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Histoire politique et administrative

Séquence 2 : 1ERE PARTIE : LA MARCHE VERS L’INDEPENDANCE DES ETATS DE L’AFRIQUE DE


L’OUEST/ Chapitre II : De l’Autonomie à l’Indépendance.

Histoire politique et administrative


Dr. Mouhamadou Ba
Séquence 2 : 1ERE PARTIE : LA MARCHE VERS L’INDEPENDANCE
DES ETATS DE L’AFRIQUE DE L’OUEST/ Chapitre II : De l’Autonomie
à l’Indépendance.

Consignes pour l’apprenant

 Télécharger le support de cours et exploiter la bibliographie indiquée.


 Faire les tests de connaissance afin de s’assurer d’avoir compris l’essentiel.
 Exposer ses difficultés, sous forme de discussion, et participer aux activités dans le forum de partage.
 Envoyer, au besoin, des messages perso à l’enseignant ainsi qu’aux tuteurs impliqués dans la formation
à ce module.
 Télécharger et traiter les exercices afin d’approfondir quelques points insuffisamment traités dans le
cours.
 Participer aux activités du salon de discussion ou e la salle de td pour s’assurer d’avoir bien compris
l’essentiel.

Consignes pour le tuteur

 Lire en entier le contenu de la séquence et faire des feedbacks à l’enseignant si besoin.


 Préparer les exercices en concertation avec les collègues en vue d’harmoniser les positions.
 Pousser les apprenants à construire leurs propres raisonnements plutôt que de leur indiquer la solution.

Table des matières du chapitre 2 :

Chapitre II : De l’Autonomie à l’Indépendance

Section I : La constitution de la Communauté Franco-Africaine.

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Séquence 2 : 1ERE PARTIE : LA MARCHE VERS L’INDEPENDANCE DES ETATS DE L’AFRIQUE DE


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Paragraphe I : La naissance de la Communauté

I/ La rédaction de l’avant-projet de la constitution.

A/La composition du Comité Consultatif Constitutionnel

B/La résurgence de divergences africaines à propos de la Communauté.

II/ Le référendum d’adoption de la Constitution.

A/La position mitigée des partisans du OUI.

B/La position tranchée des partisans du NON

Paragraphe II : Les caractères de la Communauté

I/ Les organes de la Communauté

A/Les organes centraux

B/L’organisation dans les Etats membres.

II/ La Communauté Rénovée

A/Le domaine des « Affaires communes »

B/L’institution des ministres conseillés.

Section II : L’accession à l’Indépendance dans la « balkanisation »

Paragraphe I : L’accession à l’indépendance dans la Communauté

I/ L’indépendance des Etats regroupés au sein de la fédération du Mali

A/L’indépendance de la fédération du Mali vis-à-vis de la Communauté.

B/L’indépendance des Etats membres vis-à-vis de la Fédération.

II/ L’indépendance des Etats regroupés au sein du Conseil de l’Entente.

A/L’accession individuelle de chaque membre à l’indépendance.

B/Les accords de coopération entre la France et les Etats indépendants.

Paragraphe II : L’accession à l’indépendance hors de la communauté.

I/ Le cas isolé de la Guinée Conakry

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A/Le précédent du rejet de la Constitution

B/Le vote du Non et l’accession de fait à l’indépendance.

II/Les conséquences politiques ou la rançon de l’audace.

A/Le refus de reconnaissance juridique de l’indépendance.

B/ La rupture des relations entre la France et la Guinée.

Chapitre II : De l’Autonomie à l’Indépendance.


Les circonstances liées à l’indépendance du Maroc, de la Tunisie et de la Gold Coast en
1957 ont dû poussé la France à beaucoup plus de réflexion par rapport aux réformes à
adopter d’autant plus que les revendications des partis politiques, syndicats et mouvements
de jeunesse dans les T.O.M s’intensifiaient. Mais les événements se précipitèrent entre
1958 et 1959 d’un rythme effréné dont l’aboutissement n’a été que l’indépendance. Le 13
mai 1958, en effet, suite au putsch militaire d’Alger, le gouvernement de la IVe République
fait appel au Général de Gaulle. Celui-ci, investi chef de gouvernement le 1er Juin 1958 par
l’Assemblée Nationale, proposa une nouvelle constitution qui inaugure la Communauté
Franco-africaine (Section I). Mais sa mise en œuvre plutôt que de perpétuer la domination
de la France comme on pouvait s’y attendre mena, d’une manière surprenante ,les T.O.M
à l’indépendance (Section II)
Section I : La constitution de la communauté franco-africaine.

Suite aux événements d’Alger du 13 mi 1958, le Général de Gaulle fait à Paris le 15 mai
une déclaration où il se dit « prêt à assumer les pouvoirs de la République ». Sa vision
c’était une nouvelle constitution avec une procédure particulière devant en assurer la
légitimité (Paragraphe I), mais aussi une structure assez particulière devant regrouper la
France et ses Territoires associés (Paragraphe II)

Paragraphe I : La naissance de la Communauté


Après être investi par l’Assemblée national le Général de Gaulle au gré d’une loi
constitutionnelle du 3 juin 1958 décide de confier la rédaction de la nouvelle constitution
un collège (I) puis l’approbation du projet issu de ces travaux par voie référendaire (II)
I- La rédaction de l’avant-projet de la constitution.

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La rédaction de la Constitution de la Communauté fut confié à un collège dénommé Comité


