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ISPA/ Cours technologies des fluides 2ème A Froid / Chapitre I : Technologies des eaux

Cycle de Technicien Supérieur en Froid


2ème Année
Module : Technologies des fluides et des
matériaux
Chapitre I : Technologies des eaux

Copie non définitive

Élaboré par : Mr BOUZRARA ALI

BOUZRARA ALI 1
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Chapitre I : Technologies des eaux


La chaudière est l’appareil dans lequel le combustible se combine à l’air atmosphérique
en libérant une certaine quantité de chaleur. Cette quantité de chaleur est transmise à une
masse d’eau quelle échauffe et vaporise sous pression
Dans les anciennes chaudières, de puissance unitaire réduite et fonctionnant en vapeur
saturée sous faible pression, la qualité de l'eau d'alimentation n'avait pas une importance
capitale. On utilisait de l'eau douce ordinaire. Cette eau contient des sels en dissolution,
des gaz en dissolution et des ions H+ et OH-. Elle ne peut être admise dans les chaudières
modernes à caractéristiques (p et T) élevées
La figure 1 représente une chaudière à vapeur fonctionnant avec diverses sources
d’énergies

Figure 1 : Chaudière multi énergies à vapeur

Les caractéristiques de l'eau utilisée ont une influence notable sur la qualité du service
rendu et sur le bon fonctionnement de l'installation. Elles interviennent au double point de
vue :
- des échanges de chaleur : il faut contrôler l'entartrage qui forme des écrans
thermiques préjudiciables au bon transfert de chaleur ;
- de la corrosion des parois en acier au contact d'une eau à haute température qui
peut contenir des impuretés agressives;

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Les caractéristiques physico- chimiques de l'eau utilisée sont donc de toute première
importance.
1. Composition des eaux naturelles
1. 1. Impuretés en solution
On distingue les impuretés gazeuses et non gazeuses :
1. 1. 1. Impuretés gazeuses
L'eau contient en solution des gaz tels que l'oxygène (O 2) et le dioxyde de carbone (CO2)
qui lui confèrent des propriétés corrosives :
- L'oxygène provoque une corrosion localisée et rapide, dite par piqûres.
- Le gaz carbonique dissous dans l'eau en équilibre avec des carbonates et bicarbonates
est responsable de la corrosion généralisée dans le système de condensats.
1. 1. 2. Impuretés non gazeuses
Les ions en solution dans l’eau sont, pour l'essentiel :
- ceux des sels de calcium et de magnésium sous forme de bicarbonates, chlorures,
sulfates, etc..., dont la concentration est caractérisée dans l'analyse de l'eau par la dureté;
- ceux de la silice.
Les sels de calcium et de magnésium précipitent sous l'effet de la température et forment
des dépôts appelés tartres.
La présence de silice dans les eaux naturelles doit être prise en compte afin de limiter les
possibilités de dépôt, selon le type de chaudière employé.
1.2. Impuretés en suspension
L’eau peut aussi contenir des corps en suspension sous forme de fines particules
colloïdales (Tableau 1)
Tableau 1 : Eléments rencontrés dans l'eau naturelle
Etats des éléments Nature des éléments
En suspension Sables - Argiles - Boues diverses - Débris divers
insolubles - Tourbe - Roche en débris - Matières
organiques - Minérales - Végétales
En émulsion Matières organiques colloïdales - hydrocarbures -
Goudrons - Suies. Argiles colloïdales
Matières solubilisées Déchets végétaux - Matières azotées - Produits de
synthèse organique solubles
SELS Bicarbonates – HCO3- de Calcium – Ca++
MINERAUX Carbonates – CO3- - de Magnésium – Mg++.
Solubles ou dissous Sulfates – SO4 - - de Sodium – Na+
Chlorures - Cl- de Potassium – K+
Nitrates - NO; de Ammonium – NH4 +
Silice
Gaz dissous Oxygène - Azote - Gaz carbonique - Ammoniac
Organismes vivants Algues - Micro-organismes
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On trouve aussi des matières minérales, des matières organiques, des précipités de
phosphate (de calcium), de nitrates, de borates, et même des organismes vivants,
(bactéries, algues,...) qui peuvent provoquer du moussage, du primage (entraînement de
vésicules liquides par la vapeur) et la formation de dépôts.
L'utilisation directe des eaux naturelles de surface dans l'industrie n'est donc pas
envisageable, compte tenu des éléments indésirables qu'elles contiennent et de la
variabilité de leurs qualités.
Ces eaux doivent d'abord subir des traitements préalables (tels que dégrillage, dessablage,
décantation...) pour les rendre aptes à subir les traitements ultérieurs (physiques ou
chimiques) adaptés à leur destination (alimentation de chaudières ou de circuits de
refroidissement par exemple). Elles passent ensuite par un traitement de base pour obtenir
des eaux d'appoint traitées, puis par un conditionnement chimique spécifique (voir fig.2).
2. Cycles de l’eau dans une chaufferie
D'une manière générale, et quel que soit le type de chaudière considéré, le cycle de l'eau
dans l'appareil peut être schématisé de la manière suivante:
L'eau d'alimentation, constituée par une proportion variable d'eau condensée récupérée
dite «eau de retour» et d'eau neuve plus ou moins épurée dite «eau d'appoint», arrive dans
l'appareil.

Figure 2 : Installation de base et cycle de l’eau dans une chaufferie

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Dans une chaudière à vapeur, l'eau d'alimentation se transforme en vapeur et s'échappe


vers l'extérieur. La salinité de cette vapeur est négligeable, mais elle entraîne très
fréquemment, en plus des molécules d'eau pure, des vésicules liquides (primage) et des
gaz, en particulier le dioxyde de carbone (CO2) dû à la décomposition des bicarbonates et
des carbonates.
La concentration des impuretés non entraînées par la vapeur augmente peu à peu dans
l'eau liquide qui reste dans la partie inférieure de la chaudière. La quantité de sel évacuée
doit être égale à la quantité de sel amenée par l'eau d'appoint. Soit avec :
Q1= débit d'eau d'appoint (m3/h) ; C1, = concentration en sel de l'eau d'appoint (g/m3)
q = débit des extractions (m3/h) ; C2 = concentration en sel de l'eau de chaudière (g/m3).
Dans une installation, le pourcentage des purges dépend des caractéristiques de l'eau
d'appoint et des consignes de minéralisation à respecter pour l'eau de chaudière. Ces
consignes sont fournies par le constructeur.
Les eaux d’alimentation de la chaudière contiennent de l’oxygène, agent de corrosion qui
doit être éliminé. L’élimination peut s’effectuer par voie physique par la mise en place
d’un dégazeur thermique ou par voie chimique avec l’utilisation de réducteurs d’oxygène.

