Vous êtes sur la page 1sur 43

CHIMIE DE

L’EAU
Constitution

> Les composants naturels de l’eau

> L’eau « pure » H2O n’existe pas à l’état naturel

>  Au cours de son cycle, l’eau va se charger de


divers éléments qui vont lui conférer son
caractère particulier.
Constitution
> Les composants naturels de l’eau
> L’eau est constituée de :
> molécules H2O,
> gaz dissous,
> sels minéraux en solution sous forme
d’anions et de cations,
> MES (organiques et minérales).
Constitution

> Les composants naturels de l’eau


Minérales, organiques,
microorganismes

MES

Cl-, SO42-, Ca2+, Mg2+, Na+, K+,


CO32-, HCO3-, OH-,
ANIONS
H2O CATIONS H3O+, Fe²+/3+
PO43-,
NO3- , SiO3--.
GAZ DISSOUS

CO2 ,O2, N2
Propriétés

> Les MES

> Matières d’origine MINERALES : gravier, sables, limons,


argiles…
> Matières d’origine ORGANIQUES : très nombreuses et
différentes : produits de décomposition des matières
végétales (acide humique) ou animales, hydrocarbures,
détergents…
> les MICROORGANISMES tels que zooplancton,
bactéries, algues, virus…
Propriétés

> Les MES


> Ces MES ont des tailles allant de quelques mm (graviers) à 1
µm (bactéries).
> Ces MES sont responsables de la TURBIDITE et de la
COULEUR de l’eau.
Rq :les matières de tailles < 1 µm : matières colloïdales
> Du fait de leur tailles, elles ne peuvent pas décanter
naturellement  adjonction de produits coagulants pour
éliminer les charges de répulsion.
Propriétés
> Les GAZ DISSOUS

> L’eau contient en solution la plupart des gaz naturellement présents dans l’air.
> Les principaux sont : - Oxygène - O2
- Gaz carbonique - CO2
- Azote - N2
> Plus rarement : - Hydrogène sulfuré - H2S
- Ammoniac - NH3
- Anhydride sulfureux - SO2

 
 
Propriétés
> Les GAZ DISSOUS

> La solubilité des gaz dissous  quand la T° 


> Exemple : L’oxygène
T°C Solubilité (mg/l)
0 14.56
10 11.25
20 9.09
40 6.41
60 4.69
80 2.81
Propriétés
> Les GAZ DISSOUS
 Dans le cas des chaudières :
>  Il faut porter une attention particulière sur 2 gaz qui
peuvent être responsables d’importants dégâts: O2 et CO2
O2 : provoque des phénomènes de corrosion localisés par
des piqûres masquées par des pustules d’oxydes de fer
 perforations du métal,
 nécessité d’effectuer le dégazage thermique et/ou le
dégazage chimique de l’eau.
CO2 : vecteur d’entartrage et de corrosion
Propriétés
> Définition de l’équilibre calco-carbonique à une T°
donnée


> Ca(HCO3)2 CaCO
 3
+CO2 + H2O
> Pour maintenir le bicarbonate de Ca en solution, il
est nécessaire d’introduire une quantité exacte de
CO2 dit libre (ou équilibrant), qui évite la réaction
de précipitation du carbonate de calcium.
Propriétés
> Equilibre calco-carbonique à une T° donnée
> S’il y a un DEFICIT de CO libre( [CO ] < [CO2 équilibrant ] )
2 2 libre
 l’eau est incrustante
 précipitation de CaCO3 pour revenir à l’équilibre
D’où formation de CO32- en excès qui vont réagir avec Ca2+ (pour
précipiter en CaCO3)  l’eau entartrante
> Si T° , CO2 dégaze  réaction déplacée vers 
pour [CO2] afin de retrouver l’équilibre à la nouvelle T°
D’où formation de CO32- en excès qui vont réagir avec Ca2+ (pour précipiter
en CaCO3)  l’eau entartrante
Propriétés

> Equilibre calco-carbonique à une T° donnée


> Nota : En théorie : à 68°C, Pas CO2 dissous
En pratique : à 100°C, CO2 dissous = 0

> Si T° > 100°C alors


> 1) 2 HCO3 CO32- + CO2 + H2O réaction totale
> 2) CO32- + H2O  CO2 + 2  NaOH avec   1
(selon pression)
Propriétés

