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Journal Africain
d’Imagerie Médicale
Journal Officiel de la Société de Radiologie d’Afrique
Noire Francophone
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SOMMAIRE: Volume 12, Numéro 3 Juil-Août-Sept 2020
Pages Articles originaux
124 Comparative evaluation of entrance surface doses for chest and lumbar spine x-rays in three radiology
units in Yaounde, Cameroon. LAAH NJOYO Sylvain 1*, MOULIOM TAPOUH Jean Roger2, SAMBA
Odette 3, BINTOU SOUMO Hamadadi 3, MOIFO Boniface3. (Bamenda, CAMEROON).
133 Évaluation dosimétrique des scanopelvimétries au Togo. ADAMBOUNOU Kokou 1,2*, KATASSOU Koesa1,
AMOUSSOU Komlan 2, MBAIAOURE BARAK Boukar1, ADIGO Amégninou Mawuko Yao2, SONHAYE
Lantam1, ADJENOU Victor1. (Lomé, TOGO).
138 Radioprotection en imagerie médicale dans les hôpitaux du nord Bénin. SAVI de TOVE Kofi-Mensa1,2*,
FACHINAN Herbert1, GOUNONGBE Fabien 1, AKANNI Djivèdé1,2, ADJOVI Boris Gil-Christ1,2, KIKI
Miralda2, YEKPE AHOUANSOU Patricia3, BIAOU Olivier3, BOCO Vicentia3. (Parakou, BENIN).
145 Profil de l’endométriose pelvienne à l’IRM à Dakar - Sénégal. DIALLO Moustapha2, NIANG Fallou
Galas 1,3, DIOP Abdoulaye Dione1, SOKO Thierno Omar2, FALL Amat2, DIOUF Cheikh Tidiane2,
MBENGUE Ababacar2, NDIAYE Abdourahmane2, DIOP Abdoulaye Ndoye3, DIAKHATE
Ibrahima2. (Dakar, SENEGAL).
151 Vomissements incoercibles de l’enfant révélant à postériori une sténose caustique du pylore : aspects
cliniques et en imagerie. NAPON Aïscha Madina1*, OUÉDRAOGO NDE Nina Astrid2, KONÉ SIGUÉ
Massara1, ZANGA Soré Moussa1, KABORÉ BÉRÉHOUBDOUGOU Gladys Cherlyn 1, SORGHO
LOUGUÉ Léonie Claudine 1 (Ouagadougou, BURKINA FASO).
156 Aspect des dysfonctions thyroïdiennes pédiatriques à l’imagerie scintigraphique et aux dosages radio-
immunologiques au Sénégal. ADAMBOUNOU Kokou 1,2*, KI Thierry1, HOUNDETOUNGAN Gilles
David3, DJIGO Salif1, MBODJ Mamadou 1 (Lomé, Togo).
164 Évaluation préliminaire de l’enseignement du cours d’imagerie médicale par les étudiants en médecine de
l’université Joseph Ki-Zerbo. TIEMTORE-KAMBOU Bénilde Marie-Ange1,2,3*, NAPON Aischa
Madina1,4, NDE OUEDRAOGO Nina Astrid 1,2,3, DIALLO Ousséini1,5, LOUGUE/SORGHO Claudine
Léonie1,4, CISSE Rabiou1,5 (Ouagadougou, BURKINA FASO).
Faits cliniques
170 Thrombose spontanée d’une varicocèle droite à propos d’un cas. ADJADOHOUN Sonia Bignon Mahussi
Gwladys1, KIKI Miralda Sessi2, AKANNI Djivèdé Witchèkpo Maurice Mohamed 2, ADJOVI Boris 1,
NGAMO Gabriel1, YEPKE AHOUANSOU Patricia1, SAVI de TOVE Koffi Mensa 2, BIAOU Olivier1
(Cotonou, BENIN)
174 Pseudohermaphrodisme masculin sur syndrome de testicule féminisant à propos d'un cas. KABAS Raïssa-
Michelle1,2*, GUI-BILE Lynda Nadine1,2, KOUAO Jean-Paul Stephens2, DIAMBRA Lolo Marc
Anicet2, DIABATE Aboubakar Sidiki1,2 (Abidjan, COTE D’IVOIRE)
179 Pseudo-anévrysme artériel post traumatique: à propos de deux cas. TRAORE Ousmane1, 5, DIARRA
Ouncoumba2, SANOGO Souleymane3, KOUMA Alassane3, KEITA Adama Diama4 (Bamako, Mali).
