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Ilide - Info Cours de Philosophie Et Logique Uak Juillet 2022 PR
Ilide - Info Cours de Philosophie Et Logique Uak Juillet 2022 PR
1. Introduction
1
Cfr J. HABERMAS, TAC I, p. 17.
2
Ré-fléchit, i.e. se retourne sur l’acte même du sujet pensant.
3
En déhors de la dérivation du sage que représentaient les sophistes ceux qui excellent dans un art, maître
d’éloquence avant de prendre le sens péjoratif, maître de rhétorique qui manie, à Athènes, avec habilité, les
arguments capiteux.
4
VERGEZ A et HUISMAN D, Nouvel abrégé de philosophie, Paris, Fernand Nathan, 1978, p.9.
5
Ibid.
b. Au sens technique
S’il est facile de définir étymologiquement le mot philosophie, il est par
contre difficile si pas impossible de le définir, de manière exhaustive
dans son sens technique. Il parait comme un fait : il y a cours de
philosophie, des facultés ou filières d’études, des hommes dits
philosophes,…
Dès lors, il devrait y avoir un horizon commun, un ensemble de
caractéristiques permettant de distinguer le ‘‘savoir philosophique‘’ de
tout autre savoir.
Mais existe-t-il un savoir philosophique unique? Un savoir entendu
comme ‘’un ensemble de connaissances méthodiques acquises et
ordonnées’’? La réponse est évidemment négative. Car la philosophie se
caractérise précisément par une multiplicité de savoirs, de systèmes
philosophiques parfois complémentaires, mais souvent opposées.
Dans cette multiplicité/diversité de savoirs philosophiques, certains ont
cru impossible de proposer une définition suffisamment large et précise
pour l’appliquer à tous les courants philosophiques, d’une part et pour
distinguer le savoir de tout autre savoir d’autre part.
vient le monde dans lequel l’homme vit? Et finalement: n’y a-t-il rien
d’autre que l’homme et le monde? Comment l’homme et le monde sont-
ils possibles?
On aura remarqué que les trois séries des questions se situent à des
niveaux différents. On va de plus en plus loin, on creuse de plus en plus
profondément, on veut atteindre les dernières réponses aux dernières
questions.
3. La matière de la philosophie : totalité du réel
Elle réfléchit sur toutes les opérations de l’esprit et du vouloir grâce
auxquelles le monde se déploie devant le sujet. Le philosophe s’intéresse
à tout ce qui se présente devant son regard: les choses, les hommes, les
événements, tout ce qui d’une manière ou d’une autre peut être perçu,
imaginé, conçu, jugé et effectué. Ici, se note donc le caractère englobant de
la philosophie.
Cela étant, au VIe av. J.C, la philosophie se présentait comme un savoir
encyclopédique. Thalès de Milet, Pythagore, Empédocle et Démocrite
furent des 1ers savants comme plus tard Platon et Aristote. Au moyen
Age européen, la philosophie est représentée comme la source d’où
émanent sept fleuves des arts libéraux (entendez toutes les sciences: que
sont la grammaire, la géométrie, la dialectique, la musique, la rhétorique,
l’arithmétique, l’astronomie.
Au XVIIe s ap.J.C, Descartes compare la philosophie à un arbre dont les
racines sont la métaphysique, le tronc, la physique au sens large de
science de la nature, les branche étant la mécanique, la médecine et la
morale.
7
A lire avec intérêt MPUTU LOPEKA Laurent, De la discussion à l’intercompréhension chez
Habermas.UNIKIN, FLSH, Mémoire de licence, 2009-2010. inédit.
La réflexion est la voie de retour par cette quelle la pensée revient des
objets pensés et voulus au sujet pensant et vouant, de l’extérieur, de
l’espace à l’esprit, de l’univers à moi et à l’absolu8.
