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E-ISBN 978-2-3819-5066-2
Copyright © Presses du Châtelet, 2023.
Au Pr Pujol
Au Pr Joyeux
Sommaire
Couverture

Page de titre

Page de copyright

Avertissement

Prologue

Considération sur le cancer, ses paradoxes et ses mystères

Témoignages

Sarah

Luigi

Maria

Sylvie

Margarita

Clara

Mario

Jacques

Lucienne

Victoria
Simone

Analyse et interprétations

L'annonce

Relations avec la médecine officielle

Les médecines alternatives

La décision

Le travail sur soi

Vivre dans le présent

Préciser ses objectifs

L'engagement total

La maîtrise personnelle

Foi et croyances spirituelles

L'apprentissage de l'amour

Le rapport au corps

Le sens de la maladie et de la santé

La souffrance, la maladie et leurs bénéfices

La mort

Leur démarche spirituelle

Hypothèses autour d'un système explicatif

Le niveau d'action des différentes médecines alternatives


La cascade énergétique

Création d'un nouveau paradigme

L'avenir

Bibliographie

Remerciements

Promo éditeur
Avertissement

Cet ouvrage livre des témoignages de patients ayant pour la plupart


interrompu leurs traitements médicaux, pour diverses raisons.
En tant que médecin, nous ne recommanderons jamais aux personnes
atteintes d’un cancer de refuser ou de suspendre le protocole de soins mis
en place par les équipes médicales.
Nous ne prônons aucune méthode de soin en particulier.

Ce livre relate le parcours de patients ayant guéri de façon inexpliquée


par la science. L’auteur souhaite, à travers ces récits et leur analyse,
susciter chez le lecteur des questionnements et une réflexion afin qu’il
puisse trouver son propre chemin, le mener à son rythme, selon son
histoire personnelle, ses besoins et son propre système de valeurs et de
pensée.

Afin de respecter le secret médical et l’anonymat des patients, les


prénoms, certains lieux et certaines circonstances ont été modifiés.
PROLOGUE

Depuis mon adolescence, une question m’obsède : « Pourquoi


sommes-nous malades ? »
Mon père, médecin de profession, a toujours tenté d’y répondre en
m’expliquant le fonctionnement et le dysfonctionnement des processus
biologiques de notre corps, de nos cellules, de nos organes, et en me
détaillant l’origine et la cause des symptômes.
Ma mère, pour sa part, estimait que l’origine des maladies ne pouvait
se réduire aux théories académiques, et leur traitement aux gestes
médicaux. Elle n’hésitait pas à nous emmener, ma sœur et moi, consulter
toutes sortes de guérisseurs, souvent naturopathes, et persistait à nous
soigner, malgré les commentaires ironiques de mon père, à l’aide de
plantes.
Mais, quelle que soit la théorie qui les sous-tendait, aucune de ces
explications ne m’a jamais satisfait. Je partis donc à la recherche de
réponses dans mes lectures, mes voyages, mes rencontres.
Je fus très vite passionné par les systèmes de pensées et de croyances
des sociétés traditionnelles, et notamment du monde oriental, en mesure
d’apporter des explications et de donner du sens, là où notre monde
occidental me laissait toujours sans réponse.
Je découvris le rôle crucial des guérisseurs dans de nombreuses
sociétés, y compris la nôtre. Je décidai d’aller à leur rencontre afin de
saisir la nature de leurs interventions et les théories qui les fondaient. Ce
fut une révélation et, durant quelque temps, l’idée de devenir moi-même
guérisseur me séduisit !
Mais devenir guérisseur sans être médecin comportait de nombreux
risques.
Le chemin pour exercer ce métier, apporter un réel soulagement à ses
patients et jouir d’une certaine respectabilité est semé d’embûches. La
reconnaissance acquise auprès des patients vous transforme vite en une
cible pour les autorités médicales qui vous considèrent d’emblée comme
un « charlatan ».
Refusant de me battre contre des moulins à vent, j’ai donc pris la
décision de devenir médecin, afin d’obtenir tout d’abord la
reconnaissance de mes pairs. Je serais alors autorisé à exercer mon art, et
libre de pratiquer selon mes propres conceptions.

Quelques années plus tard, je commençais donc mes études de


médecine. Le contenu de nombreux cours me passionnait et confirmait
mon admiration pour le corps humain et son fonctionnement ainsi que
mon enthousiasme pour la science et ses progrès.
Je ressentais malgré tout le poids du dogme médical et l’agacement de
certains de mes professeurs face à mes interrogations devant les
phénomènes inexpliqués par la science. Ils se contentaient de me rappeler
mon devoir d’étudiant, me demandant d’appliquer à la lettre ce que la
science considérait comme la vérité.
En outre, l’absence de cours sur l’influence de l’humeur, du stress, de
l’état psychologique des patients sur le fonctionnement du corps me
laissait perplexe. On nous apprenait à écouter les symptômes mais pas la
personne derrière le malade et je ne pouvais me résoudre à accueillir des
patients sans entendre leur histoire de vie, leurs bonheurs, leur mal-être.
Mon instinct me dictait toujours de m’enquérir, en priorité, de leur état
général : « Comment allez-vous ? Que se passe-t-il en ce moment dans
votre vie ? »
Régulièrement, je pensais à Hippocrate, père de la médecine, et au
serment que nous prêtions en fin d’études, qui recommandait d’« être le
médecin de l’âme en même temps que celui du corps ».
Ces carences de la médecine conventionnelle me poussèrent à
approfondir ma connaissance des médecines dites alternatives, qui
offraient des éléments de réflexion et permettaient une prise en charge
globale du patient.
Lorsque l’heure de ma thèse est arrivée, ce moment fabuleux où il est
demandé aux étudiants d’apporter leur pierre à l’édifice des
connaissances médicales, je décidai de réunir mes deux champs
d’intérêt : la science en laquelle je croyais, et dont les progrès me
fascinaient, et les thérapies alternatives. Il me fallut alors définir un
thème de recherche.
À l’époque, le cancer était un sujet « à la mode » dans les écoles de
médecine. La maladie décimait des familles entières et interpellait le
monde médical qui, hélas, n’avait que très peu de moyens pour le
combattre.
Pour ma part, le cancer recelait beaucoup trop d’interrogations, de
mystères et de paradoxes pour que je ne m’y intéresse pas !
Je décidai donc d’aborder ce sujet en alliant médecine conventionnelle
et médecine alternative.

Après moult réflexions et quelques mois d’échanges avec d’illustres


cancérologues, je me suis orienté vers un sujet de thèse abordant les
guérisons de patients atteints par un cancer en stade terminal. Des
patients condamnés et qui, pourtant, avaient déjoué tous les pronostics en
guérissant de façon définitive : des guérisons inexpliquées par la science.
Ma première mission fut de rechercher des dossiers médicaux de
patients correspondant au profil défini. Durant plusieurs mois, j’ai donc
contacté des professeurs et médecins cancérologues, visité
d’innombrables services d’archives hospitaliers en France et en Europe.
Deux cent vingt dossiers se sont révélés pertinents, tous plus
intéressants les uns que les autres. Il me fallait en sélectionner une
dizaine selon les critères suivants :
– Présence de l’ensemble des examens réalisés par l’équipe médicale
afin de s’assurer de la véracité et de la fiabilité du diagnostic établi.
– Inefficacité démontrée des traitements curatifs.
– Stade terminal établi, pronostic vital engagé.
– Guérison du patient et survie au-delà de dix ans.
Afin de garantir la pertinence de cette sélection, j’en confiai la
responsabilité au président du jury de ma thèse, le Pr Pujol, éminent
cancérologue, reconnu par ses pairs et président de la Ligue nationale
contre le cancer.
Au bout de quelques semaines, il me présenta une dizaine de dossiers
médicaux répondants à nos critères.
Après m’être entretenu avec leur médecin et avoir obtenu leur
consentement, je suis parti à la rencontre de ces patients afin de recueillir
leur témoignage.
Leur parcours de soins et leur guérison furent riches d’enseignements
et d’humanité. Ce travail de recherche a, sans aucun doute, orienté mon
parcours professionnel en façonnant le médecin que je suis encore
aujourd’hui.
Considération sur le cancer,
ses paradoxes et ses mystères

Les progrès de la science nous offrent aujourd’hui la possibilité de


cultiver des cellules normales à l’infini. Ainsi, à partir d’une simple
cellule de peau, il est possible, en quelques jours, de créer in vitro (en
éprouvette) un mètre carré de tissu cutané, voire davantage, grâce à une
série de moyens techniques mis au point ces dernières années. Cette peau
neuve sera ensuite greffée sur le corps des patients ayant subi
d’importantes pertes cutanées (grands brûlés, accidentés, victimes
d’agression à l’acide, etc.). Les prouesses de la recherche ne s’arrêtent
pas là. Les scientifiques ont désormais les moyens de cultiver des cellules
souches afin d’orienter leur différenciation vers un autre type de cellules
de l’organisme, et sauront, dans un futur proche, remplacer ou réparer
n’importe quel organe endommagé. Les perspectives de recherches sont
immenses. La médecine et les techniques de soin connaîtront sans aucun
doute de profonds bouleversements dans les années à venir.
Pourtant, malgré ces progrès extraordinaires et ces immenses
promesses, les savants ne sont pas en mesure d’expliquer ce paradoxe
fascinant : il est, encore aujourd’hui, presque impossible de cultiver une
cellule cancéreuse in vitro. Hors du corps, cette cellule, gravement
malade, perd toutes ces facultés de multiplication, pourtant
exponentielles in vivo (dans le corps humain). Ces redoutables capacités
de dissémination, sous forme de métastases, transforment la cellule
cancéreuse en un monstre tentaculaire capable de dévorer tous les
organes en quelques mois. Ce mystère est l’un des plus grands paradoxes
de l’ère moderne !
Quel est donc l’élément manquant in vitro, mais présent dans le corps
humain, à l’origine du développement de la cellule cancéreuse ?
Toutes les cellules normales de notre corps se développent, mènent à
bien leurs missions et meurent.
Il arrive, de façon fréquente, qu’une cellule présente des anomalies,
même en l’absence de toute maladie. Douée d’une faculté d’autocontrôle,
cette cellule corrigera immédiatement cette mutation et, si elle n’y
parvient pas, provoquera son autodestruction (apoptose). Ce prodigieux
mécanisme de contrôle dysfonctionne parfois et l’autodestruction n’a pas
lieu. Les anomalies s’accumulent et transforment la cellule normale en
une cellule cancéreuse qui, poursuivant sa multiplication de façon
anarchique, formera une tumeur.
Ces cellules cancéreuses deviennent alors redoutables. À la différence
des cellules normales, leur développement anarchique ne peut être
interrompu par une limitation des ressources nécessaires à leur
croissance. Il devient donc impossible de les « affamer », et donc de les
tuer. De fait, les cellules cancéreuses sont douées d’une capacité
d’angiogenèse : elles sont en mesure de former, sans cesse, de nouveaux
vaisseaux sanguins grâce à une série d’hormones et de substances
chimiques que la tumeur produit elle-même. Ces vaisseaux leur
permettront de détourner l’ensemble des ressources nutritives de
l’organisme afin de poursuivre leur multiplication et de diffuser des
métastases dans tout l’organisme.
Ce fonctionnement nous dévoile un autre paradoxe du cancer : en
détournant à son profit toutes les ressources de l’organisme dans lequel
elle se développe, la tumeur finira par tuer cet hôte censé l’abriter et la
nourrir. Un véritable suicide, qui reste à ce jour inexplicable.
Certains protocoles de soins incluent des traitements qui luttent contre
cette angiogenèse, on parle de thérapies ciblées. Il en existe d’autres :
l’immunothérapie, afin de renforcer les défenses immunitaires des
patients, ou encore l’hormonothérapie, lorsque les tumeurs sont liées à
des facteurs hormonaux. Mais ces thérapies ciblées, non curatives par
elles-mêmes, se contentent d’être des supports aux traitements
principaux.
Dans nos sociétés occidentales, la stratégie thérapeutique du cancer se
résume à extraire la tumeur ou à la tuer. Pour cela, les médecins
possèdent trois outils : la chirurgie, pour enlever la tumeur quand cela est
possible ; la chimiothérapie, pour détruire les cellules tumorales à l’aide
de substances chimiques toxiques, qui hélas occasionnent de nombreux
dommages collatéraux ; et enfin la radiothérapie, qui cherche à brûler la
tumeur.
Les taux de réussite de ces traitements restent toutefois très
insuffisants, et le taux de survie des patients encore trop faibles. La
recherche stagne depuis des années, dans l’attente de nouvelles avancées
en thérapie génique.
En l’état actuel des connaissances, les médecins et chercheurs sont
confrontés à plusieurs impasses.
Il leur est aujourd’hui impossible de répondre, de façon certaine et
scientifique, à la question que tous les patients se posent à l’annonce du
diagnostic : « Pourquoi ai-je un cancer ? Quelle en est la cause ? »
Autrement dit : pourquoi le mécanisme de contrôle et d’autodestruction
des cellules anormales n’a pas fonctionné ?
La recherche permet aujourd’hui d’affirmer que l’exposition à des
facteurs de risque joue un rôle majeur dans la mutation des cellules et
leur évolution en tumeur. Ainsi, le tabagisme, la consommation d’alcool,
l’exposition au soleil, à certains produits chimiques, aux polluants, à
l’amiante, etc., favorisent l’apparition du cancer.
Depuis quelques années, des facteurs génétiques ont pu également être
identifiés : il existe des prédispositions génétiques familiales mais aussi
des mutations génétiques qui induisent un risque de cancer plus élevé.
Toutefois, si l’ensemble de ces facteurs facilite le développement du
cancer, il n’en est pas la cause. Des personnes n’ayant jamais fumé
peuvent être atteintes d’un cancer du poumon tandis que d’autres, ayant
largement abusé du tabac et de l’alcool, ne seront jamais frappées par la
maladie ! De nombreux médecins évoquent une part de malchance ou de
hasard.

La seconde impasse à laquelle les médecins sont confrontés concerne


l’efficacité des traitements. Aucun protocole de soins ne peut aujourd’hui
garantir la guérison.

Face à ces paradoxes et à ces impasses, trois questions fondamentales


se posent :
Quel est le rôle du médecin face à un patient atteint d’un cancer ?
Quelle est sa marge d’action ?
Que recouvre le hasard ou la malchance évoqués par certains médecins
pour expliquer l’apparition d’un cancer chez une personne ?
C’est animé par l’ensemble de ces questionnements que nous sommes
allés à la rencontre de patients atteints d’un cancer en stade terminal à qui
les médecins prédisaient une mort certaine à court terme, et qui, pourtant,
ont guéri. Une guérison inexplicable par la science. Ces patients, nous les
avons rencontrés lors de notre travail de thèse dans les années 1990 et au
cours de nos longues années d’expérience professionnelle en tant que
médecin.
Nous retraçons ici leur parcours de soins et le chemin personnel qu’ils
ont accomplis, de l’annonce de leur maladie jusqu’à leur guérison.
À la suite de ces témoignages, nous proposerons, dans une seconde
partie, une analyse de ces parcours, des méthodes de soins suivies, afin de
tenter de répondre à nos questionnements de départ quant à l’origine de la
maladie et les moyens disponibles pour la combattre.
TÉMOIGNAGES
SARAH1

Nous sommes en 1933, Sarah voit le jour à Paris. Une petite fille qui
fait le bonheur de sa famille. Commerçants, ses parents lui offrent une
enfance protégée et la choient tant qu’ils le peuvent en cette période
difficile. Les Années folles sont déjà loin et la France s’enfonce
progressivement dans une crise politique et sociale, tandis que les
totalitarismes s’installent en Europe.
Sarah grandit heureuse, profitant chaque jour des joies de la rue
parisienne, qui tente de résister à la morosité. Pourtant, elle et sa famille
vont être rattrapées par les événements tragiques qui s’apprêtent à
bouleverser l’Europe. Sarah n’a que dix ans, sa vie va basculer.
Les lois du gouvernement de Vichy et l’arrivée des Allemands sur le
territoire français ruinent la quiétude de cette famille de confession juive.
La menace grandissant de jour en jour, ses parents doivent se résoudre à
prendre une décision radicale afin de mettre à l’abri leur fille, tandis
qu’ils tenteront, eux, d’échapper à la dénonciation tout en continuant de
travailler discrètement.
Sarah est envoyée dans le Centre de la France, où une famille la
recueille et s’engage à la protéger. Ses parents, ses grands-parents, ses
oncles et ses tantes n’auront pas cette opportunité.
À Paris, les déportations s’accélèrent. Commencent alors de longs
mois d’angoisse pour cette petite fille cachée, sans nouvelles de sa
famille, craignant chaque jour pour sa vie.
En août 1944, Paris est libéré. À la fin de la guerre, le monde découvre
l’horreur des camps de concentration et d’extermination. Les survivants
sont pris en charge et rapatriés.
Sarah peut enfin vivre au grand jour, et regagner la capitale, où elle a la
chance de retrouver ses parents, rescapés de l’enfer. Un soulagement
assombri bientôt par l’afflux de mauvaises nouvelles. Ses grands-parents
paternels ne reviendront pas, ses oncles et tantes non plus. La famille est
décimée. Au fil des semaines, la liste des amis que Sarah ne reverra
jamais s’allonge. Chaque jour, on apprend qu’un voisin, une
connaissance, un commerçant ne rentrera pas, lui non plus.
À douze ans, Sarah est le témoin de la détresse de ses parents. Le
traumatisme est immense, le sentiment d’injustice et de tristesse
permanent. Une colère indicible monte en elle, une colère qu’elle refoule
pour ne pas raviver les plaies de ses parents, mais qui ne l’abandonnera
jamais.
Et s’il faut continuer à vivre, la vie ne sera plus jamais comme avant.
À chaque repas de famille, à chaque fête religieuse, les photos de ceux
qui ne sont pas revenus trônent sur les buffets, on se remémore les
souvenirs heureux de l’avant-guerre.
Chaque film, chaque reportage sur la Shoah vient raviver la douleur.
Mais il ne faut pas s’effondrer, ressasser l’indicible cruauté. Il faut
surtout « réussir » sa vie, par respect pour ceux qui ont vu la leur enlevée.
Alors Sarah grandit et construit son avenir, coûte que coûte, malgré cette
souffrance qui ne la quitte pas.
Devenue jeune femme, elle se lance tête baissée dans les études, et
devient opticienne. Elle ouvre un magasin et y travaille sans relâche.
Quelques mois plus tard, elle rencontre Albert, un jeune homme charmant
dont elle tombe follement amoureuse. Sarah et Albert se marient et une
petite Léa naît de leur union.
Sarah travaille beaucoup, son affaire prospère. Albert, lui, grimpe très
vite les échelons au sein de l’entreprise qui l’emploie. Sarah
l’accompagne souvent durant ses nombreux déplacements professionnels.
Léa grandit. La famille se porte bien et mène une vie confortable, au
rythme soutenu des voyages d’Albert et de l’activité professionnelle de
Sarah.
Leur existence paraît enviable : réussite professionnelle et financière
agrémentée de nombreux séjours à l’étranger, une enfant en bonne santé.
Pourtant, Sarah garde au fond d’elle-même une angoisse qui parasite sa
vision du monde et la ronge. La petite fille cachée et meurtrie est devenue
une adulte inquiète cherchant à maîtriser le quotidien familial afin que
tout soit en ordre et qu’aucun événement ne puisse venir modifier une vie
désormais accomplie. En véritable « mère juive », elle veille à chaque
instant à ce qu’aucun aléa ne vienne perturber l’éducation de sa fille.
Quand, malgré ses efforts, cela se produit, un profond désarroi l’envahit.
Au fil des années, les tensions familiales s’accroissent. Albert est de
plus en plus absent, happé par son travail. L’adolescence de Léa ne laisse
aucun répit à l’anxiété de Sarah. La relation entre la mère et la fille est
tendue, les crises sont quotidiennes. Le stress de Sarah et sa colère
deviennent de moins en moins maîtrisables. De nouveau, son existence
va basculer.

