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Bull Acad Natl Med (2020) 204, 126—136

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REVUE GÉNÉRALE

Épidémiologie et diagnostic virologique de


l’infection congénitale à cytomégalovirus
(CMV)夽
Epidemiology and laboratory diagnosis of congenital
cytomegalovirus (CMV) infection

M. Leruez-Ville a,∗,b, Y. Ville b,c

a
Centre national de référence des herpes virus, laboratoire associé infection congénitale à
cytomégalovirus, laboratoire de virologie, hôpital Necker—Enfants-Malade, AP—HP, 75015 Paris, France
b
EA Fetus, Paris Descartes université, université de Paris, 75005 Paris, France
c
Maternité, hôpital Necker—Enfants-Malade, AP—HP, 75015 Paris, France

Reçu le 1er juillet 2019 ; accepté le 15 octobre 2019


Disponible sur Internet le 9 décembre 2019

MOTS CLÉS Résumé Avec une prévalence comprise entre 0,3 et 1 %, l’infection à cytomégalovirus (CMV)
Cytomegalovirus ; est la cause la plus fréquente d’infection congénitale. Des séquelles neurologiques et audi-
Infection tives de gravité variables surviennent chez environ 17 à 19 % de tous les nouveau-nés infectés.
congénitale ; L’infection congénitale peut compliquer une infection maternelle primaire ou non primaire,
Sérologie ; avec une morbidité identique. Les séquelles ne sont présentes qu’en cas d’infection mater-
Réaction de nelle du 1er trimestre, avec un risque de 51 à 57 % chez les nouveau-nés infectés après
polymérisation en une primo-infection maternelle du 1er trimestre dont 32 % de séquelles neurologiques. La
chaîne primo-infection peut être diagnostiquée avec une bonne sensibilité (78 à 98 % en fonction
des techniques) par une sérologie (IgG, IgM et avidité des IgG si les IgM sont positives) à
11—14 semaines d’aménorrhée. Aucun outil n’est validé pour le diagnostic des infections non
primaires. L’infection fœtale est diagnostiquée avec une sensibilité > 90 % par PCR CMV dans
le liquide amniotique prélevé 8 semaines après la date présumée de l’infection maternelle.
Les quelques faux négatifs du diagnostic prénatal ont un très bon pronostic à long terme. À la
naissance, le diagnostic est fait par PCR sur échantillon salivaire ou urinaire prélevé dans les
3 premières semaines. Des faux positifs avec charges virales très faibles sont possibles dans la
salive, une confirmation dans un second prélèvement est recommandée. Le diagnostic rétros-
pectif par PCR CMV sur sang séché du carton de Guthrie permet de diagnostiquer la quasi-totalité
des infections avec séquelles si la sensibilité analytique de la technique utilisée est bonne.
© 2019 l’Académie nationale de médecine. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

夽 Séance du 1er octobre 2019.


∗ Auteur correspondant.
Adresse e-mail : marianne.leruez@aphp.fr (M. Leruez-Ville).

https://doi.org/10.1016/j.banm.2019.10.020
0001-4079/© 2019 l’Académie nationale de médecine. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Épidémiologie et diagnostic virologique de l’infection congénitale à CMV 127

