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Accroupissement
[…] Cela a également eu un impact sur mon bassin qui est devenu beaucoup plus mobile. Ceci me permet maintenant
de rester plusieurs minutes sans problème en position accroupie, pieds à plat, ce qui m’était impossible avant et que
je mettais sur le compte d’un manque de souplesse. 32
MAÎTRISE DU SOUFFLE (LA) YVAN CAM (2021)
Art de la respiration
[…] blog que j’ai créé en 2017 : artdelarespiration.fr https://artdelarespiration.fr/methode-reboot 66
MAÎTRISE DU SOUFFLE (LA) YVAN CAM (2021)
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Crise
[…] après mon retour en France, où, sans raison particulière dans mon esprit et ma vie, j’ai fait pendant plusieurs
mois des séries de crises d’angoisse qui me clouaient au lit. Les médecins que j’ai consultés n’ont pas mis en évidence
de causes, ni physique ni psychique. Cela n’était pas la fatigue puisque j’étais capable de faire des efforts physiques
importants malgré mon état. 46
[…] Mentalement, j’étais calme, tout allait bien. Pourtant, je ressentais physiquement toujours de l’angoisse. […]
diagnostic, mes côtes étaient verrouillées ainsi que mes cervicales. Les contraintes provenaient du diaphragme. Il
était probable que ma pratique intensive de la méthode Wim Hof n’avait pas aidé puisque ces respirations
favorisaient ce type de tensions à cause du rythme de la respiration et de la mécanique de l’inspiration qu’elle
impose. Après avoir remis en mouvement la zone, je réussissais à respirer normalement en partant de l’abdomen.
Petit à petit, ma sensation d’angoisse a disparu. C’était donc bien des tensions tissulaires juste au-dessus du sternum
qui me donnaient cette sensation d’angoisse. En détendant les tissus, c’est parti tout simplement. 50
[…] Un déséquilibre lié à des pratiques respiratoires trop intensives pouvait entraîner des problèmes d’ordre
psychologique.
[…] L’anxiété provoque des tensions musculaires, au niveau de l’articulation temporo-mandibulaire, les yeux clignent
plus souvent, le visage est crispé de façon asymétrique et, bien sûr, a une influence sur la respiration. L’anxiété
contribue ainsi à accroître l’activité des muscles respiratoires et à augmenter la fréquence ventilatoire. Elle peut
également provoquer des céphalées de tensions que j’avais d’ailleurs à répétition à ce moment-là. 50
[…] si on ressent de l’anxiété, c’est que le corps manifeste des symptômes. 51
MAÎTRISE DU SOUFFLE (LA) YVAN CAM (2021)
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courte et votre mouvement moins fluide. Essayez alors de vous concentrer pour les solliciter plus. Faites attention
aux transitions entre les mouvements, où votre respiration peut être gênée. Enfin, essayez au maximum de
synchroniser votre geste sur la respiration. Bon courage ! Si vous arrivez à faire jusqu’à dix cycles respiratoires, vous
aurez développé une façon de bouger très fluide, liée, avec l’ensemble du corps qui se synchronise. Vous verrez que
tous les mouvements à poids de corps seront plus simples et plus souples. 66
Émotion
[…] Konstantin Komarov, il m’avait dit que je devais travailler sur mes émotions, que j’étais trop excité, trop
colérique. C’était bizarre puisque je ne ressentais pas cela dans la pratique. Maintenant, je vois ce qu’il voulait dire.
Mon corps exprimait ce type d’émotions physiquement, même si moi, je n’étais pas dans cet état à un instant […]
Paradoxalement, vous pouvez manifester physiquement ces émotions tout en ayant l’impression de contrôler votre
esprit dans l’action. C’est exactement ce que j’ai vécu avec Konstantin. Or, ces manifestations physiques changent au
fur et à mesure que la respiration change aussi. […] Je suis devenu moins impatient et beaucoup moins dans le
contrôle. J’ai quasiment arrêté d’avoir des gestes parasites comme remuer la jambe quand je m’ennuie ou tapoter
du doigt sur la table. Pourtant, j’ai fait cela pendant presque trente ans… 80
[…] Du point de vue du mouvement, mes gestes sont devenus à la fois beaucoup plus instinctifs mais surtout,
l’ensemble du corps participe à l’action. 81
[…] Darwin proposait dans son livre L’Expression des émotions chez les hommes et les animaux que les émotions
sont un mécanisme d’adaptation permettant la survie. Le dégoût par exemple se manifestant par une expression
faciale caractéristique permettrait d’indiquer à tout le monde que de la nourriture n’est peut-être pas comestible.
81
[…] Si la perception des variations physiologiques conduit à la génération d’une émotion, alors il peut y avoir une
décorrélation entre une émotion et l’existence d’une cause externe à cette émotion, dans le cas où le corps resterait
bloqué dans un état physiologique donné. […] C’est précisément ce sur quoi s’appuie Konstantin Komarov dans son
travail sur les émotions et dont il parle dans son livre Psychologie du combat. Pour illustrer cela dans mon cas, tant
que mes tissus étaient trop en tension, cela engendrait chez moi de l’ennui, se manifestant par ces gestes parasites
pour évacuer l’énergie trop présente dans les tissus. Un autre exemple, tant que les tissus au niveau de la gorge et de
la poitrine sont en tension, cela donne une sensation d’angoisse. Si l’abdomen est contracté, on ressent de l’anxiété.
