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CLASSE : TL2C PROFESSEUR : MR MDIAYE

EXPOSE : FRANCAIS

CHANT D'OMBRE
DE LEOPOLD SEDAR SENGHOR

EXPOSANTE
FATOU KINE FAYE

Année Scolaire 2023 -2024


INTRODUCTION

I. PRESENTATION DE L'AUTEUR

1. BIOGRAPHIE
2. BIBLIOGRAPHIE
II. PRESENTATION DE L'ŒUVRE
A. GENESE DE L'ŒUVRE
B. RESUME

C. ANALYSE ET COMPOSITION

III. ÉTUDE THÉMATIQUE

A. THEMES PRINCIPAUX
B. THEMES SECONDAIRE
 Le royaume d'enfance
 La culture
 La colonisation
 La race
 La femme

IV. ÉTUDE SPATIO-TEMPORELLE


A. ESPACE

B. TEMPS
.
CONCLUSION
INTRODUCTION

Chants d'Ombre est un recueil qui a fait date dans l'histoire de la poésie. Senghor, auteur de
cet ouvrage, est largement influencé dans ses textes où le tam-tam bat toujours la mesure.
Publié en 1945, une quinzaine d'années avant l'acquisition de l'indépendance dans la plupart
des colonies africaines, ce recueil intitulé Chants d'ombre est l'une des œuvres majeures
écrites par un Sénégalais. Il glorifie le monde noir qui en est la première référence et y évoque
pêle-mêle l'histoire du Sine, de celle des autres empires africains ou encore de l'Égypte
pharaonique ; il y célèbre l'art, la sagesse africaine et y rend hommage à la femme noire.
Chants d'ombre est donc le recueil de la nostalgie, d'une tentative de conjurer l'exil parisien et
de ressusciter l'Afrique précoloniale, « cette Afrique-là » qui semble avoir disparu à jamais.
Chants d'ombre est aussi une réponse idéologique et militante aux thèses pour légitimer la
colonisation dont le maître-mot est la négation de l'existence de culture et de civilisation en
Afrique.
Chants d'ombre est enfin la voix de l'Afrique et de la race noire qui développe des thèmes
variés : le royaume d'enfance, la fidélité à la culture, l'exil, la femme, la race, la colonisation...
que j'aborde dans l'ensemble dans cette publication.

I. PRESENTATION DE L'AUTEUR

1. BIOGRAPHIE
Chantre de la Négritude, du métissage et de la civilisation de l'universel, grammairien et
professeur, poète engagé et homme d'Etat, Léopold Sédar Senghor est né le 9 octobre 1906 à
Joal, petite ville côtière du Sénégal. On raconte qu'à l'heure de sa naissance un grand baobab,
situé à la sortie de la ville, s'écroula dans un terrible craquement : l'esprit qui l'habitait l'avait
quitté pour se glisser dans une autre enveloppe. Léopold Sédar Senghor est un homme
politique sénégalais, premier Président de la République du Sénégal de 1960 à
1980. Léopold Sédar Senghor a une éducation catholique et apprend le français, une langue
qui l'aide beaucoup à avoir son baccalauréat. Ses talents en langue lui permettent d'obtenir une
bourse d'étude pour rejoindre Paris, en 1928. Là-bas, il rencontre Georges Pompidou et Aimé
Césaire, qui deviennent ses amis. Diplômé de sa licence de lettres en 1931, il obtient son
agrégation en 1935 et devient professeur. Naturalisé français en 1932, il est tout de même
contraint de rejoindre l'infanterie coloniale en 1939, lorsque la Seconde Guerre mondiale
débute. Dès 1945, il débute une carrière politique en étant élu député du Sénégal à
l'Assemblée nationale française. C'est 15 ans plus tard, en 1960, qu'il est élu Président de la
République du Sénégal, après l'indépendance du pays proclamée le 22 septembre de la même
année. Réélu cinq fois, il met cependant fin à son cinquième mandat avant son terme, en
1980. Premier Africain élu à l'Académie française en 1983, il devient l'un des pères de la
francophonie. Léopold Sédar Senghor est décédé le 20 décembre 2001, en Normandie.

