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La Verticale du fleuve

Mésoamérique-Caraïbes
1. Objectif du projet :

La Verticale du fleuve a été écrit au Honduras entre 2017 et 2020, et s’il s’agit d’un roman,
il s’est nourri des réalités, des paysages et des problématiques de ce pays, et plus largement de
celles de l’Amérique centrale. L’objectif de cette « tournée » est de présenter l’ouvrage dans
au moins trois pays centraméricains, en mobilisant au maximum le réseau français et
francophones ainsi que les institutions partenaires.
L’enjeu est d’animer dans la région une série d’ateliers, conférences, performances, à la carte
selon les demandes des partenaires, afin d’amener la pratique de l’écriture à des publics
centraméricains (et plus largement latino-américains) francophones ou non : étudiants et
professeurs des Alliances Françaises et des universités, élèves des lycées français, public
d’associations culturelles partenaires. Les différentes activités proposées visent à s’adapter à
des publics variés, dans une démarche participative.
La Verticale du fleuve aborde par ailleurs sous l’angle de la fiction des questions sociétales
et politiques, qu’il sera possible d’évoquer dans un cadre défini au préalable avec les partenaires
(table-ronde, débat), parmi lesquels :
- La conflictualité autour de l’usage des ressources en Amérique latine, et plus
particulièrement ressources foncières et l’eau ;
- L’application des conventions internationale relatives à la consultation préalable des
populations indigènes (OIT 169) ;
- Le statut des femmes en Amérique centrale ;
- L’accès aux énergies, entre enjeu de développement et problématique écologiques.
Ces sujets ne seront jamais abordés en tant qu’ «expert » mais sous le prisme de l’auteur de
fiction : comment/pourquoi écrire ces problématiques/phénomènes/réalités ?

Restituer l’expérience de rédaction de ce texte dans la région où il a été produit,


permettrait de démontrer que l’écriture est tout à la fois un moyen d’expression, une
façon de tisser des ponts entre les mondes, un outil pour penser les problématiques
contemporaines et rendre compte de visions divergentes du monde, mais aussi, à sa
manière, une forme de lutte pacifique.

2. Dates prévues :
A définir avec les partenaires, possiblement sur la période novembre-décembre 2022 ou en
2023.

3. Pays ciblés:
Au trois pays de la zone centraméricaine, et/ou éventuellement Cuba, Mexique et Équateur
et Colombie, selon les partenariats envisageables et l’intérêt suscité par le livre/les
problématiques qu’il aborde.
4. Contexte :
La littérature occupe une place ténue dans la vie quotidienne en Amérique centrale, en raison
d’un paysage éditoriale réduit, de la quasi absence de réseaux de distribution et de politiques
de promotion du livre structurées dans la plupart de ces pays. En résulte une très faible
quantité et surtout diversité de livres accessibles (à l’exception du Costa Rica qui bénéficie
d’un réseau de librairies et bibliothèques un peu plus étoffé), la surreprésentation médiatique
de quelques auteurs considérés comme majeurs au détriment d’une diversité de profiles
d’écrivains, et le peu de pratique de la lecture, y compris chez les populations dotées d’un fort
capital socio-économique.
Pour nombre de centraméricains l’auteur n’est pas une figure accessible, l’écriture
demeure une pratique élitiste et le livre un objet avec lequel on entretient un rapport
distant. La littérature ne joue donc pas son rôle cathartique, pas plus qu’elle n’offre à travers
la fiction, des clés d’interprétation du réel et des voix dissonantes. Elle demeure une forme de
création marginale, à laquelle peut d’évènements sont consacrés (à l’exception du
Centramerica Cuenta au Nicaragua et la Feria Internacional del Libro du Guatemala, entre
autres).
Par ailleurs, l’Amérique centrale est pratiquement absente des représentations
littéraires dans le paysage éditoriale français, qu’il s’agisse du faible nombre de ses auteurs
traduits en français, ou de la sous-représentation de cette région dans les publications des
auteurs français, (contrairement à d’autres territoires : l’Afrique et Maghreb, la Russie, Chine),
un phénomène qui contribue à l’invisibilisation de l’Amérique centrale dans les représentations
collectives.
Paru en avril 2021, aux éditions Actes Sud, La Verticale du fleuve a été présenté dans une
trentaine de villes en France et lors de festivals prestigieux ( Nature Nomade au Muséum de
Nantes, Agir pour le Vivant à Arles, Clameurs à Dijon, etc). Il a permis de plonger le lectorat
français et francophones dans des réalités inspirées du contexte mésoaméricain, et plus
spécifiquement hondurien.

