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FLLA
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FRA 275 :
LITTERATURE D’ENFANCE ET DE JEUNESSE
(Unité d’enseignement de littérature d’enfance et de jeunesse ---
3e Semestres de Licence LMD)
MOUMOUNI-AGBOKE A. X.
Université de Lomé
FLLA
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FRA 275 :
LITTERATURE D’ENFANCE ET DE JEUNESSE
(Unité d’enseignement de littérature d’enfance et de jeunesse ---
3e Semestres de Licence LMD)
MOUMOUNI-AGBOKE A. X.
Bibliographie
. Lectures obligatoires
– LAVERDANT, C. 2004, L’Enfant, le griot et les danseurs, Lomé, Editions de la
2
Rose bleue.
· Autres documents
– Ferrier, B. 2009. Tout n’est pas littérature ! La littérarité à l’épreuve des romans
pour la jeunesse. Rennes, France : Presses universitaires de Rennes.
– Lepage, F. 2000. Histoire de la littérature pour la jeunesse : Québec et
francophonies du Canada ; suivie d’un Dictionnaire des auteurs et des
illustrateurs. Orléans, Ontario : Éditions David.
– Martin, M.-C. et Martin, S. 2009. Quelle littérature pour la jeunesse ? Paris,
Klincksieck.
– Pasa, L., Ragano, S et Fijalkow, J. 2006. Entrer dans l’écrit avec la littérature de
jeunesse. Paris, ESF éditeur.
– PERROT, 1999. Jeux et enjeux du livre d’enfance et de jeunesse, Québec,
Éditions du Cercle de la Librairie.
– Pouliot, S. 1994. L’Image de l’autre. Une étude des romans de jeunesse parus
au Québec de 1980 à 1990. Sherbrooke, Québec : Éditions du CRP.
– Prince, N. 2010. La littérature de jeunesse : pour une théorie littéraire. Paris,
Armand Colin.
Sites internet
- http://ricochet-jeunes.org [Centre International d'études en Littérature de
Jeunesse].
- http://ecoledesloisirs.fr [site de l'école des Loisirs].
- http://www.lajoieparleslivres.com [Centre National du livre pour enfants.
3
Revue des livres pour enfants].
- http:/www.citrouille.net [Association des Libraires Spécialisés jeunesse].
http://edwigechirouter.over-blog.com [De bibliographies d'albums sur des notions de
jeunesse].
- http://ricochet-jeunes.org [Centre International d'études en Littérature de
Jeunesse].
Présentation :
L’unité d’enseignement de Littérature d'enfance et de jeunesse (FRA 275) est assurée
par le Dr. MOUMOUNI-AGBOKE A. X.
Prérequis : Pour suivre cet enseignement, vous devez avoir des connaissances ou
compétences en histoire littéraire (littérature française et littérature africaine).
Objectifs de l’UE
- Objectif général : Cette UE vise à transmettre aux apprenants des connaissances
sur la littérature d’enfance et de jeunesse.
Organisation de la formation :
Les leçons sont exécutées en vingt-quatre (24) séances (2hrsIsemaine) et
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renferment des cours théoriques en ligne et en présentiel, des travaux pratiques et
personnels. Un devoir sur table (obligatoire) permet de vérifier, en cours de chemin,
l’acquisition des compétences.
Critères d’évaluation :
- Évaluation en cours d’apprentissage : L’évaluation peut prendre les types
d’activités suivants : DST, Exposé, Devoir de maison, compte rendu de lecture,
production lors des activités sur la plateforme, etc. et ces évaluations compteront
40% dans la validation de l’UE.
- Examen final : L’évaluation finale prendra la forme d’un examen écrit final
qui prendra en compte 60% dans la validation de l’UE.
