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Ministère de l’Enseignement Supérieur

Université d’Oran
Faculté de Médecine - Enseignement d’Endocrinologie et métabolisme 5ème année de médecine
Année Universitaire 2022-2023 – Première session
Cours : Le Syndrome Métabolique - R. LONGO

Université d’Oran
Faculté de médecine
Enseignement d’Endocrinologie et métabolisme
5ème année de médecine
Année universitaire 2022-2023
Première session

« LE SYNDROME MÉTABOLIQUE »

R. LONGO
Oran le 11/01/2023

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Ministère de l’Enseignement Supérieur
Université d’Oran
Faculté de Médecine - Enseignement d’Endocrinologie et métabolisme 5ème année de médecine
Année Universitaire 2022-2023 – Première session
Cours : Le Syndrome Métabolique - R. LONGO

Sommaire
I. Introduction
II. Historique
III. Définition
A. Définition selon l’ATP III de 2001
B. Définition selon l’IDF de 2005
IV. Prévalence
V. Physiopathologie
A. L’insulinorésistance
B. L’hyperglycémie
C. La dyslipidémie
D. L’hypertension artérielle
E. Le stress psychologique
VI. Anomalies associées au SM
A. Lithiase urinaire
B. Dysfonctions sexuelles
C. Syndrome des ovaires poly kystiques (SOPK)
D. Micro albuminurie
E. Autres anomalies
VII. Conséquences du SM
A. Risque cardiovasculaire
B. Risque de Diabète
C. Risque de cancer
VIII. Prise en charge du SM
A. Approches non pharmacologiques
1. Rôle de l’alimentation
2. Arrêt du tabac
3. Rôle de l’activité physique
B. Approches pharmacologiques
1. Médicaments favorisant la perte de poids
a. Orlistat
b. Chirurgie bariatrique
2. Traitement des désordres glycémiques
3. Traitement de l’HTA
4. Traitement de la dyslipidémie
a. Fénofibrate
b. Acide nicotinique ou vitamine B3
c. Statines
5. Traitement des autres facteurs de risques
IX. Conclusion

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Cours : Le Syndrome Métabolique - R. LONGO

I. Introduction :
Le syndrome métabolique (SM) constitue une entité qui regroupe chez le même individu plusieurs
anomalies métaboliques qui prédisposent chacune au risque cardiovasculaire (CV).
Plusieurs définitions successives en ont été proposées, ce qui rend l’estimation de sa prévalence réelle
difficile à préciser.
Il se caractérise essentiellement par l’accroissement notable du risque CV et du risque de diabète
de type 2 (DT2).

II. Historique :
La coexistence fréquente d’une obésité, d’un diabète, d’une dyslipidémie et d’une hypertension artérielle
est identifiée dès la fin des années 60.
Dans les années 70, le terme de syndrome métabolique est utilisé pour décrire cette association.
Plus tard, la résistance à l’insuline est reconnue par certains auteurs comme la cause du syndrome
métabolique qui est alors rebaptisé syndrome X ou syndrome d’insulinorésistance (IR).
D’autres synonymes sont retrouvés dans la littérature : syndrome pluri métabolique, deadly quartet, DROP
syndrome (Dyslipidemia, insulinoRésistance, Obesity, high blood Pressure).
En 1998, l’OMS choisit le terme de syndrome métabolique estimant que le rôle causal
de l’insulinorésistance n’est pas certain.

III. Définition :
Plusieurs définitions du SM ont été proposées.
Alors que l'OMS avait publié une définition qui aurait dû faire référence, celle-ci n'a jamais pu réellement
s'imposer en raison de difficulté de sa mise en place en pratique courante (Nécessité de dosage
de l’insulinémie, ou de la micro albuminurie, HGPO….)
En 2001, le « National Cholesterol Education Program Adult Treatment Panel III » (NCEP-ATP III) donne
une définition inspirée de celle de l’OMS mais plus facile à utiliser, qui est devenue la plus populaire.
L’« International Diabetes Federation » (IDF) en 2005 propose une définition qui s'inspire fortement
de celle du NCEP-ATP III, mais s'en distingue par quelques particularités, dont la plus importante concerne
précisément la circonférence de la taille qui devient obligatoire au diagnostic.