Summary. — With a worldwide prevalence of between 0.3 and 1%, congenital cytomegalovirus
KEYWORDS (cCMV) infection is the main cause of congenital infection. Long-term neurological or audiolo-
Cytomegalovirus; gical sequelae are seen in up to 17 to 19% of all infected newborns. cCMV may follow maternal
Congenital infection; primary infection or maternal non-primary infection, with comparable morbidity. Long-term
Serology; sequelae are only seen when maternal infection occurred in the first trimester of pregnancy.
Polymerase Chain The risk of long-term sequelae is as high as 51 to 57% in children infected after a maternal
Reaction primary infection in the first trimester. The diagnosis of maternal primary infection can be
achieved with a good sensitivity (78 to 98% depending on the assay) with serology testing (IgG,
IgM and IgG avidity in cases with positive IgM) at 11 to 14 weeks of gestation. There are no
tools validated to perform the diagnosis of maternal non-primary infection. Diagnosis of fetal
infection is achieved with sensitivity over 90% by CMV PCR in amniotic fluid collected at least
8 weeks after the estimated date of maternal primary infection. The few cases with false nega-
tive prenatal diagnosis have an excellent long-term prognosis. At birth, the diagnosis relies on
CMV PCR in saliva or urine collected in the first 3 weeks of life. Since false positive with low viral
load are possible in saliva samples, confirmation in a second sample is mandatory. Retrospective
diagnosis on dried blot spots of Guthrie cards identifies almost all infections with sequelae if
the method used holds a good analytical sensitivity.
© 2019 l’Académie nationale de médecine. Published by Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Le CMV humain (HCMV) a une spécificité d’hôte complète La séroprévalence varie beaucoup d’un pays à l’autre
et n’infecte que l’homme. À la suite de la primo-infection, en fonction des conditions socio-économiques et augmente
l’HCMV reste en latence dans l’organisme au sein des mono- avec l’âge. La séroprévalence parmi les femmes en âge de
cytes et des macrophages. Le génome du HCMV est très procréer varie de 50 à 85 % dans les pays européens.
variable pour un génome à ADN, le plus variable parmi En France, la séroprévalence chez les adultes âgés de
les Herpes Viridae en raison des recombinaisons géné- 15 à 49 ans était de 42 % en 2010 : 46 % chez les femmes
tiques entre souches infectant le même hôte. Par ailleurs, et 39 % chez les hommes [4]. Chez les femmes enceintes
l’immunité contre l’infection est incomplète. Ainsi, des la séroprévalence en région parisienne était respectivement
réinfections avec des souches virales différentes sont pos- de 55 et 57 % dans 2 études récentes [5,6]. La séroprévalence
sibles chez un même individu ainsi que la réactivation de augmente avec la parité [6].
la souche endogène latente. Ces réinfections ou réacti-
vations sont appelées infections non primaires. Le HCMV La fréquence de l’infection chez la femme
est l’étiologie la plus fréquente d’infection congénitale, enceinte
la cause principale des déficits auditifs non génétiques de
l’enfant et une cause majeure de troubles neurologiques.
Dans une méta-analyse de la littérature mondiale, Hyde
Il expliquerait 10 % des cas d’infirmité motrice cérébrale
et al. estimaient que le taux annuel de séroconversion chez
[1] et 10 à 20 % des déficits auditifs [2,3]. En l’absence
les femmes enceintes était de 2 % [7]. En France, le taux
de recommandations nationales pour un dépistage prénatal
de séroconversion chez les femmes enceintes séronégatives
systématique, les infections fœtales sont essentiellement
était de 1,4 % dans une étude multicentrique ayant inclus
diagnostiquées lorsque des anomalies échographiques évo-
19 456 femmes enceintes testées mensuellement pendant
catrices sont identifiées. Cependant, les sérologies sont
les 6 premiers mois de la grossesse et en fin de grossesse
faites en dépit des recommandations chez environ 40 % des
[8]. Les femmes enceintes sont d’autant plus susceptibles de
femmes enceintes en Île-de-France, permettant le diagnos-
faire une primo-infection qu’elles sont jeunes et qu’elles ont
tic de nombreuses primo-infections maternelles.
déjà au moins un enfant. Ainsi, dans une étude américaine,
le risque annuel de primo-infection pendant la grossesse
d’une cohorte de femmes séronégatives à leur grossesse pré-
cédente était de 5,9 % [9]. Dans notre centre, nous avons
L’épidémiologie de l’infection congénitale à
suivi une cohorte de 739 femmes enceintes séronégatives à
CMV revisitée leur première grossesse et ayant eu au moins une 2e gros-
sesse. Le risque d’une primo-infection au 1er trimestre de la
La séroprévalence chez les femmes enceintes grossesse était de 6 % chez ces femmes lorsqu’un intervalle
compris entre 1 et 2 ans séparait leurs grossesses. Ainsi,
La transmission du virus se fait par contact rapproché direct ces femmes séronégatives à leur première grossesse, et qui
ou indirect via des liquides biologiques contaminés : urine, ont une grossesse dans les 2 ans, constituent un groupe à
salive, sang, sécrétions vaginales, sperme, lait maternel. Le très haut risque de primo-infection, leur risque d’accoucher
portage du virus est prolongé après la primo-infection. d’un nouveau-né avec une infection congénitale est plus
128 M. Leruez-Ville, Y. Ville

de 20 fois supérieur à celui des autres femmes enceintes incidence d’infection congénitale à 0,2 % avec 47 % et 52 %
(données non publiées). des cas compliquant respectivement une primo-infection
L’incidence des infections secondaires (réinfections ou maternelle ou une infection maternelle non primaire [13].
réactivations) n’est pas connue. Cependant, une incidence Au Brésil, où 98 % des femmes enceintes sont séropositives
annuelle de 10 % a été rapportée dans une cohorte de pour le CMV, l’incidence de l’infection congénitale était de
jeunes femmes américaines séropositives suivies pendant 0,5 % avec plus de 90 % des cas issus d’une infection mater-
3 ans [10]. nelle non primaire [19] (Fig. 1).

