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Les basiques du traitement de l’eau

d’alimentation
des chaudières vapeur
Introduction Impuretés
L’eau est la matière première la plus importante sur terre. 97% des stocks d’eaux mondiaux se trouvent dans les
Elle maintient la vie, elle est utilisée pour les transports, océans, une partie significative se trouve dans les gla-
elle sert de solvant et elle stocke l’énergie. L’eau pure ciers polaires mais seulement 0,65% sont disponibles
(H2O) est insipide, inodore et incolore à son état pur. pour les besoins humains. Ces 0,65% seraient vite con-
Mais il n’existe virtuellement rien de tel que l’eau pure. sommés s’il n’existait pas une circulation de l’eau créée
Toutes les eaux naturelles contiennent différents types par l’énergie solaire.
et quantités d’impuretés. Une bonne eau potable n’est pas Après évaporation, l’eau se transforme en nuages qui
nécessairement une bonne eau d’alimentation de chaudière. se condensent en partie pendant leur déplacement et
Les minéraux de l’eau potable sont absorbés par le corps. qui finalement tombent en pluie sur la terre (Fig.1). Nous
La chaudière, qui est pourtant une masse d’acier, est géné- pouvons considérer l’eau de pluie comme étant pure
ralement plus sensible qu’un estomac humain. Le corps mais elle contient cependant des impuretés telles que les
humain a besoin de calcium et de magnésium pour fonc- gaz dissous comme l’oxygène, l’azote, l’acide carbonique
tionner correctement. Les mêmes sels détérioreront très et dans les zones industrielles, l’anhydride sulfureux. Char-
rapidement une chaudière s'ils sont laissés sans être con- gée de ces ingrédients, l’eau commence à circuler. Elle s’in-
trôlés filtre dans les couches supérieures de la terre ou s’écoule à
sa surface captant ou dissolvant les impuretés provenant
des terres et des minéraux. Ainsi, nous pouvons voir que
même l’eau naturelle contient des impuretés qui provoque-
ront des troubles en formant des dépôts sur les surfaces de
chauffe, réduiront les transferts de chaleur ou corroderont
les métaux.

Humidité atmosphérique

Evaporation et transfert de l’eau


provenant des plans d’eau, de la
végétation et du sol Evaporation des océans

Consommation

Ecoulement de
Puits l'eau de surface et
de sous-sol vers
les océans
Fleuves
vers océans
Puisage

Eau po
table

Eau fraîche de sous-sol

ce
rfa
Inte
Eau salée de sous-sol

Fig. 1 : Cycle caractéristique de l’eau


Nom Symbole Nom commun Conséquence
Carbonate de calcium CaCO3 Roche calcaire Tartre mou
Bicarbonate de calcium Ca(HCO3)2 Tartre mou
Sulfate de calcium CaSO4 Gypse, Plâtre de Paris Tartre dur
Chlorure de calcium CaCl2 Corrosion
Carbonate de magnésium MgCO3 Magnésie Tartre mou
Sulfate de magnésium MgSO4 Sels d’Epsom Corrosion
Bicarbonate de magnésium Mg(HCO3)2 Tartre, corrosion
Chlorure de magnésium MgCl2 Corrosion
Chlorure de sodium Nacl Sel commun Electrolyse
Carbonate de sodium Na2CO3 Cristaux de soude Alcalinité
Bicarbonate de sodium NaHCO3 Soude calcinée Primage et mousse
Soude NaOH Soude caustique Alcalinité et fragilisation
Sulfate de sodium Na2SO2 sels de Glauber Alcalinité
Dioxyde de silice SiO2 Silice Tartre dur
Tableau 1
Dureté
Les impuretés communes dans l’eau brute sont: L’eau est dite «dure» ou «douce». L’eau dure contient
1. Les sels dissous - substances formant le tartre. des impuretés formant du tartre alors que l’eau douce
Les principaux sont les carbonates et les sulfates de contient peu ou pas de substances formant du tartre. La
calcium et de magnésium. Tous les sels dissous ne différence peut facilement être reconnue par l’effet du
formeront pas du tartre. savon. Il faut plus de savon pour faire de la mousse avec
2. Les solides en suspension - la boue formée par des de l’eau dure.
particules minérales ou organiques en suspension. La dureté est souvent le résultat de la présence de sels
Ne posent pas de problème avec la plupart des eaux. minéraux de calcium et de magnésium et ce sont les
3. Les gaz dissous - corrosifs. Oxygène et dioxyde de composants chimiques les plus importants qui influen-
carbone. cent la formation du tartre.
4. Les écumes minérales ou impuretés moussantes Nous avons deux classifications de dureté :
contenant généralement de la soude sous forme de
carbonate, des chlorures ou des sulfates. La dureté alcaline/temporaire et
Les impuretés principales sont indiquées sur le tableau La dureté non-alcaline/permanente
1 ci-dessus avec leurs noms techniques, leurs symbo-
les chimiques, leurs noms communs et leurs consé-
quences. Dureté alcaline/
La quantité des impuretés présentes est extrêmement temporaire
petite et s’exprime généralement dans toutes les analy- Les bicarbonates de calcium et de magnésium sont res-
ses d’eau sous la forme de parts par million en poids ponsables de la dureté temporaire. Ils se dissolvent dans
(ppm) ou en milligramme par litre (mg/l). l’eau pour former une solution alcaline et lorsque de la
chaleur est fournie à l’eau, ils se décomposent en for-
Parties par million (ppm) par poids mant du dioxyde de carbone, du tartre mou ou de la boue.
1 g dans 1 000 000 g d’eau Le nom de dureté temporaire est utilisé parce qu’ils peu-
vent être éliminés par ébullition.
ou alors en milligrammes par Litre (mg/l) La formation exacte du tartre est expliquée ci-dessous:
1 mg dans 1 000 000 mg d’eau Le dioxyde de carbone se mélange à l’eau pour former
1 mg dans 1000 g d’eau de l’acide carbonique.
1 mg dans 1 litre d’eau

Note :-ppm = mg/l où : CO 2 + H2O è H2CO3


Dioxyde eau acide carbonique
100 ppm = 100 mg/l = Pureté de 99,99% de carbone
1000 ppm = 1000 mg/l = Pureté de 99,9%
10000 ppm = 10000 mg/l = Pureté de 99%
Le calcaire (carbonate de calcium) est dissous
par l’acide carbonique pour former le bicarbonate de
calcium.

