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Prévalence des groupes sanguins érythrocytaires des systèmes ABO et Rhésus

D au laboratoire du Centre Médical du Camp Général Aboubacar Sangoulé
Lamizana de Ouagadougou (Burkina Fa...

Article in Médecine d'Afrique noire · April 2020

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10 authors, including:

Myriam Minoungou Nikiema Salam Sawadogo

CHUYO University Joseph KI-ZERBO Ouagadougou
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Koumpingnin Yacouba Nébié Eleonore Kafando

Ministère de la Santé du Burkina Faso University of Ouagadougou
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Médecine d’Afrique Noire
1ère Revue Médicale Internationale Panafricaine Avril 2020

Prévalence des groupes sanguins érythrocytaires

des systèmes ABO et Rhésus D au laboratoire
du Centre Médical du Camp Général Aboubacar Sangoulé
Lamizana de Ouagadougou (Burkina Faso)
1. Sce hématologie
J. KOULIDIATI1, M. MINOUNgOU2, S. SAwADOgO3, K. NEBIE3, C. TRAORE4, clinique, C.H.U Yalgado
S. SAwODOgO/SOME1, E. KAFANDO2 Ouédraogo,
Ouagadougou, Burkina
Faso
2. Sce hématologie
biologique, C.H.U Yalgado
Résumé Ouédraogo,
Ouagadougou, Burkina
Faso
Contexte : Etudier la prévalence phénotypique et génique des groupes sanguins ABO et Rhésus D au 3. Sce hémobiologie, UFR
Laboratoire du camp militaire Aboubacar Sangoulé Lamizana de Ouagadougou. Cette étude est impor- Sciences de la santé,
Université Joseph
tante pour une meilleure gestion de la transfusion sanguine et pour l’étude génétique de la population. Ki-Zerbo, Ouagadougou,
Burkina Faso
Patients et méthodes : Les phénotypes ABO et Rhésus D ont été déterminés par la double technique 4. Hématologie clinique,
de Beth- Vincent et Simonin sur plaque d’opaline avec des sérums tests monoclonaux et des hématies Institut national de la
santé, Université Nazi
tests préparés localement au laboratoire dudit centre médical. Les fréquences géniques ont été calculées Boni, Bobo-Dioulasso,
selon la formule de Bernstein. Burkina Faso

Résultats : Notre population d’étude était constituée de 2911 élèves gendarmes. Les fréquences phé-
notypiques des antigènes des groupes sanguins A, B, AB, O étaient respectivement égales à : 22,22%,
Mots-clés :
29,37%, 5,12% et 43,28%. Celle de l’antigène D était 92,89% pour le Rhésus positif et de 7,11% pour Groupes sanguins
le Rhésus négatif. Les fréquences des gènes A, B, O dans la population d’étude étaient de 14,80% ; ABO et Rhésus D,
19,10% et 66,11%. Les différences de fréquences entre les régions et les groupes ethniques n’étaient technique de
pas significatives. Beth-Vincent,
technique de
Conclusion : Les fréquences phénotypiques et géniques observées dans notre étude étaient assez
Simonin,
similaires de celles d’autres études effectuées en Afrique de l’ouest. Centre médical du
camp militaire
Abstract Général
Frequency of erythrocyte blood groups of ABO and D Rhesus systems at the Medical Aboubacar
Sangoulé
Center Laboratory of Camp General Aboubacar Sangoule Lamizana of Ouagadougou
Lamizana
(Burkina Faso)

Keywords:
Background: To study the phenotypic and gene prevalence of the ABO and Rhesus D blood groups
ABO and Rhesus D
antigens at the Laboratory of the military camp Aboubacar Sangoule Lamizana of Ouagadougou. This blood groups,
survey is important for a better management of blood transfusion and for the genetic survey of the Beth-Vincent
population. technique,
Simonin technique,
Patients and methods: The ABO and Rhesus D phenotype were determined by the double techniques
medical Center of
of Vincent and Simonin on opaline plate with monoclonal test serum and the red blood cells tests
the military camp
prepared locally at the laboratory of the said medical center. The gene frequencies were calculated General Aboubacar
according to Bernstein's formula. Sangoule Lamizana

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 • Prévalence des groupes sanguins... •

Results: Our study population consisted of 2911 policemen students. The phenotypic frequencies of
the antigens of blood types A, B, AB, O were respectively equal to: 22,22%, 29,37%, 5,12% and
43,28%. The one of the D antigen was 92,89% for the positive Rhesus and 7,11% for the negative
Rhesus. The frequencies of the genes A, B, O of 14,80%, 19,10% and 66,11% were in the population
of survey. The differences of frequencies between regions and ethnic groups were not significant.
Conclusion: The phenotypic and genetic frequencies observed in our study were quite similar to those
of other studies conducted in west Africa.

