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BOUZRARA ALI 1
ISPA/ Cours technologies des fluides 2ème A Froid / Chapitre I : Technologies des eaux
Les caractéristiques de l'eau utilisée ont une influence notable sur la qualité du service
rendu et sur le bon fonctionnement de l'installation. Elles interviennent au double point de
vue :
- des échanges de chaleur : il faut contrôler l'entartrage qui forme des écrans
thermiques préjudiciables au bon transfert de chaleur ;
- de la corrosion des parois en acier au contact d'une eau à haute température qui
peut contenir des impuretés agressives;
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Les caractéristiques physico- chimiques de l'eau utilisée sont donc de toute première
importance.
1. Composition des eaux naturelles
1. 1. Impuretés en solution
On distingue les impuretés gazeuses et non gazeuses :
1. 1. 1. Impuretés gazeuses
L'eau contient en solution des gaz tels que l'oxygène (O 2) et le dioxyde de carbone (CO2)
qui lui confèrent des propriétés corrosives :
- L'oxygène provoque une corrosion localisée et rapide, dite par piqûres.
- Le gaz carbonique dissous dans l'eau en équilibre avec des carbonates et bicarbonates
est responsable de la corrosion généralisée dans le système de condensats.
1. 1. 2. Impuretés non gazeuses
Les ions en solution dans l’eau sont, pour l'essentiel :
- ceux des sels de calcium et de magnésium sous forme de bicarbonates, chlorures,
sulfates, etc..., dont la concentration est caractérisée dans l'analyse de l'eau par la dureté;
- ceux de la silice.
Les sels de calcium et de magnésium précipitent sous l'effet de la température et forment
des dépôts appelés tartres.
La présence de silice dans les eaux naturelles doit être prise en compte afin de limiter les
possibilités de dépôt, selon le type de chaudière employé.
1.2. Impuretés en suspension
L’eau peut aussi contenir des corps en suspension sous forme de fines particules
colloïdales (Tableau 1)
Tableau 1 : Eléments rencontrés dans l'eau naturelle
Etats des éléments Nature des éléments
En suspension Sables - Argiles - Boues diverses - Débris divers
insolubles - Tourbe - Roche en débris - Matières
organiques - Minérales - Végétales
En émulsion Matières organiques colloïdales - hydrocarbures -
Goudrons - Suies. Argiles colloïdales
Matières solubilisées Déchets végétaux - Matières azotées - Produits de
synthèse organique solubles
SELS Bicarbonates – HCO3- de Calcium – Ca++
MINERAUX Carbonates – CO3- - de Magnésium – Mg++.
Solubles ou dissous Sulfates – SO4 - - de Sodium – Na+
Chlorures - Cl- de Potassium – K+
Nitrates - NO; de Ammonium – NH4 +
Silice
Gaz dissous Oxygène - Azote - Gaz carbonique - Ammoniac
Organismes vivants Algues - Micro-organismes
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On trouve aussi des matières minérales, des matières organiques, des précipités de
phosphate (de calcium), de nitrates, de borates, et même des organismes vivants,
(bactéries, algues,...) qui peuvent provoquer du moussage, du primage (entraînement de
vésicules liquides par la vapeur) et la formation de dépôts.
L'utilisation directe des eaux naturelles de surface dans l'industrie n'est donc pas
envisageable, compte tenu des éléments indésirables qu'elles contiennent et de la
variabilité de leurs qualités.
Ces eaux doivent d'abord subir des traitements préalables (tels que dégrillage, dessablage,
décantation...) pour les rendre aptes à subir les traitements ultérieurs (physiques ou
chimiques) adaptés à leur destination (alimentation de chaudières ou de circuits de
refroidissement par exemple). Elles passent ensuite par un traitement de base pour obtenir
des eaux d'appoint traitées, puis par un conditionnement chimique spécifique (voir fig.2).
2. Cycles de l’eau dans une chaufferie
D'une manière générale, et quel que soit le type de chaudière considéré, le cycle de l'eau
dans l'appareil peut être schématisé de la manière suivante:
L'eau d'alimentation, constituée par une proportion variable d'eau condensée récupérée
dite «eau de retour» et d'eau neuve plus ou moins épurée dite «eau d'appoint», arrive dans
l'appareil.
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Eau naturelle de
surface Dégrillage
Dessablage
Décantation
Traitements préliminaires Floculation
Filtration
Traitement
Aération + Filtration
Eau industrielle
d’appoint
Dégazeur Dégazeur
Utilisation
Chaudière à
Eau Eau thermoplongeurs
Utilisation
Utilisation
d’alimentation d’alimentation
Maintien de la Maintien de la
conductivité conductivité
Chaudière à
Chaudière à Thermo- Eau
Vapeur électrodes Vapeur chaude
plongeurs
Purges Purges
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Exemple de calcul
Par définition pH = - log (H30+) = colog (H30+) (concentration mesurée en mol/litre).