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Eau naturelle de
surface Dégrillage
Dessablage
Décantation
Traitements préliminaires Floculation
Filtration
Traitement
Aération + Filtration
Eau industrielle
d’appoint

Traitement de base Traitement de base Traitement de base


Adoucissement et ou Adoucissement ou Adoucissement
Décarbonatation et ou Décarbonatation
Déminéralisation sur sur résines suivie
résines d’un
Dégazage adoucissement

Eau d’appoint Eau d’appoint Eau d’appoint


traitée traitée traitée

Conditionnement chimique Conditionnement chimique Conditionnement chimique


Contre la corrosion et le primage Contre la corrosion et le primage Contre la corrosion
Condensats
Condensats
Condensats

Dégazeur Dégazeur
Utilisation

Chaudière à
Eau Eau thermoplongeurs
Utilisation

Utilisation

d’alimentation d’alimentation

Maintien de la Maintien de la
conductivité conductivité

Chaudière à
Chaudière à Thermo- Eau
Vapeur électrodes Vapeur chaude
plongeurs

Purges Purges

Figure 2 : cycle de l’eau destinée à l’alimentation des principaux générateurs

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3. Définitions des paramètres d’analyse de l’eau


3. 1 – Potentiel d’hydrogène
L'eau pure est très faiblement conductrice, elle contient donc des ions, ce qui implique
une faible dissociation:
2 H2O  H30+ + OH-
La mesure de la constante d'équilibre de cette réaction permet de calculer le produit
ionique de l'eau.
(H30+) (OH-) = 10-14 = constante à 25°C (voir Figure 2).
(H30+) : concentration en ion gramme H30+
(OH-) : concentration en ion gramme OH-.
Dans l'eau pure, la concentration en OH - est
égale à la concentration en H30+
(H30+) = (OH-) = 10-7
Une solution acide est caractérisée par un
excès d' H30+ par rapport aux ions OH -
(H30+) > 10-7
Une solution basique est caractérisée par un
excès d'OH- par rapport aux ions H30+
(OH -) > 10-7
La convention proposée par le Danois SOERENSEN définit le pH d'une solution comme
le logarithme décimal de l'inverse de la concentration en H30+ soit:
pH = - log (H30+)
L'eau pure a un pH égal à - log (10-7) = 7.
Dans les solutions acides : pH < 7.
Dans les solutions basiques : pH > 7.
Une solution qui contient 1 ion- gramme de H 30+ par litre (solution NORMALE d'acide
chlorhydrique) a un pH de :
(H30+) =1
pH = - log 1 = 0
Le pH d'une solution varie avec la température. Pour mesurer le pH on utilise un pH
mètre ; pour l'estimer, on procèdera avec des indicateurs colorés dont la coloration varie
avec le pH.

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Exemple de calcul
Par définition pH = - log (H30+) = colog (H30+) (concentration mesurée en mol/litre).
Quel est le pH d'une solution d'un litre d'eau dans laquelle on a dissous 0,4 g de soude
NaOH ?
Une mole de soude ayant une masse de 40 g, la quantité de soude dissoute correspond
donc à 10-2 moles.
Dans l'eau, la soude se dissocie complètement d'après la relation :
NaOH Na+ + OH -
On a donc : (OH -) = (NaOH) = 10-2 mol/L.
L'équilibre de dissociation de l'eau se traduit par:
2 H2O  H30+ + OH- ; avec (H30+) (OH -) = 10-14

On en déduit la concentration en ions H30+

D'où la valeur du pH : pH = log (H30+) = 12 (solution basique).


3. 2 - Dureté TH
La dureté ou titre hydrotimétrique (TH) d'une eau caractérise la concentration des sels de
calcium et de magnésium en solutions. L'unité légale de la dureté est le milliéquivalent
(meq) mais d'autres unités sont aussi employées. En pratique on a recours au degré
hydrotimétrique (« degré» français (°f), anglais, américain ou allemand) (tableau 2).
La dureté totale TH correspond à la teneur globale en sels de calcium et de magnésium
liés aux bicarbonates, carbonates, sulfates et chlorures.
De 0 à 5°f, une eau est dite "très douce» ; de 5 à 15°f, elle est "douce» ; de 15 à 25°f, elle
est « demi- dure » ; de 25 à 35°f, elle est « assez dure» ; de 35 à 50°f, elle est « dure» et
au-delà elle est « très dure».

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Tableau 2 : correspondance entre les diverses unités de TH


Français Américain Allemand Anglais meq/L
1 ° Français (°f) = 1 0,58 0,56 0,70 0,2
1 ° Américain = 1,72 1 0.96 1,2 0,34
1 ° Allemand = 1,79 1,04 1 1.25 0,358
1 ° Anglais = 1,43 0.83 0,80 1 0,286
1 meq/L = 5 2,9 2,8 3,5 1

Définitions :
Masse molaire : Masse de 6,023 x 1023 atomes du corps considéré. Elle se calcule par la somme des masses
atomiques des atomes .de ce corps. Exemple: Ca = 40 - C = 12 O = 16.
.Masse molaire de CaCO3 = 100 g/mole.
Valence : Pour un corps simple la valence est égale au nombre d'atomes d'hydrogène capable de saturer un atome de
ce corps.

La dureté temporaire ou TH temporaire représente seulement la teneur en calcium et


magnésium liés aux bicarbonates de l'eau. La différence entre le TH total et le TH
temporaire représente la quantité totale de sels de calcium et magnésium liés aux sulfates
et aux chlorures. Elle est appelée dureté permanente TH permanent.
Par exemple : la masse molaire du calcium, élément bivalent, étant de 40 g/mol, si une
eau contient 4 g de calcium par litre on peut exprimer ce résultat en disant qu'elle contient

de calcium (ou 200 meq/L)

3. 3 – Alcalinité (TA et TAC) appliquée aux eaux de chaudières


Par définition, les eaux de chaudières ne doivent plus contenir de sels de calcium et de
magnésium.
Le TA (titre alcalimétrique simple ou apparent) permet de connaître la concentration
totale en hydrates alcalins, la moitié des concentrations des carbonates plus environ le
tiers des phosphates contenus dans l'eau.
Le TAC (titre alcalimétrique complet) permet de connaître la concentration totale des
hydrates alcalins, des carbonates et les 2/3 de la concentration de phosphates contenus
dans l'eau.

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D'après les définitions précédentes, et dans le cas des eaux de chaudière, on peut écrire:
TA = Soude (NaOH)
+ 1/2 carbonate de sodium (Na2CO3)
+ 1/3 phosphate tri sodique (Na2PO4).
TAC = Soude (NaOH)
+ total carbonate de sodium (Na2CO3)
+ total bicarbonate de sodium (NaHCO3)
+ 2/3 phosphate trisodique (Na3PO4)
TA
Pour une eau de chaudière, et en fonction du rapport , on peut se trouver soit en présence de
TAC
soude, soit en présence de carbonates et bicarbonates, soit en présence de carbonates alcalins.

a) Si , l’eau ne contient plus de bicarbonates, mais un mélange de bases fortes (soude

caustique) et de carbonate.

b) Si , l’eau renferme un mélange de bicarbonates et de carbonates.

c) Si , l’eau ne contient que des carbonates alcalins.