Il faut pouvoir être à l’écoute […] Souvent, on entend dire que dans une situation de stress intense, il n’est pas
possible de prévoir si on va réagir en combattant ou en fuyant ou en restant totalement bloqué. De nombreux
témoignages indiquent que parfois, des gens bloquent alors qu’ils sont entraînés et qu’à l’inverse des gens peureux
deviennent de véritables furies en cas de stress intense. En fait, je ne pense pas que ce soit totalement aléatoire. Il
serait intéressant de regarder l’état de tension des tissus chez les gens et de les lier à leur comportement en cas de
stress intense. Il se pourrait que les réactions ne soient pas si imprévisibles que ça et donc, il y aurait peut-être de
meilleurs moyens pour se préparer à ces situations. 81
[…] le Dr Stanislav Grof avait remarqué Que pendant les séances sous LSD, les patients changeaient leur motif
respiratoire. Il a donc décidé de demander à des sujets d’expérience de se mettre à respirer en suivant le même
motif. Ces motifs ont la capacité de mettre les pratiquants dans une forme de transe plus ou moins hallucinatoire. La
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raison est simple, en enchaînant des hyperventilations pendant une très longue période, le cerveau est sous-oxygéné
et des réactions corporelles parfois violentes ont lieu. Cette méthode de travail permettrait ainsi d’évacuer divers
traumatismes de façon assez efficace. On peut également citer la méthode du Rebirth qui se base globalement sur
les mêmes principes. Néanmoins, cela n’éclaire pas plus sur ce lien entre émotions et respiration. […] Tout au plus,
une méta-analyse (par Zaccaro, Piarulli et al. 2018) démontre que la respiration améliore l’état émotionnel en jouant
sur le parasympathique mais également en changeant le fonctionnement du système nerveux central qui fonctionne
en ondes alpha plutôt que thêta. Cependant, un faisceau d’évidences pointe également vers un lien qui est d’ordre
plus physique. […] de façon claire et non contestable que la respiration avait un effet sur le système nerveux
autonome. […] il est connu que les émotions ont un impact sur le système nerveux autonome. L’inverse est
certainement vrai, le système nerveux autonome a un impact sur l’état émotionnel (Kreibig 2010) comme le
défendait James. 82
[…] une petite expérience pour vous en rendre compte. Rentrez le ventre, respirez ensuite par la bouche assez
rapidement (un cycle respiratoire sur une à deux secondes). Faites cela pendant une vingtaine de secondes et
observez quelle émotion apparaît. Un peu d’angoisse, non ? Pourtant, il n’y a aucune raison d’être angoissé. Par
conséquent, cette action purement physique, en venant travailler sur une zone particulière, a généré une émotion.
Plus simple et que tout le monde connaît, chatouiller la plante des pieds donne envie de rire alors qu’il n’y a pas
grand-chose d’amusant objectivement… Ces exemples peuvent montrer un lien entre système nerveux autonome et
émotions.
[…] En 2018, un article de recherche publié dans la revue Nature a proposé l’interstitium comme un nouvel organe, le
80e (Benias, Wells et al. 2018). Cet interstitium est un tissu qui recouvre tout le corps et qui assure une continuité
mécanique entre tous les tissus et organes. En d’autres termes, ils ont renommé les fascias ou plutôt établi la
continuité des fascias à un niveau cellulaire… Les fascias sont un tissu conjonctif qui entoure tous les autres tissus. Ils
sont faiblement Contractiles et sont innervés par… le système nerveux autonome ! 8
MAÎTRISE DU SOUFFLE (LA) YVAN CAM (2021)
Exercices respiratoires
[…] Tout ce travail doit pouvoir être effectué et être propre sous stress. Ce stress peut être d’ordre physique (effort
musculaire, inconfort corporel) mais aussi mental (stress). Il n’y a qu’ainsi que la respiration a une chance d’être utile
dans les situations difficiles. […] Toutefois, il y a une limite à cela. Cette limite est votre tolérance au CO2. Si pendant
des années vous avez hyperventilé, votre tolérance au CO2 sera basse. La conséquence sera que chaque exercice qui
ralentira votre respiration provoquera un stress et donc une Bascule vers votre système Nerveux orthosympathique,
5
réduisant à néant l’efficacité des techniques ayant pour but de vous calmer. Augmenter la tolérance au CO2 est donc
la deuxième phase de l’apprentissage. Il faudra donc combiner une justesse dans la technique respiratoire avec un
ralentissement de la respiration. À ce stade, la personne Respirera entre huit et douze fois par minute. En termes de
capacité, elle doit pouvoir respirer une fois par minute pendant dix à quinze minutes sans grosse difficulté. Elle aura
donc significativement diminué sa fréquence respiratoire. Au bout de trois mois supplémentaires, ces effets seront
très visibles. Une fois cette étape passée, on pourra alors réellement s’intéresser au contrôle du système nerveux et
hormonal par l’utilisation de motifs respiratoires. […] jouer par la respiration sur notre état permet d’apprendre à
reconnaître un état de calme, un état de détente, un état de concentration ou un état d’excitation de façon claire.
[…] Cela est un travail très introspectif mais qui vous permettra de devenir plus efficace dans vos gestes, de générer
plus de force, d’être plus endurant et de moins solliciter des muscles spécifiques. En travaillant ainsi, des douleurs
posturales récalcitrantes peuvent tout simplement disparaître. Vous deviendrez plus détendu et plus équilibré dans
l’intensité de vos réactions face à une contrainte. Bouger est central dans cette partie. 93
MAÎTRISE DU SOUFFLE (LA) YVAN CAM (2021)
Fascias
[…] les fascias représenteraient jusqu’à 20 % des contraintes mécaniques sur notre squelette. […] des fascias trop
contractés vont infliger une tension permanente et causer facilement un déséquilibre postural. Ce déséquilibre sera
compensé un temps par les muscles qui vont se fatiguer de plus en plus et surtout garder un état de tension
permanent créant des douleurs. Certaines études ont d’ailleurs établi un lien entre la tension de ces tissus et le
réflexe du bâillement, qui en venant travailler sur le diaphragme, vient étirer le tissu conjonctif et le relâcher. Cela
pourrait être une explication de pourquoi on bâille en cas de stress. Il est de toute façon connu que nous soupirons
ou bâillons très régulièrement pour réajuster l’équilibre sympathique. 83
[…] Le deuxième niveau d’influence est lié au maintien de l’état contracté du fascia. Cet état est défavorable à une
bonne diffusion des liquides corporels. Ainsi, l’oxygène diffuse moins bien dans les tissus et les déchets organiques
sont moins bien drainés, favorisant l’inflammation de la zone. Ils vont aussi rendre plus difficile la détente musculaire
puisque le muscle est entouré de fascias. Or, ces tissus étant contrôlés par le système nerveux autonome, ils
réagissent aux agressions par une contraction via l’orthosympathique. C’est pour cela qu’en état de stress, vous
pouvez vous sentir « coincé » dans votre corps. Certains émettent même l’hypothèse que les maladies de type
fibromyalgie pourraient être liées à des fascias beaucoup trop contractés. Les émotions créant une variation de l’état
de stress, les fascias vont donc y répondre en se contractant. On sait ainsi que ces patients sont généralement
anxieux et qu’une majorité d’entre eux souffre de stress post-traumatique. Cependant, cet état de contraction peut
durer et maintenir un état émotionnel donné en retour. C’est ainsi que dans un essai randomisé publié en 2008, les
auteurs montrent qu’un étirement des fascias par du simple massage diminue l’anxiété (Fernández-Pérez, Peralta-
Ramírez et al. 2008). […] Une autre étude est arrivée
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à la même conclusion en 2019, cette fois sur des fibromyalgiques (Wilczyn ´ska, Łysak-Radomska et al. 2019). […]
Évidemment, la respiration influe sur le système nerveux végétatif donc par un trajet descendant vers les fascias, il
peut y avoir un effet. Néanmoins, est-ce que la respiration peut avoir un effet via un trajet ascendant, c’est-à-dire de
l’état de contraction des fascias vers le système nerveux ? Il semblerait que oui. Tout d’abord, de façon étonnante, le
diaphragme est un point central en termes d’insertion de fascia. En effet, l’ensemble des fascias du tronc ont un lien
mécanique direct avec le diaphragme (Bordoni and Zanier 2013). Mais cela va plus loin. Les fascias au niveau du
diaphragme se lient avec ceux du psoas iliaque, créant une liaison avec les membres inférieurs. Ainsi, lorsque le
diaphragme se contracte, c’est l’ensemble de ces tissus qui vont se mettre en mouvement. […] Ainsi, il semble que
les différentes émotions ne se manifestent pas physiquement au même endroit. Une étude publiée dans le journal
de l’Académie des sciences américaine en 2014 puis enrichie en 2018 a ainsi montré qu’indépendamment de l’origine
ethnique ou culturelle, nous avons la même carte corporelle liant le corps et le type d’émotion (Nummenmaa,
Glerean et al. 2014) ; (Nummenmaa, Hari et al. 2018). Ainsi,
la colère se manifeste plutôt dans les bras et les trapèzes et de façon superficielle.