Quel est le pH d'une solution d'un litre d'eau dans laquelle on a dissous 0,4 g de soude
NaOH ?
Une mole de soude ayant une masse de 40 g, la quantité de soude dissoute correspond
donc à 10-2 moles.
Dans l'eau, la soude se dissocie complètement d'après la relation :
NaOH Na+ + OH -
On a donc : (OH -) = (NaOH) = 10-2 mol/L.
L'équilibre de dissociation de l'eau se traduit par:
2 H2O H30+ + OH- ; avec (H30+) (OH -) = 10-14
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Définitions :
Masse molaire : Masse de 6,023 x 1023 atomes du corps considéré. Elle se calcule par la somme des masses
atomiques des atomes .de ce corps. Exemple: Ca = 40 - C = 12 O = 16.
.Masse molaire de CaCO3 = 100 g/mole.
Valence : Pour un corps simple la valence est égale au nombre d'atomes d'hydrogène capable de saturer un atome de
ce corps.
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D'après les définitions précédentes, et dans le cas des eaux de chaudière, on peut écrire:
TA = Soude (NaOH)
+ 1/2 carbonate de sodium (Na2CO3)
+ 1/3 phosphate tri sodique (Na2PO4).
TAC = Soude (NaOH)
+ total carbonate de sodium (Na2CO3)
+ total bicarbonate de sodium (NaHCO3)
+ 2/3 phosphate trisodique (Na3PO4)
TA
Pour une eau de chaudière, et en fonction du rapport , on peut se trouver soit en présence de
TAC
soude, soit en présence de carbonates et bicarbonates, soit en présence de carbonates alcalins.
caustique) et de carbonate.
Le cas TA = TAC n'est que théorique car l'eau de chaudière serait alors de la soude ce qui n'est
surtout jamais atteint en pratique, pour la bonne tenue des installations.
Remarque: Dans le cas des eaux brutes naturelles le TA est nul (TA = 0) et la valeur du TAC
provient principalement de la présence des bicarbonates de calcium, magnésium et sodium. Le
TAC des eaux naturelles est sensiblement égal au TH temporaire.
Exploitation des valeurs de TA et TAC selon les différentes qualités d'eau (voir tableau 3)
1er cas
Tableau 3 : Exploitation des valeurs de TA et TAC
TA = c'est le rapport idéal vers lequel il faut tendre, l'eau ne contient que des carbonates
neutres de sodium: ce rapport est valable pour des chaudières ayant un timbre inférieur à 30 bar
mais n'est pas une obligation. Pour des timbres supérieurs à 35 bar et dans le cas de l'utilisation
de la vapeur dans une turbine, le respect de ce rapport devient une obligation.
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2éme cas
TAC
TA >
2
Considérons, à titre d'exemple, les résultats d’analyse suivants :
TA = 71°f
TAC = 99°f
Nous avons bien TA > , en nous aidant du tableau 3 colonne 4, nous pouvons calculer
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3. 5 - Teneur en silice
La teneur en silice s'exprime en milligrammes de silice (SiO 2) par litre d'eau, elle peut
varier de quelques milligrammes par litre à 50 mg/L. Les eaux les plus douces (TH faible
< 5°f) sont généralement riches en silice. On les rencontre dans les zones de montagne où
la teneur en silice est fonction des matières minérales rencontrées en surface.
3. 6 - Teneur en gaz dissous
Les eaux naturelles sont susceptibles de contenir des gaz dissous. Les teneurs de ces gaz
varient, d'une part avec leur nature (oxygène, azote, gaz carbonique...), et d'autre part
avec la température.
En pratique, ces teneurs s'expriment en milli- grammes par litre ou par leur équivalent
d'origine américaine le ppm (parties par million). Pour exprimer les très faibles
concentrations, on utilise le microgramme par litre ou le ppb (parties par billion).
1 mg/L = 1 ppm
1 g/L = 1 ppb
Dans certains ouvrages, on rencontre aussi comme unité le ppm v, qui signifie que 1'on se
réfère à l'unité de volume. On l'utilise pour exprimer une teneur en gaz dans un mélange
gazeux. .
3. 7 - Précautions à prendre pour le prélèvement des eaux de chaudière
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Dans les chaudières, les prélèvements d'eau s'effectuent généralement en partie basse du
générateur, par exemple au niveau des purges de déconcentration ou au niveau du
contrôleur de conductivité.