Autrement dit, la réflexion dans le sens philosophique est la pensée qui,
tout en pensant, pense l’acte de penser en train de penser son objet de
pensée. C’est la pensée qui se pense elle-même. Par cette réflexion, par ce
tour, la pensée revient sur ses expériences pour en dégager le sens et
l’origine, pour en expliquer la signification que ces expériences
impliquent. Ainsi, par exemple, la pensée africaine s’efforcera
d’expliquer sa solidarité vécue entre les membres, d’expliciter les valeurs
qui orientent le comportement de l’africain, son éthique, sa conception
de l’Absolu, etc.
Cela étant, on pourra dire le philosophe réfléchit sur le vécus (ce dont il
a l’expérience) pour formuler de manière claire, cohérente. Philosopher,
dira kant, c’est avoir le courage de penser par soi-même: sapere Aude.
Son impact n’est plus à démontrer, tant est vrai qu’en tant qu’amour,
étude de la sagesse et mère de toutes les sciences. Au niveau moral, c’est
la philosophie qui cimenta nos valeurs éthiques en transformant
l’homme, d’un animal stupide et borne en un être intelligent et
perfectible.
L’idéal philosophique, le but poursuivi par le philosophe c’est de
dépasser l’opinion, la conviction individuelle et élaborer un savoir
radical, universellement valable et critiquement fondé concernant
10
Felix Nestor AHOYO, Histoire de la philosophie grecque. Une étude systématique de thalès à politin,
ibandan, Hope publication,2016, p. 155
Cependant, cette paix intérieure, qui est achèvement de soi, ne peut être
acquise que dans le cadre d’une indépendance-philosophique se mettant
à l’abri de l’opinion, du jugement sommaire, partisan et craintif.
Point n’est besoin de dire que cette approche évoque un thème délicat de
la philosophie: liberté. L’homme est-il libre? Et qu’est ce que la liberté?
Il y a lieu de distinguer plusieurs sens de liberté:
Liberté : possibilité de choix pour des raisons personnellement
intériorisées, le libre-arbitre, la liberté philosophique ;
Liberté: un sens des conditions économiques et sociales. Par ex.
Les Libertés ou le droits de l’homme; c’est la liberté sociopolitique. Soit
dit en passant, c’est au tour de la liberté philosophique, liberté de choix,
que se déroulent les discutions extrêmement importantes pour la morale.
L’homme est libre de choisir tel objet ou tel autre? Est-il capable de se
Conclusion:
Introduction
a. Le discours mythique
Le discours mythique est récit imaginaire et scientifique qui met en
scène des êtres représentant des énergies, des aspects de la condition
humaine; représentation idéalisée. L’homme mythique évolue dans un
univers chaotique. Pour lui, la vie est menacée par: les éléments de la
nature qu’il ne contrôle pas et par ses semblable, ses rivaux.
Autrement dit, pour l’homme mythique, il y a une relation au monde
doublement piégée, c.-à-d. qu’il y a l’univers hostile qui le menace et
l’écrase, et les autres qui le guettent et en veulent à sa vie. Voilà
pourquoi, il se réfugie dans de lieux sacrés et qu’il y trouve réponse au
non envahissant de la banalité quotidienne dans la quelle il évolue.
De la sorte, ce discours correspond alors au besoin profond de l’homme
de donner sens à l’existence, insatisfait de la demeure naturelle qu’il à
fait naître. En effet, les dieux permettent aux hommes de comprendre qui
les entoure.
Mais ’’l’explication mythique‘’ n’arrive toujours pas à satisfaire la
volonté de plus en plus grande des hommes de s’approprier les mystères
de l’univers. Cette insuffisance du mythe engendre un autre discours.