Le cas TA = TAC n'est que théorique car l'eau de chaudière serait alors de la soude ce qui n'est
surtout jamais atteint en pratique, pour la bonne tenue des installations.
Remarque: Dans le cas des eaux brutes naturelles le TA est nul (TA = 0) et la valeur du TAC
provient principalement de la présence des bicarbonates de calcium, magnésium et sodium. Le
TAC des eaux naturelles est sensiblement égal au TH temporaire.
Exploitation des valeurs de TA et TAC selon les différentes qualités d'eau (voir tableau 3)
1er cas
Tableau 3 : Exploitation des valeurs de TA et TAC
TA = c'est le rapport idéal vers lequel il faut tendre, l'eau ne contient que des carbonates

neutres de sodium: ce rapport est valable pour des chaudières ayant un timbre inférieur à 30 bar
mais n'est pas une obligation. Pour des timbres supérieurs à 35 bar et dans le cas de l'utilisation
de la vapeur dans une turbine, le respect de ce rapport devient une obligation.

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2éme cas
TAC
TA >
2
Considérons, à titre d'exemple, les résultats d’analyse suivants :
TA = 71°f
TAC = 99°f

Nous avons bien TA > , en nous aidant du tableau 3 colonne 4, nous pouvons calculer

la concentration en bases fortes (NaOH).


Bases fortes = 2 * TA - TAC
(2 x 71) - 99 = 43°f.
A partir de la valeur du degré alcalimétrique pour la soude caustique, nous calculons une
concentration en mg/L égale à :
43 * 8 = 344 mg/L de NaOH.
Cet excès de soude peut trouver son origine dans un trop fort excès de phosphates ou dans
un débit trop faible des purges continues. Les valeurs conseillées se trouvent entre 10 et
35 mg/L sous forme Na3PO4.
Dans cet exemple, il y a risque de FRAGILITE CAUSTIQUE. La soude pénètre à
l'intérieur du métal, met le métal en solution sous forme d'hydroxyde de fer; l'action
néfaste se produit en priorité là où le métal a été fragilisé : soudures, dudgeonnages,
coudes, etc. Il peut y avoir fissuration du métal.

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Il y a également augmentation de la viscosité de l’eau et augmentation de la salinité totale


et donc risque de PRIMAGE.
Important : Dans le cas des eaux totalement déminéralisées ayant subi un
conditionnement chimique (ajout de sulfite Na2SO3 par exemple), les TA et TAC ne
traduisent plus fidèlement les valeurs des concentrations en carbonate et bicarbonate,
mais sont le reflet des quantités de sels dissous et de leur alcalinité.
3. 4 - Salinité
La salinité représente la quantité totale de sels minéraux présents en solution dans l'eau;
elle s'exprime en milligramme par litre ou en gramme par litre d'eau. L'eau traitée
contient encore des constituants solubles, sous forme d'ions qui ne sont pas nuisibles
chimiquement (sels neutres et base), mais qui sont parfois indésirables tels que le chlorure
de sodium (NaCI), le sulfate de sodium (Na2SO4), la soude caustique (NaOH), le
carbonate de sodium (Na2CO3). Quand la limite de solubilité est atteinte, ils précipitent et
forment des dépôts. La mesure de salinité totale est effectuée en laboratoire par
évaporation de l'eau dans une capsule de platine après passage à l'étuve à 105°C et pesée
sur une balance de précision. L'évaluation de la concentration en sels dissous peut se faire
à partir de la conductivité électrique:
(1 S/cm = 0,45 mg/L NaCI).
Cette concentration sera alors exprimée en «équivalent NaCI ».

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3. 5 - Teneur en silice
La teneur en silice s'exprime en milligrammes de silice (SiO 2) par litre d'eau, elle peut
varier de quelques milligrammes par litre à 50 mg/L. Les eaux les plus douces (TH faible
< 5°f) sont généralement riches en silice. On les rencontre dans les zones de montagne où
la teneur en silice est fonction des matières minérales rencontrées en surface.
3. 6 - Teneur en gaz dissous
Les eaux naturelles sont susceptibles de contenir des gaz dissous. Les teneurs de ces gaz
varient, d'une part avec leur nature (oxygène, azote, gaz carbonique...), et d'autre part
avec la température.

Tableau 4: Teneur en oxygène en mg/l en fonction de la température

Température en °C 20°C 40°C 50°C 60°C 70°C 80°C 90°C

Oxygène dissous 9 6.4 5.5 4.9 4 3 1.6


en ppm

En pratique, ces teneurs s'expriment en milli- grammes par litre ou par leur équivalent
d'origine américaine le ppm (parties par million). Pour exprimer les très faibles
concentrations, on utilise le microgramme par litre ou le ppb (parties par billion).
1 mg/L = 1 ppm
1 g/L = 1 ppb
Dans certains ouvrages, on rencontre aussi comme unité le ppm v, qui signifie que 1'on se
réfère à l'unité de volume. On l'utilise pour exprimer une teneur en gaz dans un mélange
gazeux. .
3. 7 - Précautions à prendre pour le prélèvement des eaux de chaudière

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Dans les chaudières, les prélèvements d'eau s'effectuent généralement en partie basse du
générateur, par exemple au niveau des purges de déconcentration ou au niveau du
contrôleur de conductivité.
La température de l'eau prélevée doit être inférieure à 30°C, ce qui nécessite l'utilisation
d'un échangeur.
Les flacons de prélèvement doivent être rincés avec l'eau prélevée et munis d'un bouchon
étanche.
Si une mesure de silice doit être effectuée, il ne faut pas utiliser de flacon en verre.
INFLUENCE DES VARIATIONS DE TEMPÉRATURE SUR LES
CARACTÉRISTIQUES PHYSICO-CHIMIQUES D’UNE EAU NATURELLE
4.1. RUPTURE DE L'EQUILIBRE CARBONIQUE
Dans les eaux naturelles, les bicarbonates de calcium, de magnésium, de sodium sont en
équilibre avec les carbonates et le dioxyde de carbone selon les réactions réversibles
suivantes :
Ca(HCO3)2 CaCO3 + CO2 +H2O
Mg(HCO3)2 MgCO3 + CO2 + H2O
2(NaHCO3)  Na2CO3 + CO2 + H2O
Ces équilibres sont précaires : le chauffage de l'eau ou une simple aération suffit à les
déplacer par dégagement de dioxyde de carbone (CO 2), en faveur de la précipitation des
carbonates (MgCO3, CaCO3) qui deviennent des impuretés. Le carbonate de sodium
Na2CO3 reste soluble.
Cet « équilibre carbonique » dépend, pour une température donnée des concentrations
relatives des ions Ca++ et, Mg++, il joue un rôle prépondérant dans les problèmes
d'entartrage des circuits et des chaudières.
4. 2. DISSOCIATION DE CERTAINS SELS
Au dessus de 100°C :
- les carbonates en solution sont hydrolysés en hydroxydes et en dioxyde de carbone,
- les silicates SiO4 sont dissociés en silice et en hydroxydes métalliques.
4. 3. REACTION CHIMIQUE DE L'EAU SUR LES METAUX
L'augmentation de la température favorise la réaction chimique de l'eau sur les métaux, en
particulier le fer, pour donner des oxydes et de l'hydrogène.
Fe + 2H2O Fe (OH)2 + H2 pour pH <8,7