Lettre à la rédaction : retour d’expérience
183 Gestion de l’épidémie à covid-19 : retour d’expérience dans un centre d’imagerie médicale en Afrique
Subsaharienne (Yaoundé, Cameroun). MOIFO Boniface1,2*, MOULION TAPOUH Jean Roger3,4, MAGNY
TIAM Éric4, Joshua TAMBE5, TAGNI SARTRE Michel6, TAGNI ZUKAM David1,6
194 Recommandations aux auteurs
_________________________________________________________________________
Copyright © 2020 Société de Radiologie d’Afrique Noire Francophone (SRANF)
Journal Officiel de la Société de Radiologie d’Afrique Noire Francophone
DIRECTEUR DE LA REDACTION
Joseph GONSU FOTSIN (Yaoundé)
Faculté de Médecine et des Sciences Biomédicales
BP : 13765 Yaoundé – Cameroun
Tél : (+237) 690 55 40 93 ; E-mail: joseph.gonsu@gmail.com
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION
Kofi-Mensa SAVI de TOVE (PARAKOU), Président de la SRANF
REDACTEURS-ADJOINTS:
N’DRI KOUADIO (Bouaké), Sokna BA DIOP (Dakar), Boniface MOIFO (Yaoundé),
Kofi-Mensa SAVI de TOVE (Parakou), SONHAYE Lantam (Lomé)
COMITE DE REDACTION:
Abdoulaye Ndoye DIOP (Dakar), Ould Beddi (Nouaktchott), Victor Adjenou
Komlanvi (Lomé), Augustin Agoda-koussema (Lomé), Molango Maheta (Guyanne),
Molua Aundu Antoine (Kinshasa), Seidou Guidah (Niamey), Michel Lelo Tshikela
(Kinshasa), Timothée Mobima (Bangui), Jean Yomi (Yaoundé), Mahamat
Zenabdine (N’djaména), Diallo Ousséni (Ouagadougou), Pierre Ongolo Zogo
(Yaoundé), Alexis Konan (Abidjan)
REDACTEURS :
MOIFO Boniface, MOULION TAPOUH Jean Roger
1
: Faculté de Médecine, Université de Parakou I (Parakou, BENIN)
2
: Service d’imagerie médicale. Centre Hospitalier Universitaire Départemental du Borgou (Parakou, BENIN)
3
: Service d’imagerie médicale. Centre national hospitalier et universitaire hubert koutoukou maga de cotonou (Cotonou, BENIN)
Mots-clés : RÉSUMÉ
Rayonnements ionisants, Objectif : Evaluer le respect des normes de la radioprotection dans les services d’imagerie
Travailleurs, médicale du Nord Bénin.
Radioprotection, Nord- Matériels et Méthodes : Etude transversale descriptive menée d’avril à juin 2017, dans tous les
Bénin services de radiologie fonctionnels du Nord-Bénin. La collecte des données a été réalisée par
entretien avec les travailleurs, observation directe et/ou mensuration des infrastructures de
Keywords: radiologie, des équipements de radiologie et de radioprotection. Les données étudiées étaient
Ionizing radiation, Workers, relatives aux salles de radiologie (dimensions, épaisseurs et nature des murs et portes, zonage,
Radioprotection, North- système de ventilation, système de signalisation d’activation du tube), aux mesures de
Benin. radioprotection (équipements de radioprotection, suivi médical et dosimétrique des travailleurs)
et à l’observance des règles de radioprotection par les travailleurs.
*Auteur Résultats : 17 services de radiologie, 23 salles d’examen, 24 appareils de radiologie et 53
travailleurs ont été inclus. Huit (47 %) des services appartenait au secteur public et 09 (53 %) au
correspondant secteur privé. 21,7% des salles étaient trop petites. 13% des portes n’étaient pas plombées. Il y
SAVI de TOVE Kofi-Mensa
avait une absence de délimitation et de signalisation des zones, de suivi médical des travailleurs
Service de Radiologie. Centre et de règlement intérieur. 15,09% n’utilisaient pas de tabliers plombés. Seul 3,77% des
Hospitalier Universitaire et travailleurs avaient une surveillance dosimétrique.