b. Le discours philosophique
c. Le discours scientifique
i. Mythe vs philosophie
Le mythe et la philosophie considèrent le monde comme étrange. Pour
la mythologie grecque, le chaos est aux origines du monde. Les deux
vont naitre et ordonner les phénomènes naturels. Pour résoudre le
problème de l’angoisse existentielle (qui empeche le sommeil et inquiète
l’esprit), le mythe fait appel aux forces de la nature qu’il projette dans un
au-delà de l’espace et du temps. Il les personnalise, les divinise et en fait
des êtres sacrés qui interviennent pour protéger ou punir. Le rituel soude
alors l’etre humain à ces forces tutélaires invoquées pour protéger
l’homme des mauvais sorts de l’existence quotidienne. L’homme
Discours :conscience Il faut trouver un sens -il faut trouver un Il faut trouver un sens
du monde absolu sens pour l’homme relatif,
(transcendant) - faire appel à la Immanent à l’etre humain
penssé, au logos -faire rappel à la penssée
( langage) Logique, aux raisons
d’exister
Expérience du
-Le monde est ensemble - Le monde est - Le monde est étonnant,
Monde
de formes, de figures étrange questionnement pour etre
géométriques ; - Le monde : une humain ;
-Le monde est donnée à connaitre - Le monde :un déjà là, lieu
mathématisable des sens pour l’homme
(Galilée)
donnée que l’art ne rêvet pas toujours les mêmes habits langagiers que la
philosophie.
L’art n’émerge pas dans la latéralité d’un discours antérieure comme s’il
marquait les insuffisances de l’autre. Il est un discours qui se situe au cœur
de ce rapport dans la volonté de l’être humain de se faire une
représentation du monde plus conforme à son désir d’être le maitre du
monde et de donner forme lui-même aux choses.
12
C e discours envahit celui des autres, i.e. que tout discours vise à plaire, ou à séduire.
C’est à partir de ce noyau dur que l’on peut attester pourquoi et en quoi,
depuis la nuit des temps, le discours philosophique ne cesse de sortir du
giron mythique par son sens de l’émerveillement et de la recherche de
vérité. Bref, il fait de la raison son cheval de bataille. Aussi prétend-il
maintenir la liberté de l’être humain pour son émancipation retrouvée à
l’horizon de la question originelle, fondamentale. Puis que, la raison lui
est la thématique foncière. ‘’ S’il est quelque chose de commun aux
doctrines philosophiques, nous avertit Habermas, c’est l’intention de
penser l’être ou l’unité du monde en passant par une explication des
expériences que fait la raison en ayant affaire à elle-même’’ 13. C’est dans
ce sens que la philosophie s’établira comme un discours critique par
excellence.
Cependant, depuis quelques temps, ce noble discours n’a plus le même
aura. Il se passe comme s’il y a péremption de quelques théories et
postulats, et du coup, certains maitres-penseurs tombent en discrédits.
La philosophie semble désuète, au point qu’un certain Marx aura
l’audace de la suspendre dans le vide. Pour lui, la théorie ou la
connaissance spéculative perdrait de sens si elle n’avait une finalité
pratique. Une telle position semble avoir une portée philosophique
indéniable. Elle tient allusion, peut-on dire, à la finalité de la philosophie
qui ne fait qu’interpréter le monde. Est-il besoin de rappeler sa 11 e thèse
sur Feuerbach : « Les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde des
toutes manières, il s’agit de le transformer ». Se servant de cette thèse,
comme nous relate Okolo Benoit14, L. Ankunde a introduit et clarifié sa
fameuse philosophie fonctionnelle. Celle-ci, en convolant les critiques
portées contre la philosophie spéculative, abstraite et contemplative, la
dépasse en lui révélant sa finalité essentielle, la transformation du
monde.
f. Philosophie et jounalisme
13
TAC I, p. 17.
14
B. OKOLO Okonda, Pour une philosophie de la culture et du développement. Recherches d’herméneutiques
et de praxis africaines, Kinshasa, PUF, 1986, p.76-77.
Ce n’est pas sans intérêts que certains auteurs avisés16 présentaient leurs
idées sur différentes tribunes, que ce soit à l'université, le journal, la
radio ou la télévision, endroits propices à la mise à l'épreuve ou à la
falsification des théories philosophiques.
