Vous êtes sur la page 1sur 65

« Rendez grâces en toutes choses, car c’est à votre égard la volonté de Dieu en

Jésus-Christ. » (I Thes 5 : 18)


« L’esprit de l’Eternel reposera sur lui : Esprit de sagesse et d’intelligence, Esprit de
conseil et de force, Esprit de connaissance et de crainte de l’Eternel » (Esaïe 11 : 2)

1
Je dédie cet ouvrage…

En l’éternel en qui je pourrai toujours compter.

À toi Ravaka Ny Aina Fitahiana, notre trésor, notre bénédiction. Tu illumines


notre famille, tu es béni. Nous te dédions ce document et tous les ouvrages qui
viendrons. Nous t’aimons.

À Meva, ma femme, MA maman’i Ravaka, toi qui as été toujours là pour moi,
toi qui me soutiendras dans mes projets. Je n’ai pas de mot pour te remercier.
Puisse nos projets fleurir en beauté…

À mes parents, 27ans où vous m’avez appris l’amour et la persévérance. Où


vous n’avez jamais douté, je ne cesserai de vous remercier.

À mes deux frères, Lova, Liva, « Si tu doutes de tes pouvoirs, tu donnes du


pouvoir à tes doutes ». Claude D’Astous. Merci !!!

À Felana, à Tantely, vous êtes les sœurs dont toutes personnes auraient rêvé.
Merci mes belles sœurs adorées.

À toutes ma famille.

À tous mes amis, pour les inoubliables moments passés… Le meilleur reste à
venir

À notre famille RAITRA, plus qu’une promotion…

À Messieurs RAHERINANTENAINA Aurelot Victor et


RAKOTONDRAMANANA Jean Fidèle, pour l’aide que vous m’avez apporté
dans la réalisation de mes travaux autonomes, merci mes frères.

À tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la bonne marche de


mes études, je vous présente mes vifs et sincères remerciements !

À mes maîtres d’école, l’école m’a accueilli, vous avez fait de moi un homme
meilleur. Puisse ce travail être à la hauteur de vos attentes. Merci !!

2
À notre Président de thèse, Monsieur le Professeur REMY GEORGES

o Professeur Titulaire de chaire en chimie organique


Malgré les lourdes responsabilités, vous avez rehaussé la thèse de
votre présence.

Veuillez trouver en ces quelques mots, l’expression de nos vifs et respectueux


remerciements.

À nos Maîtres et Juges,

Madame le Professeur Pr RAKOTO ALSON Simone

o Professeur titulaire de chaire en parodontologie

Monsieur le Docteur MARIO ROGER


o Docteur en chirurgie dentaire,
o Assistant de l’enseignement supérieur
o Formateur à l’EATP

Monsieur ANDRIANONY Tovojaona

o Prothésiste certifié en Couronne Céramo-Métallique


o Formateur à l’EATP

Toute notre profonde gratitude pour l’honneur que vous nous faites en acceptant de
siéger parmi nos de jury de thèse.

À notre Maître et Directeur de Thèse,

Madame le Docteur RASOAMANARIVO Noro


o Docteur en chirurgie dentaire
o Maître de conférences
o Formateur à l’EATP

Nous vous remercions sincèrement pour tous les conseils et aides précieux que vous
nous avez prodigués, pour votre disponibilité à notre égard malgré votre occupation

3
AVANT PROPOS
***************

L’Ecole des Arts et Techniques en Prothèse dentaire (EATP) est un Établissement


d’Enseignement Supérieur créé en 2011 sur un constat de lacune en la matière à
Madagascar. Elle est rattachée à l’Université de Mahajanga.

Une des Unités d’Enseignements exigée par l’Établissement pour obtenir


le diplôme de Licence professionnelle en Techniques de prothèse dentaire, est
l’accomplissement d’une présentation de Mémoire de fin d’études sur un thème choisi
personnellement par le futur technicien. Le Mémoire décrirait dans une première partie
les rappels théoriques sur le sujet et dans une deuxième partie, la mise en œuvre
autonome d’une pièce prothétique dans un laboratoire. Cette épreuve permet
d’évaluer la maîtrise pratique et le niveau de connaissance de l’impétrant par le jury.

La formation dure trois ans, durant laquelle à chaque fin d’année, les étudiants partent
en stage d’imprégnation dans un laboratoire conventionné avec l’établissement.
L’objectif étant de consolider les savoir et savoir-faire, ainsi que d’appréhender
les dimensions économique, environnementale et sociale de la profession.

L’EATP a pour but de mettre sur le marché du travail des Techniciens prothésistes
dentaires immédiatement opérationnels et possédant les bases nécessaires pour faire
face à l’exigence des demandes sur le territoire malgache, voire même au-delà.

4
Liste des abréviations

°C : Degré Celsius
AFNOR : Association Française de normalisation
BSI : British Standards Institution
CCC : Couronne Céramo-Céramique
CCM : Couronne céramo-métallique
CFAO : Conféction et Fabrication Assistée par Ordinateur
CM : Couronne Métallique
Co : Cobalt
Cr : Chrome
DIN : Deutsches Institut für Normung
fig : Figure
HVN : Hardness Vickers Number
IMRED : Introduction, Méthodes, Résultats Et Discussion
ISO : International Organization for Standardization
mm : millimètre
MPa : Megapascal
MPU : Modèle Positif Unitaire
Ni : Nickel
PC : Prothèse conjointe
pH : potentiel Hydrogène
ZIAPE : Zone d'Information Anatomique du Profil d'Emergence

5
Liste des Figures
Figure 1 : Edentement entraînant une réorganisation des dents des deux arcades [1]
................................................................................................................................. 11
Figure 2 : Rapport entre dépouille et rétention : si l’angle de dépouille s’accentue, la
rétention diminue (18) (Shillingburg HT, 1987) ......................................................... 18
Figure 3 : Préparations congé (38) (François UNGER, 1997) .................................. 19
Figure 4 : L’épaulement chanfreiné (40) (François UNGER, 1997) .......................... 19
Figure 5 : Détourage du MPU (24) (Franck BECK, 2005)......................................... 21
Figure 6 : ZIAPE ou Zone d'Information Anatomique de Profil d'Emergence (22)
(BAILLON, 2014) ...................................................................................................... 22
Figure 7 : Profil d'émergence et angle d'émergence (45) (NEIMANN, 2013) ........... 22
Figure 8 : Empreintes supérieures ............................................................................ 29
Figure 9 : Empreintes inferieures .............................................................................. 29
Figure 10 : Désinfection d’empreinte ........................................................................ 30
Figure 11 : Malaxage de plâtre ................................................................................. 30
Figure 12 : Coulée de plâtre sur le vibreur................................................................ 31
Figure 13 : Taillage de modèle ................................................................................. 31
Figure 14 : Modèles taillés ........................................................................................ 31
Figure 15 : Perforation de modèle ............................................................................ 32
Figure 16 : Modèle avec pins.................................................................................... 32
Figure 17 : Fractionnement de modèle ..................................................................... 32
Figure 18 : Modèles montés sur occluseur ............................................................... 33
Figure 19 : Dégagement de profil d'émergence ........................................................ 33
Figure 20 : Application du vernis espaceur ............................................................... 34
Figure 21 : Wax up de la chape ................................................................................ 34
Figure 22 : Wax up de la couronne ........................................................................... 35
Figure 23 : Chape et couronne avec tiges ................................................................ 35
Figure 24 : Chape et couronnes sur leurs cônes ...................................................... 36
Figure 25 : Présentation avant mise en revêtement ................................................. 36
Figure 26 : Coulée sur vibreur à vitesse minimum .................................................... 37
Figure 27 : Cône dégagé du cylindre de revêtement ................................................ 37
Figure 28 : Cylindre et creuset alignés ..................................................................... 38
Figure 29 : Chauffage et déshydratation du cylindre ................................................ 38
Figure 30 : De gauche à droite : alliages Co-Cr pour la CM et Ni-Cr pour la CCM ... 39
Figure 31 : Fonte du métal avant injection ................................................................ 39
Figure 32 : Injection du métal ................................................................................... 40
Figure 33 : Refroidissement lente du cylindre........................................................... 40
Figure 34 : Retrait du revêtement ............................................................................. 41
Figure 35 : Sablage de l’armature à 125µ ................................................................ 41
Figure 36 : Dégagement des excès .......................................................................... 41
Figure 37 : Ajustage de l’armature ............................................................................ 42
Figure 38 : Vérification d'occlusion et pré-polissage ................................................. 42
Figure 39 : Polissage avec la fraise en caoutchouc .................................................. 42
Figure 40 : Couronne après polissage avec un disque en caoutchouc .................... 43
Figure 41 : Polissage avec la tour à polir tournant à 3000tr/min ............................... 43