La tristesse vient plutôt dans la poitrine,
la peur dans les jambes et les psoas. Cela peut paraître bizarre mais il y a bien une raison à cela.
Les émotions ont un rôle biologique qui est de donner une information. Le corps en réagissant fait « sentir »
l’émotion à la conscience. Or, comme dans tout type de réaction corporelle, si elle n’est pas mécaniquement
évacuée, la tension va stagner et il va devenir de plus en plus dur de s’en débarrasser.
On s’étire bien après avoir fait de l’exercice (pas tout de suite après par contre…) ! 84
MAÎTRISE DU SOUFFLE (LA) YVAN CAM (2021)
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L'hypoxie (mot formé à partir du grec ὑπό / hupó, « sous », et de « oxygène1 ») est une inadéquation entre les besoins tissulaires en oxygène et
les apports. Elle peut être la conséquence de l'hypoxémie (diminution du taux d'oxygène dans le sang). […] L'hypoxie est l'état d'oxygénation
insuffisante de certains tissus ou de l'organisme entier. Le stade suivant, qui correspond au manque total ou presque total d'oxygène des tissus, est
celui de l'anoxie, qui entraîne une bradycardie, puis l'arrêt cardiaque, si l'on n'intervient pas immédiatement, ainsi que des lésions neurologiques, si
l'arrêt cardiaque se prolonge. L'hypoxie peut également concerner l'embryon, le fœtus ou encore des tissus cultivés ou maintenus vivants in vitro.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hypoxie
.
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– Expirez puis tenez le plus longtemps possible en apnée vide.
– Quand cela devient trop désagréable, ré-inspirez par le nez puis ré-expirez et repartez en apnée vide.
– Quand vous ne pouvez plus tenir inspirez à fond en vous étirant, puis ré-expirez et respirez normalement
pendant une trentaine de secondes.
– Recommencez deux fois.
Si les respirations sont désagréables ou donnent des effets comme des paresthésies des mains ou du visage et que
vous ne les supportez pas, contentez-vous de vous arrêter et de respirer normalement quelques minutes pour que
ces effets se dissipent.
Ne forcez pas au maximum sur vos inspirations et le rythme ne doit pas forcément être très élevé. L’exercice doit
être difficile sur l’apnée, pas sur l’hyperventilation. 78-79
Inspiration ou expiration ?
en Systema, pour récupérer rapidement, on va plutôt chercher à expulser le plus d’air possible en n’en prenant que
très peu en retour. Or après un effort, on a tendance à penser qu’il faut plus d’oxygène pour récupérer. Dans le cas
de Wim Hof, ce sont bien les apnées vides (après expiration) qui m’ont permis de dépasser les cinq minutes d’apnée.
Il n’y avait donc pas vraiment de lien entre oxygène et performance. Par contre, il semblait y avoir un lien entre
ventilation et performance. J’ai donc voulu mieux comprendre ces mécanismes et il s’est avéré que le
fonctionnement de la régulation de la respiration était en fait assez contre-intuitif. 54
[…] Les médecins ont eu la surprise de détecter des patients avec une vie totalement normale, en particulier aucun
changement de respiration, mais un taux d’oxygène dans le sang extrêmement faible. Or, malgré ce taux, leur
ventilation n’était pas affectée, ils ne respiraient pas plus vite. Le seul signe annonciateur de problèmes était leur
difficulté respiratoire à l’effort. Les médecins ont appelé cette absence de symptômes « l’hypoxie Heureuse » (U R
and Verma 2020). […] serait liée à ces récepteurs à l’oxygène. Le virus s’attaque à la zone cérébrale traitant le signal
provenant des corps carotidiens, dérégulant complètement l’adaptation au taux d’oxygène. Cette zone est d’ailleurs
la même que celle du goût, qui peut être perdu pendant l’infection par la Covid-19. […] ? Qu’est-ce que nous
identifions comme le « manque d’air » ? En fait, tout le paradoxe est là, nous réagissons de façon beaucoup plus
directe au dioxyde de carbone qu’à l’oxygène. […] récepteurs périphériques situés au niveau de la carotide. Ces
récepteurs détectent directement la pression partielle en CO2 dans le sang. Les seconds sont des chémorécepteurs,
situés à divers endroits dans le tronc cérébral mais aussi dans l’hypothalamus, le cervelet et le mésencéphale. Ces
derniers vont réagir à l’acidification du pH sanguin. […] la sensation qui va vous faire reprendre votre respiration est
déclenchée par l’augmentation du taux de CO2 dans le sang. Il ne s’agit donc pas du tout d’un manque d’oxygène.