Introduction Les groupes sanguins érythrocytaires peuvent
être définis comme l’ensemble des variations
allo typiques, génétiquement transmises, dé-
tectées par des anticorps à la surface de la
membrane érythrocytaire. Les groupes san-
guins érythrocytaires ont un intérêt fondamen-
tal dans de nombreux domaines scientifiques
et pathologiques, notamment en immunologie
médicale, en pathologie médicale, en géné-
tique humaine et hémotypologie [1-3]. Le sys-
tème de groupe sanguin ABO a été le premier
découvert en 1900 par Karl Landsteiner, vin-
rent ensuite les systèmes MNS et P1. Le déve-
loppement du test à l’anti-globuline a permis
la détection des anticorps « non agglutinants
», pour aboutir aujourd’hui à plus de 300 an-
tigènes regroupés en 34 systèmes dont les
plus importants sont les systèmes groupes
sanguins ABO et Rhésus D [4].
L’anti-globuline est une globuline sérique agis-
sant comme un anticorps vis-à-vis d’autres
globulines (parmi celles-ci, des immunoglobu-
lines) porteuses de sites antigéniques et qui se
comportent comme des antigènes [5].
Le système de groupe sanguin ABO comporte
deux antigènes majeurs à savoir l’antigène A
et l’antigène B. Le système Rhésus quant à lui,
est plus complexe avec plusieurs antigènes.
Les antigènes communs sont D, C, E, c et e
avec de nombreux variants chacun à des de-
grés d’immunogénicité variables [6].
Ces antigènes, une fois introduits dans un or-
ganisme qui les reconnaît comme étrangers
peuvent être la cible d’anticorps sériques na-
turels ou immuns ; responsables d’une lyse
cellulaire parfois grave voire mortelle.
En effet, une étude multicentrique, réalisée en
1996 par la Société Française de Transfusion
Sanguine (SFTS) et l’Institut National de la
Transfusion Sanguine Français (INTSF) a per-
mis de recenser 61 accidents liés à une incom-
patibilité érythrocytaire dont 26 cas concer-
naient une incompatibilité ABO, 35 cas une in-
compatibilité par allo-anticorps de système au-
tre que ceux du système ABO [7].
En Europe et dans la plupart des pays afri-
cains, des études ont été effectuées sur la dis-
tribution des antigènes de groupe sanguin des
systèmes ABO et Rhésus D dans la population
[8]. Il en ressort une prédominance du groupe
sanguin O et du Rhésus positif à travers le
monde.
Au Burkina Faso, la transfusion sanguine
constitue une pratique courante. Au plan na-
tional, on note une absence de données sta-
tistiques qui indiquent une prévalence globale
des groupes sanguins érythrocytaires ABO et
du facteur Rhésus quand bien même, des étu-
des parcellaires ont été réalisées. Au Burkina
Faso dans les villes où siègent les garnisons
militaires, ces dernières s’organisent pour ef-
fectuer les dons de sang (en septembre) lors
des pénuries de sang. En effet en fin des va-
cances, il y a une pénurie de sang liée au fait
que les gros donneurs que sont les élèves et
étudiants sont en congé et que le pic de l’in-
fection par les plasmodiums est atteint engen-
drant des paludismes graves avec anémies
sévères surtout chez les enfants. En période
scolaire les centres régionaux de transfusion
sanguine organisent les collectes de sang dans
les lycées et collèges.