16
En rappelant Heidegger, Jaspers, Gehn, Bloch et Adorno
17
Nées officiellement en 1919, lorsque le mécène gallois David Davies finança la création de la première chaire
de politique internationale à l’University College of Wales à Aberystwyth
21
MC, p. 37.
2313
Cette loi explique que chez le blanc, à partir de la naissance jusqu'à l’âge de la puberté, la branche antérieure
(du sphénoïde qui forme la base du crâne), comme si elle se mouvait sur un pivot au point de jonction avec la
branche postérieure, s’abaisse. L’édifice crânien s’est augmenté d’un étage où viennent se loger les
circonvolutions. Chez le noir par contre, cet abaissement n’a pas lieu et donc pas d’augmentation crânienne d’un
étage : « la nature lui a refusé l’appartement réservé à la raison ».
Les sutures permettent de réunir les vertèbres crâniennes, se soudent différemment selon qu’il s’agit d’un blanc
ou d’un noir. Chez le 1er, les sutures occipitales se soudent de très bonnes heures pour empêcher tout
développement des instincts brutaux. Par contre, les sutures fondamentales ou antérieures sont laissées intactes
de manière à donner à la raison toute latitude d’agrandir son compartiment jusqu'à un âge avancé. Chez le nègre,
la soudure frontale est soudée dès la 1 re jeunesse pour empêcher tout développement au compartiment
raisonnable tandis que la suture est très longtemps ouverte permettant ainsi l’agrandissement indéfini de
l’appartement réservé aux instincts brutaux (A lire, Les européens au contact des africains, Bruxelles, 1905 ;
MPUTU LOPEKA Laurent, L’identité Africaine face à l’axiome hégélien. Essai sur l’ identitaire , 2019).
de logique; il n’y regarde pas si près. Du reste, ces nègres n’ont pas des
théories. Ils n’ont pas même de conviction, ils n’ont pas que des
habitudes, des traditions”.
Face aux thèses qui niaient l’humanité du noir, d’autres auteurs avaient,
bien avant P. Tempels, découvert l’autre face de noir. Par leurs écrits, ils
ont voulu non seulement réhabiliter le noir et sa culture, mais aussi
permettre une action ‘’ civilisatrice’’ plus efficace. Pour eux, l’homme
noir avait une philosophie, une philosophie collective ou populaire.
Voici quelques thèses:
Cf. Van Der Kerken qui dira: “l'étude que nous avons faite
précédemment démontre que les bantous ne sont pas des "sauvages", c.-
à-d. des groupes d'individus sans institutions familiales et sociales, mais
Soit dit en passant, c'est dans la mouvance de ces 'dernières thèses qui
ont évolué simultanément avec les thèses sur l'image négative du noir
que se situe le R.P. Placide Tempels.
l'idée qu'on se fait des exigences auxquelles doit satisfaire une pensée
pour être appelée philosophie. A Présent parlons maintenant de la vision
que les négro-africains se font de l'homme.
d) Les animaux : non seulement, en tant que ntu, les animaux ont la
vie,mais aussi peuvent renforcer la vie, notamment celle des
hommes.
e) Les végétaux : eux aussi ont la vie qui peut être partagée aux
autres ntu
f) Les minéraux : occupent le rang inférieur, dans la hiérarchie des
ntu. Malgré leur position, ils servent dans le renforcement de la vie,
notamment des animaux, des végétaux et des hommes.
Il convient de noter que ces divers ntu ne sont pas indépendants les
uns des autres. Bien au contraire, il existe une interdépendance, une
interaction entre ces différents étant dans la mesure où, en dehors de
Dieu qui n'attend pas d'être renforcé par des êtres (supérieurs ou
inférieurs) comme ils peuvent renforcer la force des autres28.
Mais parmi tous les ntu créés, l'homme occupe la place dominante.