H2CO3 + CaCO 3 è Ca(HCO3)2


Acide Carbonate Bicarbonate
carbonique de calcium de calcium
Considérons l’eau de la chaudière particules électriques appelées ions qui se séparent en ca-
tions et en anions. Les parties métalliques (calcium, sodium,
magnésium, hydrogène, etc) sont les cations et ils portent
Ca(HCO3)2 è CaCO3 + CO2 + H2O des charges électriques positives. Les anions ne sont pas
Bicarbonate Carbonate Dioxyde Eau métalliques et portent des charges négatives - bicarbona-
de calcium de calcium de carbone tes, carbonates, chlorures, sulfates, etc.
Généralement, toute impureté s’exprime comme la quantité
chimique équivalente de carbonate de calcium car le poids
Le dioxyde de carbone entraîné par la vapeur se dissout
moléculaire de CaCO3 est de 100. C’est à peu près comme
dans le condensat pour former l’acide carbonique.
convertir des valeurs différentes telles que les dollars, les
francs, les livres sterling en une valeur commune, comme
TARTRE + ACIDE CARBONIQUE l’écu européen, en appliquant le taux de change approprié.
La qualité de l’eau peut varier considérablement d’une ré-
De la même façon, la magnésite (carbonate de magné- gion à l’autre selon les sources d’eau, les minéraux locaux,
sium) est dissoute par l’acide carbonique pour former etc. Voir la figure 2 ci-dessous.
du bicarbonate de magnésium.
Valeur du pH
Mg(HCO3)2 è MgCO3 + CO2 + H2O La valeur du pH - potentiel hydrogène - est un autre terme
Carbonate Dioxyde de Eau que nous devons considérer. C’est une mesure de la
de magnésium Carbone nature acide ou alcaline de l’eau. L’eau, H2O possède
deux ions - les ions hydrogène (H+) et les ions hydroxydes
(OH-).
TARTRE + ACIDE CARBONIQUE Si les ions hydrogène sont prédominants, la solution
sera acide avec une valeur du pH entre 0 et 6.
Si les ions hydroxydes sont en majorité, la solution est
Dureté permanente non alcaline basique avec une valeur du pH entre 8 et 14.
Elle est encore due aux sels de magnésium et de calcium Une valeur de pH de 7 dénote une solution neutre - ni
mais cette fois, il s’agit des sulfates et des chlorures. Ils acide ni alcaline (basique).
sont précipités à cause de leur solubilité réduite lorsque la
température augmente et rend difficile l’évacuation du tartre
dur.
La présence de silice dans l’eau de chaudière peut abou-
tir à du tartre dur et il peut réagir avec les sels de calcium
et de magnésium pour former des silicates qui retarde-
ront grandement le transfert de chaleur.

DURETE + DURETE = DURETE


Concentration en OH-
Concentration en H+

TEMPORAIRE PERMANENTE TOTALE


Valeur du pH

Il y a également des sels non durs comme les sels de


sodium. Les sels de sodium sont des centaines de fois
plus solubles que les sels de calcium ou de magné-
Nature

sium et ne formeront généralement pas de tartre sur les


surfaces de la chaudière.

chaleur 0 10 0 10 -14 (Puissant)


2Na2CO3 è Na2CO3 + CO2 1 10 -1 10 -13
Bicarbonate Carbonate Dioxyde 2 10 -2 10 -12
de sodium de sodium de carbone 3 10 -3 10 -11 Acide
4 10 -4 10 -10
chaleur 5 10 -5 10 -9
Na2CO3 + H2O è 2NaOH + CO2 6 10 -6 10 -8 (faible)
Hydroxyde 7 10-7 10-7 Neutre
de sodium 8 10 -8 10 -6
(soude caustique) 9 10 -9 10 -5
10 10 -10 10 -4
Additionner la dureté totale et les sels non durs, cela 11 10 -11 10 -3 Basique
donnera : 10 -12
12 10 -2
13 10 -13 10 -1
SOLIDES
DURETE + SELS = TOTALEMENT 14 10 -14 10 0 (Puissant)
TOTALE NON DURS DISSOUS (TDS) Tableau 2
Lorsque les sels se dissolvent dans l’eau, ils forment des
TABLEAU INDIQUANT LE DEGRE HYDROTIMETRIQUE APPROXIMATIF DES EAUX
DES PRINCIPALES VILLES DE FRANCE

AGEN ........................................ 27° CLERMONT-FERRAND ............ 8° MOULINS ............................. 15°