Le taux de transmission de la mère au fœtus La fréquence des symptômes à la naissance : en


quête d’une définition consensuelle
Le taux de transmission après une primo-infection mater-
nelle a été estimé à 32 % dans une méta-analyse de la La définition d’un état symptomatique ou non à la naissance
littérature [11]. Une transmission fœtale plus élevée au n’est pas consensuelle. De façon classique, l’état sympto-
3e trimestre a été rapportée dans plusieurs études reprises matique est défini par la présence de symptômes de maladie
dans le travail de Picone et al. [12] avec des taux cumu- à CMV (retard de croissance intra-utérin, hépatoméga-
lés de transmission respectivement de 26 %, 28 % et 65 % lie, splénomégalie, purpura, pneumopathie, rétinite, signes
au 1er , 2e et 3e trimestres. Cependant, ces résultats obte- neurologiques, thrombopénie < 100000/mm3 , cytolyse hépa-
nus d’études rétrospectives, dans lesquelles un dépistage tique avec transmainases > 80 UI/L, anémie > 11 g/dL, biliru-
sérologique systématique n’avait pas été pratiqué, restent bine conjuguée > 20 ␮mol/L, anomalies sévères à l’imagerie
sujets à caution. D’ailleurs, dans les études de dépistage cérébrale). Dans les études les plus anciennes, le déficit
systématique à la naissance parmi les nouveau-nés infectés auditif n’était pas inclus dans cette définition de l’état
à la suite d’une primo-infection maternelle, la proportion symptomatique. Des recommandations récentes préconisent
de ceux infectés après une primo-infection survenue au 1er , qu’un nouveau-né soit considéré comme asymptomatique
2e et 3e trimestres est similaire [13,14]. Il n’y a donc aucun s’il ne présente aucune anomalie en rapport avec cette
argument scientifique solide permettant de moduler le taux infection dont une audition normale [20].
de transmission en fonction de l’âge gestationnel. Une méta-analyse de 15 études ayant inclus un total de
Le taux de transmission après une infection maternelle 117 986 enfants infectés estime à 12,7 % le risque d’être
non primaire est très mal connu, essentiellement car le symptomatique à la naissance et entre 40 et 50 % celui
diagnostic de ces infections est très difficile à réaliser. d’avoir au moins une séquelle dans ce groupe symptoma-
Cependant, il a été estimé à 1,4 % dans une méta-analyse tique [21]. Dans cette méta-analyse, 13,5 % des nouveau-nés
[11]. Ainsi, l’immunité maternelle protège seulement par- asymptomatiques avaient développé des séquelles à type
tiellement de l’infection fœtale. de déficit auditif : en effet, les études analysées classaient
Le risque de transmission fœtale lorsqu’une primo- en asymptomatiques les nouveau-nés avec un déficit audi-
infection survient dans les 11 semaines précédant la tif isolé. Ainsi, dans l’histoire naturelle de la maladie, il
conception est faible mais réel, ce risque semble nul lorsque est estimé que 17 à 19 % de tous les nouveau-nés infectés
l’infection maternelle est survenue plus de 11 semaines auraient des séquelles à long terme (Fig. 2).
avant la conception [15,16]. La fréquence des symptômes (incluant le déficit auditif)
est similaire quel que soit le type d’infection maternelle
L’incidence de l’infection à la naissance : le poids comme cela a été montré dans 2 études dont la nôtre
des infections maternelles non primaires [17,22].

L’incidence de l’infection à la naissance varie en fonc- Le taux des séquelles à long terme : l’importance
tion des pays car elle est corrélée à la séroprévalence du trimestre de la contamination maternelle
maternelle. Elle varie d’environ 0,4 % dans les pays où la
séroprévalence maternelle est basse ou intermédiaire, soit Pour les infections congénitales compliquant une infec-
autour de 50 % comme dans la plupart des pays européens, tion maternelle primaire, le trimestre de contamination est
à 1 % ou plus dans les pays où la séroprévalence mater- un facteur pronostique majeur. Quelques études anciennes
nelle est élevée (> 90 %) [11,17]. La proportion d’infection avaient déjà montré que les enfants présentant des
congénitale qui fait suite à une infection maternelle non séquelles avaient été majoritairement infectés à la suite
primaire est d’environ 50 % dans les pays à séroprévalence d’une infection maternelle du 1er trimestre [12,22—25].
intermédiaire alors que dans les pays à forte prévalence les Cependant, des cas d’infections sévères avec séquelles
cas d’infection congénitale observés sont très majoritaire- avaient aussi été rapportés par ces auteurs chez des enfants
ment issus d’infections maternelles non primaires [18]. Dans infectés après infection maternelle du 2e ou du 3e tri-
une étude de notre groupe, avec une séroprévalence de 60 % mestre [23—25]. Ces études publiées au début des années
chez les femmes enceintes, le dépistage de 11 715 nouveau- 2000 étaient basées sur des cas inclus dans les 10 à 20 années
nés a retrouvé une incidence de l’infection à la naissance précédentes, époque où la sérologie maternelle restait
de 0,37 %. Dans cette étude, 52 % des nouveau-nés étaient difficile à interpréter notamment car les tests d’avidité
infectés à la suite d’une infection maternelle primaire et n’étaient pas encore utilisés [23—25]. Dans l’étude récente
48 % à la suite d’une infection non primaire [17] (Fig. 1). Dans de Faure-Bardon, parmi 250 enfants infectés, des séquelles
une étude finlandaise, avec une séroprévalence maternelle à 2 ans n’ont été constatées que chez ceux dont les mères
à 70 %, le dépistage de 19 868 nouveau-nés a retrouvé une avaient fait une primo-infection au 1er trimestre de leur
Épidémiologie et diagnostic virologique de l’infection congénitale à CMV 129