Car sa vie et sa plénitude d'être ressemblent à celles de Dieu. P. Tempels
n'avait-il perçu que:" Les Bantu voient dans l'homme, la force vivante,
l'être qui possède la vie vraie, pleine et suprême. L'Homme est la force
suprême, la plus puissante parmi les autres êtres visibles créés: les
animaux, les plantes et les minéraux. Ces forces inférieures ne possèdent
pas la vraie vie, pleine, supérieure et plus vigoureuse de Muntu. Elles
n'existent, par la prédestination divine, que pour l'assistance de la force
de vie visible la plus haute: l’homme »29.
28
Ib, p. 40-43
29
Ib, p.73
• Le nom
Le nom, pour les Bantu, n'est pas une simple étiquette collée à
l'individu, il traduit et définit la nature de l'individu, c'est-à-dire la
réalité de l'individu.Il est, au dire de Mbolokala, un programme et une
direction.
Ib, p.36-38
30
31
Ib, p.81-82.
De tous les biens que les bantu souhaitent obtenir, le bien par
excellence, c'est la vie32. Celle-ci a sa source en Dieu. Alors que les
ancêtres claniques sont les garants de la vie que portent tous les
membres du clan, les parents n'en sont que les transmetteurs immédiats.
Si les Bantu sont conscients du fait que la vie qu'ils portent leur est
transmise par leurs parents, leur plus grand souhait est que cette vie soit
non seulement sauvegardée, mais aussi intensifiée, renforcée, revigorée
en cas de maladie ou que autre faiblesse 33. Ce processus se produit grâce
au lien vital qui unit les êtres(ntu) tout en fondant une hiérarchisation
des êtres suivant le degré de participation de chaque être à la vie de
Dieu, passe par les ancêtres; il se produit surtout grâce à l'interaction des
32
TSHIMALENGA, la vision ntu de l’homme P. 163 Lire également, P. TEMPELS, Notre rencontre, p.38 ou
dans Philosophie bantu.
33
Ib. p.21
De même que les Bantu sont conscients que la vie qu'ils portent
en eux e:st un don de Dieu leur transmis par les parents, de même ils
comprennent qu'ils ont le devoir de transmettre cette vie à d'autres.
pas revenir dans le monde des vivants pour la simple raison qu'elle
n'y a pas laissé de descendances.
c. L'union vitale (solidarité)
Chez les Bantu, tout homme est toujours et déjà un être avec,
un homme clanique, vivant en union vitale, dans la solidarité et
fraternité avec tous les membres de sa famille ou de son clan. il est,
comme le note Tempels, dans " une relation intérieure de vie avec Dieu,
avec son ascendance, avec ses frères du clan, avec sa famille et avec ses
descendants35.
En effet, le Muntu n'apparait jamais comme individu isolé et
indépendant; il est constitué toujours un chaînon dans la chaine des
forces de vie; en tant que tel, il se situe entre la lignée et la lignée des
puinés. Tout individu est ainsi nécessairement clanique36.
Aussi le muntu peut-il s'éprouver comme un être de relation
non dans le mode de l'avoir mais dans celui de l'être avec. Le muntu
n'est pas, il n'existe pas, mais il est là parmi d'au', lls étant, parmi d'autres
hommes. Aussi est-il poussé à être altruiste. C'est en termes non d je,
mais de nous, de biso, que le muntu s'éprouve37
Le ntu n'entretient pas la solidarité au niveau clanique, mais
aussi avec des inconnus. Car, ceux-ci avec qui il -a, n'a aucun lien, ni
amical, ni clanique, ni politique ne sont pas à proprement parler des
étrangers. Tout inconnu, tout " bobutu, bopaya" est déjà un homme
d’autrui,” un homme de Dieu qui est ressortissant d'un clan et, par
conséquent, il est mon hôte38. D'où toute personne considérée comme
inconnue de la famille est sacrée et inviolable.
