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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur Et de la Recherche Scientifique


Université des Sciences et de la Technologie d’Oran Mohamed BOUDIAF

Faculté du Chimie

Domaine : Science et Technologie

Département : Génie chimique

Spécialité : Génie pharmaceutique

Intitulé de l’exposé

Réalisé par :

➢ Ben Mohamed Nour El Houda


➢ Fatah Mohammed Aymene

Année Universitaire : 2023 – 2024


Sommaire
Liste des figures………………………………………………………………………………….....1

Introduction ………………………………………………………………………………………….2

Chapitre I : Présentation de charbon actif

1-Définition …………………………………………………………………………………………..5

2-Propriété du charbon actif……………………………………………………………….…6

2-1-Propriétés chimiques …………………………………………………………………..…6

2-1-1-La masse volumique ……………….……………………………………………….….6

2-1-2-Le degré d’activation …………………………………………………………………..6

2-1-3-Composition globale du charbon actif………………………………………….6

2-1-4- Propriétés superficielles du charbon actif…………………………………..7

2-1-5- Les fonctions de surfaces du charbon actif……………………………..….8

2-1-6- Caractère acide d’un charbon actif……………………………………………10

2-1-7- Caractère basique d’un charbon actif……………………………………….11

2-2-Propriétés physiques.…………………………………………………………………...12

2-2-1- volume poreux et la taille des pores …………………………………………12

2-2-2-La surface spécifique ……………………………………………………………..….12

2-2-3-Les structure de charbon actif ……………………………………………….....13

2-2-4- Texture du charbon actif…………………………………………………………..16

2-3-Propriétés électriques …………………………………………………………….......19


2-3-1-Conductivité ……………………………………………………………………………..19

2-3-2-Capacité ……………………………………………………………………………………19

3-Différents types du charbon actif………………………………………………….….20

3-1-Charbon actif en grain (CAG)…………………………………..…………………...20

3-2-Charbon actif en poudre (CAP) …………………………………….……………..21

3-3-Charbon actif extrudé(CAE) ………………………………….………………….….23

3-4-Charbon actif à base de bois ……………………………………………….……...23

3-5-Tissus de charbon actif …………………………………………………………..……24

Chapitre II : Fabrication du charbon actif


1- Fabrication du charbon actif..………………………………………………………….26

1-1-1-Choix du matériau d’origine (précurseurs)….…………..…………………26

1-1-2-Précurseurs d’origine végétale (Biomasse)………………………...........26

1-1-3- Constitution des matériaux végétaux …………………………………….…28

1-2- Procèdes de fabrication du charbon actif ………………………………….…28

1-2-1- Carbonisation ……………………………………………………………….……..…..29

1-2-1-1- Transformations chimiques et physicochimiques pendant la


pyrolyse (décomposition thermique des matériau végétaux)…………………3

1-3- Activation ……………………………………………………………………………………30

1-3-1- Activation physique .……………………………………………………………..…31

1-3-2- Activation chimique.…………………………………………………………………32


1-3-3- Transformations chimiques et physico-chimique intervenant dans
l’activation…………...................................................................……………….33

Chapitre III : Utilisation du charbon actif


1- Utilisation du charbon actif …………………………………………………………….36

1-1- En chimie …………………………………………………………………………………....36

1-2- En médecine…………………………………………………………………………………37

1-3-Agro alimentaire …………………………………………………………..……………..38

1-4-Filtration …........................................................................................39

1-5- Industrie ………………………………………………………………………………………40

1-5-1- Traitement de l’air et des gaz ……..………………………………………..….40

1-5-2- Traitement et potabilisation de l’eau ……………………………………....43

Chapitre IV : L’impact du charbon actif


1-Impact sur l’homme …………………………………………………………………………46

2-Impact sur environnement ……………………………………………………………..48

Conclusion générale…………………………………………………………………..…….….50

Référence bibliographique ………………………………………………………………….51


Listes des figures

Figure 1 : Charbon actif


Figure 2: Principaux groupements fonctionnels oxygénés de la surface du
charbon actif.
Figure 3 : Représentation des groupements fonctionnels présents en
surface du charbon actif.
Figure 4 : Groupements oxygénés à caractère basique.

Figure 5 : (A) et (B) une feuille de graphène, (C) représentation


schématique des microstructures du charbon actif .
Figure 6 : Représentation schématique de la structure cristalline du
graphite (A) et de la structure "graphitique" d’un charbon actif (B).

Figure 7 : (A) structure chimique du charbon actif et représentation


schématique de sa structure poreuse, (B) le graphite.

Figure 8 : Structure du charbon actif vu sous un microscope électronique

Figure 9 : Représentation de la structure poreuse de charbon actif.

Figure 10 : Charbon actif en grain (CAG)

Figure 11 : Charbon actif en poudre (CAP)

Figure 12 : Charbon actif extrudé (CAE)


Figure 13 : Charbon actif à base de bois
Figure 14 : Tissu de charbon actif
Figure 15 : Les étapes de fabrication du charbon actif .

Figure 16 : Burger avec du pain au charbon alimentaire.


Figure 17:Filtre à cartouche de charbon activé.

1
Introduction

Il semble probable que la première utilisation du charbon actif ait été


faite par l’homme préhistorique dans un but tout à fait différent-
éliminer les impuretés dans le métal fondu afin de fabriquer du bronze .

Tout comme l’homme de l’âge du bronze , les anciens égyptiens


avaient également découvert un aspect du Charbon qui n’a rien à voir
avec la filtration de l’air cette fois comme conservateur .

Mais les égyptiens ont découvert que le charbon pouvait être utilisé
comme autre chose qu’un conservateur . La première utilisation
enregistrée du charbon à des fins médicinales provient de papyrus
égyptiens datant d’environ 1500avant J-C . Vers 400 avant J-C ,les
anciens Hindous et Phéniciens ont découvert les propriétés curatives du
charbon actif et ont commencé à l’utiliser pour purifier l’eau. Beaucoup
plus récemment , dans les années 1700, le charbon est mentionné
comme un matériau utile pour contrôler les odeurs des ulcères
gangrenés et il était également prescrit pour les problèmes gastriques .

Au milieu des années 1800, le charbon était devenu omniprésent dans


le traitement de nombreuses affections médicales . Et en 1857 , un
chirurgien de l’armée appelé James Bird notait : Le charbon mélangé à
de la chapelure ou à de la levure est depuis longtemps le matériau
préféré des chirurgiens de l’armée et de la marine pour former des
cataplasmes .

Le cataplasme de charbon a également acquis une grande réputation


dans la pratique hospitalière en tant qu’application sur les ulcères et les
plaies gangreneuses .Récemment , cette substance a apporté un
immense soulagement dans de nombreux cas dz cancer ouvert en
apaisant la douleur , en corrigeant les odeurs associées à la maladie et
en facilitant la séparation de le structure morbide des parties
environnantes .

2
Au cours de la première Guerre mondiale, les masques à gaz utilisaient
du charbon pour filtrer certains des gaz mortels utilisés contre les
troupes, mais la production et l’utilisation du charbon actif n’ont pris de
l’ampleur qu’après la seconde Guerre mondiale, ce qui a conduit au
développement des filtres modernes ,notamment pour les pansements,
dans les unités de dialyse rénale, pour traiter les surdoses de
médicaments et pour soigner l’anémie chez les patients atteints de
cancer.

3
Chapitre I :
Présentation de charbon actif
Chapitre I : Présentation de charbon actif

1. Définition :
Le charbon actif, aussi nommé charbon activé ou carbone activé, est une
matériau constitué essentiellement de matière carbonée à structure poreuse.

Le charbon actif décrit une famille décrit une famille d’absorbants carbonés à
structure cristalline avec une porosité très développée en interne. Une grande
variété de produits de charbons actifs présente des caractéristiques
différentes, en fonction de la matière de départ (animale ou végétale) et de la
technique d’activation utilisée pour leur fabrication.

Le charbon actif, encore connu comme charbon activé ou charbon végétal


activé, est une forme de carbone traité pour le rendre très poreux. Il est
trouvé sous forme de poudre ou de granulés de faible volume, criblé de pores
pour augmenter et obtenir une très grande surface disponible pour
l’adsorption ou assimilation par réactions chimiques.