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Pour poser le diagnostic du SM, nous allons utiliser uniquement ces deux définitions :

A. Définition selon l’ATP III de 2001 :


Selon laquelle au moins trois des cinq critères suivants doivent être retrouvés :
 Le périmètre abdominal supérieur à 102 cm chez l’homme et supérieur à 88 cm chez la femme ;
 Les triglycérides (TG) supérieurs ou égale à 1,5 g/l ;
 L’HDLc inférieur à 0,4 g/l chez l’homme et inférieur à 0,5 g/l chez la femme ;
 La PAS supérieure ou égale à 130 mmHg et ou PAD supérieure ou égale à 85 mmHg ;
 La glycémie à jeun supérieure ou égale à 1,10 g/l.

B. Définition selon l’IDF de 2005 :


Selon laquelle :
 Un critère obligatoire : C’est le périmètre abdominal qui doit être supérieur ou égal
à 94 cm chez l’homme et supérieur ou égal à 80 cm chez la femme ;
 Plus deux autres critères parmi les suivants doivent être retrouvés :
 Les triglycérides (TG) supérieurs ou égale à 1,5 g/l ;
 L’HDLc inférieur à 0,4 g/l chez l’homme et inférieur à 0,5 g/l chez la femme ;
 La PAS supérieure ou égale à 130 mmHg et ou PAD supérieure ou égale à 85 mmHg ;
 La glycémie à jeun supérieure ou égale à 1,00 g/l.

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IV. Prévalence :
La prévalence mondiale du SM varie selon la définition retenue, et selon les pays.
 Aux États-Unis, elle était estimée à 20,1 % selon ATP III ;
 En France, la prévalence rapportée est de 10 % chez l’homme et 7 % chez la femme et plus
récemment à 9 % chez l’homme ;
 Une comparaison a été faite dans une population américaine de la prévalence du SM selon
la définition utilisée :
 Avec la définition ATPIII, la prévalence était de 33,7 % chez les hommes et de 35,4 % chez
les femmes ;
 Avec la définition IDF les prévalences étaient respectivement de 39 et 39,9 % soit plus
élevée.
 Une enquête algérienne publiée en 2007 portant sur 4818 personnes âgés entre 35 et 70 ans
rapporte une prévalence de 26,33 %.

V. Physiopathologie :
Elle reste discutée.
A. L’insulinorésistance :
L’Insulinorésistance semble être au cœur des anomalies du syndrome métabolique.
Elle prédispose au DT2, aux anomalies lipidiques, ainsi à un état pro-inflammatoire, cependant
l’hypertension artérielle ne lui est pas corrélée de façon directe.
L’origine de l’IR reste inconnue mais elle semble favorisée par des facteurs génétiques.
De rares cas d’IR mono génique liés à des mutations du gène du récepteur de l’insuline ont été identifiés
(La plus fréquente est la mutation de type A responsable du syndrome des ovaires poly kystiques).

B. L’hyperglycémie :
La phase préclinique du diabète est associée à une diminution de l’insulinosensibilité
et de l’insulinosécrétion.
L’hyperglycémie chronique qui en résulte diminue à son tour la synthèse et la libération d’insuline.

C. La dyslipidémie :
L’accumulation de graisse abdominale est probablement à l’origine de la dyslipidémie.
En cas d’IR, l’adipocyte est plus sensible à l’action lipolytique des glucocorticoïdes et de l’adrénaline,
entraînant un relargage d’acides gras libres (AGL) dans le système porte.
Les HDL s’appauvrissent en cholestérol et s’enrichissent en triglycérides alors que les LDL s’enrichissent en
cholestérol.

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Le taux de LDL cholestérol est le plus souvent normal dans le syndrome métabolique, mais les particules
deviennent petites et denses avec un fort pouvoir athérogène.