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3Fe + 4H2O + Fe3O4+ 4H2 pour 8,7 <pH<12.7


Lors de la mise en service des chaudières, la formation d'oxyde magnétique Fe 3O4
constitue une protection efficace contre la corrosion.
5. MANIFESTATIONS DES PROBLÈMES DUS AUX IMPURETÉS DE L’EAU
Les principales perturbations provoquées par les impuretés présentes dans l'eau sont :
 l'entartrage,
 la corrosion,
 le primage,
 l'érosion,
 la formation d'arcs électriques,
 la formation de mousse.
Dans ce qui suit on s’intéressera en particulier des trois premiers phénomènes.
5. 1. ENTARTRAGE
La cause principale de l’entartrage est la rupture de l'équilibre carbonique de l'eau,
notamment pour les sels de calcium et de magnésium.
Ca(HCO3)2  CaCO3 + CO2 + H2O
Mg(HCO3)2 MgCO3 + CO2 + H2O
Ce phénomène se manifeste:
- à l'intérieur des chaudières,
- dans les échangeurs (condenseurs en particulier),
- dans les réseaux de distribution d'eau chaude.
La présence du CO2 dans l'eau permet la formation des ions HCO 3- et par suite, le
maintien des sels carbonatés en solution. Tout phénomène physique ou chimique qui
entraîne le dégagement du CO2 favorise donc l'entartrage par précipitation du carbonate
de calcium (CaCO3) et du carbonate de magnésium (MgCO 3). Le dépôt se produit au
niveau des parties les plus chaudes.

Le tartre constitue un isolant thermique. Il favorise d'autre part des corrosions localisées
dites corrosions caverneuses

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.
5. 2. CORROSION
La corrosion est un phénomène chimique qui porte atteinte à un objet solide et provoque
une altération de la matière. On la distingue de l’érosion, phénomène physique qui se
traduit par une perte de matière. La corrosion peut entraîner la perforation, la fissuration,
et la rupture des équipements.

On rencontre la corrosion:
- dans les chaudières,
- dans les réseaux de distribution de vapeur,
- dans les réseaux de retours de condensable et purges.
Les facteurs qui la favorisent sont l'oxygène (O 2) le dioxyde de carbone (CO2), les sels
dissous, la soude caustique et, d'une façon générale, un pH de l'eau trop bas ou trop élevé.
5. 2. 1. Corrosion par l'oxygène
Les eaux traitées, ou les retours de condensation, mis en contact avec l'air fixent de
l'oxygène
Quand on chauffe une eau qui contient de l’oxygène, l'élévation de température libère cet
oxygène qui risque de provoquer des corrosions.
Lorsque la teneur en oxygène dissous diffère d'un point à un autre du liquide, un courant
électrique s'établit entre la région la plus aérée (cathode) et la région du métal la moins
aérée (anode). Le fer qui se trouve dans la zone anodique est attaqué et passe en solution
(figure 4).

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Figure 4 : Effet EVANS : Corrosion par l’oxygène


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Cette sorte de corrosion s'établit sous les dépôts (tartre, oxydation directe). La postule
n'arrête pas le processus, cette corrosion se traduit par des piqûres plus ou moins
importantes.
La teneur en oxygène de l'eau d'alimentation des chaudières est donc un point à surveiller
de près, afin d'éviter les corrosions. Cette teneur, d'après les constructeurs, et selon le type
de chaudière, devra être inférieure à 0,03 mg/L soit 0,03 ppm.
5. 2. 2. Corrosion par le dioxyde de carbone (CO2)
La corrosion par le dioxyde de carbone a pour origine la dissociation, sous l'action de la
température, des bicarbonates et des carbonates présents dans l'eau d'alimentation. Elle est
plus accentuée dans l'eau bicarbonatée sodique car la dissociation s'y prolonge.
Le dioxyde de carbone dissous, dans les condensats, forme avec l'eau de l'acide
carbonique, qui diminue le pH et augmente donc le risque de corrosion. Dans la chaudière
même, l'agressivité du dioxyde de carbone est pratiquement neutralisée par la présence de
sels alcalins.
5. 2. 3. Sels dissous
Les sels dissous corrosifs les plus répandus sont les chlorures suivants: chlorure de
magnésium MgCI2, chlorure ferreux FeCI2 ou ferrique chlorure de sodium NaCI, chlorure
de calcium CaCI2.
En général, les eaux de dureté moyenne (10 à 25°f), dont la concentration en chlorures
reste inférieure à 100 mg/L peuvent être tolérées. Pour des teneurs en chlorures voisines
de 1 g/L, la corrosion des métaux est importante. Elle se traduit dans le cas du fer et de
l'acier ordinaire par une attaque intergranulaire.
5. 2. 4. Soude caustique
La soude caustique contenue dans les eaux de chaudière, provenant de la décomposition
du carbonate de sodium, peut provoquer des dégradations sous forme de fissuration du
métal quand la pression de fonctionnement atteint 40 bar : avec un excès de soude on

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arrive rapidement à la fragilisation du métal. On dit que l'eau de chaudière présente un


risque de fragilité caustique.
5. 2. 5. Détection de la corrosion
Plusieurs méthodes peuvent être utilisées pour la détection de la corrosion
 Inspection visuelle :
 Coupon de corrosion: (cette mesure doit être effectuée par des spécialistes).
 Analyse chimique des condensats :
5. 3. PRIMAGE
Le « primage» est l'entraînement de gouttelette d'eau par la vapeur produite dans les
conditions normales de fonctionnement, c'est-à-dire en dehors des cas d'appel brutal de
vapeur, de variation brusque du régime évaporatoire, ou de niveau d'eau trop haut.
Les principales causes du primage sont :
- une augmentation de la tension superficielle de l'eau due à la présence de produits
minéraux (soude, carbonates alcalins, phosphates, chlorures, sulfates et produits
organiques),
- la présence d'agents mouillants de synthèse (ceux qui provoquent la formation de
mousses abondantes sur les plans d'eau),
- la présence de traces d'hydrocarbure.
Le primage peut provoquer:
- la formation de dépôts dans les surchauffeurs avec diminution du coefficient d'échange
et augmentation de la température au niveau de l'acier,
- la décomposition à chaud des sulfates et des sulfites avec une formation de sulfures qui
augmente les risques de corrosion,
Dans tous les cas, le primage conduit à une diminution du rendement du générateur.
5. 7. Conséquences possibles de l’utilisation d’une eau imparfaitement traitée
Le tableau 5 dresse un récapitulatif des incidents de fonctionnement que peut occasionner
l’utilisation d’une eau (d’une vapeur) insuffisamment traitée.

