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3.

Généralités sur les fonctions


3.1 Quelques rappels sur les fonctions 1

3.2 Propriétés éventuelles d’une fonction 4


3.2.1 Parité
3.2.2 Monotonie
3.2.3 Fonctions bornées

3.3 Fonctions usuelles 9


3.3.1 Fonction carrée
3.3.2 Fonction cube
3.3.3 Fonction inverse
3.3.4 Fonction racine carrée
3.3.5 Fonction valeur absolue

3.4 Opérations sur les fonctions 12

3.5 Complément sur les fonctions trigonométriques 16

Do not worry about your difficulties in


mathematics; I can assure you that
mine are still greater.

Abert Einstein

Dans ce chapitre, nous revoyons dans une première partie tout le vocabulaire concernant
les fonctions (image, antécédents...) puis dans une deuxième partie nous passons en revue
les propriétés éventuelles que peut posséder une fonction (parité, monotonie, fonctions
bornées..). Dans la troisième partie, nous étudions les fonctions usuelles (fonction carré,
cube, inverse...) ainsi qu’une nouvelle fonction appelée valeur absolue. Pour finir,
nous revoyons les opérations qu’il est possible de réaliser sur les fonctions (addition,
multiplication, division) et nous introduisons la composition de fonctions. Pour finir,
la dernière partie est un complément sur les fonctions trigonométriques (réservée aux
étudiant·e·s du parcours Sciences).

3.1 Quelques rappels sur les fonctions

Définition 3.1 Une fonction est un procédé qui, à un nombre x appartenant à un


ensemble D, associe un nombre y. On note

D → R
f :
x 7→ f (x)

f (x) est appelé l’image de x par f , tandis que x est appelé antécédent de f (x) par f .

1
2 CHAPITRE 3. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS

Méthode 3.1 (Déterminer une image ou un antécédent par le calcul) On suppose que
l’on dispose de l’expression littérale d’une fonction f .

• Pour déterminer l’image d’un nombre a, il suffit de remplacer x par a dans


l’expression de f (x) et de faire le calcul.

• Pour déterminer le ou les antécédents (s’ils existent) d’un nombre b, il faut essayer
de résoudre l’équation f (x) = b.

Exemple 3.1 1. Soit f la fonction définie sur R par f (x) = 2x+3. Déterminer l’image
de 2 et le ou les antécédents (s’ils existent) de 4.

• L’image de 2 est f (2) = 2 × 2 + 3 = 7.

• Les antécédents de 4 vérifient f (x) = 4, i.e.

1
2x + 3 = 4 ⇐⇒ 2x = 1 ⇐⇒ x = .
2

2. Soit g la fonction définie sur R par g(x) = x2 − 5x. Déterminer l’image de −1 et le


ou les antécédents (s’ils existent) de −6 et de −7.

• L’image de −1 est g(−1) = (−1)2 − 5 × (−1) = 1 + 5 = 6.

• Les antécédents de −6 vérifient g(x) = −6, i.e. x2 −5x = −6 ⇐⇒ x2 −5x+6 = 0.


Je calcule le discriminant ∆ = (−5)2 − 4 × 1 × 6 = 25 − 24 = 1 > 0. Il y a donc
deux solutions
5−1 5+1
x1 = = 2 et x2 = = 3.
2 2
Ainsi −6 admet deux antécédents par g, à savoir 2 et 3.

• Les antécédents de −7 vérifient g(x) = −7, i.e. x2 −5x = −7 ⇐⇒ x2 −5x+7 = 0.


Je calcule le discriminant ∆ = (−5)2 − 4 × 1 × 7 = 25 − 28 = −3 < 0. Il n’y a
donc pas de solutions et −7 n’a pas d’antécédent par g.

Attention ! Il peut y avoir un, plusieurs ou même aucun antécédent. En revanche, il ne peut
y avoir qu’UNE SEULE IMAGE !