AIX-LES-BAINS ......................... 25° COGNAC ............................... 25° NANCY ................................... 9°
ALENCON .................................. 17° COMPIEGNE ......................... 42° NANTES ................................. 9°
ALBERVILLE ............................. 24° COULOMMIERS .................... 30° NARBONNE ......................... 24°
AMIENS ..................................... 31° COURBEVOIE ....................... 29° NEAUPHLE-LE-CHATEAU ... 40°
ANGERS ..................................... 9° CROISSY ............................... 46° NEUILLY ............................... 26°
ANGOULEME ............................ 17° DENAIN .................................. 36° NEVERS .............................. 19°
ANNECY .................................... 21° DIJON .................................... 26° NICE ............................. 24 à 36°
ARGENTEUIL ............................ 34° DRAGUIGNAN ....................... 24° NIMES .................................. 30°
ARRAS ...................................... 31° DREUX ................................... 28° NIORT .................................. 21°
ASNIERES ................................ 29° DUNKERQUE ........................ 31° ORLEANS ............................ 36°
AUXERRE .................................. 26° ENGHIEN-LES-BAINS ... 34 & 27° PARIS .................... 23, 24 à 46°
AVIGNON ................................... 30° EVIAN .................................... 22° PAU ...................................... 25°
BARBEZIEUX ............................ 35° EVREUX ................................ 33° PERIGUEUX ......................... 17°
BAR-LE-DUC ............................. 21° FECAMP ................................ 29° PERPIGNAN ........................ 22°
BAYONNE ................................. 30° FONTAINEBLEAU .................. 30° POISSY ................................ 33°
BEAUVAIS ................................. 33° GAP ............................... 10 & 29° RAMBOUILLET .................... 19°
BERCK ...................................... 30° GARCHES ............................. 36° REIMS .................................. 23°
BESANCON ............................... 25° GRENOBLE ........................... 21° ROCHEFORT ....................... 40°
BETHUNE .................................. 35° HONFLEUR ............................ 31° LA ROCHELLE ..................... 40°
BEZIERS ................................... 25° HOUILLES .............................. 45° ROUBAIX .............................. 48°
BEZONS .................................... 35° LA MADELEINE ..................... 40° ROUEN ................................ 29°
BIARRITZ ........................... 17 à 30° LA ROCHELLE ....................... 34° ROYAN ................................. 36°
BLOIS ........................................ 19° LAON ..................................... 25° RUEIL ................................... 24°
BOIS-COLOMBES ..................... 34° LE MANS ............................... 24° SAINT-CLOUD ...................... 26°
BORDEAUX ............................... 25° LE VESINET ................... 35 à 42° SAINT-DIZIER ....................... 34°
BOUGIVAL ................................. 44° LIBOURNE ............................. 12° SAINT-GERMAIN-EN-LAYE .. 31°
BOULOGNE-BILLANCOURT ...... 27° LILLE ...................................... 48° SAINT-LO ............................. 12°
BOULOGNE-SUR-MER ............. 29° LISIEUX .................................. 38° SEDAN ................................. 26°
BOURG ...................................... 15° LONGWY ............................... 23° STRASBOURG .................... 25°
BOURGES ................................. 25° LONS-LE-SAUNIER ............... 19° TARBES ............................... 21°
BOURG-LA-REINE .................... 30° LYON ..................................... 21° THIONVILLE ......................... 38°
CABOURG ................................. 36° MACON .................................. 43° THONON-LES-BAINS ........... 25°
CAEN ........................................ 28° MARENNES ........................... 53° TOULON ............................... 29°
CANNES .................................... 27° MARSEILLES ................. 15 à 30° TOULOUSE .......................... 30°
CARCASSONNE ....................... 17° MELUN .................................. 32° TOURCOING ........................ 48°
CHALONS-SUR-MARNE ........... 30° MENDE .................................. 19° TOURS ................................. 12°
CHALON-SUR-SAONE .............. 26° MENTON ................................ 36° TROUVILLE-DEAUVILLE ...... 30°
CHAMBERY .............................. 28° METZ ..................................... 30° TROYES .............................. 25°
CHAMPIGNY ............................. 27° MEZIERES ............................. 25° VALENCE ............................. 30°
CHANTILLY ................................ 40° MIRECOURT .......................... 24° VALENCIENNES .................. 42°
CHARLEVILLE ........................... 26° MONTAUBAN ........................ 12° VAUCRESSON .................... 24°
CHARTRES ............................... 27° MONTELIMAR ....................... 23° VENDOME ........................... 28°
CHATOU .................................... 38° MONT-DE-MARSAN ............... 14° VERSAILLES ....................... 36°
CHATEAUROUX ........................ 24° MONTE-CARLO ..................... 30° VICHY .................................. 17°
CHAUMONT ............................... 26° MONTPELLIER ...................... 26° VIERZON .............................. 21°

En dessous de .............. 10° eau considérée comme convenable


de ...... 10 à 20° eau très dure (adoucisseur obligatoire)
plus de .............. 30° eau exclusivement dure (adoucisseur absolument indispensable)
Les objectifs du traitement de l’eau provoqué par deux causes - le primage et la mousse. Le
Les objectifs de bon fonctionnement des chaudières sont primage est l’éjection de l’eau de la chaudière au niveau du
relativement simples à établir : départ vapeur et résulte généralement de la façon dont la
chaudière fonctionne :
LONGUE DUREE DE VIE 1. Fonctionnement de la chaudière avec un niveau d’eau
RENDEMENT MAXIMUM trop élevé.
2. Fonctionnement de la chaudière en dessous de sa
FONCTIONNEMENT SUR
pression de calcul. Ce qui augmente le volume et la
vitesse de la vapeur.
Ce qui est réalisé pour traiter l’eau utilisée pour la pro-
3. Demande excessive de vapeur.
duction de vapeur permettra de déterminer si ces objec-
tifs sont atteints. La qualité de l’eau doit être telle que
La deuxième cause de l’entraînement est la mousse qui
nous fonctionnons suivant les critères suivants :
est due aux conditions chimiques de l’eau. Les bulles
de vapeur restent petites, n’éclatent pas et sont entraî-
Absence de tartre nées dans le réseau vapeur.
Si l’eau d’alimentation est dure et si elle n’est pas traitée L’entraînement de solides dans le réseau vapeur peut
par des moyens chimiques, les surfaces d’échange s’en- provoquer des dépôts et développer la corrosion. Les
tartreront, entraînant une réduction du transfert de cha- vannes et les purgeurs de vapeur se bloquent.
leur et du rendement, les périodes d’entretien de la chau-
dière seront rapprochées . Dans les cas extrêmes, des Sécurité
surchauffes locales se produiront entraînant une dété-
Les dangers de surchauffe provoquée par le tar-
rioration mécanique et même une destruction des tu-
tre et de corrosion provoquée par les gaz dissous sont
bes.
faciles à comprendre. La formation de mousse, de tartre
et de boue peut mener à un fonctionnement incorrect
Absence de corrosion des régulations de niveau dans les cas extrêmes.
Si l’eau contient des gaz dissous, en particulier l’oxy-
gène, la corrosion des surfaces de la chaudière, des Eau d’alimentation et eau d’appoint
tuyauteries et des autres appareils peut se produire. Lorsque nous générons de la vapeur, l’eau s’évapore à
Si le pH de l’eau est incorrect, une solution acide atta- l’intérieur de la chaudière et elle doit être remplacée par
quera évidemment les surfaces métalliques. Si elle est de l’eau d’alimentation poussée par une pompe. Lors-
trop alcaline, elle peut créer d’autres problèmes tels que que la vapeur passe du réseau vapeur dans les diffé-
la mousse comme expliqué plus loin. L’eau d’alimenta- rents systèmes d’échange thermique de l’installation,
tion des chaudières à vapeur doit avoir un pH compris elle change d’état et redevient eau chaude - condensat.
entre 8,5 et 10,5. A moins d’une contamination due au process, ce con-
La fragilisation caustique peut provoquer des fendille- densat est de l’eau chaude de bonne qualité qui est
ments légers du métal, et doit être surveillée pour éviter idéale pour l’eau d’alimentation de chaudière. Il est donc
une détérioration du métal. Le facteur principal est une économique de retourner le plus de condensats possi-
haute concentration en soude caustique. Des chaudiè- ble pour les réutiliser comme eau d’alimentation de chau-
res mécano-soudées modernes sont moins sensibles dière. Il est impossible de retourner 100% du condensat
sauf aux extrémités des tubes. (il y aura d’autres pertes d’eau comme la déconcentra-
tion) et de l’eau brute devra être introduite pour augmen-
Vapeur de bonne qualité ter le retour de condensat. Cette eau brute qui doit être
Si les impuretés de l’eau d’alimentation de la chaudière traitée chimiquement est alors appelée eau d’appoint.
ne sont pas correctement traitées, elles peuvent être en- (Fig.3)
traînées dans le réseau vapeur. L’entraînement peut être