Leçon 2 : Historique……………………………………………………………………..9
5
Leçon 8 : Cas d’une œuvre illustrative : L’enfant, le griotet lesdanseurs……………24
Annexe……………………………………………………………………………………45
6
l’adolescence ou comme l’ensemble des œuvres spécialement écrites pour les
enfants ou les adolescents, ou de livres écrits pour des adultes qui sont
devenus, par leur thème, traditionnellement, des lectures pour les jeunes. Elle
comprend des contes, des fables, des poèmes et des romans. Des ouvrages
de sciences et d’histoire, entre autres sujets, sont aussi écrits spécialement
pour les enfants. La littérature de jeunesse peut aussi prendre la forme de
livres illustrés ou de courts romans. Les livres illustrés comprennent surtout
des dessins, et peu de texte. Ils s’adressent aux plus jeunes. Les courts
romans s’adressent à des lecteurs plus âgés, et ils sont souvent divisés en
chapitres.
7
pédagogique, conçus pour accompagner un enseignement moral et religieux :
ainsi, l'Orbis pictus (1658) de Comenius, véritable encyclopédie illustrée pour
l'enseignement du latin, ou les Aventures de Télémaque (1699) de Fénelon,
roman éducatif d'aventures et de voyages, écrit pour le duc de Bourgogne,
petit-fils de Louis XIV. Mais, hormis les « élèves » auxquels ils sont destinés,
ces livres ne rencontrent jamais réellement un jeune public. Au demeurant,
très peu d'enfants apprennent à lire. Ce n'est qu'à partir des années 1750, avec
la bourgeoisie des Lumières, et plus encore au XIXe s., avec notamment la loi
Guizot sur l'enseignement primaire (1833), qu'un nombre significatif d'enfants
sera alphabétisé.
9
l’œuvre, etc.
Leçon 2: HISTORIQUE
-----------------------------------------------------------------------Objectif :
Après 1870 on assiste à une multiplication des titres et des éditeurs. C'est
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l'époque des romans à succès d'Hector Malot : Sans famille,
d’Erckmann-Chatrian : L'Ami Fritz et de Frances Hodgson Burnett : Le Petit
Lord Fauntleroy (1886). Dès 1907, après le premier aéroplane de Hubert
Latham qui vole à 300 mètres, les rêves de voyages envahissent la littérature
avec Le Tour de la France par deux enfants de Madame Augustine Fouillée,
(sous le pseudonyme de G. Bruno) et Le Merveilleux Voyage de Nils
Holgersson à travers la Suède de Selma Lagerlöf, deux romans à vif succès
qui vont marquer un tournant dans la littérature pour la jeunesse.
À la fin du XXe siècle, les auteurs et les illustrateurs connaissent une liberté
plus grande. Ainsi, dès le début des années 1980, la littérature humoristique
cesse d'être marginale et voit les jeux de mots de Pierre Elie Ferrier : le Prince
de Motordu, ou encore Le Monstre poilu qui sera appréciée jusque dans des
écoles primaires et chez des orthophonistes. À la même époque, pour amener
les préadolescents amateurs de jeux vidéo à se rapprocher du livre, on a vu
fleurir une nouvelle variété de romans pour lecteurs-zappeurs : ce sont des
livres où le lecteur apparaissait comme le héros et dont la lecture s'apparentait
à un jeu de piste. En majorité, traduits de l'anglais, ces livres connurent un
immense succès feu-de-paille pendant dix ans.
Leçon 3: FONCTIONS DE LA
LITTERATURE D’ENFANCE ET DE
JEUNESSE
-----------------------------------------------------------------------Objectif :
1.5. La morale
D’un point de vue moral, les romans et albums proposent des schèmes de
valeur, des modèles ou des anti-modèles de comportement : notamment, le
droit à la différence, la lutte contre les inégalités, contre la violence et la
discrimination. D’un point de vue artistique, la littérature d’enfance et de
jeunesse a aussi pour fonction de contribuer à la formation du sens esthétique
de ce lecteur. Enfin, d’un point de vue cognitif, les livres pour l’enfance et pour
la jeunesse constituent des instruments d’information et de réflexion qui
peuvent avoir une influence positive sur la réussite scolaire de
l’enfant/adolescent et sur sa créativité.