6
Figure 42 : Effet miroir de la couronne ..................................................................... 43
Figure 43 : Oxydation de la chape ............................................................................ 44
Figure 44 : 1er opaque ............................................................................................. 44
Figure 45 : 2ème opaque.......................................................................................... 45
Figure 46 : Poudre pour stratification ........................................................................ 45
Figure 47 : Stratification de la dentine ...................................................................... 46
Figure 48 : Cut-back de la dentine ............................................................................ 46
Figure 49 : Stratification finale .................................................................................. 47
Figure 50 : Couronne avant grattage ........................................................................ 47
Figure 51 : Ajustage de l’occlusion de la couronne .................................................. 47
Figure 52 : Coffret essence ...................................................................................... 48
Figure 53 : Lait de glaçure et maquillage .................................................................. 48
Figure 54 : Maquillage jaune .................................................................................... 49
Figure 55 : Maquillage Marron .................................................................................. 49
Figure 56 : Glaçage .................................................................................................. 50
Figure 57 : Cuisson .................................................................................................. 50
Figure 58 : Valeur de programmation de glaçage ..................................................... 50
Figure 59 : Polissage à 3000tr/min ........................................................................... 51
Figure 60 : Nettoyage final de la CM ........................................................................ 51
Figure 61 : Nettoyage final de la CCM ...................................................................... 51
Figure 62 : Intrados de la CCM ................................................................................. 52
Figure 63 : Intrados de la CM ................................................................................... 52
Figure 64 : Travaux achevés .................................................................................... 53
Figure 65 : CM en vue vestibulaire ........................................................................... 53
Figure 66 : CM en vue palatine ................................................................................. 54
Figure 67 : CCM en vue vestibulaire ........................................................................ 54
Figure 68 : CCM en vue palatine .............................................................................. 54

Liste des tableaux


Tableau 1 : Extrait tableau de compositions chimiques des alliages (171) [5] .......... 15
Tableau 2 : Composition suivant les normes ISO 6871 des alliages dentaires (3) [6]
................................................................................................................................. 16

7
I- INTRODUCTION

Chaque processus de restauration prothétique doit viser deux objectifs


principaux qui sont la fonctionnalité et l’esthétique. La réalisation de ces objectifs est
primordiale tant pour l’environnement buccal que pour le bien-être du patient. En effet,
certaines restaurations ont plus une visée fonctionnelle qu’esthétique et vice-versa.
Dans le domaine de la prothèse dentaire, le choix des matériaux qui va constituer
l’appareil prothétique est crucial dans le sens où celui-ci doit répondre aux impératifs
biomécaniques pour assurer à la fois les fonctions principales de la mastication et
respecter l’environnement intrabuccal.

L’éventail de choix en remplacement d’un segment détérioré ou édenté est


très vaste. Mais en règle générale, deux catégories de restaurations prothétiques
se distinguent nettement : prothèses adjointes et prothèses conjointes. Une prothèse
est définie comme adjointe ou amovible quand elle peut être détachée de l’arcade
dentaire par le porteur. Elle est utilisée en remplacement d’un segment édenté ou
d’une arcade complète et est confectionnée à partir de matériaux en résine,
en matériaux flexibles et/ou en métal. Une prothèse est, par ailleurs, dite conjointe
quand elle est scellée de manière permanente à l’arcade dentaire par le biais
des surfaces dentaires existantes avec du ciment de scellement. Elle est également
appelée prothèse fixée et peut être réalisée en résine, en métal, en matériau composite
et/ou en céramique.

Plusieurs paramètres sont à considérer dans le choix du traitement prothétique


qu’il soit fixe ou amovible. En prothèse fixée, les critères principaux sont surtout
l’environnement buccal, les choix préférentiels et le budget du patient.
Dans l’évaluation de la santé bucco-dentaire, la présence de prothèses antérieures,
de caries non traitées et des atteintes parodontales vont guider le choix de matériaux
à utiliser et de la prothèse à entreprendre. Ce choix devant répondre aux attentes
du patient et du praticien tout en ayant le consentement du prothésiste. Il est à noter
que l’appareil prothétique doit être biocompatible c’est-à-dire qu’il est toléré par
l’organisme malgré ces différents constituants.

8
Bien qu’étant la substance la plus dure et la plus minéralisée de l’organisme,
l’émail n’en reste pas moins fragile face à certaines forces. Que ce soit
des déséquilibres alimentaires tel qu’un apport excessif en sucre ou acides,
des lacunes ou une absence totale d’hygiène, des traumatismes externes ou internes,
l’émail peut au fil du temps présenter des caries, retenir des plaques dentaires qui
peuvent fragiliser la santé dento-parodontale et conduire à des reconstitutions
partielles ou totales de la dent.

Dans le cas où la détérioration se limite à un secteur isolé, dans la restauration


de dents délabrées ou tout simplement dans un souci esthétique, les prothèses fixées
pourraient et seraient la solution adéquate. Les indications pour l’utilisation
de couronnes métalliques et non couronnes coulées (facettes) se décline surtout sur
la situation de la dent à restaurer dans l’arcade. Ainsi, les prothèses fixées
non métalliques sont surtout recommandées pour le secteur pour le secteur antérieur,
secteur de l’esthétique de la dent. Les couronnes céramo-métalliques s’utilisent
surtout pour le secteur postérieur et essentiellement les dents visibles du bloc
postérieur. Enfin, les couronnes métalliques sont favorables pour le bloc postérieur
non visible de l’arcade dentaire où la fonction prime sur l’esthétique.

La couronne métallique n’étant pas esthétique et les facettes ne pouvant pas


répondre aux attentes mécaniques des dents du secteur postérieur, l’évolution
technologique a permis la création de la couronne céramo-métallique, juste milieu
entre fonction et esthétique de la dent. Constituée d’une infrastructure métallique
et de suprastructure céramique, elle bénéficie de la dureté du métal et du mimétisme
dentaire de la porcelaine. Les infrastructures métalliques les plus répandues
actuellement sont les alliages Ni-Cr et Co-Cr du fait de leurs coûts d’exploitation
moindre et de ses propriétés idéales en association avec la céramique.

La présence de plusieurs protocoles dans la reconstitution dentaire métallique


simple ou céramo-métallique nous a incité donc à poser la problématique des critères
de bio-intégration de la couronne dentaire métallique et celle en céramo-métallique.
L’objectif étant ainsi de développer les propriétés physico-chimiques des éléments
constituants les deux couronnes suscitées et d’approfondir par la confection de
ces deux types de prothèses au laboratoire. Les résultats ainsi attendus devraient

9
éclaircir les limites spécifiques aux deux différents protocoles notamment dans
la restauration de la première molaire supérieure gauche.

Pour y arriver, nous avons adopté le plan IMRED dont :

- En introduction, plus particulièrement dans la revue de la littérature,


nous allons apporter quelques généralités sur les prothèses et les matériaux
de reconstitutions prothétiques fixes métalliques ;
- En guise de méthodologie, nous allons présenter notre protocole
de recherche en incluant les matériaux et équipements utilisés ;
- Les résultats vont être alors les étapes de réalisation d’une Couronne
métallique et d’une Couronne Céramo-Métallique ;
- Et enfin, la discussion sera axée sur la comparaison entre les données
acquis à travers la littérature et les données obtenues durant la réalisation
des prothèses au laboratoire.

10
Revue de littérature

L’édentement provoque malaise et honte, même pour une personne âgée.


Il provoque une perte d’estime de soi et un manque de confiance. Mais les
conséquences se visualisent surtout dans la bouche. Une réorganisation se fait à partir
du segment édenté. Selon l’adage d’Aristote : « La nature a horreur du vide »

Figure 1 : Edentement entraînant une réorganisation des dents des deux arcades [1]

1- La prothèse conjointe

Cette réorganisation néfaste des dents a incité à la création d’artifices


de rechange. D’où l’apparition des différents types de prothèses dentaires,
dont les prothèses conjointes.

1.1- Définition

La prothèse conjointe est un élément thérapeutique fixé qui sert à remplacer ou


à réparer une ou plusieurs dents délabrées. Elle restaure la couronne clinique et par
voie de conséquence la morphologie, la fonctionnalité et l’esthétique
de l’environnement adjacent. Cet artifice a aussi pour but de protéger le parodonte
d’éventuelles attaques microbiennes et lésions ; puis de redorer l’estime de soi.
Le recouvrement de la dent peut être partiel ou total, successivement nommée
couronne à recouvrement partiel et couronne périphérique ou encore couronne creuse
de revêtement. [2]

1.2- Classifications

Avec l’évolution de la technologie et l’évolution des matériaux, l’éventail


de choix en prothèse fixée s’élargit de jour en jour. Ainsi, ces derniers peuvent être
classés de deux manières différentes.

11
D’abord, la classification peut se faire par le nombre de dents à remplacer et
la prothèse peut être alors unitaire comme les CM, les CCM et les facettes ou plurales
comme les bridges. Ensuite, les prothèses conjointes peuvent être classés également
en deux catégories selon l’utilité, à savoir les prothèses fixées provisoires telles
les couronnes et les facettes en résines ou autres couronnes préfabriquées en
aluminium et les prothèses définitives telles les CCC ou les CCM.

La définition et les classifications des prothèses conjointes ayant été abordées,


nous allons étudier les matériaux utilisés pour réaliser ces prothèses conjointes.

