SOMMAIRE

03 Comité éditorial
04 Actualités
Les étudiants en pharmacie de l’Afrique de l’Ouest
découvrent le BSP-CI et s’abonnent en masse
10ème édition des JONPCI, paris tenus Bulletin de Santé Publique de
Côte d’Ivoire
Volume 001 - N°03
08 Articles complets
septembre 2023
Enquête sérosurveillance VIH : Prévalence du VIH chez les
Adresse :
femmes enceintes vues en CPN1 en 2019, Côte d’Ivoire Institut National de Santé Publique, Abidjan,
Auteurs : Soro DR Asseka AM , Tano-Kamelan Y, N’Da VA, Koffi N Côte d’Ivoire
A, Koffi K C, Sanogo PA
Email :
info@bsp.inspci.org
Satisfaction des amputés du membre inférieur
appareillés : cas du service de médecine physique et de Site web :
www.bsp.inspci.org
réadaptation du CHU Yopougon (Abidjan-Côte d’Ivoire)
Auteurs : Tougma G-W L, Tiaho YE, Manou B Directeur de publication :
Professeur Claude NDINDIN
Évolution de la démographie sanitaire et la couverture Directeur de publication délégué :
vaccinale en antigènes traceurs des enfants de moins de Professeur William YAVO
5 ans en Côte d’Ivoire de 2012 à 2019 Rédactrice en chef :
Auteurs : Desquith AA, Tiadé ML, Coulibaly M, N’zi-boa T, Kouamé Professeur Julie SACKOU-KOUAKOU
J, Kouadio KL
Rédactrice en chef adjointe :
Dr Tania N’ZI-BOA
Audit de la gestion des déchets sanitaires solides dans
les Cliniques Médicales du District sanitaire de Cocody- Rédactrice en chef adjointe :
Dr Raïssa KOUROUMA-DOUMBIA
Bingerville en 2022
Auteurs : Doman AD, Bitty MJ Rédacteur en chef adjoint :
Dr Djané ADOU

Coordonnateur technique :
29 Notes de synthèse Emmanuel DABO, African Science
Auteurs : Tigori-Sangaré B , Koné-Bakayoko S , Ahi A, Yeman, Koné Communication Agency (ASCA)
NP, Ban BGC, Sackou-Kouakou JG Infographie et mise en page :
Dr Bognan Valentin Koné,
Centre Suisse de Recherches Scientifiques en
Côte d’Ivoire (CSRS)
34 Données de surveillance épidémiologique
Relecteur
Bulletin hebdomadaire de l’Organisation Ouest Africaine Dr Cyrille Julien Sylvain YORO,
de la SAnté (OOAS) Université Félix Houphouët-Boigny

Le Vigile

Nous voudrions adresser nos

remerciements aux personnes suivantes
47 Bon à savoir dont le soutien technique a été inestimable
Note du 12/09 de l’AIRP dans la production de ce numéro.
Conférence de presse du CNOP du 03/10/23 • Vandi Henry, Centers for Disease
Control and Prevention (CDC)
Note du CNOP de 2018 sur l’utilisation illicite du Tramadol
• Mamadou Diarrassouba, Centers for
Communiqué sur les boissons énergisantes alcoolisées Disease Control and Prevention (CDC)
• Amandine Zoonekyndt-Ballart, Emory
University
54 Agenda des rencontres scientifiques
• Kimberly Koporc, Public Health Bulletin
Project Manager, CDC Foundation
• Muna Yusuf Ainashe, Emory
University.
• Dr Serge Dali , chercheur, INSP
• M. Oscar Attoungbré, Comptable, INSP

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 EDITORIAL

Comité éditorial

Chers lecteurs, octobre 2023 par la dixième édition des Journées

de l’Ordre National des Pharmaciens de Côte
Le Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire
d’Ivoire, avec pour thème « le financement
(BSP-CI) poursuit son développement avec la
de l’activité pharmaceutique en Côte d’Ivoire
parution de son troisième numéro. Ce bulletin
». Ces deux événements, outre les questions
s’inscrit dans la vision du Ministère de la Santé,
importantes de santé publique abordées, ont
de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie
constitué une occasion de faire avec succès la
Universelle, de garantir à tous, un accès équitable
promotion du BSP-CI.
à des informations de qualité sur la santé.
La deuxième articulation porte sur la surveillance
En plus de la valorisation et la vulgarisation des
épidémiologique des maladies à potentiel
travaux de recherche, le présent numéro s’articule
épidémique avec le rapportage contenu dans
autour de trois axes, à savoir la promotion du
deux bulletins hebdomadaires. Il s’agit du « vigile
bulletin de santé publique lors de deux rencontres
» N°786/2023 du 18/09/2023 au 24/09/2023
majeures de l’exercice pharmaceutique, la
et du bulletin de la CEDEAO du 02/10/2023 au
surveillance épidémiologique des maladies à
08/10/2023. Le lecteur y trouvera ainsi des données
potentiel épidémique et l’analyse du phénomène
récentes de la surveillance épidémiologique à la
de la drogue du zombie communément appelé en
fois de la Côte d’Ivoire et de la sous-région ouest
Côte d’Ivoire la drogue « KADHAFI ».
africaine.
En effet, la première articulation se réfère à
Le troisième axe aborde l’analyse du phénomène
deux rencontres professionnelles de la sphère
de la drogue dite « KADHAFI », véritable problème
pharmaceutique. Il s’agit des 18èmes assises
de santé publique à travers la position des
de la Fédération des Étudiants en Sciences
instances pharmaceutiques et une note de
Pharmaceutiques d’Afrique de l’Ouest (FESPAO)
synthèse sur le sujet.
qui se sont tenues du 20 au 27 août 2023 à
l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan
(UFHB). Ces assises ont été suivies les 5, 6 et 7
Bonne lecture à toutes et à tous.

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 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 01, N°003

ACTUA
LITÉS

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 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 001, N°003
Les étudiants en pharmacie de
l’Afrique de l’Ouest découvrent le
BSP-CI et s’abonnent en masse
La Fédération des Étudiants en Sciences
pharmaceutiques d’Afrique de l’Ouest (FESPAO)
s’est réunie du 20 au 27 août 2023 à l’Unité
de Formation et de Recherche en Sciences
Pharmaceutiques et Biologiques (UFR-SPB) de
l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan
(UFHB). Cette rencontre qui est la troisième du
genre en Côte d’Ivoire s’inscrit dans le cadre des
18èmes assises de la FESPAO.
La cérémonie d’ouverture était co-parrainée par
le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de
la Recherche Scientifique, Professeur Adama
DIAWARA et par la Ministre Gouverneure du district
autonome des Lacs, Dr Raymonde GOUDOU-
KOFFI. Ils étaient respectivement représentés
par le Professeur Yolande GNAGNE-KOFFI et Dr
Arouna DIARRA, Président du Conseil National
de l’Ordre des pharmaciens de Côte d’Ivoire.
Étaient également présents M. le Président de
l’Université Félix Houphouët-Boigny, Professeur
BALLO BI Zié et le Directeur de l’UFR Sciences
Pharmaceutiques et Biologiques, Professeur
OUATTARA Mahama. Chacun de ces illustres
invités a rappelé l’importance de telles rencontres
pour initier des réflexions et pour être des forces
de propositions afin que les populations aient
accès aux médicaments de qualité.
Venus du Bénin, du Burkina Faso, de la Guinée
Conakry, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo,
les étudiants en pharmacie ont échangé pendant
une semaine avec ceux de la Côte d’Ivoire autour
du thème « l’exercice de la pharmacie dans les
pays membres de la CEDEAO : enjeux, défis et
perspectives » à travers des communications,
des tables-rondes. « Promouvoir les valeurs de
la profession pharmaceutique et contribuer à
l’amélioration de l’accès des populations aux
médicaments de qualité » tels sont les objectifs
visés par cette rencontre sous-régionale selon Dr
Armand Serges Komenan, Président du Comité
d’organisation.
Des visites d’institutions pharmaceutiques dans
le domaine public et privé et des sites touristiques
à Abidjan et à Grand-Bassam ont également
meublé ces assises de la FESPAO.
Les étudiants ont également découvert le Bulletin
de Santé Publique de Côte d’Ivoire (BSP-CI) au
travers d’une présentation faite par le Professeure
Julie SACKOU-KOUAKOU, rédactrice en chef du
BSP-CI.
« Le BSP-CI est un outil de communication
gouvernementale pour la dissémination
d’informations de santé publique à jour, objectives,
fiables, utiles, exactes, et faisant autorité afin
d’améliorer la santé des populations. », a affirmé
Professeure SACKOU-KOUAKOU.
La rédactrice en chef du BSP-CI les a alors invités à
s’y abonner massivement ; chose qu’ils ont faite en
prenant d’assaut le stand du BSP-CI mis en place
du 21 au 23 août 2023 pour la circonstance. Au
total, 154 abonnés ont été dénombrés en 3 jours.
5
 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 01, N°003
10ème édition des JONPCI, paris tenus
L’édition 2023 des Journées de l’Ordre National
des Pharmaciens de Côte d’Ivoire a tenu toutes
ses promesses. Avec un record de participation
(plus 1200 participants venus de plusieurs pays
du continent) et une forte mobilisation des
acteurs du secteur, les JONPCI-2023, la dixième
du nom confirme la maturité d’un rendez-vous
professionnel qui se mue progressivement,
en une rencontre autour des enjeux de santé
publique. Le thème central de cette édition, « le
financement de l’activité pharmaceutique en Côte
d’Ivoire », était fédérateur.
Les JONPCI-2023 étaient parrainées par Dr
Charles BOGUIFO, Past-Président des JONPCI.
La Cérémonie d’ouverture a été rehaussée de la
présence de M. Charles AKA, Directeur de Cabinet
représentant le ministre de la Santé, de l’hygiène
Publique et de la Couverture Maladie Universelle.
(MSHPCMU). A l’entame de son propos, M.
AKA a précisé que « le financement de l’activité
pharmaceutique ne saurait être traité de manière
isolée car il s’inscrit dans un contexte plus large de
réforme du système de santé et de promotion de
la qualité des soins ». Cette nécessité de garantir
6
des soins de qualité à la population a aussi été
relevée par Dr Ivan Bekan-n’thy KOUAKOU,
Président du comité d’organisation qui a rappelé
ce qui a motivé le choix du thème en ces termes :
« Le paysage de la santé évolue rapidement, et il
est crucial que nous anticipions les défis financiers
auxquels nous pourrions être confrontés. Nous
devons nous attacher à garantir l’accès aux
soins de qualité tout en préservant l’équilibre
économique de notre profession ».
Pour réfléchir sur les questions « Comment et
pourquoi financer l’activité pharmaceutique en
Côte d’Ivoire ? », un état des lieux sans concession
a été fait. Des pistes de solutions ont germé à la
suite de débats féconds parfois houleux… Mieux,
de précieux éclairages ont été apportés par le
Gouvernement quant aux financements mis en
place par l’État et sur les conditions d’y accéder.
L’objectif étant d’atteindre la souveraineté
pharmaceutique progressive, en termes de
production et de distribution de produits
pharmaceutiques pour le marché local voire
régional. En effet, actuellement, la production
locale de médicaments ne répond qu’à 7% de la
 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 001, N°003
demande nationale. Le reste à pourvoir de 93%
est comblé par l’extérieur. L’État a annoncé vouloir
contribuer à répondre à la demande nationale en
médicaments à hauteur de 30% à l’horizon 2030.
Les exigences de cette ambition sont alors d’une
part de parvenir à « créer un cadre propice au
développement de l’activité pharmaceutique en
Côte d’Ivoire » par la promotion d’une industrie
compétitive et d’autre part « aider à la formation
de différents corps de métiers ». Aujourd’hui,
le poids de la fiscalité représente un goulot
d’étranglement pour l’entreprise pharmaceutique
et un frein à son développement est l’urgence pour
les pharmaciens. Les possibilités de financement
pour les entreprises pharmaceutiques locales ont
été explorées grâce à la participation des banques.
La Couverture Maladie Universelle, autre moyen
de financement de l’activité pharmaceutique, a
fait l’objet des discussions de l’une des tables
rondes de ces Journées.
La formation continue, outil indispensable
de la mise à niveau des pharmaciens, a porté
cette année sur la prise en charge des maladies
prioritaires en Côte d’Ivoire (VIH, Paludisme,
Hépatites), la lutte contre les résistances aux
antibiotiques en ambulatoire.
Ces Journées ont été également l’occasion de faire
un état des lieux de la vaccination en officine ; et
des progrès restent à faire dans ce secteur.
La grande nouveauté de ces JONPCI a été
l’instauration des « JONPCI afterday », rendez-vous
quotidien dans la soirée pour « décompresser et
tisser des liens » après les journées de débats.
Les stands au nombre de 64, n’ont pas désempli,
preuve que cette 10 ème édition des Journées de
l’Ordre National des Pharmaciens de Côte d’Ivoire
reste de loin, l’une des plus réussies.
Le partenariat du Bulletin de Santé Publique
de Côte d’Ivoire (BSP-CI) avec le CNOP-CI a été
matérialisé par l’octroi par le comité d’organisation
des JONPCI d’un espace de communication pour
présenter le BSP-CI. Dr KOUROUMA-DOUMBIA
Raïssa, Rédactrice en Chef Adjointe du BSP-CI,
a rappelé entre autres que « Le BSP-CI est un
outil que les instances pharmaceutiques ont à
leur disposition pour diffuser les informations
professionnelles, les réflexions ou prises de
position sur tout sujet d’intérêt de santé publique
dans le domaine de la pharmacie. ».
Les participants ont bien compris le message ; ils
ont été 153 à s’abonner sur place. Le dîner-Gala
de clôture des JONPCI-23 a été l’occasion pour les
pharmaciens de faire parler leur cœur à l’endroit
de l’Association Nationale d’Aide à l’Enfance en
Danger (ANAED) de Korhogo sélectionnée par la
commission Écoute-Entraide- Solidarité du CNOP-
CI présidée par Dr Danielle KIÉ. L’ANAED contribue
à l’alphabétisation, la formation professionnelle, la
réinsertion scolaire, sociale des enfants en danger
et en état de vulnérabilité. L’ONG a reçu un chèque
d’une valeur de 5.000.000 FCFA.
7
 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 01, N°003

