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Abert Einstein
Dans ce chapitre, nous revoyons dans une première partie tout le vocabulaire concernant
les fonctions (image, antécédents...) puis dans une deuxième partie nous passons en revue
les propriétés éventuelles que peut posséder une fonction (parité, monotonie, fonctions
bornées..). Dans la troisième partie, nous étudions les fonctions usuelles (fonction carré,
cube, inverse...) ainsi qu’une nouvelle fonction appelée valeur absolue. Pour finir,
nous revoyons les opérations qu’il est possible de réaliser sur les fonctions (addition,
multiplication, division) et nous introduisons la composition de fonctions. Pour finir,
la dernière partie est un complément sur les fonctions trigonométriques (réservée aux
étudiant·e·s du parcours Sciences).
D → R
f :
x 7→ f (x)
f (x) est appelé l’image de x par f , tandis que x est appelé antécédent de f (x) par f .
1
2 CHAPITRE 3. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS
Méthode 3.1 (Déterminer une image ou un antécédent par le calcul) On suppose que
l’on dispose de l’expression littérale d’une fonction f .
• Pour déterminer le ou les antécédents (s’ils existent) d’un nombre b, il faut essayer
de résoudre l’équation f (x) = b.
Exemple 3.1 1. Soit f la fonction définie sur R par f (x) = 2x+3. Déterminer l’image
de 2 et le ou les antécédents (s’ils existent) de 4.
1
2x + 3 = 4 ⇐⇒ 2x = 1 ⇐⇒ x = .
2
Attention ! Il peut y avoir un, plusieurs ou même aucun antécédent. En revanche, il ne peut
y avoir qu’UNE SEULE IMAGE !
Définition 3.2 Pour une fonction f donnée, l’ensemble de tous les nombres réels qui ont
une image calculable par cette fonction est appelé ensemble de définition de la fonction
f , souvent noté Df .
( )
Définition 3.3 Dans le plan, muni d’un repère O,⃗i, ⃗
j , on nomme courbe représentative
( )
d’une fonction numérique f , l’ensemble des points de coordonnées x, f (x) du plan, pour
x parcourant l’ensemble de définition de f . On la note souvent Cf . Ainsi
{( ) }
Cf = x, f (x) | x ∈ Df .
Remarque : En résumé, les images f (x) se lisent sur l’axe des ordonnées et les antécédents x
sur l’axe des abscisses.
y y
Cf Cf
2 2
1 1
x 0 1 2 3 4 x
0 1 2 3 4
−1 −1
−2 −2
Ici, l’image de 1 par f est −2. Ici, les antécédents de 1 par f sont 0 et
4.
4 CHAPITRE 3. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS
y Cf
2
−4 −3 −2 −1 0 1 2 3 x
−1
• Les antécédents de 1
2 sont −2 et 2.4.
• Les antécédents de −1 sont −4, −0.5 et 1.
• L’unique antécédent de 2 est 3.4.
• La fonction inverse x 7→ 1
x est une fonction impaire.
3.2. PROPRIÉTÉS ÉVENTUELLES D’UNE FONCTION 5
∀x ∈ R, x ∈ Df ⇒ −x ∈ Df
Exemple 3.5 • L’ensemble ] − ∞; −5[∪]5; +∞[ est symétrique par rapport à zéro.
Attention ! La condition ”Df est symétrique par rapport à 0” ne doit pas être oubliée lorsque
l’on démontre qu’une fonction est paire ou impaire. Par exemple, une fonction f : [−1, 2] →
R, quelque soit son expression, ne saurait être paire ou impaire, puisque son ensemble de
définition [−1, 2] n’est pas une partie de R symétrique par rapport à 0.
Remarque : On pourra retenir, pour la mise en oeuvre de cette méthode, la règle suivante :
n
x si n est pair,
(−x)n =
−xn si n est impair.
Par exemple,
(−x)2 = x2 mais (−x)3 = −x3 .
x
Exemple 3.6 1. Étudier la parité de la fonction f définie sur R par f (x) = 1+x2
.
R est bien symétrique par rapport à 0 et pour tout x ∈ R, on a:
−x x
f (−x) = 2
=− = −f (x).
1 + (−x) 1 + x2
√
2. Étudier la parité de la fonction f définie sur ]−∞, −1]∪[1, +∞[ par f (x) = x2 − 1.
] −∞, −1] ∪ [1, +∞[ est bien symétrique par rapport à 0 et pour tout x ∈] − ∞, −1] ∪
[1, +∞[, on a : √ √
f (−x) = (−x)2 − 1 = x2 − 1 = f (x).
Donc la fonction f est paire.
y y Cf
Cf 2
3
1
2
1 −3 −2 −1 0 1 2 3x
−1
−3 −2 −1 0 1 2 3x −2
Courbe représentative d’une fonction paire Courbe représentative d’une fonction impaire
3.2.2 Monotonie
∀x, y ∈ I, x < y ⇐⇒ f (x) < f (y), ∀x, y ∈ I, x < y ⇐⇒ f (x) > f (y).