Figure 1 : Charbon actif.

5
Chapitre I : Présentation de charbon actif

• Propriété de charbon actif :


Un certain nombre de paramètres permettent de caractériser un charbon
actif et de déterminer ses conditions d’utilisation. Ils sont détailles ci-dessous :

2-1- Propriété Chimiques :

2-1-1- La masse volumique :

Est aussi un paramètre à prendre en compte lors du remplissage des


installations et de la manipulation.

La masse volumique apparente du charbon est de l’ordre de 320kg.m-3.

2-1-2- Le degré d’activation :

Le degré d’activation (ou taux d’activation) est un facteur important. Il est


souvent appelé «burn-off » et caractérise la quantité de la porosité. En effet,
la réaction d’activation produit un matériau poreux de masse inférieure à sa
masse initiale. Le degré d’activation ou le burn-off augmente avec la durée de
l’activation. Il est exprimé selon l’équation suivante :

Brun-off (%) = ((Masse initiale) – (Masse finale)) x 100/ (Masse initiale)

2-1-3-Composition globale du charbon actif :

Bien que le carbone soit l’élément majoritaire du actif, d’autres éléments


(oxygène, hydrogène, soufre, azote, minéraux, …) sont aussi présents et
influent fortement sur les propriétés d’adsorption et de catalyse du CA. La
partie inorganique (les minéraux) du charbon actif, (silicates, aluminosilicates,
oxydes de calcium, magnésium, fer, potassium et sodium) sont importants
dans les procèdes d’adsorption puisqu’ils modifient les interactions entre la
6
Chapitre I : Présentation de charbon actif

surface du CA et l’adsorbat. Par ailleurs cette matière minérale peut avoir un


effet catalytique sur la réaction de gazéification intervenant au cours de
l’activation et être aussi à l’origine des propriétés catalytiques du charbon
actif en oxydation de polluants. L’hydrogène et les hétéroatomes présents

(O, N, S…) sont à l’origine de groupes fonctionnels (acides carboxyliques,


cétones, amines…) situés aux extrémités des unités polyaromatiques
constituant le charbon actif. Ces groupes fonctionnels déterminent les
propriétés chimiques de surface du CA et donc son affinité avec le solvant et
les molécules en solution.

2-1-4-Propriétés superficielles du charbon actif :

Comme il a été suggéré précédemment, les irrégularités et l’existence


d’hétéroatomes (oxygène, hydrogène, métaux...) dans la structure cristalline
du charbon actif permettent la formation de groupements fonctionnels à la
surface de ce matériau. Leur identification et leur caractérisation sont liées à
la nature de l'adsorbant (nature dépend essentiellement du matériau initial) et
des procédés d’activation. Ces groupements fonctionnels confèrent au
charbon actif des propriétés acido-basiques. Les techniques spectrales (IR),
polarographiques et les titrassions ont permis de caractériser certaines
fonctions (figure2).

7
Chapitre I : Présentation de charbon actif

Figure 2 : Principaux groupements fonctionnels oxygénés de la surface du


charbon actif.

Les fonctions acides comme les groupements carboxyliques, phénoliques,


carbonyles (de type quinoniques) et lactones sont les plus courants. Ces
groupements de surface interviennent en particulier sur le caractère
hydrophile du charbon actif et sur son potentiel électrocinétique.

2-1-5-Les fonctions de surfaces du charbon actif :

Les couches de graphène constituent la structure de base du charbon actif.


L’activité du charbon actif est due à la présence d’autres groupement
cycliques ou fonctions de surface. Les fonctions de surface sont introduites
lors de l’étape d’activation, mais ils dépendent de la composition du
précurseur et du mode d’activation. Lors de l’activation, des fonctions
oxydées, appelées également sites actifs.

A la surface des charbons activés on trouve principalement des sites


oxygénés et, éventuellement des sites aminés, soufrés ou halogénés. Elles se
situent en général en périphérie des molécules de graphène. Si le charbon a
reçu un traitement chimique, d’autres groupes fonctionnels peuvent être
introduits spécifiquement. Les complexes oxygénés sont formés quand le
charbon activé est traité avec des agents oxydants en phase gazeuse ou en
solution. Ces traitements créent trois types d’oxydes à la surface : acides,
8
Chapitre I : Présentation de charbon actif

basiques et neutres. Il est important de relever que les complexes carbone-


oxygène sont différents de leurs analogues en chimie organique. Néanmoins, il
y a une majorité de groupements acides qui prédominent à la surface des
pores : ce sont surtout des fonctions carboxyliques, phénoliques,
carbonyliques, anhydrides, éther, quinone et lactoniques.

Dans l’eau, un charbon actif va alors développer en surface une charge


électrique qui va dépendre de ces fonctions de surface, mais aussi des
molécules présentes dans la solution. Comme le montre la (figure 3), le rôle
joué par l’hétérogénéité et la diversité de la chimie de surface des charbons
actifs devient encore plus complexe lorsqu’il est pris en compte le pH de la
solution aqueuse de polluant. Les sites acides rendent le charbon activé plus
hydrophile, diminuent le pH en suspension aqueuse et augmentent la densité
de charge négative à la surface. Les sites basiques sont essentiellement du
type de Lewis associés à des régions riches en électrons π situées aux plans
basaux. Le processus d’oxydation augmente le contenu en oxygène en
diminuant la densité électronique des plans basaux et, par conséquent, décroît
la basicité à la surface. La connaissance de la nature chimique de la surface est
essentielle pour comprendre l’adsorption de certains composés inorganiques
en solution aqueuse, par des charbons activés.

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Chapitre I : Présentation de charbon actif

Figure 3 : Représentation des groupements fonctionnels présents en


surface du charbon actif.

Les charbons actifs peuvent présenter des valeurs de pH basique ou acide en


solution aqueuse, ceux possédant des groupements acides de surface ont des
propriétés d’échange de cations, tandis que ceux possédant un caractère
basique ont un pouvoir d’échange anionique.

2-1-6-Caractère acide d’un charbon actif :

Une charge négative en surface du charbon résulte de la présence de


groupements carboxyliques (Ph-COOH) , phénoliques (Ph-OH) , carbonyles
(Ph-C=O).Ces fonctions donnent au charbon un caractère acide et des
propriétés hydrophiles. Les groupements carboxyliques et lactoniques ont
tendance à polariser la surface, diminuant l’adsorption de composés
organiques non polaires en solution aqueuse et augmentent son affinité pour
l’eau par formation de liaisons hydrogène.
10
Chapitre I : Présentation de charbon actif

2-1-7-Caractère basique d’un charbon actif :

Pour certains charbons actifs, la surface se charge positivement en milieu


acide pour des raisons encore incertaines. Certains auteurs associent ce
phénomène à la présence des régions riches en électrons π des cycles
aromatiques des couches de graphène, d’autres à la présence de complexes
oxygénés de type hétérocycles (pyrone ou chromène) (figure 4 ). Ces sites
riches en électrons agiraient comme des bases de Lewis en acceptant des
protons. D’après d’autres auteurs, il semblerait que le caractère basique de
certains charbons serait dû à la chimisorption du dioxygène sur la surface
formant alors un peroxyde (O22-). Les peroxydes en surface constituent ainsi
des sites actifs basiques

Figure 4 : Groupements oxygénés à caractère basique.

Le caractère acide et/ou basique de la surface d’un charbon activé est


étudié par une variété de techniques. Récemment, il a été montré que les
complexes oxygénés de surface des charbons activés peuvent être caractérisés
par des combinaisons de différentes techniques. Ainsi, des méthodes comme
l’adsorption de l’eau analysée, l’immersion calorimétrique, le titrage des

11
Chapitre I : Présentation de charbon actif

fonctions oxygènes dosés par la méthode de Boehm sont généralement


utilisées.

2-2- Propriété physiques :

2-2-1-volume poreux et la taille des pores :

Un solide poreux peut être défini à partir du volume de substance adsorbée,


supposée liquide, nécessaire pour saturer tous les pores ouverts d’un gramme
de ce solide. Un pore ouvert débouche à la surface du grain et est donc
accessible au fluide. Ce volume poreux est donc uniquement caractéristique
de la porosité ouverte.