> Equilibre calco-carbonique à une T° donnée

> S’il y a un excès de CO2 libre ( [CO2 libre] > [CO2 équilibrant ] )
 l’eau est agressive vis-à-vis du calcaire
 et corrosive, vis-à-vis des métaux et de l’acier

> Si T° , CO2 rendu disponible  [CO2] > [CO2 équilibrant ]


 eau corrosive
Propriétés

> Les GAZ DISSOUS

> N2 : ne présente aucune influence nocive à


l’égard de la tenue du matériel

> H2S : peut être l’indice d’une prolifération de


bactéries sulfato-réductrices, dangereux vis-à-vis
des surfaces métalliques (acier)  attaque chimique
et formation de sulfure.
Propriétés

> Les SELS DISSOUS

> Les sels dissous sont définis par la salinité.


> Au cours de son cycle, l’eau va dissoudre les
roches qu’elle traverse et se charger en éléments
minéraux.
> On distingue 2 entités :
• Les anions : ions qui ont une charge négative
• Les cations : ions qui ont une charge positive
Propriétés
> Principaux éléments :
> ANIONS
HCO3- Bicarbonates
CO32- Carbonates
Cl- Chlorures
SO42- Sulfates
NO3- Nitrates
PO43- Phosphates
OH- Hydroxyde
SiO32- Silicates (exprimé en silice SiO2)
Propriétés
> Principaux éléments :
> CATIONS
Ca2+ Calcium
Mg2+ Magnésium
Na+ Sodium
Fe2+ / 3+ Fer
K+ Potassium
H+ Hydrogène
Propriétés
> Les SELS DISSOUS
> Anions + Cations forme une solution électriquement
neutre :
> Nombre de charges négatives = nombres de charges
positives
> Le bilan de ces différentes charges s’appelle la
Balance Ionique.
 Salinité Totale =  Cations =  Anions
Propriétés
> Les SELS DISSOUS
> Les sels sont stables ou instables ce qui est une
caractéristique anionique de l’eau.
> Sels instables: Bicarbonates HCO3- / Carbonates CO32-
 équilibre calco-carbonique
> Sels stables : Cl-, SO42-, NO3-, SiO32- 
> Ces sels vont présenter à des degrés divers :
• des risques de corrosion,
• ou des risques d’entartrage des installations.
Propriétés
> Unités
        
• Milliéquivalent /l meq/l
• 1 meq/l = 1 eq/l / 1000
• 1 eq/l = Masse molaire (mol/l) / Valence
> Valence = nombre d’électrons qu’un corps est
capable de mettre en jeu
> anion (-) : fixe des e- ex : Cl- capte 1 e-
> Cations (+) : libère des e- ex : H+ libère 1 e-
Masse molaire d’un corps = somme des masses atomiques de
chaque atome qui compose la molécule
Propriétés
> Unités

Comme le milli-équivalent est souvent une unité trop


grande en traitement des eaux, on utilise un sous-
multiple, le Degré français  °F.
1 °F = 1 / 5 meq/l

> Formule en fonction de la concentration :

> X °F = C° mg/l x 5 x Valence


Masse molaire

ex : CaCO3 (100 g/mol) 40 mg/l  4 °F


Propriétés
> Paramètres
> pH (potentiel hydrogène)
> Mesure la concentration en H+ présent dans l’eau pH = - log
[H3O+]
> Caractérise le caractère acide ou basique de l’eau sur une
échelle de 1 à 14.
> Eau acide : pH < 7; Eau neutre : pH =7 ;
> Eau alcaline ou basique : pH > 7
> Le pH des eaux naturelles est lié à la nature des terrains
traversés   Eaux calcaires : pH élevé
> Eaux des sols granitiques : pH = 7 voire < 7
Propriétés
> TH (Titre hydrotimétrique ou dureté )
>   TH = Ca + Mg présents en solution
> On définit ainsi une échelle de dureté. Une eau est :
> Douce si TH < 5°F
> De faible dureté si 5 < TH < 12°F
> De moyenne dureté si 12 < TH < 25°F
> Dure si TH > 30 °F 
> Dureté temporaire : TH associé aux CO32- et aux HCO3-
> Dureté permanente : TH associé aux Cl-, SO42-, NO3-
= (TH – TAC)
Propriétés
> TA et TAC (Alcalinité)
> L’alcalinité d’une eau est due à la présence d’ions carbonates, bicarbonates,
hydroxydes et éventuellement des produits Phosphatés et azotés.
> Il existe différentes formes de carbone minéral en fonction du pH :
> pH < 4 : tout le CO2 est pratiquement sous forme de H2CO3
> 4 < pH < 8 : CO32- en quantité négligeable
> les 2 entités présentes : H2CO3 et HCO3-
> 8 < pH < 12 :
-
> les entités présentes : CO 2- OH- et HCO3
3
> Rq : 6.5 < pH < 8.5 : on est dans le cas des eaux naturelles
(à l’équilibre calco-carbonique)
Propriétés

