate) existe dans l’eau à l’état de trace
Par mise à la pression atmosphérique d’une eau de forage saturée en CO2 ou par
échauffement , cette eau tend à perdre son CO2 équilibrant et a`précipiter du calcaire

Ca ( HCO 3 ) 2  CaCO3 + CO2 + H 2O

 Eaux dures de forage  CO2 élevé, des TAC élevés peuvent exister et se maintenir
stables tant que la pression est maintenue et qu’il n’y a pas
d’évasion de gaz carbonique

 Eau de surface  En contact extensif avec l’atmosphère qui est


relativement très pauvre en CO2 sont souvent à l’équilibre
PARAMÈTRES LIÉS À LA CHIMIE DE L’EAU

- Précipitation du carbonate de calcium


- Réduction de la dureté de l’eau

 Phénomènes de Corrosion
Éviter la formation anarchique de
CaCO3 dans le réseau de distribution
 Phénomène d’incrustation

Protéger les conduites de canalisation


Obtenir un équilibre acceptable
entre l’entartrage et la corrosion
Contrôler la formation de CaCO3
PARAMÈTRES LIÉS À LA CHIMIE DE L’EAU
 Neutralisation du CO2 agressif
- Mettre les eaux à l’équilibre calco-carbonique
- Neutralisation de l’acide carbonique (H2CO3) par une base (réactif chimique)
 Ca(OH)2 : chaux éteinte
 CaO : chaux vive
 NaOH, etc.
- Réactif le plus utilisé : Ca(OH)2

2CO 2  Ca(OH) 2  Ca(HCO 3 )2

Ca(OH)2 généralement appliqué enfin de traitement (neutralisation de CO2 agressif)

Injection de Ca(OH)2 en début de traitement  Neutralisation de l’acidité apporté


par le coagulant
PARAMÈTRES LIÉS À LA CHIMIE DE L’EAU
Indice de Langelier LSI (Langelier Saturation Index)
- L’indice de langelier est basé sur l’étude de l’équilibre des carbonates dans l’eau
(CO2(g); CO2(aq);H2CO3; HCO3-; CO32-; CaCO3(s) et MgCO3(s)).

LSI = pH-pHs où pHs=pH saturation

 
- Le pH de la solution est connu, on doit determiner
pHS en se basant sur ces 2 réactions:  H H  . CO CO3 2
 2
ka 
 
3

 HCO HCO3 
3

HCO3-(aq) ↔ H+ + CO32-(aq)

Ca2+(aq) + CO32-(aq) ↔ CaCO3(s)

La constante d’équilibre K = Ksp/Ka

En simplifiant l’équation:
PARAMÈTRES LIÉS À LA CHIMIE DE L’EAU

Indice de Langelier LSI (Langelier Saturation Index)

Donc , Finalement:

Maintenant, on peut determiner LSI:

NB: La température est un facteur majeur qui affecte LSI,


parce que c’est une réaction d’équilibre.

- Indication LSI:
LSI Indication
LSI < 0 Eau corrosive sous-saturée en CaCO3. L’eau a une tendance à
dissoudre le dépôt calcaire.
LSI = 0 Eau neutre à l’équilibre, non corrosive.
LSI > 0 Eau non corrosive sursaturée en CaCO3 (Favorise la formation de
dépôt calcaire)
PARAMÈTRES LIÉS À LA CHIMIE DE L’EAU

 Autres paramètres utiles

 Mesure de l’oxygène dissous

-Peut s’annuler dans les eau de forage


- Présenter une sursaturation dans un réseau (quelques fois après ozonation)
- Gouverne la corrosivité de l’eau dans les circuits

 Mesure de la salinité totale

-Peut être mesuré par la conductivité électrique


- estimer la quantité de sels
IMPURETÉS DES EAUX NATUELLES

Matière en suspension (MES) : Hétérogène de formes et variées

Matières en solution Matières colloïdales Matières en suspension

sels sucres protéines colloïdes argiles


parasites sables
cheveux
ions macromolécules limons
Petites molécules bactéries Zooplancton

Acides humiques Phytoplancton


virus

1A 1nm 1m 1mm diamètres

10-10 10-9 10-8 10-7 10-6 10-5 10-4 10-3 m


Microscope Microscope
optique Oeil
électronique
IMPURETÉS DES EAUX NATUELLES

Matière colloïdales

- Matières colloïdales (1 m)


- Chargées électro-négativement dans la quasi-totalité des situations
- Particules soumise à des forces électrostatiques de répulsion qui les maintiennent
indéfiniment en suspension (Potentiel Zéta -5 à 20mV)

 Turbidité
- Définit l’opalescence d’une eau due beaucoup plus aux particules colloïdales en
suspension et aux matières organiques dissoutes qu’aux seules MES

 Couleur
- Elle est due aux matières organiques dissoutes, au fer ferrique précipité à l’état
d’hydroxyde colloïdal, au fer ferreux lié à des complexes organiques et à divers colloïdes
IMPURETÉS DES EAUX NATUELLES

Matières organiques dissoutes

- Elle représente plusieurs familles de composés:


 Les acides humiques
 Les acides carboxyliques
 Et les hydrates de carbone

 Oxydabilité au permanganate
- Consommation d’oxygène en milligramme par litre , emprunté au KMnO4 à chaud
pendant 10 minutes et en milieu acide (mesure de la DCO).

 Carbone organique total (COT)


- Mesure du carbone lié aux matière organiques (MO), obtenu par combustion des MO et
lecture du CO2 produit (méthode standard établie)
TRAITEMENT DE DÉFERRISATION ET
DÉMANGANISATION

• Procédés d’élimination physico-chimique

• Précipitation par coagulation et résiduel de coagulant

• Phase de clarification
TRAITEMENT DE DÉFERRISATION ET
DÉMANGANISATION
Ne sont pas des polluants majeurs
Fe et Mn
Ne présentent pas à priori de danger pour
l’homme

Limiter leur concentration dans les eaux d’alimentation industrielle et de


consommation
Normes OMS :
 Fe = 300 g/L
 Mn = 100 g/L

Excès de concentration en Fe et Mn dans les eaux :

 Médiocres qualités organoleptiques


 Coloration des eaux et goût métallique
 Développement possible de microorganismes initiant des
phénomènes de corrosion
TRAITEMENT DE DÉFERRISATION ET
DÉMANGANISATION

Procédés d’élimination physico-chimique : Procédé en deux étapes


 Élimination du fer et du manganèse dans les eaux :
- transformation des espèces solubles en composés insolubles (1ère étape)
- élimination subséquente des composés insolubles sur un filtre (2ème étape)

Cas du fer : 2Fe 2  HClO  H  2Fe 3  Cl  H 2 O


    (oxydation)

Fe 3
 3H 2 O  Fe(OH) 3  3H 
(précipitation)

Si le fer est sous la forme bicarbonate :

2Fe(HCO 3 )2  2HClO  Ca(HCO 3 )2  2Fe(OH) 3  CaCl 2  6CO 2  2H 2O

- La formation de CO2  baisse du pH


L’oxydation du fer inorganique par le chlore est une réaction instantanée
La réaction d ’oxydation du fer sous forme organique peut être complètement inhibée
TRAITEMENT DE DÉFERRISATION ET
DÉMANGANISATION

Cas du Manganèse Mn 2  HClO  H  Mn 4  Cl  H 2 O


    (oxydation)

Mn
4
 2H 2 O  MnO2  4H4  (précipitation)

Si le manganèse est sous la forme de sulfate :

MnSO 4  2HClO  4NaOH  MnO  2NaCl  Na SO  4H O


2 2 4 2

• L’oxydation des sels inorganiques manganeux augmente avec le pH de l’eau (pH 7-10)
• La présence de composés minéraux (ex. l’ammoniaque) ou de matière organique empêche
l ’oxydation du manganèse
TRAITEMENT DE DÉFERRISATION ET
DÉMANGANISATION

Précipitation par coagulation et résiduel de coagulant

Métaux complexés avec la matière organique


Élimination obtenue par
Métaux présents sous forme colloïdale coagulation floculation

Suivie de la clarification
 Décantation
 Flottation
 Filtration en profondeur

Résultats souvent meilleurs avec


les coagulants à base d’aluminium
TRAITEMENT DE DÉFERRISATION ET
DÉMANGANISATION
Phase de clarification

Souvent constituée d’une coagulation- Floculation, d’une décantation


(ou flottation) et d’une filtration en profondeur

Préoxydation Coagulation Décantation Filtration

KMnO4 Sels ou flottation Filtration sur


d’aluminium sable
Cl2
Ozone
ADOUCISSEMENT ET
DÉMINÉRALISATION DES EAUX

• Décarbonation des eaux

• Adoucissement sur résines

• Échange d’ions

• Déminéralisation électrochimique des eaux


ADOUCISSEMENT ET DÉMINÉRALISATION DES EAUX

 Décarbonatation de l’eau

- Diminution du pouvoir entartrant des eaux d’alimentation


- Précipitation d’une partie du bicarbonate de calcium (Ca(HCO3)2)

• Décarbonatation par la chaux : Ca(HCO 3 )2  Ca(OH) 2  2CaCO 3  2H 2 O

Injection de CO2 après précipitation  Solubilisation de CaCO3 résiduel

CaCO 3
 H 2 CO 3  Ca(HCO 3 )2
ADOUCISSEMENT ET DÉMINÉRALISATION DES EAUX

 Adoucissement sur résines

 Caractéristiques
 Extraction du calcium : transfert de cations de la solution se fait
habituellement avec le groupement sulfonique (-SO3-H+) d’une
résine en polystyrène.

 Régénération de la résine : s’effectue avec un traitement à l’acide

 Développements touchent surtout l’industrie du placage et de


transformation des métaux pour l’enlèvement du chrome, du
cobalt, du cuivre, du cadmium, du nickel, du fer et du zinc

 Existence de toute une gamme de résines échangeuses d’ions sur


le marché (AMBERLITE, DUOLITE, DOWEX, etc.) présentant des
caractéristiques distinctes et pouvant être utilisées pour le
traitement de différents types d’eaux
Échange d’ions
Techniques par échange d’ions

Na+ Na+
(Cl-)2Ca++ Na+ Na+ Ca++ Na+
Na+ Na+ Na+
R R + 3 NaCl
(en solution)
Na+ Na+
Na+ H+
Cl-H+

Il existe des résines échangeuses d’ions anioniques fortes (AF), anioniques faibles
(Af), cationiques fortes (CF) et cationiques faibles (Cf)

Cycle d’utilisation des résines en 4 étapes :


• fixation : traversée de la couche de résine de haut en bas par le volume d’eau
• détassage de la couche de résine à contre-courant
• régénération : passage de haut en bas du réactif régénérateur dilué
• rinçage : élimination du régénérant imprégnant la résine par lavage
Mise en œuvre technologique : lits fixes, lits superposés, lits mélangés, lits mobiles
Échange d’ions
 Le dimensionnement
Critères principaux :
Pouvoir d’échange (capacité de l’échangeur) : masse d’ions susceptibles d’être
fixés par l’unité de volume de l’échangeur considéré  unité : eq. g/Lrésine tassée
Charge volumique : rapport volume horaire de l’eau / volume de résine  vol/vol.h
Flux d’ions : charge volumique  salinité de l’eau  nb milliéquivalents/Lrésine.h
Fuite ionique : concentration de l’ion à fixer  mg/L
Taux de régénération : masse de réactif utilisée pour régénérer l’unité

 Utilisation en traitement des rejets industriels


Industrie des traitements de surface relatifs aux pièces métalliques
Avantages du traitement par échange d’ions :
• diminution importante de la consommation d’eau (recyclage)
• eau de très haute pureté à prix réduit  qualité du rinçage 
• concentration de la pollution (d’un facteur de plus de 1 000) et possibilité de
récupérer certains produits coûteux
• simplification des opérations de détoxication qui peuvent être assurées en cuvée
sans nécessiter de contrôle continu
Échange d’ions
2 schémas de base pour les chaînes de traitement :
• le traitement en effluents séparés (à savoir les rinçages alcalins et cyanures d’une
part et les effluents acides chromatés d’autre part)
• le traitement en mélange de toutes les catégories d’eaux de rinçage

Une installation de détoxication (page suivante) comportera :


• un filtre à silex et à charbon actif : arrêter les précipités au cours du mélange des
différentes eaux, et éliminer les matières organiques ou les solvants
• trois capacités contenant chacune une résine spécifique pour métaux, anions forts
et anions faibles

Les trois lits de résines sont régénérées séparément.


- la résine cationique qui a fixé tous les cations métalliques, alcalins, alcalino-
terreux, est lavée avec une solution d’acide chlorhydrique
- la première résine anionique (faible) Af, est remise en condition par une lessive
de soude, qui lui enlèvera les anions forts : sulfates, chlorures et chromates
- la seconde résine anionique (forte) AF est régénérée de la même manière. Elle
arrête les cyanures et autres acides faibles, types borates et silicates
Échange d’ions
ADOUCISSEMENT ET DÉMINÉRALISATION DES EAUX
Échangeur d’ions
 Adoucissement de l’eau sur résine
Adoucissement par échange d’ions : Ca(HCO 3 )2  2RSO 3Na  (RSO 3 )2 Ca  Na 2 (HCO 3 )

• Principe : échanger totalement les ions Na+ (fixés sur l’échangeur d’ions) avec les ions
Ca2+ et Mg2+ (provenant de l’eau)
• Opération : réaliser l’opération sur une fraction du débit, laquelle est par la suite
mélangée avec l’eau non adoucie
ADOUCISSEMENT ET DÉMINÉRALISATION DES EAUX

 Adoucissement de l’eau sur résine


 Adoucissement de l’eau Adoucissement par échange d’ions :

• Application : utilisé en traitement individuel


ADOUCISSEMENT ET DÉMINÉRALISATION DES EAUX

 Déminéralisation électrochimique des eaux : Électrodialyse

 Principe et définition • Membrane perméable aux anions (MPA)


Procédé de séparation à travers une membranes
• Membrane perméable aux cations (MPC)

 Force motrice : Champ électrique


 Cellule électrolytique compartimentée

Espèces ionisées
Transport de matière de composés dissous Espèces minérales
Espèces organiques

Migration des cations vers la cathode


Migration des anions vers l’anode
ADOUCISSEMENT ET DÉMINÉRALISATION DES EAUX
 Principe et définition : Électrodialyse

Fonctionnement d’une membrane cationique


ADOUCISSEMENT ET DÉMINÉRALISATION DES EAUX

 Électrodialyse

Schéma de principe de fonctionnement de l’électrodialyse


ADOUCISSEMENT ET DÉMINÉRALISATION DES EAUX

 Fonctionnement de l’électrodialyse
 Membranes alternativement anioniques (A) et cationiques (K)

• Compartiment de dilution (D)


Délimitation des compartiments
• Compartiment de concentration (C)
Sous l’effet du champ électrique :
Cations
- Migration des cations vers la cathode
- Sortie des cations du compartiment (D) vers (C) en traversant des membranes (K)
- Arrêt des ions dans le compartiment (C) car empêchés par une membrane (A)

Anions
- Migration des anions vers l’anode
- Sortie des anions du compartiment (D) vers (C) en traversant des membranes (A)
- Arrêt des anions dans le compartiment (C) car empêchés par une membrane (K)
ADOUCISSEMENT ET DÉMINÉRALISATION DES EAUX

 Fonctionnement de l’électrodialyse
Conséquence 1

 Appauvrissement du compartiment (D) en sels  compartiment de dilution

 Enrichissement du compartiment (C) en sels  compartiment de concentration

Conséquence 2

Réactions électrochimiques aux électrodes  dépôts de substances sur les électrodes

Prévoir un circuit de rinçage des électrodes


ADOUCISSEMENT ET DÉMINÉRALISATION DES EAUX

 Domaine d’application de l’électrodialyse


 Traitement des eaux d’alimentation

Principal domaine d’application Traitement des eaux saumâtres (en compétition


avec l’osmose inverse)

Utilisée pour la défluoruration des eaux


• CaF2 : fluorine Rencontrées dans les eaux souterraines
• Na3AlF6 : cryolithe (bassin sédimentaires)
• CaF(PO4)3 : fluoro-apatite Électrodialyse procédé efficace
pour la défluoruration des eaux

 Traitement des effluents métalliques


TECHNIQUE DE FILTRATION MEMBRANAIRE :

• Microfiltration

• Ultrafiltration

• Nanofiltration

• Osmose Inverse
Procédés membranaires
 Principe
Membrane : Matériau dont le but est de retenir de membrane
façon sélective certains constituants (MES, molécules,
virus, sels..) d’une phase liquide ou gazeuse
 Transfert de solvant ou de soluté à travers une
membrane semi-perméable ou microporeuse toutes les
fois qu’une différence de potentiel chimique existe Eau
entre les deux faces de la membrane filtrée
Membranes perméables ou non à l’eau
 rétention de sels, de composés solubles (MF,
UF, NF, OI), d’ions particuliers (électrodialyse)
Force motrice pression, concentration, potentiel
électrique)  potentiel chimique  migration des Eau
composés filtrée
 Phénomènes de tamisage ou solubilisation-diffusion
MF = Microfiltration; UF = Ultrafiltration; NF= Nanofiltration; OI = osmose inverse
Procédés membranaires
Membrane poreuse Membrane dense
Porosité interne – Séparation par tamisage Pas de porosité interne – Solubilisation-diffusion

Particule
retenue

Pore de la Particule
membrane non retenue

Couche superficielle
Contraintes d’utilisation :
Sous-couche
• Résistance mécanique
• Perméabilité (flux) Superposition de couches
Support

Nature des membranes : Matériaux Température maximale (°C) Gamme de pH


Matériaux organiques :
• membranes minérales – acétate de cellulose 40 3à8
– polysulfone 90 2 à 12
• membranes organiques – aramide 45 4 à 11
– polyacrylonitrile 60 2 à 11
– polypropylène 70 2 à 12
Minéraux :
– céramiques 250 1 à 14
– carbone/graphite 180 0 à 14
– acier fritté 400 0 à 14
Procédés membranaires
 Différents types de membranes – Notion de seuil de coupure

Colloïdes Molécules

Bactéries Virus Sels dissous

Pollens Levures Macromolécules organiques

100 µm 10 1 0.1 0.01 0.001 0.0001

Cheveu Globule Plus petit Virus Osmose inverse


rouge µorganisme polio
Nanofiltration

Ultrafiltration

Microfiltration

Filtre à sable
Procédés membranaires
 Configuration des membranes - conception des modules
Perméat
PERMEAT membrane
Grille
d’alimentation

RETENTAT
ALIMENTATION
Alimentation

Modules plans Modules tubulaires


Gâteau de
Membrane filtration

Aération

Eau brute
Eau filtrée

Modules plan-spiralés Modules à fibres creuses


Procédés membranaires
Comparaison des différentes configurations modulaires
 Les modules à fibres
Module Fibres Module Module
plan creuses tubulaire spiralé
creuses et tubulaires sont
Prétraitement + + ++ 
employés en microfiltration et
Pertes de charge ++ + ++  en ultrafiltration. Les modules
Compacité + ++  ++
Décolmatage contre-courant non ++ ++ non
en spirale sont réservés à la
Coût  ++  ++ nanofiltration
 : moins bien
+ : bien
++ : très bien

Configurations en spirales et en fibres creuses  prétraitement très poussé

Configurations tubulaires  liquides très visqueux et/ou chargés en matières en


suspension, mais au prix de certains inconvénients, en particulier :
- faible surface développée par unité de volume du module
- consommation énergétique  (filtration tangentielle nécessaire)
Procédés membranaires
 Applications industrielles
Technique en plein essor mais onéreuse (investissement et fonctionnement) et limité
en concentration par quelques contraintes (entartrage, pression osmotique, viscosité)
 Valorisation du concentré et recyclage des eaux de lavage
Quelques exemples d’applications industrielles :
- récupération des métaux nobles dans certains rejets de galvanoplastie et de
traitement de surface
- traitement dans l’IAA des lactosérums
- séparation des produits d’enzimage et de l’indigo des rejets de l’industrie textile

IAA = Industrie agroalimentaire


Enzymage = opération qui consiste à ajouter des enzymes à du moût de raisin
Procédés membranaires
Quelques marchés d’application des membranes pour le traitement des effluents industriels
Technique
Type d’industrie Nature des effluents Produits récupérés
applicable
Industrie agricoles et alimentaires :
– céréales Eau de lavage UF Amidon, eau
– brasseries Fonds de cuves MF, UF Bière consommable
Autres effluents UF Houblon, enzymes
– industrie textile Effluents de teinturerie UF Indigo, eau de rinçage
– lait, fromage Lactosérum UF+OI Protéines (UF), lactose (OI)
– abattoirs, conserveries de viande, de poisson Effluents divers UF, OI Protéines, sang, graisses, gélatine, saumures
OI Glucides, résines
Papeteries Effluents divers
UF Lignosulfanates
Industries mécaniques :
– traitement de surface Eaux de rinçage OI Métaux, eau de rinçage (possibilité d’utilisation de UF
ED après complexation des métaux)
– huiles de coupe Huiles solubles, émulsions UF Hydrocarbures, eau de rinçage
– peintures d’électrophorèse Bains, eau de rinçage OI, UF Peinture, pigments, vernis, résines, eau
Industries chimiques :
– fabrication PVC Effluents de fabrication UF
PVC
– divers Effluents riches en sels OI, ED
NaCl, Na2SO4, NaNO3, NH4NO3
– sulfate de sodium Effluents divers ED+ED
Concentration, puis conversion en soude et acide sulfurique
OI+ED
Industrie photographique Eaux de rinçage OI FeCN, thiosulfate, sels d’Ag
Industrie minière Effluents, acides des mines OI Métaux, sels, eau
MF+OI
Tours de refroidissement Purges Eau
ED
MF = microfiltration, UF = ultrafiltration, OI = osmose inverse, ED = électrodialyse
Procédés membranaires
Traitement des rejets huileux (huiles de coupe) dans les industries mécaniques
et l’automobile
Procédés classiques  résultats moyens
Procédé d’ultrafiltration (UF)  solution efficace et économique
Procédé

Performances

Performances du traitement par UF des rejets huileux


Flux liquides DCO (mg/L) Hydrocarbures
Alimentation 150 à 350 1à5%
Perméat 2à5 5 à 10 mg/L
Concentrat 800 à 1 200 25 à 50 %
Les bioréacteurs à membranes
Pourquoi les BRM ?

1. Limitations des procédés classiques


- Élimination de la pollution en bioréacteur par
des boues activées floculées < 3-4 g/l. Entrée effluent Sortie eau
épurée
- Séparation eau épurée/boues activées par un Bioréacteur Décanteur
décanteur.
- Forte dépendance de l’efficacité de
traitement à l’étape de décantation.
- Mauvais amortissement aux chocs Air
Flocs bactériens

organiques.
- Encombrement important.
- Problèmes de fonctionnement lors de
Recyclage boues
brusques changement de flux (orages).

Procédé peu coûteux et bien maîtrisé industriellement.


Les bioréacteurs à membranes

2. Principe général d’un BRM


- Élimination de la pollution en bioréacteur
par des boues activées dispersées Recyclage boues
concentrées (10-30 g/l). Entrée effluent
Module
- Séparation eau épurée/boues activées par d’ultrafiltration

filtration.
- Emprise au sol réduite.
- Grande qualité de l’eau. Bioréacteur
- Procédé modulable.
Sortie eau épurée
pour rejet
- Deux types de configuration : ou recyclage

• Membranes recirculées
• Membranes immergées
Les bioréacteurs à membranes
Technologie des installations
Le procédé à membranes recirculées
- Circulation à l’intérieur des
Système externe membranes (filtration
interne-externe)
Boues
Boucle de
en excès circulation - Pression jusqu’à 5 bar
Perméat
Eau brute - Circuit de recirculation afin
de maximiser le cisaillement
Membranes dans les membranes, donc de
(Carter)
limiter le colmatage
Pompe
Air de gavage

Filtre de Pompe
Consommation
BioRéacteur
sécurité de
circulation énergétique élevée
Flux : 50 to 120 L/h.m2.t°C Débit de perméat
TMP : 1 à 5 bar
Vmodule = 2 - 5 m/s (en option)
conséquent
Les bioréacteurs à membranes
Technologie des installations
Le procédé à membranes immergées
- Circulation à l’extérieur des
Système immergé membranes (filtration
externe-interne)
Eau brute
- Circuit de succion pour
aspirer le perméat
.
. . . Membranes - Injection d’air pour limiter
. Perméat le colmatage à l’extérieur des
. .
. . . . Pompe de membranes
. . .
BioRéacteur . succion
. . .
. . .. . . Boues Consommation
en excès
énergétique réduite
Air « process » Air « membrane »

Flux : 15 to 50 L/h.m2 .t°C Débit de perméat


TMP : < 500 mbar réduit
Vmodule : air lift
Les bioréacteurs à membranes

Configuration du procédé INTEGRE RECIRCULE


Flux environ doublé pour une
Efficacité hydraulique Flux lié à la pression appliquée pression multipliée par un facteur 5
à 10
Contrôle du colmatage Aération Forte recirculation (U > 1 m.s-1)
Lié à la surface membranaire
Coût d'investissement Moindre
nécessaire
Lié majoritairement aux besoins
Lié majoritairement aux
Coût de fonctionnement hydrodynamiques de recirculation
besoins biologiques
donc élevés

- Pour une industrie à forte valeur ajoutée nécessitant des flux élevés, le procédé à
membranes recirculées peut être viable.
- En eau résiduaire urbaine, la nécessité de minimiser les coûts de fonctionnement
favorise le choix du système intégré.
Les bioréacteurs à membranes
Le colmatage
Diminution de l’efficacité de filtration membranaire par accumulation de
composés à la surface de la membrane.
Diminution de la perméabilité donc du flux de perméat (à même énergie
dépensée, on produit moins)

Comment s’en affranchir ?


Le phénomène de colmatage est inhérent au procédé, donc irrémédiable

Limiter le colmatage Traiter les conséquences

- Prétraitements en amont de la - Décolmatage par rétro-lavage


filtration
- Lavage chimique
- Favoriser le cisaillement au niveau
- Changement de membranes
de la surface filtrante pour décoller le
gâteau
Les bioréacteurs à membranes
Avantages technico-économiques des BAM
Qualité Flexibilité
Nouvelles usines ou
Effluent désinfecté et STEP existantes
sans matières en suspension
(zones sensibles) Blocs de filtration modulaires

Avantages des
Bio réacteur à membrane

Compacité Fiabilité
Charge volumique plus Boues Pas de perte de biomasse
forte (x 4 à 5)
Réduction de 20 à 50 % Boues concentrées plus
Gain de place d ’un pour les effluents industriels résistantes aux toxiques
facteur 4 à 5 concentrés
soit 0,1 à 0,2 kg MS / kg de
DCO éliminée
Les bioréacteurs à membranes
Procédé à membranes immergées
tuyau
barre de d’air
guidage

faisceaux
de fibres

collecteur
de perméat

0,60 m

• 2 modules
• Q nom,j = 45m3/j C boues = 12 - 15 g/l
• seuil de coupure = 0,4 m
• aération module et process : 50 - 100 m3/m².h
TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Efficacité et domaine d’utilisation des procédés à membrane

Nanofiltration

Microfiltration  Diamètre des pores : 0,1 -10 m


Ultrafiltration  Diamètre des pores : 1nm -0,1 m
Nanofiltration  Diamètre des pores : de l’ordre du nanomètre
Osmose inverse  Diamètre des pores :  1 nm
TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Principe général des procédés membranaires

• Purification : élimination de molécules, ions , colloïdes, bactéries, etc.


• Concentration : enrichissement d’une solution en grosses substances
• Dissociation : séparation des substances voisines

Procédés de transport de matière  Membranes artificielles sélectives

Force motrice  Différence de pression hydrostatique


TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Nature chimique des matériaux membranaires

- Composés cellulosiques
- Composés polysulfonés Moins
Membranes résistantes à
organiques - Composés polyacryliques
l’abrasion
- Composés polyamides etc.

- Composés à base d’alumine


Membranes - Composés à base de carbure de Plus résistantes
Minérales (ou silicium à l’abrasion
inorganiques)
- Composés à base d’oxyde de titane

Membranes symétriques  Possèdent une distribution régulière et uniforme des pores sur toute
leur épaisseur (utilisées seulement en microfiltration)

Membranes asymétriques  Constituées d’une fine pellicule appelée peau déposée sur un
support poreux de même nature chimique

Membrane composite  la peau et le support sont de nature chimique différente


TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Seuil de coupure d’une membrane

- Masse de la plus grosse entité arrêtée par la membrane (voisine de la taille des pores de la membrane)
- Seuil de coupure souvent exprimé en dalton (unité de masse moléculaire)
- Paramètre caractérisant la membrane

Petits seuils Grands


de coupure seuils de
coupure

Osmose inverse Nanofiltration Ultrafiltration microfiltration

Dessalement de l’eau Rétention des ions MES et MES et gros


de mer ou saumâtre divalents macromolécules colloïdes

Exemple :
1 nanomètre  300 à 400 daltons
0,1 micromètre  100 000 daltons
TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Seuil de coupure d’une membrane
Microscope électronique Microscope optique Visible à l’œil nu

TAILLE en micromètres 0,001 0,01 0,1 1 10 100 1000


200 1000 10 0000 20 0000 100 0000 500 0000
POIDS MOLÉCULAIRES
( DALTONS)
Macro- Micro- Macro-
Ion molécule molécule particule particule
Sels Plancton Cheveux
TAILLE DE QUELQUES minéraux Pigments
PARTICULES
Ions Levures
Virus Bactéries Sables

Colloïdes Parasites

Osmose microfiltration
DOMAINE DE
PROCÉDÉS DE inverse Ultrafiltration Filtre à sable
SÉPARATION SUR
MEMBRANES Nanofiltration
TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Microfiltration et ultrafiltration
 Mise en œuvre de module de filtration
- Modules tubulaires : bloc macroporeux
- Modules tubulaires multicanaux

Support en céramique

Couche filtrante

Structure Schématique d ’une membrane minérale (Alumines, Al2O3, ) de


microfiltration : Bloc macroporeux
TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Microfiltration et ultrafiltration

 Mise en œuvre de module de filtration

Support en
céramique

canal

Couche
filtrante

Structure schématique d’une membrane minérale de microfiltration : éléments


filtrant multicanaux
TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Microfiltration et ultrafiltration

 Principe de Fonctionnement

- Filtration frontale
Deux types de filtration
- Filtration tangentielle

 Filtration frontale
- Passage forcé de l’eau à travers les pores de la membrane
- Formation de gâteau : augmentation de l ’épaisseur au cours du temps
- Décroissance de la porosité  baisse du débit
- Souvent utilisée en laboratoire pour MES (membranes planes ou
plissées)
TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Microfiltration et ultrafiltration

 Principe de Fonctionnement

Gâteau de
filtration

Écoulement de Liquide épuré


l’eau à traiter

Liquide à épurer

Membrane

Schema de principe de fonctionnement de la Filtration frontale


TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Microfiltration et ultrafiltration

Filtration frontale
TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Microfiltration et ultrafiltration

 Principe de Fonctionnement

 Filtration Tangentielle

- Circulation de liquide parallèlement à la surface de la membrane


- Petites particules traversent la membrane et les grosses particules retenues
- Une fraction de l ’eau traverse les pores (récupération périphérique : perméat
- la deuxième fraction (ne traverse pas les pores) : concentrat
- Colmatage au cours du temps : baisse du débit
TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Microfiltration et ultrafiltration

 Principe de Fonctionnement

Écoulement tangentiel

Solution à traiter Rétentat

Membrane Gradient de
pression

A
B Filtrat
- Les espèce (A) traversent la membrane
- Les espèces (B) sont retenues par la membrane

Structure Schématique de principe de fonctionnement de la microfiltration et


ultrafiltration tangentielle
TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Microfiltration et ultrafiltration
 Principe de Fonctionnement
Support en
céramique

Eau à
canal
traiter

concentrât
Filtrat
Couche
filtrante

Structure schématique de fonctionnement d’une membrane minérale de


microfiltration : éléments filtrant multicanaux
TRAITEMENTS MEMBRANAIRES

 Microfiltration et ultrafiltration

Membrane externe

Biological
process

Pompe de
recirculation

Filtration tangentielle
TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Microfiltration et ultrafiltration
 Principe de Fonctionnement

Pompe de re-
circulation

vanne
Eau brute
manomètre rejet
Pompe
d’alimentation
Eau traitée

Montage schématique d ’une installation classique de microfiltration ou


d’ultrafiltration tangentielle
TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Microfiltration et ultrafiltration

 Principe de Fonctionnement

 Installation de la micro-filtration ou de l’utrafiltration tangentielle

- Utilisation de deux pompes  1 ère pompe : alimentation en eau brute


 2ème pompe : re-circulation de l ’eau
- Pompe d’alimentation : fonctionne à faible débit et à pression élevée
- Pompe de re-circulation : débit élevé mais à faible pression
TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Microfiltration et ultrafiltration
 Mécanisme de transfert
- Passage du solvant par convection
- Loi de Darcy Densité de flux de solvant proportionnelle à la pression appliquée

J : densité de flux de perméat (m3.m-2.s-1)


Q : débit de perméat (m3/s)
Sm : aire de la surface filtrante (m2)
Q Bm ΔP
J= = . Bm : perméabilité du milieu poreux (m2)
Sm em η
em : épaisseur de la membrane (m)
P : Pression transmembranaire (Pa)
: viscosité dynamique du solvant (Pa.s)

em
Perméabilité : caractéristique
intrinsèque de la membrane
Rm = (Rm : résistance propre de la membrane)
Bm
TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Microfiltration et ultrafiltration
 Mécanisme de transfert

1 ΔP
 Densité de flux pour un solvant pur J= .
Rm η
 Densité de flux pour une suspension ΔP
J=
η. (R m + R f )
 Rf : Résistance due au colmatage de la membrane

JS : densité de flux stationnaire fonction de J solvant pur


:
- nature de soluté
Solution contenant
- concentration de soluté une suspension
- vitesse tangentielle
- couche colmatante JS
t
TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Microfiltration et ultrafiltration : Caractéristiques spécifiques et mise en eouvre

 Microfiltration :
- Diamètre des pores : 0,1 -10 m
- Rétention des colloïdes, bactéries, MES, particules de fer, etc.
- Pression : 0,1 -2 bars

 Ultrafiltration :

- Diamètre des pores : 1nm - 0,1 m


- Rétention des colloïdes, bactéries, virus, particules de fer, etc.
- Rétention des composés moléculaires ou ioniques
- Pression hydrostatique : 1 -10 bars

Microfiltration et ultrafiltration  peu applicables au traitement des eaux de surface


 surtout appliquées au traitement des eaux souterraines
 efficacité généralement très concluantes en termes de
rendement d’élimination de la turbidité, bactéries et métaux
 abattement de la MO limité (incluant les pesticides)
 bonne élimination des micro-polluants organiques en présence de
CAP (injecté dans la boucle de re-circulation)
TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Microfiltration et ultrafiltration :
Membranes immergées
TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Microfiltration et ultrafiltration :

Membranes immergées Regain d’intérêt de l’utilisation des


membranes dans la potabilisatiuon des eaux
TRAITEMENTS MEMBRANAIRES

- Utilisées en traitement des eaux usées


Membranes immergées
- Remplacement du décanteur classique
TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Osmose inverse

 Caractéristiques spécifiques de l’osmose inverse

- Diamètre des pores : < 1,5 nm


- Seuil de coupure : 100 daltons (10-4m)
- séparation ionique ou moléculaire poids moléculaire inférieur à 100 daltons
- Utiliser pour la désalinisation des eaux saumâtres ou de mer
- Pression hydrostatique : 10 - 100 bars
- Membranes neutres du point de vue électrique
TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Osmose inverse

 Principe de Fonctionnement

- Phénomène naturel : gradient de pression  transfert de l’eau pure


par diffusion
Osmose directe - Transfert eau : zone la moins concentrée vers la plus concentrée
- Équilibre : différence de niveau entre les deux zones : pression
osmotique ()

- Objectif : empêcher la diffusion


Osmose inverse - imposer une pression >   inversion du flux du solvant
- Transfert eau : zone plus concentrée vers la moins concentrée :
phénomène d’osmose inverse
TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Osmose inverse

 Principe de Fonctionnement

Membrane semi- Pression osmotique  Pression P  Pression osmotique 


perméable

Eau Soluté Eau Soluté Eau Soluté

Solution Solution plus


moins concentrée
concentrée

(a) : Osmose directe (b) : Équilibre osmotique (c) : Osmose inverse


TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Osmose inverse

 Mécanisme de transfert

- Dissolution
 Transfert de soluté à travers la membrane
- Diffusion

 Lié aux propriétés de solvatation de la membrane Rapport des énergies de


solvatation du soluté entre
la membrane et l ’eau

 Affinité de l ’eau vis à vis de la membrane formation d ’une couche


d ’eau pure à a surface de la
membrane (hydratation)

détermine l’épaisseur de la
couche d’hydratation et
 Nature des espèces ioniques
Influence la sélectivité
membranaire
TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Osmose inverse

 Mécanisme de transfert

• Pression osmotique :   ΔC.R.T


 : pression osmotique en Pa
C : différence de concentration des deux solutions en mol.m3
R : constante des gaz parfaits = 8,314 J/mol.K-1
T : température en K
QP
• Équation de passage en eau : Jw   K w .(ΔP  Δ)
S
Jw : densité de flux du perméat (L/h. m2)
QP : débit du perméat
S : surface de la membrane (m2)
KW : perméabilité de la membrane (L/h.m2.bar)
P : gradient de pression (bar)
 : gradient de pression osmotique (bar)
TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Osmose inverse

 Mécanisme de transfert

• Équation de passage en sels : JS  K S .(CM  CP )

JS : flux de sels par unité de surface de la membrane (L/h. m2)


KS : perméabilité de la membrane au différents sels (L2/h.m2.mol)
CM : concentration de sels dans la solution initiale (mol/L)
CP : concentration de sels dans le perméat (mol/L)
TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Nanofiltration
 Caractéristiques spécifiques de la nanofiltration

- Située entre l ’ultrafiltratrion et l ’osmose inverse


- Diamètre des pores : de l’ordre du nanomètre (nm)
- Energie utilisée : pression hydrostatique (10 à 50 bars)
- Élimination des composés ioniques et moléculaires ayant un poids moléculaire
supérieur à 1000 daltons

Membranes de nanofiltration
- membranes porteuses de charges électriques (charges négatives en surface)
- seuil de coupure : 250 daltons pour les composés organiques
- membranes dotées de trois propriétés :
- Anti-fouling
- Rejet sélectif
- Élimination de la matière organique
TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Nanofiltration
 Caractéristiques spécifiques de la nanofiltration

• Propriété Anti-fouling
- colloïdes, lipides ou protides  charge négatives repoussées
- colmatage lié aux composés organiques est ainsi évité

• Rejet sélectif
- repoussent les espèce ioniques dissoutes chargées négativement
- grande rétention des ions bivalents tout en restant perméables aux ions
monovalents.

• Propriétés d’élimination de la matière organique


- élimination des triahalométnane (THM), acides humiques
- CODB, COT
TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Nanofiltration

 Principe de Fonctionnement
-Tubulaires
- Planes
Utilisation de membranes
- Fibreuses
- Spiralées

• Débit de perméat proportionnel à la surface  recherche de surface maximum filtrante

Conditionnement des membranes sous forme de module spiralé


TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Nanofiltration

 Principe de Fonctionnement

Membrane spiralée de nanofiltration


TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Nanofiltration

 Principe de Fonctionnement

Structure schématique d’une membrane de nanofiltration


TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Nanofiltration

 Principe de Fonctionnement

Filtration tangentielle : Filtration d’eau superficielle pour potabilisation


(nanofiltration/Osmose inverse)
TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Nanofiltration

 Principe de Fonctionnement

Membrane spiralée
- Construction dune poche de perméat  deux feuilles de membranes
- Espaceur de perméat à l’intérieur des poches  dirige le perméat vers le collecteur
- Espaceur de concentrat entre les poches  turbulence
- Module  en moyenne 30 poches enroulées en spirale autour du collecteur

Avantages : surface filtrante élevée, compacité élevée, faible volume mort

Inconvénient : Très sensible au colmatage

Fonctionnement
- Pénétration de l’eau dans les interstices formés par la succession des poches
- Transfert d’une partie de l’eau à travers la membrane sous l’effet de la pression
- Entraînement de l’eau traitée vers le collecteur
TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Nanofiltration

 Mise en œuvre d’un module de nanofiltration

Membrane de
nanofiltration
Perméat
Pré-traitement
éventuel
Pompe haute
pression Vanne de réglage

Concentrât
(rejet)

Schéma simplifié de fonctionnement d’une unité de nanofiltration


TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Nanofiltration

 Mise en œuvre d’un module de nanofiltration

- pré-traitement éventuel : coagulation ou utilisation d’une membrane de microfiltration


ou ultrafiltration placée en amont de la nanofiltration
- Pompe haute pression
- Un ou plusieurs modules de filtration placés en parallèles
- Valve de réglage du débit : imposer la pression dans le module
TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Nanofiltration

 Mécanisme de transfert

- Nanofiltration  variante de l’osmose inverse


-Nanofiltration = osmose inverse à très basse pression
- Obéit au même principe de transfert que l’osmose inverse

Transfert de soluté par solubilisation–diffusion (osmose inverse)

QP .100 QP = débit du perméat


• Taux de conversion Y : Y(%)  Qi = débit d’alimentation
Qi

 Ci  CP   CP 
• Taux de rejet R :
R     1 
 Ci   Ci 
Ci : conc. soluté dans la solution initiale
R = 1  rétention totale du soluté
CP : Conc. soluté dans le perméat
R = 0  passage de tout le soluté
TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Nanofiltration

 Application

 Applicable pour l’adoucissement des eaux  élimination des ions Ca2+ et Mg2+
 Applicable pour la désulfatation des eaux  élimination des ions SO42-
 Applicable pour la défluoruration des eaux  élimination des ions F- (CaF2)
TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Phénomènes de colmatage

 Colmatage  principale limitation des techniques membranaires

 Produits mineurs (très faible concentration)  plus colmatante

Impossibilité de prévoir le caractère colmatant d’une eau par simple analyse

Eaux très claires plus colmatantes que des eaux turbides :


- Entraînement des grosses particules par l’écoulement tangentiel
- Pénétration des petites particules dans les pores : colmatage important
TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Phénomènes de colmatage

Trois type de colmatage

Dépôt de particules
• Dépôt de solides à la surface de la membrane
• Assimilé à un milieu poreux ayant une résistance hydraulique
Blocage mécanique des pores
• fonction de la tailles des pores et des particules
• Obstruction des pores en profondeur de la membrane (petites particules)
Adsorption
• liée à des phénomènes physico-chimiques fonction de la nature de l’eau à traiter
• Adsorption de composés à la surface ou à l’intérieur de la membrane
• Adsorption par des liaisons ioniques ou de Van der Waals
TRAITEMENTS MEMBRANAIRES

 Phénomènes de colmatage

particule
entraînée
non
colmatante colmatage
chimique
de surface

colmatage chimique en
profondeur

particule non
colmatante

Représentation schématique de divers types de colmatage


TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Réduction du colmatage

- choix des conditions opératoires


- Méthodes préventives

Choix des conditions opératoires

- Choix de la vitesse tangentielle : vitesse élevée favorise un effet turbulent permettant


de réduire la résistance du dépôt

- Décolmatage à contre courant : débouchage des pores par circulation en sens


inverse du perméat pendant un temps très court et
sous haute pression.

- Régénération de la membrane : employé lorsque le colmatage est de nature chimique


(arrêt de la production); Nettoyage à la soude permet de détruire les matières
organiques adsorbées et, à l’acide pour l’élimination des matières minéralisées
adsorbées.
TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Réduction du colmatage

Débit

Colmatage
Chimique
Lavage
(décolmatage
Colmatage chimique)
physique

Inversion du flux
(décolmatage physique) Temps

Flux du filtrat en fonction du temps

• Inversion du flux : quelques secondes


• Fréquences des inversions : 1 à quelques dizaines de minutes
• Fréquence des lavages : quelques jours à quelques semaines et dure quelques dizaines de
minutes
TRAITEMENTS MEMBRANAIRES
 Prévention du colmatage

 Objectif : diminution du pouvoir colmatant de la suspension ou de l’eau à traiter

 Pouvoir colmatant d’une eau

- Mesure de l’indice de colmatage = Fouling Index = Silt Density Index (SDI)

- Filtration de l’eau à travers une membrane standard (pore = 0,45m)


- Application d’une pression de 2 bars

t1 : temps requis pour filtrer les premiers 500 ml


[1  (t 1 /t 2 )].100
SDI  t2 : temps requis pour filtrer les 500 ml suivants
t
t : durée de filtration, en général 15 minutes
0 < SDI < 3 : eau non colmatante
3 < SDI < 6 : eau peu colmatante
6 < SDI < 20 : eau très colmatante

 Méthodes préventives :
- Action sur les paramètres physiques : pré-filtration, décantation
- Action sur les paramètres chimiques : modification du pH, modification de la force
ionique par ajout de coagulant ou floculant
DEUXIÈME PARTIE

EAUX USÉES BIODÉGRADABLES:


PRÉTRAITEMENT PHYSICOCHIMIQUE
ET TRAITEMENT BIOLOGIQUE
Biodégradabilité des effluents

Le rapport de la biodégradabilité k est défini par le rapport DCO/DBO5.