Il est habituellement exprimé en centimètres cube par gramme d’adsorbant.


Selon la classification IUPAC (International union of pure and Applied
Chemistry), les tailles de pores sont réparties en 3groupes (voir figures I.3, I.4
et I.5) (a) les pores de largeur excédant 50nm appelés macrospores. (b) les
pores de largeur comprise entre 2 et 50 nm appelés méso pores. (c) les pores
de largeur inférieure à 2nm appelés micropores (ou nano pores). Les mésos
poreux ou les macroporeux.

2-2-2- La surface spécifique :

La surface spécifique désigne le rapport de la superficie de la surface réelle


d’un objet (par opposition à sa surface apparente) et de la quantité de matière
de l’objet (en général sa masse, parfois son volume apparent). On l’exprime
donc généralement comme une aire massique, en unités de surface par unité
de masse : en mètres carrés par kilogramme(m2 /kg), l’unité de SI, ou en
mètres carrés par gramme (1 m2 / g = 1 000 m2 /Kg).Quand la surface
spécifique est rapportée au volume (aire volumique), on l’exprime en unités
de surface par unité de volume, par exemple en mètres carrés par mètre cube,
l’unité SI, c’est-à-dire en m-1 (= m2 /m3).

La surface spécifique une grande importance pour les phénomènes faisant


intervenir les surfaces (adsorption, catalyse, échanges de chaleur). Elle est
12
Chapitre I : Présentation de charbon actif

surtout intéressante pour les matériaux divisés (poudre, mousses, pailles


métalliques), car c’est seulement pour ce type de matériaux qu’elle ne dépend
pas de la masse de l’objet considère, à l’instar des autres grandeurs
spécifiques.

2-2-3-Les structure de charbon actif :

La structure et la nature chimique d’un charbon activé évoluent tout au long


des processus de sa carbonisation et de son activation. Les processus de
polymérisation et de polycondensation débutent vers 400°C, avec une
augmentation de la teneur en carbone sous forme de cycles aromatiques
condensés. La montée en température facilite le réarrangement de la matière
organique et conduit à une structure poreuse. En poursuivant le chauffage, la
structure devient de plus en plus poreuse, ce qui provoque une pression sur
les parois des différents pores et par conséquent une diminution de leur
volume. Suite à la carbonisation, la structure des charbons actifs est
constituée d’une association aléatoire de plans d’atomes de carbone. Ces
atomes sont organisés sous forme de cycles aromatiques qui forment des
feuillets de carbone appelés graphène ou carbines. Le graphène a une
structure bidimensionnelle d’atomes de carbone rappelant celle d’un nid
d’abeille (figure 5 (A) et (B)). Le nuage d’électrons π délocalisés sur ces cycles
donne au charbon son excellente qualité d’agent adsorbant. L’arrangement
des plans de cycles aromatiques se fait d’une manière irrégulière créant entre
les feuilles des interstices nommés pores, qui sont à l’origine de la grande
surface spécifique des charbons actifs (figure 5 (C)).

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Chapitre I : Présentation de charbon actif

(A) (B) (C)

Figure5: (A) et (B) une feuille de graphène, (C) représentation schématique


des microstructures du charbon actif .

La structure du charbon actif est donc assez voisine de celle du graphite


(figure (6)).Le cristal de graphite est formé de couches planes d’atomes de
carbone ordonnés en hexagones réguliers, comparables aux cycles
aromatiques.

Figure6 : Représentation schématique de la structure cristalline du graphite


(A) et de la structure "graphitique" d’un charbon actif(B).

14
Chapitre I : Présentation de charbon actif

En revanche l’ordre dans lequel les feuillets sont arrangés est moins parfait
que dans le cas du graphite. Cette structure finale, est appelée « noir de
carbone ». La structure d’un charbon activé comprend des feuillets
polyaromatiques, appelés plans basaux croisés, qui contiennent différents
groupes fonctionnels. Ces feuillets sont regroupés en une structure granulaire
ou monolithique, traversée de pores allant de quelques Angströms (espaces
inter-foliaires) à quelques dizaines de nanomètre (figure7 (A)).

La structure du graphite est constituée de couches d’atomes de carbone


arrangés en anneaux hexagonaux qui sont empilés successivement en plan
ABAB… où le déplacement latéral entre le plan A et B est 2.46 Å. Les liaisons C-
C mesurent 1.42 Å et la distance inter-plan 3.354 Å (figure7(B)). La densité
théorique du graphite est de 2.25 g/cm3. Chaque atome de carbone est lié à
ses trois plus proches voisins par une liaison σ coplanaire sp2 (hybridation
sp2).

(A) (B)

Figure 7 : (A) structure chimique du charbon actif et représentation


schématique de sa structure poreuse, (B) le graphite.

15
Chapitre I : Présentation de charbon actif

L’analyse de diffraction aux rayons X, révèle que sa structure est graphitique,


mais avec quelques différences, notamment par la disposition des ces couches
planes d’atomes de carbone en un agencement désordonné et par la
formation de groupements fonctionnels, dus à la présence d’hétéroatomes
(oxygène, métaux, hydrogène…) dans le réseau cristallin. D’ailleurs ces
modifications de structure pourront engendrer des interactions spécifiques
(groupements fonctionnels) et des interactions non spécifiques (hétérogénéité
du réseau) pour cet adsorbant.

Figure 8 : Structure du charbon actif vu sous un microscope électronique.

2-2-4-Texture du charbon actif :

Les caractéristiques texturales du charbon actif (porosité, aire spécifique)


jouent un rôle important au niveau des capacités et des cinétiques
d’adsorption. Dans un charbon activé on peut trouver des pores de différentes
tailles en même temps. La classification des pores proposée par Dubinin
(1979) et adoptée actuellement par l’IUPAC est fondée sur leurs tailles. La
porosité est classifiée de la manière suivante : trois catégories de pores ont
été définies : micropores, mésopores (ou pores de transition) et macropores
(figure 9).

16
Chapitre I : Présentation de charbon actif

Figure 9 : Représentation de la structure poreuse de charbon actif.

Chaque type de pores joue un rôle particulier dans le phénomène


d’adsorption. Les micropores déterminent pratiquement la capacité
d’adsorption d’un charbon actif : ils constituent pratiquement l’essentiel de la
surface spécifique totale (95%). Leur rayon qui est inférieur à 18-20 Å (ultra
micropores, pour des rayons inférieurs à 0,7 nm et pour super micropores
compris entre 0,7 et 2 nm) correspond à la taille de molécules simples et du
volume microporeux offerts à l’adsorption (tableau (1)).

Les mésopores possèdent un rayon compris entre 20 et 500 Ǻ, un volume


mésoporeux de l'ordre de 0,02 à 0,10 ml/g et une aire massique qui
représente environ 5 % de l'aire massique totale du charbon (soit 25 à 75
m2/g) montrent qu’ils peuvent influencer moyennement la capacité
d’adsorption. Selon la classification de Dubinin (1955), les phénomènes de
condensation capillaire ne peuvent se dérouler qu’à l’intérieur de ces
mésopores. Ils sont considérés comme des pores de transition en contrôlant le
passage des adsorbats vers les micropores.

Seuls les micropores et les mésopores contribuent à la capacité d’adsorption


des charbons activés. Les micropores et mésopores sont produits par des
burn-off inférieurs à 50 %. Au delà de ce degré d’activation les macropores se

17
Chapitre I : Présentation de charbon actif

forment au détriment des autres types de pores. Le rayon moyen des


macropores est supérieur à 500 Ǻ et peut atteindre jusqu’à 20000 Å, leur
volume varie de 0,2 à 0,8 ml/g et leur faible aire massique (0,5 à 2 m2/g)
montre qu’ils influencent faiblement la capacité d'adsorption. Ce sont les
propriétés texturales qui confèrent au charbon actif les capacités d’adsorption
de multiples espèces chimiques. Généralement ce sont les micropores qui
constituent les sites d’adsorption, tandis que les macropores et les mésopores
constituent les voies de passage vers les micropores. Concernant le pouvoir
adsorbant du charbon actif, il a été clairement établi que la porosité peut
limiter les capacités de ce matériau vis-à-vis des molécules complexes,
principalement celles à haut poids moléculaire. Ce qui va contrôler la vitesse
de diffusion des substrats à l’intérieur des particules du charbon actif.