Consultatif Constitutionnel (A). Composé en majorité d’africains, des divergences autour
de la Communauté ne tardèrent pas à apparaître comme on pouvait s’y attendre (B).
A- La composition du Comité Consultatif Constitutionnel (C.C.C).
Pour appliquer les dispositions de la Loi constitutionnelle du 3 juin dont l’un des points
disposait que « la constitution doit permettre d’organiser les rapports de la République
avec les peuples qui lui sont associées », le Général de Gaulle associe ceux de l’Afrique
Française, à travers leurs représentants, aussi bien dans la constitution du C.C.C que dans
celui chargé de la rédaction du projet. Ainsi dans ce comité composé de 39 membres
siégeaient, en effet, deux Sénégalais (L. S. Senghor et L. Guèye), un Tchadien (Gabriel
Lisette) et un malgache (Philibert Tsiranana). Tandis que la rédaction du projet fut confiée
à quatre ministres d’Etat dont l’ivoirien F. H Boigny.
Bien que l’intervention des africains ne fut importante que sur le seul titre XII de la
Constitution intitulé « De la Communauté » et le Préambule permettant de proposer aux
T.O.M de mettre en place de nouvelles institutions « visant à une évolution
démocratique », elle ne manqua pas de faire montre des profondes dissensions qui minaient
jusque-là la voix peuples africaines impossible de trouver un compromis face aux
questions cruciales qui interpellais le continent.
B- La résurgence de divergences africaines à propos de la Communauté.
Le temps que les esprits se soient lassés, peut-être, de la polémique entre partisans
fédéralistes et territorialistes, fait place une nouvelle opposition même si avec les mêmes
figures de proue mais articulée, cette fois ci, entre partisans fédéralistes et confédéralistes.
Ces deux thèses s’opposent, en effet, au Comité consultatif.
D’un côté les partisans de F. Houphouët Boigny et Gabriel Lisette qui prônaient une
fédération d’Etat autonomes ave la France. De l’autre côté les tenants de la thèse de la
confédération tels Senghor et Lamine Guèye, favorables au maintien des groupes de
territoires qui formeraient une confédération avec la France.
Pour harmoniser leurs positions et mieux faire accepter leurs points de vue, les partis
politiques de l’Afrique de l’Ouest francophone, à l’exception du R.D.A, se retrouvèrent du
25 au 27 Juillet à Cotonou. Le Parti de Regroupement Africain (P.R.A) qui venait de tenir
son congrès interfédéral ne donne pas une position claire ; Senghor y donne le rapport sur
la doctrine et le programme de son parti. Le Congrès se détermine pour l’indépendance
immédiate et propose « la négociation avec la France d’une confédération multinationale
de peuples libres et égaux ».
C’est alors qu’informé, le général de Gaulle se rend le 8 août devant le C.C.C pour préciser
le point de vue du gouvernement français. Pour la France, tout territoire qui rejette la

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Constitution sera en état de sécession et cessera de bénéficier de son aide. En revanche,


elle constituera un « ensemble commun » avec les territoires qui l’acceptent.
Une semaine plus tard, l’avis du C.C.C est porté à la connaissance du gouvernement
français. Celui-là dans l’impossibilité d’accorder les vues des partisans de la fédération et
ceux de la confédération opte finalement pour un terme prêté à Philibert Tsiranana : La
Communauté.
C’est sur ces entrefaites que le général de Gaulle décide de se rendre en Afrique pour
expliquer aux populations l’opportunité d’accepter la Communauté à travers le référendum
qui leur sera soumis.
II- Le référendum d’adoption de la constitution.
Le général de Gaulle entreprit de faire un voyage en Afrique pour requérir et travailler une
opinion favorable à son projet. Celui-ci le conduisit au Tchad (Fort Lamy, 20-21 août), à
Madagascar (Tananarive, 21-23 août), en Côte d’Ivoire (Abidjan, 24-25 août), en Guinée
(Conakry, 25-26 août) et enfin au Sénégal (Dakar, 26-27 août). Si au cours de ce périple
les partisans du « Non » se sont distingués par leur position tranchée (B) on ne peut pas en
dire autant des partisans du « Oui » dont la position n’en est pas moins mitigée (A).
A- La position mitigée des partisans du « Oui ».
Le référendum provoqua une grande effervescence en Afrique. Les deux partis principaux
se refusèrent de donner un point de vue bien défini. Au congrès de Cotonou, bien que le
P.R.A se prononce contre la constitution, elle n’en laissa pas moins les sections nationales
le soin de choisir librement.
C’est le cas de la Côte d’Ivoire où le général de Gaulle fut reçu d’une manière grandiose
et enthousiaste et pourtant le R.D.A ne donna pas non plus de consigne de vote au Congrès
de Ouagadougou.
Au Sénégal, malgré le soutien affiché de l’U.P.S aux idées du général de Gaulle suite à
l’éclatement de la section sénégalaise du P.R.A, le général de Gaulle ne fut accueilli que
par le ministre de l’intérieur Valdiodio Ndiaye à la place de Senghor et Mamadou Dia l’un
comme l’autre prétextant des affaires urgentes pour rater ce rendez-vous historique. Et le
discours qui exprimait le point de vue du gouvernement n’en était pas moins mitigé en ce
que « la politique du Sénégal, clairement définie, s’est fixée trois objectifs qui sont dans
l’ordre où elle veut les atteindre : l’indépendance, l’unité africaine et la confédération ».
Et même concernant cette indépendance, « Elle n’est pas une fin en soi. Elle n’est pas un
idéal en elle-même, mais pour ce qu’elle rend possible. Elle ne véhicule pas une volonté
de sécession. Elle ne recèle aucune intention d’isolement ni de repliement sur soi ».

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Une intention même de plaidoirie en faveur des partisans du « Non » fait jour à Dakar à
travers le discours historique de Valdiodio Ndiaye en ces termes « je peux et j’ai même le
devoir de déclarer que demain tous les Oui ne comportent pas une renonciation délibérée
à l’indépendance et que tous les Non ne traduiront pas une volonté de rupture complète ».
Tentative de séduction du général ou repentir actif au nom de la Guinée qui venait de
l’amocher sérieusement par sa position ? Ou était-ce une vaine tentative d’étouffer la voix
des « porteur de pancartes » qui, malgré le vacarme de la nombreuse foule massée à la
place Protet, parvenaient à se faire comprendre du général que leur option, tout
contrairement, au gouvernement c’était l’indépendance totale ?
B- La position tranchée des partisans du « Non ».
Lorsque s’est posé le débat sur la priorité entre l’indépendance ou la Communauté, même
théorique, cela a eu pour conséquence l’apparition de nouvelles formations politiques qui
poussaient à l’indépendance. Déjà le Parti Africain de l’indépendance (P.A.I), petite
formation d’obédience communiste, se prononça contre la Constitution à Ouagadougou et
exigea l’indépendance immédiate et totale.
Le Mouvement de Libération Nationale (M.L.N) créé durant l’été 1958 sur une base
interafricaine du Sénégal au Cameroun en passant par la Haute Volta et le Dahomey, et
dont l’un des leaders était Amadou Dicko, lança le mot d’ordre d’indépendance nationale.
Le P.R.A qui succéda à la Convention Africaine, même s’il dû laisser la liberté à ses
sections territoriales de se déterminer lors du référendum, n’en opta pas moins lors du
congrès de Cotonou « pour le mot d’ordre d’indépendance immédiat » comme en atteste
le refus du rapport moral de Senghor et la déclaration de Lamine Guèye « je suis pour
l’indépendance sans condition ».
D’ailleurs la désagrégation de la section Sénégalaise et le soutien massif de l’U.P.S aux
idées de de Gaule n’ont pas pu décourager le P.R.A-Sénégal de se constituer avec le mot
d’ordre du « Non » au référendum. Ce sont les fameux « porteurs de pancartes » qui ont
sérieusement perturbé l’arrivée de de Gaulle. Et pourtant le gouvernement avait, par une
déclaration publiée avant l’arrivée du général, appelé la population à « réserver au chef du
gouvernement de la République française et à sa suite un accueil empreint de dignité ».
Mais rien à y faire, leur agitation n’eut rien de tel que le discours du Général s’adressant
directement à eux en ces termes : « Je veux dire un mot d’abord aux porteurs de pancartes.
Voici ce mot : s’il veule l’indépendance, qu’ils la prennent le 28 septembre. La France ne
s’y oppose pas. »
Une telle amertume ne se justifiait simplement de l’attitude de ces pourfendeurs
autoproclamées de la Communauté envisagée, mais du précédant voyage de la Guinée
Conakry ou le général est accueilli par un discours enflammé du député-maire Ahmed