Figure 1 Poids des infections maternelles non primaires dans 3 pays à séroprévalence différentes. NNés : nouveau-nés ; PI :
primo-infection ; INP : infection non primaire. Dans l’étude française, la proportion de déficits auditifs était similaire après infection
maternelle primaire ou non primaire.
D’après Leruez-Ville et al., 2017 [17] ; Puhakka I et al., 2018 [13] ; Mussi Pinhata et al., 2018 [19].

Figure 2 Histoire naturelle de l’infection congénitale à CMV. Adapté de Dollard et al., 2007 [21] : dans cette étude, les nouveau-
nés ayant un déficit auditif isolé sont classés dans le groupe des asymptomatiques. Nous faisons l’hypothèse que sur 1000 infections,
un tiers sont survenues à chaque trimestre soit 333 au 1er trimestre. Le taux de 32 % de séquelles neurologiques provient de la série
en histoire naturelle de Pass et al., 2006 [23].

grossesse, aucune séquelle n’a été rapportée chez plus de réparties sur les 3 trimestres de la grossesse (voir plus haut),
100 enfants infectés après une primo-infection maternelle on peut estimer que sur 1000 nouveau-nés infectés, 333 ont
du 2e et 3e trimestres [26]. été infectés respectivement après une infection maternelle
Ainsi, dans l’histoire naturelle de la maladie, si l’on fait du 1er , 2e et 3e trimestres. À l’échelle de la France, avec
l’hypothèse que les infections maternelles sont également 758 000 naissances vivantes en 2018 et un taux d’infection
130 M. Leruez-Ville, Y. Ville

Figure 3 Séquelles à long terme chez le nouveau-né infecté après infection maternelle du 1er trimestre en histoire naturelle [23]
ou en contexte de dépistage sérologique au 1er trimestre [26]. Dans l’étude de Faure-Bardon et al. [26] : seuls les cas diagnostiqués
en anténatal avec sérologie systématique au 1er trimestre, amniocentèse et suivi avec imagerie ciblée ont été retenus pour cette
analyse. NNés : nouveau-nés ; PI : primo-infection ; PV : perdu de vue ; FCT : fausse couche tardive ; IMG : interruption médicale
de grossesse ; * diplégie spastique modérée, hémiplégie d’un bras ; ** la proportion entre déficits auditifs unilatéraux ou bilatéraux
n’est pas précisée dans cette série ; *** 12 déficits auditifs unilatéraux, 4 surdités bilatérales.

congénitale de 0,37 % [17], 2804 infections sont attendues anténatale avec dépistage sérologique et amniocentèse ; et
avec 477 à 532 enfants qui développeront des séquelles la possibilité d’une IMG pour les cas les plus sévères. La
chaque année dont 152 à 166 enfants avec des séquelles neu- proportion d’enfants avec séquelles neurologiques et déficit
rologiques [23]. Les séquelles survenant uniquement chez intellectuel est significativement plus basse dans la cohorte
les enfants infectés après une infection maternelle du 1er tri- anténatale alors que la proportion d’enfants avec un défi-
mestre, le risque de séquelles culminerait entre 51 et 57 % cit auditif est équivalente dans les 2 groupes. Cela suggère
dans ce groupe (Fig. 2). Cette estimation est d’ailleurs cor- que les IMG sont bien ciblées sur les cas sévères à très haut
roborée par l’étude publiée par Pass et al. [23] qui est la risque neurologique.
seule qui décrive le devenir en histoire naturelle d’enfants
infectés après une primo-infection maternelle du 1er tri-
mestre. Le taux de séquelles est très lourd dans cette étude Diagnostic de l’infection maternelle
avec un risque de séquelles auditives de 23 %, de séquelles
neurologiques de 32 % et de retard intellectuel (QI < 70) de Quels outils pour le diagnostic de la
17 % (Fig. 3). Dans l’étude de Faure-Bardon et al. [26], le primo-infection maternelle ?
taux de séquelles chez les enfants infectés après primo-
infection maternelle du 1er trimestre était de 32 % avec Le diagnostic de l’infection maternelle est basé sur la sérolo-
22 % de séquelles minimes (surdité unilatérale ± syndrome gie. La séroconversion confirme la primo-infection. Lorsque
vestibulaire) et 10 % de séquelles sévères (surdité bilaté- l’on ne peut pas mettre en évidence une séroconversion, le
rale ± séquelle neurologique) et 1 % de retard mental [26]. diagnostic repose sur la détection d’IgG et d’IgM.
Le taux de séquelles neurologiques dans cette étude est
donc très inférieur à celui décrit en histoire naturelle [23].
Performances des tests IgG
Ceci s’explique par l’origine des patientes qui dans 80 %
Des études comparatives ont montré une concordance éle-
des cas avaient été diagnostiquées avant la naissance après
vée (98 à 100 %) et une sensibilité et spécificité élevées (97 à
sérologie maternelle au 1er trimestre et amniocentèse. Dans
100 % et 96 à 100 % respectivement) entre les techniques
les cohortes anténatales, les cas les plus graves sont ainsi
commerciales dosant les IgG anti-CMV [29—37].
repérés par l’imagerie ciblée et une interruption médicale
Il n’y a donc pas de difficultés particulières pour interpré-
de grossesse (IMG) est le plus souvent demandée par les
ter ces sérologies IgG, en dehors de celles avec des taux bas
parents. Dans notre expérience de cohorte anténatale et
d’IgG. En effet, il n’existe pas de technique de référence
dans celles d’autres groupes, 20 à 30 % des fœtus ont des
permettant de classer avec certitude en vrai positif ou faux
infections cérébrales sévères repérées à l’imagerie et à
positif une sérologie avec un taux faible d’IgG proche du
l’origine d’IMG [12,27,28]. La Fig. 3 compare le devenir des
seuil. Ce problème n’est pas négligeable, en effet une étude
enfants infectés après une primo-infection maternelle du
rapporte que parmi 4938 sérums testés avec 2 techniques
1er trimestre en histoire naturelle avec celle d’une cohorte
différentes, les résultats étaient discordants dans 1,8 % de
Épidémiologie et diagnostic virologique de l’infection congénitale à CMV 131