Articles complets

Enquête sérosurveillance VIH : Prévalence du

p.09
VIH chez les femmes enceintes vues en CPN1
en 2019, Côte d’Ivoire
Satisfaction des amputés du membre inférieur
p.15
appareillés : cas du service de médecine
physique et de réadaptation du CHU Yopougon
(Abidjan-Côte d’Ivoire)

p.19
Évolution de la démographie sanitaire et la
couverture vaccinale en antigènes traceurs des
enfants de moins de 5 ans en Côte d’Ivoire de
2012 à 2019
Audit de la gestion des déchets sanitaires
p.24
solides dans les Cliniques Médicales du District
sanitaire de Cocody-Bingerville en 2022

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 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 001, N°003

01

Enquête sérosurveillance VIH :

Prévalence du VIH chez les femmes
enceintes vues en CPN1 en 2019,
Côte d’Ivoire
Auteurs : Soro DR1, 2, Asseka AM 1, Tano-Kamelan Y4, N’Da VA3, Koffi N A1, Koffi K C3, Sanogo PA1
1. Direction de l’informatique et de l’information sanitaire, Côte d’Ivoire
2. Association de Soutien à l’Autopromotion Sanitaire Urbaine (ASAPSU)
3. Programme National de lutte contre le Sida, Côte d’Ivoire
4. Institut National de Santé Publique, Côte d’Ivoire
Auteur correspondant : sorodou@yahoo.fr

Résumé Abstract
Introduction Introduction
Dans le cadre de la sérosurveillance VIH, notre étude As part of HIV serosurveillance, our study was con-
a été conduite pour déterminer la prévalence du VIH ducted to determine the prevalence of HIV in pregnant
chez les femmes enceintes et de décrire la cascade de women and to describe the cascade of prevention of
Prévention de la transmission mère-enfant en 2019. mother-to-child transmission in 2019.
Method
Méthode
This was a cross-sectional, descriptive and retrospec-
Il s’agissait d’une étude transversale, descriptive et
tive study based on routine antenatal consultation
rétrospective à partir de données de routine de con-
(ANC) data in 17 health regions of Côte d’Ivoire. The
sultation prénatale (CPN) dans 17 régions sanitaires de
sample was composed of 27,233 pregnant women
la Côte d’Ivoire. L’échantillon était composé de 27 233
aged 15 to 49 seen in ANC1.
femmes enceintes de 15 à 49 ans vues en CPN1.
Results
Résultats
At reception, 1.1% of enrolled women knew that they
À l’accueil, 1,1% des femmes enrôlées se savaient pos-
were positive and 96.5% were put on treatment. With
itives et 96,5% avaient été mises sous traitement. Avec
a screening rate of 99.9%, HIV prevalence was 0.8%
une proportion de dépistage de 99,9%, la prévalence
among newly screened pregnant women. Of these,
du VIH était de 0,8% chez les femmes enceintes nou-
15.7% were put on treatment. HIV prevalence was as-
vellement dépistées. Parmi elles, 15,7% ont été mises
sociated with the living environment, age group, and
sous traitement. La prévalence du VIH était associée au
gestational age.
milieu de vie, à la tranche d’âge et l’âge gestationnel.
Conclusion
Conclusion
Our results indicate that the epidemic decreased sig-
Nos résultats indiquent que l’épidémie a connu une
nificantly over the decade from 2008 to 2019. The pro-
baisse significative sur la décennie 2008 à 2019. La
portion of screening and treatment was good overall.
proportion de dépistage et de mise sous traitement
Advocacy for the regular conduct of HIV serosurveil-
était bonne dans l’ensemble. Le plaidoyer pour la con-
lance surveys and the strengthening of prevention ac-
duite régulière des enquêtes sérosurveillances VIH et
tions must be continued.
le renforcement des actions de prévention doivent être
poursuivis. Keywords: Prevention, Mother-to-child transmission,
HIV, Côte d’Ivoire
Mots clés : Prévention, Transmission mère-²enfant,
VIH, Côte d’Ivoire

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 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 01, N°003
Introduction
En 2016, les pays se sont engagés à atteindre en
2020 les objectifs 90–90–90 dans la déclaration
politique sur le VIH et le SIDA de l’Assemblée
générale des Nations Unies. Il s’agissait de faire
en sorte que 90 % de personnes connaissent leur
statut sérologique et 90 % de personnes dépistées
positives soient mises sous traitement.
La Côte d’Ivoire est l’un des pays les plus touchés
par la pandémie du VIH. En 2017, la prévalence
était estimée à 2,7% au sein de la population de
15 à 49 ans selon l’enquête Côte d’Ivoire Popula-
tion-based HIV Impact Assessment 2017-2018 (CI-
PHIA 2017-2018) (3). Dans le cadre de la PTME,
afin de suivre la tendance évolutive de cette infec-
tion, un système de surveillance sentinelle chez les
femmes enceintes a été mis en place depuis 1997.
Il consistait à la réalisation annuelle d’enquêtes
chez les femmes enceintes. De 1997 à 2008, huit
(8) enquêtes ont été réalisées. La présente étude,
la 9ème, mise en œuvre après 10 ans d’interrup-
tion, s’inscrit dans ce contexte. Elle avait pour ob-
jectif de déterminer la prévalence du VIH chez les
femmes enceintes et de décrire la cascade PTME
en 2019 à partir de données de routine en Côte
d’Ivoire
Méthodes
Nous avons réalisé une enquête transversale, de-
scriptive et rétrospective. Elle a porté sur les don-
nées de routine issues des outils primaires de col-
lecte utilisés dans les services PTME (Registres de
consultation CPN, dossiers patient VIH, Registres
PTME, Registres de laboratoire, Bases de données
électroniques ou tout autre outil source utilisé en
routine). De façon raisonnée, nous avons sélec-
tionné au niveau national, 169 établissements
dont 126 centres de santé ruraux et 43 centres
10
de santé urbains. Les critères de choix étaient
la capacité du centre de santé à pouvoir enrôler
au moins 50 femmes/mois en milieu rural et 111
femmes/mois en milieu urbain. Les femmes en-
ceintes incluses sont celles venues en CPN1, âgées
de 15 à 49 ans et ayant été dépistées au VIH ou
se sachant positives lors de la consultation. En
tenant compte du fait que la fréquentation des
centres de santé par les femmes enceintes était
plus importante en milieu urbain comparé au mi-
lieu rural, nous avons fait le choix raisonné d’avoir
un ratio de 3 femmes pour un site urbain et 1 pour
un site rural. Les femmes ont été ainsi recrutées
pour atteindre l’échantillon de 331 femmes pour
les sites urbains et 110 femmes pour les sites ru-
raux. La taille totale de l’échantillon était de 28 093
femmes enceintes.
La collecte s’est faite avec des tablettes et a con-
cerné les données de 9 mois d’activités de service
de PTME (de janvier à septembre 2019). Le ques-
tionnaire a été paramétré dans les tablettes avec
l’outil Open Data Kit (ODK).
Les logiciels STATA 15 et Excel ont permis de faire
le traitement et l’analyse des données. Les vari-
ables analysées étaient en rapport avec les car-
actéristiques socio-démographiques, les antécé-
dents de VIH et la description de la cascade PTME,
la prévalence du VIH chez les femmes enceintes
nouvellement dépistées.
Des fréquences, des proportions, des moyennes
des différentes variables ont été calculées. Les
tests de Khi2 et/ou de Fisher ont été utilisés avec
un seuil de significativité de 5% et un intervalle de
confiance (IC) à 95 %.
Le protocole d’étude a eu l’accord du Comité
National Éthique des Sciences de la Vie et de la
Santé de Côte d’Ivoire (N/Réf :135-18 /MSHP/
CNESVS-km) et celui du CDC /Atlanta. En outre, les
enquêteurs formés ont signé un accord de confi-
dentialité.
 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 001, N°003

Résultats 2. Cascade PTME chez les femmes enrôlées

se sachant positives à l’accueil et chez les
femmes dépistées à l’accueil
Pour une taille d’échantillon estimé à 28 093, nous Des 27 233 enrôlées, 1,1% se savaient séroposi-
avons enrôlé 27 233 femmes enceintes, soit un tives à l’accueil. Parmi ces cas positifs, 96,53 % ont
taux de participation de 96,9%. été mis sous traitement ARV (Tableau 2).
1. Caractéristiques socio-démographiques et En ce qui concerne les femmes dont les tests ont
gestationnelles été réalisés à l’accueil dans les établissements
Sur 27 233 femmes enceintes enquêtées, 51,8% sanitaires (25 865), 0,8 % avait un résultat positif
résidaient en milieu urbain. Plus de la moitié au VIH, soit une prévalence globale de 0,8%. Et
était âgée de 25 à 49 ans (53,3%). Le pourcentage 15,7 % ont été mises sous traitement selon les
de femmes enceintes vivant en couple était de registres (Tableau 2).
82,5%. Au niveau du recours à la CPN1, 26,2 % des Tableau 2 : Cascade PTME chez les femmes
femmes l’avaient réalisé au 1er trimestre de gros- positives à l’accueil et des femmes dépistées
sesse (Tableau 1). . à l’accueil, données nationales 2019, Côte
d’Ivoire (N=27233)
Tableau 1 : Caractéristiques socio-
démographiques et gestationnelles des Variable Effectif
Propor-
femmes, données nationales 2019, Côte tion (%)
d’Ivoire (N=27233) Statut sérologique VIH positif à l’accueil des
femmes (N=27233)
%
Variable Effectif
Oui 288 1,1
Tranche d’âge (années) Autres* 26945 98,9
15-24
25-49 12706 46 ,7 Mise sous traitement VIH positif à l’accueil (N=288)
14527 53 ,3 Oui 278 96,53
Résidence Non 01 0,35
Urbain 14111 51 ,8 Non précisé 09 3,12
Rural 13122 48,2
Femmes avec proposition de test VIH et dépisté à
l’accueil
Nationalité 19806 72 ,7
Ivoirienne Proposition de test (N=26945)
6861 25,2
Non ivoirienne Oui 26924 99,9221
Non précisée 566 2,1
Non 19 0,0705
Ne sait pas 02 0,0074
Situation matrimoniale
Couple 22461 82,5
Acceptation de test (N=26924)
Célibataire 3484 12,8
Oui 25868 96,1
Non précisé 1288 04,7
Non 1056 3,9

Âge gestationnel (trimestre)

Réalisation du test (N=25868)
1er 7125 26,2
Oui 25865 99,99
2e 11743 43,1
Non 3 0,01
3e 7764 28,5
Non précisé 601 02,2
Résultats du Test (N=25865)
VIH Positif 198 0,8
VIH Négatif 25667 92,2

Mise sous traitement(N=198)

Oui 31 15,7
Non renseigné† 167 84,3

* Négatif, Inconnu, Non renseigné

† Non renseigné dans les outils de collectes primaires
par les prestataires

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 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 01, N°003

3. Prévalence du VIH chez les femmes enceintes dépistées à l’accueil

Prévalence globale selon la région

Sur les 17 régions sanitaires enquêtées, 4 avaient une prévalence supérieure à 1%. Il s’agissait de l’Ag-
néby-Tiassa-Mé (1,69%), du Cavally-Guémon (1,15%), de la Marahoué (1,07%) et du Sud-Comoé (1,02%)
(Figure 1).
Prévalence

Régions sanitaires

Figure 1 : Prévalence du VIH chez les femmes enceintes selon les régions sanitaires
Source : Rapport Enquête séro-surveillance 2019/DIIS, Côte d’Ivoire (N=25 865)

Caractéristiques socio-démographiques associés à la prévalence VIH

Les femmes âgées de plus de 25 ans, celles qui vivaient en milieu urbain (1,03%) étaient plus infectées
par le VIH. Celles qui avaient un âge gestationnel non précisé étaient les plus infectées. Quant à celles
dont l’âge gestationnel était connu, les femmes venues en CPN au 3e trimestre étaient les plus atteintes.
(Tableau 3).

Tableau 3 : Prévalence et caractéristiques socio-démographiques et gestationnelle des femmes

testées données nationales 2019, Côte d’Ivoire (N=25865).

Nombre de Nombre de Femme

Prévalence (%)
Variable Femmes testées dépistées VIH + P-value
(N= 25865) (N= 198)
Tranche âges (années)
15-24 ans 13185 67 0,51 0,000
25-49 ans 13680 131 0,96
Résidence
Urbain 13367 138 1 ,03 0,000
Rural 12498 60 0,48

Statut matrimonial
Célibataire 3403 34 1,0
Couple 21241 156 0 ,73 0.428
Non précisé
1221 8 0,65
Âge gestationnel (Trimestre)
1er 6911 55 0,80
2e 11379 73 0,64 0 ,01
3e 7027 60 0 ,85
Age non précisé 548 10 1,82

