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DOSSIER APSA/ENVIRONNEMENT

LE TOUR DE FRANCE PEUT-IL PRENDRE UN


VIRAGE PLUS ECOLOGIQUE ?

« Quand le Tour de France passe,


t o u t e la France est sur le pas de la
porte »

Tristan Bernard

Écrit par CHEVAILLER Elie


1
Lycée l'Astrée de Boën-sur-Lignon
Sommaire

INTRODUCTION………………………………………………………………………………………..…………3

I. ANALYSE DE L'IMPACT ENVIRONNEMENTAL ACTUEL DU TOUR DE FRANCE…………………..…….4

1.1 Les déchets générés par la course…………………………...………………………..………………….4

1.1.1 Les déchets plastiques…………………………………………………………………...……………….….4

1.1.2 Les déchets alimentaires………………………………………………………………...……………….….5

1.2 Les émissions de CO2 liées à la course………………………………………...……..………………….5

1.2.1 La caravane publicitaire………………………………………………………………………………….….5

1.2.2 Les déplacements des équipes, journalistes et spectateurs……………………………………….….6

1.3 Les infrastructures nécessaires à la course…………………………………………………..……………………….6

1.3.1 Les infrastructures déjà existantes………………………………………………………………….….6

1.3.2 Les installations temporaires …………………………………………………………….…………….….7

II. LES PROPOSITIONS POUR RENDRE LE TOUR DE FRANCE PLUS ECOLOGIQUE………………...….….8

2.1 Réduction des déchets…………………………...……………………………………………..………….8

2.1.1 Encourager les spectateurs à utiliser des alternatives durables au plastique……………………..8

2.1.2 Mettre en place un système de tri et de recyclage plus efficace……………….…………….…….9

2.2 Réduction des émissions de CO2…………………………………………………..…………………….9

2.2.1 Encourager l'usage de véhicules électriques pour la caravane publicitaire…………………….….9

2.2.2 Promouvoir les transports en commun pour les déplacements des équipes, des spectateurs..10

2.3 Préservation de l'environnement…………………………………………….…………………………….…………..11

2.3 Limiter les dégradations causées par les installations temporaires…………………………….…..11

2.3 Réhabiliter les sites impactés par la course……………….………………………………………...….12

III. QUEL EST L’AVIS de KARINE BOZZACCHI, RESPONSABLE RSE DU TOUR DE FRANCE ?............13

CONCLUSION………………………………………………………………………………………………..…17
2
Introduction
Dans ce dossier, nous allons aborder un sujet qui a suscité de nombreuses
discussions ces dernières années : le Tour de France et ses enjeux environnementaux. Le
Tour de France, cet événement sportif international, organisé par A.S.O qui attire des
millions de spectateurs chaque année, est souvent critiqué pour ces impacts sur
l’environnement.

C'est pourquoi nous nous posons la question suivante :

Le Tour de France peut-il prendre un virage plus écologique ?

Ce défi est d'autant plus crucial à l'heure où la préservation de notre planète est
devenue un enjeu majeur pour l'ensemble de la société.

Pour répondre à cette question, nous allons diviser notre dossier en deux parties
principales. Tout d'abord, nous analyserons l'impact environnemental actuel du Tour de
France en répondant aux questions suivantes :

- Quels sont les éléments qui contribuent à son empreinte écologique ?

- Quels sont les points de tension entre cet événement et la préservation de notre
environnement ?

Ensuite, dans une seconde partie, nous proposerons des mesures concrètes pour
rendre le Tour de France plus écologique en répondant aux questions suivantes :

- Comment pourrait-on réduire son empreinte carbone ?

- Comment améliorer la gestion des déchets ?

- Comment favoriser les transports alternatifs et limiter l'utilisation des véhicules


polluants ?

Nous espérons que cette réflexion vous permettra de voir comment il est possible
de confronter cet événement sportif d'envergure internationale avec le respect de
l'environnement.