Figure 4 Résultats du dépistage de la sérologie maternelle CMV à 12 semaines à la maternité de Necker (2011—2016) (données
non publiées). PI : primo-infection ; VPP : valeur prédictive positive.

ces sérums avec un taux bas d’anticorps [38]. Il est proposé Performances des tests d’avidité
que les femmes enceintes avec un taux bas d’anticorps au La standardisation des tests d’avidité s’est améliorée dans
seuil des techniques soient considérées comme séronéga- les dernières années. La sensibilité, la spécificité, et la
tives c’est-à-dire dans le groupe le plus à risque. concordance des tests d’avidité disponibles sur les chaînes
d’automatisation varient respectivement de 82 à 100 %, de
90 à 100 % et de 80 à 100 % [36,43,37]. Cependant, des
difficultés d’interprétation et des pièges persistent.
Performances des tests IgM Lorsque le taux d’IgG est bas, proche du seuil de
Les études comparatives ont montré une concordance modé- positivité, l’interprétation de l’avidité est impossible :
rée à forte (84 à 95 %) entre les différentes techniques com- des avidités faussement basses ont été rapportées en cas
merciales dosant les IgM anti-CMV [31,32,34,36,37,39,40]. d’infection ancienne [44] et des avidités faussement éle-
La sensibilité relative de ces tests entre eux variait de 54 à vées ont été rapportées en cas d’infection aiguë très récente
100 % selon les études [34—41]. Cependant, la plupart de [43].
ces études ont été faites avec des tests qui ont depuis évo- L’interprétation des avidités intermédiaires reste dif-
lué voire disparu. Une étude nous paraît plus pertinente que ficile, elles ne permettent pas, lorsque réalisées au
les autres car elle est récente et a évalué la sensibilité de 1er trimestre, d’exclure la survenue d’une primo-infection
5 techniques commerciales qui représentent plus de 90 % en début de grossesse ou en période périconceptionnelle.
des techniques utilisées en France actuellement [34]. Dans C’est dans ces cas que la réalisation d’autres marqueurs
cette étude, la sensibilité des IgM, qui a été évaluée sur un virologiques pourrait être utile pour aider à préciser la data-
panel bien caractérisé de 339 sérums de primo-infection, tion de la primo-infection. Une PCR CMV négative dans le
variait de 79 à 98 % selon le test [34]. sang total maternel permet d’exclure une primo-infection
La présence d’IgM n’est pas spécifique d’une primo- dans le mois précédent avec une sensibilité correcte (> 80 %)
infection récente puisque celles-ci peuvent persister [45]. En revanche, une PCR CMV positive ne signifie pas tou-
plusieurs mois après une primo-infection ou être liées à des jours une primo-infection récente puisque l’ADN-émie peut
réactions sérologiques croisées ou non spécifiques. Ainsi, persister chez certains individus [45].
la mesure de l’avidité des IgG permettant de dater une
infection est impérative en cas d’IgM positives. Le profil
sérologique typique de primo-infection associe des IgM éle- Comment et quand prescrire une sérologie CMV
vées, des IgG basses et une avidité basse des IgG. Dans pendant la grossesse ?
les études où un dépistage systématique a été réalisé au
1er trimestre de la grossesse, 1 à 5 % des femmes enceintes Une seule étude a comparé 2 stratégies différentes pour le
avaient des IgM positives mais dans 59 à 77 % des cas ces dépistage des primo-infections maternelles au 1er trimestre
IgM n’étaient pas en lien avec une primo-infection surve- de la grossesse : la 1re consistait à tester les IgG puis si
nue pendant la grossesse puisque l’avidité des IgG était celles-ci étaient positives l’avidité des IgG était faite sys-
forte, éliminant ainsi une primo-infection de moins de 3 mois tématiquement et la 2e consistait à tester les IgG et les IgM
[5,41,42] (Fig. 4). puis l’avidité uniquement si les IgM étaient positives [46].
132 M. Leruez-Ville, Y. Ville