Remarque :
• On dit qu’une fonction croissante conserve l’ordre et qu’une fonction décroissante inverse
l’ordre.
• Il existe des fonctions qui ne sont pas monotones, c’est-à-dire qu’elles ne sont ni crois-
santes ni décroissantes. Elles peuvent par exemple être l’un puis l’autre.
Définition 3.6 Soit f une fonction définie sur un intervalle I. On dit que f est
∃M ∈ R, ∀x ∈ I, f (x) ⩽ M. ∃m ∈ R, ∀x ∈ I, f (x) ⩾ m.
On dit alors que M est un majorant On dit alors que m est un minorant
de f . de f .
Enfin f est dite bornée sur I lorsqu’elle est à la fois majorée ET minorée sur I.
Remarque : Graphiquement, une fonction f est majorée par un réel M (resp. minorée par un
réel m) lorsque sa courbe représentative est située au-dessous (resp. au-dessus) de la droite
horizontale d’équation y = M (resp. y = m).
y y y
Cf
y=M y=M
Cf
x x x
y=m y=m
Cf
• Lorsque la fonction f est définie sur un intervalle borné, on peut partir du domaine
de définition de f : x ∈ · · · puis on essaye de reconstituer la fonction f en appliquant
les opérations et fonctions élémentaires (en faisant bien attention au maintien ou
non des inégalités, selon que la fonction appliquée est croissante ou décroissante).
8 CHAPITRE 3. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS
• Si la question posée est ”Montrer que f (x) ⩽ M.”, on peut étudier le signe de
f (x) − M et montrer que f (x) − M ⩽ 0. Inversement, si la question posée est
”Montrer que f (x) ⩾ m.”, on peut étudier le signe de f (x) − m et montrer que
f (x) − m ⩾ 0.
0 ⩽ x ⩽ 1 ⇐⇒ 0 = 02 ⩽ x2 ⩽ 12 = 1
⇐⇒ 1 ⩽ 1 + x2 ⩽ 2
1 1 1
⇐⇒ ⩽ 2
⩽ =1
2 1+x 1
1
⇐⇒ ⩽ f (x) ⩽ 1
2
J’ai bien montré que pour tout x ∈ [0, 1], 1
2 ⩽ f (x) ⩽ 1.
Et puisque 0 ⩽ 21 , j’ai aussi
x 1 +∞
−3 −
1+x 0 +
g(x) − 3 −
∀x ∈] − 1, +∞[, g(x) ⩽ 3.
3.3. FONCTIONS USUELLES 9
R → R+
Théorème 3.2 La fonction carrée, donnée par f : vérifie les
x 7→ x2
propriétés suivantes :
• f est paire,
R → R
Théorème 3.3 La fonction cube, donnée par g: vérifie les pro-
x 7→ x3
priétés suivantes :
• g est impaire,
• L’unique antécédent de 1
3 est 3.
R∗ → R∗
Théorème 3.4 La fonction inverse, donnée par h: vérifie les
x 7→ 1x
propriétés suivantes :
• h est impaire,
√ R+ → √
R+
Théorème 3.5 La fonction racine carrée, donnée par ·: vérifie
x 7→ x
les propriétés suivantes :
√
• · est strictement croissante sur R+ ,
√
• · est minorée par 0 mais n’est pas majorée.
R+ → R+
|·| :
si x ⩾ 0, vérifie
Théorème 3.6 La fonction valeur absolue x
x 7→
−x si x < 0.
les propriétés :
• | · | est paire,
Remarque : Il s’agit d’une fonction définie par morceaux : il existe deux formules pour la
définir, selon que x soit positif ou négatif. C’est pour cela que sa courbe représentative est
composée de deux demi-droites ayant pour origine l’origine du repère (0, 0).
x∈A OU x ∈ B.
A B A ∪ B= {1, 2, 3, 4, 7, 8, 9}.
x∈A ET x ∈ B.
A∩B Par exemple, si A = [1, 3] et B = [−1, 2],
alors
A ∩ B= [1, 2].
A B
3.4. OPÉRATIONS SUR LES FONCTIONS 13
x∈A ET x < B.
A \ B= {1, 4}.
A B
f
{ }
• Division: Le quotient g désigne la fonction définie D = Df ∩Dg \ x ∈ Dg | g(x) = 0
par ( )
f f (x)
∀x ∈ D, (x) = .
g g(x)
R → R R → √ R+
Exercice 3.1 Soient f : et g : + .
x 7→ x − 12 x 7→ x
Pour chacune des fonctions suivantes, déterminer son domaine de définition et son ex-
pression.
• f + g : f est définie sur R et g est définie sur R+ donc f + g est définie sur
R ∩ R+ = R+ par
( ) √
∀x ∈ R+ , f + g (x) = f (x) + g(x) = x2 − 1 + x.
• f g : f est définie sur R et g est définie sur R+ donc f g est définie sur R ∩ R+ = R+
par ( ) √ √ √
∀x ∈ R+ , f g (x) = f (x)g(x) = (x2 − 1) x = x2 x − x.
