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LPBB Cours de technologie Bac pro 1 électrotechnique Année 2021/2022

CHAPITRE 1 : PRODUCTION – TRANSPORT – DISTRIBUTION


I. PRODUCTION

1. Généralités
L’énergie électrique que nous utilisons est produite dans les centrales électriques. Elle provient de la conversion
d’énergie mécanique par des machines tournantes. Cette conversion est effectuée par des groupes de deux
machines selon le schéma suivant : une turbine reçoit de l’énergie mécanique produite par une énergie primaire,
elle tourne et entraine à la même vitesse qu’elle, un alternateur qui fournit l’énergie électrique. Quel que soit le
mode de production, le principe de base reste le même comme l’indique le schéma :
Énergie Turbine
Énergie Énergie
Alternateur
Primaire Mécanique Électrique
Nous allons distinguer trois modes de production de l’énergie électrique :

Énergie primaire Mode de production


Eau Centrale hydraulique
Pétrole, gaz, charbon Centrale thermique
Uranium, plutonium Centrale nucléaire

2. Les centrales hydrauliques


Dans les centrales hydrauliques, un courant d'eau (énergie cinétique) actionne les turbines. Pour capter la force
motrice de l'eau, on utilise soit la hauteur des chutes d'eau, soit le débit des fleuves et des rivières. La puissance
dépend de deux facteurs :
- Le débit de chute Q,
- La hauteur de la chute H.
On classe les centrales hydrauliques en trois catégories :
 Les centrales de basse chute (ou au fil de l’eau) : Elles sont caractérisées par un débit très important mais
avec une faible hauteur de chute (H < 30 m), elles produisent sans interruption Turbine utilisée : turbine Kaplan

Centrale de basse chute

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 Les centrales de moyenne chute : elles sont caractérisées par une hauteur de chute comprise entre 30 et
200 m. L'usine se situe généralement au pied du barrage. Ce sont souvent des usines de retenues. La turbine
utilisée est la turbine FRANCIS.

Centrale de moyenne chute

 Les centrales de haute chute : elles sont caractérisées par une forte hauteur de chute h>200m. L'usine est
toujours située à une distance importante de la prise d'eau parfois plusieurs kilomètres. La turbine utilisée est
la turbine Pelton

Centrale de haute chute

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3. Les centrales thermiques classiques


Une centrale thermique à flamme produit de l’électricité en brûlant un combustible (charbon, gaz, ou fioul) dans une
chaudière qui produit de la vapeur. Cette vapeur actionne une turbine qui entraîne un alternateur.
On distingue trois sortes de centrales thermiques :
 Les centrales thermiques à moteur diesel : ce sont des groupes électrogènes constitués d’un moteur diesel
qui entraine l’alternateur.
 Les centrales thermiques à turbine à gaz : elle comporte une turbine à gaz, un alternateur et un foyer. Par
la combustion des produits pétroliers dans le foyer, on obtient des gaz très chauds qui sont transformés en
énergie mécanique par la turbine.
 Les centrales thermiques à turbine à vapeur : l’énergie thermique fournie par la combustibles produits la
vaporisation de l’eau. C’est la vapeur d’eau en mouvement qui fournit l’énergie mécanique à la turbine qui à
son tour fait tourner l’alternateur qui produit de l’électricité.

Centrale thermique classique à flamme

4. Les centrales thermiques nucléaires


Une centrale nucléaire est une centrale thermique dans laquelle l’énergie calorifique est obtenue par la fission d’un
combustible (l’uranium). Dans ce type de centrale on a remplacé les bruleurs de combustibles par un réacteur. Une
centrale nucléaire comporte :
- Un réacteur à l’intérieur duquel s’opère la réaction nucléaire. Il comporte le combustible, le modérateur
caloporteur.
- Un dispositif de réglage et de sécurité
- Un circuit de transmission de la chaleur
- Une cuve isolant l’ensemble des éléments radioactifs.

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Centrale thermique nucléaire

5. Autres sources d’énergie électrique


Il existe d’autres moyens de production de l’énergie électrique parmi lesquels nous pouvons citer :
- Le système éolien : dans ce cas c’est le vent qui fait tourner des hélices qui à leur tour fournissent l’énergie
mécanique à l’alternateur qui produit l’énergie électrique.
- Le système photovoltaïque qui permet de convertir l’énergie solaire en énergie électrique (énergie
renouvelable).
- Le système électrochimique : c’est l’énergie électrique qui nous est donnée par les batteries et les
accumulateurs. Cette forme d’énergie est insignifiante et de plus est très onéreuse. C’est pourquoi la majorité
de l’énergie que nous utilisons provient des centrales de production électrique.

II. TRANSPORT DE L’ENERGIE ELECTRIQUE

1. Généralités
Les centrales de production électrique sont pour la plupart implantées selon des conditions géographiques
(centrale hydraulique), selon des conditions d’approvisionnement en combustible (centrale thermique) ou selon
des conditions en eau de refroidissement (centrale nucléaire). Ce qui fait que les centrales sont généralement très
éloignées des centres de consommation. C’est le réseau électrique qui permet de transporter l’énergie électrique
depuis les sources de production jusqu’à la distribution chez le client. Le réseau électrique est divisé en ligne THT,
HT, MT et BT (normes internationales).

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2. Le réseau électrique national


Le réseau national est organisé en trois niveaux.

2.1. Le réseau de transport et d’interconnexion


Son rôle est de transporter l’électricité des principaux centres de production jusqu’aux zones de consommation. Il
permet aussi les échanges d’énergie avec les pays voisins. Pour assurer les transits sur de telles distances, la
Très Haute Tension (THT) est nécessaire afin de minimiser les pertes.
2.2. Le réseau de répartition
À proximité des zones de consommation des postes de transformation abaissent la tension. Ce sont les points de
départ du réseau de répartition qui achemine un courant à Haute Tension (HT) vers les centres distributeurs et les
grands clients industriels. Il assure le transport régional et la répartition proprement dite.
2.3. Le réseau de distribution
C’est au réseau de distribution qui amène l’électricité au client final (petites et moyenne industries, particuliers) en
moyenne tension (MT) puis en basse tension (BT).

3. Schéma général de la production, du transport et de la distribution

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4. Les lignes de transport


Les lignes de transport comportent des câbles et des supports transportant du courant triphasé en THT. On
distingue à cet effet des canalisations aériennes et des canalisations souterraines, qui coutent plus chères.
Ces canalisations souterraines sont assez vulnérables et difficilement localisables, elles ne seront utilisées que
dans certaines situations (au centre-ville et à proximités des aéroports).
Les canalisations aériennes les plus économiques sont les plus utilisées en THT, HT et MT. Les câbles sont
supportés par des pylônes et isolées de ceux-ci par des isolateurs.

5. Les dispatchings
La puissance demandée par les consommateurs varie constamment selon les saisons, les jours, les heures, de la
météorologie (froid chaleur), des évènements et en fonctions des consommateurs eux-mêmes.
En conséquence, il faut prévoir cette demande en vue de la couvrir constamment : c’est le rôle du service de
dispatching.
Les dispatchings sont des centrales de coordination d'exploitation. Les mouvements d'énergie sont réglés 24 h sur
24 h. Ils constituent dons les centres nerveux du système de production, de transport et de livraison d’énergie. Ils
assurent les fonctions suivantes :
- Établissement des programmes de production des centrales.
- Contrôle des échanges avec les fournisseurs d'énergie autre que la société nationale.
- Surveillance et commandement de fonctionnement du réseau dans les limites géographiques de leur
responsabilité.
- Transmission des informations de démarrage ou d'arrêt des centrales.

6. Postes d’interconnexion
Ils assurent la liaison entre les centrales de production d'énergie électrique et le réseau de transport et
d'interconnexion.
Des transformateurs de puissance permettent des échanges d'énergie entre réseaux et différentes tensions.

III. DISTRIBUTION DE L’ENERGIE ELECTRIQUE

1. Généralités
La distribution commence à la sortie des sources de tension HT/BT jusqu’aux abonnés en passant par le poste de
transformation.
C’est le réseau de distribution qui permet la livraison de l’électricité aux consommateurs. Celle-ci se fait
généralement en 20 KV (ou en 15 KV) pour les gros clients (villes, hôpitaux, lycées, et en 400V ou en 230V pour
les particuliers, les petits commerçants).

2. Les postes de livraison


2.1. Définition
C’est l’ensemble des équipements permettant d’assurer la distribution du courant électrique soit en BT ou soit en
MT. À cet effet il doit répondre à des exigences précises et conformes aux normes :
- Livrer à l’abonné un courant adapté à ses besoins,
- Protéger les réseaux de MT et BT, le transformateur et les installations,
- Protéger les personnes à tous les niveaux,
- Accessible aux techniciens chargés de la maintenance et de la manœuvre des équipements d’installation, de
protection, de contrôle, de mesure et de surveillance.

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2.2. Structure d’un poste de livraison


Tous les éléments du poste sont associés en série en dehors des éléments de comptage et de surveillance qui
sont branchés en dérivation.
Il y’a donc une structure linéaire comme l’indique la figure suivante :

Schéma développé d’un poste

3. Alimentation du poste

L’alimentation du poste se fait en MT par deux types de réseaux : le réseau MT aérien et le réseau MT souterrain.

Alimentation aérienne et souterraine

Nous distinguons trois principaux types d’alimentation des postes de livraison :


 Alimentation simple dérivation (ou en antenne) : À partir d'un poste-source alimenté par le réseau de transport
d'énergie, une artère principale du 20 kV dessert des postes de transformation 20kV/400V disposés en
multiples dérivations comme une grappe.

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Remarque : Un défaut sur le réseau peut provoquer une coupure de courant chez tous les abonnés alimentés par
l’artère principale.

 Alimentation en coupure d’artère : Tous les postes HTA/BT sont branchés en dérivation sur une boucle ouverte
en un point dit point de coupure, proche du milieu de la boucle.
Tous les appareils de coupure de l’artère sont fermés, sauf un.
Avantage : En cas de défaut sur une partie de la boucle, on peut isoler cette partie, et alimenter tous les postes.
Ce type de réseau est surtout réalisé en souterrain.

 Alimentation en double dérivation : Chaque poste est alimenté par deux câbles avec permutation automatique en
cas de manque de tension sur l'une des deux arrivées, ce qui permet d'assurer une grande continuité de
l'alimentation.
Cette disposition est surtout utilisée en souterrain et dans les grandes villes.

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4. Différents types de postes de livraison

On distingue deux principaux types de poste de livraison : les postes d’extérieurs et les postes d’intérieurs.
4.1. Postes extérieurs :
4.1.1. Postes sur poteaux :
Le transformateur et l'appareillage sont fixés sur le poteau, l'alimentation est aérienne, le départ s'effectue en aérien
ou en souterrain.
4.1.2. Postes préfabriqués monoblocs
Ces postes peuvent être soit en bas de poteau soit sur une plate-forme extérieure. Le raccordement s'effectue par
câble soit au réseau aérien, soit au réseau souterrain.
Le tableau BT comporte un interrupteur avec fusibles ou un disjoncteur avec coupure visible. La puissance du
transformateur est comprise entre 100 kVA et 1000 kVA.

4.2. Postes d’intérieurs :


L'installation d'un poste de livraison en intérieur se justifie lorsqu'on doit protéger l'appareillage HT et BT du poste
contre les fortes variations de température, ou dans le cas de puissances importantes.
On distingue deux types de postes d’intérieur :
- Poste ouvert maçonné ou préfabriqué
- Poste en cellule préfabriqué mécanique.

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CHAPITRE 2 : CLASSIFICATION DE L’APPAREILLAGE, CONTACT ELECTRIQUE.

I. GENERALITES
L’appareillage électrique permet d’obtenir la protection et l’exploitation sûre et ininterrompue d’un réseau électrique.
Son rôle est d’assurer en priorité la protection automatique de des circuits contre tous les incidents susceptibles
d’en perturber le fonctionnement, mais aussi d’effectuer sur commande les différentes opérations qui permettent
de modifier la configuration du réseau dans les conditions normales de service. L’appareillage électrique permet
d’adapter la structure du réseau aux besoins de ses utilisateurs, producteurs et consommateurs d’électricité, et de
préserver cette fonction en cas d’incident. Les aptitudes de l’appareillage électrique aptitudes :
 Supporter des contraintes diélectriques dues à des ondes de chocs (foudre, manœuvre d’appareils) ou à des
tensions à fréquence industrielle ;
 Assurer le passage du courant permanent ou de court-circuit, sans échauffement excessif et sans dégradation
des contacts ;
 Être capable de fonctionner dans des conditions atmosphériques défavorables : à haute ou à basse
température, en altitude, parfois sous forte pollution ;
 Être capable d’interrompre tous les courant (courants de charge et courants de court-circuit).
II. CLASSIFICATIONS DE L’APPAREILLAGE
Choisir l'appareillage électrique adapté au récepteur demande une bonne connaissance du comportement
du récepteur lors de l'utilisation normale et lors de dysfonctionnement en prenant en considération la
cadence de fonctionnement, le risque de surcharge, la résistance aux courts-circuits et la résistance aux
surtensions. Les constituants (appareillages, sous-ensembles) doivent être conformes aux normes
correspondantes et convenir à leur application particulière en ce qui concerne la présentation extérieure de
l’ensemble (ouvert ou enveloppé), leurs caractéristiques électriques et mécaniques.
L’appareillage électrique est classé en plusieurs catégories selon :

1. Sa fonction ;
Pour adapter la source d'énergie au comportement du récepteur, il est défini cinq grandes fonctions à remplir par
l’appareillage électrique :
• Le sectionnement : il est nécessaire d'isoler, en tout ou partie, les circuits, les récepteurs de leur source
d'énergie afin de pouvoir intervenir sur les installations en garantissant la sécurité des intervenants (électriciens
habilités).
• L’interruption : alors que l'installation est en service, le récepteur remplissant sa fonction, il est parfois
nécessaire d'interrompre son alimentation en pleine charge, ceci pouvant faire office d'arrêt d'urgence.
• La protection contre les courts-circuits : les installations et les récepteurs peuvent être le siège d'incidents
électriques ou mécaniques se traduisant par une élévation rapide et importante du courant absorbé.
Afin d'éviter la détérioration des installations et des appareillages, les perturbations sur le réseau
d'alimentation et les risques d'accidents humains, il est indispensable de détecter ces courts-circuits et
d'interrompre rapidement le circuit concerné.
• La protection contre les surcharges : les surcharges mécaniques et les défauts des réseaux d'alimentation sont
les causes les plus fréquentes de la surcharge supportée par les récepteurs (moteurs). Ils provoquent une
augmentation importante du courant absorbé, conduisant à un échauffement excessif du récepteur, ce qui
réduit fortement sa durée de vie et peut aller jusqu'à sa destruction.
• La commutation : son rôle est d'établir et de couper le circuit d'alimentation du récepteur.