1.6. L’idéologie
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Leçon 4:THEMES ET PRIX
LITTERAIRES
-----------------------------------------------------------------------Objectif :
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2.1. Principaux prix littéraires internationaux
o le prix Baobab
o les prix Tam-Tam
o le prix de la presse des jeunes
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· Le prix ESCAPAGES (prix littéraire jeunesse de l'Indre)
· Le prix Michel-Tournier jeunesse
· Le prix Ruralivre (sélection picoreurs, grignoteurs et dévoreurs. Prix
littéraire du Nord-Pas de Calais)
· La médaille Carnegie
· Le prix Costa, ex-prix Whitbread
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Leçon 5: LA LITTERATURE DE
JEUNESSE EN AFRIQUE
-----------------------------------------------------------------------Objectif :
« La belle histoire veut guider les jeunes élèves vers le second temps de formation, en les
aidant à exprimer leurs traditions africaines en français. Ce n’est que dans ce mouvement de
va-et-vient entre sa culture propre et la culteur de l’autre, dans une admiration et une
considération égales des deux que l’élève africain pourra accéder à l’épanouissement de son
1
L.S. Senghor et A. Sadji, La belle histoire de Leuk-le-lièvre, Paris, Librairie Hachette, 1953, réédicté par
EDICEF en 2000.
20
2
être » .
Par la suite, des expériences multiformes dans les pays respectifs ont été
menées et ont abouti à des résultats largement en deçà des attentes.
Cependant, les difficultés ont été surtout d’ordre structurel, comme celle de
l’impression et de la difffusion, à ceci s’ajoute le coût de revient.
Dans le même temps et sur le plan de l’oralité, plusieurs auteurs ont pensé
s’appuyer, dans les textes des jeunes, sur les richesses et le réservoir de
contes, de nouvvelles, de légendes et des mythes. Les chants des mamans
berçant leurs enfants, quoiqu’anodins, par le rythme qu’ils produisent et par les
images qu’ils font véhiculer, conservent tout de même un fort accent poétique
indéniable et devienent des champs d’investigation des auteurs.
1. L’image
Mais bien entendu, l’image ne saurait rester aussi simple et aussi neutre.
Utilisée de manière plus intense, dans l’album par exemple, elle dépasse le
seul rôle de simple illustration du texte et prend de l’autonomie par rapport au
texte, non seulement « disant » autrement, mais aussi et surtout disant plus.
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L’enfant comprend l’essentiel de la situation en regardant la page dessinée, et
pourrait souvent fort bien se passer finalement du commentaire lu par l’adulte.
Ainsi, l’image, même rare, même subordonnée, se donne une indépendance au
regard du texte.
Cependant, l’image peut également dire autre chose ; présenter une autre
histoire, d’autres situations… et jouer de la distorsion texte/image. Par l’image,
le jeu expérimental de la littérature d’enfance et de jeunesse s’épanouit.
L’image confirme le texte en l’étalant ; elle peut aussi l’infirmer, le dépasser ou
l’amender. Le double lecteur propre à la littérature d’enfance et de jeunesse se
reflète alors dans un double livre : le livre d’images et le livre de textes, le livre
peint et le livre écrit, le livre vu et le livre lu. Cette contiguïté, qui dépasse, pour
l’image, la simple contextualité, représente une importante inversion de l’idée
même de livre.
Il n’est pas rare que l’enfant, pris par l’image, par les questions et
hypothèses qu’elle lui impose, arrête la lecture en train de se faire, arrête le
récit comme il progresse, fait taire l’adulte pour supposer, dans l’image, des
histoires autonomes : Pourquoi ce bateau ? Que fait le poisson ? Comment le
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train fume-t-il ? Cette divisibilité du récit par l’image est ici mise en valeur par
l’album. L’image éparpille le récit plus qu’elle ne le multiplie, le fragmente, le
cristallise. C’est donc céder à la facilité que de voir dans l’image le déni de
cette littérature, le déni de tout récit, le déni de tout texte.