5. Intervenant :
Clara Arnaud est l’auteur de quatre livres, dont deux romans. La Verticale du fleuve est son
dernier ouvrage, il sera publié chez Actes Sud en 2021. A l’occasion des parutions de ses trois
premiers livres, elle a animé une cinquantaine de conférences et présentation de livre en France,
auprès de publics divers - lycéens, collégiens, grand public -, lors de manifestations tels que des
salons du livre (Paris, Toulouse, Nancy, Le Mans, Lyon, Montpellier), lectures et conférences.
Elle a animé plusieurs ateliers d’écriture, le dernier s’est tenue en novembre 2017 au Muséum
d’histoire naturelle de Toulouse durant 2 jours et s’intitulait « Pratique de l’écriture de voyage :
un exercice de décentrement ». Une dizaine d’Ateliers sont programmés en 2022 : à
Châteauroux, Tours, Anger, La Rochelle. Elle est également l’auteur de longs reportages, en
collaboration avec des revues et médias tel que Long-Cours, la Revue, Libération. Elle a vécu
quatre ans au Honduras, en tant qu’attachée de coopération du poste de 2016 à 2020.
6. Activités :
L’enjeu est de proposer des activités à la carte selon les partenariats dans chacun des pays.
Les prestations proposées ci-dessous sont susceptibles d’adaptation, elles pourront être
réalisées « sur mesure » selon les publics. Chaque pays hôte peut solliciter l’une ou toutes les
activités, afin de bâtir un programme adapté aux demandes. Des extraits traduits du texte
pourront permettre de toucher aussi bien des francophones que des hispanophones. Voici les
exemples d’évènements à construire ensemble :

§ Soirée de présentation du livre-performance :


TOUT PUBLIC : à partir de 20 personnes, âge minimum 15 ans
Principalement à destination du public des alliances françaises, notamment non
francophones, cette présentation du livre et de la pratique de l’écriture du contemporain, devra
prendre une forme vivante et reposera sur les extraits traduits en espagnol.
Il s’agit d’en faire un événement « en soi », y compris pour un public non francophone qui
ne pourrait lire le livre. Il par exemple envisageable d’associer à l’événement un comédien pour
lire des extraits du roman traduits en espagnol et/ou, d’organiser cet événement au terme d’un
atelier d’écriture organisé au sein de l’Alliance, ménageant un espace aux participants pour lire
des extraits de leur production au public.
La présentation pourra également prendre une dimension plus thématique sur demande et en
mobilisant des intervenants de la société civile/expert pour compléter l’approche de l’auteur :
« Escribir es luchar » (dimension des luttes sociales), « Escribir la antropocena » (de quelle
façon la fiction peut offrir des récits pour comprendre, affronter les enjeux écologiques ?),
« Escribir el Contemporáneo : el poder del relato » (pour un public plus universitaire).
L’enjeu majeur est de rénover le format d’une « présentation de livre », en donnant à
la soirée une dimension plus politique ou plus artistique.

§ Atelier d’écriture pour francophones :


POUR FRANCOPHONES : ELEVES OU PROFESSEURS DES ALLIANCES, ELEVES OU
PROFESSEURS DES UNIVERSITES, ELEVES DES LYCEES FRANÇAIS : ateliers d’écriture
de 10 à 20 personnes, âge minimum 14 ans, niveau de FLE minimum B1.