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Sékou Touré. Celui-ci déclare à son hôte sans mettre de gants ceci : « Nous préférons la
liberté dans la pauvreté à l’esclavage dans la richesse ». Ce qui fut pris par le général
comme une grande offense. Qui plus est, partout sur son passage, il n’avait jamais encore
rencontré une telle hardiesse excessive.
Cependant ce « Non » n’eut pas d’autres utilités que d’étaler au grand jour le manque
d’unité des africains autour des questions fondamentales. Sinon il n’a affecté nullement la
victoire du « Oui » lors du référendum du 28 septembre 1958. Même au Sénégal où la
dissidence du P.R.A faisait peser un risque, même minime, sur l’acceptation du texte, celui-
ci fut complétement écarté par l’action du ministre de la d’Outre-mer qui ait parvenu à
rallier à sa cause de grandes familles religieuses. Ce qui détermina de nombreux politiciens
à se ranger dans le camp du « Oui ».
Néanmoins si cet ordre dispersé n’a pas affecté le texte dans son adoption voyons, à travers
les caractères de la communauté, si son contenu n’en a pas pâti.
Paragraphe II : les caractères de la Communauté.
Dans son discours devant le Conseil d’Etat pour présenter le projet de Constitution, M.
Debré soutiendra que la Communauté n’est ni une fédération, ni une confédération d’Etats.
En effet ; elle semble être une institution hybride à mi-chemin entre l’Etat fédéral et la
confédération d’Etats. Ce que nous allons voir à travers les organes de la Communauté (I).
Cependant, au sein de la Communauté, il n’y avait pas de partage de compétence entre
l’Etat fédéral et les Etats fédérés. L’Etat français gérait les affaires communes qui étaient
les plus importantes : il s’agissait de la politique étrangère, de la défense, de la monnaie,
de la politique économique et financière commune, de la politique des matières premières
stratégiques, de la justice, de l’enseignement supérieur, des transports extérieures et
communs, des télécommunications. Ce qui a justifié l’introduction de quelques réformes à
travers la communauté rénovée (II)
I- Les organes de la Communauté.
La Communauté était un modèle qui se rapprochait d’une fédération dont la France aurait
constitué le centre et dans laquelle chacun des membres de l’Etat fédéral avait la possibilité
de s’organiser et de se gérer librement mais sous la surveillance des organes centraux de la
Communauté (A). Cependant, elle s’en éloignait par le choix laissé aux Etats membres de
demeurer dans la Communauté ou de prendre leur indépendance suite à une résolution de
l’assemblée législative locale et à un référendum d’auto détermination (B).
A- Les organes centraux de la Communauté

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Si le terme de fédéralisme sui generis convenait peu à la Communauté c’est parce que la
France continuait, à travers des organes centraux, de gérer les T.O.M par le prisme des
« affaires communautaires » comme en témoigne l’article 78 de la constitution.
Ainsi, concernant la Présidence de la Communauté, le poste était ipso facto occupé par le
Président de la République française. Or si son élection faisait intervenir les Etats membres
de la Communauté, il n’en demeurait pas moins qu’il était élu au deuxième degré, par un
collège électoral qui comprenait 600 grands électeurs d’outre-mer sur un total de 82 000
tandis qu’il légifère et décide librement pour les membres de la Communauté.
La Communauté était pourvue d’un Conseil exécutif composé, selon l’article 82 de la
constitution par le Président de la Communauté, le Premier ministre de la République
française, les chefs de gouvernement des Etats membres et des ministres français chargés
des « affaires communautaires ». Les ministres chargés des affaires communautaires furent
nommés pour la première fois par arrêté présidentiel du 31 janvier 1959 : sept ministres
furent alors nommés. Limité au rôle d’assemblée délibérante, ce conseil ne bénéficiait pas
du droit de vote.
L’article 83 de la constitution est consacré à un Sénat qui est organisé par l’ordonnance
n°58-1255 du 19 décembre 1958. Le Sénat de la Communauté comptait 284 membres :
186 membres élus parmi les membres des deux Chambres du Parlement français et 98
membres élus au sein du Parlement des autres Etats. La représentation des Etats était
proportionnelle à leur population. Mais ce Sénat ne possédait aucune compétence propre.
Enfin selon l’article 84 de la constitution, la Communauté était dotée d’une Cour
d’arbitrage dans laquelle siégeaient 7 juges nommés par le Président de la République.
Cette cour remplissait, dans le Communauté, un rôle équivalent à celui du Conseil d’Etat
français ; elle pouvait connaître tous les litiges qui pouvaient opposer les Etats membres
notamment dans l’interprétation des règles de droit qui régissaient la Communauté.
Cependant, la Communauté s’éloignait du modèle fédéraliste dans le choix laissé aux Etats
membres de demeurer dans la Communauté tout en bénéficiant d’une large faculté de
s’auto déterminer frisant même l’indépendance.
B- L’Organisation dans les Etats membres.
Les groupes A.O.F et A.E.F étaient maintenus et à la tête de chaque groupe se trouvait un
Haut-commissaire général, haut représentant de la France auprès du groupe. Depuis le 15
juillet 1958, Pierre Messmer en remplacement à Gaston Cusin est nommé à la tête de
l’A.O.F. Le Grand Conseil, une assemblée délibérative avec des pouvoirs diminués et un
budget en baisse, poursuit ses travaux mais il n’y a pas d’exécutif fédéral.
En vertu de l’article 76 de la Constitution, les territoires d’Outre-mer pouvait choisir entre
trois types de relation avec la métropole. Ils pouvaient conserver le statut de T.O.M, opter