> TA (Titre alcalimétrique)


3-
> TA = OH + ½CO
-
3
2-
+ (amines) + 1/3PO4
>  C’est la quantité d’acide nécessaire pour amener le pH
d’eau à 8.3.  Si pH < 8,3  TA = 0
> TAC (Titre alcalimétrique complet)
> TAC = OH- + CO32- + HCO3- + (amines) 
> C’est la quantité d’acide nécessaire pour amener le pH
d’eau à 4,5.
Propriétés
> Alcalinité
> Dans le cas des eaux déminées, en chaudière,
les phosphates rentrent aussi en compte :
> TA = OH- + ½ CO32- + 1/3 PO43-
> TAC = OH- + CO32- + HCO3- + 3/4 PO43-
> C’est le phosphate trisodique Na3PO4 qui amène le TA :

> Na3PO4  OH- + Na2HPO4 K élevée 


> Le phosphate disodique n’agit pas sur le TA :
> Na2HPO4  OH- + NaH2PO4 K’ + faible
Propriétés

> Conductivité (µS/cm)


> Elle indique l’aptitude de l’eau à conduire le courant
électrique.
 elle est fonction du nombre d’ions présents
 cette mesure, d’un courant électrique entre 2
électrodes, est fonction de la quantité globale de
sels dissous (donc de la salinité).
> L’eau pure ne conduit pas de courant électrique.
> Conductivité (µS/cm) = 106 / résistivité (/cm)
Constitution
Exemple:
Eau d ’EVIAN mg/l °F
Ca2+ 78 19.5
Mg2+ 24 9.9
Na+ 5 2.5
K+ 1 0.13
HCO3- 357 29.3
SO42- 10 1.04
Cl- 4.5 0.13
NO3- 3.8 0.3
SiO2 13.5 1.13
Constitution

Paramètres VOLVIC BADOIT HEPAR


(mg/l) (mg/l) (mg/l)
Calcium 10,4 200 555
Magnésium 6 100 110
Sodium 8 160 14
Chlorures 7,5 39
Potassium 5,4 10
sulfates 6.9 1479
bicarbonates 65.3 1300 403
Constitution
> Exemple de calcul
> Cas de l’eau d’EVIAN
> balance ionique :
  cations = 32.03 °F  anions = 31.9 °F
 % écart = 0.4%  la balance ionique
est donc équilibrée
> Si écart > 2%  mauvaise analyse
OU manque 1 paramètre.
Problèmes rencontrés

ENTARTRAGE CORROSION
Entartrage
Facteurs influençant
ENTARTRAGE / ENCRASSEMENT
solubilité des sels varie selon

La concentration La température
+ la solution est concentrée en sels, + T , - les sels sont solubles
+ les risques de précipitation et + la précipitation des sels

La pression
+P , + les sels sont dissociées
Entartrage
Conséquences de
l’ENTARTRAGE

Pellicule Réduction de Possibilité de


isolante section de passage corrosion sous dépôt
(par aération différentielle)

Diminution de Diminution
l’échange thermique des débits

Accroissement Accroissement Perforations


des T° de perte de
charge et des T°
Corrosion
> Le processus de corrosion est toujours le même. 
> Dès que le métal est au contact de l’eau  il y a corrosion
au niveau de l’anode car le Fer agit comme réducteur.
> A l’anode : Fe (du métal) libère 2 e- pour donner Fe2+
dans l’eau
 dissolution du fer (piqûres)
 formation de Fe(OH)2