Tableau 5 : incidents de fonctionnement dus à l’utilisation d’une eau insuffisamment traitée


Incidents de fonctionnement possibles au "point" d'utilisation
Eléments contenus dans Circuit Chaudière Circuit
l'eau d'appoint industrielle industriel vapeur

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Oxygène (O2) Corrosion Corrosion Corrosion


Dioxyde de carbone (CO2) Corrosion Corrosion Corrosion
Dureté temporaire (TH,) Entartrage Entartrage Entartrage
Dureté permanente (THp) Entartrage Entartrage Entartrage
Fragilité caustique Fragilité caustique Fragilité caustique
Alcalinité

Corrosion* Corrosion* Corrosion*

Salinité Corrosion ou dépôt Primage ou dépôt Corrosion ou


dépôt
Silice (SiO2) ------------- Dépôt + primage Dépôt
Produits organiques ------------- Corrosion + primage -------------
* Par formation d’acide carbonique

6. TRAITEMENTS PRÉALABLES DES EAUX NATURELLES DE SURFACE


DESTINÉES À L’INDUSTRIE
Ces traitements préalables ont pour fonction de débarrasser l'eau naturelle de ses éléments
indésirables susceptibles de porter préjudice au réseau de distribution d’eau
essentiellement. Le tableau 6 résume les traitements préalables à appliquer à une eau
naturelle en fonction des éléments solides ou dissous qu’elle contient.

Tableau 6 : traitement des eaux naturelles

7. TRAITEMENT DE BASE DES EAUX D’APPOINT


A l'exception des eaux douces et de la plupart des eaux potables auxquelles on applique
un conditionnement biocide et parfois antitartre ou anticorrosion, la grande majorité des
eaux naturelles doit subir un traitement spécial avant de passer au conditionnement.
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Cette obligation est due aux eaux brutes qui ne peuvent pas satisfaire aux
recommandations de «qualité» imposées pour utilisation dans des générateurs de vapeur.
Les tableaux 7 et 8 permettent de comparer les caractéristiques des fluides utilisés :
7. 1. EAUX D'APPOINT NON TRAITEES
Les caractéristiques générales des eaux d'appoint non traitées sont résumées dans le
tableau 7 Tableau 7 : Eau d’appoint non traitée

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7. 2. EAUX DE CHAUDIERE
Les caractéristiques contractuelles des eaux de chaudières indiquées ci-dessous sont
données à titre indicatif. Pour plus de précision il convient de consulter le constructeur de
la chaudière car aucune norme n'existe à ce jour.

Tableau 8 : Caractéristiques des eaux de chaudières

7. 3. TRAITEMENTS DE BASE DES EAUX INDUSTRIELLES D’APPOINT


Le tableau 9 fait la synthèse des différents traitements à appliquer aux eaux d’appoint des
chaudières pour optimiser leur fonctionnement

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Tableau 9 : Différents traitements à appliquer aux eaux d’appoint des chaudières

7. 4. DESCRIPTION FONCTIONNELLE DES TRAITEMENTS DE BASE


7. 4.1. Traitements de base contre l'entartrage
Les traitements contre l'entartrage sont multiples et font appel à divers procédés dont :
- l'adoucissement par résines échangeuses d'ions,
- la décarbonatation à la chaux,
- la décarbonatation par résines échangeuses d'ions carboxyliques,
- la déminéralisation totale par échanges d'ions.
Dans ce qui suit en s’intéressera en particulier de l'adoucissement par résines échangeuses
d'ions, procédé très utilisé actuellement dans l’industrie. Par suite, on traitera la
déminéralisation par osmose inverse et par électrodialyse, deux techniques utilisées pour
le dessalement des eaux saumâtres et de l’eau de mer.
a) Adoucissement par résines échangeuses d'ions
L'adoucissement est surtout utilisé pour les faibles débits d'appoint (2 m 3/h). Pour les
débits plus importants ( >5 m3/h) il est précédé par une décarbonatation ou tout
simplement remplacé par une déminéralisation totale.
Principe :
Le procédé utilise la propriété qu'ont certains composés insolubles (des catiorésines, de
formule générale RNa.), de fixer les ions alcalino-terreux (Ca et Mg des bicarbonates,
sulfates et chlorures) responsables de la dureté et de céder à leur place des ions sodium
(voir fig. 5).

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Les réactions de permutation dans l'eau sont les suivantes :


CaCI2 + RNa2  CaR + 2NaCI
Ca(HC03)2 + RNa2 CaR + 2NaHCO3
CaSO4 + RNa2 CaR + Na2SO4
MgSO4 + RNa2 MgR + Na2SO4
MgCI2 + RNa2 MgR + 2NaCI
Mg(HCO3)2 + RNa2  MgR + 2NaHCO 3
Simultanément, les résines s'enrichissent
en ions calcium et magnésium alors que
leur stock d'ions sodium s'épuise: leur
capacité d'échange diminue (voir fig.6).
On procède à leur régénération par
percolation à l'aide d'une solution de
chlorure de sodium (NaCI) (voir fig. 7).

La quantité de chlorure de sodium employée est de 230 g/L de résine.


2 NaCI + CaR RNa2 + CaCI2
Au cours des différents rinçages, on élimine le chlorure de calcium CaCI 2, le chlorure de
magnésium MgCI2, l'excès de saumure et la résine retrouve son activité première.
Les eaux de rinçage peuvent être directement évacuées à l'égout sans précaution
particulière.

