Chapitre I 

Les eaux de distribution

L’eau est la vie, c’est à dire essentiel pour la survie humaine car l’être humain est
composé de 70% d’eau. Cette eau, avant d’arriver au robinet prend un circuit fait de
ramifications qui la conduit de l’usine de production d’eau potable jusqu’au réservoir
d’eau, puis de ce réservoir jusqu’aux robinets c’est le phénomène de distribution. L’eau
potable est ensuite acheminée vers des réservoirs, qui sont soit enterrés, soit surélevés.
Quand ils sont surélevés, ce sont des châteaux d’eau qui permettent de distribuer l’eau par
gravité à une pression régulière jusqu’aux habitats. C'est le principe des vases
communicants.

1. Définition

On appelle eau de distribution, une eau qui prend un circuit faite de ramifications
qui la conduit de l’usine de production d’eau potable jusqu’aux réservoirs d’eau, puis de
ces réservoirs jusqu’aux robinets et qui est dédier à la consommation humaine.
2. Composition des eaux de distribution

L’eau se compose par les éléments suivants :

2.1. Les macroéléments 
Ce sont des sels minéraux essentiels pour le corps mais avec une grande quantité,
ces éléments sont classés par ordre d’importance (M. C. Gardels et T. J. Sorg., 1989) :

- Le chlorure (Cl-), ajouté à l’eau en quantité infime (sans nocivité pour la santé), garantit
sa qualité durant son transport.

- Le calcium (Ca2+), indispensable au système osseux, il est aussi nécessaire pour le

fonctionnement des muscles, la régulation de la pression artérielle et la protection du
système digestif.

- Le sodium (Na), constitue le cation le plus abondant du milieu extracellulaire. Il se trouve

largement sous forme de chlorure et de bicarbonate assurant la régulation de l’équilibre acido-
basique.

- Le magnésium (Mg2+), important pour l’équilibre nerveux, la contraction musculaire, le

rythme cardiaque et la défense de l’organisme, il aide le calcium à se fixer dans les os et
agit sur la croissance.

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- Le potassium (K+), joue un rôle important dans la plupart des fonctions d’échange. Il est
essentiel pour la sécrétion gastrique et intervient dans la contraction musculaire.

2.2. Les oligo-éléments 

Ils sont aussi très nécessaires pour l’organisme mais en petite quantité, ces éléments sont
par ordre d’importance :
- Le cuivre (Cu2+), qui est utile aux articulations et pour lutter contre l’arthrose.

- Le fer (Fe2+), qui contribue à l’oxygénation des cellules.

- Le fluor (F), qui aide à renforcer la structure de l’émail des dents.

- Le silicium (Si), qui favorise la fixation du calcium et la protection des artères

3. Qualité des eaux de distribution

La qualité des eaux de distribution fait référence à l’étude des caractéristiques

chimiques, physiques, biologiques et radiologiques. Elle caractérise l’état de l’eau par
rapport aux besoins des espèces biotiques. Elle est référenciée plus fréquemment par des
normes permettant d’évaluer la conformité des eaux. Les normes de référence dans la
présente étude sont celles de la République Algérienne.

3.1. Paramètres physico-chimiques 

Elle concerne l’analyse des paramètres comme le pH, les résidus secs, la
conductivité, la température, les minéraux, la matière organique et les métaux lourds.Les
nomes de paramètres physico-chimiques sont présentés dans le tableau 01.

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Tableau 01 : Les paramètres physico-chimiques des eaux de distribution (J O RADP N˚

13., 2014).

Paramètres physico-chimiques des eaux Unités Normes

de distribution

Alcalinité (CaCO3) mg/l 65 Pour les eaux dessalées

ou déminéralisées
(Valeur minimale)

Calcium mg/l 200

Chlorure mg/l 500

Concentration en ions hydrogène Unité pH ≥6,5 et ≤ 9

Conductivité à 20°C µS/cm 2800

Dureté (TH) mg/l 500

CaCO3

Fer total mg/l 0,3

Manganèse µg/l 50

Phosphore mg/l 5

Potassium mg/l 12

Sodium mg/l 200

Sulfates mg/l 400

Température °C 25

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3.2. Les paramètres microbiologiques

Les paramètres microbiologiques permettent de vérifier que l’eau ne contient aucun

germe pathogène, tels que les bactéries pouvant provoquer une toxicité aigüe chez le
consommateur, voire des épidémies.

Un avis sur la qualité bactériologique d’une eau ne peut être porté une fois pour
toutes, à la suite d’une analyse initiale ; il doit, au contraire, dépendre d’une surveillance
analytique mais qui doit comporter une fréquence souvent importante d’examens.

Les paramètres microbiologiques de qualité de l’eau de consommation humaine

sont représentés dans le tableau 02 (J. O. RADP N˚ 13., 2014).

Tableau 02 : paramètres microbiologiques de qualité de l’eau de consommation humaine

(J. O. RADP N˚ 13., 2014).