Retour de condensat
Eau d’appoint
(eau traitée)

Vapeur

Bâche alimentaire

Installation
Eau d’alimentation
Eau brute de traitement
Chaudière
d’eau

Déconcentration
Fig. 3 : Schéma simple du système d’eau d’une chaudière à vapeur
Régénération par l’eau salée

Eau brute TDS = 200 ppm

1 2
Ca(HCO3)2 2NaHCO3
Bicarbonate de calcium Bicarbonate de sodium
MgCl2 2NaCl
SAC - résine cation acide puissante SAC Chlorure de magnésium Chlorure de sodium
Na+ - forme de sodium (Na+) Na2SO2 Na2SO2
Sulfate de sodium Sulfate de sodium

Fig. 4 2 TDS de l’eau adoucie = 200ppm

Traitement externe de l’eau


Le traitement chimique qui doit être appliqué à l’eau d’ali- Ils peuvent être listés ainsi :
mentation dépend de différents facteurs tels que: 1 Adoucissement à la chaux et adoucissement à la
I. Les impuretés inhérentes à l’eau d’appoint et sa du- soude/chaux
reté. 2 Echange d’ion :- a Echange de base
II. Le volume de condensat retourné pour réutilisation, b Déalcalinisation
sa qualité en terme de valeur de pH, son contenu en c Déminéralisation
TDS et sa dureté. 3 Osmose inverse
III. La conception de la chaudière et ses conditions de Sous (1), avec l’adoucissement à la chaux, la chaux hy-
fonctionnement. dratée (hydroxyde de calcium) réagit aux bicarbonates
Décider du type de traitement chimique et du système de de calcium et de magnésium pour former une boue fa-
traitement d’eau est, cependant, sujet à considération cile à ôter. Ce traitement réduit la dureté temporaire.
d’expert et un spécialiste du traitement d’eau doit tou- L’adoucissement soude/chaux (soude calcinée) réduit
jours être consulté. Cependant, il est possible de discu- la dureté permanente par réaction chimique.
ter des détails des différents types de système. L’osmose inverse (3) est un procédé où l’eau pure est
forcée à travers une membrane semi-perméable rete-
Types de traitement d’eau nant une solution concentrée d’impuretés qui est éva-
Deux méthodes de base existent ainsi qu’une combinai- cuée.
son des deux : Mais les méthodes de loin les plus utilisées sont celles
a) Traitement interne indiquées dans le groupe (2) - échanges d’ions - et nous
Les conditions d’eau de chaudière requises sont obte- allons nous concentrer sur ces méthodes avec plus de
nues par l’addition de produits chimiques à l’eau déjà précision.
présente dans la chaudière. Traitement généralement
utilisé dans le passé, de nos jours il est limité aux chau- Echange d’ions
dières recevant une eau brute de très bonne qualité ou Il implique le passage de l’eau brute à travers un réser-
une proportion importante de retour de condensat de voir contenant des couches de résines synthétiques.
bonne qualité. Le coût d’exploitation est faible mais le Elles sont capables d’échanger avec les ions de l’eau.
coût des produits chimiques peut se révéler très élevé. En sélectionnant le type de résine, un échange peut être
fait donnant un type d’eau plus favorable.
b) Traitement externe Après une période donnée, les couches de résine sont
Traitement qui traite l’eau brute à l’extérieur de la chau- saturées. L’échangeur d’ions doit alors être régénéré
dière le plus souvent en «adoucissant» l’eau brute. Ces avec une solution d’eau salée, un acide ou une base
systèmes échangent les sels de magnésium et de cal- dépendant du type de procédé d’échange d’ions qui est
cium formant du tartre par des sels ne formant pas de requis.
tartre.
Adoucissement par échange de
c) Traitement externe avec dosage de produits chimi- base
ques (traitement par conditionnement)
C’est la forme la plus simple d’échange d’ions et la plus
Ce système est le plus largement utilisé. Il est la combi-
largement utilisée. La couche de résine est activée ini-
naison de (a) et de (b). Comme pour le traitement d’adou-
tialement ou chargée en faisant passer une solution
cissement externe, il y a des traitements internes ou de
d’eau salée à 7-12% (chlorure de sodium ou sel com-
conditionnement ultérieurs.
mun), qui laisse la résine riche en ions sodium. Puis,
l’eau qui doit être adoucie est pompée à travers la cou-
che de résine et l’échange d’ions a lieu.
1 2 3 4 5
Ca(HCO3)2 2H2CO3 H 2O H 2O H2O
MgCl2 MgCl2 MgCl2 MgCl2 2NaCl
Na2SO 4 Na2SO 4 Na2SO 4 Na2SO4 Na2SO4
pH 7.6 pH 4.5-5-0 pH 4.5-5.0 pH 7.5-8-5
Régénération par acide Régénération par eau salée

