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TOXOPLASMOSE ET GROSSESSE

I. INTRODUCTION : La toxoplasmose est une infection due à un parasite dont l'agent infectieux est appelé «
Toxoplasma gondii ». C'est l'une des infections les plus fréquentes .. Cette parasitose passe dans la grande
majorité des cas inaperçue.

La toxoplasmose congénitale (le foetus est infecté par le toxoplasme) survient lorsque la mère est infectée durant la
grossesse. Cette infection se transmet au foetus par diffusion transplacentaire . Lorsqu'une femme contracte une
toxoplasmose avant d'être enceinte celle-ci s'immunise contre tout risque pendant la grossesse.

L’atteinte fœtale est d’autant plus sévère que l’infection survient tôt dans la grossesse.

C’est une des seules infections pour laquelle il existe un traitement anténatal.

II. LA CONTAMINATION : Il existe 3 moyens de contamination


- La nourriture peut être contaminée par les oeufs du parasite. Il existe néanmoins des aliments plus « à risque ».
Ce sont les viandes mal cuites , les légumes et les fruits souillés par la terre.
- Les fèces de chat peuvent être eux aussi être porteurs d'oeufs contaminant du parasite. Il est donc possible de
s'infester en nettoyant la litière de l'animal.
- Enfin la transmission par le travail de terre souillée à main nue

Le risque de transmission materno-fœtale croît régulièrement avec l'âge gestationnel auquel survient l'infection
maternelle ; il est de 6 % à 13 semaines, 40 % à 26 semaines et 72 % à 36sa cad le risque de transmission materno-
foetale est très faible en début de grossesse il augmente avec le terme et est maximal en fin de grossesse ; les
répercussions d’une infection foetale sont maximales en début de grossesse / fœtopathies /et minimales voire
absente en fin de grossesse

III. PREVENTION DE LA TOXOPLASMOSE CONGENITALE : Elle repose sur le dépistage sérologique systématiquela
sérologie toxoplasmique / dosage des IGM et IGG : doit etre realisé :
- lors du bilan préconceptionnel
- lors du premier trimestre de la grossesse

MANIFESTATIONS CLINIQUES : La plupart des femmes enceintes (> 90 %) ayant acquis une infection à T. gondii sont
asymptomatiques. Dans les autres cas la symptomatologie est le plus souvent pauvre se manifeste le plus souvent
sous forme de syndrome d’allure grippal (température subfébrile, malaise, lymphadénopathie),

DIAGNOSTIC de certitude d’une primo-infection maternelle repose sur la sérologie ( apparition d’ IgM spécifique)

IV. Interprétation des résultats de la sérologie toxoplasmique :


◌ Lorsque le dépistage des anticorps IgG et IgM donne des résultats négatifs , cela indique l’absence d’une
infection ou la présence d’une infection aiguë extrêmement récente :
- patiente non immunisée
- surveillance sérologique mensuelle jusqu'à l’accouchement
- mesures préventives hygiéno-diététique :
o Ne consommer que de la viande bien cuite ou ayant été congelée
o Laver abondamment les fruits et légumes avant de les manger
o Bien se laver les mains après avoir manipulé de la viande crue ; des légumes ou des fruits crus et de la terre
o Eviter tout contact avec les chats et leur litière
◌ Lorsque le dépistage donne des résultats positifs pour les anticorps IgG et des résultats négatifs pour les
anticorps IgM : cela indique la présence d’une ancienne infection (infection remontant à plus d’un an) :
- A confirmer par un 2 eme dosage a 15 jours d’intervalle
- Pas de surveillance
◌ Lorsque le dépistage des anticorps IgG et IgM donne des résultats positifs dans les deux cas, cela indique :
infection toxoplasmique évolutive ou infection ancienne͢͢͢͢ : nécessite de dater la primoinfection par un test
d’avidité des immunoglobulines :
- indice d’avidité faible = primoinfection récente
- indice d’avidité élevée = primoinfection ancienne

V. CONDUITE A TENIR DEVANT UNE SEROCONVERSION TOXOPLASMIQUE : Le risque est la diffusion hématogène et
le passage transplacentaire de TG pouvant infecter le foetus ; la période la plus dangereuse pour le foetus se situe
entre 10 et 24 SA :
- Fausse couche spontanée - Mort in utéro
- Atteinte cérébrale :microcalcifications ; hydrocéphalie……..
- Atteinte ophtalmique : surtout choriorétinite ; catarracte……

Devant une séroconvertion toxoplasmique maternelle il faut mettre en route en urgence un traitement par
SPIRAMICYNE (ROVAMYCINE) 3 MUI 3 fois par jour puis réalisé des explorations pour rechercher une infection foetale
par une amniocentése.