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I. Analyse de l'impact environnemental actuel du tour
de France

1.1 Les déchets générés par la course

Le Tour de France a un impact environnemental significatif en raison des déchets


générés tout au long de la course. Ces déchets proviennent principalement des
spectateurs, des équipes cyclistes et des organisateurs de l'événement. Il est nécessaire
d'analyser cet impact pour pouvoir prendre des mesures appropriées afin de réduire la
quantité de déchets produits pendant le Tour.

1.1.1 Les déchets plastiques

Les déchets plastique, sont un énorme souci pendant le Tour de France. Chaque année,
de nombreuses personnes se retrouvent le long de la route pour soutenir les coureurs,
mais cela crée énormément de déchets plastiques. Les bouteilles d'eau, les emballages de
nourriture (pique-nique, barres énergétiques pour les coureurs), les sacs en plastique sont
souvent jetés par terre ce qui entraîne beaucoup de pollution. Les gens qui organisent le
Tour de France essaient de motiver les spectateurs à utiliser des poubelles spéciales pour
les déchets plastiques et à recycler. Cependant, il reste encore beaucoup de travail à faire
pour réduire la quantité de plastiques utilisés et jetés pendant la course. Ces déchets
peuvent polluer les sols et les cours d’eau, mettant en danger les écosystèmes locaux
comme la montagne lors des étapes en altitude qui rassemblent beaucoup de fans.

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1.1.2 Les déchets alimentaires

Les déchets de nourriture, sont également un


problème pendant le Tour de France, que ce soit pour
l'environnement ou pour la gestion. Avec tous les
participants, équipes et spectateurs, il y a énormément
de nourriture gaspillée pendant l'événement. On parle
surtout de restes de repas, d'emballages de nourriture
et de déchets organiques. Malheureusement, la plupart
de ces déchets alimentaires finissent souvent dans des
décharges ou sont brûlés, ce qui pollue l'air, l'eau et les sols. Les étapes individuelles du
Tour, les endroits de départ et d’arrivée, et même les zones où les participants dorment
sont les principaux responsables de cette énorme quantité de déchets. Vu que la course
est tout le temps en mouvement, il est assez compliqué de mettre en place des méthodes
efficaces et cohérentes pour contrer cela.

1.2 Les émissions de CO2 liées à la course

Les émissions de CO2 liées à la course du Tour de France sont un enjeu majeur,
impliquant des milliers de véhicules. En 2021, 216 000 tonnes de CO2 ont été générées
par le Tour de France.

1.2.1 La caravane publicitaire

Les émissions de CO2 liées à la caravane


publicitaire sont aussi importantes à prendre en
compte quand on veut mesurer l’impact de la
course sur la planète. La caravane publicitaire du
Tour en chiffres, c’est : 35 minutes de temps de
passage moyen de la caravane publicitaire, 12 km
de cortège, 18 millions de cadeaux distribués,
600 caravaniers et logisticiens, 170 véhicules. En
résumé, ce sont les voitures, les camions et les
motos de la caravane publicitaire qui précèdent
les coureurs qui sont responsables de ces émissions. Tout cela, en partie à cause du
carburant des voitures qui émettent du CO2 dans l’air. Comme il y a plein de véhicules qui
participent au Tour de France, cela fait énormément de CO2 pendant toute la course.

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1.2.2 Les déplacements des équipes, journalistes et spectateurs

Quand il y a le Tour de France, beaucoup de gens se déplacent pour le regarder. Cela


concerne les équipes, les journalistes ou les spectateurs. (10 à 12 millions de spectateurs
de plus de 40 nationalités différentes, 2.000 journalistes, consultants et photographes
représentant 600 médias dont 95 chaînes de télévision). Ce déplacement a un gros
impact sur l’environnement. Par exemple, les voitures et les avions utilisés pour se rendre
aux différentes étapes de la course consomment du carburant fossile. C’est la même
chose pour les véhicules qui suivent la course, comme les voitures des équipes, les motos
des médias et les hélicoptères. Ces consommations de carburant fossile produisent des
gaz à effet de serre et contribuent au réchauffement climatique.

1.3 Les infrastructures nécessaires à la course

Pour le Tour de France, on utilise de nombreuses infrastructures.