12
 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 001, N°003
DISCUSSION
Le taux de réponses était de 96,9 %. Le taux de
réponse de l’enquête sérosurveillance sentinelle
VIH chez les femmes enceintes réalisée en 2014
en Guinée Conakry, avec 93%, se rapproche du
nôtre. (4)
L’étude a noté un faible recours à la CPN1, 26,2%
au premier trimestre de grossesse. Ce qui corro-
bore les données de routine. (5)
La prévalence du VIH chez les femmes enceintes
en 2019 était de 0,8 % dans les établissements
sanitaires (données de routines). En milieu urbain,
elle était passée de 5,6% en 2008 à 1,03% en 2019,
soit une baisse de 4,57 %. En ce qui concerne le
milieu rural, elle était passée de 2,9% en 2008 à
0,48% en 2019, soit une baisse de 2,47 % (6). Cette
baisse remarquable serait due à l’intensification
des actions de lutte contre le VIH entreprises à
partir de 2010 par la Côte d’Ivoire à travers l’adop-
tion de nouvelles stratégies telles que l’option B+
(2), « TESTER TRAITER TOUS » (7)
En ce qui concerne la cascade PTME, 99,1 % de
femmes qui se savaient positives ont été mises
sous traitement. Ce taux est largement supérieur
à l’objectif 90 90 90 de l’ONUSIDA qui projetait
que 90 personnes dépistées soit mises sous
traitement en 2020 (1). Par ailleurs, nos résultats
sont aussi supérieurs au nouvel objectif 95-95-95
fixé pour 2030 à l’échelle mondiale (diagnostiquée
95 %, mettre sous traitement 95% de ces dépistés
et obtenir une charge virale indétectable pour
95 % des personnes traitées). Pour celles qui ne
connaissaient pas leur statut à l’accueil, 99,99
% ont accepté d’être dépistées. Cependant au
niveau de la mise sous traitement, seulement 15
% ont été mises sous traitement. Ce faible taux
s’expliquerait par le mauvais remplissage de
certains outils primaires par les prestataires. En
effet, la variable « Mise sous traitement » n’a pas
été renseignée ou retrouvée dans la plupart des
outils consultés lors de l’étude.
Dans une analyse de données de routine, sur une
cohorte de femmes enceintes séropositives en
CPN 1 en 2018 conduite par Measure Evaluation,
96% de femmes avaient été mises sous traitement
ARV (8). Ce résultat est pratiquement proche de
nos résultats en ce qui concerne la mise sous
traitement AVR surtout chez celles qui se savaient
positives à l’accueil.
Des limites sont à noter dans notre étude. Elle
n’a concerné que 17 régions sanitaires. Il pourrait
avoir un biais d’échantillonnage. En outre, la
collecte de données historiques avec les données
manquantes n’a pas permis de calculer les
proportions réelles de certains indicateurs comme
le taux de mise sous traitement chez les patientes
nouvellement dépistées. Toutefois, les résultats
donnent une idée sur la tendance évolutive de
la prévalence du VIH chez les femmes enceintes
marquée par une baisse très significative entre
2008 et 2019.
Le plaidoyer pour le financement et la conduite
régulière d’enquêtes sérosurveillances VIH est
à encourager. Ces enquêtes permettent de
surveiller le VIH et d’évaluer l’atteinte d’objectifs
programmatiques en vue de réorienter les
stratégies pour l’élimination de cette maladie d’ici
2030.
Remerciements
Les auteurs remercient le groupe technique de
travail surveillance VIH et IST pour la conception
et l’encadrement de la mise en œuvre de cette
étude, le PEPFAR/CDC pour leur contribution
technique et financière, aux RIP+ ONG nationales
et internationales ayant participé à la réalisation
de l’enquête.
Références
1. ONUSIDA. 90-90-90 An ambitious treatment
target to help end the AIDS epidemic.
[Consulté le 31 janvier 2023]. Disponible sur
https://www.unaids.org/sites/default/files/
media_asset/90-90-90_en.pdf
2. Programme nationale de lutte contre le VIH.
Directives 2015 de mises sous traitement
antirétroviraux a vie des femmes enceintes
infectées par le VIH/Sida dans le cadre de de la
prévention de la transmission mères- enfants
du VIH(PTME) en Côte d’ivoire. 2015 ,15p.
3. ICAP (International Center for Aids Care and
Treatment /Programm) ; Résultats prélimi-
naires de l’enquête sur l’impact du VIH (CI-
PHIA), 2017-2018,1p.
13
 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 01, N°003

4. République de Guinée. Enquête Nationale 8. Ministère de la santé et de l’hygiène pub-

de Surveillance Sentinelle du VIH auprès des lique. Programme national lutte contre le VIH.
Femmes Enceintes dans les Sites sentinelles. Rapport de l’analyse de données de routine
ENSS, 2015,54p. de cohortes des femmes enceintes séropos-
itives vue en consultation prénatales jusqu’à
5. Ministère de la santé, de l’hygiène publique
l’accouchement. 2018 sept, 30 p. [Consulté le
-Côte d’Ivoire, Programme National de lutte
31 janvier 2023]. Disponible sur file:///C:/Us-
contre le Sida. Rapport VIH 2019,29 p.
ers/H%20P/Downloads/Analyse%20des%20
6. Ministère de la santé et de l’hygiène publique. donne%C3%A9s%20PTME_Cote%20d’Ivoire_
Rapport de l’enquête de séro-surveillance IST/ TR-18-276%20(1).pdf
VIH chez les femmes enceintes en Côte d’Ivo-
ire, 2008
7. Programme national de lutte contre le Sida.
Approche tester traiter tout. 001/MSHP/DGS/
PNLS/DC du 07 février 2017 relative au « Tes-
ter et Traiter Tous >

14
 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 001, N°003
02
Satisfaction des amputés du
membre inférieur appareillés : cas
du service de médecine physique
et de réadaptation du CHU
Yopougon (Abidjan-Côte d’Ivoire)
Auteurs : Tougma G-W L1,2, Tiaho YE 1, Manou B1,2
1. UFR Sciences Médicales, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan ;
2. Service de Médecine Physique et de Réadaptation, CHU de Yopougon,
Auteur correspondant : louistougma@yahoo.fr
Résumé
Introduction :
Les données sur la satisfaction des amputés des
membres inférieurs appareillés sont parcellaires en
Côte d’Ivoire. L’objectif de cette étude était d’analyser
la satisfaction des amputés du membre inférieur
appareillés au service de médecine physique et de
réadaptation du CHU Yopougon à Abidjan.
Matériel et méthodes :
L’étude transversale, analytique a été menée du
1er octobre 2019 au 1er juin 2020 dans le centre
d’appareillage « Vivre Debout » et a concerné les
patients amputés majeurs de membre inférieur
appareillés. La satisfaction a été évaluée en utilisant
l’échelle SAT-PRO et les facteurs associés déterminées
à l’aide de la régression logistique multivariée.
Résultats :
Quarante-six (46) patients ont participé à l’étude. Près
de 8 patients sur dix (76,1%) avaient une satisfaction
supérieure à 70%. Les facteurs associés à la satisfaction
étaient la durée journalière de port de la prothèse
(p=0,0166), l’absence de douleur en station debout et
à la marche (p= 0,0245)
Conclusion :
La non-satisfaction des amputés du membre inférieur
appareillés conduit à la non-utilisation de la prothèse
pourtant chèrement acquise.
Message de santé publique
Le centre d’appareillage doit intégrer l’évaluation
de la satisfaction des clients à sa prise en charge et
confectionner des prothèses avec des matériaux légers
en vue d’en améliorer l’utilisation.
Mots clés : Satisfaction – Amputation – Prothèse
Abstract
Introduction:
Data on the satisfaction of lower limb amputees fitted
are patchy in Côte d’Ivoire. The objective of this study
was to analyze the satisfaction of lower limb amputees
fitted to the physical medicine and rehabilitation
department of Yopougon university hospital.
Materials and methods:
This was a cross-sectional study for analytical purposes
conducted from October 1, 2019 to June 1, 2020 in the
“Vivre Debout” fitting center of the Physical Medicine
and Rehabilitation department of the Yopougon
University Hospital and concerned amputee patients
adults with lower limbs fitted. Patient satisfaction
was assessed using the SAT-PRO scale and factors
associated with satisfaction determined by multivariate
logistic regression.
Results:
Forty-six (46) patients participated in the study. Nearly
8 out of ten patients (76.1%) had satisfaction above
70%. Factors associated with satisfaction were daily
duration of wearing the prosthesis (p=0.0166), absence
of standing pain and walking (p=0.0245)
Conclusion:
The dissatisfaction of lower limb amputees fitted leads
to the non-use of the prosthesis of the lower limb,
however dearly acquired.
Public Health Message
The fitting centre should integrate the assessment of
client satisfaction into its care and make prostheses
with lightweight materials to improve their use.
Keywords : Satisfaction – Amputation – Prothesis
15
 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 01, N°003
Introduction
La satisfaction du patient est, selon l’OMS, l’un
des éléments définissant la qualité des soins (1).
Elle a été définie comme le degré de congruence
entre les attentes d’un patient des soins idéaux
et sa perception des soins réels qu’il reçoit (1).
Dans le cadre de la réadaptation prothétique,
son évaluation embrasse un vaste domaine
allant de l’appréciation de l’aspect extérieur de la
prothèse, de sa facilité d’usage, de ses possibilités
fonctionnelles et ses capacités à favoriser la
réinsertion socioprofessionnelle (2).
Au Cameroun, HANDY et al. ont trouvé 75,3%
de satisfaction parmi les patients appareillés. En
plus, la prothèse avait permis à 87% des patients
de mieux accepter le handicap (3). Les plaintes
retrouvées chez l’amputé du membre inférieur
appareillé étaient le plus souvent les douleurs à
la station debout et à la marche et les blessures
(4). Cela a des répercussions sur sa qualité de
vie, la poursuite d’utilisation de la prothèse et
de la fréquentation des services. En effet, des
études ont démontré que la satisfaction favorisait
une meilleure compliance au traitement et une
meilleure adhésion aux consignes de surveillance
par le patient (1). Dans le service de Médecine
physique et de réadaptation (MPR) du CHU de
Yopougon, les données sur la satisfaction des
clients sont parcellaires. Notre objectif a donc
été d’analyser les facteurs associés au niveau de
satisfaction des amputés du membre inférieur
appareillés.
Matériel et méthodes
1. Cadre d’étude
L’étude s’est déroulée au centre d’appareillage
« Vivre debout » du service de MPR du CHU de
Yopougon, fonctionnant depuis 2000. Il est le plus
grand service public qui confectionne sur mesure,
une large gamme d’appareillages (prothèses) pour
les amputés du membre inférieur.
2. Population
L’enquête a concerné les patients appareillés du
1er janvier 2018 au 31 décembre 2019.
3. Critères d’inclusion
A été inclus, tout patient amputé majeur d’un seul
16
membre inférieur, âgé d’au moins 10 ans et ayant
reçu une prothèse définitive depuis au moins trois
mois.
4. Critères de non-inclusion
N’a pas été inclus tout patient amputé avec le
membre inférieur controlatéral déficitaire ou avec
des troubles cognitifs majeurs ou non équilibrés.
5. Type d’étude et période d’étude
L’une était transversale descriptive et s’est
déroulée du 1er octobre 2019 au 1er juin 2020.
6. Méthode de collecte
Après le tri des dossiers, un appel téléphonique
était adressé à chaque patient éligible pour un
rendez-vous en fonction de sa disponibilité, et
l’objectif de l’étude était présenté. En cas d’accord,
un rappel lui était adressé la veille du rendez-
vous. Les données ont été collectées à l’aide d’un
questionnaire. Les variables étudiées étaient
les caractéristiques sociodémographiques ; les
caractéristiques cliniques de l’amputation et les
paramètres de l’appareillage ; le devenir psycho
socioprofessionnel et fonctionnel ; la satisfaction
du patient en utilisant l’échelle SAT-PRO (5).
7. Traitement et analyse des données
Le score de satisfaction a été obtenu par l’addition
des cotations des différents items d’évaluation.
Le score total du questionnaire variait de 0 à 45
points pour chaque patient. Il était ensuite reporté
en pourcentage ; 0% indiquait une insatisfaction
minimale et 100%, une satisfaction maximale.
Pour que le résultat du SAT PRO soit valide, il est
recommandé qu’un minimum de 11 items aient
été cotés sur les 15 (5).
Un score ≥ 70% établissait la satisfaction et
correspondait à Y=1 dans la régression logistique.
Un score < 70% établissait la non-satisfaction et
correspondait à Y = 0 dans la régression logistique.
L’Index des Capacités Locomotrices (ICL)
comprend quatorze items évaluant les capacités
motrices du patient avec la prothèse dans les
activités de la vie quotidienne Ses scores variait de
0 à 42 points.
(6). Les données ont été saisies et analysées sur
le logiciel épi info 7. Toutes les variables dont le
degré de significativité était inférieur à 0,20 lors de
l’analyse univariée ont été incluses dans le modèle
initial de la régression logistique multiple et les
Odds-Ratios ont été calculés au risque de 5%.
 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 001, N°003

8. Considérations éthiques Le tableau II présente les facteurs associés à la

Les données ont été recueillies après
consentement éclairé des patients. Le recueil et la
saisie des données ont respecté l’anonymat et la
confidentialité.
Résultats
La population étudiée était de 46 patients avec
un sex-ratio H/F de 2,54. L’âge moyen était de 47
± (18,4) ans. Environ trois-quarts (35 ; 76%) des
patients étaient satisfaits de leur prothèse avec un
score moyen de satisfaction était de 80,9 ± (14,5)
% (tableau I)
Tableau I : Moyennes des paramètres
d’appareillage
satisfaction.
En analyse univariée, la satisfaction était
plus grande chez les patients qui portaient
régulièrement et longtemps leur prothèse,
marchaient sans canne, n’avaient pas de douleur
en station debout et à la marche et qui avaient un
index de capacités locomotrices élevé.
En analyse multivariée, en l’absence douleur en
station debout et à la marche, le patient était plus
satisfait de sa prothèse. De même, plus la durée
journalière de port de la prothèse augmentait,
plus la probabilité d’être satisfait de sa prothèse
était importante.
Discussion

Moy- Ecart- Mini- Maxi- La satisfaction moyenne de 80,9 était supérieure

Paramètres
enne type mum mum à celle de Moineau en 2014 à Grenoble (78%) (7).
Délai moyen Près de 8 personnes sur 10 étaient satisfaites
34,5 ± 55,8 3 300
d’appareillage (mois)
de leur prothèse ; ce qui peut s’expliquer par
Durée moyenne
journalière de port de 11,2 ± 4,3 2 17
un biais de désirabilité (8). Aucun facteur
la prothèse (heures) sociodémographique n’était associé à la
Index moyen de satisfaction des patients. Cependant, Mohamed EY
capacités locomotrices 32,1 ±10,4 8 42 et al. en Arabie Saoudite, en 2015, ont montré que
(points) le niveau d’exigence sur la qualité des prestations
Score moyen de était plus élevé chez les patients les plus instruits
80,9 ±14,5 44,0 100,0
satisfaction (%)
(9).