WAC = Résine cation


acide faible

H+ = forme hydrogène WAC SAC


(H+) (Na+)

Fig. 5 Eau adoucie


Ajouter NaOH pour augmenter pH 7.5-8.5

Les ions de magnésium et de calcium déplacent les ions Quelquefois, le traitement par adoucissement soude/chaux
sodium de la résine, laissant s’écouler une eau riche en est employé comme un pré-traitement avant l’échange de
sels de sodium. Il faut se rappeler que les sels de sodium base. Il réduit le débit sur les résines.
restent en solution à concentrations et températures très
élevées et ne forment pas de tartre nuisible dans la chau- Décarbonatation
dière. Le désavantage de l’adoucissement par échange de
On peut donc voir que les ions à dureté totale sont changés base est qu’il n’y a pas de réduction du TDS et de l’alca-
par du sodium. Avec l’adoucissement par échange de so- linité. Il peut être surmonté par l’évacuation préliminaire
dium, le niveau des solides totalement dissous n’est pas de l’alcalinité et elle est généralement obtenue grâce à
réduit (TDS en parties par million ou ppm) et le pH ne change l’utilisation d’un décarbonateur.
pas. Il existe plusieurs types de décarbonateurs mais la va-
Nous avons échangé un groupe de sels formant du tar- riété la plus commune est indiquée ci-dessous. C’est
tre potentiellement dangereux contre des sels formant un ensemble de trois unités, un décarbonateur, suivie
du tartre moins dangereux. Comme le niveau du TDS ne par un dégazeur et un adoucisseur par échange de base.
change pas, la saturation des couches de résine ne peut Une installation avec décarbonatation évacuera la du-
pas être détectée par une augmentation de la conducti- reté temporaire comme indiqué Fig. 6
vité. La régénération est cependant activée en fonction Le système représenté est quelquefois appelé adoucis-
du débit total ou du temps. sement «split-stream». Un décarbonateur sera rarement
Les adoucisseurs sont relativement économiques et utilisé seul (par exemple sans un adoucisseur par
peuvent produire de l’eau traitée avec fiabilité pendant échange de base) car la solution produite est acide par
de nombreuses années. Ils peuvent être utilisés avec nature et provoquerait corrosion et toute dureté perma-
succès même dans des zones à dureté temporaire éle- nente passerait directement dans la chaudière.
vée dans la mesure où ils ont un pourcentage élevé de
retour de condensat - plus de 50%.
Lorsqu’il y a peu ou pas de retour de condensat, un type
plus sophistiqué d’échanges d’ions est préférable.

Eau brute

Dureté temporaire 150 ppm


Dureté permanente 50 ppm
100 ppm sels non durs
} Sels dureté
totale

Adoucisseur de base
carbonateur
TDS 300 ppm

Dureté permanente 50 ppm


Sels non durs 100 ppm Dégazeur Eau adoucie
TDS 150 ppm TDS 150 ppm
Augmentation du pH Non dure
Fig. 6
Régénération par acide Régénération par NaOH

Eau brute
TDS 300 PPM
SBA = résine anion
de base puissante
OH- = forme hydroxyde
Résine Résine anion
SAC = Résine cation cation acide
acide puissante
H+ = hydrogène forme SAC SBA
(H+) (OH-)

Fig. 7
Eau traitée avec souvent la plupart
1 2 3 4 de sels évacués TDS < 5 ppm
Ca(HCO3)2 2H2CO3 H2O H2O
MgCl 2NCl 2HCl H2O
Na2SO4 H2SO4 H2SO4 H2O
Na2SIO3 H2SIO3 H2SIO3 H2O
pH 7.6 pH2,0-2,5 pH2,0-2,5 pH 8,5-9,0

Déminéralisation (Fig.7)
Ce procédé évacuera presque tous les sels. Il implique Dans ces cas, des prétraitements de l’eau brute comme la
le passage de l’eau brute à travers des résines d’échange clarification ou la filtration peuvent être nécessaires.
de cations et d’anions. Vous trouverez ci-dessous un résumé très approximatif
Quelquefois, les résines peuvent être contenue dans un de la qualité de l’eau traitée qui peut être obtenue par
seul réservoir et le procédé est appelé déminéralisation différents procédés, basé sur une eau dure caractéristi-
par «couche alternée». que.
Le procédé évacue presque tous les minéraux et produit En regardant le tableau n° 3, on est tenté de penser
de l’eau de très bonne qualité ne contenant pas de sels qu’une installation avec déminéralisation doit toujours
dissous. Il est utilisé pour des chaudières à très haute être utilisée. Cependant, chaque système a un coût d’in-
pression comme celles des centrales thermiques. vestissement et un coût de fonctionnement. Le tableau
Si l’eau brute a une quantité élevée de solides en sus- n° 4 présente une comparaison des coûts.
pension, elle encrassera rapidement le matériel Il faut donc sélectionner le système pour le projet consi-
d’échange d’ions augmentant les coûts de fonctionne- déré afin d’optimiser les coûts d’investissement et de
ment. fonctionnement.

Dureté ppm Sels sans dureté

Process Temporaire Permanente ppm TDS ppm

Eau brute 200 50 60 310


Chaux 30 50 58 138
Chaux/Soude 30 0 108 138
Chaux/Echange de base 5 0 133 138
Echange de base 5 0 255 310
Déalcalinisation 5 50 60 115
Déal. + Echange de base 5 0 110 115
Déminéralisation 1 0 2 3
Osmose inverse 20 5 6 31
Tableau 3

Echelle de coût comparative

Type de système Coût d’investissement Coût de fonction.