Conclusion
39
Expression ekonda qui peut être traduite par “l’on une lutte pas contre Dieu”ou “l’on ne s’oppose pas (à la
volonté) de Dieu”
2.1. PRELIMINAIRES
40
Autant le terme ‘’beau’’ renvoie à l’esthétique et le terme ‘’bon’’ à l’éthique, le terme ‘’vrai’’ renvoie à la logique. Certes
toutes les sciences ont la vérité pour but, mais, la logique s’en occupe d’une toute autre manière. Autrement dit, découvrir des
vérités est la tâche de toutes les sciences, mais à la logique, il appartient de connaître les lois de l’être vrai.
41
Dans ce cas, la logique signifie le bon sens (la chose du monde la mieux partagée selon Descartes). C’est une manière
propre à un individu ou une collectivité de penser, de se comporter et même de gérer ses affaires. C’est la logique naturelle.
C’est-à-dire, c’est l’aptitude innée d’arriver à la vérité sans connaissance préalable des lois (académiques) de la pensée que
nous allons étudier dans ce cours. On le voit, pragmatiquement, elle est illogique ou alogique ou encore antilogique si et
seulement si, elle ne conduit pas à la vérité des faits, i.e. à la réussite des projets.
42
Contrairement au sens ordinaire, la logique, ici, se conçoit comme la science qui, techniquement, détermine les formes
correctes du raisonnement. C’est la logique au sens « rigoureux » du terme. Elle est constituée de deux branches : la logique
mineure (ou formelle) et la logique majeure (matérielle).
43
A. LALANDE, Vocabulaire technique et critique de la philosophie, Paris/Quadrige, PUF, 1993.
Cela étant, elle est à la fois science et art. Science, elle a pour objet le
langage qu’elle examine afin de découvrir les lois qui le gouvernent. En
étudiant le langage, la logique examine son fonctionnement. Elle
détermine la nature des propositions qui sont à la base du jugement. Elle
classe ces propositions suivant qu’elles se fondent sur une réalité
objective (jugement de fait) ou sur une perception subjective (jugement
de préférence). Ici, le logicien, comme tout autre scientifique, observe,
analyse et propose une théorie explicative de l’objet analysé.
Mais la logique est aussi un art. Art de raisonner, elle produit le bon
raisonnement. Ici le logicien intervient pour construire l’œuvre et
fabriquer l’agencement entre les propositions, permettant ainsi à la
raison d’accéder à la connaissance de la vérité.
Comprise comme science normative, elle édicte des règles pour bien
conduire le raisonnement. Elle ne se limite pas à décrire, comme le ferait
une science descriptive, mais elle établit des lois que l’esprit doit suivre
pour rester cohérent et harmonieux. Car il (esprit) doit respecter sa
propre forme pour atteindre la cohérence et la vérité pour ne pas être
contradictoire avec lui-même ni avec la réalité.
En somme, la logique peut se concevoir comme science qui nous
aide à bien raisonner dans tous les domaines de la vie (sociale,
académique, professionnelle,…) en vue d’en découvrir la vérité et être
précis et cohérent. De la sorte qu’elle assure l’encadrement et la police de la
raison.
Cette logique s’appelle indifféremment logique ancienne, classique,
mineure, ou formelle. C’est la partie de la logique qui étudie l’activité de
la raison humaine du point de vue formel (rectitude, cohérence). Il s’agit
de la science de l’accord de la pensée avec elle-même, indépendante du contenu
matériel des propositions.
CHAPITRE I : LE CONCEPT
1.1. DEFINITION
Du latin conceptus, participe passé du verbe concipere, ‘’former en
son sein, contenir’’, le concept est la représentation abstraite et générale
d’une chose ou d’un fait.
En tant que représentation abstraite, le concept est une idée générale.
C’est un acte mental par lequel l’esprit perçoit l’objet (ou le référant)
dans son essence sans rien affirmer ni nier. C’est donc une représentation
intellectuelle de l’objet.
Le concept est l’essence d’une chose dans la pensée ; il se forme par
mécanisme psychologique. C’est des expériences sensibles accumulées
que se forme un concept.