Il représente la fraction de la DCO qui est biodégradable

Valeurs de K Caractère de l’effluent

1.5 Spontanément biodégradable

2à3 Biodégradable à condition de mettre en place un


traitement adéquat . Concerne un effluent urbain
> 5 Non biodégradable . Un traitement physico-chimique
s’impose. Concerne un effluent industriel
FLOTTATION AIR DISSOUS
FLOTTATION À AIR DISSOUS
 Principe et définition

- Phénomène opposé à la décantation


- Séparation solide-liquide applicable aux particules de faible masse volumique
- Injection de bulles de gaz et attelage bulle-particule
- Permet surtout d’éliminer les MES

Injection de bulle d’air par pressurisation de l’eau : diamètre 50 à 70 m

Taille optimale des bulles d’air

Applicable au traitement des eaux ayant de faibles valeurs de


turbidité
FLOTTATION À AIR DISSOUS

Caractéristiques techniques et applications des différents procédés de flottation


Taille des Consommation d’énergie Temps de
Procédé Principales applications
bulles (µm) (Wh/m3 traité) séjour (min)
Flottation par
100 à 500 20 à 30 2à5 Élimination : huiles, graisses...
insufflation d’air
Flottation mécanique 100 à 1 000 100 à 200 2 à 15 Dégrossissage de suspensions de polymères, latex, élastomères
• Hydrocarbures
Flottation par air
• Solvants
dissous (ou
40 à 70 45 à 60 20 à 30 • Fibres
aéroflottation) avec
• Suspensions de fines particules floculées (effluents industriels et
20 % de recirculation
urbains)
Électroflottation 50 à 100 150 à 200 idem Mêmes applications que pour la flottation par air dissous
FLOTTATION À AIR DISSOUS
 Principe et définition

Flottateur à eau pressurisée :

• Juste une partie de l’eau traitée est pressurisée (et non pas l’eau coagulée-floculée)
• Taux de re-circulation de l’eau traitée : 10% (R = 0.1)
• Pressurisation : de 3 à 8 bars (taille des bulles 50 à 70 m)
• Injection d’air : 6 à 12 cm3 par mg de MES
FLOTTATION À AIR DISSOUS
 Vitesse descensionnelle
En décantation  Vitesse ascensionnelles

En flottation  Vitesse descensionnelle

Q Q = Débit d’eau
VDesc. 
S sol S = surface au sol de la zone de flottation

VF  Vdesc  particule entraînée par le flux vertical descendant de l’eau


VF  Vdesc  particules entraînées par le flux vertical ascendant de l’eau (flottation)

VF = vitesse de flottation = vitesse bulle-particule

VDes = 5 et 8 m/h pour des appareils rectangulaire ou circulaires


ELECTRO-COAGULATION-
FLOCULATION
ELECTRO-COAGULATION-FLOCULATION

 Électrocoagulation : Production de coagulant minéraux


- Technique similaire à la coagulation Chimique (Fe3+ ou Al3+)

 Élimination de particule colloïdales


- Flocs d ’hydroxydes métalliques
 Élimination des particules dissoutes

Dissolution anodique
Utilisation d’électrodes solubles de Al ou Fe
d’électrodes solubles

 Système bipolaire
- Deux configurations possibles
de cellules électrolytiques  Système mono-polaire
ELECTRO-COAGULATION-FLOCULATION

 Description : procédé à électrodes solubles : système bipolaire


- Seules les électrodes placées aux extrémités sont connectées au générateur de courant
- Électrodes intermédiaires fonctionnent comme des dipôles (deux faces actives)

Alimentation
de courant Électrodes solubles
bipolaires (aluminium ou
acier doux)
Boues
métalliques

Agitateur
magnétique
ELECTRO-COAGULATION-FLOCULATION
 Description : procédé à électrode solubles/ insolubles: système mono-polaire
- Chaque électrode individuellement connectée au générateur de courant
- Électrode anodique immédiatement suivie d’une électrode cathodique

Alimentation
de courant

Électrodes en acier doux

Boues
métalliques

Agitateur
magnétique
ELECTRO-COAGULATION-FLOCULATION
 Description : système mono-polaire
ELECTRO-COAGULATION-FLOCULATION
 Comparaison entre système bipolaire et monopolaire
 Basée sur la différence de potentielle pour une intensité et un électrolyte donnés
 Système bipolaire (système en série) :
- La même intensité imposée traverse chacune des électrodes
- Résistance électrique relativement élevée
- Consommation énergétique relativement élevée

 Système mono-polaire ( système en parallèle):


- L’intensité imposée est subdivisée entre toutes les électrodes
- Résistance électrique relativement faible
- Consommation énergétique relativement faible

 Aspect pratique : dans une unité de type industriel

Système bipolaire plus avantageux  seulement deux électrodes connectées au générateur


 maintenance facile
ELECTRO-COAGULATION-FLOCULATION
 Mécanisme d’action de l’électrocoagulation


Anode : Al  Al 3   3 e
Fe  Fe 2   2 e  ou Fe  Fe 3   3 e 

Cathode : 2H 2 O  2 e   H 2  2O H 

Al  3 OH  Al (OH)
3
En solution:
-
3

Fe  2 OH  Fe (OH)
2 -
2 ou Fe 3   3 OH - Fe (OH) 3

Fe(OH)3 et Al(OH)3  Caractérisés par une forte capacité d’adsorption


ELECTRO-COAGULATION-FLOCULATION
 Processus réactionnels pouvant intervenir lors de l’électrocoagulation

Mécanisme d’action de l’électrocoagulation


ELECTRO-COAGULATION-FLOCULATION

 Processus réactionnels pouvant intervenir lors du traitement


1) Électrophorèse → Déplacement de particules chargées sous l’effet de champ électrique

2) Réduction cathodique → Formation et dépôts de composés inorganiques (métaux


lourds) ou organiques à la cathode
3) Interactions chimiques → entre Fe2+(Fe3+) ou Al3+ et les anions présents (sulfure,
phosphates) dans les eaux usées et induisent la
formation de composés insolubles
4) Flottation → de particules solides et d’impuretés dissoutes induite par la présence
de bulles de gaz (H2) générées à la cathode
5) Adsorption → de polluants à la surface des hydroxydes métalliques (forte capacité
d’adsorption)
ELECTRO-COAGULATION-FLOCULATION
 Exemple d’application 1 : Traitement de lixiviat métallique
Cas d’une cellule électrolytique utilisant des électrodes de fer
 Pour de très faibles intensités imposées  quantité de boues métalliques négligeables
 élimination des métaux par réduction cathodique
Me z   ze   Me (s) (Formation et dépôt de métaux sur la cathode)

 Augmentation de l’intensité imposée  Quantité importante de OH- produite à la cathode


 Précipitation et co-précipitation des métaux
 Quantité de boue métallique relativement importante

2H 2 O  2e   H 2 (g)  2OH  (Réduction de l’eau et formation d’ions hydroxydes)

Me z   zOH  Me(OH) z(s) (précipitation des métaux sous forme d’hydroxyde)

Fe(OH)2  Mez  Fe(OH)(2z) (O)z Me(s)  zH (Co-précipitation des métaux)


ELECTRO-COAGULATION-FLOCULATION
 Exemple d’application 2 : traitement d’eaux résiduaires chargées en
matière organique
 Cas d’une cellule électrolytique utilisant des électrodes de fer
 Dissolution anodique  Production d’ion métallique : Fe2+ (Fe3+)
 Hydrolyse du cation métallique suivie d’une réaction de polymérisation :formation de précipité verdâtre
 Co-précipitation de la matière organique avec les hydroxyde de boues métalliques
 Remontée à la surface des hydroxydes de boues métallique à la surface du liquide avec les bulles de
gaz (H2) générées à la cathode
 Possibilité de réduire ou de déposer les composés organiques à la cathode

Adsorption des polluants organiques à la surface des particules d’hydroxydes :

L  H(aq)  (HO)OFe (s)  L  OFe (s)  H2O

• Réaction d’addition : Polluant = ligand = L


• Attraction électrostatique : Les complexes polymériques de fer chargés (positive ou
négative) peuvent attirer les charges contraires des polluants
ELECTRO-COAGULATION-FLOCULATION
 Exemple d’application 3 : Élimination de la matière en suspension et
colloïdale
 Eaux usées Très petites particules de diamètre souvent
inférieurs à 0.1 m appelées colloïdes
 Eaux potables

Soumises aux forces


électrostatiques répulsives

L ’action du champ électrique couplé avec une électrolyse


(génération de Fe3+ ou Al3+) permet l’agrégation efficace
des particules colloïdales

- La production des sels de fer (charges positives) permet l’annulation des


charges négatives portées par les colloïde (déstabilisation des colloïdes)
- Une agitation est nécessaire pour éviter les dépôts sur le fond ou sur les parois
de la cellule électrolytique
ELECTRO-COAGULATION-FLOCULATION
Application : Organic matter (COD) removal
from effluent by electrocoagulation

Effluents Initial concentration Removal


(mg/L) (%)
Poultry slaughterhouse 1300 – 1700 46 – 54

Oily water from boat 2600 - 3900 58 – 65


holds
Saw mill stockpile site 29200 - 31100 0 – 14

Fruit juice industry 2960 – 3460 13 – 40

Meat processing 2270 – 3480 16 – 43


industry
ELECTRO-COAGULATION-FLOCULATION
Application : Treatment of poultry slaughterhouse
effluent by electrocoagulation

Parameters Initial concentration Removal


(%)
TSS 680 – 240 mg/L 85 – 93

BODs 2700 – 3100 mg/L 85 – 87

CODs 1300 – 1700 mg/L 46 – 54

CODt 3200 – 3500 mg/L 80 – 84

O&G 700 – 950 mg/L 98 – 99

E. coli 3.0 x 107 CFU/100 mL 99.98

AHB 4.0 x 107 CFU/100 mL 98.5


ELECTRO-COAGULATION-FLOCULATION

Application : Treatment of oily water from boat holds by


electrocoagulation

Parameters Initial concentration Removal


(%)
TSS 500 – 580 mg/L 99.0 - 100

BODs 110 – 200 mg/L 88 – 96

CODs 2600 – 3900 mg/L 58 – 65

CODt 3350 – 3450 mg/L 78 – 79

O&G 800 mg/L 95 – 96

C10-C50 420 -455 mg/L 99.4 – 99.6


ELECTRO-COAGULATION-FLOCULATION
 Électrocoagulation: application, avantages et inconvénients

 Avantages
- Trois phénomènes  • électrochimique (dissolution et effet de champ)
• chimique (formation d’hydroxydes)
• physique (adsorption à la surface des hydroxydes)

- Requiert moins de réactifs


- Réduction du volume de boues générées
- Décantation plus rapide des flocs car plus hydrophobes que ceux obtenus par
voie chimique et contiennent moins d ’eau (diminution du volume de boues à gérer)

- Différence de potentiel  Champ électrique capable de déstabiliser les


particules colloïdale par neutralisation des
charges autour de la particule
ELECTRO-COAGULATION-FLOCULATION

 Électrocoagulation: application, avantages et inconvénients


Avantages
- Pas d’apport extérieur de salinité
- Production in situ d’agent coagulant : Réduction des coûts relatifs aux
transport des réactifs;
- Permet également de se débarrasser des contraintes liées au stockage des
produits chimiques

Inconvénients
- Parfois plus coûteuse (due à une consommation énergétique importante)
que la méthode classique mais elle est améliorable.
ÉLECTROFLOTTATION
ÉLECTROFLOTTATION
 Description du procédé :Procédé à électrodes insolubles

- Production in situ de bulle de O2 et H2 par électrolyse


- utilisation d’électrodes insolubles placées au fond de de la cellule
- accrochages des des MES par les gaz (O2 et H2)
- Entraînement de l’attelage bulles-particules vers la surface
- élimination par simple écumage
ÉLECTROFLOTTATION
 Description du procédé :

Système de raclage
mécanique
Récupération de
solides

Bulle de gaz
d’hydrogène ou
d’oxygène

Cathode (Ti)
Anode
(Ti/PbO2)

Structure schématique d’une cellule d’électro-flottation


ÉLECTROFLOTTATION
 Électroflottation: application, avantages et inconvénients

Facteur influençant l’électro-flottation


- Quantité de bulles produites : plus les bulles sont nombreuses et petites plus la probabilité
de rencontre entre les MES et les bulles gazeuses est grande

Avantages de l’électroflottation
- Réglage facile du flux et de la taille des particules par choix de l’intensité
- Installation simple et moins encombrant
- Possibilité de réduction de la charge polluante liée à la matière organique (action directe et
indirecte)
- automatisation facile, donc économe en personnel
ÉLECTROFLOTTATION
 Électroflottation: application, avantages et inconvénients
Inconvénient de l’électroflottation
- Corrosion anodique en présence d’acide gras
- Entartrage des électrodes (en présence d’hydrogénocarbonate de calcium)

Eaux dures  entartrage des électrodes cathodiques (OH-)

Ca 2   2HCO 3  2OH   2CaCO 3  2H 2O

Désentartrage  Inversion de la polarisation de la cathode

2CaCO 3  2H   Ca(CO 3H) 2  Ca 2 

Ca(CO3H)2 est un composé soluble


TRAITEMENT AÉROBIE

 Boues activées

 Lits bactériens
Notion de biomasse

La croissance d’une biomasse, placée dans des conditions


idéales de culture peut se quantifier par l’expression suivantes

N 1
 N .2 0
n

Avec N0 = nombre de bactéries au temps égal à 0


N1= nombre de bactéries au temps t
n = nombre de division

En milieu non renouvélé, la croissance bactérienne est


discontinue. Elle est définie à l’aide de trois paramètres
Notion de biomasse

Paramètres de croissance discontinue

Paramètre unité Définition Formulation

Taux de croissance h-1 Nombre de division n


horaire r 
t
Temps de génération h Temps de
doublement de t1  t 2 1
génération 
n r
Vitesse spécifique de Accroissement de
croissance () biomasse par unité dB 1
de temps ramené à .
l’unité de biomasse B dt
B = biomasse
Notion de biomasse
Croissance discontinue représentée par une courbe spécifique
Notion de biomasse

Différentes étapes de la croissance discontinue

Phases Interprétation
Phase 1 : Latence la vitesse spécifique de croissance est nulle. L’âge des
boues et leur adaptation au milieu explique cette
période
Phase 2: Exponentielle Elle permet de déterminer les paramètres r et  qui sont
sous la dépendance des conditions de l’environnement
telles que pH, T°, nature et concentration des
nutriments.
Phase 3 : Stationnaire Le paramètre  s’annule. Le nombre de bactéries
vivantes reste constant. Elle s’attribue à l’épuisement du
substrat , l’accumulation de déchets toxiques ou
l’évolution défavorable des conditions physico-
chimiques comme le pH.
Phase 4 : Déclin la biomasse est dans la phase de respiration endogène
ou d’autolyse . Le nombre de bactéries chute
Notion de biomasse
Quantification du phénomène
Masse biologique proportionnelle au nombre de microorganismes

dB
 (   b )B 0
() dépend de la concentration
dt
en substrat
() = vitesse spécifique de croissance
b = coefficient de mortalité
B = biomasse au temps t
B0 = biomasse initiale

S
 Équation de Monod
K S
max
S

S = Concentration en substrat
Ks = constante de MONOD
max = Vitesse maximale spécifique de croissance
Boues activées

 Principe

 Une eau aérée permet le développement rapide d’une flore bactérienne


 Développement bactérien au détriment des composés organiques
 Procédés à biomasse en suspension
 Transfert de pollution d’une phase dissoute ou colloïdale vers une phase solide

 Description de l’unité
Processus de transfert et de
 Bassin d’aération métabolisation

Séparation des solides et de


 Clarificateur l’eau épurée
Boues activées

Figure 1 : Mode de fonctionnement du système de boues activées :


extraction de boues pratiquée sur la liqueur décantée.
Boues activées

Figure 2 : Mode de fonctionnement du système de boues activées :


extraction de boues pratiquée sur le bassin d’aération.
Boues activées

Figure 1 :
- Les boues séparées sont partiellement recyclées vers le bassin d’aération
- les microorganismes se multiplient et s’agglomèrent pour constituer le floc bactériens.
- Dépôt du floc bactérien lorsque l’aération cesse
- Le recyclage permet de maintenir une concentration importante de décomposeurs
- Extraction pratiquée sur la liqueur décantée

Figure 2 :
- Extraction pratiquée sur le bassin d’aération lui-même où le contrôle du débit
massique d’extraction est plus aisée
Boues activées

 Quelques définitions

COT
S0 :
DCO Valeur de la pollution à l’entrée du bassin d’aération

DBO5

X0 : quantité de bactéries = MVS X0 = MEST  Mminérale

Concentration en décomposeur à l’entrée du bassin d’aération

X : Concentration en décomposeurs dans le bassin d’aération


Boues activées
 PARAMÈTRE DU PROCÉDÉ
 Charges de fonctionnement
Quantité d’éléments épurateurs est exprimée :
1) à l’aide du volume du bassin d’aération si la concentration en boues est Cte
2) à l’aide de la masse active approximativement évaluée par la teneur en
matière volatile

 Charge volumique
La charge volumique est le rapport entre le flux journalier de pollution entrant dans
l’unité et le volume du bassin d’aération; elle s’exprime en kg DBO5/m3.j.

Q.S0 S 0
BV = =
V 
Q: débit d’entrée
S0 : Concentration en pollution à l’entrée
V: volume du bassin d’aération
: Temps de passage dans le bassin d’aération (=V/Q)
Boues activées
 PARAMÈTRE DU PROCÉDÉS
 Charge massique

La charge massique est le rapport entre le flux de pollution entrant dans


l’unité et la masse d’éléments épurateurs présents dans l’unité. Elle s’exprime
en kgDBO5/kg.j.

Q. S0 S0
Bm = =
X .V X .
X: Concentration en décomposeurs dans le bassin d’aération
: Temps de passage dans le bassin d’aération (=V/Q)

- Dans la pratique, on peut concevoir des variations de la charge massique entre des
bornes très différentes de 0,05 à 5, ce qui représente,
- par exemple, un rapport de 1 à 100 dans la masse de décomposeurs en suspension
pour le même flux de pollution à traiter
Boues activées
 PARAMÈTRE DU PROCÉDÉS
 Âge des boues
L’âge des boues est le rapport entre la masse des solides présents dans le bassin
d’aération et le flux d’extraction. Cette grandeur représente, s’il n’y a pas d’anomalie
d’écoulement, le temps de séjour moyens dans l’unité
 Si les boues sont extraites du clarificateur, l’âge des boues est :
1
X .V X
θ= = . 
w.Q. X w w X w

 Dans le cas d’une extraction directe sur le bassin d’aération :

X .V 1
 = = 
w.Q . X w w

Xw : Concentration en solides des boues épaissies


W: rapport entre le débit d’extraction et le débit d’entrée
Boues activées
 PARAMÈTRE DU PROCÉDÉS
 Équation de fonctionnement

Les équations de fonctionnement sont obtenues à partir des bilans de


pollutions et de biomasse dans le bassin d’aération. Si celui-ci se
trouve en macro-mélange parfait, les bilans s’écrivent respectivement :

(Flux entrant) + (flux produit) = (flux sortant) + (flux accumulé)


 Pour la pollution : dS
QS 0  RQS  r .V  ( 1  R )QS  V
dt
(E-1)

 Pour la la biomasse dX
QX 0  RQX w  rX .V  ( 1  R )QX  V
dt
(E-2)
1S  S
rX 0(1  R ) X  RX w 
 

Boues activées
 PARAMÈTRE DU PROCÉDÉS
 Équation de fonctionnement

r : vitesse d’élimination de la pollution organique (affectée d’un signe négatif)


rX :vitesse de production de la biomasse
R : taux de recyclage
X0 : concentration en matière volatile (MV) à l’entrée de l’unité

En régime permanent, en négligeant le flux de la biomasse entrant


dans l’unité, les équations précédentes se réduisent à :

S0  S rX 
1
(1  R) X  RX w 
r  
 

(E-3) (E-4)
Boues activées
 PARAMÈTRE DU PROCÉDÉS
 Équation de fonctionnement
Les vitesses r et rX dépendent des mécanismes de dépollution
et de croissance. La nutrition des microorganismes floculés
peur se décomposer en six phases :

1) Transport des aliments dans le liquide jusqu’à la surface


2) Adsorption des substrat à la surface du floc
3) Transport des aliments à la surface du floc
4) Prédigestion par des exoenzymes pour réduire les dimensions des
molécules
5) Perméation ou franchissement de la membrane cellulaire
6) Méthabolisation avec ses deux aspects , anabolisme (biosynthèse) et
catabolisme (processus de dégradation des composés organique)
Boues activées
 PARAMÈTRE DU PROCÉDÉS
 Analyse de fonctionnement
Reprenons l’équation qui exprime le bilan de biomasse aux bornes du
bassin d’aération :
1
rX  (1  R) X  RX w  (E-4)

Écrivons, de plus, le bilan de biomasse aux bornes du clarificateur :

(1  R  w) X  RX w  (1  w) X e
(E-5)

Où Xe représente la concentration en biomasse quittant l’unité; Lorsque la


clarification fonctionne convenablement, cette concentration peut être
négligée .
Boues activées
 PARAMÈTRE DU PROCÉDÉS
 Analyse de fonctionnement

L’équation devient :
1 R  w (E-6)
Xw  .X
R
w. X
rX 

En substituant cette valeur dans l’équation (E-4), il vient que

w.X
rX  (E-7)

Boues activées
 PARAMÈTRE DU PROCÉDÉS
 Analyse de fonctionnement

En admettant que l’extraction est pratiquée sur le bassin d’aération,


on introduit l’âge des boues :
  /w (E-8)

Or la vitesse de production de biomasse résulte de la


synthèse et de l’attrition endogène :
rX   X  bX (E-9)

 : taux de croissance de la culture

b : coefficient de vitesse d’attrition


Boues activées
 PARAMÈTRE DU PROCÉDÉS
 Analyse de fonctionnement

En combinant les équations (E-7), (E-8) et (E-9), il vient :

1 (E-10)
 b

En admettant que le coefficient de vitesse d’attrition endogène


est constant, cette dernière relation montre que l’âge des boues
détermine le taux de croissance de la culture.
TRAITEMENT
D’EFFLUENTS D’ABATTOIR
Traitement d’effluent d’abattoir

 Quelques caractéristiques d’effluents

Paramètres Cas de figures


Cas 1 Cas 2 Cas 3 Cas 4 Cas 5 Cas 6

Qmoy (m3/h) 24 9 40 66 18 16
Qpeack (m3/h) 45 15 70 85 20 -
DCO (mg/L) 2970 2700 2000-4000 5200 2000-2500 2300
DBO5 (mg/L) 1480 1100 1500-3000 2500 500-750 1200
DCO : DBO5 2.0:1 2.5:1 1.3:1 2.1:1 3.3:1 1.9 :1
TSS (mg/L) 950 800 1000 1800 1000 1000
VSS (mg/L) 320 300 - - - 400
O&G (mg/L) 80 100 200 1100 150-250 150
pH 6.0-7.5 6.0-8.0 6.5-7.5 6.0-8.0 6.0-8.5 6.0-7.5
N-NH4+ (mg/L) 50 40 120- - 10-190 60-70
N-NTK (mg/L) 200 170 200 310 15-300 200-250
Temp (°C) 26-30 - 26-34 26-34 26-34 26 - 35
Traitement d’effluent d’abattoir

 Prétraitement

Dégrillage-tamisage : Une attention particulière est apportée aux opérations de


dégrillage et de tamisage en raison de la forte proportion de produits grossiers
dans les MES (viandes, graisses, poils, boyaux, paille).

Le dégrillage est réalisé sur grille droite ou courbe et le tamisage est réalisé sur
grille à espacement millimétrique soit sur champ fixe à barreaux ou tôles perforées
soit sur un champ mobile sans fin.

Sur le marché les dégrilleurs sont nombreux mais dans le cas des abattoirs il faut
privilégier ceux qui ont un système de nettoyage automatique.

Un bon dégrillage – tamisage permet d’éliminer 50 à 80 % des MES et 10 à 30 % de


la DBO5.
Traitement d’effluent d’abattoir

 Prétraitement

Dégraissage : Pour les effluents très chargés il peut être judicieux de placer un
système de dégraissage avant le rejet à l’égout et ceci dans le but de protéger le
réseau. Le fonctionnement d’un intercepteur de graisses est comparable à celui d’un
intercepteur d’huile. Il est constitué d’un bassin de rétention permettant aux matières
grasses de flotter. La Figure ci-dessous l’aspect général d’un intercepteur de graisses
(Gouvernement du Québec, 1999). Le nombre de chicanes et de regards dépend des
dimensions de l’intercepteur. Les graisses flottées en surface sont reprises en continu
par un ensemble de raclage.

Traitement par flottation à air dissous (FAD) : Ces effluents d’abattoirs peuvent
contenir des huiles et des graisses (O&G), lesquelles peuvent être mélangées avec le
sang et des solides en suspension pour former une mousse. Ce mélange conduit
facilement à la génération d’odeurs nauséabondes. La présence des (O&G) et
particulièrement le sang peut conduire à une augmentation des besoins en oxygène
lors du traitement aérobie. L’utilisation d’une coagulation-floculation associée à la
flottation à air dissous (FAD) est requise.
Traitement d’effluent d’abattoir

 Prétraitement

Schéma de principe d’un intercepteur de graisse


Traitement d’effluent d’abattoir

 Prétraitement

Schéma de principe d’un flottateur à air dissous combiné à


la coagulation-floculation
Traitement d’effluent d’abattoir

 Prétraitement

Paramètres Flottation avec Flottation seule


additifs chimiques

DCO 90% 40%

MES 95% 60%

Matière grasse 97% 95%


Traitement d’effluent d’abattoir
 Prétraitement
Électrocoagulation/electrofloculation (EC-EF) : action combiné d’un agent
coagulant/floculant (Fe2+/Fe3+ ou Al3+) et d’un agent flottant (génération de bulles de
gaz O2 et H2)
Résultats issus d’un prétraitement par voie
électrolytique

Parameters Initial concentration Elimination (%)


TSS 680 – 240 mg/L 85 – 93

BODs 2700 – 3100 mg/L 85 – 87

CODs 1300 – 1700 mg/L 46 – 54

CODt 3200 – 3500 mg/L 80 – 84

Oil & Grease 700 – 950 mg/L 98 – 99

E. coli 3.0 x 107 CFU/100 mL 99.98

AHB 4.0 x 107 CFU/100 mL 98.5

Best conditions: Temperature (25 oC), Time (60 min), I (0.3 A), IED (1.5 cm),
Iron bipolar electrodes, Energy consumption: 0.50 - 0.72 $/m3
Traitement d’effluent d’abattoir

 Traitement biologique

Procédés aérobies : Des traitements aérobies peuvent être avantageusement utilisés :


Systèmes à boues activées et réacteur biologique séquentiel. Dans certains cas la
nitrification est un traitement requis et elle exerce une demande en oxygène élevée.

Procédés anaérobies : Les digesteurs anaérobies permettent un traitement d’effluents


à forte charge organique sur des surfaces inférieures à celles utilisées par les
procédés aérobies classiques. De plus ce procédé produit des boues beaucoup plus
minéralisées. De plus ce procédé produit des boues beaucoup plus minéralisées et
leur quantité est beaucoup plus faible qu’avec des procédés aérobies. Il ne demande
pas d’aération. Le biogaz produit peut être valorisé énergétiquement.
Traitement d’effluent d’abattoir

 Traitement biologique
Procédés anaérobies :

1)Charge organique : 10 à 15 kg DCO/m3.j


2)Rendement sur la DCO : 90%
TRAITEMENT
D’EFFLUENTS LAITIERS
Traitement d’effluent laitiers
 Quelques caractéristiques des effluents laitiers
Paramètres Unités Valeurs

DBO5 (lait) mg/L 2500 - 9300

DBO5 (effluent laitier) mg/L 300 - 3200

Azote Kjeldahl mg/L 950 - 5000

Graisses mg/L 110 - 800

Ratio DCO/DBO5 - Proche de 2

MES mg/L 90 - 1000

Ratio MVS/MES - Proche de 0.8

Ptot mg/L 4 - 20

pH - 5 - 11
Traitement d’effluent laitiers
 Prétraitement des effluents
Une séparation préalable est indispensable pour faciliter le traitement
biologique. Ces effluents peuvent être particulièrement chargés en MES et
c’est pourquoi des prétraitements et traitement primaires sont nécessaires
pour faciliter les traitements secondaires.

Les prétraitements couramment rencontrés dans l’industrie laitière sont :


1) Dégrillage
2) Dessablage
3) Dégraissage

 Traitements primaires
Coagulation-floculation-séparation par décantation ou flottation (par
exemple aéroflottateur à air dissous ou encore par flottation à air dissous )
Traitement d’effluent laitiers

 Traitement secondaire
Les méthodes de traitement secondaires les plus couramment
employées :

1)Lits bactériens

2)Boues activées classiques

3) Bio-filtres

4) Bioréacteur à membranes

5) SBR

6) MBBR (Moving Bed Bioreactor)


Traitement d’effluent laitiers
 Traitement secondaire

Réacteur biologique sequentiel (RBS)

Description : La technique du SBR consiste à une épuration des rejets par


des boues activées dans un réacteur alimenté et aéré de façon séquentielle.

Ce type de traitement est constitué d’une fosse de réception des eaux


usées, d’une cuve de traitement aérobie et comporte des aérateurs à fines
bulles alimentés par une soufflante.

Deux pompes immergées permettent l’évacuation des effluents traités à la fin


de la phase de décantation, et l’évacuation des boues en excès. Cette filière
contient également une autre cuve destinée au stockage des boues.
Traitement d’effluent laitiers

Principe : Réacteur biologique sequentiel (RBS)

Le volume traité au cours d’un cycle correspond à une journée de


production et est stocké dans une première cuve tampon. Le réacteur qui
contient des boues activées est alimenté par l’effluent à traiter une fois par
jour.

L’aération est réalisée pendant plusieurs heures durant lesquelles l’eau est
épurée puis arrêtée afin que les boues décantent. Le surnageant est ensuite
évacué et un nouveau volume d’effluent à traiter entre dans le réacteur.

Lorsque la concentration en boues est trop forte dans le réacteur aérobie


(mesure à l’éprouvette), une partie est soutirée.
Traitement d’effluent laitiers

Principe : Réacteur
biologique sequentiel
(RBS)

Schéma des différentes étapes


de fonctionnement d’un RBS
Traitement d’effluent laitiers
Principe : Réacteur biologique sequentiel (RBS)

Remplissage : L’effluent à traiter est introduit dans le bassin et ajouté à la biomasse


conservée à la suite du cycle de traitement précédent. Pendant cette étape, la liqueur
mixte peut être agitée et aérée.

Réaction : La matière organique est dégradée par la biomasse. L’alternance de phases


aérobies, anoxiques et anaérobies dans la liqueur mixte, par le contrôle de l’aération
du système, permet d’effectuer la nitrification/dénitrification ainsi que la
déphosphatation biologique selon les besoins. La purge de boues, servant à contrôler
l’âge des boues, peut être effectuée à cette étape alors que la liqueur mixte est
mélangée.

Décantation : La séparation de la biomasse s’effectue suite à l’arrêt de l’aération et


l’agitation. La biomasse se dépose au fond du bassin. La durée de la décantation
est d’au moins 30 min.
Traitement d’effluent laitiers

Principe : Réacteur biologique sequentiel (RBS)

Soutirage : L’eau traitée est extraite du bassin et envoyée vers le cours d’eau
le plus proche. L’eau traitée peut également être acheminée vers d’autres
bassins de RBS pour obtenir une meilleure qualité d’épuration.

Repos : La biomasse restante à la fin du soutirage est remise en suspension


par le mécanisme d’agitation et elle peut être aérée pendant cette période. Le
contrôle de l’âge des boues peut aussi être réalisé en effectuant la purge de la
biomasse à partir des boues concentrées, avant de remettre la biomasse en
suspension.
Traitement d’effluent laitiers
Paramètres de conception RBS (industrie agroalimentaire)

Paramètres de conception Gamme d’opération


Rapport F/M 0.05 à DBO5 kg-1 MLVSS jr-1
Charge volumique 0.16 à DBO5 m-3 jr-1
Oxygène nécessaire
Oxydation carbonée 1.5 O2 kg-1 DBO5
Nitrification 4.6 O2 kg-1 NTK

Âge des boues > 20 jrs


Liqueur mixte (MLSS) 3 000 à 8 000 mg L-1
Temps de rétention hydraulique > 2 jrs
Indice de volume des boues (SVI) 80 à 180 mL g-1
Traitement d’effluent laitiers

Boiréacteur à membrane: (BRM)

Description : Par rapport à une station classique comprenant un bassin


d’aération et de décantation, un BRM substitue au décanteur un bloc
membrane qui contient des membranes cylindriques. Elles séparent la
biomasse de l’eau interstitielle pour obtenir une eau dont la MES est non
détectable étant donné le pouvoir de séparation de la membrane.

Principe : Le principe de fonctionnement du BRM est simple. C’est une


installation d’épuration qui réalise en continu deux fonctions dissociées
physiquement, en deux lieux :
- une fonction d’épuration dans le bioréacteur (dégradation
biologique de la pollution)

- une fonction de séparation dans le bloc membrane


Les bioréacteurs à membranes
Pourquoi les BRM ?

1. Limitations des procédés classiques


- Élimination de la pollution en bioréacteur par
des boues activées floculées < 3-4 g/l. Entrée effluent Sortie eau
épurée
- Séparation eau épurée/boues activées par un Bioréacteur Décanteur
décanteur.
- Forte dépendance de l’efficacité de
traitement à l’étape de décantation.
- Mauvais amortissement aux chocs Air
Flocs bactériens

organiques.
- Encombrement important.
- Problèmes de fonctionnement lors de
Recyclage boues
brusques changement de flux (orages).

Procédé peu coûteux et bien maîtrisé industriellement.


Les bioréacteurs à membranes

2. Principe général d’un BRM


- Élimination de la pollution en bioréacteur
par des boues activées dispersées Recyclage boues
concentrées (10-30 g/l). Entrée effluent
Module
- Séparation eau épurée/boues activées par d’ultrafiltration

filtration.
- Emprise au sol réduite.
- Grande qualité de l’eau. Bioréacteur
- Procédé modulable.
Sortie eau épurée
pour rejet
- Deux types de configuration : ou recyclage

• Membranes recirculées
• Membranes immergées
Les bioréacteurs à membranes
Technologie des installations
Le procédé à membranes recirculées
- Circulation à l’intérieur des
Système externe membranes (filtration
interne-externe)
Boues
Boucle de
en excès circulation - Pression jusqu’à 5 bar
Perméat
Eau brute - Circuit de recirculation afin
de maximiser le cisaillement
Membranes dans les membranes, donc de
(Carter)
limiter le colmatage
Pompe
Air de gavage

Filtre de Pompe
Consommation
BioRéacteur
sécurité de
circulation énergétique élevée
Flux : 50 to 120 L/h.m2.t°C Débit de perméat
TMP : 1 à 5 bar
Vmodule = 2 - 5 m/s (en option)
conséquent
Les bioréacteurs à membranes
Technologie des installations
Le procédé à membranes immergées
- Circulation à l’extérieur des
Système immergé membranes (filtration
externe-interne)
Eau brute
- Circuit de succion pour
aspirer le perméat
.
. . . Membranes - Injection d’air pour limiter
. Perméat le colmatage à l’extérieur des
. .
. . . . Pompe de membranes
. . .
BioRéacteur . succion
. . .
. . .. . . Boues Consommation
en excès
énergétique réduite
Air « process » Air « membrane »

Flux : 15 to 50 L/h.m2 .t°C Débit de perméat


TMP : < 500 mbar réduit
Vmodule : air lift
Les bioréacteurs à membranes

Configuration du procédé INTEGRE RECIRCULE


Flux environ doublé pour une
Efficacité hydraulique Flux lié à la pression appliquée pression multipliée par un facteur 5
à 10
Contrôle du colmatage Aération Forte recirculation (U > 1 m.s-1)
Lié à la surface membranaire
Coût d'investissement Moindre
nécessaire
Lié majoritairement aux besoins
Lié majoritairement aux
Coût de fonctionnement hydrodynamiques de recirculation
besoins biologiques
donc élevés

- Pour une industrie à forte valeur ajoutée nécessitant des flux élevés, le procédé à
membranes recirculées peut être viable.
- En eau résiduaire urbaine, la nécessité de minimiser les coûts de fonctionnement
favorise le choix du système intégré.
Les bioréacteurs à membranes
Le colmatage
Diminution de l’efficacité de filtration membranaire par accumulation de
composés à la surface de la membrane.
Diminution de la perméabilité donc du flux de perméat (à même énergie
dépensée, on produit moins)

Comment s’en affranchir ?


Le phénomène de colmatage est inhérent au procédé, donc irrémédiable

Limiter le colmatage Traiter les conséquences

- Prétraitements en amont de la - Décolmatage par rétro-lavage


filtration
- Lavage chimique
- Favoriser le cisaillement au niveau
- Changement de membranes
de la surface filtrante pour décoller le
gâteau
Les bioréacteurs à membranes
Avantages technico-économiques des BAM
Qualité Flexibilité
Nouvelles usines ou
Effluent désinfecté et STEP existantes
sans matières en suspension
(zones sensibles) Blocs de filtration modulaires

Avantages des
Bio réacteur à membrane

Compacité Fiabilité
Charge volumique plus Boues Pas de perte de biomasse
forte (x 4 à 5)
Réduction de 20 à 50 % Boues concentrées plus
Gain de place d ’un pour les effluents industriels résistantes aux toxiques
facteur 4 à 5 concentrés
soit 0,1 à 0,2 kg MS / kg de
DCO éliminée
Traitement d’effluent laitiers
Boiréacteur à membrane: Boucle externe

Dans un tel système, la liqueur mixte circule à travers un module


membranaire situé à l’extérieur du bioréacteur. Généralement, la filtration
est tangentielle. Le fait d’avoir une boucle externe de filtration augmente les
coûts énergétiques. De plus, les pompes de recirculation imposent des
contraintes de cisaillement importantes, qui contribuent à détruire les flocs
de biomasse et diminue l’activité biologique
Traitement d’effluent laitiers
Boiréacteur à membrane: Membrane immergées

le BRM immergé est un réacteur à BA dans lequel le module


membranaire y est plongé. La filtration est accomplie en
appliquant une pression négative du côté du perméat. Le perméat
passe à travers la membrane alors que les solides demeurent
dans le bioréacteur. La filtration est frontale. Le BRM immergé
réduit considérablement la consommation énergétique attribuable
à la filtration
Traitement d’effluent laitiers
Boiréacteur à membrane: (BRM)
En général, les effluents passent un dégrilleur qui assure le
tamisage et le compactage en éliminant une certaine quantité de
déchets. Stockés dans un bassin tampon homogénéisateur, les
effluents sont ensuite dirigés vers le BRM qui assure le
traitement par des bactéries.

Un suppresseur d’air alimente le bioréacteur en oxygène par des


diffuseurs d’air statiques, immergés sous une grande hauteur
d’eau, et qui assure également le brassage des boues.

Le bioréacteur fonctionne à forte charge volumique et est 5 à 10


fois plus petit qu’un bassin d’aération classique. Les bactéries
ne pouvant pas quitter le BRM, il est possible de travailler à de
fortes concentrations de biomasse dans le réacteur et à des
âges de boues très élevés, ce qui permet une faible production
de boues en excès (de 20 à 50%)
Traitement d’effluent laitiers
Paramètres et performances des systèmes avancés de
bioréacteurs à membranes (BRM)

Paramètres Valeurs
Charge hydraulique 0.2-0.3
(L m–2 min–1)

Charge organique 0.0001-0.006


(kg DBO5 m–2 d–1)

Enlèvement DBO5 (%) 70-80


Enlèvement MES (%) 70-80
Enlèvement NH4+-N (%) 60-80
Mode d’écoulement vertical Ascendant et/ou descendant
du liquide et de l’air

Médium filtrant Module de membrane d’ultrafiltration


Traitement d’effluent laitiers
Avantages des BRM :
La technologie des BRM présente plusieurs avantages par rapport au
procédé usuel de BA. Les points suivants font état de ces avantages :

•Une faible production de boue;

•Une excellente qualité d’effluent en terme de d’abattement de la


turbidité, des matières en suspension (MES), de la demande biochimique
en oxygène (DBO), de la demande chimique en oxygène (DCO), de
désinfection et de sous-produits de désinfection;

•Moins sensible aux variations de charge;


•Une réduction d’espace grâce à l’absence de décanteur secondaire
utilisé dans le procédé conventionnel de BA;

•Un θ élevé qui permet le développement de microflores diversifiées dans


le bioréacteur et facilite ainsi la biodégradation des polluants
organiques;

•Une facilité d’automatisation.


Traitement d’effluent laitiers

Avantages des BRM :

En contrepartie, les désavantages principaux du BRM seraient les


exigences opératoires, les besoins accrus de maintenance et les
coûts élevés de fonctionnement.
TRAITEMENT
D’EFFLUENTS DE
TANNERIE
Traitement d’effluent de tannerie
 Quelques caractéristiques d’effluents
Opérations Réactifs utilisés Caractéristiques de l’opération

Reverdissage Chlorure de sodium 300-350 kg/t de peau

Épilage Chaux + sulfure de sodium pH basique 12.5

Pelanage chaux pH basique

Déchaulage Sulfate ou chlorure d’ammonium Baisse du pH (pollution azotée)

Picklage Acide sulfurique + chlorure de sodium Plus de 100g/L de NaCl

Tannage chrome Rendre la peau imputrescible en présence de


chrome (III) : 20kg/t d’anhydride chromique;
génération de solution diluées de chrome lors
du rinçage

Basification Bicarbonate Neutralisation du tannage pour que la peau ne


se détanne pas
Teinture-Nourriture Colorant + huile Assouplissement de la peau : utilisation des
résines acryliques, des tanins végétaux et des
polyphénols;
Traitement d’effluent de tannerie

 Prétraitement

 Déchets organiques issus de l’épilage pelanage : Il est important de


remarquer que, seuls 20% de la peau de l’animal sont transformés en cuir. Il est
donc conseillé de récupérer soigneusement les poils, car cela empêche la
kératine (protéine fibreuse) dégradée de se retrouver dans les eaux résiduaires.

Au lieu de dissoudre les poils, il est possible de les conserver intacts


afin de les utiliser comme fertilisants en agriculture.

Les graisses et les tissus excédentaires résultant du processus de tannage


peuvent être transformés dans des centrales de production de biogaz
utilisant un processus de fermentation pour transformer ces déchets en un
combustible alternatif.
Traitement d’effluent de tannerie
 Prétraitement
 Eaux alcalines sulfurés issues de l’épilage pelanage : Le sulfure ne peut
être rejeté tel quel. Après dégrillage fin, dégraissage et dessablage des
eaux, la solution classique est l’oxydation par barbotage d’air, par voie
catalytique, des sulfures en thiosulfate et sulfate que l’on évacue en rivière.

Il peut être possible de récupérer le sulfure de sodium en utilisant une


technique de séparation membranaire. Cependant, l’un des problèmes qui
apparaît le plus souvent est le colmatage des membranes par la chaux.
Pour y remédier, il est important de séparer les phases d’épilation et de
chaulage,

À la sortie des membranes (perméat), on récupère une solution de sulfure et


un concentrât de chaux et de protéines. Lors de la neutralisation, les
protéines précipitent et pourraient éventuellement servir d’engrais ou de
sources d’acides aminés soufrés.
Traitement d’effluent de tannerie
 Prétraitement

 Eaux riches solvants : Les solvants utilisés en dégraissage (ex.


kérosène, monochlorobenzène, etc.) sont séparés par stripage à l’air

 Bains de tannage : Après dégrillage fin, dégraissage, dessablage,


et homogénéisation, ils sont neutralisés à pH 8,5 par le carbonate
de sodium ou par la soude. Les boues obtenues sont épaissies, puis
déshydratées, avant lixiviation du chrome à pH 1. L’acide chromique
est recyclé en fabrication (80 % de récupération du chrome des
rejets) après réajustement du pH.
Traitement d’effluent de tannerie
 Traitement général en station d’épuration
Le traitement général comporte tout d’abord un prétraitement
- de dégrillage fin,
- dessablage,
- dégraissage.

La succession de bains alcalins (épilage pelanage) et acides (picklage)


entraîne une certaine compensation (auto-neutralisation), d’où
l’utilisation de bacs tampons qui permettent une homogénéisation de
l’effluent et l’oxydation des sulfures par barbotage d’air

Le chrome alors subit une précipitation. Une floculation éventuelle avec


ajout de polyélectrolyte (polymère organique) ou de chlorure ferrique
ou d’aluminium précède la décantation primaire.
Traitement d’effluent de tannerie
 Traitement général en station d’épuration
Un tel traitement purement physico-chimique élimine à ce stade
70 % à 75 % de la pollution mais génère beaucoup de boues.

L'eau clarifiée, dégagée par ces différentes étapes, sera par la suite traitée
biologiquement en aération prolongée, et filtrée (ex. filtration sur sable)
avant son déversement dans la rivière.

Elle peut être envoyée en station d’épuration communale si le chrome a été


suffisamment abaissé sinon l’entreprise doit disposer d’un traitement du
chrome avant que l’eau ne soit envoyée dans le réseau de la ville pour un
deuxième traitement.

Les boues extraites sont soit méthanisables avec des déchets d’écharnage,
soit déshydratables sur filtre-presse et ensuite incinérables avec les
déchets, soit valorisables en épandage agricole.
Traitement d’effluent de tannerie
 Traitement spécifique du chrome

Recyclage après précipitation : Le recyclage après précipitation est la


méthode la plus classique et la plus ancienne. Elle a l’avantage de permettre
la collecte non seulement du bain de tannage, mais également des rinçages
qui interviennent parfois en fin de tannage et des jus d’essorage et
d’égouttage. Après collecte, tamisage et stockage, les bains sont précipités à
l’aide d’un agent alcalin de précipitation, à pH = 8,5 :

- la chaux est essentiellement mise en œuvre si le chrome n’est pas


récupéré.

- en cas de récupération de la boue en vue d’une réutilisation, on


optera pour un traitement avec de la soude ou de l’oxyde de
magnésium.
Traitement d’effluent de tannerie
 Valorisation des sous produits : Boues chromées

Les rejets de tannage et de retannage contenant du chrome peuvent être


traités de manière sélective afin de réduire le volume des boues chromées.

La boue obtenue contenant le chrome, ne peut en aucuns cas être valorisée


en agriculture (2 g/kg de MS conditionne la valorisation agricole des boues
de tanneries) et doit être mise en décharge contrôlée après déshydratation
sur filtre-presse.

Dans ce cas de figure, la tannerie produira deux types de boues :

la première, fortement chargée en chrome et de nature


essentiellement minérale, sera dans la plupart des cas mise
en décharge de classe 1 (déchets dangereux).

la seconde, peu chargée en chrome et contenant une forte


proportion de matière organique est en général éliminée
dans un centre d’enfouissement technique de classe 2
(déchet non dangereux).
Traitement d’effluent laitiers

Principe : Réacteur biologique sequentiel (RBS)

Soutirage : L’eau traitée est extraite du bassin et envoyée vers le cours d’eau
le plus proche. L’eau traitée peut également être acheminée vers d’autres
bassins de RBS pour obtenir une meilleure qualité d’épuration.

Repos : La biomasse restante à la fin du soutirage est remise en suspension


par le mécanisme d’agitation et elle peut être aérée pendant cette période. Le
contrôle de l’âge des boues peut aussi être réalisé en effectuant la purge de la
biomasse à partir des boues concentrées, avant de remettre la biomasse en
suspension.
TRAITEMENT
D’EFFLUENTS ISSUS
D’INDUSTRIE TEXTILE
Application à la dégradation de colorant par voie électrolytique

 Results :

Optimal conditions :
 Anode material : Ti/IrO2
 Intensity : 2 A
 Electrolyte : [NaCl] = 0.2 g/L
 Flowrate : 2 L/min
 Initial concentration of dyes : 50 mg/L
Electrolysis time : 20 min
Removal rate (yield) ~ 99%
TROISIÈME PARTIE

EAUX USÉES NON-


BIODÉGRADABLES: TRAITEMENTS
CHIMIQUE, PHYSIQUES ET
PHYSICOCHIMIQUES
TECHNIQUE DE
PRÉCIPITATION
Effluents industriels
Neutralisation des rejets industriels
Acidité  décapage des métaux, conserveries de fruits, fabrication des acides
Basicité  dégraissage des textiles, teintures à la cuve, blanchisseries…
Effets : dégradation des installations (corrosion des métaux, entartrage), effets sur le
milieu naturel, influence sur l’efficacité de la dégradation biologique.
Deux actions possibles : mise à la neutralité pour rejet (normes) & ajustement en
vue d’un traitement particulier (coagulation-floculation, dégradation biologique)
Mise en œuvre délicate : il faut assurer 
• un bon mélange de l’eau à traiter avec un réactif (liquide le plus souvent)
• un ajustement automatique du taux de réactif en fonction d’une valeur de consigne
• la mise en œuvre d’un réacteur pouvant assurer :
- une dispersion aussi rapide et complète que possible du ou des réactifs
- une position judicieuse de l’organe de mesure du pH
- un temps de contact suffisant (réactions totales à la sortie des appareils)

Temps de contact : < 5 mn pour HCl, H2SO4, NaOH, 1 h pour la chaux


 Recirculation importante pour permettre une homogénéisation parfaite
Précipitation
Techniques par précipitation
Principe : Ajout d’un réactif  combinaison chimique  précipité solide
 Elimination par décantation, flottation, filtration
Polluants concernés par un traitement par précipitation :
- les composés précipitables par le calcium : sulfite, sulfates, phosphate, fluorure...
- les composés précipitables sous forme de sels insolubles de fer ou
complexables (sulfure, phosphate, cyanure, sulfocyanure)

 Précipitation des métaux


Men+ + n OH-  Me(OH)n
 Concerne : les métaux dissous (effluents industriels du
traitement des surfaces métalliques, lixiviats d’hydrométallurgie
et eaux de lavage de gaz de combustion)
Précipitation sous forme d’hydroxyde (ex. Fe(OH)3)
Zone de pH optimale différente pour les différents métaux
Précipitation
 Précipitation des composés anioniques : fluorures et phosphates
Elimination des fluorures
Agent de neutralisation : chaux, éventuellement complétée (affinage) par CaCl2
2 F- + Ca2+  CaF2  8 < pH < 9 (solubilité de CaF2)
Elimination des phosphates
• Déphosphatation chimique par la chaux (deux réactions possibles) :
1. 6 < pH < 8

2. Précipitation du phosphate tricalcique (PO4)2Ca3 : 9 < pH < 12

• Déphosphatation par Al3+ et Fe3+ :


 Précipités de phosphates d’aluminium et de fer
AlPO4 et FePO4 très peu solubles, éliminés par
adsorption sur un excès d’hydroxyde métallique
Efficacité des sels métalliques et de la chaux fonction
du pH
Précipitation
 Applications industrielles
Industrie automobile :
traitement de détoxication des
rejets du TTS (tunnel de
traitement
de surface)

Effluents
Avant Après
Éléments
traitement traitement
pH 7à8 7,5 à 8,5
DCO (mg/L) 70 à 300 15 à 150
MEST (mg/L) 100 à 700 < 30
Cr6+ (mg/L) 48 < 0,1
Cr total
60 <2
(mg/L)
Fe (mg/L) 10 à 40 <5
Ni (mg/L) 2à3 <2
Zn (mg/L) 1à7 <1
P (mg/L) 10 à 40 < 10
Hydrocarbure
5à8 <1
(mg/L)
PRÉCIPITATION

Precipitation des métaux

La méthode de précipitation qui demeure la plus couramment utilisée pour


enlever les métaux des eaux usées consiste à les précipiter sous forme
d’hydroxydes. La procédure habituelle est l’ajout de produits chimiques tels que
la chaux (CaO ou Ca(OH)2), Mg(OH)2, NaHCO3, Na2CO3, (NH4)2CO3, NaOH et
NH4OH. La Figure ci-dessous montre le principe de base de la précipitation des
métaux en prenant pour exemple l’utilisation de l’hydroxyde de sodium pour
l’enlèvement de métaux en présence de chlorure.
PRÉCIPITATION

Schéma de principe de l’enlèvement des métaux par précipitation


TECHNIQUE
D’OXYDATION AVANCÉE
TECHNIQUE D’OXYDATION AVANCÉE

• Systèmes d’oxydation avancée

 Couplage O3/H2O2
Utilisée pour l’oxydation de
Oxydation  Couplage H2O2/UV micro-polluants réfractaires
avancée
 Couplage O3/UV - Pesticides

 Couplage H2O2/Fe2+ - Hydrocarbures, etc.