Définition 3.2 Pour une fonction f donnée, l’ensemble de tous les nombres réels qui ont
une image calculable par cette fonction est appelé ensemble de définition de la fonction
f , souvent noté Df .

Exemple 3.2 La fonction f : x 7→ 2x−4


1
a pour ensemble de définition R \ {2}.
3.1. QUELQUES RAPPELS SUR LES FONCTIONS 3

( )
Définition 3.3 Dans le plan, muni d’un repère O,⃗i, ⃗
j , on nomme courbe représentative
( )
d’une fonction numérique f , l’ensemble des points de coordonnées x, f (x) du plan, pour
x parcourant l’ensemble de définition de f . On la note souvent Cf . Ainsi
{( ) }
Cf = x, f (x) | x ∈ Df .

Remarque : En résumé, les images f (x) se lisent sur l’axe des ordonnées et les antécédents x
sur l’axe des abscisses.

Méthode 3.2 (Lire une image ou un antécédent à partir d’une courbe)


Trouver l’image d’un nombre Trouver le ou les antécédents d’un nombre

y y
Cf Cf
2 2

1 1

x 0 1 2 3 4 x
0 1 2 3 4
−1 −1

−2 −2

1. On place x sur l’axe des abscisses, 1. On trace la droite horizontale pas-


sant par y
2. on se déplace verticalement jusqu’à 2. et à partir des points d’intersection,
rencontrer la courbe Cf on se déplace verticalement vers l’axe
des abscisses pour lire les antécé-
3. et on lit f (x) sur l’axe des ordonnées.
dents.

Ici, l’image de 1 par f est −2. Ici, les antécédents de 1 par f sont 0 et
4.
4 CHAPITRE 3. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS

Exemple 3.3 Soit f la fonction dont on donne la courbe représentative Cf suivante.

y Cf
2

−4 −3 −2 −1 0 1 2 3 x

−1

1. Utiliser le graphique pour déterminer les valeurs de f (−4), f (−3) et f (0).

f (−4) = −1, f (−3) = 0 et f (0) = −1.5

2. Déterminer les images par f de 1 et 3.

f (1) = −1 et f (3) = 1.5

3. Trouver le ou les antécédents (s’ils existent) par la fonction f des nombres 12 , −1


et 2.

• Les antécédents de 1
2 sont −2 et 2.4.
• Les antécédents de −1 sont −4, −0.5 et 1.
• L’unique antécédent de 2 est 3.4.

3.2 Propriétés éventuelles d’une fonction


3.2.1 Parité

Définition 3.4 • Une fonction f est paire si : ∀x ∈ Df , −x ∈ Df et f (−x) = f (x).

• Une fonction f est impaire si : ∀x ∈ Df , −x ∈ Df et f (−x) = −f (x).

Exemple 3.4 • La fonction carré x 7→ x2 est une fonction paire.

• La fonction inverse x 7→ 1
x est une fonction impaire.
3.2. PROPRIÉTÉS ÉVENTUELLES D’UNE FONCTION 5

Remarque : Lorsque le domaine de définition Df d’une fonction f vérifie la condition:

∀x ∈ R, x ∈ Df ⇒ −x ∈ Df

on dit que le domaine de définition Df est symétrique par rapport à zéro.

Exemple 3.5 • L’ensemble ] − ∞; −5[∪]5; +∞[ est symétrique par rapport à zéro.

• L’ensemble R \ {−2; 2} est symétrique par rapport à zéro.

• L’ensemble R \ {1} n’est pas symétrique par rapport à zéro.

Attention ! La condition ”Df est symétrique par rapport à 0” ne doit pas être oubliée lorsque
l’on démontre qu’une fonction est paire ou impaire. Par exemple, une fonction f : [−1, 2] →
R, quelque soit son expression, ne saurait être paire ou impaire, puisque son ensemble de
définition [−1, 2] n’est pas une partie de R symétrique par rapport à 0.