2. L’intérêt de l’image
Le monde de l’enfant reste avant tout celui du rêve, développer alors son
imagination à travers les illustrations dont la finalité première est de
l’intéresser, de lui permettre une lecture plaisante et agréable, reste le principe
fondateur de l’illustration en littérature d’enfance et de jeunesse. Ainsi, la
puissance affective de l’image devient un élément essentiel de motivation.
L’exemple de la couverture du livre reste évocateur. La couverture prépare
dans un certain nombre de cas à la découverte du contenu du texte qui est
donné à la lecture par l’enfant.
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certaine aisance, à partir de onze ou douze ans, la littérature de jeunesse se
dilue dans une littérature générale. Mais ce serait nier sans doute des
procédés narratifs et poétiques propres à la littérature de jeunesse, des
procédés qui affectent le récit, sa présentation et son effectuation à ce point
même qu’ils pourraient suffire à désigner une espèce de littérature
intermédiaire adolescente. Le support ou l’image ne sont pas les seuls à
supporter l’effort expérimental propre. Il y a, dans le processus narratif même,
des gestes, des comportements, une poétique inédite et spécifique, également
déduite des compétences du destinataire.
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Leçon 7: ALBUMS EN LITTERATURE
D’ENFANCE ET DE JEUNESSE
-----------------------------------------------------------------------Objectif : A la fin
de cette septième leçon, l’étudiant (e) devrait être en mesure de définir ce
qu’est un album en littérature de jeunesse.
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du XVIIIe siècle et s’est constitué comme un genre autonome foisonnant et en
pleine expansion : la bande dessinée, d’ailleurs, est un cas particulier
représentatif de ce phénomène. Ce sont ces albums iconotextes qui sont la
grande invention de la littérature d’enfance et de jeunesse.
A la fin de cette huitième leçon, l’étudiant (e) devrait être capable de résumer,
d’analyser l’ L’enfant, le griot et les danseurs et de dire en quoi celle-ci est une
œuvre de littérature d’enfance ou de jeunesse.
1. L’enfant, le griot et les danseurs : exemple de cas illustratif
Au-delà du plaisir que peut procurer la lecture d’un ouvrage littéraire, il est
une fonction plus subtile et plus efficace, à notre avis, qui consiste à modeler
de façon imperceptible la conscience du lecteur-enfant dont l’esprit est encore
malléable et susceptible de se nourrir de nouveautés C’est dans cet esprit que
nous voulons lire la pièce de Catherine Laverdant intitulée L’enfant, le griot et
les danseurs qui met en scène Maman Adama contant l’histoire du Togo à un
petit enfant La parole de Maman Adama que boit le petit garçon est nourrie
28
des éléments de culture des temps anciens où les hommes issus du milieu et
de culture différents savent s’unir pour communiquer aux noces familiales.
« (…) l’ensemble des œuvres orales et écrites destinées aux enfants et dont la finalité
demeure esthétique, pédagogique et distractives. Ces œuvres, qui sont généralement d’une
dimesion moyenne, mettent en scène des enfants ou des situations analogues à celles des
3
enfants favorisant ainsi leur adhésion à un tel art. » .
Amakoé Jean Rémy d’Almeida, Le référentiel dans la littérature pour enfants en Afrique noire
3
29
Par ailleurs, le destinataire du récit est un enfant qui se caractérise par son
énorme appétit de savoir : « Raconte, Maman Adama, raconte (…) » (p.22),
s’écrit –t-il, pour lancer le récit. Cette formule sera répétée tout au long du
texte. Elle rythme la narration, embraye sur tel ou tel aspect de l’histoire ou de
la culture du Togo qui suscite la curiosité. Tout est conçu pour l’oreille et l’œil,
principales voies d’accès à la connaissance de l’enfant. Il entend la voie de
Maman Adama qui redit l’histoire des ancêtres que ramènent ses souvenirs du
fond des âges. Il voit Bambou danser le rythme des ancêtres et reproduire le
geste millénaire qui crée l’univers.