Efficacité résulte de la génération in situ d’espèces radicalaires (OHº)


OHº  espèces très réactives

Couplage O3/H2O2  est la plus utilisée dans les installations


de production d’eau potable

Couplage H2O2/Fe2+  est la plus utilisée dans les installations


de traitement des eaux usées
TECHNIQUE D’OXYDATION AVANCÉE
• Système d’oxydation avancée : Couplage O3/H2O2
Utilisation de H2O2 seul  Nécessite des doses plus élevées pour l’éradication bactérienne
 Réaction généralement lente en l’absence de catalyseur (complexes de
métaux de transition)
 désodorisation des eaux, décoloration des eaux

Effet bactériostatique Maintient de l’effet bactéricide de H2O2 pendant plusieurs heures


après injection d ’une concentration donnée de peroxyde

Permet d’éviter la prolifération bactérienne H2O2 proposé par certains auteurs comme
étant un bactériostatique plutôt qu’un
bactéricide : effet rémanent

Utilisation de O3 seul  Réaction de désinfection rapide; meilleur désinfectant


 Décomposition rapide; Absence d’effet rémanent

Effet bactéricide

Meilleure efficacité bactéricide et bactériostatique


Combinaison O3 et H2O2
Efficace pour l’élimination des micropolluants réfractaires
TECHNIQUE D’OXYDTION AVANCÉE
• Système d’oxydation avancée : Couplage O3/H2O2

Mécanisme d’activation du peroxyde d ’hydrogène par l’ozone


TECHNIQUE D’OXYDATION AVANCÉE

• Système d’oxydation avancée : Couplage O3/H2O2

H2 O 2  H2O  HO 2  H3 O
 
Réaction de décomposition de H2O2 dans
l’eau
O 3  HO 2  OH  O 2  O 2
 
Réaction de l’anion hydroperoxyde
sur O3

- Consommation de OHº par des composés organiques ou minéraux


- Réaction globale de production de OHº :
2O 3  H 2 O 2  2OH   3O 2

- Dégradation de la matière organique par OHº dépend de plusieurs paramètres


:
 taux de réactif et de pH
 concentration en bicarbonates (TAC)
 teneur en matière organique dissous (COD)
Fe 2  H 2 O2  Fe 3  OH   OH 

TECHNIQUE D’OXYDATION AVANCÉE

Réactif de Fenton dans le traitement d’effluent

Le couplage H2O2/Fe2+ représente le système d’oxydation avancée le plus connu


et le moins complexe, lequel est souvent employé dans le traitement des
effluents industriels.). La réaction est du type radicalaire :

2 3 
Fe  H 2O2  Fe  OH  OH 
TECHNIQUE D’OXYDATION AVANCÉE
Réactif de Fenton dans le traitement d’effluent

Mise en œuvre du réactif de Fenton dans le traitement d’effluent :

 Le procédé Fenton est composé de quatre étapes principales : ajustement


du pH, oxydation, neutralisation et coagulation/précipitation

 Le défaut majeur du procédé Fenton conventionnel est qu’il nécessite, pour


être efficace, une zone de pH allant de 2.0 à 4.0, avec une valeur optimale à
pH 2.8 déterminée par PIGNATELLO (1992).

 Au delà des valeurs de pH compris entre 3.0 et 4.0, le fer (Fe2+ et Fe3+) est
susceptible de précipiter et former des hydroxydes de fer, induisant ainsi
une faible activité catalytique.

 Contrairement aux autres POA, le procédé Fenton génère dans certains cas
des résidus métalliques (hydroxyde de fer) qu’il faut éliminer, ce qui
représente un coût supplémentaire.
1.Application du réactif de Fenton dans le traitement d’effluent

TECHNIQUE D’OXYDATION AVANCÉES

Procédé d’oxydation Fenton


TECHNIQUE D’OXYDATION AVANCÉE

Réactif de Fenton dans le traitement d’effluent

Application 1 : L’activation du peroxyde d’hydrogène par les ions ferreux


est souvent utilisée pour la dégradation de certains composés organiques
réfractaires : HAP, Composés phénoliques, pesticides

Application 2 : D’autres études ont également montré l’efficacité du procédé


Fenton dans de multiples applications. Par exemple, le réactif de Fenton a été
utilisé pour la décoloration d’effluents provenant d’industries de teinture (KUO,
1992), pour la destruction de composés organiques toxiques tels que le 2,4,6-
trinitrotoluène, le 2,4-dinitrophénol, le chlorobenzène, le tétrachloroéthylène), les
chlorophénols
ADSORPTION
Adsorption
Polluants concernés : MO non dégradables dissoutes biologiquement? Élimination
des précurseurs de THM et autres sous-produits de la chloration
Principe : fixation à la surface d’un matériau des molécules organiques extraites
d’une phase liquide ou gazeuse
 transport de la molécule en phase gaz
 accumulation dans la couche limite
 diffusion dans le volume poreux du
matériau adsorbant
 adsorption en surface
- exothermique
- physique (Van der Waals) ou chimique
(liaison covalente)
 diffusion en surface
 conduction thermique
à travers du solide
 convection thermique
dans la phase gazeuse
Adsorption
Adsorbant le plus courant = charbon actif

Houille, noix de coco, schistes


Matériau précurseur bitumeux, tourbe, bois de pin..
(d’origine végétale
ou industrielle)

Procédé de
fabrication

grains poudre fibres


Charbon
actif
Adsorption

Le procédé d’activation permet de développer la porosité du charbon actif

Précurseur (SBET < 5 m²/g) Précurseur

Voie chimique Voie physique

Imprégnation Carbonisation
sel métallique (ZnCl2…) ou Atm inerte (N2)
acide minéral (H2SO4, H3PO4) 500-800 °C

Activation Activation Charbon actif (SBET = 500-2500 m²/g)


Atm inerte (N2) Atm oxydante (CO2, H2O)
500-900 °C 700-1 200 °C

La surface BET et la distribution de tailles de pores


influencent l’adsorption en relation avec
la structure de l’adsorbat
Adsorption
Quelle quantité de polluant peut on fixer sur un charbon actif donné ?
 réalisation d’une isotherme d’adsorption

COV0 = 50 g/m3 Ce
V=2L 24 h
T = 20°C V (C 0  C e )
m = 10 mg-1 g qe 
m

qe
capacité d’adsorption
à l’équilibre
(g COV/g charbon)

Ce, concentration à l’équilibre


(g/m3)
Adsorption
Les adsorbants
Adsorbant le plus utilisé : charbon actif  matériaux carbonés de nature minérale
(coke, anthracite, houille) ou organique (tourbe, bois, noix de coco...) préparés par
carbonisation et activation chimique ( porosité et surface spécifique)

Charbon pulvérulent
 Particules fines (10 à 50 µm), introduites en continu dans l’eau avec les réactifs
de conditionnement (coagulants-floculants).
Avantage :
- moins onéreux que le charbon en grains (facteur 2 à 3)
- permet un surdosage en cas de pollution de pointe
- cinétique d’adsorption très rapide
- investissement réduit
Inconvénient :
- impossible à régénérer  essentiellement utilisé pour des dosages
discontinus ou de faible importance (inférieur à 20 g/m3)
Adsorption
Charbon en grains
Granulométrie est comprise entre 0,5 à 2 mm
3 agencements possibles :
• lits fixes simples : technologie similaire à la
filtration sur sable (utilisé principalement en
potabilisation)

• lits fixes en série : plusieurs colonnes en série


(généralement trois) régénérées par permutation

• lits mobiles : fonctionnement à contre-courant, la


base du lit pouvant être fluidisée

© Techniques de l’ingénieur – traité de Génie des Procédés


Adsorption
Facteurs prépondérants contrôlant la capacité d’adsorption

 Surface spécifique du matériau (liée à la porosité)


 1000 à 1500 m2/g

 Concentration de la MO : équilibre concentration


en solution / masse adsorbée

 Hydrodynamiques de l’échange & temps de


contact des phases solide-liquide

 Energie de liaison (affinité de la surface de


l’adsorbant pour la substance organique). Cette
affinité est souvent elle-même fonction du pH
Adsorption
 Le dimensionnement
Trois paramètres essentiels
Capacité de saturation de l’adsorbant vis-à-vis du produit adsorbé :
Elle doit être supérieure à 300 g DCO/kg pour qu’un traitement sur charbon soit
exploitable
Charge volumique minimale d’adsorption :
Quotient du débit horaire à traiter par le volume d’adsorbant  définit le volume
minimal de l’adsorbant pour traiter le débit horaire d’effluent.
Adsorption : mécanismes lents  vitesses d’eau résiduaire par volume de charbon
et par heure assez faibles : 2 vol/vol.h  quantités de charbon nécessaires élevées
Réactivation de l’adsorbant :
Voie thermique (désorption vers 900/1 000 °C)

 Les applications industrielles


Utilisé en traitement tertiaire et pour réaliser un affinage. Elimination des micro-
polluants organiques (non biodégradables ou toxiques pour l’épuration biologique)
Adsorption
Traitement d’eaux résiduaires de synthèse de produits pharmaceutiques

Rejets de l’usine :
- Mélange de produits
facilement
biodégradables :
solvants légers
(méthanol, éthanol,
acides acétique et
formique)
Produits majoritaires
- Composés peu ou non
biodégradables, parfois
toxiques (solvants
chlorés, chlorophénols,
insecticides divers...)

© Techniques de l’ingénieur – traité de Génie des Procédés


Adsorption
Traitement tertiaire sur lit de charbon de rejets issus de l’industrie textile
Textile  blanchiment, impression, teinture.
Forte pollution organique des rejets fortement colorés [> 2 500 mg/L (platine/cobalt)], essentiellement
colloïdale et dissoute (DCO : 1 380 mg/L) de biodégradabilité moyenne (DBO5 : 300 mg/L).

Vitesses : 2 vol/vol.h
Capacité d’adsorption ~ 500 à 600 g
DCO/kg charbon
© Techniques de l’ingénieur – traité de Génie des Procédés
COAGULATION-
FLOCULATION
COAGULATION-FLOCULATION
 Théorie de DLVO
 Théorie de la double couche
 Point iso-électronique
 Potentiel zêta

 Mise en œuvre de la coagulation-floculation


COAGULATION-FLOCULATION

 Opération essentielle dans le traitement des eaux de surface

 Coagulation-floculation s’applique à l’élimination de matières


en suspension et colloïdales

 Principe et définition
- Coagulation : Déstabilisation et neutralisation des charges
autour des particules colloïdales

- Floculation : Agrégation des particules déstabilisées


COAGULATION-FLOCULATION

Une eau comprend différents types de molécules ou particules :


Matières dissoutes < 0.001 µm
Matières colloïdales de 0.001 µm à 1 µm
Matières en suspension > 1 µm

Particules < 1µm Soumises au mouvement Décantent lentement


brownien (plusieurs jours)

• Forces électrostatiques de
répulsion interparticulaires Favorise la
Particules chargées stabilité de la
• Hydratation des particules
négativement et suspension
agissant à faibles distances
soumises à deux
groupes de forces
opposées Favorise la
• Forces attractives de Van der rencontre et
Walls l’agrégation des
particules
COAGULATION-FLOCULATION
 Mise en œuvre : la pratique de la coagulation-floculation
• Introduction de sel de métal trivalent : sel de fer ou d’aluminium

Plusieurs mécanismes :

1) Légère augmentation de la force ionique


2) Modification du pH par acidification du milieu
3) Formation de polymères métalliques solubles
4) Précipitation de tri-hydroxydes métalliques

Quatre effets induits par la réaction d’hydrolyse

Diminution de la solubilité des métaux dans l’eau


COAGULATION-FLOCULATION
 Mise en œuvre : la pratique de la coagulation-floculation

• Sels d’aluminium : Al2(SO4)3, 18H2O ou Aln(OH)m(Cl)x(SO4)y

- Réaction d’hydrolyse : Al 3+  3H 2O  Al(OH) 3  3H +


- Emploi combiné de (Al2(SO4)3, 18H2O) et Ca(OH)2 :

Al2 (SO 4)3  3Ca(OH) 2  2Al(OH)3  3Ca 2  3SO 24


Précipité amorphe et floconneux
Emprisonnement des colloïdes
Décantation des colloïdes

• Emploi de NaAlO2 sans ajout de chaux

AlO 2  2H 2O  Al(OH) 3  OH 

Pas de Neutralisation de l’acidité


COAGULATION-FLOCULATION
 Mise en œuvre : la pratique de la coagulation-floculation
• Sels de fer : FeCl3 ou Fe2(SO4)3

- Réaction d’hydrolyse : Fe 3  3H2O  Fe(OH) 3  3H


- Emploi combiné de : (FeCl3, ou Fe2(SO4)3 et Ca(OH)2

FeCl3  3Ca(OH)2  2Fe(OH)3  6Cl  3Ca2

Neutralisation de l’acidité
Réduire la coloration d ’eau induite par le chlorure ferrique

• Emploi de FeSO4 et Ca(OH)2

FeSO 4  Ca(OH) 2  Fe(OH) 2  Ca 2  SO 24


COAGULATION-FLOCULATION
 Mise en œuvre : la pratique de la coagulation-floculation
• Adjuvants de floculation : floculants minéraux ou organiques

Silice activée  - Premier floculant utilisé en traitement des eaux


- Très efficace en présence de Al2(SO4)3
O

Si O

O H n

Polymère naturels  - Extraits de substance animale ou végétale


- Alginate ou amidon
- Masse molaire variant entre 104 et 2.105 g/mol
- Efficace en présence de sels ferriques
COAGULATION-FLOCULATION
 Mise en œuvre : la pratique de la coagulation-floculation
• Coagulant organique :
- Molécules organiques de synthèse (cationique) : masse molaire 104 à 105 g/mol
- Utilisé en remplacement d ’un coagulant minéral
Avantage
- Modifient très faiblement le pH
- Très peu de salinité  diminution du volume de boues à gérer
- Très efficaces en présence de coagulant minéral (diminution de la quantité Fe3+)

CH 2 CH CH CH 2
OH CH 3

CH 2 CH 2 CH 2 CH CH 2 N
+
-
N + Cl CH 3 Cl

CH 3 CH 3 n
n
Chlorure de diallyldiméthyl -ammonium Epichlorodrinediméthyllamine
COAGULATION-FLOCULATION
 Mise en œuvre : la pratique de la coagulation-floculation

• Floculant organique :

- Macromolécules à longue chaînes : 106 à 107 g/mol


- Présence de charge électriques ou groupements ionisables
- Plus performant que les polymères naturels

Trois catégories de floculants organiques :


- Floculants anioniques
- Floculants cationiques
- Floculants neutres (non ionique)
COAGULATION-FLOCULATION
 Mise en œuvre : la pratique de la coagulation-floculation
• Floculant organique :

CH 2 CH CH 2 CH
Polymère
C O C O anionique
+
NH 2 O Na
n n
CH
3

CH CH CH C
2 2
Polymère
C O C O CH
+
3 cationique
NH O (CH ) N
2 n 2 2
CH
CH 3
3 n

CH 2 CH

C O
Polymère
NH 2 neutre
n
COAGULATION-FLOCULATION
 Mise en œuvre : la pratique de la coagulation-floculation
• Floculant organique :
• Neutralisation de la charge des colloïdes
- Floculants organiques chargés
(anioniques ou cationiques) • Pontage inter-particulaire

• Adsorption des ramifications du


- Floculants organiques neutres polymère sur les colloïdes
• Agrégation des particules colloïdales

Clarification des eaux de surface


- Floculant utilisé avec un coagulant minéral
- Meilleur floculant : anionique ou non ionique ou encore un très légèrement
cationique
Remarques :
- Ajout du coagulant avant addition du floculant
- Temps de réaction requis du coagulant dépend de la nature des particules et
de la température de l’eau
- Un floculant n’est efficace que lorsque la phase de coagulation est achevée
COAGULATION-FLOCULATION
 Mise en œuvre : la pratique de la coagulation-floculation

Coagulation Floculation

Ajout d’une substance chimique qui Ajout d’un polymère qui crée des
déstabilise la suspension ponts entre les particules
3 principes : Paramètres du floculant
- sels minéraux  activité coagulante contrôlant son efficacité :
- efficacité coagulante liée à la valence du - nature chimique
cation du sel: rapport 100/10/1 : pour sels - signe des charges
mono, bi, et trivalents nécessaires pour électriques qu’il porte
provoquer une agglomération identique des - son degré
particules d’ionisation
- sa masse
moléculaire (longueur
En pratique  Al(SO4)3 et Fe(Cl)3 de la chaîne)
sont les coagulants les plus utilisés
COAGULATION-FLOCULATION
 Mise en œuvre : la pratique de la coagulation-floculation

TECHNIQUES DE CONTRÔLE DE LA QUALITE DE LA FLOCULATION

1. Mesure du potentiel zêta

2. Mesure de la turbidité

3. Méthode visuelle de Jar-Test

10 à 200mg.L-1
COAGULATION-FLOCULATION
 Mise en œuvre : la pratique de la coagulation-floculation
COAGULATION-FLOCULATION
 Mise en œuvre : la pratique de la coagulation-floculation
• Essais préalables au laboratoire :

Appareillage pour les essais de coagulation-floculation : système d’agitation Jart-Test


COAGULATION-FLOCULATION
 Mise en œuvre : la pratique de la coagulation-floculation
• Essais préalables au laboratoire : Méthodes dite au Jar-test

Principales étapes

1) Introduction de coagulant sous agitation rapide (100 à 200 tr/min)


pendant 2 à 3 min (et ajustement du pH) : coagulation
2) Introduction d’un réactif floculant (ou encore d’un CAP ou du sable)
à la fin de la coagulation, sous agitation rapide
3) Agitation lente (20 à 40tr/min) pendant 5 à 10min, grossissement
des flocs: floculation
4) Décantation (20 à 60 min)
5) Filtration sur membrane (ou sur sable)

Objectifs Déterminer la dose optimal de coagulant et floculant

Déterminer le pH optimal de la floculation


COAGULATION-FLOCULATION
 Mise en œuvre : la pratique de la coagulation-floculation
• Coagulation-floculation à l’usine
Mode opératoire
- Effectué en général dans une cuve agitée
- Impose une agitation efficace  gradient de vitesse (G)
• coagulation : G = 100 à 1000 s-1
• floculation : G = 10 à 100 s-1
- Ajout de micro-sable dans la zone de floculation:
• augmenter la concentration volumique en particules
• alourdir les flocs et augmenter la vitesse de décantation
• Pré-filtrer l’eau lors de son arrivée dans le décanteur

Les réactifs
- Coagulant et floculant utilisés généralement sous forme liquide

- Injectée directement à l’aide de pompes volumétriques


COAGULATION-FLOCULATION

 Conditions de stabilité des dispersions colloïdales


- Existences de charges électrostatiques
- Forces d’interaction surface –macromolécule
- Taux de couverture des particules
- Forces répulsives

 Agrégation des particules


- Théorie de DLVO (Dejarguin, Landau, Verwey, Overbeek)
• Forces d’attraction de Van der Waals
• Forces de répulsions électrostatiques
 Énergie potentielle totale
COAGULATION-FLOCULATION

 Origine des charges adsorbées à la surfaces des particules


- ionisation des groupes hydroxylés :

• Charges négatives
• Charges positives Charges électrostatiques
• Charges Nulles

+
S  O   H 3 O   S  OH  H 2 O  S  OH 2  OH 

S-OH, SO- et SOH2+  groupements polarisés : Fortes interactions avec l’eau


 Entraînement d’une couche d’eau par les particules en
mouvement (couche d’hydratation, épaisseur 30 Angstrom)
COAGULATION-FLOCULATION

 Point de charge nulle (PCN) ou point isoélectrique (PIE) :

- Employé pour désigner les conditions de charges globales


nulle sur les particules colloïdales

Conditions de neutralité

1er cas 2ème cas

Absence de charges positives et Présence d’un nombre égal de


négatives à la surface de la particule charges positives et négatives :
: PCN PIE
COAGULATION-FLOCULATION

 Forces de London Van der Waals


- Attraction de particules de même nature
- liées à la structure et forme des colloïdes
- liées à la nature du milieu

 Deux particules de même nature en interaction

D
a a

Particule 1 Particule 2
a = rayon de la particule
D = distance entre les surfaces des particules
R = D +2a = distance centre à centre
COAGULATION-FLOCULATION

 Énergie potentielle d’attraction :


A  2a2 2a2 R 2  4a2 
VA    2  2  Ln 
6  R  4a 2
R R 2

a = rayon sphérique
R = distance centre à centre
D = distance entre les surfaces des particules
A = constante effective de Hamarker: A  A1  A2 
Exemple de constante de Harmaker : A kT
- Pour l’eau, A= 3,7.10-20 J
- Pour les oxydes, A=3,6.10-20 J

Le caractère attractif de l’interaction est traduit par le fait que VA est négatif
COAGULATION-FLOCULATION
 Forces de répulsion électrostatiques :
- Interaction entre charges électriques
- liées à l’adsorption d’ions à la surface des particules

+ + + + + + + +
+ + + + + + + +
+ + + ++ + + + ++
- -
++ + - - - + + ++ + - ions + +
+ - + -
+ + - ++ + + + - adsorbés ++ +
+ - - -R + + S0 + - - - - + +
+ + + + + +
++ ++
+ + + + + +
+ + + + + + + + +
+ + +

Répulsion électrostatique entre deux particules


COAGULATION-FLOCULATION
 Forces de répulsion électrostatiques :
 Description de la double couche : modèle de Gouy Chapman
- Couche d’ions contraires inégalement répartis
- Neutralité de la suspension obtenue à grande distance
- Si les particules se rapprochent, S0 << 0  Répulsion :

V  2π RV exp κS0 


2
• Énergie de répulsion , VR : R 0 0

S0 : distance entre les surfaces des particules


V0 : potentiel électrique à la surface de la particule
R : rayon de la particule
-1 : épaisseur de la double couche électrique
0 : permittivité diélectrique du vide
- Si les particules sont éloignées ( S0 >> 0)  Sphères globalement neutres

• Énergie de répulsion , VR = 0
COAGULATION-FLOCULATION
 Double couche électrique
1/2
 2e 0 C  z 
2 2
• Pour Électrolyte z:z
  
 ε 0 εk b T 
: constante diélectrique relative au milieu liquide
e0 : charge électronique (1,6.10-19)
C : concentration moyenne de l’électrolyte “z:z”(nombre d’ions/m3)
z : valence du cation ou de l’anion
Kb : constante de Boltzman (1,38. 10-23 J.K-1)
T: température en kelvin
-1 : épaisseur de la double couche électrique

• Si C() et z augmentent   augmente et  -1 diminue

 Épaisseur de la double couche comprimée


 Rapprochement des particules

1
 Épaisseur de la double couche ( à 25 ºC) κ  0.329 I.Α 
COAGULATION-FLOCULATION
 Théorie de la double couche électrique : Théorie d’Helmotz
- Particules contenues dans l’eau brute : chargées négativement

• Ions positifs naturellement présents


- Neutralisation des
charges négatives
• Ajouts de réactifs : électrolyte ou coagulant

- Formation d’une couche diffuse (contres ions)


• Continuellement renouvelée
Double couche
• Départ d’ions positifs
électrique
• Arrivée de nouveaux ions positifs
COAGULATION-FLOCULATION
 Théorie de la double couche électrique : Théorie d’Helmotz

Mouvement Brownien
Ions contraires
des ions contraires
ou contre ions
Couche diffuse

+ + + + + +
+ + + + + + + + + +
+ + + ++ + + + ++
- -
++ + - ions + + - -
++ + - ions + +
+ + -
+ - adsorbés- ++++ + + -
+ - adsorbés- ++++
+ - - - + + + - - - + +
+ + + + + +
+ + + +
+ ++ + +
+ + + + ++ + +
+ + +
Particule 2
Particule 1

Suspension globalement neutre


COAGULATION-FLOCULATION
 Énergie potentielle totale
• Énergie potentielle totale d ’interaction : V T = VA + VR
A  2a 2 2a 2 R 2  4a 2 
V      Ln 
A 6  R 2  4a 2 R2 R2 

V R  2 π 0 RV02 exp   κS 0
• VR  - Variation exponentielle avec la distance entre les surfaces
- Fonction du pH et de la force ionique à travers le terme 

• VA  - Variation en fonction d ’une puissance inverse de la distance


- Indépendant du pH et de la force ionique de l’eau
- Dépend de la nature des particules et du milieu de dispersion (Hamarker)

 Le maximum de la courbe VT représentée en fonction de la distance


d’approche des particules correspond à la barrière d’énergie  VM
COAGULATION-FLOCULATION
 Énergie potentielle totale

- Attractive
La résultante de ces deux forces ou
- Répulsive

VA  - Prédomine toujours aux faibles distances d’approche des particules


- Interpénétration des couches aux très courtes distance (1 à 2 nm)
• couche de solvant fortement orientée et fortement liée
• couche due à la présence de nuages électronique

Décroissance rapides des forces de Van der Waals


par rapport aux forces répulsives
TECHNIQUES
D’OXYDO-RÉDUCTION
Techniques d’oxydo-réduction
Techniques d’oxydo-réduction

Modification de l’état de certains métaux, certains composés soufrés et cyanurés


- les rendre insolubles et de les éliminer par précipitation
- les transformer en composés encore solubles, mais non toxiques

 Les techniques d’oxydation


Oxydation physique (air ou O2) et oxydation chimique en utilisant :
- des oxydants gazeux (chlore ou ozone, avec éventuellement l’UV)
- des réactifs oxydants liquides (dioxyde de chlore, hypochlorite de sodium,
peroxyde d’hydrogène, etc.)

Domaine d’utilisation des réactifs


Réactifs oxydants liquides :
• les eaux cyanurées du traitement superficiel des métaux, du lavage des gaz de
hauts-fourneaux ou de la synthèse chimique.
Oxydation réalisée selon la nature et la composition des composés cyanurés par
les composés chlorés, le peroxyde d’hydrogène, les peracides
Techniques d’oxydo-réduction
Techniques d’oxydo-réduction

• les condensats chargés d’hydrazine : oxydation par H2O2 (peroxyde d’hydrogène)


• les bains nitrites en galvanoplastie : oxydation par H2O2 + Fe2+ ou H2SO5
• les rejets industriels renfermant des dérivés soufrés par oxydation par H2O2
• les rejets industriels renfermant des composés phénoliques : H2O2 + Fe2+

Réactifs oxydants liquides :


• Air ou O2 avec (éventuellement) un catalyseur :
- soudes usées riches en composés soufrés & eaux résiduaires de décapage
chargées en ions ferreux Fe2+
• Ozone :
- rejets contenant de faibles concentrations de micropolluants minéraux (cyanures)
ou organiques (phénols, pesticides...)
- rejets de l’industrie textile ou des papeteries (décoloration après épuration bio)
- traitement d’affinage des rejets industriels traités par voie physico-chimique
et/ou biologique
Techniques d’oxydo-réduction
Techniques d’oxydo-réduction
Application aux rejets cyanurés (application majeure de l’oxydation)
Composés chlorés :
Oxydation réalisée en deux étapes successives :

CN- + ClO- + H2O  CNCl + 2 OH- (1)  CNCl très toxique


CNCl + 2 OH-  Cl- + CNO- + H2O (2)  pH très important

2 CNO- + 3 ClO- + H2O  2 HCO3- + N2 (3)  souvent facultatif

Nécessité d’un contrôle parfait de la réaction (redox, pH, introduction des réactifs)
Acide monopersulfurique (acide de Caro)  ions cyanures complexés :

Fe(CN)64- + 13/2 H2SO5 + ½ H2O 6 CNO- + 13/2 H2SO4 + Fe(OH)3  pH > 9,5

Oxydation poussée des CNO- possible mais non réalisée en pratique


Intérêt : éviter la formation de CNCl, composé volatil très toxique
Réactifs oxydants Stœchiométrie pour 1 kg de CN Pratique industrielle
Eau de Javel à 47-50 degré chlorométrique (NaClO) (L) 18 20
Acide de Caro (solution commerciale à 200 g/L) H2SO5 (L) 22 24
Chlore gazeux Cl2 .(kg) 2,75 3
Soude NaOH (kg) 3,1 3,5
Techniques d’oxydo-réduction
Techniques d’oxydo-réduction

 Les techniques de réduction


Applications variées (ex. nitrites  N2 en présence d’acide NH2SO3H) mais
principalement utilisé pour traiter les ER chargée en chromates (rejet interdit par
suite de la forte toxicité de l’ion Cr6+)
Objectif : réduction du chrome hexavalent (très toxique) en chrome trivalent,
éliminé par précipitation puis décantation

Mécanismes réactionnels : 2 réactions possibles, en milieu acide


• Bisulfite de sodium :
H2Cr2O7 + 3 NaHSO3 + 3 H2SO4  Cr2(SO4)3 + 3 NaHSO4 + 4 H2O
 Instantanée à pH 2,5, plus lente au-delà (seuil critique à pH 3,5)
• Sulfate ferreux :
H2Cr2O7 + 6 FeSO4 + 6 H2SO4  Cr2(SO4)3 + 3 Fe2(SO4)3 + 7 H2O
 Plus tolérante (pH < 6)
Techniques d’oxydo-réduction
Techniques d’oxydo-réduction

Quantités de réactifs nécessaires pour la réduction de 1 kg de chromate (Cr6+)


Réactifs de réduction Stœchiométrie pour 1 kg de Cr6+ Pratique industrielle
Bisulfite de sodium (solution commerciale à
5,7 6,5
530 g/L) NaHSO3 (L)
Acide sulfurique H2SO4 (kg) 0,95 1
Sulfate ferreux FeSO4,7H2O (kg) 16 20
Acide sulfurique H2SO4 (kg) 1,9 2

Bilan massique des boues produites par la réduction de 1 kg de chromate


Réactifs de réduction Neutralisants Production de boues (kg)
Chaux 12,4
FeSO4,7H2O
Soude 4,2
Chaux 4
NaHSO3
Soude 1,1

À l’échelle industrielle  utilisation du bisulfite de sodium (plus onéreux


que le sulfate ferreux mais moins générateur de boue)
Techniques d’oxydo-réduction
Techniques d’oxydo-réduction
Application la plus courante : traitement de détoxication en circuit ouvert des eaux de rinçage
d’un atelier de galvanoplastie
DECYANURATION
DÉCYANURATION
Électrodétoxication : Procédé à électrode insoluble

 Technique utilisée pour éliminer les produits hautement toxiques


- Cyanure
- Chrome

 Description de la cellule électrolytique


- Anode: graphite ou Ti/RuO2
- Cathode : Ti ou Fe
DÉCYANURATION
 Électrodétoxication : Procédé à électrode insoluble
H2O NaCl
1

2 3

4
6

5 7
8

1. Alimentation 5. Alimentation d’air


2. Bassin de stockage 6. Générateur de courant
3. Réservoir pour la préparation de NaCl 7. Effluent traité
4. Électrolyseur 8. Boucle de récirculation
DÉCYANURATION

 Élimination des cyanures : oxydation directe


- Oxydation à l’anode des ions cyanures
- Réaction favorisée en milieu alcalin
 Oxydation des cyanures (présent en solution sous une forme libre)

CN  2OH  CNO  H2O  2e 


 Oxydation des cyanures (présent en solution sous une forme complexée)

Cu(CN) 23   6OH   3CNO   Cu   3H 2O  6e 

 Oxydation des cyanate (en présence d’une forte concentration de cyanate)


2CNO  6OH   2HCO 
3  N 2  2H 2 O  6e 
DÉCYANURATION

 Élimination des cyanures : oxydation indirecte


 Ajout de sels inorganique (NaCl) dans l’effluent : amélioration de la conductivité
 Oxydation des ions chlorures et production de HClO
 Réaction de HClO sur les cyanures

 À l’anode : Cl   Cl 2  2e 

 En solution : CN   Cl 2  2OH   CNO   2Cl   H 2O


CN   HClO  OH   CNO   Cl   H 2 O
TRAITEMENT DES
EFFLUENTS PÉTROLIERS
Al 2 ( SO4 ) 3  3Ca ( HCO3 ) 2  3H 2 O  2 Al (OH ) 3  3CaSO4  3H 2 CO3

TRAITEMENT DES EFFLUENT PÉTROLIERS

Quelques polluants de l’industrie pétrolière


1.Traitement chimique des effluents pétroliers

TRAITEMENT DES EFFLUENT PÉTROLIERS

Traitements chimiques des effluents pétroliers

Réactions de précipitation : Ce sont des réactions avec formation d’un composé


insoluble dans l’eau. Les plus fréquentes sont la précipitation des bicarbonates
de Mg et Ca (décarbonatation à la chaud), celle des métaux di et trivalents sous
forme d’hydroxydes et celle des sulfures. Les précipitations de CaSO4 ou CaF2
sont rares en raffinage et moins en pétrochimie.

Précipitations d’hydroxydes métalliques d’Al et Fe : Elles sont simultanées à l’emploi


de coagulant minéraux (sels de fer et d’aluminium) lors des traitements
physicochimiques d’eaux huileuses. Le coagulant distribué est dissocié et ionisé en
métaux qui précipitent instantanément en hydroxydes si l’eau contient l’alcalinité
nécessaire, naturelle ou apportée.
Fe4 )23 3Ca
SAl22 (SO FeS( HCO3 ) 2  3H 2 O  2 Al (OH ) 3  3CaSO4  3H 2 CO3

Al 2 ( SO4 ) 3  3Ca ( HCO3 ) 2  3H 2 O  2 Al (OH ) 3  3CaSO4  3H 2 CO3


TRAITEMENT D’EFFLUENTS PÉTROLIERS
(25)

Précipitation d’hydroxydes métalliques

Al2 ( SO4 ) 3  3Ca( HCO3 ) 2  3H 2O  2 Al (OH ) 3  3CaSO4  3H 2CO3

FeCl 3  3 NaOH  Fe ( OH ) 3  3 NaCl

Précipitation de sulfure de fer : FeS est un précipité noir, colloïdal et


très mal décantable. Sa floculation est difficile et exige, en général,
de co-précipiter une masse analogue d’hydroxyde métallique grâce à
l’addition d’un sel de fer ou d’aluminium.

2 2
S  Fe  FeS (en l’absence de l’oxygène dissous)

10S 2  3O2  4 Fe 2  6 H 2 O  4 FeS  6 S  12OH  (en présence de l’oxygène


dissous)
TRAITEMENT DES EFFLUENT PÉTROLIERS

Précipitation du TAC lors de la décarbonatation des eaux par la


chaux ou la soude: CaCO3 est un précipité constitué de cristaux
élémentaire de quelques microns, mais le développement de la
cristallisation est très rapide et hétérogène. Si l’ensemble du précipitat
s’agglomère et décante très vite, une fraction des cristaux demeure en
suspension et doit être floculé par l’addition d’un coagulant minéral. La
vitesse de décantation de d’ensemble s’élève alors.

Ca ( HCO3 ) 2  Ca (OH ) 2  2CaCO3  2 H 2 O

Ca ( HCO 3 ) 2  2 NaOH  CaCO 3  Na 2 CO 3  2 H 2 O

Le titre magnésien est aussi susceptible de précipiter lors d’une


décarbonatation.
TRAITEMENT D’EFFLUENTS PÉTROLIERS

Oxydation des composés du soufre :

Oxydation des sulfures en thiosulfates :

2S 2  O2  H 2O  S2O32  2OH 

2 HS   2O2  S 2O32   H 2O

Oxydation des thiosulfates

S 2 O32  2O2  2OH   2 SO42  H 2 O


TRAITEMENT D’EFFLUENT PÉTROLIERS

Prédéshuilage
Sa première fonction est l’élimination des hydrocarbures flottants est
d’une fraction des hydrocarbures des émulsions mécaniques en vue de
permettre une eau suffisamment déshuilée pour assurer l’exploitation de
l’épuration physicochimique

Le pré-déshuilage peut être assuré par gravité naturelle utilisant des


décanteurs ou séparateur à travers lesquels les globules d’huile montent à
une vitesse ascensionnelle propre définie par leur densité.

Le principe de la séparation par gravité repose sur la différence des


densités de l’eau et de l’huile insoluble. La vitesse v de remontée d’un
globule d’huile peut être calculé suivant la Stockes

g
v .d 2 (    H )
18

H
 TRAITEMENT D’EFFLUENTS PÉTROLIERS

L’épuration physicochimique des effluents prédéshuilés


Cette épuration est la phase intermédiaire entre le prédéhuilage et
l’épuration biologique.

Elle sert à traiter des effluents contenant encore :

• De 300 à 100 – 150 mg/L d’hydrocarbure en émulsion fine

• Des matières colloïdales ou en suspension

• Des métaux dissous ou en suspension

• Éventuellement des sulfures


TRAITEMENT D’EFFLUENTS PÉTROLIERS
L’épuration physicochimique des effluents prédéshuilés
TRAITEMENT D’EFFLUENTS PÉTROLIERS
L’épuration physicochimique des effluents prédéshuilés

Le schéma 1 : comporte l’oxydation des sulfures dans les eaux et qui souvent
sont légèrement alcaline. Une correction de pH peut avoir à être faite dans le
neutraliseur qui assure aussi la coagulation et doit permettre un séjour
suffisant (10 à 15 min). Le séjour dans le bassin d’oxydation est lui-même de
l’ordre de 30 à 90 min.

Le schéma 2 : le schéma 2 correspond à la précipitation de FeS


précédemment définie et qui impose le plus souvent un coagulant métallique.
Le précipitateur qui peut encore comporter une neutralisation assure aussi
un séjour de 10 à 15 min.

Le schéma 3 : représente le cas général de traitement de l’effluent et


comporte un mixeur rapide (1 à 2 min) suivi d’un floculateur. Cet appareil,
suivant la température, assure un séjour de 6 à 12 min et est équipé d’un pH
mètre indicateur, la fonction neutralisation étant souvent inutile.
TRAITEMENT D’EFFLUENTS PÉTROLIERS

Séparation par flottation à air dissous (FAD) :

En raffinage, c’est la voie la plus employée et souvent la plus intéressante


au point de vue production et manutention des boues. La FAD consiste à
accrocher de très fines bulles d’air au floc (50 à 100 microns) et à constituer
des agrégats très légers qui représentent des vitesses ascensionnelles
dans l’eau considérable et de l’ordre de 7 à 15 m/h à 20C

Épuration biologique aérobie des effluents pétroliers

Trois principales familles sont utilisées dans l’industrie du pétrole :

- Les cultures libres en boues activées (BA), en moyenne faible charge.


- Les cultures fixées sur lits filtrants bactériens
- Les cultures fixées sur filtres biologiques granulaires

Parmi ces trois familles, le système de boues activées est le plus répandu.
TRAITEMENT D’EFFLUENTS PÉTROLIERS

Élimination de la pollution carbonée par voie biologique : (voir deuxième


partie du cours)

Élimination de l’azote par voie biologique : Cette épuration se réalise en


deux stades principaux : la nitrification et la dénitrification.

Nitrification :
•Oxydation de NH4 en NO2 (bactéries nitrosomonas)
•Oxydation de NO2 en NO3 (bactérie nitrobacter)

2NH4  3O 2 Nitrosomon
  2NO 2  4H  2H2O
 as
Nitrosation :

2NO 2  O 2 Nitrobacte
 r  2NO 3

Nitratation :
TRAITEMENT D’EFFLUENTS PÉTROLIERS

Dénitrification : Elle s’opère sous l’action de microorganismes


hétérotrophes anaérobies facultatifs qui doivent puiser leur nourriture dans
un substrat organique et utilise l’oxygène constitutif des nitrates. La
présence d’oxygène dissous inhibe leur croissance. La réaction qui se
développe donc en anoxie dans un bassin ou dans un filtre est :

MOréduite   NO3 Bactérie


NO2  CO2  H2O  MO(oxydée)
 

MO réduite   NO 2 Bactérie
 N 2  CO 2  MO oxydée 

• Pseudomonas
Microorganismes impliqués • Achromobacter
• Bacillus et Micrococcus
REMARQUE
Un chaine de nitrification-dénitrification par boue activée comprend donc un bassin
d’anoxie, avec apport éventuel de substrat organique et un bassin d’aération
prolongée avec apport de neutralisant.
TRAITEMENT D’EFFLUENTS PÉTROLIERS

Les étapes d’épuration des eaux usées issues d’industries pétrolières


TRAITEMENT D’EFFLUENTS PÉTROLIERS

Traitement tertiaires effluents pétroliers

Les traitements tertiaires sont situés immédiatement en aval de


l’épuration biologique secondaire et ont surtout pour but la réduction
des phosphates ou des MES ou une désinfection.

Dans le traitement des effluents pétroliers, ces buts sont plutôt


la réduction des MES et de la DCO, et quelques fois, l’élimination
de traces de phénols.

Les voies de leur réalisation sont multiples en principe :


chloration, adsorption sur charbon actif, épuration
physicochimique avec préférence donnée aux coagulants
minéraux plutôt qu’organiques, oxydants divers (H2O2, O3, etc.)
S 2  Fe 2  FeS

TRAITEMENT D’EFFLUENTS PÉTROLIERS

Action des traitements tertiaires


S 2  Fe 2  FeS

APPLICATION 1
S 2  Fe 2  FeS

APPLICATION 2
S 2  Fe 2  FeS

APPLICATION 3

Une station d’épuration reçoit un effluent de débit 528m3/h et une


concentration en PO43- égale à 10,32 mg/L. On procède à une
déphosphatation physico chimique avec une solution commerciale
de de fer ferrique ayant une densité de 1,5 et de 43,5% en pureté. Le
rapport molaire nécessaire pour éliminer le phosphore est fixé à 1,5.

Calculer le débit de la pompe doseuse de la solution commerciale.

Données : Masse molaire du PO43- est 95 g/mol


Masse molaire de la solution commerciale = 187,5 g/mol
S 2  Fe 2  FeS

APPLICATION 3

DBO5 MES MVS BV


600 600 3,5 0,3

Les flux sont donnés en kg/j et les MVS en g/L

1) Calculer le volume du réacteur


2) Calculer la charge massique
LUTTE CONTRE LA POLLUTION
DES EAUX :
FINITIONS À HAUTE
PERFORMANCE
QUELQUES INDICATIONS ET DÉFINITIONS

 Finitions à haute performance: traitements de finition ayant pour objectif


le recyclage des eaux
 La réutilisation des eaux usées nécessite un complément de traitement pour
rendre la qualité de l’eau traitée compatible à l’usage que l’on veut en faire.

 Les deux domaines principaux de réutilisation des eaux usées sont:


- L’irrigation (arrosage de cultures, arrosage d’espaces verts, etc.)
- Le recyclage en industrie (lavage de sols, eau refroidissement, eau procédé, etc.)

 Traitement complémentaire spécifique: Existence d’une gamme de techniques


physiques, chimiques ou biologiques.

 Une bonne caractérisation des pollutions résiduelles de l’eau usée à réutiliser est
indispensable pour concevoir un complément de traitement fiable et performant.
1. POLLUTIONS RÉSIDUELLES EN SORTIE DE
TRAITEMENT BIOLOGIQUE
ACTION DU TRAITEMENT BIOLOGIQUE SUR LES POLLUTIONS

 Traitement biologique performant (Ex. boue activée) munie d’une


clarification efficace, élimine la quasi-totalité des pollutions particulaires et
des composés biologiquement dégradables

 Les pollutions rejetées dans l’effluent épuré :


- sont pour partie liées à une fuite en matières en suspension ;
- polluants dissous dans la phase liquide non dégradés par la biologie

 Pas de frontière nette entre substances solubilisées et composés en


suspension. Distinction entre soluble et particulaire se définit légalement par
filtration sur membrane de porosité 0,45 mm.
1. POLLUTIONS RÉSIDUELLES EN SORTIE DE
TRAITEMENT BIOLOGIQUE

Panorama des tailles des particules


1. POLLUTIONS RÉSIDUELLES EN SORTIE DE
TRAITEMENT BIOLOGIQUE
POLLUTIONS SOLUBILISÉES
 Sels minéraux dissous

 À l’exception de l’azote ammoniacal et des phosphates, la biologie ne


consomme pour sa croissance que des traces des divers sels dissous.

 Selon le pH, des cations (Ca2+ et Mg2+) et des métaux lourds peuvent précipiter
en partie sous forme de carbonates de calcium, de magnésium ou d’hydroxydes
métalliques, composés peu solubles qui se retrouveront dans les boues extraites

 Les halogénures (chlorures, fluorures), les sulfates, les cations alcalins (Na+,
K+), très solubles, se retrouvent pratiquement sans aucun abattement dans
l’effluent épuré.
1. POLLUTIONS RÉSIDUELLES EN SORTIE DE
TRAITEMENT BIOLOGIQUE

 Composés organiques dissous

 Présence dans les effluents de divers composés: acides organiques, aminoacides


alcools, aldéhydes et cétones, amines, phénols, détergents

 Le processus biologique scinde les chaînes organiques biodégradables en composés à


faible masse molaire qui sont alors partiellement convertis en biomasse et
partiellement oxydés en dioxyde de carbone.

 Certains composés organiques dissous du rejet sont réfractaires au processus


biologique. Ils se retrouvent en totalité dans la phase soluble de l’effluent épuré où
ils titrent en DCO. À cette DCO réfractaire (DCO dure), est souvent associé un
résiduel d’azote organique soluble réfractaire au traitement biologique appelé azote
organique soluble dur.
1. POLLUTIONS RÉSIDUELLES EN SORTIE DE
TRAITEMENT BIOLOGIQUE

 Colloïdes fins

 De granulométrie plus fine que le pouvoir de coupure des filtres standards


(0.45 µm), certains composés complexes, les colloïdes sont partiellement
comptabilisés dans la phase soluble.