2- Les matériaux utilisés en prothèse fixée

Plusieurs matériaux interviennent dans le processus de réalisation des


prothèses fixées. Mais dans le cas des CM et CCM, les deux principaux matériaux
sont :

• Les alliages métalliques


• Les céramiques dentaires
• Les résines
2.1- Les alliages métalliques

En CCM, la forme de la chape assure fonctionnalité et qualité de la couronne


résultante :

• L’épaisseur du métal à recouvrir par la céramique : elle doit être de 0.7 à 1mm
pour la CCM pour y imbriquer la coiffe en céramique
• La situation des contacts occlusaux et proximaux : la jonction métal-céramique
au niveau des points de contact est à éviter, sous-risque de fluage entraînant
une fracture de la céramique.
• L’étendue des surfaces à recouvrir de céramique : dans un souci d’équilibre
entre fonctionnalité et esthétique, seules les surfaces visibles externes
devraient être recouvertes par la céramique puisque celle-ci a un pouvoir
abrasif sur l’émail antagoniste supérieur au métal.
• La forme du bord vestibulaire : pour éviter tout risque d’inflammation chronique,
de problèmes parodontaux et dans un souci esthétique, le recouvrement du
bord cervical vestibulaire en céramique est préconisé. [2]

12
En CM, la solidité doit primer sur l’esthétique pour une restauration pérenne.
Dès lors que l’abstraction sur l’esthétique peut se faire, c’est-à-dire dans le secteur
postérieur (sauf pour la première molaire maxillaire qui reste visible sur sa face
vestibulaire), la couronne métallique de revêtement est indiquée en recouvrement total
pour une dent vitale ou non. Inesthétique à cause de sa teinte, la CM a surtout
des objectifs fonctionnels et mécaniques tels que la restauration morphologique
de la dent, la restauration de l’occlusion et la protection du parodonte. [3]

2.2- Les céramiques dentaires

Du fait de leur biocompatibilité, de leur translucidité ou encore de leur capacité


de transmission de la lumière ; et bien que fragiles ; les céramiques dentaires font
partie des éléments essentiels dans la restauration esthétique. Les propriétés
actuelles des porcelaines dentaires sont obtenues par adjonction d’autres oxydes
tels l’oxyde de potassium, de calcium, de sodium ou encore de bore.
Selon leurs propriétés, certains types de porcelaines, surtout celles à fort coefficient
d’expansion thermique, peuvent se dévitrifier, devenir laiteux et difficile à glacer après
plusieurs passages au four. Ce risque est alors à considérer avec attention.

La température de fusion détermine la classification des porcelaines dentaires.


Ainsi trois groupes sont définis qui sont :

• Les porcelaines à haute température de fusion (1300-1400°C)


• Les porcelaines à moyenne température de fusion (1100-1300°C)
• Les porcelaines à basse température de fusion (870-1100°C)

Les porcelaines à haute température de fusion sont généralement utilisées dans


la réalisation industrielle des dents pour prothèses adjointes et de jackets.
Les deux derniers groupes sont, quant à eux, commercialisés sous-forme de poudre
pour frittage et indiqués pour la suprastructure des couronnes céramo-métalliques
et des couronnes céramo-céramiques. D’autres éléments comme l’étain, le zirconium
ou l’indium peuvent servir d’opacifiant et de teinte. [2]

13
2.3- Les résines

A base de méthacrylate de méthyle sous-forme de poudre (polymère) et


de liquide (monomère), la résine est le matériau le plus répondu pour la confection
des prothèses. Le polymère est constitué de polyméthacrylate de méthyle, d’agent
initiateur qu’est le peroxyde benzoïde à 1%, d’agent plastifiant qu’est le phtalate de
butyle et de pigments. Le monomère est, quant à lui constitué de méthacrylate de
méthyle, d’hydroquinone à 5% comme agent inhibiteur et de diméthacrylate d’éthylène
ou glycol comme agent de réticulation. La polymérisation de la résine se fait soit par
la chaleur, on parle de résine thermopolymérisable ; soit à froid, par activation
chimique du diméthyl paratoludines et on parle de résine chémopolymérisable.

3- Bio-intégration des prothèses fixées : cas des CM et CCM


3.1- Notion de biocompatibilité

« La biocompatibilité est la capacité d’un biomatériau à remplir une fonction


spécifique avec une réponse appropriée de l’hôte »

Pendant des années, et bien parfois actuellement, biocompatibilité et inertie ont


tendance à se confondre. C’est-à-dire qu’un matériau ne posant aucun problème
biologique était considéré comme biocompatible. En fait, la biocompatibilité induit
une tolérance suivie d’une réponse appropriée de l’hôte. Ainsi, un alliage précieux
comme l’or est biocompatible s’il est utilisé dans la réalisation d’une coiffe prothétique
mais ne l’est pas s’il sert à faire un implant car il ne sera pas ostéointégré. En d’autres
termes, un biomatériau est dit compatible seulement par rapport à son utilisation et
à la réponse de l’environnement où il sera placé.

L’approbation du terme biocompatible à un biomatériau suit plusieurs tests de


génotoxicité, de cytotoxicité, de sensibilisation et d’implantation. L’évaluation suit
la norme ISO 10-993 remplaçant les anciennes normes de biocompatibilité (AFNOR,
BSI, DIN). [4]

14
3.2- Biocompatibilité des matériaux
3.1.1- Alliages métalliques

Pour des raisons économiques de par leurs coûts d’acquisition, l’utilisation


d’alliages précieux à base d’or dans le milieu de la prothèse dentaire a décliné au profit
des alliages non précieux, moins chers et pourvu d’excellentes propriétés mécaniques.
Toutefois, ces derniers présentent une plus faible résistance à la corrosion et ainsi
des problèmes de biocompatibilité. Ces problèmes s’extériorisent par des réactions
allergiques et/ou des réactions inflammatoires. Non allergènes par eux-mêmes,
les métaux et sels constituant les allergènes sont diffusés lors des réactions
mécaniques, chimiques et électrochimiques (corrosions). [5]

Le degré de noblesse des alliages est déterminé selon l’American Dental


Association en fonction de son pourcentage de poids en or ou de métaux de groupe
platine. On a donc le « high noble » au-delà de 60%, le « noble » variant de 25 à 60%
et ceux à « base métal » en deçà de 25 %.

Les alliages base Co-Cr ou Ni-Cr, développés au début des années 1970
présentent des propriétés intéressantes et un meilleur ratio coût/qualité. Résistance,
rigidité et dureté sont procurées par le cobalt ; diminution de la température de coulée
et dureté sont obtenues par le Nickel, tandis que la passivité du Chrome assure
une bonne résistance à la corrosion. D’autres éléments, mineurs, y sont ajoutés pour
un meilleur rendu de l’alliage. [6]

Tableau de composition chimique des alliages


Elément majeur ( >10% ) Elément mineur ( <10% )

Base Cobalt (CM) Cobalt, Chrome Molybdène, Nickel, Fer


Base Nickel (CCM) Nickel, Chrome Molybdène, Fer,
Silicium, Manganèse,
Béryllium, Bore,
Aluminium, Yttrium,
Etain
Tableau 1 : Extrait tableau de compositions chimiques des alliages (171) [6]

15
Le choix du type d’alliage se fait selon sa nature et ses propriétés. De coefficient
d’expansion thermique variant entre 13 et 15 (10-6/°C) comparable aux valeurs
de coefficients d’expansion thermique des alliages précieux, l’alliage Ni-Cr semble plus
favorable pour la confection de CCM par sa température de coulée inférieure
par rapport à celle du Co-Cr (1000 à 1500°C contre 1300 à 1600°C) [5]. Mais même
si l’alliage Co-Cr contient du Nickel (inférieur à 1%, potentiellement toxique), ce dernier
présente une bonne tolérance biologique et est à présent recommandé dans
la confection de prothèse fixée. Il est à noter que selon la norme ISO 6871 part.1 et 2 :
tous les éléments de concentration supérieure à 0.1% doivent être précisés par
le fabricant [7].

Alliages base COBALT Alliages base NICKEL


Norme ISO 6871-1 ISO 6871-2
Molybdène ≥ 4% ≥ 4%
Chrome ≥ 25% ≥ 20%
Cobalt + Chrome + Nickel ≥ 85% ≥ 85%
Tableau 2 : Composition suivant les normes ISO 6871 des alliages dentaires (3) [7]

Les alliages base Nickel comprennent entre 60-80% en poids de Nickel.


L’utilisation de ces derniers est aussi limitée par ses difficultés de finition et
de polissage. Les alliages base Cobalt, notamment le CoCr, contiennent entre 50-70%
de Cobalt, et moins pour une augmentation du pourcentage de Nickel (Ni) ou
de tungstène (W). [7]

3.1.2- Céramiques

Constituées de phases cristallines dispersées dans une matrice vitreuse,


les propriétés de la céramique dentaire dépendent du rapport matrice-phases et
des propriétés de chaque phase en présence. Peu résistante aux efforts de traction et
de flexion, la céramique a une résistance élevée à la compression (345 MPa).
Ainsi, les propriétés mécaniques de la céramique résultante dépendent surtout
des défauts, surtout en surface qu’elle contient. La dureté Vickers de la céramique est
de 460HVN (dureté Vickers) pour 330-345HVN pour le Co-Cr utilisé en CM
et seulement 340HVN pour l’émail. Ainsi, le pouvoir abrasif de la céramique dentaire
par rapport à la dent antagoniste est supérieur à l’email naturel ou encore au métal.
La céramique dentaire présente un comportement stable dans le milieu buccal.