RUBEOLE AU COURS DE LA GROSSESSE

I. INTRODUCTION : La rubéole est une infection virale a transmission respiratoire


◌ Le fait d’avoir la rubéole pendant la grossesse augmente le risque d’embryopathie rubéolique. Celle-ci peut
entraîner de graves troubles congénitaux chez le nouveau-né, notamment des troubles cardiaques, occulaires
RCIU ; surdité+……
◌ C’est au début de la grossesse que le risque d’embryopathie rubéolique est le plus élevé
• Si vous contractez la rubéole dans les 10 premières semaines de grossesse, ce risque pourrait atteindre jusqu’à 90 %.
• Si vous attrapez la rubéole après la 20e semaine, le risque d’embryopathie rubéolique est faible voire quasi nul

La prévention repose sur la vaccination (importance du bilan preconceptionnel)


II. DIAGNOSTIC

Le diagnostic repose sur la sérologie maternelle : présence d’ IGM et augmentation du taux des IGG entre 2
prélèvements a 15 jours d’intervalle

III. CIRCONSTANCES IMPOSANT LA REALISATION D’UNE SEROLOGIE RUBEOLEUSE


- Bilan pré-conceptionnel
- Systématique en début de grossesse
- En cas d’éruption maternelle évocatrice
- En cas de contage avec un enfant présentant une éruption suspecté d’être une rubéole
IV. INTERPRETATION D’ UNE SEROLOGIE RUBEOLEUSE
◌ Patiente séronégative : -contrôle de la sérologie vers 18 -20 SA
- vaccination de la patiente dans le post-partum
◌ Sérologie positive ( IGG) : -immunité probablement ancienne
- au moindre doute sur la possibilité d’une primo-infection = contrôle de la sérologie avec recherche d’IGM et
mesure de l’avidité des IGG ; une avidité faible évoque une infection récente.
V. CONDUITE A TENIR DEVANT UNE PRIMO-INFECTION RUBEOLIQUE DE LA FEMME ENCEINTE : Une primo-
infection maternelle survenue avant 18 SA impose de savoir si le foetus est infecté (par une amniocentése) et si
c’est le cas d’en évaluer les conséquences en recherchant des signes échographique de rubéole congénitale.
VI. PREVENTION : La prévention repose sur la vaccination des enfants et des jeunes filles en âge de procréer.

LA ROUGEOLE : La rougeole pendant la grossesse n’entraine pas de risque tératogène mais expose la femme enceinte
à:

- Complication pulmonaires - Accouchement prématuré - Mort in utéro


- Risque de rougeole néonatale si rougeole au voisinage de l’accouchement

En cas de contact d’un cas confirmé de rougeole avec une femme enceinte non vaccinée et sans antécédents de
rougeole :

- Administration d’immunoglobulines polyvalentes dans les 6 jours après l’exposition

En cas de contact d’un cas confirmé de rougeole avec une femme enceinte non vaccinée et sans antécédants de
rougeole :

- Administration d’immunoglobulines polyvalentes dans les 6 jours après l’exposition


- Confirmer le diagnostic par recherche virale sur prélévement de gorge
- Pas d’intérêt des immunoglobulines
- En phase d’invasion risque d’accouchement prématuré
- Isolement de la mère - Prophylaxie du nouveau-né par immunoglobuline.

HEPATITE B : Il n’existe pas d’embryofoetopathies liée au virus de l’hépatite B ; le risque est liée a une contamination
périnatale c’est-à-dire l’hépatite néonatale.

◌ La transmission par voie transplacentaire au cours de la grossesse est très rare ; l’enfant s’infecte donc le plus
souvent au moment de l’accouchement :
o par exposition au sang maternel et aux sécrétions génitales maternelles contenant du virus
o par voie hématogene transplacentaire microlésion placentaires
◌ Le risque d’infection périnatale est étroitement lié a la charge virale maternelle
◌ Dépistage maternelle obligatoire au 6 ème mois : recherche de l’ag HBs
◌ La prévention de l’hépatite B maternelle repose sur la vaccination
◌ La prévention des nouveau nés de mére agHBs positive repose sur la sérovaccination

HEPATITE C : Le dépistage n’est pas obligatoire au cours de la grossesse

◌ Toujours chercher une co- infection au VIH


◌ Comme pour l’hépatite B le risque est la transmission périnatale et ce risque est d’autant plus élevé que la
charge virale est importante
VIH : La sérologie HIV doit être systématiquement proposée a toutes femmes enceinte