 Ces composés dont la taille s’échelonne de 0,1 à 10 µm peuvent être de nature


très variée : molécules organiques complexes polymérisées, précipités fins de
matières minérales insolubles (une fraction des métaux lourds se trouve souvent
sous forme colloïdale).

 Les colloïdes résiduels peuvent être une fraction des colloïdes apportés par l’eau
résiduaire, mais peuvent également être des métabolites générés lors du
traitement.
1. POLLUTIONS RÉSIDUELLES EN SORTIE DE
TRAITEMENT BIOLOGIQUE
POLLUTIONS PARTICULAIRES
 Lors du processus biologique, les substances particulaires non dégradées de l’eau
usée et celles générées lors du traitement sont agglomérées sous forme de flocons
décantables avec la biomasse produite.

 Une faible proportion, liée à l’efficacité du clarificateur, en est cependant rejetée


dans l’effluent traité. L’ensemble de cette pollution particulaire est constituée :

- de matières minérales solides, apportées par l’eau usée (silicates, sels métalliques...) ou
précipitées lors du traitement (phosphates métalliques, hydroxydes métalliques...)

- de matières organiques particulaires non biodégradables, apportées par l’eau usée et


absorbées sur le floc (cellulose, lignine...) ou générées lors du traitement (résidu cellulaire)

- de matières organiques particulaires biodégradables apportées par l’eau usée, absorbées sur le floc et
non totalement dégradées.

- de biomasse active produite par la conversion de la matière organique biodégradable de


l’eau usée lors du processus biologique.
1. POLLUTIONS RÉSIDUELLES EN SORTIE DE
TRAITEMENT BIOLOGIQUE
POLLUTIONS BACTÉRIENNES

 Bien que la biomasse résultant du processus soit principalement recueillie dans


les boues en excès, la faible proportion rejetée dans l’effluent traité maintient un
risque sanitaire pour certaines réutilisations de l’eau

 La biomasse est un écosystème simplifié ne faisant appel qu’à des micro-organismes


dont la taille s’échelonne entre quelques micromètres pour les bactéries et quelques
dizaines de micromètres (20 à 150 µm) pour les protozoaires et les métazoaires

 Les flocs de matières en suspension rejetés avec l’effluent constituent un


concentré de ces micro-organismes. Les espèces les plus petites (les bactéries) sont
en plus présentes sous forme dispersée dans la phase soluble de l’effluent.
1. POLLUTIONS RÉSIDUELLES EN SORTIE DE
TRAITEMENT BIOLOGIQUE

Micro-organismes dans les eaux usées traitées et non traitées


1. POLLUTIONS RÉSIDUELLES EN SORTIE DE
TRAITEMENT BIOLOGIQUE
COULEUR

 La couleur d’une eau est due à la présence de composés (colorants) variés


d’origine minérale (exemple : bleu de Prusse) ou organique (exemple : noir
d’aniline). Ces composés peuvent tantôt être en solution vraie et tantôt en
dispersion colloïdale.

 La couleur est due à l’existence de bandes d’absorption dans le visible créées par la
présence dans une même molécule de plusieurs liaisons insaturées (éthylénique,
benzénique, carbonyle) ou de plusieurs groupes dits chromophores (groupements
azoïques, nitrés, nitrites, sulfoxyde).

 Il suffit d’une très faible concentration en substance colorée pour induire une forte
coloration et en conséquence la couleur ne titre pratiquement pas sur les paramètres
analytiques classiques de la pollution (DCO, DBO, MEST, NTK). La nuisance
générée est essentiellement visuelle.
2. OBJECTIFS DU RECYCLAGE ET DE LA
RÉUTILISATION DE L’EAU
PRODUCTION D’EAU POUR L’IRRIGATION

 Les eaux doivent avoir un niveau de traitement suffisant pour que l’irrigation
ne puisse être décrite comme moyen d’épuration

 Parasites, bactéries et virus peuvent être à l’origine de maladies par transmission


directe à l’homme. Pour éviter ce risque, les eaux doivent au niveau microbiologique
être traitées pour satisfaire, selon les cas d’utilisation, les contraintes de qualité de
type A, B, ou C

 Un traitement complémentaire de désinfection permet de réduire bactéries et virus. En


revanche, la pollution parasitaire, (ex. œufs d’helminthes ), peu sensible à la
désinfection chimique, est préférentiellement éliminée par un traitement physique
performant de rétention des matières en suspension
2. OBJECTIFS DU RECYCLAGE ET DE LA
RÉUTILISATION DE L’EAU

Directives concernant la qualité microbiologique des eaux usées utilisées


dans l’agriculture
2. OBJECTIFS DU RECYCLAGE ET DE LA
RÉUTILISATION DE L’EAU
PRODUCTION D’EAU POUR L’IRRIGATION
 Les micropolluants organiques et minéraux induisent un risque sanitaire par
leur introduction dans la chaîne alimentaire qui aboutit à l’homme.

 Les traitements d’épuration conventionnels contribuent à une élimination


poussée des micropolluants minéraux (notamment les métaux lourds) qui se
retrouvent en contrepartie concentrés dans les boues.

 Le niveau de contamination en micropolluants organiques des effluents traités est


peu étudié et serait à priori faible. Aucun texte réglementaire ou à caractère
nominatif ne vise actuellement la qualité chimique des eaux utilisées pour
l’irrigation ou l’arrosage des cultures.
2. OBJECTIFS DU RECYCLAGE ET DE LA
RÉUTILISATION DE L’EAU

Charge métallique dans les effluents secondaires de stations d’épuration (en µg/L)
2. OBJECTIFS DU RECYCLAGE ET DE LA
RÉUTILISATION DE L’EAU
RÉUTILISATION DANS L’INDUSTRIE

 Pour les usages en lavage : une qualité type eau épurée est souvent suffisante.

 Pour les usages en refroidissement : des propriétés non entartrantes sont


essentiellement requises

 Une désinfection complémentaire est nécessaire pour la protection du personnel et


du réseau de
3. PANORAMA DES TECHNIQUES UTILISABLES

LE TRAITEMENT BIOLOGIQUE
 Des techniques combinées biologie-membrane, plus performantes qu’une boue
activée et éliminant de la pollution antérieurement réputée non biodégradable
permettent d’utiliser cette voie

LES TECHNIQUES D’OXYDATION CHIMIQUE


 Elles consistent à utiliser le pouvoir oxydant de substances chimiques pour
transformer ou détruire les polluants résiduaires.

 Les substances utilisables sont multiples (permanganate, halogènes, eau oxygénée,


ozone...) et ont une efficacité plus ou moins grande en fonction de leur pouvoir
oxydant. La combinaison de plusieurs oxydants permet d’accroître les
performances.
3. PANORAMA DES TECHNIQUES UTILISABLES
LES TECHNIQUES PHYSIQUES ET PHYSICO-CHIMIQUES
 La technique physique de filtration :
Elle consiste à filtrer l’eau sur un équipement de pouvoir de coupure défini. Les particules
de taille granulométrique supérieure à ce pouvoir de coupure sont retenues par
l’équipement, celles de taille inférieure restent dans l’effluent traité.

 La technique physique d’adsorption


Elle consiste à extraire de l’eau des polluants résiduaires solubles en utilisant les propriétés adsorbantes
de certains composés (charbons actifs, alumine activée). Ces adsorbants s’utilisent en grains ou en
poudre.

 La technique physico-chimique de floculation-clarification


Elle consiste à l’aide de réactifs chimiques (sels de fer ou d’aluminium) à générer un floc d’hydroxyde
métallique agglomérant les polluants résiduels particulaires et colloïdaux.

 La technique physique d’irradiation


Elle consiste à exposer l’eau à un rayonnement (rayonnement UV) qui agit sur certains constituants du
milieu. Seul, il agit principalement en désinfection. Combiné à l’ozone, il permet d’en accroître le potentiel
oxydant.
4. TECHNIQUES COMBINÉES BIOLOGIE-
MEMBRANE
PROCÉDÉ À BOUCLE EXTERNE
Elles consistaient à mettre en œuvre une unité d’ultrafiltration derrière une boue
activée avec recyclage du concentrât dans celle-ci

Le BRM utilise souvent des membranes tubulaires minérales en céramique. Ces


unités de filtration fonctionnent à des pressions de 2 à 5 bar.

La séparation liquide solide y est effectuée par filtration tangentielle et la boue


concentrée est recyclée vers le bassin biologique ou extraite lors des purges.

Le principe de filtration tangentielle est basé sur un balayage permanent de la


membrane pour y éviter l’accumulation de dépôt. Ce balayage se fait à débit régulé
pour éviter le colmatage et conserver dans le temps performances et efficacité. Il se fait
en injectant à grande vitesse (3 à 6 m/s) la liqueur mixte dans la boucle de filtration
4. TECHNIQUES COMBINÉES BIOLOGIE-
MEMBRANE

Principe des techniques combinées biologie-membranes


4. TECHNIQUES COMBINÉES BIOLOGIE-
MEMBRANE
PROCÉDÉ À MEMBRANES IMMERGÉES
Cette conception permet de supprimer la boucle de recirculation externe. Les boues
en excès sont stockées et directement extraites du réacteur biologique

L’eau est filtrée de l’extérieur vers l’intérieur des fibres sous l’effet d’une différence
de pression inférieure à 1 bar créée par une pompe

Une agitation des fibres par de l’air permet de réduire l’effet de colmatage tout en
contribuant à l’agitation et à l’oxygénation du milieu. Des rétrolavages périodiques,
à partir du perméat produit,
assurent le décolmatage.

les membranes utilisées sont de type organique, constituées de fibres creuses dont
le seuil de coupure est de 200 000 Daltons.
4. TECHNIQUES COMBINÉES BIOLOGIE-
MEMBRANE

Membranes en boucle externe


et membranes immergées

Exemple de performance : La
boue activée à membrane
5. TECHNIQUES PHYSIQUES ET PHYSICO-
CHIMIQUES

FILTRATION MEMBRANAIRE
La filtration y est réalisée sous pression sur des membranes qui retiennent en surface
les particules de granulométrie supérieure à leur seuil de coupure.

Le seuil de coupure : certaines membranes peuvent retenir des particules bien plus -
- microfiltration (0,1 à 10 µm),
- ultrafiltration (0,001 à 0,1 µm),
- nanofiltration (0,0005 à 0,005 µm) ;

la nature de la membrane : organique ou minérale ;


l’arrangement des modules : plans, spiralés, en fibres creuses ou tubulaires.
5. TECHNIQUES PHYSIQUES ET PHYSICO-
CHIMIQUES
FILTRATION MEMBRANAIRE
Microfiltration, ultrafiltration et nanofiltration, toutes plus performantes que la filtration
tertiaire sur matériau, permettent d’éliminer la totalité des matières en suspension et des
pollutions particulaires qui y sont associées. Selon leur seuil de coupure, ces membranes
éliminent :
- en microfiltration, tout ou partie des bactéries et des colloïdes, partiellement
les virus
- en ultrafiltration, tout ou partie des virus et certains composés organiques à
haute masse molaire ;

- en nanofiltration, d’autres composés organiques à masse molaire plus faible,


et partiellement des sels minéraux dissous bivalents (Ca2+, Mg2+, etc.). Un
abattement significatif de la couleur est obtenu sur les colorants en
dispersion colloïdale
5. TECHNIQUES PHYSIQUES ET PHYSICO-
CHIMIQUES

Exemple de performance en nanofiltration


5. TECHNIQUES PHYSIQUES ET PHYSICO-
CHIMIQUES
OSMOSE INVERSE

Permet de retirer d’une solution une partie du solvant, généralement de l’eau. C’est
une technique de concentration qui condense dans un « rétentat » ou « concentrat »
les substances initialement solubilisées (molécules organiques de faible masse molaire,
sels dissous) et restitue dans le « perméat » un effluent traité en grande partie
débarrassé de ces substances dissoutes.

Le pouvoir de coupure se situe entre 0,0001 et 0,001 mm. L’application d’une


pression supérieure à une valeur limite dite « pression osmotique » permet la
migration du solvant (eau) à travers la membrane.

La pression osmotique dépend de la nature et de la concentration du soluté. Dans la


pratique, les pressions appliquées, nettement supérieures à la pression osmotique, se
situent dans la gamme 20 à 80 bar.
5. TECHNIQUES PHYSIQUES ET PHYSICO-
CHIMIQUES

Exemples de pression osmotique


5. TECHNIQUES PHYSIQUES ET PHYSICO-
CHIMIQUES
DÉSINFECTION UV

Le rayonnement ultraviolet (UV), situé entre le visible et les rayons X, fait partie du
spectre électromagnétique. Il possède un effet bactéricide utilisé en désinfection
d’eaux propres ou résiduaires. Son pouvoir bactéricide est maximal pour les
longueurs d’onde comprises entre 250 et 280 nm

La destruction des micro-organismes tels que les bactéries et les virus s’effectue
principalement par désactivation et dénaturation de leur ADN, bloquant la division
des cellules et donc leur capacité de reproduction.

La dose d’irradiation nécessaire (en J/m2), produit de l’intensité du rayonnement (en


W/m2) par la durée d’application (en s) est fonction de la nature des micro-
organismes et des caractéristiques physico-chimique de l’eau.
5. TECHNIQUES PHYSIQUES ET PHYSICO-
CHIMIQUES
DÉSINFECTION UV

Désinfection UV- Longueurs d’onde du spectre électromagnétique


5. TECHNIQUES PHYSIQUES ET PHYSICO-
CHIMIQUES

Exemple de désinfection UV
5. TECHNIQUES PHYSIQUES ET PHYSICO-
CHIMIQUES
FLOCULATION-CLARIFICATION

Cette technique classiquement utilisée en étape primaire amont du traitement


biologique peut également, en traitement tertiaire sur certains effluents épurés,
apporter une élimination complémentaire des pollutions.

Elle agit sur les pollutions colloïdales et particulaires résiduelles qui se trouvent
agglomérées dans un floc hydroxyde métallique décantable généré par addition d’un
sel métallique (généralement de fer ou d’aluminium)

particulaire. Sur certains rejets industriels, cette technique peut permettre un


abattement significatif de la DCO et de la couleur résiduelle
5. TECHNIQUES PHYSIQUES ET PHYSICO-
CHIMIQUES
FLOCULATION-CLARIFICATION

Exemple de coagulation-floculation tertiaire


5. TECHNIQUES PHYSIQUES ET PHYSICO-
CHIMIQUES
CHARBON ACTIF
Le pouvoir adsorbant du charbon actif est utilisé en traitement d’affinage pour
réduire DCO et couleur résiduelle.

Le phénomène d’adsorption est influencé par la structure des molécules, leur


solubilité, leur concentration et le pH du milieu. Tous les corps dissous ne sont pas
adsorbables ou le sont plus ou moins bien

Les colorants acides sont bien éliminés, les colorants au soufre ou en dispersion
colloïdale ne le sont que moyennement.

L’adsorption se pratique par adjonction de charbon en poudre (en traitement


tertiaire ) en amont d’un filtre ou d’un décanteur. Elle se pratique également en
traitement tertiaire par filtration à travers un lit de charbon actif en grain.
5. TECHNIQUES PHYSIQUES ET PHYSICO-
CHIMIQUES
CHARBON ACTIF

Couplage charbon actif en poudre boues activées


6. TECHNIQUES D’OXYDATION CHIMIQUE
TRAITEMENT À L’OZONE

 L’ozone est parmi les oxydants l’un des plus puissants. Seul le fluor présente un
potentiel oxydant supérieur mais, producteur de dérivés fluorés, n’est pas utilisé en
traitement d’eau.

Action multiple de l’ozone selon les conditions d’utilisation :

- transformation de composés organiques difficilement dégradables en substrats plus


faciles à décomposer par un traitement biologique ultérieur

- oxydation totale de composés organiques

- décoloration par une action oxydante qui attaque préférentiellement les molécules
colorantes au niveau de leurs doubles liaisons ;

- puissant effet désinfectant, même à dose relativement faible. Une teneur résiduelle de
0,4 mg O3/L pendant 4 min inactive bactéries et virus à un taux supérieur à 99,9 %.
6. TECHNIQUES D’OXYDATION CHIMIQUE
TRAITEMENT À L’OZONE

Techniques d’oxydation chimique -


Pouvoir oxydant comparé au chlore

Ozonation finale, station


d’épuration du Prato
6. TECHNIQUES D’OXYDATION CHIMIQUE
TRAITEMENT À L’OZONE

Le traitement d’ozonation se réalise dans des colonnes de contact où circulent


généralement à contre courant l’eau et le gaz ozoné

Le pouvoir oxydant de l’ozone est accru dans le procédé d’ozonation catalytique


(Catazone). Dans ce procédé, la colonne d’ozonation est un réacteur triphasique
ascendant où sont injectés à la base l’eau à traiter et l’ozone, le mélange traversant
ensuite une couche de catalyseurs composée d’oxydes métalliques.

Le procédé permet, à taux de traitement en ozone identique, une oxydation accrue


de la matière organique et, en conséquence, une élimination plus poussée de la DCO
et de la couleur résiduelle
6. TECHNIQUES D’OXYDATION CHIMIQUE
TRAITEMENT À L’OZONE

Comparaison ozonation simple, ozonation catalytique


6. TECHNIQUES D’OXYDATION CHIMIQUE
TECHNIQUE D’OXYDATION AVANCÉE

Ces procédés d’oxydation sont plus puissants que l’ozonation simple. La combinaison
de deux oxydants ou d’un oxydant et un rayonnement UV génère des systèmes
d’oxydation radicalaires très performants.

Les combinaisons utilisables sont :

- ozone/peroxyde d’hydrogène (O3/H2O2)

- ozone/ultraviolets (O3/UV)

- peroxyde d’hydrogène/ultraviolets (H2O2/UV).

- L’ozonation catalytique est également applicable avec ces techniques.

Domaine d’application:
Leur domaine d’utilisation est essentiellement en traitement tertiaire d’affinage sur effluent dilué
en vue de réduire la DCO réfractaire, les micropolluants et la couleur.
6. TECHNIQUES D’OXYDATION CHIMIQUE
TECHNIQUE D’OXYDATION AVANCÉE

Techniques d’oxydation avancée - Ozonation catalytique (Catazone) – H2O2


6. TECHNIQUES D’OXYDATION CHIMIQUE
TECHNIQUE D’OXYDATION AVANCÉE

 D’autres techniques d’oxydation sont applicables sur des rejets plus concentrés,
par exemple sur des rejets spécifiques ou sur les boues ou concentrât issus des
filières physiques ou physicochimiques :

- l’oxydation catalytique par un mélange H2O2/Fe2+ à pH acide (connu sous le nom de réactif de Fenton).
Elle permet une oxydation partielle de la matière organique et s’applique à des DCO jusqu’à 2 000
mg/L. Elle présente l’inconvénient de produire de grosses quantités de boues d’hydroxyde ferrique

- l’oxydation catalytique à chaud et sous pression, H2O2 avec catalyseur à base de fer. Elle permet de
traiter des DCO jusqu’à 20 g/L

- L’ oxydation par voie humide à l’oxygène à chaud (200 à 320 oC) et sous pression (50 à 200 bar) en
présence ou non de catalyseur( WAO, Wet Air Oxidation ). L’usage de catalyseur permet de baisser
fortement la température d’oxydation et, par voie de conséquence, la pression appliquée. Cette
technique permet de traiter de très fortes concentrations en DCO jusqu’à 200 g/L.
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ßinnrgnmentat Technology, Vol. 2S. pg 215-245


O Selper Ltd, 2fXI4

ÉLIMINATION DES MÉTAUX DANS LES LIXIVIATS D'EAUX USÉES


BOUES À L'AIDE DE LA TECHNOLOGIE ÉLECTROCHIMIQUE

N. MBUNI£R', P. DROGUI', C. GOURVBNEC', G. MBRORR', R HAUSLBR' ET J-F. BLA1S'-

Institut national de la recherche scientifique (INRS-Eau Terre et Environnement), Université du Québec,


2800 rue Einstein, bureau 105, C.P. 7500, Sainte-Foy, Qc, Canada, GIV 4C7,
ZÉcole Nationale Supérieure en G4nie des Technologies Industrielles, rue Jules Ferry, 64000, Pau, Prance
Öon expérimentale des procédés pilotes en environnement, Université du Québec ä Montr4al, C.P. ß888, succursale Centre-
Ville, Montréal, Qc, Canada, H3C 3P8,

(Reçue le 9 décembre 2003 ; adoptée à l'IS /snuAry 2004)

Les métaux lourds présents dans le lixiviat acide des boues d'épuration sont généralement éliminés par précipitation
chimique, , ce qui entraîne une forte concentration de produits chimiques et une production importante
de boues métalliques. La technique électrochimique a été explorée comme méthode alternative dans un réacteur pilote de
laboratoire pour l'élimination des métaux lourds (Cu et Zn) des boues de lixiviation. Trois configurations de cellules
électrolytiques utilisant différents matériaux d'électrodes ont été testées : électrodes bipolaires en acier inoxydable ou
en aluminium (cellule BC), électrodes monopolaires en graphite/acier inoxydable (cellule BR) et électrodes
monopolaires en fer (cellule EC-Rfi). Les résultats ont montré que les meilleures performances d'élimination des
métaux ont été obtenues avec les cellules BC et BC-ER utilisant des électrodes en acier doux fonctionnant
respectivement à des intensités de courant de 0,8 et 10A à travers 30 et 6fI otin de tzeabnent- Les jdeIds de Cu anâ ZzzcemovN fzon'i
lixiviat variaient respectivement de 92,4 à 98,9go et 6ozrt 69,8 à 76,6 %. Des quantités de 55 et 44 kg tds de boues d'épuration ont été
produites respectivement par des cellules EC et EC-RR. Les systèmes EC et EC-ER ont impliqué respectivement un coût
total de 21,2 et 13,1 CAN$ par tonne de boue sèche traitée, incluant uniquement la consommation d'énergie et
l'élimination des boues métalliques. Le traitement utilisant le système EC-ER s'est avéré efficace et plus économique que la
précipitation traditionnelle des métaux à l'aide de Ca(OH)t et/ou de NaOH.

Mots-clés : Élimination des métaux, boues, électrolyse, électrocoagulation, électro-réduction.

(Ca(OH12) [8-9]. La précipitation chimique au moyen


DMRODUCNON
de la chaux est l'une des méthodes les plus simples
Le développement récent de nouvelles technologies utilisées pour éliminer les métaux des lixiviats acides
pour la décontamination des sols, des sédiments, des résidus [10]. D'autres produits chimiques peuvent être utilisés
miniers et des boues d'épuration (municipales et industrielles) pour la précipitation des métaux,
a conduit à la production de lixiviats chargés en métaux
lourds. Cela a conduit à la recherche de procédés efficaces et
économiques capables d'éliminer ou de recycler les métaux
lourds des lixiviats [1-4J.
Notre équipe de recherche à l'Institut National de la
Recherche Scientifique (INRS-ETE, Québec, Canada) a
développé des procédés biologiques (METIX-BS, METIX-
BF) [5-7] et chimiques (METIX-AC) [3] pour la
décontamination des boues d'épuration. Ces procédés
génèrent des lixiviats acides fortement chargés en métaux,
qui sont ensuite éliminés par précipitation à la chaux
235
y compris CaO, Mg(OH)p NaHCO" Na COC (NJ\COp
NaOH et Nf-ttOH [11-12]. La précipitation chimique nécessite
généralement des concentrations élevées de produits chimiques
et les précipités formés sont volumineux et produisent une
grande quantité de boues. En effet, en présence d'une grande
quantité d'ions sulfates dans le lixiviat acide, les ions calcium
réagissent avec les ions sulfates et forment CaSO 2H, un
précipité secondaire qui augmente la quantité de boues
métalliques produites [13-15]. Le résidu métallique doit
ensuite être éliminé en toute sécurité [&9}. Les quantités
considérables de boues métalliques produites et les rendements
parfois insuffisants de l'élimination des métaux dans les
processus de précipitation chimique constituent des obstacles
majeurs à leur application pratique.
Par conséquent, la recherche s'est concentrée sur les
techniques électrochimiques. Les méthodes électrochimiques
sont largement utilisées pour la récupération des métaux lourds
dans les effluents municipaux et industriels (mines, métallurgie)
[12]. Il a été rapporté que les boues métalliques produites par le
traitement électrochimique ( extraction électrolytique et
électrocoagulation) sont

236
compacts et moins volumineux que ceux générés par la par rapport à la précipitation chimique traditionnelle des
précipitation chimique [16]. Au cours du processus métaux à l'aide de Ca(OH) ou de NaOH.
d'électrocoagulation ou d'extraction électrolytique, le liquide
n'est pas enrichi en anions et la teneur en sel n'augmente pas MATRRIAkSANDMRTHODS
par rapport à la précipitation chimique des métaux [17]. En
effet, l'élimination des métaux des effluents d'eaux usées Boues d'épuration
par des techniques électrochimiques est basée sur la
dissolution anodique et la réduction cathodique. Pendant Les boues digérées utilisées dans cette étude
l'électrocoagulation, une augmentation du pH est attendue proviennent de la station d'épuration de Haute-Becancour
en raison de la dissolution électrolytique de l'électrode (Québec, Canada). Les échantillons ont été collectés dans des
anodique consommable (acier ou aluminium). En raison du bouteilles en polypropylène, expédiés à froid et conservés à
pH élevé, les hydroxydes ferreux (ou ferriques) ou 4°C avant utilisation. Le tableau 1 montre la teneur en métaux
d'aluminium et les métaux présents dans la solution sont des boues. Le cuivre (Cu) était le seul métal dont la
simultanément précipités [11, 18-21]. Dans le processus concentration (1 20fi0 40 mg kg" de boues sèches) était
d'extraction électrolytique, les ions de métaux lourds sont supérieure au niveau permissif (757 mg kg" de boues sèches)
déchargés à l'électrode de la cathode, produisant ainsi des fixé pour la réutilisation des boues sur les sols agricoles au
dépôts des métaux correspondants [10]. Les traitements Québec [24]. En raison de ce niveau de contamination, ces
électrolytiques se caractérisent par un équipement simple, boues ne peuvent pas être utilisées pour l'épandage.
un temps de rétention court et une opération facile, ce qui
contribuerait à réduire les coûts d'exploitation dans les
applications à grande échelle [18, 22-23]. Production de lixiviat de boue
Par conséquent, une étude de la récupération
électrochimique des métaux à partir du lixiviat de boues Le lixiviat de boue utilisé dans cette étude a été produit
acides a été explorée à l'échelle pilote en laboratoire. Le à l'aide de la technologie METIX-AC, un procédé chimique
lixiviat de boue est un effluent généré par la technologie de lixiviation des métaux à partir des boues d'épuration. Les
METIX-AC, un processus de lixiviation chimique pour boues ont été lixiviées à température ambiante (20 -£ 2°C)
l'extraction des métaux des boues d'épuration [3]. Trois dans un réacteur à cuve agitée en polypropylène de 60 1
cellules électrolytiques utilisant différents matériaux contenant 501 boues. Les boues ont été préalablement
d'électrodes ont été testées : électrode bipolaire en fer ou en acidifiées à un pH de 2,0 à l'aide d'acide sulfurique (réactif
aluminium (cellule EC), électrodes monopolaires en ACS 95,0-98,N, Fiaher Scientific). Ensuite, une solution de
graphite/acier inoxydable (cellule ER) et électrodes chlorure de femc (FeCl,) (teneur en PM du w W') a été
monopolaires en fer (cellule BC-m). L'objectif principal de la ajoutée à la boue.
présente étude est de déterminer la configuration optimale de
la cellule électrolytique pour éliminer le méthab du lixiviat de
boue, en

Tableau 1Composition des boues digérées de la station d'épuration de Haute-Bécancour (Québec, Canada) et du lixiviat acide
produit par le procédé MRTIX-AC.

TS pH ORP Al Cd Cr Cu Fe Mn Ni Pb Zn
(g 1") (mV) (mg kg")
digéré 22.0 6.5 -115 14 700' 2.10' 109 1 20fP 37 800' 34S' 102' 6W 408'
aludge
500 0.10 6 40 950 7 4 6 8
Niveau permissif * - 20 1 069 757 - - 180 500 1 850
( g I*')
Boues 2.18° 433' 70.8^ 0.042^ 0.39 29.2^ 269^ 8.01^ 1.04' 0.107* 7.28^
lixiviat
0.09 13 14 0.003 0.05 2.9 33 0.49 0.10 0.058 0.59
Québec 2.0 5.0 5.0 5.0 2.0 10
Allemagne 2.0 5.0
U.S.A. ' 0.5 0.5
Suisse - 0.5 - - 2-0
Nombre de répétitions - 38.
Nombre de répétitions = 6.
237
Critères C2 pour l'épandage de biosolides sur les sols agricoles
[24]. Recommandations de la ville de Québec pour le rejet
d'effluents dans les égouts [26].
• Directives allemandes pour le rejet des effluents dans les égouts [23].
Recommandations des États-Unis pour le rejet d'effluents dans les égouts [23].
• Recommandation de la Suisse pour le rejet des effluents dans les égouts [23].

238
base8, fourni par Eaglebrook Environmental Corporation,
Varennes, Canada) et du peroxyde d'hydrogène (HtOt) (base
337o v v") (Laboratoire Mat, Beauport, Canada) ont été
successivement mélangés à la boue dans des concentrations
appropriées, afin de maintenir un ORP élevé (450 à 500 mV)
nécessaire à la solubilisation des métaux. Le mélange a été
réalisé par un agitateur (rotor Caframo RZRSO) ayant une
vitesse de rotation de 500 rpm et utilisant une roue axiale à
trois pales (acier inoxydable SS-3I6L) d'un diamètre de 7,5
cm. Après 4 heures de lixiviation, les boues ont été
conditionnées par l'ajout d'un polymère cationique (1 g de
Zetag 7654 1") (Ciba Specialty Chemicals Canada,
Mi8sisaauga, Canada). Les boues ont ensuite été déshydratées
par un filtre à lit profond (modèle DB-5PL, Industrial Filters
Company, Fairfield, New Jersey), suivi d'une centrifugation à
3 070 x g pendant 8 min (centrifugeuse AllegraTM 6, -mnpnetlc bur-odrmr
Beckman Coulter, Palo Alto, Californie). Le lixiviat acide
contenant différentes concentrations de métaux a été recueilli
et stocké à 4°C jusqu'à ce qu'il soit traité par électrochimie ou
par précipitation chimique.

Traitement électrochimique des lixiviats de boues

Les traitements électrochimiques ont été réalisés dans


une cellule d'électrolyse discontinue (figure 1) en matériau Cathodes
acrylique de 12 cm de large x 12 cm de long x 19 cm de nkau otoel}
profondeur. Les ensembles d'électrodes (anode et cathode)
étaient constitués de huit pièces parallèles de métal (10 cm de
largeur x 11 cm de hauteur) ayant chacune une surface de 110
cm', situées à 1,5 cm l'une de l'autre et immergées dans le
lixiviat de boue. Trois types d'électrodes ont été utilisés
comme anodes (aluminium, acier doux et graphite) et deux
types comme cathodes (acier inoxydable et acier doux). Les
électrodes ont été installées sur une plaque acrylique perforée
placée à 2 cm du fond de la cellule. Le mélange dans la 2 cm
cellule a été réalisé par une barre de stimulation recouverte de
téflon installée entre la plaque perforée et le fond de la
cellule. Pour tous les essais, un volume de travail de 1,8 l de
lixiviat acide a été utilisé. Entre deux essais, la cellule
électrolytique (y compris les électrodes) a été nettoyée avec
une solution d'acide chlorhydrique Son (v v") pendant au
moins 2 heures, puis frottée avec une éponge et rincée avec de
l'eau du robinet. Les ensembles anode et cathode ont été Cathodee
connectés respectivement aux sorties positive et négative
tmn)
d'une alimentation en courant continu Xantrex XFR40-70
(Aca Tmetrix, Mississauga, Canada). Le courant a été udge et
maintenu constant pendant les essais. Différentes dispositions
foarn ent
des cellules ont été étudiées afin de déterminer la 17 cm
configuration optimale pour la récupération des métaux.

Système d'électrodes bipolaires fer/aluminium (cellule EC)

zone positive. Pour un courant donné, le même courant électrique


Le système d'électrodes bipolaires fer-aluminium
circulait à travers toutes les électrodes. Les électrodes ont été
(cellule EC) (figure 1) était constitué de huit pièces d'acier
progressivement consommées au cours de l'électrolyse. Les
doux ou d'aluminium dont seules deux électrodes extérieures
paramètres étudiés avec la cellule EC sont les suivants (1) le
étaient physiquement connectées à l'alimentation électrique ;
matériau de l'électrode
les six électrodes intercalées fonctionnaient comme des
électrodes bipolaires, chacune ayant une zone négative et une
237
Figure 1. Description de la cellule électrolytique : a) Système
EC
b) Système ER et c) Système EC-ER.

237
(aluminium ou acier doux) ; (2) surface de l'électrode (880, 660, (cellule EC, cellule ER et cellule EC-ER), le pH a été mesuré
440 et 220 cm2 ) ; (3) intensité du courant (0,2, 0,5, 0,6, 0,8 et et le lixiviat traité a été soigneusement collecté et soumis à
lA) une décantation pendant 24 h avant d'être filtré à l'aide d'une
et (4) le temps de rétention (30 et 60 min). membrane Whatman No. 4 sous vide. Un volume de 20 ml
du filtrat contenant 0,2$" d'acide chlorhydrique a été stocké à
Système d'électrodes monopolaires en graphite / acier 4°C jusqu'à l'analyse des métaux lourds. La fraction solide
inoxydable (ER (résidu humide) a été séchée pendant 24 h et la quantité de
boue métallique a été mesurée.

Dans la cellule ER (figure lb), il y avait un contact Traitement chimique des lixiviats de boues
électrique externe à chaque électrode d'anode (graphite) et
de cathode (acier inoxydable). Les électrodes de l'anode et de la Afin de comparer les techniques électrochimiques
cathode n'ont pas été consommées pendant l'électrolyse. Le utilisées pour la récupération des métaux avec la précipitation
seul paramètre modifié était l'intensité du courant (1, 2, 3, 4 et chimique traditionnelle, le lixiviat de boue a également été
10A). traité en utilisant soit de l'hydroxyde de calcium, soit de
l'hydroxyde de sodium. Les solutions d'hydroxyde ont été
Système d'électrodes monopolaires en fer (cellule EC-RR) préparées respectivement avec 20 g de chaux hydratée
(Ca(OHMS) (Canadian Liquid Air Ltd, Montréal, Canada) et 50
Le système d'électrodes monopolaires en fer (cellule g de NaOH (97Po ACS reagent, ACP Chemical, Montréal,
EC-ER) (figure lc) se composait de huit pièces d'acier doux, Canada) par litre d'eau. La précipitation des métaux a été
chacune connectée individuellement à l'alimentation effectuée dans une cuve 41 (pyrex gla6a) contenant 2 I de
électrique. Les quatre électrodes connectées à la sortie lixiviat de boue qui a été bien mélangé. Les solutions
positive de l'alimentation électrique ont été consommées d'hydroxyde ont été progressivement ajoutées au lixiviat de
pendant les expériences, tandis que les quatre cathodes étaient boue jusqu'à ce que l e pH du mélange soit stabilisé entre
insolubles (électrodes non consommables). Deux paramètres 8,0 et 8,5. Ensuite, le mélange a été soumis à une décantation
ont été testés avec la cellule EC-ER : l'intensité du courant (1, pendant 24 h avant d'être filtré à l ' aide d ' une membrane
2, 2,3, 2,5, 3 et 4A) et le temps de rétention (30 Whatman No. 4 (Whatman International Ltd,
et 60 min).
A la fin de chaque essai réalisé avec l'appareil
électrolytique

100

20

10 0,2 A -EI-0,5 A 0,6 A --O- 0,8 A 1.0 A

0 10 30 40 60

238
Figure 2 : Élimination du Cu par le système EC pour différentes intensités imposées pendant 60 minutes

238
Maidstone, Angleterre) sous vide. Un volume de 20 ml du les lignes directrices de l'Agence américaine de protection de
filtrat contenant 0,29o d'acide chlorhydrique a été stocké à 4°C l'environnement (USEPA) sont les plus restrictives alors que
jusqu'à l'analyse des métaux lourds. La fraction solide (résidu les valeurs recommandées par la ville de Québec sont les
humide) a été séchée pendant 24 heures et la quantité de boue moins restrictives. Le cuivre et le zinc sont les deux métaux
métallique a été mesurée. présents dans les lixiviats de boues dont les concentrations
initiales sont supérieures aux valeurs maximales
Échantillonnage et analyse recommandées par l'USEPA. Par conséquent, les
concentrations de cuivre et de zinc ont été mesurées lors des
Le pH et l'ORP ont été déterminés à l'aide d'un pH-mètre essais afin de comparer l'efficacité des différentes techniques
(Fieher Actunet modèle 915) équipé d'électrodes de Cole-Palmer proposées pour l'élimination des métaux dans le lixiviat de
à double jonction avec une cellule de référence Ag /AgCl pour boues.
l e pH et une bande de platine pour l'ORP. Les solides totaux
(TS) ont été mesurés conformément à l'APHA [25]. Pour Élimination des métaux des lixiviats de boues à l'aide de
déterminer les concentrations en métaux, les échantillons ont techniques électrochimiques
d'abord été filtrés sur une membrane Whatman 934-AH
(Whatman International Ltd, Maidstone, Angleterre) sous vide, Trois types de cellules électrolytiques utilisant différents
puis les filtrats ont été acidifiés avec du HCI concentré (5$o v matériaux d'électrode ont été testés : électrode bipolaire en fer
v") et conservés à 4°C jusqu'à l'analyse. La méthode de digestion ou en aluminium (cellule EC), électrodes monopolaires en
des boues a été exécutée par digestion de graphite/acier inoxydable (cellule iiR) et électrodes
0,5 g d'échantillon sec en présence de HNO" HF et HCIO" monopolaires en fer (cellule EC-ER).
dans une solution finale de She HCI (méthode 3030 I) [25J.
Les matériaux de référence certifiés canadiens PACS-2 Traitement des lixiviats de boues au moyen de la cellule EC
(sédiments portuaires) et MESS-2 (sédiments marins) ont
également été digérés. Les concentrations en métaux ont été Le tableau 2 présente, pour différentes intensités de
déterminées par absorption atomique avec un ICP-AES courant imposées pendant 30 ou 60 minutes à l'aide
(Varian, modèle Vista) et un spectromètre AA (Varian, d'électrodes en aluminium ou en acier doux (ayant différentes
SpectrAA 220FS). Des contrôles de qualité ont été effectués surfaces), le pourcentage d'élimination des métaux (Cu et
avec des échantillons liquides certifiés (standard multi- Zn). Le rendement de l'élimination des métaux a été obtenu
éléments, numéro de catalogue 900-Q30-002, numéro de lot en divisant la concentration résiduelle par la concentration
SC0019251, SCP Science, Lasalle, Canada) pour s'assurer de initiale correspondante de métaux dans le lixiviat de boue.
la conféririité de l'appareil de mesure. Les meilleurs rendements d'élimination de Cu (92,1$") et de
Zn (54,6P") en utilisant des électrodes en aluminium (ayant
EconooücEvMuadon 880 cm' de surface totale) ont été obtenus avec des intensités
de courant de 0,2 et 0,6A respectivement. En comparaison,
L'étude économique n'a pris en compte que la les meilleurs rendements d'élimination du Cu (98,6 à 99,7$")
consommation de produits chimiques, l'élimination des et du Zn (98,6Po) en utilisant des électrodes en acier doux ont
boues métalliques et la consommation d'énergie. été obtenus avec des intensités de courant de 0,8 et 1,0A
0,06 CAN$ kWh", ce qui correspond au coût dans la (essais BC-9 et EC-10). Les résultats obtenus avec les
province de Québec (Canada). Le coût d'élimination des électrodes en acier doux étaient meilleurs que ceux
boues métalliques, y compris le transport et les frais enregistrés avec les électrodes en aluminium. En effet, en
d'élimination des déchets dangereux, a été évalué à 200 considérant les diagrammes de Poubaix, on constate que la
CAN$ t". Cependant, le coût d'élimination des boues dissolution anodique et les réactions chimiques du fer en
métalliques n'inclut pas le coût lié au séchage des boues solution acide sont meilleures que celles de l'aluminium [16].
métalliques. Les coûts des produits chimiques (Ca(OH)z *Rd Les essais (EC-6 à EC-10) réalisés avec des électrodes en
NaOH) ont été déterminés en utilisant un coût de chaux de acier doux pendant 60 min de traitement indiquent que,
140 t$ CAN et un coût de coda caustique de 600 t$ CAN. Le lorsque l'intensité du courant augmente, la quantité de boues
coût total de chaque procédé testé a été évalué en termes métalliques et le rendement de l'élimination des métaux
d'argent dépensé par tonne de boue sèche traitée ($CAN augmentent simultanément. En effet, à une faible intensité de
tds*'). courant de 0,2A, aucune boue n'a été produite et le métal a
été éliminé par réduction cathodique selon la réaction
suivante
( ):
Me" + z e' <=> Met, (i)
RBSU£7S ANO D1SCUS5ION
Québec pour le rejet d'effluents dans les stations d'épuration
Le tableau 1 indique les concentrations initiales de urbaines. Cela a permis de mettre en perspective les performances
métaux dans le lixiviat de boues et les directives de des différents procédés testés, non seulement pour la ville de
l'Allemagne, des États-Unis, de la Suisse et de la ville de Québec, mais aussi pour d'autres environnements réglementaires
289
tels que l'Allemagne, la Suisse et les États-Unis. où Me est le métal et z la valence du métal. Cependant,
lorsque l'intensité du courant augmente, en plus de la
réduction cathodique (réaction (i)), deux réactions
d'élimination du métal ont lieu simultanément (coagulation
électrochimique) : la précipitation (ii) et la coprécipitation
(ivl). La coprécipitation se produit après la dissolution
anodique du fer (iii).
bien. La comparaison des niveaux de métaux acceptables montre Me" + z OI-Ï <=> Me(OH),y,j (ü)
que

289
Tableau 2 : Élimination du Cu et du Zn du lixiviat de boue à l'aide d'une cellule EC.

PranMes Aeeays

Matériau de l'électrode Al Al Al Al Al Fe Fe Fe Fe Fe Fe Fe Fe Fe Fe
Surface de l'électrode ( 880 880 880 880 880 880 880 880 880 880 880 880 660 440 220
)
Intensité (A) 0.2 0.5 0.6 0.8 1.0 0.2 0.5 0.6 0.8 1.0 0.8 1.0 0.8 0.8 0.8
Temps d'attente (mi") 6o 6o 6o 6o 6o 6o 6o donc 6o 3o 3o 3o 3o 3o
pH final 4.12 3.90 4.00 4.10 3.79 6.50 6.90 8.07 7.10 6.86 7.11 5.98 4.08 2.2ß
Consommation d'énergie H 201 282 509 788 25 149 256 461 662 193 328 127 84 34
(kWh tds ')
Boues métallurgiques (kg 0 23 40 84 82 0 51 73 153 187 57 81 36 10 2
tds")
Résidu [Cu] (mg 1") 2.3 6.9 4.1 4.0 3.2 5.5 0.5 0.2 0.1 0.4 0.2 0.1 2.6 15.3 26.5
Reeidual [Zn) (mg 1") 6.4 4.5 3.3 3.4 3.6 6.7 1.1 0.4 0.1 0.1 1.1 0.3 4.2 5.8 6.6
Cu removal (7") 92.1 76.4 86.0 86.3 89.0 81.2 98.3 99.3 99.7 98.6 99.3 99.7 91.1 47.6 9.2
Élimination du Zn ($") 12.1 38.2 54.7 53.3 50.5 8.0 84.9 94.5 98.6 98.6 84.9 95.9 42.3 20.3 9.3
Coût de l'énergie (CAN$ 1.82 16.91 30.55 47.27 1.52 8.94 15.36 27.64 39.70 11A8 19.70 7.64 5.03 2.06
tds")
Coût total (CAN$ tds") 0.00 4.65 7.98 16.72 16.46 0.IXI 10.25 14.6G 30.51 37.32 11.41 16.11 7.22 2.02 0.40
Coût total (CAN$ tds") 1.82 16.69 24.89 47.26 63.74 1.52 19.19 30.01 58.14 77.02 22.99 35.81 14.86 7.05 2.46
Fe <=> Fe" + 2 e' (iü) Traitement des lixiviats de boues au moyen de la cellule ER

L'intérêt de l'utilisation de la cellule ER était de


Pe(OHì + Me" <=> Fe(OH)øqj(O),Met, + z H* (iv) maintenir un pH bas dans le lixiviat chauffé, qui devrait
ensuite être réutilisé dans la procédure de lixiviation. Cela
contribuerait à réduire la
Dès que le courant est appliqué, la réaction (i) se la consommation d'acide nécessaire à l'ajustement du pH au
produit constamment sans dépendre du pH de la solution et cours du processus METIX AC. Par conséquent, le lixiviat de
les métaux se déposent sur l'électrode cathodique. Des boues a été traité par réduction électrochimique au lieu de la
intensités élevées (0,8 et 1,OA) ont produit une quantité coagulation électrochimique. Les résultats obtenus sont
suffisante de OH' pour rendre la solution alcaline, ce qui est résumés dans le tableau 3. Comme prévu, dans tous les
nécessaire pour l'élimination des métaux par précipitation et aøøaya, le pH à la fin de l'expérience était faible (1,91 à
coprécipitation (électrocoagulation), qui étaient les réactions 2,03). Le rendement de l'élimination du Cu et du Zn a varié
les plus prédominantes dans la cellule EC. Le pH final de respectivement de 56,8 à 67,57 et de 1,0 à 28,6ß" et aucune
8,07 enregistré au cours de la journée EC-9 semble être la boue ou de petites quantités de boues métalliques (0 à 0,65
valeur optimale pour l'élimination du Cu et du Zn dans le kg tds") ont été produites lorsque les intensités de courant de
lixiviat de boue. Il convient de noter que les essais EC-8, ïiC- 1,0, 2,0, 3,0 et 4,OA ont été utilisées. En comparaison,
9 et EC-10 ont permis d'atteindre des concentrations 34,9$o de Cu et 21,7ß" d'élimination de 2n ont été mesurés
résiduelles de Cu et de Zn inférieures aux valeurs lorsque l'intensité a augmenté jusqu'à 10A. Une quantité de
recommandées par l'USEPA. Cependant, en raison de la 6,67 kg tds" a été enregistré en utilisant 10A. En fait, pour
grande quantité de boues métalliques produites (73 à 187 kg une intensité de courant variant entre 1,0 et 4,0A, les métaux
tds''), des coûts totaux élevés variant de 30 à 77 CAN$ tde" ont été principalement éliminés par réduction cathodique (des
ont été enregistrés. Afin de réduire la quantité de boues métaux ont été formés et déposés sur les électrodes de la
métalliques et les coûts d'exploitation, des expériences cathode) (réaction (i}) alors que lorsque l'intensité a
supplémentaires (EC-11 à EC-15) ont été réalisées en utilisant augmenté jusqu'à 10A, une quantité de métal éliminé a été
30 min de temps de rétention et des électrodes en acier doux attribuée à la précipitation ou à la coprécipitation avec des
ayant des surfaces variées (880 à 220 cm2 ), avec des ions femc. À mesure que l'intensité du courant augmente, des
intensités de courant nnpœeõ de 0,8 et 1,0A. Les résultats ions OH locaux ont été générés à la cathode en raison de la
montrent que lorsque la surface totale des électrodes diminue, réduction de l'eau et de l'oxygène :
l'efficacité du traitement diminue. T'-inalement, compte tenu
des lignes directrices de
l'USBPA et la ville de Québec, les asøayß EC-11, EC-12 et EC- 2 H Oø, + 2 e' <=> Hey'+ 2 OH' (v)
13 devrait être retenu pour une application à grande échelle.
En effet, dans la province de Québec, il serait plus 2 H2 "' + O + 4 e' <=> 4 OH' (i)
économique et avantageux d'appliquer l'essai EC-13 avec un
coût total de 14,9 $CAN par tonne.
de boues sèches traitées (incluant uniquement l'énergie de la Dans ces conditions, Fe(OH)" CH(OH)z °YYd Zn(OH)t
cellule et l'élimination des boues métalliques) alors qu'aux se sont formés et ont pu être éliminés de la solution par
États-Unis il serait préférable d'appliquer l'essai EC-12 avec précipitation. La concentration résiduelle de Cu et de 2n variait
un coût total de ze8pectivement entre 9,5 et 19 otg I-' et 5,2 et 7C t¥tg 1".
35,8 $CAN par tonne de boues sèches traitées. Compte tenu des valeurs recommandées par la ville de Québec
pour

Tableau 3 - Élimination du Cu et du Zn du lixiviat de boue à l'aide d'une cellule ER.