Cet atelier d’écriture créative pourra s’échelonner sur 3 à 5 séances de 2 à 3 heures (sur une
semaine), adapté au niveau du public cible défini par l’Alliance (jeunes ou adultes, maitrise du
français de B1 minimum à C2). Il est également possible de proposer un atelier à destination
des professeurs d’alliances, afin de les encourager à développer la pratique de l’écriture
créative comme outil d’acquisition de la langue dans leur cours.
L’atelier d’écriture créative reposera sur une série d’exercices et la production de textes
courts, afin d’inciter les élèves à se libérer. Pour des apprenants qui entretiennent un rapport
scolaire à la langue française, il s’agira de s’affranchir des réticences et de la peur des « fautes »
pour développer un rapport plus créatif ou personnel au français.
L’atelier peut également être mis en place pour un public de lycéen des lycée français
concernés. Le format est à définir avec le professeur de référence.
Enfin, les élèves des carrières de français (FLE) des universités partenaires des pays
concernés peuvent également être bénéficiaires d’ateliers sur mesure, dans le cadre
desquels un corpus d’extrait quelques textes contemporains français sera proposés
comme support de travail. La thématique retenue sera toujours relative à l’“écriture du
contemporain“, en opposition à des formes littéraires historiques, dystopiques ou concentrées
sur la recherche stylistique ou formelle. Le corpus d’auteurs contera des textes de Laurent
Mauvignier, Emmanuel Carrère, Jérôme Ferrari, Jean Rolin, Laurent Gaudé, entre autres.

§ Atelier d’écriture pour non-francophones :


POUR NON FRANCOPHONES : ETUDIANTS EN LITTERATURE, ORGANISATIONS
PARTENAIRES, ASSOCIATIONS CULTURELLES : âge minimum 14 ans, ateliers de 10 à 20
personnes.
Il est envisageable de définir un format plus réduit (3 séances de 2h) à la demande, pour
ouvrir à cette pratique de l’écriture des publics issus d’associations ou des filières de littérature
des universités partenaires, non francophone. “Escribir, un ejercicio de la mirada“, “Escribir es
luchar“, “Practica del retrato“, etc.

§ Intervention sur “la fabrique du livre“:


POUR LYCEE FRANÇAIS DU RESEAU AEFE ET DES FILIERES FLE DES
UNIVERSITES
Cette intervention serait à destination d’élèves de lycée français (ou enseignant le français)
ou de carrière de langue ou littérature dans les universités. Il s’agira d’une présentation des
“coulisse“ de la fabrique d’un livre, de la rédaction par l’auteur à son impression et sa
diffusion.
Elle permettra de faire connaître aux élèves les différents métiers de la « chaine de
valeur du livre » (correcteurs, graphistes, journalistes, libraires, organisateurs d’événement
littéraires, éditeur, commerciaux des maison d’éditions, attachés de presse, etc.) ainsi que
l’économie du livre : qui gagne quoi ? Qu’est-ce que l’ « industrie du livre » ? Elle mobilisera
des témoignages des différents corps de métier de la maison Actes Sud (sous forme de petites
vidéos) et mettra l’élève en contact avec les différentes étapes de la création d’un livre (le
brouillon, le “bon à tirer“ ou BAT, les essais de couverture, les documents de communication,
etc..). Il est également possible de proposer dans ce cadre aux lycées concernés une sélection
de livres représentant la diversité du paysage éditoriale français (Le Tripode, Monsieur
Toussaint Louverture, Allia, Marchialy, etc.) et son renouvellement.
Enfin, elle sera l’occasion d’évoquer la pratique du « métier » d’écrivain. L’enjeu sera de
démontrer que le livre n’est pas un “produit poussiéreux“ mais une “industrie créative“
dynamique, qui en France fait vivre de nombreux métiers ; que l’auteur n’est pas “un vieil
homme mort“ mais un contemporain, ayant une double activité le plus souvent. La présentation
pourra être prolongé par l’un des ateliers décrit ci-dessous ou par une présentation de La
verticale du fleuve.
§ Évènement en librairie :
Possibilité d’organiser une soirée dans la librairie française de San José, de Mexico, de
Bogota et éventuellement dans une librairie partenaire d’un autre pays si elles distribuent des
ouvrages francophones.

7. Bénéficiaires :
Les bénéficiaires de cette « tournée » seront en priorité le public et les étudiants des
Alliances françaises, des lycées français de la zone, des universités partenaires. Il est possible
d’élargir à d’autres partenaires à la demande.