16
Elle a une parfaite tolérance biologique, pulpaire, et parodontale [8]. La capacité
d’addition d’oxydes colorants combinée aux propriétés optiques des porcelaines
assure une restauration esthétique optimale. [9]

3.3- La bio-intégration des prothèses fixées

La pérennité d’une couronne dentaire fait appel à deux facteurs principaux qui
sont

• La réalisation au laboratoire
• L’interaction en milieu buccal de la couronne prothétique.
3.3.1- Réalisation au laboratoire

Un traitement irréprochable des alliages est recommandé. Ainsi, les défauts


de fonderie, un mauvais choix de creusets, un refroidissement inadéquat, un polissage
dit « à la hâte » et une absence de réhomogénéisation thermique sont défavorables
aux bons soins de la PC. [7]

La résistance mécanique de la céramique dentaire est liée au nombre et


à la taille des défauts issus du protocole de confection impliquant directement
cette dernière. Ainsi, quatre facteurs principaux favorisent ces défaillances dans
la réalisation. Ces facteurs sont entre autres la porosité, la température et le cycle
de cuisson, les contraintes internes issues de différentiel de coefficient de dilatation
thermique entre les phases de la céramique ou entre la porcelaine et l’alliage
métallique et enfin la présence de microstructures et de défauts de surfaces
non comblés par le glaçage [8].

La restauration prothétique d’une couronne doit passer par une préparation


adéquate du moignon. Même si chaque situation a sa spécificité, cette restauration
satisfait généralement à cinq principes qui sont :

• Economie de la substance dentaire


• Rétention et stabilisation de la reconstruction
• Pérennité de la reconstruction
• Précision des limites de la préparation
• Maintien de la santé parodontale

17
En général, une bonne reconstitution dentaire doit passer par une taille
de moignon à la fois assez volumineux pour limiter la quantité de matériau utilisé et
assez spacieux pour y implanter la coiffe. Au niveau de la face occlusale, la réduction
est de 1 à 1.5mm pour la CM et de 1.5 à 2mm pour la CCM (126) [2]. La mise en
dépouille doit être optimale (2 à 6.5°) puisque selon Jorgensen (18) la rétention
diminue lorsque la mise en dépouille augmente. La limite de préparation doit être bien
précise. La couronne doit être ancrée sur un parodonte sain et sa reconstruction
rigoureusement réalisée. [10]

Figure 2 : Rapport entre dépouille et rétention : si l’angle de dépouille s’accentue, la


rétention diminue (18) [10]

3.3.1.1- La limite cervicale et les limites prothétiques

Lieu d’interaction entre tissu dentaire, gingival, de l’attache épithéliale et


des matériaux prothétiques, la limite cervicale est la zone de cohabitation entre la dent,
la couronne prothétique et le milieu buccal. C’est la zone la plus sensible
de la restauration et est responsable du succès ou de l’échec de cette dernière car
elle baigne dans le fluide gingival et l’échec est favorable au dépôt des plaques
dentaires. La préparation en vue d’une restauration est unique à chaque dent.
Elle dépend de la santé du parodonte, des facteurs biologiques et mécaniques,
de la restauration indiquée, des préférences du patient ainsi que des aptitudes et
expériences du praticien. La préparation doit à la fois conserver un maximum
de structure dentaire et être assez spacieuse pour la restauration prothétique. [11]

18
Pour réaliser la restauration prothétique, les épaulements au niveau de la limite
cervicale varient selon le type de matériaux et le type de restauration. Ainsi, le congé
fin est actuellement reconnu comme étant le plus adapté à la préparation de couronne
métallique et le congé large (1 à 1.5mm) peut être utilisé pour la CCM.

Figure 3 : Préparations congé (38) [12]

Mais dans le cas d’une utilité de bandeau cervicale apparent, un épaulement


chanfreiné à angle d’au moins 45° serait aussi adapté. [12]

Figure 4 : L’épaulement chanfreiné (40) [12]

3.3.1.2- Modèle de travail et modèle positif unitaire (MPU) ou


die

Le fractionnement en modèles positifs unitaires (MPU) ou DIEs dans


la littérature anglo-saxonne devient un impératif en prothèse conjointe. L’objectif est
de rendre amovible la section à réaliser du reste de l’arcade sans pour autant
détériorer les deux éléments. Les étapes de réalisation sont :

19
• La duplication
• Le taillage et le détourage du modèle : le taillage consiste à éliminer
les excès du modèle. Planage de la base et réduction de la hauteur
(moins de 2cm entre la base et les pointes des cuspides), taillage
du contour perpendiculairement au plan d’occlusion. Ces actes se font
avec un taille-plâtre. Le détourage en « fer à cheval » de la face palatine
du modèle maxillaire avec une pièce en main ou une détoureuse ;
• Le toilettage du modèle : le toilettage est l’élimination des imperfections
du modèle. Ces imperfections viennent des défauts de coulée du plâtre
aux bulles et zones de déformation par tirage.
• La délimitation des segments à sectionner : les limites des segments
à préparer sont délimitées en crayon pour un fractionnement ultérieur.
• Montage des pins : les bases des modèles sont perforées suivant
le nombre de segments à détacher, à l’aide d’une foreuse de type
« pindex » ou une pièce à main, les pins sont ensuite collés au niveau
des perforations.
• Soclage du modèle : le montage de socle se fait après isolation des pins
et du modèle. Le socle peut être en un seul segment ou réalisé en deux
temps (splitcast) pour faciliter le montage ultérieur sur articulateur.
• Fractionnement du MPU : après prise du socle, le modèle peut être retiré
et fractionné pour dégager le MPU. Le fractionnement peut se faire soit
de la base avec une scie à plâtre, soit à l’aide d’un disque à tronçonner
pour plus de précisions.
• Détourage du MPU : le détourage consiste à réaliser une gorge
en direction apicale dont le départ se situe au niveau du fond du sulcus
à l’aide d’une grosse fraise boule sans toucher aux limites
de préparation. Pour un meilleur rendu, une visualisation au microscope
est préconisée. La partie non préparée du sulcus est ensuite mise en
évidence délicatement avec un bistouri afin de dégager nettement
le profil d’émergence radiculaire et définir l’inclinaison du profil
d’émergence coronaire. [13]

20
Figure 5 : Détourage du MPU (24) [14]

Après finition, la limite de préparation sera tracée avec un crayon non


graphite bleu et la limite de la dent non préparée en rouge. La fixation de
ces traits de crayons se fait à l’aide de colle cyanoacrylate.

3.3.1.3- Profil d’émergence

D’après Stein et Kuwata, le profil d’émergence est ce secteur de la morphologie


axiale coronaire entre la base du sulcus gingival et la crête de gencive libre. (338-339)
[15]. Il correspond à l’inclinaison de la surface dentaire par rapport au grand axe
de la dent au niveau gingival. Il s’étend de la base du sulcus gingival vers
l’environnement buccal en passant par la gencive libre. La plupart des dents ont
un profil d’émergence au niveau de la jonction émail-cément. [2]

L’angle d’émergence est donc selon Kays en 1985 cet angle β qui est
l’intersection entre le profil d’émergence (ligne b) avec le grand axe longitudinal
de la dent (ligne a). Il est donc fonction de l’anatomie et du niveau où il est mesuré.
Le profil d’émergence est beaucoup plus vertical au niveau radiculaire (ligne c)
qu’au niveau coronaire (ligne b). Ainsi, si les limites prothétiques débordent des limites
cervicales de la préparation, il y a surcontour ; et sous-contour inversement.
C’est à partir du profil d’émergence que se dégage la Zone d’Information Anatomique
du Profil d’Emergence (ZIAPE) qui sert de guide à la confection de la couronne
prothétique. [11]

21
Figure 6 : ZIAPE ou Zone d'Information Anatomique de Profil d'Emergence (22) [15]

Figure 7 : Profil d'émergence et angle d'émergence (45) [16]

La prothèse conjointe est une solution à la restauration prothétique dentaire.


C’est la branche des prothèses qui sont scellées à l’arcade. La différence entre
la couronne métallique et la couronne céramo-métallique est alors considérée
au niveau de leur degré d’adaptation notamment au niveau de la limite cervicale
périphérique. Les propriétés des matériaux de confection choisis ainsi que le respect
du protocole de travail au laboratoire influencent largement l’intégration finale
de la prothèse dans le milieu buccal.