Les apnéistes par exemple ont une acceptation bien supérieure à cette sensation comparée à des gens non
entraînés. 55
MAÎTRISE DU SOUFFLE (LA) YVAN CAM (2021)
Langue
[…] la langue a sa pointe collée contre les dents du haut. Ceci permet un meilleur relâchement des muscles du
cou. 42
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Lombalgies chroniques
[…] Les lombalgies chroniques communes, définies par une douleur constante du bas du dos et des fesses pendant
plus de trois mois d’affilée, sans lésion anatomique associée […]. […] car lorsque la douleur s’installe trop longtemps,
plusieurs paramètres physiologiques dysfonctionnent et participent aux cercles vicieux de maintien de la douleur. […]
Les lombalgies chroniques communes sont très souvent liées à la sédentarité et à une mauvaise hygiène de vie, et
peu de patients changent de mode de vie soudainement alors qu’ils sont en souffrance physique. […]
Physiologiquement, le diaphragme descend en inspiration, il fait pression sur les viscères abdominaux, qui viennent
se plaquer notamment contre les lombaires, aidant au maintien de la position de la colonne au niveau osseux et
articulaire et créant une stimulation neurologique positive (proprioceptive) pour les muscles, leurs tendons et les
ligaments. Dans le cas des LCC, ce cycle fondamental est perturbé. Les patients sont tous atteints de troubles
ventilatoires, sans exception. 34
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« Manque d’air »
[…] nous réagissons de façon beaucoup plus directe au dioxyde de carbone qu’à l’oxygène. […] Les premiers sont des
récepteurs périphériques situés au niveau de la carotide. Ces récepteurs détectent directement la pression partielle
en CO2 dans le sang. Les seconds sont des chémorécepteurs, situés à divers endroits dans le tronc cérébral mais
aussi dans l’hypothalamus, le cervelet et le mésencéphale. Ces derniers vont réagir à l’acidification du pH sanguin.
[…] lorsque vous retenez votre respiration, si vous n’êtes pas spécialement entraîné, la sensation qui va vous faire
reprendre votre respiration est déclenchée par l’augmentation du taux de CO2 dans le sang. Il ne s’agit donc pas du
tout d’un manque d’oxygène. Les apnéistes par exemple ont une acceptation bien supérieure à cette sensation
comparée à des gens non entraînés.
[…] De même, le bouche-à-bouche est une technique intéressante puisque chaque fois que l’on va expirer de l’air,
qui est donc enrichi en CO2 dans la personne à réanimer, on va augmenter la quantité de CO2 détectée par le corps
et donc participer à la reprise du réflexe de ventilation de la personne qui va chercher à l’expulser. 56
[…] Ainsi, le corps, en cherchant à expulser le CO2 de plus en plus vite, va être forcé d’accélérer la fréquence
ventilatoire et ainsi d’augmenter la quantité d’oxygène amenée aux cellules. Le CO2 est donc une molécule clé dans
la régulation de la respiration, plus que l’oxygène ! 56
[…] On notera qu’il existe une pathologie appelée hyperoxie chronique, qui est encore assez mal diagnostiquée
(Tavel 2021). Cette pathologie fait que vos récepteurs au CO2 peuvent être trop sensibles, entraînant une mauvaise
gestion de la ventilation. En parallèle, les récepteurs à l’oxygène deviennent eux trop peu sensibles, ce qui dérègle
l’adaptation de la ventilation. La conséquence de cette respiration déréglée est que vous vous sentirez mou et
fatigué sans raison apparente. 58
MAÎTRISE DU SOUFFLE (LA) YVAN CAM (2021)
Massages
[…] un autre outil qui m’a permis de travailler spécifiquement sur la mobilité du diaphragme. Cet outil est le massage
de l’abdomen à la russe. Généralement, quand on parle de massage, on pense à quelque chose d’agréable. Eh bien
quand on parle de massage de Systema c’est tout le contraire, du moins tant que le corps présente des tensions. En
d’autres termes, pour le commun des mortels, c’est toujours désagréable. J’ai vu des gens pleurer de douleur avec ce
type de massage. Pourtant, de l’extérieur, comme souvent en Systema, cela ne semble pas incroyablement
douloureux. Ce massage consiste à venir compresser l’abdomen sur l’inspiration, permettant avec un effet de
contracter-relâcher de détendre les muscles viscéraux et donc de diminuer la résistance au mouvement
diaphragmatique. Le massage est très efficace mais des réactions végétatives peuvent apparaître pendant ce
massage. Baisse de tension, Envie de vomir, paresthésies et parfois même expressions émotionnelles non contrôlées
comme des pleurs ou des rires, en fonction des gens. 25
[…] « massage » des jambes. Bien entendu, cela n’avait de massage que le nom puisque cela consistait à monter
avec tout son poids debout sur les muscles des jambes du partenaire. C’était très douloureux. Pas désagréable.
Douloureux. La plupart des gens cherchaient par réflexe à enlever les jambes rendant la tâche du masseur assez
compliquée. Konstantin nous avait donné à ce moment- là des techniques respiratoires pour supporter cette douleur
mais il était évident que la clé n’était pas là. 31
[…] Je suis monté sur ses cuisses, debout, avec tout mon poids. La sensation était très étrange parce
qu’effectivement, ses muscles n’opposaient absolument aucune résistance. Il n’y avait pas de tensions dans les
jambes. Aucune contraction réflexe visant à protéger la zone. Idem ensuite pour les mollets et même pour le fascia
lata, ce qui était assez impressionnant. Malheureusement, à cette époque, je n’avais aucune idée de comment
arriver à ce résultat. Konstantin lui-même n’avait pas vraiment explicité comment le faire. Pour lui, c’était lié à la
peur qui se stockait dans la région des jambes. 31
[…] En massant régulièrement les jambes j’ai détendu les tensions qui étaient là depuis toujours mais qui désormais
ne se renouvelaient pas grâce à ma meilleure utilisation des muscles des jambes dans la vie quotidienne. Résultat,
aujourd’hui, plus aucune douleur sur ce type de massage, même avec quelqu’un de beaucoup plus lourd et qui saute
en plus sur les cuisses. Cela a également eu un impact sur mon bassin qui est devenu beaucoup plus mobile. Ceci me
permet maintenant de rester plusieurs minutes sans problème en position accroupie, pieds à plat, ce qui m’était
impossible avant et que je mettais sur le compte d’un manque de souplesse. Autre effet de ce changement, le dos est
beaucoup plus détendu. Enfin, le fait de tomber au sol ne génère plus de peur. Le résultat est que les chutes sur un
sol dur deviennent un exercice assez agréable. 32
MAÎTRISE DU SOUFFLE (LA) YVAN CAM (2021)
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Méditation respiratoire (EXERCICE)
[…] Prenez une position assise, dos droit. Notez comment vous vous sentez, voire même écrivez- le ! Choisissez une
image que vous allez vous représenter dans votre esprit. Cette image doit correspondre à quelque chose que vous
considérez comme plus grand que vous. Commencez à avoir trois temps d’inspiration pour un temps d’expiration.
Pendant l’inspiration, cherchez à avoir l’image la plus claire possible dans votre esprit. Lors de l’expiration, maintenez
cette clarté.