Paramètres microbiologiques recherchés Unités Valeurs

limites
Escherichia. Coli n/100ml 0

Entérocoques n/100ml 0

Bactéries sulfito-reductrices y compris les spores n/20ml 0

*n : est le nombre de microorganismes

4. Les ressources en eau de distribution dans la wilaya de Chlef 

La wilaya de Chlef dispose d’une station de dessalement de l’eau de mer, dotée

d’une capacité de production de près de 200.000 m3/J, d’eau traité par la technique
d’osmose inverse, cette unité de dessalement de l’eau de mer se situe dans la zone
d’expansion touristique de Maïnis, à la sortie de la ville côtière d’environ 6 km ouest de la
ville de Ténès et à 60 km du chef-lieu de la wilaya de Chlef, elle s’étend sur une superficie
de 6100m².
La wilaya dispose aussi d’un barrage à Sidi Yakoub dans la commune d’Ouled Ben
Abdelkader (Daïra de Boukadir), et de nombreux forages souterrains assurant
l’approvisionnement en eau potable de plusieurs communes de la wilaya (ADE., 2017).

4.1. Traitement des eaux de distribution à Chlef

Le traitement de l’eau pour atténuer certaines particules est un processus qui passe
par des méthodes spécifiques selon l’origine de l’eau.

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4.1.1. Traitement de déminéralisation, dessalement par osmose inverse (Station de

dessalement de Maïnis à Ténès)

L’osmose inverse utilise des membranes filtrantes qui laissent passer l’eau en
arrêtant tous les sels, cette technique est utilisée pour les eaux saumâtres et les eaux de
mer.
Un prétraitement par une préfiltration de l’eau est fait pour éviter le dépôt de
matières en suspension sur les membranes, qui conduit très rapidement à une diminution
des débits de l’eau produite, suivie par une filtration sur cartouche pour retenir les
particules de l’ordre des micromètres non retenues par la préfiltration, ensuite l’injection
de l’eau prétraitée vers les modules d’osmose inverse.

Une reminéralisation des eaux osmoses est requise pour rendre l’eau potable. L’eau
dessalée par osmose inverse étant déminéralisée, il est nécessaire pour les usages de
consommation de la remettre à l’équilibre calcocarbonique, cette étape s’effectue
généralement par le mélange d’une faible quantité d’eau mer ou saumâtre prétraitée et/ou
l’ajout de réactifs tel que la chaux.

4.1.2. Traitement des eaux de surfaces par filtration (Barrage de Sidi Yakoub à
Ouled Ben Abdelkader) 

Les eaux de surfaces doivent être traitées pour atteindre la qualité requise, les
eaux de surfaces contiennent en générale une grande quantité de solides en suspension,
bactéries, algues et matières organiques, source de mauvais gouts et mauvaises odeurs.
Le traitement de ces eaux comprend les étapes suivantes :

4.1.2.1 Clarification (Coagulation /Floculation)

La coagulation : est la première étape du traitement, est utilisée afin
d’agglomérer les particules en suspension entre elles pour les récupérer ensuite par la
décantation.
La floculation : est la formation des flocs par l’ajout d’un agent coagulant, leur
élimination est par décantation puis filtration.

4.1.2.2 Filtration sur sable

La filtration est nécessaire, après les étapes citées au-dessus, pour l’élimination
des particules fines restantes après le procédé de la clarification ; la filtration se fait sur un
lit de sable.

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4.1.3. Traitement des eaux de forages :

4.1.3.1 Le captage 
L’eau est prélevée par captage dans un forage. Un périmètre de protection autour
du point de captage est l’une des dispositions concourant à la qualité sanitaire de l’eau
distribuée. Il permet d’assurer la préservation et la qualité de l’eau et permet de prévenir et
de réduire le risque de pollution de la ressource en eau. L’eau est ensuite conduite dans
une unité de production d’eau potable.

4.1.3.2 Le dégrillage 
A son entrée, l’eau transite par des grillages (dont les interstices mesurent
environ 5 cm) qui la débarrassent des plus gros déchets (cailloux, plastiques, branches,
feuilles…).

4.1.3.3 Le tamisage 
L’eau passe ensuite par un tamis avec des grilles nettement serrées, permettant de
retenir les petits déchets (petits cailloux, brindilles…).

4.1.3.4 La filtration sur sable 

La filtration par le sable est l’une des méthodes de traitement de l’eau les plus
anciennes. Un filtre à sable est constitué par une couche de sable, à travers laquelle l’eau
circule à vitesse relativement faible. Cela permet d’intercepter les dernières particules
visibles à l’œil nu et de coller les substances à la surface du sable.
Les virus et bactéries peuvent passer au travers des filtres, c’est pourquoi l’étape
finale de désinfection sera obligatoire.

4.1.3.5 La floculation-coagulation (décantation) 

Cette étape consiste à regrouper les matières en suspension (sable, limons,
plancton, débris organiques, argiles fines, bactéries, sels…) en grappes à l’aide d’un
coagulant pour qu’elles coulent au fond du bassin de décantation.