Essais
ER-1" ER-2 BR-3 ER-4 ER-5
Intensité (A) 1.0 2.0 3.0 4.0 10.0
Durée du traitement (min) 60 60 60 60
Pínal pH Tous 2.03 2.05 2.10 1.91
Consommation umption (kWh 62 139 244 354 1 268
tds")
allid e ( 0 0 17 0 24 0 6 67
*duel [Cu] (mg1") 12.6 9.9 12.0 9.5 19.0
ReaiduaJ ] (mg1") 7.2 7.2 5.8 5.2 5.7
Cu rm val ($o) 56.8 66.1 5ß.9 67.5 34.9
241
* °va1(to) 1.0 .0 20.3 28.6 21.7
<87 cOst (CAN$ tds") 3.73 8.33 14.64 21.24 76.08
S
(CAN$ tds") 0.00 0.03 0.05 0.13 1.33
d 3 8 36 4 69 2 37 4

242
Les meilleurs r e n d e m e n t s d ' élimination de Cu (67,5ß') et L'essai EC-ER-2 s'est avéré optimal pour éliminer
de Zn (2ß.6f) ont été obtenus avec 4.0A. Les meilleurs simultanément le Cu (96,6Po) et le Zn (1007") avec un coût
rendements d'élimination du Cu (67,5ß') et du Zn (2ß.6f ) ont été total de
obtenus avec 4.0A, ce qui a impliqué un coût total de 21,4 14,0 CAN$ tds", ce qui est comparable aux 14,9 CAN$ tds'
CAN$ tds ' (y compris la consommation d'énergie et enregistrés lors de l'essai EC-13 en cellule EC. Les
l'élimination des boues). concentrations résiduelles de Cu et de Zn étaient inférieures
aux valeurs limites proposées par le gouvernement du
Traitement du lixiviat de boue au moyen de la cellule EC-ER Québec pour le rejet des effluents dans l'égout. Cependant,
en comparaison avec les lignes directrices de l'USEPA, la
D'après les résultats indiqués ci-dessus, l'utilisation de concentration résiduelle de Cu (1,0 mg 1") était supérieure à
la valeur limite recommandée (0,5 mg 1 ') alors que pour Zn
l'ateel doux pour le traitement du lixiviat de boue a la concentration résiduelle était inférieure à la valeur limite.
Enfin, compte tenu des directives de la ville de
permis d'améliorer la qualité de l'eau. Québec, les meilleures performances du traitement
dans la cellule de la CE se sont révélées efficaces pour électrochimique du lixiviat de boue ont été obtenues avec les
l'élimination du métal par rapport à la cellule RR. Toutefois, aasaye EC-11 et BC- ER-2. Ces essais ont été répétés en trois
afin de réduire davantage l'énergie consommée et de favoriser exemplaires et les résultats obtenus ont été comparés à la
la réduction électrochimique (en minimisant la production de précipitation chimique traditionnelle des métaux à l'aide de
boues métalliques), des expériences supplémentaires ont été NaOH et de Ca(OH)2-.
réalisées en utilisant simultanément des électrodes en acier
doux consommables (anode) et non consommables (cathode) Comparaison entre les traitements électrochimique et
(cellule ER-ER). A l'anode, une dissolution anodique du fer chimique des lixiviats de boues
s'est produite (réaction (iii)) tandis qu'à la cathode, trois
réactions compétitives ont eu lieu (réactions (i), Le tableau 5 présente les résultats obtenus par le
(v) et (vi)). L'efficacité de la cellule EC-ER et la traitement chimique du lixiviat de boues à l'aide de Ca(OHl2
concentration résiduelle dans le lixiviat de boues sont et de NaOH. La concentration résiduelle de Zn est devenue
présentées dans le tableau 4. Au fur et à mesure que l'intensité indétectable à la fin du traitement en utilisant à la fois le
augmentait (2,5, 3 et 4A), la concentration résiduelle de Cu Ca(OHl2 et le NaOH. Cependant, pour Cu, les concentrations
devenait indétectable, tandis que pour le Zn, une fluctuation résiduelles de 10,6 et 4,6 mg 1" ont été enregistrées
de la concentration résiduelle était enregistrée, le Cu étant respectivement. Le traitement chimique au NaOH a permis
plus facilement éliminé que le Zn. Cette situation pourrait être d'obtenir des concentrations résiduelles de Cu et de Zn
attribuée au potentiel redox de Zn'*/Zn (+ 0,76 volt) qui est inférieures aux valeurs limites recommandées par la ville de
plus élevé que celui de Cu'*/Cu (-0,34 volt). De même, le Québec, mais pas le traitement au Ca(OHl2).
rendement de l'élimination du Cu (par rapport au Zn) pourrait En comparaison, les deux traitements électrochimiques (EC-
s'expliquer par le fait que dans le lixiviat de boue, la HT et EC-ER-2T) ont permis d'obtenir des concentrations de
concentration initiale de Cu était quatre fois plus élevée que métaux résiduels (Cu et Zn) inférieures au niveau acceptable
la concentration de Zn. Il est bien connu qu'au cours d'un recommandé par la ville de Qudbec. Comme le montre le
traitement électrochimique, l'efficacité d'épuration augmente tableau 5, le traitement chimique a été plus efficace pour
à mesure que la concentration du polluant augmente dans éliminer le Zn que le traitement électrochimique, tandis que
l'éolution [16]. La comparaison des essais EC-ER-5 et EC- le Cu a été facilement éliminé par les techniques
BR-6 montre que lorsque le temps de rétention diminue, la électrochimiques. Par conséquent, le Zn a été principalement
concentration résiduelle de Cu reste assez similaire, tandis éliminé par précipitation chimique, tandis que le Cu a été
que la concentration résiduelle de Zn augmente. Cela principalement éliminé par les deux techniques.
confirme que le Zn présent dans le lixiviat de boues est plus
difficile à éliminer que le Cu.

Tableau 4 : Élimination du Cu et du Zn du lixiviat de boue à l'aide de la cellule BC-ER.

Paramètres A6says
&-£R-1 K-£ -2 &-i3i-3 &-i 4 -£R-S K-O'Hi
Intensité (A) 1.0 2.0 2.5 3.0 4.0 4.0
Durée du traitement (min) 60 60 60 60 60 30
pH final 3.70 5.85 6.64 6.92 7.69 6.34
Consommation d'énergie (kWh 22 69 104 162 236 103
tds")
Boues métalliques (kg tds") 56 50 73 91 163 56
Résidu [CuJ (mg I") 5.3 1.0 0.0 0.0 0.0 0.2
243
Résidu (Zn) (mg 1") 5.6 0.0 0.8 0.8 1.8 4.0
Élimination du Cu (So) 81.8 96.6 100 100 100 99.3
Élimination du Zn (No) 23.1 100 89.0 89.0 75.3 45.1
Coût de l'énergie (CAN$ tds") 1.33 4.13 6.27 9.73 14.15 6.19
Coût du disposat (CAN$ tds") 11.14 9.90 14.69 18.28 32.53 11.22
Coût total (CAN$ tds") 12.47 14.03 20.96 28.01 46.68 1.41

244
Tableau 5 : Comparaison entre les traitements chimiques et électrochimiques pour l'élimination du Cu et du Zn dans les lixiviats de boues
d'épuration.

Paramètres Le bélier chimique Traitement électrochimique


CaOH),' NaOH EC-IIT EC-RR-2T
Intensité (A) 0.8 2.0
Durée du traitement (min) 60 60 30 60
pH final 8.28 0 .32 8.35 6.57-£0. 265.57-£0J8
Consommation de produits 73. 6 z 11.5 86.4
chimiques (kg tds")
Consommation d'énergie (kWh tds 3.8 -£ 0. 41.6 z 0.1
')
Boue métallique (kg tda") 46 14.4 49 55 3 44 5
Résidu [Cu] (mg 1") 10.6 d- 1.41 4.6 0.3 A 0.3 2.2 2 .0
Résidu [Zn] (mg1') 0.0 z 0.0 0.0 1.7 -£ 0. 73.8 0 .5
enlèvement des cu (7-) 63.7 84.2 99.0 92.5
Élimination du Zn ($") 100 100 76.6 t7.8
Coût chimique (CAN$ tds") 10.31 1.62 51.82
Coût de l'énergie 10.28*113 4.2ü*0.17
Coût d'élimination (CAN$ tds") 9.17 t 2.76 9.82 10.95*0.54 8.86*0.91
Coût total (CAN$ tds") î9.48 4 .38 61.64 2L24*L66 13.Œ*0.86
• Essais exécutés en double.
Essais réalisés en trois
exemplaires.

les processus d'électro-réduction et de co-précipitation. En pour éliminer simultanément les autres métaux (Al, Cr et Pb) du
fait, la meilleure performance de l'élimination du Cu par la lixiviat de boue ont également été évaluées. Les concentrations
méthode électrochimique (électro-réduction) résulte de sa résiduelles de ces métaux en solution ont été mesurées à la fin des
concentration initiale élevée dans le lixiviat et, plus important essais EC-11T et EC-ER-2T. Les meilleurs rendements
encore, du faible potentiel redox du système Cu2 */Cu par d'élimination de l'Al, du Cr et du Pb ont été obtenus à l'aide de
rapport au système Zn2 */ Zn. De même, lors de la l'essai EC-11T.
coagulation (formation d'hydroxyde ferreux), les métaux ont
été éliminés avec les hydroxydes sous forme de boues
(coprécipitation). Il y avait probablement une bonne affinité
entre Cu et les hydroxydes ferreux par rapport à celle qui
existe entre 2n et Fe(OH} .
Une couche totale de 13,1 et 21,2 CAN$ tds" a été
nécessaire pendant le traitement électrochimique, contre
19,5 et 19,5 CAN$ tds" pendant le traitement
électrochimique.
61,6 tds" CAN$ enregistrées lors du traitement chimique. Les
quantités de boues métalliques mesurées lors du traitement
chimique (46 à 49 kg tds") étaient assez similaires à celles
enregistrées lors du traitement électrochimique (44 à 55 kg
tds"). Le coût total élevé de 61,6 CAN$ tds" enregistré lors
du traitement au NaOH a été principalement attribué à la
consommation de produits chimiques. En effet, les quantités
de Ca(OH) et de NaOH consommées étaient respectivement
de 73,6 et 86,4 kg tds", alors que seulement 1,6 à 3,8 kWh
tds" d'énergie ont été consommés lors du traitement
électrochimique. Il est à noter que le coût du Ca(OH)
consommé (10,3 CAN$ tds ') était similaire à celui de
l'énergie consommée pendant l'essai EC-IIT (10,3 CAN$ tds
'). Par contre, le coût du NaOH consommé était
respectivement 5 et 10 fois plus élevé que celui enregistré
lors des essais EC-T11 et EC-ER-2.
D'autre part, l'efficacité de la CE et de la CE-ER

243
EC œll avec une récupération respective de 99,9, 100,0 et
100,0 $". Cependant, pour le Mn, seulement 2,6 $" ont été
éliminés en utilisant la cellule EC-BR alors que dans la
cellule EC, le Mn n'a pas été éliminé. De même, la
concentration en fer résiduel a été mesurée à l'aide des
essais EC-IlT et EC-ER-2T. 965 et 1036 mg 1" de fer ont
été enregistrés respectivement, soit 3,5 fois plus que la
valeur initiale mesurée dans le lixiviat de boue.

CONCLUSION

Cette étude a montré la possibilité d'utiliser la


technique électrochimique pour éliminer efficacement
et économiquement les métaux8 du lixiviat de boue par
rapport à la précipitation traditionnelle des métaux à
l'aide de chaux ou d'hydroxydes de sodium. Les
meilleures performances d'élimination des métaux ont
été obtenues avec des cellules EC et EC-ER
fonctionnant respectivement à des intensités de courant
de 0,8 et 2,0 A pendant 30 et 60 minutes de traitement.
Dans ces conditions, les rendements d'élimination du
Cu et du Zn du lixiviat variaient respectivement de
92,4 à 98,9$" et de 69,8 à 76,6P". Les concentrations
résiduelles en métaux enregistrées étaient inférieures
aux valeurs limites recommandées par la ville de
Québec. Les conditions optimales imposées à
l'utilisation des cellules EC et EC-UR impliquaient
respectivement un coût total de 21.2 et
13.1 CAN$ par tonne de boues sèches incluant uniquement
l'énergie
et l'élimination des boues métalliques. Pour les
applications à grande échelle, il serait plus économique
d'utiliser la cellule EC-ER.
Cependant, des expériences supplémentaires
utilisant le système BC-ER devraient être menées dans
une unité pilote préindustrielle, suivies d'une étude
économique afin de démontrer clairement les
avantages du traitement électrochimique pour la
récupération des métaux (y compris les coûts
énergétiques, les coûts d'élimination des résidus
métalliques et les coûts nécessaires à la construction du
réacteur électrochimique) par rapport à la précipitation
chimique traditionnelle des métaux.

243
ACXNOW£EDGMBNTS

Nous remercions sincèrement le FCAR, le CRSNG et ORP = Potentiel d'oxydo-réduction


le programme des chaires de recherche du Canada pour leur (mV) TSTConsistance totale
soutien financier. Nous remercions également le CRSNG en solides (g 1")
(programme de bourses post-doctorales) pour l'aide VVolume (I)
financière apportée à l'un des auteurs (N.M.). Les auteurs tdsTonne de boues sèches
sont très reconnaissants à Myriam Charmed pour son ECE Electrocoagulation eyetem
assistance technique. Système d' électroréduction (ER)
EC-ER Electrocoagulation-électroréduction
eyetem
CAN Canadien

REPBR£NCAS

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Chemosphère 72 (2008) 1727-1733

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Chemosphère

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Efficacité du processus d'électrocoagulation pour éliminer les composés organiques des


eaux usées des abattoirs à l'aide de cellules électrolytiques monopolaires et bipolaires
Mélanie Asselin, Patrick Drogui, Hamel Benmoussa, Jean-François Blais*
Institut National de la Recherche Scientifique (INRS-Eau Terre et Environnement), Université du Québec, 490 rue de la Couronne, Québec, QC, Canada G1K 9A9

informations sur l'article abstrait

Historique des articles : Les eaux usées des abattoirs contiennent des quantités variées et élevées de matières organiques (par exemple protéines,
Reçu le 9 février 2008 Reçu sous forme sang, graisse). Afin de produire un effluent adapté au rejet dans les cours d'eau, des techniques électrochimiques ont été
révisée le 23 avril 2008 Accepté le 23 avril
particulièrement explorées à l'échelle pilote en laboratoire pour l'élimination des composés organiques des effluents des
2008
abattoirs de volailles (PS). Le processus d'électrocoagulation (EC) a été testé à l'aide d'électrodes en acier doux ou en
Disponible en ligne le 10 juin 2008
aluminium disposées en système de configuration bipolaire (BP) ou monopolaire. Les résultats ont montré que les meilleures
performances ont été obtenues en utilisant un système d'électrodes BP en acier doux fonctionnant à une intensité de courant
Mots clés:
de 0,3 A, pendant 60 ou 90 minutes de traitement. Dans ces conditions, des éliminations de 86 ± 1 % et 99 ± 1 % ont été
Électrocoagulation
mesurées pour la DBO et les huiles et graisses, respectivement, tandis que la DCO soluble et la DCO totale ont été éliminées
Cellule électrolytique des eaux
usées d'abattoir de 50 ± 4 % et 82 ± 2 %, respectivement. EC est également efficace pour la décoloration (couleur rouge) et la clarification de
Électrode en aluminium l'effluent PS. Des absorptions de 89 ± 4 % et 90 ± 4 % ont été mesurées respectivement pour le total des matières en
Électrode en acier doux suspension et la turbidité. La coagulation électrochimique opérée dans des conditions optimales implique un coût total de
Boue 0,71 USD par mètre cube d'effluent PS traité. Ce coût comprend la consommation d'énergie et d'électrodes, les produits
chimiques et l'élimination des boues.
- 2008 Elsevier Ltd. Tous droits réservés.

1. Introduction transporter les solides légers et les matières hydrophobes, telles que la graisse et
la graisse, jusqu'à la surface du liquide où ils sont périodiquement écumés (Massé
Les industries d'abattage d'animaux et de transformation de la viande et Masse, 2000). Les CF sont les méthodes les plus couramment utilisées pour le
génèrent d'importants volumes d'eaux usées contenant de très fortes traitement des effluents agroalimentaires (Sievers et al., 1994; Zhang et Lei, 1998).
concentrations de matières organiques (Quinn et McFarlane, 1989 ; Sandogoyin et Coagulation (par addition de sels métalliques : FeCl3, Fe2(DONC4)3, Al2(DONC4)3, ou
Agbawhe, 1992). Les eaux usées des abattoirs contiennent également différents Ca(OH)2) est un processus d'agrégation de particules en suspension (colloïdales ou
types de substances chimiques, notamment des composés organiques dissous dispersées) pour former des flocs qui se déposent, tandis que la floculation
(par exemple, protéines, sang) et des matières totales en suspension (TSS), (utilisant des polymères organiques cationiques, non ioniques ou anioniques) est
notamment de la graisse, des poils, des plumes, de la chair, du fumier, du gravier un processus d'agglomération de particules coagulées en gros flocs qui se
et des aliments non digérés (Bull et coll., 1982 ; Tritt et Schuchardt, 1992). déposent rapidement. Les procédés DAF/CF sont souvent combinés pour
Les eaux usées des abattoirs contenant de fortes concentrations de augmenter la floculation et la précipitation des protéines ainsi que la flottation des
matières organiques biodégradables (en termes de DBO avec une fraction graisses (Johns, 1995). Le procédé CF peut également être utilisé seul pour le
soluble de 40 à 60 %), les procédés biologiques (systèmes aérobies ou traitement des eaux usées des abattoirs. Des études antérieures (Satyanarayan et
anaérobies) sont largement utilisés pour le traitement de ces effluents ( al., 2005) ont montré la possibilité d'éliminer simultanément les MES, la DBO et la
Sayed et coll., 1988 ; Massé et Masse, 2000; Satyanarayan et al., 2005). Même DCO des eaux usées des abattoirs en utilisant différents types de produits
si les procédés biologiques sont efficaces et économiques, les longs temps chimiques, chaux, alun, sulfate ferreux et polyélectrolyte anionique, utilisés seuls
de séjour hydraulique et les exigences de grande surface (i.e. grand volume ou en combinaison. Ces traitements physico-chimiques produisent d'importants
du bioréacteur) rendent parfois ces procédés moins attractifs que les volumes de boues putréfactives et volumineuses qui nécessitent une manipulation
traitements physico-chimiques, qui nécessitent des temps de séjour plus particulière et un traitement complémentaire (Loehr, 1973; Johns, 1995).
courts.
Parmi les procédés physico-chimiques, les unités de flottation à air Par conséquent, la recherche s’est concentrée sur le traitement par
dissous (DAF) et de coagulation-floculation (CF) sont largement utilisées pour électrocoagulation (EC). Cette technologie délivre le coagulantsur placepar
éliminer les MES, les colloïdes et les graisses des eaux usées des abattoirs. dissolution anodique et produit ultérieurement des hydroxydes de fer (ou
Dans les unités DAF, bulles d'air injectées au fond du réservoir d'aluminium) ayant une capacité de sorption considérable, tandis que la
réaction cathodique simultanée permet l'élimination des polluants soit par
* Auteur correspondant. Tél. : +1 418 654 2541 ; télécopie : +1 418 654 2600. dépôt sur l'électrode cathodique, soit par flottation (génération d'hydrogène
Adresse e-mail:blaisjf@ete.inrs.ca (J.-F. Blais). à la cathode) (Chen, 2004 ; Drogui et coll., 2007a,b).

0045-6535/$ - voir la préface - 2008 Elsevier Ltd. Tous droits réservés. est ce
que je:10.1016/j.chemosphere.2008.04.067
1728 M. Asselin et coll. / Chemosphère 72 (2008) 1727-1733

De même, lors du processus EC, le liquide n'est pas enrichi en anions, Il s'agit de déterminer la configuration optimale pour l'élimination des matières
tandis que la teneur en sels n'augmente pas par rapport à la organiques des effluents PS.
coagulation chimique (Cenkin et Belevtsev, 1985). Ceci contribue
également à produire des boues plus compactes que celles générées 2.2.1. Système d'électrodes monopolaires (MP)
par la coagulation chimique (Persin et Rumeau, 1989). Les traitements Le MP se composait de huit pièces d'électrodes en acier doux ou en
électrolytiques se caractérisent par un équipement simple, des temps aluminium chacune, connectées individuellement à l'alimentation
de séjour brefs et une opération facile, ce qui contribuerait à réduire les électrique ; quatre anodes et quatre cathodes alternées dans le pack
coûts d'exploitation dans les applications à grande échelle (Rumeau, d'électrodes. Les quatre électrodes connectées à la prise positive de
1989; Do et Chen, 1994 ; Wendt et Kreysa, 2001). Par conséquent, le l'alimentation ont été consommées lors des expériences alors que les quatre
procédé EC a été exploré à l’échelle pilote en laboratoire, pour éliminer cathodes étaient insolubles (électrodes non consommables). Des intensités
les composés organiques des effluents des abattoirs de volailles (PS). de courant de 1,0, 1,5, 2,0 et 3,0 A ont été testées à l'aide du MP.
L'objectif principal de la présente étude était d'examiner la faisabilité
du procédé EC pour traiter les effluents PS avant leur rejet dans les 2.2.2. Système d'électrodes bipolaires (BP)
égouts urbains. Le BP se composait de huit pièces d'acier doux ou d'aluminium avec
seulement deux électrodes les plus extérieures physiquement connectées à
2. Matériels et méthodes l'alimentation électrique ; les six électrodes intercalées fonctionnaient
comme électrodes BP et sacrificielles. Les six électrodes internes, qui ne sont
2.1. Effluent PS pas connectées électriquement à l'alimentation électrique, fonctionnent
comme des électrodes du fait de la mobilité des ions en solution, chaque ion
L'effluent utilisé tout au long de cette étude a été fourni par une transportant une fraction de l'intensité du courant imposé. Le transport de
entreprise PS située à Saint-Cuthbert dans la province de Québec (Canada). ces ions active les électrodes internes permettant la circulation du courant.
L'effluent PS a été échantillonné après le criblage des solides plus grossiers Pour un courant donné, le même courant électrique circule dans toutes les
en utilisant un filtre ayant une taille de pores d'environ 2,0 mm. Les électrodes. Sept des huit électrodes ont été progressivement consommées
échantillons ont été collectés dans des bouteilles en polypropylène, expédiés au cours de l'électrolyse. Des intensités de courant de 0,3, 0,5, 1,0 et 1,5 A
froids et conservés à 4 °C avant utilisation. La durée du stockage avant le ont été testées à l'aide du BP. Dans le système de configuration MP (avec
début des expériences variait d'un jour à huit semaines. L'effluent a été cellules en parallèle), le courant électrique est divisé entre toutes les
échantillonné à différents moments au cours de cette étude et les électrodes en fonction de la résistance des cellules individuelles et la
caractéristiques initiales ont varié avec le temps (Tableau 1). Cet effluent différence de potentiel serait celle requise par une seule cellule par rapport
contenait initialement de fortes concentrations de matières organiques à la configuration BP dans laquelle un potentiel plus élevé une différence est
solubles et non dissoutes (2 700 à 3 100 mg de DBO l-1, 1 290 à 1 670 mg nécessaire en raison de la résistance plus élevée des cellules connectées en
DCO l-1et 720 à 950 mg d'huile et de graisse (O&G) l-1). série.
Avant chaque dosage (c'est-à-dire avant d'imposer l'intensité du courant),
2.2. Traitement électrochimique des effluents PS un échantillon témoin d'effluent PS a été prélevé et filtré pour déterminer la
concentration soluble initiale de matière organique. Au cours d'une analyse
Les traitements électrochimiques ont été effectués dans une cellule électrolytique, des échantillons de 10 ml ont été prélevés à des intervalles de
électrolytique discontinue en matériau acrylique d'une dimension de 12 cm 10 minutes et traités comme ci-dessus pour suivre la cinétique d'élimination
(largeur) - 12 cm (longueur) - 19 cm (profondeur). Les jeux d'électrodes (anode et des matières organiques de l'effluent PS. A la fin de chaque essai, le pH et la
cathode) étaient constitués de huit pièces parallèles de plaques métalliques (10 cm conductivité ont été mesurés et l'effluent traité a été soigneusement collecté
de largeur - 11 cm de hauteur) chacune, ayant une surface de 110 cm.2, situés à et soumis à une décantation pendant 18 h avant filtration à l'aide d'une
1,5 cm les uns des autres et immergés dans l'effluent. Les électrodes ont été membrane Whatman n°4 sous vide. Un sous-échantillon (20 ml) a également
installées sur une plaque acrylique perforée placée à 2 cm du fond de la cellule. Le été prélevé pour mesurer la concentration organique résiduelle. La fraction
mélange dans la cellule a été réalisé grâce à un barreau d'agitation recouvert de solide (résidu humide) a été mesurée et séchée pendant 24 h pour
téflon installé entre la plaque perforée et le fond de la cellule. Pour tous les tests, déterminer le total des solides résiduels.
un volume utile de 1,7 l d’effluent a été utilisé. Entre deux essais, la cellule Ainsi, plusieurs tests (dosages simples) ont été réalisés en utilisant deux
électrolytique (y compris les électrodes) a été nettoyée avec une solution d'acide unités électrolytiques (systèmes BP et MP) en imposant différentes intensités
chlorhydrique à 5 % (v/v) pendant au moins 15 min, puis frottée avec une éponge de courant (0,3 à 3,0 A) et différents matériaux d'électrode (Al et Fe) pendant
et rincée à l'eau du robinet. Les ensembles d'anodes et de cathodes ont été 90 min en vue de déterminer les conditions optimales. (réduire les coûts et
connectés, respectivement, aux prises positives et négatives d'une source augmenter l’efficacité) pour le traitement des effluents PS. Au cours de ces
d'alimentation CC Xantrex XFR40-70 (Aca Tmetrix, Mississauga, Canada) ayant un essais, seule la DCO soluble a été mesurée pour évaluer les performances
courant nominal maximum de 70 A à un potentiel en circuit ouvert de 40 V. Le des unités expérimentales en matière d'élimination des composés
courant est maintenu constant pour chaque analyse avec un temps de rétention organiques. Par la suite, les conditions optimales déterminées ont été
de 90 minutes. Différentes dispositions de cellules ont été étudiées. répétées en triple pour vérifier l'efficacité et la reproductibilité du processus
EC. Les concentrations de matières organiques solubles et totales (DCO,
DCOt, DBO et O&G), la turbidité, les concentrations de TSS et de solides
totaux (TS) ont été mesurées simultanément tout en appliquant et en
Tableau 1
Caractéristiques initiales de l'effluent PS expérimental répétant en triple le test optimal. Il est à noter que lors de ces essais,
l'effluent traité a été conditionné par ajout d'un polymère cationique (0,01 g
Paramètres Effluents d'abattoirs de volailles Niveaux permissifsun
LPM 9511 l-1) (Ciba Specialty Chemicals Canada, Mississauga, Ontario,
Nombre d'échantillons 16 – Canada) et le mélange a été soumis à une décantation pendant 1 h au lieu
pH 6h11-6h50 6,0 à 9,5
de 18 h.
DCO soluble (mg·l-1) DCO 1290-1670 –
totale (mg·l-1) Huile et 27h00-31h00 500
graisse (mg l-1) Solides 720-950 150 2.3. Analytique
totaux (mg·l-1) 1440-2380 –
Conductivité (jeS cm-1) 330-500 – Pour déterminer les concentrations de matières organiques dissoutes, les
unRecommandations de la ville de Québec concernant le rejet des effluents dans les égouts (Ville de Québec, 2001). échantillons ont d'abord été filtrés sur membrane Whatman 934-AH (1,5jem
diamètre des pores) sous vide puis, ils ont été immédiatement acidifiés.
M. Asselin et coll. / Chemosphère 72 (2008) 1727-1733 1729

rempli avec 0,2% d'acide sulfurique et stocké à 4 -C en attente d'analyse. Une les électrodes en aluminium fonctionnaient à une intensité de courant de 0, 3 A
telle membrane constitue une barrière aux matières en suspension et est (essais BP-1 et BP-5), les deux essais pour lesquels l'élimination efficace des DCO
autorisée conformément auxAPHA (1999)mesurer la fraction soluble de la était maximale. Les DCO ont diminué rapidement au cours des 20 premières
DCO, alors que la DCO totale a également été déterminée sans aucune minutes du traitement, puis sont restées assez stables jusqu'à la fin de
filtration initiale des échantillons. Les déterminations des échantillons de l'expérience, en utilisant des électrodes en aluminium ou en acier doux. Au cours
DCO et de DCOt ont été effectuées par la méthode Hach DCO (HACH, 1995). des 20 premières minutes, la DCO a été éliminée par réduction cathodique ; on
Les déterminations de DBO des échantillons avec les contrôles requis ont été voyait visuellement de la matière organique se déposer sur les électrodes
effectuées par les méthodes standard (APHA, 1999). La qualité de l'effluent cathodiques. Dans le même temps, les composés organiques sous forme de
traité a également été mesurée en termes de teneur en O&G, de turbidité, colloïdes dispersés ou en suspension ont été déstabilisés par neutralisation de
de TSS, de TS et de conductivité. Les O&G ont été déterminés par méthode l'énergie potentielle de répulsion entre particules chargées (du fait de l'Al3+ou Fe2+
gravimétrique qui consistait à extraire les graisses de l'échantillon avec de produit par dissolution anodique), de sorte que les particules peuvent facilement
l'hexane à un pH inférieur à 2,0 suivi de l'évaporation du solvant organique. floculer et se séparer de la solution par la formation ultérieure de bulles
La turbidité (en terme d'unité de turbidité néphélométrique, NTU) a été d'hydrogène gazeux produites au niveau des électrodes cathodiques. La légère
obtenue avec un turbidimètre Hach 2100AN. TSS et TS ont été déterminés diminution survenue entre 20 et 90 min était principalement attribuée à la co-
conformément aux méthodes standard (APHA, 1999). Le pH a été déterminé précipitation de matière organique avec des hydroxydes métalliques. En effet, au
à l'aide d'un pH-mètre (Fisher Acumet modèle 915) équipé d'une électrode début de l'expérience, des ions aluminium ou ferreux étaient produits par
Cole-Palmer à double jonction avec cellule de référence Ag/AgCl. Un dissolution anodique, qui réagissaient avec les ions hydroxyde en solution pour
conductimètre (Oakton modèle 510) a été utilisé pour déterminer la produire Al(OH)3
conductivité ionique de l'effluent. ou Fe(OH)2, respectivement. Des particules d'hydroxyde métallique ont été
produites jusqu'à une concentration suffisante pour initier des réactions de
2.4. Aspect économique polymérisation, induisant la formation d'un précipité vert et d'un précipité
gélatineux blanc à l'aide d'électrodes en acier doux et en aluminium,
L'étude économique comprenait la consommation de produits chimiques, respectivement. En effet, il a fallu 10 à 20 minutes à la cellule pour produire
d'électrodes et d'énergie ainsi que le coût de l'élimination des boues. L'énergie suffisamment d’Al(OH)3ou Fe(OH)2et initier la réaction de polymérisation. La
consommée a été estimée à un coût de 0,06 USD $ kW h-1. Le polymère (LPM 9511) formation ultérieure de complexes polymères a contribué à éliminer seulement
a été évalué au coût de 5 USD $ kg-1, alors que l'électrolyte (Na2DONC4) consommé une petite quantité de composés organiques présents dans les effluents PS par
a été estimé à un coût de 1,77 USD $ kg-1 complexation ou attraction électrostatique (Rajeshwar et Ibanez, 1997 ; Ibanez et
ce qui correspond à une qualité de qualité industrielle. L'électrode en coll., 1998). Comme on le voit depuisTableau 2, l'efficacité de l'élimination de la
acier doux consommée a été estimée à un coût de 228 USD $ t-1, alors DCO diminuait avec l'intensité du courant en utilisant des électrodes en acier doux
qu'un coût de 1596 USD $ t-1a été envisagé pour l’électrode en ou en aluminium. Comme indiqué ci-dessus, l’élimination de la DCO était
aluminium. Les coûts d'élimination des boues résiduelles, y compris le principalement attribuée à la réduction cathodique, ce qui était encore favorisé
transport et les frais d'élimination des déchets, ont été évalués à 60 par la faible intensité de courant imposée. À mesure que l’intensité du courant
USD $ t.-1de résidus secs en supposant que ces résidus n'étaient pas augmentait, des réactions parasites se produisaient, telles qu’une réduction de
considérés comme des matières dangereuses. Toutefois, le coût l’eau (Eq.(1)) et les bulles de gaz (H2) produite au niveau des électrodes
d'élimination des boues résiduelles n'incluait pas le coût lié au séchage cathodiques a augmenté dans la cellule électrolytique. On pense que, pour un
des boues. Le coût total a été évalué en termes de United certain niveau d’hydrogène gazeux produit dans la cellule, ce gaz perturbe le
Dollars des États dépensés par mètre cube d’effluent traité (en millions de dollars dépôt de matière organique sur les électrodes cathodiques et influence
américains)-3). négativement la co-précipitation de la matière organique avec les hydroxydes
métalliques.

3. Résultats et discussion 2H2ÔdjeÈMEème2e-<¼>H2dgÈMEème2OH- d1ÈME

Tableau 1présente les caractéristiques des eaux usées des abattoirs L'énergie consommée pendant l'EC utilisant une électrode en acier doux
avant tout traitement et les lignes directrices de la ville de Québec pour variait de 7,7 à 50,7 kW h m-3alors que 8,3 à 52,9 kW h m-3ont été déterminés
le rejet des effluents des ouvrages d'épuration urbains. La comparaison à l’aide d’électrodes en aluminium. La quantité de boues résiduelles mesurée
de ces valeurs a montré que la DBO et la concentration en O&G étaient lors du traitement des effluents PS au moyen d'électrodes en acier doux
5 à 6 fois supérieures à celles recommandées par la ville de Québec. variait de 1,9 à 7,5 kg m-3, tandis que 3,1 à 12,7 kg m-3de boues métalliques a
Par conséquent, les effluents de l'abattoir devaient être traités avant été produite à l'aide d'électrodes en aluminium. La teneur élevée en boues
leur rejet. d'hydroxyde d'aluminium mesurée (par rapport aux boues d'hydroxyde de
fer) était probablement due au fait que les électrodes en aluminium étaient
3.1. Traitement des effluents PS à l'aide du système d'électrodes BP un meilleur conducteur électrique que les électrodes en acier doux, de sorte
que la dissolution de l'aluminium était encore favorisée. Par exemple, pour
Tableau 2présente le pourcentage d'élimination des DCO des effluents PS pour une même intensité de courant imposée (0,5 A) et une même concentration
différentes intensités de courant imposées (0,3, 0,5, 1,0 et 1,5 A) pendant 90 d'électrolyte (0,59 g m-3de Na2DONC4) ajouté à l'effluent PS, une quantité de
minutes de traitement à l'aide d'électrodes en acier doux ou en aluminium. 3,0 kg m-3de boues d'hydroxyde d'aluminium a été mesurée, tandis que
L'élimination des DCO a été obtenue en soustrayant les DCO résiduelles de la
valeur initiale mesurée dans l'effluent PS et l'opération résultante a été divisée par 4,9 kg·m-3de boues d'hydroxyde de fer a été mesurée (cf. essais BP-3 et
la même concentration initiale de DCO. L'élimination de la DCO variait de 49 à 81 essai BP-6). De même, pour approximativement la même conductivité
% à l'aide d'électrodes en acier doux, tandis que 46 à 83 % de l'élimination de la électrique (1120 et 1160jeS cm-1) et à même intensité de courant
DCO était déterminée à l'aide d'électrodes en aluminium. On constate que, pour imposé (1,5 A), une quantité de boues métalliques de 7,5 kg m-3a été
une intensité de courant donnée, l'efficacité de la cellule électrolytique (constituée calculé à l'aide d'électrodes en acier doux par rapport à 12,7 kg m-3
d'électrodes en acier doux ou en aluminium) était assez similaire. En utilisant des mesuré à l'aide d'électrodes d'aluminium (cf. essais BP-4 et essai BP-8).
électrodes en acier doux ou en aluminium, l'efficacité d'élimination des DCO était Il est à noter que lors des essais, un ajout de sulfate de sodium (utilisé
maximale à une intensité de courant de 0,3 A.Fig. 1montre l'évolution des DCO comme support d'électrolyte) a été nécessaire pour pouvoir imposer le
lors du traitement des effluents PS à l'aide d'acier doux et courant souhaité car l'effluent PS n'était pas suffisamment conducteur.
1730 M. Asselin et coll. / Chemosphère 72 (2008) 1727-1733

Tableau 2
Conditions expérimentales et élimination des DCO des effluents PS à l'aide du système d'électrodes BP

Paramètres Essais

BP-1 BP-2 BP-3 BP-4 BP-5 BP-6 BP-7 BP-8


Matériau de l'électrode Fe Fe Fe Fe Al Al Al Al
Intensité courant imposé (A) 0,3 0,5 1.0 1,5 0,3 0,5 1.0 1,5
Tension moyenne (V) 29,0 25.1 37.1 38.2 31.2 35,5 31.2 40,0
Temps de traitement (min) 90 90 90 90 90 90 90 90
pH final 9h60 9.85 11.3 9.62 8,93 9.62 10,0 9.69
Conductivité finale (jeS cm-1) 270 504 890 1120 298 474 1590 1160
Énergie (kW h m-3) Consommation 7,68 11.1 32,7 50,6 8.26 15.6 27,5 52,9
d'électrodes (kg m-3)un 1,93 3.22 6.43 9h65 0,62 1.04 2.07 3.11
Électrolyte Na2DONC4(kg·m-3) 0,0 0,59 1.18 2,35 0,0 0,59 4.12 2,94
Production de boues (kg m-3) 1,88 3h00 4.41 7.53 3.12 4,94 9.82 12.7
DCO soluble initiale (mg·l-1) DCO 1280 1330 1410 1440 1670 1290 1350 1440
soluble résiduelle (mg·l-1) 241 618 616 730 289 548 594 782
Élimination de la DCO soluble (%) 81 53 56 49 83 58 56 46
Coût énergétique (en millions de dollars américains)-3) Coût de l'électrolyte 0,46 0,66 1,96 3.03 0,50 0,94 1,65 3.17
(USD $ m-3) Coût de consommation des électrodes (en millions de dollars 0,00 1.04 2.09 4.16 0,00 1.04 7.29 5h20
américains)-3) Coût d'élimination des boues (en millions de dollars 0,44 0,73 1,47 2.20 0,99 1,65 3.31 4,96
américains)-3) 0,11 0,18 0,26 0,45 0,19 0,30 0,59 0,76
Coût total d'exploitation (en millions de dollars américains)-3) 1.01 2,61 5,78 9,84 1,68 3,93 12.84 14.09

unLa consommation d’électrodes indiquée a été calculée selon la loi de Faraday.

Cependant, compte tenu de la consommation des électrodes anodiques,


la quantité d'électrode consommée avec des électrodes en acier doux (1,9 à
1800
9,7 kg m-3) était trois fois supérieure à celles déterminées (0,6 à 3,1 kg m-3) à
1600 BP-1 (Fe - 0,3 A) l'aide d'électrodes en aluminium (Tableau 2). A première vue, ces résultats
BP-5 (Al - 0,3 A) peuvent surprendre si on les compare aux valeurs de boues résiduelles
1400 mesurées. En fait, les consommations d'électrodes rapportées dansTableau
Concentration de DCO (mg·l-1)

2, sont calculés à partir de la loi de Faraday (Eq.(2)). La loi de Faraday est


1200 utilisée pour relier le flux de courant («JE" pour le temps ''t")au montant (m)
d'ions de fer ou d'aluminium générés dans la cellule électrolytique, et fournit
1000 donc une quantité théorique de fer ou d'aluminium total (Vik et coll., 1984).

800
Il M
600 m¼ d2ÈME
z F
400 ''z"est le nombre d’électrons transférés lors de la réaction à l’électrode,
‘‘M"est le poids moléculaire (g mol-1) et ''F"est la constante de Faraday
200 (96 500 C mol-1). Théoriquement, selon la loi de Faraday, chaque fois
qu'un faraday de charge traverse le circuit, 28,0 g de fer sont dissous à
0 chaque électrode anodique par rapport à
1600 MP-3 (Fe - 2,0 A) 9,0 g d'aluminium dissous. C’est l’une des raisons pour lesquelles les
MP-7 (Al - 2,0 A) quantités de fer consommées étaient trois fois supérieures à celles
1400 obtenues avec une électrode en aluminium. Cependant, il convient de
Concentration de DCO ( mg l -1)

noter que la loi de Faraday ne prend pas en compte la conductivité


1200 électrique du matériau de l'électrode et l'état de surface des électrodes
(lisse ou rugueux) (Khemis et al., 2005).
1000 Il pourrait également être intéressant de comparer le coût total (comprenant
uniquement la consommation de produits chimiques, la consommation d'énergie
800
et l'élimination des boues métalliques) requis pour l'élimination de la DCO des
effluents PS à l'aide d'une cellule électrolytique BP équipée d'électrodes en acier
600
doux par rapport aux électrodes en aluminium. Un coût total variant de 1,1 à 9,8
millions USD$-3a été mesuré à l'aide d'électrodes en acier doux, contre 1,7 à 14,1
400
millions USD-3à l'aide d'électrodes en aluminium. À l'exception des tests BP-1 et

200 BP-5 (fonctionnés à l'intensité de courant la plus faible de 0,3 A sans aucun ajout
d'électrolyte), le coût total relativement élevé déterminé était principalement
0 attribué à la consommation d'électrolyte et d'électrode.

0 20 40 60 80 100
Temps (min) 3.2. Traitement des effluents PS à l'aide du système d'électrodes MP

Fig. 1.Variation des DCO dans les effluents PS lors des analyses EC utilisant des systèmes
L’intérêt de l’utilisation de la cellule à électrode MP était de réduire davantage
d'électrodes BP et MP au moyen d'électrodes de fer (BP-1 et MP-3) et d'électrodes d'aluminium
(BP-5 et MP-7), fonctionnant à l'intensité de courant optimale de 0,3 A pour BP et 2,0 A pour les à la fois l’énergie consommée et les boues métalliques produites. Chacune des
systèmes MP. électrodes (acier doux ou aluminium) était désormais connectée individuellement.
M. Asselin et coll. / Chemosphère 72 (2008) 1727-1733 1731

viduellement à l'alimentation CC. Les résultats sont indiqués dansTableau 3. que le mécanisme d'élimination des DCO basé sur le dépôt organique sur des
Comme prévu, l'énergie consommée (2,9 à 22,4 kW h m-3) utilisant des électrodes cathodiques suivi d'une co-précipitation avec des hydroxydes
électrodes en acier doux ou des électrodes en aluminium était désormais métalliques était le même en utilisant la configuration BP ou MP. Les conditions
faible par rapport à celle déterminée à l'aide du système BP (7,7 à 52,9 kW h optimales (cf. essais MP-3 et MP-7) pour lesquelles l'efficacité de réduction des
m-3). Par exemple, pour la même intensité de courant testée (1,0 A), dans les DCO était maximale dans la configuration MP nécessitaient un coût total de 1,3 et
configurations BP et MP, les moyennes d'énergie consommée étaient de 1,9 millions USD.-3en utilisant respectivement des électrodes en acier doux et en
32,7 et 3,0 kW h m-3, respectivement en utilisant une électrode en acier aluminium. Ces coûts étaient légèrement supérieurs à ceux mesurés (1,0 et 1,7
doux. Dans le cas d'électrodes en aluminium fonctionnant dans les millions USD).-3, respectivement) en utilisant la configuration BP et conduisant à la
configurations BP et MP à une intensité de courant imposée de 1,0 A, 27,5 et plus grande réduction des DCO.
2,9 kW h m-3ont été évalués respectivement. Ainsi, à cette intensité (1,0 A),
l’énergie consommée avec le système BP était 10 fois supérieure à celle 3.3. Efficacité et reproductibilité des performances EC dans le traitement des
déterminée avec la configuration MP. Ceci est principalement attribué à la effluents PS
différence de potentiel existant entre les électrodes dans les différentes
dispositions de cellules. Selon les résultats mentionnés ci-dessus, dans la configuration BP, la
Malgré une conductivité électrique élevée (890 et 1590jeS cm-1) obtenu cellule électrolytique utilisant des électrodes en acier doux fonctionnant à
par ajout d'électrolyte (Na2DONC4) lors du traitement des effluents PS dans une intensité de courant de 0,3 A (essai BP-1) était la condition optimale
la cellule électrolytique BP, la différence de potentiel est restée trois fois pour l'élimination de la DCO en termes de coût et d'efficacité. En
supérieure à celle mesurée dans la cellule électrolytique MP fonctionnant comparaison, la cellule utilisant des électrodes en acier doux fonctionnant à
sans aucun ajout d'électrolyte (287 et 293jeS cm-1). De même, un une intensité de courant de 2,0 A était la condition optimale dans la
agencement d'électrodes MP avec des cellules en parallèle présentait configuration MP (essai MP-3). Cependant, dans les applications à grande
également l'avantage de produire de faibles quantités de boues métalliques échelle, il devrait être préférable d’appliquer le test BP-1, qui présente un
(1,8 à 2,7 kg m-3) par rapport à celui déterminé en utilisant la configuration avantage pratique par rapport au MP-3. En fait, dans la configuration BP,
BP (4,4 à 9,8 kg m-3) lorsque la même intensité de courant de 1,0 A a été seules deux électrodes sont connectées à la source d'alimentation
imposée. électrique, sans connexion entre les électrodes internes. De plus, un
Contrairement à la configuration BP, l'élimination des DCO augmentait avec agencement d'électrodes BP offre une configuration physique simple qui
l'intensité du courant imposée dans la plage de 1,0 à 2,0 A lors de l'utilisation facilite la maintenance dans des applications pratiques (Scott 1995 ;
d'électrodes en acier doux ou en aluminium en configuration MP. L'élimination Rajeshwar et Ibanez 1997). Il est à noter que, pour les premiers essais, un
des DCO a augmenté de 72 % à 85 % avec des électrodes en acier doux, alors temps de rétention de 90 min a été imposé, alors que selonFig. 1, la
qu'une augmentation de 69 à 86 % a été mesurée avec des électrodes en diminution maximale des DCO a été obtenue après une période de 20 min,
aluminium. La plus grande réduction de DCO a été observée à 2,0 A en utilisant puis les DCO ont légèrement diminué entre 20 et 60 min et sont restées
une électrode en acier doux ou en aluminium. Cependant, lorsqu’une intensité de assez stables jusqu'à la fin de l'expérience. Afin de réduire davantage
courant de 3,0 A a été imposée, l’élimination des DCO a diminué pour les deux l'énergie consommée et de minimiser à la fois la consommation d'électrodes
types d’électrodes (électrodes en acier doux et en aluminium). et la quantité de boues métalliques produites, un temps de rétention de 60
Fig. 1montre également l'évolution des DCO au cours du traitement des min a été imposé (au lieu de 90 min) et le test BP-1 a été répété en triple
effluents PS à l'aide d'électrodes en acier doux et en aluminium fonctionnant pour vérifier l'efficacité et la reproductibilité. de la performance EC dans le
à une intensité de courant de 2,0 A (essais MP-3 et MP-7), les deux essais traitement des effluents PS.
pour lesquels l'élimination efficace des DCO était maximale en configuration Ces expériences ont été réalisées à partir d'un effluent frais du PS. De
MP. système. Deux régions principales peuvent être distinguées dans le plan même, afin d'accélérer la décantation des effluents traités, un floculant
(DCO résiduelles, temps). En effet, de 0 à 20 min de période de traitement, la cationique a été utilisé et le mélange a été soumis à une décantation
concentration résiduelle en DCO diminue rapidement (avec une pente pendant 1 h au lieu de 18 h. Les résultats résumés dansTableau 4comparer
relativement élevée). Ensuite, elle diminue légèrement (avec une faible l’effluent brut à l’effluent traité en utilisant EC. En considérant à la fois la
pente) ou reste stable au-delà de 20 min en utilisant des électrodes en acier DBO et l'O&G (les deux paramètres pour lesquels des valeurs limites sont
doux ou en aluminium. La forme des courbes en configuration MP était recommandées par la Ville de Québec), le procédé EC s'est avéré efficace
assez similaire à celle révélée dans les expériences BP, confirmant pour réduire les concentrations de composés organiques en dessous de

Tableau 3
Conditions expérimentales et élimination des DCO des effluents PS à l'aide du système d'électrodes MP

Paramètres Essais

MP-1 MP-2 MP-3 MP-4 MP-5 MP-6 MP-7 MP-8


Matériaux d'électrode Fe Fe Fe Fe Al Al Al Al
Intensité courant imposé (A) 1.0 1,5 2.0 3.0 1.0 1,5 2.0 3.0
Tension moyenne (V) 3.4 4.7 6.1 7.9 3.3 4.9 6.4 8.5
Temps de traitement (min) 90 90 90 90 90 90 90 90
pH final 9.19 9.43 9.37 8.56 8h90 8.81 8h70 8h20
Conductivité finale (jeS cm-1) 287 273 258 264 293 294 275 286
Énergie (kW h m-3) Consommation 3h00 6h15 10.7 20,8 2,87 6.42 11.3 22.4
d'électrodes (kg m-3)un 0,92 1,38 1,84 2,76 0,30 0,44 0,59 0,89
Production de boues (kg m-3) 1,76 2,53 3.18 4.35 2,71 3.41 4.12 6.12
DCO soluble initiale (mg·l-1) DCO 1410 1290 1490 1410 1460 1480 1480 1420
soluble résiduelle (mg·l-1) 366 376 210 322 446 383 203 309
Élimination de la DCO soluble (%) 72 75 85 77 69 74 86 78
Coût énergétique (en millions de dollars américains)-3) 0,18 0,37 0,64 1,25 0,17 0,39 0,68 1,34
Coût de consommation des électrodes (millions USD)-3) Coût 0,21 0,31 0,42 0,63 0,47 0,71 0,94 1,42
d'élimination des boues (en millions de dollars américains)-3) 0,11 0,15 0,19 0,26 0,16 0,20 0,25 0,37
Coût total d'exploitation (en millions de dollars américains)-3) 0,50 0,84 1,25 2.14 0,80 1h30 1,87 3.13

unLa consommation d’électrodes indiquée a été calculée selon la loi de Faraday.