14 CHAPITRE 3. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS
g
• f : f est définie sur R et g est définie sur R+ .
Aussi, f (x) = 0 ⇐⇒ x2 − 1 = 0 ⇐⇒ x2 = 1 ⇐⇒ x = 1 ou x = −1.
g
Donc f est définie sur R ∩ R+ \ {−1, 1} = R+ \ {1} et
( ) √
g g(x) x
∀x ∈ R+ \ {1}, (x) = = 2 .
f f (x) x − 1
Les deux fonctions sont définies sur R donc la fonction g ◦ f est aussi définie sur
R. De plus, ( )
g ◦ f (x) = g f (x) = g(3x − 4) = (3x − 4)2 .
√
• Soient f (x) = x2 + 1 et g(x) = x. Donner l’ensemble de définition et l’expression
de g ◦ f .
f (x) ⩾ 0 ⇐⇒ x2 + 1 ⩾ 0 ⇐⇒ x2 ⩾ −1 ⇐⇒ x ∈ R.
1. Fonctions usuelles
2. Fonctions quelconques
On commence par déterminer la forme de l’expression (somme, produit, quotient,
composée) :
Exercice 3.2 Pour chacune des fonctions suivantes, déterminer son ensemble de défi-
nition.
1. f (x) = x3 − 3x2 + 2x − 5
La fonction g est une fraction rationnelle donc g est définie sur R privé de ses
valeurs interdites.
Les valeurs interdites sont les solutions de 4x − 1 = 0 ⇐⇒ 4x = 1 ⇐⇒ x = 41 .
{ }
Donc g est définie sur R \ 41 .
√
3. h(x) = 4x − 1 + x
√
La fonction k est de la forme f avec f (x) = x2 − 5x + 6. f est définie sur R mais
il me faut savoir quand f (x) ⩾ 0. Je résous donc x2 − 5x + 6 ⩾ 0. Pour cela, il
me faut établir le tableau de signe de x2 − 5x + 6. Je commence par calculer le
discriminant : ∆ = (−5)2 − 4 × 1 × 6 = 25 − 24 = 1 > 0.
16 CHAPITRE 3. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS
x −∞ 2 3 +∞
x2 −5x+6 + 0 − 0 +
Propriété 3.1 • Pour tout réel x et pour tout entier relatif k, cos (x + 2kπ) = cos x
et sin (x + 2kπ) = sin x
Valeurs remarquables π
2 π
1
√
3 3
√2 π
π π π π 2 4
x 0 2
6 4 3 2
√ √ π
1
3 2 1 6
cos x 1 0 2
2 2 2
√ √
1 2 3
sin x 0 1
2 2 2
O √ √
1 2 3 1
2 2 2
Propriété 3.2 (Périodicité) Pour tout réel x, cos(x +2π) = cos(x) et sin(x +2π) = sin(x).
On dit que les fonctions cosinus et sinus sont périodiques de période 2π (on dit aussi
2π-périodiques).
Remarque : La fonction cosinus (ou sinus) est entièrement connues dès qu’on connaît ses
valeurs sur un intervalle [a; a + 2π[.
• Pour tout réel x, cos(−x) = cos(x). On dit que la fonction cosinus est paire.
Ainsi la courbe représentative de la fonction cosinus est symétrique par rapport
à l’axe des ordonnées.
• Pour tout réel x, sin(−x) = − sin(x). On dit que la fonction sinus est impaire.
Ainsi la courbe représentative de la fonction sinus est symétrique par rapport à
l’origine du repère.
J
M
N
18 CHAPITRE 3. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS
Remarque : Il suffit d’étudier les fonctions cosinus et sinus sur l’intervalle [0; π] pour les
connaître sur [−π; π] à l’aide de la parité et enfin sur R à l’aide de la périodicité.
Fonction cosinus 2π
1
−5π −3π −π
2 −2π 2 −π 2
π
2 π 3π
2 2π 5π
2
−1
Fonction sinus 2π
1
−5π −3π −π
2 −2π 2 −π 2
π
2 π 3π
2 2π 5π
2
−1
La fonction tangente
Exemple 3.9 On a :
sin(0)
• tan(0) = cos(1)
= 0
1 = 0.
( ) sin( π4 )
√
2
• tan π
4 = = √2 = 1.
cos( π4 ) 2
2
Remarque : La fonction tangente est entièrement connue dès qu’on connaît ses valeurs sur
un intervalle [a; a + π[.
Grâce à la parité, la courbe représentative de la fonction tangente est symétrique
[ [ par rapport
π
à l’origine du repère. Il suffit donc d’étudier la fonction sur l’intervalle 0; 2 .
3.5. COMPLÉMENT SUR LES FONCTIONS TRIGONOMÉTRIQUES 19
Propriété 3.6 (Dérivée) La fonction tangente est dérivable sur son ensemble de défini-
tion et ∀x ∈ R \ { π2 + kπ, k ∈ Z}, on a :
1
tan′ (x) = = 1 + tan(x)2 .
cos(x)2
1
−π
π π
−2π − π −2π
2 −1 2
−2
−3
−4