D. L’hypertension artérielle :
L’hyperinsulinémie secondaire à l’insulinorésistance stimule le système nerveux sympathique entraînant
une vasoconstriction, une augmentation du volume d’éjection systolique et une augmentation
de la réabsorption rénale du sodium.
Il en résulte une toxicité endothéliale, un état d’hypercoagulabilité et un état pro-inflammatoire.

E. Le stress psychologique :
Le stress professionnel est un facteur indépendant du risque de SM.
Le stress active l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien et le système sympathique.
Le cortisol en excès favorise la différenciation des adipocytes viscéraux, ce qui accroît la masse adipeuse
viscérale, stimule la néoglucogenèse et induit une insulinorésistance hépatique.

VI. Anomalies associées au SM :


A. Lithiase urinaire :
L’augmentation constante de l’incidence des calculs observée dans les pays industrialisés est parallèle
à l’augmentation de l’apport protéique dans l’alimentation et à l’excès de poids.
Outres les problèmes de l’alimentation déséquilibrée qui constituent les facteurs de risques de lithiases,
le SM favorise le développement de l’acide urique, et donc à l’apparition des lithiases.

B. Dysfonctions sexuelles :
La dysfonction érectile peut être le signe annonciateur du syndrome métabolique chez l’homme.
Une association d’un déficit androgénique avec des dysfonctions sexuelles chez les femmes peut se voir.
Le risque d'hypogonadisme est multiplié par 4 en cas de SM surtout en cas d'obésité,
et/ou d'hyperglycémie.
De plus, ⅔ des sujets ayant un syndrome métabolique associé à un hypogonadisme avaient une altération
du désir.

C. Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) :


Le SOPK est une pathologie plurifactorielle, qui implique des facteurs génétiques, environnementaux
et une résistance à l’insuline.
Ceux-ci prédisposent à des complications métaboliques et systémiques.
La recherche d’anomalies métaboliques doit être systématique, d’autant plus que la prévalence du SM
est plus élevée chez les femmes souffrant de SOPK (46 %) versus les femmes en bonne santé (23 %).

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D. Micro albuminurie :
La micro albuminurie (une excrétion urinaire d’albumine entre 30–300 mg/24h) est associée à un risque
accru d’incidents cardiovasculaires chez les diabétiques, les hypertendus, et la population non diabétique.
Une association entre la micro albuminurie et les composants du SM est rapportée dans de nombreuses
populations et la micro albuminurie est même incluse dans la définition du SM selon l’OMS.

E. Autres anomalies :
 Syndrome d’apnée obstructive du sommeil ;
 Stéatopathies métaboliques ;
 Altération de l’endothélium.

VII. Conséquences du SM :
A. Risque cardiovasculaire :
 Une association entre le syndrome métabolique et une augmentation du risque de maladie
cardiovasculaire a pu être démontrée par de nombreuses études, notamment les cardiopathies
ischémiques (risque x 2,9) ;
 Le risque relatif de présenter une atteinte des artères coronaires chez les patients de plus de 50
ans était de 2,07 chez les sujets ayant un syndrome métabolique ;
 Le risque d’accident vasculaire cérébral ischémique est lui aussi augmenté ;
L’HTA et l’hypo HDL cholestérolémie constituent les facteurs les plus impliqués.

B. Risque de Diabète :
Le syndrome métabolique est un facteur prédisposant à la survenue d’un diabète de type 2.
 Les liens entre le syndrome métabolique et le diabète de type 2 sont même plus forts que ceux
avec les troubles cardiovasculaires ;
 De nombreuses personnes atteintes du syndrome métabolique sont déjà atteintes de DT2 ;
 Pour les personnes atteintes du SM, le risque de développer le DT2 est particulièrement élevé
(risque multiplié par 3), en particulier chez les sujets présentant une obésité abdominale.