176 • Médecine d’Afrique Noire • 2020, Vol.67, N°4 •

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 • Prévalence des groupes sanguins... •
La transfusion sanguine est de plus en plus
pratiquée au sein des FDS du fait de l’insécu-
rité grandissante.
Lors du recrutement de ses FDS, toutes les ré-
gions du Burkina Faso y sont représentées fai-
sant des FDS un échantillon un peu plus
représentatif du pays ; d’où notre but d’entre-
prendre cette étude en vue de contribuer à la
cartographie des groupes sanguins ABO et fac-
teur Rhésus D au Burkina Faso (afin par exem-
ple d’adopter une stratégie pour rendre
disponible les groupes sanguins rares en cas
de besoin) et en particulier chez les Forces de
Défense et de Sécurité.
Patients et méthodes
Il s’agit d’une étude descriptive rétrospective
qui s’est déroulée de janvier 2017 à octobre
2018.
Les activités de collecte de sang et de déter-
mination des groupes sanguins ABO et Rhésus
D des candidats élèves gendarmes ont été me-
nées au laboratoire du Centre Médical du
Camp général Aboubacar Sangoulé Lamizana
(C.g.A.S.L.). Ce centre médical constitue le
noyau du futur Hôpital militaire d’Instruction
des Armées du Burkina Faso. Ont été inclus
dans notre étude tous les candidats élèves
gendarmes reçus pour groupage sanguin ABO
et Rhésus durant la période d’étude.
La détermination des groupes sanguins A, B,
O et facteur Rhésus D par la technique sur
plaque opaline a fait appel à deux épreuves
complémentaires :
• Une épreuve directe : épreuve globulaire ou
épreuve de Beth Vincent,
• Une épreuve de contrôle : épreuve sérique
ou de Simonin.
Epreuve globulaire de Beth Vincent
• On dépose séparément 4 gouttes d’hématies
à tester sur la plaque d’opaline ;
• On ajoute une goutte d’anticorps anti-A,
• Médecine d’Afrique Noire • 2020, Vol.67, N°4 •
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anti-B, anti AB et anti-D respectivement sur
chaque hématie à tester ;
• On mélange à l’aide du fond d’un tube à
hémolyse ;
• On agite la plaque par des mouvements
d’oscillations : lire et noter les réactions
d’agglutination au bout de 3 minutes.
Résultat positif : Présence d’agglutination
traduisant que l’échantillon testé possède l’an-
tigène correspondant.
Résultat négatif : Absence d’agglutination
traduisant que l’échantillon testé est dépourvu
de l’antigène correspondant.
Les résultats de ce groupage seront considérés
comme valables s’ils concordent avec ceux de
l’épreuve sérique.
Epreuve sérique de Simonin
• On dépose séparément sur une plaque
d’opaline trois (3) gouttes de sérum ou de
plasma à examiner ; au laboratoire du camp,
ce sont les gouttes de plasma obtenues
après centrifugation de sang veineux.
• On ajoute une goutte d’hématie test A, B, O
respectivement sur chaque goutte de sérum
ou de plasma ;
• On mélange à l’aide du fond d’un tube à hé-
molyse ;
• La plaque est agitée à l’aide des mouve-
ments d’oscillations : lire et noter les réac-
tions au bout de trois (3) minutes.
Résultat positif : Présence d’agglutination
attestant l’existence des anticorps correspon-
dants.
Résultat négatif : Absence d’agglutination
attestant l’inexistence des anticorps correspon-
dants.
Les données ont été traitées à l’aide d’un
micro-ordinateur muni des logiciels wORLD
2013, EXCEL 2013, Epi-Info version 7.2.2.4.
177
 • Prévalence des groupes sanguins... •