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2. Sa tension ;
On distingue les domaines de tension suivants :
• La basse tension BT qui concerne les tensions inférieures à 1 kV ;
• La moyenne tension MT (HTA) qui concerne les tensions entre 1 kV et 50 kV ;
• La haute tension HT (HTB) qui concerne les tensions supérieures à 50 kV.

3. Sa destination ;
L’appareillage électrique est destiné à fonctionner dans les réseaux ou installations principaux suivants :
• Installations domestiques BT (< 1 kV)
• Installations industrielles BT (< 1 kV)
• Installations industrielles HT (3,6 à 24 kV)
• Réseaux de distribution (< 52 kV) ;
• Réseaux de répartition ou de transport (≥ 52 kV) ;

4. Son installation ;
On peut distinguer :
• Le matériel pour l’intérieur, qui est destiné à être installé uniquement à l’intérieur d’un bâtiment, à l’abri des
intempéries et de la pollution, avec une température ambiante qui n’est pas inférieure à - 5 °C (éventuellement
- 15 °C ou - 25 °C) ;
• Le matériel pour l’extérieur, qui est prévu pour être installé à l’extérieur des bâtiments, et qui par suite doit être
capable de fonctionner dans des conditions climatiques et atmosphériques contraignantes.

5. Le type de matériel ;
Deux types sont distingués :
• Le matériel ouvert, dont l’isolation externe est faite dans l’air ;
• Le matériel sous enveloppe métallique ou blindé, muni d’une enveloppe métallique, reliée à la terre, qui permet
d’éviter tout contact accidentel avec les pièces sous tension.

6. La température de service ;
L’appareillage est prévu pour fonctionner avec les températures normales de service suivantes :
• La température maximale de l’air ambiant n’excède pas 40 °C et sa valeur moyenne, mesurée pendant une
période de 24 h, n’excède pas 35 °C ;
• La température minimale de l’air ambiant n’est pas inférieure à - 25 °C ou - 40 °C.

7. Sa technique de coupure.
L’histoire de l’appareillage électrique est riche d’inventions diverses, de principes de coupure performants, de
technologies très variées utilisant des milieux aussi différents pour l’isolement et la coupure que l’air à pression
atmosphérique, l’huile, l’air comprimé, l’hexafluorure de soufre et le vide. Des points communs subsistent pendant
toute son évolution :
• L’amorçage d’un arc entre deux contacts, comme principe de base pour la coupure d’un courant alternatif ;
• L’interruption du courant ;
• La recherche permanente de la réduction des énergies de manœuvre, afin de réaliser des appareils plus fiables
et plus économiques ;
• La réduction des surtensions, générées pendant leur fonctionnement, grâce à l’insertion de résistances de
fermeture ou par la synchronisation des manœuvres par rapport à la tension.
Les milieux suivants ont été retenus pour la coupure : l’air, l’huile, l’air comprimé, le gaz SF6 et le Vide.
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CHAPITRE 3 : PHENOMENES LIES AU COURANT ET A LA TENSION ELECTRIQUES

I. CONTACT ELECTRIQUE

1. Définition
Un contact électrique est un système permettant le passage d'un courant électrique à travers deux éléments de
circuit mécaniquement dissociables. C'est un des éléments principaux des composants électromécaniques :
contacteur, relais, interrupteur, disjoncteur.

2. Caractéristiques et catégories
Le contact électrique est caractérisé par sa résistance de contact, sa résistance à l'érosion, sa résistance à
l'oxydation. Certains matériaux particuliers tels que l’or, le platine (Palladium) et le tungstène sont utilisés.
Les contacts sont aussi divisés en 2 catégories :
• Les contacts secs ou contacts hors tension,
• Les contacts mouillés ; leurs définitions n'expriment pas un degré d'humidité mais l'origine du basculement
d'état (relais à contact mouillé au mercure)
La technique la plus simple pour l’entretien hors tension des contacts électriques est le brossage des surfaces de
contact grâce à une brosse métallique ou du papier abrasif jusqu'à disparition des oxydes.

II. PHENOMENES LIES AU COURANT ET A LA TENSION ELECTRIQUES


L’installation électrique permet de fournir l'énergie électrique nécessaire au bon fonctionnement des récepteurs.
Ceux-ci consomment une puissance électrique dont l'expression est fonction de l'intensité du courant qui traverse
le récepteur et de la tension à ses bornes. Ces deux grandeurs électriques ont une influence directe sur la
conception des appareillages ;
• Le courant électrique va conditionner la notion de pouvoir de coupure et de fermeture. En effet, la
problématique essentielle de l'appareillage électromécanique est la coupure de l'arc électrique qui se forme
systématiquement à l'ouverture d'un circuit électrique.
• La tension d'alimentation va définir les distances d'isolement entre les bornes et les contacts

1. Les surintensités
Dans un circuit électrique, la surintensité est atteinte lorsque l'intensité du courant dépasse une limite jugée
supérieure à la normale. Les causes et les valeurs des surintensités sont multiples. On distingue habituellement
dans les surintensités, les surcharges et les courts-circuits.
1.1. La surcharge
Le courant de surcharge est en général une faible surintensité se produisant dans un circuit électrique sain.
L’exemple type en est le circuit alimentant des prises de courant sur lesquelles on a raccorder un trop grand nombre
d’appareil.
- Caractéristiques
Le terme “surcharge” est utilisé pour un courant excessif circulant dans un circuit en bon état électriquement. Les
surcharges sont en général inférieures à 10 fois le courant nominal du circuit. Les surcharges de courant ne sont
pas beaucoup plus élevées que le courant maximum permanent d’une installation, mais si elles se maintiennent
trop longtemps elles peuvent faire des dégâts. Les dégâts, plus particulièrement aux matières isolantes en contact
avec les conducteurs de courant, sont la conséquence de l’effet thermique du courant. La durée de cet effet
thermique est relativement longue (de quelques secondes à quelques heures), et la surcharge peut donc être
caractérisée par la valeur efficace du courant. La protection contre une surcharge est réalisée par un dispositif de
protection capable de diminuer la durée de la surcharge.
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- Causes habituelles des surcharges

1.2. Le court-circuit
Le courant de court-circuit est en général une forte intensité produite par un défaut de résistance négligeable entre
des points présentant une différence de potentiel en service normal.
- Caractéristiques
Le court-circuit est souvent dû à une défaillance électrique importante comme la rupture d’un isolant, la chute d’un
objet métallique sur des barres ou la défaillance d’un semi-conducteur. Il en résulte un courant de défaut dont la
valeur efficace est très élevée (typiquement supérieure à 10 fois la valeur du courant nominal de l’installation).
L’effet thermique est tellement rapide que les dégâts dans l’installation se produisent en quelques millisecondes.
Dans ce cas la protection doit limiter l’énergie associée au défaut ; cette énergie est liée à la grandeur suivante I²t.
Cette grandeur est une mesure de l’énergie thermique fournie à chaque ohm du circuit par le courant de court-
circuit pendant le temps t. Cependant la protection contre les courts-circuits impose souvent une condition
supplémentaire qui est la limitation de la valeur crête du courant autorisé dans l’installation. En effet les forces
électromagnétiques sont proportionnelles au carré de la valeur instantanée du courant et peuvent produire des
dégâts mécaniques aux équipements si les courants de court-circuit ne sont pas « limités » très rapidement. Les
contacts de sectionneurs, contacteurs et même de disjoncteurs peuvent se souder si la valeur crête du courant
passant dans le circuit de défaut n’est pas limitée à une valeur suffisamment basse. Si la fusion de certains
conducteurs et de certaines parties de composants se produit, un arc entre les particules fondues peut s’amorcer,
déclencher des incendies et créer des situations dangereuses pour le personnel. Une installation électrique peut
même être complètement détruite. Les fusibles ultra-rapides pour la protection des semi-conducteurs fournissent
une excellente protection en cas de court-circuit.

- Causes habituelles des courts-circuits

2. Les surtensions
Ce sont des perturbations qui se superposent à la tension nominale d’un circuit. Elles peuvent apparaître :
• entre phases ou entre circuits différents, et sont dites de mode différentiel,
• entre les conducteurs actifs et la masse ou la terre.
Une surtension est une impulsion ou une onde de tension qui se superpose à la tension nominale du réseau.

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Elle désigne le fait pour un élément particulier d'un dipôle électrique d'avoir à ses bornes une tension supérieure à
celle aux bornes du dipôle complet. C'est le cas par exemple de la tension aux bornes d'un condensateur dans un
dipôle RLC série en résonances.
D'autre part, un réseau électrique possède en générale une tension normale : on parle aussi de tension nominale.
En basse tension, cette tension nominale peut être par exemple de 230V entre phase et neutre. En moyenne
tension, celle-ci est normalisée à 20kV (entre phase) et 11.5kV (entre phase et terre). Le réseau peut se trouver
accidentellement porté à une tension supérieure de sa tension nominale : on parle alors de surtension. Les
surtensions sont une des causes possibles de défaillances d'équipements électriques ou électroniques, bien que
ceux-ci soient de mieux en mieux protégés contre ce type d'incident.
Une surtension perturbe les équipements et produit un rayonnement électromagnétique. En plus, la durée de la
surtension (T) cause un pic énergétique dans les circuits électriques qui est susceptible de détruire des
équipements.
Quatre types de surtension peuvent perturber les installations électriques et les récepteurs :
2.1. Surtensions de manœuvre :
Surtensions à haute fréquence ou oscillatoire amortie causée par une modification du régime établi dans un réseau
électrique (lors d’une manœuvre d’appareillage) elles sont d'une durée de quelques dizaines microsecondes à
quelques millisecondes. La manœuvre d'un sectionneur dans un poste électrique à isolation gazeuse engendre en
particulier des surtensions à fronts très raides.
2.2. Surtensions à fréquence industrielle :
Surtensions à la même fréquence que le réseau (50, 60 ou 400 Hz) causées par un changement d’état permanent
du réseau (suite à un défaut : défaut d’isolement, rupture conducteur neutre,). Parmi ces surtensions, on peut citer
: surtension provoquée par un défaut d’isolement, surtension sur une longue ligne à vide (effet Ferranti), et
surtension par ferrorésonance.
2.3. Surtensions causées par des décharges électrostatiques.
Surtensions à très haute fréquence très courtes (quelques nanosecondes) causées par la décharge de charges
électriques accumulées (Par exemple, une personne marchant sur une moquette avec des semelles isolantes se
charge électriquement à une tension de plusieurs kilovolts).
2.4. Surtensions d’origine atmosphérique.
L’orage est un phénomène naturel connu de tous, spectaculaire et dangereux. Mille orages éclatent en moyenne
chaque jour dans le monde. Les surtensions d’origine atmosphérique sont causées par le coup de foudre direct ou
indirect sur les lignes électriques.

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3. Les efforts électrodynamiques


Nous savons que la circulation de courants dans des conducteurs parallèles induit dans ces conducteurs des forces
électromagnétiques proportionnelles au produit des courants circulant dans les deux conducteurs. En cas de court-
circuit dans une configuration de ligne ou de poste en conducteurs souples, on mesure alors des surtensions
mécaniques (traction et flexion) appelées efforts électrodynamiques au niveau des supports et des isolateurs
d’ancrage. On observe également des mouvements de conducteurs très importants. Ces efforts pouvant être
considérables, il est indispensable de les prendre en compte dès la conception d’un nouvel ouvrage.

4. Rigidité diélectrique
La rigidité diélectrique d’un milieu isolant représente la valeur maximum du champ électrique que le milieu peut
supporter avant le déclenchement d’un arc électrique (donc d’un court-circuit). On utilise aussi l'expression champ
disruptif qui est synonyme mais plus fréquemment utilisée pour qualifier la tenue d'une installation, alors que le
terme rigidité diélectrique est plus utilisé pour qualifier un matériau. Pour un condensateur quand cette valeur est
dépassée, l’élément est détruit. La valeur maximale de la tension électrique appliquée aux bornes, est appelée
tension de claquage du condensateur.
Dans le cas d'un disjoncteur à haute tension, c'est la valeur maximum du champ qui peut être supportée après
l'extinction de l'arc (l'interruption du courant). Si la rigidité diélectrique est inférieure au champ imposé par le
rétablissement de la tension, un réamorçage de l'arc se produit d'où l'échec de la tentative d'interruption du courant.

5. Isolant électrique
En électricité comme en électronique, un isolant, ou isolant électrique aussi appelé matériau diélectrique, est une
partie d'un composant ou un organe ayant pour fonction d'interdire le passage de tout courant électrique entre deux
parties conductrices. Un isolant possède peu de charges libres, elles y sont piégées, contrairement à un matériau
conducteur où les charges sont nombreuses et libres de se déplacer sous l'action d'un champ électromagnétique.
La faculté d'un matériau à être isolant peut aussi être expliquée par la notion de bandes d'énergie. L'isolation
électrique est rattachée à une grandeur physique mesurable, la résistance, qui s'exprime en ohms (symbole : Ω).