Les résultats de cette étude ont démontré la supériorité usage est limité par le fait que ce sont des techniques
de la 2e stratégie. En effet, ces 2 stratégies ont échoué à expérimentales qui ne peuvent pas être utilisées dans un
exclure une primo-infection pendant la grossesse dans 26 % laboratoire de diagnostic et par leur manque de sensibilité
des cas pour la 1re et dans seulement 1 % des cas pour la [50].
2e [46]. La spécificité d’un algorithme basé sur IgG + IgM et Dans leur ensemble, ces études suggèrent que la séro-
avidité si IgM positive était donc très nettement supérieure. logie classique notamment la présence d’IgM n’est pas
Cependant, cette étude n’a pas permis d’évaluer la sensi- sensible pour repérer les femmes qui accoucheront d’un
bilité des 2 stratégies [46]. En effet, les IgM CMV persistent nouveau-né infecté par une infection maternelle non pri-
généralement pendant des mois mais de rares cas dans les- maire. C’est pourquoi, nous conseillons lorsque la sérologie
quels les IgM étaient fugaces et non détectables pendant est connue positive avant la grossesse, de ne pas refaire
les 3 mois suivant la primo-infection ont été rapportés. Si cette sérologie qui n’apportera pas d’information supplé-
l’on s’appuie sur la sensibilité connue des tests d’IgM CMV mentaire puisque les tests sérologiques dans l’état actuel
actuellement utilisés en France [34], on peut estimer que des connaissances permettent uniquement de repérer une
la sensibilité de la stratégie décrite ci-dessus serait de 79 à primo-infection maternelle mais pas une infection mater-
98 % selon la technique utilisée. nelle secondaire. Des études évaluant la valeur d’autres
Il n’est actuellement pas recommandé de faire des tests diagnostiques notamment la PCR CMV dans les urines,
sérologies CMV systématiques pendant la grossesse. Cepen- la salive ou le sang pour identifier les femmes séropositives
dant, si un tel dépistage est réalisé il doit être à risque d’accoucher d’un enfant infecté pourraient être
centré sur l’identification des primo-infections pendant mises en place.
le 1er trimestre. Nous proposons depuis 2009 dans notre
établissement, une sérologie CMV avec dosage des IgG
et des IgM à la première visite de grossesse autour de
11—14 semaines d’aménorrhée (Fig. 4). À cette date, on Diagnostic prénatal de l’infection fœtale
peut diagnostiquer la plupart des primo-infections éven-
tuellement survenues au 1er trimestre ou en période La détection de l’ADN viral dans le liquide amniotique par
périconceptionnelle. Il est possible que cet algorithme ne PCR est la méthode de référence. La spécificité et la sen-
permette pas de détecter les primo-infections très pré- sibilité analytique de la PCR CMV sont proches de 100 %
coces, une stratégie comprenant une première sérologie lorsqu’une technique de PCR en temps réel est utilisée [51].
plus tôt dans la grossesse pourrait être évaluée. Sur la base de 3 publications assez anciennes, il est actuel-
Les infections maternelles du 2e et du 3e trimestres lement recommandé de pratiquer l’amniocentèse au moins
n’étant pas responsables de séquelles, refaire la sérologie 6 semaines après la date présumée de la primo-infection
chez les femmes séronégatives à 12—13 semaines ne semble maternelle et après 20—21 semaines [8,52,53]. Dans ces
pas pertinent. Par ailleurs, prescrire une première sérologie conditions, la sensibilité du diagnostic prénatal varie de 85 à
au 2e ou au 3e trimestre n’est pas informatif : une sérologie 90 % selon les études [54]. Les 5 à 15 % de faux négatifs du
avec des IgG positives associées ou non à des IgM positives diagnostic prénatal sont expliqués par un passage tardif du
et à une avidité élevée n’exclut pas une primo-infection virus après l’amniocentèse, en effet une étude a pu rappor-
pendant le 1er trimestre de la grossesse. Enfin, refaire une ter un intervalle de plus de 19 semaines entre l’infection
sérologie CMV chez une femme connue séropositive avant la maternelle et l’infection fœtale [55]. Cependant, les cas
grossesse n’est pas utile. de faux négatifs du diagnostic prénatal, c’est-à-dire les
nouveau-nés infectés alors que la PCR était négative à
l’amniocentèse à 20 semaines ont un excellent pronostic
Peut-on diagnostiquer en routine une infection et ne semblent pas développer de séquelles, probablement
maternelle non primaire ? car ils ont été infectés de façon retardée après le 1er tri-
mestre [54]. Dans une étude récente, Enders et al. rapporte
Le diagnostic d’infection maternelle non primaire repose sur qu’il existe des faux négatifs du diagnostic prénatal quel
la présence d’une PCR CMV positive dans le sang et/ou dans que soit le terme auquel est pratiquée l’amniocentèse [56].
les urines chez une femme connue séropositive. Peu études En revanche, dans cette étude un intervalle de temps de
ont rapporté la performance de la sérologie pour identi- moins de 8 semaines entre la date présumée de l’infection
fier les femmes présentant une infection non primaire et maternelle et l’amniocentèse était associé au risque de
à risque de transmettre le virus à leur fœtus. Trois séries faux négatif. Une amniocentèse plus précoce (à partir de
ayant étudié au total 32 fœtus/nouveau-nés ayant eu une 17 semaines lorsque la maturation du système urinaire fœtal
infection congénitale à CMV à la suite d’une infection mater- est acquise) n’induirait donc pas plus de faux négatifs si l’on
nelle non primaire rapportent qu’aucune de ces 32 mères respecte un intervalle d’au moins 8 semaines entre infec-
n’avait d’IgM détectables aux 1er et 2e trimestres et que tion maternelle et ponction amniotique. Cette stratégie est
seulement 6 % d’entre elles avaient une augmentation signi- en cours d’évaluation dans notre centre. Il serait en effet
ficative de leur taux d’IgG pendant la grossesse [17,47,48]. intéressant de pouvoir diagnostiquer l’infection fœtale le
En revanche, dans une cohorte rétrospective de 205 femmes plus tôt possible notamment dans le cadre de protocoles
enceintes avec des IgM positives et une PCR CMV positive thérapeutiques.
dans le sang ou les urines, 7 (3,4 %) ont accouché d’un Quel que soit le résultat du diagnostic prénatal (PCR CMV
nouveau-né infecté [49]. Des techniques sérologiques per- positive ou négative dans le liquide amniotique), il faut le
mettant de détecter des réponses sérologiques spécifiques confirmer en testant le nouveau-né par une PCR CMV dans
de souches ont été décrites dans la littérature mais leur la salive ou les urines.
Épidémiologie et diagnostic virologique de l’infection congénitale à CMV 133