Fréquences phénotypiques et géniques quences observées et les fréquences théo-

Le calcul de ces fréquences s’est fait comme riques :
suit :
∑
(O - A)2
X2 =
A
Fréquence phénotypique Où, O : effectifs observés et A : effectifs théo-
riques attendus [11].
Nombre d’individus porteurs
Les résultats ont été exprimés avec leurs in-
Fréquence du phénotype étudié
= tervalles de confiance à 95% (IC). Une valeur
phénotypique Nombre total d’individus
de p < 0,05 a été considérée comme signifi-
de la population
cative pour toutes les analyses [10].
Fréquence génique Les données socio-démographiques (nom,
La formule de Bernstein est utilisée pour le cal- prénoms, date de naissance, région de rési-
cul des fréquences géniques [9]. dence) et les principaux groupes sanguins ABO
p : la fréquence de l’allèle A et Rh ont été recueillis à partir d’un question-
q : la fréquence de l’allèle B naire préétabli.
r : la fréquence de l’allèle O La collecte des données a été effectuée après
Par définition, on a : p + q + r = 1 l’autorisation de Monsieur le Chef d’Etat-Major
général des Armées.
p’ = 1 - √F (B) + F (O)
Collecte des données
q’ = 1 - √F (A) + F (O) Source des données : Les données ont été col-
La somme de (p + q + r) qui est théorique- ligées à partir du registre du groupage sanguin
ment égale à 1, s’en écarte légèrement, ce qui du laboratoire du CgASL.
permet de définir la valeur de D (correction par Outils de collecte : les outils de collecte de don-
la déviation) dont : nées étaient composés essentiellement de :
• la fiche de collecte ;
D = 1 - (p’ + q’ + r’)
• l’ordinateur d’enregistrement (matériel infor-
Les fréquences ajustées sont données par les matique) ;
formules suivantes : • le registre du groupage sanguin.
D Les données ont été analysées à l’aide d’un
p =(1 + ) p’
2 micro-ordinateur muni des logiciels wORLD
D 2013, EXCEL 2013, EPI-INFO version 7.2.2.4.
q =(1 + ) q’
2
D Résultats
r = (1 +
2
)( r’ + D2 )
Caractéristiques sociodémographiques
Nombre d’individus porteurs
Fréquence du génotype étudié
= Notre étude a porté sur 2911 candidats élèves
génotypique Nombre total d’individus
gendarmes. Ces candidats élèves gendarmes
de la population
étaient composés de 2841 éléments masculins
Pour vérifier si nos populations d’étude sont en (97,6%) et de 70 éléments féminins (2,4%)
équilibre, l’équation de Hardy weinberg chi² = soit un sex-ratio de 40,59.
x² a été utilisée [10]. L’âge moyen des candidats élèves était de
Elle a permis de mesurer l’écart entre les fré- 22,42 ans avec des extrêmes allant de 18 ans

178 • Médecine d’Afrique Noire • 2020, Vol.67, N°4 •

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à 26 ans et une médiane de 23 ans. La tranche Le tableau I précise la répartition des candi-
de 22 à 25 ans (73,93 %) était la plus recru- dats élèves gendarmes par région de prove-
tée. nance.
Les fréquences phénotypiques globales des
Quatre régions (Centre, Centre Ouest, Nord, antigènes ABO étaient majoritairement repré-
Boucle du Mouhoun) sur les 13 régions que sentées par le groupe sanguin O avec 1260
compte le Burkina Faso, regorgeaient plus de candidats (43,28%). La figure 1 représente la
56,58 % des candidats. fréquence des antigènes ABO selon le sexe.
Tableau I : Répartition des candidats élèves gendarmes selon la région Les résultats de notre étude montraient une
de provenance prédominance des candidats porteurs de l’an-
tigène D positif dans les deux sexes (92,89 %)
Région Effectif %
comparativement à l’antigène D négatif (7,11%).
Les fréquences des phénotypes Rh D des can-
Boucle du Mouhoun 315 11,55
didats selon le sexe étaient respectivement :
Centre 473 17,34
• candidat masculin Rh+ (92,89%) et Rh-
Cascades 190 6,94
(7,11%) ;
Centre Est 182 6,67
• candidat féminin Rh+ (92,86%) et Rh-
Centre Nord 74 2,71
(7,14%).
Centre Ouest 419 15,36
Centre Sud 107 3,92
Le tableau II caractérise les fréquences phé-
Est 105 3,85
notypiques des antigènes Rhésus D selon les
Hauts Bassins 161 5,9
régions de provenance.
Nord 343 12,57
Les fréquences géniques globales des allèles
Plateau Central 162 5,94
ABO représentaient :
Sahel 48 1,76
• allèle A : 14,80% ;
Sud-Ouest 149 5,46
• allèle B : 19,10 % ;
Total 2728 100
• allèle O : 66,11%.