Départemental du Borgou Conclusion : Il existe des insuffisances dans l’application des normes de la radioprotection aussi
BP : 02 Parakou-Bénin bien sur le plan humain que sur le plan structurel. La mise sur pied d’une autorité de régulation
des utilisations médicales de rayonnements ionisants et d’une culture de sûreté pourra contribuer
Email : savitoveto@yahoo.fr à améliorer radioprotection.
Tel: 00 229 695283987
ABSTRACT
Objective: evaluate the practice of radiation protection in the medical imaging services of
Northern Benin.
Materials and Methods: cross-sectional and descriptive study conducted from April to June
2017, in all functional radiology services in North Benin. Data collection was carried out through
interviews with workers, direct observation and/or measurements of radiology infrastructures,
radiology and radiation protection equipment. The data studied related to the radiology rooms
(dimensions, thicknesses and nature of the walls and doors, zoning, ventilation system, tube
activation signalling system), radioprotection measures (radioprotection equipment, medical and
dosimetric monitoring of workers) and compliance with radioprotection rules by workers.
Results: 17 radiology departments, 23 examination rooms, 24 x-ray machines and 53 workers
were included. 08 (47%) of the services were publicly and 09 (53%) privately. 21.7% of the
rooms were too small.. 13% of the doors were unplumbed. There was an absence of zone
delimitation and signage, medical monitoring of workers and internal regulations. 15.09% did
not use leaded aprons. Only 3.77% of workers had dosimetric monitoring.
Conclusion: The inadequacies in the application of the principles of radiation protection can be
explained by the absence of a regulatory authority for the medical uses of ionizing radiation and
a safety culture.
Les données recueillies ont été enregistrées et des établissements privés. Des 23 salles, 09 (39 %)
traitées avec les logiciels EPI INFO (version 7.2) et étaient réparties dans les services de radiologie du
SPSS 21. Les variables quantitatives ont été secteur public et 14 (61 %) dans ceux du secteur
exprimées sous forme de moyenne plus ou moins privé.
écarts types et celles qualitatives ont été exprimées
par simple dénombrement et en pourcentage. 3.1 Aménagement des locaux
Quatre salles (6,2 m , 12 m , 14 m et 16 m ) avaient
3. Résultats une superficie inférieure aux normes : 01 salle dans
L’étude a été menée dans 17 services de radiologie une structure sanitaire publique et 03 privéess. Le
regroupant 23 salles d’examen et 24 appareils de tableau I récapitule les moyennes et extrêmes des
radiologie. Cinquante-trois (53) travailleurs superficies, hauteurs sous plafond et épaisseurs des
directement affectés aux travaux sous rayons X ont murs des salles publiques et privées.
participé à l’enquête. Des 17 services, 08 (47 %)
appartenaient au secteur public et 09 (53 %) étaient
Tableau I : Moyennes et extrêmes des superficies, hauteurs sous plafond et épaisseurs de béton des murs des salles.
Superficie des salles* (m²) Hauteur sous plafond* (mm) Epaisseur de béton* (mm)
Public 27,55±06,83 (16 –39) 03,41±00,59 (2,9–4,2) 331,11±59,25 (300 – 450)
Privé 23,87±11,93 (6,3–54) 03,09±00,37 (2,6–3,5) 258,57±90,09 (120 – 385)
Total 25,30±10,25 (6,3–54) 03,22±00,49 (2,5 – 4,2) 291,36±85,25 (120 – 450)
* : Moyenne±Ecart-type (Extrême minimum – Extrême maximum)
Tableau IV : Fréquence d’utilisation des équipements de protection individuels (EPI) par les travailleurs.
Tabliers plombés Gants plombés Protèges thyroïdes Protèges gonades Lunettes plombées
n(%)
Toujours 03 (05,66) - - - -
Souvent 29 (54,72) 01 (01,89) - - -
Rarement 13 (24,53) 08 (15,09) 03 (05,66) - -
Jamais 07 (13,20) 24 (45,28) 07 (13,20) 01 (01,89) 05 (09,43)
Non disponible 01 (01,89) 20 (37,74) 43 (81,14) 52 (98,11) 48 (90,57)
3.4 Observance des mesures de tube radiogène était actif pour de contraintes
radioprotection professionnelles et 08 travailleurs (15,09 %) par
Le temps journalier passé dans la salle de radiologie inadvertance du fait de l’absence de signalisation
était compris entre 01 heure et 10 heures avec une lumineuse. Le tableau IV montre la fréquence
moyenne de 4,17 ± 2,39 heures. Pour des d’utilisation des équipements de protection
contraintes professionnelles, 45 (84,91 %) individuels (EPI) par les travailleurs.