Désignation Rayon moyen Volume poreux Surface


des pores (nm) (cm3/g) spécifique
(m2/g)

Micropores <2 0,2 – 0,6 400 – 900

Mésopores 2 – 50 0,02 – 0,1 20 – 70

Macropores > 50 0,2 – 0,8 0,5 – 2

Tableau(1) : Répartition des pores d’un charbon actif.

18
Chapitre I : Présentation de charbon actif

2-3- Propriété électriques :

2-3-1- Conductivité

Etant constitué de carbone, le charbon actif conduit l’électricité dans une


certaine mesure. Cette propriété a été utilisée pour chauffer un lit de grains de
charbon actif par effet Joule en vue de le régénérer (désorber des molécules
fixées). Deux électrodes métalliques sont disposées aux extrémités d’un lit
généralement cylindrique et une tension est appliquée (il peut aussi être
chauffé par induction électromagnétique). Le comportement semi-conducteur
du charbon est mis en évidence car la courbe de température est négative,
c’est-à-dire que la résistivité diminue quand la température augmente
contrairement aux conducteurs, métalliques par exemple. Lorsque qu’on
applique une tension constante, la température du lit augmente, sa résistance
diminue et par conséquent l’intensité augmente et aussi la puissance
appliquée P=UI. Ceci conduit à un emballement du système. Il faut donc
réguler la tension. Ce procédé de désorption électrothermique n’a pas connu
de développement industriel significatif, les procédés traditionnels, air chaud
et vapeur d’eau surchauffée, étant performants et peu couteux.

2-3-2- Capacité :

Lorsqu’un solide est mis au contact d’une solution saline, il se développe à


l’interface une répartition de charger appelée double couche électrochimique.
Celle-ci se comporte comme un condensateur dont les valeurs de capacités
sont faibles, de l’ordre de quelques microfarads par centimètre-carré. Dans le
cas du charbon actif, compte tenu de ses surfaces spécifiques élevées, les
valeurs de capacités spécifiques sont également très élevées. Par exemple,
pour une interface à 10 µF/cm2, et un charbon de 1 000 m2/ g, la capacité est
de 100 F/g .On parle de super condensateurs. Cette propriété est mise à profit
notamment dans de nombreux systèmes de stockage d’électricité (véhicule,
montre…) et de systèmes réactifs pour démarrages de fortes puissance.

19
Chapitre I : Présentation de charbon actif

La double couche influe également sur la propriété d’adsorption de surface.


Ainsi l’isotherme d’adsorption d’un corps peut dépendre du potentiel
électrique appliqué. Ce phénomène est connu sous le nom d’électrosorption.

• Les différents types du charbon actif :


Le charbon actif est principalement disponible avec plusieurs types (plus de
100 types), nous citons 5 types parmi ces types :

3-1- Charbon actif en grain (CAG) :

La forme du CAG est irrégulière du CAG et sa taille est comprise entre 0,2-
5mm. Il est majoritaire utilisé pour l’élimination des micros polluants
organiques et de la matière organique des eaux, mais il est également
appliqué au traitement des gaz. La caractéristique physique du CAG varient
considérablement selon les matériaux constitutifs et le mode de fabrication.

Figure 10 : Charbon actif en grain (CAG).

20
Chapitre I : Présentation de charbon actif

Le tableau suivant résume quelques avantages et inconvénients du charbon


en grain :

Les avantages Les inconvénients

-Le CAG est utilisé sous forme de lit . -La cinétique d’adsorption est lente.

-Il est facile à manipuler. -Il est plus coûteux que le CAP.

-Sa régénération est possible .

Tableau 2: Les avantages et les inconvénients de CAG .

3-2- Charbon actif en poudre (CAP) :

CAP ou le charbon actif pulvérisé est constitué de fines particules de


charbon actif, dont la taille ne dépasse généralement pas 0,075mm, et
est obtenu en broyant ou en pulvérisant du charbon actif.

Le charbon actif en poudre ou CAP prend la forme de grains de taille


comprise entre 10 et 50 µm et il est généralement utilisé en
combinaison avec un traitement clarificateur. Le PAC est ajoutée
continuellement avec des agents floculant. Il est recommandé d’utiliser
des clarificateurs pour augmenter le temps de contact entre le charbon
et l’eau. La dose d’ozone nécessaire dans le cadre d’un inter oxydation
est alors réduite. La principale conséquence est le nombre de sous-
produits d’ozonation diminue.

21
Chapitre I : Présentation de charbon actif

Figure 11: Charbon actif en poudre (CAP).

Le tableau suivant résume quelques avantages et inconvénients du


charbon en poudre :

Les avantages Les inconvénients

-Les CAP sont environ 2 à 3 -La régénération est impossible.


fois moins chers que les CAG
(peu couteux) . -Il est difficile d’éliminer les
dernières traces d’impuretés sans
addition d’un excès.
- Leur dosage en quantité réglable
peut suivre la concentration des -La détection des points de pollution
polluants si celle ci est connue. est problématique.

-Leur cinétique d’adsorption est -La concentration applicable est


rapide. limitée à 80mg/l.
-Favorise la décantation. -Il est utilisé essentiellement à
l’occasion de dosages discontinus ou
-Leur emploi ne nécessite qu’un de faible importance.
investissement réduit quand le
traitement ne comporte qu’une
étape de floculation-décantation.

Tableau 3: Les avantages et les inconvénients du CAP.

22
Chapitre 1: Présentation de charbon actif

3-3- Charbon actif extrudé (CAE) :

Les charbons actifs extrudés (pellets compacts) sont fabriqués


principalement en mélangeant de l’anthracite ou du charbon de bois
pulvérisé avec un liant approprié, Le CAE prend la forme de cylindre et sa
taille comprise entre 0,8 et 5mm. Il est plutôt utilisé pour traiter les gaz.
Sa structure permet de limiter les pertes de charge lors du passage du
gaz à travers le lit. Il contient peu de poussières et possède une forte
résistance mécanique.

Figure 12 : Charbon actif extrudé (CAE).

3-4- Charbon actif à base de bois :

Charbon à base de bois est fabriqué par activation à la vapeur ou par


activation chimique, généralement en utilisant du chlorure de zinc ou de
l’acide phosphorique selon les propriétés finales souhaitées du produit.
Le charbon à base de bois a une proposition élevée de méso et de
macrospores par rapport au charbon typique et en particulier par
rapport au charbon à base de noix de coco. Il présente des propriétés de
sorption et de désorption différentes et il est souvent capable
d’adsorber des molécules assez grosses.
23
Chapitre 1: Présentation de charbon actif

Figure 13 : Charbon actif à base de bois.

3-5- Tissus de charbon actif :

Tissus de charbon actif est une forme unique de charbon proposé sous
forme d’un textile tissé. Il constitue un élément filtrant hautement
efficace doté d’une capacité d’absorption importante d’un grande
nombre de vapeurs, polluants et odeurs d’origine organique. Sa forme
textile permet de le découper facilement afin de l’adapter aux vitrine de
stockage et d’exposition, ou pour doubler les panneaux au dos des
peintures, dessins et textiles. Sa souplesse d’emploi permet de le plisser
ou de le coudre le cas échéant.

Figure14 : Tissu de charbon actif.

24
Chapitre II :
Fabrication du charbon actif
Chapitre II : Fabrication du charbon actif

1 - Fabrication du charbon actif :


Le charbon actif est le premier matériau adsorbant utilisé à grande
échelle. C’est un matériau obtenu par pyrolyse du bois, noix de coco,
charbon, lignine, et en général tout composé organique. Depuis
quelques années, des charbons actifs sont préparés également à partir
de fibres naturelles ou synthétiques (viscose, polyacrylonitrile).

Le charbon actif est un terme général qui décrit une large gamme de
substance carbonée présentant un très haut degré de porosité associée
à une surface spécifique élevée (700 - 1500 m2/g). Cela explique
pourquoi ce matériau est très utilisé dans le traitement des eaux
potables, des eaux résiduaires tertiaires (urbaines) et enfin des eaux
résiduaires industrielles.