6. Claquage électrique
Le claquage est un phénomène qui se produit dans un isolant quand le champ électrique est plus important que
ce que peut supporter cet isolant. Il se forme alors un arc électrique.
Dans un condensateur, lorsque la tension atteint une valeur suffisante pour qu'un courant s'établisse au travers de
l'isolant (ou diélectrique), cette tension critique est appelée tension de claquage. Elle est liée à la géométrie de la
pièce et à une propriété des matériaux appelée rigidité diélectrique qui est généralement exprimée en (kV/mm). La
décharge électrique à travers l'isolant est en général destructrice. Cette destruction peut être irrémédiable, mais
ceci dépend de la nature et de l'épaisseur de l'isolant entrant dans la constitution du composant : certains isolants
sont ainsi dits auto-régénérateurs, comme l'air ou l'hexafluorure de soufre.

7. Ionisation des gaz


L'ionisation est l'action qui consiste à enlever ou ajouter des charges à un atome ou une molécule. L'atome ou la
molécule perdant ou gagnant des charges n'est plus neutre électriquement. Il est alors appelé ion.
Un plasma est une phase de la matière constituée de particules chargées, d'ions et d'électrons.

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III. PHENOMENES D’INTERRUPTION DU COURANT ELECTRIQUE

1. Définition de l’arc électrique


L'arc électrique correspond à une décharge lumineuse qui accompagne le passage de l'électricité entre deux
conducteurs présentant une différence de potentiel convenable.

2. Naissance d'un arc électrique à la coupure d'un circuit


A la coupure d'un circuit, naît généralement un arc électrique entre les contacts de l'organe de manœuvre
(interrupteur, disjoncteur). Ce fait marquant, qui intervient principalement sur forte surcharge (ou court-circuit)
lorsque la séparation des pôles est dépendante des éléments de contrôle de la surintensité, se produit également
sur ouverture non spontanée et à un degré moindre sur fermeture.
3. Coupure avec l’arc électrique
La technique de coupure au passage à zéro du courant s’accompagne de surtensions au moment de l’interruption
qui surviennent à cause de l’effet capacitif des circuits électriques. La coupure du courant au passage par zéro est
pratiquement irréalisable à cause des temps de réponse des systèmes de mesure et de commande, sachant qu’au
moment du défaut le courant évolue très rapidement et la réaction au moment du passage à zéro est une opération
très délicate. C’est ce qui explique l’existence de l’arc électrique.

4. Inconvénients, dangers de l'arc électrique


• Pas de rupture instantanée du circuit
• Dégradation des contacts par micro-fusion et risques de soudure
• Contraintes thermiques élevées (température d'arc de quelques milliers à plusieurs dizaines de milliers de
degrés) avec risques de brûlure, d'incendie pour le matériel
• Onde parasite, rayonnement U-V

5. Processus de coupure avec l’arc électrique


La coupure par l’arc électrique se fait en trois phases :
5.1. La période d’attente :
C’est la période entre l’ouverture des contacts et le zéro du courant où l’arc électrique est constitué d’une colonne
de plasma composée d’ions et d’électrons. Cette colonne est conductrice sous l’effet d’une température élevée
due à l’énergie dissipée par l’arc. La tension entre les deux contacts s’appelle la tension d’arc et c’est une
composante très importante dans le choix du milieu de coupure, car elle définit la valeur de l’énergie dissipée.
5.2. La période d’extinction :
Au moment de passage par zéro du courant, l’arc est éteint, le canal des molécules ionisées est cassé, le milieu
redevient isolant et le courant est interrompu. La résistance de l’arc doit augmenter au voisinage du zéro du courant,
et dépend de la constante d’ionisation du milieu. Aussi, la puissance de refroidissement de l’appareil doit être
supérieure à l’énergie de l’arc dissipée par effet joule.
5.3. La période Post-Arc :
Pour que la coupure soit réussie, il faut que la vitesse de régénération diélectrique soit plus rapide que l’évolution
de la tension transitoire de rétablissement TTR, sinon on assiste à un phénomène de ré-allumage ou réamorçage
de l’arc. La vitesse de croissance de la TTR a un rôle fondamental sur la capacité de coupure de appareils. La
norme impose pour chaque tension nominale, une valeur enveloppe qui correspond aux besoins normalement
rencontrés.

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Le pouvoir de coupure d’un disjoncteur correspond à la valeur la plus élevée du courant qu’il peut couper à sa
tension assignée et à sa TTR assignée. Un disjoncteur devrait être capable de couper tout courant inférieur à son
PDC pour toute TTR dont la valeur est inférieure à la TTR assignée. Pour une tension assignée de 24 kV, la valeur
maximale de TTR est de l’ordre de 41kV et peut accroître avec une vitesse de 0.5 kV/ms.
6. Les milieux de coupure
Les milieux de coupure de l’arc électrique sont aussi variés tels que : l’air, l’huile, le SF6
Avoir une conductivité thermique importante pour pouvoir évacuer l’énergie thermique engendrée par l’arc
électrique ; et enfin le vide.
Pour une coupure réussie, le milieu doit avoir les caractéristiques suivantes :
 Avoir une vitesse de désionisation importante pour éviter des réamorçages du milieu ;
 Avoir une résistivité électrique faible lorsque la température est élevée pour minimiser l’énergie dissipée
pour l’arc ;
 Avoir une résistivité électrique grande lorsque la température est faible pour minimiser le délai de
rétablissement de la tension ;
 L’espace inter contacts doit offrir une tenue diélectique suffisante. La tenue diélectrique du milieu dépend
de la distance entre les électrodes et de la pression du milieu.

Rigidité diélectrique en fonction de la distance entre les électrodes Domaine d’utilisation des différents milieux de coupure

Plusieurs milieux de coupure ont été développés à ce jour :


 La coupure dans l’air (jusqu’à 24 kV), mais aujourd’hui limitée à des utilisations en basse tension ;
 La coupure dans l’huile (jusqu’à 200 kV) ;
 La coupure dans le SF6 (jusqu’à quelques centaines de kV) ;
 La coupure dans le vide (jusqu’à 36 kV)

7. Différentes techniques de coupure de l’arc


7.1. La coupure dans l’air
Pour des tensions supérieures à 24 kV, l’air comprimé est utilisé pour améliorer la tenue diélectrique, la vitesse
de refroidissement et la constante de temps de désionisation. L’arc est refroidi par des systèmes de soufflage à
haute pression. La coupure n’est pas très utilisée en moyenne tension pour des raisons d’encombrement et de
coût. Toutefois la coupure dans l’air reste la solution la plus utilisée en basse tension grâce à sa simplicité et son
endurance. L’air à pression atmosphérique présente une rigidité diélectrique faible et une constante de
désionisation élevée (10ms). La technique utilisée consiste à garder l’arc électrique court pour limiter l’énergie
thermique dissipée, et l’allonger par le biais de plaque une fois le courant passe par zéro.

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7.2. La coupure dans l’huile


Cette technique de coupure consiste à immerger les contacts dans l’huile. Au moment de la coupure, l’huile se
décompose et dégage de l’hydrogène et du méthane principalement. Ces gaz forment une bulle qui est soumise à
une grande pression pendant la coupure. Au passage du courant par zéro, l’arc s’éteint du fait de la présence de
l’hydrogène. Les disjoncteurs à coupure dans l’huile ont cédé la place à d’autres types de technologie tels que le
SF6 et le vide pour les inconvénients suivants :

 Niveau de sécurité et de maintenance élevé pour contrôler la dégradation des propriétés diélectriques de
l’huile et l’usure des contacts ;
 La décomposition de l’huile à chaque coupure est un phénomène irréversible ;
 Risque d’explosion et d’inflammation.

7.3. La coupure dans le SF6


Depuis plusieurs années, les constructeurs de disjoncteurs se sont orientés vers le SF6 (hexafluorure de soufre)
comme milieu de coupure, vu ses qualités chimiques et diélectriques. Sous l’effet de la température, la molécule
SF6 se décompose, mais dès que le courant retrouve des valeurs faibles, la molécule se compose à nouveau. Le
SF6 présente une conductivité thermique équivalente à celle de l’air, une rigidité diélectrique élevée, et une
constante de désionisation faible.
7.4. La coupure dans le vide
Le vide présente des performances très intéressantes : à partir d’une pression de 10 5 bars, la rigidité diélectrique
est de 200 kV pour une distance entre électrodes de seulement 12 mm. En l’absence de milieu de coupure, l’arc
électrique, dans la coupure sous vide, est composé de vapeurs métalliques et d’électrons provenant des matériaux
composant les contacts. Cet arc peut être diffus ou concentré. Les constructeurs de disjoncteurs avec ampoule
sous vide ont porté leur recherche au niveau des matériaux des contacts, leur forme et les mécanismes de coupure.
La coupure dans le vide est très employée aujourd’hui en moyenne tension, très peu utilisée en basse tension pour
des raisons de coût, et reste dans le domaine prospectif pour la haute tension (> 50 kV). Grâce à sa grande
endurance électrique avec des TTR à front de montée très raides, la coupure sous vide est aujourd’hui largement
utilisée en MT pour l’alimentation des moteurs, câble, lignes aériennes, transformateurs, condensateurs, fours à
arc...

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CHAPITRE 4 : FONCTIONS DE L’APPAREILLAGE ELECTRIQUE

La réglementation définit trois fonctions de base pour les appareillages dans la conception d’une installation
électrique.
 Fonction sectionnement
Les sectionneurs ont pour but d’ouvrir visiblement en un point quelconque une installation électrique sans charges.
 Fonction commande
Il existe deux types de commande : La commande fonctionnelle et la commande de sécurité.
 La commande fonctionnelle (service normal) assure la mise en « ON » ou « OFF » d’un système électrique.
 La commande de sécurité (arrêt d’urgence) assure la mise en « OFF » d’un système électrique lors d’un
danger pour les biens ou les personnes.
 Fonction protection
Elle permet de limiter les conséquences destructives ou dangereuses des surintensités ou des défauts d’isolement
et de séparer la partie défectueuse du reste de l’installation.
L’appareil de protection doit laisser en permanence le courant nominal, ainsi que les surintensités normales. Elle
doit réaliser la coupure de sécurité et participer à la protection des personnes contre les contacts indirects. On
distingue 3 types de surintensités :
 La surcharge faible, on utilise des dispositifs thermiques pour leurs protections.
 La surcharge forte, on utilise des dispositifs magnétiques pour leurs protections.
 Les courts-circuits, on utilise des fusibles et dispositifs magnétiques pour leurs protections

I. APPAREILLAGES DE CONNEXION ET DE SEPARATION


Les appareillages de connexion sont conçus pour exécuter la fonction de séparation qui correspond à la mise hors
tension de tout ou une partie d’une installation et garantir sa séparation de toute source d’énergie électrique. En
basse tension, ils sont des dispositifs établis généralement une fois pour toutes et ne pouvant être modifiés sans
intervention sur leurs éléments, le plus souvent à l’aide d’outils. Il s’agit de :
• Jeux de barres béto-barres et dérivations (soudés, boulonnés, assurés par serre-barres) ;
• Bornes de différents modèles (bornes à vis, sans vis, à cages, à plage, à tige, à étrier, à plots, en
barrettes…) ;
• Cosses et raccords (soudés, sertis, à griffes, à brides…) ;
• Cosses, clips et languettes, pour connexions rapides… ;
• Raccords et connexions à percement d’isolant, utilisés dans des applications particulières (téléphonie,
lignes aériennes et conducteurs isolés en faisceaux…) ;
• Boîtes en plastique ou en fonte remplies de paraffine pour les connexions immergées.
Ces connexions sont effectuées soit sur les bornes des appareillages, soit sur des bornes placées dans les
enveloppes des appareillages (coffrets, tableaux…), soit encore dans des boîtes affectées à ce seul usage (boîtes
de connexion), de façon à rester accessibles pour vérifications ou interventions.

1. Contacts permanents
Les contacts permanents sont destinés à relier électriquement de façon permanente de parties d’un circuit
électrique. On peut les classer en deux grandes catégories :
- La première est celle des contacts non démontables (embrochés, soudé…etc.)
- La seconde est celle des contacts démontables (boulonnés ou par coincement…etc.).

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2. Bornes de connexion
Sont des dispositifs exécutés aux niveaux des appareils électriques (machines électriques, transformateurs,
appareils de mesure…) pour réaliser des contacts permanents simples et démontables.

3. Prises de courant (basse tension)


Organes de connexion dans lesquelles les appareils électriques sont reliés aux sources d’énergie d’une façon
simple.

4. Les sectionneurs
4.1. Rôle
Le sectionneur est un appareil mécanique de connexion capable d’ouvrir et de fermer un circuit lorsque le courant
est nul ou pratiquement nul, afin d’isoler la partie de l’installation en aval du sectionneur.

4.2. Principe de fonctionnement


Mettre hors tension une installation électrique ou une partie de cette installation en toute sécurité électrique. Le
sectionneur n’a pas de pouvoir de coupure : quand il est manœuvré, le courant doit être nul. Cela permet, par
exemple, de condamner un circuit électrique (avec cadenas le cas échéant) afin de travailler en toute sécurité.