2. BIBLIOGRAPHIE

Poésie Chant d'ombre, le seuil, 1945Hosties noires, le seuil, 1948Ethiopiques, le seuil,


1956Nocturnes, le seuil, 1961Lettres d'hivernage, le seuil 1973Chant pour Jackie Thomson,
1973Guélowar ou prince, le seuil 1948Le lion rouge (hymne national sénégalais) Ø Essais
Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue française. Ce que je crois :
négritude, francité et civilisation de l'universel. Paris : Grasset, 1985. 234 p. Elégies majeures
[suivi de] Dialogue sur la poésie francophone. Paris : Seuil, 1979. 123p. Léopold Sédar
Senghor et la revue Présence Africaine. Paris : Présence Africaine, 1996. 246 p. Liberté 1 :
négritude et humanisme. Paris : Seuil, 1964. 438 p. Liberté 2 : nation et voie africaine du
socialisme. Paris : Seuil, 1971. 314 p. Liberté 3 : négritude et civilisation de l'universel. Paris :
Seuil, 1977. 573 p. Liberté 4 : socialisme et planification. Paris : Seuil, 1983. 668 p. Liberté 5
: le dialogue des cultures. Paris : Seuil, 1993. 295 p. La Poésie de l'action : conversations
avec Mohamed Aziza. Paris : Stock, 1980. 429p.

II. PRESENTATION DE L'ŒUVRE


A. GENESE DE L'ŒUVRE

Publie en 1945, chants d'ombre est le premier de poésie de Senghor. Il s'explique à partir des
facteurs culturels, littéraires et historiques. En effet, il fut remonté dans les années 30 pour
comprendre l'intention du poète en publiant cette œuvre. Il s'agit d'abord de son engagement
dans la défense de l'identité culturelle noire et son adhésion sans faille a la négritude qui,
comme il dit <>. Sur le plan littéraire chant d'ombre se présente comme un recueil de chants,
car pour Senghor, la poésie est avant tout un chant. C'est pourquoi il indique souvent les
instruments qui doivent accompagner ses poèmes. Et en fin, sur le plan historique, chant
d'ombre apparait comme une réponse au vide culturel dont on a taxe l'Afrique mais également
une réaction contre la fameuse mission civilisatrice de l'occident.
B. RESUME
Léopold Sédar Senghor s'est insurgé contre les occidentaux colonialistes qui cherchent à faire
ancrer dans l'esprit du noir qu'il n'a pas de civilisation, pas de patrimoine et qu'il n'a rien
écrit. Dans Chants d'ombre, Hosties noires, il s'ingénie à montrer que l'Afrique est
« civilisée jusqu'aux os ». Il réfute l'idée du Nègre sauvage ou bon enfant. Tout ceci pour lui
relève de la fabulation et du mythe. Les croyances, les traditions et les maximes montrent que
l'Afrique est un continent de sagesse mais aussi de malice et d'humour. Quoiqu'en disent les
historiens malintentionnés, la civilisation africaine est aussi vieille que le monde. Les
recherches anthropologiques et archéologiques ont démontré que la civilisation égyptienne est
une civilisation noire. Malgré l'influence de la poésie française, l'on sent bien
que SENGHOR ne se contente pas de juxtaposer ce qui pourrait s'appeler octosyllabes,
décasyllabes alexandrins, etc. Il crée des vers réclamant une ampleur de respiration plus
exigeante que les vers français traditionnels, et qu'on aura tendance à appeler des versets. (Le
verset c'est initialement, chacun des petits paragraphes traditionnellement constitués pour
diviser un texte sacré, comme la Bible ou le Coran. Mais ce nom est employé également,
depuis 1933, pour désigner une phrase ou une suite de phrases rythmées d'une seule
respiration, et découpées dans un texte poétique à la façon des versets des psaumes.) Le style
dans Chants d'ombre est aussi marqué par des images surréalistes et des associations de mots
étranges, des écarts syntaxiques qui réveillent l'imaginaire du lecteur et lui suggère plus de
pistes d'interprétations ; des écarts lexicaux qui produisent plus de sens parce qu'ils échappent
à la banalité : « Les patènes des joues », « je t'adore o beautés, de mon œil monocorde »p.
16 On peut aussi noter la rareté de la ponctuation qui est parfois absente, ce
que SENGHOR revendique comme « ponctuation expressive » qui assure une fluidité et une
ampleur de la pensée.