Sarah a quarante-neuf ans. Une vision trouble persistante de l’œil droit


la pousse à consulter un médecin qui découvre une masse intraoculaire
saillante et pigmentée. Au vu de cette lésion très suspecte, il l’oriente
alors vers l’hôpital Rothschild, à Neuilly.
Les résultats des examens prescrits ne laissent aucun doute : une masse
tumorale de nature mélanique de 12 mm de diamètre recouvre un quart
de la surface de la paroi de son globe oculaire, la choroïde. Le médecin
ne cache pas son pessimisme. Ce type de tumeur est gravissime et a pour
sombre caractéristique de se propager à l’ensemble du corps. Aucun
traitement adapté n’existe, à l’époque. Aucun patient atteint par ce cancer
n’a survécu au-delà de cinq ans. Seule l’énucléation (ablation de l’œil)
pourrait permettre de ralentir sa progression. Une alternative palliative
qui, malheureusement, ne pourra stopper l’inéluctable progression des
métastases.
Sarah est sidérée. La mort l’a donc finalement rattrapée.
Son médecin l’invite à programmer l’opération dans les jours qui
suivent. Sarah reprend ses esprits et refuse catégoriquement de perdre son
œil dans le but de gagner quelques mois de survie.
Le médecin lui propose alors des rendez-vous réguliers afin de
contrôler l’évolution de la tumeur et de pallier, si cela se révèle
nécessaire, les désagréments de nouveaux symptômes et les douleurs
pouvant à l’avenir se manifester.
Si Sarah se plie à ce suivi, elle ne peut se résoudre à attendre la mort
sans rien faire. Un très fort besoin d’agir l’anime. Elle ne peut admettre
qu’aucune solution n’existe. Et, pour la seconde fois de sa vie, sa capacité
de résilience va guider son chemin.
Sarah choisit de prendre sa santé en main.
« Je savais que j’étais condamnée par la médecine classique. Cette
médecine ne pouvait m’apporter aucun traitement, mis à part l’extraction
de l’œil atteint par cette tumeur. De plus, ce ne pouvait être que palliatif
puisque l’on m’avait bien expliqué que, selon toute vraisemblance, des
métastases étaient déjà installées dans mon corps. Devant cette impasse,
j’ai décidé de suivre des traitements alternatifs, non reconnus, censés
soutenir le système immunitaire ».
Aromathérapeute, phytothérapeute, médecine chinoise,
malheureusement, aucun changement ne se manifeste et, cinq mois plus
tard, une nouvelle échographie confirme la progression du mélanome
dont le diamètre est passé de 12 à 14 millimètres.
Mais Sarah ne renonce pas, déterminée à combattre ce mal qui envahit
son corps. Ses nombreuses recherches la conduisent cette fois à Londres,
pour y rencontrer le Pr Bedford, l’un des plus grands spécialistes du
mélanome de la choroïde, le cancer dont elle souffre. Hélas, ce professeur
confirme non seulement la présence de la tumeur, sa gravité mais
également son issue fatale, à très brève échéance.
Après une période de découragement et d’incertitudes, Sarah renoue
avec la ténacité qui la caractérise. Elle profite d’un séjour aux États-Unis
pour consulter de nouveau un spécialiste et réaliser toute une série
d’examens dont elle espère un nouveau diagnostic. En vain.
Sarah se résout à accepter l’insoutenable : rien n’arrêtera la
progression de la maladie. Elle choisit alors de s’épargner le stress causé
par les examens médicaux à répétition, qui martèlent un compte à rebours
inéluctable vers la mort, et interrompt tout suivi médical.
À la maison, elle reçoit le soutien de sa famille. Un répit qui laisse
place à de nouveaux questionnements. Pour la première fois depuis
l’annonce de son cancer, Sarah interroge les recommandations de son
médecin : devrait-elle accepter l’énucléation ? Est-ce véritablement
l’unique solution pour gagner un peu de temps ? Est-elle prête à vivre ses
dernières années mutilée ?
Ce choix cornélien, auquel elle ne trouve pas de réponse, ravive sa
combativité. Sarah se remémore alors la recommandation de l’une de ses
connaissances américaines : la méthode du Dr Carl Simonton, spécialiste
du cancer et auteur du best-seller Guérir envers et contre tout2. Une
méthode basée sur la relaxation, la visualisation et les pensées positives
qui avait, dans un premier temps, indigné Sarah.
« Accepter l’utilité de faire des séances de visualisation et de relaxation
et demander de l’aide à ses guides intérieurs me semblait tout à fait
étrange. Tout cela me révoltait et je me demandais comment il était
possible qu’un tel fou puisse exercer légalement la médecine et, de
surcroît, la cancérologie, dans un pays aussi évolué que les États-Unis. Et
lorsque le Dr Simonton expliqua que selon lui une personne atteinte du
cancer pouvait tirer un bénéfice de sa maladie…, pour moi c’en était trop,
la coupe était pleine. Sur le moment, ma révolte se transforma en une
haine rageuse. »
Mais, désormais au pied du mur, Sarah reconsidère cette option. Elle
entreprend des recherches et, mettant ses a priori de côté, découvre une
méthode basée sur les relations pouvant exister entre le cancer et la
psyché. Interpellée, elle concède à cette théorie un certain intérêt, et
décide de contacter le centre de San Francisco pour obtenir de plus
amples informations. Son interlocutrice lui annonce l’ouverture
prochaine d’un séminaire et lui spécifie fermement qu’en aucun cas la
participation à cette formation ne doit conduire à l’arrêt des soins
médicaux entrepris. Si cette précision ne la concerne pas, cette mention la
rassure et lui paraît être un gage de sérieux. Une conversation avec son
époux met finalement fin aux dernières hésitations : Sarah n’encourt
aucun risque à participer à cette formation qui pourrait se révéler l’ultime
opportunité d’agir contre son cancer.
Quelques semaines plus tard, Sarah entame sa première journée de
séminaire. Elle y découvre un monde qui lui était jusqu’alors étranger. Au
programme, des exercices de relaxation et de visualisation,
l’apprentissage de techniques permettant le repérage et la transformation
des pensées négatives en pensées saines, des ateliers de communication
afin d’améliorer les relations avec son entourage et, pour finir, un
accompagnement personnalisé afin de mettre en place un plan de vie sur
deux ans, rythmé par des objectifs précis ayant pour seul but d’être
source de joie et de bien-être.
Perplexe, Sarah se plie néanmoins aux instructions. Après quelques
jours de pratique, elle concède se sentir plus détendue et ressent même un
certain apaisement. Mais c’est véritablement l’entretien particulier avec
le célèbre médecin à l’origine de la méthode qui va marquer un tournant
décisif dans la vie de Sarah. Ce dernier lui permet en effet de transformer
sa pensée obsédante, « Je vais mourir », en un « Je peux guérir ».
Paradoxalement, elle prend conscience durant cette entrevue que sa vie
peut s’arrêter dans les minutes qui suivent.
« Dès l’instant où j’ai accepté l’idée que je pouvais mourir dans vingt
minutes, j’ai commencé à vivre. »
Elle ressort de cette rencontre bouleversée. Un changement brusque,
inattendu, s’est produit au plus profond de son être.
Forte de cette sérénité acquise et abandonnant ses préjugés, elle
envisage désormais la suite du séminaire avec ouverture d’esprit et même
avec une certaine impatience.
Les échanges avec les autres participants lui permettent de confronter
ses expériences avec celles des autres, d’exprimer ses considérations sur
la maladie, de discuter du sens de la vie et de celui de la mort.
Au fil des jours, elle comprend que les émotions qu’elle a pu traverser
dans sa vie ne sont que le reflet de sa réalité et non de la réalité. Un
intense travail d’introspection lui fait prendre conscience de ses points de
blocage et la guide vers la découverte des voies de sa propre guérison.
Sarah regagne son foyer métamorphosée, prête à expérimenter une
nouvelle conception de la vie, déterminée à respecter les objectifs précis
qu’elle s’est fixés :
– Vivre en harmonie avec son cancer en se plaçant sur le chemin de la
santé, dans la joie.
– Parvenir à un meilleur contrôle d’elle-même et de ses pulsions.
– Considérer son cancer comme une opportunité de prendre un
nouveau départ dans la vie.

Au fil des jours, Sarah parvient à accéder à des moments de gaieté, et à


vivre pleinement le moment présent sans que ses pensées soient
constamment orientées vers un futur sombre.
Elle comprend soudain le sens de la formule énoncée par le médecin :
« bénéfices secondaires de la maladie ».
« Mon mari, qui habituellement voyageait beaucoup pour son travail,
est devenu beaucoup plus présent. Une meilleure entente s’est instaurée
dans notre couple car beaucoup de difficultés m’étaient épargnées en
raison de mon état de santé. Ma fille, en pleine crise d’adolescence et qui
me reprochait mon comportement de “mère juive”, s’est beaucoup
rapprochée de moi. Et pour ma part, moi qui avais l’habitude de travailler
énormément, je suis devenue plus raisonnable. La maladie me donnait
des raisons de travailler moins. »
Fascinée chaque jour par les bienfaits du séminaire sur son bien-être et
sa santé mentale, persuadée des répercussions sur sa santé, Sarah prend la
décision de retourner régulièrement à San Francisco afin de consolider
ses acquis et de poursuivre son chemin. Ses objectifs de vie se précisent.
Elle s’engage à :
– s’ouvrir à elle-même,
– accepter ses émotions,
– accepter la responsabilité de sa propre santé,
– s’engager progressivement à prendre la responsabilité de sa vie,
– adopter une attitude de curiosité bienveillante,
– cultiver des pensées saines et positives qui vont la soutenir jour après
jour,
– accepter l’aide des autres.

Les mois s’écoulent, loin des cabinets médicaux. Par chance, Sarah ne
ressent aucun nouveau symptôme. Elle acquiert la conviction que son
combat contre le cancer l’a mise sur le chemin de l’essentiel, de la quête
de l’amour, l’amour des autres et l’amour de soi. Elle apprend, avec
sérénité, à maîtriser ses émotions, à négliger les événements extérieurs
sources de tension, et à faire preuve d’ouverture d’esprit. Elle accueille
désormais l’autre avec tolérance, abandonnant au fil du temps la colère et
la haine héritées de son enfance, des sentiments qui la détruisaient. Elle
découvre la joie de s’accepter telle qu’elle est, vulnérable, sans jugement,
et le réconfort d’apprendre à aimer son corps malgré le mal qui le ronge.
Si cette métamorphose comble son entourage, le sentiment de bien-être
de Sarah n’efface pas l’inquiétude de son époux et de sa fille quant à la
propagation inévitable des métastases, d’autant que l’échéance du
pronostic de survie approche. Mais rien ne vient compromettre l’équilibre
de Sarah, qui affiche un calme et une confiance en la vie inébranlables.
Cinq ans après son diagnostic, Sarah semble avoir déjoué les
pronostics des médecins. Elle apparaît rayonnante, apparemment en
pleine santé, et profite de la vie comme jamais elle ne se l’était permis
auparavant.
Pourtant, deux ans plus tard, une violente et persistante douleur à l’œil
droit vient interrompre l’accalmie des dernières années, et contraint Sarah
à reprendre le chemin d’un cabinet d’ophtalmologie.
Toutefois, les conclusions du médecin sont étonnamment rassurantes :
selon lui, il ne s’agit pas de sa tumeur. Sarah présente en revanche un
glaucome aigu à angle fermé entraînant une forte pression oculaire
interne. Un traitement lui est prescrit.
Hélas, les douleurs redoublent d’intensité. De multiples complications
provoquent une dégradation fulgurante de l’état de santé de Sarah et la
plongent plusieurs jours dans le coma.
À son réveil, elle convient d’un rendez-vous auprès du Dr Desjardins,
un éminent spécialiste de l’hôpital des Quinze-Vingts, à Paris. Abasourdi
par le parcours de soins choisi sept ans auparavant par Sarah, le médecin
envisage le pire et programme immédiatement une batterie d’examens.
Les résultats laissent le médecin stupéfait. Il ne cache pas son
étonnement.
Si l’examen anatomopathologique de l’œil atteste de la persistance du
mélanome sur la choroïde, celui-ci s’est totalement enkysté, empêchant
ainsi la formation et la propagation de métastases !
Et malgré la gravité du cancer diagnostiqué quelques années
auparavant et son pronostic fatal, Sarah est désormais hors de danger.
Une évolution inexpliquée et inexplicable en l’état actuel de la médecine.
Définitivement soulagée, Sarah attribuera sans surprise cette guérison à
l’intense travail personnel qu’elle a mené depuis le premier diagnostic.
Toutefois, face à la persistance de ses souffrances et à l’inefficacité des
traitements de sa douleur, le spécialiste la convaincra de la nécessité
d’enlever le kyste. Impatiente de poursuivre sa vie et de retrouver la
quiétude de son quotidien, Sarah acceptera finalement l’énucléation.

« Depuis que j’ai eu le cancer, j’ai agi, j’ai choisi, j’ai appris, j’ai
évalué et j’ai de nouveau choisi. Lorsque l’on vit en sourdine, la vie
semble moins essentielle, moins nécessaire et l’on se prépare
inconsciemment à la mort.
Mon cancer m’a apporté une grande ouverture d’esprit et une
possibilité de travailler sur mes croyances. Depuis ma maladie, je fais
preuve de beaucoup moins de sectarisme. Les humains vivent trop dans
le monde matériel de la possession, de l’avoir. Ils font preuve d’un
égocentrisme sans limites. Cette attitude provoque un déséquilibre à la
fois de l’humanité et de la planète. C’est pourquoi, au-delà d’une maladie
individuelle, le cancer est une maladie propre à l’ensemble de l’humanité.
Elle est due à sa façon de concevoir la vie.
En guise de conclusion, je dirais que je n’ai pas “attrapé le cancer” car
je sais que je suis en partie responsable de son apparition. Et comme j’en
suis responsable, j’ai la possibilité d’en inverser le cours. »

La guérison de Sarah est, d’un point de vue médical, exceptionnelle.


La formation d’un kyste empêchant la formation et propagation des
métastases est un phénomène rarissime !
Faut-il y voir une conséquence de son travail personnel et des
exercices de visualisation intensive enseignés par le Dr Simonton ? Selon
nous, c’est fort probable.
Toutefois, ce qui nous paraît encore plus pertinent dans le parcours de
Sarah est sa détermination à chercher des réponses à ses questions et des
soins à la hauteur de ses attentes. Sarah n’a pas subi, elle a agi et a même
redoublé d’efforts, n’abandonnant jamais sa quête malgré les périodes de
découragement, voire de désespoir. Elle a ainsi consulté de nombreux
spécialistes, à Paris, à Londres ou aux États-Unis, multiplié les
orientations thérapeutiques, s’essayant à diverses méthodes alternatives,
pour finalement s’investir dans la méthode du Dr Simonton qui, malgré
de nombreux a priori, a provoqué un choc, une prise de conscience
immédiate. Les propos de ce médecin ont résonné avec son histoire et les
émotions qu’elle traversait.
Cela nous paraît être un point fondamental, au-delà de la méthode
proposée au cours des séminaires. Les exercices et techniques suivis par
Sarah ont pris sens pour elle et lui ont permis de s’engager de tout son
être vers la guérison. Elle a ainsi acquis une connaissance d’elle-même
hors du commun qui a bouleversé sa vie.

Lorsque j’ai rencontré Sarah, elle était à la tête d’une association à but
non lucratif, créée trois ans auparavant à son initiative, et elle organisait,
avec l’aide de bénévoles et de quelques salariés, des séminaires partout
en France. Ses conférences et ateliers, suivis par des centaines de
personnes, traitaient de la capacité de chaque individu à lutter contre
l’adversité. Ils avaient pour objectif de permettre à ses auditeurs de
libérer leur potentiel afin de découvrir par eux-mêmes les voies de leur
propre guérison. Sarah s’inspirait d’une méthode novatrice, très moderne
pour l’époque, venue des États-Unis, appelée le « training autogène »,
technique élaborée par le psychiatre et professeur de neurologie Johannes
Heinrich Schultz3, basée sur l’autodécontraction ou autohypnose :
« Le principe de la méthode du training autogène est d’induire, par des
exercices physiologiques et rationnels déterminés, une déconnexion
générale de l’organisme qui, par analogie avec les anciens travaux sur
l’hypnose, permet toutes les réalisations propres aux états
authentiquement suggestifs. […] Dans cet état volontairement provoqué,
il devenait possible, en période de crise physique ou psychique, d’induire
un état de calme et de détente, empêchant ainsi les mouvements
émotionnels de devenir pathogènes… »
Schultz disait de sa technique qu’elle permettait « une plongée à
l’intérieur de nous-mêmes ».
Ainsi, Sarah proposait des exercices afin d’induire chez les participants
un état psychologique et émotionnel leur permettant de prendre
conscience de leurs propres points de blocage. Les participants étaient
invités à confronter, sous le contrôle des intervenants, leurs expériences
avec celles des autres, d’exprimer leurs propres considérations sur la
maladie, sur la vie ou sur la mort, et de découvrir leurs points de
faiblesse, leurs blocages et éventuellement les croyances qui avaient
jusqu’alors guidé leur vie, et les avaient conduits vers la maladie.
« Tels sont les principes que j’ai acquis au contact du Dr Simonton et
j’aimerais qu’ils soient utiles à de nombreux cancéreux. »
Comme nous le verrons à travers les prochains témoignages, les
personnes ayant guéri d’un cancer à la suite d’une démarche personnelle
de soins sont très souvent animées par un fort désir de partager leur
parcours et d’aider d’autres malades du cancer, d’une façon ou d’une
autre. Ce fut l’objectif de Sarah en créant cette association.
1. Dans un souci d’anonymat, les prénoms, lieux et circonstances ont été modifiés.
2. Les références de tous les livres cités figurent dans la bibliographie en fin d’ouvrage.
3. Voir Bibliographie.
LUIGI

Au cœur d’une vallée perchée des Alpes italiennes, un petit village


encerclé d’une nature luxuriante dominée par de denses forêts de pins et
de multiples torrents. Un village paisible, avec ses ruelles où courent les
enfants, ses maisons traditionnelles devant lesquelles il n’est pas rare de
croiser des personnes âgées, assises au soleil, qui prennent des nouvelles
de leurs voisins et partagent les dernières anecdotes du village. Ici, tout le
monde se connaît. Les habitants mènent une vie simple, rythmée par leur
travail d’artisans et leur vie de famille. Cette communauté soudée par un
quotidien modeste mais heureux se retrouve tous les dimanches pour
écouter l’homélie du curé, dans l’église qui domine le village, sur un
éperon rocheux.
C’est dans ce lieu pittoresque que grandit Luigi, orphelin de père,
entouré de sa mère et de son frère, Benito, de huit ans son aîné.
Aux bancs de l’école et à ceux de l’église, ce garçon plein de vie,
animé d’une grande curiosité, préfère les longues randonnées dans la
nature, le long des chemins escarpés, vers les sommets avoisinants. Épris
de liberté et d’indépendance, il rêve de parcourir les alpages et les
nombreuses montagnes qui dessinent de toutes parts l’horizon. Rien
n’arrête l’audace et la fougue du jeune adolescent. À douze ans, alors que
l’hiver s’installe et que la neige recouvre la région, Luigi convainc le
menuisier du village de l’aider à fabriquer une paire de skis afin qu’il
puisse se déplacer d’un village à l’autre en passant par les cols enneigés.
Le ski de randonnée devient aussitôt pour lui une véritable passion.
Mais bientôt, la réalité de la vie le rattrape. Son frère Benito, entré
dans les ordres, a quitté le foyer. L’adolescent est désormais en âge de
travailler et devient ouvrier au sein de l’usine de filature située non loin
de là.
Un jour pourtant, une affiche apposée à la fenêtre de la mairie du
village l’interpelle. On y découvre un soldat en uniforme de chasseur
alpin. Une campagne de recrutement est organisée dans une bourgade
voisine. Luigi y voit une opportunité unique. Celle de s’extraire d’une vie
maussade, d’assouvir sa soif d’aventures et de regagner, enfin, son
environnement de prédilection : la montagne.
Il se présente à la journée de sélection. Quelques jours plus tard, les
résultats des tests de recrutement arrivent par la Poste : ses capacités
physiques et sportives ainsi que son tempérament volontaire ont été
remarqués. Le jeune homme est appelé, dans les semaines suivantes, à
revêtir l’uniforme de ce corps d’élite qui fait la fierté de son pays.
Luigi rejoint la base militaire de l’unité située à quelques dizaines de
kilomètres de son village, dans la région des Dolomites. Le jeune
homme, désormais âgé de vingt et un ans, semble enfin avoir trouvé sa
place. Le quotidien est rude, exigeant, mais la joie de parcourir les
montagnes de la région est une source de bonheur infini. Un bonheur qui
va, hélas, être bientôt interrompu.
Six mois seulement après son incorporation, un matin de printemps,
Luigi et son unité quittent la base pour une randonnée de plusieurs heures
sur les sentiers montagneux. Un exercice banal, auquel il est désormais
habitué. Pourtant, ce matin-là, Luigi ressent une gêne à la fesse gauche.
Une gêne qui ne le quitte pas durant plusieurs jours et qui, au fil des
entraînements, le ralentit. Ses supérieurs lui reprochent d’être paresseux.
Très vite, la mobilité de sa hanche paraît entravée par une masse. La gêne
se transforme en douleur persistante. Luigi ne parvient plus à marcher. À
l’hôpital militaire de Vérone où il est envoyé, le médecin, habitué à
recevoir de jeunes soldats fatigués par l’intensité des entraînements,
minimise l’intensité de sa souffrance et suspecte une simple lombalgie.
De nombreux examens sont tout de même effectués. L’équipe médicale
lui fait part de ses conclusions : une tache noire sur la tête du fémur a été
décelée sur les radiographies. Luigi doit être placé sous surveillance afin
d’en suivre l’évolution. Des calmants lui sont prescrits. Luigi est serein.
Pourtant, la réalité est tout autre. Les médecins, qui ont souhaité
épargner le jeune homme, s’empressent de contacter sa mère et lui
annoncent le diagnostic. Les résultats de la biopsie montrent que Luigi
est atteint d’un sarcome à cellules fusiformes. Un cancer extrêmement
grave, dont le risque de métastases est particulièrement élevé et qui a
pour caractéristique de détruire l’os de l’intérieur. Les radiographies ont
révélé bien plus qu’une simple tache noire. La moitié de l’os iliaque
gauche (os du bassin) et de la cavité de l’articulation est déjà détruite, et
la tête du fémur est rongée par une ostéoporose sévère. Aucun traitement
efficace n’existe à l’époque. Luigi est condamné.
La mère du jeune homme, sous le choc, prévient aussitôt Benito et se
presse au chevet de son fils. Sur les conseils du médecin, elle ne lui dira
rien de sa maladie. Le mois suivant, Luigi est transféré à l’hôpital
militaire de Trente. Les examens successifs confirment le processus de
destruction de son bassin. Les tissus osseux sont largement atteints et
seuls des tissus fibreux rattachent désormais sa jambe à la hanche. La tête
du fémur est sortie de son axe et a perdu tout contact avec le bassin. Luigi
doit être plâtré du haut de la hanche jusqu’au pied afin de maintenir la
jambe en place.
Désormais immobilisé, le jeune homme saisit la gravité de la maladie,
sans toutefois se douter de son issue fatale. Son alitement forcé affecte de
plus en plus son moral. D’autant que son état s’aggrave et que les
douleurs augmentent. Des sédatifs lui sont prescrits. Le jeune homme
perd l’appétit et maigrit à vue d’œil. Les médecins sont pessimistes :
selon eux, les métastases auront bientôt atteint tout le corps. Il ne lui reste
que très peu de temps à vivre. Quelques mois peut-être, quelques
semaines. En accord avec la famille, l’équipe médicale se résigne à lui
annoncer la terrible vérité. Une vérité à laquelle sa mère ne peut se
résoudre.
Très pieuse, elle décide de remettre le sort de Luigi entre les mains de
la Vierge Marie et supplie son fils aîné, devenu prêtre, d’accompagner
son jeune frère à Lourdes. Face à l’insistance et au désarroi de sa famille,
Luigi se laisse convaincre. Benito se charge d’organiser le séjour et fait
part du projet à l’équipe médicale. Les médecins craignent que Luigi ne
puisse même pas effectuer le voyage.
Devant la détermination de la famille et la faible espérance de vie du
jeune homme, l’institution militaire finit par donner son aval. Afin de
minimiser les risques et de permettre au corps de Luigi de supporter le
déplacement, son plâtre est renforcé.
Accompagné de son frère, Luigi, allongé sur une civière, embarque
dans le train qui le conduit à la cité mariale du sud-ouest de la France. À
leurs côtés, de nombreux malades aux symptômes et handicaps divers,
qui espèrent, eux aussi, la grâce de la Vierge Marie.
Dès le lendemain de leur arrivée, Benito, aidé de brancardiers, conduit
Luigi à la grotte de Massabielle, qui abrite la célèbre source. Considérée
comme miraculeuse depuis que la Vierge Marie y serait apparue, il y a
plus de cent ans, c’est une grotte étroite où affluent d’innombrables
pèlerins. Certains y déposent des fleurs, d’autres allument des cierges,
tous se recueillent, communiant dans la prière. Il y règne une atmosphère
de paix et de sérénité.
En observant la souffrance et les infirmités des autres personnes
présentes, Luigi a soudain le sentiment d’être chanceux et, étonnamment,
relativise son cas. Ce matin-là, à l’entrée de la grotte, il est même de
bonne humeur et semble transcender sa douleur.
Arrive enfin son tour. Luigi est baigné dans l’eau « miraculeuse ». Il y
reçoit les sacrements des malades. Une immersion répétée à plusieurs
reprises au cours de la journée.
Durant les jours qui suivent, le jeune homme participe aux processions
du sanctuaire, assiste à de nombreux offices. Des moments suspendus
dans le temps, partagés avec son frère qui l’enveloppe de son amour.
Luigi prend soudain conscience que ses douleurs s’estompent. Il
n’éprouve plus le besoin de prendre ses calmants. D’ailleurs, il retrouve
l’appétit et affiche une meilleure mine. Sans pouvoir le nommer, le jeune
homme ressent que quelque chose est en train de se produire en lui.
De retour en Italie, après une semaine de pèlerinage, Luigi éprouve
brusquement des fourmillements dans le bassin. À son grand étonnement,
il lui semble même être en mesure de se lever. Alors, sans hésiter, animé
de cette fougue que beaucoup lui avaient connue par le passé, Luigi se
redresse et… se tient debout. Les médecins ne peuvent y croire et lui
recommandent de rester allongé. Mais jour après jour, Luigi reprend des
forces. La douleur disparaît totalement. Le jeune homme est sûr de lui : il
va mieux, beaucoup mieux, il devient même capable de se déplacer.
Alors, plusieurs fois par jour, à l’abri des regards, Luigi se lève et se
promène dans les couloirs de l’hôpital. La joie et le soulagement
éprouvés par son frère et sa mère sont indescriptibles ! Pour eux, aucun
doute : un miracle s’est produit à Lourdes. Luigi a été sauvé !
Circonspects, les médecins prescrivent une série d’examens. À leur
stupéfaction, les radiographies montrent sans ambiguïté une
reconstruction osseuse partielle du bassin. L’équipe médicale exprime
néanmoins de grandes réserves. Luigi reçoit alors une surveillance
quotidienne et de nouveaux examens sont régulièrement effectués. Leurs
résultats confirmeront l’amélioration de l’état de santé du jeune homme :
semaine après semaine, son sarcome régresse. Sa jambe ne nécessite plus
de maintien. Son plâtre est remplacé par un nouvel appareillage, fabriqué
sur mesure, qui lui permet de réapprendre à marcher en toute sécurité.
Progressivement, il retrouve toute la mobilité de sa hanche. Huit mois
plus tard, une nouvelle radiographie confirme la reconstruction totale de
son bassin. Du jamais vu.
Un an s’est écoulé depuis son pèlerinage à Lourdes. Luigi est de
nouveau sur pieds et marche sans encombre. Le jeune homme peut enfin
quitter l’hôpital et regagner la maison familiale.
Quelques mois plus tard, il reprend le chemin du travail pour devenir
maçon-couvreur. Un métier physique qui exige de rester debout plusieurs
heures par jour. Le jeune homme ne ressentira jamais plus aucune gêne ni
aucune douleur.
Et Luigi retrouvera avec joie les longues randonnées en montagne.