Tableau 2 : Facteurs associés à la satisfaction avec le modèle logistique (N=46)

Variables Satisfaction (n ; %) Modèle univarié Modèle multivarié

Explicatives Non Oui OR IC à 95% p OR IC à 95% p

Age (années)
≤ 45 03 (15,8) 16 (84,2) 1 [0,50 ; 9,88] 0,28
˃ 45 08 (29,6) 19 (70,4) 2,24
Sexe
Masculin 07(21,2) 26 (78,8) 1 [0,38 ; 6,99] 0,49
Féminin 04 (30,8) 09 (69,2) 1,65
Usage de canne
Oui 09 (39,1) 14 (60,9) 1 [0,02 ; 0,79] 0,02 1 [0,07 ; 194,24] 0,50
Non 02 (8,7) 21 (91,3) 0,14 3,82
Régularité du port prothèse [8,29 ;
Oui 03 (8,1) 34 (91,9) 1 0,00
Non 08 (88,8) 01 (11,2) 90,45 986,83]

Douleur en charge
Présente 09 (64,3) 05 (35,7) 1 1
[0,00 ; 0,22] 0,00 [0,00 ; 0,50] 0,02
Absente 02 (6,3) 30 (93,7) 0,03 0,00
Perte d’emploi
Oui 05 (41,7) 07 (58,3) 1 [0,05 ; 1,10] 0,06
Non 05 (15,2) 28 (84,8) 0,24
Estime de soi
Revenu 07 (23,3) 23 (76,7) 1 [0,87 ;110,41] 0,06
Non revenu 03 (75) 01 (25) 9,85
Durée port de prothèse 1,60 [1,23 ; 2,07] 0,00 1,98 [1,13 ; 3,47] 0,01
Index de capacités locomotrices
1,04 [1,01 ; 1,08] 0,00 1,00 [0,95 ; 1,06] 0,83

17
 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 01, N°003
L’absence de douleur en station débout et à la
marche favorisait la satisfaction (p=0,0245). En
présence de douleurs, le patient cherchera à
modifier ses appuis dans la prothèse ; ce qui peut
se faire au détriment de la qualité de la marche.
Par ailleurs, la probabilité d’être satisfait de sa
prothèse augmentait, avec la durée journalière de
port (p=0,0166) comme dans l’étude de Bilodeau
et al. (5).
La satisfaction du patient est une jauge de
bonne relation patient-médecin ; ce qui favorise
la transmission de messages sur le potentiel de
réadaptation (5). Le médecin peut ainsi contribuer
à relever le niveau de littératie du patient
dont l’OMS dit qu’elle est le déterminant des
déterminants (10). Dans un contexte de paiement
direct, acquérir chèrement une prothèse et ne
pas l’utiliser pour non-satisfaction est un signe
de la mauvaise qualité du service, avec comme
conséquence l’absence d’autonomisation et la
limitation de la réinsertion socio-professionnelle
(1).
Notre étude, réalisée au cours du confinement du
grand Abidjan lors de la pandémie à Covid 19, n’a
pas inclus les patients en dehors de cette zone. La
traduction des échanges avec les patients illettrés
a pu engendrer une perte d’informations.
Conclusion
L’utilisation régulière de la prothèse et l’absence
de douleurs à la station debout et à la marche
étaient associées à la satisfaction des enquêtés.
Leur non-satisfaction conduit à un renoncement
aux soins. Dans ces conditions, l’objectif de l’au-
tonomisation du patient à travers la prothèse ne
peut donc être atteint. Le service de rééducation
devrait utiliser des matériaux plus légers pour
la confection des prothèses comme le carbone
moins lourd que le duralumin.
Remerciements
Nos remerciements vont à l’ensemble du personnel
du centre d’appareillage « Vivre Debout », aux
enseignants de département de santé publique
de l’UFR Sciences Pharmaceutiques et Biologiques
de l’Université Félix Houphouët-Boigny.
18
Reférences
1. Perruche F, Pourriat J-L, Claessens Y-E.
Satisfaction des patients consultant aux
urgences. Mise au point. J Eur Urgences. mars
2008;21(1):14‑21.
2. Senra H, Oliveira RA, Leal I, Vieira C. Beyond
the body image: a qualitative study on how
adults experience lower limb amputation.
Clin Rehabil. févr 2012;26(2):180‑91.
3. Handy E D, ESSI M-J, Ngo N M, Ntoné E,
Farikou I. Satisfaction des Patients Amputés
du Membre Inferieur Porteurs de Prothèses
Externes. Health Sciences and Disease.
2018;19(no 2.).
4. Admirat A. Reproductibilité des paramètres
posturographiques et spatiotemporels du
pas chez les amputés de membre inférieur.
[Thèse de doctorat]. Faculté de Médecine.
Université Joseph Fourier; 2013. 57 p.
5. Bilodeau S, Hébert R, Desrosiers J.
Questionnaire sur la satisfaction des
personnes amputées du membre inférieur
face à leur prothèse: Développement et
validation. Can J OccupTher. févr 1999;
66(1):23‑32.
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PY, Rigal F. Échelles d’évaluation fonctionnelle
et amputation du membre inférieur. In:
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7. MOINEAU, Bastien. Analyses des pressions à
l’interface moignon-emboiture de la prothèse
chez le patient amputé fémoral. [Thèse de
doctorat]. Médecine humaine et pathologie.
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8. Yameogo AR, Millogo GRC, Palm AF, Bamouni
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satisfaction des patients dans le service de
cardiologie du CHU Yalgado Ouedraogo. Pan
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9. Mohamed EY, Sami W, Alotaibi A. Patients’
Satisfaction with Primary Health Care Centers’
Services, Majmaah, Kingdom of Saudi of Saudi
Arabia. Int J Health Sci. juin 2015;9(2):159‑65.
10. MARGAT, Aurore. L’éducation thérapeutique
du patient : une opportunité pour répondre
aux besoins en littératie en santé des
patients illettrés. Proposition d’un modèle
d’intervention pédagogique. |Thèse de
doctorat]. Université Sorbonne Paris Cité ;
2018. 372 p.
 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 001, N°003

03

Évolution de la démographie
sanitaire et la couverture vaccinale
en antigènes traceurs des enfants
de moins de 5 ans en Côte d’Ivoire
de 2012 à 2019
Auteurs : Desquith AA1,2, Tiadé ML1,3, Coulibaly M4, N’zi-boa T4, Kouamé J1,4, Kouadio KL1
1. Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan.
2. Direction de coordination du Programme Élargi de Vaccination (PEV), Abidjan.
3. Institut National d’Hygiène Publique (INHP), Abidjan.
4. Institut National Santé Publique (INSP), Abidjan.
Auteur correspondant : aka.desquith2017@gmail.com

Résumé
Introduction :
Le développement des Ressources Humaines pour la Santé
(RHS) est une condition incontournable à l’amélioration
de la santé des populations. Ce travail a eu pour objectif
d’analyser l’évolution des indicateurs de la couverture
vaccinale en antigènes traceurs du Programme élargi de
vaccination (PEV) en lien avec ceux des ressources humaines
en santé.
Méthodes :
Les données de 2012 à 2019 ont été collectées dans les
Rapports Annuels sur la Situation Sanitaire et analysées
à l’aide du logiciel Excel. Le test de Spearman a permis de
mesurer la corrélation entre la couverture vaccinale des
antigènes traceurs du PEV et les indicateurs des RHS avec
une p-value de 0,05.
Résultats :
Entre 2012 et 2019, la population des infirmiers et celle
des médecins a triplé tandis que celle des sages-femmes a
doublé. La couverture vaccinale sur la période 2013-2015
était en baisse pour le BCG et le VAA respectivement de 90%
à 78,9 et de 84% à 57, 50%. Elle a augmenté en 2016 pour
le BCG atteignant 94,6% puis a baissé de 2016 à 2019 pour
atteindre 90%. En 2014, les couvertures vaccinales du VPO3
et du VAR ont baissé respectivement de 98% à 85% et 85%
à 72% puis augmentées de 6,71% et 8,8% à partir de 2015.
La couverture vaccinale en VAA augmente avec le nombre
de sages-femmes.
Conclusion :
L’accroissement progressif des RHS, notamment les sages-
femmes, était associé à une amélioration de la couverture
vaccinale en VAA.
Principal message de santé publique :
Poursuivre la régionalisation du recrutement des RHS
permettra certainement d’obtenir de meilleurs résultats en
santé en particulier pour l’augmentation de la couverture
vaccinale des enfants en antigènes traceurs.
Abstract
Introduction:
Introduction: The development of Human Resources for
Health (HRH) is a prerequisite for improving the health of
populations. Our objective was to analyze the evolution of
indicators of immunization coverage in tracer antigens of
the Expanded Program on Immunization (EPI) comparing
with those of human resources for health.
Methods:
Data from 2012 to 2019 were collected from the Annual
Health Situation Reports and analyzed using Excel software.
Spearman’s test was used to measure the correlation
between vaccination coverage of EPI tracer antigens and
HHR indicators with a p-value of 0.05.
Results:
Between 2012 and 2019, the population of nurses and
doctors tripled, while that of midwives doubled. Vaccination
coverage over the period 2013-2015 was declining for BCG
and VAA respectively from 90% to 78.9 and 84% to 57, 50%,
it increased in 2016 for BCG reaching 94.6% then declined
from 2016 to 2019 to 90%. In 2014 vaccination coverage
for OPV3 and VAR fell from 98% to 85% and 85% to 72%
respectively, then rose by 6.71% and 8.8% from 2015. VAA
coverage increases with the number of midwives.
Conclusion:
This study found a progressive increase in HHR throughout
the study period and an association between the evolution
of midwifery and VAA vaccination coverage.
Key public health message:
It is essential for decision-makers to invest in HHR in order
to achieve better health outcomes, particularly in terms of
increasing childhood immunization coverage.
Key words: resources for health, Tracer antigens,
Immunization coverage, Children under five, Côte d’Ivoire

Mots clés : Ressources humaines en santé, Antigènes

traceurs, couverture vaccinale, Enfants de moins de cinq
ans, Côte d’Ivoire

19
 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 01, N°003
Introduction
Le développement des Ressources Humaines
pour la Santé (RHS) est une condition
incontournable à l’amélioration de la santé des
populations (1). Aussi, l’atteinte de la santé pour
tous en 2000 reposait sur des professionnels de
santé, bien formés socialement et techniquement
pour travailler en tant qu’équipe de santé afin de
répondre aux besoins de santé exprimés par
les communautés, selon la déclaration d’Alma-
Ata sur les soins de santé primaires (2). Malgré
ces orientations, force est de constater que la
pénurie des RHS et leur inégale répartition sur
les territoires sont récurrentes dans le monde
et particulièrement dans les pays à revenus
moyens et faibles. À cela s’ajoutent les difficultés
de déploiement du personnel de santé en milieu
rural, dans les lieux isolés et mal desservis. L’OMS
estime qu’il manquerait 18 millions d’agents de
santé d’ici à 2030 dans les pays à revenu faible
(3). Dans ces pays, 99% des 5,2 millions de décès
dans le monde ont lieu chez les enfants de moins
de cinq ans. En Côte d’Ivoire, en 2021, le taux de
mortalité infanto-juvénile était de 74‰ et restait
encore influencée par les maladies évitables par
la vaccination à savoir la rougeole 17,9 cas pour
1 000 000 habitants (4). La régionalisation du
recrutement des agents de santé mise en place en
2014 avec une norme de 23 personnels de santé
pour une population de 10 000 habitants était
une des stratégies pour régler les répartitions
inégales de ces RHS notamment en milieu rural
(5). L’influence de cette mesure sur les indicateurs
de vaccination est peu explorée. Nous avons
donc mené cette étude dans l’objectif d’analyser
la corrélation entre l’évolution des indicateurs
des ressources humaines en santé et ceux de la
couverture vaccinale des enfants en antigènes
traceurs du Programme Élargi de Vaccination de
2012 à 2019.
Matériel et Méthodes
1. Cadre d’étude
L’étude a porté sur les bases de données issues de
la Direction de l’Informatique et de l’Information
Sanitaire (DIIS) du Ministère en charge de la
santé de Côte d’Ivoire. Elles ont été téléchargées
à partir du site https://dipe.info/index.php/fr. de
la DIIS.
20
2. Type et période de l’étude
L’étude était descriptive transversale, rétrospective
et exhaustive. Les bases de données à savoir
les rapports annuels sur la situation sanitaire
couvraient la période de 2012 à 2019.
3. Matériel
A. Population d’étude
La population d’étude était composée de
médecins, des infirmiers diplômés d’Etat, des
sages-femmes. Pour les indicateurs de santé, il
s’agissait des indicateurs de la vaccination avec
les antigènes traceurs.
B. Outils de collecte de données
Les données ont été collectées à l’aide de grilles
de lecture. Les variables étudiées étaient les
catégories socio-professionnelles à savoir les
médecins, infirmiers diplômés d’État (IDE),
sages-femmes (SF). La variable de démographie
sanitaire était la répartition nationale des RHS
par année. Les indicateurs de vaccination
comprenaient les couvertures vaccinales en
antigènes-traceurs : Vaccin contre la rougeole
(VAR), Vaccin anti amaril (VAA), Vaccin contre la
poliomyélite 3ème contact (VPO3), Vaccin contre la
tuberculose (BCG) par année au niveau national
et la corrélation entre les RHS et les couvertures
vaccinales.
4. Méthodes
Des tableaux Excel ont été élaborés pour
extraire les données d’intérêt. Toutes les
variables étaient recueillies par année. La saisie,
le traitement et l’analyse des données ont été
effectués avec le logiciel Excel version 2016. Les
variables quantitatives ont été exprimées en
termes de moyenne et écart-type ou médiane
avec précision du minimum et du maximum.
Les variables qualitatives ont été exprimées
en termes d’effectif et de pourcentage. Le taux
de variation des indicateurs a été calculé sur la
période de l’étude. L’analyse de l’évolution des
ressources humaines en santé et les indicateurs
de vaccination à l’aide du test de Spearman a
permis de juger l’homogénéité des variables
prises 2 à 2 avec une p-value de 0,05.
5. Considérations éthiques
Nous avons obtenu l’autorisation de la DIIS et
elle nous a fourni les données non disponibles
sur son site internet. Il s’agissait des annexes des
RASS de 2012-2019.
Les données obtenues étaient anonymes et la
confidentialité a été respectée.
 80

Pourcentage %
BCG
60 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 001, N°003
VAA
40 VPO3
VAR
20

0
2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
Résultats Années

1. Catégories socio-professionnelles
Les effectifs des catégories socio-professionnelles des Ressources Humaines en Santé par année sont
présentés dans la figure 1.

14000
12000
10000
Effectifs

8000
6000
4000
2000
0
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
Années

MEDECINS INFIRMIERS SAGE-FEMMES

Figure 1 : Effectifs des ressources humaines en santé par catégorie socio-professionnelle et par
année

Les RHS ont augmenté au cours du temps. La population des infirmiers et celle des médecins a été multi-
pliée par 2,7 et celle des sages-femmes a presque doublé.

2. Indicateurs de couverture vaccinale

La répartition de la couverture vaccinale par année est présentée dans la figure 2.