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NB : Il existe deux qualités de chlorures de sodium:


- le chlorure de sodium industriel,
- le chlorure de sodium à usage alimentaire.
Dans les industries agro-alimentaires ou pour la fourniture d'eau chaude sanitaire,
l'emploi de chlorure de sodium alimentaire est une obligation.
La capacité d'échange ou pouvoir d’échange des résines courantes est de 1 à 1,6
équivalent gramme par litre de résine (5 à 8°f.m 3/L). Un litre de résine permet de traiter
environ un mètre cube d'eau de dureté voisine de 8°f.
Les installations sont en fonctionnement semi-automatique ou entièrement automatique
avec phases de régénération commandées par des programmes à séquences (fig. 8)

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b / Osmose inverse
Les procédés d’osmose inverse prennent une importance grandissante dans les secteurs de
dessalement des eaux de mer, d’épuration des eaux usées, et de traitement des liquides
biologiques dans les industries alimentaires.
A l’échelle mondiale, en 1996, plus de 61% des unités de dessalement sont basés sur le
principe de l’osmose inverse, et 35.9% de la production mondiale est produite par cette
technologie.
L’osmose inverse (figure 1) est un phénomène naturel de diffusion entre deux solutions
de concentrations différentes, à travers une membrane semi-perméable faisant office de
séparation. Cette membrane permet la diffusion préférentielle de l’eau et la rétention des
éléments minéraux dissous, des colloïdes et des bactéries.
Le résultat de ce phénomène est une augmentation de la pression hydrostatique dans la
solution concentrée.
Tant que l’eau traverse la membrane, il faut admettre que le potentiel chimique de l’eau
est plus grand en A qu’en B. A l’équilibre, le potentiel chimique de l’eau est le même.
Membrane Solution aqueuse de Pression osmotique de la
sels minéraux solution A
semi-perméable

Eau

pure A B A B A

Osmose directe
Equilibre osmotique

P > pression osmotique

A B
A

Osmose inverse

Figure 9 : Principe de l’osmose

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Pour être en équilibre avec le solvant pur, une solution doit se trouver à une pression
supérieure. La surpression soumise sur la solution à l’équilibre est appelée pression
osmotique:


 est le volume molaire de l’eau.
Xeau la fraction molaire de l’eau.
R = constante des gaz égale à 8.314 J/ mole. K.
T = température exprimée en Kelvin.
Avec une différence de concentration de 35000 ppm, la pression osmotique est égale à
2.330.000 Pa (23atm) alors qu’à une concentration de 50000 ppm, elle est égale
3.749.000Pa. (37atm).
Il est évident que dans un procédé de dessalement, l’écoulement d’eau doit aller dans le
sens opposée, autrement dit, il doit passer de la zone contenant l’eau salée à la zone
occupée par l’eau pure. A cet effet, on exerce une pression supérieure à la pression
osmotique sur la solution saline, et, comme la différence entre les deux pressions
augmente, il sera nécessaire de faire des soutirages.
En général, la pression appliquée varie entre 52 et 69 bars (soit 3 fois la pression
osmotique) dans le cas de l’eau de mer, et entre 17 et 27 bars dans le cas des eaux
saumâtres.
L’intérêt de ce procédé réside dans le fait que l’unité de production est très simple,
fonctionnant à des températures proches de la température ambiante (T Max < 35°). Ce
procédé est donc fondé sur l’énergie mécanique et non pas sur l’énergie thermique
habituellement exigée pour un changement de phase pour les procédés de distillation.
La production d’eau d’une installation d’osmose inverse augmente lorsque la température
de l’eau d’alimentation augmente (2% pour toute élévation de température de 1°C).
Certaines conditions (vieillissement de la membrane, hausse de température) inhibe la
productivité.
La figure 10, mettant en relief le principe d’un osmoseur à un étage, montre que les
moyens suivants sont mis en œuvre :

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Eau
brute
Osmoseur
Rejet
concentré Post-traitement

Filtration
Eau
Prétraitement Membrane épurée

Pompe semi-perméable

Figure 10 : Osmoseur à un étage

 Un système de prétraitement à partir d’un poste comprenant :


 Un dispositif de filtration composé d’un filtre garni de charbon actif (protection contre le
chlore libre) et d’un filtre 10 ou 5 microns (protection contre les éléments non colloïdaux
en suspension).
 Un système destiné à protéger les membranes contre les précipitations d’origines
alcalino-terreuses (ions bicarbonates). On peut utiliser soit un poste d’adoucissement, soit
un poste d’acidification.
Pour les unités d’osmose inverse le prétraitement est plus élaboré que celui exigé pour les
procédés de distillation. Son coût peut avoir un impact substantiel sur le coût d’investissement de
l’unité et peut compter plus de 60 à 65%.
 Une pompe à haute pression fournissant la pression nécessaire au passage, d’une façon
continue, de l’eau à travers la membrane et au rejet des sels.
 De fines membranes constituées de matières plastiques : Des feuilles d’acétate de cellulose
disposées sur des carcasses (tubes rigides ajourés) ou bien de fins tuyaux de polyamides
( diamètre extérieur 80 m ; diamètre intérieur 40 m).
Un module d’osmose inverse peut fonctionner en série ou en parallèle selon la qualité d’eau
d’alimentation, la qualité du produit final et de son usage.
 Un post-traitement permettant la stabilisation de l’eau et la préparation pour la distribution.
Le post-traitement résulte en une élimination des gaz et un ajustement du pH.
 Un régulateur de débit permettant de décharger l’eau salée n’ayant pas transitée à travers la
membrane ; ceci évite la précipitation des sels préjudiciables à la membrane.
 Le tableau 10 donne un exemple d’eau de ville prétraitée par adoucissement et épurée par
osmose.

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Tableau 10 : Exemple d’eau de ville prétraitée par adoucissement et épurée par osmose
Composants Eau de ville adoucie Eau épurée par osmose
inverse à usage industriel.
Dureté Ca et Mg (°f) 0.2 Traces
TAC bicarbonates (°f) 20.2 2.2
Chlorures (°f) 3.2 0.3
Sulfates (°f) 4.4 traces
Sels d’acides forts (°f) 7.6 0.3
Fer (mg/L) 0.12 traces
Silice (mg/L) 4.2 0.6
pH 7.6 6.75
Résistivité (.cm) 2100 26000
Salinité totale (mg/L) 276. 28

Les avantages du procédé de l’osmose inverse sont les suivants:


 Installation rapide (6-9 mois) et utilisation simple.
 Extension facile due à une conception modulaire permettant en outre un by-
passage d’un module défectueux.
 Consommation faible d’énergie et travaux de maintenance réduits.
 Non encombrant.
 Faible risque de corrosion due à l’utilisation à la température ambiante.
 Des matériaux de faible coût peuvent être utilisés.
 Température de soutirage faible – impact sur l’environnement faible.
L’impossibilité de produire une eau pure est inconvénient majeur du procédé d’osmose
inverse. En choisissant une utilisation d’un nombre d’étages en série, il est possible de
remédier à ce problème; mais ceci engendre une élévation du coût d’investissement.
Un autre inconvénient réside dans le fait que le système de pétraitement est plus
compliqué que celui exigé pour les procédés de distillation.
2 - L’électrodialyse
2. 1 - Définition et principe de fonctionnement
L’électrodialyse est un procédé de séparation membranaire basé sur la migration sélective
des ions à travers les membranes sous l’effet d’un champ électrique.
Cette technique représente une des méthodes les plus intéressantes pour le dessalement
des eaux saumâtres ; en effet les opérations de mise en service et de maintenance sont
simples et le rendement de déminéralisation est bon.