22
3.3.2- Interaction en milieu buccal de la couronne prothétique

Les alliages métalliques, de par leur nature chimique, ont une interaction
particulière à l’environnement buccal. A fort potentiel galvanique, ils créent
des microcourants en milieu humide. Ceci se fait entre deux métaux de potentiel
électrochimique différents en présence de la salive comme électrolyte avec dissolution
progressive par corrosion du métal à potentiel le plus bas. Mais en dehors du
multimétallisme, un polissage non optimal diminue le pouvoir passif du chrome,
d’où la résistance de l’alliage à la corrosion. De plus, une mauvaise alimentation ou
une hygiène buccale non rigoureuse peut aussi induire une détérioration précipitée
de l’artifice puisque le pH de la salive, électrolyte, varie selon l’alimentation et un tel
milieu hostile est favorable au développement des bactéries et des gaz dissous. [6]

23
METHODOLOGIE

1- Cadre d’étude

La confection des deux couronnes (CM et CCM) sur la première molaire supérieure
droite ou dent 16 a été réalisée au niveau du laboratoire de prothèse dentaire
« MEOTSIKY » de l’Ecole des Arts numériques et des Techniques en Prothèses
dentaires (EATP) de l’Université de Mahajanga, sise à l’immeuble Dramsy Ampasika.

Notre travail autonome a débuté le Mardi 11Juillet 2017 à 14h pour se terminer
le Mercredi 12 Juillet 2017 à 19h pour une durée de travail de 15 heures.

L’examinateur du travail autonome a été Mr Tovojaona ANDRIANONY.

2- Méthodes

Pour la CCM :
Préparation du modèle positif
• Désinfection
• Coulage du modèle en plâtre
• Préparation du modèle en MPU
• Montage sur occluseur
Réalisation de maquette en cire et mise en revêtement
• Wax Up
• Mise en cylindre
• Coulage de revêtement dans le cylindre
Coulage du métal et ajustage sur le modèle
• Chauffage du cylindre dans un four de chauffe
• Coulage des alliages Ni-Cr
• Sablage
• Ajustage
Stratification de la céramique cosmétique
• Sablage
• Oxydation
• Application d’opaque
• Stratification de la dentine, email, transparent
• Glaçage de la couronne
Finition
• Polissage du bandeau métallique
Présentation du modèle

24
Pour la CM :

Préparation du modèle positif


• Désinfection
• Coulage du modèle en plâtre
• Préparation du modèle en MPU
• Montage sur occluseur
Réalisation de maquette en cire et mise en revêtement
• Wax Up
• Mise en cylindre
• Coulage de revêtement dans le cylindre
Coulage du métal et ajustage sur le modèle
• Chauffage du cylindre dans un four de chauffe
• Coulage des alliages Co-Cr
• Sablage
• Ajustage
• Polissage final

25
3- Matériels et matériaux
PROTOCOLE MATERIELS MATERIAUX
PREPARATION DU MODELE POSITIF
Désinfection des empreintes Spray Hypochlorite de sodium
Malaxage et coulée du plâtre Bol à plâtre, spatule à Plâtre Classe IV
plâtre
Cristallisation Plâtre Classe IV

Préparation des modèles et Taille-plâtre, Pins, colle instantanée,


MPU Détoureuse, Pindex, Isolant, Plâtre Classe II,
Scie à plâtre, moule à
socle,
Mise en occlusion Occluseur plastique Colle instantanée
Préparation des moignons Fraise boule, pièce à
main, bistouri

REALISATION DE LA MAQUETE EN CIRE


Application de vernis espaceur Pinceaux Vernis espaceur
sur les moignons
Application d’isolant Pinceaux Isolant
Réalisation de Wax-up Spatule de PKT, Zhale, Cire de modelage, cire
lampe alcool de limite
Pose des tiges sur la maquette PKT, lampe alcool Tige de coulée
Préparation des cylindres en Cône du cylindre,
carton et cônes 1x cylindre
Application de liquide détendeur Spray Liquide Détendeur de
de surface sur les maquettes surface
Présentation des cylindres et Cône du cylindre, Cire de collage
collages vis-à-vis des cônes spatule à cire
Coulée du revêtement sur Bol revêtement, spatule Poudre revêtement,
vibreur revêtement, vibreur liquide revêtement

26
COULEES DES METAUX
Préparation de la fronde Fronde

Enfournage du cylindre Four de chauffe à 900°C


maximum
Préparation des alliages Ni-Cr Balance Alliage Ni-Cr
Coulée de l’alliage Ni-Cr Bouteille d’oxygène, Oxygène, essence, Alliage
pince cylindre Ni-Cr
Préparation des alliages Co-Cr Balance Alliage Co-Cr
Coulée de l’alliage Co-Cr Bouteille d’oxygène, Oxygène, essence, alliage
pince cylindre Co-Cr
Décoffrages Marteau
Sablage (CM et chape) Sableuse et compresseur Sable 250µ
Enlèvement des tiges et des Disque à tronçonner,
excédents de bavures pièce à main
métalliques
Ajustage, grattage et vérification Pièce à main, fraise Papier d’occlusion
de l’occlusion de la couronne disque, fraise diamantée
Polissage final Tour à polir Pierre ponce, pâte à polir
Ajustage et grattage de Pièce à main, fraise Papier d’occlusion
l’armature diamantée, fraise disque,
compas d’épaisseur
Vérification de l’espace Papier d’occlusion
prothétique
Sablage de l’armature Sableuse et compresseur Sable 250µ
Stratification de la céramique cosmétique
Nettoyage de l’armature Brosse à dent Eau savonneuse
Cuisson d’oxydation d’armature Four à céramique
dentaire, Pince
hémostatique
Application de la première Pinceau, four céramique Lait d’opaque,
opaque
Première Cuisson + Pince hémostatique Opaque
refroidissement
Application du deuxième opaque Pinceaux, four Pâte d’opaque
céramique, pompe à vide
Cuisson + refroidissement Plateau et précelle
Préparation des poudres dentine Palette, spatule Liquide de modelage,
et enamel céramique, poudre céramique
Stratification de la masse dentine Pinceaux, spatule à Liquide de modelage,
et enamel céramique, palette poudre céramique, isolant
Cuisson + refroidissement de la Pompe à vide, four
dentine céramique
Grattage et ajustage de couronne Pièce à main, fraise Papier d’occlusion
en céramique diamantée
Nettoyage Brosse à dent, Eau savonneuse
Glaçage de la couronne Palette, pinceaux de Poudre de glaçage et
glaçage, pince liquide glaçage, poudre
hémostatique maquillage

27
Cuisson + refroidissement lente Four céramique
Finition de l’intrados Sableuse et compresseur Sable de 250µ
Polissage du bandeau Tour à polir, disque,
lentille en caoutchouc
Nettoyage final Pièce à main, tour à polir, Pierre à ponce
caoutchouc disque, fraise
diamantée
Présentation du modèle

28
II- RESULTAT

1- Préparation du modèle positif


• Réception des empreintes : Les empreintes arrivent au laboratoire.

Figure 8 : Empreintes supérieures

Figure 9 : Empreintes inferieures

29
• Désinfection des empreintes. Avant tout acte, les empreintes doivent être
désinfectées afin d’éviter toutes sortes de contaminations via l’hypochlorite de
sodium sous spray.

Figure 10 : Désinfection d’empreinte

• Malaxage et coulée du plâtre classe IV : chaque modèle est réalisé avec 100 g
de plâtre extra dure de classe IV d’après les recommandations nécessaires à
la réalisation des couronnes coulées et notamment en guise de socle (fig.11).
La coulée du plâtre se fait à partir des surfaces occlusales au préalable pour
éviter les déformations occlusales des modèles (fig.12).

Figure 11 : Malaxage de plâtre

30
Figure 12 : Coulée de plâtre sur le vibreur

• Préparation des MPU : Les modèles cristallisés sont taillés (fig.13, 14), perforés
(fig.15) et les pins sont placés (fig.16). Les socles sont ensuite ajoutés à la base
de ces modèles préparés. Les modèles sont fractionnés (fig.17) et montés sur
occluseur (fig.18).

Figure 13 : Taillage de modèle

Figure 14 : Modèles taillés


31
Figure 15 : Perforation de modèle

Figure 16 : Modèle avec pins

Figure 17 : Fractionnement de modèle

32
Figure 18 : Modèles montés sur occluseur

• Préparation du moignon : Les moignons sont détourés de façon à dégager


le profil d’émergence. (Voir page 21)

Figure 19 : Dégagement de profil d'émergence

33
2- Réalisation de la maquette en cire
• Préparation du moignon : Du vernis espaceur est appliqué sur les moignons en
guise d’espaceur pour le ciment de scellement (fig.20). Des couches
successives d’isolant plâtre/cire sont ensuite appliquées sur les emplacements
des modèles en contact avec la cire de modelage.

Figure 20 : Application du vernis espaceur

• Réalisation du wax up de la chape et CM sur la 16 : Le modelage de la chape


de la CCM et de la CM se fait successivement avec de la cire de limite (fig.21)
et de la cire de modelage (fig.22). La CCM se limite à la réalisation de la chape
qui sera l’infrastructure métallique, muni d’un bandeau métallique qui va
s’opposer à la force de mastication et ainsi réduire les forces appliquées sur
la future céramique cosmétique. Le modelage de la CM se fera en entier suivant
la morphologie de la dent 16.

Figure 21 : Wax up de la chape

34
Figure 22 : Wax up de la couronne

• Réalisation des tiges de coulée et mise en place sur le cône : Des tiges de
coulée sont appliquées sur la chape et la couronne (fig.23) ; cette dernière sera
munie de nourrice pour éviter le retour du métal durant la coulée et
le refroidissement. Les tiges sont ensuite fixées sur leurs cônes respectifs
(fig.24).