Figure 1 : Fréquence des phénotypes ABO

• Médecine d’Afrique Noire • 2020, Vol.67, N°4 • 179

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Tableau II :
Fréquences Rhésus positif Rhésus négatif
Principales régions Total
phénotypiques des
antigènes Rhésus D N % N %
selon les régions de
provenance Boucle du Mouhoun 312 94,83 17 5,17 329
Cascades 189 93,1 14 6,9 203
Centre 447 91,41 42 8,59 489
Centre-Est 180 91,84 16 8,16 196
Centre-Nord 81 92,04 7 7,96 88
Centre-Ouest 405 93,53 28 6,47 433
Centre-Sud 112 92,56 9 7,44 121
Est 110 92,44 9 7,56 119
Hauts Bassins 164 93,71 11 6,29 175
Nord 338 94,68 19 5,32 357
Plateau Central 163 92,61 13 7,39 176
Sahel 58 93,55 4 6,45 62
Sud-Ouest 143 87,73 20 12,26 163
Total 2702 92,82 209 7,18 2911

Le tableau III précise la Répartition des allèles • le critère d’âge de recrutement de la gendar-
ABO en fonction des régions de provenance. merie a exclu les moins de 18 ans et les plus
de 26 ans mais cela ne devrait pas affecter
Discussion nos résultats vus que le groupe sanguin ne
varie pas en fonction de l’âge chez le sujet
Limites de notre étude sain. En effet le groupe sanguin peut chan-
ger en cas de myélodysplasie par perte d’an-
Toute interprétation de nos résultats doit tenir tigène du groupe sanguin [12].
compte des limites de notre étude qui a com- • Le biais d’information du fait de la non-com-
porté des biais de sélection : plétude du registre de laboratoire et la diffi-
Tableau III : Répartition des allèles ABO en fonction des régions de
culté d’avoir des informations y relatives ;
provenance ainsi 83 candidats élèves gendarmes
n’avaient pas leurs lieux de résidence consi-
Fréquences des gènes (%)
Principales régions gnés dans le registre (au tableau 1 il y a au
A B 0 total 2728 au lieu de 2911).
• La règle de 4 × 2 (OMS) exigeant les 2 épreu-
Boucle du Mouhoun 8,6 18 63,38
Centre 16,73 17,82 65,43 ves différentes (Beth Vincent et Simonin),
Cascades 14,9 18,06 67,04 2 techniciens différents, 2 prélèvements dif-
Centre-Est 16,15 21,68 85,91 férents et 2 lots de réactifs différents. Dans
Centre-Nord 13,74 16,12 70,14 notre étude, seules les épreuves de Beth
Centre-Ouest 17,02 20,68 85,71
Vincent et de Simonin ont été utilisées.
Centre-Sud 14,7 20,78 69,76
Est 14,91 21,82 62,88
Hauts Bassins 14,92 20,64 40,74 Aspects socio-démographiques
Nord 13,76 19,36 66,84
Plateau Central 12,63 20,07 67,3 La population de notre étude était composée
Sahel 13,65 18,69 67,62 de 2911 candidats élèves gendarmes dont
Sud-Ouest 11,43 21,93 66,64
97,6% d’hommes et de 2,4% de femmes soit