4.3. Caractéristiques principales :


• Intensité maximum supportée par les pôles de puissance
• Tension maximum d'isolement entre les pôles de puissance
• Nombre de pôles de puissance (tripolaire ou tétra-polaire)
• Nombre de contact de pré-coupure
• Peut être avec ou sans manette
• Peut être avec ou sans système de détection de fusion de fusible
• S’installe majoritairement en tête d’une installation électrique ;
• Permet d’isoler un circuit électrique du réseau d’alimentation ;
• Est un organe de sécurité lors d’une intervention de maintenance : cadenassé en position ouverte par un
agent de maintenance, il interdit la remise en route du système
• Peut être manipulé depuis l’extérieur de l’armoire électrique grâce à une poignée.

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Contrairement à l’interrupteur sectionneur, le sectionneur porte fusible n’a pas de pouvoir de coupure : il ne permet
pas de couper un circuit électrique en charge (moteur électrique en rotation, résistances de chauffage
alimentées, …) ;
A la différence du sectionneur porte-fusibles, l’interrupteur sectionneur n’a pas de fusible associé, il faudra donc
rajouter dans le circuit un système de protection contre les courts-circuits.
4.4. Différents organes
4.4.1. Les contacts principaux (1-2), (3-4) et (5-6) :
Permettent d’assurer le sectionnement de l’installation.
4.4.2. Les contacts auxiliaires (13-14), (23-24) :
Permettent de couper le circuit de commande des contacteurs avant l’ouverture des contacts principaux.
L’ouverture du circuit de commande de l’équipement entraînant l’ouverture de son circuit de puissance, celui-ci
n’est donc jamais ouvert en charge. Inversement, à la mise sous tension, le contact auxiliaire est fermé après la
fermeture des contacts principaux.
4.4.3. La poignée de commande :
Elle peut être verrouillée en position ouverte par un cadenas (sécurité).
4.4.4. Les fusibles :
Assurant la protection contre les surcharges et les courts-circuits dans l’installation ou l’équipement électrique.

4.5. Choix de composant :


Le choix d’un sectionneur porte-fusibles dépend de la taille des fusibles qui lui sont associés, donc par conséquent,
de la puissance absorbée par la partie puissance du circuit. Le choix de l’interrupteur sectionneur dépendra de la
puissance absorbée par l’ensemble de l’installation.

4.6. Symbole : Q
Plusieurs types de configurations peuvent être utilisées en fonction du besoin du système. Voici quelques
exemples :

4.7. Différents types de sectionneurs


4.7.1. Sectionneur porte-fusibles tripolaire avec contact(s) de pré-coupure avec poignée extérieure :
A utiliser dans un circuit triphasé (sans neutre) ; Les contacts de pré-coupure permettent d’isoler la partie
commande du circuit.
4.7.2. Sectionneur porte-fusibles tripolaire avec contact de neutre et de pré-coupure avec poigné
extérieure :
A utiliser dans un circuit triphasé avec neutre ; le neutre du sectionneur ne doit pas contenir de fusible, mais une
barrette de neutre prévue à cet effet.

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Le sectionneur ouvert, il n'y a plus de tension nulle part dans l'installation qui en dépend, sauf sur les
bornes 1, 3, 5
4.7.3. Sectionneurs BT domestiques
La fonction sectionneur est obligatoire au départ de chaque circuit est réalisée par des sectionneurs à fusibles
incorporés.
4.7.4. Sectionneurs BT industriels
Ces appareils assurent la fonction de sectionnement au départ des équipements. En général des derniers
comportent des fusibles et des contacts auxiliaires.
4.7.5. Sectionneurs MT et HT
Sont très employés dans les réseaux de moyenne et haute tension pour garantir l’isolement des lignes et des
installations avec coupure visible.

II. APPAREILLAGES D’INTERRUPTION


1. Les interrupteurs
1.1. Rôle
Appareil mécanique de connexion capable d’établir, de supporter et d’interrompre des courants dans des conditions
normales du circuit.

1.2. Symbole

2. Les interrupteurs-sectionneurs
2.1. Rôle
Les interrupteurs-sectionneurs satisfont les applications d’interrupteurs par la fermeture et la coupure en charge
de circuits résistifs ou mixtes, résistifs et inductifs, ceci pour des manœuvres fréquentes.

2.2. Caractéristiques principales


Ces interrupteurs peuvent être unipolaire, bipolaire, tripolaire ou tétrapolaire et peuvent supporter jusqu’à 1250A
sous 1000V (en BT) avec coupure pleinement apparente .

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III. LES APPAREILS DE COMMANDE : CONTACTEUR MAGNETIQUE


1. Caractéristiques
Il permet de commander un circuit électrique en charge à distance, par des impulsions de courants (PB) et il est
caractérisé par :
 Tension et courant nominaux (In, Un),
 Température ambiante et le courant thermique conventionnel (Ith).

2. Rôle
Appareil électromagnétique de connexion ayant une seule position de repos, commandé électriquement et capable
d’établir, de supporter et d’interrompre des courants dans des conditions normales du circuit. C’est essentiellement
un appareil de commande et de contrôle capable d’effectuer un grand nombre de manœuvres sous des courants
de charges normaux.
3. Construction générale
Ils peuvent être unipolaires, bipolaires, tripolaires ou encore tétrapolaires, en d’autres termes ils possèdent un,
deux, trois ou quatre contacts de puissance. Sur les contacteurs de puissance élevée les bobines sont souvent
interchangeables, permettant de commander le contacteur avec différentes tensions (24V, 48V, 110V, 230V,
400V).
Les contacteurs tripolaires comportent la plupart du temps un contact auxiliaire, tandis que les contacteurs
tétrapolaires n'en ont en général pas (la place du contact auxiliaire étant occupée par le quatrième contact de
puissance 7-8 non représenté sur le schéma ci-dessous).
La différence entre contact de puissance et contact auxiliaire réside dans le fait que le contact de puissance est
prévu pour résister lors de l'apparition d'un arc électrique, lorsqu'il ouvre ou ferme le circuit ; de ce fait, c'est ce
contact qui possède un pouvoir de coupure. Le contact auxiliaire n'est doté que d'un très faible pouvoir de
coupure ; il est assimilé à la partie commande du circuit dont les courants restent faibles face à la partie puissance.

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- Les contacts principaux Sont les éléments de contacts qui permettent d’établir et d’interrompre le courant
dans le circuit de puissance.
- Organe de manœuvre (électro-aimant) Il est composé d’un bobinage en cuivre et d’un circuit magnétique
feuilleté composé d’une partie fixe et d’un autre mobile. Lorsque l’électro-aimant est alimenté, la bobine
parcourue par le courant alternatif crée un champ magnétique canalisé par le circuit magnétique provoquant
le rapprochement de la partie mobile et ainsi la fermeture des contacts.
- Bagues de déphasage (spires de Frager) sont des éléments d’un circuit magnétique fonctionnant en alternatif.
Le rôle de la spire conductrice (en court-circuit) en alliage cuivreux est de créer un flux magnétique secondaire
à partir d’un flux principal créé par un bobinage inducteur parcouru par un courant alternatif sinusoïdal.
La spire embrasse un flux principal variant en permanence. Elle est le siège d’une force électromotrice induite
(fem), donc une tension interne à la spire. La spire étant en court-circuit, elle est parcourue par un courant induit.
Ce courant induit crée alors lui-même un flux secondaire au niveau de la spire. De par les lois de
l’électromagnétisme, ce flux secondaire est déphasé par rapport au flux principal, ce qui signifie que les deux flux
alternatifs ne passent pas par zéro au même moment. Ainsi, dans le circuit magnétique les deux flux se composent
en un flux résultant ayant d’autres propriétés que le flux principal (évitent les vibrations dues à l’alimentation en
courant alternatif de la bobine du contacteur).

4. Accessoires
4.1. Contacts auxiliaires instantanés
Les contacts auxiliaires sont destinés à assurer l’auto alimentation, les verrouillages des contacts…etc. Il existe
deux types de contacts, les contacts à fermeture et les contacts à ouverture.

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4.2. Contacts temporisés


Le contact temporisé permet d’établir ou d’ouvrir un contact après certains temps préréglé de façon à permettre à
notre équipement de fonctionner convenablement.

4.3. Dispositif de condamnation mécanique


Cet appareillage interdit l’enclenchement simultané de deux contacteurs juxtaposés.

4.4. Critères et choix d’un contacteur


Le choix d'un contacteur est fonction de la nature et de la valeur de la tension du réseau, de la puissance installée,
des caractéristiques de la charge, des exigences du service désiré.
- Catégorie d’emploi : Les catégories d’emploi normalisées fixent les valeurs de courant que le contacteur doit
établir et couper. Elles dépendent :
• De la nature du récepteur.
• Des conditions dans lesquelles s’effectuent fermetures et ouvertures.
- Courant d’emploi Ie : Il est défini suivant la tension assignée d’emploi, la fréquence et le service assignés, la
catégorie d’emploi et la température de l’air au voisinage de l’appareil.
- Tension d’emploi Ue : C’est la valeur de tension qui, combinée avec un courant assigné d’emploi, détermine
l’emploi du contacteur. Pour les circuits triphasés, elle s'exprime par la tension entre phases.
- Pouvoir de coupure : C’est la valeur efficace du courant maximal que le contacteur peut couper, sans usure
exagérée des contacts, ni émission excessive de flammes. Le pouvoir de coupure dépend de la tension du
réseau. Plus cette tension est faible, plus le pouvoir de coupure est grand.
- Pouvoir de fermeture : C'est la valeur efficace du courant maximal que le contacteur peut établir, sans
soudure des contacts.
- Endurance électrique (durée de vie) : C'est le nombre de manœuvres maximal que peut effectuer le
contacteur. Ce nombre dépend du service désiré.
- Facteur de marche : C'est le rapport entre la durée de passage du courant et la durée d'un cycle de
manœuvre.

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- Puissance : C’est la puissance du moteur normalisé pour lequel le contacteur est prévu à la tension assignée
d’emploi.
- Tension de commande Uc : C’est la valeur assignée de la tension de commande sur laquelle sont basées
les caractéristiques de fonctionnement de (12V à 400V) alternatif ou continu.

IV. APPAREILLAGES DE PROTECTION


- Principe du déclenchement
Les appareils de protection déclenchent en cas des anomalies (surcharges, surintensité, etc.…).

Déclenchement d’un appareil de protection

- Caractéristiques
 Courant d’utilisation : Iu,
 Courant nominal : In,
 Surintensité : Démarrage moteur,
 Surcharge : Echauffement thermique,
 Pouvoir de coupure : Courant maximal qu'un dispositif de protection peut couper un circuit Pdc (kA).

1. Fusible
Le fusible est un élément de faiblesse dans un circuit électrique. S'il y a surintensité c'est là que le circuit doit se
couper. Actuellement les fusibles sont en cartouche.

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1.1. Rôle
La fonction du fusible est d’assurer la protection des circuits électriques contre les courts- circuits et les surcharges
par la fusion d’un élément calibré lorsque le courant qui le traverse dépasse la valeur de son calibre. La fusion est
créé par un point faible dans le circuit grâce à un conducteur dont la nature, la section et le point de fusion sont
prédéterminés par le conducteur. En général, le fusible est associé à un porte fusible permet d’avoir la fonction
sectionneur.

1.2. Symbole

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1.3. Constitution

1 : Plaque de soudure ;
2 : Disque de centrage de la lame fusible ;
3 : Silice (permet une coupure franche) ;
4 : Lame fusible ;
5 : Tube isolant ;
6 : Embout de contact.

1.4. Caractéristiques principales

- Courant nominal ou calibre d’une cartouche fusible In : C’est le calibre du fusible. Il peut donc traverser le
fusible en permanence sans provoquer la fusion ni d’échauffement anormal.
- Tension nominale d’une cartouche fusible Un : C’est la tension maximale pour laquelle le fusible peut être
utilisé (250, 400, 500 ou 600V). Il existe des fusibles pour la haute tension.
- Courant de fusion If : C’est la valeur spécifiée du courant qui provoque la fusion de la cartouche avant la fin
du temps conventionnel.
- Courant de non fusion Inf : C’est la valeur du courant qui peut être supporté par le fusible pendant un temps
conventionnel sans fondre.
- Pouvoir de coupure d’une cartouche fusible : C’est le courant maximal qu’un fusible peut couper sans que
la tension de rétablissement ne provoque un réamorçage de l’arc. Les fusibles possèdent de très hauts
pouvoirs de coupure (de 80 à 170 kA).
- Contraintes thermiques d’une cartouche fusible (I2t) : C’est l’énergie par unité de résistance nécessaire à
la fusion du fusible. Cette contrainte thermique doit être inférieure à celle de l’installation à protéger.
.

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1.5. Les différents types et formes de fusible


Il existe principalement quatre types de fusibles :

1.5.1. Les fusibles gG


Les fusibles gG sont des fusibles dit « protection générale », protègent les circuits contre les faibles et fortes
surcharges ainsi que les courts-circuits. Les inscriptions sont écrites en noir. L’image montre un fusible cylindrique.

1.5.2. Les fusibles aM


Les fusibles aM sont des fusibles dit « accompagnement moteur », protègent les circuits contre les fortes
surcharges ainsi que les courts-circuits.
Ils sont conçus pour résister à une surcharge de courte durée tel le démarrage d’un moteur. Ils seront associés à
un système de protection thermique contre les faibles surcharges.

Remarque : Les fusibles aM n’étant pas prévus pour une protection contre les faibles surcharges, les courants
conventionnels de fusion ou de non fusion ne sont pas fixés. Ils fonctionnent à partir de 4.In environ.
1.5.3. Les fusibles AD
Les fusibles AD sont des fusibles dits « accompagnement disjoncteur », ce type de fusibles est utilisé par les
distributeurs sur la partie de branchement. Les inscriptions sont écrites en rouges.

1.5.4. Les fusibles UR


Les fusibles ultra-rapides (UR) assurent la protection des semi- conducteurs de puissance et des circuits sous
tension continue.

