CHAPITRE III

POLLUTION DES EAUX

DEUXIEME PARTIE

 POLLUTION DE L’EAU
 INDICATEURS DE LA POLLUTION DE L’EAU

 POLLUTION MARINE

 TRAITEMENT DES EAUX USEES

 PRESENTATION D’UNE STATION

D’EPURATION DES EAUX USEES (STEP)
On définit la pollution de l'eau comme l'introduction en
quantité anormale dans le milieu aquatique d'agents
chimiques ou biologiques entraînant une altération de ce
milieu de nature à mettre en danger la santé humaine,
endommager les ressources alimentaires, biologiques et
les écosystèmes, ou détériorer les biens matériels.
Cette pollution peut avoir plusieurs origines, nous en citerons quelques-unes :

 La pollution thermique (eaux de refroidissement)

 La pollution organique (hydrocarbures, solvants, etc.)

 La pollution biologique (bactéries, virus et champignons)

 La pollution par les toxiques (métaux lourds tel que le

mercure)

 La pollution par excès de nutriments (phosphates,

nitrates, etc.) qui est une des causes de l'eutrophisation
du milieu aquatique
 Tableau des principales impuretés des eaux naturelles

Forme Nature & origine

Solides en suspension Débris de roches, sable, argiles, débris végétaux

et animaux

Matières en émulsion Hydrocarbures, corps gras

Matières colloïdales Argiles, silice, composés organiques plus ou

moins dégradés
Matières organiques Végétaux et animaux décomposés, matières de
dissoutes synthèse, pesticides, fongicides
Matières minérales Roches solubilisées, rejets industriels et
dissoutes agricoles, gaz de l'air

Gaz dissous CO2 de décomposition des végétaux, pollution

atmosphérique
Organismes vivants du Vers, insectes, algues, planctons, champignons,
règne végétal ou animal moisissures, bactéries, virus
 Conséquences de la pollution des eaux continentales

 Sur la santé humaine

 Risques de transmission de maladies infectieuses, du fait par exemple de

l’ingestion d’eau non potable (MTH).

 Risques d’intoxication pouvant résulter de l'absorption de poissons ayant

concentré, dans leur chair, des sels de métaux lourds au long de la chaîne
alimentaire aquatique ; un tel type d’accident a provoqué de nombreuses morts chez
des pêcheurs japonais en 1953, à Minamata, à proximité d’une usine rejetant des
effluents contenant du mercure (Hg) en pleine mer.

 Dangers que font courir les pesticides relèvent du même mécanisme, par
consommation dans les organismes des animaux qui consomment les végétaux
traités: le DDT, qui n’est pas dégradable, est ainsi retrouvé dans la graisse et les
viscères (cerveau, cœur, estomac, foie, intestin) des animaux d’élevage.
 Conséquences de la pollution des eaux continentales

 Sur la flore et la faune

 Les altérations que l’on peut constater dans la végétation de certains étangs ou
cours d’eau sont souvent le témoin d’une pollution directe par des produits toxiques ;
ainsi l’apport trop important d’éléments nutritifs (engrais, azote, nitrates) peut
induire une prolifération intense d’algues, puis le phénomène de l’eutrophisation qui
limite les possibilité de vie aquatique.

Phénomène d'eutrophisation : l'enrichissement de l'eau en éléments nutritifs,

notamment en composés de l'azote et/ou du phosphore, provoquant un
développement accéléré des algues et des végétaux d'espèces supérieures qui entraîne
une perturbation indésirable de l'équilibre des organismes présents dans l'eau et une
dégradation de la qualité de l'eau en question.

 L’équilibre des espèces de poissons peut, de ce fait, être très perturbé : la

diminution du taux d’oxygène dissous, l’augmentation éventuelle de la température,
la teneur en produits nocifs ou toxiques, …
 POLLUTION MARINE

L’une des formes les plus graves de la pollution de l’eau

consiste surtout en déversements de pétrole brut
(déballastage) dans l’environnement marin.

Exemple
L'échouement du pétrolier Amoco-Cadiz sur les côtés nord de la Bretagne (France)
en 1978 a provoqué le déversement de 223000 tonnes de pétrole brut en l'espace de
15 jours et occasionné la plus gigantesque marée noire, en contaminant plus de
400 Km de côte et causant la destruction de la flore et faune marine.
 INDICATEURS
DE LA POLLUTION
DE L’EAU

MES
Matière En Suspension
DCO
Demande
DBO5 Chimique en
Demande Oxygène
Biochimique en
Oxygène
 Matières solides en suspension (MES, en mg/l)

Ensemble des particules minérales et/ou organiques solides présentes

(dispersées ou en suspension) dans une eau naturelle ou polluée, et pouvant
être retenues par filtration ou centrifugation.