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pour le statut de D.O.M ou devenir Etat membre de la Communauté. Douze territoires


africains choisir la troisième option et devinrent des Républiques formant ainsi avec la
France la Communauté. C’est dans ce cadre que la République du Sénégal se dote de sa
première constitution adoptée le 24 janvier 1959 suite à un vote à l’assemblée constituante
par 49 voix sur 2. Tous les autres pays, sans exception, utilisèrent ce nouveau droit et en
l’espace d’un an, apparurent onze nouvelles constitutions. En 1959, presque toutes les
colonies africaines de la France obtinrent l’autonomie interne dans le cadre de la
Communauté.
Cependant il ne faut pas se méprendre sur ce statut d’Etat membre de la communauté. Il
s’agit d’un statut d’Etat autonome et non celui d’Etat indépendant. Ce qui en fait une
« entité quasi étatique » selon le mot de I. M. Fall. Mais c’était assez suffisant pour que
partout dans tous les Etats membres, dès la publication de l’ordonnance du 26 juillet 1958,
les chefs de territoire soit relégués au simple rang de représentant de la France au profit des
vice-présidents qui prennent la Présidence des Conseil du gouvernement.
Ainsi en fut le cas au Sénégal où Mamadou Dia prit les rênes du pouvoir au détriment de
Pierre Lami. Tandis que l’Assemblée territoriale, après avoir ratifié les résultats du
référendum le 25 novembre, se transforme en Assemblée constituante et législative chargé
de rédiger la constitution de la république du Sénégal et avec statut de député pour ses
membres.
C’est le début d’une nouvelle ère qui allait inéluctablement mener vers l’indépendance
comme en témoigne les premières dispositions édictées au Sénégal et par des autorités
Sénégalaises. Le 2 décembre 1958, en effet, Mamadou Dia signe son premier décret relatif
au Pouvoir du Président du conseil dont le contenu renseigne suffisamment sur le nouvel
esprit qui anime les institutions. Il y est disposé que « Les pouvoirs précédemment exercés
par le gouvernement de la République française ou ses responsables en Afrique
occidentale française et au Sénégal, à l’exception de ceux qui concerne les manières
relevant du domaine de la compétence de la Communauté telles qu’elles sont énumérées à
l’article 78 de la constitution seront exercés par le président du Conseil de gouvernement
du Sénégal jusqu’à la mise en place des institutions de l’Etat du Sénégal ».
Justement c’est à propos de la gestion de ces affaires communes qui relevaient
exclusivement du gouvernement français que des compromis ont été accordés au Etats
membres pour permettre leurs meilleures participations. Ce qui donne lieu à la
Communauté rénovée.
II- La Communauté rénovée.
Cette ultime étape de la Communauté rénovée se justifiait par l’existence d’un certain
nombre de compétences dites « Affaire communes » (A) qui excluait toute participation
africaine et qu’il fallait réformer en vue d’atténuer cette exclusion (B)

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A- Le domaine des « Affaires communes ».


A l’échelon le plus élevé, la Constitution de 1958, s’inspirant des conceptions du
fédéralisme, distinguait des compétences « communes » et des compétences « propres » à
chaque Etat. Les compétences communes, qui concernaient tous les Etats membres,
visaient à assurer la cohésion de toute la structure et à gérer les intérêts de l’ensemble face
à l’extérieur.
Sur le plan culturel et juridique, le Conseil exécutif avait choisi pour la Communauté, la
langue officielle qui est le français, l’hymne en l’occurrence la Marseillaise, la devise
Liberté Egalité Fraternité et enfin le drapeau tricolore bleu blanc rouge avec, sur la hampe,
un insigne distinctif représentant deux mains unies au cœur d’une couronne de laurier et
de chêne. Il a entériné la création du Journal officiel de la Communauté et crée le budget
de la Communauté. Une seule nationalité, la nationalité et de la République française et de
la Communauté ; mais cette dernière n’étant pas pris en compte au niveau international, il
fallut mentionner sur les passeports la seule nationalité française.
Sur le plan politique et institutionnel, Les Etats membres bien que jouissant de l’autonomie,
devraient renoncer comme l’indique l’article 78 de la constitution à la gestion de la
politique étrangère, de la défense, de la monnaie, de la politique économique et financière,
de l’exploitation des matières stratégiques (hydrocarbure et liquides gazeux, uranium) et
dans une moindre mesure du contrôle de la justice, de l’enseignement supérieur, de
l’aviation civile, de la marine marchande, des postes et télécommunications.
Ainsi des décisions du 9 février 1959 disposaient expressément que la politique étrangère
de la République et la Communauté est une, que les ambassades sont celles de la
République française, que l’armée chargée de la défense de la Communauté est une et
qu’elle est « placée sous une organisation unique de commandement ». Le service de
sécurité intérieure est placé sous l’autorité du Premier ministre de la République française,
chargé de la défense de la Communauté.
B- L’institution des ministres conseillers.
Pour associer les Africains à la gestion des affaires communes, il fut décidé le 27 mai 1959
d’instituer les ministres conseillers. Ils sont nommés par le Président de la République
française pour un mandat d’une année renouvelable. Ils sont consultés par les ministres
conseillers du gouvernement français sous forme d’aide et de soutien sur les questions
intéressant la Communauté.
Ils sont chargés de quatre grands secteurs : F. Houphouët Boigny avait en charge la
politique étrangère ; son ami Gabriel Lisette avait en charge les questions financières

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économiques et techniques ; L. S Senghor était chargé de l’enseignement et de la justice et


Philibert Tsiranana était chargé de la défense.
Section II : L’accession à l’indépendance dans la « balkanisation ».

L’accession à l’indépendance politique était une brèche ouverte par l’article 86 de la


Constitution mais qu’aucun Etat, en dehors de la Guinée, n’a oser aborder que par le
truchement d’une négociation au sein de la communauté pour en éviter les conséquences
politiques qui pouvaient être désastreuses. C’est pourquoi nous allons voir ce principe de
L’accession à l’indépendance dans le cadre de la Communauté (Paragraphe I) et
l’exception de l’accession à l’indépendance en dehors de la Communauté (Paragraphe II).

Paragraphe I : L’accession à l’indépendance dans la communauté.