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1.6. Choix d’un fusible


Pour choisir un fusible, il faut connaître les caractéristiques du circuit à protéger :
• circuit de distribution, fusibles gG;
• circuit d’utilisation moteur, fusible aM.
Une protection par fusible peut s’appliquer à un départ (ligne) ou à un récepteur. Le choix du fusible s’effectue sur
les points suivants :
• La classe : gG ou aM.
• Le calibre In
• La tension d’emploi U (inférieure ou égale à nominale Un)
• Le pouvoir de coupure Pdc
• La forme du fusible (cylindrique ou à couteaux)
• La taille du fusible
Par ailleurs, il faut vérifier que la contrainte thermique du fusible est bien inférieure à celle de la ligne à protéger :
2 22
I .t du fusible < I .t de la ligne.

1.7. Avantages et inconvénients d’un fusible


- Avantages
• Coût peu élevé ;
• Facilité d’installation ;
• Pas d’entretien ;
• Très haut pouvoir de coupure ;
• Très bonne fiabilité ;
• Possibilité de coupure très rapide (UR).
- Inconvénients
• Nécessite un remplacement après fonctionnement ;
• Pas de réglage possible ;
• Déséquilibre en cas de fusion d’un seul fusible sur une installation triphasée ;
• Surtension lors de la coupure.

1.8. Courbes temps de fusion :


La courbe de fusion est la caractéristique donnant le temps de fusion en fonction de courant traversant la cartouche.

Courbes temps de fusion

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2. Relais thermique
2.1. Rôle
Le relais thermique est un appareil qui protège le récepteur placé en aval contre les surcharges et les coupures de
phase. Pour cela, il surveille en permanence le courant dans le récepteur.
En cas de surcharge, le relais thermique n’agit pas directement sur le circuit de puissance. Un contact du relais
thermique ouvre le circuit de commande d’un contacteur est le contacteur qui coupe le courant dans le récepteur.

2.2. Symbole

2.3. Constitution

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2.4. Principe de fonctionnement


Le relais thermique utilise un bilame formé de deux lames minces de métaux ayant des coefficients de dilatation
différents. Le bilame s’incurve lorsque sa température augmente. Pour ce bilame, on utilise un alliage de
Ferronickel et de l’lnvar (un alliage de Fer (64 %) et de Nickel (36 %) avec un peu de Carbone et de Chrome). Si
le moteur est en surcharge, l’intensité I qui traverse le relais thermique augmente, ce qui a pour effet de déformer
davantage les trois bilames. Un système mécanique, lié aux bilames, assure l’ouverture du contact auxiliaire (NC
95-96).

2.4.1. Principe du dispositif différentiel :


En cas de coupure de phase ou de déséquilibre sur les trois phases d’alimentation d’un moteur, le dispositif dit
différentiel agit sur le système de déclenchement du relais thermique.

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2.4.2. Principe de la compensation en température :


Afin d’éviter un déclenchement intempestif dû aux variations de la température ambiante, un bilame de
compensation est monté sur le système principal du déclenchement. Ce bilame de compensation se déforme dans
le sens opposé à celui des bilames principaux.

2.5. Courbe de déclenchement


C’est la courbe qui représente le temps de déclenchement du relais thermique en fonction des multiples de
l’intensité de réglage.

2.6. Classes de déclenchement


Il existe quatre classes de relais thermique : 10 A, 10A, 20A, 30A. Ces classes sont fonctions du temps de
déclenchement à partir de l’état froid (pas de passage préalable de courant).

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Ir : courant de réglage du relais thermique.

2.7. Choix d’un relais thermique


Le relais thermique se choisit en fonction de la classe désirée et/ou du courant nominal du récepteur à protéger.
La classe est définie en fonction de la durée de déclenchement pour un courant de 7,2 fois le courant de réglage.
• Classe 10A : Temps de déclenchement compris entre 2 et 10 s.
• Classe 20 A : Temps de déclenchement compris entre 6 et 10 s.
Remarques :
• Lorsqu’un contacteur est muni d’un relais thermique, l’ensemble constitue un discontacteur ;
• Le relais thermique ne protège pas contre les courts-circuits ;
• Le relais thermique ne protège pas le moteur en cas de court-circuit, il ne le protège que contre les surcharges.
Il faut donc prévoir un autre équipement, comme un sectionneur porte fusible équipé de fusibles de type aM, qui
eux ne protègent pas le moteur contre une surcharge mais contre un court-circuit ;
• On peut également utiliser un « disjoncteur moteur » de type magnétothermique, qui lui assure les deux
fonctions : magnétique (court-circuit) et thermique (surcharge).

3. Relais magnétique (électromagnétique)


3.1. Rôle
Le relais magnétique, encore appelé relais de protection à
maximum de courant, est un relais unipolaire (un pour chaque
phase d’alimentation) dont le rôle est de détecter l’apparition d’un
court-circuit. Il s’ensuit qu’il n’a pas de pouvoir de coupure et que
ce sont ses contacts à ouverture (91-92) et à fermeture (93-94)
qui vont être utilisés dans le circuit de commande pour assurer
l’ouverture du circuit de puissance du récepteur et signaler le
défaut. Ce relais est recommandé pour la protection des circuits
sans pointe de courant ou au contrôle des pointes de démarrage
des moteurs asynchrones à bagues.
3.2. Symbole

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3.3. Principe de fonctionnement


En fonctionnement normal, le bobinage du relais magnétique est parcouru par le courant du court-circuit. En cas
de forte surcharge ou de court-circuit, la force engendrée par le champ magnétique de la bobine devient supérieure
à la force du rappel du ressort et le relais magnétique déclenche.
La raideur du ressort permet de régler pour quelle valeur du courant se produira la coupure. Le déclenchement est
instantané avec un tem de réponse de l’ordre de milliseconde.

3.4. Réglage
Le réglage de l’intensité de déclenchement s’obtient en faisant varier l’entrefer du relais à l’aide d’une vis (ou une
molette) graduée directement en Ampères. Le choix du réglage doit tenir compte :
 De l’intensité du réglage en service permanent ;
 De la valeur du réglage qui doit être supérieure au courant et aux pointes normales.

4. Relais magnétothermique
C’est un déclencheur ou relais à maximum de courant qui fonctionne à la fois sous l’action d’un électro-aimant et
sous l’effet thermique provoqué par le courant qui le parcourt. C’est l’association d’un relais magnétique et d’un
relais thermique, le premier assurant la protection contre les surintensités brutales (déclenchement instantané),
éventuellement les courts- circuits, le second contre les surcharges lentes (déclenchement retardé).

5. Discontacteurs
Le discontacteur est un contacteur équipé d’un déclencheur (relais thermique) destiné à assurer la protection
contre les surcharges. Il existe plusieurs types de discontacteurs (Thermique, magnétique et magnétothermique)
et unipolaire, bipolaire et tripolaire.
 Permet la commande à distance ;
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 Réalise des systèmes automatiques ;


 Détecte toute coupure de l’alimentation ;
 Assure des verrouillages électriques ;
 Sépare le circuit de commande du circuit de puissance ;
 Protège les récepteurs contre les surcharges.

Discontacteurs thermique, magnétique et magnétothermique

Réglage
Le réglage de l’intensité de déclenchement s’obtient en faisant varier l’entrefer du relais à l’aide d’une vis (ou une
molette) graduée directement en Ampères. Le choix du réglage doit tenir compte :
• De l’intensité du réglage en service permanent ;
• De la valeur du réglage qui doit être supérieure au courant et aux pointes normales.

6. Disjoncteur
C’est un appareil qui protège un circuit électrique contre les surcharges, les courts-circuits et les défauts
d'isolement, par ouverture rapide du circuit en cas de défaut. Il existe plusieurs types de disjoncteurs.
6.1. Disjoncteur thermique
Il protège un circuit électrique contre les surcharges de courant (surtension dans un réseau électrique) ou un fort
appel de courant lors d’un démarrage d'un moteur.
Le déclenchement se fait à Ir =7In pour un temps compris entre 2s  t 10s.

Disjoncteur thermique triphasé


6.2. Disjoncteur magnétique
Il protège un circuit électrique contre les courts-circuits (short circuit). Il existe plusieurs types de disjoncteur
magnétique.

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Disjoncteur magnétique triphasé 3 pôles

- Critères de choix d’un disjoncteur magnétique:


Tension et courant nominaux: (In et Un),
Courant de réglage (Ir): Courant supporté par le disjoncteur sans déclenchement et Il est réglé à
Ir = 0.7In ÷ In pour les déclencheurs thermiques et à Ir = 0.4In ÷ In pour déclencheurs électroniques,
Courant de fonctionnement ( Im ): Courant de déclenchement d’un disjoncteur pour les fortes surintensités
et réglé à Ir =1.5In ÷ 20In ,
Pouvoir de coupure ( Pdc ): Courant supérieur ou égale au de court-circuit pour qu'un disjoncteur puisse
interrompre un circuit électrique sous une tension donnée.

- Principe de fonctionnement d’un relais magnétique : Le dispositif de protection contre les courts-circuits
fonctionne à la base d’un électro-aimant.
En fonctionnement normal : Le courant absorbé par le moteur circulant dans la bobine du circuit magnétique
est insuffisant pour que le champ magnétique qu’il crée attire le levier. Le circuit électrique est fermé.

En cas d’un court-circuit : Lors d’une présence d’un court-circuit, le courant augmente très brutalement et sous
cet effet la bobine va attirer le levier et ouvrir le disjoncteur durant un temps ( t=10÷20ms ).
Une fois le défaut éliminé, on peut réarmer le disjoncteur pour remettre l’installation en service.

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6.3. Disjoncteur magnétothermique


Il est équipé de deux déclencheurs (thermique et magnétique) et permettant de protéger un circuit électrique contre
les courts-circuits et les surcharges de courant.

Disjoncteur magnétothermique triphasé

 Constitution

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 Principe thermique
Une lame bimétallique (bilame) est parcourue par le courant. Le bilame est calibré de telle manière qu'avec un
courant nominal In, elle ne subisse aucune déformation. Par contre si des surcharges sont provoquées par les
récepteurs, en fonction du temps, la lame va se déformer et entraîner l'ouverture du contact en 0,1sec au minimum.

 Principe magnétique
En service normal, le courant nominal circulant dans la bobine, n'a pas assez d'influence magnétique (induction
magnétique) pour pouvoir attirer l'armature mobile fixée sur le contact mobile. Le circuit est fermé. Si un défaut
apparaît dans le circuit aval du disjoncteur de canalisation, l'impédance du circuit diminue et le courant augmente
jusqu'à atteindre la valeur du courant de court-circuit. Dès cet instant, le courant de court-circuit provoque une
violente aimantation de l'armature mobile. Cela a comme conséquence d'ouvrir le circuit aval du disjoncteur en
0,1sec au maximum.

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 Chambre de coupure
Le but de cette chambre est de couper le plus rapidement possible l'arc
électrique qui se produit à l’ouverture du contact
Dès la séparation des contacts, l’arc est déplacé vers la chambre de coupure
sous l’effet de la force dite de Laplace, induite par la géométrie des contacts
fixe et mobile. Au cours du trajet entre les contacts et la chambre, l’arc est
canalisé entre deux joues qui permettent :
- d’augmenter sa vitesse de déplacement,
- de guider sa trajectoire,
- de l’allonger.
 Caractéristiques et classification
Les principales caractéristiques électriques des disjoncteurs sont :
• La tension assignée d'emploi Ue qui représente la tension maximale de
fonctionnement du disjoncteur,
• Le courant assigné In, encore appelé « calibre », qui correspond à la valeur maximum du courant que le
disjoncteur peut supporter de manière permanente,
• le pouvoir de coupure ultime Icu ou pouvoir de coupure nominal Icn qui correspond à l'intensité maximale d'un
courant de court-circuit théorique, que le disjoncteur est capable d'interrompre sans risque de destruction, il doit
être supérieur au courant de court-circuit que l’on peut atteindre sur la ligne.
• L’aptitude au sectionnement qui garantit que le disjoncteur est capable d'assurer la séparation des circuits et
qu'aucun courant résiduel dangereux ne peux circuler lorsque l'appareil est ouvert,
• Le pouvoir de limitation qui caractérise l'aptitude à ne laisser passer qu'une partie du courant lors d'un court-
circuit,
• Le nombre de pôles coupés et le nombre de pôles protégées (4P, 3P,) : il est fonction du réseau et de la charge.
• Le modèle (modulaire, compact,) : Le modèle est principalement imposé par In.

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 Courbe B
Protection des générateurs, des lignes de grande longueur, où il n’y a pas de pointes de courant. Réglage de Im :
3 à 5 In.
 Courbe C
Protection générale des circuits. Réglage de Im : 5 à 10 In.
 Courbe D
Protection des circuits à fort courant d’appel (primaires transformateurs BT/BT, moteurs,). Réglage de Im : 10 à
14 In.
Le choix du type se fait en fonction du type d’installation (domestique, distribution, moteur ...).