C. Risque de cancer :
 Le risque de développer un cancer du foie, de la vessie, et du cancer colorectal chez l’homme est
plus important chez les sujets ayant un syndrome métabolique ;
 Idem que pour les femmes avec un risque plus élevé pour les cancers de l’endomètre, du pancréas,
du sein, également pour le cancer colorectal.

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VIII. Prise en charge du SM :


Le but du dépistage du syndrome métabolique est la prévention du DT2 et des complications
cardiovasculaires.
La prise en charge doit prendre en compte les différents composants du syndrome métabolique

A. Approches non pharmacologiques :


Les mesures hygiéno-diététiques (activité physique, équilibre alimentaire) constituent le début de la prise
en charge qui doit être précoce et idéalement préventive.
La prise en charge nutritionnelle est basée sur la réduction de la masse grasse abdominale.
Une perte pondérale modérée mais durable est recommandée (5 à 10 % du poids initial) en diminuant
l’apport énergétique global, notamment une diminution des glucides et en normalisant l’apport des
lipides.

1. Rôle de l’alimentation :
La perte de poids est indispensable, et efficace même si elle est modérée.
Elle améliore la sensibilité à l'insuline – tout comme l'activité physique – puisqu'elle se fait principalement
au dépend de la graisse viscérale.

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2. Arrêt du tabac :
Les fumeurs sont plus à risque de développer une résistance à insuline que les non-fumeurs, et par la suite
d’un réel diabète.
Le tabagisme est associé aussi à des perturbations du profil lipidique, en particulier une diminution
du HDLc et une augmentation des TG, ce qui peut expliquer le risque d’athérosclérose.
Ces études rendent le tabac comme un important facteur de risque modifiable, et il est donc nécessaire
d’instaurer une stratégie pour prévenir l’initiation au tabac, et mettre en place des programmes
de sevrage.

3. Rôle de l’activité physique :


Toutes les études sont unanimes que l’activité physique permet de réduire la prévalence du syndrome
métabolique, certaines en concluent que l’impact est significatif que pour l’homme, ou que pour
les femmes, d’autres pour les 2 sexes.

B. Approches pharmacologiques :
Plusieurs agents pharmacologiques sont susceptibles d'améliorer les paramètres constitutifs du SM
lorsque les moyens hygiéno-diététiques s'avèrent insuffisants.
Toutefois, aucune molécule ne comporte d'autorisation de mise sur le marché (AMM) pour traiter le SM.
De ce faite, Les molécules insulino-sensibilisatrices occupent une place de choix en raison du rôle central
de l'insulinorésistance dans la physiopathologie du SM et de ses complications.

1. Médicaments favorisant la perte de poids :


a. Orlistat :
L'orlistat (Xenical®), inhibiteur de la lipase intestinale réduit l'absorption des graisses ingérées
d'environ 30 %.
La posologie usuelle est de 120 mg, trois fois par jour.
Avec cette dernière, il est associé une amélioration de la tolérance aux glucides, une réduction
de l'hyperinsulinisme, et une diminution du cholestérol, en partie indépendante de la perte de poids.
Par conséquent, cette molécule influence positivement plusieurs marqueurs du SM, qui sont des facteurs
de risque cardiovasculaires.

b. Chirurgie bariatrique :
Sur décision collégiale, la chirurgie bariatrique est indiquée chez des patients adultes qui présentent
les conditions suivantes :
 Patients avec un IMC ≥ 40 kg/m² ou bien un IMC ≥ 35 kg/m² avec au moins une comorbidité qui
peut être améliorée après la chirurgie (en particuliers les maladies cardiovasculaires tel que
l’hypertension artérielle, SAHOS, troubles métaboliques importants, en particulier le DT2, maladies
ostéo-articulaires sévères, stéatohépatite non alcoolique) ;
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 Echec du traitement médical bien conduit pendant 6-12 mois ;


 Risque opératoire tolérable.
Le patient doit être bien informé des risques, ayant compris et accepté la nécessité d’un suivi médico-
chirurgical au long cours.