1.3.1 Les infrastructures déjà existantes

D’abord, il y a les routes et les villes-


étapes. Les cyclistes parcourent des
centaines de kilomètres à travers la France.
Il faut que les routes soient bien entretenues
et sécurisées pour qu’ils puissent pédaler en
toute sécurité. Le passage des cyclistes et
des véhicules provoque l’érosion des sols,
endommageant les routes et les habitats
naturels des régions traversées par le Tour
de France. Ensuite, il y a les zones de départ
et d’arrivée. Chaque étape a un point de
départ et un point d’arrivée. C’est là que les
équipes, les médias et les spectateurs se
retrouvent.

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1.3.2 Les installations temporaires

Les installations temporaires du Tour de France sont très importantes pour


l’organisation de l’événement. Elles comprennent des podiums, des tribunes, des endroits
pour les interviews, des stands de ravitaillement, des zones de départ et d’arrivée. Ces
structures sont mises en place temporairement pour répondre aux besoins logistiques de
la course. Cependant, elles ont un impact sur l’environnement. Par exemple, leur
construction génère des déchets et consomme des ressources naturelles. Le Tour de
France travaille en collaboration avec les autorités locales tels que les associations et les
organismes environnementaux pour s’assurer que ces installations temporaires respectent
l’environnement. De plus, les autorités veillent à la sécurité, en mettant des barrières et
des dispositifs le long du parcours pour protéger les coureurs et les spectateurs.

Enfin, on installe des infrastructures temporaires pour les spectateurs comme des
campings et des parkings. Cela permet aux personnes de se reposer, de manger et de
profiter de l’événement. Cependant, cela peut nuire aux écosystèmes locaux.

Pour finir sur cette première partie, l’impact environnemental actuel du Tour de France
est significatif. Les véhicules accompagnant la course, les déchets laissés par les
spectateurs et l’érosion des sols sont autant de problèmes qui nécessitent une attention
particulière. Il est essentiel de prendre des mesures pour minimiser ces effets négatifs et
préserver nos écosystèmes locaux lors de cet événement emblématique.

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II. Les propositions
pour rendre le Tour plus
écologique

Le Tour de France,

événement sportif incontournable, est aussi confronté à un défi majeur : son impact
8
écologique. En effet, derrière la splendeur des paysages et l'exploit des cyclistes se
cache une réalité moins glamour : la pollution engendrée par le cortège de véhicules qui
accompagne la course et les déchets laissés sur le parcours. Face à cette problématique,
des propositions émergent pour rendre cette compétition plus respectueuse de
l'environnement. Ces initiatives visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre, à
limiter les déchets produits, et à adopter des
pratiques plus durables tout au long de
l'événement. Dans cette optique, explorons les
différentes pistes envisagées pour rendre le Tour
de France plus écologique et durable.

2.1 Réduction des déchets

2.1.1 Encourager les spectateurs à utiliser


des alternatives durables au plastique

Pour rendre le Tour de France plus respectueux de l'environnement, une proposition


importante consiste à réduire la quantité de déchets générés pendant l'événement.
Plusieurs mesures peuvent être mises en œuvre dans ce sens. Tout d'abord, des
campagnes de sensibilisation peuvent être organisées pour encourager les spectateurs
à limiter l'utilisation de produits à usage unique, tels que les gobelets en plastique et les
emballages alimentaires. Cette sensibilisation vise à promouvoir l'adoption d'alternatives
durables, telles que l'utilisation de gourdes réutilisables et de contenants recyclables.
De plus, la mise en place de points de collecte sélective le long du parcours permettrait
aux spectateurs de disposer de moyens appropriés pour recycler les déchets qu'ils
produisent. En combinant ces initiatives, il est possible de réduire significativement
l'empreinte écologique du Tour de France et de favoriser des pratiques plus
responsables en matière de gestion des déchets. Afin de favoriser l'utilisation
d'alternatives durables au plastique par les spectateurs, plusieurs mesures peuvent être
mises en place. Des stations de remplissage d'eau potable peuvent être installées le
long du parcours, incitant ainsi les spectateurs à remplir leurs propres bouteilles
réutilisables plutôt qu'à acheter des bouteilles en plastique jetables. De plus, des
campagnes de sensibilisation peuvent être menées pour informer les spectateurs sur
les avantages environnementaux des alternatives durables au plastique et les
encourager à adopter ces solutions. En offrant également des réductions ou des
incitations pour l'utilisation de gourdes ou de contenants réutilisables dans les stands
de repas, les spectateurs seront davantage motivés à faire ce choix pour
l’environnement.