Annexe 1

Bibliographie Clara Arnaud

Livres
La Verticale du fleuve, 2021, Actes Sud
Au détour du Caucase, conversation avec un cheval, récit, Gaïa Éditions 2017
L’orage, roman, Gaïa Éditions, 2015
Sur les chemins de Chine, récit, Gaïa Éditions, 2010 - réédition poche en 2018

Contributions à des ouvrages collectifs


Les temps du voyage, dans Voyageuse, Éditions Livres du monde, 2012

Reportages littéraires
En remontant le Rio Platano, Revue Long-Cours, Éditions de l’Observatoire, 2019
Longue marche au Tibet, Cheval-Chevaux n°6, Éditions du Rocher, sous la dir. de Sylvain
Tesson, 2010
Ainsi en nait-il, reportage lauréat du prix Libération-APAJ du jeune auteur, juin 2010

Lien vers des interventions filmées :

https://www.actes-sud.fr/contributeurs/clara-arnaud

Agir pour le vivant, Arles 2021 (à partir de 1h01)


https://www.youtube.com/watch?v=IP6CUHhBkZA

Festival Clameurs 2021


https://www.youtube.com/watch?v=VMA6TXPPeQQ

Nature Nomade 2021, Nantes, Muséum


https://www.youtube.com/watch?v=LtFuEILtda8
Annexe 2 : résumé de La Verticale du fleuve

Militante écologiste et membre de la communauté autochtone Lenchua, Suyapa est retrouvée


un matin assassinée dans sa ferme. Sa mort brutale réunit ses trois filles, Marla, Indira et Luisa,
dans la bourgade de montagne d’El Encanto qui les a vu naitre, et que les deux ainées ont quitté
depuis dix ans. Avec l’assassinat de Suyapa, le mouvement d’opposition à la construction d’une
centrale hydroélectrique sur le fleuve Rio Lindo, dont elle était l’une des voix, s’essouffle. Un
an plus tard, le procès de ses tueurs à gage signe le lancement de la construction du barrage.
Porté par l’ambitieux maire Benito Suarez, qui rêve de transformer cette ville enclavée en un
pôle de production hydroélectrique, le grand projet de génie civil, s’apprête à changer à jamais
le visage de cette vallée isolée d’Amérique centrale.
Sur le chantier, des centaines d’ouvriers se mettent à l’œuvre sous la direction de Guilherm
Pessoa, charismatique brésilien et de son équipe d’ingénieurs, prêts à braver tous les obstacles
pour tenir les délais de construction. Dans cette microsociété cosmopolite, à la fois fraternelle
et brutale, se joue quotidiennement le ballet des hommes, dévoués corps et âme à bâtir
l’immense mur de béton qui domestiquera le Rio Lindo. Maçon, mineur, conducteur de poids-
lourds, garde, trouvent sur le chantier plus qu’un gagne-pain, une famille d’adoption et une
mission : mettre le Rio au service des hommes. Jim l’anthropologue, médiateur sur ce terrain
de tensions sociales, voit lui aussi sa vie bouleversée par ce grand ouvrage, qui fait irruption
avec fracas dans les paysages comme les existences intimes.
Et tandis que le monde de leur enfance disparaît, les montagnes sont remodelées et le cours
des eaux mis sous contrôle, les trois sœurs s’affranchissent de la figure tutélaire de leur mère.
Chacune redéfinit les contours de sa liberté, sous le regard aiguisé de leur grand-mère, la
Abuelita, gagnée par la nostalgie d’un monde évanoui. Luisa assume son désir d’ascension
sociale et poursuit sa carrière d’avocate aux États-Unis, au risque de trahir la famille. Indira,
biologiste de formation, s’attèle à documenter les bouleversements écologiques qui affectent le
territoire tout en revitalisant la plantation de café de sa mère. Marla s’émancipe de la violence
de son mari et de ses deux ainées, élevant seule sa fille Ludmilla, dernière-née de la lignée.
Dans une région marquée par l’isolement et la criminalité, le barrage qui s’érige au fil des
ans devient tout à la fois un enjeu de lutte sociale et de pouvoir, le lieu de la confrontation de
visions antagonistes du monde, l’instrument de l’émancipation et le jouet des hommes, qui en
l’érigeant, exercent leurs pulsions démiurgiques.

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