Figure 23 : Chape et couronne avec tiges

35
Figure 24 : Chape et couronnes sur leurs cônes

• Mise en place des cylindres de coulée au niveau des cônes : Les cylindres de
carton de dimension 1x sont fixés sur les cônes de coulés.

Figure 25 : Présentation avant mise en revêtement

36
• Malaxage et coulée du revêtement sur vibreur : Le revêtement, après malaxage,
est introduit dans le cylindre (fig.26).

Figure 26 : Coulée sur vibreur à vitesse minimum

• Prise totale du revêtement : La prise totale du revêtement est suivie par


le dégagement des cônes de coulée.

Figure 27 : Cône dégagé du cylindre de revêtement

37
3- Coulée du métal
• Mise en place du cylindre sur la fronde et réglage du contre poids : Le cylindre
est posé sur la fronde pour vérifier l’alignement cylindre-creuset et ainsi éviter
d’éventuelles erreurs durant la coulée de métal.

Figure 28 : Cylindre et creuset alignés


• Enfournage du cylindre dans un four de chauffe : La déshydratation et
le chauffage du cylindre de revêtement avec élimination des résidus de cires se
fait durant une heure à une température de 900°C avec une élévation de
température de 15°C/min.

Figure 29 : Chauffage et déshydratation du cylindre

38
• Préparation des alliages de couler : Deux plots de 6g chacun de métal sont
nécessaires pour la coulée de la chape et de la couronne.

Figure 30 : De gauche à droite : alliages Co-Cr pour la CM et Ni-Cr pour la CCM

• Fonte du métal : Le métal est placé sur le creuset, puis la fonte se fait
au chalumeau pour une température de 1300-1600°C pour l’alliage Co-Cr et de
1000-1500°C pour l’alliage Ni-Cr.

Figure 31 : Fonte du métal avant injection

39
• Coulée du métal : Le métal fondu est injecté dans le cylindre.

Figure 32 : Injection du métal

• Refroidissement du cylindre : Le cylindre est refroidi lentement à l’air libre, sans


accélérateur de refroidissement.

Figure 33 : Refroidissement lente du cylindre

40
• Décoffrage du cylindre : Après refroidissement, le métal est dégagé du cylindre.

Figure 34 : Retrait du revêtement


• Sablage de l’armature : L’armature obtenue passe à la sableuse pour enlever
les résidus de revêtement. La taille des grains de sable est de 250µ.

Figure 35 : Sablage de l’armature à 125µ


• Dégagements des excès (tiges et bavures métalliques) à l’aide du disque
à tronçonner : les tiges de métal sont dégagées ainsi que les bavures
métalliques.

Figure 36 : Dégagement des excès

41
• Ajustage de l’armature : L’intrados, les limites et l’extrados sont grattés pour
ajuster la chape au moignon, respecter la limite cervicale, l’épaisseur
de l’armature et l’espace pour la coiffe en céramique.

Figure 37 : Ajustage de l’armature


• Ajustage de la couronne métallique sur le modèle : L’occlusion est vérifiée
(fig.39) et le polissage initial à l’aide de disque à tronçonner est réalisé.

Figure 38 : Vérification d'occlusion et pré-polissage

• Polissage de la couronne métallique : Le polissage se poursuit avec une fraise


en caoutchouc (fig.39) et se termine au tour à polir (fig.41) jusqu’à obtention
d’un effet miroir de la couronne métallique (fig.42).

Figure 39 : Polissage avec la fraise en caoutchouc

42
Figure 40 : Couronne après polissage avec un disque en caoutchouc

Figure 41 : Polissage avec la tour à polir tournant à 3000tr/min

Figure 42 : Effet miroir de la couronne


43
4- Stratification de la céramique cosmétique
• Cuisson d’oxydation de l’armature dans un four à céramique dentaire :
Après nettoyage de l’armature, l’oxydation est réalisée afin de ralentir
la corrosion et pour masquer l’effet brillant du métal.

Figure 43 : Oxydation de la chape

• Application du 1er opaque (couche fine) à l’aide du pinceau et suivie de cuisson


afin d’humidifier le métal et de combler les irrégularités de la finition.

Figure 44 : 1er opaque

44
• Application et cuisson du 2ème opaque à l’aide du pinceau : aussi fine
que possible (environ 0.3mm) mais assez épais pour recouvrir totalement
le métal. L’opaque sert aussi de teinte de base et de liaison avec le métal.

Figure 45 : 2ème opaque

• Préparation des poudres dentine, émail et transparente avec du liquide


de modelage : les poudres dentine, émail et transparent sont placées sur
la palette à céramique et mélangées avec de l’eau distillée.

Figure 46 : Poudre pour stratification


• Stratification de la masse dentine et émail à l’aide du pinceau et spatule
à céramique avant cuisson : La pâte de dentine est appliquée sur l’armature

45
(fig.47), régulièrement déshydratée à l’aide d’un mouchoir absorbant.
Les sillons sont ensuite tracés et un cut-back du tiers occlusal se fait (fig.48)
pour laisser de la place à la stratification de l’émail (fig.49).

Figure 47 : Stratification de la dentine

Figure 48 : Cut-back de la dentine

46
Figure 49 : Stratification finale
• Grattage et ajustage de la couronne : La couronne refroidie (fig.50) est ajustée
à l’occlusion du modèle correspondant (fig.51).

Figure 50 : Couronne avant grattage

Figure 51 : Ajustage de l’occlusion de la couronne

47
• Préparation de la poudre et du liquide de glaçure : Le coffret essence est à
son tour préparé (fig.52) et placé sur la palette et mélangé au liquide de glaçure
(fig.53).

Figure 52 : Coffret essence

Figure 53 : Lait de glaçure et maquillage

48
• Application du lait de glaçure sur la couronne en céramique à l’aide du pinceau :
La couronne est maquillée en jaune pour la surface occlusale (fig.54), en
marron pour les sillons (fig.55), puis recouverte par le lait de glaçure pour un
effet brillant et lisse (fig.56).

Figure 54 : Maquillage jaune

Figure 55 : Maquillage Marron

49
Figure 56 : Glaçage
• Glaçage et refroidissement lente : La couronne passe par le four de frittage
(fig.57) pour une programmation de température et de durée bien déterminée.
(Fig.58)

Figure 57 : Cuisson

Figure 58 : Valeur de programmation de glaçage

50
• Polissage du bandeau métallique : Le bandeau métallique de la couronne est
poli et brillanté comme pour la couronne métallique (fig.59).

Figure 59 : Polissage à 3000tr/min

• Nettoyage final de la couronne : Les deux couronnes passent par un toilettage


final à la fin des actes de polissage et brillantage.

Figure 60 : Nettoyage final de la CM

Figure 61 : Nettoyage final de la CCM

51
• Evaluation de la qualité de la taille de moignon : vérification de l’épaisseur
du ciment de scellement et de la qualité de la taille de moignon avec
de la silicone light.

Figure 62 : Intrados de la CCM

Figure 63 : Intrados de la CM

52
• Présentation finale des travaux achevés.

Figure 64 : Travaux achevés

Figure 65 : CM en vue vestibulaire

53
Figure 66 : CM en vue palatine

Figure 67 : CCM en vue vestibulaire

Figure 68 : CCM en vue palatine

54
III- DISCUSSION

Lors de la confection d’artifice prothétique dentaire, la fidélité des empreintes


au niveau de la reproductibilité des informations dento-parodontaux est primordiale
afin d’obtenir des informations précises sur les moulages en plâtre. Nos empreintes et
nos modèles étant fiables, les étapes de réalisation de la restauration prothétique ont
pu être effectuées.

Avec les renseignements provenant de la clinique, nous avons pu établir


une analyse de notre modèle de travail. La dent à remplacer était la dent 16, première
molaire supérieure droite. L’occlusion présentait un inversé d’articulé latéral droit avec
l’antagoniste, la deuxième molaire inférieure droite qui se présentait en linguo-position.
La dent 16 a été taillée en moignon et a gardé une position palatine. Nous avons noté
que la réduction n’était pas homothétique (relief occlusale, rainure de stabilisation sur
la face palatine). Ainsi, nous avons prévu une épaisseur de matériau prothétique
irrégulière et une rotation de la couronne métallique était prévisible.

Une légère égression de la première molaire inférieure droite, la dent 46, a dû


être provoquée par l’absence prolongée de l’antagoniste. Ainsi, l’espace prothétique
n’était pas assez conséquent. Par ailleurs, la hauteur finale de la taille du moignon
était insuffisante pour une rétention optimale de la prothèse.

Deux types de prothèses conjointes ont été proposés pour suppléer la dent 16.
Il s’agit de la couronne métallique ou couronne métallique de revêtement (CM)
et la couronne céramo-métallique (CCM). Notre objectif a alors été de comparer les
deux types de restauration, de dégager pour ces deux artifices les avantages, les
inconvénients et les limites de préparation relatifs à leur bio-intégration. Pour ce faire,
nous avons abordé chaque étape de confection dans un souci de respect des tissus
dento-parodontaux, garant de l’intégration optimal de chacun de ses appareils
prothétiques.