Depuis sa guérison, Luigi se rend régulièrement à Lourdes en tant que


bénévole afin d’accompagner, à son tour, les malades.
Le suivi médical régulier ne mettra jamais en évidence aucun signe de
rechute, aucune métastase.

La guérison de Luigi a été officiellement reconnue par Lourdes comme


une guérison miraculeuse. Un processus long qui s’étend sur des années :
« La personne guérie se rend au Bureau des Constatations médicales.
Le médecin enregistre la déclaration et essaie de se faire une première
idée […]. Si le médecin juge qu’il vaut la peine de poursuivre l’enquête,
il va demander à la personne de réunir le maximum de pièces pour étayer
le diagnostic […]. Le médecin va aussi demander à la personne de
revenir l’année suivante, puisqu’un des critères du sérieux de la guérison
est sa permanence. […] S’il a été possible de constituer un dossier à peu
près complet et si la personne revient à Lourdes, le médecin peut réunir
un Bureau des constatations médicales. Tous les médecins présents à
Lourdes ce jour-là sont invités à se réunir en présence de la personne
concernée. Ils peuvent poser toutes les questions qu’ils souhaitent et
discuter entre eux de la solidité du diagnostic et des évolutions connues
de cette maladie. Toute cette phase consiste à “constater” la guérison
[…]. Si la guérison est effectivement constatée par le Bureau des
constatations médicales, le dossier est transmis par le médecin permanent
au Comité médical international de Lourdes, lors de sa réunion annuelle.
D’habitude, le CMIL nomme un de ses membres pour approfondir
l’examen du dossier. Ce médecin “rapporteur” peut consulter qui il veut.
Il fait appel à tout ce que la “littérature” a publié sur le sujet. Il peut
soumettre des pièces du dossier, en aveugle, à des confrères pour
recueillir leur appréciation.
Avant de rendre son jugement, le CMIL tient compte des sept “critères
de Lambertini”. Dans ses conclusions, il peut aller plus ou moins loin.
S’il reste une marge d’incertitude sur le diagnostic, le CMIL pourra se
contenter de la “confirmer” : oui, cette personne allait mal, oui, depuis
des années et aujourd’hui, elle va bien ; oui, ce changement brutal est lié
à Lourdes. Le CMIL peut aller plus loin et “certifier” que le mode de
cette guérison reste inexpliqué dans l’état actuel des connaissances
scientifiques. L’approbation doit recueillir les deux tiers des voix.
Sur les conclusions du CMIL avec l’avis des personnes qu’il a
consultées dans son diocèse, mais sans avoir à recourir à Rome, l’évêque
du diocèse de la personne guérie décide de la reconnaissance publique
par l’Église. L’engagement le plus fort est la reconnaissance du
“miracle”. […] Sur plus de 7 000 dossiers de guérisons déposés à
Lourdes depuis les apparitions, 70 cas ont à ce jour été reconnus
miraculeux par l’Église […]. La majorité des personnes a été guérie au
contact de l’eau de Lourdes (50), la plupart aux piscines du Sanctuaire1. »
*

J’ai fait la connaissance de Luigi à Lourdes, à l’occasion de l’un de ses


séjours en tant que brancardier bénévole. Son dossier m’avait été
transmis par le Dr Pilon, médecin responsable à l’époque du Bureau
médical de Lourdes. Il présentait donc une documentation médicale
exhaustive, d’une précision exemplaire, ayant franchi les très nombreuses
étapes décrites précédemment avant de pouvoir être accepté parmi les
quelques rares cas de guérisons miraculeuses.
Pudique et réservé, Luigi affichait, malgré ses cinquante ans et sa
petite taille, une force physique impressionnante et une tonicité
étonnante.
Il me confia à quel point sa venue à Lourdes lui avait permis de
comprendre le sens du mot « amour ». Incapable jusque-là de se
confronter à l’altérité, sa maladie lui avait appris à glisser sur les
imperfections des autres.
« Je ne referai plus les mêmes erreurs mais ce qui est fait est fait. »
De cette épreuve, Luigi retiendra une leçon de vie :
« La maladie fait partie des épreuves envoyées à un être humain pour
l’obliger à changer le cours de sa vie. Elle n’est qu’un signal pour nous
rappeler que nous ne sommes que de passage sur cette Terre et que lors
de ce passage, il nous faut apprendre à évoluer. Cette évolution
personnelle doit nous mener vers l’exaltation de nos qualités profondes et
cachées et, dans certains cas, ce processus nous oblige à passer par cette
trituration douloureuse que représente la maladie. »
Luigi considère la maladie comme étant « un procédé alchimique régi
par des lois célestes » qui symbolise le dilemme de notre existence sur la
terre. Il ajoute : « Refuser de donner un sens à la maladie, ce serait
refuser de donner un sens à la vie et de nier le sens de la mort. Ce serait
donc pour nous le moyen d’esquiver ces questions du pourquoi ? Et
surtout du comment ? » À propos de la vieillesse et de la mort, Luigi me
dit ceci : « J’espère que j’aurai une vie meilleure après la mort. Je crois
en la résurrection, pas uniquement celle du Christ, mais celle de
l’ensemble de l’humanité. Je pense que la vie après la mort se déroule
dans un lieu où l’on retrouve tous ceux que l’on a aimés. Mais on y
retrouve aussi ceux que l’on n’a pas aimés, ce qui est une formidable
occasion de régler les problèmes que nous avons eus avec eux sur cette
terre. »
Si Luigi a accru sa pratique religieuse et augmenté l’intensité de ses
prières, il n’est devenu ni fanatique ni dévot. Devenu adepte de la
méditation, son dialogue avec Dieu a lieu en dehors des lieux de culte,
dans son cœur et dans sa tête. Il lui livre ainsi ses pensées et lui fait part
de sa gratitude.

D’aucune façon nous ne nous prononcerons ici sur la « réalité » d’une


intervention divine. Ce qu’il nous semble en revanche indispensable de
souligner est le parcours personnel et introspectif qu’a suivi Luigi. Il
paraît évident que cet homme a été transcendé par la maladie. Sa venue à
Lourdes, au-delà du pèlerinage religieux, a provoqué chez lui, comme il
en témoigne, un choc sans précédent en lui révélant la puissance de
l’amour de ses proches. Un bouleversement qui a déclenché d’emblée
une profonde remise en question de son rapport à l’Autre, et qui a permis
à Luigi d’engager un travail personnel et de devenir une tout autre
personne.
1. www.lourdes-france.com.
MARIA

Il est 8 heures et, comme chaque matin dans la petite école de Paterno,
village de Sicile, Mlle Messina accueille les écoliers, qui prennent place
derrière leur pupitre en bois. La jeune institutrice s’apprête à démarrer la
leçon au tableau lorsqu’elle remarque l’absence de Maria. La petite fille
de onze ans, qui n’habite qu’à quelques mètres de l’école, n’a pourtant
jamais été en retard. Elle interroge ses camarades mais, ce matin, aucun
élève ne l’a croisée. Mlle Messina s’approche de la fenêtre, d’où elle
entrevoit le portail de l’école, et aperçoit soudain la petite fille en pleurs,
qui semble éprouver beaucoup de mal à marcher. Elle s’empresse d’aller
à sa rencontre. Maria s’effondre dans ses bras et se plaint d’une douleur
au genou droit. L’institutrice la console et la soutient jusqu’à la salle de
classe où elle l’aide à s’installer. Mais la douleur de Maria persiste et la
petite fille ne parvient pas à suivre la leçon. À l’heure de la récréation,
constatant l’enflure du genou et la peine de la petite fille, l’institutrice
décide de la raccompagner chez elle. La mère de Maria les accueille,
surprise de découvrir sa fille en larmes. Les deux femmes installent
Maria sur son lit.
Giorgia s’étonne de cette soudaine douleur dont Maria ne s’était pas
plainte au petit matin. Elle l’interroge quant à une possible chute mais
rien ne semble avoir pu provoquer le gonflement du genou. Désemparée
face à la souffrance de sa fille aînée, elle s’empresse d’appeler Nunzio,
son époux, qui quitte son bureau pour les rejoindre. Malgré son
apparence chétive, Maria est une petite fille en bonne santé, au
tempérament très calme, qui n’a pas pour habitude de se plaindre. Ses
parents appellent donc sans attendre le médecin du village. Après un
examen minutieux, ce dernier avoue ne pas pouvoir se prononcer et
recommande aux parents de conduire Maria à l’hôpital.
Un bilan complet est prescrit, l’équipe médicale soupçonne une
pathologie du cartilage ou une maladie infectieuse. Pourtant, les
ponctions successives du liquide synovial de l’articulation et les
différentes analyses ne confirmeront aucune des hypothèses. Mais une
radiologie dévoile une masse sur la partie supérieure du tibia droit de
Maria. Les médecins sont perplexes. Giorgia décide alors de consulter un
spécialiste à la clinique orthopédique de la ville voisine qui, après avoir
étudié les images radiologiques, lui fait part de son inquiétude. Maria doit
être hospitalisée afin qu’il puisse approfondir les investigations en
effectuant une biopsie. Giorgia décide de ne pas inquiéter davantage
Nunzio et évoque de simples analyses complémentaires. Elle ne pourra
cependant pas le préserver très longtemps. Les résultats des examens sont
sans appel. Maria est atteinte d’une tumeur maligne extrêmement grave,
un cancer des os très invasif nommé sarcome d’Ewing. À l’époque,
aucun traitement n’a prouvé son efficacité. Les médecins, consternés,
annoncent aux parents de Maria la nature de son mal et sa gravité : il ne
lui reste que trois mois à vivre. Seule l’amputation pourrait offrir à la
petite fille quelques semaines supplémentaires. Les parents de Maria sont
anéantis. Son père refuse catégoriquement l’amputation. Hors de question
d’imposer à sa petite fille un autre traumatisme. Maria est ramenée à la
maison.
Dès lors, Giorgia et Nunzio feront du bien-être de leur petite fille une
priorité, l’entourant de tout leur amour et la choyant au quotidien. Et si,
durant la journée, ils se montrent combatifs et dignes au chevet de leur
enfant, les nuits deviennent le refuge de leur immense désespoir. Nunzio,
accablé de tristesse, ne parvient plus à trouver le sommeil. Giorgia, elle,
prie le Seigneur jusqu’au petit matin, le suppliant de venir en aide à sa
fille. Et dans ce petit village où tout le monde se connaît, la nouvelle se
propage rapidement. Chacun tente alors d’apporter aide et soutien à la
famille. Le curé appelle les fidèles à prier pour Maria. Et régulièrement,
la communauté, très pieuse, se recueille autour de l’enfant affaiblie,
implorant une intervention divine. Mlle Messina, très affectée par le
drame qui frappe son élève, se remémore alors un sanctuaire dont elle
avait entendu parler quelques années auparavant, où des malades
incurables ont été miraculeusement guéris. Elle en parle à Giorgia et
Nunzio, qui ignorent tout de ce lieu. Néanmoins, il faut tout tenter. L’état
de Maria ne cesse de se dégrader et Lourdes devient alors l’ultime espoir
de la sauver.
Gagnée par l’optimisme, l’institutrice décide de prendre en main ce
projet, déterminée à ne pas laisser le coût élevé du voyage empêcher la
famille de se rendre à Lourdes. La jeune femme organise une collecte, le
curé en appelle à la générosité des fidèles lors de son homélie du
dimanche, et en quelques jours, la somme nécessaire au pèlerinage est
récoltée.

Trois mois après sa sortie de l’hôpital, Maria, accompagnée de sa


mère, arrive à Lourdes. Durant une semaine, la petite fille est portée par
les prières et les bénédictions des nombreux pèlerins, avec qui elle
parcourt le chemin de l’espoir d’une guérison.
Mais, au grand désarroi de son entourage, l’état de santé de Maria ne
s’améliore pas ; le long pèlerinage a eu raison de ses dernières forces. À
son retour en Sicile, la petite fille est épuisée. Malgré les efforts répétés
de sa mère, elle ne parvient plus à s’alimenter. Les douleurs redoublent
d’intensité. De nouveaux examens médicaux confirment la progression
de la tumeur. Les médecins tentent de préparer au mieux la famille à cette
fin qui approche. Les villageois poursuivent leurs groupes de prières, afin
d’apporter soutien et réconfort aux parents submergés par l’impuissance
et le chagrin.
Six mois plus tard, le printemps s’installe sur le petit village de Sicile,
et comme chaque matin, Giorgia prépare le petit déjeuner familial après
une longue nuit à veiller sa fille, espérant de toute son âme que ce ne soit
pas la dernière. Pourtant, ce matin-là, quand Giorgia s’installe à table
pour boire son café, elle est saisie de stupeur. Maria pénètre dans la
cuisine, debout sur ses jambes, le teint frais, et lui annonce, avec la plus
grande simplicité, qu’elle est guérie. Sidérée, Giorgia appelle son mari.
Nunzio fond en larmes en découvrant sa petite fille debout sur ses deux
jambes. Giorgia serre Maria contre elle, la couvre de baisers puis se rue
sur le téléphone, compose le numéro du cabinet médical et enjoint au
médecin de venir de toute urgence. Incrédule, ce dernier ne peut que
constater la nette amélioration de l’état de santé de Maria. Il recommande
néanmoins beaucoup de repos et invite la famille à rester prudente et à
refréner un trop grand optimisme. Il faut faire preuve de patience,
continuer à observer l’état de santé de la petite fille dans les jours et les
semaines à venir. Mais, à la surprise générale, l’état de Maria s’améliore
jour après jour. Bientôt, elle est en mesure de reprendre le chemin de
l’école et fête ses treize ans, heureuse, en pleine santé et debout, entourée
de ses amis et de sa famille. Maria n’éprouvera plus jamais de douleurs.
Un an plus tard, les médecins constateront une croissance normale et
un développement harmonieux, malgré une déformation résiduelle de
l’axe de la jambe droite qui provoquera un léger boitement, sans pour
autant faire souffrir la jeune fille. Des examens médicaux attesteront de la
disparition de la tumeur et d’une évolution très satisfaisante et totalement
inattendue de la lésion osseuse intérieure. Et si cette guérison reste un
mystère pour la science, les médecins déclareront Maria totalement
guérie.
Giorgia et Maria se rendront à Lourdes afin de remercier la Sainte
Vierge et d’informer les autorités médicales de cette guérison
miraculeuse. Après de longues années d’investigations approfondies et
d’examens supplémentaires, le Bureau médical de Lourdes, composé de
médecins experts, conclura à une guérison que la science ne peut
expliquer. Treize ans plus tard, le cas de Maria sera officiellement déclaré
guérison miraculeuse par les autorités religieuses.
Si Maria ne garde que peu de souvenirs de son pèlerinage à Lourdes,
elle reconnaît avoir acquis du jour au lendemain une grande confiance en
elle qui lui a permis de construire sa vie. Pour elle, cela ne fait aucun
doute, sa guérison a été « la volonté de Dieu » : « Je pouvais espérer un
miracle, mais je ne pouvais pas le provoquer. »
« La maladie, ajoutera Maria plus tard, m’a permis de comprendre que
notre mission sur terre est d’apprendre, de communiquer, d’accroître la
paix en nous et autour de nous, de jouir de l’existence moment après
moment, de transmettre la vie et d’aimer. »
La jeune femme deviendra secrétaire dans une petite coopérative de la
région, et épousera Fernando, avec qui elle aura deux jolies petites filles.
*

À l’instar de celle de Luigi, la guérison de Maria a été officiellement


reconnue comme guérison miraculeuse à Lourdes. Son dossier a suivi la
procédure très stricte du Bureau médical des constatations, et il a été
étudié par une dizaine de médecins ayant reconnu l’incapacité de la
science à expliquer sa guérison.
Selon Maria, il ne fait aucun doute que sa guérison est l’œuvre de
Dieu. Une fois encore, nous ne nous prononcerons en aucune façon sur
ces considérations liées à sa foi religieuse, que nous respectons.
Néanmoins, en nous positionnant hors du champ religieux, notre
attention s’est portée sur la détermination sans faille et constante dont ont
fait preuve ses parents, mais aussi toute la communauté villageoise, qui
durant de longs mois, a prié pour sa guérison.
Dans la religion chrétienne, la prière est une communication spirituelle
avec Dieu, et, en certaines circonstances, un moyen de lui demander son
intervention, en faveur de soi, des autres ou d’une cause, en l’occurrence,
ici, de la guérison d’une personne. Cette prière se nomme « prière
d’intercession ». Ce type de prière existe dans les trois religions
monothéistes et bien d’autres.
Certains groupes spirituels la pratiquent également, de façon
individuelle ou collective. Certains s’adressent aux forces de l’univers,
d’autres croient au pouvoir de la pensée, de l’énergie ou des ondes
bienfaitrices. La croyance la plus répandue est qu’une pensée entretenue
par quelqu’un ou par un groupe a des répercussions sur les corps subtils
de la personne vers qui les prières sont dirigées. C’est la raison pour
laquelle, en France comme dans de nombreuses régions du monde, des
gens animés par de bonnes intentions se réunissent de façon régulière
pour prier en faveur de certains malades. De nombreux témoignages font
état d’améliorations sensibles de l’état de santé de certains de ces
malades et l’on observe parfois des guérisons inattendues.
SYLVIE

Dans la banlieue bordelaise, Sylvie, vingt ans, vient d’arriver aux


urgences après une crise d’épilepsie. Depuis quelque temps, la jeune fille
se sent très fatiguée et se plaint régulièrement de forts maux de tête. La
semaine dernière, des vomissements l’ont contrainte à rester alitée. Des
épisodes en apparence banals, en cette période de virus hivernaux, mais
qui prennent soudain une tout autre ampleur.
Rapidement, les médecins parviennent à stabiliser l’état de la jeune
femme, désormais plongée dans le coma, comme cela peut se produire
après ce type d’événement traumatique.
À son réveil, Sylvie présente une altération du champ de vision de
l’œil gauche dont il faut comprendre la cause. Elle est hospitalisée et le
médecin programme des examens complémentaires.
Le lendemain, Sylvie se sent déjà beaucoup mieux. Au grand
étonnement des médecins, son état de santé s’est en effet
fondamentalement amélioré. La jeune femme ne présente plus aucun
signe clinique et a retrouvé une vue parfaite ! Les résultats des examens
complémentaires effectués conduisent à un diagnostic d’hypertension
intracrânienne bénigne en relation avec l’existence d’une petite
hydrocéphalie (présence de liquide céphalo-rachidien en excès dans les
ventricules cérébraux).
Sylvie est une jeune femme d’un mètre quatre-vingts, à la carrure
imposante, et elle semble être véritablement une force de la nature, au
tempérament et à la santé robustes. Vingt-quatre heures après sa crise
d’épilepsie, Sylvie peut donc sortir de l’hôpital. Les médecins lui
prescrivent du repos. Elle s’absentera de son travail le temps de se
remettre sur pied, choyée par sa mère, avec qui elle partage le quotidien.
Un quotidien simple, qui rythme une vie modeste au sein de
l’appartement familial. Si Sylvie travaille depuis la fin de ses études
secondaires, en tant qu’opératrice de production, elle rêve de fonder un
foyer pour y mener une existence simple et heureuse. Des valeurs
transmises par sa famille et son éducation catholique.
Mais au fil des mois, une grande fatigue la gagne de nouveau. De
fortes douleurs vertébrales viennent, à leur tour, entraver son quotidien.
Et lorsque des troubles de la vision surgissent et s’installent, Sylvie
consulte immédiatement son médecin de famille, qui l’adresse à un
spécialiste. Hors de question de prendre le moindre risque. Après un
examen oculaire complet, l’ophtalmologue pose son diagnostic : Sylvie
est atteinte d’un œdème papillaire, un gonflement de la région de l’œil où
prend naissance le nerf optique. Les résultats du bilan sanguin orientent
le médecin vers une origine virale. Selon lui, rien de très alarmant. Sylvie
doit faire preuve de patience et tout rentrera bientôt dans l’ordre.
Deux mois plus tard, la jeune femme est victime de trois crises
d’épilepsie successives, toutes suivies de cécité temporaire et de
fourmillements dans le côté gauche du corps. Si, dans un premier temps,
Sylvie se résout à vivre avec cette affection chronique du cerveau,
d’atroces maux de tête la conduisent de nouveau à consulter son médecin,
avec qui elle convient de la nécessité d’une hospitalisation en vue
d’investigations approfondies. Quelques jours plus tard, le diagnostic
tombe. Aucune pathologie virale n’a jamais affecté Sylvie. Les médecins
découvrent une tumeur cérébrale de la taille d’une mandarine dans la
partie arrière droite de son cerveau. Trois biopsies consécutives viendront
confirmer le diagnostic : Sylvie est atteinte d’un astrocytome malin, un
cancer gravissime, inopérable, à l’issue fatale.
En quelques jours, sa vue devient de plus en plus faible. Dix jours plus
tard, la jeune femme ne voit plus rien. Une cécité sévère qui ne lui permet
même plus de détecter la lumière.
Face à ce drame, l’équipe médicale se mobilise. Les médecins
s’efforcent de mettre en place des soins palliatifs qui pourraient soulager
Sylvie. Des corticoïdes lui sont prescrits, afin de réduire l’œdème
cérébral provoqué par la tumeur. Un traitement de radiothérapie est mis
en place.
Sylvie rentre chez elle, où elle reçoit de ses parents toute l’aide et
l’accompagnement nécessaires à sa nouvelle condition. Son
environnement est adapté à sa cécité. Mais, jour après jour, sa marche se
dégrade. Sylvie chute à plusieurs reprises et est victime de nombreux
malaises. Bientôt, elle n’est plus en mesure de se déplacer et est
réhospitalisée. Les médecins découvrent une infection dans la zone
crânienne où les biopsies ont été effectuées. Une infection à l’origine
d’une série de troubles neurologiques qui occasionnent les troubles de
l’équilibre et des pertes de connaissance qui vont jusqu’à provoquer une
paralysie de la partie gauche du corps de Sylvie.

De retour chez elle, Sylvie fait face à sa maladie.