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2.1.2 Mettre en place un système de tri et de recyclage plus efficace

Pour rendre le Tour de France plus respectueux de


l'environnement, une proposition importante
consiste à réduire la quantité de déchets générés
pendant l'événement. Plusieurs mesures peuvent
être mises en œuvre dans ce sens. Tout d'abord, des
campagnes de sensibilisation peuvent être
organisées pour encourager les spectateurs à limiter
l'utilisation de produits à usage unique, tels que les
gobelets en plastique et les emballages alimentaires.
Cette sensibilisation vise à promouvoir l'adoption
d'alternatives durables, telles que l'utilisation de gourdes réutilisables et de contenants
recyclables. De plus, la mise en place de points de collecte sélective le long du parcours
permettrait aux spectateurs de disposer de moyens appropriés pour recycler les déchets
qu'ils produisent. En combinant ces initiatives, il est possible de réduire significativement
l'empreinte écologique du Tour de France et de favoriser des pratiques plus
responsables en matière de gestion des déchets.

2.2 Réduction des émissions de CO2

2.2.1 Encourager l'usage de véhicules électriques pour la caravane publicitaire

Le Tour de France, est souvent associé à des émissions de CO2 importantes


en raison des nombreux véhicules de support et des voitures de publicité qui
l'accompagnent. Cependant, avec l'avancée des technologies électriques et l'engagement
des marques envers l'environnement, des efforts ont été faits pour réduire ces émissions.

Par exemple la marque de voitures électriques Tesla, qui a utilisé des voitures de
publicité électriques pour le Tour de France 2019. En collaboration avec l'équipe de
course, Tesla a fourni des voitures Model 3 pour remplacer les voitures de publicité
traditionnelles. Ces voitures électriques ont permis de réduire les émissions de CO2, car
elles ne produisent pas de gaz à effet de serre lorsqu'elles sont en marche.

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En plus de réduire les émissions de CO2,
l'utilisation de voitures électriques dans les
caravanes publicitaires a également apporté
d'autres avantages. Les voitures électriques sont
plus silencieuses que les voitures à moteur à
combustion, ce qui a permis de réduire les
nuisances sonores pour les résidents des villes
traversées par le Tour de France. En outre, les
voitures électriques ont également permis de
réduire les coûts de carburant et de
maintenance, ce qui a contribué à la réduction
des coûts de la course. En conclusion, l'utilisation de véhicules électriques dans les
caravanes publicitaires du Tour de France a permis de réduire les émissions de CO2, tout
en offrant d'autres avantages tels que la réduction des nuisances sonores et des coûts
de carburant. D'autres marques ont également commencé à utiliser des voitures
électriques pour leurs campagnes de publicité, ce qui indique un engagement croissant
des entreprises dans la protection de l'environnement. Cette initiative est un exemple
de la manière dont les marques peuvent contribuer à la réduction des émissions de CO2
et à la protection de l'environnement, en mettant en œuvre des solutions innovantes
et éco-responsables.

2.2.2 Promouvoir les transports en commun


pour les déplacements des équipes, des
spectateurs

Il est important de promouvoir également les


transports en commun lors du Tour de France
pour plusieurs raisons. Cela amènera plus
d'accessibilité. Les transports en commun
rendent les sites du Tour plus faciles d'accès
pour tout le monde, que ce soient les équipes,
les spectateurs ou même les touristes. Il y aura
moins de bouchons. Avec beaucoup de monde sur les routes pendant le Tour, les
transports en commun peuvent aider à réduire les embouteillages, ce qui rend le trafic
plus fluide et diminue les émissions de gaz à effet de serre. De plus les transports en
commun polluent moins que les voitures individuelles, ce qui contribue à protéger
l'environnement.

Pour encourager l'utilisation des transports en commun, on peut :

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• Travailler avec les compagnies de transport pour offrir des tarifs spéciaux pendant
le Tour.