- Critères de choix d’un disjoncteur magnétothermique :


Tension et courant nominaux ; Fréquence,
Nombre de pôles (unipolaire, bipolaire et tripolaire),
Pouvoir de coupure (Pdc),
Type de courbe de déclenchement et température ambiante,

- Courbe de déclenchement d’un disjoncteur magnétothermique :

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Les courbes de déclenchement d'un disjoncteur magnétothermique représentent:


1 Les courbes de déclenchement thermique à froid.
2 Les courbes de déclenchement thermique à chaud.
3 Les seuils de fonctionnement du déclencheur magnétique.
Interprétations cette courbe:
 Tant que I<Ir , pas de déclenchement.
 Si Ir <I< Imag , zone de fonctionnement des thermiques.
 Si I>Imag , zone de fonctionnement du déclencheur magnétique.
 si I se situe dans la plage Imag, le déclenchement peut être thermique ou magnétique.
Différentes techniques utilisées par les disjoncteurs
 Thermique
Le courant traverse le disjoncteur où des spires de fil chauffent par effet Joule un bilame, si l'échauffement devient
suffisamment important, le bilame se déclenche interrompant ainsi le courant. Ce système électromécanique est
assez simple et robuste. Par contre, il n'est pas très précis et son temps de réaction est relativement lent. C'est
l'une des fonctions classiquement remplie par un fusible gG (anciennement gl - usage général) La protection
thermique a pour principale fonction la protection des conducteurs contre les échauffements dus aux surcharges
prolongées de l'installation.
 Magnétique
Un bobinage détecte le champ électromagnétique généré par le courant traversant le disjoncteur, lorsqu'il détecte
une pointe de courant supérieur à la consigne, l'interruption est "instantanée" dans le cas d'une bobine rapide ou
"contrôlée" par un fluide dans la bobine qui permet des déclenchements retardés. Il est généralement associé à
un interrupteur de très haute qualité qui autorise des milliers de manœuvres.
Ce fonctionnement peut remplacer le fusible sur les courts-circuits ; Suivant le type de disjoncteur, la valeur
d'intensité de consigne va de 3 à 15 fois l'intensité nominale (pour les modèles courants) ; Nombreuses courbes
de déclenchement pour CC, CA 50/60 Hz et 400 Hz. C'est la fonction remplie par un fusible aM (protection des
moteurs). La protection magnétique a pour principale fonction la protection des équipements contre les défauts
(surcharge de l'équipement, court-circuit, panne, ...). Il est choisi par l'ingénieur qui a le souci de protéger son
équipement avec très grande précision.

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 Les normes de différentes courbes


Courbe type B:
Plage de fonctionnement entre 3 et 5Ir. Ces disjoncteurs protègent les personnes en régime de neutre IT ou TN
pour des longueurs de câbles plus importantes
Courbe type C:
Plage de fonctionnement entre 5 et 10Ir. Ces disjoncteurs conviennent aux installations courantes.
Courbe type D:
Plage de fonctionnement entre 10 et 14Ir. Ces disjoncteurs sont adaptés aux installations présentant de forts
courants d'appel (transformateurs, moteurs ...).
Courbe type K:
Ces disjoncteurs possèdent un déclenchement thermique plus rapide que les disjoncteurs courbe D.
Courbe type MA:
Plage de fonctionnement 12Ir. Ces disjoncteurs ne possèdent pas de déclencheurs thermiques.
Ils sont utilisés pour la protection des moteurs associés à un dispositif de déclenchement thermique
Courbe type Z:
Plage de fonctionnement entre 2.4 et 3.6Ir. Ces disjoncteurs protègent les composants électroniques.

 Pouvoir de coupure et de fermeture


Le pouvoir de coupure d'un disjoncteur est la valeur maximum de courant d’un court-circuit (présumé) qui peut
interrompre un circuit sous une tension.
Le pouvoir de fermeture d’un disjoncteur est la valeur de courant permettant de fermer un circuit sous une
tension donnée.
Exemple : Disjoncteur Multi 9 DPN C 10

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Courbe type C
Déclenchement du magnétique : 7 à 10I (70 à 100A) en 20ms maximum
Déclenchement du thermique : entre 10s et 200s pour 2In (20A).

6.4. Disjoncteur et interrupteur différentiels


Il protège les personnes contre les chocs électriques indirects (régime TT contre les contacts indirects), et
protège aussi les équipements électriques. Il est caractérisé par :
 Tension et courant nominaux ; fréquence,
 Température,
 Courant différentiel résiduel ou sensibilité (In).

Disjoncteur différentiel triphasé Interrupteur différentiel triphasé

6.4.1. Principe de fonctionnement d’un DDR à 2 pôles :

Schéma d’un disjoncteur différentiel bipolaire

 En fonctionnement normal :
Les courants d’entrée et de sortie, sont égaux, on a donc I1 = IN et le flux résultant qui traverse la bobine de
détection est nul.
 En cas de défaut :

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Un courant de défaut apparaît de valeur Id =I1 - IN et le flux résultant crée un courant Ir qui ouvre le déclencheur.
La sensibilité du dispositif différentiel est la valeur du courant de défaut Ir (courant résiduel de défaut), pour que le
disjoncteur s’ouvre.

6.4.2. Les sensibilités normalisées des disjoncteurs différentiels :


In : 10mA ; 30mA ; 300mA ; 500mA ; 650mA ; 1A ; 3A. Les plages de fonctionnement de DRR sont les suivantes

V. LES APPAREILS DE COMMANDE MANUELLE

1. Interrupteur
Il permet d’établir ou interrompre (fermer ou ouvrir) un circuit électrique d’une façon manuelle.

Interrupteur unipolaire

2. Commutateur
Il permet d’établir ou interrompre un ou plusieurs circuits électriques d’une façon manuelle. Il possède plusieurs
positions de fonctionnement. Il existe plusieurs types de commutateurs.

Commutateur va et vient
3. Bouton poussoir et boite à BP
C’est un appareil de commande qui ne possède qu’une seule position stable. Il existe plusieurs types de boutons
poussoirs (Push Button).

Boutons poussoirs
La boite à boutons poussoirs peut être de 2BP (marche et arrêt) ou bien de 3BP (arrêt, marche avant et marche
arrière).

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Boite à boutons poussoirs

VI. LES APPAREILS DE COMMANDE AUTOMATIQUE

1. Les contacts auxiliaires


Ils doivent être montés sur le contacteur, leurs l’ouverture et leur fermeture sont instantanées.

Contacts auxiliaires

2. Les Contacts auxiliaires temporisés


Ils doivent être montés sur des contacteurs magnétiques, leur l’ouverture ou leur fermeture sont retardées.

Contacts auxiliaires temporisés

3. Le relais auxiliaire à contacts instantanés


C’est un appareil possédant un ou plusieurs contacts permettant de commander un ou plusieurs circuits
électriques. L’ouverture et la fermeture des contacts se fait d’une manière instantanée.

Relais auxiliaire instantané

4. Le relais auxiliaire à contacts temporisés


C’est un appareil électrique équipé d’un ou plusieurs contacts permettant de commander un circuit électrique.
L’ouverture et la fermeture des contacts se fait d’une manière retardée (différée).

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Relais auxiliaires temporisés

VII. SIGNALISATIONS
Les circuits et équipement électriques doivent être signalés par des lampes de signalisation de différents couleurs
ou par des appareils de sonores (sonnerie) ou tous les deux en même temps.

Lampes de signalisation

Appareils sonores

VIII. COFFRET ELECTRIQUE


Le coffret électrique doit être alimenté par un câble de cinq conducteurs (3Ph+N+PE) ou quatre conducteurs
(3Phases+PE) raccordé directement en amont de l'interrupteur sectionneur général. Suivant la fonction et la
nature du réseau dans lequel le conducteur est placé, celui-ci a une couleur définie par la norme:
Noir: Circuit de puissance (alternatif et continu),
Rouge: Circuit de commande (alternatif),
Bleu: Circuit de commande (continu),
Bleu clair: Neutre des circuits de puissance (quand ils ne sont pas utilisés pour la mise à la terre),
Orange: Circuit de commande en permanence sous tension,
Vert ou jaune: Protection électrique.

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CHAPITRE 5 : LES SCHEMAS DE LIAISON A LA TERRE

L’énergie électrique, bien qu’utile, est dangereuse pour l’homme. Si un courant traverse le corps humain, il y a
risque de lésions voir de mort. Il est donc nécessaire de protéger les personnes contre de tels dangers.
Les réseaux de distribution sont caractérisés essentiellement par la nature du courant et le nombre de conducteurs
actifs, ainsi que par la liaison à la terre ou régimes de neutre.
La sécurité des personnes et du matériel dépend des Schémas de Liaison à la Terre (SLT) ou régime des neutres
(RDN) qui sont liés à la position du neutre (1) par rapport à la terre (2) et la position des masses (3) des récepteurs
par rapport à la terre ou au neutre.

I. RAPPEL DE QUELQUES DEFINITIONS

1. Le neutre
Le neutre est le point central où sont reliées les 3 bobines du secondaire du transformateur HT/BT dans le cas d’un
couplage étoile ou zig zag
2. La terre
La terre est la masse conductrice de la terre, dont le potentiel électrique en chaque point est considéré comme
égal à zéro.
3. Dispositif différentiel résiduel (DDR) ou différentiel
C’est un dispositif de mesure, associé à un capteur tore entourant les conducteurs actifs. Sa fonction est la
détection d’une différence ou plus précisément d’un courant résiduel. L’existence d’un courant différentiel résiduel
résulte d’un défaut d’isolement entre un conducteur actif et une masse ou la terre. Une partie du courant emprunte
un chemin anormal, généralement la terre pour retourner à la source.
4. Conducteurs actifs
C’est un ensemble des conducteurs affectés à la transmission de l’énergie électrique y compris le neutre.
5. Masse
C’est une partie conductrice susceptible d’être touchée et normalement isolée des parties actives mais pouvant
être portée accidentellement à une tension dangereuse.
6. Contact direct
C’est le contact des personnes avec les parties actives des matériels électriques (conducteurs ou pièces sous
tension). Les différents moyens de protection contre les contacts directs sont :
 Protection par l’utilisation de la TBT.
 Protection par l’isolation des parties actives.
 Protection aux moyens de barrières ou d’enveloppes.
 Protection aux moyens d’obstacles ou mise hors de portée.
 Protection complémentaire par DDR HS* (Dispositif Différentiel Résiduel Haute Sensibilité :≤30 mA)
7. Contact indirect
C’est le contact des personnes avec des masses mises accidentellement sous tension généralement suite à un
défaut d’isolement.
Les différents moyens de protection contre les contacts indirects sont :
 Protection par utilisation de la TBTS.
 Protection par utilisation de la TBTP.
 Protection par séparation électrique des circuits.
 Protection par emploi du matériel de classe II.

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 Protection par isolation supplémentaire à l’installation.


 Protection par éloignement ou interposition d’obstacles.
 Protection par liaisons équipotentielles non reliées à la terre.
 Protection par coupure automatique de l’alimentation.

Pour ce dernier point, protection par coupure automatique de l’alimentation, il faut respecter 2 principes :
- Mise à la terre de toutes les masses des matériels électriques de l’installation et constitution d’une liaison
équipotentielle principale (LEP).
- Mise hors tension automatique de la partie de l’installation où se produit le défaut d’isolement, de manière à
ne pas soumettre une personne à une tension de contact Uc pendant une durée telle qu’elle soit dangereuse.
La tension de contact Uc, désigne la tension apparaissant entre 2 masses (ou une masse et un élément conducteur
qui peut être à la terre) simultanément accessibles lors d’un ou plusieurs défauts d’isolement.
Plus la tension est élevée, plus la mise hors tension de la partie en défaut doit être rapide (voir temps de coupure
donné par la norme NF C 15-100).
La tension de contact la plus élevée qui pourrait être maintenue indéfiniment sans danger pour les personnes est
appelée tension limite conventionnelle (50 V en milieu sec et 25 V dans les milieux mouillés)

8. Courant de défaut Id
C’est le courant résultant d’un défaut d’isolement.
9. Courant différentiel résiduel IΔn
C’est la valeur efficace de la somme vectorielle des courants parcourant tous les conducteurs actifs d’un circuit en
un point de I installation.
Les disjoncteurs sont classés selon trois catégories :
- Dispositif haute sensibilité : IΔN = 6 ; 12 ; 30 mA ;
- Dispositifs moyenne sensibilité : IΔN = 0,1 ; 0,3 ; 0,5 ; 1 A ;
- Dispositif faible sensibilité : IΔN = 3 ; 5 ; 10 ; 20 A.
10. Les liaisons é la terre
La norme NF C 15.100 définit trois régimes de neutre qui sont caractérisés par deux lettres :
- 1 ère Lettre : Situation du neutre de l’alimentation (transformateur HT/BT) par rapport à la terre.
• T : liaison d’un point avec la terre ;
• I : isolation de toutes les parties actives par rapport à la terre ou liaison d’un point avec la terre à travers
une impédance ;
- 2 Lettre : Situation des masses de l’installation par rapport à la terre :
ème

• T : masses reliées directement à la terre ;


• N : masses reliées au neutre de l’installation, lui-même relié à la terre.

10.1. Régime TT
Le neutre de l’installation est directement relié à la Terre.
Les masses de l’installation sont aussi reliées à la Terre.

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Cette solution est celle employée par la SONABEL pour les réseaux de distribution basse tension.
10.2. Mise au neutre TN :
Le neutre de l’alimentation est relié à la Terre.
Les masses de l’installation sont reliées au Neutre.

En régime TN, il existe 2 types :


Schéma TN-C : Le neutre et le conducteur de protection PE sont confondus ben un seul conducteur PEN. Ce type
de schéma est autorisé pour des sections de conducteurs S > 10 mm² pour le cuivre et S > 16 mm² pour l’aluminium.
Un défaut franc équivaut à un court-circuit entre la phase et le neutre.
Le dispositif de protection est tripolaire

Schéma TN-S : Le neutre et le conducteur de protection PE sont séparés. Il faut utiliser des appareils tripolaires +
neutre. Il est autorisé pour des sections de conducteurs S < 10 mm² pour le cuivre et S < 16 mm² pour l’aluminium.
Un défaut franc équivaut à un court-circuit entre la phase et le neutre.
Le dispositif de protection est tétrapolaire

10.3. Neutre isolé : IT


Le neutre est isolé ou relié à la terre par une assez forte impédance (1500 à 2200 Ω).