Suite à l’Assouplissement de l’article 86 par l’alinéa 3 de l’article 78 de la constitution, les
sénégalais et les soudanais exploitent la brèche ouverte pour accéder à l’indépendance dans
le cadre de la fédération du Mali (I). Ils ouvrent ainsi la voie à la souveraineté internationale
des autres Etats membre qui se sont aussi regroupés dans une autre organisation appelé
Conseil de l’Entente (II).
I- L’indépendance des Etats regroupé au sein de la Fédération du Mali.
Les Etats membres de la fédération du Mali vont accéder à l’indépendance dans une période
relativement courte (A). Cependant, pour diverses raisons, celle- ci sera très éphémère et
reviendra à l’indépendance des composants vis-à-vis de la fédération (B).
A- L’indépendance de la fédération du Mali vis-à-vis de la communauté.
La brèche vers l’indépendance ouverte par la Constitution française de 1958, sera
empruntée par le Sénégal et le Soudan qui, à la suite de multiples péripéties mettront en
place une fédération. Le Sénégal aura sa propre Constitution à l’intérieur de la Fédération.
Les institutions mises en place par cette Constitution devant se superposer aux organes de
la Fédération.
L. S. Senghor, Mamadou Dia et Modibo Keita rencontrent le général de Gaulle le 26
novembre 1959 à Paris et lui exprimèrent leur souhait de voir le Mali accéder à
l’indépendance. La demande est officiellement formulée dans une lettre adressée au
général le 02 novembre. Celui-ci accepte la demande lors de la sixième session du Conseil
exécutif à Saint-Louis, les 11 et 12 décembres.
Le général de Gaulle reçu à Dakar devant l’Assemblée fédéral du Mali le 13 décembre
1959, son président L.S.Senghor, non sans souci de ne pas contrarier son hôte, expose la

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position de la Fédération en ces termes : « Comme vous, nous refusons de tomber dans la
méconnaissance de certaines réalités actuelles. Nous sommes particulièrement attentifs à
cette sorte de disposition psychologique élémentaire de notre peuple qui veut accéder à
son indépendance national. »
Dans sa réponse, le général de Gaulle déclare avec mis en garde que : « Il n’y a pas d’Etat,
je le disais hier à Saint-Louis, si grand, si puissant qu’il soit, qui puisse se passer des
autres. Dès lors qu’il n’y pas d’Etat qui puisse se passer des autres, il n’y a pas de politique
possible sans coopération. Mais la souveraineté internationale signifie quelque chose de
positif. Elle signifie qu’un peuple prend dans le monde des responsabilités à lui. Elle
s’exprime pour lui-même et par lui-même qu’il répond de ce qu’il dit et qu’il répond de ce
qu’il fait. Cela, dans la société des hommes, est évidemment capital. C’est à ce degré, à ce
rang que le Mali et, je le répété, avec lui les Etats qui le composent, vont accéder avec
l’appui, l’accord l’aide la France ».
Ainsi au gré de de l’assouplissement de la France sur cette question, un accord fut signé le
04 avril 1960 transférant les compétences communautaires du Sénégal au « Mali » entre
son représentant et ceux du Sénégal et du Soudan. Au cours de cette même année, la
constitution française fut remaniée. L’alinéa 3 de l’article 86 prévoyait expressément que
l’indépendance pouvait reposer sur des accords et, ce qui est plus important, que des Etats
indépendant pouvaient également être membres de la Communauté.
La fédération s’engagea de ce fait sur la voie de l’indépendance obtenue le 20 juin 1960.
Elle s’évertua alors à mettre en place les institutions prévues pour son fonctionnement.
Mais sur le plan structurel ces institutions ne s’écartent pas trop du modèle de la
communauté d’une Présidence, d’un gouvernement, d’une Assemblée et d’une Cour
fédéral. Elles héritent également, du modèle, de la faiblesse des pouvoirs fédéraux. Ce qui
eut une conséquence fatale dès la première épreuve.
B- L’indépendance des Etats membres vis-à-vis de la fédération.
La fédération du Mali n’est pas destinée à un long bonheur. Sa création était déjà
handicapée par la défection tragique de quelques Etats dont pourtant le consentement était
acquis d’avance.
Initialement, la Fédération devait regrouper au sein de la Communauté Franco-Africaine
quatre Etats que sont le Sénégal, le Soudan, le Dahomey et la Haute-Volta. D’ailleurs, ils
se réunirent à Dakar en janvier 1959 pour mettre sur pied la Fédération suite à la réunion
de Bamako de décembre 1958. La Constitution adoptée par l’Assemblée constituante à
cette occasion sera ratifiée par le Soudan le 21 janvier 1959, le Sénégal le 22 janvier et la
Haute-Volta le 28 janvier. Cette dernière n’intégrera jamais la Fédération suite aux
pressions exercées par le Côte d’Ivoire.

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L’aventure de la fédération due se poursuivre avec le Sénégal et le Soudan pour se terminer


deux mois après. Dans la nuit des 19 et 20 août 1960, en effet, les divergences entre le
Sénégal et le Soudan furent telles qu’elles aboutirent à l’éclatement de la Fédération. Les
raisons sont multiples mais, trois semblent être essentielles.
D’abord, la faiblesse des pouvoirs fédéraux. En effet, ses organes ne pouvaient fonctionner
qu’avec l’accord unanime des Etats membres.
Ensuite les divergences liées à l’élection du Président de la Fédération n’avaient pas été
réglées. En effet, et le Sénégal et le Soudan avaient des candidats à ce poste.
La troisième raison est liée à la deuxième. Il s’agit de la réaction du Soudan face aux
divergences sur la personne du candidat au poste de Président. Ainsi, le Président du
Gouvernement Modibo Keita destitua le Vice-président du Gouvernement Mamadou Dia
le 19 août 1960 en violation de la Constitution et nomma un nouveau chef d’Etat-major
des armées. En outre, il proclama l’état d’urgence pour risque d’atteinte à l’intégrité
territoriale.
La réaction du Sénégal ne se fit pas attendre et le 20 août 1960, l’assemblée législative
réunie en séance extraordinaire retira les compétences qu’elle avait transférées au Mali, fit
sortir le Sénégal de la Fédération et proclama l’indépendance et l’Etat d’urgence. Elle
accorda également au Gouvernement les pleins pouvoirs pour faire face à la situation créée.
Les autorités soudanaises sont reconduites à Bamako et l’assemblée législative prend le
nom d’Assemblée nationale. Ainsi s’achevait pacifiquement un tête-à-tête pénible avec le
Soudan. Celui-ci allait prendre le nom de la République du Mali. Le 28 septembre 1960,
les deux Etats faisaient leur entré à l’O.N.U séparément en tant que Etat souverain.
Suite à cette expérience et en l’espace de quelques mois, toutes les anciennes colonies de
la France leur emboitent le pas et accèdent à l’indépendance en restant dans la
Communauté.
II- L’indépendance des Etats regroupés au sein du Conseil de l’Entente.
A- L’accession individuelle des Chaque membres à l’indépendance.
La Haute-Volta et le Dahomey après s’être ravisé de leur adhésion à la Fédération du Mali,
formèrent avec le Niger et la Cote d’Ivoire une union « à caractère souple » : le Conseil de
l’Entente. A la suite de l’échec de la fédération du Mali, F.H.Boigny semble avoir compris
le risque qu’il y’a à laisser chaque nouvel Etat seul devant les difficultés à bâtir un Etat
moderne. Plutôt que l'unité de l'Afrique, le Conseil semble mettre l’accent sur le respect
de la personnalité propre à chaque Etat. Après une première réunion à Paris, le 6 mai 1959,
des premiers ministres de la Côte d'Ivoire, Niger et Haute-Volta, à laquelle assistait un