2. Traitement des désordres glycémiques :


Même si le lien entre l'insulinorésistance et le SM n'est pas automatique, la diminution
de l’insulinorésistance est la pierre angulaire du traitement du SM, il n’est donc pas surprenant que
l'utilisation d’insulino-sensibilisateurs soit suggérée.
La metformine est la première molécule de choix dans le traitement du DT2, grâce à son effet sélectif
hépatique, une diminution parallèle de la glycémie et de l'insulinémie est observée, et donc une efficacité
de l'insuline circulante bien meilleure.
D’autres molécules peuvent être utilisées comme l’acarbose.

3. Traitement de l’HTA :
La normalisation des chiffres tensionnels est primordiale en présence de SM.
Une association de plusieurs molécules est parfois nécessaire pour arriver aux objectifs surtout si obésité
associée, elle doit contenir un diurétique, à faible dose si possible afin pour prévenir l’amplification
les anomalies métaboliques associées à la résistance de l’insuline.
En présence de SM, l’utilisation de molécules améliorant l’insulinosensibilité est recommandée.
Plusieurs classes ont prouvé leur efficacité à réduire l’incidence du DT2, c’est le cas des inhibiteurs du
système rénine-angiotensine, aussi bien les inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine que
les antagonistes des récepteurs AT1 de l'angiotensine II.

4. Traitement de la dyslipidémie :
Un traitement hypolipémiant dans le SM est indispensable afin de réduire l’incidence des maladies
cardiovasculaire.
a. Fénofibrate :
Les fibrates constituent une bonne classe pour le traitement de la dyslipidémie observée au cours du SM
(hypertriglycéridémie associée à une hypo HDLc cholestérolémie).

b. Acide nicotinique ou vitamine B3 :


Une augmentation du taux du HDLc et une diminution des triglycérides sont observées avec cette classe.
Il constitue une classe pour le traitement de la dyslipidémie au cours du SM, en particulier si une hypo HDL
cholestérolémie est associée. Une utilisation seule ou en bithérapie avec une statine est possible.

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c. Statines :
L’effet majeur des statines est la diminution du LDLc, c’est pour cette raison qu’ils ont moins de place dans
le traitement du SM.
Néanmoins, via leur action hypocholestérolémiante dominante, une protection cardiovasculaire
est obtenue avec cette classe aussi bien dans la population générale que chez les diabétiques type 2.
La rosuvastatine qui est la statine la plus récente, corrige encore plus le profil métabolique du SM
que les autres molécules, cependant, sa réduction davantage des complications cardiovasculaires n’a pas
été prouvée.
Par conséquent, les statines ont une place de choix à la fois chez des patients DT2, et chez ceux avec
une légère dysglycémie et SM.

5. Traitement des autres facteurs de risques :


Un état pro thrombotique est associé au SM justifiant ainsi la mise en route d’un traitement par des
antiagrégants (type Aspirine à faible dose) en particulier chez les malades à haut risque cardiovasculaire.

Le SM s’accompagne aussi d’un état pro-inflammatoire. Plusieurs molécules ont été testées, certaines
d’entre elles (habituellement utilisés) peuvent réduire la CRP, et corrigent d’autres FDR, on peut citer
les statines, des fibrates, de l'acide nicotinique, et autres inhibiteurs de l’antigène carcino-
embryonnaire.

IX. Conclusion :
Le SM suscite un intérêt croissant depuis plusieurs années.
Il présente une physiopathologie complexe dans laquelle le tissu adipeux viscéral, le plus actif sur le plan
métabolique, joue un rôle majeur.
Une politique de promotion d'une meilleure hygiène de vie est essentielle pour réduire la prévalence
et les conséquences du SM, mais diverses approches pharmacologiques, de plus en plus nombreuses,
peuvent également être envisagées.
Même si la physiopathologie du syndrome reste encore imparfaitement connue et si le meilleur moyen
de dépister les sujets à risque fait encore l'objet de certaines controverses, il est important que les
médecins, le grand public et les pouvoirs politiques soient sensibilisés à cette problématique de santé
publique de première importance.

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