2. La rhétorique de l’image
La troisième image insérée dans le texte, qui apparaît à la page 18, figure
un personnage de marionnette représentant l’enfant, élément central de la
dynamique narrative, puisque c’est lui qui donne une orientation thémtique au
récit de Manan Adama. Ce recours à la marionnette est une sorte de
« centration » sur l’enfant qui acquier plus de prégnance et donc plus de
présence dans la conscience du lecteur ; une manière aussi de susciter
l’ahésion du public togolais, féru de ce genre de spectacle.
Quant aux autres images, elles sont thématisées et illustrent les dofférents
aspects culturels évoqués dans le récit de Maman Adama : l’esclavage (p.20),
la danse populaire (p. 21), une scène de marché (p. 30), le masque rituel
(p.35), le tam-tam « atopani » (p.41), etc.
31
d’agir dans son environnement mais aussi d’un « savoir être » par lequel il peut
communiquer avec autrui.
Somme toute, il s’agit de « (…) rassurer l’enfant sur tout ce qui l’entoure en
dissipant les troubles que lui causent les faits et les comportements dont il est
témoin et qu’il comprend mal »5
Claude-Anne Parmegian, « La parole est l’image » , Texte et documents pour la clsse, N° 56, mai
5
1993,p.5.
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Leçon 9: PRESENTATION DE
L’ŒUVRE : La Belle histoire de
Leuk-le-lièvre
-----------------------------------------------------------------------Objectif :
1. Présentation de l’œuvre
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aux élèves du cours élémentaire de l’Afrique noire ». Mais, de même que l’on
ne peut se contenter de ne voir en ses auteurs que deux « Africains membres
de l’enseignement public », de même est-il difficile de considérer cet ouvrage
comme un simple livre de classe, fût-il curieusement absent des bibliographies
comme des biographies de ses auteurs.
Replacé dans le contexte historique de sa publication, le projet pédagogique
auquel il obéit procède d’un engagement à la fois politique et culturel.
34
Éditions Sépia, 2008
On pourrait donc reprendre à propos de leur ouvrage la formule par laquelle
Michel Leiris salua la publication par Cendrars de son Anthologie nègre : « Plus
qu’un livre, c’est un acte. » Plus qu’un livre scolaire, La Belle Histoire de
Leuk-le-lièvre est un acte par lequel les auteurs alors politiquement très
proches — Sadji appartient au parti que Senghor a fondé en 1948, le Bloc
démocratique sénégalais — entendent « manifester la Négritude ».
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présente surtout comme un « vaste drame » (préface). Dégagés de leur
vocation scolaire et enfin saisis dans leur continuité narrative, les
quatre-vingt-quatre chapitres qui la composent constituent en effet un
ensemble d’épisodes particulièrement riches et complexes, un fabuleux récit
qui, pour parler comme Senghor, « [se] perd par les routes sans mémoire » de
la longue tradition africaine (« Ndessé », Hosties noires).
4. Récit et analyse
36
auteur de la méthode de lecture Mamadou et Bineta et qui fait paraître en
1932 ses Contes de la brousse et de la forêt. Senghor et Sadji suivent la même
voie que d'autres conteurs sénégalais comme Birago Diop ou le Malien
Amadou Hampâté Bâ qui ont eux aussi écrit sur la trame des récits
traditionnels qui ont le lièvre pour héros – le premier dans Les Contes
d’Amadou Koumba (1947), le second dans Petit Bodiel (1977), « conte
drolatique peul ».
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Belle histoire de Leuk-le-lièvre
-----------------------------------------------------------------------
C'est au temps où les animaux de la brousse (1) aiment à se réunir pour causer
et discuter de leurs affaires.
Certain (Un) jour, ils se rassemblent, sous l'arbre des palabres (2), pour désigner
le plus jeune ani¬mal. Oncle Gaïndé-le-lion préside la séance (3).
On connaît le plus fort de tous les animaux: c'est Gaïndé-le-lion, roi de la brousse.