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observateur du Dahomey, la conférence d'Abidjan crée, le 29 mai 1959, l'Union Sahel-


Bénin entre ces quatre Etats.
L'organe principal de cette Union est un Conseil de l'Entente composé du président de
chaque Etat (depuis l'indépendance, avant août 1960, des chefs de gouvernement), des
présidents et vice-présidents des assemblées législatives et des ministres intéressés. Mais
cette organisation n'a rien de rigide : le Conseil se réunit plusieurs fois par an, mais
seulement si cela est nécessaire, il peut se réunir en comité restreint (les 4 chefs d'Etat)
pour les questions de haute politique, ou en comité élargi, ou en comité particulier pour des
questions particulières. Le principe de son fonctionnement est l'unanimité. La présidence
du Conseil de l'Entente est attribuée à tour de rôle à chaque chef d'Etat pour un an. Le
second organisme du Conseil de l'Entente est un fonds de solidarité dont la dotation est
constituée par un prélèvement de 10 % sur l'ensemble des ressources propres à chaque Etat.
Ces ressources sont pour les 2/10 constituées en fonds de réserves, pour 1/10 consacrées
aux frais de fonctionnement du Conseil de l'Entente et pour les 7/10 restant affectées à
l'équilibre économique et financier des Etats membres, avec une répartition sur les bases
suivantes : 1/16 à la Côte d'Ivoire, et 5/16 pour chacun des trois autres Etats. On sait que
la Côte d'Ivoire est l'Etat le plus riche du groupe, elle participe donc largement au
financement de l'équipement de ses partenaires du Conseil de l'Entente.
Ce qui frappe le plus dans cette organisation c'est sa simplicité et son extrême souplesse.
Que les Etats ne se sentent point solidaires, l'organisation pèsera très peu sur leur liberté
étatique, qu'ils veuillent au contraire développer leur solidarité, elle leur permet de le faire
sans s'engager au-delà de leurs intérêts communs. En fait, le Conseil de l'Entente a bien
fonctionné, eu égard aux buts qui lui étaient fixés. Il a tenu depuis sa création une douzaine
de réunions à l'échelon le plus élevé sur des questions politiques de première importance :
sur le problème de l'indépendance dans la Communauté et de l'attitude à adopter, Abidjan
30-31 décembre 1959, Paris 22-23 février 1960 — sur la demande d'indépendance des
quatre Etats membres, Abidjan 18 avril I9601 — sur les négociations avec la France,
Abidjan 19-21 septembre 1960, Cotonou 5-10 octobre 1960, Ouagadougou 6-7 janvier
1961, 5-6 février 1961, 17 mars 1961 — sur l'unification des régimes constitutionnels,
économiques, administratifs, Abidjan 9-21 août 1960 et 22-24 octobre 1960 — sur les
problèmes internationaux, Abidjan 10-11 août 1961, etc.
Les Etats du Conseil de l'Entente n'ont pas toujours pu se mettre d'accord et par exemple
la Haute- Volta a refusé, contrairement aux trois autres Etats, de signer des accords de
défense et de coopération militaire avec la France. Mais cette souplesse a permis des
résultats tangibles dans des questions très concrètes : union douanière, coordination de la
tarification et des régimes fiscaux, création d'une caisse d'amortissement commune
garantissant les emprunts contractés au profit commun des quatre Etats, régimes

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constitutionnels et politiques semblables, régimes administratifs, politiques militaires et


internationales coordonnées.
B- Les accords de coopération entre la France et ces Etats.
La France signe avec les Etats devenus indépendants des accords particuliers de
coopération. Elle signe des accords avec la fédération du Mali le 22 juin 1960.Ceux-ci vont
servir de cadre à ceux qui seront signés par la suite avec les autres Etats.
Ils portent sur l’adhésion de l’Etat à la Communauté, sur la nécessité de se concerter avec
la France dans les domaines de la politique étrangère, de la défense (assistance technique
à l’armée de l’Etat, facilités accordées à la France par l’Etat) la monnaie (la zone franc),
l’économie et les finances, les matières première stratégiques que chaque Etat détenteur
doit vendre en priorité à la France.
Ils portent également sur la justice, l’enseignement supérieur, l’aviation civile, la marine
marchande, les postes et télécommunications. Dans ces domaines la France doit apporter
son technique à l’Etat signataire des accords particuliers, notamment par le biais du Fond
d’Aide et de Coopération (FAC) qui a, depuis le 27 mars 1959, remplacé le FIDES. La
France décide d’installer dans chaque Etat membre une Mission d’Aide et de Coopération
(MAC) chargée d’assurer la gestion et le suivi de la coopération dans les domaines
économique, financier, culturel et social. Il y eut également une convention d’établissement
qui règle le statut civil et l’égalité réciproque des ressortissants français dans les Etats et
des ressortissants des Etats en France.
La France est désormais représentée dans chacun des Etats par un haut représentant ayant
rang d’ambassadeur. Les Etats ont, chacun, la possibilité d’envoyer un ambassadeur en
France. Au Sénégal le premier ambassadeur de la France se nomme Claude Hettier de
Boislambert tandis que son homologue sénégalais en France c’est André Guillabert.
En outre est créé au sein du gouvernement français depuis le 18 février 1960 un secrétariat
d’Etat aux Relations avec les Etats de la Communauté, compétent en matière politique et
d’aide.
Quant à l’Etat, parce qu’il ne s’agit que de la Guinée Conakry dans l’espace Ouest africain
français, qui a refusé de prendre la « perche » ainsi tendue, il dut faire face à un naufrage
des plus dramatique.
Paragraphe II : L’accession à l’indépendance hors de la communauté.
I- Le cas isolé de la Guinée Conakry.
A- Le précédent du rejet de la Communauté.