• Faire des campagnes pour sensibiliser tout le monde sur les avantages des
transports en commun.

• Aménager des stations de bus et de train près des sites du Tour, avec des espaces
pour les vélos et les équipements des équipes.

Les organisateurs du Tour de France devraient encourager les gens à faire du


covoiturage.

2.3 Préservation de l'environnement

2.3 Limiter les dégradations causées par les installations temporaires

Lors du Tour de France, il est important de protéger l'environnement. Pour limiter


les dégâts on doit bien gérer les déchets en installant des poubelles pour recycler le
long des étapes. On peut également choisir des matériaux qui ne polluent pas, comme
des structures qu'on peut démonter et réutiliser, par exemple des podiums en cartons
ou matière éco-responsable.

Par exemple :

o À la course Paris-Nice, ils ont utilisé des matériaux recyclables.

o Pendant le Tour de France 2023, des volontaires ont ramassé les déchets le long du
parcours.

Pour minimiser cet impact, il est essentiel d’utiliser des matériaux durables et
recyclables, de réduire les déchets et de gérer l’eau et l’énergie de manière responsable.

2.3 Réhabiliter les sites impactés par la course

Pour réparer les dégâts après la course on peut replanter des arbres et réparer les
chemins abîmés.

En résumé, il faut sensibiliser tout le monde et une


bonne organisation pour protéger l'environnement
pendant le Tour de France.

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III. Quel est l’avis de Karine Bozzacchi, responsable RSE
du Tour de France ?

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Quelle est le métier de responsable RSE du Tour de France ?

Le Responsable RSE est chargé de développer, mettre en place et superviser la stratégie


de Responsabilité Sociétale et Environnementale (RSE) dans une organisation privée ou
publique, ici dans l’entreprise A.S.O qui organise le Tour notamment. Il doit veiller à ce que
l'entreprise respecte les lois et les réglementations en vigueur en matière de
développement durable, ainsi que les normes éthiques et les principes de gouvernance
d'entreprise.

Qu’est-ce que le Tour de France a mis en place depuis 2 ans pour réduire encore
davantage son propre impact environnemental ?

Karine Bozzacchi : Les objectifs et les priorités restent globalement les mêmes. Nous
sommes un événement itinérant donc nos véhicules doivent être de plus en plus propres.
Il faut aussi que le public et toutes les familles du Tour émettent moins de déchets. Par
rapport à 2021, nous avons intégré une grosse vingtaine de véhicules électriques, c’est
une avancée majeure. Ils sont difficiles à gérer puisque le parc de bornes mobiles ne répond
pas forcément aux besoins d’une épreuve comme le Tour. Nous essayons de trouver des
parades et nous y arrivons mais cela reste compliqué.

Sur les camions de l’organisation, depuis l’année dernière, nous avons introduit des
biocarburants pour un tiers d’entre eux. Cela nous avait permis d’économiser 160 tonnes
de CO2. L’objectif était d’en utiliser à 100% pour 2024, nous faisons mieux puisque ce
sera le cas dès cette année, et donc d’économiser 320 tonnes de CO2 supplémentaires.
Cela permet aussi à notre partenaire XPO Logistics, au-delà du Tour, de développer une
offre spécifique pour du transport propre pour l’ensemble de ses partenaires. Nous
sommes fiers de voir que le Tour sert aussi de laboratoire, que nous ne sommes pas qu’une
course de trois semaines.

Le covoiturage et la mobilité douce pour les spectateurs sont aussi des sujets
importants ?

Le Tour est itinérant, c’est nous qui allons chez les spectateurs, contrairement à d’autres
événements. Cela permet aussi de se placer un peu partout sur le parcours. Nous avions
essayé le covoiturage il y a très longtemps, mais ce n’était pas dans les habitudes. L’an
dernier, nous avons relancé une campagne sur le covoiturage, avec StadiumGO, qui a la
connaissance sur les stades. Nous travaillons aussi beaucoup avec les régions sur des
offres spécifiques TER. Par exemple cette année, en Région Auvergne-Rhône-Alpes où il y
aura 10 étapes, les spectateurs auront 40% de réduction pour des groupes de 2 à 5
personnes, et la gratuité pour les enfants de moins de 12 ans. Nous avons une autre offre

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intéressante en Région Occitanie. Et dans le Grand-Est, nous travaillons actuellement sur
les bus de la région et sur la mise en place de navettes.

