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Chapitre 11:LA

FRANCE DANS LE
MONDE

Prof: Mme Siham Ikhmim

1ère année ECS


CPGE Omar Al khayyam Rabat
Introduction :

La formule « grande puissance moyenne » désigne objectivement le


statut d’une France, qui sans prétendre rivaliser avec les deux
superpuissances garantes de l’ordre bipolaire, n’entend pas pour autant
renoncer à peser sur les affaires du monde et à conjurer un déclin que
plusieurs voix prophétisent des 1945.Cette capacité d’influence, voire de
puissance tient ses racines de la force de l’ordre institutionnel et
économique. Elle est enfin conditionnée par la capacité de la France à
assumer sa propre défense contre l’ordre bipolaire et face à un Tiers-
Monde basculant, lentement mais sûrement vers l’indépendance.
Problématiques :

• Dans quelle mesure la « politique de Grandeur » incarnée par de


Gaulle et accessoirement par ses successeurs, éloigne-t-elle la France de
ses alliés occidentaux ?
Plan:
I. Du destin impérial à l’aventure européenne :
A. Une continuité apparente : vocation impériale et « pacte colonial »
B. Construction européenne, atlantisme et ouverture Commerciale

II. Une diplomatie s'exprimant à l'échelle mondiale:


A. Mythe et réalité de la "Françafrique"
B. L’influence culturelle de la France
I. DU DESTIN IMPÉRIAL À L’AVENTURE
EUROPÉENNE :
A. Une continuité apparente :
 France d’apres guerre
 vocation impériale et « pacte colonial »
 Lien franco-américain

Donc la France est une puissance moyenne


A La libération de la France de l’occupation allemande, le statut de la puissance
traditionnelle de la France est fragilisé :
économiquement, les destructions et l’absence de devises nuisent aux
importations nécessaires à la reconstruction ;
politiquement, Paris n’est pas représentée aux conférences de Yalta et Potsdam.

Du moins, l’unité nationale existe au sein du Gouvernement provisoire que dirige le


Général de Gaulle, se traduisant par une « bataille de la production » que rend
possible la précocité de l’aide financière américaine.

le soutien intéressé de Churchill, lui permettent d’être admise comme membre


permanent du Conseil de l’ONU.Cet intérêt de churchill pour la mise en valeur de
l’Empire semble se placer dans la continuité de l’apogée du « pacte colonial ». En
1952, 42% des exportations françaises gagnent les colonies
Son empire colonial. le deuxième du monde, confère encore à la France en 1945 un
prestige certain. C'est pour elle la principale expression de sa puissance

la décolonisation est inéluctable, les gouvernements français ferment la porte à toute


négociation d’indépendance. L'accélération du processus de décolonisation
notamment dans l'empire britannique et l 'anticolonialisme des États-Unis et de L'URSS
renforcent les revendications nationalistes et donc renforce l’amitié franco-britanique.
D’où le soutien de la GB à la France à l’ONU
La politique d'indépendance d'une alliée critique des États-Unis

Sortie affaiblie de la guerre. la France s'efforce de retrouver les attributs d'une grande
puissance. La défaite de 1940, les années d'Occupation et la modeste participation française
à la reddition du nazisme ont terni sa position internationale. Absente des conférences de Yalta
et de Potsdam qui ont décidé du sort de l'Europe

Les débuts de la Guerre froide obligent en fait les gouvernements français à accepter la
dépendance économique et militaire à l’égard des États-Unis. Pressée par les impératifs de la
reconstruction, la France accepte l'aide américaine octroyée dans le cadre du plan Marshall

En 1949. devant la menace soviétique, elle rejoint l'Organisation du traité de l'Atlantique


Nord, acceptant ainsi le leadership militaire américain sur l'Europe occidentale.
Néanmoins!
À partir de 1958, le général de Gaulle promeut une politique d'indépendance faisant de la
France une « alliée mais non alignée » des États-Unis:

• En 1960, le pays se dote de l'arme atomique et prend ses distances avec le parapluie
nucléaire américain.
• En 1966, de Gaulle décide de retirer la France du commandement intégré de l'OTAN. Il
condamne l'intervention américaine au Vietnam.