120

100

80
Pourcentage %

BCG
60
VAA
40 VPO3
VAR
20

0
2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
Années

Figure 2 : Évolution des couvertures vaccinales en BCG, VAA, VPO3 et VAR par année

14000
12000
10000
21
ffectifs

8000
6000
 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 01, N°003

Pour le BCG et le VAA, la couverture vaccinale sur Si r est proche de -1 : il y a une forte relation
la période 2013-2015 était en baisse respective- linéaire les deux variables, mais négative. Elles
ment de 90% à 78,9% et de 84% à 57,50%. Elle a vont donc dans des sens opposés.
augmenté en 2016 pour le BCG atteignant 94,6%
Si r est proche de 1 : il y a une forte relation linéaire
puis baissé de nouveau jusqu’en 2019 où elle était de
positive entre les deux variables. Elles vont dans le
90,8%. Pour le VAA, la couverture a augmenté passant
même sens.
de 83,6% à 94% de 2016 à 2018 et a baissé en 2019 où
elle était de 90,4%. La corrélation r est une façon de tester si deux
variables ont une relation quelconque, tandis que
Concernant le VPO3 et le VAR, la couverture vaccina-
la valeur p nous indique si le résultat d'une expéri-
le a baissé en 2014 respectivement de 98% à 85% et
ence est statistiquement significatif.
de 85% à 72% puis a augmenté jusqu’à 90,29% et
81,90% à partir de 2015. La couverture vaccinale en VAA augmente signifi-
cativement avec le nombre de sages-femmes.
3. Corrélation entre les ressources
humaines en santé et les indicateurs
de vaccination
Discussion
La corrélation entre les ressources humaines
en santé et les indicateurs de vaccination
est présentée dans le tableau I. Notre étude avait pour objectif d’établir la corréla-
tion entre l’évolution des indicateurs de démogra-
Tableau I : Relation entre les ressources
phie sanitaire et ceux des antigènes traceurs du
humaines en santé et les indicateurs de
Programme élargi de vaccination. La croissance
Vaccination
de la densité des RHS observée sur la période de
Coefficient de l’étude peut être due au choix fait par la Côte d’Ivo-
INDICATEURS p-value (p)
correlation (r) ire de recruter massivement le personnel médical
Médecins dans les zones Centre Nord et Ouest à la sortie de
BCG 0,285 0,556
la guerre civile en 2004 car ces zones étaient forte-
ment concernées par les troubles socio-politiques
VAA 0,642 0,138
où il y a eu d’importants déplacements des agents
VAR 0,357 0,444 de santé (6).
VPO3 -0,035 0,963
Notre étude a montré que l’effectif des médecins
Infirmiers n’avait aucun lien avec les indicateurs de vaccina-
BCG 0,5 0,267 tion. Ce résultat était similaire à celui de Kabala
VAA 0,714 0,088 en 2020 pour les pays des régions de l’OMS (Af-
rique, Asie du sud-est, Amérique) où la croissance
VAR 0,464 0,302
du nombre de médecins n’a eu aucune influence
VPO3 0,035 0,963
significative sur les indicateurs de vaccination.
Sages-femmes Cette situation pourrait être due au fait que l’ad-
BCG 0,607 0,167 ministration des vaccins n’est pas du ressort des
VAA 0,892 0,012 médecins mais celui des infirmiers et des sage
femmes (7). La densité des sages-femmes a aug-
VAR 0,607 0,167
menté une tout au long de la période d’étude sauf
VPO3 0,428 0,353 en 2014. Cette croissance a eu un impact positif
sur l’augmentation de la couverture vaccinale en
VAA. Ce résultat peut s’expliquer par une réparti-
Le coefficient de corrélation est une mesure statis- tion uniformément améliorée sur le plan nation-
tique qui calcule la force de la relation entre deux al (comparativement à celle des médecins et des
variables aléatoires. Il est noté r et varie entre -1 infirmiers diplômés d’État) grâce au recrutement
et +1. régionalisé. L’accessibilité géographique aux soins
Si r est proche de 0 : la relation linéaire est nulle de vaccination en aurait alors été facilitée (8). Si
(elles sont indépendantes). en Côte d’Ivoire la vaccination est réalisée par les

22
 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 001, N°003
infirmiers et leurs aides-soignants ; en cas d’ab-
sence de ceux-ci, les sages-femmes sont habilitées
à prendre le relais (8). En effet, les sages-femmes
et les infirmiers sont le personnel qui tient les
établissements sanitaires de premier contact sur-
tout ceux situés en milieu rural (5). L’amélioration
de la densité des ressources humaines pour la
santé est un facteur favorisant l’augmentation de
la couverture vaccinale des enfants pour ce qui est
des antigènes traceurs du PEV (9).
Limites
Certaines limites peuvent être discutées dans no-
tre étude. Les données des RASS que nous avons
utilisées sont issues des structures publiques de
santé. Toutes les données des structures privées
n’ont pas pu être analysées. La non-précision des
spécialités des RHS n’a pas permis d’étudier la cor-
rélation spécifique entre les ressources dédiées et
les indicateurs de vaccination.
Pour minimiser ces biais, nous avons pris en
compte le personnel de santé intervenant dans les
établissements sanitaires publiques et non ceux
qui se retrouvent dans l’administration puisque
ceux-ci ne prodiguent pas de soins aux enfants.
Conclusion
L’accroissement progressif des RHS a été observé
le long de la période d’étude. La croissance du ra-
tio de sages-femmes a favorisé une amélioration
de la couverture vaccinale en VAA quand aucune
corrélation n’a été trouvée entre le nombre d’in-
firmiers et de médecins avec les indicateurs de
vaccination. Il est nécessaire de pérenniser la
politique de la régionalisation du recrutement des
RHS pour espérer obtenir de meilleures couver-
tures vaccinales pour tous les antigènes du PEV
ciblant les enfants.
Remerciements
Nous remercions la DIIS pour avoir mis à notre
disposition les documents annexes des RASS 2012
à 2019.
Références
bibliographiques
1- United Nations Economic Commission for
Africa (UNECA), African Union (AU), African
Development Bank (AfDB), United Nations
Development, Programme (UNDP). Assessing
Progress in Africa toward the Millennium
Development Goals: Analysis of the Common
African Position on the Post-2015 Development
Agenda. Addis Ababa, Ethiopia. 2014. 201 p.
1. WHO, UNICEF. primary health care: report
of the international conference on Primary
Health care, Alma-Ata. Disponible sur : [http//
www.who.int /publications /alma-ata_ decla-
ration_en.pdf]. 80p.
2. Organisation Mondiale de la Santé. Personnels
de santé. Consulté le 02/07/2023 Disponible
sur : https://www.who.int/fr/health-topics/
health-workforce#tab=tab_1)
3. 4-Enquête Démographique et de Santé et Indi-
cateurs clés 2021. Rapport des indicateurs-clés.
Institut National de la Statistique Abidjan Côte
d’Ivoire 2022, 62p.
4. 5- Direction des Ressources Humaines (DRH).
Plan stratégique de développement des
ressources humaines du secteur de la santé en
Côte d’Ivoire 2009-2013. Abidjan : Ministère de
la santé et de l’hygiène publique (MSHP) 2008.
55 p.
5. 6- Yakhelef N. Cartographie des politiques en
matière de ressources humaines de la santé
en Afrique francophone. Santé publique vol-
ume 30 / Hors-série – 2018. 14p. https://www.
cairn.info/revue-sante-publique-2018-HS-
page-19.htm
6. 7- Kabala H. Contribution des ressources hu-
maines de la santé sur la couverture vaccinale
contre la rougeole et les résultats de santé. Fac-
ulté de santé publique, Université catholique
de Louvain, 2020. Prom. : Speybroeck, Niko.
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis: 24214
7. 8- Ministère de la santé et de l’hygiène pub-
lique de la république de Côte d’Ivoire. Plan na-
tional de développement sanitaire 2016-2020.
Abidjan: 2017. 88p.
8. 9- Anand S, Bärnighausen T. Human resources
and health outcomes: cross-country econo-
metric study. Lancet, 2004 ;364(9445) :1603-9.
23
 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 01, N°003

04

Audit de la gestion des déchets

sanitaires solides dans les Cliniques
Médicales du District sanitaire de
Cocody-Bingerville en 2022
Auteurs : Doman AD1, Bitty MJ1
1. Direction des Établissements Privés et des Professions Sanitaires, Côte d’Ivoire
Auteur correspondant : assididier@yahoo.fr

Résumé
Introduction
Les déchets liés aux soins de santé constituent un
réservoir de micro-organismes susceptibles d’infecter
les patients hospitalisés, les personnels de santé et le
grand public.
L’objectif de l’étude était d’analyser les moyens et la
procédure de gestion des déchets sanitaires solides
(GDSS) dans les cliniques médicales du district sanitaire
de Cocody-Bingerville.
Méthodes
Il s’est agi d’une étude transversale descriptive qui s’est
déroulée du 03 mai au 20 juillet 2022. Elle prenait en
compte les 71 Cliniques Médicales du District sanitaire
de Cocody-Bingerville. L’outil de collecte des données
était une fiche d’enquête constituée d’un questionnaire
et d’une grille d’observation. Les données ont été
saisies et analysées dans Excel.
Résultats
Sur les 71 cliniques médicales répertoriées 33 ont
participé à l’étude. La fréquence moyenne des cliniques
médicales qui disposaient des ressources nécessaires
pour la GDSS était de 32,8% et celle des cliniques
médicales qui respectaient les étapes du processus de
GDSS était de 24,3%.
Conclusion
Les bonnes pratiques en matière de GDSS ne sont pas
encore acquises dans les cliniques médicales.
Message-clé de santé publique
Le renforcement de capacité du personnel en charge
de la Gestion des Déchets Sanitaires Solides dans
les cliniques médicales reste indispensable pour une
amélioration de l’hygiène hospitalière.
Mots-clés : Gestion des déchets, déchets sanitaires
solides, Cliniques Médicales.
Abstract
Introduction
Healthcare waste is a reservoir of micro-organisms
capable of infecting hospitalized patients, healthcare
workers and the general public.
The aim of the study was to analyze the means
and procedure for managing Solid Sanitary Waste
Management (SSWM) in private medical clinics in the
Cocody-Bingerville health district.
Methods
This was a descriptive cross-sectional study conducted
from May 03 to July 20, 2022. It included the 71
Cliniques Médicales of the Cocody-Bingerville Health
District. The data collection tool was a survey form
consisting of a questionnaire and an observation grid.
Data were entered and analyzed in Excel.
Results
Of the 71 medical clinics listed33 participated in the
study. The average frequency of medical clinics that
had the necessary resources for SSWM was 32.8%, and
the average frequency of medical clinics that complied
with the steps of the SSWM process was 24.3%.
Conclusion
Good SSWM practices are not yet established in
medical clinics.
Public health key message
Strengthening the capacity of staff in charge of Solid
Sanitary Waste Management in medical clinics remains
essential to improving hospital hygiene.
Key words: Waste management, solid sanitary waste,
medical clinics

24
 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 001, N°003
Introduction
Les déchets liés aux soins de santé constituent
un réservoir de micro-organismes susceptibles
d’infecter les patients hospitalisés, les personnels
de santé et le grand public. Selon l’OMS, 15% des
déchets produits à l’hôpital sont dangereux et
peuvent être infectieux, toxiques ou radioactifs
[1].
Selon une évaluation de l’OMS réalisée dans
22 pays en développement, la proportion
d’établissements de soins qui n’appliquaient
pas les méthodes appropriées de gestion et
d’élimination des déchets variait de 18% à 64% [2].
En Côte d’Ivoire, selon l’étude de caractérisation
des déchets réalisée en 2016, 62% de ces déchets
sanitaires deviennent infectieux, du fait d’une
absence de tri à la production [3]. En 2018, selon
l’étude de Konan et al. au Centre Hospitalier
Universitaire de Cocody, la gestion des déchets
sanitaires (GDS) a été trouvée inappropriée
pour trois raisons : l’insuffisance de la politique
de gestion (92,23 %), le déficit de ressources
matérielles (83,50 %) et l’absence de formation du
personnel (30 %) [4].
En Côte d’Ivoire, peu d’études ont porté sur la
gestion des déchets dans le secteur sanitaire
privé alors qu’il représente à lui seul 40% de l’offre
de soins. De plus, 80% de ces établissements
exercent dans la clandestinité [5], ce qui pourrait
favoriser une faible adhésion aux bonnes
pratiques de GDSS.
L’objectif de l’étude était donc d’analyser les
moyens et la procédure de GDSS dans les
cliniques médicales d’un district sanitaire.
Méthodes
1. Cadre d’étude
L’étude s’est déroulée dans le district sanitaire
de Cocody-Bingerville qui comprend le plus
grand nombre de cliniques médicales comparé
aux autres districts sanitaires du pays [5]. Ces
cliniques médicales au nombre de 71 sont des
établissements sanitaires de référence.
2. Type et période d’étude
Il s’est agi d’une étude transversale descriptive qui
s’est déroulée du 03 mai au 20 juillet 2022.
3. Population d’étude et échantillonnage
Cette étude exhaustive, a concerné toutes les
71 cliniques médicales. Les cliniques médicales
en exploitation et disposant d’une attestation
de conformité délivrée par la Direction des
Établissements Privés et des Professions
Sanitaires (DEPPS), ont été incluses.
4. Collecte de données
Les données ont été recueillies à l’aide d’une fiche
d’enquête élaborée à partir du Plan National de
Gestion des Déchets Sanitaires (PNGDS) 2021-
2025 et l’arrêté n° 131 du 03 juin 2009 portant
règlementation de la gestion des déchets
sanitaires en Côte d’Ivoire. Elle est constituée de
deux volets.
• Le questionnaire utilisé pour l’identification
des ressources et destiné aux managers
des cliniques et aux responsables en
charge de la gestion des déchets sanitaires.
Il était composé de 7 parties qui ont permis
d’apprécier les ressources humaines et
matérielles disponibles dans la clinique et
la connaissance des responsables.
• La grille d’observation pour la description
du processus de gestion des déchets
sanitaires solides était destinée à la
structure. Elle était composée également
de 7 parties qui ont permis d’évaluer
la disponibilité des ressources et
l’organisation des étapes de la gestion des
déchets sanitaires solides.
5. Traitement et analyse des données
Les données ont été saisies dans les logiciels Word
et Excel. Ils ont fait l’objet d’une analyse descriptive
en termes d’effectifs et de pourcentages [6].
La fréquence moyenne des ressources
nécessaires pour la gestion des déchets sanitaires
solides a été calculée pour construire le niveau
de conformité avec quatre modalités établies
comme suit : Insuffisant : [0 - 50% [; Moyen : [50
- 65% [; Bon : [65 - 85% [; Excellent : [85 - 100%].
La fréquence moyenne des étapes du processus
de la GDSS mises en œuvre a été calculée pour
construire le niveau de conformité avec trois
modalités définies.
Ce sont : Non-conforme : [0 - 60% [; Moyen : [60 -
85% [; Conforme : [85 - 100% [. [7].
25
 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 01, N°003

6. Considérations éthiques
L’anonymat et la confidentialité des informations
ont été respectés. L’autorisation de la DEPPS et
du District Sanitaire de Cocody-Bingerville a été
sollicitée et obtenue. Un consentement éclairé
a été obtenu auprès des enquêtés pour leur
participation à l’étude.
Résultats
Sur les 71 cliniques médicales du district sanitaire
de Cocody-Bingerville, 33 ont accepté de participer
à l’étude, soit un taux de participation de 46%.
1. Niveau de conformité des ressources
nécessaires pour la gestion des
déchets sanitaires solides (GDSS).
Le niveau de conformité des ressources
nécessaires à la GDSS est donné par le Tableau I.