La température de l'eau prélevée doit être inférieure à 30°C, ce qui nécessite l'utilisation
d'un échangeur.
Les flacons de prélèvement doivent être rincés avec l'eau prélevée et munis d'un bouchon
étanche.
Si une mesure de silice doit être effectuée, il ne faut pas utiliser de flacon en verre.
INFLUENCE DES VARIATIONS DE TEMPÉRATURE SUR LES
CARACTÉRISTIQUES PHYSICO-CHIMIQUES D’UNE EAU NATURELLE
4.1. RUPTURE DE L'EQUILIBRE CARBONIQUE
Dans les eaux naturelles, les bicarbonates de calcium, de magnésium, de sodium sont en
équilibre avec les carbonates et le dioxyde de carbone selon les réactions réversibles
suivantes :
Ca(HCO3)2 CaCO3 + CO2 +H2O
Mg(HCO3)2 MgCO3 + CO2 + H2O
2(NaHCO3) Na2CO3 + CO2 + H2O
Ces équilibres sont précaires : le chauffage de l'eau ou une simple aération suffit à les
déplacer par dégagement de dioxyde de carbone (CO 2), en faveur de la précipitation des
carbonates (MgCO3, CaCO3) qui deviennent des impuretés. Le carbonate de sodium
Na2CO3 reste soluble.
Cet « équilibre carbonique » dépend, pour une température donnée des concentrations
relatives des ions Ca++ et, Mg++, il joue un rôle prépondérant dans les problèmes
d'entartrage des circuits et des chaudières.
4. 2. DISSOCIATION DE CERTAINS SELS
Au dessus de 100°C :
- les carbonates en solution sont hydrolysés en hydroxydes et en dioxyde de carbone,
- les silicates SiO4 sont dissociés en silice et en hydroxydes métalliques.
4. 3. REACTION CHIMIQUE DE L'EAU SUR LES METAUX
L'augmentation de la température favorise la réaction chimique de l'eau sur les métaux, en
particulier le fer, pour donner des oxydes et de l'hydrogène.
Fe + 2H2O Fe (OH)2 + H2 pour pH <8,7
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Le tartre constitue un isolant thermique. Il favorise d'autre part des corrosions localisées
dites corrosions caverneuses
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.
5. 2. CORROSION
La corrosion est un phénomène chimique qui porte atteinte à un objet solide et provoque
une altération de la matière. On la distingue de l’érosion, phénomène physique qui se
traduit par une perte de matière. La corrosion peut entraîner la perforation, la fissuration,
et la rupture des équipements.
On rencontre la corrosion:
- dans les chaudières,
- dans les réseaux de distribution de vapeur,
- dans les réseaux de retours de condensable et purges.
Les facteurs qui la favorisent sont l'oxygène (O 2) le dioxyde de carbone (CO2), les sels
dissous, la soude caustique et, d'une façon générale, un pH de l'eau trop bas ou trop élevé.
5. 2. 1. Corrosion par l'oxygène
Les eaux traitées, ou les retours de condensation, mis en contact avec l'air fixent de
l'oxygène
Quand on chauffe une eau qui contient de l’oxygène, l'élévation de température libère cet
oxygène qui risque de provoquer des corrosions.
Lorsque la teneur en oxygène dissous diffère d'un point à un autre du liquide, un courant
électrique s'établit entre la région la plus aérée (cathode) et la région du métal la moins
aérée (anode). Le fer qui se trouve dans la zone anodique est attaqué et passe en solution
(figure 4).
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Cette sorte de corrosion s'établit sous les dépôts (tartre, oxydation directe). La postule
n'arrête pas le processus, cette corrosion se traduit par des piqûres plus ou moins
importantes.
La teneur en oxygène de l'eau d'alimentation des chaudières est donc un point à surveiller
de près, afin d'éviter les corrosions. Cette teneur, d'après les constructeurs, et selon le type
de chaudière, devra être inférieure à 0,03 mg/L soit 0,03 ppm.
5. 2. 2. Corrosion par le dioxyde de carbone (CO2)
La corrosion par le dioxyde de carbone a pour origine la dissociation, sous l'action de la
température, des bicarbonates et des carbonates présents dans l'eau d'alimentation. Elle est
plus accentuée dans l'eau bicarbonatée sodique car la dissociation s'y prolonge.
Le dioxyde de carbone dissous, dans les condensats, forme avec l'eau de l'acide
carbonique, qui diminue le pH et augmente donc le risque de corrosion. Dans la chaudière
même, l'agressivité du dioxyde de carbone est pratiquement neutralisée par la présence de
sels alcalins.
