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SNECMA - VILLAROCHE
77550 - MOISSY-CRAMAYEL
BULLETIN N° 4
Tél. 64.64.72.58 FEVRIER 1992
ou 64.64.75.15
Alfred BODEMER nous a quitté le 16 févrÎer 1992.
Nous nous souviendrons, qu1en plus de son dévouement à la Société
il t"êva, durant plusieurs années, d1un Musée pour la SNECMA,
Nous nous souviendrons qu'il vit la réalisation de son rêve et y
participa activement avec sa passion naturelle pour les moteurs
d1aviation,
Nous nous souviendrons qu1il consacra de longues heures à cette
passion afin de nous léguer des écrits qui resteront notre référence,
Nous nous souviendrons quel conteur il fut lorsque son verbe
détaillait les techniques et les anecdotes,
Nous nous souviendrons quljl est, avant tout, notre Ami.
RAYONNEMENT
Des bénévoles de PAssociation ont traduit la plaquette du Musée
en anglais et en allemand.
Après la naissance et les premiers pas des tw~boréacteurs
ATAR 101 (1945-1949), la SNECMA, qui avait acquis petit à petit la
confiance des Set"vices Officiels (la concurrence des moteurs anglais
restait vive !), multiplie les membres de la famille. Cette progression
était cat"actérisée par un développement pas à pas, avec des sous-
groupes modifiés interchangeables avec la version précédente. Cette
méthode de travail, voulue par le Directeur Technique, H. OESTR 1CH (1)
avait l'avantage d'éviter les effets retardateur.s d'échecs occasionnels et
d'assw~er une mise en 0euvre très rapide de la fabrication en série.
- ATAR 101 A
F = 21,6 KN (2200 Kgp)
Dès 1949, une présérie de 25 moteurs avait été envisagée, mais 10
moteurs seulement - 101 A 1001 à 1010 - avaient été débloqués pour
asseoir la définition du type, notamment par des essais en vol.
Ces moteurs, qui vinrent aux essais dès le début de 1950, comportèt"ent
progressivement toutes les améliorations précédemment retenues : pour
l'essentiel, ces moteurs avaient encore, au début, la définition légèrement
évoluée des prototypes 101 V, dont certains restaient en essais. L'absence
de banc compresseur, à l'époque, obligeait à faire toutes les exploitations
interétages du compresseur sur' le moteur même. Le rotor était rigidifié
par des toiles de disque coniques à l'at-rière, puis à l'avant du com-
presseur, pour repousser la premièt~e vitesse critique de flexion au-delà
du régime maximum. Petit à petit, la chambre évolue vers des brûleurs
en étoile au lieu de brûleurs coniques et des buses de mélange d'air
primaire Isecondaire reculées à 70 % au lieu de 50 % à l'origine. Les
accessoires épousaient mieux les contours du moteur, et le démarreur
Rotax électrique ;~emplaça le démafTew- à essence, mais il était toujours
monté à l'extérieur.
('1) H. OESTR 1CH avait acquis la nationalité française en 1948 et était Directew-
Techniquede la SNECMA de 1950 à 1960.
Installation
du réacteur
ATAR 101 A
Entl~ées d'aires
latérales poUl~
le réacteur
Queue de
l'avion
- ATAR 101 B
En attendant le déblocage de la deuxième tranche des 15 moteurs de
présérie pour le S. T. Aé., une liasse de définition fut mise à jour
complètement.
Les moteurs 101 B (BO pour les 4 moteurs nO 1011 à 1014 dans un
état intet~médiaire . entre AO et B1 et Bl pour N° 1015 à 1024) fut~ent
livrés aux essais durant "année 1951.
La définition du type B d ifféraÎt de celle du type A principalement par:
- Aubage dit~ecteur d'entt~ée à 20 aubes au lieu de 41
- Chambre de combustion à brûleurs étoilés et mélangeurs à buses reculées
- Aubes de turbine pleines en PER 2
- Points de fixation sur avion renforcés
Prise de mouvement du relais d'accessoires avion à 4 positions
LANGUEDOC
BLOCH 161
bLJRAGAN
MD 450
Sur la base des bons résultats acquis, une première série de 140
réacteurs 101 e était lancée fin 1951, ainsi que l'approvisionnement
des 160 moteurs suivants. La cadence envisagée était de :
20 moteurs/mois.