Méthode 3.3 (Etude de la parité d’une fonction) 1. On commence par déterminer


l’ensemble de définition de la fonction f et on détermine si Df est symétrique
par rapport à zéro ou non. Si c’est le cas, on passe à la deuxième étape, et si ce
n’est pas le cas, f n’est ni paire ni impaire.

2. Pour un x quelconque dans Df , on compare f (−x) avec f (x) ou avec −f (x):

• si f (−x) = f (x) alors la fonction f est paire,


• si f (−x) = −f (x) alors la fonction f est impaire,
• enfin, si on trouve un réel x0 ∈ Df tel que f (−x0 ) , f (x0 ) et f (−x0 ) , −f (x0 )
alors f n’est ni paire ni impaire.

Remarque : On pourra retenir, pour la mise en oeuvre de cette méthode, la règle suivante :


 n
 x si n est pair,
(−x)n = 

−xn si n est impair.

Par exemple,
(−x)2 = x2 mais (−x)3 = −x3 .

x
Exemple 3.6 1. Étudier la parité de la fonction f définie sur R par f (x) = 1+x2
.
R est bien symétrique par rapport à 0 et pour tout x ∈ R, on a:
−x x
f (−x) = 2
=− = −f (x).
1 + (−x) 1 + x2

Donc la fonction f est impaire.


6 CHAPITRE 3. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS


2. Étudier la parité de la fonction f définie sur ]−∞, −1]∪[1, +∞[ par f (x) = x2 − 1.

] −∞, −1] ∪ [1, +∞[ est bien symétrique par rapport à 0 et pour tout x ∈] − ∞, −1] ∪
[1, +∞[, on a : √ √
f (−x) = (−x)2 − 1 = x2 − 1 = f (x).
Donc la fonction f est paire.

Théorème 3.1 (Interprétation graphique) • Si f est paire, sa courbe représentative


est symétrique par rapport à l’axe des ordonnées.

• Si f est impaire, sa courbe représentative est symétrique par rapport à l’origine


du repère.

y y Cf
Cf 2
3
1
2

1 −3 −2 −1 0 1 2 3x
−1

−3 −2 −1 0 1 2 3x −2

Courbe représentative d’une fonction paire Courbe représentative d’une fonction impaire

3.2.2 Monotonie

Définition 3.5 Soit f une fonction définie sur un intervalle I.

• f est croissante sur I si • f est décroissante sur I si

∀x, y ∈ I, x ⩽ y ⇐⇒ f (x) ⩽ f (y), ∀x, y ∈ I, x ⩽ y ⇐⇒ f (x) ⩾ f (y),

• f est strictement croissante sur I si • f est strictement décroissante sur I si

∀x, y ∈ I, x < y ⇐⇒ f (x) < f (y), ∀x, y ∈ I, x < y ⇐⇒ f (x) > f (y).

Lorsqu’une fonction f est croissante ou décroissante (resp. strictement croissante ou


décroissante), on dit que f est monotone (resp. strictement monotone).
Enfin f est dite constante sur I lorsque

∀x, y ∈ I, f (x) = f (y).


3.2. PROPRIÉTÉS ÉVENTUELLES D’UNE FONCTION 7

Remarque :

• On dit qu’une fonction croissante conserve l’ordre et qu’une fonction décroissante inverse
l’ordre.

• Il existe des fonctions qui ne sont pas monotones, c’est-à-dire qu’elles ne sont ni crois-
santes ni décroissantes. Elles peuvent par exemple être l’un puis l’autre.

3.2.3 Fonctions bornées

Définition 3.6 Soit f une fonction définie sur un intervalle I. On dit que f est

• majorée sur I lorsqu’elle vérifie • minorée sur I lorsqu’elle vérifie

∃M ∈ R, ∀x ∈ I, f (x) ⩽ M. ∃m ∈ R, ∀x ∈ I, f (x) ⩾ m.

On dit alors que M est un majorant On dit alors que m est un minorant
de f . de f .

Enfin f est dite bornée sur I lorsqu’elle est à la fois majorée ET minorée sur I.