Tableau I : Niveau de conformité des cliniques médicales selon la disponibilité des ressources pour
la GDSS (N = 33)

Niveau de
Ressources nécessaires à la GDSS Effectif (N) Pourcentage (%)
conformité
Oui 27 81,8 Moyen
Managers de cliniques, professionnel de santé
Non 6 18,2
Responsables en charge de la GDSS, professionnel de Oui 19 57,6 Insuffisant
santé Non 14 42,4
Oui 7 20,2 Mauvais
Caractéristiques des locaux pour la GDSS
Non 26 79,8
Connaissances des managers relativement à la GDS Oui 4 13,2 Mauvais
et de leur cadre réglementaire Non 29 86,8
Connaissances des Chargés de la GDS relativement à Oui 5 14,1 Mauvais
la GDS et de leur cadre réglementaire Non 18 85,9
Oui 3 9,1 Mauvais
Importance accordée à la GDS
Non 30 90,9
Oui 11 33,4 Mauvais
Capacité d’exécution de la GDS
Non 22 66,6
Moyenne des pourcentages 32,8 Mauvais

Globalement, le niveau de conformité en termes de ressources nécessaires pour la GDSS était mauvais
(32,8%).
Le niveau de conformité des ressources nécessaires à la GDSS était mauvais pour 5 items parmi lesquels
l’importance accordée à la GDSS avait le niveau le plus bas (9,1%).

26
 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 001, N°003

2. Niveau de conformité des cliniques médicales en matière de processus de la gestion des

déchets sanitaires solides (GDSS).
Les fréquences du respect des étapes du processus de la GDSS dans les cliniques médicales sont
présentées dans le tableau 2.

Tableau 2 : Niveau de conformité des cliniques médicales selon le respect des étapes de la GDSS (N = 33)

Niveau de
Étapes de la gestion des déchets sanitaires solides Effectif (N) Pourcentage (%)
conformité
Oui 9 27,3
Non-conforme
Conditionnement Non 24 72,7

Oui 7 21,7
Tri sélectif à la source des DSS Non-conforme
Non 26 78,3
Oui 8 24,3
Pré-collecte des DSS triés Non-conforme
Non 25 75,7
Oui 2 5,1
Collecte des DSS pré-collectés Non-conforme
Non 31 94,9
Oui 8 24,3
Transport interne des DSS pré-collectés et collectés Non-conforme
Non 25 75,7
Oui 7 22,7
Stockage des DSS collectés Non-conforme
Non 26 77,3
Oui 15 44,4
Traitement et élimination des DSS stockés Non-conforme
Non 18 55,6
Moyenne des pourcentages 24,3 Non-conforme

Globalement, 24,3% des cliniques respectaient le processus de gestion des déchets sanitaires solides.
La non-conformité était plus marquée au niveau de la collecte des DSS (5,1%).

Discussion que ce personnel serait un handicap dans la

L’étude révèle que seulement près du tiers des
cliniques médicales disposaient des ressources
humaines et matériels nécessaires pour la GDSS,
soit un pourcentage de 32,8%. Ces résultats
confirment ceux de l’étude de N’DIA A F, et al.
(2014) en Côte d’Ivoire qui montrait que c’est
parmi le personnel de santé de niveau primaire
d’étude (26,3%) que certains sont désignés pour
la collecte des déchets issus des soins dans les
structures sanitaires et le transport vers les sites
de stockage ou de destruction. Ils mentionnent
compréhension de la délicatesse de la gestion
durable des déchets sanitaires [8].
Environ le quart des cliniques médicales
respectaient les étapes de gestion des déchets
de santé solides (24,3%). Ces résultats sont
corroborés par ceux de BAHAZ N.E.H, (2018)
en Algérie qui ont montré que l’ensemble de
l'échantillon d’étude indiquaient l'inexistence de
l’entreposage intermédiaire dans les services.
Dans cette étude, 59% de l'échantillon d'étude
avaient répondu que le transport des déchets se
faisait manuellement [9].

27
 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 01, N°003
Conclusion
Les cliniques médicales du district sanitaire
de Cocody-Bingerville ne respectaient pas le
processus de GDSS et ne disposaient pas non plus
de ressources nécessaires pour le faire.
Les bonnes pratiques en matière de GDSS ne sont
pas encore acquises dans les cliniques médicales.
Le renforcement de capacité du personnel en
charge de la Gestion des Déchets Sanitaires Solides
dans les cliniques médicales reste indispensable
pour une amélioration de l’hygiène hospitalière.
28
Références
1. Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Déchets liés aux soins de santé. 8 février
2018. https://www.who.int/fr/news-room/
fact-sheets/detail/health-care-waste
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Personnel de santé, infrastructures sanitaires
et les médicaments essentiels. Statistiques
sanitaires mondiales, 2009. France, 149 p.
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de Côte d’Ivoire (2021-2025) « Plan national
de gestion des déchets sanitaires (PNGDS) ».
4. KONAN C, et al. « Management des déchets
médicaux et risque biologique à l’hôpital
universitaire de Cocody, côte d’ivoire » Revue
santé publique, 2018. Vol. 30 numéro 5, pp :
747 à 754
5. Ministère de la sante, de l’Hygiène Publique et
de la Couverture maladie universelle. Direction
des Etablissements et des Professions
Sanitaires. Fichier d’enregistrement et
d’instruction des dossiers des établissements
sanitaires privés.
6. KOUASSI M. Les DASRI dans les districts
sanitaires d’Abidjan ; cas du district de
Treichville-Marcory : comment améliorer la
gestion actuelle. Novembre 2017
7. HIEN H, et al. Connaissances et pratiques
des professionnels de santé sur le risque
infectieux associé aux soins : étude dans un
hôpital du district au Burkina Faso 2013/2 Vol.
25, pages 219 à 226
8. N’DIA A, et KOFFI A. « amélioration du système
de gestion des déchets médicaux dans les
structures sanitaires publiques ivoiriennes
» Revue ivoirienne anthropologie sociologie,
2014. Numéro 25, pp : 232-241
9. BAHAZ N E H. Diagnostique de la gestion des
déchets hospitaliers dans la ville de Ghardaïa
(cas de l’EPH –TIRICHINE Brahim). Mémoire de
Master Écologie et environnement, 2018.
 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 001, N°003

Notes de synthèse

p.30
Trafic illicite de médicaments,
phénomène « KADHAFI », un
véritable problème de santé publique
en Côte d’Ivoire

29
 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 01, N°003

05

Trafic illicite de médicaments,

phénomène « KADHAFI », un
véritable problème de santé
publique en Côte d’Ivoire
Auteurs : Tigori-Sangaré B1,2 , Koné-Bakayoko S 1,2 , Ahi A 1, Yeman B 1, Koné NP 3, Ban BGC 4 Sackou-Kouakou JG 2,5
1. Laboratoire National de la santé publique
2. UFR Sciences Pharmaceutiques et Biologiques/ Université Félix Houphouët Boigny
3. Laboratoire d’analyses médicales de la Police Nationale de Côte d’Ivoire
4. Laboratoire d’analyses médicales de l’Hôpital Militaire d’Abidjan
5. Institut National de Santé Publique
Auteur correspondant : sangare_bea@yahoo.fr

Résumé
Introduction :
La distribution de médicaments à travers les circuits
non vertueux favorise la circulation de substances
psychoactives dont le Tramadol que les toxicomanes
utilisent comme ingrédient majeur de préparations
appelées « KADHAFI » ou « drogue du zombie ». Notre
objectif était d’analyser ce phénomène en Côte d’Ivoire.
Méthodes
Des textes juridiques sur le médicament et des
notes d’information du Conseil National de l’Ordre
des Pharmaciens sur le détournement de l’usage
des médicaments ont été analysés. Une évaluation
toxicologique d’échantillons de 4 spécimens de produits
rentrant dans la composition des préparations «
KADHAFI » a été faite au Laboratoire National de Santé
Publique le 20 septembre 2023.
Résultats
Le régime juridique du médicament en Côte d’Ivoire est
essentiellement législatif et est encadré par plusieurs
lois. Parmi les produits analysés, nombreux sont ceux
qui contenaient 2, 3, voire 4 opioïdes. Ces produits
sont loin d’être des médicaments ; ils semblent plutôt
dédiés à des toxicomanes. Les populations utilisant ces
produits sont les ouvriers, les conducteurs de véhicules
de transport en commun, les élèves.
Conclusion
Les textes réglementant la délivrance des médicaments
en Côte d’Ivoire existent. Les instances pharmaceutiques
et l’État doivent veiller à leur application.
Principal message de santé publique
Des actions fortes s’imposent pour lutter contre les
circuits illégaux de distribution des médicaments afin de
préserver la santé de la jeunesse en proie au phénomène
de la drogue du zombie.
Mots-clés : Drogue du zombie, Tramadol, trafic illicite de
médicaments
Abstract
Introduction:
Introduction: The distribution of drugs through non-
virtuous circuits promotes the circulation of psychoactive
substances including tramadol, which drug addicts use
as a major ingredient in preparations called “KADHAFI”
or “zombie practice”. Our objective was to analyze this
phenomenon in Ivory Coast.
Methods:
Legal texts on medicines and information notes from
the national council of the order of pharmacists on
the diversion of the use of medicines were analyzed. A
toxicological evaluation of samples of 4 specimens of
products included in the composition of the “KADHAFI”
preparations was carried out at the National Public
Health Laboratory on September 20, 2023.
Results:
The legal regime for medicines in Ivory Coast is essentially
legislative and is governed by several laws. Many tablets
contained 2, 3, or even 4 opioids. These products are
far from being medicines; they seem rather dedicated
to drug addicts. The populations using these products
are workers, drivers of public transport vehicles and
students.
Conclusion:
The texts regulating the delivery of medicines in Ivory
Coast exist. Pharmaceutical authorities and the State
must ensure their application.
Main public health message:
Strong actions are needed to combat illegal drug
distribution channels to preserve the health of young
people prey to the zombie drug phenomenon.
Key-words : Zombie drug, Tramadol, Illicit drug
trafficking

30
 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 001, N°003
Introduction
L’usage de substances psychoactives, bien plus
qu’un problème de santé, est un défi moral, social
et économique qui a l’ampleur d’une pandémie
[1]. Ces substances entrainent des troubles du
comportement, des violences, des conduites
déviantes ou délictueuses [2] et autres méfaits
sociaux et des pathologies parmi lesquelles
les maladies cardiovasculaires, les maladies
neurologiques (psychose et schizophrénie) [3,
4]. Selon le rapport mondial des Nations Unies
sur les drogues, la proportion des décès liés à la
consommation de ces substances chez les sujets
de 15 à 64 ans en Afrique se situe entre 22,9 et
73,5 pour un million de personnes du même
groupe d’âge [5]. Ce problème est flagrant dans les
pays aux ressources faibles, où les infrastructures
pour évaluer la situation et mettre en œuvre des
politiques sanitaires et des réponses appropriées
sont insuffisantes voire inexistantes [6]. Par
ailleurs, des composés de synthèse aux propriétés
psychoactives sont de plus en plus disponibles.
Ils sont quelquefois écoulés sous forme de
Médicaments de Qualité Inférieure et Falsifiés
(MQIF) dans des circuits « non vertueux » au
mépris de toutes les règles de sécurité, d’ordre et
de santé publique. Ces circuits sont devenus des
boulevards pour le trafic de produits psychotropes
détournés de leurs usages. On y retrouve des
substances qui reproduisent les effets calmants
de l'opium (opioïdes) et de ses dérivés de synthèse
(opiacés). Le détournement et la falsification se
font donc à des fins toxicomaniaques. En 2022,
aux Etats-Unis la drogue du zombie ou « TRANQ »
apparaît. Elle est composée d’un antidouleur
pour chevaux (Xylazine) détourné de son usage
et d’un opioïde (Fentanyl). Son administration
provoque automatiquement une modification
de la posture et la démarche du consommateur.
Le gouvernement américain a qualifié cette
drogue de « menace émergente » comme le
souligne le Docteur Raoult GUPTA, Directeur du
bureau chargé de la lutte contre les drogues à la
Maison Blanche : « Cette nouvelle drogue pourrait
être un cauchemar, elle s’appelle Xylazine, mais on
la surnomme la drogue du zombie, car elle dévore
la peau et elle peut être mortelle. C’est un mélange
de Fentanyl et d’héroïne que servent des dealers
diaboliques ».
La Côte d’Ivoire connait une urbanisation rapide
avec son corollaire de circulation de MQIF [7].
Les toxicomanes en Côte d’Ivoire, cherchant
à imiter la « pratique du zombie », font avec ce
qu’ils ont sous la main. L’opioïde qui circule
majoritairement dans les circuits de MQIF est
le Tramadol [8,9]. Il deviendra donc l’ingrédient
majeur d’une préparation obtenue en y ajoutant
une boisson énergisante fortement alcoolisée (au
moins 18°d’alcool). Ces nouvelles préparations
sont appelées « KADHAFI » et notre objectif a été
d’analyser le phénomène « KADHAFI ».
Méthodes
Nous avons procédé à une analyse du régime
juridique du médicament en Côte d’Ivoire de
même que les notes d’information des instances
pharmaceutiques sur le détournement de l’usage
des médicaments.
Une analyse toxicologique de 4 spécimens de
produits recueillis avec des utilisateurs a été faite
au Laboratoire National de Santé Publique le 20
septembre 2023.
Justification et preuves
Le régime juridique du médicament en Côte
d’Ivoire
Il est essentiellement législatif et est encadré
par plusieurs lois :
• le code de la Santé Publique datant de
1954 et calqué sur la loi française N° 54-418
du 15 avril 1954,
• la loi N° 88-686 du 22 juillet 1988 portant
répression du trafic et de l’usage illicites de
stupéfiants, des substances psychotropes
et des substances vénéneuses,
• la loi N° 2015-533 du 20 juillet 2015 relative
à l’exercice de la pharmacie,
• la loi N° 2017-541 du 3 août 2017 relative
à la régulation du secteur pharmaceutique.
Ce régime juridique distingue les médicaments
légaux (fabriqués, distribués et commercialisés
dans le circuit régulier) de ceux qui font l’objet de
trafic illicite, à savoir les médicaments de qualité
inférieure et falsifiés (MQIF).
Les médicaments de qualité inférieure aussi
considérés comme « non conformes aux
spécifications », sont des produits médicaux
autorisés qui ne répondent pas aux normes de
qualité́ et/ou aux spécifications. Cela peut être
dû à un défaut de fabrication, ou il peut s’agir de
31
 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 01, N°003