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Le système d’électrodialyse utilise une énergie proportionnelle à la salinité de l’eau


d’alimentation ; ce qui rend les coûts prohibitifs dans le cas de traitement de l’eau de
mer.
Dans ce procédé, seuls les sels dissous traversent les membranes (et non le solvant) ; ainsi
l’augmentation ou la diminution de la concentration d’une solution est possible.
La plupart des sels dissous dans l’eau se trouvent à l’état ionique. Ainsi le sodium (Na +),
le chlore (Cl-), le calcium (Ca++) et le carbonate (CO3- -) sont dispersés dans l’eau,
neutralisant ainsi leurs charges individuelles.
Les unités d’électrodialyse sont composées d’un certain nombre de compartiments étroits
à travers lesquels l’eau saumâtre est refoulée par une pompe sous une faible pression.
Ces compartiments sont limités par la mise en alternance de quelques types spéciaux de
membranes qui sont perméables aux ions positifs ou aux ions négatifs. Ces membranes
sont dites sélectives. Les derniers compartiments contiennent des électrodes utiles pour la
circulation d’un courant continu.
Quand les électrodes sont alimentées par un réseau électrique à courant continu, le
courant traverse la solution, et les ions tendent à migrer vers l'électrode avec la charge
opposée.
La figure 3 illustre le principe de l’électrodialyse.
Dans les eaux saumâtres, les sels existent à l’état ionique comme indiqué dans la (fig. 11. a.)
qui montre l’empilage avant circulation de courant.
Le sens et le taux de transport pour chaque ion dépendent de sa charge, sa mobilité, la
conductivité de la solution, la concentration relative, la tension appliquée, etc..
La séparation des ions est fortement reliée aux caractéristiques d’échange d’ions de la membrane,
spécialement sa permsélectivité dans le système utilisé.

Si les électrodes sont chargées et l’eau salée d’alimentation s’écoule dans le compartiment
perpendiculairement au champ électrique, les anions sont attirés vers l’électrode positive. Ceci
dilue la salinité de l’eau dans le compartiment d’eau produite. Les anions passent à travers la
membrane sélective d’anions, mais ne peuvent franchir l’autre membrane qui bloque leur
mouvement et les retient dans la saumure.
De même, les cations se déplacent sous l’influence de l’électrode négative dans le sens opposé
vers le compartiment de l’autre côté. Là, les cations sont piégés du fait que la membrane suivante
qui est sélective aux anions empêche tout mouvement vers l’électrode ( fig. 11.b.).

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C C
A A C A C A

Fig. 11a

I=0 pas
de courant

C C
A A
Fig. 11b
I >0 passage
de courant

C C
A A
Eau
pure Fig.11c
Saumure
Après passage
Saumure de courant

LÉGENDE : Ion positif (ex : Na.) Ion négatif (ex : Cl) C et A membrane perméable aux
cations et aux anions respectivement. La migration des ions sous l’effet du courant électrique entraîne
enrichissement d’un compartiment et l’appauvrissement d’un autre adjacent.

Figure 11 : Principe de l’électrodialyse

Par cet arrangement, les solutions concentrées et diluées sont obtenues dans les espaces entre les
membranes alternées (fig. 3. c). Ces espaces limités par deux membranes (l’une anionique et
l’autre cationique) sont appelés des piles. Dans une paire de piles l’une sert à la migration des
ions (eau dessalée produite) et l’autre à la concentration d’ions (écoulement de saumure). En
pratique, les installations d’électrodialyse contiennent plusieurs centaines de piles.

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Une fraction de saumure peut être recirculée pour réduire les quantités d’eau perdues.
L’augmentation de la concentration de l’eau en recirculation entraîne la nécessité de
conditionnement chimique et d’acidification pour éviter l’entartrage des membranes.
2. 2 - Constituants d’une unité d’électrodialyse
Une unité d’électrodialyse se compose des éléments de base suivant :
 Un poste de prétraitement
 Un empilage de membranes
 Une pompe de circulation de faible pression
 Un système d’alimentation en courant continu
 Un système de post- traitement
Le fonctionnement de cette unité s’effectue selon les étapes suivantes schématisées par la
figure 12.
Electrode
Générateur de courant continu
Distillat
Eau brute
d’alimentation

Filtre à
Cartouche
Système de Réservoir
prétraitement de stockage
Pompe
d’alimentation
BP

Saumure

Réservoir
de rinçage

Figure 12 : Unité d’électrodialyse


 L’eau brute d’alimentation est prétraitée pour éliminer les matières qui peuvent
endommager les membranes ou boucher les espaces étroits des chaînes des piles.
L’élimination préalable des ions calcium et magnésium permettrait d’éviter
l’entartrage. Il s’ensuit que l’adoucissement préalable total de l’eau apparaît à priori
souhaitable quand la dureté de cette eau brute est élevée. Pour lutter contre

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l’entartrage on procède à une acidification de l’eau à traiter de telle façon que son pH
soit inférieur au pH de dissolution des carbonates et de la magnésie hydratée.
 L’eau d’alimentation est refoulée à travers l’empilage par une pompe à faible pression
avec assez de puissance pour vaincre la résistance de l’eau passant à travers les petits
compartiments.
 Un redresseur est souvent utilisé pour transformer le courant alternatif en courant
continu utile pour l’alimentation des électrodes.
 Le post- traitement consiste à désinfecter l’eau et la préparer pour la distribution. Ce post-
traitement peut aussi consister en une élimination des gaz et un ajustement du pH.
 Les compartiments des deux extrémités sont uniques car ils contiennent les électrodes
métalliques. Le chlore gaz, l’oxygène gaz et les ions H + sont produits à l’anode.
L’hydrogène gaz et les ions OH- sont produits à la cathode. Pour empêcher la
polarisation des électrodes sous l’effet des dégagements gazeux (hydrogène à la
cathode et chlore à l’anode), on assure un rinçage continu de ces électrodes au moyen
d’un courant d’eau circulant dans un circuit autonome.

Divers phénomènes peuvent, cependant, réduire l’efficacité du dessalement. Etant donné


que la sélectivité des membranes n’est pas parfaite, une petite partie des ions des sels
dissous se trouvant dans le compartiment de concentration passe dans les compartiments
de dilution. D’autre part, l’imperméabilité des membranes n’étant pas parfaite non plus,
des molécules d’eau passent par osmose des compartiments de dilution aux
compartiments de concentration.
L’efficacité d’un empilement d’électrodialyse peut être améliorée par inversement
périodique et pendant des courtes périodes de la polarité des électrodes ce qui inverse le
sens de circulation des ions à travers les membranes. La cellule concentrée devient la
cellule diluée et vice versa. Ceci est appelé électrodialyse inverse (EDR).