Remarque : Graphiquement, une fonction f est majorée par un réel M (resp. minorée par un
réel m) lorsque sa courbe représentative est située au-dessous (resp. au-dessus) de la droite
horizontale d’équation y = M (resp. y = m).

y y y
Cf
y=M y=M
Cf
x x x

y=m y=m
Cf

Courbe représentative Courbe représentative Courbe représentative


d’une fonction minorée d’une fonction majorée d’une fonction bornée

Méthode 3.4 (Montrer qu’une fonction est majorée/minorée/bornée) Pour montrer


qu’une fonction est majorée ou minorée, il y a plusieurs possibilités.

• Lorsque la fonction f est définie sur un intervalle borné, on peut partir du domaine
de définition de f : x ∈ · · · puis on essaye de reconstituer la fonction f en appliquant
les opérations et fonctions élémentaires (en faisant bien attention au maintien ou
non des inégalités, selon que la fonction appliquée est croissante ou décroissante).
8 CHAPITRE 3. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS

• Si la question posée est ”Montrer que f (x) ⩽ M.”, on peut étudier le signe de
f (x) − M et montrer que f (x) − M ⩽ 0. Inversement, si la question posée est
”Montrer que f (x) ⩾ m.”, on peut étudier le signe de f (x) − m et montrer que
f (x) − m ⩾ 0.

Exemple 3.7 1. Soit f la fonction définie pour x ∈ [0, 1] par f (x) = 1


1+x2
.
Montrer que ∀x ∈ [0, 1], 0 ⩽ f (x) ⩽ 1.

Je pars du domaine de définition de x, à savoir x ∈ [0, 1], puis je reconstitue la


fonction f .

0 ⩽ x ⩽ 1 ⇐⇒ 0 = 02 ⩽ x2 ⩽ 12 = 1
⇐⇒ 1 ⩽ 1 + x2 ⩽ 2
1 1 1
⇐⇒ ⩽ 2
⩽ =1
2 1+x 1
1
⇐⇒ ⩽ f (x) ⩽ 1
2
J’ai bien montré que pour tout x ∈ [0, 1], 1
2 ⩽ f (x) ⩽ 1.
Et puisque 0 ⩽ 21 , j’ai aussi

∀x ∈ [0, 1], 0 ⩽ f (x) ⩽ 1.

2. Soit g la fonction définie pour x ∈] − 1, +∞[ par g(x) = 3x


1+x . Montrer g est majorée
par 3.

Je montre que g(x) − 3 ⩽ 0. Soit x ∈] − 1, +∞[, on a:


3x 3x 3(1 + x) 3x − 3 − 3x −3
g(x) − 3 = −3 = − = =
1+x 1+x 1+x 1+x 1+x
Je peux alors établir le tableau de signe.

x 1 +∞

−3 −

1+x 0 +

g(x) − 3 −

J’ai bien montré que g(x) − 3 ⩽ 0 sur ] − 1, +∞[, i.e.

∀x ∈] − 1, +∞[, g(x) ⩽ 3.
3.3. FONCTIONS USUELLES 9

3.3 Fonctions usuelles


3.3.1 Fonction carrée
Soit f : x 7→ x2 la fonction carrée, dont la courbe représen-
y y = x2 tative est donnée ci-contre.
y = 4 • Son ensemble de définition est Df = R.

• 2 et −2 ont la même image par la fonction carrée :


4.
y = 2 En effet, 22 = (−2)2 = 4.

• Les
√ antécédents de 2 par la fonction carrée sont 2,
− 2. En effet, les deux solutions de l’équation x2 = 2
sont √ √
x x = 2 et x = − 2.
−2 √ 0 √ 2
− 2 2
y = −1• −1 n’a pas d’antécédent par la fonction carrée, puisque
l’équation x2 = −1 n’admet pas de solution réelle.

R → R+
Théorème 3.2 La fonction carrée, donnée par f : vérifie les
x 7→ x2
propriétés suivantes :

• f est à valeurs positives,

• f est paire,

• f est strictement décroissante sur ] − ∞, 0] et strictement croissante sur [0, +∞[.