Au départ, vous devriez avoir cette image qui vous échappe un peu. […] prenez votre longue inspiration pour
régénérer votre image. Lorsque l’image est stable sur l’expiration, vous allez faire deux temps d’inspiration, deux
d’apnée pleine, six temps d’expiration et deux temps d’apnée vide. Utilisez vos temps d’apnée pour stabiliser au
maximum votre image. Faites cet exercice une quinzaine de minutes, qui seront signalées par un timer pour que vous
n’ayez pas la tentation de regarder votre montre.
Observez comment vous vous sentez ensuite ! Lorsque vous en êtes à ce stade et que vous avez intégré tout le
travail respiratoire décrit dans le livre, la méditation devient pertinente pour plusieurs raisons. Lorsque le corps parle
moins, parce qu’il y a peu ou pas de douleurs, pas de stress et que les émotions sont redevenues un signal et non pas
du bruit, le silence qui règne peut s’avérer perturbant. La méditation permet d’observer ce silence, puis l’utilise pour
avoir une démarche introspective qui peut souvent se révéler très transformante. 91
MAÎTRISE DU SOUFFLE (LA) YVAN CAM (2021)
Rebond respiratoire.
[…] C’est utiliser l’élasticité musculaire du diaphragme pour que le début et la fin de l’inspiration et de l’expiration
soient faits de façon passive puis d’utiliser cet élan de mouvement pour enclencher le cycle suivant. 42
MAÎTRISE DU SOUFFLE (LA) YVAN CAM (2021)
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Respiration & Pescher
[…] L’idée que la respiration est un pilier de la santé n’est pas nouvelle. Je ne vais pas de nouveau parler des
pratiques traditionnelles, et rester sur quelque chose de plus moderne. Deux médecins ont développé des méthodes
basées sur la respiration. Nous avons déjà évoqué Buteyko dont nous parlerons dans ce chapitre. Un médecin
français a également travaillé sur une méthode de respiration en tant que pratique de santé : le docteur Pescher.
68
[…] Pescher […] Plus tard, alors qu’il est médecin et s’occupe d’insuffisants respiratoires ou de tuberculeux, il se
rappelle de ses jeunes années et traite ses malades en les faisant jouer à ce même jeu. On passera sur la pertinence
de faire souffler à pleins poumons des tuberculeux mais c’était une autre époque… Toutefois, sa méthode devient
connue et il traite aussi les poilus exposés au gaz de combat pendant la Grande Guerre. Finalement, sa méthode est
utilisée pour soigner un peu tout et n’importe quoi jusqu’à la Seconde Guerre mondiale où elle tombe en désuétude.
Pas par manque d’efficacité mais parce que cette guerre correspond à la vague de la médecine chimique. 68
[…] ce jeu de la bouteille, à la base de la méthode Pescher ? C’est assez simple. Prenez une grosse bouteille d’eau en
plastique de 5 l, une bassine et un tuyau en caoutchouc de 80 cm environ. Prenez un marqueur et remplissez votre
bouteille litre par litre puis marquez d’un trait chaque litre rempli. Remplissez aux trois quarts votre bassine d’eau.
Mettez le tuyau dans la bouteille puis renversez la bouteille d’eau pleine dans la bassine. L’objectif est ensuite de
vider la bouteille d’eau en soufflant dedans. Dans l’idéal, vous devez être capable de la vider en quelques respirations
seulement (deux ou trois). Quand vous soufflez, cela doit se faire de façon totalement continue. Cet exercice est à
faire plusieurs fois par jour. Quand vous êtes à l’aise, essayez de le faire sur une expiration, la plus longue et
maximale possible. Dans ce cas, vous devriez être capable de vider la bouteille sur une respiration puisque la capacité
respiratoire est d’environ 5 l. Cette méthode permet Ainsi de muscler les muscles expiratoires et de solliciter
beaucoup plus les muscles inspiratoires. 68-69
MAÎTRISE DU SOUFFLE (LA) YVAN CAM (2021)
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approche les 100 % et cette fois-ci les autorités sanitaires le reconnaissent. Il faut tout de même noter que ces
études n’ont pas fait l’objet de publication dans des journaux internationaux à comité de lecture. 69
[…] finalement Assez peu d’études réalisées sur la méthode Buteyko. Une trentaine seulement, dont la première
référencée date de 1995. Ces études se focalisent spécifiquement sur l’asthme. […] globalement, les études faites
entre 1995 et 2005 ont été assez mal conduites mais qu’il y a un potentiel dans l’utilisation de cette méthode pour le
traitement de l’asthme. Il faut attendre 2008 pour voir une vraie étude intéressante et sérieuse sur la méthode
Buteyko et l’asthme (Cowie, Conley et al. 2008). 70
[…] En 2013, Prem et son équipe ont réalisé une autre étude sur l’asthme, comparant approche pharmaceutique,
pranayama et Buteyko. Pourquoi le pranayama ? Parce qu’il a également été démontré qu’il avait un effet sur
l’asthme. Peu surprenant puisque le pranayama a une logique physiologique proche de Buteyko (même si ce n’est
pas la finalité). 71
[…] La méthode Buteyko semble marcher mais la raison exacte reste encore à démontrer. Pour Buteyko, si l’on
respire de façon trop ample, on augmente l’apport d’oxygène dans le sang mais en même temps, on élimine trop de
CO2. L’oxygène sature alors l’hémoglobine mais diffuse mal dans les tissus à cause de l’effet Bohr. De plus, ce
manque de CO2 entraînerait une vasoconstriction des vaisseaux sanguins. Pourquoi ? Parce que le corps cherche à
diminuer l’afflux sanguin tissulaire, afin de localement moins évacuer le CO2, et ainsi l’accumuler afin que sa
présence permette une meilleure diffusion de l’oxygène du sang vers les tissus. Pourtant, la mesure en CO2 n’est pas
différente chez les patients qui ont de bons motifs respiratoires comparés à ceux qui en ont de mauvais dans les
travaux cités. 72
[…] Buteyko a certainement raison mais que la pression alvéolaire en CO2 n’est pas un bon indicateur en termes de
mesure. En effet, c’est le CO2 dans le sang qui donne la mesure de la pression de CO2. Or, dans ces études, on ne
mesure pas le pH tissulaire alors que 60-65 % de CO2 y est dissous sous forme de bicarbonate.
Comment alors les mesures peuvent être comparables ? Bref, il manque aujourd’hui beaucoup de données.