1-1-1-Choix du matériau d’origine (précurseurs) :

Tout matériau peu coûteux, contenant un fort pourcentage de


carbone et un faible pourcentage en matière inorganique, peut servir à
fabriquer des charbons actifs. Ils sont généralement obtenus à partir de
bois, charbon, noix de coco, lignite, tourbe ainsi que des polymères
synthétiques ou résidus des procèdes pétroliers. Nous pouvons aussi
citer comme autres exemples l’utilisation de résidus de la fabrication du
café ou de la pyrolyse de boues activées. L’utilisation de sous produits
industriels s’inscrit dans une démarche de développement durable et de
valorisation des déchets. La nature du matériau de départ, ainsi que les
conditions de pyrolyse prédéterminent la structure et la largeur des
pores.

1-1-2-Précurseurs d’origine végétale (Biomasse) :

Le charbon actif peut être préparé à partir de sources carbonées


fossiles diverses, charbon et résidus de son extraction (coke) par
exemple, mais aussi à partir de ressources renouvelables, en particulier
la biomasse issue de déchets agricoles. Par exemple, des charbons actifs

26
Chapitre II : Fabrication du charbon actif

ont été préparés à partir des restes de cultures vivrières, ou des déchets
produits par des scieries. L’utilisation de tels précurseurs a pour but la
valorisation de résidus des productions agricoles, fournissant une source
de matière première renouvelable. Environ 50% des charbons actifs
utilisés dans la pratique industrielle sont des charbons actifs issus
d’origine botanique (les noyaux de fruits : noyaux d’olives, de pêches ou
d’abricot) Les déchets agricoles lignocellulosiques (substances
organiques et inorganiques) contiennent des valeurs élevées en
carbone, sont considérés comme une bonne source de production du
charbon actif.

Les propriétés telles que la structure poreuse et la nature chimique du


charbon actif sont données en fonction des matériaux précurseurs
utilisés au moment de la production. Notamment, plus haute est la
densité (environ 1.4 kg/L) et plus large la quantité de matière volatile
(environ 60 % du matériau) , plus il y aura donc de force mécanique et le
volume poreux sera plus grand. Ces deux propriétés préviennent
l’émiettement du matériau pendant son utilisation. Par exemple, la noix
de coco, les noyaux des fruits, et la noix produisent des charbons
granulaires rigides avec un large volume poreux. Les charbons produits à
partir du bois sont connus pour leur grande variabilité dans la taille des
pores et leur grand pourcentage en mésopores et macropores.

De nos jours le lignite, la tourbe et le coke sont des sources souvent


utilisées pour préparer de charbon actif en raison de leur disponibilité et
leur prix attrayant. Le matériau fossile jeune comme la tourbe et le
matériau provenant des végétaux comme la noix de coco, le noyau
d’abricot et la noix d’amande peuvent être activés facilement donnant
des produits de haute qualité avec des surfaces assez importantes. Des
matériaux comme l’anthracite ont un grand contenu de carbone (90 %),
tandis que pour le matériau basé sur le bois, son contenu de carbone est
de 40 %.

27
Chapitre II : Fabrication du charbon actif

1-1-3-Constitution des matériaux végétaux :

Une paroi cellulaire végétale est constituée essentiellement de quatre


composants : la cellulose, l’hémicellulose, la lignine et des pectines.

-La cellulose est une structure polymérique linéaire composée de résidus


de glucose (entre 300 et 3000) liés par des liaisons β (1→4)
glucosidiques. Plusieurs molécules de cellulose se regroupent en
paquets et l’on obtient des structures appelées «micelles». Les micelles
vont se grouper de façon parallèle et sont liées transversalement par des
liaisons hydrogènes pour former les « microfibrilles » de quelques
microns de diamètre. L’hémicellulose et les pectines sont
perpendiculaires à ces microfibres et se disposent en formant un réseau.
L’hémicellulose est liée à la cellulose par des liaisons hydrogènes situées
à la surface des microfibres. Les pectines et l’hémicellulose sont liées de
façon croisée, ce qui conduit à un réseau sur la paroi des cellules
végétales.

- L’hémicellulose est constituée d’environ 50 unités de sucres simples,


où le composant majoritaire est le xylane, liés par des liaisons β (1→4)
glucosidiques.

- La lignine est un polymère insoluble dans l’eau, formé de radicaux


phénoliques. La lignine est un matériel de soutien spécialement
abondant dans le bois, où elle se trouve également en proportions
importantes dans les parois primaires et secondaires. Chacun des
composants décrits ici se trouve dans les végétaux dans une proportion
spécifique. Ainsi, la proportion de cellulose, d’hémicellulose et de lignine
peut déterminer dans une certaine mesure les propriétés d’un charbon
activé obtenu à partir d’un matériel végétal donné.

1-2- Procèdes de fabrication du charbon actif :

La synthèse du charbon actif, obtenu à partir de nombreuses sources


de carbone, peut être menée à bien par voies distinctes :

La carbonisation et l’activation.
28
Chapitre II : Fabrication du charbon actif

1-2-1- Carbonisation :

Les résidus de production agricole doivent subir un traitement


supplémentaire de façon à transformer la matière organique en
graphite. Ceci se fait à l’aide d’une étape de « carbonisation ».

La carbonisation est la décomposition thermique des matières


organique carbonées sous vide ou sous atmosphère inerte dans lequel
un échantillon est soumis à des températures élevées comprises entre
600 et 800 °C pour obtenir un solide amorphe riche en carbone. La
carbonisation est généralement effectuée à une vitesse de montée en
température suffisamment grande pour minimiser le contact entre les
produits carbonisés et les produits volatils. Pour finir, la carbonisation
est un processus durant lequel les matériaux de départ vont êtres
modifiés comme suit :

-Enrichissement du carbone et perte des composés volatils; lors de cette


étape les hétéroatomes (oxygène et hydrogène) sont éliminés et le
matériau devient plus riche en carbone.

-Développement de la porosité interne ou de l’espace, résultant de la


perte des volatiles.

- Association croisée progressive du matériau enrichi en carbone et de


cette manière créer un solide rigide.

Le but de la pyrolyse est d’obtenir un produit fortement carboné


«carbonisât», avec une microporosité rudimentaire qui pourra ensuite
être développée dans le processus d’activation, de cette façon le
carbonisât devient un « charbon activé ».

29
Chapitre II : Fabrication du charbon actif

1-2-1-1-Transformations chimiques et physicochimiques pendant


la pyrolyse (décomposition thermique des matériaux végétaux) :

Il a été montré par Tang et Bacon que la cellulose, l’hémicellulose et la


lignine subissent une décomposition thermique dans un domaine de
températures bien défini. Avec l’utilisation de techniques telles que la
spectroscopie d’absorption, la diffraction des rayons X (RX), l’analyse
thermogravimétrique, l’étude de l’évolution des gaz pendant la
décomposition thermique ainsi que l’étude des propriétés physiques,
ces auteurs ont postulé un mécanisme de conversion de la cellulose en
carbone. Ce mécanisme consiste en quatre étapes successives : (a), la
désorption de l’eau adsorbée à partir de 150 °C ; (b), la perte de l’eau
structurale de la cellulose entre 150 et 300 °C ; (c), la rupture des
chaînes ou dépolymérisation, et rupture des liaisons C-O et C-C entre
240 et 400 °C ; et finalement , (d), l’aromatisation à partir de 400°C, qui
abouti à la formation des couches de type graphitique.

Tang et Bacon ont simplifié le mécanisme et toujours travaillé avec


des vitesses de chauffage assez douces. Cependant, nous pouvons
admettre que la décomposition thermique des végétaux est le résultat
de la décomposition séparée de chacun de ses composants. On peut
donc suivre ce processus par trois grandes étapes : décomposition
thermique de l’hémicellulose entre 200 et 260 °C, suivie par celle de la
cellulose entre 240 et 350 °C et finalement la dégradation de la lignine
entre 280 et 500 °C.