3.3.2 Fonction cube


y = x3 Soit g : x 7→ x3 la fonction cube, dont la courbe représenta-
y tive est donnée ci-contre.
y=2
• Son ensemble de définition est Dg = R.

• −1 a pour image −1.


−1 En effet, g(−1) = (−1)3 = −1.
√3 x
0 2 • 2
√3 a pour unique antécédent par g le nombre
−1 2 ≈ 1.26.

• En fait, tout élément y ∈ R admet un unique antécé-



dent x par g, noté 3 y.
10 CHAPITRE 3. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS

R → R
Théorème 3.3 La fonction cube, donnée par g: vérifie les pro-
x 7→ x3
priétés suivantes :

• g est impaire,

• g est strictement croissante sur R,

• g n’est ni majorée, ni minorée sur R.

3.3.3 Fonction inverse

y 1 Soit h la fonction inverse h : x 7→ 1x dont la


y= x
courbe représentative est donnée ci-contre.

• Son ensemble de définition est


1 Dh = R \ {0} = R∗ .
−1 1 effet, 1 n’est pas défini pour
y =En x x = 0.
3
x
0 1 3 • Les images respectives de 1 et −1 sont 1,
−1 −1.
En effet, h(1) = 11 = 1 et h(−1) = −11
=
−1.

• L’unique antécédent de 1
3 est 3.

R∗ → R∗
Théorème 3.4 La fonction inverse, donnée par h: vérifie les
x 7→ 1x
propriétés suivantes :

• h est impaire,

• h est strictement décroissante sur ] − ∞, 0[ et sur ]0, +∞[,

• h n’est ni majorée, ni minorée sur R∗ .


3.3. FONCTIONS USUELLES 11

3.3.4 Fonction racine carrée


√ √ √
Soit · la fonction racine carrée · : x 7→ x dont
y=x la courbe représentative est donnée ci-contre.
y y = x2
• Sa courbe représentative est la branche de
parabole obtenue par symétrie par rapport
à la droite y = x de la courbe représenta-
√ tive de la fonction carrée sur l’intervalle
y= x R+ .
2 • Son domaine de définition est D√· = R+ .

2
1 • Les images de 0, 1, 2 et 3 sont
√ √
0= 0, 1= 1,
0 1 2 3 4 x √ √
2≈ 1.41, 3≈ 1.73.
y = −1
• −1 n’a pas d’antécédent par la fonction
racine carrée.

√ R+ → √
R+
Théorème 3.5 La fonction racine carrée, donnée par ·: vérifie
x 7→ x
les propriétés suivantes :

• · est strictement croissante sur R+ ,

• · est minorée par 0 mais n’est pas majorée.

3.3.5 Fonction valeur absolue


Pour un réel x, on peut le décomposer en regardant son signe (”+” ou ”−”) et sa valeur sans
le signe. Cette valeur est appelée valeur absolue de x (le contraire d’absolu étant ici relatif ).
La valeur absolue d’un nombre peut ainsi être vue comme ”le nombre sans son signe”.

Soit | · | la fonction valeur absolue | · | : x 7→ |x|


y dont la courbe représentative est donnée ci-
dessus.
5
4 • Son domaine de définition est D|·| = R.

3 • 5 et −4 ont la même image par la fonction


valeur absolue : 5.
2
• Les antécédents de 4 par la fonction
1 valeur absolue sont 4 et −4.

−5 −4 −3 −2 −10 1 2 3 5 x • −1 n’a pas d’antécédent par la fonction


4
valeur absolue, puisque celle-ci est tou-
jours positive.
12 CHAPITRE 3. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS

R+ →  R+
|·| : 
 si x ⩾ 0, vérifie
Théorème 3.6 La fonction valeur absolue x
x 7→ 

−x si x < 0.
les propriétés :

• | · | est à valeurs positives,

• | · | est paire,

• | · | est strictement décroissante sur R− et strictement croissante sur R+ .