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8. CONDITIONNEMENTS CHIMIQUES DES EAUX D'APPOINT TRAITEES


Le conditionnement chimique des eaux de chaudières a pour but de réduire, d'éliminer, et
de neutraliser à l'aide de produits appropriés, les éléments susceptibles de provoquer des
corrosions, des dépôts et du primage dans les chaudières ou les circuits. Il s'agit d'un
traitement de finition destiné à compléter les traitements de base et à conférer à l'eau
(traitée) les qualités recommandées par les fiches techniques des constructeurs ou des
organismes officiels de contrôle. L'eau d'alimentation ainsi préparée assure un bon
fonctionnement du générateur de vapeur et garantit la production d'une vapeur de qualité.
8. 1. CONDITIONNEMENT DE PROTECTION CONTRE L'ENTARTRAGE
8. 1. 1. Principe
La protection chimique contre un entartrage accidentel doit satisfaire aux conditions
suivantes :
- toute la dureté résiduelle apportée par l'eau d'appoint traitée doit être précipitée dans la
chaudière sous forme non incrustante,
- l'eau de chaudière doit contenir un excès de réactif afin de pallier une déficience
accidentelle du système d'adoucissement de l'eau dans le traitement de base,
- des dispositions sont à prendre pour éviter les dépôts de silice en réalisant des
extractions et purges pour respecter le rapport SiO2/TAC (Tableau 8).
8. 1. 2. Produits utilisés
Les produits les plus utilisés pour la précipitation des traces de dureté d'eau (dureté
carbonatée ou non) sont les phosphates. Ces sels réagissent avec tous les constituants de
la dureté de l'eau pour former des précipités non incrustants de phosphates tricalciques et
tri magnésiens peu solubles qui se déposent aux parties basses de la chaudière, à l'état
pulvérulent. Ils peuvent être éliminés par des extractions de fond.
Ces phosphates, provoque une augmentation du pH et de la conductivité électrique de
l'eau, conséquence de l'augmentation de la concentration des sels dissous dans cette eau.
Les phosphates les plus utilisés sont le phosphate trisodique Na 3PO4, le phosphate
disodique Na2HPO4 et les polyphosphates comme l'hexamétaphosphate.
Les phosphates trisodiques et disodiques réagissent sur les traces de dureté résiduelle de
l'eau. Les quantités à maintenir en eau de chaudière sont de l'ordre de 10 à 40 mg/L d'eau
selon le type de chaudière. Le principe de réaction des polyphosphates est plus complexe
en raison de leurs propriétés particulières.

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8. 2. CONDITIONNEMENT DE PROTECTION CONTRE LA CORROSION


8.2.1. Elimination chimique de l'oxygène dissous
Le risque de corrosion par l'oxygène est à craindre même avec de faibles teneurs de ce
gaz dans l'eau d'alimentation (0,01 mg/L à 0,03 mg/L)
Le procédé utilisé pour éliminer cet oxygène résiduel après dégazage thermique est
souvent appelé dégazage chimique; il consiste à combiner l'oxygène à une substance
réductrice.
Les principaux réducteurs utilisés sont le sulfite de sodium (Na 2SO3) et l'hydrate
d'hydrazine (N2H4).
- Le sulfite de sodium présente un inconvénient : il entraîne une minéralisation de l'eau
avec risque de dépôt de sulfate de sodium relativement peu soluble dans les eaux de
chaudière ce qui nécessite un débit de purge continue plus important.
Ce produit est conseillé pour les chaudières à pression modérée nécessitant d'importants
débits d'eau d'appoint non dégazée et non décarbonatée. Le sulfite se combine à l'oxygène
selon la réaction suivante:
Na2SO3+ ½ O2  Na2SO4
Les sulfites sont autorisés dans les industries agro-alimentaires.
- L'hydrate d'hydrazine est un puissant réducteur; il n'entraîne aucune minéralisation de
l'eau de chaudière: il n'exige donc pas une augmentation du taux de purge de
déconcentration
La relation de combinaison avec l'oxygène est la suivante :
N2H4 + O2 2H2O +N2
Le point d'injection de l'hydrate d'hydrazine se situe généralement après le dégazeur
thermique et avant la pompe alimentaire d'eau de chaudière. Compte tenu de sa volatilité,
l'hydrate d'hydrazine accompagne la vapeur produite et permet ainsi de protéger les-
réseaux de retour de condensats.
Cependant l'hydrate d'hydrazine est un produit toxique qui ne peut être utilisé pour
produire de la vapeur ou de l'eau chaude susceptible d'être en contact direct ou indirect
avec des produits alimentaires.
Les manipulations d'hydrate d'hydrazine imposent à l’opérateur des protections: port
obligatoire de gants et de lunettes.

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8. 2. 2. Elimination chimique du dioxyde de carbone (CO2 dissous)


Cette élimination est nécessaire et permet de maintenir le pH du circuit vapeur et des
condensats à une valeur supérieure à 8. Certains composés chimiques sont utilisés pour
leur pouvoir neutralisant, d'autres pour leur pouvoir filmogène.
- Produits neutralisants (amines neutralisantes) :
Les produits neutralisants sont volatils: ils se vaporisent et se condensent en même
temps que l'eau dans laquelle ils se combinent avec l'acide carbonique dissous pour
former un bicarbonate d'amines.
Il s'agit d'amines volatiles telles que la benzylamine, la morpholine et le cyclohexamine.
L'emploi de l'ammoniaque est déconseillé à cause de son action sur le cuivre et ses
alliages.
- Produits filmants :
Ces produits, lors de leur mise en œuvre décapent les surfaces à traiter puis y déposent
ensuite des molécules organiques qui suppriment le contact eau métal et ainsi toute cause
de corrosion. Le produit filmant utilisé est l'octadécylamine.
Remarque: L'emploi des amines est incompatible avec l'utilisation de vapeur ou de
condensats à des fins alimentaires.
8. 2. 3 - Protection chimique contre la corrosion du fer et du cuivre
Le réglage de l'alcalinité (TA; TAC) et du pH est indispensable pour éviter l'attaque du
fer par l’eau; les limites sont d'autant plus étroites que les performances demandées sont
élevées
- Protection des circuits d'eau froide d'appoint :
L'eau froide d'appoint est alcalinisée jusqu'à un pH de 8,5 si nécessaire, par utilisation du
phosphate trisodique (pour les applications agroalimentaires et sous réserve de ne pas
dépasser les concentrations autorisées) ou de réactifs volatils (amines neutralisantes) ou
de l’ammoniaque.
- Protection des circuits d'eau condensée: La protection des circuits d'eau condensée exige
l'absence d'oxygène et le relèvement du pH à 9. On emploie couramment du phosphate
trisodique, des amines, des hydrates d'hydrazine voire de l'ammoniaque.

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