II. REGIME TT :
Le système de distribution TT est le régime de neutre employé par la SONABEL pour toute la distribution d’énergie
publique du réseau basse tension.
1. Principe :
Dans ce système de distribution :
- Le neutre de la source d’alimentation est mis à la TERRE ;
- Les masses de l’installation sont mises à la TERRE.
Aussitôt qu’un défaut d’isolement survient, il doit y avoir coupure : C’est la coupure au premier défaut.
Exemple : soit le réseau de distribution TT ci-dessous :

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Lorsqu’une phase touche la masse, il y a élévation du potentiel de cette masse.


Soit RD : La résistance de défaut = 0 Ω ; RN : la résistance de la prise de terre du neutre = 10 Ω ;
RA : la résistance de la prise de terre des masses = 20 Ω ;
V 220
Il s’établit un courant en rouge sur le schéma : ID = R = 10+20 = 7,33 A.
A +RD +RN
La tension de masse par rapport à la terre est : UD = R A × ID = 20× 7,33 = 146,6 V

Cette tension est mortelle. Lorsque dans un réseau TT, survient un défaut d’isolement, il y a une élévation
dangereuse du potentiel des masses métalliques.
2. Règles à observer
1ère règle : Toutes les masses des matériels protégés par un même dispositif de protection doivent être
interconnectées et reliées par un conducteur de protection (PE) à une même prise de terre.
2ième règle : La condition de protection doit satisfaire à la relation suivante : 𝑅𝐴 × 𝐼𝐴 < 𝑈𝐶
- IA : Courant de fonctionnement du dispositif de protection ;
- RA : résistance de la prise de terre des masses ;
- UC : tension de contact limite : UC = 50V, 25V selon les locaux.
3ième règle : Dans les schémas TT, on assurera la protection par un dispositif différentiel à courant résiduel. Dans
ce cas, le courant IA est égal au courant différentiel résiduel du disjoncteur.
La sensibilité d’un disjoncteur différentiel résiduel est indiquée par le symbole IΔN, qui indique le système de
protection, lequel peut être un interrupteur ou un disjoncteur.
3. Utilisation
Imposée dans les installations alimentées par un réseau de distribution public à basse tension.
4. Avantage et inconvénient
- Coupure au premier défaut.
- Nécessité d’installer des dispositifs différentiels assurant la protection contre les contacts indirects.
- Le plus simple à mettre en œuvre, à contrôler, à exploiter.
- Dans les installations importantes une sélectivité de fonctionnement doit être prise en compte.

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II. REGIME TN

1. Principe
Le neutre de l’alimentation est mis à la Terre.
Les masses sont reliées au Neutre.
Ainsi, tout défaut d’isolement est transformé en un défaut entre phase et neutre soit un court-circuit dont la valeur
est limitée par l’impédance des câbles.

2. Calcul simplifié

Dans le schéma ci-dessus, qui représente un départ basse tension, la boucle de défaut est représentée par le
circuit B, C, D, E.
Compte tenu de la chute de tension dans le transformateur, la tension alimentant le circuit est estimée à 0,8 fois la
tension simple.
𝑽𝑩𝑬 = 𝟎, 𝟖 𝑽 = 𝟎, 𝟖 × 𝟐𝟑𝟎 𝑽 = 𝟏𝟖𝟒 𝑽.
L’impédance de cette boucle de défaut dans un calcul approché est ramenée à la valeur de la résistance des
câbles (réactance négligée).
L’impédance de la boucle de défaut B, C, D, E est : Zd= Rd.
On considère que le conducteur PEN suit le même parcourt que le conducteur de phase B, C, donc BC = DE, soit
une longueur de 40 m.
𝒁𝒅 = 𝑹𝒅 = 𝟐𝑹𝑩𝑪 = 𝟐𝑹𝑫𝑬

𝒍𝑩𝑪 𝑳𝑫𝑬
𝒁𝒅 = 2𝝆 = 2𝝆
𝑺 𝑺
𝜌𝐶𝑢 =17,2m W𝑚𝑚2 / m
S=50mm2
𝟒𝟎𝒎
𝒁𝒅 = 𝟐 ×17,2m W𝒎𝒎𝟐 / m× 𝟓𝟎𝒎𝒎𝟐 =27,52mΩ
Le courant de défaut est alors :
𝑽𝑩𝑬 𝟏𝟖𝟒
𝑰𝒅 = = 𝟐𝟕,𝟓𝟐.𝟏𝟎−𝟑 = 6686,046 A
𝒁𝒅

La tension (Uc) peut être considérée comme la moitié de la tension aux bornes de la boucle de défaut, soit :
𝑽𝑩𝑬 𝟏𝟖𝟒
𝑼𝑪 = = 𝑽𝑩𝑪 = 𝑽𝑫𝑬 = = 92 V
𝟐 𝟐
C’est une tension dangereuse.

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3. Moyens de protection
Le déclenchement doit se faire par dispositif de coupure automatique (disjoncteurs ou fusibles) dès l’apparition du
défaut.
III. Régime IT
1. Principe
Dans le régime du neutre isolé :
- Le neutre est Isolé de la terre, ou relié à la terre par une impédance élevée.
- Les masses sont reliées à une prise de Terre.
2. Premier défaut
Un premier défaut n’est pas dangereux, mais il doit être recherché et éliminé. Au deuxième défaut il faut
impérativement couper le circuit en défaut.

Le neutre est relié à la terre par l'intermédiaire d'une impédance élevée.


Il est fortement recommandé de ne pas distribuer le neutre dans l'installation.
On place également un éclateur en cas de sur tension importante.

2.1. Exemple de calcul sans impédance :


Données :
- Réseau à neutre isolé, impédance d’isolement Zi = 50 000 Ω
- Impédance de la ligne : RL=10 Ω
- Résistance du défaut r = 0 Ω (défaut franc).
Calculs :
𝑽 𝟐𝟐𝟎
ID= = = 0,005 A
𝑹𝑳 +𝒓+𝒁𝒊 𝟏𝟎+𝟎+𝟓𝟎𝟎𝟎𝟎

En parcourant la boucle de défaut, on applique la loi d’Ohm, afin de déterminer le courant de défaut :
Le courant est très faible du fait de la forte impédance d’isolement du neutre.
La tension de défaut est alors :
VD = RL ×ID=0,005 x 10 = 0,05 V

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Elle est inoffensive. Tout se passe comme si l’on se trouvait devant un réseau ayant 1 phase à la terre, et les 2
autres phases ainsi que le neutre isolé.

2.2. Exemple de calcul avec impédance :


Le réseau comporte une impédance Zn = 2 200 Ω.
La résistance de défaut est r = 2 Ω
La résistance de la prise de terre du neutre est Rn = 10 Ω
La résistance de la prise des masses est Ru = 10 Ω
Calculs :
𝑽 𝟐𝟐𝟎
ID= = = 0,099 A
𝑹𝒏 +𝑹𝒖 +𝒓+𝒁𝒊 𝟏𝟎+𝟏𝟎+𝟐+𝟐𝟐𝟎𝟎

La tension de défaut est alors :


VD = Ru ×ID=0,099 x 10 = 0,99 V
Le potentiel est inoffensif.
3. Cas d’un deuxième défaut
Soit le jeu de barres du schéma ci-dessous qui alimente deux départs, et sur lequel il existe deux défauts : l’un sur
la phase 1, l’autre sur la phase 3.

Calcul simplifié de la protection : En cas de défaut double, il s’établit un courant boucle A, B, C, D, E, F, G, H, J, K.


Données :
Zb = impédance boucle B, C, D, E, F, G, H, J
Réseau 380 V triphasé
Calculs :
𝑼𝑩𝑱
𝑼𝑩𝑱 = 𝒁𝒃 × 𝑰𝒅 D’où, 𝑰𝒅 = 𝒁𝒃
La méthode conventionnelle décrite dans la norme NF C 15 105 fait l’hypothèse que les impédances amont
réduisent la tension de 20%.
𝑼𝑩𝑱 =0,8 U = 0,8 x 380 = 304 V
Si l’on néglige la réactance, l’impédance de boucle peut être égale à :
𝑳𝑩𝑪 𝑳𝑯𝑱
𝒁𝒃 = 𝟐(𝑹𝑩𝑪 + 𝑹𝑯𝑱 ) = 𝟐(𝝆 +𝝆 ) avec :
𝑺 𝑺
- r = Résistivité à la température normale de fonctionnement :𝜌 Cuivre = 22,5 10-3 Ωmm2/m = 0,023Ω mm2/m
et 𝜌 Aluminium = 36 10-3 Ωmm2/m = 0,037 Ω mm2/m.
- Section : S𝑳𝑩𝑪 =25mm2 ; S𝑳𝑯𝑱 = 35mm2
- Longueur : 𝐿𝐵𝐶 = 40m ; 𝐿𝐻𝐽 = 50m
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- Conducteurs en cuivre
𝟒𝟎𝒎 𝟓𝟎𝒎
𝒁𝒃 = 2× 𝟐𝟐, 𝟓. 𝟏𝟎−𝟑 Ω𝒎𝒎𝟐 /𝐦 × (𝟐𝟓𝒎𝒎𝟐 + 𝟑𝟓𝒎𝒎𝟐 )=135mΩ
L’intensité de défaut est alors de :
𝟑𝟎𝟒
𝐈𝐝 = = 𝟐𝟐𝟓𝟐 𝐀
𝟏𝟑𝟓. 𝟏𝟎−𝟑
La tension de contact est alors de :
𝑼𝑩𝑱 𝟏 𝟏
𝑼𝑪 = = 𝟐 × 𝒁𝒃 × 𝑰𝒅 = 𝟐 × 𝟏𝟑𝟓. 𝟏𝟎−𝟑 × 𝟐𝟐𝟓𝟐= 152V
𝟐
𝐔𝐂 = 𝟏𝟓𝟐 𝐕
C’est une tension de contact dangereuse.
A travers ces résultats, on voit qu’en cas de défaut double, en régime de neutre IT, on est en présence d’un fort
courant de court-circuit et d’une tension de contact dangereuse.

4. Mise en œuvre du régime IT


La mise en œuvre d’un régime IT nécessite :
- L’installation d’un CPI (Contrôleur Permanent d’Isolement) qui doit signaler le premier défaut (signal sonore ou
visuel).
- La recherche et la localisation du premier défaut par une équipe compétente du service entretien.
- La protection contre les surtensions à fréquence industrielle par installation d’un limiteur de surtension.
- Le déclenchement par dispositif de coupure automatique (disjoncteurs ou fusibles) au 2ème défaut.

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CHAPITRE 6 : LA SELECTIVITE

Introduction
Un défaut se produisant en un point quelconque du réseau de distribution ne doit, en aucune façon, priver de
courant électrique l'ensemble de 1'installation. Il en résulte la nécessité d'isoler rapidement la partie en défaut
sans priver d'énergie les autres utilisateurs ; c'est le principe même de la sélectivité des déclenchements.
L'élément de protection qui est placé immédiatement en amont de la partie du circuit où se produit le défaut doit,
et lui seul, fonctionner, les autres protections ne devant pas déclencher. Par ailleurs la sélectivité permet
l'élimination du défaut dans un temps très réduit et indépendant de l'endroit où s'est produit l'incident. La
sélectivité a pour but d’assurer d’une part la continuité de service d’alimentation en énergie électrique et d’autre
part la fonction secours entre les protections.
I. SELECTIVITE CHRONOMETRIQUE
Elle consiste à donner des temporisations différentes aux protections à maximum de courant échelonnées le long
du réseau. Ces temporisations sont d’autant plus longues que le relais est plus proche de la source.
1. Mode de fonctionnement
Sur le schéma de la Figure suivante le défaut est vu par toutes les protections A, B, C, et D.

La protection temporisée D ferme ses contacts plus rapidement que celle installée en C, elle-même plus rapide
que celle installée en B…etc. Après l’ouverture du disjoncteur D et la disparition du courant de défaut, les
protections A, B, C qui ne sont plus sollicitées, reviennent à leur position de veille. La différence des temps de
fonctionnement ΔT entre deux protections successives est l’intervalle de sélectivité, il doit tenir compte de :
 Temps de coupure Tc du disjoncteur en aval, qui inclut le temps de réponse de l’appareil à l’ouverture et
le temps d’arc.
 Tolérances de temporisation dT
 Temps de dépassement de la protection en amont tr
 Marge de sécurité m.
ΔT doit donc satisfaire à la relation : ΔT = Tc + tr + 2dT + m
Compte tenu des performances actuelles de l’appareillage et des relais, on adopte pour ΔT une valeur de 0,3 s.
Par exemple pour Tc = 95 ms, dT = 25 ms, t r = 55 ms, l’intervalle de sélectivité est 300 ms, la marge de sécurité
est alors de 100 ms.

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Décomposition d’un intervalle de sélectivité entre les protections A et B.


2. Avantages de la sélectivité chronométrique
Ce système de sélectivité a les avantages suivants :
 Assure son propre secours ; par exemple si la protection D est défaillante, la protection C est activée
plus tard.
 Réalisation simple
3. Inconvénients
Lorsque le nombre de relais en cascade est grand, du fait que la protection située le plus en amont a la
temporisation la plus longue, on aboutit à un temps d’élimination de défaut prohibitif et incompatible avec la tenue
des matériels au courant de court-circuit.
4. Applications
Cette sélectivité est utilisée dans les réseaux en antenne. Les temporisations déterminées pour obtenir la sélectivité
chronométrique sont activées lorsque le courant dépasse les seuils des relais. Il faut donc que les réglages des
seuils soient cohérents. On distingue deux cas de figure selon le type de la temporisation employée :

 Relais à temps indépendant


Les conditions à respecter sont : IsA > IsB > IsC et TA > TB > TC.
L’intervalle de sélectivité ΔT est 0,3 seconde.