> A la cathode : H+ capte les e- pour donner H2


Corrosion

> Selon les conditions de T° et de pH du milieu, de la vitesse


d’écoulement et de la présence d’O2, Fe se transforme en un
composé stable :
> Selon la T°
Fe(OH)2 à basse T°  dépôt d’oxydes de fer
> Fe2+
Fe3O4 à T° > 50 °C  cristaux de magnétite
à T° > 150 °C  passivation (magnétite)
Corrosion
> En présence d’O2
> Fe(OH)2 est un composé instable  en présence O2, formation
de rouille Fe(OH)3
> La présence d’O2 dissous va donc accélérer le processus de
corrosion (en captant des e-,  de la dissolution du fer)
 En milieu neutre et aéré : c’est l’O2 qui va entretenir la
corrosion
 En milieu acide (pH < 4) : c’est H+
> ACTION pour éviter la corrosion du métal : passiver le métal en
formant si possible un film de magnétite Fe3O4.
Corrosion

METAL (Fe) EAU


ANODE (oxydation) H2O

Fe Fe2+ + 2 OH- - 0.45 V Fe/Fe2+


+ 2 e-

Fe(OH)2 OH-

+
CATHODE (réduction)
H+

2 e- + H+ H2 0 V H2/H+

En présence d’O2 dissous

4 e- + O 2 + 2 H20 4 OH- + 0.4 V OH-/O2

EO
Corrosion

FACTEURS ACTION
OXYGENE +O2 , + la réaction cathodique est importante et + la corrosion 

TEMPERATURE - La corrosion est x 2 pour une  de 20°C


- A haute T° (> 100 °C), passivation du métal par formation de
Fe3O4
PH - PH < 4 : dissolution de film protecteur (H+)
- 4 < PH < 10 : la corrosion dépend de la diffusion de O2
- PH > 10 : passivation (Fe3O4)
VITESSE DE - Milieu stagnant : corrosion par piqûre sous dépôts de rouille
PASSAGE - Laminaire : risque de corrosion localisée  (< 0,5 m/s)
- Turbulent : perturbation et formation de couche de passivation
Corrosion

> Les principaux types de corrosion


> Corrosion uniforme
>  Corrosion par piqûres
>  Corrosion sélective
>  Corrosion intergranulaire
>  Corrosion bactérienne
>  Corrosion sous-tension
Corrosion

> Conséquences
> CORROSION UNIFORME
> Elimination régulière de métal – peut être décelée à l’analyse
> CORROSION PAR PIQÛRES
> Formation de « pustules » d’oxydes de fer – Perforation rapide
> CORROSION SOUS TENSION
> Sous tension - dans les zones d’affaiblissement du métal (inox)
> CORROSION BACTERIENNE
> Ferrobactéries; bactéries sulfato réductrices
Corrosion
> Comportement des métaux
METAL TYPES DE CORROSION
ACIER DOUX Corrosion chimique, électrochimique, galvanique.
ACIER INOX Résistent à la corrosion généralisée, mais sont sensibles à la corrosion
localisée.
- corrosion intergranulaire et sous tension en présence de chlorures.
 
ALUMINIUM Protégés naturellement par une couche d’oxyde pour les pH compris
entre 4,5 et 7,5. Au delà risque de corrosion élevé et formation de piles.
 
CUIVRE Naturellement résistant par formation d’une couche protectrice ( Cu2O )
SAUF pour les eaux douces et aérées qu’il sera nécessaire de stabiliser.
Sensible aux phénomènes d’érosion.
 
ACIER GALVANISE  Couche protectrice de Zn qui permet de mieux résister à la corrosion.
 
Tendance

> Critères de comparaison


> pHs CaCO3 : fonction (Ca,TAC,Salinité, Température)
> Is (Langelier) : pH - pHs
> Si Is < 0 - Eau corrosive
> Si Is > 0 - Eau entartrante
> Ir (Ryznar): 2 pHs – pH
> Si Ir > 7  Eau corrosive
> Si Ir < 6  Eau entartrante
Conclusion

>  Solutions

Selon les applications, il faudra agir sur la qualité de


l’eau pour éviter ces problèmes :
- En épurant l’eau d’appoint
- En conditionnant l’eau par l’ajout de réactifs
appropriés capables de corriger chimiquement la
qualité de l’eau.

Vous aimerez peut-être aussi