Généralement visibles à l'oeil nu, les matières solides déterminent la

turbidité de l'eau (aspect trouble).

Les matières en suspension proviennent, en général, du lessivage des sols

(particules d'argile par exemple) et de l'activité biologique (comme les
déchets de végétation, les bactéries, le plancton). La concentration en
particules en suspension est aussi sensiblement augmentée par l'activité
humaine (poussière d’une cimenterie).
 Demande chimique en oxygène (DCO , en mg/l)

Un de ces paramètres, qui donne une indication sur les quantités de

substances chimiquement oxydables, biodégradables et non biodégradables
; présentes dans l'eau, est la demande chimique en oxygène (DCO).

Il s'agit de la quantité d'oxygène qui est nécessaire pour oxyder

principalement les composés organiques présents dans l'eau. S’utilise surtout
pour les eaux industrielles.

Puisque l'oxygène moléculaire O2 est un oxydant faible, la détermination

de la DCO se fait essentiellement par oxydation avec le bichromate de
potassium, K2Cr207, dans une solution d'acide sulfurique en ébullition et en
présence de catalyseurs.

D'une manière simplifiée, on peut décrire cela par la réaction :

 Demande biochimique en oxygène (DBO5, en mg/l)

La demande biochimique en oxygène est la quantité d'oxygène que des

bactéries consomment pendant 5 jours pour décomposer partiellement ou
pour oxyder totalement en CO2 des substances organiques polluantes (les
graisses, les hydrates de carbone ou les tensioactifs) présentes dans l’eau.

La DBO5 est une mesure de la teneur dans l'eau en substances

biochimiquement dégradables;plus la quantité en composés biochimiquement
oxydables est importante, plus la valeur de la DBO5 est élevée.

D'une manière simplifiée on peut décrire ceci par :

TABLEAU DES VALEURS TYPIQUES DE DBO5
 Que sont les eaux usées ?

Eaux non traitées rejetées après utilisation domestique ou

industrielle. Aussi appelées eaux résiduaires.
On distingue trois grandes
catégories d'eaux usées :

Eaux usées
domestiques
d’origine urbaine

Eaux usées
industrielles

Eaux usées
pluviales
 EFFLUENT

Terme générique désignant une eau usée urbaine ou

industrielle, et plus généralement tout rejet liquide véhiculant
une certaine charge polluante (dissoute, colloïdale ou
particulaire).
 Eaux usées
domestiques
d’origine urbaine

Équivalent-habitant E.H. : unité de mesure représentant la

quantité de pollution quotidienne émise par une personne censé
utiliser 200 à 300 litres d'eau par jour.

Et donc produire le même volume de pollution par le biais des

eaux ménagères (détergents, graisses,…) et des eaux de
vannes (matières organiques et azotées, germes et matières
fécales…).

1 E.H. correspond à 60g de DBO5/jour ; 135g de DCO/jour

; 9,9g d’azote/jour ; 3,5g de phosphore/jour.
 NORME DE REJET
(EFFLUENT OU RÉSIDU)

Qu’est-ce qu'une norme ?

Une norme fixe pour chacun des paramètres retenus comme

critères une valeur chiffrée, qui définit soit un maximum à
ne pas dépasser, soit une quantité minimum, soit encore une
fourchette comprise entre un minimum et un maximum.

C’est la concentration
maximale admise (CMA)
 NORME ALGERIENNE DES EAUX USEES
INDUSTRIELLES

PARAMETRE UNITE VALEUR MAXIMALE

Températures °C 30
pH / 5,5 à 8,5
MES mg/l 30
DBO5 mg/l 40
DCO mg/l 120
Azote Kjeldhal mg/l 40
Phosphates mg/l 02
Cyanures mg/l 0,1

Source : Journal officiel de la république algérienne (JORADP) N°46

Décret exécutif N° 93-160 du 10 juillet 1993 réglementant les rejets d’effluents

liquides industriels.
NORME ALGERIENNE DES EAUX USEES INDUSTRIELLES

PARAMETRE UNITE VALEUR MAXIMALE

Aluminium mg/l 5
Cadmium mg/l 0,2
Chrome 3+ mg/l 3,0
Chrome 6+ mg/l 0,1
Fer mg/l 5
Manganèse mg/l 1
Mercure mg/l 0,01
Nickel mg/l 5
Plomb mg/l 1
Cuivre mg/l 3
Zinc mg/l 5
Huiles et graisses mg/l 20
Hydrocarbures mg/l 20
Phénols mg/l 0,5
Solvants organiques mg/l 20
Chlore actif mg/l 1,0
PCB mg/l 0,001
Détergents mg/l 2
Tensioactifs anioniques mg/l 10