1732 M. Asselin et coll. / Chemosphère 72 (2008) 1727-1733

Tableau 4 par le fait que le test BP-1 a été réalisé avec un effluent fraîchement
Efficacité et reproductibilité des performances de l'EC dans le traitement des effluents PS à l'aide d'un
échantillonné (effluent stocké à 4 -C pendant 1 à 7 jours) tandis que
système d'électrodes BP en acier doux (Fe – BP) (temps de réaction = 60 min)
l'ensemble des expériences répétées en triple ont été réalisées en utilisant
Paramètres Eaux usées PS Suppression (%) un effluent stocké à 4 -C pendant une période plus longue (effluent vieilli,
Effluent brut Effluent traité stocké à 4 -C pendant quatre à huit semaines). Les composés organiques
Intensité du courant imposé (A) – 0,3 ± 0,0 –
dissous contenus dans les effluents vieillis étaient plus difficiles à éliminer
Conductivité électrique (jeS cm-1)pH 473 ± 14 385 ± 45 – que ceux contenus dans les effluents frais. On pense que la nature des
6h15-6h46 8h35-9h13 – matières organiques dissoutes contenues dans les deux effluents (effluents
Consommation d'énergie (kW h m-3) – 4,19 ± 0,12 – vieillis et frais) n'était pas la même. En effet, lors du stockage de l'effluent
Consommation d'électrodes (kg m-3)un – 1,29 ± 0,00 –
brut (même à 4 -C), la couleur rouge-orange initiale se transforme en brun-
Production de boues (kg m-3) – 1,98 ± 0,12 –
Polymère (kg m-3) – 0,01 ± 0,00 – orange, traduisant la différence (en terme de nature chimique) des matières
organiques dissoutes dans les deux effluents.
Huile et graisse (mg l-1) 853 ± 119 13 ± 4 99 ± 1
DBO (mg·l-1) 2930 ± 210 420 ± 20 86 ± 2 D’un autre côté, la CE pourrait réduire simultanément la turbidité et les MES.
DCO soluble (mg·l-1) 1270 ± 30 634 ± 56 50 ± 4 La turbidité prend en compte les particules solides et colloïdales (protéines, sang
DCO totale (mg·l-1) 3340 ± 180 605 ± 21 82 ± 2 et micro-organismes de taille supérieure à 0,1jem), tandis que les matières en
Matières en suspension totales (mg·l 1560 ± 880 152 ± 45 89 ± 4
suspension comprennent les morceaux de graisse, de graisse, de cheveux, de
-1) Solides totaux (mg·l-1) Turbidité 2380 ± 380 841 ± 100 64 ± 6
plumes, de chair, de fumier et d'aliments non digérés de taille supérieure à 1,5je
(NTU) 977 ± 83 102 ± 37 90 ± 4
m. Les valeurs moyennes de turbidité et de concentrations de MES mesurées dans
Coût de l'énergie électrique (en millions de dollars américains)-3) – 0,25 ± 0,01 –
l'effluent non traité étaient de 977 NTU et 1560 mg l-1, respectivement. Après le
Électrode contre. coût (en millions de dollars américains)-3) Coût du – 0,29 ± 0,00 –
polymère (en millions de dollars américains)-3) Coût d'élimination des – 0,05 ± 0,00 – traitement EC, la réduction de la turbidité et des MES était en moyenne de 89 % et
boues (en millions de dollars américains)-3) – 0,12 ± 0,01 – 90 %, respectivement ; la couleur rouge-orange initiale a disparu et l'effluent est
Coût total d'exploitation (en millions de dollars américains)-3) – 0,71 ± 0,01 – devenu plus clair et transparent.
Une autre caractéristique intéressante de l'EC résulte de sa capacité à
unLa consommation d’électrodes indiquée a été calculée selon la loi de Faraday.
mettre en mouvement les plus petites particules colloïdales grâce au champ
électrique induit par la différence de potentiel, ce qui entraîne une
augmentation de la probabilité d'agrégation de particules dispersées ou
les valeurs limites (500 mg DBO l-1et 150 mg O&G l-1). Les concentrations colloïdales (Persin et Rumeau, 1989). En comparaison, les matières en
résiduelles de DBO et d'O&G mesurées à la fin du traitement étaient de 420 suspension étaient principalement éliminées par adsorption sur hydroxydes
et 13 mg l-1, respectivement, par rapport à 2930 mg DBO l-1et 853 mg O&G l métalliques et surtout par flottation. En fait, pendant l'électrolyse, les bulles
-1mesuré dans l’effluent brut. 86 % de l'élimination de la DBO a été d'hydrogène gazeux se sont attachées aux particules solides, et les solides
déterminée, tandis que 99 % de l'O&G ont été éliminés de l'effluent PS à se sont déplacés vers la surface avec des bulles. La concentration de TS a
l'aide de l'EC. En revanche, la réduction de la DCO et de la DCOt était en également été mesurée. Une valeur moyenne de 841 mg TS l-1a été observé
moyenne de 50 % et 82 %, respectivement, alors que 87 % des solides dans les effluents électrocoagulés, tandis que 2380 mg TS l-1a été mesurée
étaient des matières organiques dans l'effluent brut. Le pourcentage de dans l’effluent brut.
matières organiques non dissoutes a été estimé en soustrayant la L’intérêt de répéter le test BP-1 en triple était d’analyser
concentration de DCO de la concentration de DCOt divisée par la statistiquement les performances du procédé EC tout en appliquant les
concentration totale de solides. conditions optimales. Étant donné que l'objectif expérimental était de
Il est intéressant de comparer le pourcentage d’élimination organique générer un effluent apte à être rejeté à l'égout, il était important de
des effluents PS avec ceux obtenus dans différentes conditions vérifier spécifiquement la reproductibilité du processus en éliminant à
expérimentales. L'élimination des matières organiques des eaux usées des la fois la DBO et l'O&G en dessous des valeurs limites recommandées.
abattoirs a été étudiée parSatyanarayan et coll. (2005)utilisant différents Comme on le voit depuisTableau 4, l'élimination moyenne de la DBO
types de produits chimiques, chaux, alun, sulfate ferreux et un est égale à 86 %. De même, la concentration résiduelle de DBO à la fin
polyélectrolyte anionique, utilisés seuls ou en combinaison. L'effluent de du traitement était en moyenne de 420 mg l-1valeur, ce qui signifie
l'abattoir préalablement décanté avant traitement était fortement chargé en qu'une concentration résiduelle de DBO inférieure au niveau
matières organiques (5040 mg DBO l-1et 10 200 mg DCO l-1). Les meilleures acceptable (500 mg DBO l-1) peut être obtenu. À titre de comparaison,
réductions de DBO et de DCO ont été obtenues en combinant du sulfate la concentration résiduelle en O&G avait une valeur moyenne de
ferreux avec du polyélectrolyte anionique avec des récupérations de 50 % et 13 mg·l.-1avec une élimination des O&G de 99 %, démontrant que
44 %, respectivement. Les absorptions relativement faibles de matières l'efficacité de la CE pour réduire les O&G en dessous du niveau
organiques obtenues parSatyanarayan et coll. (2005)par rapport à ceux acceptable (150 mg l-1) est largement accessible. Considérant le pH, un
mesurés (respectivement 86 % et 50 %) dans la présente étude peuvent être autre paramètre pour lequel des valeurs limites (pH 6,0 à 9,5) ont été
attribués à plusieurs paramètres tels que la concentration organique initiale imposées par la Ville de Québec, l'effluent traité avait une moyenne de
et leur nature chimique. De même, il est à noter que l'EC profite de la 8,7 ± 0,4, ce qui permettait de rejeter l'effluent directement à l'égout
réduction, de la flottation et de la co-précipitation simultanées de la matière sans autre ajustement du pH. L'EC opéré dans les conditions optimales
organique, par rapport à la coagulation chimique (à l'aide de sulfate ferreux) suivi d'une floculation impliquait un coût total de 0,71 USD par mètre
où seule une co-précipitation avec la matière organique a lieu. cube d'effluent PS traité.
L'élimination d'O&G dans la présente étude était assez similaire à celle
obtenue (98 % d'élimination) parKobya et coll. (2006)tout en traitant les eaux 4. Conclusions
usées des abattoirs à l'aide d'une cellule électrolytique MP composée
d'électrodes de fer. En ce qui concerne la réduction de la DCO et de la DBO, Cette étude a démontré que le procédé EC est efficace pour éliminer les
le procédé EC s'est également avéré efficace pour éliminer les composés composés organiques solubles et non dissous des effluents PS en utilisant le
organiques dissous (matières organiques hydrophiles) soit par complexation système BP ou MP. Les meilleures performances d'élimination des composés
en surface avec des hydroxydes de fer, soit par réduction cathodique, organiques ont été obtenues avec Fe – BP fonctionnant à une intensité de
comme indiqué ci-dessus. En particulier, l'élimination des DCO (50 %) était courant de 0, 3 A pendant 60 ou 90 minutes de traitement. Dans ces
inférieure à celle (81 %) mesurée lors du test BP-1 (cf.Tableau 2) bien que la conditions, les performances du système ont été analysées (par
concentration initiale de DCO soit assez similaire. Cet écart peut s'expliquer comparaison avec l'effluent brut) et l'élimination moyenne de DBO
M. Asselin et coll. / Chemosphère 72 (2008) 1727-1733 1733

était de 86 ± 2 %, alors que l'O&G a un retrait moyen de 99 ± 1 %, la DBO et l'O&G Johns, M.R., 1995. Développements dans le traitement des eaux usées dans le secteur de la transformation de la viande
industrie: une revue. Bioressource. Technologie. 54, 203-216.
étant les deux paramètres organiques pour lesquels des valeurs limites ont été
Khemis, M., Tanguy, G., Leclerc, J.P., Valentin, G., Lapicque, F., 2005.
recommandées par la Ville de Québec pour les rejets d'effluents. Une autre Électrocoagulation pour le traitement des suspensions huileuses : relation entre la vitesse de
caractéristique intéressante du procédé EC résulte de sa capacité à clarifier réaction des électrodes et l'efficacité de l'élimination des déchets. Processus sécurisé.
Environ. 83, 50-57.
l'effluent PS, la couleur rouge initiale a disparu et l'effluent traité est devenu plus
Kobya, M., Senturk, E., Bayramoglu, M., 2006. Traitement des abattoirs de volailles
transparent. La coagulation électrochimique opérée dans des conditions eaux usées par électrocoagulation. J. Hazard. Maître. B133, 172-176. Loehr, R.C., 1973.
optimales implique un coût total de seulement 0,71 USD par mètre cube d'effluent Développement et démonstration de l'élimination des nutriments des animaux
PS traité. Ce coût comprend la consommation d'énergie et d'électrodes, les déchets. Ep de fumier animal pour le contrôle des odeurs et la gestion des nutriments. Appl.
Ing. Agricole. 13, 657-664.
produits chimiques et l'élimination des boues métalliques. Le procédé EC devrait Massé, D.I., Masse, L., 2000. Caractérisation des eaux usées provenant du porc
être testé à l’échelle pilote préindustrielle pour la conception des installations de abattoirs de l'Est du Canada et évaluation de leurs systèmes de traitement des eaux
traitement. usées en usine. Peut. Agr. Ing. 42, 139-146.
Persin, F., Rumeau, M., 1989. Le traitement électrochimique des eaux et des
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PROCÉDÉS D’OXYDATION AVANCÉE DANS LE TRAITEMENT
DES EAUX ET DES EFFLUENTS INDUSTRIELS: APPLICATION
À LA DÉGRADATION DES POLLUANTS RÉFRACTAIRES

Advanced oxidation processes for waters and wastewaters treatment :


Application to degradation of refractory pollutants

François ZAVISKA, Patrick DROGUI*, Guy MERCIER et Jean-François BLAIS

Institut national de la recherche scientifique (INRS-Eau, Terre et Environnement),


Université du Québec, 490 rue de la Couronne, Québec, Qc, Canada, G1K 9A9

Reçu le 8 avril 2008, accepté le 4 février 2009

RÉSUMÉ potabilisation des eaux, le système le plus utilisé et le plus


éprouvé est le couplage H2O2/O3 couramment employé pour
l’élimination des composés phytosanitaires (pesticides). Les
Cette synthèse traite des procédés d’oxydation avancée procédés d’oxydation électrochimiques, photocatalytiques
(POA) pour le traitement des eaux et des effluents industriels. et sonochimiques sont des technologies qui nécessitent en
Ces procédés mettent pour la plupart en combinaison deux général moins de réactif et sont faciles d’automatisation
ou trois réactifs (oxydants) afin de produire des radicaux par comparaison aux autres POA. Ces procédés sont
hydroxyles. Les radicaux libres sont des espèces hautement présentement en pleine expansion dans le domaine des
actives capables de réagir rapidement et de manière non technologies environnementales, ceci afin d’améliorer les
sélective sur la plupart des composés organiques, réputés systèmes existants de traitement des eaux usées municipales et
difficilement oxydables par voie biologique ou par des industrielles, ou à remplacer les technologies conventionnelles
traitements chimiques conventionnels. Les POA peuvent peu efficaces pour l’enlèvement de contaminants organiques
être subdivisés en quatre groupes : les procédés d’oxydation réfractaires, inorganiques et microbiens. De nombreuses
chimique en phase homogène (H2O2/Fe2+ et H2O2/O3), études réalisées à l’échelle laboratoire ont clairement prouvé
les procédés photocatalytiques en phase homogène et/ou l’efficacité des POA pour le traitement de divers effluents.
hétérogène (H2O2/UV, O3/UV et Fe2+/H2O2/UV; TiO2/ Cependant, le développement de ces procédés dans les filières
UV), les procédés d’oxydation sonochimique et les procédés de traitement des eaux reste encore limité en raison des
d’oxydation électrochimique. Le couplage H2O2/Fe2+ coûts d’investissement et des coûts opératoires associés. Des
représente le système d’oxydation avancée le plus connu et le solutions et stratégies sont proposées dans ce document, telles
moins complexe, lequel est souvent employé dans le traitement que le développement de procédés hybrides et leur couplage
des effluents industriels. Cependant, dans le domaine de la avec des traitements biologiques conventionnels, et ce, afin

*Auteur pour correspondance :


Téléphone: 418 654 3119
Télécopieur : 418 654 2600
Courriel : patrick.drogui@ete.inrs.ca ISSN : 1718-8598 Revue des Sciences de l’Eau 22(4) (2009) 535-564
Procédés d’oxydation avancée
536
de pallier certaines contraintes spécifiques des POA et faciliter 1. INTRODUCTION
ainsi leur insertion dans les filières de traitement des eaux et
des effluents industriels. Ce document a pour objectif de faire
L’industrialisation intensive qui a vu le jour au cours
une synthèse des différents POA, d’en expliquer leur principe
du dernier siècle a causé l’apparition dans l’environnement
de fonctionnement, de déterminer les différents paramètres les
de polluants émergents réfractaires. Ces substances dites
gouvernant, ainsi que leurs applications dans le traitement des
biorécalcitrantes peuvent entraîner une contamination chez les
eaux et des effluents.
êtres vivants (USEPA, 1997; YONAR et al., 2005). De plus,
certains de ces composés sont reconnus pour causer des effets
Mots clés : Procédé d’oxydation avancée, radicaux hydro-
cancérigènes et mutagènes, ou peuvent interférer avec le système
xyles, composé organique réfractaire, eau potable, effluent
hormonal des êtres vivants (perturbateurs endocriniens). Au
industriel.
nombre de ces polluants couramment décelés dans les rejets
industriels et urbains, se trouvent des hormones et dérivés
hormonaux, des composés phénoliques, des antibiotiques,
des organochlorés, des produits cosmétiques etc., lesquels
ABSTRACT composés sont à l’origine de nombreuses perturbations de la
faune aquatique et constituent un risque pour la santé humaine
(AURIOL et al., 2007; JÜRGENS et al., 2002; USEPA, 1997).
This review deals with advanced oxidation processes (AOP)
Ces contaminants échappent pour la plupart au traitement
for water and wastewater treatment. Most AOPs combine
classique des eaux usées. La présence de ces polluants émergents
two or three chemical oxidants in order to produce hydroxyl
dans l’environnement constitue un sujet de préoccupation pour
radicals. These free radicals are species capable of oxidizing
la plupart des agences environnementales des pays industrialisés
numerous complex organic, non-chemically oxidizable or
(Canada, États-Unis et Communauté européenne) (SERVOS
difficulty oxidizable compounds. They efficiently react with
et al., 2005; SNYDER et al., 2003a,b; VERSTRAETEN et al.,
carbon-carbon double bonds and attack the aromatic nucleus,
2003). Dans l’optique de limiter l’arrivée de ces divers types de
which are prevalent features of refractory organic compounds.
contaminants réfractaires dans l’environnement, des stratégies
The AOPs can be divided into four groups: homogenous
de traitement efficaces et écologiques ont été développées. Parmi
chemical oxidation processes (H2O2/Fe2+ and H2O2/
ces stratégies se trouve l’application des procédés d’oxydation
O3), homogenous/heterogeneous photocatalytic processes
avancée POA. Il s’agit de procédés de traitement oxydatif
(H2O2/UV, O3/UV and Fe2+/H2O2/UV; TiO2/UV), sonification
qui peuvent être regroupés en quatre catégories : i) Procédés
oxidation processes (ultrasound oxidation) and electrochemical
d’oxydation chimique en phase homogène (H2O2/Fe2+ et
oxidation processes. The H2O2/Fe2+ system represents the most
H2O2/O3); ii) Procédés photocatalytiques en phase homogène
common and simplest AOP, which is often employed for the
et/ou hétérogène (H2O2/UV, O3/UV, Fe2+/H2O2/UV et
treatment of industrial effluents. However for drinking water
TiO2/UV); iii) Procédés d’oxydation sonochimique, et
treatment, the H2O2/O3 system is commonly used for pesticide
iv) Procédés d’oxydation électrochimique. Ces technologies
removal. Electrochemical, photo-catalytic and sonification
sont toutes basées sur la production d’entités radicalaires,
oxidation processes require fewer chemicals and are more easily
notamment, les radicaux hydroxyles (OHo) qui sont des espèces
automated than other AOPs. These technologies are effective
oxydantes les plus puissantes que l’on puisse utiliser dans le
in improving the treatment of industrial wastes, wastewater
domaine du traitement des eaux et des effluents industriels
and drinking water, for example after their integration into
(Figure 1) (SUTY et al., 2003). Par exemple, les radicaux
a treatment plant or after their replacement of conventional
hydroxyles peuvent oxyder un grand nombre de composés
processes that are found to less effectively eliminate specific
organiques avec une vitesse d’oxydation largement supérieure
organic and inorganic pollutants. The goal of this paper is to
à celle de l’ozone (109 fois plus élevée) (PARSONS, 2004). Les
review published literature on the use of AOPs for water and
radicaux libres sont des espèces hautement actives susceptibles
wastewater treatment and the removal of refractory pollutants.
de réagir avec la quasi-totalité des molécules organiques.
Specifically, the objectives are: (i) to understand the theory and
Ces composés réagissent avec les doubles liaisons -C–C- et
mechanisms of pollutant removal in AOPs, (ii) to provide a
attaquent les noyaux aromatiques, composants majeurs des
database for AOP applications, and (iii) to suggest new research
composés réfractaires (GOGATE et PANDIT, 2004). Ces POA
directions for the development of AOPs.
ont été appliqués dans plusieurs secteurs, pour le traitement
des eaux de surface et souterraines (PARSONS, 2004), pour
Key words: Advanced oxidation process, hydroxyl radical,
l’élimination des odeurs et des composés organiques volatiles
refractory organic compounds, drinking water, industrial
(BHOWMICK et SEMMENS, 1994), la décoloration des eaux
wastewater.
F. Zaviska et al./ Revue des Sciences de l’Eau 22(4) (2009) 535-564
537

Électrochimie

Photo-Fenton Sonochimie

OHo
Photo-oxydation Oxydation
(H2O2/UV, O3/UV) homogène

Photocatalyse
Radiolyse
(TiO2/UV)

Figure 1. Différents procédés d’oxydation avancée.


Different advanced oxidation processes..

(HSING et al., 2007; WU et CHANG, 2006), la dégradation indiquant les avantages, les inconvénients et leurs limites dans
de produits phytosanitaires et pharmaceutiques (IKEHATA et le traitement des eaux et iii) suggérer de nouvelles directions
EL-DIN, 2006), le traitement des eaux de piscine (PARSONS, pour la recherche afin de développer davantage les POA à
2004), la désinfection des eaux (GONCHARUK et al., l’échelle industrielle et commerciale.
2003), la production d’eau ultra pure (PARSONS, 2004), le
traitement des eaux usées industrielles (MARTINEZ-HUITLE
et FERRO, 2006), le traitement de lixiviat d’enfouissement et
pour le traitement de boues municipales (FLOTRON et al.,
2003), etc. Ces techniques peuvent être employées soit comme 2. RADICAUX HYDROXYLES
technique de prétraitement oxydatif conduisant à des composés
facilement biodégradables, soit comme méthode de traitement 2.1 Description et caractéristiques de OHo
tertiaire pour l’élimination ou la minéralisation complète
des polluants résiduels (DROGUI et al., 2007; PANNIZA Le radical hydroxyle (OHo) est une molécule composée
et al., 2006; SZPYRKOWICZ et al., 2005). La plupart de d’un atome d’oxygène et d’hydrogène possédant un électron
ces technologies n’ont été développées et appliquées qu’à non apparié (électron célibataire) sur son orbital externe.
l’échelle laboratoire, d’autres, par contre, comme le couplage Contrairement aux ions, les radicaux hydroxyles sont produits à
O3/H2O2 ont fait leur preuve à l’échelle industrielle (GALEY et partir d’une rupture homolytique d’une liaison covalente, c’est-
PALAWSKI, 1993). à-dire que les deux électrons mis en jeu lors de cette liaison sont
également partagés, un électron pour chaque atome (MILLET,
L’objectif de ce travail est de faire une synthèse sur 1992a,b). Cette caractéristique lui confère un caractère
l’application des procédés d’oxydation avancée (POA) dans fortement polaire et, par voie de conséquence, il est très réactif
le traitement des eaux et des effluents pour l’élimination vis-à-vis de nombreux composés organiques (aromatiques et
des polluants réfractaires dans un contexte où les normes aliphatiques), inorganiques et bactériens. Il s’agit d’espèces
environnementales deviennent de plus en plus sévères. De hautement réactives caractérisées par une demi-vie de l’ordre
manière plus spécifique, les objectifs sont : i) Comprendre de 10-9 sec (MAESTRE, 1991; PULGARIN et al., 1994). Son
les mécanismes réactionnels des POA, ii) fournir une base de potentiel normal d’oxydoréduction est de 2,81 V par rapport à
données sur le potentiel d’oxydation de ces technologies tout en l’électrode normale à hydrogène. Il est de loin l’un des oxydants
Procédés d’oxydation avancée
538
les plus puissants qui puissent être utilisés en traitement des Dans les deux cas, des radicaux organiques se forment,
eaux (Tableau 1). lesquels peuvent par la suite réagir avec d’autres radicaux
(réaction de terminaison) ou encore réagir avec un autre
oxydant moléculaire en solution (réaction de propagation).
2.2 Réactivité des radicaux hydroxyles L’activation initiale de l’oxydant moléculaire conduit à la
génération de radicaux hydroxyles (réaction d’initiation).
Les réactions d’oxydation impliquant les radicaux hydroxyles En fait, la génération de ces espèces radicalaires est souvent
en présence de substrats organiques (en milieu aqueux) sont accompagnée par des réactions en chaîne incluant les étapes
principalement des réactions d’addition électrophile et des d’initiation, de propagation et de terminaison. La réaction de
réactions d’abstraction d’hydrogène (DORÉ, 1989). Les propagation permet de générer de nouvelles espèces radicalaires
équations (1) et (2) ont été proposées par STRIOLO (1992) (ex. HO2o, O22-, Oo, etc.) participant également à l’oxydation
pour décrire ces réactions d’addition et d’abstraction : des polluants. Cependant, ces espèces intermédiaires sont
moins réactives que les radicaux hydroxyles (BIELSKI et al.,
1er cas : addition du radical OHo sur le composé organique R 1985). Ces réactions en chaîne sont clairement présentées dans
les sections 3, 4, 5 et 6 où nous décrivons quelques mécanismes
R + OHo → (ROHo) → produits hydroxylés (1) réactionnels des POA. Il faut cependant noter que certains
composés organiques possédant des groupements attracteurs
2e cas : élimination d’un atome d’hydrogène d’électrons susceptibles d’appauvrir la densité électronique au
point de valence libre, inhibent la propagation de la chaîne
RH2 + OHo → (RHo) + H2O → produits oxydés (2) d’oxydation induite par les radicaux hydroxyles. Les composés

Tableau 1. Comparaison des potentiels normaux d’oxydoréduction des principaux oxydants utilisés dans le domaine du
traitement des eauxé
Table 1. Comparison of the oxido-reduction potential of oxidizing agents used in water treatment..

Potentiel, (V/ENH),
Couple redox Réactions Références
25oC

Cl2/Cl- Cl 2 ( g ) + 2e → 2Cl− 1,36 DORÉ (1989)

Br2/Br- Br2 ( l ) + 2e → 2 Br− 1,06 DORÉ (1989)

I2/I- I 2 + 2e → 2I− 0,53 DORÉ (1989)

OH°/H2O OH + H+ + e → H 2 O 2,81 SCHALLER (1996)

O3/O2 O3 + 2 H + + 2 e → O 2 + H 2 O 2,07 GUIVARCH (2004)

H2O2/H2O H 2 O 2 + 2 H + + 2e → 2 H 2 O 1,77 DORÉ (1989)

2+
MnO4-/Mn2+ MnO− +
4 + 8 H + 5e → Mn + 4 H 2O 1,51 DORÉ (1989)

HClO/Cl- HClO + H+ + 2e → Cl− + H 2 O 1,49 DORÉ (1989)

ClO2/ClO2- ClO2 + e → ClO−2 0,95 DORÉ (1989)

S2O82-/SO42- S2 O82− + 2e → 2SO42− 2,05 DORÉ (1989)


F. Zaviska et al./ Revue des Sciences de l’Eau 22(4) (2009) 535-564
539
qui satisfont à ce type d’inhibition sont principalement les aux cycles porteurs d’un groupement attracteurs d’électrons
alcools tertiaires et les esters. MERTZ et WATERS (1949) ont (–NO2, -COOH, etc.) comme le nitrobenzène ou l’acide
établi une liste des principaux composés aliphatiques, capables benzoïque.
ou non d’initier des réactions en chaîne, et définissent un autre
groupe de composés réfractaires à l’oxydation par les radicaux
OHo à température ambiante (Tableau 2). En effet, le radical En particulier, avec le phénol, qui a été le plus étudié, on
OHo ayant un caractère électrophile marqué, les composés observe la formation de pyrocathécol ou hydroquinone. Ces
substitués par des groupements donneurs d’électrons réagissent produits di-hydroxylés sont à leur tour attaqués par les radicaux
plus rapidement et conduisent principalement à la formation libres pour former des composés plus hydroxylés. La réaction
de composés ortho ou para hydroxylés. DORÉ (1989) a subséquente conduit à l’ouverture du cycle aromatique
montré clairement cette différence de réactivité des noyaux (Figure 2). L’ouverture du cycle aromatique conduit à la
aromatiques porteurs d’un groupement donneurs d’électrons formation des principaux produits tels que : l’aldéhyde
(ex. OH, NH2, etc.) comme le phénol et l’aniline par rapport formique, l’acide maléique, l’acide cétomalonique, l’acide

Tableau 2. Oxydabilité des composés organiques par les radicaux hydroxyles (MERTZ et
WATERS, 1949).
Table 2. Organic compound oxidation by hydroxyl radicals (MERTZ et WATERS,
1949)..

Composés oxydables par un mécanisme en chaîne


Alcools primaires et secondaires : dérivés méthyl, éthyl, n-propyl, isopropyl
Hydroxy-acides : acides glycollique, lactique, hydroxybutyrique, thioglycolique
Éthers : diéthyl éther, dioxane, tétrahydrofuranne, tétrahydrofuranne, tétra hydropyranne
Aldéhydes : formol, acétaldéhydes
Acides aminés : glycine, alanine
Composés oxydables par un mécanisme sans chaîne
Alcools tertiaires : butanol, alcoolamylique, pinacol, phényldiméthylcarbinol
Esters : acétate de méthyl, acétate d’éthyle, acétate d’isopropyle
Acides carboxyliques : acide propionique, butyrique, valérique, succinique, adipique
Amines : diéthylamines, triéthylamines, pyridine
Glycols : éthylènes, butylène
Composés non oxydables par les radicaux OH0
Acides carboxyliques : acétique, malonique, maléique, fumarique
Cétones : acétone, méthyl-éthylène-cétone
Amides : urée, acétamides

Figure 2. Oxydation du phénol par les radicaux hydroxyles (DORÉ, 1989).


Phenol oxidation by hydroxyl radicals (DORÉ, 1989).
Procédés d’oxydation avancée
540
oxalique et l’acide formique (DORÉ, 1989; KARPEL VEL 2.4 Inhibiteurs et promoteurs de radicaux libres
LEITNER et DORÉ, 1997).
En revanche certains éléments présents dans une eau à
traiter pourraient limiter leur production ou leur action : ce
2.3 Cinétiques de réaction avec les composés organiques sont les inhibiteurs de radicaux (AGUIAR, 1992; AGUIAR
et al., 1993; STAEHELIN et HOIGNE, 1985) qui réagissent
Ces espèces radicalaires sont peu sélectives vis-à-vis de avec les radicaux hydroxyles OH° sans toutefois générer le
l’oxydation des polluants, comparativement à la réaction radical superoxyde. Dans les eaux naturelles, les principaux
d’oxydation de certains oxydants (ex. O3 et H2O2). Ils réagissent inhibiteurs rencontrés sont les carbonates, les bicarbonates et
sur les composés organiques avec des constantes cinétiques de les hydrogénophosphates :
réaction pouvant atteindre 109 M‑1 sec‑1 (KARAM et al., 1991).
Le tableau 3 compare les constantes cinétiques de l’ozone HCO−  − 
3 + OH → OH + HCO3
(3)
et des radicaux hydroxyles lors de l’oxydation de quelques
molécules organiques. Les radicaux hydroxyles oxydent les
molécules comme le benzène, le toluène, le chlorobenzène, le
trichloréthylène et le butanol avec une vitesse de dégradation CO32− + OH → OH− + CO3− (4)
largement supérieure à celle de l’ozone (109 fois plus élevée par
rapport à l’ozone). BUXTON et al. (1988) ont largement étudié
la cinétique de réaction de OHo sur les composés organiques
aliphatiques et aromatiques (Tableaux 4 et 5). D’après les valeurs HPO42− + OH → OH− + H 2 PO4− (5)
répertoriées, on peut en déduire que les radicaux hydroxyles
réagissent plus vite avec les composés monosubstitués qu’avec
les composés polysubstitués. En outre, les radicaux hydroxyles Il est également possible de rencontrer dans les eaux
réagissent plus rapidement sur les aromatiques porteurs de naturelles des espèces appelées promoteurs de radicaux libres
groupements activants que ceux présentant des groupements (ions formiates, alcools et acides humiques) (XIONG, 1990),
désactivants. qui génèrent un nouveau radical actif (ion radical superoxyde)
en consommant un radical hydroxyle :

( HS)promoteur + OH → ( HS)oxydé + ( O2− ⇔ HO2 ) (6)

2.5 Méthodes de détection des radicaux libres


Tableau 3. Comparaison des constantes de vitesse pour l’ozone et
les radicaux hydroxyles lors de l’oxydation de quelques
molécules organiques (PARSONS, 2004). Si le dosage des oxydants moléculaires ne pose pas en
Table 3. Comparison of kinetic rate constants for the production général de problème, il n’en va de même pour les oxydants
Comparison of kinetic rate constants for the production radicalaires (ex. OHo) qui sont très réactifs et dont la durée
of ozone and hydroxyl radicals recorded while oxidizing
some molecular organic compounds (PARSONS, 2004). de vie est extrêmement courte (n’excédant pas le dixième de
microseconde). La méthode très répandue de nos jours, mais
Constantes cinétiques (M-1 sec-1) également très coûteuse, permettant leur analyse directe est
Composés organiques
O3 OHo la Résonnance de Spin Électronique (RSE). Cette méthode
Benzène 2,0 7,8 x 109 est applicable lorsque les radicaux libres sont produits en
quantités relativement élevées. En outre, elle présente des
Toluène 14 7,8 x 109
inconvénients comme, par exemple, le fait de devoir effectuer
Chlorobenzène 0,75 4,0 x 109 les analyses in situ. Cependant, une autre méthode indirecte de
Trichloroethylène 17 4,0 x 109
détection des radicaux peut être utilisée. Le principe consiste
à piéger le radical étudié par une substance susceptible (ex :
Tétrachloroéthylène <0,10 1,7 x 109 p-nitrosodiméthylaniline) de former un adduit stable, lequel
n-Butanol 0,60 4,6 x 109 sera par la suite isolé et ensuite analysé par une technique de
RSE (Résonance de Spin Électronique) (FENG et al., 2003;
t-Butanol 0,03 0,4 x 109 SCHALLER, 1996).
F. Zaviska et al./ Revue des Sciences de l’Eau 22(4) (2009) 535-564
541
Tableau 4. Constantes cinétiques de réaction des radicaux hydroxyles en milieu aqueux sur les composés aliphatiques.
Table 4. Kinetic rate constants of hydroxyl radical production in aqueous media while oxidizing aliphatic compounds.

Composés aliphatiques Substituants KHO (x 10-7 M-1 sec-1) Références


Méthane -H 11 BUXTON et al. (1988)
Méthanol -OH 97 BUXTON et al. (1988)
Méthylamine -NH2 420 BUXTON et al. (1988)
Ion méthyl ammonium -NH3+ 3,5 BUXTON et al. (1988)
Diméthyl éther -OCH3 100 BUXTON et al. (1988)
Acétone -COCH3 11 BUXTON et al. (1988)
Acétonitrile -CN 2,2 BUXTON et al. (1988)
Acétamide -CONH2 19 BUXTON et al. (1988)
Acide acétique -COOH 1,6 BUXTON et al. (1988)
Acétaldéhyde -COH 73 BUXTON et al. (1988)
Dibromométhane -Br2 9,0 HAAG et YAO (1992)
Trichlorométhane -Cl3 5,4 HAAG et YAO (1992)

Tableau 5. Composés aromatiques monosubstitués (BUXTON et al., 1988) et polysubstitués (HAAG et YAO, 1992).
Table 5. Monosubstituted (BUXTON et al., 1988) and polysubstituted (HAAG and YAO, 1992) aromatic compounds.

Composés aroma- KHO Composés aroma- KHO


Substituants
tiques monosubstitués (x 10-9 M-1 sec-1) tiques polysubstitués (x 10-9 M-1 sec1)
Benzène -H 7,8 Phtalates 4,0
Phénol -OH 14 Trichlorobenzène 4,0
Aniline -NH2 15 Dichlorobenzène 5,0
Anisole -OCH3 5,4 BPCs 6,0
Toluène -CH3 3,0 HAPs 1,0
Éthylbenzène -CH2CH3 7,5 Lindane 5,2
Acide benzoïque -COOH 4,3 Atrazine 2,6
Ion benzoate -COO- 5,9 Simazine 2,8
Benzaldéhyde -CHO 4,4 Alschlor 4,0
Acétophénone -C(O)CH3 5,9 Carbofurane 7,0
Nitrobenzène -NO2 3,9 Pentachlorophénol 4,0
Benzamide -CONH2 3,4 Dinoseb 4,0
Chlorobenzène -Cl 5,5 - -
Fluorobenzène -F 10 - -

3. PROCÉDÉS D’OXYDATION vis-à-vis des polluants organiques (LIN et LO, 1997). Ces ions
métalliques peuvent être présents dans l’effluent à traiter, sous
CHIMIQUE EN PHASE HOMOGÈNE forme libre ou le plus souvent complexée. La décomposition
de H2O2 par les ions ferreux a été initialement proposée par
3.1 Réactif de Fenton : couplage H2O2/Fe2+ HABER et WEISS (1934). La réaction est du type radicalaire :

3.1.1 Mécanisme réactionnel Fe 2+ + H 2 O2 → Fe 3+ + OH− + OH : Initiation (7)

Le système d’oxydation radicalaire le plus connu est le H 2 O2 + OH → H 2 O + HO2 : Propagation (8)
réactif de Fenton. Le traitement chimique par réactif de
Fenton est une technique qui consiste à initier des réactions de Fe 2+ + OH → Fe 3+ + OH− : Terminaison (9)
décomposition du peroxyde d’hydrogène (H2O2) par des sels
métalliques (en particulier des métaux de transition) en vue de Fe 2+ + HO2 → Fe 3+ + HO−2 (10)
générer des espèces radicalaires (OHo, HO2o, etc.) très réactives
Procédés d’oxydation avancée
542

Fe 3+ + HO2 + H 2 O → Fe 2+ + O2 + H 3O+ (11) 3.1.2 Application du réactif de Fenton dans le traitement des eaux
et des effluents
Pour de faibles rapports H2O2/Fe2+ et en milieu
suffisamment acide (0 < pH < 3), les réactions d’initiation (7) Généralement, le procédé Fenton est composé de quatre
et de terminaison (9) sont prédominantes. L’augmentation étapes principales : ajustement du pH, oxydation, neutralisation
du rapport H2O2/Fe2+ favorise, par contre, la réaction de et coagulation/précipitation (Figure 3). Le défaut majeur du
propagation (8) et la formation de radical hydroperoxyle HO2° procédé Fenton conventionnel est qu’il nécessite, pour être
capable de réduire ensuite le Fe3+ en Fe2+ et de propager le cycle efficace, une zone de pH allant de 2,0 à 4,0, avec une valeur
de décomposition (DENG et ENGLEHARDT, 2006). La optimale à pH 2,8 déterminée par PIGNATELLO (1992).
décomposition du peroxyde d’hydrogène peut être également Au‑delà des valeurs de pH comprises entre 3,0 et 4,0, le fer (Fe2+
réalisée par les ions ferriques suivant la réaction : et Fe3+) est susceptible de précipiter et former des hydroxydes de
fer, induisant ainsi une faible activité catalytique. Contrairement
Fe 3+ + H 2 O2 + H 2 O → Fe 2+ + HO2 + H 3O+ (12) aux autres POA, le procédé Fenton génère dans certains cas
des résidus métalliques (hydroxyde de fer) qu’il faut éliminer,
Plusieurs métaux sont susceptibles d’initier des réactions de ce qui représente un coût supplémentaire. Dans l’optique
décomposition du peroxyde d’hydrogène (COLOBERT et al., d’y remédier, il est possible d’utiliser des ligants organiques
1962; MAESTRE, 1991). permettant, par complexation, de limiter la perte de fer sous
forme d’hydroxyde et de travailler à pH plus élevé tout en
M n + + H 2 O2 → M( n +1) + OH− + OH (13) conservant l’activité catalytique du fer. Cependant, l’utilisation
de ligants organiques implique d’autres inconvénients, car
Dans cette équation, (n) représente le degré d’oxydation ceux-ci peuvent réagir avec les radicaux hydroxyles formés. De
du métal (M). Les métaux susceptibles de favoriser la plus, le fer étant sous forme de complexe, il sera plus difficile
décomposition radicalaire du peroxyde d’hydrogène sont Fe, de l’éliminer par précipitation. L’ajout de complexant génèrera
Cr (VI), Ti, Cu, Mn, Co(I), Al, etc. Les catalyseurs les plus évidemment un coût supplémentaire. L’activation du peroxyde
utilisés restent le cuivre et l’aluminium (BARB et al., 1951). d’hydrogène par les ions ferreux est souvent utilisée pour la

Figure 3. Traitement d’effluent par le procédé Fenton (GOGATE et PANDIT, 2004).


Figure 3. Effluent treatment using the Fenton process (GOGATE and PANDIT, 2004).
F. Zaviska et al./ Revue des Sciences de l’Eau 22(4) (2009) 535-564
543
dégradation de certains composés organiques réfractaires. Par Fenton électrochimiquement assistée a déjà été appliquée avec
exemple, GOEL et al. (2003) ont étudié l’efficacité du réactif succès pour la dégradation et la minéralisation de nombreux
de Fenton (H2O2/Fe2+) pour la dégradation du naphtalène composés organiques variés tels que les chlorophénols, les
présent dans les eaux brutes destinées à la consommation produits phytosanitaires (insecticides, herbicides, fongicides),
humaine. Les essais ont été effectués à différents pH (pH les polluants industriels (nitrophénols), benzène (BRILLAS et
4,0 et pH 7,0) en utilisant l’action combinée peroxyde/fer al., 1995; GÖZMEN et al., 2003; OTURAN et al., 2001).
ferreux en imposant différentes concentrations de réactifs, ou
encore, en utilisant l’action seule du peroxyde. Les meilleurs
résultats ont été enregistrés grâce à l’action combinée peroxyde/ 3.2 Procédé de peroxonation H2O2/O3
fer ferreux. Pour des concentrations relativement élevées
de H2O2 (10 à 12 mg H2O2•L-1), le peroxyde d’hydrogène Le principe du procédé de peroxonation repose sur le
en présence de fer ferreux (30 mg Fe2+•L-1) permettait couplage entre l’ozone et le peroxyde d’hydrogène afin de
d’obtenir des taux d’élimination de naphtalène de 99 % produire des radicaux libres. Ce procédé est plus efficace que
et 96 % à des pH respectifs de 4,0 et 7,0. En comparaison, l’ozonation seule, car le peroxyde d’hydrogène a pour but
pour des concentrations relativement faibles de H2O2 (2 à d’accélérer la décomposition de l’ozone dans l’eau et ainsi
3 mg H2O2•L-1), des rendements de dégradation de 84 et 68 % produire beaucoup plus de radicaux hydroxyles.
étaient respectivement enregistrés à pH 4,0 et 7,0. L’action
seule du peroxyde d’hydrogène était quasiment inefficace pour
l’oxydation du naphtalène. 3.2.1 Mécanisme réactionnel du système de peroxonation

D’autres études ont également montré l’efficacité du Le peroxyde d’hydrogène réagit très rapidement sous sa
procédé Fenton dans de multiples applications. Par exemple, forme ionisée (HO2-; pKa = 11,6) sur l’ozone pour former
le réactif de Fenton a été utilisé pour la décoloration d’effluents des radicaux libres (OHo, HO2o) selon la réaction suivante
provenant d’industries de teinture (KUO, 1992), pour la (PAILLARD et al., 1988) :
destruction de composés organiques toxiques tels que le
2,4,6-trinitrotoluène (LI et al., 1997a, b), le 2,4-dinitrophénol
(KANG et al., 1999; WANG et al., 1999), le chlorobenzène O3 + HO−2 → O2 + OH + O−2  (14)
(WATTS et al., 1997), le tétrachloroéthylène (YOSHIDA et al.,
2000), les chlorophénols (BARBENI et al., 1987; POTTER et Une fois libérés lors de la réaction de HO2- avec l’ozone,
ROTH, 1993; WATTS et al., 1990), les haloalcanes (TANG ces radicaux initient ensuite d’autres mécanismes radicalaires
et TASSOS, 1997). de décomposition du peroxyde d’hydrogène (Figure 4). Ces
réactions ont été mises en œuvre de manière optimale par
Une autre approche de l’application du réactif de Fenton, PAILLARD et al. (1988). Le pH est alors de 7,7 et le rapport
appelée procédé électro-Fenton, a été développée (BRILLAS et H2O2/O3 est égal à 0,5.
CASADO, 2002; BRILLAS et al., 1999; DURAN MORENO
et al., 2004; OTURAN et al., 1999). Le procédé consiste à
produire in situ et par voie électrolytique les réactifs (Fe2+ et 3.2.2 Application du procédé de peroxonation
H2O2) impliqués dans le réactif de Fenton, de sorte que le
procédé ne requiert aucun ajout de produits supplémentaires Le peroxyde d’hydrogène couplé à l’ozone est performant
(DURAN MORENO et al., 2004). Le peroxyde d’hydrogène pour éliminer les micropolluants ou composés toxiques
est produit par réduction cathodique de l’oxygène, alors que les (pesticides, hydrocarbures, etc.) présents dans les eaux potables,
ions ferreux sont produits en solution par dissolution anodique les eaux résiduaires industrielles ou les nappes phréatiques
d’une électrode de fer. Par ailleurs, une autre application du (CHROMOSTAT et al., 1993; PAILLARD, 1994). Ce
réactif de Fenton consiste à générer in situ le H2O2 par voie couplage peut éventuellement être utilisé pour assurer un effet
électrochimique. Le fer ferreux est alors initialement injecté dans rémanent surtout en traitement de potabilisation à condition
le système avec la possibilité de le régénérer électrochimiquement d’utiliser un excès de peroxyde. L’oxydation par O3/H2O2 est
par réduction du fer ferrique à la cathode (MATSUE et al., insérée entre la filtration sur sable et la filtration sur charbon
1981; OTURAN et PINSON, 1992). Dans ce procédé, les actif en grain (CAG). Le traitement a pour objectifs principaux
quantités de sels de fer sont considérablement réduites puisque d’abaisser la teneur en micropolluants (les pesticides en
le catalyseur de fer ferreux est continuellement régénéré à la particulier) avant la filtration sur CAG, pour augmenter la
cathode. Les polluants organiques peuvent alors être détruits durée de vie du CAG. L’oxydation est généralement effectuée
par les radicaux hydroxyles produits par la réaction de Fenton, avec des temps de séjour de l’eau dans les contacteurs d’ozone,
mais également par les radicaux HO2o formés par oxydation de l’ordre de 10 min, avec une injection fractionnée à divers
de H2O2 à l’anode (BRILLAS et al., 1995). La réaction de niveaux du contacteur d’ozonation afin de maintenir le rapport
Procédés d’oxydation avancée
544

Figure 4. Mécanisme d’activation du peroxyde d’hydrogène par l’ozone (DORÉ,


1989).
Activation mechanism of H2O2 by ozone, (DORÉ, 1989).