Ex: - musicien, arbre, ventilateur….
Toutefois, le concept se différencie de l’image par le fait qu’il est une
représentation mentale (ou abstraite) et générale de l’objet, alors que
l’image est une représentation concrète (sensible) et particulière de
l’objet, i.e. représentation déterminée d’objet sensible.
Ex: Ce Chef de Travaux Laurent, tel directeur consciencieux, le graffiti qui est
l’entrée de x, ce geste d’amour … sont des images.
Ainsi défini, pour que le concept se forme dans notre esprit, les
exigences ci-après doivent être satisfaites :
a) Le sujet : c’est l’homme qui conçoit une idée.
b) L’objet : c’est ce à quoi la pensée se réfère, c’est la chose à laquelle on
pense. Cette chose peut être matérielle (le téléphone, la
marchandise…) ou immatérielle (l’amour, la paix…). L’objet sert
donc de suppôt à la pensée.
c) La conception : la transmutation de l’objet en pensée ; l’acte de penser
l’objet. Le concept, résultat de la conception, peut être mental ou
objectif. Il est mental pour autant qu’il existe dans l’intelligence
seulement, sans référence directe à l’objet ou au suppôt. Il est objectif
s’il se réfère directement à l’objet.
Par ailleurs, il faille noter que le terme peut être univoque,
équivoque ou analogique.
Le terme (concept) est univoque, lorsqu’il s’applique à deux
ou plusieurs sujets dans un sens totalement identique. Ex. : homme se dit
aussi bien du garçon que de la fille ; il signifie dans ce cas être humain.
2° Elle doit être claire et simple. Elle ne doit pas être plus compliquée
que ce qu’il faut définir ;
3° On ne doit pas reprendre dans la définition le mot à définir ;
4° Elle doit être précise.
Bref, une bonne définition44 doit être claire, réciproque, ou
convertible, elle ne doit pas être négative, elle ne doit pas contenir le mot
à définir ; elle doit convenir au terme défini et rien qu’à celui-là.
2. La division
C’est l’analyse du concept du point de vue de son extension : elle
partage l’extension d’un genre en plusieurs classes de moindre extension
et indique à combien d’objets ou d’être différents s’applique une idée.
Une bonne division doit être cohérente, progressive, irréductible,
complète et exacte.
a. La hiérarchie logique des concepts
La hiérarchie logique est la conséquence du principe selon lequel
l’extension d’un concept est inversement proportionnelle à sa
compréhension : quand l’extension croit, la compréhension décroit, et
vice versa. En effet, il s’établit entre des termes formant une hiérarchie
un ordre de subordination qui va du genre à espèce. Conséquemment, le
concept qui a la plus grande extension (genre) est en même temps celui
qui a la plus faible compréhension ; le concept qui occupe la position
inférieure a la plus petite extension mais en même temps une plus
grande compréhension.
Ex. Animal-vertébré-mammifère-homme-africain-congolais-intellectuel-
Professeur, Médecin, Génycologue, Prix Nobel de la paix, Dénis Mukwenge.
CHAPITRE II : LE JUGEMENT
2.1. DEFINITION
44
Voici quelques exemples de mauvaises définitions :
-Qui est-ce qu’un étudiant ? R/ Ce n’est pas un kuluna.
-Une voiture est une mécanisation métallisée et plastifiée d’un système à moteur dont la fonction est la transportation.
-Qu’est-ce que penser ? R/Penser, c’est produire des pensées.
-L’homme est un animal, la beauté, c’est la perfection formelle provoquant l’adhésion du sentiment esthétique.
Par ailleurs, le jugement est soit vrai, soit faux. Il est vrai lorsqu’il
désigne une proposition vraie par rapport au réel, faux quand il autorise
un nombre indéfini de proposition.
A Contraires E
Subalternes
Subalternes
Contradictoires
I Subcontraires O
45
Imaginé par Apulée (vers 125-vers 170) au IIe siècle.