1-3- Activation :

Une simple carbonisation n’aboutit pas à des produits ayant une forte
capacité d’adsorption car elle donne des produits ayant une structure
poreuse limitée (surface spécifique d’environ 10 m2/g) . Donc le charbon
non traité n’a pas de propriétés adsorbants particulièrement
intéressantes. Par contre, s’il subit un traitement adapté, les
modifications de la physique et de la chimie de surface lui octroient de

30
Chapitre II : Fabrication du charbon actif

nouvelles caractéristiques, le terme « charbon actif » prend alors tout


son sens.

La structure poreuse est étendue durant le processus d’activation qui


constitue la deuxième étape et dont le but est d’augmenter le volume
des pores. L’activation consiste à développer la structure poreuse en
éliminant les goudrons qui obstruent les pores (dégagement des cavités
remplies de goudron lors de la carbonisation), et à créer des fonctions
de surface (généralement oxydées) qui sont a l’origine des interactions
entre le solide et les molécules adsorbées. Le produit qui va résulter est
un produit possédant un ensemble de paramètres au niveau de sa
texture (surface spécifique et porosité) et également au niveau des
groupements fonctionnels (types de fonctions organiques présents à la
surface). Ils sont essentiels dans le processus d’adsorption. L’activation
supprime les structures carbonées désorganisées. La structure interne
du composé ainsi obtenu est constituée d’un assemblage aléatoire de «
cristallites » de type graphitique. L’espace entre ces unités constitue la
microporosité du charbon actif.

Il existe deux voies d’activation sont couramment employées :

1-3-1- Activation physique :

Consiste en une oxydation thermique du charbon obtenu (carbonisât)


à haute température (750 à 1000 °C) pendant 24 à 72 h en présence
d’un gaz faiblement oxydant tel que la vapeur d’eau, le CO2, l’air ou des
mélanges de ces gaz injectés sous pression (procédé d’oxydation
contrôlée), qui va donner naissance à la microporosité permet de
développer les pores existants et d’en créer d’autres, augmentant de
façon très importante sa surface spécifique et son pouvoir d’adsorption .

31
Chapitre II : Fabrication du charbon actif

1-3-2- Activation chimique :

Est un autre procédé d’obtention des charbons actifs. La matière


première est généralement le bois. Elle consiste à imprégner le matériau
de départ avec une solution concentrée d’agent très oxydant et/ou
déshydratant (acide phosphorique, chlorure de zinc, sulfure de
potassium …) favorisant la déshydratation, puis une réorganisation
structurale. Le matériau subit ensuite une pyrolyse entre 400°C et 800°C
(des températures plus faibles que dans le procédé ci- dessus) à l’abri de
l’air, puis éliminé par lavage et séché. Le charbon actif est ainsi obtenu
en une seule étape. La réorganisation structurale permet de développer
une microporosité et une mésoporosité par élargissement du diamètre
des pores. La taille des pores dans le charbon actif final est déterminée
par le degré d’imprégnation : plus celui-ci est élevé, plus le diamètre des
pores est grand.

La répartition poreuse dépend de la nature de la matière première,


mais aussi des conditions de l’activation. Les propriétés physico-
chimiques d’un charbon peuvent donc varier pour un même précurseur.
La surface spécifique est la surface des pores. Le volume poreux étant
important, la surface développée est énorme : de 500 à 1500 m2/g .
Notons que ce sont essentiellement les micros et mésopores qui créent
de la surface.

La surface Spécifique est calculée en mesurant la quantité d’un gaz


adsorbé à basse température (généralement l’azote à 77 K) et en
supposant que la surface est recouverte par une monocouche de
molécules. Connaissant le diamètre d’une molécule et donc sa surface,
on déduit la surface d’adsorption.

32
Chapitre II : Fabrication du charbon actif

1-3-3- Transformations chimiques et physico-chimiques


intervenant dans l’activation :

Par charbons activés on entend les matériaux carbonés possédant une


porosité bien développée et une accessibilité à la structure interne du
pore. En général, la réaction d’activation est un procédé qui fait
intervenir un agent oxydant à une température élevée, de manière à
produire un produit poreux de masse inférieure.

Cette perte de masse indique le degré d’activation (ou taux d’activation)


habituellement appelé « burn-off » .

Brun-off (%) = ((Masse initiale) – (Masse finale)) x 100/ (Masse initiale)

Remarque :

Le taux de « burn-off » augmente avec la durée de la réaction


d’activation.

33
Chapitre II : Fabrication du charbon actif

Les différentes étapes de fabrication de charbon actif se résument


dans ce schéma:

Figure 15 : Les étapes de fabrication du charbon actif .

34
Chapitre III :
Utilisation du charbon actif
Chapitre III : Utilisation du charbon actif

1-Utilisations du charbon actif :


Les domaines d’application des charbons actifs sont nombreux et
variés, parmi lesquels nous citons les domaines suivants :

1-1 En chimie :

-Décoloration des eaux : eau potable et autres liquides alimentaires


(bière, boissons gazeuses, etc.…). le chlore des oxydants chlorés (chlore :
Cl2 , acide hypochloreux : HClo , hypochlorite : ClO-) est réduit en
chlorures (Cl-) par une action catalytique.

- Traitement des effluents liquides.

-Hygiène industrielle : support de prélèvement pour polluants dans


l’air (molécules carbonées principalement).

-Détachage des vins blancs, comme le champagne produit à a partir de


pinot noir (raisin noir à jus blanc) : les pigments de la peau du raisin, qui
peuvent colorer le jus, sont absorbé par un charbon activé
chimiquement et exempt de fer afin d’éviter la casse ferrique du vin (un
traitement à la bentonite-caséine à la même effet).

- Décoloration du sucre.

-Décaféinassions du café : avec de l’eau.

-Stockage de l’hydrogène (nano fibres de charbon actif ou de dérivés du


charbon).

-Support pour métaux catalytiques ultra divisés (par exemple : platine


ou nickel sur charbon actif).

-L’élimination des hydrocarbures dans l’eau.

36
Chapitre III : Utilisation du charbon actif

1-2 En médecine :

- Il est utilisé en tant que chélateur dans un grand nombre


d’intoxications, toutefois les indications ont été très restreintes,
principalement en raison des délais de prise en charge : le charbon
activé cesse d’être utile au-delà de 3 à 4heures après l’intoxication.

-Epuration digestive.

- Diarrhées, le charbon actif étant un constipant ou anti diarrhéique.

- Aigreurs d’estomac, aérophagies flatulences.

- Ainsi que, avec un succès relatif dans les cas de gastro-entérites, de


gastralgies, dans les états d’infection de l’intestin accompagnés de
constipation de borborygme et de fermentation intestinale.

- Certains vont même l’utiliser en tant que cataplasme (mélangé avec de


l’eau) pour tenter de contrer, juste après la morsure, les effets d’un
venin de serpents, de piqures d’hyménoptères (abeilles…), d’arachnides
(araignées…) et de cœlentérés (anémone de mer…). L’efficacité de cette
dernière utilisation n’est pas garantie.

On peut se procurer ce charbon activé (officinal ou commercial) ou


charbon de Belloc dans les pharmacies et dans des magasins d’aliments
bio. En cas d’intoxication, un médical rapide reste indispensable.

Le charbon activé n’a ni gout, ni odeur, ni effet désagréable. En


absence d’ulcère gastroduodénal évolutif ou d’occlusion intestinale, le
charbon activé n’a pratiquement aucune contre-indication, hormis celles
qui sont liées à tout produit anti-diarrhéique. Il est très bien toléré,
même à doses élevées. Comme son adsorption est rapide, il est efficace
dés son ingestion. Il est à noter, cependant, que la prise de charbon
activé n’est pas compatible avec un traitement médicamenteux (pilule
contraceptive par exemple), le charbon activé adsorbant les molécules
actives de ces mêmes médicaments. Il faut donc décaler de 2 ou
3heures la prise de charbon actif avec la prise d’autres médicaments.