Elle questionne le sens de la vie, celui de la mort, trouvant du réconfort
dans ses prières.
« Avant mon cancer, j’avais une foi que l’on m’avait inculquée mais
ma maladie a changé ma façon d’être croyante. Ma maladie m’a permis
d’avoir une rencontre personnelle avec Dieu. Il a été mon refuge et mon
appui. »
Elle ressent, au fil des jours, un certain apaisement. La jeune femme
prend soin d’elle, déterminée à mener un combat contre la maladie.
Quelques semaines plus tard, l’entourage de Sylvie constate une
amélioration de son état. Elle commence à remarcher, ses troubles
neurologiques sont de moins en moins fréquents.
Six mois plus tard, Sylvie confie à son médecin être en mesure de
distinguer quelques lueurs furtives. L’équipe médicale, ne souhaitant
donner aucun faux espoir à la jeune femme condamnée, réalise un nouvel
encéphalogramme qui montre de façon indéniable la progression de la
tumeur, étendue désormais aux structures médianes cérébrales. Des
résultats qui mettent à mal le moral de Sylvie, pourtant persuadée de
l’amélioration de son état. Après quelques jours de découragement, la
jeune femme poursuit cependant son chemin d’introspection, de prières,
de bienveillance envers elle-même et envers les autres.
Aux périodes d’apaisement et d’espoir succèdent parfois des périodes
de découragement.
Un jour de décembre, deux ans après sa première crise d’épilepsie, et
un an après l’annonce du diagnostic, Sylvie parvient à déchiffrer
quelques lettres en lisant de très près. Une amélioration phénoménale.
Stupéfaits, les médecins programment de nouveaux examens. La tumeur
n’a en effet pas progressé et semble s’être stabilisée. Quelques semaines
plus tard, des examens complémentaires constatent même une diminution
de sa taille.
En avril, Sylvie réussit à lire grâce à son œil droit. Jour après jour, la
vision de son œil gauche progresse également. De nouveaux examens
confirment l’évolution de son état clinique. Un an plus tard, elle n’a plus
aucun symptôme. La jeune femme est redevenue totalement autonome et
son état de santé s’améliore semaine après semaine. L’équipe médicale,
interloquée par la progression de l’état de santé de Sylvie, reste prudente.
La jeune femme, elle, éprouve un immense soulagement, qui ne semble
pourtant pas la surprendre.
À la fin de l’année suivante, les médecins, pourtant incapables de
l’expliquer, sont « contraints » de déclarer Sylvie en rémission totale.
Circonspects, ils poursuivent néanmoins le suivi de leur patiente,
craignant une rechute. Cinq ans plus tard, plus aucun doute ne subsiste :
la tumeur a disparu. La jeune femme, qui a repris son travail et son
rythme de vie, est complètement guérie. Les médecins officialisent
l’improbable guérison de Sylvie et la déclarent en rémission totale.
Elle a retrouvé la vie. Elle a d’ailleurs fait la rencontre d’un jeune
homme dont elle est amoureuse, et peut envisager l’avenir de façon
sereine et apaisée.
Hélas, la jeune femme ne bénéficiera que de quelques mois de répit.
Six mois plus tard, Sylvie éprouve de violentes douleurs dans le bas-
ventre. Son médecin découvre, à la palpation, une masse pelvienne.
L’échographie met en évidence un kyste à l’ovaire droit, à l’aspect
suspect. Une biopsie confirme la nature maligne de cette tuméfaction. Au
vu des antécédents de Sylvie et des traitements disponibles à l’époque,
les médecins ne veulent prendre aucun risque et jugent indispensable une
hystérectomie totale, c’est-à-dire l’ablation non seulement de l’ovaire
malade mais aussi celle de l’ovaire sain, ainsi que de l’utérus. Sylvie
refuse catégoriquement et n’accepte qu’une intervention chirurgicale
destinée à retirer la seule partie malade de l’ovaire. Ses médecins
insistent, considérant qu’une simple ablation de la tumeur n’est pas
adaptée à ce type de cancer, et avertissent la jeune femme des risques
d’expansion encourus. Mais rien n’y fait. Sylvie campe sur ses positions,
affichant une détermination sans faille. Les médecins procèdent donc à
l’ablation du seul kyste malin, qui a la taille d’une balle de golf.
La cœlioscopie de suivi, réalisée deux mois plus tard, se révèle tout à
fait rassurante : les deux ovaires de Sylvie ne présentent aucun signe
inquiétant.
Mais le parcours du combattant de la jeune femme est loin d’être
terminé. Un an plus tard, les médecins décèlent une nouvelle tumeur : un
carcinome utérin très sévère. Pour l’équipe médicale, il ne fait plus aucun
doute que l’hystérectomie totale est la seule solution pour mettre
définitivement la jeune femme à l’abri. Mais pour Sylvie, âgée de tout
juste vingt-neuf ans, cette solution est inenvisageable. La jeune femme a
déjà vaincu deux cancers à des stades avancés, hors de question pour elle
de subir une opération qui la privera de la vie de maman qu’elle désire
tant. Sylvie a l’intime conviction de posséder les ressources intérieures
suffisantes pour combattre seule cette tumeur. Et une fois encore, une
invraisemblable guérison se confirme dans les semaines suivantes.
Huit mois plus tard, Sylvie s’est mariée. Elle est aujourd’hui maman de
trois enfants.

« La science a fait des progrès fantastiques mais chaque être humain


est unique. J’aurais aimé, de la part d’une science, une certitude et non
une hésitation, un piétinement. J’ai pris conscience qu’elle savait
beaucoup mais pouvait peu.
Les religions ne sont que des interprétations variées de cette force
créatrice omniprésente de l’univers que certains appellent Dieu. Pour
moi, la foi est une relation intime entre Dieu et une personne. Avant mon
cancer, j’avais une foi apprise, mais ma maladie a changé ma façon d’être
croyante. Maintenant, ma relation avec Dieu est une merveilleuse histoire
d’amour. Je veux parler de l’amour que Dieu m’a manifesté et qu’il
continue d’avoir pour moi. »

Tout comme pour Luigi et pour Maria, nous nous abstiendrons de


commenter la croyance et la foi religieuse de Sylvie, qui se considère
comme « la fiancée de Dieu ».
Nous noterons toutefois qu’à la différence des deux autres
témoignages, Sylvie avait trouvé refuge dans la prière, un choix en toute
conscience, une décision personnelle après un long cheminement et de
multiples réflexions sur le sens de la vie, de sa maladie et de la mort. La
prière et la présence de Dieu auprès d’elle avaient alors donné un sens à
son combat contre la maladie. Ce qui sera pour elle un réel soutien. Cette
ouverture et cette pratique spirituelle ont été, de façon fort probable, des
facteurs de guérison, comme nous le développerons dans la seconde
partie de cet ouvrage.
MARGARITA

11 septembre 1973. À Santiago du Chili, le siège de la présidence est


pris d’assaut. Un coup d’État est en cours. L’aviation de la junte pilonne
le palais. Pris au piège, le président Salvador Allende se suicide. Le
général Pinochet prend le pouvoir. Dans les heures qui suivent, la capitale
devient le théâtre d’assassinats et d’arrestations. Des membres du
gouvernement, des partisans mais aussi des civils soupçonnés de
sympathie pour le régime qui vient de tomber sont conduits dans des
centres de détention à travers tout le pays. Tortures, exécutions
sommaires, le Chili est à feu et à sang. Des centaines de personnes
disparaissent, tandis que s’instaure une dictature militaire. Trois mois
après l’arrivée au pouvoir du général Pinochet, dix-huit mille prisonniers
sont officiellement détenus. Parmi eux, Margarita.
À trente-cinq ans, la jeune femme, militante depuis l’adolescence, est
devenue au fil des années l’une des plus proches collaboratrices du
président Allende. Une idéologue dont l’influence lui vaut d’être
surnommée la « tête pensante » du gouvernement.
Margarita est l’une des premières à être arrêtée par la junte. Kidnappée
en pleine nuit, jetée à l’arrière d’un fourgon, pieds et mains liés, yeux
bandés, ses bourreaux la conduisent, durant plusieurs jours, sur les routes
du pays. Le processus de désorientation et de déstabilisation a
commencé. À chaque arrêt du convoi, même scénario : Margarita est
traînée jusqu’au sous-sol d’un bâtiment désaffecté, assise sur une chaise
et torturée durant de longues heures. Les soldats de Pinochet obéissent
aux ordres : tout doit être mis en œuvre pour faire parler l’ancienne
collaboratrice du président déchu. Noms, adresses, situation familiale des
partisans de l’ancien pouvoir doivent être révélés.
En vain. Margarita résiste et ne dit mot.
Le sordide périple prend fin. La jeune femme est tirée une dernière fois
hors du véhicule pour être jetée dans un cachot obscur de quatre mètres
sur trois, dépourvu de toutes commodités, aux murs sombres et sales.
Seul un soupirail concède une faible ventilation. Affaiblie et désorientée,
la jeune femme ignore tout du lieu où elle se trouve et ne peut imaginer le
destin qui l’attend.
À Santiago, la terreur instaurée par le nouveau régime laisse peu
d’espoir aux familles des centaines d’hommes et de femmes politiques
portés disparus. Les proches de Margarita pleurent sa mort.
Mais du fond de sa cellule, la jeune femme refuse de se laisser mourir.
Margarita combat ses douleurs et reprend petit à petit ses esprits.
Déterminée, elle tente alors de saisir le moindre indice qui lui permettrait
d’apprivoiser son environnement. Si l’obscurité ne lui laisse rien
entrevoir, elle peut toujours entendre. Concentrée, l’oreille aux aguets,
elle parvient à distinguer des tintements de cloches. Ces tintements,
Margarita les connaît par cœur. Un soulagement la gagne. Elle ne se
trouve qu’à une centaine de mètres de la cathédrale de Santiago !
Soudain, ce sont des bruits de pas qui lui parviennent du soupirail. La
fréquence des badauds lui laisse imaginer que sa cellule se situe en
contrebas d’une grande avenue de la capitale. Dans un élan de fol espoir,
Margarita se met à hurler, à appeler au secours… Seuls ses bourreaux
répondront à ses cris de détresse, par une volée de coups de matraque.
Résignée, la jeune femme se contente dès lors de nourrir son esprit des
bruits en provenance de la ville qu’elle chérissait tant, une rêverie
devenue le seul refuge de sa captivité.
Au fil des jours, les tintements de cloches de la cathédrale rythment
son quotidien et lui permettent de saisir le temps qui s’écoule. Les douze
coups sonnés, accompagnés du brouhaha de la ville, lui indiquent l’heure
de midi. À l’aide d’un caillou déniché près de la porte de son cachot,
Margarita grave un trait sur le mur. Chaque jour, un nouveau trait.
Bientôt, ces traits formeront des lignes. Et après quelques semaines, un
nouveau rituel viendra cadencer ses journées.
Chaque matin, au premier tintement de cloches de 10 heures,
Margarita entend des pas qui se rapprochent de son cachot. Au troisième
tintement, des clefs qui s’entrechoquent. Au quatrième, deux tours de
clefs dans la serrure. Puis la porte s’ouvre. Des bras d’hommes la
saisissent par les jambes pour la traîner jusqu’à une salle attenante.
Margarita est enchaînée, entièrement nue, sur une table en bois. Les
câbles électriques sont branchés. La torture commence.
Les tintements de cloches résonnent à nouveau. Il est 11 heures. Les
geôliers ramènent Margarita dans son cachot et l’y jettent au sol.
Chaque jour, le même rituel, durant des semaines, des mois et
finalement des années.
Six mille cent quatre-vingtième barre gravée sur le mur. Les cloches
ont sonné 10 heures depuis un long moment sans qu’aucun tortionnaire se
manifeste.
À midi, Margarita perçoit des bruits inhabituels dans le couloir. Des
voix d’hommes inconnues. Une cadence de pas nouvelle. La porte de son
cachot s’ouvre. Margarita distingue la carrure d’un homme en uniforme.
Pétrifiée, elle se recroqueville dans un coin de la pièce. Aucun doute : le
pouvoir a décidé d’en finir avec elle. Le peloton d’exécution l’attend.
Mais l’homme s’accroupit à ses côtés, pose sa main sur son épaule et,
avec une infinie douceur, lui annonce que « tout est fini ». Terrorisée,
Margarita a encore du mal à comprendre ce qui lui arrive.
Dehors, Pinochet a cédé le pouvoir. Un nouveau président a été élu.
C’est la fin de son supplice, Margarita est libre. Des hommes en uniforme
l’aident à se relever et la soutiennent pour marcher. Pour la première fois
en dix-sept ans, Margarita, épaulée, franchit la porte de son cachot
debout. Elle se dirige vers ces escaliers qu’elle entrevoyait, chaque jour,
au bout du couloir dans lequel elle était traînée en salle de torture et
qu’elle s’apprête désormais à gravir. À la première marche, elle trébuche
et perd connaissance. Conduite à l’hôpital, elle restera plongée dans le
coma durant plusieurs semaines.
À son réveil, Margarita découvre deux femmes à son chevet. Leurs
mots d’amour et de réconfort lui permettent finalement de reconnaître les
visages âgés de sa mère et de sa sœur. Margarita, elle aussi, a vieilli. À
cinquante-deux ans désormais, elle doit se reconstruire. Reconstruire un
corps et une âme meurtris par dix-sept ans de tortures quotidiennes.
Elle ne pèse plus que trente kilos. Les sévices infligés par ses
tortionnaires ont brûlé son corps, mutilé sa langue, ses orteils, sa poitrine,
ses parties génitales… Elle ne peut ni parler, ni manger, ni se tenir
debout.
Durant de longs mois, prise en charge par l’équipe médicale
pluridisciplinaire de l’hôpital, elle panse ses traumatismes physiques et
psychologiques. Puis arrive enfin le jour où les médecins lui annoncent
qu’elle est en mesure de reprendre sa vie.

À l’extérieur, Margarita rencontre un monde qui lui est étranger. Il lui


faut réapprendre à vivre, à retrouver sa place au sein de sa famille, au
sein de la société.
Déterminée à redonner un sens profond à sa vie, Margarita entreprend
de participer à l’effort national lancé en faveur de la réconciliation de son
peuple, brisé par des années de répression. Elle devient membre active de
la Commission nationale de Vérité et de Réconciliation, qui a pour
objectifs de documenter les innombrables cas de violation des droits de
l’Homme du régime autoritaire, mais également d’élaborer les bases
d’une transition démocratique solide. Afin de contribuer au mieux à ce
chantier national, Margarita décide d’aller puiser de l’inspiration à Paris.
La Bibliothèque nationale de France devient son lieu d’étude
quotidienne. Elle lit l’histoire du pays des droits de l’Homme, ses
révolutions, ses mutations, ses idéaux de liberté.
Cinq mois s’écoulent durant lesquels Margarita s’épanouit, pleinement
nourrie par ses études et de nombreuses rencontres intellectuelles. Les
rues de Paris restent, pour elle, le décor parfait pour reprendre goût à la
vie.
Un matin, pourtant, Margarita peine à se lever, envahie par une intense
fatigue. Au fil des jours suivants, une faiblesse générale la gagne.
Margarita est exténuée. Inquiète, elle évoque cet épuisement à sa
psychothérapeute, qui lui recommande vivement de consulter un
médecin. Des bilans de santé lui sont prescrits à l’Hôtel-Dieu, où elle
rencontre un spécialiste. Le diagnostic tombe. Les analyses de sang ont
révélé une leucémie aiguë au pronostic foudroyant. Ses chances de survie
au-delà de trois mois sont inférieures à cinq pour cent. Les hématologues
lui recommandent un traitement de choc : une polychimiothérapie
permettant de détruire les cellules cancéreuses, mais également, de façon
transitoire, les cellules normales du sang et de la moelle épinière. Un
traitement qui implique de multiples transfusions ainsi que des mesures
anti-infectieuses strictes : Margarita devra être confinée au sein d’une
pièce stérile durant plusieurs semaines. La simple évocation d’un nouvel
isolement la terrasse.
« J’ai refusé catégoriquement le traitement qu’ils me proposaient car
pour moi, cette mise en aplasie et l’enfermement qui en était le corollaire
m’étaient inconcevables. Je préférais mourir. »
Margarita explique sa position aux médecins et quitte l’hôpital,
abasourdie.
« Après avoir survécu à l’emprisonnement et à la torture pendant dix-
sept ans, comment était-ce possible qu’à peine libérée je sois condamnée
à mourir aussi stupidement en trois mois ? Il y avait là un tel paradoxe,
une telle injustice ! Je devais comprendre à tout prix la véritable cause de
ma maladie. Aussitôt, j’ai pensé à ce nouvel état d’esprit que nous étions
en train de mettre en place dans mon pays, fondé sur une grande
réconciliation avec tous ceux qui, à la solde des militaires et de Pinochet,
nous avaient fait souffrir. Ne pourrais-je pas, de mon côté, essayer
d’appliquer ce mode de pensée à ma propre vie ? Je devais me réconcilier
avec mon histoire. »
Dès le lendemain, malgré son extrême fatigue, Margarita s’envole pour
le Chili. Un jour après son arrivée, elle monte dans un taxi et demande au
chauffeur de la conduire à la prison centrale de Santiago, celle-là même
où elle fut incarcérée.
Déterminée, elle convainc le directeur d’accéder à sa requête :
Margarita veut s’entretenir avec deux prisonniers, dont elle lui
communique les noms. Les gardes présents s’assurent qu’elle ne
dissimule aucune arme et la conduisent dans un parloir. La minuscule
pièce est meublée d’une table et de trois chaises. Sur le mur de droite,
une vitre permet aux gardiens de contrôler ce qu’il se passe. Margarita
s’assied et patiente. La porte s’ouvre.
Face à elle, ses anciens geôliers et tortionnaires, sidérés de la
reconnaître. Margarita observe durant de longues secondes ces deux
hommes qui, durant dix-sept ans, lui ont fait subir les pires atrocités.
Dans leurs regards, plus d’arrogance ni de fierté, mais de la stupeur. Si sa
mémoire a gardé gravées leur force, leur violence et leur toute-puissance,
Margarita découvre aujourd’hui deux prisonniers amaigris et sales,
apeurés, le regard fuyant. Elle entrevoit leurs faiblesses, se représente le
milieu social dont ils devaient être issus, le manque d’éducation dont ils
avaient dû souffrir, les difficultés qui avaient dû jalonner leur vie… Elle
accède à leur humanité.
D’une voix calme et apaisée, elle les invite à s’asseoir et les rassure sur
ses intentions. Margarita n’est pas venue pour se venger.
« Je n’ai plus que deux ou trois mois à vivre car je suis gravement
malade. Ce n’est pas votre faute. Vous n’y êtes pour rien. Le passé, c’est
du passé. Mais je veux partir en paix avec moi-même, et pour cela, je
dois, avant de mourir, faire la paix avec tous ceux contre lesquels je me
suis battue pendant tant d’années, y compris avec vous. C’est la raison
pour laquelle je me trouve devant vous aujourd’hui. Tout simplement, je
suis venue vous dire que je vous ai pardonné. »
Décontenancés, les deux hommes ne disent mot. Un lourd silence
s’installe dans la pièce. Puis, après de longues minutes, l’un d’eux, les
yeux baissés et la voix timide, murmure des regrets.
D’un geste de la main au gardien, Margarita signifie la fin de
l’entrevue.
Elle quitte la prison et s’engage sur l’avenue Santo Domingo, celle-là
même en dessous de laquelle elle avait vécu recroquevillée durant tant
d’années.
« En sortant de ce sinistre bâtiment, j’ai senti en moi un état de paix et
de plénitude, en même temps qu’une joie profonde que je n’avais jamais
ressentie auparavant. J’eus l’impression d’être devenue une personne
différente, d’avoir endossé la personnalité d’une autre. Je ne voyais plus
le monde autour de moi ni la société de la même façon. »
Trois mois plus tard, contrairement au pronostic énoncé par les
spécialistes de l’Hôtel-Dieu, Margarita est toujours en vie. Elle ne ressent
d’ailleurs plus aucune fatigue ni aucune douleur. Heureuse de ce regain
d’énergie, elle consulte de nouveau l’hématologue, qui lui prescrit un
bilan approfondi.
Abasourdie, l’équipe médicale ne décèle plus aucune trace de
leucémie. Des examens complémentaires confirment ces conclusions :
Margarita est en rémission totale. Incrédules face aux raisons avancées
par Margarita pour expliquer cette guérison inespérée, les médecins
l’alertent sur la très forte probabilité d’une rechute.
Mais Margarita est confiante. Elle se sait définitivement guérie.
Dix ans plus tard, elle est toujours en vie et en très bonne santé.

Margarita fait partie des témoins dont j’ai fait la connaissance après la
rédaction de ma thèse. Je l’ai en effet rencontrée à Paris, au cours d’un
séminaire de training autogène organisé par Sarah, dont nous avons relaté
la guérison miraculeuse dans un précédent chapitre. Au cours de ce
séminaire, chacun des cinq cents participants était invité, s’il le
souhaitait, à partager son expérience traumatisante et la façon dont il s’en
était sorti. Quand ce fut à son tour de témoigner, Margarita parla durant
plus de trois heures, sans que personne n’ose l’interrompre, tant son
histoire était à la fois effrayante et émouvante. En l’écoutant nous
raconter les souffrances qu’elle avait subies durant ses longues années
d’incarcération, nous étions tous bouleversés.

Le récit de Margarita nous renvoie, de façon évidente, à la notion de


pardon qui, une fois de plus, a été le fruit de l’introspection menée par
cette ancienne prisonnière chilienne, une introspection menée avec le
soutien d’une psychothérapeute.
En refusant les soins recommandés par l’équipe médicale, et devant le
vertige provoqué par l’annonce de sa mort à court terme, Margarita avait
été emportée dans un tourbillon psychique dont elle avait réussi à
s’échapper en se recentrant sur la recherche du sens à donner à son
cancer. Elle avait été contrainte de regarder sa vie, son parcours,
largement bouleversés par ses dix-sept années de captivité. Si Margarita
n’avait jamais voulu être considérée comme une victime, elle restait
néanmoins l’héritière de traumatismes physiques et psychologiques. Elle
avait dû s’astreindre à reconnaître et à assumer la colère, la rancœur et la
révolte ressenties à l’égard de ses bourreaux, qu’elle avait jusqu’alors
niées ou enfouies au plus profond de son âme. La puissance destructrice
de ce sentiment lui parut une évidence. Ce travail d’introspection l’a alors
naturellement guidée vers le pardon. Margarita s’est ainsi libérée des
pensées négatives qui continuaient d’obscurcir sa vie et l’empêchaient
d’évoluer.
CLARA

Née au Maroc, Clara grandit au sein d’un orphelinat après le décès


précoce de son père, atteint d’un cancer, et l’internement de sa mère en
psychiatrie.
À l’âge de quarante-cinq ans, Clara décide de quitter son pays natal et
de s’installer dans le sud de la France. Elle doit alors reconstruire sa vie
personnelle et professionnelle.
Quatre ans plus tard, Clara travaille en tant qu’aide-comptable et se
stabilise enfin. Pourtant, de fréquents saignements en dehors de son cycle
menstruel la conduisent à consulter un gynécologue. Les traitements
prescrits se montrant inefficaces, son médecin l’oriente vers un confrère
du centre Paul-Lamarque de Montpellier, le Pr Dayan. Des examens
approfondis révèlent une tumeur maligne de l’utérus avec extension au
col. Devant la gravité du diagnostic, Clara bénéficie d’une radiothérapie
externe et de curiethérapie utéro-vaginale durant six mois au centre
régional de lutte contre le cancer. L’évolution semble favorable et les
médecins l’estiment guérie après cinq ans de suivi. Pourtant, lors d’un
dernier frottis de contrôle, des cellules malignes réapparaissent. Le suivi
se poursuit durant un an sans que ces cellules soient retrouvées. Elle
décide d’interrompre le suivi, s’estimant guérie.
Clara, qui a désormais cinquante-neuf ans, prend sa retraite et éprouve
le besoin de retrouver son pays natal, vers lequel elle s’envole pour un
séjour de trois mois.
Un voyage rapidement interrompu par des douleurs dans la jambe
gauche qui la contraignent à consulter sur place un médecin. Après
examen, ce dernier lui recommande de rentrer en France de toute
urgence. Clara s’exécute. Mais le vol de retour est difficile : les douleurs
s’accentuent et évoluent en sciatique paralysante.
En France, des examens approfondis confirment les doutes du médecin
marocain : des métastases osseuses sont découvertes sur la ceinture
pelvienne et plus particulièrement dans la région sacro-iliaque gauche.
Les tissus du sacrum et de l’os iliaque sont détruits, le nerf sciatique n’est
plus maintenu.
Les spécialistes sont pessimistes : les perspectives de survie de ce type
de récidive sont très faibles. Les médecins recommandent tout de même à
Clara une cure de chimiothérapie, que Clara refuse. Elle accepte toutefois
une légère radiothérapie à visée palliative et antalgique et décide de se
tourner vers des thérapies alternatives.
« J’ai été très bien soignée au centre Paul-Lamarque de Montpellier,
les médecins n’étant pas Dieu, j’estime qu’ils ont fait leur devoir en
fonction de leurs connaissances et surtout en fonction de la recherche.
Mais ils donnent l’impression de ne traiter qu’un corps et ne prennent pas
le temps d’écouter la personne pour la connaître. Je refusais donc la
chimiothérapie complémentaire proposée, arguant que je n’avais pas
confiance, puisque la plupart des cas identiques étaient morts en quelques
mois, malgré ce traitement. Ainsi, soit il n’était pas au point, soit il était
mal adapté. Le médecin insista et devant mon refus réitéré, il me dit que
j’allais mourir et surtout beaucoup souffrir. Il me donna tout de même
une ordonnance avec une toute une série de calmants. »
Clara s’oriente alors vers un médecin de la région, réputé pour sa prise
en charge alternative de patients atteints de maladies graves. « Les
médecins pratiquant ces méthodes font preuve d’écoute, de gentillesse,
d’humanité et de compétence. »
Ce dernier l’accompagne dans un rééquilibrage alimentaire, lui prescrit
des vitamines et des oligoéléments afin de soutenir l’organisme, mais lui
offre surtout une aide au niveau psychologique, qu’il estime
indispensable au processus de guérison. Il invite Clara à faire un travail
sur elle-même afin de mettre de l’ordre dans sa vie. Il l’accompagne dans
l’identification des points de blocage, des conflits internes qui auraient pu
favoriser l’apparition de son cancer, et pour repérer l’éventuel élément
déclencheur. L’objectif du médecin est de favoriser la résilience afin que
Clara puisse s’apaiser psychiquement et trouver les ressources pour
dépasser les épreuves auxquelles elle est confrontée.
« Je ne suis pas encore consciente de tout mais le corps est une
mécanique parfaite qu’il faut entretenir du mieux que l’on peut, grâce à
une hygiène de vie et une alimentation saine et équilibrée. Une des causes
du cancer provient du mal de vivre actuel, qui entraîne stress et
angoisse. »
Au bout de six mois, Clara a retrouvé la pleine capacité à marcher. Dix
ans plus tard, elle vit toujours à Montpellier et se porte comme un
charme.