180 • Médecine d’Afrique Noire • 2020, Vol.67, N°4 •

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un sex-ratio de 40,59. Nos résultats étaient
comparables à ceux de EDDOUM et al qui trou-
vaient respectivement 97% d’hommes et 3%
de femmes [10]. Cette prédominance mascu-
line marquée trouve son explication dans la clé
de répartition genre au sein des Forces de Dé-
fense et de Sécurité (FDS).
L’âge moyen de notre population d’étude était
de 22,42 ans (extrêmes : 18-26 ans) en rap-
port avec les critères de recrutement à la gen-
darmerie nationale au Burkina Faso.
Notre population d’étude était jeune dont
99,8% avait moins de 25 ans.
La région du Centre était la plus représentée
avec une prévalence de 17,34% de notre po-
pulation d’étude. Ceci pourrait s’expliquer par
le fait que la population burkinabè est concen-
trée dans la région du centre.
Fréquences des phénotypes
antigéniques ABO
Les résultats des phénotypes antigéniques
ABO de notre étude ont révélé une prédomi-
nance du groupe sanguin O dans 43,28% des
cas. Quant aux fréquences phénotypiques des
antigènes A, B et AB, elles représentaient res-
pectivement par ordre décroissant :
• antigène B : 29,37% ;
• antigène A : 22,22% ;
• antigène AB : 5,12%.
Ces résultats démontraient l’existence de tous
les profils des antigènes ABO avec des fré-
quences variables.
Du point de vue du don de sang, la prédomi-
nance significative des sujets porteurs du phé-
notype antigénique O (43,28%) constitue un
potentiel transfusionnel important au regard
de son caractère de "donneur universel".
D’autres études similaires réalisées sur le sujet
en Afrique ont montré une prédominance du
groupe sanguin O avec des prévalences res-
pectives de 51%, 48,80%, 56,3%, 54,6% et
de 49,52% [13, 14].
• Médecine d’Afrique Noire • 2020, Vol.67, N°4 •
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En revanche, nos résultats sont différents, no-
tamment pour les phénotypes A et B de ceux
enregistrés par d’autres auteurs en Afrique du
Nord :
• Au Maroc, EDDOUM et al et KHABOUS et al
trouvaient respectivement les fréquences
phénotypiques suivantes : A (32,49%), B
(16,25%), AB (4,45%) et A (29,69%), B
(14,85%), AB (3,46%) [10, 15].
• En Algérie, DEBA et al trouvaient les fré-
quences suivantes : A (29%), B (17%), AB
(4%), O (50%) [11].
Nos résultats étaient donc proches de ceux de
l’Afrique subsaharienne et différents de ceux
de l’Afrique du Nord.
Fréquences phénotypiques
des antigènes Rhésus D
Le phénotype Rhésus D positif était hyper pré-
dominant avec une prévalence de 92,89%
contre 7,11% pour le phénotype Rhésus D né-
gatif.
Ces résultats confirmaient la prédominance
des individus porteurs du facteur Rhésus posi-
tif (Rh+) au sein des candidats élèves gen-
darmes.
Nos résultats étaient comparables à ceux en-
registrés par de KHABOUS et al en 2018 et
EDDOUM et al en 2016 au Maroc. En effet, ces
auteurs trouvaient une prédominance du phé-
notype D positif avec respectivement 90,15%
et 90,20% pour le phénotype Rhésus D positif,
9,85% et 9,79% pour le phénotype Rhésus D
négatif [10, 15].
Association des antigènes ABO
et Rhésus D
Dans notre série l’association antigène O et
antigène D positif était plus représentée dans
39,88% des cas. Cependant l’association AB et
D négatif était la moins représentée avec une
fréquence de 0,24%.
181
 • Prévalence des groupes sanguins... •

Nos résultats ont mis en évidence un profil si-
milaire à celui d'EDDOUM et al au Maroc quant
à la prédominance de l’association antigène O
et antigène D positif. EDDOUM et al au Maroc
ont obtenu une prévalence de 41,61% pour
l’association antigène O et D positif, et une
prévalence de 0,39% pour l’association AB et
D négatif [10].
Répartition des phénotypes
des antigènes ABO et Rhésus D
selon les régions de provenance
Les variations des antigènes ABO entre les dif-
férentes régions de provenance n’étaient pas
significatives (P = 0,14) vraisemblablement en
raison de la faible taille de notre échantillon
(n = 2728). Les prévalences des phénotypes
de ces antigènes ABO au niveau des régions
de provenance des candidats sont proches des
prévalences globales. De même, les résultats
sur les prévalences des phénotypes Rhésus D
positif et Rhésus D négatif étaient homogènes
(les variations entre ces résultats n’étaient pas
Références
significatives ; p = 0,07) dans les régions de
provenance des candidats. Ces prévalences
étaient également proches des prévalences
globales des phénotypes Rhésus D positif et
rhésus D négatif.
Conclusion
Nos résultats constituent une étude prélimi-
naire de la distribution de la prévalence des
phénotypes des groupes sanguins du système
ABO et de l’Ag D du système Rhésus. Ces
conclusions peuvent permettre d’adopter une
stratégie pour recrutement des donneurs du
sang dans le but d’assurer la disponibilité per-
manente des groupes sanguins rares (AB Rhé-
sus négatif) en cas de besoin.
Des études complémentaires comportant un
échantillon plus représentatif, avec une déter-
mination des groupes sanguins ABO avec la
règle de 4 fois 2, des phénotypes Rhésus et
Kell devront permettre d’avoir les bases pour
créer un Centre de Transfusion des Armées.

1. SALMON C, CARTON JP, ROUGER P. Les groupes sanguins chez
l’homme. Paris : Edition Masson ; 1991. p.537.
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182 • Médecine d’Afrique Noire • 2020, Vol.67, N°4 •

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