La course vet~s les vitesses supersoniques était lancée depuis que des
pilotes d'essais tels que ROZANOFF avaient franchi le mur du. son en léger
piqué. Dans cette course, l'ATAR 101, avec sa faible surface frontale
était bien placé. Le pas décisif franchi dans ce sens fut sur la base
d'essais au banc commencés dès fin 1952, l'adjonction au réacteur'101 D
d'une chambre de rechauffe, dit canal de post-combustion. L'A TAR 101 F
ainsi obtenu était caractérisé par :
- raccordement diffuseur à injecteurs radiaux
- chambl~e de rechauffe cylindrique à anneaux stabilisateurs de flamme
- tuyère bi-volets à section maximale agrandie continûment variable
- régulation de carburant spécifique de rechauffe à débit proportionné
La poussée de ce moteur au décollage était de 37,25 KN {3800 Kgp}, ce
qui lui conférait la t·emarquable poussée frontale de 56 KN/m2
(5750 Kgp/m2).
Après avoir débuté ses essais en vol sur LANGUEDOC en juillet 1953,
fiATAR 101 F a atteint en 1954, année de sa qualification à la poussée
maximale, l'altitude de 14000 mètres sur un MYSTERE II spécialement
aménagé en banc volant. Le moteur a satisfait en avril 1955 à une sévère
épreuve d'endurance de 150 heures qui a établi la validité du système
de rechauffe conçu pour être adapté aussi sans changement notable,
notamment pour le diamètre du canal qui ne dépassait pas celui de
920 mm au droit de la turbine, au moteur 101 E à débit augmenté alors
en étude.
L'A TAR 101 E, dans ses versions E3 et E5, a été fabriqué en gl-ande
série à 600 exemplaires et a équipé toute la série des bit-éacteurs
VAUTOUR 50-4050. Ce moteur participa aussi au record de montée à
Mach 2,05 sur turbo-stato NORD 1500 GRIFFOf'\i Ii piloté par A. TURCAT
en octobre 1958. Il assUi-a aussi les vols du DASSAULT ETANDARD IV
prototype (101 E3) et fut le propulseur de Pavion à décollage vel-tical
SNECMA C-450 COLEOPTERE.
Déjà bien amorcée sur 101 F, fladjonction du système de rechauffe à
IJATAR 101 E, pour en faire le 101 G, ne demanda qu'un développement
relativement court. Le canal de PC consel-vera son diamètl"e et- la poussée
de 43,1 KN (4400 Kgp) conféra à ce modèle la poussée frontale jamais
atteinte de 65 KN!m2 (6650 Kgp!m2) garante de bonnes perfol"mances en
vol supersonique.
Cette même année 1956 fut par ailleurs riche de trois pl"emiers vols avec
ATAR 101 G :
17 avril 56 : NORD GERFAUT Il qui devait battre ensuite plusieurs
records de vitesse ascensionnelle dont 15000 m en 3 mn 3511 en févl"ier 57
5 mai 56 : SUPER MYSTERE B2 de DASSAULT qui devait êtt"e construit
à 200 exemplaires et justifier la série des 101 G
17 novembl"e 56 : MlRAGE III 001 qui préfigurait le célèbre MIRAGE III!
ATAR 9 I"emportant le concours des intercepteurs français.
21,6
1949 A - 1, 17 - 8050 46 800 890 7 0 1
(2200 )
25,5
1952 B (2600)
- 1, 11 - 8300 50 845 910 7 0 1
27,45 a
1952 c (2800)
- 1,09 - 8500 53 850 920 7 1
29,4
1953 0
(3000)
- 1,09 - 8300 52 870 915 7 0 1
34,3
1954 E3 - 1,05 - 8400 59 855 882 8 0 1
(3500)
36,25
1956 E5 - 1,06 - 8400 59 865 870 8 0 1
(3700)
1 1
On note la progression rapide des versions grâce à la méthodologie de changements successifs du compl~esseur
et de la turbine.
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Entre PATAR 101 A et le 101 G, la technologie a bien entendu évolué en se
perfectionnant sans cesse. Ils conservèt~ent cependant des caractéristiques
de base semblables qu'il est intéressant de rappeler.
- TUYERE
à bulbe-aiguille centrale et cône extérieur 101 A à 1D1C/D et
déplacement axial pal~ vérin hydraulique
à 2 volets (ou machoires) avec vérin hydraulique extérieur
structure légère en tôle réfractaire double-peau et raidisseUl~s