On connaît le plus vieux: c'est Mame-Gnèye-l'élé¬phant. On connaît aussi le plus
malhonnête et le moins intelligent: c'est Bouki-l'hyène. Mais on ne connaît pas le
plus intelligent. Tout le monde veut passer pour (4) le plus intelligent de tous les
animaux. Oncle Gaïndé-le-lion dit: « Si nous connaissons le plus jeune d'entre nous,
nous connaîtrons en même temps le plus intel¬ligent. »
Alors ceux qui croient être les plus jeunes lèvent la main, pour demander à dire la
date ou l'époque de leur naissance.
Tout le monde reconnaît que Leuk-le-lièvre est en effet le plus jeune, puisqu'il
vient de naître au milieu de la discussion. Donc il est reconnu en même temps
comme le plus intel¬ligent (5).
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supérieure à celle des autres. »
La belle histoire de Leuk le lièvre : L. S Senghor, A. Sadji, éd : Nea-edicef, Coll Afrique en poche
1990
1. Questions de vocabulaire
1) Grammaire :
- les fonctions grammaticales : le sujet du verbe
- le lexique de l’intelligence
4. Exercices d’écriture :
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a) Exercices d’application :
b) Exercices de réemploi :
- Dans une courte phrase, résumez la dernière action que vous venez juste de
réaliser en cours de Français.
-----------------------------------------------------------------------
« Pour arriver à la mer sans te perdre, il faut que tu saches t'orienter. Tu sais
que le point de la terre où le soleil se lève s'appelle l'est, le point où il se
couche l'ouest. Ces deux points suffisent pour le voyage que tu veux faire. Car
la mer se trouve à l'ouest du pays que nous habi¬tons. Donc tu marcheras
toujours droit vers l'ouest. Le soleil sera ton meilleur guide.
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Leuk est très intelligent, mais il ignorait tout cela. Il pense que la science de
M'Bélar-l'hiron¬delle est vaste.
Leuk se demande quelle est cette chose mugissante (2) qui a l'air de lui
barrer la route. Mais il continue d'avancer, poussé par la curio¬sité.
Bientôt la terre finit. Une étendue plate et bleue la remplace. Cette étendue
se confond, à l'horizon, avec le bleu du ciel.
Il respire de soulagement. Il plonge son regard dans l'immensité qui, devant lui,
fuit de toutes parts. Toute la masse de ce grand désert liquide bouge. La mer
semble vivre et respirer par saccades (3).
« Il faut que j'apporte à tous les animaux la preuve que j'ai vu la mer. Sinon
personne ne me croira quand je le dirai. »
Avant de quitter la mer, Leuk veut savoir quel goût a son eau. Il mouille le
bout d'une de ses pattes dans la mousse (5) d'une vague qui vient d'arriver. Il y
passe la langue:
41
Et, sans plus tarder, il repart pour le pays de ses ancêtres, emportant, dans sa
hotte (6), le plus grand nombre de témoignages (7), pour prouver qu'il a vu la
mer.
« Ils seront étonnés, se dit-il avec fierté. Et ils me croiront plus intelligent
encore que je ne suis ! »
1. Questions de vocabulaire
1) Quels sont les trois conseils que donne l’Hirondelle à Leuk pour
s’orienter ?
2) Quelle impression Leuk ressent-il devant la mer ?
3) Expliquez la phrase : « La mer semble vivre et respirer par saccades. » A
quoi est comparée la mer ?
3. Etude de la langue : entrée possibles (une par rubrique)
1) Grammaire :
42
sommet
Rédigez-en suivant la trame du texte lu (voir ci-dessous)
Bouki est une hyène qui apparaît souvent dans La belle histoire de Leuk-le
Lièvre. C’est un personnage turbulent et malveillant, souvent puni pour les
mauvais tours qu’il joue aux autres. Il vient d’être rossé par les bergers qui
viennent de perdre un taureau à cause de lui. Rentré à grand peine chez lui, il
est soigné par le médecin Golo-le-Singe. Sa mère, qui est à son chevet, se met
à raconter une histoire.