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Dès le C.C.C et l’opposition africaine autour de la forme fédérale ou confédérale de la


Communauté projetée, le général de Gaulle s’était rendu le 8 août devant celui-ci pour
préciser le point de vue du gouvernement français. Il avait insisté sur le fait que tout
territoire qui rejetterait la constitution serait en état de cession et cesserait de bénéficier de
son aide. Tandis que la France constituerait avec les territoires qui l’accepteraient un
« ensemble commun ».
Lors de son périple africaine avant le fameux référendum projeté, le général a eu maintes
occasion de repréciser ce fameux dilemme d’une manière souvent menaçant ou suggestif
comme ce fut le cas à Dakar face à l’hystérie des « porteurs de pancarte » à qui il dit :
« Nous ne craignons, personne. Nous demandons qu’on nous dise oui ou qu’on nous dise
non. Si on nous dit non, nous en tirerons les conséquences. Si on nous dit oui, nous serons
des frères pour prendre la route, côte à côte, la route de grandes destinées. »
Il réitère cela dans son discours prononcé le 4 septembre 1958 à la Place de la République
à Paris : « En effet, chaque territoire aura la faculté soit d’accepter par son vote au
référendum la proposition de la France, soit de la refuser et par là-même, rompre avec
elle tout lien ».
C’est une telle position qui fut reprise dans la constitution de la Ve République dans son
préambule et dans son article Ier invoquant le principe de la libre détermination des peuples.
Ces textes disposent, en substance, que les territoires d'Outre-Mer dont les peuples
rejetteraient la Constitution au référendum, deviendrait, ipso facto, indépendants. Cette
première méthode qui n'implique aucune intervention des autorités de la République ne
peut être employée qu'à une seule occasion : celle du référendum constitutionnel.
Le projet de Constitution a été vivement critiqué par M. Sékou Touré, Président du Conseil
de Gouvernement de la Guinée française et Secrétaire général du Parti Démocratique de
Guinée. Les principales critiques de M. Sékou Touré peuvent se résumer comme suit : la
Communauté est d'un caractère inégal; il n'existe pas de véritables compétences communes
et celles qualifiées de telles sont trop nombreuses; la citoyenneté commune ne tient pas
compte du sentiment national des peuples appelés à participer à la Communauté; la
Communauté contribuera, comme l'a déjà fait la loi- cadre, à la balkanisation de l'Afrique.
Ce qu’il ne tardera pas à afficher ouvertement lors du voyage du général de Gaulle pour
convaincre de son contenu et à matérialiser par un vote négatif lors de son adoption.
B- Le vote du « Non » et l’accession de fait à l’indépendance.
Le voyage du Général de Gaulle, après les étapes triomphantes de Tananarive, Brazzaville
et Abidjan, vire très soudainement au cauchemar à Conakry face à un peuple, uni derrière
un leader charismatique, prêchant, certes, pour une amitié mais à des conditions proclamées

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sur un ton de fierté et assez audacieux voire à la limite défiant : « Nous préférons la
pauvreté dans la liberté à la liberté dans l’esclavage ».
Le général De Gaulle répondait le 25 août 1958 à Conakry : « Cette Communauté, la
France la propose; personne n'est tenu d'y adhérer. On a parlé d'indépendance, je dis ici
plus haut encore qu'ailleurs que l'indépendance est à la disposition de la Guinée. Elle peut
la prendre, elle peut la prendre le 28 septembre en disant « non » à la proposition qui lui
est faite et dans ce cas je garantis que la métropole n'y fera pas obstacle. Elle en tirera
bien sûr des conséquences, mais d'obstacles, elle n'en fera pas, et votre territoire pourra,
comme il le voudra et dans les conditions qu'il voudra, suivre la route qu'il voudra ».
Cela rappelle les positions tranchées de ce leader lors des débats africains autour de la
question comme ce fut le cas lors du 3e Congrès du R.D.A où il soutint « Le courage ne
consiste pas à se singulariser mais à chercher ensemble. Notre adhésion à la France n’est
pas un mariage d’amour (…) Au-dessus du R.D.A il y a l’Afrique !... Ce travail grandiose
qui nous attend, si le R.D.A ne le fait pas l’Afrique le fera ! L’Afrique est notre maison à
tous et nous en serons tous les maçons ». Ainsi joignant l’acte au discours, la Guinée fut le
seul territoire qui, à l’unanimité, vota un « non » au référendum et de ce fait accéda de jure
à l’indépendance proclamée le 12 octobre 1958.
Il se dit que sur le plan politique, elle était le seul territoire en état de saisir immédiatement
cette « chance de l’histoire ». Car sous l’impulsion vigoureuse de son Président Ahmet
Sékou Touré, elle avait instauré un grand parti de masse, le Parti Démocratique de Guinée,
réduisant ainsi le risque de dispersion des intentions de vote comme ce fut le cas dans
d’autres territoires comme le Niger. En effet dans ce territoire, le Président Djibo Bakary
et son parti Sawaba avaient certes voté le « non », mais avec une chefferie traditionnel très
forte dont la pression a dû prendre le dessus. Tandis qu’en Guinée, dès la Loi-cadre, le
P.D.G avait mis fin à la l’autorité des chefs traditionnels et devint un parti unique avec le
ralliement de l’opposition à l’occasion du référendum.
Ce qui lui permis au referendum constitutionnel du 28 septembre 1958, sur 1 408 500
électeurs inscrits en Guinée, que 1 136 324 se soient prononcés pour le « non », et 56 981
pour le « oui ». Dès le 29 septembre le gouvernement français faisait, pourtant, au
gouvernement guinéen une communication dont la quintessence était la séparation
politique équivalente à l’indépendance. Mais jusqu’au 10 décembre la guinée ne parvint
pas, malgré les nombreuses correspondances adressée à la France, de se faire reconnaître
la souveraineté internationale. Il fallut à l’Assemblée Nationale de la Guinée, après la
reconnaissance de l’O.N.U (Conseil de sécurité 9 décembre et Assemblée Générale 10
décembre) et de 58 autres Etats, voter une résolution suspendant toute négociation avec la
France tant que cette reconnaissance n’est pas effectuée, pour que celle-ci le fasse