Remarque : Il s’agit d’une fonction définie par morceaux : il existe deux formules pour la
définir, selon que x soit positif ou négatif. C’est pour cela que sa courbe représentative est
composée de deux demi-droites ayant pour origine l’origine du repère (0, 0).

3.4 Opérations sur les fonctions

Remarque : Les symboles ”réunion ∪”, ”intersection ∩” et ”privé de \”


Soient A et B deux ensembles.

• On appelle réunion (ou union) de A et de B l’ensemble des x, noté A ∪ B, tels que

x∈A OU x ∈ B.

A∪B Par exemple, si A = {1, 2, 4, 7} et


B = {2, 3, 7, 8, 9}, alors

A B A ∪ B= {1, 2, 3, 4, 7, 8, 9}.

• On appelle intersection de A et de B l’ensemble des x, noté A ∩ B, tels que

x∈A ET x ∈ B.
A∩B Par exemple, si A = [1, 3] et B = [−1, 2],
alors
A ∩ B= [1, 2].
A B
3.4. OPÉRATIONS SUR LES FONCTIONS 13

• On note A \ B (lire A ”privé de” B), l’ensemble des x tels que

x∈A ET x < B.

A\B Par exemple, si A = {1, 2, 4, 7} et B =


{2, 3, 7, 8, 9}, alors

A \ B= {1, 4}.
A B

Définition 3.7 Soient f et g deux fonctions définies respectivement sur Df et Dg .

• Addition: La somme f + g désigne la fonction définie sur Df ∩ Dg par


( )
∀x ∈ Df ∩ Dg , f + g (x) = f (x) + g(x).

• Multiplication: Le produit f g désigne la fonction définie sur Df ∩ Dg par


( )
∀x ∈ Df ∩ Dg , f g (x) = f (x) × g(x).

f
{ }
• Division: Le quotient g désigne la fonction définie D = Df ∩Dg \ x ∈ Dg | g(x) = 0
par ( )
f f (x)
∀x ∈ D, (x) = .
g g(x)

R → R R → √ R+
Exercice 3.1 Soient f : et g : + .
x 7→ x − 12 x 7→ x
Pour chacune des fonctions suivantes, déterminer son domaine de définition et son ex-
pression.

• f + g : f est définie sur R et g est définie sur R+ donc f + g est définie sur
R ∩ R+ = R+ par
( ) √
∀x ∈ R+ , f + g (x) = f (x) + g(x) = x2 − 1 + x.

• f g : f est définie sur R et g est définie sur R+ donc f g est définie sur R ∩ R+ = R+
par ( ) √ √ √
∀x ∈ R+ , f g (x) = f (x)g(x) = (x2 − 1) x = x2 x − x.
14 CHAPITRE 3. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS

g
• f : f est définie sur R et g est définie sur R+ .
Aussi, f (x) = 0 ⇐⇒ x2 − 1 = 0 ⇐⇒ x2 = 1 ⇐⇒ x = 1 ou x = −1.
g
Donc f est définie sur R ∩ R+ \ {−1, 1} = R+ \ {1} et
( ) √
g g(x) x
∀x ∈ R+ \ {1}, (x) = = 2 .
f f (x) x − 1

Définition 3.8 Soient f et g deux fonctions définies respectivement sur Df et Dg .


La composée de f suivie de g, notée g ◦ f , est définie pour les x ∈ Df tels que f (x) ∈ Dg
par ( )
g ◦ f (x) = g f (x) .
{ }
Ainsi Dg◦f = x ∈ Df | f (x) ∈ Dg .

Exemple 3.8 • Soient f (x) = 3x − 4 et g(x) = x2 . Donner l’ensemble de définition


et l’expression de g ◦ f .

Les deux fonctions sont définies sur R donc la fonction g ◦ f est aussi définie sur
R. De plus, ( )
g ◦ f (x) = g f (x) = g(3x − 4) = (3x − 4)2 .


• Soient f (x) = x2 + 1 et g(x) = x. Donner l’ensemble de définition et l’expression
de g ◦ f .