Tout d’abord, la segmentation du modèle. Le fractionnement en modèle positif


unitaire a été une étape clé de la prothèse conjointe. Le moignon de la dent 16
correctement désolidarisé a permis d’obtenir le bon profil d’émergence et ainsi
un contour prothétique précis. D’après Stein et Kuwata, ce profil d’émergence

55
correspond à l’inclinaison de la surface dentaire par rapport au grand axe de la dent
au niveau gingival (14) [15]. Et selon Kays, il est fonction de l’anatomie et du niveau
où il est mesuré (14) [11]. Ainsi, ces limites prothétiques définissent les états
de surcontour ou de sous-contour. La zone d’information anatomique de profil
d’émergence dégagée au laboratoire nous a permis de bien délimiter les contours
prothétiques, que ce soit en CM qu’en CCM. Le modelage en cire des limites cervicales
et la réalisation des points de contacts proximaux sont facilités. Une erreur
de détourage aurait pu fausser la reconstitution finale de l’artifice. C’est pourquoi
la réalisation a dû se faire dans un espace propre, bien éclairé et calme.

Ensuite, nous avons modélisé la maquette en cire de la couronne et de la chape.


Nous avons appliqué du vernis espaceur pour simuler l’épaisseur du matériau
de scellement. La limite cervicale a dû être recouverte de cire rouge morte ou cire
de limite, plus molle et épousant les reliefs des limites prothétiques pour éviter
la formation de boulevard à bactéries sous les artifices prothétiques.

L’occlusion a dû être respectée dans la confection de la couronne métallique


pour retrouver les fonctions de la dent restaurée. La cire de modelage a dû être bien
chauffée pour une restauration homogène, sans être brûlée pour ne pas modifier
ses propriétés et constituer un défaut de fonderie [7]. Au laboratoire, la maquette en
cire a été réalisée en prenant en compte la taille, la forme du moignon, l’espace
prothétique qui semblait être insuffisant et l’occlusion en inversée d’articulée de la dent
16. Malgré ces paramètres, la morphologie de la prothèse a été reconstituée.

Les travaux de coulée de métal ont fait suite à la réalisation de la maquette


en cire. Ils constituent les fondations de nos deux types de prothèses conjointes.
Les erreurs s’y afférant provoquent des perturbations, tant au niveau de la prothèse
finale qu’intrabuccales (9) [7]. Au laboratoire, ces étapes ont commencé par le choix
des alliages à utiliser. Le type d’alliage à couler et la pureté de la composition
métallique ont été déduits de ce choix. Comme sus-cité, l’utilisation des alliages
prothétiques est régie par des normes en vigueurs (8) [7]. L’utilisation d’alliages
métalliques dépend de ses propriétés et de sa biocompatibilité en bouche (7) [6]. Ainsi,
nous avons choisi le Co-Cr pour la CM et le Ni-Cr pour la CCM. Ces choix ont aussi
été justifiés sur la facilité de l’alliage Co-Cr et les difficultés du Ni-Cr à la finition.

56
Pour la pureté des alliages, certains laboratoires ont inclus un pourcentage plus
ou moins élevé d’alliages réutilisés en addition aux plots métalliques. Bien que n’étant
présent qu’en infime quantité, des résidus peuvent détériorer les liaisons chimiques
des alliages et diminuer la longévité de la pièce finale. Dans notre cas, les deux
prothèses conjointes ont été réalisées avec des plots d’alliages neufs, sans impureté.
Le choix de l’alliage a été suivi par la coulée et le refroidissement lent du cylindre de
revêtement. Seul un manque de vide durant la mise en revêtement a produit de petits
nodules répartis sur le métal.

La fonte et la coulée ont été faites au laboratoire à l’aide d’une fronde


mécanique centrifuge. Les préalables ont été le nettoyage du creuset, l’alignement
creuset-cylindre suivis d’une fonte de métal réussie. Le refroidissement s’est fait
lentement à l’air libre pour éviter toutes déformations volumétriques ou autres fissures
métalliques.

Faisant partis des travaux de métallurgie, le grattage et le polissage dans le


domaine de la prothèse dentaire sont d’autant plus important que ceux-ci sont destinés
à être placer en bouche. Au laboratoire, ces étapes sont traduites pour la CCM par les
actes de sablages, de dégagement des excès et d’ajustage de l’armature. Par ailleurs
la CM a été finalisé par la vérification de l’occlusion et le polissage final.

La réussite d’un polissage d’une CM a pu être démontrée par un effet miroir de


l’extrados et une bonne restitution de l’occlusion. Le pouvoir passif du Chrome
assurant une résistance à la corrosion de l’alliage (7) [6] doit passer par une absence
de rugosité. Nous avons pu obtenir ce résultat par une diminution progressive
de ce caractère rugueux par des fraises allant du disque à tronçonner, des fraises
diamantées jusqu’à la fraise en caoutchouc. Le brillantage est obtenu au tour à polir
à 3000 tours/min.

Pour la chape, le polissage a été limité au disque à tronçonner pour augmenter


l’adhésion ultérieure entre métal et céramique. Ça a été cette absence de finition qui,
de notre avis, a permis la tolérance de l’alliage Ni-Cr pour la confection de chape
métallique, malgré les notations de difficultés de polissage et finition de ce dernier (8)
[7].

57
La stratification de la céramique dentaire a été ensuite effectuer après les
travaux de métal. Ce fut le début de la reconstitution coronaire proprement dite. La
qualité des matériaux et nos expériences en tant que prothésiste dentaire ont été
mises à l’épreuve.

Réputée pour sa biocompatibilité, sa résistance à la compression et ses qualités


esthétiques élevées [8], les propriétés mécaniques de la céramique dentaire résultent
surtout des défauts de surfaces qu’elle contient (9) [9]. Une salle indépendante est
réservée à la manipulation de la céramique au laboratoire. Une association entre
poudre céramique et plâtre ou autres poussières peut entraîner des fissures de surface
de la céramique.

Nous avons dégagé l’infrastructure en métal de toutes impuretés avant


la stratification. Tout acte est fait avec une pince hémostatique pour éviter tout apport
d’éléments étrangers à la CCM. Nous avons réalisé l’oxydation et l’application
des deux couches d’opaques. Ces différentes couches ont servi à dissimuler le métal,
de liaison entre métal et céramique et de teinte de base de la prothèse.

Ensuite la stratification de la céramique dentine a été réalisée en respectant


la morphologie. Chaque ajout de céramique a dû être accompagné
d’une homogénéisation en tapotant très légèrement la pince et d’une déshydratation
avec un mouchoir absorbant. La stratification terminée, un cut-back du tiers apical
a été fait pour y appliquer la céramique émail. La limite cervicale a été recouverte
de céramique et nous avons ensuite procédé au frittage de la couronne.

Après frittage et refroidissement lente de la couronne, nous avons vérifié


l’occlusion et gratté légèrement, avec une pièce à main à vitesse faible, les surcontours
des modèles. L’occlusion et l’anatomie obtenue, les sillons ont été tracés à la fraise et
la couronne a été polie. La dernière étape a été le maquillage et le glaçage
de la couronne. Le maquillage a rapproché la CCM de la teinte de la dent naturelle et
le glaçage a comblé les pores résiduels et a apporté brillance à la prothèse.

Il est à noter qu’après quelques manipulations de la CCM, aussi minutieux a été


elles, et après quelques mois, la céramique au niveau de la limite cervicale a eu
tendance à se décaper progressivement. Ceci a été dû au contact du joint métal-
céramique avec le plâtre et aussi à l’irrégularité de l’épaisseur de la céramique

58
de limite. Ce fait a conforté notre vision sur l’importance de l’expérience du prothésiste
quant à la réalisation de cette céramique de limite. Le cas échéant, laisser le bandeau
cervical à nu aurait été plus approprié.

Les deux prothèses conjointes réalisées, la vérification de l’espace entre


le moignon et l’intrados a été réalisé. Le vernis espaceur étant censé simuler
l’épaisseur du ciment de scellement, l’espace entre l’intrados et le moignon devrait-
être fin et régulier. Nous avons simulé cet espace par une couche de silicone light
et avons pu vérifier une irrégularité de la couche de silicone. Cette irrégularité a traduit,
soit une taille de moignon, soit une adaptation de l’intrados irrégulière et pourrait
provoquer des problèmes d’hermétisation de la prothèse et entrée de salive.
Ces problèmes pourraient être favorables à un boulevard à bactéries, provoquant des
réactions allergiques, des réactions électro-galvaniques, voire une désinsertion de la
prothèse car il y a infonctionnalité de la colle de scellement.

59
Pour conclure nos travaux, nous pouvons dire que deux critères principaux
régissent les caractères de biocompatibilité des reconstructions prothétiques fixes :
1- les propriétés des matériaux constituant.

2- les aptitudes du professionnel au respect rigoureux des protocoles d’élaboration.

La confection de la CCM et de la CM doit passer par des normes en vigueur dans le


choix des alliages et des céramiques à utiliser. La combinaison doit être régie par des
affinités liées à leurs propriétés physiques, chimiques et électrochimiques. La liaison
céramique-métal en CCM, est par exemple régie par le coefficient d’expansion
thermique. Et le choix de métal en CM par la facilité de finition. L’utilisation du Co-Cr
et du Ni-Cr découlent de ces deux critères.