Echange de base 1 1
Déalcalinisation + Echange B. 3 3
Déminéralisation 15 12
Tableau 4
La déminéralisation par osmose tal de la chaudière. Des polymères synthétiques peuvent
inverse éviter ce problème.
Comme nous l’avons déjà vu, les niveaux d’alcalinité
L'eau est purifiée par passage au travers de membrane
dans la chaudière sont particulièrement importants et ils
semi perméable qui éliminent :
sont contrôlés par l’addition de soude caustique quel-
- les matières en suspension et les matières colloïdales,
quefois appelé «amortisseur». Maintenir un niveau de
- les ions bivalents (Ca, Mg, SO4) et la silice à plus de
pH entre 9 et 11 permettra d’éviter les problèmes de cor-
98%,
rosion en fournissant des conditions stables pour la for-
- les ions monovalents (Na, Cl, NO3) à plus de 95%.
mation d’un film de magnétite (Fe3O4) sous forme d’une
Avant passage sur membrane, l'eau doit obligatoirement
couche fine et dense, sur les surfaces métalliques, les
être filtrée pour éviter les dépots excessifs de matières
protégeant d’une attaque de la corrosion.
solides (filtration sur cartouche). Par ailleurs, l'eau est
La plupart des produits chimiques additionnés pendant le
préalablement adoucie.
conditionnement augmenteront le niveau du TDS de l’eau
de chaudière.
AVANTAGES
Le sujet concernant les gaz dissous est important et mérite
- Production permanente (pas de régénération des
des explications complémentaires.
membranes),
- pas de traitement d'effluent nécessaire,
- exploitation aisée, Les gaz dissous
- encombrement réduit. Il s’agit principalement de l’oxygène et du dioxyde de car-
bone et leur présence dans la chaudière et l’installation
INCONVENIENTS provoque la corrosion. Il est nécessaire de les ôter et/ou
- pas d'élimination du gaz carbonique, de les neutraliser pour éviter les détériorations.
- rejet à l'égout d'un volume important d'eau (50 à 90% du Le dioxyde de carbone dissous sous la forme d’acide
volume d'eau épurée). carbonique est souvent présent dans l’eau d’alimenta-
tion et il diminue le niveau de pH. Une régulation correcte
Traitement de conditionnement du pH corrigera cette diminution mais le dioxyde de car-
Ce traitement interne supplémentaire complète le traite- bone est également dégagé dans les chaudières par le chauf-
ment externe. Il a lieu après le traitement externe de l’eau fage et d’autres réactions chimiques et il peut être néces-
et il est généralement exécuté par dosage chimique dans saire de choisir l’utilisation d’un inhibiteur de corrosion pour
la tuyauterie d’eau d’alimentation avant son entrée dans éviter l’attaque corrosive du système de condensat.
la chaudière. Son propos est d’augmenter le traitement Cependant, le gaz dissous le plus nuisible se révèle être
après que l’eau d’alimentation ait été traitée aussi effica- l’oxygène qui peut provoquer aussi la corrosion du mé-
cement que possible par l’installation principale de trai- tal. De très faibles quantités d’oxygène peuvent provo-
tement d’eau. En bref, il double le travail déjà fait, car quer des détériorations importantes. Mais elles peuvent
inévitablement, il y quelque entraînement d’impuretés être évacuées mécaniquement et chimiquement. La quan-
dans le système principal de traitement, qui doivent être tité d’oxygène dissous est très dépendante de la tempé-
récupérées. rature de l’eau d’alimentation. Plus la température de
Les objectifs sont : l’eau d’alimentation est basse plus le volume d’oxygène
1. Eviter la formation de tartre provenant des faibles du- dissous est important. Donc l’oxygène de l’eau d’alimen-
retés qui peuvent avoir passé au travers. tation peut être évacué en chauffant l’eau d’alimentation
2. Tenir compte de toutes les autres impuretés spécifi- et en maintenant la température élevée. Cela peut être
ques. fait de nombreuses façons impliquant l’utilisation de dé-
3. Maintenir l’équilibre chimique correct dans l’eau de gazeurs sous pression, atmosphériques ou sous vide.
chaudière - elle ne doit être ni alcaline, ni acide, pour Tout oxygène restant est alors traité par l’addition d’un
éviter la corrosion. absorbant chimique d’oxygène tel que le sulfite de so-
4. Conditionner tout élément en suspension. dium catalysé 2Na2SO3 + O2 è 2Na2SO4.
5. Fournir une protection anti-mousse. L’addition de ce dernier contribuera à l'augmentation du
6. Oter les traces de gaz dissous. TDS de l’eau de chaudière.

Le traitement interne peut être également utilisé pour Résumé


protéger le système condensat. Il est temps d’essayer de résumer ce que nous avons
Une grande variété de produits chimiques tels que les obtenu au cours de cette étude :
phosphates, les tanins, la lignite, l’amidon, les polymè- 1. Etablir la qualité de l’eau brute.
res synthétiques modernes et les chélates sont utilisés 2. Estimer la quantité et la qualité du retour de
pour protéger le condensat. Il est inapproprié dans une condensat.
brochure de cette nature d’approfondir la chimie - cela 3. Déterminer la qualité de l’eau d’alimentation requise.
doit faire l’objet d’avis d’expert et d’analyses profession- Elle dépend largement du type et de la conception de
nelles. Cependant, il existe une ou deux zones qui né- la chaudière utilisée.
cessitent un commentaire général. Le programme de 4. A partir de 1, 2, et 3, décider du type de traitement
traitement d’eau de chaudière a pour but de changer les d’eau requis, pour obtenir :
sels formant du tartre en sels formant de la boue. Pas de tartre
Les conditionneurs de boue utilisés dans le dosage chi- Pas de corrosion
mique empêchent ces solides de se déposer sur les Une vapeur de bonne qualité
surfaces de métal par exemple, c’est-à-dire les gardent Un fonctionnement sûr
en suspension. Un coût optimum.
Sous températures et pressions élevées, la silice est un La figure 8 représente un schéma d’un système d’eau
problème réel provoquant des zones chaudes sur le mé- caractéristique.
Eau brute Gaz