Enfin, notre dernière proposition concerne les parkings à vélo, que nous avons lancé l’année
dernière avec notre partenaire AG2R La Mondiale. Nous en proposons sur chaque étape,
au plus proche du départ ou de l’arrivée. Le grand public peut ainsi préréserver sa place,
en amont du Tour. Il y a une surveillance prévue sur ces parkings, dans lesquels on peut
aussi se faire graver le vélo. Nous essayons d’encourager la mobilité verte, et nous faisons
participer les coureurs. Ils ont pris la parole, à travers un petit clip, pour convaincre le
grand public de venir de cette manière.

Beaucoup d’observateurs, associations et militants dénoncent le fait que le Tour est un


événement trop polluant, avec trop de voitures, de déchets ou l’utilisation
d’hélicoptères par exemple. Vous comprenez ces critiques et les actions militantes qui
viennent perturber le parcours ?

Karine Bozzacchi : Bien sûr que nous comprenons. Tous les grands événements sont
chahutés parce qu’ils sont visibles. Médiatiquement, c’est l’occasion de se faire entendre.
Après, on peut nous arrêter autant que l’on veut, je ne sais pas si ceux qui prennent les
décisions les modifieront du jour au lendemain. Néanmoins il faut être, dans notre
organisation, plus responsables et c’est ce que nous cherchons à faire, nous agissons
depuis très longtemps. Personnellement, je n’ai pas été nommée à ce poste il y a deux
ans, j’y suis depuis 2009. Le sujet est ancien chez nous, nous avons intégré le
changement. Il faut aussi que les mentalités évoluent car chacun a ses habitudes. Nous
vivons dans un écosystème, avec le grand public et nos différentes familles – partenaires,
équipes, médias, etc. Tout le monde doit changer. Nous avons d’ailleurs récemment lancé
des ateliers avec toutes les équipes. Certaines partent de très loin, d’autres ont des
programmes et des actions en route.

Est-ce que le Tour aura à nouveau recours à l’utilisation d’eau pour rafraichir les routes
sur lesquelles évoluent les coureurs, le cas échéant ?

Karine Bozzacchi : Oui, cela pourra être renouvelé pour des raisons de sécurité. Nous
sommes parfois sur des routes qui ne sont pas récentes et sur lesquelles le bitume fond.
On ne peut pas lancer un peloton sur une route qui ne présente pas assez de sécurité pour
les coureurs. Nous en avons justement récemment parlé avec notre prestataire. Dans tous
les cas, ce sera fait de la manière la plus raisonnable possible, le but n’est pas d’inonder la
route. L’an dernier, nous avons utilisé 500 litres d’eau sur les 3 semaines d’épreuve. Avec
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ce volume d’eau, nous n’avons pas arrosé les 3 500 kilomètres de parcours. On comprend
tout à fait qu’en période de sécheresse, où l’on demande à chacun de faire des efforts,
l’image soit difficile. C’est la première fois que cela sortait, on a entendu tout et n’importe
quoi, des 10 000 litres d’eau… Au plus, cela ne peut excéder 2 000 litres, la capacité
maximale du camion-citerne, qui est alimenté par les bornes incendie. On aimerait que cela
ne soit pas de l’eau potable, nous travaillons là-dessus et cherchons à nous améliorer.

Par contre, cette polémique nous a permis de sensibiliser l’ensemble de nos familles à
l’utilisation de l’eau. À côté de ces 500 litres, il y a des véhicules qui sont nettoyés. Nous
avons partagé le sujet en leur disant qu’un peu de poussière sur les voitures n’est pas si
grave.

Toute la stratégie que vous menez depuis ces dernières années doit vous amener à un
bilan carbone dont les résultats sont positifs, en comparaison d’il y a 10 ans ?