Comment savoir si cette méthode peut vous être utile ? Testez-vous sur vos temps de rétention. Inspirez et expirez
normalement puis à la fin d’une expiration, pincez votre nez et arrêtez de respirer. Dès la première gêne, en gros, le
premier mouvement diaphragmatique involontaire, Reprenez votre respiration. Cette première inspiration doit être
totalement contrôlée, sinon, c’est que vous avez tenu trop longtemps. Si vous êtes entre quarante secondes et une
minute, votre respiration est bonne. En dessous, vous hyperventilez certainement et vous êtes donc en hypoxie
tissulaire selon Buteyko. Il deviendra donc intéressant de travailler ce point. 72
MAÎTRISE DU SOUFFLE (LA) YVAN CAM (2021)
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modification du métabolisme. Enfin, l’absence de brossage des dents peut également favoriser l’apparition d’un
déséquilibre en laissant s’accumuler les biofilms déjà présents et en laissant le milieu être envahi par les biofilms des
bactéries provenant de l’alimentation. Sans brossage on leur permet alors de proliférer. 73
13
[…] le NO est un vasodilatateur. Or, lors de l’inspiration, le NO est aéroporté dans les poumons, jouant un rôle de
signal, au même titre qu’une hormone. […] l’apport de NO dans les poumons de façon artificielle, chez des malades
ne synthétisant pas eux-mêmes la molécule, améliore grandement l’oxygénation artérielle. Une autre étude a
montré, chez des enfants souffrant d’hyperpression pulmonaire, que l’administration de NO permettait de réguler
cette pression. Aussi, chez des patients intubés (ventilation artificielle), il est connu que l’assimilation d’oxygène se
fait moins bien, mais une étude a mis en évidence que l’utilisation d’une pompe tirant de l’air des sinus paranasaux
augmente cette assimilation de 10 à 20 % ! La concentration de NO va donc grandement influencer l’efficacité
respiratoire. Son mode d’action repose sur la dilatation des vaisseaux sanguins et l’augmentation du volume des
alvéoles pulmonaires. […] en cas de douleur cardiaque, on utilise de la nitroglycérine (trinitrine) qui, mise sous la
langue, dégage du NO et vasodilate le système. Cela se fait rapidement puisque le NO passe facilement au travers
des muqueuses. Ce traitement est connu depuis longtemps en médecine, toujours utilisé aujourd’hui, mais les
médecins chinois l’avaient également décrit il y a déjà plus de mille ans ! 76 Hypoxie […] il est intéressant de
parler des effets de l’hypoxie. Cela peut paraître paradoxal de parler de l’intérêt de l’hypoxie lorsqu’on parle de
respiration. Pourtant, respirer moins fait partie de la pratique de la respiration. Pour souligner son importance, il faut
noter que l’hypoxie a fait l’objet d’un prix Nobel de médecine en 2019, pour la découverte du mécanisme de
régulation du facteur de transcription HIF-2 (deux prix Nobel sur deux sujets liés fortement à la respiration en moins
de vingt ans…). Cette protéine est en effet responsable de la réponse adaptative du corps à l’hypoxie au niveau
cellulaire. Elle a des implications dans bien des domaines, en particulier dans le développement de cancers. […] plus
un système est important, plus il a différents points de régulation, comme c’est le cas de la respiration. La protéine
HIF-2 est elle aussi dans ce cas. Elle a la particularité d’être régulée à la fois d’un point de vue génétique, d’un point
de vue enzymatique et d’un point de vue chimique. Ceci fait que son expression est très robuste et déclenchée
uniquement dans des conditions très spécifiques. 76
[…] l’effet de HIF-2 lié à la respiration et, en particulier, de son effet régénérant en induisant l’hypoxie. Ces effets
régénérants sont entre autres observés sur la longueur des télomères. Ces effets régénérants sont entre autres
observés sur la longueur des télomères. Les télomères sont des séquences d’ADN situées à l’extrémité des
chromosomes, qui sont normalement raccourcies à chaque division cellulaire. Chaque année, c’est environ 1 % du
télomère qui est raccourci. Cela fait de ces séquences ADN un marqueur du vieillissement cellulaire. Ces télomères
sont influencés par de nombreux facteurs et leur étude a fait l’objet d’un autre prix Nobel en 2009. Quels liens avec
HIF-2 ? Pour commencer, des études ont montré que l’ADN était affecté par la pratique d’exercices respiratoires. En
effet, chez des pratiquants de pranayama et plus spécialement qui utilisent des protocoles d’allongement et de
rétention de la respiration, les télomères des chromosomes s’allongent au bout de quelques semaines de pratique
(Rathore and Abraham 2018). Or, nous l’avons déjà vu, le pranayama fait généralement ralentir la respiration, et, sur
certains protocoles, met le corps en hypoxie. Par conséquent, ces études ont montré littéralement que la pratique
respiratoire rajeunit les chromosomes. Le mécanisme n’était par contre pas très clair. […] À l’inverse, des malades
atteints d’apnées du sommeil, liées souvent à des obstructions nasales entraînant une ventilation par la bouche,
voient leurs télomères se raccourcir plus rapidement (Riestra, Gebreab et al. 2017) ; (Boyer, Audureau et al. 2016).
[…] En 2020, des chercheurs israéliens ont montré qu’exposer des personnes âgées à de l’oxygène pur en condition
hyperbare allonge de plus de 20 % ces fameux télomères, et renouvelle également l’ensemble des cellules du sang
(Hachmo, Hadanny et al. 2020). En gros, c’est comme si l’ADN avait rajeuni de 20 ans. […] chez tous les participants,
ce sont les systèmes de réponse à l’hypoxie qui ont été activés malgré la présence d’oxygène pur via le régulateur
HIF-2. 77
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Respiration explosive
[…] La respiration explosive est une respiration assez polyvalente à utiliser en cas de stress affectant le corps. Elle
permet de remettre le corps en mouvement et ainsi d’éviter qu’il ancre des tensions musculaires qui se
répercuteront sur l’état de stress général. Je conseille de la faire très souvent pour que cela devienne automatique
de la mettre en place dès qu’il y a un problème comme une douleur, une émotion forte ou pour récupérer d’un
effort. Pour la travailler, mettez- vous en position debout et appuyez avec une main au niveau du plexus solaire.
– Tendez votre autre main le plus loin possible en face de votre bouche.
– Expirez par la bouche comme si vous toussiez ce qui doit repousser brusque‐ ment votre main du plexus. Vous
devez sentir l’air arriver au niveau de votre main tendue. – Après l’expiration, n’inspirez pas activement mais laissez
l’air rentrer par le nez lorsque le diaphragme se détend.
– Réexpirez de la même manière. Lorsque vous êtes à l’aise, vous devriez avoir un rythme d’environ deux
respirations par seconde et tenir cette respiration pendant au moins une minute.
14
Au début, c’est un rythme difficile à tenir, ne forcez pas. Avec de l’entraînement, cette Respiration devient facile.