Figure 5 Comparaison des charges virales CMV entre les échantillons salivaires confirmés positifs dans un 2e prélèvement (vrai
positif) et ceux non confirmés dans un 2e prélèvement (faux positifs).
D’après M. Leruez-Ville et al., 2017 [17].

Diagnostic néonatal de l’infection congénitale Quelle technique et quand ?


à CMV
Une PCR CMV dans la salive prélevée dans les 15 à
21 premiers jours de vie est actuellement la technique de
Quelles indications pour le diagnostic d’infection
choix pour le diagnostic de l’infection congénitale chez le
congénitale à la naissance ?
nouveau-né [20,58]. Le prélèvement doit être fait dans les
21 premiers jours de vie pour ne pas risquer de diagnostiquer
Le diagnostic néonatal doit être fait lorsqu’une primo- par excès des infections congénitales qui seraient des infec-
infection maternelle a été diagnostiquée notamment au tions postnatales précoces. La recherche de l’ADN viral dans
1er trimestre ou lorsque le nouveau-né présente des symp- la salive est équivalente en termes de sensibilité à celle réa-
tômes évocateurs : hypotrophie, troubles neurologiques, lisée dans les urines [59,60] et le prélèvement salivaire est
hépatomégalie, splénomégalie, thrombopénie. Il est aussi beaucoup plus facile à obtenir qu’un prélèvement d’urine.
recommandé de faire un diagnostic chez les nouveau-nés Il faut cependant bien connaître les risques de faux positifs
ayant échoué au test auditif réalisé en maternité dans liés au prélèvement salivaire : en effet, celui-ci peut être
le cadre du dépistage universel de l’audition. En effet, contaminé par de l’ADN du CMV provenant des sécrétions
l’infection congénitale à CMV explique environ 25 % des vaginales ou du lait maternel. Ainsi, le prélèvement salivaire
déficits auditifs de l’enfant [2] et 10 % des surdités bilaté- doit être réalisé à distance des tétées. Une PCR CMV positive
rales [3]. Cependant, le dépistage universel de l’audition dans un prélèvement salivaire doit toujours être contrôlée
ne permet pas d’identifier tous les cas de déficits auditifs dans un autre prélèvement (salivaire ou urinaire) notam-
en lien avec le CMV. En effet, dans une étude américaine ment lorsque la charge virale est faible. En effet, dans notre
qui avait évalué cette stratégie, 43 % des enfants infectés étude et dans d’autres [14], la charge virale médiane des
avec un déficit auditif n’ont pas été identifiés par le échantillons salivaires positifs non confirmés dans un 2e pré-
dépistage universel de la surdité, parmi eux il y avait des lèvement était significativement beaucoup plus faible que
cas où le déficit auditif était survenu tardivement après la celle des échantillons salivaires réellement positifs (Fig. 5)
période néonatale mais aussi des cas d’authentiques [17].
déficits auditifs diagnostiqués dans la période La PCR CMV dans le sang total à la naissance ne
néonatale [57]. permet de détecter qu’environ 90 % des nouveau-nés
134 M. Leruez-Ville, Y. Ville

