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LES DILIGENCES À EFFECTUER AVANT LA CONCLUSION DU MARCHÉ

Le CSTB, implanté au cœur de la ville de Champs-sur-Marne, donne sur de nombreux bâtiments


situés à proximité immédiate de nos locaux : écoles, maisons, gymnases, commerces.

Les travaux de construction peuvent engendrer des troubles comme :

- des dommages aux tiers : nuisances sonores (bruit liés au chantier), nuisances visuelles
(murs érigés trop hauts), pollution de l’air liée aux poussières etc.
- des dégâts matériels sur les ouvrages avoisinants (mouvement des sols entrainant des
fissures) etc.

Afin de se prémunir d’éventuelles réclamations des tiers, le CSTB peut se protéger en engageant une
procédure d’urgence appelée référé précontractuel.

Le référé précontractuel n’est ouvert qu’avant conclusion du marché.

Un mois avant le début du chantier, un huissier est missionné par le juge des référés afin d’effectuer
des constats avant travaux. L’objectif du procès-verbal de constat avant travaux est donc de faire un
état des lieux précis de la situation avant que le CSTB ne démarre les travaux.

Ainsi, a posteriori, un voisin ne pourra pas engager la responsabilité du CSTB pour des
dégradations antérieures aux travaux.
LES MOMENTS CLÉS À SIGNALER À L’ASSUREUR

Les évènements et les changements de situation listés ci-dessous doivent impérativement être
signalés à l’assureur :

1- Durée prévisionnelle des travaux supérieure à 36 mois

La durée prévisionnelle maximale des travaux par opération de construction est de 36 mois. Lorsque
la durée prévisionnelle de l’opération est supérieure à 36 mois, le CSTB doit obtenir l’accord préalable
de l’assureur.

2- Travaux supplémentaires et/ augmentation des coûts de construction

Le CSTB doit, en cas de travaux supplémentaires et/ou d’augmentation de la valeur des coûts de
construction de plus de 20% par rapport au montant prévisionnel, adresser à l’assureur une
déclaration.

3- Arrêt du chantier

Deux cas d’arrêts temporaires du chantier sont à signaler à l’assureur :

- l’intempérie supérieure à 30 jours et n’ayant eu aucune incidence sur les travaux ;


- l’arrêt temporaire provoqué par une autre cause. Le CSTB devra informer l’assureur des
raisons de cet arrêt et des dispositions particulières prises sur le chantier au cours de cet
arrêt.

En cas d’arrêt définitif du chantier, le CSTB doit en informer l’assureur dans un délai maximum de 15
jours.

4- La réception du chantier

La réception est l'acte par lequel le CSTB déclare accepter l'ouvrage avec ou sans réserve. Le CSTB
communique la date de réception du chantier au titulaire du marché et lui adresse dans les 14 mois
suivants celle-ci le coût définitif des travaux.

5- Dépassement de la date prévisionnelle de réception

Le CSTB doit informer l’assureur de tout dépassement de la date prévisionnelle de réception des
ouvrages et ce, avant la date d’expiration des garanties. Les garanties seront prorogées
automatiquement jusqu’à la date de réception définitive pour une durée de 4 mois maximum.
LA GARANTIE TOUS RISQUES CHANTIER (avant réception)

La garantie tous risques chantier, appelée garantie TRC permet au CSTB d’être couvert en cas de
dommages survenant entre la date de démarrage des travaux de chaque opération de
construction et la réception des travaux. La durée du contrat est de 4 ans à compter de sa date de
notification.

La garantie TRC est souscrite par le CSTB pour le compte de l’ensemble des intervenants qui
participeront aux travaux dans le cadre du Plan de relance :

- les entreprises du BTP retenus dans le cadre des appels d’offres ;


- les concepteurs retenus dans le cadre des appels d’offres ;
- les sous-traitants.

La garantie TRC évitera donc au CSTB, en cas de sinistre, d’avoir à engager un recours contre
l’un des intervenants au chantier et à rechercher une responsabilité parmi les multiples
personnes étant intervenues.

Le contrat TRC a pour objet de garantir tous les dommages matériels, pertes matérielles ou
disparitions subis par les biens assurés.

Les travaux garantis au titre de la TRC sont l’ensemble des travaux consistant principalement en
la restructuration, la construction, l’extension, la réhabilitation, la surélévation, la rénovation de
bâtiment. Les travaux peuvent également être relatifs à des mises aux normes, mises en sécurité,
grosses réparations, reprises de désordres sur constructions existantes, réparations ou
reconstructions suite à sinistres.

Si la durée prévisionnelle des travaux par opération de construction est supérieure


à 36 mois, le CSTB doit demander l’accord préalable de l’assureur.