La fonction f est définie sur R et g est définie sur R+ . Par ailleurs,

f (x) ⩾ 0 ⇐⇒ x2 + 1 ⩾ 0 ⇐⇒ x2 ⩾ −1 ⇐⇒ x ∈ R.

Donc j’en déduis que g ◦ f est définie sur R tout entier. Et


( ) √
g ◦ f (x) = g f (x) = g(x2 + 1) = x2 + 1.

Méthode 3.5 (Déterminer l’ensemble de définition d’une fonction)

1. Fonctions usuelles

• Une fonction polynomiale est définie sur R.


• Une fraction rationnelle est définie sur R privé des valeurs qui annulent
son dénominateur, les valeurs interdites. En pratique, on résout l’équation
”dénominateur = 0”.
• La fonction racine carrée est définie sur R+ .
3.4. OPÉRATIONS SUR LES FONCTIONS 15

2. Fonctions quelconques
On commence par déterminer la forme de l’expression (somme, produit, quotient,
composée) :

• pour une somme ou un produit : déterminer l’ensemble de définition de


chacun des termes/facteurs et prendre l’intersection de ces ensembles,
• pour un quotient : prendre l’intersection des ensembles de définition respec-
tifs du numérateur et du dénominateur, puis retirer les valeurs qui annulent
le dénominateur,
• pour une composée : déterminer l’ensemble de définition de la première
fonction et exprimer la condition assurant que l’image de la première fonction
soit dans l’ensemble de √définition de la seconde fonction. En particulier, une
composée de la forme f est définie lorsque f est définie ET que f (x) est
positif.

Exercice 3.2 Pour chacune des fonctions suivantes, déterminer son ensemble de défi-
nition.

1. f (x) = x3 − 3x2 + 2x − 5

La fonction f est une fonction polynomiale donc f est définie sur R.


2x + 3
2. g(x) =
4x − 1

La fonction g est une fraction rationnelle donc g est définie sur R privé de ses
valeurs interdites.
Les valeurs interdites sont les solutions de 4x − 1 = 0 ⇐⇒ 4x = 1 ⇐⇒ x = 41 .
{ }
Donc g est définie sur R \ 41 .

3. h(x) = 4x − 1 + x

h est la somme √ de la fonction x 7→ 4x − 1, polynomiale donc définie sur R, et de la


fonction x 7→ x définie sur R+ . Donc h est définie sur R ∩ R+ = R+ .

x
4. j(x) =
x

La fonction j est le quotient de la fonction x 7→ x, définie sur R+ , et de la fonction
x 7→ x, définie sur R et qui s’annule en 0. Donc j est définie sur R ∩ R+ \ {0} = R∗+ .

5. k(x) = x2 − 5x + 6


La fonction k est de la forme f avec f (x) = x2 − 5x + 6. f est définie sur R mais
il me faut savoir quand f (x) ⩾ 0. Je résous donc x2 − 5x + 6 ⩾ 0. Pour cela, il
me faut établir le tableau de signe de x2 − 5x + 6. Je commence par calculer le
discriminant : ∆ = (−5)2 − 4 × 1 × 6 = 25 − 24 = 1 > 0.
16 CHAPITRE 3. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS

Il y a donc deux racines


5−1 5+1
x1 = =2 et x2 = = 3.
2 2
J’en déduis le tableau de signe suivant.

x −∞ 2 3 +∞

x2 −5x+6 + 0 − 0 +

Donc k est définie là où f est positive, i.e. sur ] − ∞, 2] ∪ [3, +∞[.

3.5 Complément sur les fonctions trigonométriques


Rappels sur le cercle trigonométrique
J
M
Définition 3.9( Soit x) une mesure en radians de sin x
−−→ −−−→
l’angle orienté OI , OM où M est un point du cercle
trigonométrique. x
O cos x I
• Le cosinus de x, noté cos x, est l’abscisse du point M.