◌ La césarienne prophylactique en dehors du travail n’est pas systématique elle est a discuter au cas par cas en
fonction de la charge virale
◌ L’accouchement par voie basse est autorisé si la charge virale est négative
◌ En cas d’accouchement par voie basse il faut éviter les gestes invasifs
◌ Un traitement antirétroviral par voie intra veineuse sera administré pendant toutes la durée du travail jusqu’au
clampage du cordon
◌ Contre-indication a l’allaitement maternel

CMV : C’est l’infection materno-fœtale la plus fréquente

◌ Le CMV est la première cause d’handicap neurologique congénitale surtout la surdité d’origine infectieuse
◌ L’infection foetale se fait principalement par voie hématogène et transplacentaire
◌ Prévention : des mesures d’hygiène doivent être conseillées a toutes les femmes enceinte ; ne pas embrasser sur
la bouche ; ne pas prendre de bain ensemble ;se laver les mains après avoir changer un bébé ; désinfection
quotidienne du pot ; utilisation de couvert séparés pendant les repas

HERPES : Un herpès génital maternel doit faire craindre la survenue d’un herpès néonatale : complication rare mais
gravissime (risque de décès foetal ou de complication neurologique grave)

◌ La contamination survient surtout lors de l’accouchement par contact avec les secrétions génitales maternelles.
◌ Mesures préventives de l’herpès néonatal :

Situation maternelle Risque d’herpès congénital Mesures préventives adaptées


Primo-infection herpétique du 80% -confirmation par deux sérologie herpétique réalisées a
dernier mois de 15 jours d’intervalle et culture virale
grossesse(rare) -traitement maternel antiviral par aciclovir jusqu'à
l’accouchement et césarienne prophylactique .

Récurrence herpétique dans la Moyen (2 a 5%) -traitement maternel antiviral


semaines précédant -césarienne prophylactique
l’accouchement
Antécédent d’herpès génital Faible -accouchement par voie base avec mesures d’asepsie (
chez la patiente désinfection génitale maternelle a la bétadine

Aucun antécédent d’herpés Très faible Mesure de prévention des IST au cours de la grossesse .
génital

NB : INTERDIRE TOUT CONTACT DIRECT AVEC UN SUJET PORTEUR D’HERPES LABIAL

LA SYPHILIS : Le dépistage sérologique de la syphilis est obligatoire en début de grossesse : TPHA et VDRL

◌ La transmission se fait par voie hématogène transplacentaire classiquement après 16 -18 SA


◌ LA syphilis maternelle expose l’enfant a naitre au risque de syphilis congénitale, il n’y a pas d’embryofoetopathie
ni d’augmentation du risque de FCS précoce mais après le 4eme mois la syphilis peut entrainer une FC tardive ,
un accouchement prématuré, voire MIU
◌ Le dépistage : Le dépistage sérologique de la syphilis est obligatoire en début de grossesse : TPHA et VDRL

TPHA VDRL DIAGNOSTIC


_ _ Sujet non atteint, sauf si la contamination est récente(moins de 3 semaines)

+ + Sujet atteint de syphilis


_ + Sérologie faussement positive :lupus, cirrhose, hepatite…….

+ _ Plusieurs possibilités :
• Syphilis débutante
• Faux positive du TPHA
RISQUE FŒTAUX

AVANT LE 4ème mois DE GROSSESSE APRES LE 4ème MOIS DE GROSESSE

pas d’infection foetale le foetus infecté risque :

le traitement prescrit avant 4ème mois évite tout risque • FC tardive


d’atteinte foetale • MIU
• Accouchement prématuré

- PREVENTION DE LA SYPHILIS CONGENITALE


◌ DEPISTAGE MATERNEL : obligatoire pour toute femme enceinte au premier trimestre de grossesse .
◌ Traitement maternel en cas de syphilis prouvée : antibiothérapie : BENZATHINE BENZYLPENICILLINE(
EXTENCILLINE) 2 injections IM de 2,4 MUI a une semaine d’intervalle.
◌ En cas d’allergie a la pénicilline : ERYTHROMYCINE 500mg 4 fois par jour pendant 15 jours
◌ Prise en charge adaptée du nouveau né de mére syphilitique

LISTERIOSE : C’est une maladie due à la LISTERIA MONOCYTOGENES

◌ Symptomatologie maternelle : toute fièvre chez une femme enceinte est une listériose jusqu’ a preuve du contraire.
◌ Risque foetaux : la contamination se fait par voie hématogéne transplacentaire avec risque de :
o Chorioamniotite o FCS febrile o Miu
o Accouchement prématuré febrile
o Listériose néonatale avec risque de méningo –encéphalite et de sépticémie
- Prise en charge :

DIAGNOSTIC : le diagnostic repose sur l’isolement du germe par :HEMOCULTURES , au moment de l’accouchement :
examen anapath du placenta recherchant des abcés listériens, examens bactériologique des lochies et du placenta,
prise en charge du nouveau né si listériose prouvée