produits abimés ou dont la date de péremption
est dépassée
Les produits falsifiés sont des produits médicaux
dont l’identité́, la composition ou la source est
représentée de façon trompeuse, que ce soit
délibérément ou frauduleusement [10]. Le
Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens
de Côte d’Ivoire (CNOPCI) et l’agence Ivoirienne
de Régulation Pharmaceutique (AIRP) ont
rédigées des notes d’informations pour avertir
les dispensateurs de produits pharmaceutiques
sur le détournement du Tramadol à des fins
toxicomaniaques.
Les analyses toxicologiques
Les résultats des analyses sont consignés dans le
tableau I.
Tableau I : Principes actifs retrouvés dans les
spécimens de produits analysés (N= 20)
Les populations utilisant ces produits sont
les ouvriers, les conducteurs de véhicules de
transport en commun, les élèves...
Les ouvriers surtout ceux dans la construction (aide-
maçon), les porteurs de bagages, consomment ces
produits pour augmenter leur résistance physique.
Les conducteurs de véhicules de transport en
commun, eux l’utilisent en vue de se donner de
la contenance pour enfreindre volontairement le
code de la route et gagner du temps pour obtenir
leur recette journalière jugée excessive.
Dans l’environnement scolaire, les dealers
utilisent les élèves pour distribuer les produits. La
consommation se fait sous l’influence des pairs
par mimétisme, par défis ou pour se donner de la
contenance. Après l’initiation, l’élève est entraîné
dans un fumoir. Dans les lieux de réjouissance
les élèves échangent, partagent leurs recettes de
cocktail de « KADHAFI».

Dénomination La prise en charge de la toxicomanie

Composition sommaire
commerciale
L’immersion dans des activités de consommation
- Phencyclidine (hallucinogène) de substances psychoactives se fait à la faveur
- Oxycodone (opioïde) d’une triple rencontre: des produits psychoactifs
Tramaking 225
- Imipramine (antidépresseur qui circulent / un environnement socio-culturel
mega®
tricyclique) défavorable/ une personnalité avec défaut de
- Buprénorphine (opioïde) construction.
- Morphine (opioïde) Le toxicomane est un patient qui a perdu la liberté
- Méthadone (opioïde) de s’abstenir du toxique. L’usage de produits
- Imipramine (antidépresseur psychoactifs crée et entretient une addiction
Tafrodol 200® tricyclique) définie comme pathologie cérébrale, chronique et
- Oxycodone (opioïde) récidivante. Comme tout patient, il a droit à une
- Phencyclidine (hallucinogène) prise en charge.
Cette prise en charge (PEC) comporte trois volets :
- Morphine psychiatrique, psychologique et de réinsertion.
- Méthadone Ces volets doivent être conduits de façon
Tapentadol - Imipramine concomitante.
250® - Oxycodone
- Phencyclidine Dans la PEC psychiatrique, le médecin fait le
- Diazépam (benzodiazépine) diagnostic par des consultations et examens
complémentaires (imagerie médicale, analyse
- Phencyclidine biologique et toxicologique), recommande l’arrêt
- Buprénorphine de la consommation de produits psychoactifs
Tramadol 200®
- Oxycodone (le sevrage) et prescrit des médicaments devant
- Imipramine permettre de gérer les malaises induits par le
sevrage.

Commentaires Au cours de la PEC psychologique, le psychologue

De nombreux comprimés contiennent 2, 3, voire
4 opioïdes. Ces produits sont loin d’être des
médicaments ; ils semblent plutôt dédiés à des
toxicomanes.
« écoute » le patient et ses parents. Cette écoute
est bienveillante et sans jugement. Il est question
de remonter dans le passé du patient pour savoir
à quel moment il a chuté …

32
 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 001, N°003
Le 3ème volet de la PEC est la réinsertion. Le patient
doit faire son retour dans une vie normale où il
a des occupations saines : rattrapage scolaire,
apprentissage d’un métier ou reprise d’une
activité professionnelle.
La PEC rencontre souvent l’opposition des parents
en ce qui concerne l’écoute psychologique et
également leur impatience. Ces parents qui du
fait des nouveaux schémas familiaux (familles
monoparentales, familles recomposées, familles
dans lesquelles les deux parents du fait de leurs
occupations professionnelles voient très peu leurs
enfants), ont du mal à maintenir la communication
avec leurs enfants. La PEC pouvant être longue
(possibilités de rechute du patient), les actions
de prévention sont les plus importantes pour la
santé publique.
Conclusion
Les toxicomanes innovent sans cesse à cause
du phénomène de tolérance. Les pharmaciens
doivent observer les règles strictes de délivrance
de médicaments psychotropes. Des actions
fortes s’imposent pour lutter contre les MQIF
car la présence de produits médicaux de qualité́
inférieure ou falsifiés dans les pays et leur
utilisation par des patients menacent de saper
les progrès vers la réalisation du 3ème objectif de
développement durable.
Références
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psychopathologies in adolescents with substance
use disorders. Eur Child Adolesc Psychiatry 32, 331–
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Note d’information à l’attention des dispensateurs
de produits pharmaceutiques. N°1640/AIRP du 12
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Organisation mondiale de la Santé. Dispositif des
États Membres concernant les produits médicaux
de qualité́ inférieure et falsifiés Mise à jour 2022 :
Comment les États Membres de l’OMS collaborent
pour améliorer l’accès à des médicaments, vaccins
et autres produits médicaux sûrs, efficaces et de
qualité́ : 11P. https://apps.who.int/gb/ebwha/pdf_
files/WHA70/A70_23-fr.pdf.
33
 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 01, N°003

Données de surveillance
épidémiologique

p.35 Bulletin hebdomadaire de

l’Organisation Ouest Africaine de
la SAnté (OOAS)

p.55 Le Vigile

34
 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 001, N°003

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Sources: OOAS_Regional Data Warehouse (https://data.wahooas.org); Sitrep / Weekly bulletin / NPHI
Website of Member States; WHO_AFRO Website and OEW.

35
 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 01, N°003

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Website of Member States; WHO_AFRO Website and OEW.

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 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 001, N°003

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 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 01, N°003

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 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 001, N°003

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 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 01, N°003

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 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 001, N°003

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 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 01, N°003

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 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 001, N°003

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Website of Member States; WHO_AFRO Website and OEW.

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 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 01, N°003

10

Editorial Production Team / Contact points: Editorial Advisory Group:

1. Dr Babacar FALL, MD, MPH, Health
communication officer, Regional Centre for
Surveillance and Disease Control (RCSDC),
bfall@rcdc.wahooas.org ;
2. Dr Awori Andrew Sime, MD, MPH,
Epidemiologist RCSDC,
andrewaworis@gmail.com ;
1. Dr Melchior Athanase Joël Codjovi AÏSSI,
Director General of the West African Health
Organization (WAHO).
2. Dr Virgil LOKOSSOU, Acting Director of
the ECOWAS Regional Centre for
Surveillance and Disease Control
(ECOWAS_RCSDC).

3. Mrs Olatinwo Islamiyyat Adekemi, BSc,

MPH, Epidemiologist RCSDC,
islamiyyat.me@outlook.com ;

4. Ms Egunyinka Oluwatosin Alexandra, Health

communication assistant RCSDC;
yinkatosin1@gmail.com ;

5. Dr Victor Fatimehin, MD, MPH, MSc, MBA,

PhD Epid (in view)), Medical Epidemiologist,
Technical advisor at RCSDC
victor.fatimehin@giz.de ;

6. Dr Lionel S. SOGBOSSI, MD, MPH,

Technical advisor at RCSDC.
liosogbos@gmail.com ;

7. Dr Mariame Bonkano Laurent Comlan,

Technical advisor at RCSDC
marianne@clapnoir.org ;

Sources: OOAS_Regional Data Warehouse (https://data.wahooas.org); Sitrep / Weekly bulletin / NPHI

Website of Member States; WHO_AFRO Website and OEW.

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 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 001, N°003

MINISTERE DE LA SANTE, DE L’HYGIENE

INISTERE DEET
PUBLIQUE LADESANTE
LA COUVERTURE REPUBLIQUE
REPUBLIQUE DE COTE DE COTE
D’IVOIRE
UNION – DISCIPLINE – TRAVAIL
MALADIE UNIVERSELLE D’IVOIRE
ET DE LA LUTTE CONTRE Sem
Cas
Décès Cas confirmé Provenance
LE SIDA UNION – suspect
DISCIPLINE – TRAVAIL 13 Tiassalé 1c

LE VIGILE
S18 0 0

S1-S18 212 5 13

Votre Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire N°786/2023-Semaine 38 (18/09/2023 au 24/09/2023)

Promptitude des notifications

109 districts sur 113 ont transmis à temps leurs données au cours de 600

la semaine 38, soit une promptitude de 96,46%. Les districts

500
sanitaires n’ayant pas notifié à temps sont : Bettié, Sandegué,
Abobo-Ouest et Kaniasso 400
La promptitude au niveau des régions est de 72,72% (24/33). Les

Nonbre de cas
régions n’ayant pas notifié sont : Abidjan_1, Me, Bounkani, 300

Gontougo, N’Zi, Poro, Tonkpi, Goh, Folon. 200

Fièvre Jaune 100

Tableau I : Répartition hebdomadaire des cas suspects de Fièvre 0

Jaune ; semaine 38, année 2023, Côte d’Ivoire. S1 S3 S5 S7 S9 S11 S13 S15 S17 S19 S21 S23 S25 S27 S29 S31 S33 S35 S37
POSITIFS Cas suspects Semaines
Cas Cas
Sem Décès Provenance
suspect confirmé Figure 1 : Répartition hebdomadaire des cas suspects et confirmés de
Adjamé-Plateau-Attécoubé 1c dengue, S01-S38, année 2023, Côte d’Ivoire.
Biankouma 2c
Boundiali 1c
Bangolo 1c; vacc
Guiglo 1c
Koro 2c
Kouto 1c
M’Bahiakro 1c
Méagui 1c
Niakaramadougou
S38 23 -- 0 Oumé 1c; vacc
Prikro 1c; vacc
San-Pédro 2c; 1vacc
Sikensi 1c
Sinfra 1c; vacc
Tanda 1c
Toumodi
Transua 1c
Yopougon-Est 1c
Yakassé-Attobrou 1c
S01-S38 1395 1* 05
20 districts ont notifié au moins 1 cas suspect. 100% des cas suspects
ont bénéficié de prélèvement avec 27,7% vaccinés. Figure 2 : Répartition des cas confirmés de dengue par district de résidence,
*Un (1) cas confirmé par l’Institut Pasteur de Dakar. S01-S38, année 2023, Côte d’Ivoire.
De S01 – S38, 60 cas probables identifiés par l’Institut Pasteur de  Déclaration d’une épidémie de Dengue le 10 juillet 2023 ;
Côte d’Ivoire.  Epicentre : Abidjan 92% des cas confirmés
 *303 cas avec résultats PCR positifs dont DEN1 : 231,
Dengue DEN2 :3, DEN3 : 69.
Tableau II : Répartition hebdomadaire des cas suspects de dengue,
semaine 38, année 2023, Côte d’Ivoire. Méningite
Cas Cas Aucun cas suspect n’a été notifié au cours de la semaine 38.
Sem Décès Provenance
suspect Confirmé
Abobo-Ouest 2c, De S01 à S38, 75 cas suspects ont été notifiés dont 6 décès.
Adjamé-Plateau-Attécoubé 10c
Agboville 22c Choléra
Akoupé 1c
Alépé 4c
Aucun cas suspect n’a été notifié au cours de la semaine 38.
Anyama 2c De S01 à S38, 05 cas suspects ont été notifiés.
Bouaké-Nord-Ouest 3c
Cocody-Bingerville 5c
S38 120 0 0 Dabou 1c
Grippe Aviaire
Dianra 1c Aucun cas suspect n’a été notifié au cours de la semaine 38.
Jacqueville 3c
Marcory-Treichville 8c MAPI
Port-Bouet-Vridi 22c Aucun cas suspect n’a été notifié au cours de la semaine 38. De S01
Sikensi 8c
Tiapoum 4c
à S38, 52 cas de MAPI non graves ont été notifiés
Yamoussoukro 1c
Yopougon-Est 23c TNN
S01-S38 3566 303 5* Aucun cas suspect n’a été notifié au cours de la semaine 38.
De S01 à S38, 14 cas ont été notifiés dont 05 décès.
Service de Surveillance Epidémiologique de l’Institut National d’Hygiène Publique E-mail : episurvinhp@gmail.com Tel/Fax : 27-21-25-35-11 / cell : 05 05 47 74 03 67