infectés congénitalement car 10 % de ceux-ci ne sont is the second most frequent cause of bilateral hearing loss in
pas virémiques (données personnelles, cohorte pédiatrique young French children. J Pediatr 2013;162(3):593—9.
française). Cependant, les nouveau-nés avec un déficit audi- [4] Antona D, Lepoutre A, Fonteneau L, Baudon C, Halftermeyer-
tif ont des charges virales sanguines plus élevées que les Zhou F, Strat LEY, et al. Seroprevalence of cytome-
galovirus infection in France in 2010. Epidemiol Infect
nouveau-nés asymptomatiques [61,62]. Une étude de Forner
2017;145(7):1471—8.
et al. rapporte que la charge virale sanguine des nouveau-
[5] Leruez-Ville M, Sellier Y, Salomon LJ, Stirnemann JJ, Jac-
nés qui avaient développé des séquelles était toujours quemard F, Ville Y. Prediction of fetal infection in cases
supérieure à 10 000 copies/mL [63]. De même dans notre with cytomegalovirus immunoglobulin M in the first trimes-
cohorte Cymepedia, les 36 nouveau-nés qui ont développé ter of pregnancy: a retrospective cohort. Clin Infect Dis
des séquelles avaient tous une virémie positive à la nais- 2013;56(10):1428—35.
sance avec une médiane de 10 000 copies/mL (données non [6] N’Diaye DS, Yazdanpanah Y, Krivine A, Andrieu T, Rozenberg
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Lorsque le diagnostic néonatal n’a pas été fait et qu’un
et al. Congenital HCMV infection: a collaborative and compa-
jeune enfant présente des signes cliniques compatibles avec
rative study of virus detection in amniotic fluid by culture and
une infection congénitale à CMV (signes neurologiques ou by PCR. J Clin Virol 2001;21(1):47—55.
surdité), la seule possibilité de faire le diagnostic rétros- [9] Fowler KB, Stagno S, Pass RF. Interval between births and
pectif de l’infection congénitale à CMV est de tester le sang risk of congenital cytomegalovirus infection. Clin Infect Dis
séché conservé sur les cartes de Guthrie, en sachant qu’en 2004;38(7):1035—7.
France celles-ci sont conservés entre 6 mois et 2 ans selon [10] Ross SA, Arora N, Novak Z, Fowler KB, Britt WJ, Boppana SB.
les centres. La PCR CMV sur sang séché a une sensibilité Cytomegalovirus reinfections in healthy seroimmune women. J
très variable, entre 30 et 95 %, d’une étude à l’autre [64]. Infect Dis 2010;201(3):386—9.
Cette sensibilité dépend de la sensibilité analytique de la [11] Kenneson A, Cannon MJ. Review and meta-analysis of the epi-
demiology of congenital cytomegalovirus (CMV) infection. Rev
technique utilisée, notamment de la qualité de la technique
Med Virol 2007;17(4):253—76.
d’extraction de l’ADN du sang séché sur buvard. Dans notre
[12] Picone O, Vauloup-Fellous C, Cordier AG, Guitton S, Senat MV,
laboratoire CNR, nous utilisons une technique d’extraction Fuchs F, et al. A series of 238 cytomegalovirus primary infec-
manuelle pour laquelle nous avons pu démontrer une très tions during pregnancy: description and outcome. Prenat Diagn
bonne sensibilité qui permet en théorie de détecter tous les 2013;33(8):751—8.
cas d’infection avec séquelles puisque son seuil de détec- [13] Puhakka L, Lappalainen M, Lönnqvist T, Niemensivu R, Lindahl
tion à 95 % est de 1500 copies/mL, soit 10 fois plus bas P, Nieminen T, et al. The burden of congenital cytomegalovi-
que les charges virales habituellement observées à la nais- rus infection: a prospective cohort study of 20,000 infants in
sance (10 000 copies/mL) chez les nouveau-nés a risque de Finland. J Pediatr Infect Dis Soc 2019;8(3):205—12.
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