Les biens assurés au titre de cette garantie sont :

- l’ouvrage provisoire prévu à ce marché et nécessaire ou utile à son exécution ou à


l’exécution des travaux compris dans le cout total de l’opération déclarée ;
- les matériaux et éléments d’équipement déchargés sur le site du chantier, destinés à faire
partie intégrante de l’ouvrage.

La TRC est une assurance « tout sauf » : tous les dommages sont garantis, sauf ceux mentionnés
expressément dans le contrat en tant qu’exclusions. Sont exclus au titre de la TRC (liste non
exhaustive) :

Les pertes ou les dommages causés par les véhicules terrestres à moteur ;
Les pertes ou manquants découverts lors d’un inventaire ;
Les pertes ou dommages atteignant les matériels d’exécution tels que : outillages,
engin de chantier ainsi que le contenu des bureaux de chantier et baraquements pour
le personnel.

NB : la garantie TRC exclut les pertes ou manquants découverts lors d’un inventaire mais couvre le
vol simple. Le CSTB doit, dans les 6 jours à compter de la date où il en a connaissance, aviser
l’assureur et les services publics, ou toute autorité compétente en la matière, et déposer une plainte
dans le même délai.
LA GARANTIE DE PARFAIT ACHEVEMENT (après réception)

La garantie de parfait achèvement, appelée GPA, permet au CSTB d’exiger de l’entrepreneur qu’il
répare tous les désordres signalés soit :

- par des réserves mentionnées au procès-verbal de réception ;


- par une notification écrite postérieure (mise en demeure) envoyée par lettre recommandée
avec avis de réception. L’entrepreneur dispose d’un délai de 90 jours pour intervenir. Si, à
l’issue de ce délai, aucune réparation n’a été effectuée, il faut mettre en demeure l’entreprise
d’intervenir. Si malgré la relance, les désordres persistent, une déclaration de sinistre à titre
conservatoire peut être envisagée, dans le délai d’un an à compter de la réception.

Le délai de garantie de parfait achèvement court durant 1 année après la date de réception du
chantier. NB : le dommage doit avoir été constaté durant cette période d’un an (pour les dommages
non apparents lors de la réception), mais la réparation peut se faire après la fin de ce délai.

Les travaux couverts par cette garantie sont :

- les désordres de nature décennale ;


- les dommages intermédiaires. Le dommage intermédiaire ne peut être apparenté à un
désordre de nature décennale dans la mesure où il ne présenterait pas le caractère de
gravité requis. EX : des malfaçons affectant un revêtement de sol.

LA GARANTIE DE BON FONCTIONNEMENT (après réception)

La durée de la garantie de bon fonctionnement est de 2 ans suivant la réception des travaux. Elle
peut être allongée si le contrat le prévoit.

Cette garantie impose au constructeur de réparer ou remplacer les éléments d'équipement défaillants.

Il s'agit de tous les éléments d'équipement dissociables (qui peuvent être enlevés sans dégrader le
bâti, par exemple, le ballon d'eau chaude).

Pour faire jouer cette garantie, il faut envoyer une lettre recommandée avec accusé de réception au
constructeur concerné, et lui demander d’intervenir à ses frais, selon le délai fixé.
L’ASSURANCE DOMMAGES-OUVRAGE (après réception)

Le CSTB faisant réaliser dans le cadre du Plan de relance, des travaux de construction, d'extension
ou de rénovation du gros œuvre par des entreprises, doit souscrire une assurance dommages-
ouvrage (appelée DO).

L’assurance DO préfinance, sans recherche de responsabilité, les travaux de réparation des


dommages relevant de la garantie de responsabilité civile décennale des constructeurs. Sont
couverts les dommages, apparents ou non lors de la réception qui :

- compromettent la solidité des ouvrages constitutifs de l’opération ;


- affectent ces ouvrages dans un de leurs éléments constitutifs ou l’un de leurs éléments
d’équipement et rendent lesdits ouvrages impropres à leur destination ;
- affectent la solidité de l’un des éléments d’équipement indissociables des ouvrages de
viabilité, de fondation, d’ossature, de clos ou de couvert.

Est également pris en charge par l’assureur, le coût des démolitions, déblaiements, déposes ou
démontages éventuellement nécessaires.

L’assurance DO débute à réception des travaux. Elle expire en même temps que la garantie de
responsabilité civile décennale des constructeurs, soit 10 ans après la réception des travaux.

Après indemnisation du CSTB, l’assureur DO exerce un recours contre les constructeurs


responsables, et leurs assureurs de responsabilité civile décennale respectifs.

L’assurance DO peut jouer avant réception dans l’hypothèse de la résiliation du marché avant
réception.

Il est possible d’obtenir une indemnisation directement auprès de l’assureur du tiers


responsable sans passer par la DO : c’est l’action directe.