O3/H2O2 optimal en tout point du réacteur. Il est à noter que couplée à H2O2 (plus de 90 % d’élimination). En revanche, les
la concentration résiduelle de H2O2 ne peut pas dépasser la organochlorés (lindane et endosulfan) étaient mal éliminés en
valeur maximale de 0,5 mg•L‑1 autorisée dans l’eau traitée. Ce présence de H2O2 (environ 30 % d’élimination).
système est affecté par les mêmes contraintes que l’ozonation
seule, à savoir la faible solubilité de O3, la forte consommation
énergétique et la sensibilité à de nombreux paramètres tels
que le pH, la température, le type de polluant et les réactions
parasites consommant les OH° (défaut commun à tous les 4. PROCÉDÉS PHOTOCATALYTIQUES
POA) (BUXTON et al., 1988; HERNANDEZ et al., 2002). EN PHASE HOMOGÈNE
L’avantage du système réside en sa simplicité d’utilisation et
son efficacité bactéricide, ce qui explique son développement
Les technologies photochimiques sont simples d’utilisation,
à grande échelle aux États-Unis et en Europe comme étape de
propres et peu coûteuses. De plus, elles ont la particularité de
désinfection dans le traitement des eaux potables.
pouvoir à la fois désinfecter et traiter les contaminants. Ainsi,
au cours de ces dernières années, elles sont devenues très
L’ozonation couplée au peroxyde d’hydrogène est un attractives et sont susceptibles de remplacer des techniques
procédé qui a fait ses preuves au niveau industriel. GALEY et de traitement conventionnelles telles que l’adsorption sur
PASLAWSKI (1993) décrivent les conditions de mise en œuvre charbon actif et la biodégradation. Le couplage des radiations
de ce système appliqué dans trois usines des Syndicats des Eaux UV avec des oxydants puissants tels que l’ozone et le peroxyde
d’Ile-de-France (Choisy-le-Roi, Neuilly-sur-Marne et Méry- d’hydrogène permet de dégrader les polluants de trois manières
sur-Oise) pour l’élimination des pesticides (atrazine, simazine, différentes : i) photo-dégradation (photo-dissociation) utilisant
et terbutryne), des phényl-urées et des organochlorés (lindane les rayons UV pour exciter les molécules polluantes et les
et endosulfan). Les essais ont été effectués dans des usines dégrader, ii) oxydation par action directe des oxydants O3 et
pilotes fonctionnant avec des cuves d’ozonation constituées H2O2 et iii) oxydation par photolyse de l’oxydant induisant la
de trois à quatre compartiments (deux compartiments de formation de radicaux libres hydroxyles.
transfert et deux compartiments de contact) avec des débits
allant jusqu’à 10 000 m3•j-1. Des taux d’ozonation variant entre
3,5 et 4,5 g•m‑3 ont été appliqués, alors qu’un ratio de 0,4 de 4.1 Couplage peroxyde/ultraviolet (H2O2/UV)
H2O2/O3 (g•g‑1) était imposé au cours du traitement. L’eau
était dopée en pesticide à l’entrée du pilote à une concentration La photolyse du peroxyde d’hydrogène, à des longueurs
de 1,0 µg•L‑1 environ. Dans tous les cas, le respect de la norme d’onde comprises entre 200 et 300 nm, provoque une coupure
européenne (0,1 µg•L‑1 pour chaque substance individualisée) homolytique de la liaison O — O de la molécule de H2O2 et
était assuré en sortie de l’usine. Les triazines (atrazine, simazine conduit à la formation de radicaux hydroxyles qui participent
et terbutryne) étaient éliminées à plus de 80 % par le traitement également, par des réactions secondaires, à la décomposition
O3/H2O2, l’atrazine étant la triazine la plus difficile à traiter. De du peroxyde d’hydrogène (BUXTON et al., 1988, cité par
même, les phényl-urées étaient très réactives à l’ozone seule ou CRISSOT, 1996) :
F. Zaviska et al./ Revue des Sciences de l’Eau 22(4) (2009) 535-564
545
Ce type de couplage a pour la plupart été employé pour
H 2 O2 h
υ
→ 2OH : Initiation (15)
l’élimination des composés organochlorés volatils (COCV).
BHOWMICK et SEMMENS (1994) ont étudié la performance
OH + H 2 O2 → H 2 O + HO2 : Propagation (16)
du couplage O3/UV pour l’oxydation de plusieurs COCV
(17) (CHCl3, CCl4, TCE, PCE, 1,1,2-TCA etc.). Ils constatèrent que
HO2 + H 2 O2 → OH + H 2 O + O2
l’ozonation directe contribuait à l’oxydation des CHCl3, alors
que la réaction par les radicaux hydroxyles (OHo) contribuait
OH + HO−2 → HO2 + OH− (18)
à l’oxydation de CHCl3, 1,1,2‑TCA et, dans une moindre
mesure, à l’élimination des TCE. Cependant, ni l’ozone ni les
2 HO2 → H 2 O2 + O2 : Terminaison (19)
radicaux hydroxyles n’étaient à même de fournir des résultats
satisfaisants concernant l’élimination de CCl4. Par ailleurs,
OH + HO2 → H 2 O + O2 (20)
STRIEBIG et al. (1996) ont étudié également le couplage
UV/O3 à l’aide d’un réacteur pilote hybride comportant un
2OH → H 2 O2 (21)
système de contrôle de la pollution de l’air. Ils observèrent une
dégradation significative de TCE, alors que très peu ou aucun
La vitesse de production des radicaux libres dépend
effet n’avait été observé sur les composés non chlorés organiques
de plusieurs facteurs (CRISSOT, 1996) dont le pH, les
volatils. Par ailleurs, ce couplage (O3/UV) a également été
caractéristiques des lampes UV (spectre d’émission, énergie),
étudié pour le traitement d’effluents contenant divers types
et les caractéristiques du milieu (facteur de transmission
de polluants organiques tels que pesticides (IKEHATA et
du rayonnement UV, turbidité). La réaction est plus rapide
al., 2006; LAFI et AL-QODAH, 2006), perturbateurs
en milieu basique. Pour des pH inférieurs à 10, les vitesses
endocriniens (IRMAK et al., 2005; LAU et al., 2007),
sont faibles. Ce phénomène s’explique par une plus grande
composés pharmaceutiques (GEBHARDT et SCHROEDER,
absorption de la radiation UV par l’anion hydroperoxyde.
2007), surfactants (AMAT et al., 2007), colorants (HSING
Ce procédé est souvent utilisé pour la décontamination des
et al., 2007; WU et CHANG, 2006; YONAR et al., 2005;
eaux souterraines (ECKENFELDER et al., 1992), pour
SHU et CHANG, 2004), nitrobenzène (TONG et al., 2005),
l’élimination des cyanures présents dans les nappes phréatiques,
antibiotiques (AKMEHMET et OTKER, 2004).
et pour l’élimination des polluants tels que trichloréthylène
(TCE), tétrachloréthylène, benzène etc. (DORÉ, 1989). Cette
association permet également d’assurer un effet rémanent dans
le cas d’une décontamination bactérienne. 4.3 Couplage réactif de Fenton/ultraviolet (Fe2+/H2O2/UV)

Le procédé Fenton, décrit précédemment, utilise le fer


4.2 Couplage ozone/ultraviolet (O3/UV) comme catalyseur pour ainsi produire, par l’intermédiaire du
peroxyde d’hydrogène, des radicaux hydroxyles. Le procédé
L’ozone en solution aqueuse absorbe les radiations UV avec photo-Fenton est un POA hybride qui utilise une source
un maximum d’adsorption à 253,7 nm (VAN CRAEYNEST et d’irradiation, généralement un rayonnement UV, pour
al., 2004). Cette réaction conduit à la production de radicaux augmenter le taux de radicaux libres en stimulant la réduction
libres qui sont des espèces oxydantes très réactives et efficaces du Fe3+ en Fe2+. Lors de ce procédé, l’irradiation possède une
pour éliminer les polluants organiques et bactériens. double fonctionnalité. Celle-ci permet de décomposer par
photolyse le peroxyde d’hydrogène pour former deux radicaux
O3 + H 2 O h
υ
→ 2OH + O2 : Initiation (22) hydroxyles (cf., système H2O2/UV) mais aussi d’augmenter
l’activité catalytique du fer.

O3 + OH → HO2 + O2 : Propagation (23) Fe 3+ + H 2 O + hυ → Fe 2+ + H+ + OH (27)

En fait, la réaction limitant l’action catalytique du fer


O3 + HO2 → OH + 2O2 (24) dans le procédé conventionnel de Fenton (sans irradiation) est
la réaction de réduction de Fe3+ (réaction plus lente). Ainsi,
d’après la réaction ci-dessus, l’irradiation permet de régénérer
OH + HO2 → H 2 O + O 2 : Terminaison (25) plus facilement Fe2+ sans consommer du peroxyde d’hydrogène,
tout en formant un radical hydroxyle. Le couplage du procédé
Fenton à une source d’irradiation permet d’augmenter
OH + OH → H 2 O2 (26) considérablement la production de radicaux libres et, ainsi,
Procédés d’oxydation avancée
546
augmenter le taux de dégradation des contaminants organiques ce traitement d’oxydation, par exemple : la forte turbidité, la
(SUN et PIGNATELLO, 1993). présence de particules solides, de métaux lourds, la forte DCO
et DBO, et contribuerait sans doute à diminuer les coûts de
traitement associés.
4.4 Application des procédés photocatalytiques en phase homogène

Le couplage des radiations UV avec le peroxyde


d’hydrogène ou l’ozone apporte un bénéfice dans le traitement
de contaminants (composés persistants) qui nécessite des
5. PROCÉDÉS PHOTOCATALYTIQUES
conditions d’oxydation élevées. La concentration en peroxyde EN PHASE HÉTÉROGÈNE
d’hydrogène doit en outre être optimisée. L’efficacité de ces
procédés dépend de la concentration en réactifs (O3 et H2O2) 5.1 Réactivité des procédés photocatalytiques
et des longueurs d’onde appliquées (SAULEDA et BRILLAS,
2001). Comme on a pu le voir, l’utilisation de radiations UV
La photocatalyse hétérogène est une technologie basée sur
permet d’augmenter sensiblement le taux de dégradation des
l’irradiation d’un catalyseur, en général un semi-conducteur
composés organiques. Néanmoins, cela ajoute au procédé
(ex. TiO2), qui peut être photo-excité pour former des sites
des inconvénients liés à l’irradiation. En effet, il faut tenir
électro-donneurs ou électro-accepteurs d’électrons et ainsi
compte des caractéristiques spectrales et de la puissance des
induire des réactions d’oxydoréduction. En effet, si les photons
lampes utilisées, de leur encrassement, des types de polluants
absorbés possèdent une énergie supérieure au gap d’énergie
présents (absorption et rendement quantique), de la turbidité
entre la bande de valence et la bande de conduction, des paires
des effluents limitant le parcours des rayonnements ainsi,
d’électron-trou se créent dans le semi-conducteur (des trous
évidemment, que des coûts d’installation et de fonctionnement
dans la bande BV et des électrons dans la bande BC), ce qui
supplémentaires.
correspond au schéma du principe montré dans la figure 5.
Les procédés de photo-oxydation ont été fréquemment
Ces paires électron-trou peuvent se recombiner pour libérer
étudiés pour le traitement d’effluents issus d’industries textiles
de la chaleur ou migrer à la surface du semi-conducteur et,
(KANG et al., 1999, 2000; PRAKASH et al., 2007; XU et al.,
ainsi, réagir avec les espèces adsorbées à la surface. Parmi les
2008), de pâte de papier (HELMY et al., 2003; KULKARNI
différents semi-conducteurs photocatalytiques, le dioxyde
et al., 2006; MOISEEV et al., 2004) et d’extraction d’huile
de titane (TiO2) semble particulièrement bien adapté au
d’olive (AZABOU et al., 2007; MIRANDA et al., 2001;
traitement des eaux, car il est chimiquement et biologiquement
NAJJAR et al., 2007). Dans le cas d’effluents issus des
inerte, facile à produire et à utiliser, peu coûteux, et actif d’un
industries textiles, ces études se sont focalisées principalement
point de vue photocatalytique.
sur la décoloration des eaux, l’élimination de la toxicité et
l’amélioration de la biodégradabilité. Les différents colorants
et teintures utilisés dans ce type d’industrie se retrouvent dans De plus, il s’agit d’un des rares semi-conducteurs possédant
les eaux usées et absorbent fortement les radiations UV, ce un gap d’énergie pouvant être compatible à celui fourni par
qui nécessite une augmentation significative de la quantité de les photons solaires (EgapTiO2 = 3,2 - 3,0 V), bien que la
réactifs et de l’intensité lumineuse. Le traitement par oxydation fraction d’énergie solaire absorbée soit de l’ordre de 6,0 %
photochimique utilisé seul ne parait pas économiquement (UV < 380 nm). Suite à l’irradiation du semi-conducteur, les
suffisant pour être étendu à l’échelle industrielle. EL-DEIN photo-trous formés peuvent oxyder directement le contaminant
(2002) a montré que la combinaison d’un traitement adsorbé ou alors oxyder les groupes hydroxyles à la surface
d’oxydation H2O2/UV avec un traitement biologique de TiO2 (Ti4+OH) pour former des radicaux hydroxyles
offrait une alternative plus intéressante et économique. Les (Ti4+OH+o). La dégradation de polluants contenus dans les
procédés photocatalytiques en phases homogènes présentent eaux usées peut ainsi s’effectuer directement à la surface du
cependant des avantages à dégrader complètement les semi-conducteur ou indirectement en interagissant avec des
composés organiques persistants en dioxyde de carbone, radicaux hydroxyles. L’oxydation indirecte par les radicaux
eau et sel inerte. Néanmoins, la faisabilité économique reste libres reste la voie de dégradation prédominante. De plus,
un des facteurs qui limite cette technique. Pour cette raison, si du peroxyde d’hydrogène ou de l’ozone est ajouté dans le
de nombreuses recherches sont en cours afin de coupler ces réacteur, l’irradiation pourra servir également à la photolyse de
techniques d’oxydation photochimique avec d’autres procédés ces oxydants et, ainsi, produire plus de radicaux hydroxyles.
tels que la coagulation chimique, les techniques membranaires,
la filtration sur charbon actif et le traitement biologique. Ce L’utilisation du catalyseur lors du processus photocatalytique
type d’approche pourrait résoudre ainsi les limitations liées à peut s’effectuer de deux manières différentes, soit sous une forme
F. Zaviska et al./ Revue des Sciences de l’Eau 22(4) (2009) 535-564
547

°OH
O2°- Photo-réduction
uv
e-
CB
O2

e- + H2O2 -> °OH + -OH

Énergie Excitation Recombinaison

TiO2 VB h+
H2O/-OH; R

Photo-oxydation
°OH; R+

°OH + R -> intermédiaires -> CO2 + H2O

Figure 5. Photo-excitation d’un semi-conducteur


Photoexcitation of a semiconductor.

dispersée, ou soit sous une forme fixe (support catalytique). organique (R) est d’abord photo-excité (28), lequel pourra
L’avantage du catalyseur sous forme dispersée réside dans sa par la suite réagir avec l’oxygène dissous dans l’eau (29) et
simplicité d’utilisation et sa surface spécifique importante. conduire à la formation de sous-produits (30).
De plus, une aération peut être couplée au processus pour
limiter la recombinaison des paires électrons-trous et favoriser R hv
→ R ∗ (28)
la dispersion du catalyseur. Cependant, les performances du
réacteur peuvent être affectées à cause d’une faible efficacité
R ∗ + O2 → R + + O−2  (29)
d’irradiation liée à l’opacité de la « boue » catalytique, ainsi
qu’à l’encrassement de la source lumineuse. Les réacteurs
utilisant un catalyseur fixe n’ont pas ce genre de contraintes et R + → produit (30)
n’exigent pas de séparation des fines particules catalytiques en
fin du procédé, mais sont soumis à la nécessité d’obtenir une
couche catalytique stable et active. La quantité et le type de 5.2 Application au traitement d’effluents
catalyseur dépendent de la source d’irradiation, du type et de
la concentration du polluant, ainsi que du réacteur. Le réacteur L’intérêt principal de la photocatalyse réside dans son
doit être conçu de telle sorte que l’irradiation soit uniforme sur efficacité à éliminer une large gamme de polluants, en particulier
la surface entière du catalyseur. De plus, pour la conception de ceux difficilement oxydables par les méthodes conventionnelles
réacteurs à grande échelle, l’élimination de la résistance liée au (Tableau 6). En outre, cette technique permet de transformer
transfert de masse doit être prise en compte. Le pH optimal certains composés minéraux toxiques en composés moins
du milieu dépend fortement du type de polluant. Ainsi, pour toxiques. Il est en effet possible d’oxyder les anions, nitrite,
des polluants faiblement acides, le rendement photocatalytique sulfite, cyanure et bromate en d’autres composés inoffensifs
augmente en faisant baisser le pH car cela diminue sa polarité tels que NO3-, SO42-, CO2 et Br‑, respectivement (MILLS
et ainsi facilite son adsorption sur le catalyseur, et inversement et LE HUNTE, 1997). La photocatalyse permet également,
pour des polluants faiblement basiques. Il est à noter par par l’intermédiaire des radicaux hydroxyles, de détruire les
ailleurs que lors du processus d’oxydation photochimique, polluants biologiques pathogènes tels que les virus, bactéries
les irradiations émises peuvent directement conduire à une et moisissures. Dans le cas d’un effluent fortement chargé en
transformation du polluant cible. Par exemple, le polluant matière organique (ex : COD > 800 mg•L‑1), l’absorption
Procédés d’oxydation avancée
548
Tableau 6. Exemples de composés organiques pouvant être photominéralisés par le TiO2 (MILLS et LE HUNTE, 1997).
Table 6. Examples of organic compounds that may be photomineralized by TiO2 (MILLS and LE HUNTE, 1997).

Classes Exemples
Alcanes Méthane, isobutane, heptane, cyclohexane, paraffine
Haloalcanes Mono-, di-, tri-, tétrachlorométhane, tribromoéthane
Alcools Méthanol, iso-propyl alcool, glucose, sucrose
Acides carboxyliques Formique, éthanoïque, diméthyléthanoique, oxalique
Alcènes Propène, cyclohexène
Haloalcènes Perchloroéthène, dichloroéthène, 1,1,2-trichloroéthène
Aromatiques Benzène, naphtalène
Haloaromatiques (Di)-chlorobenzène, bromobenzène
Nitrohaloaromatiques 3,4-dichloronitrobenzène
Phénols Phénol, hydroquinone, catéchol, méthylcatéchol, crésol
Halophénols Pentachlorophénol, fluorophénol, difluorophénol
Benzoïque, aminobenzoïque, phtalique, salicylique, hydroxybenzoïque, chlorohydroxy-
Acides carboxyliques aromatiques
benzoïque
Polymères Polyéthylène, PVC
SDS, polyéthylène glycol, dodécyl benzène, sulfonate, triméthylphosphate, tétrabutyl
Surfactants
ammonium phosphate
Herbicides Méthyl viologen, atrazine, simazine, prometron, propetryne et bentazon
Pesticides DDT, parathion, lindane
Colorants Bleu de méthylène, rhodamine B, orange de méthyle, fluoresceine

trop importante de l’intensité de la radiation rend la technique des odeurs malodorantes présents dans les boues d’épuration
inadaptée, sauf pour un traitement final. (NAFFRECHOUX et al., 2003). L’action directe induite par
les ultrasons est également intéressante pour le traitement
d’effluents industriels. En effet, les ultrasons génèrent des
bulles de cavitation, créant ainsi des micro-jets de liquide et
des forces de cisaillement très puissants lors de leur implosion,
6. PROCÉDÉS D’OXYDATION lesquels sont favorables à une meilleure homogénéisation du
SONOCHIMIQUE milieu réactionnel. Aussi, les ultrasons peuvent avoir dans l’eau
des effets biocides induits par ces phénomènes de cavitation
qui brisent les cellules bactériennes (HUA et HOFFMANN,
6.1 Mécanisme réactionnel des ultrasons en milieu aqueux 1997). Lorsqu’une bulle de cavitation s’effondre (implosion),
cela entraîne une élévation locale de température de plusieurs
Les ultrasons sont de plus en plus utilisés en milieu milliers de degrés (2 000 à 5 000 °C) et une pression de plusieurs
industriel pour notamment accélérer ou activer un mécanisme centaines d’atmosphère (500 atm). Dans ces conditions
réactionnel. L’intérêt des ultrasons réside dans leur aspect non extrêmes, des radicaux issus de la sonolyse de l’eau sont alors
polluant et leur facilité d’automatisation. En milieu aqueux, éjectés dans le milieu où ils vont réagir avec les composés en
les ultrasons peuvent agir suivant deux modes d’action, soit solution. Les bulles de cavitation agissent alors comme des
par action chimique (indirecte), ou encore par une action microréacteurs. En effet, lors du phénomène de cavitation,
physique (directe). L’action indirecte, souvent obtenue à haute la destruction/oxydation des polluants peut se faire de deux
fréquence, conduit à la génération de radicaux libres (HOo, manières différentes, soit par attaque des radicaux libres, ou
HO2o et Oo) induite par rupture homolytique de la molécule soit par pyrolyse. Les mécanismes contrôlant la destruction
d’eau ou d’oxygène (LORIMER et MASON 1987; RIEZ et dépendent de la nature du polluant, mais aussi de l’intensité
al., 1985; TRABELSI et al., 1996). Aussi, à haute fréquence, de la cavitation, soumise elle-même aux conditions opératoires
les ultrasons peuvent provoquer la formation de peroxydes dans du réacteur sonochimique. Le processus de cavitation utilisé en
l’eau. Ainsi, les ultrasons peuvent s’appliquer à l’éradication traitement des eaux est réalisé en utilisant des ondes sonores de
des pathogènes et à l’élimination des composés responsables fréquences variant entre 16 kHz et 3 MHz.
F. Zaviska et al./ Revue des Sciences de l’Eau 22(4) (2009) 535-564
549
6.2 Application des ultrasons au traitement d’effluents le 4-chlorophénol à 500 kHz conduisant à la formation de
sous-produits caractéristiques de l’oxydation par les radicaux
Le processus de cavitation dépend de plusieurs paramètres libre OHo (ex : le 4-chlorocatéchol), suivie d’une dégradation
tels que la fréquence ultrasonore, l’intensité, la composition de finale (CO, CO2 et HCOOH).
l’effluent et le type de réacteur. Le phénomène de cavitation
repose sur deux composantes essentielles, le milieu liquide Dans le but de minimiser cette dépense énergétique, les
et la source de vibrations de haute énergie. Le milieu liquide ultrasons sont très souvent utilisés en synergie avec d’autres
est nécessaire car la sonochimie est dirigée par la cavitation procédés. Utilisés en combinaison avec des oxydants chimiques
acoustique se produisant uniquement dans un liquide. La (procédés chimiques), ils contribuent efficacement à la
fréquence et l’amplitude des ondes ultrasonores générées par désinfection avec des quantités plus faibles de réactifs et des
l’émetteur (sonde ultrasonore) sont des paramètres déterminants temps plus courts (BERGER et MARR, 1960; SHANER,
pour l’efficacité de dégradation des polluants. Les valeurs 1964). Ils permettent de casser certains agrégats et d’éliminer
optimales de fréquence et d’amplitude, afin d’avoir la meilleure par la suite les microorganismes. Ils permettent de désolidariser
efficacité de traitement, dépendent des caractéristiques de les bactéries des solides ou des agglomérats bactériens, lesquels
l’effluent à traiter (type de polluants, concentration, etc.) assurent leur protection (DUGUET et CARPENTIER, 1989).
ainsi que des conditions opératoires (volume du réacteur, Aussi, couplés avec des techniques électrochimiques (procédé
temps de traitement, etc.) (GOGATE et PANDIT, 2004). sono-électrochimique), ils permettent d’activer la surface des
L’objectif, dans le cas du traitement des eaux usées contenant électrodes et d’augmenter considérablement le transfert de
des composés persistants, est de produire un maximum de matière à l’interface électrode-electrolyte. Aussi, ils permettent
radicaux libres OHo. Des études (RIEZ et al., 1985) ont d’éliminer les bulles de gaz (notamment O2 et H2) et les
montré qu’à fréquence peu élevée (100 à 20 kHz), l’intensité impuretés ou débris fixés à la surface des électrodes. Ceci a pour
de la cavitation augmente impliquant alors une plus grande avantage, d’une part, d’éviter l’encombrement des électrodes
formation de radicaux libres et donc une meilleure efficacité de et, d’autre part, de minimiser la chute ohmique, favorisant
dégradation des composés à l’intérieur de la bulle de cavitation. ainsi une baisse de la consommation énergétique (TRABELSI
A contrario, la durée de vie des bulles de cavitation augmente et al., 1996).
et donc une certaine proportion des radicaux libres formés se
recombinent pour former de l’eau et n’ont donc pas le temps
d’être efficaces. GOGATE et PANDIT (2001) ont observé une
meilleure efficacité des sondes ultrasoniques ayant une grande 7. PROCÉDÉS D’OXYDATION
surface de contact car elles offrent une dissipation énergétique
plus uniforme. Les propriétés physicochimiques de l’effluent ÉLECTROCHIMIQUE
(pression de vapeur, tension superficielle, viscosité, présence
d’impuretés/gaz, etc.) affectent de manière importante les L’électrochimie est principalement basée sur un transfert
performances du processus sonochimique. En effet, la taille d’électrons, ce qui la rend particulièrement intéressante du
et le nombre des bulles de cavitation produites dépendent des point de vue environnemental et peut s’appliquer sur un
propriétés du liquide. L’idéal est de minimiser la puissance grand nombre de polluants. L’électrochimie a prouvé son
nécessaire au déclenchement du phénomène de cavitation (en efficacité pour le traitement d’effluents toxiques contenant
modifiant les propriétés physico-chimiques) pour que l’énergie des cyanures ou pour la récupération de métaux lourds par
nécessaire à la croissance et à l’effondrement des bulles de réduction cathodique. En outre, elle peut également traiter
cavitation soit maximale, ce qui induirait une augmentation des solutions aqueuses chargées en matière organique, soit
de la pression d’implosion (MASON 1990, GOGATE et sous forme d’un prétraitement pour transformer les composés
PANDIT 2000a). En outre, la dégradation sonochimique réfractaires en produits biodégradables, ou soit en traitement
des polluants est plus efficace à faible concentration. Dans final pour minéraliser complètement les composés organiques.
le cadre de traitement des eaux usées, s’il semble difficile de L’oxydation électrochimique présente l’avantage de pouvoir
modifier leurs propriétés physicochimiques, il est cependant réagir sur les polluants de deux manières différentes, soit de
envisageable d’effectuer un traitement préalable afin d’en manière directe ou indirecte.
éliminer une partie. De nombreuses études ont montré
l’efficacité des procédés d’oxydation sonochimique pour
dégrader certains composés organiques présents dans les eaux 7.1 Oxydation anodique directe
usées. BERLAN et al. (1994) ont efficacement éliminé le
phénol à la fréquence de 541 kHz en formant par oxydation Les effluents industriels et les eaux usées municipales
des composés intermédiaires (hydroquinone et catéchol) puis peuvent être ainsi traités par action directe du courant
en attaquant ceux-ci jusqu’à minéralisation complète. De électrique au cours de l’électrolyse. Il y a effet direct sur une
même, PETRIER et al. (1999) ont eu la même approche avec espèce en solution lorsque l’échange d’électrons s’effectue
Procédés d’oxydation avancée
550
exclusivement sur l’électrode. Des électrodes insolubles dites 7.2 Oxydation anodique indirecte
à forte surtension d’oxygène (Pt, Ti/IrO2; Ti/RuO2; Ti/SnO2,
PbO2, Gr, etc.) sont couramment utilisées (GANDINI et Dans certains cas, l’électrolyse peut être inefficace ou lente. Il
al., 1998; RAJESHWAR et IBANEZ, 1997). Employées est alors nécessaire de générer électrochimiquement un oxydant
à l’anode, ces électrodes permettent l’oxydation complète qui réagira par la suite en solution avec les polluants. L’action
d’un grand nombre de molécules organiques contenues dans indirecte peut être obtenue par oxydation d’halogénures (Cl‑,
les eaux usées. Les sous-produits résultant de l’oxydation Br‑ ou I‑) ou par réduction de l’oxygène dissout, lesquelles
anodique sont l’acide carbonique, l’eau et l’ammoniaque et réactions permettent de générer des oxydants bactéricides tels
d’autres produits. Dans bien des cas, l’oxydation anodique de que HClO, HBrO, IOH, I3- ou H2O2 (CANIZARES et al.,
polluants organiques ou inorganiques conduit à la formation 2002, 2005).
de composés plus simples, non toxiques ou moins toxiques et
biodégradables (COMNINELLIS et al., 1992). Par exemple, à 2SO42− + 2 H+ → H 2 S2 O8 + 2e (33)
l’anode les phénols sont oxydés en acide maléique, les cyanures
en cyanates, les sulfures en sulfates, etc. (CALVIN et POON, Cl− + 2 H 2 O → HClO + H 3O+ + 2e (34)
1997; COMNINELLIS, 1992). Il est important de souligner
que ces électrodes dites à forte surtension d’oxygène permettent O2( dissous ) + 2 H+ + 2e → H 2 O2 (35)
d’oxyder des composés non oxydables chimiquement ou
difficilement oxydables (PULGARIN et al., 1994). Des
molécules réputées non oxydables ou difficilement oxydables L’oxydation des halogénures, notamment les chlorures
chimiquement comme l’acide éthylènediaminetétraacétique et les bromures, est souvent utilisée en désinfection des
(EDTA) ou le chrome (III) peuvent être oxydées par voie eaux. L’efficacité bactéricide de ces oxydants dépend de leur
électrochimique directe (PILLAUD, 1987). Plusieurs auteurs capacité à traverser la membrane bactérienne. Les membranes
(BOCKRIS et al., 1990; COMNINELLIS, 1992) ont étudié bactériennes seraient plus perméables aux formes moléculaires
les mécanismes d’oxydation électrochimique des molécules qu’aux formes ioniques (BUNCE, 1990). Ainsi, les molécules
organiques. Par exemple, l’oxydation du phénol s’effectue HClO et HBrO seraient plus bactéricides que les composés
généralement en deux étapes : ioniques ClO- et BrO-. Des études réalisées sur l’effet combiné
1re étape : Décharge anodique de l’eau : production de radicaux du courant électrique et d’oxydants chimiques montrent que
sur l’électrode M les bactéries, initialement soumises à un courant électrique,
deviennent plus sensibles aux oxydants chimiques et sont plus
rapidement éliminées (DROGUI et al., 2001). Ces oxydants
H 2 O + M → M OH o  + H+ + e (31) bactéricides (notamment HClO), permettent également
 
d’oxyder un grand nombre de molécules organiques (phénol,
2e étape : Oxydation de produits organiques R par les radicaux acides humiques, etc.) et inorganiques (H2S, CN-, Cr(VI), etc.)
OHo contenues dans les eaux usées.

R + M OH o  → M + RO + H+ + e (32)
 
où (M) représente un site actif de l’électrode sur lequel les 7.3 Application et intégration des systèmes d’oxydation
radicaux peuvent s’adsorber et (RO) le produit organique électrochimique dans les usines de traitement des eaux et
oxydé. Par ailleurs, l’électrolyse directe peut également avoir un d’effluents
effet sur les bactéries. Une étude réalisée par GARNERONE
(1979) indiquait qu’une électrolyse de suspensions concentrées L’aspect non polluant de l’électricité, la facilité
d’Escherichia coli, sur des électrodes poreuses en charbon d’automatisation et la réduction du volume d’équipements
actif aggloméré, entraînait une désactivation des bactéries. dans les procédés de traitement des eaux usées sont autant de
Le champ électrique peut aussi avoir une action bactéricide. paramètres qui concourent au développement industriel des
En effet, de part et d’autre des membranes bactériennes, il techniques électrolytiques, et ce, comparativement aux procédés
existe un champ électrique qui, vu la faible épaisseur de ces conventionnels (chimique ou biologique). Plusieurs systèmes
membranes, est de l’ordre de quelques centaines de volts par électrolytiques ont été développés à l’échelle industrielle pour
centimètre. Lorsqu’une solution contaminée est soumise à le traitement d’effluents contaminés par divers polluants
un champ électrique supérieur au champ existant au niveau organiques (phénol, acides humiques, acides fulviques, etc.) et
de la membrane bactérienne, un effet bactéricide est observé inorganiques (métaux lourds, phosphates, sulfures, fluorures,
(VERNHES et al., 1999). etc.). En revanche, très peu de procédés électrochimiques ont
F. Zaviska et al./ Revue des Sciences de l’Eau 22(4) (2009) 535-564
551
été développés à l’échelle industrielle pour le traitement des Une étude similaire a été également menée par MENDIA
eaux usées municipales ou industrielles. Vers les années 1970, (1982) dans une usine d’épuration des eaux usées municipales
HILLIS (1970) étudiait déjà la possibilité d’intégrer des systèmes située dans une région côtière de la ville de Naples en Italie.
électrolytiques dans les usines d’épuration des eaux usées. Dans L’objectif de ces travaux était non seulement de réduire le
son étude, il décrivait un système électrolytique installé dans volume d’installation des équipements de l’usine d’épuration,
une usine d’épuration municipale située à proximité d’une zone mais également de minimiser les coûts d’opération, et ce,
côtière sur l’île de Guernesey. Ce système permettait d’assurer en intégrant un système électrolytique dans la chaîne de
une désinfection et une désodorisation des eaux usées avant leur traitement. Les eaux étaient initialement soumises à un
rejet dans le milieu récepteur (en mer). Les plages étaient ainsi dégrillage puis un dessablage avant d’être acheminées par la
décontaminées et les baigneurs étaient mieux protégés contre suite dans un réservoir ou elles étaient mélangées avec de l’eau
toute contamination bactérienne. La chaîne de traitement était de mer (ou eau salée) dans des proportions adéquates (ratio
constituée d’une cellule électrolytique (anode : Ti/Pt; cathode : eau de mer/eau usée : 1:3; 1:4). Le mélange est par la suite
Fe) dans laquelle l’eau de mer était électrolysée en vue de la acheminé dans une cellule électrolytique (anode : graphite;
production d’hypochlorite de sodium (NaClO). Des doses cathode : fer) ayant un temps de rétention de quelques secondes
variant de 1 à 2 % NaClO (par rapport au débit d’écoulement (5-10 sec). Une fois électrolysé, l’effluent était acheminé dans
des eaux à traiter) étaient injectées dans la conduite des eaux un bassin de floculation/clarification à l’intérieur duquel la
brutes, lesquelles avaient au préalable subi un traitement de désinfection et la sédimentation (des particules en suspension)
désintégration visant à réduire en dessous de 3 mm le diamètre s’effectuaient simultanément. Le temps de rétention du bassin
des solides totaux. Par la suite, le mélange d’eaux usées et de de clarification/floculation était compris entre 60 à 110 min.
NaOCl était acheminé dans deux réacteurs de type cuve agitée Le surnageant était rejeté en mer alors que la fraction solide
ayant chacun un temps de rétention de 30 min. Une fois traité, (boues) était séchée (lits de séchage) avant toute disposition
l’effluent est rejeté en mer avec une concentration résiduelle de finale à cause de sa teneur élevée en chlore. Il est important
NaOCl de 2 mg•L‑1. Cette concentration résiduelle permettait de souligner que le procédé complet était effectué pendant
d’assurer un effet rémanent. La consommation énergétique une période de temps inférieure à la moitié du temps requis
totale du système (incluant la consommation énergétique lors du traitement conventionnel physico-chimique des eaux
des pompes, du système de désintégration et de la cellule usées. Par conséquent, les unités de traitement pouvaient
électrolytique) était estimée à 0.33 kWh•m‑3. Cette dépense être plus petites et moins encombrantes. Les conditions
énergétique est en grande partie attribuée au fonctionnement opératoires ainsi que quelques résultats expérimentaux obtenus
de la cellule électrolytique. par Mendia sont résumés au tableau 7. Ces résultats étaient

Tableau 7. Résultats expérimentaux des essais préindustriels effectués par MENDIA (1982).
Table 7. Preindustrial experimental data recorded by MENDIA (1982).

Essais
Paramètres
1 série
re
2e série
Conditions opératoires
Intensité de courant (A) 90 90
Densité de courant anodique (A•dm-2) 2,5 2,5
Différence de potentiel (par cellule) (V) 4,4 4,0
Différence de potentiel totale (V) 26,4 12
Consommation énergétique (kWh•m-3 d’eau usée) 0,66 0,30
Débit d’alimentation (m3•h-1) 4,8 4,8
Temps de rétention dans la cellule électrolytique (sec) 10 5
Temps de rétention dans le clarificateur /floculateur (min) 105 105
Ratio : eau de mer/eau usée 1:3 1:3
Caractéristiques de l’effluent traité
Cl2 résiduel après électrolyse (mg•L-1) 10,2 5,1
Cl2 résiduel après clarification/floculation (mg•L )
-1
7,36 2,56
Cl2 résiduel après 24 h (mg•L-1) 5,2 0
Efficacité épuratoire
Réduction des MES (%) 100 100
Réduction de la turbidité (%) 76 56
Réduction de la DBO5 (%) 62 59
Procédés d’oxydation avancée
552
obtenus à partir de deux séries d’essais effectués à l’aide de six 8. COMPARAISON QUANTITATIVE
cellules électrolytiques montées en parallèle, lesquelles étaient
connectées électriquement en série et fonctionnaient chacune CHIFFRÉE DES PERFORMANCES
avec des temps de rétentions respectifs de 5 et 10 sec. L’examen
de ce tableau indique que la consommation énergétique est
DES POA
réduite de moitié, la DBO5 et la turbidité sont respectivement
réduites de 3 % et 21 % lorsque le temps de rétention imposé Les applications des POA pour la dégradation des polluants
est de 5 sec comparativement à 10 sec. Des concentrations de organiques réfractaires sont nombreuses. Sont proposées, dans
2,56 et 7,36 mg•L‑1 de chlore résiduel étaient enregistrées à le tableau 8, quelques applications réalisées à l’échelle de banc
la sortie du bassin de clarification/floculation pour des temps d’essai en laboratoire pour l’oxydation des composés organiques
de rétention respectifs de 5 et 10 sec. En revanche, après 24 h rentrant pour la plupart dans la catégorie des composés
(après traitement), la concentration en chlore résiduel dans perturbateurs endocriniens. Au nombre de ces composés se
l’effluent est nulle lorsqu’un temps de rétention de 5 sec était trouvent des hormones et dérivés hormonaux (ex. œstradiol)
imposé dans la cellule électrolytique alors qu’une concentration les pesticides (ex. atrazine), les colorants (ex. Orange G), les
résiduelle de 5,2 mg•L‑1 était enregistrée pour un temps de analgésiques (ex. paracétamol), les composés phénoliques (ex.
rétention de 10 sec. bisphénol A, phénol, chlorophénol), etc. Un taux de dégradation
allant jusqu’à 100 % peut être obtenu dépendamment du POA
appliqué, du type de composé organique et des conditions de
FENG et al. (2003) ont développé un système de traitement
traitement imposées. Parmi les composés organiques testés, le
électrochimique à l’échelle pilote pour le traitement d’eaux
phénol reste de loin le composé qui a été le plus étudié par
usées résiduaires. Ce système électrochimique combinant
plusieurs auteurs afin de mettre en évidence la performance
à la fois l’électrooxydation et l’électrocoagulation a montré
des POA pour la dégradation des polluants réfractaires.
son efficacité pour le traitement d’eaux usées domestiques et
Par exemple, DE et al. (2006), en appliquant le procédé
d’eaux usées issues de bassins contenant des algues. La chaîne
Fenton (H2O2/Fe2+) à un effluent synthétique contenant du
de traitement était constituée d’une cellule d’électrooxydation
phénol (C0 = 1,0 mM) obtiennent une dégradation totale
comprenant une anode catalytique en Ti/RuO2-TiO2 et une
de ce composé après une heure de traitement en présence de
cathode en acier inoxydable. La cellule fonctionnait avec
44 mM de H2O2. Par comparaison, l’application du procédé
une densité de courant de 3 mA•cm‑2, un temps de séjour de
de peroxonation (ratio molaire H2O2/O3 = 2,34 : 1) mettant
15 min et un débit d’alimentation de 0,3 m3•h‑1. Ce procédé
également en jeu le peroxyde d’hydrogène (6,2 ‑ 6,3 mM
permettait d’enregistrer un abattement de la DCO de 86,3 %
H2O2) a permis d’obtenir un taux de dégradation de 80 %
dans le cas d’effluents domestiques et de 92,4 % pour les eaux
d’une solution aqueuse de phénol (C0 = 1,0 mM) après un
contenant des algues.
temps de traitement de 80 min (IJEPLAAR et al., 2000). Les
essais réalisés par MA et al. (2005) et IJEPLAAR et al. (2000)
YEON et al. (2007) ont pour leur part montré l’efficacité peuvent être comparés à ceux effectués par ESPLUGAS (2000)
d’un procédé pilote combinant à la fois électrooxydation et lors de la dégradation du phénol (C0 = 1,0 mM) par photolyse
electrodialyse pour le traitement d’eaux usées issues d’une du peroxyde d’hydrogène (7,4 mM) en présence d’une source
usine nucléaire située en Corée. L’unité d’électrooxidation d’irradiation UV couplage H2O2/UV). Un taux de dégradation
employée dans ce procédé est constituée de 23 électrodes en de 91 % a été enregistré au bout de 30 min de traitement.
Ti/RuO2-SnO2-IrO2 placées en mode bipolaires et permettait La comparaison de ces trois expérimentations (H2O2/Fe2+,
un abattement moyen de la DCO de 89 % pour un temps de H2O2/O3 et H2O2/UV) réalisées sur le même type de substrat
résidence de 25 min, un débit de 6,0 L•h‑1 et une densité de (phénol et C0 = 1,0 mM), montre que le réactif de Fenton reste
courant de 70 mA•cm‑2. de loin le procédé qui requiert le plus de H2O2 (6 à 19 fois
plus de H2O2 comparativement à l’application des procédés
En somme, les traitements électrochimiques constituent H2O2/O3 et H2O2/UV) pour atteindre une dégradation
de nouvelles méthodes de traitement des eaux et des effluents maximale du phénol.
visant, d’une part, à réduire la quantité de réactifs (diminution
du volume de boues générées) et, d’autre part, à réduire le Par ailleurs, il peut être également intéressant de comparer la
volume d’équipements (diminution du temps de rétention dégradation du phénol à partir des POA (procédés d’oxydation
dans le réacteur). Plusieurs processus physiques et chimiques sono-chimique et électrochimique) utilisant directement
peuvent simultanément intervenir lors du traitement l’électricité comme source d’énergie dans le processus
électrolytique d’un effluent (oxydation anodique, réduction d’oxydation de polluants. COMNINELLIS (1992) a étudié
cathodique, adsorption, flottation, etc.), lesquels contribuent plusieurs types d’électrodes anodiques en titane recouvert
dans la plupart des cas à une meilleure efficacité épuratoire d’un dépôt catalytique (Pt, RuO2, IrO2, PbO2 et SnO2)
comparativement aux techniques conventionnelles chimiques pour le traitement électrochimique d’une solution aqueuse
ou biologiques couramment utilisées. (volume utile 0,15 dm3) contenant du phénol (C0 = 21 mM).
Tableau 8. Comparaison des différents POAs.
Table 8. Comparison of different advanced oxidation processes (AOPs).

PAOs Type d’eau Type de polluants Conditions opératoires Résultats et commentaires Références
-1
pH 7,8 ratio = 3,3 g•g 80 % d’élimination d’atrazine et
Eau souterraine Atrazine et herbicides IJEPLAAR et al. (2000)
H2O2 = 8,8 mg•L-1 herbicides; 99 % d’élimination d’atrazine
Acide clofibrique O3 = 1,0 mg•L−1; TRH = 10 min; Enlèvement au bout de 10 min :
ZWIENER et
Eau potable Ibuprofen C0 = 2μg•L−1 (polluant) 10 % acide clofibrique, 30 % ibuprofen et
FRIMMEL (2000).
dichlorfenac Ratio molaire O3/H2O2 = 2 :1 100 % dichorfenac.
C0= 40 mg•L-1,
O3/H2O2 Après 30 min : 27 % de décoloration à
Effluent déionisée Colorant (Red -RR2) débit d’ozone = 500 mL•min-1, WU et al. (2008)
pH 4, 49 % à pH 7 et 57 % à pH 10.
[H2O2]=1 000 mg•L-1. T = 25 °C.
C0=1 mmol•L-1 ; H2O2 = 6,2-6,8 mM ;
Après 80 min, 80 % de dégradation à pH
(H2O2 / O3 = 2,34 : 1)
Solution aqueuse Phénol entre 3,4 et 5,0; 93 % à pH 6,8 et 93 % à ESPLUGAS (2002).
V = 2,5 L,
pH 9,3.
débit recirculation = 100 L•h-1.
Élimination complète du paracétamol
Lampe basse pression (17 W, 254 nm);
avec une minéralisation comprise entre ANDREOZZI et al
Eau distillée Paracétamol H2O2= 5,0 et 20 mmol•L-1;
21 % et 40 % en utilisant respectivement (2003)
pH 2,0-7,0
5,0 et 20 mmol•L-1 de H2O2
Lampe basse pression (17 W, 254 nm);
Une élimination quasi totale de l’acide ANDREOZZI et al
Solution aqueuse Acide clofibrique C0= 1,0 mmol•L-1; H2O2 = 1,0 mol•L-1;
clofibrique; légère minéralisation (2003)
pH 5; TRH = 60 min
Lampe basse pression (254 nm) 100 % d’enlèvement de carbamazépine
H2O2/UV
Eau distillée Carbamazépine C0=20 mol•L-1; H2O2 = 5 mmol•L-1; pH après 4 min de traitement et 35 % VOGNA et al. (2004).
=5 d’enlèvement de TOC.
C0=20 mg•L-1 et H2O2 =2 mM, pH 7.
F. Zaviska et al./ Revue des Sciences de l’Eau 22(4) (2009) 535-564

Solution aqueuse Colorant (Red -RR198) 100 % de décoloration après 50 min WU (2007).
Source irradiation : 15 W, lampe UVC
C0=1 mmol•L-1, H2O2=7,4 mM ;
V = 1,5 L; 91 % après 30 min contre 24 % sans
Solution aqueuse Phénol ESPLUGAS (2002).
débit recirculation = 60 L•h-1; irradiation.
pH = 2,3-3,2
553
554

Tableau 8. Comparaison des différents POAs (suite)


Table 8. Comparison of different advanced oxidation processes (AOPs) (cont’d).