Il y a deux sortes :
a. Jugement analytique: c’est lorsque l’attribut fait nécessairement partie
de la compréhension du sujet. L’analyse de la compréhension permet de
découvrir l’attribut qui n’ajoute rien à la définition du sujet.
Ex: Le triangle a trois angles.
b. Jugement synthétique : quand l’attribut introduit un caractère nouveau
que la définition ne comporte pas. Il est fondé sur l’expérience.
Ex:- Les congolais sont endurants ; - Quelques chevaux sont vifs.
On a :
a. Jugement problématique : énonce une vérité peu sûre ou
hypothétique ; une possibilité des faits. Ex: - La RDC se ressaisira demain.
b. Jugement apodictique (nécessaire) : il est celui qui est affirmé à titre de
vérité de droit ; énonce une vérité de fait, une vérité inductible.
3.1. DEFINITION
Le raisonnement est un acte mental qui permet de passer d’un ou
des jugements, appelés antécédents (ou prémisses) à un autre appelé
conséquent ou conclusion.
Ex: J’ai lu un livre d’un auteur et je l’ai apprécié ;sa prochaine publication, par analogie, je
serai motivé de la lire.
Ex: La RDC est un pays fertile. Car : supposons qu’elle n’était pas fertile (proposition
contradictoire). Alors elle serait dans l’impossibilité de nourrir une population très dense.
Or elle nourrit une population très dense. Donc…
A. La déduction immédiate
1. La négation :
Ex:- S’il est vrai que quelques régies sont performantes (I),
Il est nécessairement faux qu’aucune régie ne soit performante
- Aucun parent n’est responsable (E) V
Donc certains parents sont responsables (I) F
- Quelques apprenants ne sont pas des fonctionnaires (O) V
Quand l’universelle est vraie, la particulière l’est aussi. Car ce qui est
vrai du tout l’est à fortiori de la partie.
Ex: S’il est faux que quelques apprenants sont des ministres (I)
Il est également faux que tous les apprenants sont des ministres (A)
4. La conversion
Il y a trois sortes :
Ex:- Aucun homme n’est mortel (E), Donc aucun mortel n’est homme (E)
- Tout nombre pair est divisible par deux (A), déf.
Tout nombre divisible par deux est un nombre pair (A).
Elle est appelée par accident parce que tout en gardant la même
qualité, cependant la transformée change de quantité. Elle s’applique sur
A qui devient I et, E devient O.
a. Termes
Le syllogisme comprend trois termes :
Terme majeur ou grand terme : ayant la plus grande extension, il est
prédicat dans la conclusion.
Terme mineur ou petit terme :il a la plus petite extension, il sert de
sujet dans la conclusion.
{
Antécédent : −la majeure : contenant≤grand terme
−la mineure :renfermant ≤ petit terme
Conséquent :−laconclusion : déduite de deux
B.I.1. Les règles du syllogisme classique
Elles sont huit et se répartissent de la manière suivante : quatre se
rapportent aux termes et quatre autres concernent les propositions.
Ex : Tout chien aboie. Or chien est une constellation. Donc toute constellation aboie.
Ex. : Lors des élections de 2023, les luba voteront pour le candita X et tous les autres pour
le candidat Y.
4 Les vices de logique
Ce sont des para-logicismes ou des sophismes selon qu’ils sont commis
sans ou avec l’intention de tromper les interlocuteurs. Ce sont :
CONCLUSION
Il n’en reste pas moins vrai que ce cours reste bel et bien, non seulement
une pure théorie, mais aussi une pratique. Le future cadre, future
enseignant n’a-t-il pas l’obligation de s’interroger sur la capacité de saisir
l’objet, et sur la rigueur des operations mentales qu’il déploie (ou
déploiera) dans son environnemnt, dans sa profession en vue d’une
application rigoureusement rationnelle des lois et des règles pour le bien
de tous.
BIBLIOGRAPHIE