Eau d’appoint
Adoucisseur
Réservoir
d’appoint

Eau traitée
Bâche alimentaire

Fig. 8 : Schéma d’un système d’eau caractéristique Eau d’alimentation


vers chaudière
Mais l’histoire ne se termine pas ici. Même si nous avons
traité l’eau d’alimentation pour que sa qualité soit appro-
priée, elle contiendra toujours des sels totalement dis-
sous - TDS. Par contre, nous avons vu que certains trai- La mousse peut être beaucoup plus dangereuse. Le
tements chimiques que nous avons mis dans l’eau, aug- phénomène peut se voir aisément en faisant bouillir une
menteront les niveaux du TDS même si ces sels sont casserole pleine de pommes de terre. Lorsque l’eau
«sans danger» en terme de tartre et de corrosion etc. parvient à ébullition, les impuretés de l’eau provoquent
Lorsque nous produisons de la vapeur, nous évaporons la formation de bulles près de la surface qui n’éclatent
l’eau de la chaudière et la concentration en sels dans la pas facilement. La surface de liquide disparaît et le con-
chaudière augmente. Si nous n’agissons pas contre tenu de la casserole devient une mousse de bulles.
cela, le niveau du TDS augmentera jusqu’à produire Plus la chaleur est forte, plus la formation de mousse
mousse et primage avec les problèmes conséquents à est importante. Le niveau de bulles augmente et la cas-
l’intérieur de la chaudière et dans le système vapeur (voir serole déborde. Dans une chaudière pleine de mousse,
Fig.9). le résultat est le même en plus sérieux. Les bulles de
Ce sujet sur l’entraînement a été introduit au début et il a mousse seront entraînées dans le système vapeur et
été divisé entre primage et mousse. Le primage est lar- les impuretés se déposeront. Ces dépôts contamine-
gement influencé par le fonctionnement correct ou incor- ront les vannes de régulations, encrasseront les échan-
rect de la chaufferie comme indiqué précédemment. Il ges de chaleur et bloqueront les purgeurs de vapeur.
est presque inévitable qu’avec une chaudière moderne La mousse à l’intérieur de la chaudière provoquera la
fonctionnant correctement, il existera des faibles taux surchauffe des tubes-foyer, ne permettra pas le fonc-
d’entraînement d’eau dans le système. La vapeur qui tionnement correct des régulations de niveau, qui peu-
est produite contiendra probablement de 2 à 3% d’humi- vent être incapables de détecter les niveaux réels de
dité. liquides provoquant la fluctuation du débit d’eau d’ali-
mentation, et un primage important peut, bien sûr me-
Contamination des vannes ner à des coups de bélier.
de régulation Il est important de se rappeler que l’eau pure ne provo-
que pas de mousse - ce sont les impuretés présentes
qui crée la mousse. De fait, l’eau dure en elle-même ne
mousse pas mais elle doit être adoucie pour éviter tar-
Entraînement Encrassement tre et corrosion, etc. Le traitement de l’eau d’alimenta-
de l’eau de des tion qui doit être fourni pour éviter le tartre pousse l’eau
chaudière avec échangeurs à mousser plus facilement.
la vapeur de chaleur Bien qu’il y ait de nombreuses causes de mousse, le
facteur principal est le niveau de concentration des sels
Mousse dans la totalement dissous dans l’eau de chaudière. Les agents
Blocage des
chaudière anti-mousse contribuent à éviter ce phénomène mais il
purgeurs de
est essentiel que le niveau du TDS à l’intérieur de la
vapeur
chaudière n’augmente pas au-delà d’une concentration
spécifique. S’il la dépasse, tous les dangers et les pro-
blèmes soulignés ci-dessus apparaîtront. Les solides
en suspension contribuent également au problème et il
faut en tenir compte.
La concentration du TDS peut être calculée simplement
TDS élevés et/ou solides en en utilisant l’exemple représenté fig. 10.
suspension

Fig. 9 : Les conséquences de trop de sels dissous et


de sels en suspension dans la chaudière
Combien de TDS peut-être toléré ? (Note : Cette relation est valable uniquement pour un échan-
Le tableau ci-dessus donne une indication générale des tillon neutre à 25°C.)
niveaux du TDS de l’eau de chaudière, qui peuvent être Pour réguler le TDS maximum de la chaudière à l’inté-
tolérés avant que des problèmes aient lieu. Le fabriquant rieur des limites permises, il est nécessaire d’évacuer
de chaudière doit toujours être consulté pour des re- l’eau hautement concentrée de la chaudière et la rem-
commandations plus spécifiques. placer par de l’eau d’alimentation «moins impure».
Cela s’appelle la «déconcentration de chaudière».

TDS maximum toléré par les types de chaudières Déconcentration de point bas
TDS maximum Il s’agit d’une évacuation brève à partir du point bas de la
TYPE ppm chaudière pour évacuer la boue qui s’y est accumulée.
Cela doit être fait une fois par jour ou une fois par cycle et
Lancashire 10000 doit être exécuté par une vanne manuelle ou une vanne
Tube de fumées - 2 passes 4500 automatique liée à un minuteur. Quelquefois, elle est
appelée «déconcentration intermittente».
Tube de fumées - 3 passes 3000-3500
Tube d’eau basse pression 3500-4000 Régulation du TDS
Tube d’eau moyenne pression 1500 Elle est prélevée près du niveau d’eau dans la chaudière
et est quelquefois comparée à la déconcentration de
Chaudières à faisceau 2000 surface.
et générateurs Dans le passé, il était commun d’avoir une évacuation
Tableau n°5 permanente d’eau de la chaudière, d’où l’utilisation du
terme «déconcentration continue». De nos jours, les sys-
Les valeurs ci-dessus sont indiquées comme guide gé- tèmes de régulation du TDS modernes maintiennent
néral. automatiquement des niveaux corrects du TDS à l’inté-
rieur de la chaudière, par sa mesure continue et l’ouver-
Mesurer et contrôler le niveau du TDS ture ou la fermeture d’une vanne automatique.
L’eau pure est un faible conducteur d’électricité mais l’eau Il est plus correct d’appeler cette déconcentration «con-
contenant des impuretés peut être très conductrice. trôle de conductivité» ou plus simplement «régulation
La conductivité électrique de l’eau dépend du type et de automatique du TDS».
la quantité de solides dissous qu’elle contient. Les aci- Avec de tels systèmes, il est possible de récupérer une
des et les alcalins ont un effet important sur la conducti- proportion très importante de chaleur contenue dans l'eau
vité électrique comme la température. de déconcentration.
Cependant, la conductivité électrique peut être utilisée Le sujet complet de la régulation du TDS est traité dans
comme une mesure approximative des concentrations d’autres brochures disponibles gratuitement auprès de
en sels dissous de l’eau d’alimentation de la chaudière. Spirax Sarco.
La conductivité électrique de l’eau est mesurée en
microSiemens par centimètre (µS/cm).