Lorsque cette respiration devient spontanée en cas de stress, vous vous apercevrez que vous aurez beaucoup moins
de sautes d’humeur. Votre mental sera plus stable et vous vous sentirez moins stressé, permettant d’utiliser cette
énergie À nouveau disponible à meilleur escient. 44-45
MAÎTRISE DU SOUFFLE (LA) YVAN CAM (2021)
Respiration nasale
[…] Il est nécessaire de respirer par le nez, constamment. En effet, respirer par la bouche entraîne un
dysfonctionnement de chacun de ces processus. Tout d’abord, respirer la bouche ouverte par ouverture constante
de la mandibule diminue le tonus des muscles masticateurs favorisant cette position au fur et à mesure du temps. La
conséquence est également un déséquilibre de la répartition du poids de la tête vers l’avant, entraînant une plus
grande sollicitation des muscles du dos et une difficulté plus importante pour respirer 77
[…] le fait de respirer par la bouche entraîne un débit ventilatoire beaucoup plus important, ce qui a tendance à
provoquer une hyperventilation. Avec un effet sur la composition du microbiote buccal comme nous l’avons vu.
Enfin, inspirer par la bouche ne permet pas de respirer le monoxyde d’azote en inspirant par le nez. Ceci réduit donc
l’effet antimicrobien de cette molécule mais aussi son effet sur la dilatation des poumons et donc certainement sur
l’efficacité de l’oxygénation. Ne pas respirer par la bouche mais par le nez en permanence est donc un élément
central pour votre santé. […] première leçon à l’université de médecine en cours de physiologie respiratoire nous
apprend que la respiration physiologique commence par une inspiration nasale, afin de réchauffer, filtrer et
humidifier l’air, […] 78 […] Si vous respirez par la bouche, en particulier la nuit, comment vous corriger ? On
suggère parfois de dormir avec un scotch ou un pansement sur la bouche. Néanmoins, cela peut ne pas suffire, s’il
faut remuscler les muscles masticateurs pour tenir la mâchoire. Ainsi, mâcher sur une période du chewing-gum assez
dur vous permettra de restimuler et renforcer ces muscles.
MAÎTRISE DU SOUFFLE (LA) YVAN CAM (2021)
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[…] Saint Ignace de Loyola, un leader jésuite du XVIe siècle et l’auteur des Exercices spirituels, propose une manière
spécifique de prier en mettant en avant l’importance du rythme respiratoire par rapport au rythme de la prière. En
particulier, il met l’accent sur le temps de pause après l’expiration, en fin de prière, pour méditer sur le sens de la
phrase. Cette approche se fait sur le Notre Père et l’Ave Maria. Ceci est intéressant puisqu’en pranayama, il est dit
que les secrets de l’existence se trouvent entre les respirations… 90
[…] Chez les soufis, les transes sont un outil spirituel puissant. Pour induire ces transes, certaines prières vont
être récitées de façon spécifique avec de la musique, des exercices rythmiques, des récitations de prières
liturgiques caractérisées par un contrôle respiratoire particulier. Des mouvements Contrôlés y sont également
associés. Ce protocole altère l’état physiologique du pratiquant et lui permet d’entrer en transe (Andézian 2000).
90
[…] Dr Stanislav Grof, fondateur de la respiration holotropique qui a étudié lui aussi l’impact de la respiration sur
les états de transes. Il s’est rendu compte que certains motifs respiratoires permettaient de provoquer un état
de conscience modifié. Ces états présentent selon lui de nombreux avantages thérapeutiques (Grof 1998). À
terme, c’est devenu une forme de pratique spirituelle. 90
[…] Je ne connais personne qui, après avoir pratiqué une discipline donnant un rôle central à la respiration, n’ait
pas développé une forme de spiritualité, quelle qu’elle soit. 90
Squat4 lent
[…] Rentrons plus en détail dans cet exercice. Il s’agit de descendre en squat sans à-coup en une minute et remonter
en position debout en une minute. Lorsque nous le faisions avant, nous forcions au maximum sur les jambes et nous
respirions fortement pour supporter l’effort. Quand Konstantin l’a fait, il respirait très régulièrement, lentement, et
déplaçait en permanence son bassin au fur et à mesure de la descente. […] Lorsque les jambes sont détendues, on
sent très bien les muscles qui maintiennent la position à un instant T. Pour les maintenir activés et ne pas compenser
avec d’autres muscles qui viendraient soulager l’effort mais bloqueraient le mouvement, il faut maintenir le centre
de gravité toujours au même endroit, là où la respiration le place habituellement. Résultat, il faut bouger le bassin
pour maintenir sa position pendant que l’angle des jambes par rapport au bassin change. Une respiration constante
permet également de maintenir le tonus du tronc nécessaire pour contrôler la position du centre de gravité. Ainsi, le
squat se fait sans effort réel et l’exercice n’est pas du tout désagréable. Le même type d’exercice se fait en position
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de pompe. L’idée est la même, sauf que le travail se fait sur la liaison entre les bras et le buste et non plus les
jambes.32
MAÎTRISE DU SOUFFLE (LA) YVAN CAM (2021)
Stress
[…] tout stress doit se payer. Soit sous forme de repos, soit d’alimentation. Si ce n’est pas le cas, le corps va venir
taper dans ses réserves. Cela marche jusqu’au jour où il n’y en a plus. 39
[…] en ralentissant notre respiration, notre état de stress va diminuer tandis qu’en augmentant la fréquence, il va
s’accélérer. […] travaillez sur votre diaphragme reviendra à créer une adaptation du nerf vague et donc du
parasympathique. 40
MAÎTRISE DU SOUFFLE (LA) YVAN CAM (2021)
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devient plus souple, plus lié et la posture se corrige petit à petit. La façon de bouger au quotidien change également
et la respiration devient le centre du mouvement. Cela a donné naissance à la méthode HOP (Harmonisation et
optimisation posturale) que ces kinés enseignent depuis maintenant plusieurs années et qu’ils utilisent également en
cabinet pour rééduquer des patients. 26
[…] Le pratiquant qui utilise cette façon de se déplacer est obligé d’utiliser son axe central et il n’y a qu’en respirant
d’une certaine façon que cela est possible. La maîtrise de cette respiration permet de mieux se déplacer
(minimisation du travail du membre d’appui au sol) et de bouger plus librement (libération de l’ensemble des
membres). À l’opposé, nous pouvons émettre l’hypothèse que des ventilations erronées sont liées à des
mouvements et des postures pathologiques. […] les muscles des mollets et des cuisses ne présentent plus la moindre
tension au repos ? Une fois cette nouvelle posture adoptée, quelqu’un de beaucoup plus lourd doit pouvoir se
mettre debout sur vos cuisses et vos mollets sans que cela ne vous cause la moindre douleur. Cela entraîne
également un changement au niveau de la mobilité du bassin et de la tenue de la région lombaire […]. Bouger par la
respiration est exactement l’inverse. Pour le sentir au départ, sur une inspiration, on va chercher à prolonger le
mouvement inspiratoire en venant étirer les bras et les jambes. Le résultat est que la sensation d’effort se condense
aux extrémités des membres et non plus au centre. Si je reprends l’exemple de la pompe, partez à plat ventre, poings
fermés, inspirez, puis cherchez à étirer vos bras dans le sol. Vous sentirez alors une grosse pression dans les poings
mais le reste du corps restera très disponible pendant que vous monterez. La même chose se fait avec les jambes
lors d’un squat. 63
[…] J’avais senti cela chez certains pratiquants de très haut niveau qui parvenaient à n’opposer aucune résistance
lorsque l’on cherchait à les pousser ou les déplacer, tout en maintenant une pression mécanique très importante sur
moi. Cela avait été le cas avec Mikhail Ryabko, Vladimir Vasiliev ou Vladimir Zaykovskiy du Systema. Je me suis ainsi
retrouvé le corps complètement tordu alors que j’essayais simplement d’appuyer sur la main de Vladimir Zaykovskiy,
lorsqu’il essayait de me faire sentir cette notion. En lui attrapant le bras, alors qu’il ne faisait aucun mouvement pour
se défendre, je me trouvais complètement déséquilibré, forçant sur mes jambes pour ne pas tomber. C’était assez
déstabilisant, j’avais l’impression de lutter contre moi-même, ce qui était complètement le cas puisqu’il me renvoyait
toute la force que je lui appliquais en faisant en sorte de la rediriger au travers de sa structure corporelle.