• Dans le même temps, il multiplie les gestes d'ouverture en direction des pays du bloc
de l'Est. Après avoir reconnu officiellement la République populaire de Chine, il se rend
en URSS (1966) et dans plusieurs de ses satellites. Les relations commerciales avec ces
pays sont renforcées.

• Dans un monde bipolaire. la France a l'ambition de créer une troisième voie. Pour
autant, elle soutient les États-Unis lors de la crise des fusées de Cuba en 1962.
• Les successeurs du général de Gaulle perpétuent l'héritage du gaullisme en inscrivant dans la
continuité d'une politique indépendante à l'égard des États-Unis, mais sans que l'adhésion
au camp occidental ne soit jamais remise en cause. Pompidou. Giscard d'Estaing et Mitterrand
maintiennent la puissance militaire française dont la force de dissuasion nucléaire est la pierre
angulaire.

• Tout en s'efforçant de maintenir de bonnes relations avec les pays communistes, Paris soutient
Washington lors des crises internationales qui ponctuent la période.

• De même en 1991, la France rejoint la coalition mandatée par l'ONU pour intervenir aux côtés des
États-Unis contre l'Irak de Saddam Hussein (qui avait envahi le Koweït) dans la première
guerre du Golfe.

• Après l'effondrement de l'URSS, la diplomatie française œuvre en faveur d'un nouvel ordre mondial
multipolaire sous l 'égide de l'ONU.
B. La France entre atlantisme et construction
européenne:
Atlantisme : plan marshall Le redressement qu’a connu la France est dû à
l’impulsion du Plan Marshall, dont les crédits assurent le financement des importations
indispensables à la reconstruction et à la modernisation de l’équipement productif.

Europe : En mai 1950, la volonté de réconciliation franco-allemande débouche sur


la proposition de Robert Schuman, le ministre des Affaires étrangères, inspiré par le
Commissaire au Plan, Jean Monnet, de créer une Communauté européenne du charbon
et de l'acier : c'est le« discours de l'horloge »du 9 mai 1950. La CECA voit le jour à la
signature du traité de Paris [18 avril 1951).
En revanche, la Communauté européenne de défense [CEDl suscite une réelle
opposition,notamment de la part des communistes et des gaullistes, de sorte que la
ratification du traité qui devait déboucher sur la création d'une armée européenne, est
rejetée [août 1954.)

les méfiances persistent à l 'égard du Royaume-Uni jugé trop atlantiste et la France oppose par deux
fois son veto (1963 et 1967) aux candidatures britanniques d'adhésion à la CEE.
Après le retrait du généra de Gaulle, le nouveau président de la République Georges Pompidou
lève le veto français à l'adhésion de la Grande-Bretagne, ouvrant la voie aux nouveaux
élargissements et à l'approfondissement de la construction européenne.
UNE DIPLOMATIE S'EXPRIMANT À L'ÉCHELLE
MONDIALE:

A- MYTHE ET RÉALITÉ DE LA << FRANÇAFRIQUE >>:


Pour De Gaulle, l'influence de la France en Afrique participe pleinement de la politique de
Grandeur, permettant de disposer d'Etats-clients relayant ses positions au sein des
organisations internationales (ONU, OUA).
La France a voulu maintenir des liens étroits de coopération avec ses anciennes colonies
d'Afrique dans le cadre d'une« Françafrique ».Toutefois, son action est par fois contestée
pour son soutien à des régimes autoritaires et pour ce qui est ressenti comme des
manifestations de néocolonialisme. Jusqu'aux années 1990, elle demeure en effet très
impliquée dans les affaires de ce qu'elle a longtemps considéré comme son « pré carré » : à
de nombreuses reprises, elle intervient militairement, comme au Tchad en 1986 [opération
Épervier) pour protéger le pays des prétentions libyennes. La guerre de sécession du Biafra
(Nigeria), où elle possède des intérêts pétroliers (SAFRAP, filiale d'ELF).