• Le sinus de x, noté sin x, est l’ordonnée du point M.

Propriété 3.1 • Pour tout réel x et pour tout entier relatif k, cos (x + 2kπ) = cos x
et sin (x + 2kπ) = sin x

• Pour tout réel x, −1 ⩽ cos x ⩽ 1 et −1 ⩽ sin x ⩽ 1

• Pour tout réel x, cos2 x + sin2 x = 1


3.5. COMPLÉMENT SUR LES FONCTIONS TRIGONOMÉTRIQUES 17

Valeurs remarquables π
2 π
1

3 3
√2 π
π π π π 2 4
x 0 2
6 4 3 2
√ √ π
1
3 2 1 6
cos x 1 0 2
2 2 2
√ √
1 2 3
sin x 0 1
2 2 2

O √ √
1 2 3 1
2 2 2

Les fonctions cosinus et sinus

Propriété 3.2 (Périodicité) Pour tout réel x, cos(x +2π) = cos(x) et sin(x +2π) = sin(x).
On dit que les fonctions cosinus et sinus sont périodiques de période 2π (on dit aussi
2π-périodiques).

Remarque : La fonction cosinus (ou sinus) est entièrement connues dès qu’on connaît ses
valeurs sur un intervalle [a; a + 2π[.

Propriété 3.3 (Parité)

• Pour tout réel x, cos(−x) = cos(x). On dit que la fonction cosinus est paire.
Ainsi la courbe représentative de la fonction cosinus est symétrique par rapport
à l’axe des ordonnées.

• Pour tout réel x, sin(−x) = − sin(x). On dit que la fonction sinus est impaire.
Ainsi la courbe représentative de la fonction sinus est symétrique par rapport à
l’origine du repère.

J
M

Pour tout réel x :


x
cos(−x) = cos x
O −x I
sin(−x) = sin x

N
18 CHAPITRE 3. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS

Remarque : Il suffit d’étudier les fonctions cosinus et sinus sur l’intervalle [0; π] pour les
connaître sur [−π; π] à l’aide de la parité et enfin sur R à l’aide de la périodicité.

Propriété 3.4 (Dérivées)

• La fonction cosinus est dérivable sur R et ∀x ∈ R, cos′ (x) = − sin(x).

• La fonction sinus est dérivable sur R et ∀x ∈ R, sin′ (x) = cos(x).

Fonction cosinus 2π
1

−5π −3π −π
2 −2π 2 −π 2
π
2 π 3π
2 2π 5π
2
−1
Fonction sinus 2π
1

−5π −3π −π
2 −2π 2 −π 2
π
2 π 3π
2 2π 5π
2
−1

La fonction tangente

Définition 3.10 La fonction tangente est la fonction :




 R \ { π2 + kπ, k ∈ Z} −→ R


tan : 
 sin(x) .

 x 7−→
cos(x)

Exemple 3.9 On a :
sin(0)
• tan(0) = cos(1)
= 0
1 = 0.
( ) sin( π4 )

2
• tan π
4 = = √2 = 1.
cos( π4 ) 2
2

Propriété 3.5 (Périodicité et parité) La fonction tangente est impaire et π-périodique.

Remarque : La fonction tangente est entièrement connue dès qu’on connaît ses valeurs sur
un intervalle [a; a + π[.
Grâce à la parité, la courbe représentative de la fonction tangente est symétrique
[ [ par rapport
π
à l’origine du repère. Il suffit donc d’étudier la fonction sur l’intervalle 0; 2 .
3.5. COMPLÉMENT SUR LES FONCTIONS TRIGONOMÉTRIQUES 19

Propriété 3.6 (Dérivée) La fonction tangente est dérivable sur son ensemble de défini-
tion et ∀x ∈ R \ { π2 + kπ, k ∈ Z}, on a :

1
tan′ (x) = = 1 + tan(x)2 .
cos(x)2

La courbe représentative de la fonction tangente est la suivante:

1
−π
π π
−2π − π −2π
2 −1 2

−2

−3

−4

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