37
Chapitre III : Utilisation du charbon actif

La toxicité du charbon actif n’est toutefois pas nulle : même si le


processus d’activation réduit fortement le taux de HAP par oxydation,
celui-ci n’en est pas exempt, tout comme le taux en métaux lourds
présents dans la matière première. La concentration en benzopyrène
(l’un des HAP les plus cancérigènes) est limitée à 50µg/kg dans le
charbon actif alimentaire. Le charbon actif n’est toutefois pas absorbé
par l’appareil digestif et garde confinés ces composés, ce qui diminue
significativement leur toxicité. L’autorité européenne de sécurité des
aliments (AESA) considère qu’aux niveaux d’utilisation rencontrés
couramment, le charbon végétal contenant moins de 1µg/kg de résidus
organiques cancérigènes ne pose pas de risque pour la santé.

1-3- Agro alimentaire :

Largement répandu dans l’agroalimentaire, le charbon actif a deux


familles d’application : pour ses propriétés de décoloration d’une part et
pour sa capacité à purifier d’autre part. On trouve du charbon actif
dans :

- La décoloration : des édulcorants (glucose, saccharose, et dérivés de


l’industrie de l’amidon), des acides organiques issus de procédés
fermentaires, des acides aminés et des vitamines. Mais il est aussi
autorisé comme colorant dans l’alimentation biologique sous le nom
« E153 ».
- Purification des huiles végétales et animales par l’élimination des
PAH, l’abattement de toxines dans les jus de fruits, la production
d’eau «ingrédient » pour tout type de produit alimentaire.

- Du charbon d’origine inconnue est parfois ajouté dans du pain. Au


moment du mélange avec l’eau, les pores du charbon se remplissent
d’eau et des molécules de la farine, surtout des protéinés végétales,
remplissent les pores. A la cuisson, les protéines coagulent, les pores
sont bouchés et la surface interne d’adsorption devient inaccessible.
Le charbon ne peut donc plus remplir son rôle. Il reste la couleur
noire. A souligner que le charbon actif, considéré par la
38
Chapitre III : Utilisation du charbon actif

réglementation comme un additif (E153), n’est pas autorisé dans le


pain. Ceci a été récemment rappelé la profession.

Figure 16 : Burger avec du pain au charbon alimentaire.

1-4- Filtration :

- Système de filtration de l’air contaminé notamment dans les abris


antiatomiques.

- Décontamination de l’eau potable : le charbon actif retient un grand


nombre de composés organiques, tels les pesticides. Ce procédé
éliminerait 100% du chlore (dépend beaucoup de la nature du chlore :
chlore, libre, composés) et du mode opératoire (temps de contact
notamment) et 95% du plomb présent dans l’eau des municipalités. Cet
usage représente 20% du marché mondial.

-Masques à gaz, masques permettant de ne pas inhaler certains gaz


dangereux pour la santé.

- Canister d’automobiles : fixation des vapeurs d’essence du ciel du


réservoir pour éviter le relargage à l’atmosphère quand la température
du véhicule augmente.

39
Chapitre III : Utilisation du charbon actif

-Filtres à cigarettes.

-Filtres utilisés dans les installations de ventilation en circuit fermé (par


exemple, hotte de cuisine) .

-Filtration de polluants organiques (en particulier les traitements


médicamenteux).

-Système de filtration pour aquarium.

-Des « éco-textiles » développés dans les années 1980 à base de charbon


activé en fibres tissées sont utilisés pour produire des masques épurant
l’air respiré par les cyclistes, des vêtements militaires ou utiles dans les
contextes de lutte contre le risque chimique, radiologique ou biologique,
des vêtements absorbant certaines toxiques ou odeurs corporelles (pour
les astronautes par exemple).

Figure 17: Filtre à cartouche de charbon activé.

40
Chapitre III : Utilisation du charbon actif

1-5- Industrie :

1-5-1-Traitement de l’air et des gaz :

- La principale application industrielle des charbons actifs dans le


domaine des gaz est le traitement de l’air chargé en solvants ou
composes organique volatils (COV). De nombreuses industries
utilisent des solvants : peintures pour automobiles, électroménager,
dégraissage des métaux après découpe, impression des journaux, des
boites, canettes…., nettoyages à sec, etc. L’air de ventilation se
charge en COV qu’il convient de récupérer avant de rejeter l’air à
l’atmosphère. On utilise des colonnes de charbon actif en grain qui
fixent les COV. Le charbon est régénère in situ par injection dans la
colonne : soit d’air chaud (150 °c) dans lequel se concentrent les COV
en sortie de colonne, le flux résultant est alors incinère (bruleur,
cheminée)/ soit de vapeur d’eau sèche surchauffée qui désorbe le
COV à la fois par élévation de température et par déplacement, le
flux résultant est refroidi, la vapeur d’eau se condense ainsi que le
COV. Ils sont séparés par décantation et le COV est recyclé ( le COV
ne doit pas être miscible à l’eau). Un exemple typique est le recyclage
du toluène dans les imprimeries. Ces procédés sont discontinus :
pour obtenir un procédé continu, il faut au moins deux colonnes,
l’une étant en traitement pendant que l’autre est en régénération.
Pour l’industrie automobile (lignes de peinture), un procédé
spécifique est utilisé : la roue d’adsorption. Le charbon actif, en
mélange avec d’autres adsorbants tels que les zéolithes
hydrophobes, est disposé dans une roue grillagée d’une épaisseur de
0,5m environ et de plusieurs mètres de diamètre qui est placée face
au flux .cette roue tourne typiquement à deux tours par heure. L’air à
traiter chargé en COV traverse la roue et les COV sont adsorbé. L’air
purifié sort par l’autre face la roue et est rejeté à l’atmosphère. La clé
du procédé : un secteur de la roue (angle de30° environ) est protégé
par un capot fixe. Ce secteur est régénère en continu par de l’air
chaud (120°c).les effluents sont incinérés (la température et haute
concentration en carbone sont très favorables à l’incinération). Le
procédé est complètement continu.

41
Chapitre III : Utilisation du charbon actif

En phase liquide, la principale application est la décoloration des


jus sucrés et des sirops de glucose. Elle s’effectue soit en cuve agitée
avec du charbon en poudre soit en colonne avec ou en pellets. Le
charbon est réactive ex-situ dans des fours à haute température sous
atmosphère réductrice. Il existe quelques usines de réactivation en
Europe.
- Traitement des fumées d’incinérateurs de déchets (ménagers
principalement) : fixation des dioxines. Le charbon actif est utilisé
sous forme de poudre qui est injectée dans les fumées avant leur
filtration dans les fumées avant leur filtration dans des filtres à
manche. La poudre se dépose sur le filtre et adsorbe les dioxines. La
forme poudre permet une adsorption rapide, car le temps de contact
entre la fumée et le charbon est très faible. Le charbon actif est
recueilli au dé colmatage des filtres et n’est pas régénéré. Il est
stocké en décharge contrôlée
- Extraction de l’or des minerais (fixation sur le charbon actif puis
incinération du charbon.
- Captage du sulfure d’hydrogène dans le gaz nature, en particulier à la
sortie des réservoirs souterrains de gaz naturel (charbon actif
modifié : dépôt métallique (oxyde cuivre) dur la surface active), mais
aussi dans le biogaz.
- Stockage de l’hydrogène (nano-fibres de charbon actif ou de dérivés
du charbon).
- Super-condensateurs : stockage d’’lectricité sous forme de charge de
condensateur (rôle joué par l’interface charbon-liquide).
Application à très forte intensité. Piles de montres.
- Production d’azote industriel (et d’hydrogène) par PSA (pressure
swing adsorption : adsorption modulée en pression). Un filtre à
charbon actif est utilisé en prétraitement par PSA, après les
compresseurs pour enlever les impuretés organiques, les vapeurs
d’huile et les traces de vapeur d’eau.

42
Chapitre III : Utilisation du charbon actif

Définition de composés organique volatils :

Les composés organiques volatils, ou COV sont des composés organiques


pouvant facilement se trouver sous forme gazeuse dans l’atmosphère
terrestre. Ils constituent une famille de produits très large. Ces composés ont
la particularité d’avoir un point d’ébullitions très bas, ils s’évaporent ou se
subliment facilement depuis leur confère l’aptitude de se propager plus ou
mois loin de leur lieu d’émission, entrainant ainsi des impacts directs et
indirects sur les animaux et la nature. A l’échelle global, ces COV sont à 10%,
d’origine anthropique (provenant du raffinage, de l’évaporation de solvants
organiques, imbrulés, etc..) et à 90% , d’origine biotique (COVB ou COV
biogéniques, 80% étant émis par les plantes, 10% par certaines
fermentations). Ou moins lentement biodégradables par les bactéries et
champignons, voire par les plantes, ou dégradables par les rayonnements UV
ou par l’ozone.