5. 2. 3. Sels dissous
Les sels dissous corrosifs les plus répandus sont les chlorures suivants: chlorure de
magnésium MgCI2, chlorure ferreux FeCI2 ou ferrique chlorure de sodium NaCI, chlorure
de calcium CaCI2.
En général, les eaux de dureté moyenne (10 à 25°f), dont la concentration en chlorures
reste inférieure à 100 mg/L peuvent être tolérées. Pour des teneurs en chlorures voisines
de 1 g/L, la corrosion des métaux est importante. Elle se traduit dans le cas du fer et de
l'acier ordinaire par une attaque intergranulaire.
5. 2. 4. Soude caustique
La soude caustique contenue dans les eaux de chaudière, provenant de la décomposition
du carbonate de sodium, peut provoquer des dégradations sous forme de fissuration du
métal quand la pression de fonctionnement atteint 40 bar : avec un excès de soude on
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Cette obligation est due aux eaux brutes qui ne peuvent pas satisfaire aux
recommandations de «qualité» imposées pour utilisation dans des générateurs de vapeur.
Les tableaux 7 et 8 permettent de comparer les caractéristiques des fluides utilisés :
7. 1. EAUX D'APPOINT NON TRAITEES
Les caractéristiques générales des eaux d'appoint non traitées sont résumées dans le
tableau 7 Tableau 7 : Eau d’appoint non traitée
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7. 2. EAUX DE CHAUDIERE
Les caractéristiques contractuelles des eaux de chaudières indiquées ci-dessous sont
données à titre indicatif. Pour plus de précision il convient de consulter le constructeur de
la chaudière car aucune norme n'existe à ce jour.
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b / Osmose inverse
Les procédés d’osmose inverse prennent une importance grandissante dans les secteurs de
dessalement des eaux de mer, d’épuration des eaux usées, et de traitement des liquides
biologiques dans les industries alimentaires.
A l’échelle mondiale, en 1996, plus de 61% des unités de dessalement sont basés sur le
principe de l’osmose inverse, et 35.9% de la production mondiale est produite par cette
technologie.
L’osmose inverse (figure 1) est un phénomène naturel de diffusion entre deux solutions
de concentrations différentes, à travers une membrane semi-perméable faisant office de
séparation. Cette membrane permet la diffusion préférentielle de l’eau et la rétention des
éléments minéraux dissous, des colloïdes et des bactéries.
Le résultat de ce phénomène est une augmentation de la pression hydrostatique dans la
solution concentrée.
Tant que l’eau traverse la membrane, il faut admettre que le potentiel chimique de l’eau
est plus grand en A qu’en B. A l’équilibre, le potentiel chimique de l’eau est le même.
Membrane Solution aqueuse de Pression osmotique de la
sels minéraux solution A
semi-perméable
Eau
pure A B A B A
Osmose directe
Equilibre osmotique
A B
A
Osmose inverse
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Pour être en équilibre avec le solvant pur, une solution doit se trouver à une pression
supérieure. La surpression soumise sur la solution à l’équilibre est appelée pression
osmotique:
où
est le volume molaire de l’eau.
Xeau la fraction molaire de l’eau.
R = constante des gaz égale à 8.314 J/ mole. K.
T = température exprimée en Kelvin.
Avec une différence de concentration de 35000 ppm, la pression osmotique est égale à
2.330.000 Pa (23atm) alors qu’à une concentration de 50000 ppm, elle est égale
3.749.000Pa. (37atm).
Il est évident que dans un procédé de dessalement, l’écoulement d’eau doit aller dans le
sens opposée, autrement dit, il doit passer de la zone contenant l’eau salée à la zone
occupée par l’eau pure. A cet effet, on exerce une pression supérieure à la pression
osmotique sur la solution saline, et, comme la différence entre les deux pressions
augmente, il sera nécessaire de faire des soutirages.
En général, la pression appliquée varie entre 52 et 69 bars (soit 3 fois la pression
osmotique) dans le cas de l’eau de mer, et entre 17 et 27 bars dans le cas des eaux
saumâtres.
L’intérêt de ce procédé réside dans le fait que l’unité de production est très simple,
fonctionnant à des températures proches de la température ambiante (T Max < 35°). Ce
procédé est donc fondé sur l’énergie mécanique et non pas sur l’énergie thermique
habituellement exigée pour un changement de phase pour les procédés de distillation.
La production d’eau d’une installation d’osmose inverse augmente lorsque la température
de l’eau d’alimentation augmente (2% pour toute élévation de température de 1°C).
Certaines conditions (vieillissement de la membrane, hausse de température) inhibe la
productivité.