Karine Bozzacchi : Nous sommes plutôt satisfaits du bilan carbone. Entre celui de 2013 et
celui de 2021, nous avons diminué de 37% nos émissions directes. Nous allons dans le
bon sens et c’est plutôt satisfaisant. Notre objectif est de s’aligner sur les Accords de
Paris, c’est-à-dire une diminution de 50% d’ici 2030.

Y a-t-il un bilan qui est fait au sujet de la biodiversité et des zones Natura 2000
traversées par le Tour ?

Karine Bozzacchi : Tous les ans, un bilan est fait à l’automne avec le Ministère de la
transition écologique, puisque nous avons des obligations avec les zones Natura 2000.
Nous ne pouvons pas comparer les éditions puisque les parcours sont différents. Cette
année, il y a 86 zones traversées, contre 82 en 2022 ou plus de 100 sur certaines années.
Le service Natura 2000 du Ministère a un retour de ses agents, qui font remonter les
informations suite à notre passage et cela nous permet d’ajuster notre organisation sur
certains sites. Avec les hélicoptères de la télévision, qui ont besoin d’être au plus près de
la course, c’est parfois antinomique avec la présence d’oiseaux protégés, surtout en
altitude. Alors, l’objectif est de simplifier la vie du pilote, qui est doté d’une application
GPS qui intègre des zones à éviter dans les instruments de bord.

Par exemple, cette année, à quelques kilomètres de l’arrivée à Cauterets, il y a un couple


de gypaète barbu – des oiseaux très protégés – qui nichent avec un petit. Il a fallu échanger
avec les locaux et la LPO pour trouver des solutions respectant la vie paisible de ces
oiseaux : l’hélicoptère fera un détour et la sonorisation de la caravane sera interrompu. La
biodiversité est un sujet sérieux et important, depuis longtemps. C’est l’une de nos
priorités.
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Conclusion

Pour conclure, ce dossier m’a permis de monter qu’il y a possibilité que Le Tour De France
prenne un virage plus écologique. Pour cela, il faudrait que les organisateurs, les équipes,
et les spectateurs travaillent ensemble pour réduire les déchets, diminuer les émissions de
CO2 et protéger les beaux paysages de France. En encourageant l’utilisation de matériaux
recyclables, en favorisant les véhicules électriques et les transports en commun, et en
s’assurant que les sites soient bien nettoyés après la course, le Tour peut montrer au
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monde entier qu’un grand événement sportif peut aussi être écolo. C’est un grand défi,
mais avec des efforts et des innovations, c’est possible ! Pour que le Tour de France
devienne plus écolo, tout le monde doit s’impliquer : ceux qui organisent, les équipes qui
participent, les entreprises qui sponsorisent, les gens qui regardent, et les villes et villages.
Chacun a un rôle à jouer pour réduire l’empreinte écologique de cet événement et
contribuer à la protection de notre environnement pour les générations futures.

La construction de ce dossier m’a conduit à rassembler mes connaissances sur un sujet


qui me passionne : le cyclisme. Mes connaissances ont été alimenter par des sources et
des recherches sur Internet mais également un livre personnel. J’ai fait la démarche pour
faire un interview personnalisé auprès du directeur sportif principal d’AG2R-Décathlon mais
celui-ci était très occupé et n’a pas pu répondre à mes questions. Cependant j’ai trouvé
une interview de Karine Bozzacchi, responsable RSE du Tour de France qui répondait à
notre sujet. Ce dossier m’a également permis d’enrichir un peu plus ma culture du cyclisme
et également de prendre conscience de l’enjeu environnementale.

Bibliographie

- Ouest-France a publié un article détaillant comment le Tour de France s’est engagé


dans des initiatives écologiques, comme l’utilisation de véhicules moins polluants
et une meilleure gestion des déchets.

- Sur le blog Zeste, qui détaille des initiatives écologiques en France, qui peut offrir
des idées applicables au Tour de France.

- Le Ministère de la Transition Écologique présente le Tour de France de l’Écologie, qui


cite les objectifs de la transition écologique et pour valoriser les projets qui
fonctionnent.

- « Les 100 histoires de légende du vélo » de Gérard et Julien HOLTZ

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