« Je vais, dit Madame Bouki, vous raconter, ce soir, l'histoire de la lune et des
étoiles. »
43
Madame Bouki est assise au milieu de ses enfants. A côté d'elle, Bouki, encore
malade, est couché sur le dos.
« Les hommes adoraient la lune et les femmes chantaient sa beauté. Elle était
la vraie reine du ciel. Mais un bavard, au lieu de l'admirer sans rien dire,
prononça un jour ces paroles : « Oh ! qu'elle est blanche et pure, la lune ! »
« Ce fut comme si l'on venait de cracher sur elle. Tout de suite sa clarté
diminua, son disque se couvrit des taches noires qu'on y remarque encore. »
« Quant aux étoiles, continue-t-elle, ce sont les suivantes (2) de la lune. Elles la
suivent partout et se déplacent en même temps qu'elle. Lorsque la lune est
captive, son disque devient noir et sale. Alors les étoiles se groupent autour
d'elle et chantent des prières pour implorer (3) sa déli¬vrance.
« En effet, mes enfants, il faut savoir que la lune, reine du ciel, a sans cesse,
derrière elle, une foule de jeunes filles et de jeunes gens endimanchés ainsi
que des griots (4) avec leur tam-tam sonore. Tout ce monde danse et se
réjouit. Mais il est interdit à la lune de tourner la tête pour voir ce spectacle.
Chaque fois qu'elle le fait, le dieu du ciel la punit en la mettant au coin (5).
Alors elle s'immobilise, perd son éclat et sa grandeur, devient laide. Pour la
secourir, il faut adresser, au dieu du ciel, des prières et des chants. Et lorsque
la colère de ce dernier est tombée, la lune redevient blanche et reprend son
interminable voyage dans le ciel.
— Votre maman, dit Bouki, ne vous a raconté que la légende de la lune et des
étoiles. Moi qui suis allé à l'école, je vous dirai demain ce que les savants nous
apprennent sur ces corps célestes qu'ils appellent les astres. »
« Mes enfants, dit Bouki, comme je vous l'ai promis, je vais vous raconter la
véritable his¬toire de la lune et des étoiles.
« Je vous ai déjà dit que les savants les appellent des astres. Le soleil aussi
est un astre. Mais, tandis que le soleil est une boule de feu, la lune, elle, n'est
qu'un astre éteint. Le feu du soleil ainsi que sa lumière lui appartiennent, à
44
lui-même. Il nous éclaire, nous réchauffe, et quelquefois nous brûle. Grâce à sa
chaleur bien¬faisante, les fruits mûrissent et les moissons deviennent
blondes.
« La lune ne dégage pas de chaleur. Sa clarté est froide. D'ailleurs, cette clarté
ne lui appar¬tient pas. La lune ne fait que refléter (6) la lumière du soleil,
comme le ferait un miroir.
« Votre maman vous a dit que, sur le disque de la lune, on remarquait des
taches. C'est vrai, mais que sont ces taches? Ce ne sont pas des crachats,
comme elle l'a dit, mais l'ombre des montagnes qui existent sur elle. En effet,
la lune est comme la terre; elle a ses montagnes et ses plaines.
« Votre maman vous a dit aussi que la lune était parfois captive. Oui, il arrive
qu'elle devienne noire et qu'elle semble ne plus se déplacer dans le ciel. Cela
s'appelle une éclipse (7). Mais l'explication que votre maman vous donne de
l'éclipse n'est pas bonne. Quand vous serez un peu plus grands, je vous dirai
comment se produisent les éclipses de lune et de soleil.
« Quant aux étoiles, que vous voyez si petites et si lointaines, elles sont plus
grosses que la terre et que la lune. Ce sont des soleils fort éloignés de nous et
qui éclairent d'autres mondes.