4.2. Traitement finale de la désinfection des eaux de distribution 

La désinfection doit faire l’objet d’une attention particulière, car les eaux de
surfaces ou de forages contiennent une grande quantité de bactéries, virus, micro-
organismes ; pour cela l’utilisation de certains produits, appelle les produits de
désinfection par chloration sont dispensable. De même pour la désinfection de l’eau

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dessalée et reminéralisée qui vise à assurer la qualité bactériologique de l’eau distribuée,

elle est réalisée par un traitement de chloration.

4.3. Les produits de désinfection des eaux par le chlore

La désinfection a pour but d’éliminer les micro-organismes pathogènes et de
garantir l’absence de tout germe infectieux (bactérie ou virus) dans les eaux distribuées.
Au contraire de la stérilisation, qui permet une destruction totale des germes présents, la
désinfection par chloration peut laisser subsister quelques germes banals, sans risque pour
la santé publique.
Parmi les produits de désinfection par le chlore :

4.3.1. Le chlore 
Le chlore est un oxydant-désinfectant, il est utilisé sous la forme de chlore gazeux
ou d’hypochlorite. Son pouvoir oxydant est suffisant pour éliminer la plupart des bactéries,
cependant son action sur les virus et les parasites est limitée.
Son désavantage majeur réside dans la formation de SPCs, notamment les THMs.
Cependant, le chlore possède une bonne rémanence dans un réseau de distribution, ce qui
permet de maintenir la qualité bactériologique de l’eau dans des réseaux complexes.

4.3.2. La monochloramine 

La monochloramine est un oxydant-désinfectant moins efficace que le chlore, et

son action est davantage bactéricide que désinfectante. De plus, son action est limitée vis-
à-vis de certains organismes tels les virus et les parasites.
Elle est préparée sur site par réaction entre l’ammoniaque et le chlore. En présence
d’excès de chlore, la monochloramine se transforme en dichloramine qui se décompose en
azote moléculaire et sa décomposition est favorisée en présence de bromure. Dès lors, un
excès d’ammoniaque est toujours utilisé pour éviter la décomposition de la
monochloramine et la disparition du chlore actif. La présence d’ammoniaque en excès peut
être à l’origine d’une nitrification dans les réservoirs et provoquer l’apparition de nitrite,
particulièrement toxique. Par la suite, l’ion nitrite peut générer des nitrosamines
organiques, fortement cancérigènes, par réaction avec des composés aminés naturels. De
plus, la dichloramine provoque des goûts et odeurs très désagréables pour le
consommateur. La monochloramine ne génère pas de sous-produits halogénés, tels que les
trihalométhanes.

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Cet oxydant est donc exclusivement utilisé en post-désinfection, afin de limiter la

croissance bactérienne dans un réseau de distribution, en combinaison avec des oxydants
plus puissants dans le traitement de l’eau.

4.3.3 Le dioxyde de chlore 

Le dioxyde de chlore est préparé sur site par réaction du chlorite avec le chlore
gazeux ou l’acide chlorhydrique. Ce gaz est particulièrement efficace pour l’oxydation et
la désinfection, et possède un pouvoir bactéricide et virucide plus puissant que le chlore.
Étant un radical libre, il réalise les réactions d’oxydation davantage par échange
d’électrons que par substitution électrophile du chlore. Dès lors, peu de SPCs sont générés.
Cependant, étant donné son pouvoir oxydant, il oxyde facilement les matières organiques
et les métaux, ce qui le rend peu persistant dans un réseau de distribution. Sa réduction
génère l’anion chlorite qui est reconnu comme relativement toxique.

4.5 La désinfection par l’ozone 

L’ozone, généré sur site à partir d’oxygène ou d’air sec, est certainement l’oxydant-
désinfectant le plus efficace contre les bactéries, virus et parasites. Outre son pouvoir
oxydant puissant, son principal avantage réside dans sa nature purement oxygénée, ce qui
réduit la formation de composés organochlorés. Cependant, sa grande réactivité avec les
matières organiques et minérales ainsi que sa décomposition catalysée dans l’eau limitent
son effet dans le temps.
Malgré sa nature purement oxygénée, l’ozone génère des sous-produits halogénés,
comme l’anion bromate qui est reconnu comme potentiellement cancérigène.

5. Produits de désinfection utilisés en Algérie

Pour des considérations techniques et économiques, les produits de désinfection
utilisés en Algérie se limitent aux produits suivants :

- Le chlore gazeux Cl2

- L’hypochlorite de sodium NaClO
- L’hypochlorite de calcium Ca(ClO)2
- Le chlorure de chaux CaOCl2
- Le permanganate de potassium KmnO4

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Classiquement, selon les moyens disponibles et par rapport au coût des

installations, la chloration reste le procédé le moins coûteux et le plus efficace (80% utilise
la désinfection par le chlore dans le monde) (ADE, 2005).

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