La relation approximative entre la conductivité et le TDS


en ppm est :-

TDS (ppm) = Conductivité (µS/cm) x 0,7

TDS de vapeur = 0

TDS de l’eau d’alimentation = 250ppm Chaudière produisant 5000 kg/h


Fonctionnant 12 heures/jour

Fig. 10

TDS entrant dans la chaudière = 250ppm × 5000kg / hr = 1,25 kg/h


1000000
1,25 x 12 = 15 kg/h/jour = 5 tonnes/an
Conclusion
Des contrôles réguliers de la qualité de l’eau de chau-
dière, de l’eau d’alimentation, du condensat et même de
l’eau brute, doivent être faits. Des tests réguliers doivent
être assurés.
Nous ne prétendons pas que ce document traite de fa-
çon exhaustive le sujet du «Traitement de l’eau». C’est
un sujet vaste et complexe qui demande des connais-
sances importantes et une expérience professionnelle.
Nous espérons avoir éclairci les bases de ce sujet.
Nos dernières paroles seront de recommander de tou-
jours demander un avis aux sociétés de traitement d’eau
réputées qui ont l’expérience appropriée pour expliquer
chaque cas spécifique de manière responsable.

Eau brute Vapeur saturée


Eau évaporée

Eau d’appoint
Traitement et sels
externe

Eau d’alimentation
Bâche Eau et sels
alimentaire et
dégazeur

Condensat recyclé
Eau de bonne qualité et chaleur

Dosage
chimique

Déconcentration - Evacue l’eau de chaudière avec une Déconcentration


concentration élevée en sels et la remplace par une Déconcentration automatique
eau d’alimentation contenant une faible concentration intermittente pour pour évacuer les
en sels. évacuer les sels dissous et
solides en les fines particu-
suspension les en suspen-
précipités dans sion dans l’eau
l’eau de de chaudière
chaudière

Fig. 11 : Circuit chaudière classique


Caractéristiques des eaux de chaudières
Chaudière à tubes de fumées
Eau d'alimentation
Pression de service <= 10 bar 10-15 bar 15-25 bar
pH >= 8,5 >= 8,5 >= 8,5
TH (°f) < 0,5 < 0,5 < 0,2
Oxygène dissous Elimination physique et/ou chimique
Eau de chaudière
Pression de service <= 10 bar 10-15 bar 15-25 bar
pH 10,5 à 12 10,5 à 12 10,5 à 12
TAC (°f) <= 120 <= 100 <= 80
TA (°f) ~ 0,7 x TAC ~ 0,7 x TAC ~ 0,7 x TAC
SiO2 (mg/l) < 200 < 200 < 150
SiO2 (mg/l) / TAC (°f) <= 2,5 <= 2,5 <= 2
Salinité totale <= 5000 <= 4000 <= 3000
Chlorures <= 1000 <= 800 <= 600
Phosphates PO4 30 à 100 30 à 100 30 à 100
Ce type de générateur sera alimenté en eau adoucie ou, si les quantités de condensats récupérés sont faibles, en eau
décarbonatée et adoucie.
Chaudière à tubes d'eau (pression inférieure à 45 bar)
Eau d'alimentation
Pression de service <= 15 bar 15-25 bar 25-35 bar 35-45 bar
pH >= 8,5 >= 8,5 >= 8,5 >= 8,5
TH (°f) < 0,5 < 0,2 < 0,2 < 0,1
Oxygène dissous Elimination physique et/ou chimique
Eau de chaudière
Pression de service <= 15 bar 15-25 bar 25-35 bar 35-45 bar
pH 10,5 à 12 10,5 à 12 10,5 à 12 10,5 à 12
TAC (°f) <= 100 <= 80 <= 60 <= 40
TA (°f) TA ~ 0,7 x TAC TA ~ 0,7 x TAC TA ~ 0,7 x TAC TA ~ 0,7 x TAC
SiO2 (mg/l) < 200 < 150 < 90 < 40
SiO2 (mg/l) / TAC (°f) <= 2,5 <= 2 <= 1,5 <= 1
Salinité totale < 4000 < 3000 < 2000 < 1500
Chlorures <= 800 <= 600 <= 400 <= 300
Phosphates PO4 30 à 100 30 à 100 20 à 80 20 à 80
Ce type de générateur sera alimenté en eau adoucie ou, si les quantités de condensats récupérés sont faibles, en eau
décarbonatée et adoucie.
Chaudière à tubes d'eau (pression supérieure à 40 bar)
Eau d'alimentation
Pression de service 40-60 bar 60-75 bar 75-100 bar
pH >= 8,5 >= 8,5 >= 8,5
TH (°f) < 0,05 < 0,05 < 0,05
Oxygène dissous Elimination physique et/ou chimique
Matière huileuse (mg/l) < 0,05
Fer total (mg/l) < 0,05 < 0,05 < 0,03
Cuivre total (mg/l) < 0,03 < 0,03 < 0,01
Eau de chaudière
Pression de service 40-60 bar 60-75 bar 75-100 bar
pH 10 à 11 10 à 11 9,5 à 10,5
TAC (°f) <= 15 <= 10 <= 5
TA (°f) TA >= 0,5 x TAC impératif
SiO2 (mg/l) < 15 < 10 <5
SiO2 (mg/l) / TAC (°f) <= 1 <= 1 <= 1
Salinité totale <= 500 <= 300 <= 100
Phosphates PO4 10 à 60 10 à 40 5 à 20
Ce type de générateur sera alimenté en eau déminéralisée.

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