A savoir : La Convention de Règlement de l’Assurance Construction (CRAC) est un accord signé par
de nombreux assureurs du marché français. Dans le cadre de l’assurance dommages-ouvrage, elle
permet de faciliter la prise en charge des sinistres. La convention CRAC s’applique à tous les sinistres
inférieurs à 130 000 euros.
Grâce à cette convention, il y a une présomption de responsabilité partagée entre :
- le constructeur (80%) ;
- le contrôleur technique (20%).
Il est possible de sortir de la convention CRAC en acceptant que 75% de l’indemnité proposée par
l’assureur. Cela permet d’aller rechercher la totale responsabilité du constructeur.
LA GESTION DE SINISTRE DANS LE CADRE DE LA DOMMAGES-OUVRAGE

A) La déclaration de sinistre

En cas de survenance d’un sinistre de nature décennale il convient de :

1- faire la déclaration de sinistre par lettre recommandée à l’assureur DO. La déclaration de


sinistre doit comporter les éléments suivants :
- le numéro du contrat d’assurance ;
- le nom du propriétaire de la construction endommagée ;
- l’adresse de la construction endommagée ;
- la date de réception (joindre le PV de réception) ;
- la date d’apparition des dommages ;
- la description et la localisation des dommages.

2- d’être vigilant sur le traitement de la déclaration par l’assureur. En effet, ce dernier


dispose de 10 jours à compter de la réception de la déclaration de sinistre pour :
 signifier que la déclaration complète et réputée constituée ;
 réclamer des renseignements manquants.

À réception de la déclaration complète de sinistre, l’assureur a 60 jours pour faire expertiser les
dommages, communiquer le rapport de l'expert et notifier s’il prend en charge le sinistre.

L’expertise n’est pas obligatoire :


- pour les dommages estimés à moins de 1 800 € ;
- quand l’assureur considère au vu de la déclaration que la mise en jeu de la garantie est
manifestement injustifiée.
Toutefois, le CSTB peut contester la décision de l’assureur DO et exiger la nomination d’un
expert.

B) L’expertise

Mission : L’expert a pour mission de constater la matérialité des dommages ou des désordres : il ne
doit pas prendre position sur la mise en jeu des garanties. L’expertise doit respecter le principe du
contradictoire : l’assuré est autorisé à se faire assister ou représenter (à ses frais).
Nomination : À réception de la déclaration complète de sinistre, l’assureur a 60 jours pour faire
expertiser les dommages. Il est possible de récuser sous 8 jours l’expert. Si ce dernier ne convient
pas au CSTB, l’assureur en nommera un nouveau qu’il est possible de récuser sous 10 jours. Le
troisième expert sera désigné par le juge sous 30 jours.

1- Le rapport préliminaire de l’expert

L'expert vérifie la matérialité des dommages, les décrit dans son rapport préliminaire afin de permettre
à l'assureur de prendre position dans les délais des 60 jours. Dans son rapport destiné à l’assureur,
l’expert :

- listera les mesures conservatoires nécessaires pour éviter l’aggravation des dommages ;
- constatera que les dommages sont bien de nature décennale ;
- estimera le coût des travaux.

A la lecture du rapport, l’assureur doit notifier à l’assuré sa décision quant au principe de la mise en
jeu des garanties du contrat.

Si l’assureur :
- ne respecte pas le délai de 60 jours ou ;
- propose une offre d’indemnité manifestement insuffisante ;
l’assuré peut, sur simple notification faite à l’assureur, être autorisé à engager les dépenses
correspondantes à l’exécution des mesures conservatoires nécessaires à la non-
aggravation des dommages dans la limite de l’estimation portée dans le rapport préliminaire de
l’expert.

2 – Le rapport définitif de l’expert

L’expert rédige un rapport définitif. Il mentionne les causes du dommage ainsi que les travaux à
réaliser et leur chiffrage exact.

Au vu de ce rapport définitif, l’assureur fera sa proposition d’indemnisation à l’assuré, au plus tard 90


jours après la déclaration du sinistre.

Si l’assureur ne respecte pas le délai de 90 jours, l’assuré peut exiger des dépenses de
réparation dans les 15 jours à compter de la réception par l’assureur de sa notification de
l’estimation qu’il aura pu faire lui-même des travaux.

Si l’assureur respecte les délais mais que nous refusons l’indemnité, deux choix s’offrent à nous :

- Refuser purement et simplement l’offre par un AR et demander une nouvelle proposition de


règlement ;
- Refuser l’offre par un AR mais demander à l’assureur le versement d’une avance d’un
montant égal aux ¾ de l’indemnité proposée.

3 – Le rapport complémentaire de l’expert

Ce rapport est établi à l’intention de l’assureur. Il doit reprendre les conclusions du rapport d’expertise
et en approfondir l’analyse afin de rechercher les faits générateurs à l’origine des dommages.

Ce rapport permet l’exercice par l’assureur DO à son droit de recours contre le constructeur
responsable et son assureur RCD.

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