C. ANALYSE ET COMPOSITION

Le titre semble revêtir une double signification : pour Senghor le chant exprime une
spécificité culturelle en Afrique où la création littéraire reste essentiellement orale et se
transmet souvent par le chant. Le chant, pour SENGHOR, est synonyme de poésie, de moyen
de communication avec l'autre. L'ombre, quant à elle, peut aussi bien suggérer l'inquiétude, le
mystère, que la sagesse, le sacré, la couleur noire, en un mot l'Afrique. Senghor affirme en
effet s'être largement inspire des poétesses de son village natal. Les chants gymniques (chants
qui accompagnent les manifestants sportives) organisés à la fin des saisons des pluies
donnaient l'occasion aux femmes de se surpasser. Retenons que le don de la poésie est inné
chez la femme Africaine. Par ailleurs, en Afrique, et particulièrement dans le royaume de
Sine, toute activité est accompagnée de poésie, c'est-à-dire de créations artistique. Fidel a son
territoire, Senghor estime qu'un poème est avant toute chose un chant destiné a quelqu'un. Ce
chant a pour vertu d'invoquer, d'appeler quelqu'un de magnifier. Comprend-on que les
manifestations sportives, en particuliers les scènes de luttes soient accompagnées de poésie.
Celle-ci permet au champion d'exhiber ses qualités athlétiques, sa ruse, mais aussi sa grandeur
de cœur. Et en définitive, la poésie entraine l'élévation et c'est pourquoi au royaume de Sine
même la guerre est accompagnée de poésie. Les chants d'ombre sont donc des chants de
communions avec ceux qui ne sortent plus, ceux qui sont dans l'ombre. C'est le lien pour le
poète Senghor, de dénoncer un certain nombre d'anomalies qui peut-être contribuent à la
disparition physique, morale et même psychologique : la colonisation et ses conséquences. Le
recueil chants d'ombre est compose de 17 poèmes courts et de 03 longs poèmes : « Que
m'accompagnent kora et balafons », « par-delà Eros »et « le retour de l'enfant prodigue. »

III. ÉTUDE THÉMATIQUE


Les thèmes dans chants d'ombre sont divers et semblent expliciter les intentions
de Senghor. Entre autre nous pouvons distinguer les thèmes principaux et les thèmes
secondaires.
A. THEMES PRINCIPAUX
 Le thème de la nostalgie
Il est d'une importance capitale dans le recueil car inhérent a la période de l'exil
européen. C'est un moyen pour le poète grâce à l'écriture de tourner ses sources, a sa
culture (scène de promenade de son terroir, évocation de la femme noire, des
cérémonies familiales) le royaume d'enfance (terroir sérère) répond à cette même
préoccupation, celle-là même qui consiste à renouer avec les valeurs primitives de son
monde et à oublier l'hostilité et l'agression du monde occidental
 Le lyrisme personnel
Ce thème permet au poète de crée la vision du nègre par rapport à sa psychologie et
son univers socioculturel. C'est ainsi qu'ouragan, Senghor fait allusion a sa faculté de
création tout en représentant sa personnalité par la fuite du temps. Ce poème lui
permet de montrer l'originalité par lequel le poète nègre trouve son inspiration. A
travers le poème « Tout le long du jour » c'est la représentation de la vie quotidienne
de son royaume d'enfance avec ses activités diverses purement nègre. Dans « Totem »
son lyrisme prend une dimension sur naturelle voir mystique. En effet, il y montre une
réalité propre au cadre nègre d'où la relation réciproque entre l'homme et son ange
gardien constitue un facteur d'équilibre pour l'un et pour l'autre. Senghor n'est pas
seulement optimiste, il est marque de manière profonde par le pessimisme (cf. liberté
c'est le temps de partir, visite) ou il exprime sa mélancolie net son angoisse
existentielle dû au manque de liberté pour l'incarcération : au non-sens de la vie ou
par le fait qu'il se trouve seul dans l'univers occidental couper de son royaume
d'enfance.
 La représentation des valeurs culturelles nègres
Selon une certaine critique, chant d'ombre n'est que la définition objective et
sociologique de la négritude d'après Senghor. Chant d'ombre apparait dès lors comme
étant l'ouvrage qui signe le prélude de ce mouvement idéologique et culturelle. Ce
pourquoi on retrouve dans l'ouvrage les différente valeur négre. La race noire constitue
le plier dans la poésie négro-africaine d'ailleurs tout comme dans chant d'ombre ou il
s'agit de procéder à une représentation idéaliser de cette race au point d'en tirer une
fierté par sa valeur symbolique. Ainsi dans « Femme noire » le poète magnifie le
personnage féminin qui est le symbole même de la beauté sur toute ses formes. En
faisant une description plastique de la femme noire, Senghor célèbre en même temps ces
vertus morales, sensuelle et esthétique. Il pose la célébration au point de lui donner une
valeur céleste ou mystique. Dans « Message », on retrouve cette même idéalisation de la
race noire et c'est l'occasion pour le poète d'opposer le matérialisme et la perversion des
valeurs occidents à l'humanisme des coutumes nègre. Donc, à travers ces textes, le poète
montre de manière claire sa préférence pour la race noire. Cette célébration de la race
noire ce retrouve également dans « le retour de l'enfant prodigue » et dans « Par-delà
Eros ».
B. THEMES SECONDAIRE
1. LE « ROYAUME D’ENFANCE »
2. LA CULTURE
3. LE MYSTÈRE
5. LA RACE
6. LA COLONISATION
7. L’HISTOIRE
8. LA FEMME
1. LE « ROYAUME D’ENFANCE »
L’expression »royaume d’enfance » réunit plusieurs significations, à petite comme à grande
échelle. Présent dans des poèmes comme »Joal », »Nuit de Sine », »Que m’accompagnent
kôras et balafongs », etc., ce terme renvoie tantôt à la patrie du poète, à son enfance idyllique,
tantôt à un contexte : celui de la société africaine d’avant la colonisation.
Les villages de Joal »l’ombreuse », de Djilor, de Fadiouth restituent, sous forme
d’échantillons, ce cadre quasi paradisiaque qui abrite une société fortement enracinée dans ses
valeurs, ses traditions et son histoire, c’est-à-dire une communauté non encore »corrompue »
par ce que les Occidentaux appellent la seule »civilisation ».
2. LA CULTURE
Senghor a bâti sa doctrine autour du village africain, siège de la culture, pour mieux battre en
brèches les thèses racistes de »table rase ». Chants d’ombre est un hymne de la fidélité à la
culture originale à travers l’exhibition des manifestations rituelles (sacrifices), l’oralité (griots,
chants, devinettes…), le merveilleux (les êtres surnaturels) et les croyances ancestrales
(réincarnation, communion avec les morts). D’ailleurs, les titres des poèmes du recueil ( »Nuit
de Sine », »Joal », »Masque nègre », »Totem », »Prière aux masques »,… traduisent
parfaitement le refus de l’assimilation et le souci de préservation des valeurs ancestrales.