travailleurs restaient dans la salle pendant que le
sous tension du générateur. Ce témoin était
fonctionnel dans une seule salle. En principe, tous
4. Discussion les accès des salles de radiologie devraient avoir
4.1 Aménagement des locaux une signalisation lumineuse activée
Les normes françaises de construction d’une salle automatiquement par la mise sous tension du tube
de radiologie conventionnelle devant abriter un tube radiogène [5, 7]. L’absence d’une signalisation
radiogène, NFC 15-160 de 1975, révisée en mars de lumineuse augmente le risque d’exposition des
2011 [7] permet de définir les épaisseurs minimales travailleurs aux rayons X.
de plomb à mettre en place pour assurer la
protection des locaux attenants à une salle 4.2 Equipements de radioprotection
radiologique. Elle décrit également les dispositifs de Un seul service ne disposait pas de tabliers plombés.
sécurité à mettre en place tels que les signalisations Les autres équipements de protection individuelle :
lumineuses et les arrêts d’urgence. EPI (gants plombés, protège thyroïde, protège
Des salles trop exigües (quatre salles de 6,2 m , 12 gonades et lunettes protectrices) étaient peu
m², 14 m² et 16 m² constatées dans l’étude) ne disponibles. Ces derniers étaient absents dans
favorisent pas une observance efficiente des l’ensemble des structures sanitaires étudié par Mbo
mesures de radioprotection, une libre circulation ni Amvene et al en 2017 [11]. Tapsoba et al quant à
la pratique aisée d’une maintenance. La salle de 16 eux ont trouvé des gants plombés, protège-thyroïde
m exposait une situation encore plus préoccupante et lunettes plombées dans respectivement 58,8 %,
car y étaient installés deux appareils de radiologie 82,3 % et 5,88% des services [9]. Ces EPI n’ont
conventionnelle tous deux fonctionnels. En jamais fait l’objet d’un contrôle d’intégrité physique
revanche, 78,3 % des salles de notre série avaient contrairement aux normes internationales de
une surface normale. Kouassi et al en 2005 ont radioprotection qui recommandent un contrôle
constaté une proportion similaire à Abidjan (80 %) périodique de l’efficacité et de la conformité de ces
de salles abritant une installation radiologique équipements [12]. Houndétoungan en 2015 au sud-
répondant aux normes en matière de surface est du Bénin a trouvé que 70 % des équipements
minimum recommandée par la législation étaient en cours d’usage depuis plus de 5 ans [10] et
ivoirienne (N ≥ 25m²) [8]. Jaouad a fait le même constat pour 60 % des
La totalité des murs et des portes dans notre étude équipements de sa série [13].
étaient en théorie blindées et leurs caractéristiques
suffisantes pour empêcher la diffusion des rayons 4.3 Suivi médical et dosimétrique
hors des salles. Ils étaient tous faits de béton et La présente étude a relevé une absence totale de
recouvert de plomb dans 4,35 % des cas. Les portes suivi médical devant permettre le dépistage précoce
étaient plombées dans 87 % des cas. Tapsoba et al de lésions précancéreuses et l’organisation de la
avaient noté dans leur étude que 93,75 % des murs prise en charge thérapeutique et médico-légale de
étaient blindés, 78,1 % faits de briques pleines et pathologies radio-induites. Mbo Amvene et al en
recouvert de plomb dans 15,6 % des cas [9]. 2017 regrettaient le même constat [11], de même
En dehors du zonage qui n’était effectif dans aucun que Houndétoungan en 2015 dans le sud-est du
des centres de notre étude comme signalés par Bénin [10].