« Pour nous, qui sommes sur la terre, les étoiles sont groupées en
constellations. La poussière d'étoiles qui forme comme un chemin dans le ciel
s'appelle la Voie lactée.
« Il arrive souvent qu'une étoile se détache et parcoure le ciel. C'est une étoile
filante.
« Les hommes croient qu'il y a des étoiles qui représentent la chance, d'autres
le malheur, d'autres la fortune, d'autres le courage, etc. Mais c'est une simple
croyance (8), et rien ne nous prouve qu'elle soit vraie.
4. Lexique:
6. Trame à suivre:
46
7. Travail de préparation en amphi:
1. Repérer dans l’extrait les idées importantes et reformuler les d’une façon
personnelle sur les points suivants : (NB : Eviter de se borner à du
surlignage ou à des copier-coller).
a) Le personnage de Leuk le lièvre.
b) La visée éducative de La belle histoire de Leuk-le-lièvre.
47
c) La vision poétique et la vision scientifique des choses et du
monde.
« Je vais voir, dit-il à Samba, si tu observes bien les choses qui t'entourent.
Tu prendras tout ton temps pour réfléchir aux questions que je vais te poser.
48
Bien réfléchir avant de parler est le meilleur moyen de trouver une réponse.
— C'est le puits.
— Non, l'eau du puits reflète l'ombre des parois. Cette longue porte, c'est le
chemin.
— En effet, dit Samba, le chemin est hori¬zontal et n'a aucune épaisseur.
— Les doigts!
— Mais non! l'homme qui tisse avec ses doigts porte un boubou. Celui qui
tisse - sans relâche sans jamais porter de boubou, c'est l'araignée.
— Parfait ! dis-moi deux choses qui vont ensemble du matin au soir sans
jamais se ren¬contrer.
— Il y en a plusieurs, dit Samba; par exemple, mes deux yeux, mes deux
oreilles, les deux bords de la route.
— Ce n'est pas mal, mais il y a mieux : ce sont les deux cornes de la vache.
— Quel est cet enfant que j'envoie sans cesse les mains vides et qui me
rapporte toujours un cadeau?
— Non, la flèche ne rapporte pas toujours quelque chose; elle peut manquer
son but. L'enfant, c'est l'aiguille. Quand on la prête nue, elle vous est toujours
rendue avec un bout de fil.
49
jamais. Le connais-tu? »
« C'est la hache, dit Leuk. Son maître l'emploie durant la journée, mais, le soir,
il l'abandonne devant sa porte et va se chauffer avec le bois qu'elle a coupé.
— En vérité, dit Samba, tes devinettes sont très belles, mais elles sont bien
difficiles à trou¬ver. »
50
Très haute sur pattes, le cou démesurément long, Serigne
N'Diamala-la-girafe vit en soli¬taire. Ce qu'il lui faut, c'est la belle savane infinie,
semée d'îlots de verdure et d'oasis tran¬quilles. Ses longues pattes lui
permettent de faire de grandes enjambées, qui la font aller et revenir, sans
fatigue, des lieux où elle se repose aux endroits où elle prend sa nourriture et
sa boisson.
Levée avec les premiers rayons du jour, elle allonge son cou dans le
brouillard et boit la fraîcheur du matin. Puis, lentement, elle fait sa promenade
quotidienne à travers les bosquets, dont les arbres ont de jeunes feuilles
tendres et appétissantes. Du bout de ses lèvres très mobiles, elle cueille ces
feuilles délicieuses. Elle respire le parfum des fleurs nouvellement écloses.
L'après-midi, quand l'air est devenu doux et que l'ombre des arbres a redonné
aux sources leur fraîcheur, elle se dirige vers les cuvettes d'eau limpide et
tranquille. Là, le cou tendu et les pattes écartées, elle apaise sa longue soif de
la journée.
Personne ne la dérange, excepté les bêtes féroces, qui peuvent arriver par
surprise, ou les hommes qui chassent avec des flèches et des fusils.
2. Ecriture d’imitation:
3. Travail de préparation
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ANNEXE:
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