3. LE MYSTÈRE
Dans ce livre, l’Afrique est représentée comme un univers où l’on vit dans la familiarité des
ancêtres qui ne sont plus :
« Femme allume la lampe au beurre clair que cause autour les ancêtres comme les parents, les
enfants au lit.
Écoutons la voix des Anciens d’Élissa. Comme nous exilés
Ils n’ont pas voulu mourir, que se perdit dans les sables
Le torrent séminal. (…)
Que je respire l’odeur de nos morts, que je recueille et redise leurs voix vivantes…»
( »Nuit de Sine »)
Convaincu que les « morts ne sont pas morts », le poète croit fondamentalement au principe
de réincarnation :
« Je suis moi-même le grand-père de mon grand-père
J’étais son âme et son ascendance »
Dans cette Afrique là, les anciens initient les jeunes aux mystères de la nature :
« Tokô ‘ Waly (oncle de Senghor) tu écoutes l’inaudible
Et tu m’expliques les signes que disent les ancêtres dans la sérénité marine des constellations
»
( »Que m’accompagnent kôras et balafongs »)
4. L’EXIL
Senghor quitte très tôt le nid douillet de la famille, le giron du royaume d’enfance en quelque
sorte, pour séjourner seize ans en Europe où il se sent seul, très seul… Exilé dans la froide
ambiance de la vie ooccidentale, le poète fait l’amère expérience de l’ennui :
« Quelle marche lasse le long des jours d’Europe où parfois
Apparaît un jazz orphelin qui sanglote sanglote sanglote »
Parfois, ce sentiment d’exil est traduit en terme d’enfermement, de souffrance et d’angoisse :
« Mes ailes battent et se blessent aux barreaux du ciel bas
Nul rayon ne traverse cette voûte sourde de mon ennui »
( »Ndessé ou blues »)
5. LA RACE
Senghor garde vivace dans sa mémoire le souvenir de l’oppression dont sa race a été victime,
notamment l’épisode douloureux de l’esclavage :
« Les mains blanches qui flagellèrent les esclaves »
( »Neige sur Paris »)
À l’opposé des thèses racistes qui confinent le Noir dans le préjugé, le mépris et la vilénie, il
présente sa race comme un peuple rédempteur de l’humanité. Il veut :
« Que nous (les Noirs) répondions présent à la renaissance du Monde
Ainsi le levain qui est nécessaire à la farine blanche »
(Prière aux masques »)