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implicitement à travers des accords du 7 janvier 1959 réalisant un compromis entre les
deux. Ce qui fait partie des nombreuses conséquences de l’option de la Guinée.
II- Les conséquences politiques ou la rançon de l’audace.
Selon les autorités de Conakry, le « non » durant le référendum du 28 septembre 1958
n’équivalait pas à une cession vis-à-vis de la France. Loin sans faut, le gouvernement de la
Guinée insiste après pour obtenir un accord avec la France (A) mais la rupture était
consommée dès lors que le « non » était déjà pris comme une défiance qui se devait d’être
politiquement réprimée (B)
A- Le refus de reconnaissance juridique de l’indépendance.
Mais il est vrai également qu'un acte de reconnaissance est dans l'état d’alors du droit
international, une mesure entièrement discrétionnaire. L'attitude des Gouvernements ne se
base pas sur des considérations juridiques, elle s'explique par des facteurs politiques. La
déclaration du 29 septembre du Gouvernement français, en tirant les conséquences du
résultat du referendum en Guinée, en organisant le transfert des pouvoirs, constituait une
reconnaissance de facto et semblait annoncer une reconnaissance de jure. Toutefois,
quelques jours après, l'attitude officielle du Gouvernement a changé. Des arguments
justifiant l'ajournement de la reconnaissance furent avancés et on peut les résumer comme
suit. La Guinée après le referendum constitue une entité prétendant à l'exercice de toutes
les compétences étatiques dans le domaine des relations internationales, sans être en
mesure de les exercer toutes actuellement. Le nouvel Etat ne possède pas encore tous les
éléments lui permettant d'assumer la responsabilité internationale en raison de faits pouvant
survenir sur son territoire. Il ne suffit pas qu'un Etat accède à l'indépendance pour qu'il soit
considéré comme un membre de la société internationale, il faut encore qu'il remplisse un
certain nombre de conditions comme en témoigne notamment l'article 4 paragraphe 1 de la
Charte de l'O.N.U. Il faut donc qu'un tel Etat se détache du complexe institutionnel dans
lequel il se trouvait placé avant l'accession à l'indépendance.
C'est un processus qui demande du temps et qui ne peut s'effectuer qu'en collaboration avec
l'ancienne métropole. Le nouvel Etat doit établir ses propres organes, mécanismes et
structures, indépendants de ceux de l'ancienne métropole, et, pendant une période de
transition, il doit prévoir, par voie d'accord avec celle-ci, l'utilisation de certains
mécanismes de l'ancienne métropole. On pensait donc que les problèmes de la défense, de
la représentation diplomatique, de la nationalité, du respect des droits acquis des citoyens
français, de la collaboration technique, culturelle, financière et monétaire devaient faire
l'objet d'accords et d'arrangements avant que l'ancienne métropole pût reconnaître le nouvel
Etat
B- La rupture des relations entre la France et la Guinée.

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Les autorités guinéennes ont insisté avant, comme après, le référendum sur le fait que la
décision de voter « non » n'équivalait pas à un désir de sécession mais à une volonté de
s’association sur pied d'égalité. Dès le 1er septembre 1958, M. Sékou Touré en annonçant
son « non » a déclaré : « nous ne voulons pas nous déterminer sans la France ou contre la
France ». Aussi le nouvel Etat attend- il avec impatience sa reconnaissance de jure par la
France. Le 4 octobre, le Gouvernement de la Guinée adresse au Président de la République
ainsi qu'au Président du Conseil un message télégraphique dans lequel il exprime au
Gouvernement français « une volonté sincère de sauvegarder et de développer l'amitié et
la collaboration fraternelle dans l'intérêt même des peuples ». Le 6 octobre, accusant
réception de ce télégramme, le Ministre de la France d'Outre-Mer indique que la France se
réserve de consulter la Communauté avant de fixer ses rapports avec la Guinée. Le 9
octobre, M. Sékou Touré demande la reconnaissance du Gouvernement de la Guinée et
exprime son désir de conclure avec la France un accord d'association. Le 16 octobre, le
Général de Gaulle confirme que la reconnaissance doit être précédée de l'examen des
accords d'associations, de la consultation des organes de la Communauté et de la preuve
fournie par le nouvel Etat de sa capacité d'exercer ses compétences étatiques. M. Sékou
Touré insiste une fois de plus sur la reconnaissance de jure par la France. Le 22 novembre,
une note française réaffirme, mais dans des termes plus nuancés, les positions précédentes.
Le 1er décembre, M. Sékou Touré demande au Général de Gaulle que la France assume le
parrainage de la candidature guinéenne à l'O.N.U. Cette demande ne reçoit pas de suite.
Le 2 décembre un protocole d'accord relatif au maintien de la Guinée dans la zone franc
est signé par des représentants guinéens et français.
Ainsi à l’orée de 1960, tous les Etats de l’Afrique de l’Ouest accèdent à l’indépendance
politique tirant ainsi le bilan sur une période de cinq siècles depuis l’arrivée des blancs en
Afrique. Cependant même si il faut se garder d’inscrire sur le compte du colonialisme,
même pas en passif, il faut reconnaitre que cette période constitue un tournant décisif dans
l’histoire politique de l’Afrique d’une manière générale et celle de l’Afrique occidentale
en particulier. Les changements politique, économique, culturel et social qu’il inaugure
vont constituer la toile de fond et l’enjeu du nouvel Etat qui va inaugurer une nouvelle ère
dans cette histoire politique des Etats de l’Afrique occidental du XXème au XXIème siècle.

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Ressources complémentaires du chapitre 2 :


Bibliographie :

Joseph K-ZERBO, Histoire Générale de l’Afrique Noire, Paris Hatier, 1972.

Cheikh A DIOP, L’unité culturelle de l’Afrique Noire, Paris, P.A, 1960.

, Nations Nègres et Culture, Paris, P.A, 1954.

DELAFOSSE, Maurice (1870-1926), Les noirs de l'Afrique, Payot et Cie, Paris 1922.

Saliou MBAYE, Histoire des Instituions Coloniales françaises en Afrique de l’Ouest

(1816-1960), Dakar, 1991.

Jean BRUYAS, Les Institutions de l’Afrique Noire Moderne, Paris, L’Harmattan, 2008.

Lacharrière René de : « L'évolution de la Communauté franco-africaine ». In Annuaire français

de droit international, volume 6, 1960. pp. 9-40;

Pathé Anne-Marie : « La France et l'indépendance de l'Afrique noire », in Vingtième Siècle,


revue d'histoire, n°30, avril-juin 1991. pp. 106-108
Gouvernement Général de l’A.O.F : « Bulletin du Comité d’études Historiques et
Scientifiques », TXVI, Paris, Larose, 1933.

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l'évolution de la communauté franco-africaine.pdf

la france et l'indépendance de l'Afrique noire.pdf

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