MAÎTRISE DU SOUFFLE (LA) YVAN CAM (2021)
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fois déprimant d’avoir raté ce point mais également très stimulant puisque même sans cela, des effets nets sur la
posture avaient tout de même été obtenus. 30
[…] En mobilisant constamment l’ensemble du buste, elle va venir détendre et étirer les muscles lombaires ainsi que
les muscles viscéraux, tout en donnant une structure « par l’intérieur au corps ». Cela va avoir un effet sur le
placement du centre de gravité qui en se repositionnant sollicitera beaucoup moins les muscles des jambes. Par
conséquent, les jambes deviendront beaucoup plus souples et endurantes. 31
[…] l’exercice le plus simple est d’avoir un partenaire qui pose les mains sur les zones qui doivent successivement
bouger. On commence donc avec les mains sur l’abdomen, les flancs et la région lombaire. La personne qui travaille
doit inspirer en repoussant les mains à chaque fois. Lorsqu’elle y arrive, le partenaire pose une main sur les côtes en
laissant l’autre sur une région abdominale. Là encore, le pratiquant doit repousser la première main puis seulement
ensuite la suivante. Enfin, on déplace la main de l’abdomen et on la pose sur la clavicule. En surveillant que
l’abdomen se gonfle visuellement, on doit avoir la main au niveau costal qui est repoussée et ensuite la main au
niveau de la clavicule doit basculer vers l’arrière. […] finalement, le résultat de ce travail est que la respiration sera
libre et cela se manifestera par une fréquence respiratoire plus lente. En effet, le diaphragme rencontrant de moins
en moins de résistance, il descendra plus longtemps dans l’abdomen avant de devoir faire un effort qui le poussera à
se détendre et à revenir en place. La conséquence est que son cycle contraction-détente est plus long et le rythme
respiratoire ralentit. C’est également de cette manière que l’on commence à mettre en évidence la présence d’une
forme de rebond respiratoire. […] Cela va avoir un effet sur le placement du centre de gravité qui en se
repositionnant sollicitera beaucoup moins les muscles des jambes. Par conséquent, les jambes deviendront
beaucoup plus souples et endurantes. 30-31
MAÎTRISE DU SOUFFLE (LA) YVAN CAM (2021)
Wim Hof
[…] d’une méthode qu’il avait découverte pour résister au froid. […] cette méthode avait montré une forme d’action
volontaire sur le système nerveux autonome. […] En particulier, il y, avait une diminution, du cortisol, chez les
pratiquants, Wim Hof (Kox, van Eijk et al. 2014)., Ceci, m’avait particulièrement intéressé, puisque le cortisol, est une
hormone, qui maintient, le corps en état de stress chronique, en ne disparaissant pas. 46-47
[…] Elle s’articule autour de ce, que l’on désigne par les « trois piliers de la méthode » : techniques respiratoires,
exposition (graduelle) au froid, préparation mentale. 47
[…] Si le stress aigu est un réflexe utile qui peut nous sauver la vie, le stress chronique est délétère. Lorsque celui- ci
s’installe, la fatigue chronique, le burn-out et la dépression sont un risque réel. Il est donc important de ne pas rester
en état de « lutte ou fuite » permanent, mais d’être capable de passer de cet état de « lutte ou fuite » à un état de «
repos et digestion », et réciproquement. Lors de la pratique de la méthode Wim Hof, le pratiquant s’exerce à ces
transitions. Par exemple, lors de l’exercice respiratoire de base, une phase d’hyperventilation induit un état
parasympathique comme en témoignent la hausse du rythme cardiaque et la production d’hormones telles que
l’épinéphrine (adrénaline), la noradrénaline (norépinéphrine) et le cortisol. Cette phase est enchaînée avec une
phase d’apnée relâchée favorisant l’état parasympathique. Cette alternance permet au pratiquant de simuler des
19
phases de stress aigu et de relaxation. On peut ainsi spéculer que, entraîné de la sorte, le système nerveux autonome
est plus à même de « trouver son chemin » entre aller vers un état de stress ou un état de relaxation. C’est ce
qu’indiquent de nombreux pratiquants qui parviennent à mieux maîtriser leur état de stress au quotidien. 48
[…] La trouvaille importante de cette étude était que, même chez des gens fraîchement formés et donc assez peu
entraînés, il est possible d’exercer un contrôle de son système nerveux autonome et son système immunitaire inné
grâce à des exercices réalisés consciemment. 49
[…] La technique respiratoire centrale de cette méthode est une série entre 30 et 40 hyperventilations suivie d’une
apnée poumons vides puis d’une apnée poumons pleins entre 15 et 30 secondes. Tout un tas de variantes existe sur
le nombre de cycles, de comptes, de temps d’apnée mais fondamentalement, l’effet est toujours le même. 49
MAÎTRISE DU SOUFFLE (LA) YVAN CAM (2021)
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