TRAITEMENT : si le diagnostic de listériose est confirmé par hémocultures : traitement antibiotique par amoxiciline
per os 3 a 6 gr par jour pendant 4 semaine , en cas d’allergie a la pénicilline : TRIMETHOPRIME- SULFAMETHOXAZOLE
(BACTRIM)

PREVENTION : au cours de la grossesse on conseille certaines mesures préventives hygiéno-diététique :

◌ Respecter les régles élémentaires d’hygiene


◌ Eviter la consommation des aliment a risque ( charcuterie, paté,fromage au lait cru, fruits de mer)
◌ Bien cuire les viandes et les poissons .
◌ Nettoyer réguliérement le réfrégirateur a l’eau javelisée
◌ Respecter les date limites de consommation.

STREPTOCOQUE B : Devant la fréquence du portage asymptomatique maternel, le dépistage systématique du


stréptocoque B est recommandé en fin de grossesse par prélévement vaginal réalisé entre 34 et 38 SA

◌ L’antibiprophylaxie per-partum en cas de portage maternel du streptocoque B doit etre débuté le plus
précocément posible au cours du travail ou en cas de RPM
◌ L’antibioprophylaxie consiste à :
- Soit PENICILLINE G : 5 millions d’UI toutes les 4heures jusqu'à l’accouchement
- Soit AMOXICILLINE IV : 2gr puis 1 gr toutes les 4h

PARVOVIRUS B1 9 : Chez une femme enceinte il faut évoquer une primo-infection a PVB 19 devant :

◌ Une anasarque foeto-placentaire


◌ Symptomatologie clinique maternelle évocatrice
◌ Une notion de contage ou d’epidémie
◌ Le diagnostic de certitude repose sur la sérologie PVB19
VARICELLE : LA varicelle maternelle au cours de la grossesse avant 20 SA doit faire craindre une varicelle congenitale

• La varicelle en fin de grossesse (varicelle contracté 5 jours avant et 2 jours après l’accouchement ) expose a un
risque de varicelle néonatale grave
• Risque foetaux :

VARICELLE MATERNELLE

Avant 20 SA 1 semaine avant l’accouchement Zona dans la premiére semaine de vie

Risque de contamination foetale 8% Risque de varicelle néonatale

Varicelle congénitale 2% Risque de décés

CONDUITE A TENIR

SITUATION MESURES PREVENTIVES


Femme enceinte ˂ 20 SA mise en contact Commencer par vérifier le statut immunitaire de la patiente .
avec un sujet infecté ❖ Patiente immunisée : aucun risque pour l’enfant a naitre.
❖ Patiente non immunisée : risque de varicelle congénitale → traitement antiviral
préventif par ACICLOVIR 5 fois par jour 800mg per os pendant 8 jours

Varicelle maternelle
❖ Prise en charge maternelle : traitement antiviral par ACICLOVIR
❖ Prise en charge foetale :repose essentiellement sur l’échographie a la recherche
des signes d’embryofoetopathies

Varicelle maternelle au voisinage du


terme ❖ Tocolyse : pour tenter de retarder l’accouchement et gagner les 5 jours a la mére
de produire des anticorps
❖ Traitement maternel antiviral par ACICLOVIR

PREVENTION : La vaccination contre la varicelle est recommandée :

• chez la femmes en âge de procréer, notamment celles ayant un projet de grossesse et sans antécédents
clinique de varicelle
• dans le post-partum chez les femmes n’ayant pas d’antécédents clinique de varicelle
• toute vaccination contre la varicelle chez une femme en âge de procréer doit être précédée d’un test de
grossesse négatif et suivie d’une contraception efficace pendant trois mois

TUBERCULOSE : Il faut savoir l’évoquer devant :

◌ notion de contage
◌ fiévre maternelle prolongée et inexpliquée
◌ altération de l’etat général : asthenie, anorexie, amaigrissement

On évite de prescrire de la RIFAMPICINE pendant le premier trimestre de grossesse

Le traitement antituberculeux doit durer 9 mois pendant le premier trimestre : bithérapie antituberculeuse orale
associant l’ISONIAZIDE et l’ETHAMBUTOL , pendant les 2 eme et 3 eme trimestres, on passera a une trithérapie en
rajoutant la RIFAMPICINE.

Risques néonatale :ce risque est éliminé si la mère a été correctement traitée et qu’elle n’est pas plus bacillaire, si la
mère est encore bacillaire au moment de l’accouchement :

o isolement du nouveau-né
o contre-indication de l’allaitement
o bilan néonatal complet et vaccination précoce du nouveau-né par le BCG .

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