Sélectivité chronométrique avec relais à temps indépendant

 Relais à temps dépendant


Si les seuils sont réglés au courant assigné In, la protection de surcharge est assurée en même temps que la
protection de court-circuit et la cohérence des seuils est assurée. InA > InB > InC IsA = InA, IsB = InB, et
IsC = InC. Les temporisations sont déterminées pour obtenir l’intervalle de sélectivité ΔT pour le courant
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maximum vu par la protection aval : on utilise pour cela la même famille de courbes, afin d’éviter leur croisement
dans une partie du domaine.

Sélectivité chronométrique avec relais à temps dépendant.


II. SELECTIVITE AMPEROMETRIQUE
Elle est basée sur le fait que dans un réseau, le courant de défaut est d’autant plus faible que le défaut est plus
éloigné de la source
1. Mode de fonctionnement
Une protection ampérométrique est disposée au départ de chaque tronçon : son seuil est réglé à une valeur
inférieure à la valeur de court-circuit minimal provoqué par un défaut sur la section surveillée, et supérieure à la
valeur maximale du courant provoqué par un défaut situé en aval au-delà de la zone surveillée.
2. Avantages de la sélectivité ampérométrique
Chaque protection ne fonctionne que pour les défauts situés immédiatement en aval de sa position, à l’intérieur
de la zone surveillée, elle est insensible aux défauts apparaissant au-delà. Pour des tronçons de lignes séparés
par un transformateur, ce système est avantageusement utilisé car il est simple, de coût réduit et rapide. On
considère l’exemple de la figure suivante : IccBmax < IsA < IccAmin
IsA : intensité de réglage.
IccB: image du court-circuit maximum au secondaire.
Les temporisations TA et TB sont indépendantes, et TA peut être plus courte que TB.

Fonctionnement d’une protection à sélectivité ampérométrique.

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3. Inconvénients
La protection située en amont (A) n’assure pas le secours de la protection située en aval (B). De plus, en
pratique, il est difficile de définir les réglages de deux protections en cascade, tout en assurant une bonne
sélectivité, lorsque le courant ne décroît pas de façon notable entre deux zones voisines, ceci est le cas en
moyenne tension sauf pour des tronçons avec transformateur.
4. Applications
L’exemple de la figure suivante concerne la protection ampérométrique d’un transformateur entre deux tronçons
de câble. Le réglage Is de la protection à maximum de courant vérifie la relation :

III. SELECTIVITE LOGIQUE

1. Principe de la sélectivité logique


Lorsqu’un défaut se produit dans un réseau en antenne, le courant de défaut parcourt le circuit situé entre la
source et le point de défaut.
 Les protections en amont du défaut sont sollicitées.
 Les protections en aval du défaut ne sont pas sollicitées.
 Seule la première protection en amont du défaut doit agir.
A chaque disjoncteur est associée une protection apte à émettre et recevoir un ordre d’attente logique.
Lorsqu’une protection est sollicitée par un courant de défaut elle émet un ordre d’attente logique et elle provoque
le déclenchement du disjoncteur associé. La Figure II.8 décrit de façon simplifiée une distribution en antenne.
 Fonctionnement lorsqu’un défaut apparait au point A
Dans ce cas, les protections N°1, N°2, N°3, etc., sont sollicitées. La protection N°1 émet un ordre d’attente
logique vers l’amont et un ordre de déclenchement au disjoncteur D1. Les protections N°2, N°3, etc., émettent un
ordre d’attente logique de l’aval vers l’amont, et reçoivent un ordre d’attente logique qui les empêchent de donner
l’ordre de déclenchement aux disjoncteurs D2, D3...etc., associés. Le disjoncteur D1 élimine le défaut A au bout
du temps : TD1 = T11 + t1. T11 est la temporisation de la protection No1 et tcD1 est le temps de coupure du
disjoncteur D1.

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 Fonctionnement lorsqu’un défaut apparait au point B


Pour le défaut B, la protection No1 n’est pas sollicitée et les protections No2, No3,...etc., sont sollicitées et
émettent un ordre d’attente logique vers l’amont. Seule la protection No2 ne reçoit pas d’ordre d’attente logique
et émet un ordre de déclenchement. Le disjoncteur D2 élimine le défaut B au bout du temps : TD 2 = T12 + t2.
Où T12 est la temporisation de la protection No2 et tcD2 le temps de coupure du disjoncteur D2. L’utilisation du
système de sélectivité logique conduit à un temps d’élimination des défauts très réduit et indépendant du nombre
de niveaux des protections. La fonction de l’attente logique correspond à une augmentation de la temporisation
propre à la protection amont. Par souci de sécurité, la durée de l’attente logique est limitée ce qui permet à la
protection amont de fonctionner en secours de la protection aval défaillante.

Exemple d’utilisation de la sélectivité logique


2. Avantages de la sélectivité logique
La sélectivité logique des protections est caractérisée par la rapidité d’isolement d’un éventuel défaut en
particulier les courts-circuits. Elle permet donc de réduire les exigences sur la tenue au court-circuit des
canalisations, de l’appareillage, des transformateurs de courant, etc. Le procédé est très sûr, il consiste qu’au
relais aval d’augmenter intelligemment la temporisation propre du disjoncteur amont. Une défaillance ne peut en
aucun cas affecter l’ensemble des protections. Elle est caractérisée par une mise en œuvre peu complexe. La
sélectivité logique s’adapte sans difficulté aussi bien aux installations en études qu’aux installations existantes.
En effet elle autorise des extensions sans modification des réglages, et ne nécessite qu’une simple liaison par fil
pilote entre tableaux aval et tableau amont pour transmettre les informations logiques. Elle est indépendante du
nombre de niveaux protégés.

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3. Inconvénients
Ce dispositif nécessite la transmission des signaux logiques entre les différents étages de protection, donc
l’installation de filerie supplémentaire ; cette contrainte est forte lorsque les protections sont éloignées, par
exemple dans le cas de liaisons longues (plusieurs centaines de mètres). Aussi peut-on tourner la difficulté en
faisant de la combinaison de fonctions : sélectivité logique au niveau de tableaux proches, et sélectivité
chronométrique entre zone éloignées.
IV. SELECTIVITE PAR PROTECTION DIFFERENTIELLE
1. Principe
Ces protections comparent les courants aux deux extrémités du tronçon de réseau surveilla

Principe de la protection différentielle.


2. Mode de fonctionnement
Toute différence d’amplitude et de phase entre ces courants signale la présence d’un défaut : la protection ne
réagit qu’aux défauts internes à la zone couverte et est insensible à tout défaut externe. Elle est donc sélective
par nature. Le fonctionnement est possible à condition d’utiliser des transformateurs de courant spécifiquement
dimensionnés, rendant insensible la protection aux autres phénomènes. La stabilité de la protection différentielle
est sa capacité à rester insensible s’il n’y a pas de défaut interne à la zone protégée, même si un courant
différentiel est détecté :
 Courant magnétisant de transformateur,
 Courant capacitif de ligne,
 Courant d’erreur dû à la saturation des capteurs de courant.

3. Avantages de la sélectivité différentielle
 Protection sensible à des valeurs de courants de défaut inférieures au courant nominal de l’élément
protégé.
 Protection de zone qui peut déclencher instantanément.

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4. Inconvénients
 Le coût de l’installation est important.
 La mise en œuvre du dispositif est délicate.
 Il faut prévoir une fonction de secours à maximum de courant.

V. SELECTIVITE DIRECTIONNELLE
Dans un réseau bouclé, ou un défaut est alimenté par les deux extrémités, il faut utiliser des protections sensibles
au sens de circulation du courant de défaut, pour pouvoir le localiser et l'éliminer de façon sélective. On utilise pour
cela des protections à maximum de courant directionnel. Nous allons étudier un exemple de sélectivité
directionnelle pour les défauts entre phases d'un réseau à deux arrivées en parallèle

Sélectivité directionnelle pour les défauts entre phases d'un réseau à deux arrivées en parallèle.
Les disjoncteurs D1 et D2 sont équipés de protection à maximum de courant de phase directionnel, D3 et D4 sont
équipés de protection à maximum de courant de phase [15]. Lorsqu'un défaut apparaît en A :
 Les courants de court-circuit ICC1 et ICC2 s'établissent simultanément ;
 La protection directionnelle en D2 n'est par activée car elle est traversée par un courant circulant dans un
sens de détection ;
 La protection directionnelle en D1 est activée car elle est traversée par un courant circulant dans le sens
de sa détection. Elle provoque le déclenchement du disjoncteur D1, le courant ICC2 est coupé ;
 La protection en D4 n'est plus activée.
Le tronçon en défaut est isolé. La sélectivité entre la protection directionnelle en D1 et la protection en D4 est
chronométrique. De même, la sélectivité entre la protection directionnelle en D2 et la protection en D3 est
chronométrique.

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VI. SELECTIVITE COMBINEE


1. Sélectivité ampérométrique + chronométrique
L’exemple montre que l’on définit à la fois :

 Une sélectivité ampérométrique entre A1 et B,


 Une sélectivité chronométrique entre A2 et B.
On obtient alors une sélectivité totale, et la protection en A assure le secours de la protection B

Sélectivités ampérométrique + chronométrique

Courbes de la sélectivité ampérométrique + chronométrique


2. Sélectivité logique + chronométrique
L’exemple montre que l’on définit à la fois :

 Une sélectivité logique entre A1 et B,


 Une sélectivité chronométrique entre A2 et B.
La protection A2 assure alors un secours de la protection A1, si celle-ci est défaillante du fait d’un défaut
d’attente logique (ordre d’attente permanent).

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Courbes de la sélectivité logique + chronométrique

Sélectivité logique + chronométrique.


L’exemple montre que l’on définit à la fois :

 Une sélectivité logique à l’intérieur d’un tableau (A et B d’une part, C et D d’autre part),
 Une sélectivité chronométrique entre les deux tableaux B et D, avec TB = TD + DT. Il n’est pas
nécessaire d’installer une liaison de transmission de signaux logiques entre deux tableaux éloignés. Les
temporisations des déclenchements sont réduites par comparaison à une simple sélectivité
chronométrique.
 De plus, il faut prévoir un secours chronométrique en A et C (se reporter au paragraphe ci-dessus).
Comparaison des temps de déclenchement entre la sélectivité mixte et la sélectivité chronométrique.
VII. SELECTIVITE FUSIBLE – DISJONCTEUR
Deux problèmes différents de sélectivité existent selon que le fusible est situé en amont ou en aval du
disjoncteur.
1. Fusible en aval d’un disjoncteur
On considère un fusible HTA et un disjoncteur HTA équipé d’une protection à maximum de courant. Les courbes
de fonctionnement et de fusion doivent respecter les conditions indiquées sur la figure suivante pour une
protection à temps indépendant ou pour une protection à temps dépendant. Compte tenu de l’allure des courbes

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de fonctionnement et de fusion :

b
Sélectivité entre un fusible et une protection à temps indépendant.

Sélectivité entre un fusible et une protection à temps dépendant.


If/id : Point où le courant de fusion du fusible est le plus proche du courant activant la protection.
Δt min : Point pour laquelle la différence entre le temps d’activation de la protection et le temps de fusion est
minimale : pour I compris entre In et Icc. max.
2. Fusible en amont d’un disjoncteur
Ce cas se produit entre l’interrupteur – fusible HTA de la protection amont d’un transformateur et le disjoncteur
BT en aval. La norme concernant les combinés interrupteurs – fusible impose que le courant de court-circuit
triphasé aux bornes du secondaire du transformateur provoque la coupure des fusibles en un temps inférieur au
temps d’ouverture de l’interrupteur provoqué par la fusion des fusibles. Il en résulte que pour des courts-circuits
basse tension à proximité du transformateur le temps de fusion des fusibles est inférieur à environ 36ms. Il n’est
donc pas possible d’obtenir la sélectivité entre le disjoncteur du tableau principal situé à proximité du
transformateur et le fusible. Si les disjoncteurs du réseau BT sont temporisés, seuls ceux situés suffisamment
loin du transformateur peuvent être sélectifs avec le fusible. En effet, le courant de court-circuit est alors

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suffisamment faible pour que le temps de fusion soit supérieur à la temporisation. Pour que la sélectivité soit
totale et sans risque d’altération du fusible, il faut que le temps de fusion du fusible soit supérieur à 5 fois la
temporisation du disjoncteur pour le courant de court-circuit maximal aux bornes de celui-ci (Figure II.18). Le non
sélectivité du fusible avec les disjoncteurs BT proches du transformateur est un désavantage important par
rapport à la solution de protection par disjoncteur HTA

Sélectivité entre un fusible HTA amont et un disjoncteur BT aval.

Remarque : Sélectivité Totale et sélectivité partielle


Sélectivité Totale : La sélectivité entre deux appareils de protection parcourus par le même défaut (donc en série)
est totale si et seulement si le défaut est éliminé par l’appareil placé en aval.

Sélectivité partielle : La sélectivité entre deux appareils de protection parcourus par le même défaut (donc en
série) est partielle si, au-delà d’une valeur limite de courant de défaut, le défaut est éliminé simultanément par les
deux appareils.
La sélectivité totale est difficilement réalisable en pratique : elle est souvent limitée par le réglage du magnétique
des disjoncteurs amont en sélectivité ampère métrique. Elle peut être réalisée à l’aide de disjoncteurs retardés en
sélectivité chronométrique.

Conclusion
Le bon fonctionnement du réseau électrique exige l’implémentation d’un ensemble d’organes de protection qui
doivent, dans le cas échéant, être définis par un type de sélectivité. Dans ce chapitre, nous avons présenté les
modes de sélectivité les plus utilisés dans les installations électriques à savoir la sélectivité ampérométrique, la
sélectivité chronométrique et la sélectivité logique et les sélectivités combinées. La sélectivité logique qui
constitue le sujet de ce travail possède l’avantage que doit répondre un système de protection : rapidité à isoler
un défaut en assurant la continuité de service pour les parties saines.

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