Houndétoungan [10] et Mbo Amvene et al [11] dans Le suivi dosimétrique des travailleurs, élément
leur étude respective, seulement six salles (26,08 %) essentiel pour la limitation des doses n’était effectif
de radiologie avaient un témoin lumineux de mise que dans une seule structure sanitaire. En principe,
tous les travailleurs exposés aux rayons X doivent d’un examen ou simplement « inutile car le paravent
bénéficier d’un suivi médical et dosimétrique. Selon protège assez » selon certains travailleurs. L’autre
leur activité et leur niveau d’exposition, il peut raison la plus évoquée était son poids. Pourtant,
s’agir d’un dosimètre passif ou d’un dosimètre actif. d’après Menechal et al en 2011, certains types de
Le cumul des doses reçues aide le médecin de tabliers sont plus facilement utilisés et bien tolérés
travail à anticiper sur la survenue de pathologies car plus adaptés à la morphologie du travailleur et
radio-induites. Il se base, en outre sur les examens plus légers [16].
biologiques [5]. Même les expositions aux faibles Quant aux autres équipements de protection
doses, étant susceptibles d’engendrer des effets individuels (protège-thyroïde, protège-gonades,
néfastes sur le travailleur [5,14]. lunettes plombées et gants plombés), ils n’étaient
quasiment jamais utilisés dans les services qui en
4.4 Observance des mesures de disposaient. Kouassi et al (2005) [8] avaient fait le
radioprotection même constat tandis que Jaouad (2013) à
Les trois mesures pratiques de radioprotection sont Marrakech, avait constaté que 17,9 % des
l’interposition des écrans protecteurs, l’éloignement travailleurs en faisaient usage [13].
de la source et la réduction du temps d’exposition.
- Réduction du temps d’exposition
- Interposition des écrans protecteurs Au cours de l’enquête, 15,09 % des travailleurs
Concernant les cabines de commande plombées et s’étaient retrouvés dans la salle en dehors des
les paravents plombés, ils étaient disponibles et contraintes professionnelles pendant l’activation du
utilisés dans tous les centres visités. Notre constat tube radiogène et pour la plupart du temps par
est similaire à celui fait par Jaouad en 2013 [13]. inadvertance du fait de l’absence de signalisation
Mbo Amvene et al en 2017 ont constaté une lumineuse. Ce dysfonctionnement augmente le
proportion inférieure (75 %) [11]. Notre résultat est temps d’exposition des travailleurs avec une
lié au fait que dans notre série, tous les appareils de accumulation supplémentaire de dose absorbée.
radiologie sont utilisés de manière fixe, avec le Nous avons constaté que seuls 17% des travailleurs
tableau de commande installé à l’abri de ces avaient bénéficié de congés techniques. Khaled et al
équipements de protection. (2010) ont constaté que 20 % des travailleurs en
S’agissant des tabliers plombés, ils étaient bénéficiaient [15].
disponibles dans la majorité des formations
sanitaires inspectées. Toutefois, nous avons - Eloignement de la Source
constaté que seulement 5,66 % des travailleurs Le personnel doit, en permanence, se tenir aussi
portaient toujours leur tablier en situation loin que possible du faisceau de rayons X. On ne
d’exposition et 54,72 % affirmaient le porter doit jamais autoriser l’exposition directe du
souvent. Plusieurs études menées sur l’observance personnel au faisceau de rayonnement primaire [7].
des mesures de radioprotection dans d’autres pays Les salles de radiologie à grandes dimensions, de
africains ayant une réglementation locale ont cette étude, ont l’avantage d’installer le poste de
montré une meilleure d’observance. En effet, commande à une position plus éloignée. En effet, le
Kouassi et al en 2005 à Abidjan [8] et Tapsoba et al débit de dose diminue avec le carré de la distance
à Ouagadougou en 2010 [9] avaient rapporté que 97 [5].
% des travailleurs se protégeaient à l’aide d’un En revanche, les locaux exigus (quatre salles de 6,2
tablier plombé. Jaouad en 2013 l’avait observé chez m², 12 m², 14 m² et 16 m² constatées dans l’étude)
80 % de ses enquêtés [13]. D’autres auteurs ont noté ne sont pas compatibles avec un éloignement
des proportions similaires à la nôtre, Mbo Amvene suffisant entre le poste de commande et le tube
et al en 2017 (57,1 %) [11] et Khaled en 2010 (50 radiogène. Il importe de respecter les normes de
%) [15]. L’absence de port de tablier plombé construction pour assurer une protection optimale
témoigne du manque de rigueur du personnel en ce du travailleur [5, 17].
qui concerne sa propre protection. Il était considéré
comme « une perte de temps » pour la réalisation