La guérison de Clara est tout à fait exceptionnelle. Des patients atteints


de ce type de cancer ayant survécu plus de dix ans, sans présenter de
récidive, c’est rarissime.
Quatre étapes essentielles se dégagent du parcours de soins l’ayant
conduite vers la guérison.
Tout d’abord, Clara avait su écouter ses besoins fondamentaux. Les
médecins n’avaient pas su lui apporter la bonté, la charité humaine et
surtout l’espoir d’une guérison possible qu’elle attendait, ne se référant
qu’à la prédiction des statistiques existantes. De nombreux patients se
plaignent souvent, légitimement, du manque d’intérêt et de considération
que leur portent certains médecins. Clara, elle, a su s’écouter et agir, en
prenant la décision difficile et très risquée de quitter l’hôpital.
La seconde étape fondamentale est d’avoir décidé de prendre soin
d’elle, de prendre en main son parcours de soins, de choisir une discipline
qui faisait sens pour elle et qui pouvait répondre à ses attentes et à ses
besoins : « écoute, gentillesse, humanité et compétence ».
Vinrent ensuite les recommandations de son nouveau thérapeute,
qu’elle suivit à la lettre, à savoir une alimentation saine et équilibrée,
dont les bienfaits sur le cancer, et la maladie en général, ne sont plus à
prouver.
L’ultime étape pour Clara fut d’entamer un travail personnel en
profondeur, accompagné par son thérapeute, afin d’identifier les conflits
internes nés très probablement de son enfance douloureuse et chaotique,
et de son parcours de vie éprouvant. Clara a pu apaiser ses angoisses et
son stress, se libérer de ses schémas, et apprendre à se reconstruire avec
sérénité.
MARIO

Mario exerce le métier de maçon, auquel il consacre toute son énergie


et tout son temps, au détriment de sa vie de famille. Depuis de
nombreuses années, cet homme marié et père de deux enfants, âgé
maintenant de quarante et un ans, a un mode de vie délétère. Il fume en
effet près de quarante cigarettes par jour, consomme régulièrement de
l’alcool en quantité importante et ne prête aucune attention à son
alimentation.
Lorsque Mario consulte son médecin généraliste pour des maux de
gorge accompagnés de fièvre résistants au traitement antibiotique, ce
dernier, qui le suit depuis vingt ans, lui prescrit une radio du thorax. Les
clichés révèlent une atélectasie du lobe supérieur gauche, autrement dit
une occlusion des bronches et des bronchioles empêchant la ventilation.
Une seconde radio effectuée quinze jours plus tard confirme ce
diagnostic.
Mario est hospitalisé. Deux séries de tomographies thoraciques et une
bronchoscopie confirment l’occlusion des bronches au niveau hilaire
(point d’entrée et de sortie des vaisseaux sanguins et lymphatiques) par
des végétations dont les médecins suspectent une nature cancéreuse.
L’équipe médicale recommande une exérèse pulmonaire majeure dans les
plus brefs délais.
Une semaine plus tard, Mario subit une ablation de la totalité de son
poumon gauche. L’examen histopathologique confirme les craintes des
médecins. Mario est atteint d’un carcinome épidermoïde bronchique, un
cancer du poumon très grave. La présence de cellules cancéreuses au sein
des ganglions hilaires aggrave le diagnostic : des métastases se sont
propagées, d’autres organes pourraient être déjà touchés. Le pronostic est
sombre : une espérance de vie de cinq ans tout au plus. Seuls trois pour
cent des patients atteints par ce type de cancer connaissent une évolution
favorable.
Les médecins recommandent des séances de radiothérapie à visée
palliative.
Mario est sous le choc, sa famille bouleversée. Conscient de ses excès,
qui sont très probablement à l’origine de son cancer, Mario décide, dans
un élan d’espoir, de modifier de façon radicale son mode de vie.
Il consulte pour cela le Dr Alain Bondil, réputé pour les bienfaits de
ses traitements sur des patients atteints de maladies graves. Ce jeune
médecin généraliste applique la méthode de celle que l’on surnomme la
« prêtresse de l’alimentation saine », le Dr Catherine Kousmine. Cette
femme médecin a mené, durant de longues années, des recherches sur le
cancer qui lui ont permis de conclure en ces termes : « Si la maladie est
bien comprise, elle n’apparaît pas comme une fatalité, mais bien comme
la conclusion logique d’un déséquilibre de vie, dû au stress, au
surmenage, mais aussi et surtout à un facteur alimentaire. »
Sa méthode, basée sur une alimentation saine et un accompagnement
psychologique, a pour objectif de soutenir l’organisme du patient afin
qu’il puisse lutter contre la maladie et profiter au maximum des
traitements médicaux.
Le Dr Bondil propose à Mario un programme très strict comportant un
rééquilibrage alimentaire fondé sur une alimentation saine, une
complémentation en nutriments, une hygiène intestinale, une cure de
citrates alcalins pour lutter contre l’acidification de l’organisme dû à des
années d’alimentation pauvre en vitamines et oligoéléments. Au fil de ce
suivi, le médecin mène également un travail de soutien et
d’accompagnement psychologiques, indispensables à une meilleure
hygiène de vie afin de permettre à Mario d’éliminer toute source de
stress, de surmenage, et d’amorcer un travail sur lui-même, afin
d’atteindre des « pensées justes », positives et généreuses.
Mario suit à la lettre les recommandations du médecin, modifie de
façon drastique son alimentation, arrête de fumer, diminue
considérablement sa consommation d’alcool et entame un travail
d’introspection. Il apprend à réorganiser son emploi du temps, à se
ménager physiquement et moralement, à respecter des horaires de travail
raisonnables, et consacre enfin du temps à sa famille. Mario parvient
également à prendre, de façon régulière, des semaines entières de repos.
Au fil des mois, il acquiert une conception de la vie très différente,
considérant que tout peut s’arranger : « J’attache maintenant beaucoup
moins d’importance aux événements de la vie. »
Quinze ans après son opération, Mario est en excellente santé et
continue de travailler en tant que maçon. Il consacre désormais plus de
temps à ses proches.

Si Mario a suivi l’ensemble des traitements recommandés par la


médecine conventionnelle, il fait néanmoins partie des quelque trois pour
cent de cas d’évolution favorable de ce type de cancer. Son dossier nous a
été transmis par son médecin qui, lui-même, le considérait comme un cas
de guérison exceptionnelle ; un avis partagé par mon directeur de thèse et
les spécialistes qui ont pu consulter ce même dossier. Nous avons donc
estimé intéressant d’explorer son parcours.
Mario ne s’est, en effet, pas contenté de respecter les recommandations
médicales, il a pris la décision de consulter d’autres thérapeutes. Le choc
de l’annonce de sa maladie et l’opération délicate qu’il avait dû subir
avaient provoqué une prise de conscience de ses erreurs et du chemin
dangereux sur lequel il avait engagé sa vie. Mario avait été dès lors animé
par une détermination à vouloir guérir et à prendre en main sa guérison,
volonté présente chez de nombreux témoins présentés dans cet ouvrage.
Mario avait réussi à se donner les moyens de changer de paradigme, de
sortir de l’impasse dans laquelle il se trouvait. Tous ces bouleversements
avaient pu se mettre en place grâce au travail personnel commencé par
son thérapeute, un travail auquel sa personnalité prosaïque ne semblait
pourtant pas le destiner. Le cancer lui avait permis de devenir une autre
personne et de réorganiser sa vie, ce qui l’a, de façon très probable,
sauvé.
JACQUES

À trente et un ans, Jacques décide de quitter Montpellier, sa ville


natale, pour s’installer dans la région grenobloise, où il ouvre un cabinet
de chirurgien-dentiste. Le jeune homme travaille sans relâche et, en
quelques mois, son activité devient florissante. Cette réussite, qu’il a tant
voulue, a un prix. Rares sont les moments partagés avec sa famille.
Un an plus tard, il constate que l’un de ses testicules semble présenter
une grosseur. Il consulte un confrère généraliste qui, après l’avoir
examiné, émet une hypothèse : la glande génitale souffrirait d’un œdème
bénin du cordon spermatique, appelé « varicocèle ». Le généraliste
l’oriente vers un collègue urologue afin de confirmer le diagnostic grâce
à un examen approfondi.
Les conclusions de l’échographie et du bilan sanguin effectués ne
laissent aucun doute : Jacques souffre d’une grave tumeur du testicule
dont il faut, d’urgence, pratiquer l’ablation. Mais le spécialiste se montre
rassurant : le cancer a été décelé à un stade précoce. Les séances de
radiothérapie éviteront l’extension métastasique. D’ici quelques mois,
Jacques devrait donc être hors de danger. Un contrôle sera ensuite
effectué tous les six mois afin de s’assurer, grâce à un scanner thoraco-
abdomino-pelvien, que le cancer ne se propage pas. Ayant une grande
confiance en la médecine, Jacques accueille ce diagnostic avec beaucoup
de sang-froid. Il négocie toutefois la planification du protocole de soins
afin d’être en mesure de conserver son rythme de travail. L’équipe
médicale lui concède cet aménagement et, malgré la lourdeur du
traitement, le jeune homme maintient le rythme effréné de son activité.
Six mois plus tard, le bilan des soins se révèle positif. La tumeur a
disparu. Jacques peut donc poursuivre le cours de sa vie. Une vie
mondaine, en compagnie de son épouse. Un cabinet qui ne désemplit pas.
Une réputation professionnelle sans faille qui lui confère la notoriété dont
il avait toujours rêvé et une situation financière des plus confortables.
Deux fois par an, Jacques se plie aux examens de contrôle de rigueur et
rencontre son cancérologue. Ces bilans sont, à chaque fois, très rassurants
et, trois ans après la découverte de la tumeur, le jeune homme semble être
sur le chemin de la guérison.
Quelques mois plus tard, tandis qu’il est en train de soigner la carie
d’un patient, Jacques ressent une violente douleur thoracique. Craignant
l’infarctus, il intime à son assistante de joindre le Samu de toute urgence.
À l’hôpital, le médecin le tranquillise : le « coup de poignard » ressenti
provient d’une névralgie intercostale. Des anti-inflammatoires et des
antalgiques lui sont prescrits. Jacques reprend le travail dès le lendemain.
Si la douleur disparaît au fil des semaines, Jacques est gagné par une
fatigue générale et s’étonne de se sentir essoufflé au moindre effort.
Lors de sa visite de suivi semestriel, il découvre, à sa grande
stupéfaction, l’origine de ces symptômes. Les clichés radiographiques de
contrôle ont révélé la présence de deux taches anormales de la taille
d’une mandarine sur chacun de ses poumons. Une biopsie est
programmée. Les résultats confirment la crainte du spécialiste : le cancer
s’est réveillé. Des métastases se sont propagées. Jacques a rechuté.
Le pronostic est désormais très sombre. Son espérance de vie n’excède
pas quelques mois.
Des séances de radiothérapie et un protocole très lourd de
chimiothérapie sont planifiés. Et cette fois, Jacques se voit contraint de
mettre en veille son activité professionnelle. Déterminé à prendre soin de
sa santé, il s’engage dans son parcours de soins avec un moral de battant.
Pourtant, au fil des séances de chimiothérapie, les effets secondaires
deviennent de plus en plus difficiles à endurer. Pour la première fois de sa
vie, Jacques se sent faible et impuissant, et devient dépendant de sa
femme. Il apprend, chaque jour, à appréhender ce nouveau quotidien,
mais l’idée d’être tributaire de l’efficacité de la chimiothérapie lui est
insupportable, d’autant que son suivi médical devient une source de
grande frustration :
« Chaque cas est singulier et devrait, je pense, être abordé avec une
approche personnalisée et des méthodes adaptées. Les aspects
psychologiques, propres à chaque individu, devraient être pris en compte
lors du traitement, or ce ne fut pas le cas pour moi. »
Neuf mois plus tard, à la fin de ses six cures de chimiothérapie, les
résultats de ses examens de contrôle sont mitigés. Par mesure de sécurité,
les médecins lui prescrivent une seconde chimiothérapie. À leur
stupéfaction, Jacques refuse de façon catégorique et leur fait part de sa
volonté de poursuivre son chemin vers la guérison hors de l’hôpital,
soutenu par des soins alternatifs. Son cancérologue, furieux, le met en
garde : Jacques prend un risque inconsidéré en refusant de poursuivre son
traitement. Il s’agit, selon lui, d’un véritable suicide.
Pourtant, Jacques ne s’est jamais senti aussi serein.
« Lorsque je décide de cesser mon suivi à l’hôpital, je ressens un calme
intérieur que je ne me connaissais pas. »
Il décide de prendre en main son bien-être et sa guérison.
Sur les conseils d’un ami, il s’oriente vers les thérapies alternatives, et
consulte tout d’abord un naturopathe. Ce dernier lui propose divers
traitements à base de plantes, des remèdes prétendument miracles qui
heurtent sa sensibilité scientifique.
Quelques jours plus tard, Jacques reçoit l’appel d’un de ses patients
avec qui il entretenait une relation cordiale. Ce dernier lui recommande le
groupe de soutien initié par Maguy Lebrun, auquel il a lui-même
participé.
Ancienne infirmière, Maguy Lebrun est une magnétiseuse de la région
de Villefranche-sur-Saône qui raconte avoir un jour entendu une voix
l’informant qu’elle serait bientôt appelée à faire de grandes choses pour
l’humanité. Inspirée par ceux qu’elle appelle ses « médecins du ciel »,
Maguy Lebrun a alors fondé un groupe de prières dont la vocation est
d’accompagner des malades en phase terminale. Ne se revendiquant ni
prêtresse, ni gourou, ni religieuse, elle se contente d’animer des séances
durant lesquelles les participants sont invités à se recueillir, ensemble,
afin de cultiver des pensées positives auxquelles elle attribue un pouvoir
extraordinairement bienfaiteur : « Cela peut être une visualisation, un
ressenti, des sentiments… Quelque chose qui vibre positif et que vous
choisissez de destiner aux gens. Je crois que tous les hommes, quand ils
se trouvent face à la mort ou face à une grande épreuve, voient ressurgir
en eux la flamme vive de la conscience universelle à laquelle ils
appartiennent, et cette flamme les aide malgré eux. »
La semaine suivante, malgré son épuisement, Jacques se rend au
rendez-vous fixé par Maguy Lebrun dans la salle des fêtes d’un petit
village de la banlieue grenobloise. Durant une heure, main dans la main
et dans un silence total, des dizaines de personnes prient pour lui et pour
sa guérison.
« Dès que j’ai été en contact avec eux, j’ai reçu un choc salvateur. Des
gens que je ne connaissais pas et qui ne savaient rien de moi priaient pour
moi. J’ai eu le sentiment d’avoir une réelle importance. Grâce à ces
groupes, j’ai compris à quel point je manquais d’amour-propre, alors j’ai
appris à aimer. À partir du moment où je suis parvenu à m’aimer, j’ai
commencé à mieux aimer les autres. Je suis devenu beaucoup plus
tolérant et l’une des réponses immédiates de l’amour, c’est un message de
vie pour le corps.
J’ai également appris à cultiver le non-attachement et à rechercher le
positif en toute chose, à le découvrir là où il se trouvait et non là où je
souhaitais qu’il soit. J’ai appris à discipliner mon esprit, à le ramener vers
la contemplation. Dès que mon attention s’égare, je m’interroge : l’action
que je viens de réaliser est-elle en accord avec le but que je me suis fixé ?
M’aide-t-elle à réaliser ce que je veux réellement pour moi et pour ceux
qui m’entourent ?
La maladie m’a remis sur le chemin qui devait être le mien, celui qui
me permet de me sentir en harmonie, une harmonie que j’ai le devoir de
transmettre aux autres. Je privilégie maintenant la qualité plutôt que la
quantité. Je suis revenu à l’essentiel, en laissant de côté le futile, et
surtout je me suis engagé, de façon éperdue dans l’amour de mes
proches. Je me suis senti avancer, grandir vers un but : le retour à Dieu.
Je pense que je suis, comme chacun de nous, une étincelle, une parcelle
divine que Dieu n’a pas lancée au hasard dans l’univers mais a mis sur
cette terre pour s’épurer avec ses ressources personnelles, auprès des
autres et dans la nature. Je me suis replongé dans le grand courant de la
vie. »
Un an après son fracassant départ de l’hôpital, Jacques, se sentant en
excellente forme, décide de faire le point avec son cancérologue. Après
avoir examiné les clichés radiologiques effectués, le spécialiste constate
l’absence de lésions et le déclare en totale rémission. Prudent, il le met en
garde contre une possible rechute et l’invite à poursuivre un suivi
régulier.
Treize ans plus tard, Jacques est en parfaite santé.
Il exerce désormais son métier à mi-temps afin de consacrer du temps
à sa femme et à ses deux enfants.

Le caractère extraordinaire de la guérison de Jacques réside surtout


dans le fait de l’absence de rechute, dix-huit ans après le diagnostic de sa
tumeur primitive, et durant les treize ans qui ont suivi la fin de la
première et unique cure de chimiothérapie.
Jacques est l’un de nos témoins présentant probablement le plus grand
bouleversement de la nature de son être. D’un homme avide de réussite
professionnelle et financière, il est devenu un être spirituel.
Selon lui, les étapes les plus significatives furent de comprendre le
message de son cancer et de mettre en œuvre son contenu, en cultivant
une sérénité lui ayant donné l’opportunité de se rencontrer intérieurement
à chaque instant.
Ainsi, comme la majorité de nos témoins, Jacques n’attribue pas sa
guérison à la méthode suivie, en l’occurrence, ici, les groupes de prières
de Maguy Lebrun, mais bien à son travail personnel.
Le plus difficile pour lui fut d’expliquer la nature de son chemin à ses
confrères, à ses collègues médecins et à ses amis, pour la plupart très
cartésiens, et de leur faire partager sa conviction de l’efficacité des
démarches des thérapies non conventionnelles. Souvent incompris,
faisant face à de nombreuses critiques, voire à diverses moqueries, il
craignait d’être mis au ban de la communauté scientifique par certains de
ses pairs en évoquant sa participation aux groupes de prières.
Afin de « rendre » ce qu’il avait reçu dans les moments douloureux de
sa vie, Jacques tenait à témoigner : « Il me semble que c’est un juste
retour des choses. Je sens en moi une grande harmonie que j’ai le devoir
de transmettre aux autres. »
LUCIENNE

Depuis quelques années, Lucienne, cinquante-six ans, une femme


mariée, charmante et dynamique, souffre de phlébites à répétition. Un
antécédent qui alerte les médecins lors de son arrivée aux urgences suite à
de grandes difficultés respiratoires. Une scintigraphie confirmera leur
inquiétude : Lucienne est victime de multiples embolies pulmonaires.
Hospitalisée en cardiologie, elle reçoit un traitement durant plusieurs
jours, qui permet de stabiliser son état de santé. Lucienne peut désormais
rentrer chez elle.
Quelques mois plus tard, d’intenses douleurs au ventre l’obligent à
consulter son médecin. La palpation met en évidence la présence d’une
masse anormale. Lucienne est cette fois hospitalisée en chirurgie
digestive et subit une laparotomie (opération à ventre ouvert). Les
médecins découvrent un ganglion de la taille d’un ballon de handball
compressant le réseau veineux profond et qui se révèle être à l’origine
des problèmes de circulation sanguine dont souffre Lucienne. Les
résultats de la biopsie révèlent la présence de cellules cancéreuses. Le
diagnostic est des plus graves : Lucienne est atteinte d’un épithélioma
trabéculaire, une tumeur maligne formée suite à une prolifération de
métastases provenant d’un cancer primitif inconnu. Les médecins ne
peuvent donc agir avec précision sur le foyer initial afin d’en stopper la
prolifération. Les techniques chirurgicales de l’époque rendent
impossible l’ablation du ganglion. L’espérance de vie de Lucienne est de
quelques mois.
Les médecins lui proposent alors un protocole de radiothérapie à visée
palliative, espérant diminuer la taille du ganglion et ainsi limiter l’impact
de la tumeur sur d’autres organes.
Pourtant, après quelques séances, Lucienne annonce aux médecins sa
décision d’interrompre le traitement : elle est la seule qui détient les clefs
de sa guérison.
À l’annonce de son cancer, Lucienne, désemparée, a trouvé refuge
auprès des Témoins de Jéhovah, une communauté dont elle fait partie
depuis sa jeunesse. « Baptisée » et membre active durant des années, elle
a pourtant délaissé les offices et l’activité de prédication au fil du temps,
consacrant toute son énergie à l’éducation de ses deux enfants.
Réconfortée et soutenue par ses condisciples, Lucienne entreprend un
travail sur elle-même et retrouve le chemin de la religion.
« Quand je suis tombée malade, j’ai appris à changer ma manière de
vivre. Il m’est apparu évident que la route que j’avais suivie jusque-là
n’était pas la bonne. Ma religion m’a permis d’ouvrir les yeux… Le
cancer est devenu pour moi une étape vers la création d’une nouvelle
personnalité, plus grande, et qui doit me permettre d’accomplir le but de
ma destinée.
Mon nouvel objectif est tout simplement de reprendre mes activités
religieuses en annonçant l’avènement du royaume de Dieu sur la Terre.
Le cancer m’a permis de faire émerger cette certitude que j’avais
refoulée jusqu’alors mais qui avait toujours été en moi. Cette maladie a
été une opportunité pour acquérir une spiritualité plus profonde, plus
respectueuse. Je vois maintenant l’existence d’une tout autre façon, bien
différente d’une perception simplement matérielle.
J’ai découvert, en profondeur, à quel point le cancer a été pour moi un
véritable cadeau qui m’a appris à mieux vivre ma vie. »
Quatorze ans plus tard, Lucienne va parfaitement bien et poursuit une
vie dynamique au côté de son époux, plus que jamais engagée au sein de
sa communauté.