La figure 10, mettant en relief le principe d’un osmoseur à un étage, montre que les
moyens suivants sont mis en œuvre :
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Eau
brute
Osmoseur
Rejet
concentré Post-traitement
Filtration
Eau
Prétraitement Membrane épurée
Pompe semi-perméable
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Tableau 10 : Exemple d’eau de ville prétraitée par adoucissement et épurée par osmose
Composants Eau de ville adoucie Eau épurée par osmose
inverse à usage industriel.
Dureté Ca et Mg (°f) 0.2 Traces
TAC bicarbonates (°f) 20.2 2.2
Chlorures (°f) 3.2 0.3
Sulfates (°f) 4.4 traces
Sels d’acides forts (°f) 7.6 0.3
Fer (mg/L) 0.12 traces
Silice (mg/L) 4.2 0.6
pH 7.6 6.75
Résistivité (.cm) 2100 26000
Salinité totale (mg/L) 276. 28
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Si les électrodes sont chargées et l’eau salée d’alimentation s’écoule dans le compartiment
perpendiculairement au champ électrique, les anions sont attirés vers l’électrode positive. Ceci
dilue la salinité de l’eau dans le compartiment d’eau produite. Les anions passent à travers la
membrane sélective d’anions, mais ne peuvent franchir l’autre membrane qui bloque leur
mouvement et les retient dans la saumure.
De même, les cations se déplacent sous l’influence de l’électrode négative dans le sens opposé
vers le compartiment de l’autre côté. Là, les cations sont piégés du fait que la membrane suivante
qui est sélective aux anions empêche tout mouvement vers l’électrode ( fig. 11.b.).
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C C
A A C A C A
Fig. 11a
I=0 pas
de courant
C C
A A
Fig. 11b
I >0 passage
de courant
C C
A A
Eau
pure Fig.11c
Saumure
Après passage
Saumure de courant
LÉGENDE : Ion positif (ex : Na.) Ion négatif (ex : Cl) C et A membrane perméable aux
cations et aux anions respectivement. La migration des ions sous l’effet du courant électrique entraîne
enrichissement d’un compartiment et l’appauvrissement d’un autre adjacent.
Par cet arrangement, les solutions concentrées et diluées sont obtenues dans les espaces entre les
membranes alternées (fig. 3. c). Ces espaces limités par deux membranes (l’une anionique et
l’autre cationique) sont appelés des piles. Dans une paire de piles l’une sert à la migration des
ions (eau dessalée produite) et l’autre à la concentration d’ions (écoulement de saumure). En
pratique, les installations d’électrodialyse contiennent plusieurs centaines de piles.
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Une fraction de saumure peut être recirculée pour réduire les quantités d’eau perdues.
L’augmentation de la concentration de l’eau en recirculation entraîne la nécessité de
conditionnement chimique et d’acidification pour éviter l’entartrage des membranes.
2. 2 - Constituants d’une unité d’électrodialyse
Une unité d’électrodialyse se compose des éléments de base suivant :
Un poste de prétraitement
Un empilage de membranes
Une pompe de circulation de faible pression
Un système d’alimentation en courant continu
Un système de post- traitement
Le fonctionnement de cette unité s’effectue selon les étapes suivantes schématisées par la
figure 12.
Electrode
Générateur de courant continu
Distillat
Eau brute
d’alimentation
Filtre à
Cartouche
Système de Réservoir
prétraitement de stockage
Pompe
d’alimentation
BP
Saumure
Réservoir
de rinçage
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l’entartrage on procède à une acidification de l’eau à traiter de telle façon que son pH
soit inférieur au pH de dissolution des carbonates et de la magnésie hydratée.
L’eau d’alimentation est refoulée à travers l’empilage par une pompe à faible pression
avec assez de puissance pour vaincre la résistance de l’eau passant à travers les petits
compartiments.
Un redresseur est souvent utilisé pour transformer le courant alternatif en courant
continu utile pour l’alimentation des électrodes.
Le post- traitement consiste à désinfecter l’eau et la préparer pour la distribution. Ce post-
traitement peut aussi consister en une élimination des gaz et un ajustement du pH.
Les compartiments des deux extrémités sont uniques car ils contiennent les électrodes
métalliques. Le chlore gaz, l’oxygène gaz et les ions H + sont produits à l’anode.
L’hydrogène gaz et les ions OH- sont produits à la cathode. Pour empêcher la
polarisation des électrodes sous l’effet des dégagements gazeux (hydrogène à la
cathode et chlore à l’anode), on assure un rinçage continu de ces électrodes au moyen
d’un courant d’eau circulant dans un circuit autonome.
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