l'Afrique est aussi le théâtre de la lutte contre l'hégémonie américaine, accusée de


vouloir de substituer à l'influence française, à la faveur de la fascination que
l'Amérique de Kennedy exerce sur les élites africaines. C'est ainsi que De Gaulle
interprète les investissements américains en Guinée (Bauxite) ou l'ingérence (au
nom du containment) dans la guerre civile congolaise (1960-1964) comme un
évincement de l’influence francaise de l’afrique.
Une « puissance d'influence » (Hubert Védrine) soft power
Un pays qui continue de compter sur la scène internationale

La France est le seul pays avec les États-Unis qui ait l'ambition de porter des valeurs
universelles, celles de l'humanisme et des droits de l 'homme. Malgré sa puissance moyenne,
sa voix garde donc une place particulière dans le concert des nations.

• Elle déploie une activité diplomatique intense et reste très écoutée dans les instances
internationales auxquelles elle participe
• L'influence de la France est renforcée par l'action d'importantes Organisations non
gouvernementales telles que Médecins sans frontières ou Action contre la faim. Elle a fait
progresser la notion d'ingérence humanitaire que l'ONU a traduit dans la nécessité de
protéger les populations civiles.
La France reste parmi les premières puissances économiques mondiales
Au début des années 1990, la France s'affirme comme la sixième puissance du monde

elle est une puissance agricole de premier plan : son agriculture est la première en Europe et le
quatrième exportateur mondial de produits agricoles et agroalimentaires.

Elle occupe des positions solides dans plusieurs secteurs industriels comme l'automobile,
l'armement, l'industrie pharmaceutique

Réputée plus frileuse dans le domaine des hautes technologies, elle affiche néanmoins des
réussites reconnues dans ces domaines où elle a fait aboutir plusieurs
projets innovants nucléaire avec Areva, matériel ferroviaire avec Alstom, exploitation
pétrolière avec Total, aéronautique et aérospatial avec Airbus
Un pays au rayonnement culturel exceptionnel
La France a fait de la langue française un élément déterminant de son rayonnement international.
Cette langue est en effet pratiquée par une quarantaine de pays dont une bonne partie
de ses anciennes colonies. Pour élargir son influence, l'Organisation internationale de la
francophonie (OIF) a été créée en 1970 et tient régulièrement des sommets. L'OIF développe
des programmes d'aides au développement, de coopération culturelle, largement financés par
la France. L'OIF se veut porteuse d'une mondialisation plus humaniste, plus solidaire que la
mondialisation libérale .

Mais l'influence culturelle française ne se maintient que difficilement face à la culture


anglo-saxonne. Aussi, la défense de son identité culturelle est devenue pour la France un
enjeu primordial. Dans les négociations commerciales bilatérales ou à l 'OMC, la France défend
L’exception culturelle, considérant que les produits de la culture ne sont pas des marchandises
comme les autres. Elle revendique donc le droit de protéger et de soutenir la production
culturelle nationale.

Le rayonnement de la France repose aussi sur son patrimoine et sa culture. Le repas


gastronomique français a par exemple été classé au patrimoine mondial de l’humanité par
L’UNESCO en 2011.
CONCLUSION :
La France occupe une place singulière dans le monde, entretenant la
nostalgie d’une grandeur passée que flatte à la Libération le geste Gaulliste ,
tandis que ses positions internationales s’effritent tout au long de la période .
Elle semblent , dans un premier temps , condamnée par la fin de la
colonisation . Pourtant la liquidation tragique de « la plus grande France »
libère des opportunités et redessine des priorités qui lui permettent un rebond
dans la seconde partie du Trente Glorieuses.

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