Nous tenons tout d’abord à préciser que les préconisations du groupe


communautaire des Témoins de Jéhovah – considéré à certaines époques
comme une secte par les institutions françaises (à la différence d’autres
pays d’Europe) – sont extrêmement sévères sur les traitements et les
procédés thérapeutiques « autorisés ». Il est interdit, par exemple, à ses
membres de recevoir une transfusion sanguine ou d’utiliser un
médicament ayant un rapport avec les animaux. Les médecins hésitent
d’ailleurs souvent à prendre en charge dans ces conditions des adeptes et
font preuve avec eux de grandes précautions. Dans le cas de Lucienne, la
raison de son départ de l’hôpital fut un choix purement personnel.
Revenons dès lors à son parcours.
Le plus frappant, dans le témoignage de Lucienne, fut l’utilisation du
terme « cadeau » pour qualifier son cancer. Une conception pour le moins
inhabituelle et encourageante !
Ce fut pour nous une véritable leçon de vie, qui nous a permis
d’appréhender de façon radicalement différente nos questionnements sur
l’origine et le sens de la maladie dans le parcours de nombreux témoins.
Pour Lucienne, son cancer fut, sans aucun doute, un événement
dramatique mais dont elle s’était saisie pour reprendre son chemin, celui
sur lequel elle allait retrouver la joie et le bonheur. Ce retour vers sa
communauté religieuse fut, selon elle, son remède contre le cancer, lui
offrant la capacité de développer pleinement son potentiel et de redonner
un sens à sa vie.
VICTORIA

À l’âge de trente et un ans, Victoria consulte un dermatologue pour une


écorchure sur un grain de beauté situé sur le dessus de son pied gauche.
Comme le veut le protocole, le spécialiste pratique une ablation et envoie
les tissus prélevés en analyse. Une procédure courante qui n’inquiète ni le
médecin ni Victoria. Pourtant, les résultats de la biopsie révèlent
l’existence d’un nævo-carcinome de stade avancé, un cancer cutané très
grave. Afin de s’assurer que les cellules cancéreuses ne se sont pas
propagées, une bande de tissus plus large doit être prélevée. Le médecin
dirige Victoria vers l’un de ses confrères de l’Institut Bergonié de
Bordeaux.
Hélas, les résultats du prélèvement de cette seconde intervention
confirment la présence de cellules cancéreuses. Le mélanome malin
nodulaire est profond et le risque de propagation est très élevé. Dans la
plupart des cas, des métastases apparaissent en quelques semaines
seulement et l’issue fatale du patient survient dans les mois qui suivent.
L’équipe médicale soumet à la jeune femme le protocole envisagé.
Dans tous les cas, Victoria doit subir une nouvelle intervention afin de
pratiquer une exérèse élargie autour de la lésion. Les médecins veulent
s’assurer de retirer la totalité de la tumeur présente. Malheureusement,
cette opération signifie l’amputation d’une partie du pied. Un handicap
qui ne permettra plus à Victoria de marcher de façon autonome mais qui
pourrait augmenter ses chances de guérison.
Les médecins lui soumettent alors deux attitudes thérapeutiques
possibles. Soit l’exérèse s’accompagne d’une ablation des ganglions afin
de réduire les risques de propagation des métastases, une option qui
aurait pour conséquence un œdème majeur de la jambe, de façon quasi
permanente. Soit les ganglions ne sont pas retirés mais le risque encouru
est alors plus élevé.
À trente et un ans, Victoria ne peut envisager sa vie amputée et
infirme. La jeune femme refuse, de façon catégorique, l’alternative que
les médecins lui proposent.
Sans surprise, les médecins constatent dans les semaines qui suivent
l’apparition d’un ganglion de la taille d’une orange au niveau du pli
inguinal, et la dissémination prévisible de métastases sur toute la face
interne de sa jambe gauche. Face à cette situation alarmante, ils tentent
une fois de plus de convaincre la jeune femme de se faire opérer
d’urgence. En vain.
Victoria décide de se tourner vers des thérapies alternatives et
rencontre alors Mirko Beljanski, un chercheur biologiste connu pour ses
traitements à base de plantes, censés lutter contre la prolifération des
métastases et détruire les cellules cancéreuses. Ancien chercheur à
l’Institut Pasteur et directeur de recherche au CNRS, son expérience
convainc Victoria, certaine d’avoir trouvé une aide précieuse pour
combattre sa maladie. Elle suit dès lors le traitement prescrit par ce
biologiste et initie, de son côté, un travail d’introspection. La jeune
femme, bouleversée par la gravité de la maladie, ressent la nécessité de
questionner son histoire personnelle et son mode de vie.
Un cheminement qui permet peu à peu à Victoria de comprendre
l’origine de sa maladie. Selon elle, son cancer représente une forme de
suicide lui permettant d’échapper à sa vie. Dès cette prise de conscience,
elle décide de trouver de nouvelles raisons de vivre et de donner un sens
à sa vie.
« Avant mon cancer, je n’acceptais pas les choses qui m’étaient
imposées et je les vivais dans l’isolement. Il était important pour moi
d’arriver à pardonner car, je le sais bien, ce sentiment de colère rentrée se
serait retourné contre moi.
Notre corps physique est un outil fantastique et je regrette de l’avoir
pris pour une poubelle.
Depuis que j’ai eu mon cancer, je suis beaucoup moins attachée aux
choses matérielles.
Je souhaite que ma mort ne soit pas une mort triste. J’aimerais, à ce
moment, être entourée des miens et être capable de leur dire des choses
importantes, et que, de leur côté, ils me disent, eux aussi, des choses
essentielles que je pourrais emporter avec moi. »
Neuf ans après l’apparition de ce mélanome, Victoria est en parfaite
santé. Elle travaille dans l’administration et élève ses deux enfants.

Avant de poser notre regard sur le parcours de Victoria, nous tenions à


revenir sur le traitement qu’elle a suivi.
L’approche de Mirko Beljanski a suscité de nombreux espoirs chez les
malades atteints du cancer ou du sida. Le Dr Gubler, médecin officiel de
François Mitterrand, révéla dans son livre Le Grand Secret la
consommation par le président de la République de produits mis au point
par le Dr Beljanski, et prescrits, dans le plus grand secret, par un médecin
belge.
Toutefois, ces produits ont suscité, dès le départ, un flot de vives
critiques de la part du monde médical. Les scientifiques évoquaient une
médication obscure, à l’efficacité non prouvée, non convaincante,
d’autant qu’aucune autorisation de mise sur le marché n’avait été
dispensée. Il faut reconnaître que la ferveur aveugle de certains patients
envers ce traitement les a conduits à interrompre les protocoles de soins
prescrits par leur médecin, mettant ainsi leur vie en danger.
Le couple Beljanski, à l’origine de la fabrication de ces produits, fut
poursuivi pour exercice illégal de la médecine et de la pharmacie. Après
le décès du professeur, sa veuve ainsi qu’une quinzaine d’autres
personnes furent condamnées par la justice.
Revenons au témoignage de Victoria, pour qui il fut essentiel de
prendre soin autant de son corps que de son esprit, afin de retrouver une
harmonie.
Si la méthode diffère, le parcours emprunté par la jeune femme révèle
de nombreuses similitudes avec celui de nos autres témoins : refus du
traitement proposé par les équipes médicales, prise en main de sa
guérison, orientation vers une méthode alternative prenant sens pour elle,
suivi strict des recommandations du thérapeute et travail d’introspection.
Simone

Simone, à 36 ans, est atteinte d’un épithélioma glandulaire, un cancer


très grave du sein gauche qui l’oblige à subir un curage ganglionnaire de
l’aisselle ainsi qu’une mastectomie totale : ablation du mamelon, de
l’aréole et de la totalité de la glande mammaire. Simone est suivie de
façon régulière par son médecin, le Pr Pujol, durant cinq ans. Cinq ans
sans aucun signe de rechute. Le protocole semble donc avoir été efficace
et Simone est déclarée guérie.
Douze ans après sa mastectomie, les médecins décèlent un nodule de
récidive pariétale au niveau de sa cicatrice, phénomène très rare après
une ablation totale du sein. Il est néanmoins probable que des cellules
cancéreuses aient été négligées lors de l’intervention et se soient
réveillées. Les médecins mettent immédiatement en place un protocole de
soins : Simone bénéficie d’une irradiation en électrothérapie et subit une
exérèse large.
Durant deux ans, Simone est suivie par le Pr Pujol et ne présente aucun
signe de récidive, jusqu’à ce que l’on découvre un gonflement du
ganglion lymphatique au niveau de l’aisselle droite (adénopathie
auxiliaire droite), signe de la propagation de métastases dans le corps.
Les médecins ne cachent pas leur inquiétude et craignent la présence de
métastases osseuses ou viscérales à distance. Les résultats des recherches
d’extension restent toutefois négatifs.
L’équipe médicale envisage un curage ganglionnaire mais, contre toute
attente, Simone refuse une nouvelle intervention et n’accepte qu’une
« simple » radiothérapie.
Deux ans plus tard, le ganglion étant toujours présent, Simone se
résout à suivre les recommandations de son médecin. Un curage
ganglionnaire est réalisé, ainsi qu’une chimiothérapie légère.
Pourtant, un an plus tard, les craintes de l’équipe médicale se
confirment : des examens de suivi mettent à jour la présence de
métastases pulmonaires. Le pronostic vital de Simone s’assombrit. Les
médecins ne lui donnent plus que quelques mois à vivre.
Une exérèse des lésions est effectuée, des séances de chimiothérapie
ainsi qu’une hormonothérapie lui sont prescrites. Des traitements
auxquels elle répond très bien.
Vingt-deux ans après la découverte de son cancer, Simone est en
excellente santé et n’a jamais présenté de rechute malgré tous les
pronostics de l’équipe médicale.
Selon Simone, la relation avec le Pr Pujol, qu’elle qualifie
d’extraordinaire, lui a permis de guérir. Ses qualités d’écoute, de
compréhension et d’humanité ont soutenu sa détermination et sa volonté
de guérir à tout prix : « L’espérance de la guérison est déjà la moitié de la
guérison. »

Dans le cas de Simone, l’avis des médecins fut, malgré la mise en


place d’un traitement curatif adapté, des plus pessimistes. L’absence de
récidive durant vingt-trois ans est une évolution inattendue par la
médecine et extrêmement rare. C’est ce qui rend pertinentes l’étude de
son parcours et sa présence dans cet ouvrage.
Selon Simone, les raisons de sa guérison sont non pas les traitements
conventionnels suivis mais la relation avec son médecin, le Pr Pujol.
Celui-ci lui a offert un soutien indéfectible tout au long des trente-quatre
années durant lesquelles elle a combattu le cancer. Elle décrit une relation
autorisant les doutes, les interrogations, le désespoir et le découragement.
Elle a toujours obtenu de sa part des réponses et du soutien. De son côté,
elle l’encourageait à agir de son mieux pour lui délivrer le meilleur
traitement, et lui témoignait toujours sa reconnaissance. La confiance
accordée à son médecin n’a jamais failli, sans cesse entretenue par une
immense estime à son égard.
L’engagement dans le parcours de soins fut réciproque et l’adhésion
aux décisions, mutuelle.
Son médecin nous confirma la qualité exceptionnelle de sa relation
avec Simone, une relation qui selon lui fut déterminante. Tout médecin
devrait avant tout, dit-il, agir en thérapeute, en conseiller, en
accompagnateur, et se comporter en être humain soutenant un autre être
humain frappé par la maladie.
Cette relation a offert à Simone la capacité de puiser dans des
ressources insoupçonnées qui lui ont donné la force de combattre son
cancer.
ANALYSE ET INTERPRÉTATIONS
Tous nos témoins, interrogés de façon individuelle, à des époques et
dans des lieux différents, nous ont affirmé : « Si je n’avais pas eu de
cancer, aujourd’hui je serais mort ! C’est parce que j’ai eu un cancer que
je suis encore vivant ! »
Que cachent ces affirmations surprenantes ?
Durant de longues semaines, nous avons lu, relu, réécouté leurs
témoignages.
Tous ces « miraculés » avaient traversé les mêmes étapes pour parvenir
à leur guérison ! Nous vous les présentons ici, enrichies de notre analyse
et de nos interprétations.
L’annonce

La première observation que nous souhaitons rapporter ici concerne


l’annonce du diagnostic, étape cruciale et bouleversante de la vie d’une
personne, point de départ d’un combat contre la maladie.
Avant cette annonce, le patient venait souvent de traverser une période
d’appréhension provoquée par les doutes et les hypothèses de son
médecin quant à la gravité de ses symptômes, qui ont conduit ce dernier à
prescrire des examens complémentaires. C’est donc dans une période de
fragilité que le patient se rend à la consultation où lui seront annoncées
les conclusions de ses divers bilans médicaux. Résultats en main, le
médecin prononce son diagnostic ; dans le cas de nos témoins, un
diagnostic grave, au pronostic sombre.
Or, plus de la moitié de nos témoins nous ont confié n’avoir reçu aucun
diagnostic clair, le mot « cancer » n’ayant jamais été prononcé. Ils
avaient dû deviner seuls, à travers les termes médicaux complexes utilisés
par l’équipe médicale, aidés ensuite par la consultation d’ouvrages
spécialisés, le mal dont ils étaient atteints.
Clara : « J’avais l’impression que les médecins avaient plus peur que
moi de la vérité. »
Sans surprise, tous nous ont exprimé des regrets quant à ce manque
d’information. Ils estimaient qu’on aurait dû leur parler de façon plus
directe.

La seconde observation que nous souhaitions rapporter ici concerne la


réaction de nos témoins à l’annonce de la maladie. Si certains ont accepté
le diagnostic d’emblée, d’autres reconnaissent avoir louvoyé entre la
dépression et la terreur. Mais tous estiment que les émotions ressenties
lors de cette annonce ne sont en rien comparables avec l’épreuve des
traitements, qualifiés par nos témoins de « mutilants » et « dégradants ».
Car après l’annonce, vient en effet, l’établissement du protocole de soins.
Tous nos patients ont, dans un premier temps, été suivis à l’hôpital, par
une équipe médicale pratiquant la médecine conventionnelle.
Relations avec la médecine officielle

La médecine conventionnelle occidentale, telle qu’enseignée aux


étudiants en médecine, repose sur des connaissances physiologiques
irréfutables, validées scientifiquement.
Pour rappel, une validation scientifique implique la reproductibilité des
résultats d’une expérience : d’autres scientifiques doivent être en mesure
de reproduire la même expérience et obtenir les mêmes résultats. Si une
expérience requiert le seul jugement humain, elle n’est plus considérée
comme scientifique. De plus, l’expérience menée doit répondre à des
critères méthodologiques précis. Groupe de contrôle et randomisation
sont, par exemple, indispensables.
La recherche médicale utilise des procédés scientifiques permettant
d’aboutir à la découverte de traitements ou à une meilleure connaissance
des mécanismes d’une maladie.
La médecine utilise et coordonne l’ensemble des sciences orientées
vers la santé de l’homme et la lutte contre les maladies, mais n’est pas en
elle-même une discipline scientifique. Le courant de pensée majoritaire la
définit comme un art du diagnostic, définition héritée de Platon. Un art à
la mesure de l’intuition, de l’empirisme, de la psychologie et de l’habileté
de ceux qui l’exercent, et qui se fonde avant tout sur leur analyse. Le
médecin, au grand regret de nombreux malades, se trompe parfois et ne
peut garantir la guérison ni nous éviter d’être malades.
Sylvie : « La science a fait des progrès fantastiques mais chaque être
humain est unique. J’aurais aimé, de la part de la médecine, une certitude
et non une hésitation, un piétinement. J’ai pris conscience qu’elle savait
beaucoup mais pouvait peu. »
De nos jours, le médecin rend compte de l’homme et de la maladie par
le morcellement du corps. Il prête attention à chaque organe,
indépendamment du reste de l’organisme, comme en témoignent les
spécialités médicales (gastro-entérologie, dermatologie, cardiologie, etc.).
D’une certaine façon, la médecine a perdu le sens de l’homme dans son
unité, mais ce fut le prix à payer pour des progrès scientifiques
extraordinaires.
De cette conception surgissent pourtant de nombreuses carences,
notamment dans la prise en compte de la globalité de chaque organisme,
de la dimension psychologique et de la spécificité de chaque patient.
Jacques : « Je ne conçois pas la médecine comme une science, car elle
s’adresse à des individus et non à une collection d’objets que l’on peut
mettre en statistiques. Chaque cas est particulier et l’abord psychologique
est essentiel à mes yeux, mais il n’a pas été suffisamment pris en compte
lors de ma maladie. »
Il est certain que les pouvoirs thérapeutiques de la médecine
allopathique n’ont jamais été aussi vastes, et nous ne renoncerons jamais,
à aucun remède « miracle » mis à disposition par la médecine moderne.
Néanmoins, les progrès extraordinaires de la recherche médicale ont
causé des dommages sur la qualité de la prise en charge des patients. Un
paradoxe qui s’explique non seulement par l’abandon progressif de la
recherche sur la nature humaine, détrônée par l’intérêt porté aux progrès
scientifiques et techniques, mais aussi par la disparition des humanités et
de la philosophie du champ de la médecine.
Cette déshumanisation de la médecine est regrettée par tous nos
témoins :
Clara : « J’ai été très bien soignée au centre Paul-Lamarque de
Montpellier. Les médecins n’étant pas Dieu, j’estime qu’ils ont fait leur
devoir en fonction de leurs connaissances et surtout en fonction de la
recherche. Leur but est de faire avancer la science. On peut parfois avoir
l’impression qu’ils se servent des malades comme de sujets
d’expérimentation, sans aucune expression de bonté ou de charité
humaine, comme s’ils ignoraient que le malade est suspendu au moindre
signe d’encouragement ou d’espoir de leur part… »
Le célèbre médecin biologiste américain Lewis Thomas, doyen de
l’école médicale de Yale, puis de l’école de médecine de l’université de
New York, a déclaré un jour : « La médecine n’est plus l’imposition des
mains, mais la lecture de signaux émis par des machines. »
En effet, la technologie impressionnante de la médecine moderne
donne l’image d’une grande puissance, mais dans leur longue lutte pour
fournir des bases scientifiques à leurs connaissances empiriques, les
médecins en sont venus à rejeter le rôle du mental et du spirituel dans la
santé, certains l’assimilant à un mysticisme du passé.
Ils ont ainsi négligé une grande part de l’équation humaine dans
l’analyse de la maladie. Citons ici le Dr Janine Fontaine, anesthésiste,
cardiologue et ancienne cheffe de service en milieu hospitalier,
précurseur de la médecine énergétique en France : « La profession
médicale est-elle en danger ? Oui, il faut bien reconnaître qu’au corps
médical se substitue peu à peu un corps de soignants non médecins
auxquels le corps hospitalier par son rigorisme pseudoscientifique a laissé
la voie libre. »

En conséquence, la grande majorité de nos témoins, déçus de leur prise


en charge par la médecine conventionnelle, se sont dirigés vers d’autres
thérapies.
Jacques : « J’ai dit au chirurgien que je ne reviendrai pas à l’hôpital
pour la chimiothérapie complémentaire proposée. Alors, lui si calme et si
humain, a vu rouge. Son patient lui échappait ! Affirmant que c’était du
suicide, il me disait que c’était mon droit de faire autre chose mais pas de
quitter l’hôpital ! »
Clara : « Je refusais la chimiothérapie complémentaire proposée,
arguant que je n’avais pas confiance, puisque la plupart des cas
identiques étaient morts en quelques mois malgré ce traitement : soit il
n’était pas au point, soit il était mal adapté. Le médecin insista et devant
mon refus réitéré, il me dit que j’allais mourir et surtout beaucoup
souffrir. Il me donna tout de même une ordonnance avec une cargaison de
calmants. »

Un autre reproche fait aux médecins concerne leur attitude envers leurs
patients. Souvent, il leur est reproché leur manque d’empathie, mais aussi
un manque de respect. Un malade hospitalisé, interrogé par le
Dr Simonton, témoignait : « Qu’ils nous laissent parler, qu’ils frappent à
la porte avant d’entrer, qu’ils disent bonjour et au revoir et qu’ils nous
regardent dans les yeux quand ils nous parlent. »
De nos jours, la plupart des médecins se dérobent à la psychothérapie
informelle que pratiquaient communément les médecins d’antan.
Beaucoup s’en tiennent aux faits, à l’historique d’une pathologie, à la
mise en place d’un traitement, aux résultats d’examens, à l’évolution de
la maladie, sans prêter de sincère attention à leurs patients, aux émotions
de ceux-ci, à leur dignité.
« La médecine n’est pas seulement une science, c’est aussi l’art de
susciter une interaction entre notre propre individualité et celle du patient. »
Albert Schweitzer, médecin, prix Nobel de la paix

Cette relation médecin-malade, indispensable au bon déroulement des


traitements, doit évoluer. De la part du médecin, mais également du
patient. Ainsi, Reid Henson, guéri d’un cancer au stade terminal et co-
auteur avec le Dr Simonton de l’ouvrage L’Aventure d’une guérison,
témoigne :
« Tout en me sentant libre de demander à mes médecins toute
information nécessaire, je n’abusais pas délibérément de leur temps.
J’étais très attentif à leurs émotions, les encourageant à faire de leur
mieux, compte tenu des circonstances. Dans le but de supprimer toute
tension superflue, je leur disais clairement que j’avais cessé de vouloir
faire des reproches aux autres. Je leur faisais savoir l’intérêt que je portais
aux méthodes, médicaments et thérapies alternatives, tout en exprimant
fermement ma volonté de participer aux décisions à prendre lorsqu’il y
avait plusieurs options. Je les considérais comme des êtres humains à part
entière et leur envoyais de modestes cadeaux et mots de remerciement.
Bref, je leur montrais mon réel engagement à contribuer à ma guérison,
ce qui leur permettait de mobiliser le meilleur d’eux-mêmes pour mon
plus grand bien. »
Lorsqu’un médecin rencontre ce type de patient, il redouble de
motivation, de détermination, de fierté à soigner !
Encore trop de médecins aiment à dire que leur métier serait plus
plaisant sans les patients !

*
Si la médecine conventionnelle offre de grandes opportunités de soins
et ne doit en aucun cas être rejetée en bloc, elle ne devrait plus être
l’unique ressource des malades.
Toutes les méthodes de soins devraient être mises à disposition des
patients, du développement personnel aux dernières découvertes de la
médecine moderne.
Les processus de guérison devraient être explorés et étudiés selon une
optique nouvelle, afin de redonner sa vocation première à la médecine,
trop centrée sur la maladie et la mort, qui est de promouvoir la santé et la
vie.
Les médecins doivent de nouveau apprendre à faire connaissance avec
le malade en tant qu’être vivant souffrant, ressentant et pensant.
Pour toutes ces raisons, nos témoins ont décidé, à un moment crucial
de leur vie, de quitter l’institution hospitalière, le protocole établi par leur
médecin, et sont allés chercher des solutions ailleurs.
Les médecines alternatives

« Lorsque les principes des théoriciens ne coïncident pas avec les faits,
une attitude saine serait de croire les faits plutôt que les théoriciens. »
Dr Janine Fontaine

La majorité de nos témoins a donc quitté la médecine conventionnelle


pour s’orienter vers des méthodes de soins alternatives, qu’elles soient
fondées sur des théories alimentaires, sur les bienfaits de la prière ou sur
un travail d’introspection.
Clara : « Les médecins pratiquant ces méthodes font preuve d’écoute,
de gentillesse, d’humanité et de compétence. »
Il est aujourd’hui impossible de nier l’efficacité de certaines méthodes
sur l’état de santé des patients et leur bien-être. Il serait malhonnête de ne
pas le reconnaître. Si une méthode offre un progrès, elle prospèrera.
L’Académie de médecine elle-même devrait l’encourager.
« En matière de cancer, il ne faut rien rejeter, il faut tout essayer. »
Dr Henri Heitan, cancérologue, inventeur de l’hémotest

Hélas, nous nous heurtons trop souvent à la mauvaise foi des


institutions officielles, exigeant des médecins de ville pratiquant des
méthodes alternatives d’apporter des preuves scientifiques tout en
sachant très bien que cela leur est impossible selon les critères exigibles
de toute étude scientifique. Pourtant, lorsque la médecine se confronte à
ses propres limites, et n’obtient pas la guérison de ses patients par ses
propres moyens, ne devrait-elle pas s’ouvrir à d’autres méthodes,
détentrices de résultats prometteurs, même si ceux-ci ne proviennent pas
d’une étude scientifique officielle et validée par les institutions ?
C’est, en tout cas, ce pour quoi plaident nos témoins et de nombreux
patients.
Tous attendent que la médecine et les médecins ne nient plus, ne
rejettent plus les techniques dites parallèles, auxquelles ils ont recouru,
des méthodes qui ont produit des effets et ont participé à leur guérison.
Souvent, le monde médical se montre sceptique. Les médecines
alternatives sont rejetées en bloc, assimilées à du charlatanisme. Les
patients qui y ont recours sont considérés comme des personnes sous
influence, incapables de discernement et d’une grande naïveté. Certains
médecins, frustrés de ne pouvoir guérir, ont des attitudes destructrices.
Rosalie : « Il y a des incompétents et des charlatans dans toutes les
écoles. J’ai fait le tour de France des alternatives : du cabinet BCBG au
cabinet crado où la chaleur du médecin occultait la poussière et les toiles
d’araignées, du chalet dans les Alpes au mas de Provence, du médecin
pressé à la consultation à cent cinquante euros, et au médecin
culpabilisateur qui, l’index pointé, vous dit : “Ponctionnée en avril et pas
encore opérée ? C’est de l’inconscience, vous risquez de mourir dans
d’atroces souffrances !”, du médecin méprisant : “Quel traitement, dites-
vous ?… Connais pas !” au fou qui m’a affirmé après deux entretiens que
j’étais guérie ! Mais, sentant en moi ce mal indéracinable, je continuais
de chercher. »
Clara : « Les médecins devraient plus s’intéresser aux médecines
alternatives mais elles-mêmes ne devraient pas s’ignorer ou se faire la
guerre ; plutôt œuvrer dans le même sens pour le malade, et non contre
lui. Mais le malade compte-t-il vraiment ? » On peut parfois se le
demander, en effet.