45
 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 01, N°003

Ver de Guinée Zouan-Hounien 1c

Aucun cas suspect n’a été notifié au cours de la semaine 38. S01-S38 4805 849 2
De S01 à S38, 02 cas ont été notifiés.
 21 districts sanitaires ont notifié au moins un cas suspect
PFA  Le district de Pan pédro a enregistré 7 cas suspects.
Tableau III : Répartition hebdomadaire des cas suspects de PFA,  100% des cas suspects ont été prélevés avec 27,8 % vaccinés.
semaine 38, année 2023, Côte d’Ivoire.
Cas Cas
Sem
suspect Confirmé
Décès Provenance Covid-19
Biankouma 1c Aucun cas n’a été signalé au cours de la semaine 38.
Boundiali 1c De S01 à S38, 28 930 cas suspects dont 398 cas positifs et 3 décès.
Gagnoa_2 5c
Man 1c De mars 2020 à S38_2023, le pays a enregistré : 88 340 cas positifs
Ouangolodougou 1c et 835 décès. Par ailleurs, de S01 à S38, les sites sentinelles grippe
S38 16 -- 0 Ouaninou 2c ont enregistré 82 cas positifs de Covid-19.
Sakassou 1c
Sinfra 1c
Tabou 1c
Toumodi 1c Tableau VII: Récapitulatif des cas suspects des maladies à potentiel
Zouan-Hounien 1c épidémique
S01-S38 540 2 1
Au cours de la semaine 38, 16 cas suspects de PFA ont été notifiés Année 2023 Année 2022
Cumul Cumul
Cumul 2022
dans 11 districts sanitaires avec 100% de prélèvements réalisés. 2023 2022
Les 2 cas confirmés depuis le début de l’année proviennent des
Semaine 38 S01 - S52 S01-S38 S01- S52
districts sanitaires de Doropo et de Bouna. S01-S38
Cas Média
Maximum
suspects ne
Grippe Fièvre
23 46 136 1395 2650 2984
Tableau IV : Répartition hebdomadaire des cas suspects de grippe, Jaune
semaine 38, année 2023, Côte d’Ivoire. Choléra 0 1 2 5 7 7
Sem Cas Positif Positif Provenance
suspect grippe covid Rougeole 36 96 341 4805 5431 6545
CHU Bouaké 10c
CHR Korhogo 10c Méningite 0 2 7 75 85 96
CHR Man 7c
S38 71 04 03 CHR San-Pédro 10c PFA 16 13 36 540 587 802
HG Agnibilekro 7c
HG Yopougon Attié 8c TNN 0 28 2 14 8 11
FSU-Com Attécoubé 21c
S01-S38 2435 122 82 Grippe 71 68 152 2435 2964 3940
De S01 à S38, 122 cas positifs de grippe (109 grippe A, 13 grippe Décès
B) et 82 cas positifs de Covid-19 ont été détectés. 3 18 28 725 731 950
Maternel *
Covid 19** 0 113 2990 398 12439 13206
Décès Maternels
Tableau V : Répartition hebdomadaire des cas de décès maternels, (*) Ce sont des cas de décès; (**) Ce sont des cas positifs
semaine 38, année 2023, Côte d’Ivoire
Sem Décès Provenance
Dabakala 1c
S38 3 Gagnoa_1 1c
Man 1c
S01-S38 725

Rougeole
Tableau VI : Répartition hebdomadaire des cas suspects de
Rougeole, semaine 38, année 2023, Côte d’Ivoire.
Cas Cas
Sem Décès Provenance
suspect Confirmé
Adjamé-Plateau-Attécoubé 1c
Béoumi 1c; vacc
Bouaké-Sud 1c
Buyo 2c; 1 vacc
Guiglo 1c
Kouibly 1c
Lakota 2c; 1 vacc
M’Bengué 1c
Man 3c; vaccs
Méagui 1c
S38 36 11 0
Oumé 1c
Port-Bouet-Vridi 1c
Sakassou 1c
San-Pédro 7c
Sikensi 3c
Sinématiali 2c; vaccs
Tanda 1c; vacc
Tiapoum 3c
Transua 1c
Yamoussoukro 1c; vacc

Service de Surveillance Epidémiologique de l’Institut National d’Hygiène Publique E-mail : episurvinhp@gmail.com Tel/Fax : 27-21-25-35-11 / cell : 05 05 47 74 03 67

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Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 001, N°003

47
 Note du 12/09 de l’AIRP

48
 Conférence de presse du CNOP du 03/10/23

TRAFIC ILLICITE DE MEDICAMENTS, PHENOMENE

KADHAFI : RECOMMANDATIONS DE LA
PROFESSION PHARMACEUTIQUE

CONTEXTE
En Côte d’Ivoire, un certain nombre de textes législatifs et règlementaires encadrent les activi-
tés de production, de distribution et de dispensation au grand public de médicaments et autres
produits de santé.
L’Ordre National des Pharmaciens de Côte d’Ivoire a un certain nombre de missions dont la
première est de veiller au respect de ces dispositions.
Malheureusement, force est de constater qu’actuellement de grosses dérives entachent ce pro-
cessus et la partie la plus visible reste le trafic illicite de médicaments à travers le marché de la
rue.
Ces jours-ci, un phénomène nouveau appelé « KADHAFI » est apparu dans notre pays compro-
mettant gravement la santé de nos jeunes et adolescents alors que nous sommes en pleine
année dédiée à la jeunesse.
C’est ainsi que l’Ordre National des Pharmaciens de Côte d’Ivoire garant de la légalité et de la
moralité professionnelle à travers son rôle de Santé Publique se doit d’interpeler les pouvoirs
publics, les populations, les professionnels de santé et le Président de la République afin que
les mesures urgentes soient mises en œuvre pour éradiquer ce mal pernicieux, d’où cette con-
férence de presse. C’est pour accompagner la République de Côte d’Ivoire dans les prises de
décisions pouvant protéger le bien-être et la santé des populations.

TRAFIC ILLICITE DE MEDICAMENT

Pour nous professionnels de santé, toute forme de fabrication, de distribution ou de dispen-
sation de médicaments et produits de santé en dehors du circuit légal établi constitue le trafic
illicite de médicaments.
Pour rappel le circuit légal étant la production, la distribution et la dispensation aux populations
selon les textes réglementaires : fabricants, distributeurs et établissements pharmaceutiques
de dispensation au détail (officines de pharmacie privée et pharmacie à usage intérieur des
hôpitaux).
En un mot, toutes ses activités doivent se faire sous le contrôle du professionnel de santé qu’est
le pharmacien parce qu’il est le spécialiste du médicament.
Dans notre pays, ce phénomène existe et prend de l’ampleur de jour en jour.
Le marché emblématique de « Roxy » (Adjamé) en est le symbole visible mais en réalité il est
pratiqué dans toutes les régions et villes de notre pays.

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Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 01, N°003

Le trafic est dangereux en ce sens qu’il ne donne aucune traçabilité sur les produits distribués
et les conséquences de ce commerce de la mort sont à 5 niveaux :
1- Plan sanitaire : ces produits qui sont parfois contrefaits, sur-dosés ou sous-dosés ou
même parfois sans principe actif sont pour beaucoup dans les insuffisances rénales,
insuffisances hépatiques, maladies de la peau, maladies psychologiques, etc.
2- Plan économique : les pertes pour l’économie nationale sont estimées à un peu plus
de 50 milliards de FCFA par an.
3- Plan social : les drames sociaux sont provoqués parce que pour traiter une simple
migraine on peut se retrouver avec une insuffisance rénale qui va entrainer plus de
dépenses pour les familles et plus de stress social.
4- Plan sécuritaire : ce trafic est (de toutes les études) largement plus lucratif que celui de
la drogue (20 fois plus lucratif selon certaines publications).
5- Plan environnemental : ces produits qui sont généralement abandonnées ou jetés
dans la nature sans processus réel de destruction peuvent être de véritables sources
de contamination créant ainsi un véritable problème environnemental.

LE PHENOMENE KADHAFI
En 2023, des jeunes de Côte d’Ivoire cherchant à imiter la pratique du « Zombie » aux USA
doivent faire avec ce qu’ils ont sous la main.
L’opioïde qui circule majoritairement dans le trafic illicite de médicament est le Tramadol. Il
devient donc l’ingrédient majeur d’une préparation obtenue en y ajoutant une boisson éner-
gisante fortement alcoolisée (18%). Ces jeunes toxicomanes se lancent des défis, ils font des
enregistrements vidéo de leurs activités et les mettent en ligne. Celui qui avale le plus grand
nombre de comprimés avec la boisson alcoolisée se rapproche davantage de l’allure du con-
sommateur de la drogue du « Zombie ». Cette préparation considérée comme une drogue
a des propriétés psychoactives qui entrainent une dépendance physique, psychique et une
tolérance en un mot détruit la personnalité du toxicomane en le transformant en « Zombie ».
Le phénomène « Kadhafi » est une conséquence du trafic illicite des médicaments sur nos
populations. Il faut donc lutter efficacement contre ces pratiques.

LA CONFIANCE DANS LA MEDECINE MODERNE

Nous avons constaté ces derniers temps sur les réseaux sociaux que certaines personnes au
nom de chapelle politique ou de religion s’attaquent à la pharmacie et plus généralement au
système de santé moderne, sans proposer d’alternative crédible et fiable.
Nous interpellons les populations à se détourner des propos irresponsables de ces vendeurs
d’illusions, de fréquenter les centres de santé classiques et de s’approvisionner en médica-
ments dans les structures dédiées notamment les pharmacies.
L’État de Côte d’Ivoire à l’instar de tous les pays du monde entier a fait de gros investissements
dans le système de santé de notre pays, nous saluons vivement ces efforts et nous nous em-
ployons à améliorer ce système notamment pour ce qui concerne le médicament en faisant
la promotion des médicaments classiques, mais aussi ceux qui sont issus de la pharmacopée
traditionnelle africaine.
 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 001, N°003

C’est ensemble avec les efforts conjugués de tous que nous réussirons à faire reculer les mal-
adies et à faire évoluer l’espérance de vie dans notre cher pays.

RECOMMANDATIONS DE LA PROFESSION PHARMACEUTIQUE

A l’endroit de l’État
• Prendre un engagement fort au niveau du Conseil national de sécurité
présidé par le Chef de l’État pour l’éradication du trafic illicite de médicaments
en Côte d’Ivoire ;
• Couper toutes les sources d’approvisionnement des MQIF et démanteler
tous les marchés de vente illicite de médicaments sur toute l’étendue du
territoire national, comme les autorités de certains l’ont fait (cas du Bénin) ;
• Appliquer les sanctions définies dans les lois régissant le secteur
pharmaceutique de 2015, 2018 et la convention Médicrime contre les
acteurs du trafic de MQIF interpellés ;
• Accentuer la promotion de la politique d’accessibilité des populations aux
médicaments à travers la promotion des médicaments génériques, la
substitution, le déconditionnement et la couverture maladie universelle ;
• Identifier une seule structure pour le contrôle du circuit des médicaments
à usage humain et à usage animal pour faciliter la régulation dans l’intérêt
de la santé publique ;
• Assurer la prise en charge médicale et psychique des victimes du phénomène
«KADHAFI».
A l’endroit des professionnels de la santé
• Respecter les notes d’informations de l’Ordre National des Pharmaciens
en date du 03 décembre 2018, de l’Autorité Ivoirienne de Régulation
Pharmaceutique du 12 septembre 2023 et la note de rappel de ce jour,
relatives à la dispensation de certains médicaments notamment ceux qui
agissent au niveau du système nerveux central.
A l’endroit des populations
• Appeler les parents à plus de vigilance et de rigueur dans le suivi de leurs
progénitures ;
• S’approvisionner en médicaments uniquement dans les officines de
pharmacie et ne fréquenter que les établissements de santé légaux.
 Note du CNOP de 2018 sur utilisation illicite du Tramadol

52
 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 001, N°003

Communiqué sur les boissons énergisantes

53
 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 01, N°003

Agenda des rencontres

scientifiques

Deadline de
Evènement Organisateur Thème Dates Lieu soumission
des résumés

En Présentiel et
3 Congrès de
ème
Institut National Promotion de la en Ligne
Santé Publique- de Santé santé des jeunes : 23-24
Institut National 30 Septembre
Côte d’Ivoire Publique Déterminants Novembre
de Santé 2023
sociaux et 2023
(CSP-CI) (INSP) Publique
environnementaux
(INSP)

Innovation en En présentiel et
6èmes Journées Programme Afrique/ Défis et 5-8 en ligne
Scientifiques du Thématique de opportunités pour Décembre 4 Juillet 2023
Yamoussoukro
CAMES Recherche Santé l’Enseignement 2023
Supérieur Côte d’Ivoire

54
 Bulletin de Santé Publique de Côte d’Ivoire - Vol 001, N°003

APPEL A COMMUNICATION
XVème COLLOQUE
DE BIOLOGIE, SANTÉ PUBLIQUE
ET SCIENCES PHARMACEUTIQUES
Dates: 25 et 26 octobre 2023
Lieu: UFR Sciences Pharmaceutiques et Biologiques
Université Félix Houphouët-Boigny , Abidjan, Cocody
Thème:
Maladies non transmissibles (MNT) :
Aspects socio-économiques et prise en charge
Sous-thèmes
· Epidémiologie et prévention des MNT
· Innovation dans le diagnostic et la prise en charge des MNT
· Aspects socio-anthropologiques de la prise en charge des MNT
· Impact socio-économique des MNT
· Enfants et MNT
· Communications libres
Date limite de soumission des résumés : 17 septembre 2023
Structure: Introduction, Méthodes, Résultats, Conclusion
Présentation :
(espaces non compris)
Ces résumés sont à soumettre sur le site :
Droit d'inscription :
- Professionnels de la santé, enseignants, chercheurs : 30.000 F CFA
- Étudiants : 15.000 F CFA

Infoline: (+225) 07 08 73 67 42 / 07 58 88 06 12 / 01 40 41 11 11
colloque@ufrspb.ci

55
 Appel à publications pour les deux (02)
prochains numéros du Bulletin de Santé
Publique de Côte d’Ivoire (BSP-CI) de
l’année 2023

Types d’articles
- Articles complets
- Articles d’enquête sur les épidémies
- Notes de synthèse
- Notes de terrain

Contenu des articles

Toute thématique de santé publique basée sur des
- Programmes et/ou interventions en santé
- Réflexions sur une question de santé publique
- Retours d’expériences
- Résultats d’analyses de données de routine ou de recherche

Délais pour la réception des articles

- 30 août 2023 pour le numéro 3
- 30 novembre 2023 pour le numéro 4

Recommandations aux auteurs disponibles sur

www.bsp.inspci.org
QR Code Appel à QR Code
communication et abonnement
recommandations
aux auteurs
Partenaires institutionnels

Partenaires financiers