PAOs Type d’eau Type de polluants Conditions opératoires Résultats et commentaires Références
50 % de 17β œstradiol était éliminé en
Solution aqueuse 17β œstradiol 150 W lamp; C0 = 0,005-3,0 µmol•L-1; CLEMAN et al. (2000)
40 min et 98 % d’élimination en 3,5 h
100% minéralisation du bisphénol A
200 W Hg–Xe lampe; C0 = 175 mol•L−1;
Eau distillée Bisphénol A (BPA) après 20 h; activité ostrogénique OHKO et al. (2001)
I=10 mW•cm−2; TiO2 en suspension.
réduite à 10 % après 6 h de traitement.
TiO2/UV Colorants : orange G, 75 % d’enlèvement entre 60 et 240 min.
acide Orange 7, acide TiO2 =3 g•L-1; irradiation par lampe à Le facteur déterminant pour la
Effluent synthétique TANAKA et al. (2000)
black 1, tartrazine, Jaune mercure de 50 W dégradation est l’adsorption du colorant
acide sur TiO2.
TiO2 =1 g•L-1; irradiation par lampe Dégradation >90 % pour C0<0,13 mM.
Effluent synthétique Phénol à mercure haute pression de 400 W, pH optimal = 7,4. La pré-humidification CHIOU et al. (2008).
volume du réacteur = 0,8 L. de TiO2 améliore la photodégradation.
Procédés d’oxydation avancée

pH 5,5; H2O2 = 10 mg•L−1;


Eaux souterraines Atrazine 75 % d’enlèvement d’atrazine. IJEPLAAR et al. (2000)
Fe2+ = 5,1 mg•L−1
pH étudié entre 1 et 5 pH optimum =3 ; Fe2+ est le paramètre
Effluent synthétique p-Chlorophénol KWON et al. 1999.
Fe2+ = 0,1-1 mM ; H2O2 = 3-12 mM. limitant pour l’efficacité de dégradation.
Phénol =1,06 mol•m-3 ; V = 300 mL.
100 % de dégradation après 1 h
2+ Phénol ; ortho et para- Chlorophenol= 0,78 mol•m-3
H2O2/Fe Effluent synthétique H2O2 et Fe2+ ont des effets significatifs DE et al. 2006.
chlorophénol, FeSO4= 0,079 mol•m-3
sur la dégradation de contaminants.
H2O2= 44,1mol•m-3 (H2O2/Fe2+ = 550:1)
100 % de dégradation après 60 min.
Benzène sulfonate de Fe3+=2.10-4 M ; H2O2 =4.10-3 M , 40 % enlèvement TOC après 4 h.
Solution aqueuse MA et al. (2005)
sodium C0=2.10-4 M Amélioration de l’efficacité de
dégradation en présence d’irradiation
Tableau 8. Comparaison des différents POAs (suite).
Table 8. Comparison of different advanced oxidation processes (AOPs) (Cont’d).

PAOs Type d’eau Type de polluants Conditions opératoires Résultats et commentaires Références
90 % d’enlèvement TOC après le
I = 57 mA•cm-2 pH=2 , conc. initiale en
Solution aqueuse Phénol passage de 50 Ah•dm-3 avec SnO2 COMNINELLIS 1992
phénol = 21 mmol•L-1
comme anode et 38 % avec Pt (anode).
Anode : BDD ; C0 = 20 mg•L-1 ; 100% de dégradation à I=35,7mA•cm-2 MURUGANANTHAN
Solution aqueuse Bisphenol A (BPA)
Électrooxydation Na2SO4 = 0,1M ; pH = 6 après 4 h et 50 % à I = 14,3 mA•cm-2 et al. (2007)
(EO) Anode BDD ; C0 = 500 μg•L-1 100 % de dégradation au bout de 40 min MURUGANANTHAN
Solution aqueuse 17β estradiol (E2)
Na2SO4 = 0,1M d’électrolyse à I = 24 mA•cm-2 et al. (2006)
Après 10 h de traitement, 8 %TCE
Solution aqueuse Trichloroethylene (TCE) C0 = 5 mg•L-1 transformé en chlorométhane à 5 V, AL-ABED et al. 2001.
36 % à 10 V et 52 % à 20 V.
Ultrasons émis par disque
Au bout de 150 min : 70 % d’enlèvement
Solution aqueuse Phénol piézoélectrique pour 500 kHz et par ENTEZARI et al. (2003)
à 500 kHz et moins de 10 % à 20 kHz.
sonde en Ti pour 20 kHz.
Après 120 min seulement 16 % de
C0 = 20 mg•L-1,
Solution aqueuse Colorant (Red -RR 198) décoloration à pH7 et 31 % à pH10. pas WU (2007).
Source d’irradiation : 40 kHz et 400 W.
d’amélioration en présence d’H2O2.
C0(NB) = 100 ppm ;
Après 90 min de sonication : seulement
Nitrobenzene (NB) C0(pNP) = 10 ppm, SIVASANKA et al.
Solution aqueuse 30 % de NB dégradé et moins de 5 %
p-nitrophenol (pNP) V = 150 mL; T=25°C (2008).
Sonochimie pour le pNP.
source d’irradiation : 20 kHz, 100 W
Eau dé-ionisée (1), eau ~100 % de triclosan dégradé après
de mer (2), lessivage eau -1 120 min excepté pour l’effluent d’eau
C0 = 5μg•L ; V = 200 mL SANCHEZ-PRADO et
urbaine (3), eau usée (4), Triclosan usée (60 % après 180 min). Vitesse de
F. Zaviska et al./ Revue des Sciences de l’Eau 22(4) (2009) 535-564

Source d’irradiation : 80 kHz, 135 W. al. (2008).


solution aqueuse NaCl dégradation différente suivant le type de
3,5% (5). matrice : (2)>(5)>(3)>(1)>(4).
C0 = 0,1 et C0 = 1 mmol•L-1 ; 60 min sonication : 40 % dégradation
Solution aqueuse Hydrazine V=100 mL pour C0 = 0,1 mmol•L-1 à pH 8,4 et NAKUI et al. (2007).
Source d’irradiation : 200 kHz, 200 W 20 % pour C0 = 1 mmol•L-1 à pH 8,7.
555
Procédés d’oxydation avancée
556
La meilleure efficacité épuratoire était obtenue en utilisant le
titane recouvert d’oxyde d’étain (Ti/SnO2), laquelle électrode
permettait d’obtenir un taux d’enlèvement de 90 % de carbone
organique total (COT) en appliquant une quantité de charge

Efficacité de courant diminue au cours du traitement; réaction parasite (for-


Limitation par le transfert de masse; nécessité de récupération du catalyseur
Transport, stockage et manipulation de H2O2; Efficacité et durée de vie des
Traitement onéreux; réaction limitée par le transfert de masse; Efficacité et

lampes UV limitée; faible coefficient d’absorption de H2O2; production de


de 50 A•h‑1•dm‑3 et une tension moyenne de 4,2 V. Ce taux de

Requiert un apport constant en H2O2; régénération limitée du catalyseur;


durée de vie des lampes UV limitées; Minéralisation souvent incomplète;
minéralisation du phénol permet d’estimer la consommation
spécifique d’énergie électrique consommée, laquelle se situe à

Excellent transfert de masse; plusieurs modes dégradation : pyrolyse, cisaille- Procédé coûteux; très sensible aux caractéristiques de l’effluent.
après réaction; efficacité et durée de vie limitée des lampes UV.
117,6 kWh•kg‑1 de phénol éliminé. En comparaison, une valeur
de 8 101 kWh•kg‑1 est estimée lors des essais de dégradation
sonochimique du phénol (C0 = 0,67 mM) réalisés par
ENTERAZZI et al. (2003) à l’aide d’une cellule de sonification
comprenant un disque piézoélectrique et fonctionnant sous

Inconvénients

Transport, stockage et manipulation de H2O2.


une fréquence de 20 kHz et une puissance de 50 W. Un taux
de dégradation du phénol de 70 % a été enregistré au bout
de 150 min de traitement. Cette consommation d’énergie
très élevée enregistrée dans le cas du traitement sonochimique
(soit 69 fois plus élevée que celle enregistrée dans le cas de

mation de O2 moléculaire).
sous-produits inconnus.

sous-produits inconnus.
l’électrooxydation) est l’une des raisons principales qui limitent
le développement industriel de ce type de procédé. Dans le

Performance of advanced oxidation processes (AOPs) for the degradation of refractory organic compounds.
but de minimiser cette dépense énergétique, les ultrasons ne
sont pas employés seuls. Ils sont souvent utilisés en synergie
avec d’autres procédés (notamment, les procédés chimiques et
électrochimiques) (voir section 6.2). De nombreuses études
réalisées à l’échelle laboratoire ont clairement prouvé l’efficacité
des POA pour le traitement de divers effluents (effluents

mation de H2O2, ce qui permet d’assurer un effet rémanent lors de la désin-

Élimination efficace des composés organiques; pas d’ajout supplémentaire


Oxydant puissant; Production relativement simple de radicaux libres; For-
synthétiques, eaux usées, effluents industriels, etc.). Cependant,

Oxydant puissant; décoloration rapide de la solution; minéralisation des

de réactifs chimiques; action directe et indirecte du courant électrique.


Performance des POAs pour la dégradation des polluants organiques réfractaires.

le développement de ces procédés à grande échelle (dans les

Installation simple; dégradation efficace des composés organiques.


filières de potabilisation ou de traitement des eaux usées)
reste encore limité en raison des coûts d’investissement et des
coûts opératoires associés, lesquels étant nettement supérieurs
aux procédés conventionnels. Les domaines majeurs pour la
recherche et le développement futurs des POA sont indiqués Source importante et directe de radicaux hydroxyles;
dans la section suivante. 100% de rendement quantique de la photolyse.
Avantages

ment, attaque par les radicaux OH0.


9. DÉVELOPPEMENTS ACTUELS ET
FUTURS DES POA
colorants organiques.
fection des eaux.

Les procédés d’oxydation avancée (POA) sont souvent


employés pour la dégradation des polluants organiques réputés
non oxydables ou difficilement oxydables par des procédés
chimiques ou biologiques conventionnels. Le tableau 9
indique certains avantages et inconvénients des POA lors du
traitement des eaux et des effluents. Certains procédés comme
H2O2/Fe2+ (Fenton)

Électro-oxydation

O3/UV et TiO2/UV sont souvent limités par des phénomènes


Techniques

Sonochimie
H2O2/UV

TiO2/UV
O3/UV

de transfert de matière, alors que d’autres comme les procédés


d’oxydation sonochimique sont très coûteux d’un point de
Tableau 9.

vue de la consommation énergétique. Les radicaux hydroxyles


Table 9.

(OHo) générés lors des POA sont des espèces hautement


actives susceptibles de réagir avec la quasi-totalité des molécules
F. Zaviska et al./ Revue des Sciences de l’Eau 22(4) (2009) 535-564
557
organiques. Ces espèces radicalaires réagissent avec les doubles qui évoluent vers une sévérité croissante; 3) les POA peuvent
liaisons carbone/carbone et attaquent les noyaux aromatiques, avantageusement être couplés à des procédés biologiques lors
composants majeurs des composés organiques réfractaires. Il y du traitement des effluents contenant des composés organiques
a trois domaines majeurs pour la recherche et le développement réfractaires. Ce type de couplage permet à la fois de tirer profit
futurs des POA : i) les POA doivent davantage s’adapter et des avantages des POA (temps de rétention court) et de la
s’intégrer dans les filières existantes de traitement des eaux et biodégradation (faibles coûts d’opération). Utilisés en synergie
des effluents. Le couplage O3/H2O2 est un bel exemple qui peut avec les procédés biologiques, les POA peuvent êtres employés
être avantageusement appliqué dans le cas de la modernisation pour transformer les composés non biodégradables en produits
des usines possédant déjà un système d’ozonation; ii) en biodégradables, ou encore comme traitement final pour
plus des installations moins encombrantes (compactes) et l’oxydation complète des composés organiques en dioxyde de
faciles d’automatisation (réduction des coûts d’opération), les carbone.
recherches doivent davantage êtres menées pour réduire les
concentrations de réactifs de manière à rendre les POA plus L’efficacité des POA vis-à-vis de la dégradation des polluants
compétitifs que les autres procédés (chimiques, physiques ou résulte de la génération in situ d’espèces radicalaires très
biologiques) et iii) les traitements combinés impliquant les réactives, principalement les radicaux hydroxyles. Ils ont une
POA doivent être développés pour améliorer l’efficacité des durée de vie extrêmement courte qui n’excède pas le dixième
traitements biologiques, physiques et chimiques vis-à-vis des de microseconde. Ils peuvent instantanément oxyder la plupart
polluants (organiques, inorganiques et microbiens) réfractaires des composés organiques par des réactions d’addition et des
et émergents (GEBHARDT et SCHROEDER, 2007; LAFI et réactions d’abstraction d’hydrogène. Cependant, certains
AL-QODAH, 2006). composés organiques, comme ceux saturés en chlore (ex. les
organochlorés) sont difficilement dégradés par les radicaux
hydroxyles. En effet, leur structure très équilibrée au niveau
de la répartition des charges leur confère une résistance à toute
10. CONCLUSIONS attaque nucléophile, car les sites électrophiles sont inexistants.
Par ailleurs, l’efficacité de la plupart des POA exige un faible
TAC (titre alcalimétrie complet) car les ions carbonates et
La qualité des eaux entrant dans les usines de production
bicarbonates piègent les radicaux hydroxyles.
d’eau potable et dans les stations d’épuration des eaux usées
est de plus en plus affectée par la contamination de composés
organiques réfractaires issus de différentes industries, chimiques, Les POA agissent en général suivant deux modes d’action,
pharmaceutiques, agroalimentaires, cosmétiques, pétrolières, soit par action directe ou par action indirecte. Par exemple,
etc. Au nombre des ces polluants couramment décelés dans les dans les procédés d’oxydation mixte (O3/UV, H2O2/UV, O3/
rejets industriels et urbains, se trouvent des hormones et dérivés H2O2), les oxydants chimiques tels que O3 et/ou H2O2 peuvent
hormonaux, des composés phénoliques, des antibiotiques, réagir directement sur le polluant cible (action directe) avec
des produits phytosanitaires, des organochlorés, des produits une cinétique relativement faible comparativement à l’action
cosmétiques, etc., lesquels composés sont à l’origine de indirecte obtenue par génération de radicaux hydroxyles.
nombreuses perturbations de la faune aquatique et constituent
un risque pour la santé humaine. Les normes en matière de
rejet de ces effluents vers les milieux naturels devenant de plus
en plus sévères, les POA se révèlent de bons candidats pour
résoudre cette problématique. Malgré cela, le développement RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
de ces procédés dans les filières de traitement des eaux reste
limité. La principale raison est que les coûts d’investissement, AGUIAR A. (1992). Dégradation de quelques pesticides en
ainsi que les coûts opératoires sont nettement plus élevés que milieux aqueux lors de l’oxydation du Fe(II) en Fe(III) par
ceux relevant des techniques conventionnelles employées dans le peroxyde d’hydrogène. Thèse de Doctorat, Université de
le traitement des eaux. En vue de favoriser le développement à Poitiers, Poitiers, France, 158 p.
grande échelle des POA, cette synthèse sur les applications des
POA suggère les solution suivantes : 1) adapter davantage les AGUIAR A., F. CARBONNIÈRE, H. PAILLARD et B.
POA aux usines existantes de traitement des eaux afin d’accroître LEGUBE (1993). Oxydation des pesticides et coagulation
leur efficacité épuratoire (vis-à-vis des polluants émergents et des substances humiques par le peroxyde d’hydrogène à
réfractaires) sans procéder nécessairement à la construction faibles doses et le fer ferreux. Water Supply, 11, 129-138.
majeure de nouvelles infrastructures; 2) développer des
stratégies d’opération afin de réduire autant que possible les
quantités de réactifs tout en assurant une efficacité épuratoire AKMEHMET B.I. et M. OTKER (2004). Pre-treatment
permettant d’atteindre les normes de rejet ou de potabilisation of antibiotic formulation wastewater by O3, O3/H2O2,
Procédés d’oxydation avancée
558
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Étude en usine pilote pour


améliorer la déshydratabilité et
stabiliser les boues d'épuration
des industries papetières

P. Drogui

Université du Québec
INRS-ETE 1
Gestion des boues
d'épuration
2
Problématique de la
gestion des
Situation au boues
Québec
• Boues municipales 185 000 t.d.s./an 35 % recyclé
• Boues de papeterie 385 000 t.d.s./an 50 % recyclé

Plus de 50 % des boues sont incinérées ou mises en décharge

· Mise en
décharge Contraintes techniques et économiques

· Incinération

Alternative : - L'épandage en agriculture la


production
- Réutilisation comme biocarburant pour de vapeur
Propriétés chimiques et physiques exploitées
3
Problématique de la gestion
des boues

• Présence de germes pathogènes


– (bactéries, virus, parasites)
Limitation de la
• Odeurs désagréables réutilisatio
n des boues
• Présence de métaux toxiques
– (Cu, Mn, Zn, Pb, Cd, Ni, Cr, etc.)

Coût élevé du
• Faible siccité des boues transport et de
déshydratées l'élimination

4
Technologies développées pour la
gestion des boues d'épuration
Équipe de recherche en assainissement (INRS-ETE, université du
Québec) : Chaire de recherche du Canada en décontamination
environnementale

Expertise : Développement de procédés chimiques, électrochimiques et


biologiques pour le traitement des déchets urbains et industriels
☞ Procédé METIX (breveté)
☞ Procédé STABIOX (breveté)

Commercialisation des procédés : Société Innovente (1305, Boul. Lebourgneuf,


Québec, G2K 2E4, Tél :418-572-9959, Fax : 418-622.7633)

5
Caractéristiques des processus
Propriétés Processus
METIX STABIOX

Élimination des X
métaux toxiques
Améliorer la déshydratation des boues X X
Élimination des odeurs désagréables X X
Destruction des agents pathogènes X X

Préservation des valeurs fertilisantes X X

Réutilisation des boues dans l'agriculture X X


6
Description du procédé STABIOX
1) Fonctionnement simple et intégration aisée dans les stations d'épuration
2) Combinaison de trois produits chimiques (H2SO4, FeCl3 et H2O2) :

⚫ Condition légèrement acide (H2SO4) : 4 < pH < 5


Améliore la déstabilisation des particules colloïdales et contribue à la stabilisation
des boues

⚫ Coagulation des particules (FeCl )3


Les particules chargent la neutralisation ; améliorent la déshydratation

⚫ Désinfection des boues (H2O2)


Élimination des bactéries et des odeurs

⚫ Injection de produits chimiques dans le réacteur


Injection simultanée dans le réacteur contenant les boues

⚫ Concentration du produit chimique ajouté


Dépend de la concentration totale en solides des boues 7
Description du processus Stabiox

3) 30 - 60 min de la période de traitement

4) Conditionnement des boues traitées

⚫ Floculation des boues (polymère organique synthétique)


Agrégation de particules déstabilisées

5) Déshydratation mécanique des boues

6) Élimination des boues


⚫ Épandage sur le sol
⚫ Biocarburant pour la production de courant
8
Procédé STABIOX et intégration
dans une station d'épuration des
Réservoir de
décantation primaire Réservoir à boues
activées
Réservoir de
décantation secondaire

Eau réceptrice

Boues de
mélange
Conditionnement et
déshydratation

Retour de l'effluent en tête de traitement Valorisation

Intégration de
STABIOX

eaux usées
9
EXPÉRIENCES PILOTES
PRÉINDUSTRIELLES

Industrie papetière PM-1 spécialisée dans la production de papiers


d'impression et d'écriture (province de Québec)

10
Objectifs
❑ Difficultés de l'industrie papetière PM-1
⚫ Odeurs désagréables : plaintes des riverains de l'industrie
⚫ Difficulté à déshydrater les boues avec succès (siccité des boues déshydratées d'environ 20 %)
- Mélange de boues : ratio primaire/secondaire 70/30
⚫ Coûts élevés de l'élimination des boues (transport et mise en décharge)

❑ Stratégies et objectifs du traitement


☞ Élimination des odeurs désagréables
☞ Réduire le coût de l'élimination des boues et favoriser l'épandage (plutôt que la mise en
décharge).
☞ Augmenter la siccité des boues déshydratées (environ 25 à 30%)

• Réduire la quantité de boues primaires dans les boues de mélange

• Réutilisation d'une fraction des boues primaires dans le processus de production de


papier
11
Procédure d'expérimentation
☞ Caractéristiques du réacteur : 1m3 de volume utile ; temps de rétention de 30 à 60 min.

☞ Traitement appliqué aux boues de mélange dans un système en mode continu


– Boues de mélange (boues primaires/secondaires)
– Différents rapports : 65/35 ; 55/45 ; 50/50 ; 40/60
☞ Conditionnement et déshydratation des boues

☞ Mesure de la siccité des boues déshydratées

☞ Mesure des éléments nutritifs dans les boues déshydratées : N-NH4 , N-NTK, Ptot

☞ Mesure des bactéries pathogènes indicatrices : Coliformes fécaux et salmonelles

☞ Qualité des effluents de déshydratation : MES, DCO, DBO


12
Schéma du procédé STABIOX utilisé à
l'échelle pilote préindustrielle

Pompes pour
l'injection de produits
chimiques

Injection
de Unité de filtre-
Q1 polymèr presse
D1 R1 D2 es Effluent de
Q2 I déshydratation
Boues de mélange Réacteur
P1
P2
Boues de stockage
(réservoir
d'alimentati P3 Q3
on)

D4
D3
Déshydraté
Mélange de boues de réservoirs de polymères
13
Unité expérimentale

Pompes doseuses pour l'injection de De gauche à droite : bassin de


produits chimiques polymères, bassin de stockage
des boues traitées et réacteur
Stabiox.

14
Sécheresse des boues
déshydratées

Boues non traitées

25

20
Sécheresse (%

15

10
w/w)

0
rapport 66/34 ratio 50/50
Rapport boues primaires/secondaires
15
Sécheresse des boues
déshydratées

Boues non
25 traitées Boues
traitées
20
Sécheresse (%

15
w/w)

10

0
rapport 66/34 ratio 50/50

Rapport boues primaires/secondaires


16
Valeur fertilisante et aspect
microbiologique
Boues Éléments nutritifs Coliforme
s fécaux
P-PO4
N-NTK Ptot
(mg/L) (mg/L)
(mg/L)
Boue de mélange (Prim./seconde ratio 50/50)

Boues non traitées 22 300 5 230 130 2300

Boues traitées 22 500 5 140 13 31

17
Qualité des effluents de
déshydratation

Déshydrata Paramètres
tion des
effluents TSS COD BOD
(mg/L) (mg/L) (mg/L)

Boues non traitées 767 1440 287

Boues traitées 380 1260 240


18
Économique
Consommation de produits chimiques

Exemple : boues de mélange (Prim./second ratio 66/34)

Boues non traitées Boues traitées

H2 SO4 (kg/ tds) 0.00 41.8

FeCl3 (Fe) (kg/ tds) 0.00 10.0

H O22 (kg/ tds) 0.00 27.5

Polymère (kg/tds) 2.10 2.30

tds = tonne de boue sèche


19
Économique
Coûts des produits chimiques et de l'élimination

Boues de mélange : production journalière = 1 tds

Boues non traitées (a) Boues traitées (b)

Acide ($/tds) 0.00 3.34

FeCl3 (Fe) ($/tds) 0.00 8.50


70,1 ($/ tds)

H O22 ($/ tds) 0.00 46.8

Polymère ($/ tds) 10.5 11.5

Élimination ($/ TBS ) 494 348

Total ($/ SCT) 595 418

(a) Sécheresse (boues non traitées) = 16,2%. Boues humides = 6,17 tonnes/jour
(b) Sécheresse (boues traitées) = Boues humides = 4,35 tonnes/jour20
23,0 %.
PERFORMANCE DU PROCESSUS
STABIOX A L'ECHELLE REELLE

Industrie papetière (PM-2) spécialisée dans la production


de papier journal (province de Québec)

21
Objectifs
❑ Difficultés de l'industrie papetière PM-2

⚫ Sécheresse des boues déshydratées : environ 27% (ratio primaire/secondaire :


70/30)
Insuffisant pour utiliser les boues déshydratées comme biocombustible pour la production
de vapeur

Plus de 35 % de siccité sont nécessaires pour utiliser efficacement les boues comme
biocarburant.

❑ Stratégies et objectifs du traitement


👉 Augmenter la concentration en matières solides totales des boues déshydratées
(environ 35 %).

• Réduire la quantité de boues primaires dans les boues de mélange


• Fraction résiduelle des boues primaires déshydratées seules
22
Procédure d'expérimentation
☞ Caractéristiques du réacteur :
- Volume de travail = 60 m3 ;
- temps de rétention, HRT = 60 min

☞ Traitement appliqué uniquement aux boues secondaires


- Après traitement, les boues secondaires traitées sont mélangées aux boues primaires
non traitées.
- Différents ratios (primaire/secondaire) : 40/60 ; 60/40 ; 50/50 ; 90/10, etc.
☞ Conditionnement et déshydratation des boues

☞ Mesure de la siccité des boues déshydratées

☞ Mesure de la capacité thermique des boues déshydratées

23
Schéma du procédé STABIOX utilisé à
pleine échelle
Pompes pour l'injection de produits chimiques
Réservoir de polymère

D3
R1 Chimique
réservoir de transfert

P4 Q4

Table d'égouttage,
Q1 Q2 Q2+Q3
D1 R2
I J Presse à vis
Secondaire P2 polymère
P1 point d'injection
bassin de décantation Réacteur
principal P3 Q3

D2 Boues de
Effluent de
déshydr mélange
Réservoir de décantation primaire atation déshydratées

24
Unité expérimentale

Centre de la table d'égouttage

Réservoir de transfert chimique (réacteur Sortie de la table d'égouttage 25


R1)
Déshydratation des boues

Variation de la teneur en solides (% p/p) des boues déshydratées en fonction


de la concentration en boues primaires dans les boues mélangées
26
Biocarburant pour la production de
vapeur

Variation de la capacité thermique (kJ/kg) des boues


déshydratées en fonction de la concentration en TS
des boues déshydratées
27
Conclusion

⮚ Intégration aisée dans les nouvelles installations de traitement des eaux usées ou
dans les installations existantes

⮚ Augmenter la siccité des boues déshydratées

⮚ Augmenter la capacité thermique des boues déshydratées

⮚ Réduction de la quantité de boues déshydratées

⮚ Efficace pour éliminer les indicateurs de pathogènes

⮚ Préserver la valeur fertilisante (Ptot, N-NTK, DCO) des boues de déshydratation

28
29
30
Biocarburant pour la production de
vapeur

Variation de la quantité de cendres (% p/p) lors de la combustion de boues


déshydratées
31
Développement de procédés d ’enlèvement
et de récupération des métaux à partir de
rejets industriels et urbains

Université du Québec
INRS-Eau
Plan de présentation

• Introduction: rejets contaminés et


approche de décontamination
• Décontamination des boues d ’épuration
– Projet de démonstration à la CUM
– Projet pilote à Valcartier
• Décontamination des cendres volantes
• Décontamination des sols et sédiments
• Autres domaines de R&D
• Partenariats industriel et universitaire
Exemples de rejets ou environnements
contaminés par les métaux
• Boues d ’épuration
• Cendres volantes d ’incinérateurs
• Sols et sédiments
• Résidus miniers
• Rejets de l ’industrie métallurgique
Lessivage
Rejets
chimique ou
contaminés
biologique

Séparation Rejets
Solide/Liquide décontaminés

Lixiviat
acide
Effluent
final

Précipitation Séparation
des métaux Solide/Liquide
Résidu
métallique
Modes de disposition des boues
d ’épuration municipales

Pays Qté Valoris. Enfoui. Incinér. Autres


(Mtbs/an) (%) (%) (%) (%)
France 0,70 50 50 0 0

Allemagne 2,50 25 63 12 0

Italie 0,80 34 55 11 0

Royaume-Uni 1,10 55 8 7 30

États-Unis 6,90 41 17 22 20
Valorisation des boues d ’épuration
municipales sur les terres
• Avantages principaux
– Bonne valeur fertilisante (N et P)
– Amendement organique
– Évite l ’enfouissement et l ’incinération
– Approche économique
• Obstacles principaux
– Présence de métaux toxiques (Cd, Cu, Pb, etc.)
– Présence de germes pathogènes
– Génération d ’odeurs
Limites en métaux (mg/kg) permises
dans les boues d ’épuration

Pays/Province Cd Cu Ni Pb Zn

France 2,0 100 50 100 300

Allemagne 1,5 60 50 100 200

Danemark 0,5 40 15 40 100

Québec (C1) 3,0 100 62 150 500

Québec (C2) 20 757 180 500 1850

États-Unis 20 750 210 150 1400


État de la contamination des boues
par les métaux toxiques
• 30 à 40% des stations produisent des
boues contaminées en métaux (> normes)
– Cd, Cr, Cu, Ni, Pb et Zn
• Marché de + 10 000 stations générant des
boues contaminées soit 15 M tbs/an
• Procédés conventionnels inopérants pour
l’enlèvement des métaux
– Digestion aérobie, digestion anaérobie,
chaulage, compostage
Technologies METIX

• Trois variantes du procédé METIX


– AC (procédé chimique)
• Demande de brevet CA 2,279,525 et PCT
– BF (procédé biologique au sulfate ferreux)
• Demande de brevet CA 2,279,525 et PCT
– BS (procédé biologique au soufre élément.)
• Brevet US 5,454,948
Technologies METIX-AC
– AC (procédé chimique)

 Les boues sont préalablement acidifiées et mélangées avec un


oxydant chimique pendant une période de 6 h.

- Ajustement de pH compris entre 2 et 3 à l’aide de H2SO4


- Augmentation du potentiel d’oxydoréduction (POR) à l’aide
FeCl3 et H2O2; POR= 300 et 450 mV

 Une fois traitées, les boues sont floculées par addition d’un polymère
organique commercial.
Technologies METIX
– BF (procédé biologique au sulfate ferreux)

 Ajout de sulfate ferreux dans les boues contaminées par des métaux
toxiques
- Inoculation dans les boues de bactéries Thiobacillus ferrooxidans
- Oxydation des ions ferreux (FeSO4) en ion ferrique
- Imposer un PH acide compris entre 2.0 et 3.0

4 Fe2+ + O2 + 4 H+ => 4 Fe3+ + 2 H2O


Technologies METIX
– BF (procédé biologique au sulfate ferreux)
Technologies METIX
– BS (procédé biologique au soufre élément.)

L’oxydation biologique (T. ferrooxidans) de la pyrite (FeS)


conduit à la formation d’acide sulfurique (H2SO4) selon la
réaction suivante
4 FeS 2  15O2  2 H 2 O  2 Fe2 ( SO4 ) 3  2 H 2 SO4

La baisse de pH peut également résulter de la réaction du fer


ferrique avec des molécules d’eau

Fe 3  2 H 2 O  4 Fe (OH ) 3  3 H 
Historique de développement
des technologies METIX
• Travaux de R&D au laboratoire
(1985-1991)
• Projet pilote à la base militaire de
Valcartier (1992-1994)
• Travaux de R&D (amélioration et
optimisation au laboratoire) (1995-1998)
• Démonstration pré-commerciale à la
station d ’épuration de la CUM (1999-2000)
METIX-BS

Lixiviation des métaux et Soufre


stabilisation des boues élémentaire
METIX-BF
Acide
Polymère organique Sulfate ferreux
Conditionnement Agent de conditionnement
METIX-AC
Acide
Agent lixiviant

Déshydratation
Agent précipitant

Déshydratation
Boues Précipitation
du résidu
décontaminées des métaux
métallique

Valorisation Résidu
Effluent final
agricole métallique
Situation actuelle à la station
d ’épuration des eaux usées de la CUM
• Production de boues
– 270 tonnes sèches par jour
– 200 tonnes évacuées par incinération
– 70 tonnes pouvant être valorisées après
séchage et granulation
• Problèmes rencontrés
– Dépassement des normes pour le Cd et Cu
– Génération importante d ’odeurs
Enlèvement des métaux dans les
boues de la station de la CUM

Métaux Normes C2 Boues avant Boues après


(mg/kg) traitement traitement
Cd 20 (10) 6 - 28 5,6  2,9

Cu 757 (430) 330 - 1120 275  57

Zn 1850 520 - 1260 286  118

Les teneurs initiales des autres métaux étaient


plusieurs fois sous la norme C2
Enlèvement des métaux dans les
boues de la station de Valcartier
Déshydratation des boues traitées

• Conditionnement avec un polymère


organique et un aide-conditionneur
• Pressoir rotatif (Entreprises Fournier)
– Siccité moyenne: 40%, Taux capture MES: 93%
• Centrifugation (Pieralisi - Degrémont)
– Siccité moyenne: 25%, Taux capture MES: 92%
• Filtre-presse
– Siccité moyenne: 24%, Taux capture MES: 97%
Valeur fertilisante des boues traitées

• Faible hausse de la teneur en N


– Initial: 2,6  0,9 % (p/p)
– Final: 3,0  0,5 % (p/p)
• Pas de variation de la teneur en P
– Initial: 1,6  0,3 % (p/p)
– Final: 1,7  0,3 % (p/p)
Solubilisation de la matière organique
et des éléments nutritifs
• Légère baisse du COD
– Initial: 1310  399 mg/L
– Final: 981  336 mg/L
• Réduction de la concentration de NH4
– Initial: 268  125 mg/L
– Final: 147  74 mg/L
• Hausse de la concentration de P soluble
– Initial: 1,4 ± 2,6 mg/L
– Final: 15,1 ± 7,2 mg/L
Élimination des indicateurs bactériens
(boues de Valcartier)

• Réduction moyenne
des coliformes totaux
de > 99,98%, soit
> 4,90 unités log.
• Efficacité se situant
entre 99,89 % et 100 %
• Limite de détection de
10 UFC/mL
Élimination des indicateurs bactériens
(boues de Valcartier)

• Réduction moyenne
des coliformes fécaux
de > 99,98%, soit
> 4,80 unités log.
• Élimination moyenne
des streptocoques
fécaux de 100% sous
la limite de détection
Enlèvement des odeurs

• Élimination très importante du flux


d ’odeur surfacique
– Mesures olfactométriques par Odotech inc.
• Boues déshydratées
– Enlèvement se situant entre 97,0% et 99,5%
• Boues liquides
– Réduction de 93,5%
Décontamination des cendres volantes
d ’incinérateur de déchets municipaux

• Déchets dangereux (Pb, Hg, Cd)


• 3 types de cendres: chaux usées, cendres
d ’électrofiltres, cendres de chaudières
• R&D et projet pilote complétés et financés par
Environ. Québec et Environnement Canada
• Traitement de 13 t de cendres de la CUQ
• Contrat de dix ans pour le traitement des chaux
usées de la CUQ (3000 tonnes/an)
• Projet de R&D en cours
(CRSNG stratégique)
Décontamination de sols et sédiments

• Projet pilote complété et financé par


Environnement Canada
• Traitement de 40 tonnes de sols et
sédiments
– Sols de Québec, Montréal et Trois-Rivières
– Sédiments du Canal Lachine
• Contamination au-delà du critère C:
Pb, Cu, Zn et Cd
• Projet de R&D en cours (CEMRS et
FPGST-E)
Autres domaines de R&D
• Développement d ’un procédé hybride
METIX-BC pour la décontamination des
boues d ’épuration municipales
– Subventions CRSNG et FCAR
• Extraction et récupération des métaux
des boues industrielles
– Subventions FCAR-Équipe
• Récupération des métaux des effluents
industriels par adsorption sur déchets
– Subventions CRSNG et FCAR
Gestion, traitement et valorisation des boues de
vidange de fosse septique.
1 Contexte, réglementation et objectif

1. Les eaux usées provenant d’une résidence isolée constituent un contaminant au sens de la Loi sur la
qualité de l’environnement (LQE) au Québec.

2. Le Règlement Q-2, r.22 encadre le traitement et l’évacuation des eaux usées des résidences de six
chambres à coucher ou moins qui ne sont pas reliées à un réseau d’égout.

3. Le Règlement s’applique également aux autres bâtiments et aux terrains de camping rejetant
exclusivement des eaux usées domestiques dont le débit total quotidien est de 3 240 litres par jour ou
moins.

4. On estime à 1 000 000 le nombre de résidences isolées au Québec.

La gestion optimale des fosses septiques au Québec doit permettre de :


 maintenir leurs performances épuratoires,
 disposer de manière appropriée des boues et des eaux usées,
 ne créer aucune de nuisances.
2 Limitations en pratique

Vidange des fosses septiques

Citoyen Municipalité
pourvoit à la vidange pourvoit à la vidange

A intervalles fixes Mesure de l’écume


et de la hauteur de boue

Constats pratiques :

1. Au fil des années, la prise en charge de la vidange des fosses septiques migre du citoyen à la municipalité.

2. 3 à 25 % seulement des vidanges sont sélectives (vidange de l’écume et des boues).

3. La mesure des boues et de l’écume est utilisé dans 7 % des municipalités du Québec dont la vidange est prise en charge.

4. Lorsque le citoyen pourvoit la vidange, dans 70 % des cas, la destination des boues lui reste inconnue.
3 Quels sont les facteurs influençant la qualité des BV ?

Technologie et mode de vidange


Durée de stockage
(mois à années) Infiltration d’eau parasite

Qualité des BV
(teneur en MS, teneur en eau,
fermentabilité, etc.)

Composition des BV Type d’installation


(graisse, déchets alimentaires/déchets, (fosse septique, fosse toilette publique, etc.)
caractéristiques d’eaux usées Température
domestiques, etc.)
4 Caractéristiques des BV

La composition des BV est différente de celle des eaux usées

Désignation Boue de toilette public Boue de fosse septique Eaux usées

Très concentrée, temps Boue de faible


de stockage: jours, concentration, stockage:
Caractérisation
semaines. Peu stables et plusieurs années. Boues
fermentescibles. digérées et minéralisées.

DCO (mg/L) 20 000 à 50 000 < 10 000 250 à 2 500


DCO/DBO 2:1 à 5:1 5:1 à 10:1 2:1
N-NH4 (mg/L) 2 000 à 5 000 < 1 000 10 - 70
MES (mg/L) > 30 000 < 10 000 100 à 700
Matière sèche > 3,5 % <3% <1%
5 Voies de traitement et de valorisation des BV

Matière fécale

Assainissement collectif Assainissement autonome

Station d’épuration Alternative 1: pays développés Fosse septique


municipale Traitement des eaux centralisé → BV = petits volumes

(co-traitement des petits flux


de BV) Alternative 2: pays peu développés Eau traitée
Traitement des eaux majoritairement décentralisé

Eau traitée
Co-valorisation des boues Plateforme de traitement des BV

Valorisation des boues d’épuration Valorisation des BV Eau traitée


6 Quelle sont les opérations de traitement existantes?

1. Lits de séchage plantés Agriculture

2. Bassin/Lagune de sédimentation

Post-traitement de la
3. Lits de séchage
fraction solide

BV 4. Digestion anaérobie Lit de séchage, compostage,


presse, etc.

5. Co-compostage avec déchets solides


Traitement de la fraction
liquide
6. Co-traitement avec boues d’épuration

Lagunage, co-traitement, etc.


7. Co-traitement avec eaux usées

Milieu récepteur
En fonction de la qualité des BV
7 1. Lits de déshydratation plantés

Avantages:
Aération
BV 1. Systèmes racinaire et des rhizomes permettent
de conserver la perméabilité et donc le pouvoir
Évacuation de déshydratation des lits pendant plusieurs
des boues années
déshydratées
Drain 2. Stabilisation et déshydratation des biosolides
en une étape de traitement

Fraction liquide à traiter 3. Basse fréquence de vidange des lits est


prolongée étant donné que les cycles de
Règles de dimensionnement (à modifier si nécessaire) : chargement des boues s’étendent sur plusieurs
années
- Gravier grossier (d = 5 cm) : 45 cm
- Gravier moyen (d = 2 cm) : 15 cm
- Sable (d = 0.1 cm) : 10 cm Inconvénients:
- Surface requise: 0.03 m²/Hab
- Charge massique: 125 – 250 kg TS/m².an 1. Croissance des plantes requiert une attention
- Temps de rétention hydraulique : 2 à 6 jours particulière (bilan hydrologique)
- Fréquence d’alimentation : 1 à 2 semaines
- Siccité de la boue épaissie ~ 15-25%
7 1. Lits de déshydratation plantés

Aération
BV

Évacuation
des boues
déshydratées
Drain

Fraction liquide à traiter

Règles de dimensionnement (à modifier si nécessaire) :

- Gravier grossier (d = 5 cm) : 45 cm


- Gravier moyen (d = 2 cm) : 15 cm
- Sable (d = 0.1 cm) : 10 cm
- Surface requise: 0.03 m²/Hab
- Charge massique: 125 – 250 kg TS/m².an
- Temps de rétention hydraulique : 2 à 6 jours
- Fréquence d’alimentation : 1 à 2 semaines
- Siccité de la boue épaissie ~ 15-25%
8 2. Bassins de décantation non mécanisés

 Les bassins de décantation non mécanisés sont utilisés comme prétraitement en amont des
étapes de séchage et de déshydratation.

BV

Fraction liquide à traiter

Post-traitement des 1. Lits de séchage


boues (séchage naturel ou assisté mécaniquement)

2. Digestion anaérobie
Règles de dimensionnement (à modifier si nécessaire) :
3. Lagune de maturation ou boue activée
- Surface requise : 0.006 m2/habt. (co-traitement avec eau usée)
- Temps de séjour dans la zone décantée ≥ 4 h
- Élimination de la matière sèche ~ 80% 4. Co-traitement avec boue d’épuration
- Siccité de la boue épaissie ~ 10-15%
9 3. Lits de séchage

BV Post-traitement des boues


(si nécessaire)

Couche de boues: 30 cm
Couche de sable (d = 0,1 cm): 10 cm
Couche de gravier (d = 1 à 2 cm): 10 cm
Collecteur Couche de gravier (d = 2 à 5 cm): 20 cm

Fraction liquide à traiter

Règles de dimensionnement (à modifier si nécessaire) :

- Charge massique : 100 à 200 kg MS/an


- Charge hydraulique : 20 à 30 cm par cycle
- Surface requise : 0.05 m²/Hab
- Temps de séchage : 1 à 2 semaine
- Siccité de la boue épaissie ~ 70-75%
10 4. Digestion anaérobie

BV Gaz Valorisation énergétique

Digesteurs

Épaississeur Traitement de la
ou fosse de décantation fraction liquide

Post-traitement des
boues

Avantages:
1. Très bonne efficacité en terme d'élimination de la matière organique
2. Siccité de 15 à 20 %
3. Valorisation énergétique du méthane formé : 350 L CH4 formé pour 1 kg de DCO dégradé

Inconvénients:
1. Uniquement pour de très grande capacité de traitement (supérieure à 70000 équivalents habitants)
2. Exploitation plus rigoureuse que la stabilisation aérobie (ex. compostage)
11 5. Co-compostage avec déchets solides

BV

Bassin de sédimentation Déchets solides

Compostage : 55 à 60 °C
Fraction liquide à traiter
Bassin de séchage (+ drain)
Valorisation agricole
BV
Ajout de BV fraîches

Avantages: stabilisation et hygiénisation en une étape de traitement

Inconvénients: requiert une exploitation soigneuse: proportion BV/déchets solides, humidité, pH, température,
aération des andains
12 6. Co-traitement avec boues d’épuration

BV Gaz Valorisation énergétique

Digesteurs Retour en tête de


station d’épuration
Épaississeur
Boues ou fosse de décantation
d’épuration

Filtre presse

Ajout de polymère cationique Centrifugeuse


13 7. Co-traitement avec eaux usées

 Traitement des boues de fosses septiques dans une lagune de sédimentation, une lagune
de stabilisation non-mécanisés et une lagune de finition (traitement fraction liquide)

BV Eaux usées

Lagune de stabilisation
(maturation)
Lagune de finition

Lagune de sédimentation Eau traitée


Hauteur plus faible
Boues décantées = augmenter l’effet bactéricide du
rayonnement solaire

Évacuation des boues ou post-traitement


Bassin de séchage (+ drain)

Fraction liquide à traiter


15 7. Co-traitement avec eaux usées

 Traitement des boues de fosses septiques par une filière boue activée conventionnelle :

BV Eaux usées

Eaux traitées

Décanteur primaire Clarificateur secondaire


= Lagune de sédimentation Recirculation interne = Lagune de maturation

Traitement des boues


- Épaississement
- Digestion anaérobie
- Déshydratation sur presse, etc.
16 Arbre décisionnel: choix de la filière de traitement

Oui Possibilité de vidanger les BV au sein Non


du station d’épuration municipale ?

Type
Technologie de vidange d’installation
Type d’eau usée Température
(totale ou sélective) (fosse)
Quelle est la consistance des BV ?

Siccité haute (> 5 %) Siccité faible (~ 3 %) Siccité bonne (~ 5 %) Siccité faible (~ 3 %)


Teneur en eau < 60 % Teneur en eau > 75 % Teneur en eau < 60 % Teneur en eau > 75 %

Épaississeur Co-traitement
Bassin de Lits de
ou décantation eaux usées Séchage
sédimentation séchage
plantés

Boues d’épuration
Co-traitement Post-
avec les boues traitement
d’épuration (compostage)
16 Critères de réussite de la filière de traitement

Rendement Opérabilité Coûts

Consistance et stabilité Besoins en maintenance Besoins en terrains


biochimique
(fermentabilité) Compétences
des biosolides (boue) maintenance Coûts en opération et
maintenance
Risque d’échec à cause
Qualité hygiénique des d’une filière inappropriée Coûts d’investissement
biosolides en capital

Qualité de l’effluent
liquide

Choix définitif de la filière de traitement


17 Valorisation des boues de vidange

Valorisation

Stabilisation par digestion anaérobie


Valorisation agricole Valorisation énergétique

Boues solides Boues liquides épaissies et Digestion Incinération


stabilisées et stabilisées par voie aérobie * anaérobie ou co-incinération
déshydratées (> 15 %) ou anaérobie (6 %) (méthanisation) sur boues
sur boues déshydratées
épaissies

Épandage direct ou compost Épandage direct sur les


cultures Combustible et carburant Bouilloire
(> 7 kWh/m³) (vapeur d’eau)
(pas de stockage du fait de leur
caractère fermentescible)

* autre que le compostage


Chauffage et electricité
18 Valorisation des boues de vidange

Exemple de digesteur de boue à dôme fixe (gauche)


Exemple d’incinérateur de boues
et mobile (droite)
Bibliographie

• Ministère du développement durable, de l’environnement et de la lutte contre les changements


climatiques. Vers une gestion optimale des fosses septiques au Québec : État de situation sur la
gestion des boues de fosses septiques, Québec, Direction générale des politiques de l’eau, 25 p.
ISBN 978-2-550-722287-8 (2014)

• Eawag – Sandec Traitement des boues de vidange : Performances et challenges. SYMPOSIUM


INTERNATIONAL SUR LA POLITIQUE DE GESTION DES BOUES DE VIDANGE (GBV) - Dakar 9-
12 mai 2006

• Traitement anaerobie des boues et valorisation du biogaz M. Wauthelet, Faculté des Sciences
Agronomiques de Gembloux, Belgique

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