Une nouvelle ère doit voir le jour. La médecine devrait être une et
indivisible, et chacun devrait pouvoir utiliser la totalité de la gamme des
possibilités de guérir.
Les médecins devraient s’intéresser davantage aux médecines
alternatives, sans a priori, avec une vision analytique, critique et
constructive au titre de l’enrichissement de leurs connaissances. Les
charlatans disparaîtraient alors d’eux-mêmes. En effet, l’obscurantisme,
l’orgueil et l’absence d’ouverture ont toujours produit les effets inverses
de ceux désirés. Or, les chemins possibles de guérison, toutes thérapies
confondues, sont rarement transmis aux patients. Ils devraient pourtant
être incités à choisir leur médecine.
« Le traitement d’une partie du corps ne devrait pas être entrepris sans un
traitement du corps entier. Si le corps et l’esprit sont à traiter, vous devez
commencer par l’esprit. »
Platon

Les médecines alternatives méritent, elles aussi, de nombreuses


critiques. Nombreuses sont celles qui perpétuent le message de la
médecine classique en faisant croire aux patients que c’est le support
(granules, aiguilles ou plantes) qui guérit. Ce faisant, elles rendent le
malade dépendant et le maintiennent dans l’illusion que le remède,
comme le mal, provient de l’extérieur.
Au début de ce travail de recherche, mon intention était d’étudier les
effets favorables des méthodes dites parallèles sur le cancer. Les témoins
eux-mêmes m’en ont dissuadé : les médecines alternatives n’avaient été
pour eux qu’un tremplin.
Sylvie : « Mon premier pas vers la guérison, je le dois au traitement
des médecins, mais très, très vite, j’ai cru en la puissance de Dieu. »

Ainsi, le point commun des parcours de nos témoins n’est pas d’avoir
été soignés et guéris grâce à un traitement alternatif. Tous l’ont affirmé :
ces méthodes se sont limitées à jouer le rôle de médium, d’intermédiaire,
de support à une démarche d’une tout autre nature qui les a conduits vers
la guérison.
Tous ont en effet entrepris de prendre en main leur santé, grâce à un
travail personnel d’introspection, de remise en question, entretenu par
une détermination sans faille. Un chemin qui, comme nous le verrons, les
a conduits vers une conception de la vie différente, une certaine
spiritualité à laquelle ils attribuent leur guérison.
« Beaucoup d’approches alternatives ont apporté leur contribution mais je
pense que la plus importante est cette miraculeuse expérience spirituelle. »
Dr Simonton

Voici donc les étapes du processus mené par nos témoins, identifiés
comme autant d’éléments déclencheurs de leur guérison.
La décision

Le point de départ du parcours de guérison de nos témoins a toujours


été le même. Confrontés à un cancer que la médecine ne pouvait soigner
de façon certaine, ils ont, eux ou leurs proches, refusé cet état de fait. Du
désespoir ou de leur sentiment de révolte allait alors émerger une
question fondamentale : pourquoi vouloir guérir ?
À cette question, nos témoins ne se sont pas contentés d’apporter la
réponse d’emblée la plus évidente : pour poursuivre sa vie/pour ne pas
mourir. Ce questionnement, auquel ils souhaitaient trouver des réponses
intimes et personnelles, a engendré une introspection intense interrogeant
leur parcours, leur environnement, leur présent, mais aussi leurs désirs
profonds et le sens de leur vie.
« Ainsi, au lieu de vouloir, d’emblée, lutter contre le cancer, il faut tout
d’abord explorer les changements possibles à opérer afin de favoriser la
santé de nos patients, puis identifier les causes de l’apparition de la tumeur.
Mon travail consiste à vaincre, non la mort, mais les maux de la vie. »
Dr Siegel, chirurgien pédiatrique, auteur du best-seller L’Amour, la Médecine et les
Miracles

Cette introspection a provoqué une prise de conscience : leur vie avait


pris un chemin de « façon automatique », sans qu’ils soient intervenus en
pleine conscience pour orienter sa direction. Portés par le quotidien, et les
événements qui jalonnent une vie, leurs décisions n’avaient plus, depuis
longtemps, été déterminées par des raisons conscientes et réfléchies dans
le but de « se réaliser » et d’atteindre leurs objectifs de vie. Certains ont
d’ailleurs compris à cette occasion qu’ils n’avaient jamais réellement eu
d’objectifs de vie !
Cette réflexion a dévoilé les insatisfactions, la frustration et les regrets
qui les habitaient, ainsi que de nombreux conflits internes jamais résolus.
Ils n’étaient pas, ou plus, sur le bon chemin, et la maladie les a
réveillés !
Le cancer est apparu comme une forme de lent suicide leur permettant
de mettre fin à leur vie d’avant.
Tous ont alors pris, en toute conscience et avec une détermination sans
faille, la décision de prendre en main leur guérison.
Cette ferme résolution semble avoir réveillé, dans leur organisme, une
capacité extraordinaire à combattre la maladie. Et de la profondeur de
l’introspection menée semble advenir la solidité de leur rémission. Ainsi,
l’espoir et le désir de vivre, sans cesse renouvelés, favorisent le processus
physique de restauration. Par leur décision, nos patients ont instauré le
cercle vertueux qui les conduira vers la guérison.

Après l’état de choc provoqué par l’annonce du diagnostic, apaisés et


recentrés, nos témoins étaient disposés à agir. Le cancer était devenu une
opportunité pour déterminer de nouvelles raisons de vivre, trouver un
nouveau sens à donner à leur vie, définir de nouveaux buts.
Pour cela, il leur fallait en premier lieu renouer avec leur nature
profonde, comprendre « qui ils étaient vraiment ».
Le travail sur soi

Devenir soi-même et donner un sens à sa vie nécessite un travail sur


soi intense, car se connaître, c’est avoir conscience de la raison de ses
actes.
Cette introspection nous contraint tout d’abord à identifier ce que nous
avons hérité de notre histoire et à explorer les douleurs de notre enfance.
Il ne s’agit pas de condamner nos parents mais d’acquérir une claire
conscience de l’héritage qu’ils nous ont transmis, afin de ne pas nous
laisser entraîner là où eux sont tombés.
Il sera ensuite indispensable de distinguer ce qui, dans nos émotions et
nos comportements, est source de force, de dynamisme, d’enthousiasme,
et au contraire ce qui est un frein, une désespérance, source d’aigreur et
de pessimisme, afin d’être en mesure d’éviter ce qui nous blesse.
En prenant conscience de leurs sources d’insatisfactions et de mal-être,
mais aussi des besoins profonds de leur corps et de leur esprit, nos
témoins ont pu apprendre à poser des limites.
« Comparé à ce que nous devrions être, nous sommes seulement à moitié
éveillés. Nos feux sont étouffés, nos élans contenus, nous n’utilisons qu’une
faible partie de nos ressources mentales et physiques. »
William James, psychologue et philosophe américain

Tous ont ralenti leur rythme de vie effréné, consacré moins de temps à
leur travail, modéré leurs activités. Ils ont appris à réorganiser leur
emploi du temps et se sont ainsi accordé du temps pour eux, pour se
détendre, se reposer, pratiquer régulièrement de l’exercice physique,
s’accorder des moments, des espaces d’expression affective, s’offrir des
espaces d’expression artistique…
Au fil du temps, un calme intérieur indéfinissable, une sérénité, une
capacité à se recentrer les ont gagnés. Pour beaucoup d’entre eux, ce fut
l’un des enseignements fondamentaux délivrés par le cancer.
Cette recherche de sérénité intérieure, de paix spirituelle procure à
notre système immunitaire un véritable coup de fouet, un message de vie.
Notre capacité de guérison physique en est, de façon significative,
transformée : l’énergie précédemment mobilisée par les conflits est
libérée et mise à la disposition de notre corps.
Et avec la sérénité, arrivent la gaieté, l’harmonie, le rire, le bonheur.
Nous avons d’ailleurs été particulièrement frappés par la joie de vivre
émanant de nos témoins !
Le temps ainsi gagné leur a permis d’accomplir, de façon plus efficace,
ce travail personnel.
Conscients des bénéfices obtenus en diminuant le stress – rappelons ici
qu’il est un facteur de risque au même titre que le tabac, l’alcool ou
l’exposition au soleil –, nos témoins ont diminué les contraintes, les
conflits, tout en laissant de côté les futilités. Ils ont appris à n’accorder de
l’attention qu’aux choses essentielles et à dédier leur vie à de hautes
aspirations.
Jacques : « Je privilégie maintenant la qualité plutôt que la quantité. »
La pensée du détachement et le moindre intérêt pour les biens
matériels ont joué un rôle déterminant :
Victoria : « Depuis ma maladie, je suis beaucoup moins attachée aux
choses matérielles. »
Jacques : « Cultiver le “non-attachement” et trouver le positif en toute
chose, là où il se trouve et non là où je pouvais souhaiter qu’il soit, m’a
fait le plus grand bien. »
Grâce à ces bouleversements, nos témoins sont parvenus à vivre dans
le temps présent et à profiter de chaque instant.
« Il ne s’agit pas d’ajouter des années à la vie mais plutôt de la vie aux
années. »
Alexis Carrel, chirurgien, prix Nobel de médecine
Vivre dans le présent

Cette attitude favorise notre attention et notre écoute à l’égard des


messages délivrés par notre corps et notre esprit, et cela concourt à une
meilleure appréhension de nos limites physiques, mentales et
émotionnelles, étape essentielle dans la recherche de sa nature profonde.
Souvent, avant de devenir soi-même, chacun de nous se compose, avec
beaucoup de sérieux, une image. Une importance démesurée est accordée
au paraître, aux dépens de l’être. Une attitude paravent, un cache-
misère ?
Maintenir chaque jour cette image complique de façon inutile notre
quotidien et épuise parfois notre énergie. Sans en être conscients, nous
nous essoufflons à courir après une chimère. Cette fuite en avant
permanente devient nocive.
« Quand le fossé est trop grand entre le masque et ce que l’on est
vraiment, on va vers l’autodestruction. »
Martin Gray, écrivain franco-américain

L’évidence aurait été de nous montrer, dès le début, tel que nous
sommes. Cela nous aurait permis d’éviter, à chacune de nos phrases, à
chacun de nos gestes, de faire naître un conflit entre notre être et notre
refus de l’accepter.
Nous nous serions sentis alors à l’aise, libres, capables d’inventer et de
réagir avec vivacité. C’est ce sentiment de plénitude que nos témoins sont
allés chercher à travers leur travail d’introspection.
Mais le chemin pour accéder à cette nature profonde est semé
d’embûches, et nécessite d’entrer en résistance car tout, dans notre
société et notre éducation, nous pousse à banaliser l’être que nous
sommes, à nous normaliser, nous fait rentrer dans un moule.
L’autre obstacle majeur se trouve en soi, dans la tendance très
répandue à se juger, se déprécier, se critiquer, se culpabiliser.
Très vite, nos témoins se sont donc engagés à s’accepter tels qu’ils
sont, à ne pas se juger, à se regarder, à aimer leur corps, même meurtri
par la maladie. Ils ont admis leur vulnérabilité.
Ils ont entrepris de s’aimer, d’apprendre à aimer cette part de leur être
que nous n’arrivons pas à exprimer, celle que les autres, trop souvent,
semblent ignorer. La part de nous-mêmes que nous cachons par timidité
ou parce que nous croyons nécessaire de nous comporter comme les
autres, en pensant que c’est ainsi qu’ils nous accepteront, nous aideront et
nous aimeront…
« Ce qui importe, c’est l’opinion que vous avez de vous-mêmes.
Trouvez la personne que vous êtes et cessez de jouer la comédie. Votre
profession, c’est d’être. »
Quentin Crisp, écrivain britannique

Guérir du cancer implique cette première étape d’introspection afin de


dénouer les blocages et de retrouver l’harmonie en découvrant sa vraie
nature.
Grâce à cette conquête, et forts d’une profonde connaissance d’eux-
mêmes, nos témoins étaient en mesure de donner un nouveau sens à leur
vie, de trouver de nouvelles raisons de vivre, et de définir de nouveaux
buts à atteindre.
Ils progressaient ainsi sur leur chemin vers la guérison.
Préciser ses objectifs

Afin de conserver leur nouvel élan vers la guérison, nos témoins ont dû
apprendre à se fixer des buts accessibles, pour éviter d’être confrontés à
un sentiment d’échec, dévalorisant et destructeur.
Chacun d’eux s’est fixé un objectif à atteindre, qui s’inscrivait dans le
nouveau chemin sur lequel il s’engageait, reflet du sens qu’il voulait
désormais donner à sa vie.
Cet objectif devait être en mesure de mobiliser tout son être.
En voici quelques exemples :
Lucienne : « Reprendre mes activités chrétiennes annonçant
l’avènement du Royaume de Dieu sur la Terre. »
Maria : « Me réaliser comme personne, et accomplir la volonté de
Dieu. »
Jacques : « Avancer, grandir vers un but : le retour à Dieu. Car je pense
que je suis, comme chacun de nous, une étincelle, une parcelle divine que
Dieu n’a pas lancée au hasard dans l’univers, mais a mise sur cette Terre
pour s’épurer, avec ses ressources personnelles, auprès des autres et dans
la nature. »
Victoria : « Pour aider d’autres condamnés, d’autres cancéreux à
trouver la voie. »
Rosalie : « Évoluer. »
D’autres nous ont confié désirer trouver la paix intérieure, apporter la
paix autour d’eux, transmettre la vie, apprendre à jouir de l’existence, à
vivre le moment présent, à aimer.
La définition de ces objectifs leur a permis de passer à l’action. Des
actes sont venus sceller leur engagement à vivre, et donc à guérir, et ont
affirmé leur confiance en eux, leur capacité à répondre à leurs besoins.
Dès lors, ils ont affirmé le contrôle de leur vie et regagné leur estime
d’eux-mêmes.
Si les bénéfices d’un tel processus sont immenses, le chemin à
parcourir pour y parvenir est parfois long et difficile, escarpé mais non
dénué de joie et de bonheur.
« Si je te faisais don de la perle noire du fond des mers hors des
cérémonials des plongées, en quoi t’augmenterais-je ? Tu ne t’augmentes
que de ce que tu transformes, car tu es semence. Il en est de toi comme de
la graine merveilleuse qui élève la terre au rang des Cantiques et l’offre au
Soleil. »
Antoine de Saint Exupéry
L’engagement total

Face à un parcours de soins souvent long, pénible et douloureux, les


patients ne présentent pas tous le même état d’esprit et font preuve de
divers degrés d’investissement :
– Engagement total : souhaiter la réalisation du but fixé, s’en assurer
soi-même, changer ou créer, dès que cela se révèle indispensable, toutes
les structures ou règles existantes.
– Adhésion : partager et faire sienne les actions nécessaires à
l’accomplissement de l’objectif.
– Collaboration sincère : percevoir les effets positifs d’une vision, faire
ce qui est requis, voire plus, appliquer les règles à la lettre, être un
exécutant « dévoué ».
– Collaboration formelle : percevoir les effets bénéfiques d’une vision,
faire ce qui est requis, sans plus, être un exécutant « honnête ».
– Obéissance rétive : ne pas percevoir les effets bénéfiques d’une
vision, refus cependant de décevoir, faire ce qui est demandé tout en
faisant connaître ses réserves.
– Rébellion : ne pas percevoir les effets bénéfiques d’une vision, ne
pas faire ce qui est demandé en arguant du fait que l’on ne peut y être
contraint.
– Apathie : ni pour, ni contre, peu d’intérêt, peu d’énergie.

Nos témoins ont tous fait preuve d’un engagement total et sans faille.
Ainsi, une fois leur objectif déterminé, ils ont dû s’astreindre à
maintenir une grande concentration en vue de l’atteindre.
Pour y parvenir, tous ont appris à discipliner leur esprit, à le ramener
sans cesse à la contemplation de leur but. À chaque instant, ils
s’interrogeaient : « L’action que je viens de réaliser est-elle en accord
avec le but que je me suis fixé ? M’aide-t-elle à réaliser ce que je veux
réellement pour moi et ceux qui m’entourent ? »
Leur engagement permanent envers le chemin entrepris fut
déterminant.
S’engager à guérir, c’est participer activement à sa prise en charge
thérapeutique, se montrer volontaire et non suiviste. Cette attitude permet
au patient, non pas d’attendre la guérison, mais au contraire de la faire
sienne, de la désirer plus que tout, d’être animé par la conviction que
celle-ci est déjà amorcée et deviendra réalité.
« L’espérance de guérison est déjà la moitié de la guérison. »
Voltaire

Tous ceux qui ont gagné leur combat contre la maladie présentent ces
mêmes caractéristiques : la conviction du bien-fondé de la méthode
choisie, un engagement total dans leur parcours de soins, sans jamais
laisser le doute les envahir. Cette adhésion à la méthode est à l’origine de
son efficacité, bien au-delà de la théorie et des moyens qu’elle propose.
Et cela est valable pour la médecine officielle. Si le traitement
conventionnel du cancer se révèle essentiel dans la lutte contre le cancer,
il nécessite une pleine adhésion à la fois du patient, mais aussi de
l’équipe soignante. Sans conviction d’atteindre la guérison, la capacité du
traitement à agir sera réduite.
Adhérer ou s’engager dans une voie doit être le résultat d’un choix
libre, mûrement réfléchi et consenti. Car les épreuves seront nombreuses.
Les deux obstacles principaux résideront dans le doute et la peur
d’échouer.
La peur, grand ennemi de l’Homme, pensée négative par excellence !
Si le patient envisage l’échec comme une issue possible à son
traitement, son effort mental pour atteindre le but est d’emblée contrarié,
frustré, et risque d’aboutir à l’opposé de l’objectif fixé.

Émile Coué, auteur de la méthode d’autosuggestion qui porte son nom,


décrit ce phénomène de la façon suivante : « Lorsqu’il y a conflit entre
l’imagination et la volonté, c’est toujours l’imagination qui l’emporte. »

Un simple exemple permet de saisir le sens profond de cet adage : nous


parvenons tous à marcher sur une planche, large de quelques dizaines de
centimètres, posée au sol, mais si cette même planche est placée en
hauteur, la peur nous paralyse !
Lorsqu’une action est dominée par la peur, notre énergie se consacre à
éviter que l’événement supposé terrible se produise, et non à réaliser la
tâche à accomplir.

Il y a deux types de peur innée : la peur du bruit et la peur de tomber.


Toutes les autres peurs sont de l’ordre de l’acquis. Dans la grande
majorité des cas, elles servent à nous protéger, à nous mettre à l’abri, à
nous sauvegarder. Pourtant, il existe des peurs injustifiées, fruit de notre
imagination, de notre histoire personnelle. Ces dernières nous brident,
nous empêchent, nous paralysent. Si nous voulons rester des êtres
humains, il nous faut les abandonner.
Le doute représente le second obstacle pour un engagement total et
sans faille. En effet, les patients ne doivent en aucun cas penser que la
guérison ne s’accomplira pas. Le doute les empêcherait de libérer toute la
puissance curative de leur esprit. À celui qui croit, tout est possible !
La loi de notre esprit est une loi de foi. Avoir la foi signifie, non
seulement posséder une confiance absolue, une certitude intérieure, mais
aussi faire preuve d’une adhésion fervente. Le patient doit avoir foi en la
guérison et conserver un engagement total. De cette foi naît l’espoir.

Aucune coercition mentale ne procurant de résultats positifs, cette foi,


tout comme l’engagement, doit être sincère et naturelle. Il n’existe
aucune formule miracle pour y parvenir. Le patient doit maintenir une
concentration permanente sur le résultat à atteindre, sur son potentiel, et
sa capacité à surmonter les difficultés. Si le patient parie sur la puissance
de la foi, il ne peut que gagner.