6. LA COLONISATION
Le poète sénégalais instruit le procès de la colonisation ; il dénonce énergiquement le pillage
de l’Afrique, les brimades, la violence et les servitudes de la colonisation :
« Les mains blanches qui tirèrent des coups de fusils qui croulèrent les empires. (…)
Les mains blanches qui abattirent la forêt de rônier »
( »Neige sur Paris »)
7. L’HISTOIRE
Dans Chants d’ombre, Senghor entreprend un travail de réhabilitation des figures historiques
africaines (que les Occidentaux ont qualifiés de roitelets sanguinaires) à travers leur prestige,
leur humanisme, leur élan de patriotisme. Loin d’être un tyran, le souverain est le défenseur,
le protecteur de son peuple :
« Tu n’es pas plante parasite sur l’abondance rameuse de ton peuple
Ils mentent ; tu n’es pas tyran, tu ne te nourris pas de graisse.
Tu es l’organe riche de réserve, les greniers qui craquent pour les jours d’épreuve (…)
Je ne dis pas le silo mais le chef qui organise la force forge
Le bras, mais la tête qui reçoit coups et boulets.
Et ton peuple s’honore en toi… »
( »Que m’accompagnent kôras et balafongs »)
8. LA FEMME
Dans Chants d’ombre, la femme a une dimension complexe. Son évocation est parfois liée au
thème de l’amour ( »Masque nègre », »Femme noire »…) La peinture de la femme peut
revêtir des accents pétrarquistes, compte tenu de sa dimension platonique. Dans »Masque
nègre », la femme affiche un visage « que ne souillent ni fards ni rougeurs ni rides, ni traces
de larmes ni de baisers ». Cependant, ce lyrisme poétique atteint parfois des proportions
érotiques ; dans »Femme noire » par exemple, on peut lire :
« Gazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles dans la nuit de ta peau ».
Mais mieux vaut l’ajouter, cette femme fait aussi office de mère dans d’autres poèmes et,
mieux encore, elle symbolise l’Afrique dans ce qu’elle a de paradisiaque mais une terre
vierge, hélas, saccagée, violée, piétinée par les Blancs envahisseurs et si soifs de chair fraîche.

IV. ÉTUDE SPATIO-TEMPORELLE


A. ESPACE
Dans Chants d'ombre, Hosties noires, il s'ingénie à montrer que l'Afrique est « civilisée
jusqu'aux os ». Il réfute l'idée du Nègre sauvage ou bon enfant. Tout ceci pour lui relève de la
fabulation et du mythe. Cependant, Senghor construit sa théorie autour du village africain qui
apparaît comme mythique. C'est dans le village que le noir exprime son authenticité, ses
valeurs culturelles et la manière de vivre africaine. C'est également dans le village que le
jeune africain commence son initiation aux rites, aux traditions et qu'il apprend à s'intégrer
dans sa communauté. Le village est le lieu privilégié pour s'imprégner de la culture africaine.
Les écrivains et poètes ont une conception et une vision presque élégiaque de la campagne et
du village. En Afrique, la vie villageoise est organisée selon des rites précis et déterminés
basés sur la solidarité et l'entraide. Chaque individu est lié au groupe et des liens de fraternité
et de respect lient les jeunes aux vieux qui sont considérés comme des sages. Dans le village
tout le monde est respecté, les vivants autant que les morts. Une vieille croyance africaine
rapportée par Léopold Sédar Senghor révèle que « les morts qui ne sont pas morts » attendent
que les vivants les approvisionnent. C'est ce qui donne leur sens aux fêtes africaines où l'on
danse et on distribue de la nourriture abondamment.
B. TEMPS
Léopold Sédar Senghor s'est insurgé contre les occidentaux colonialistes qui cherchent à faire
ancrer dans l'esprit du noir qu'il n'a pas de civilisation, pas de patrimoine et qu'il n'a rien écrit.
Les croyances, les traditions et les maximes montrent que l'Afrique est un continent de
sagesse mais aussi de malice et d'humour. Quoiqu'en disent les historiens malintentionnés, la
civilisation africaine est aussi vieille que le monde. Les recherches anthropologiques et
archéologiques ont démontré que la civilisation égyptienne est une civilisation noire.

CONCLUSION

Pour comprendre chant d'ombre, il est nécessaire d'associer à l'analyse du texte beaucoup
d'interprétation mais également se référer à l'histoire, à la biographie du poète et au
monde sérère en tant que communauté afin de pouvoir ressortir les particulier et la
personnalité de la civilisation noire. Mais se rappelé à tout moment que chants d'ombre est
avant tout une œuvre littéraire qui a sa part d'irrationalité, de fonctionnalité que l'on retrouve
dans l'idéalisation de la race et des valeurs sociopolitique à travers lesquelles le réel est
souvent transfiguré.

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