De son côté, l’intégrité du prothésiste dentaire permet une accumulation


progressive d’expérience et ainsi une amélioration de ses qualités de travail. Puisque
l’homme est voué à évoluer sous-peine de disparaître, le prothésiste doit alors
respecter son métier et se mettre à jour en permanence. Par exemple, bien qu’utilisée
pour le secteur postérieur, la CM n’est pas recommandée pour la dent 16 pour
sa visibilité en sourire large.

La réalisation de l’artifice prothétique au laboratoire passe par des méthodes


et règles à respecter scrupuleusement. Mais au-delà de ces méthodes, et du fait
de l’unicité de chaque restauration, c’est la capacité du prothésiste à s’adapter
à l’exigence du travail proposé qui va favoriser un artifice bien réalisé.

Avec l’évolution de la technologie et l’avènement du numérique ; qualité


des matériaux, nouveaux systèmes de confection et types de prothèses conjointes
améliorés ont émergés. Actuellement, la CFAO ou confection et fabrication assistée
par ordinateur permettent une précision de reconstruction accrue. Des matériaux plus
esthétiques, se rapprochant plus des propriétés des dents naturelles et de coefficient
d’expansion thermique plus proche sont de plus en plus utilisés. Ce sont entre autres
les couronnes céramo-céramiques en zircone ou encore les alliages Titane (Ti6V)
utilisés en prothèse implantaire. Cependant, après enquêtes, Thierry Neïman avait
conclu également un problème de compatibilité de coefficient d’expansion thermique
à l’origine d’éclat de la céramique cosmétique dans les restaurations céramo-
céramique.

60
RESUME

Résumé

Objectif : L’objectif de notre étude était de comparer les critères de choix


de matériaux et techniques déterminant la biocompatibilité entre les restaurations
CCM et CM sur la dent 16. Matériels et méthode : la confection de prothèses conjointes
a été divisée en quatre parties qui étaient : -la préparation de modèle positif unitaire
–la réalisation de la maquette en cire - la mise en revêtement, la coulée des métaux
et la stratification céramique - Les techniques de finition des limites cervicales.
Résultats : -Le profil d’émergence a été mis en évidence et a permis le respect
d’un modelage correct du contour coronaire cervical. –Un wax-up en cire morte adapté
au relief de la limite cervicale pourrait diminuer les risques de créer une loge
bactérienne après scellement. –Les défauts de surfaces ont été retrouvés au niveau
de la limite périphérique de notre CCM –Les matériaux nécessaires ont été respectés
et les étapes de labo ont été achevées. –L’alliage Ni-Cr a présenté des difficultés
de finition. –Notre expérience pratique a influencé la qualité finale de la restauration
céramo-métallique. –Le calcul de poids d’alliage et du pourcentage de masselotte
ajouté était imprécis. Conclusion : Les qualités des matériaux prothétiques
et les défauts de confection constituaient à même valeur des problèmes
de biocompatibilité. La couronne métallique n’était pas esthétique pour la restauration
de la première molaire supérieure. Le recouvrement du bandeau cervical
en céramique dentaire nécessitait l’aide de prothésiste averti. Les masselottes
devaient être nettoyés et pesés pour une quantité précise de rajout.

Mots clés : Biocompatibilité, CM, CCM, limites périphériques

61
Abstract
Objective: The aim of the study was to compare the criteria choices of material and
techniques defining the biocompatibility between metal-ceramic crown and cast crown
restorations on tooth 16. Materials and methods: Fabricating fixed prosthodontics was
divided into four parts which were: - The preparation of the removable die. – The wax
pattern realization. – Coating, metal casting and ceramic build-up. – Margins finishing
techniques. Results: - The emergence profile was highlighted and has allowed a
correct modeling of the cervical coronary contour. – A wax-up suitable to the margin of
the tooth preparation might decrease the risk of creating a bacteria cell after cementing.
– Outer surfaces defaults were found on the contour of the porcelain-fused-to-metal
crown. – Requisite equipment were respected and laboratory steps done. – The Ni-Cr
alloy showed finishing issues. – Our experience in practice has played a part in
the final quality of the metal-ceramic restoration. – The calculation of the alloy weight
and the added flyweight was inaccurate. Conclusion: the quality of the prosthetic
materials and the fabrication defaults were, at the same level, problems of
biocompatibility. The cast crown was not aesthetic for the restoration of the first
superior molar. Covering the margin with dental ceramic needed some experimented
prosthetist’s help. The flyweights had to be cleaned and weighed for a precise quantity
of adding.

Keywords: Biocompatibility, cast crown, metal-ceramic crown, margins.

62
Bibliographie

[1] Gendler Dental Center, «Dentistmn,» [En ligne]. Available:


https://www.dentistmn.com/treatment-options/missing-a-single-tooth/.
[2] H. S. W. L. Shillingburg HT, Bases fondamentales en prothèse fixée, Paris: CdP, 1982.
[3] B. WALTER, Couronnes métalliques de revêtement. Encycl Med Chir, Elsevier SAS, Paris, 2002,
p. 8.
[4] Société Francophone des Biomatériaux Dentaires (SFBD) - Pr. J. CAMPS, «Propriétés biologiques
(notions de biocompatibilité),» Université Numérique des Sciences Odontologiques
Francophones, 2009-2010.
[5] B. DELOGE, Alliages et supports prothétiques pour la céramique en prothèse fixée, Lille: Brevet
technique des métiers, 2008.
[6] C. A. Jean Marie CHEYLAN, Biocompatibilité des métaux, alliages et céramiques dentaires.
Réalités cliniques, vol. 16, 2005.
[7] P. P. P. M. Sylvie BEAUFILS, L'allergie aux alliages dentaires non précieux : données de
littérature et solutions actuelles, EDP Sciences, 2016.
[8] M. HELFER, Etude des matériaux de reconstruction prothétique odontologique en salive
artificielle, Lorraine, 2012.
[9] A. KARAALI, Etude et caractérisation de la liaison céramique-métal sur des alliages bases Co-Cr
(+W), 2005.
[10] R. J. S. E. B. Shillingburg HT, Les préparations en prothèse fixée : principes et applications
cliniques, Paris: CdP, 1987.
[11] A. VALLATA, Les limites cervicales en prothèse fixée : concepts et préceptes, Nancy: Université
Henri Poincaré, 2011.
[12] P. L. A. H. François UNGER, Prothèse fixée et parodonte, Paris: CdP, 1997.

[13] L. O. et B. M., «Confection des modèles de travail en prothèse conjointe,» 2000. [En ligne].
Available:
https://www.researchgate.net/publication/267978956_Confection_des_modeles_de_travail_
en_prothese_conjointe. [Accès le 2017].
[14] C. P. Franck BECK, Modèle original : Confection de modèles fonctionnels, Hilzinger, 2005.

[15] J. BAILLON, Les techniques d'accès aux limites cervicales en prothèse fixée : habitudes des
praticiens en Midi-Pyrénées, Toulouse, 2014.
[16] T. NEIMANN, La zircone en prothèse fixée implanto-portée, vol. 19, CdP, 2013.

63
Table des matières
Liste des abréviations ......................................................................................................... 5
Liste des Figures ................................................................................................................. 6
Liste des tableaux ............................................................................................................... 7
I- INTRODUCTION ............................................................................................................ 8
Revue de littérature ............................................................................................................11
1- La prothèse conjointe..............................................................................................11
1.1- Définition ...........................................................................................................11
1.2- Classifications ..................................................................................................11
2- Les matériaux utilisés en prothèse fixée ...............................................................12
2.1- Les alliages métalliques ...................................................................................12
2.2- Les céramiques dentaires ................................................................................13
2.3- Les résines ........................................................................................................14
3- Bio-intégration des prothèses fixées : cas des CM et CCM ..................................14
3.1- Notion de biocompatibilité ...............................................................................14
3.2- Biocompatibilité des matériaux .......................................................................15
3.1.1- Alliages métalliques ..................................................................................15
3.1.2- Céramiques ................................................................................................16
3.3- La bio-intégration des prothèses fixées..........................................................17
3.3.1- Réalisation au laboratoire .........................................................................17
3.3.1.1- La limite cervicale et les limites prothétiques ....................................18
3.3.1.2- Modèle de travail et modèle positif unitaire (MPU) ou die .................19
3.3.1.3- Profil d’émergence................................................................................21
3.3.2- Interaction en milieu buccal de la couronne prothétique .......................23
II- METHODOLOGIE .........................................................................................................24
1- Cadre d’étude ...........................................................................................................24
2- Méthodes ..................................................................................................................24
3- Matériels et matériaux .............................................................................................26
III- RESULTAT ...............................................................................................................29
1- Préparation du modèle positif ................................................................................29
2- Réalisation de la maquette en cire .........................................................................34
3- Coulée du métal .......................................................................................................38
4- Stratification de la céramique cosmétique ............................................................44
IV- DISCUSSION ............................................................................................................55
Bibliographie ......................................................................................................................63
Table des matières .............................................................................................................64

64

Vous aimerez peut-être aussi