1-5-2- Traitement et potabilisation de l’eau :

Le charbon actif agit comme un adsorbant, éliminant les éléments


polluants et indésirables de l’eau tels que les pesticides, les herbicides,
l’ozone et les composés organiques qui causent une mauvaise odeur ou
un mauvais gout. Le charbon actif d’origine végétale du bois de pin
possède des macropores et est appliqué à l’élimination du chlore, des
huiles, des graisses et des matières organiques naturelles ( MON ) des
déchets et des carbone issu de la coque de la noix de coco qui possède
des micropores est utilisé pour la purification de l’eau de puits,
l’élimination des odeurs et des saveurs et la rétention des composés
volatils.

Enfin ,le charbon d’origine minérale à base de bitumines, qui possède


des mésoporeuses, est utilisé dans l’épuration des eaux usées avec des
polluants de poids moléculaire intermédiaire.

43
Chapitre III : Utilisation du charbon actif

❖ Il ya d’autre application industrielles, comme on l’a déjà vu, le


charbon actif possède une capacité d’adsorption élevée et une
grande polyvalence qui lui permettent d’éliminer les impuretés,
de retenir les éléments polluants ou de solvants. Cette diversité
de fonctions lui permet d’être appliquée dans une multitude de
secteurs industriels, de l’exploitation minière au nucléaire.
D’autres exemples d’utilisations dans l’industrie sont la
récupération de métaux, leur application dans les fibres
synthétiques, dans le biodiesel ou dans la purification d’acides
aminés.

44
Chapitre IV :
L’impact du charbon actif
Chapitre IV : L’impact du charbon

1-Impact sur l’hommel : .

La plupart des risques humais liés au charbon sont des risques


professionnels, bien que certaines maladies, comme la fièvre
charbonneuse, puissent être contractées dans un autre cadre. Deux
types d’exploitations minières sont mises en œuvre en fonction de la
profondeur du gisement : les mines à ciel ouvert et les mines
souterraines. Ces dernières présentent davantage de risques en raison
des problèmes de ventilation et d'éboulement. Néanmoins, toute
exploitation, de l’extraction à l’utilisation du charbon, expose les
travailleurs à de multiples dangers.

Exposition à des agents nocifs :

Poussières respirables :

Lors de l’exploitation du charbon, les mineurs sont exposés à


l’inhalation de poussières de charbon et de silice cristalline, provenant
de la rupture des roches et entraînant différentes atteintes pulmonaires
dont la silicose. À un stade évolué, cette maladie devient invalidante et
souvent mortelle(4). L’exposition à la silice est de plus associée à un
risque élevé de tuberculose et de cancer du poumon.

Gaz toxiques :

Les travailleurs sont exposés à des émissions de gaz en milieu confiné :

Le méthane (CH4), le CO2 et l’azote se substituent à l’oxygène de l’air


inhalé. En forte concentration, ils agissent comme des gaz asphyxiants ;

Le sulfure d’hydrogène (H2S) est un gaz toxique présent naturellement


dans le charbon, dont l’effet majeur est de provoquer des troubles
neurologiques : il paralyse le système nerveux, ce qui empêche les
poumons de fonctionner , un incendie dans la mine a pour conséquence
de produire du monoxyde de carbone. Ce gaz toxique mortel est

46
Chapitre IV : L’impact du charbon

immédiatement absorbé par le système sanguin : il inhibe le transport


d’oxygène nécessaire à l’organisme.

Éboulement :

Il s’agit d’un des accidents les plus fréquents de l’exploitation des


mines. Il menace l’intégrité physique des mineurs en causant fractures,
entorses et parfois écrasement total. Les chutes de blocs touchent toute
exploitation bien que les mines souterraines soient les plus concernées.

Inondation :

Les travaux miniers perturbent généralement les circulations


superficielles et souterraines des eaux car il faut éviter l’ennoyage des
mines. Une panne du système de pompage ou une modification du débit
des sources et des cours d’eau peut subvenir, provoquant une
inondation brutale de la mine si aucune mesure de prévention n’a été
prise.

Feu et incendie :

Réunissant combustible, oxygène et chaleur, les mines sont un terrain


propice aux incendies. Le combustible est constitué par les veines de
charbon, l’oxygène est apporté par l’aérage de la mine et la source de
chaleur ou la mise à feu peut par exemple provenir des équipements à
moteur diesel ou électriques.

Les courants d’aérage dans les mines souterraines peuvent transporter


des fumées et des résidus toxiques de combustion dans tout ou partie
de la mine. Par cette voie, les feux eux-mêmes peuvent s’étendre
rapidement à toute la mine et déclencher des explosions.

Explosion :
47
Chapitre IV : L’impact du charbon

Une explosion peut détruire les systèmes de ventilation, provoquer un


affaissement de la mine, bloquer les issues de secours et piéger les
mineurs dans une situation où l’oxygène est remplacé par des gaz
asphyxiants.

Libération de méthane :

Lors de l’exploitation minière, du grisou (gaz composé presque


exclusivement de méthane) est libéré de la veine de charbon et des
couches rocheuses environnantes. Il présente un risque d’explosion
élevé en milieu confiné, lorsqu’il est concentré dans l'air entre 5 % à 15%
(coup de grisou).

Poussières de charbon inflammables :

La production, le transport et le traitement du charbon produisent des


aérosols de poussière de charbon inflammables et explosifs (croup de
poussier).

2-Impact sur environnement : .

L’industrie charbonnière est fortement critiquée en raison de son


impact environnemental.

Activités minières :
L’extraction du charbon peut entraîner l’érosion des sols ou la
pollution des nappes phréatiques. Si l’exploitation à ciel ouvert est
moins dangereuse pour les travailleurs, elle dénature plus notablement

48
Chapitre IV : L’impact du charbon

les sites. En effet, ces mines peuvent s’étendre sur des kilomètres carrés
à des dizaines de mètres de profondeur.

L’atmosphère : du soufre et de l’oxyde de souffre (responsables de


pluies acides) ainsi que des gaz à effet de serre (GES) : méthane, CO2,
oxydes d’azote.

D’ailleurs, ces émissions peuvent se poursuivre après l’arrêt de la


production de charbon. Les feux et les explosions dans les mines
sont également une source d’émissions de CO2.

Centrales à charbon :
La combustion du charbon dans les centrales thermiques est une
source de polluants atmosphériques dont le radon, un gaz naturel
radioactif transporté par les fumées émises.

La combustion du charbon génère deux sortes de cendres, dites


carbocendres :

• les premières, issues des fours des centrales thermiques, enfouies


dans le sol sans précaution, peuvent contaminer les nappes
phréatiques ;
• les secondes sortent des cheminées sous forme de suies acides,
récupérées par pulvérisation d'eau, ce qui les alourdit et les fait
tomber au sol. Elles sont alors stockées dans des bassins sous
forme d’une boue concentrée en produits toxiques et en métaux
lourds comme le mercure. Certaines carbocendres peuvent
également être recyclées. Lors de ruptures ou de fuites au niveau
de bassins de stockage, il peut se produire des catastrophes
environnementales.

49
Conclusion

A la lumière de notre modeste investigation, nous avons pu étudier les


différents adsorbants utilisés en industrie, et essentiellement le charbon
actif.

Ainsi, cette étude nous a permis d’une part, d’étudier les différents
types du charbon actif, ses caractéristiques et sa préparation, et d’autre
part, nous avons pu mettre en évidence les différents processus
d’élimination des polluants contenus dans l’eau et le traitement des
composés organiques volatils contenus dans l’air par adsorption sur le
charbon actif, cette technique est utilisée dans 23% des installations mises
en place.

On peut conclure que l’application industrielle du charbon actif dans


l’adsorption de certains polluants chimiques susceptibles d’être présents
dans les effluents industriels liquides et gazeux est importante vue sa
grande surface spécifique, sa disponibilité et son faible cout. .

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