En adoptant un engagement total, accompagné d’une foi sans faille, et


en abandonnant peur et doute, nos témoins ont fait de leur guérison, non
pas un but, mais une conséquence de leur attitude.
La maîtrise personnelle

La maîtrise personnelle dont ont fait preuve nos témoins est sans doute
l’attitude qui nous a le plus impressionnés.
Malgré le risque de perdre la vie, aucun d’entre eux n’a permis à
quiconque d’influer sur leurs décisions, ni à quoi que ce soit de perturber
le déroulement de la vie qu’il ou elle avait choisie.
Faire preuve de maîtrise personnelle signifie vivre sa vie comme une
expérience créative et non en réaction à des événements ou à des
personnes.
Voici les comportements, attitudes ou traits de caractère qui, selon
nous, témoignent d’une haute maîtrise personnelle :

• Il existe une intention, un dessein, dont la mise en œuvre répond à


une vocation profonde, et non à une bonne idée. La capacité à se
concentrer sur ce but est la pierre angulaire de la maîtrise personnelle. La
réalité quotidienne et ses embûches sont alors appréciées comme un
tremplin pour atteindre cet objectif, et non comme un obstacle. Les forces
du changement sont mobilisées à profit, et non combattues. Le bonheur
réside dans le fait de vivre en accord permanent avec l’objectif assigné.
« Le vrai bonheur est de s’investir dans un but considéré par soi-même
comme puissant, d’être une des forces de la nature et non un “petit rien”
égoïste et fébrile, plein de petites douleurs et de récriminations contre un
monde qui n’a pas fait assez d’efforts pour vous rendre heureux. »
George Bernard Shaw, écrivain et essayiste irlandais

• L’apprentissage est permanent. L’ignorance, l’incompétence sont


assumées, les progrès à accomplir connus : le voyage est une plus grande
récompense que l’arrivée au port.
• Les résultats recherchés obtiennent toute l’attention. Ainsi, les échecs
sont considérés comme un simple écart entre la vision et la réalité,
l’occasion d’appréhender de façon différente une situation, ou d’affirmer
une stratégie. L’échec devient une occasion d’apprendre, et non une
marque d’impuissance et de nullité. La vie est un professeur.
• Faire preuve de solidarité, sans sacrifier sa personnalité.
• Faire preuve d’une grande curiosité, à la recherche de la
compréhension exacte du monde. Se sent partie prenante d’un vaste
processus de création, incontrôlable, néanmoins influençable.
• Aucun intérêt pour la recherche de causes ultimes ou d’explications.
• Les obstacles ou les appréhensions qui nuisent à la perception de la
réalité du monde sont éludés. Les comportements engendrés par des
conflits sont identifiés et évités. Les conditions favorables à l’ouverture
d’esprit sont créées. Les problèmes importants sont évoqués avec
sincérité, les idées reçues sans cesse remises en cause.
• Faire preuve de rationalité, d’intuition. Prise de conscience du lien
avec le monde, compassion et solidarité avec l’ensemble du système. Le
paradoxe entre la logique et l’intuition est ainsi intégré plus aisément.
• Capacité à accomplir des tâches complexes avec une déconcertante
facilité grâce à l’apprentissage des mécanismes liant la pensée consciente
et le subconscient.
« Je n’ai jamais rien découvert avec mon esprit rationnel. »
Albert Einstein

Cette haute maîtrise personnelle dont font preuve tous nos témoins est
la conséquence du changement radical de leur mode de vie et de pensée.
Les épreuves de la vie deviennent une opportunité pour réaffirmer la
direction qu’ils ont choisi de donner à leur vie. Ils ne leur accordent, en
aucun cas, le pouvoir d’agir sur eux ou sur leurs décisions. Leurs
conséquences sont celles qu’ils choisissent de leur attribuer. Ainsi, nos
témoins se sont offert l’opportunité de se débarrasser de tout ce qui
pouvait les empêcher de vivre pleinement et intégralement la vie qu’ils
avaient choisie.
Car vivre en sourdine, comme ils le faisaient auparavant, c’est se
préparer inconsciemment à la mort.
Cette maîtrise personnelle, nos témoins l’ont obtenue grâce au long
travail d’introspection effectué, évoqué précédemment et qui leur a
permis de saisir leur nature profonde, et de la laisser s’exprimer au grand
jour, autrement dit d’être eux-mêmes.
Foi et croyances spirituelles

Ce chapitre aborde des notions philosophiques, et suscitera,


certainement, des polémiques, en s’intéressant à la foi, non pas religieuse
mais à ce que chaque individu considère comme étant sa vérité.
Nos témoins ont tous considéré ce travail sur leurs croyances comme le
plus bénéfique, celui qui leur a permis de faire le premier pas – un pas de
géant ! – sur le chemin de la guérison.
Sarah : « La première étape vers ma guérison a été mon travail sur mes
croyances. »
Une croyance est une pensée entretenue par notre esprit conscient.
Ainsi, la maladie, en tant que telle, n’existe pas, sauf si nous y croyons ;
la santé existe, et c’est nous qui la créons.
Ainsi, il faut remettre en cause la croyance selon laquelle le monde est
fait de forces qui n’auraient aucun lien entre elles. Nous sommes éduqués
à regarder la vie comme une série d’événements distincts, et à attribuer à
chacun d’eux une cause unique et évidente. Cette attitude nous rend
victime de notre propre regard sur le monde. Ainsi, nous nous bornons à
prouver ce que nous croyons être vrai, sans appréhender le reste. Notre
regard sur la réalité est déterminé par nos croyances.
« Tout dépend de la façon dont nous considérons les choses, pas de leur
nature intrinsèque. »
Carl June, professeur en immunothérapie du cancer

Les croyances faisant naître des soucis se fondent le plus souvent sur
notre propre interprétation des faits, plutôt que sur les faits eux-mêmes.
Toutes nos croyances, nos visions et nos conceptions sur le monde ont été
« engrammées » dans notre esprit, incorporées dans notre système
pendant notre enfance et notre adolescence. Ce système s’autoalimente
ensuite car nous prenons uniquement en compte les preuves qui
corroborent notre analyse et augmentent, en conséquence, notre
enfermement. Notre esprit sait bloquer toutes les choses auxquelles il
n’est pas encore prêt à faire face.

Il nous paraît alors essentiel de remettre en question les modèles, les


représentations et les schémas inscrits dans notre esprit, parfois à notre
insu, et qui façonnent notre compréhension du monde, nos
comportements et nos actes. Ce modèle mental souvent provoque l’échec
des idées judicieuses et logiques. Les innovations restent alors lettre
morte, se heurtant aux images du monde ancrées en nous qui limitent nos
pensées et nos actions. Nous créons ainsi nous-mêmes des frontières
arbitraires qui nous piègent !
« Ne prétendons pas rétrécir la réalité à la mesure de nos idées alors que
c’est à nos idées de se modeler, de s’agrandir à la réalité. »
Henri Bergson, philosophe

Mais la lucidité est difficile, parfois pénible. Il faut du courage pour


regarder le monde tel qu’il est, et souvent, il peut sembler préférable de
nier la réalité. Cependant c’est une solution de court terme, un jour ou
l’autre, la réalité revient de plein fouet et provoque un choc à celui qui l’a
refusée.
« La théorie dure tant qu’elle résiste à l’expérience : elle se modifie et
change le jour où elle est vaincue par les faits de l’expérience. En sciences
expérimentales, il faut donc changer d’idées, c’est le signe du progrès. Le
progrès consiste donc à chercher à détruire la théorie.
Le systématique, lui, au contraire, cherche à tout ramener à son système
et se croit déshonoré s’il change d’opinion. »
Claude Bernard

La raison de vivre du scientifique devrait être de se remettre en


question, à chaque moment. Rien ne compromet plus l’esprit que les
certitudes. Dès que nous sommes persuadés de détenir la bonne réponse,
notre enthousiasme à questionner nos idées disparaît.
Au contraire, ce que l’on nomme « l’ouverture vers soi » consiste à
observer ses pensées, à les mettre à l’épreuve, à être conscient que nos
plus grandes certitudes proviennent d’hypothèses sur le monde
environnant qui nous ont été enseignées.
« La porte du changement s’ouvre de l’intérieur. »
Jacques Chaize

Il faudrait toujours déduire notre savoir de nos propres expériences.


Nous devons évoluer vers un système d’expérimentation plutôt que de
maintenir en place un simple système de croyances et de certitudes. Tel
un enfant qui grandit grâce à ses apprentissages, nous devrions rester des
« étudiants de la vie ».
Nous avons droit à la santé. Nous sommes sur Terre pour vivre dans
l’abondance, pour connaître le bonheur, pour irradier de joie, pour
éprouver la liberté.
Se guérir, c’est se délivrer des schémas mentaux limités qui entravent
notre action, c’est trouver le courage de faire confiance aux forces de vie
qui sont en nous, c’est agir pour modifier les habitudes qui nous ont
entraînés vers la maladie.
Surgit dès lors un questionnement : la volonté de se libérer d’un
système ne fait-elle pas, à son tour, naître un nouveau système de
croyances ?
C’est possible, mais l’essentiel réside dans les contributions positives
qu’offre ce nouveau système à notre santé. Ainsi, afin d’évaluer ces
contributions, le psychiatre Maxie Clarence Maultsby, professeur émérite
de l’école médicale de l’université américaine Howard, a développé un
test très simple composé de cinq questions :
– Cette croyance m’aide-t-elle à protéger ma vie et ma santé ?
– Cette croyance m’aide-t-elle à atteindre mes buts à court et long
terme ?
– Cette croyance m’aide-t-elle à résoudre ou à éviter les conflits les
plus indésirables ?
– Cette croyance m’aide-t-elle à ressentir les émotions que je veux
ressentir ?
– Cette croyance est-elle fondée sur des faits ?
Il revient à chacun de se constituer des croyances saines, en cohérence
avec ses raisons de vivre et aptes à l’accompagner vers ses objectifs.
Aucun enseignement ne permet d’y parvenir. Chacun doit expérimenter
sa propre voie. Tous nos témoins ont franchi cette étape. Le chemin est
difficile, douloureux, mais les bénéfices sont si riches !
« L’Homme est ce qu’il pense tout au long du jour. »
Ralph Waldo Emerson
L’apprentissage de l’amour

L’apprentissage de l’amour véritable représente, pour tous nos témoins,


le message le plus puissant délivré par la maladie.
Mais de quel amour s’agit-il ?
Il n’est pas ici question d’amour charnel, mais d’un amour inspiré du
commandement de Jésus-Christ : « Aimez-vous les uns les autres. »
L’amour reste l’un des sentiments les plus complexes à définir, tant il
traduit une émotion impalpable, immatérielle et subjective. Cela fait
l’objet de nombreux débats.
Nos témoins n’ont, eux, manifesté aucune hésitation. Avec sagesse et
grandeur, ils ont énoncé la nature de ce sentiment comme étant la
capacité à accepter l’autre tel qu’il est, et à manifester la sincère volonté
de faire sa connaissance. Un sentiment qui exige tolérance et
bienveillance.
Sarah : « Je fais preuve depuis ma maladie de beaucoup moins de
sectarisme. »
Luigi : « J’ai appris à glisser sur l’imperfection des autres. »
Le respect de la nature profonde de l’autre et cette volonté de faire sa
connaissance nous engage alors à privilégier son point de vue et non le
nôtre, à faire preuve d’empathie, à respecter son aspect divin, à lui
souhaiter, avec sincérité, de trouver le bonheur.
Selon nos témoins, cette conception de l’amour représente le
fondement des relations harmonieuses.
Pour y parvenir, chacun doit rester attentif à cette petite voix intérieure
qui nous rapporte sans cesse les critiques de notre esprit, ses doutes, ses
craintes car celle-ci est perceptible, grâce à des mécanismes subtils, par
les autres, et provoquera immanquablement des réactions de leur part à
notre égard. Cette petite voix intérieure témoigne du chemin qu’il nous
reste à parcourir afin d’aboutir à un amour authentique, à une attitude
nous permettant de penser des autres ce que nous souhaiterions qu’ils
pensent de nous, d’agir envers eux comme nous souhaiterions qu’ils
agissent envers nous.
« Ne jugez point, afin de ne pas être jugés, car on vous jugera et on se
servira pour vous de la mesure dont vous vous serez servi. »
Saint Matthieu, 7-12

Cette tolérance envers autrui naît de la tolérance dont nous faisons


preuve envers nous-mêmes. Faisons preuve de bienveillance envers nous,
acceptons nos actes passés, pardonnons-nous.
Luigi : « Je ne referai plus les mêmes erreurs, mais ce qui est fait est
fait. »
Nos actes nous appartiennent et nous accompagnent. Les nier nous
serait dommageable.
« Tu peux chasser le diable de ton jardin, tu le retrouveras dans celui de
ton fils. »
Johann Heinrich Pestalozzi, éducateur et pédagogue suisse, pionnier de l’éducation
nouvelle

Regardons nos actes avec franchise. Prenons la responsabilité de nos


erreurs, au lieu de nous sentir victime. Nous serons alors en mesure de
nous en libérer de façon définitive. Au lieu de culpabiliser, rappelons-
nous que nous restons des « étudiants de la vie ». Ce travail sur soi, il
convient aussi de le faire envers les autres afin de pouvoir demander
pardon mais aussi d’être en mesure de pardonner.
Pour y parvenir, un vrai dialogue doit naître. Il est pour cela nécessaire
de révéler ses pensées, ses sentiments, grâce à la parole. Loin d’asséner
des idées pour convaincre ou chercher à écraser l’autre, une véritable
communication doit s’instaurer.
« Meilleur que mille mots privés de sens est un seul mot raisonnable, qui
peut amener le calme chez celui qui l’écoute. »
Bouddha
Beaucoup de nos témoins ont entrepris ce travail de communication
indispensable pour sortir de l’isolement dans lequel l’être humain se
réfugie souvent en cas d’adversité.
Victoria : « Je n’acceptais pas les choses qui m’étaient imposées et je
les vivais dans l’isolement volontaire. »
Rétablir cette communication profonde nous permet d’abandonner nos
ressentiments, nos vieilles rancunes. Les reproches et la culpabilité nous
enferment dans une structure rigide de colère et d’impuissance. La haine
et la mauvaise volonté provoquent du mal-être et peuvent devenir le
terreau des maladies.
Victoria : « Il était important de parvenir à pardonner car une colère
rentrée se serait retournée contre moi. »
Se pardonner et pardonner aux autres nous remet sur le chemin de la
guérison.
L’acte de pardon se révèle être l’un des dons les plus éprouvants car il
exige d’accorder de l’amour, de la prévenance, de la gentillesse à celui
qui nous a blessés, de lui offrir notre sagesse et notre bénédiction. Mais
pardonner, c’est offrir l’apaisement à notre esprit et à notre corps, lui ôter
ses douleurs.
La prochaine étape essentielle est d’apprendre à demander pardon.
On ne peut fuir nos responsabilités et attribuer toujours la faute aux
autres.

Nombre de patients atteints de cancer présentent une faible estime


d’eux-mêmes. Si l’apprentissage de l’amour véritable passe par le pardon
de soi et de l’autre, il nécessite aussi d’être conscient de mériter
le bonheur, la joie, la réussite, et surtout le soutien des autres, essentiel
dans le parcours de guérison.
« Dans une guérison spirituelle, c’est le groupe d’accompagnement qui est
important. »
Maguy Lebrun

La demande d’aide se révèle, très souvent, une démarche complexe.


Elle nécessite en effet beaucoup d’humilité, mais surtout, elle nous oblige
à accepter de devenir dépendant des autres, quand toute notre éducation
nous a enseigné la valeur de l’indépendance et de l’autonomie.
Cette aide et ce soutien, le patient aura l’occasion de l’offrir à son tour
aux autres, qu’ils soient atteints de maladies ou en bonne santé. C’est
ainsi que les humains deviennent solidaires et que le monde guérit.

Cette aide doit se limiter à aider l’autre à trouver son chemin de


guérison, nul ne peut être forcé à guérir. C’est un chemin que chacun doit
parcourir avec sa volonté propre, à son rythme, et grâce aux moyens qu’il
aura lui-même choisis.
« On ne peut rien enseigner à un homme.
On ne peut que l’aider à découvrir ce qui est en lui. »
Galilée

Ce précepte doit nous apprendre non pas à nous positionner en tant


qu’enseignants ou conseillers face à ceux qui demandent de l’aide mais,
au contraire, à offrir du réconfort, une écoute, de l’affection, une
présence, tel un phare émettant un point lumineux continu et stable, sur
lequel l’autre, à la dérive, pourra fixer son attention. Nous lui permettrons
ainsi, sans même qu’il en ait conscience, de retrouver le chemin du port
où le calme et l’apaisement nécessaires à la guérison l’attendent. Ce
cadeau à l’autre requiert, de notre part, d’avoir accompli un travail sur
notre propre vie, d’avoir atteint la stabilité nécessaire pour devenir un
soutien.
Ce soutien joue un rôle déterminant dans le parcours d’une personne
malade, souvent plus important que les thérapies elles-mêmes. En effet,
un entourage affectueux sollicite de façon positive les forces du malade et
stimule son désir de vivre.
Jacques : « En rencontrant le groupe de Maguy Lebrun, j’ai reçu un
choc salvateur : des gens que je ne connaissais pas et qui ne savaient que
mon prénom priaient pour moi. J’avais donc de l’importance. »
Tous nos témoins, conscient des bienfaits de l’aide dont ils ont
bénéficié, ont choisi de le dispenser à leur tour, comme le prouve leur
participation à mon travail de thèse et à cet ouvrage.
Jacques : « Mon témoignage dans votre thèse me semble un juste
retour des choses pour tout ce que j’ai reçu et vécu. »

Pour conclure, nous affirmons ici que l’amour véritable est un message
de vie pour le corps en agissant tel un cercle vertueux.
Jacques : « J’ai découvert que c’était moi que je n’aimais pas assez, et
à partir de là, j’ai pu m’aimer, et sachant le faire, aimer mieux les autres
avec plus de tolérance. »
« Il n’existe pas de difficulté que l’amour ne puisse vaincre, pas de maladie
que l’amour ne puisse guérir, pas de porte que l’amour ne puisse ouvrir, pas
de ravin que l’amour ne puisse franchir, pas de mur que l’amour ne puisse
abattre, pas de péché que l’amour ne puisse racheter… Peu importe que le
problème soit profond et ancien, la perspective désespérée, l’écheveau
embrouillé, la faute grave.
Avec juste ce qu’il faut d’amour, tout s’accomplira. Si seulement, vous
pouviez aimer assez, vous seriez l’Être le plus heureux et le plus puissant du
monde… »
Emmet Fox, pasteur de la Science divine, pionnier de la Nouvelle Pensée

L’amour donne et pardonne, l’ego prend et oublie.


Le médecin doit, lui aussi, apprendre à aimer et à rester en permanence
ému de compassion pour tout sujet qui souffre. Face à un patient, quel
qu’il soit, quelle que soit sa quête, il doit faire preuve de curiosité d’esprit
et prendre le temps d’écouter les mots pour percevoir les maux.
« L’amour est un élément dont le médecin peut être le porteur, le véhicule.
C’est un élément qui guérit et lie, qui réconforte et régénère, qui accomplit ce
que nous devons bien appeler des miracles. »
Karl Menninger, psychiatre américain

Certains médecins cultivent si bien le détachement qu’ils apparaissent


inhumains aux yeux de leurs patients. L’enfermement est mortifère. Le
partage de la souffrance et l’empathie offre la vie. Que les médecins
laissent les malades les guérir et les former !
Le rapport au corps

Pour la médecine, le corps est un assemblage d’organes ayant chacun


une fonction bien déterminée afin que l’ensemble fonctionne en
harmonie. Pour nos témoins, la réponse est tout autre :
Maria : « Il est la forme unique de notre Être, de notre personne
humaine, faite à l’image et à la ressemblance de Dieu. »
Luigi : « C’est un véhicule. »
D’autres estiment que le corps représente un ensemble de cellules
interdépendantes, vouées au développement puis à l’extinction, quand il
est, pour certains, un véhicule de l’âme nous permettant d’exprimer ce
que nous sommes ; des conceptions différentes, religieuses ou
humanistes. Néanmoins, tous nos témoins reconnaissent avoir pris
pleinement conscience de leur corps grâce à la maladie, qui les a forcés à
le respecter, à le protéger et non plus à le considérer comme de la
vulgaire matière.
Victoria : « Un outil fantastique que je regrette d’avoir pris pour une
poubelle. »
Clara : « C’est une parfaite mécanique qu’il faut entretenir du mieux
que l’on peut par une hygiène de vie et une alimentation saine et
équilibrée. »

Si une alimentation saine est essentielle au maintien de l’équilibre


général de notre corps, elle n’a cependant pas représenté pour nos
témoins un élément décisif.
La pleine conscience de leur corps leur a donné une définition de son
rôle :
Rosalie : « Un moyen d’exister. »
Jacques : « Un moyen de communiquer par les sens et l’intuition avec
ceux qui m’entourent et avec l’univers, de me faire imaginer la grandeur
du Créateur. »
Ainsi, pour la majorité d’entre eux, le corps représente un moyen
d’entrer en relation avec autrui et avec la Nature, et s’il se trouve en
parfaite santé, un moyen d’accéder à un état d’harmonie.
Cette conception du corps nous a profondément interpellés.
En effet, si comme nous l’évoquions précédemment, nos témoins
avaient tous pris conscience de la nécessité de protéger et de prendre soin
de leur corps, aucun n’avait entamé des thérapeutiques spécifiques visant
à le guérir de façon ciblée.
Tous avaient choisi de transformer leur vie affective, persuadés que
leurs véritables maux provenaient de leur âme.
Le sens de la maladie et de la santé

Si tout le monde s’accorde sur le fait que le cancer n’est pas une étape
normale, en ceci qu’elle interfère avec le courant de la vie régi par une loi
de croissance permanente et non de destruction, il reste très complexe de
définir la notion même de maladie.
Le monde médical la considère comme une rupture de l’état de santé.
Certains conçoivent la maladie comme une erreur d’aiguillage nous
éloignant de l’état de santé ou de l’état de nature. D’autres l’entrevoient
comme un processus normal de dégradation de la vie, en direction de la
mort.
Le cancer est alors considéré comme un accident de parcours, certes
malheureux, mais de plus en plus banal si l’on en croit les statistiques : le
cancer frappera un quart de la population.

Pour nos témoins, la maladie est tout autre. Le cancer est, selon eux, un
phénomène porteur de message. En effet, il leur a été impensable
d’imaginer que cette maladie ne serve à rien ! La Nature est douée
d’intelligence et n’agit pas sans raison.
Quelle est la nature du message délivré par la maladie ?
Quel rôle la maladie a-t-elle joué dans leurs vies ?

Dans la lutte actuelle du milieu médical contre la maladie, les


médecins se concentrent sur ses conséquences, c’est-à-dire sur les
symptômes cliniques caractéristiques de la pathologie présentée.
Un positionnement louable et indispensable en cas d’urgence.
Cette conception a permis aux traitements du cancer de gagner en
efficacité.
Mais la médecine recherche-t-elle vraiment la cause de la maladie ?
Quelle que ce soit la nature du cancer, la tumeur est fabriquée par le
corps, et la prolifération de métastases assurée par l’organisme, comme
nous l’avons évoqué dans le premier chapitre de cet ouvrage.
« La médecine classique actuelle traite le problème du cancer comme si
un homme avait eu l’incroyable malchance de voir se produire une
prolifération cancéreuse dans son corps par ailleurs tout à fait bien portant. »
Dr Zabel

Nous ne reviendrons pas, bien entendu, sur les facteurs connus et


reconnus prédisposant au cancer, et que nous acceptons dans leur totalité
(soleil, tabac, radioactivité…), mais il s’agit bien là de facteurs et non de
la cause à l’origine du cancer.
Nos témoins qui, rappelons-le, ont choisi de soigner leur âme et non
leur corps, attribuent au cancer des causes d’ordres psychologiques :
Luigi : « Les humains vivent trop dans le monde de l’avoir. Ils font
preuve d’un égocentrisme sans limites. Cette attitude provoque un
déséquilibre de l’humanité et de la planète. »
Clara : « Une des causes du cancer provient du mal de vivre actuel, qui
entraîne stress et angoisse. »
Selon certains témoins, le cancer pourrait provenir de carences graves
dans l’éducation ou encore de la prolifération et de la persistance de
pensées négatives, des pensées qui nous absorbent, nous tracassent,
rompent l’équilibre indispensable à l’être humain et à son harmonie, et
nous rendent malades, parfois gravement malades.
Le cancer pourrait également résulter de l’accumulation d’émotions
refoulées, après des événements douloureux. Une accumulation qui, une
fois encore, rompt notre équilibre et notre harmonie.

Les explications transmises par nos témoins semblent toutes converger


vers une cause de même nature.
Au cours de notre vie, de nombreux événements viendraient abîmer
notre âme, qui chercherait à évacuer cette souffrance vers le corps. La
maladie servirait alors à exprimer notre détresse, nos douleurs. L’énergie
négative si longtemps contenue provoquerait ainsi un cancer.
La survenue de la maladie pourrait être l’indication de notre inaptitude
à gérer, de manière efficace, les difficultés que nous traversons ou avons
traversées.
« La maladie doit être reconnue comme la solution la plus commode d’un
conflit psychique. »
Sigmund Freud

Il ne s’agit pas de la réalité objective des épreuves auxquelles le


malade est ou a été confronté, mais bien de son vécu intime et psychique.
Lawrence LeShan, psychologue américain, professeur de philosophie
et auteur du best-seller How to meditate, a mené une recherche sur les
liens entre psychologie et cancer auprès de 455 patients. Ses conclusions
lui ont permis de déterminer trois phases dans la structure émotionnelle
d’une personne atteinte d’un cancer :
Première phase : une enfance ou une adolescence marquée par un
sentiment de solitude, la conviction que les relations intenses, à la
signification profonde, sont dangereuses, sources de souffrances et de
rejet par les autres.
« Dans presque tous les cas, un préjudice avait été porté aux facultés
naissantes de l’enfant de communiquer avec autrui, et cela au cours de
l’enfance, généralement dans les sept premières années. »
Deuxième phase : une période au cours de laquelle une relation
importante est découverte, permettant à l’individu de se sentir accepté par
les autres, d’exprimer ses sentiments et de trouver un sens à sa vie.
Troisième phase : la rupture de la relation essentielle, amenant un
sentiment de désespoir absolu, lié au sentiment de solitude éprouvé dans
l’enfance. L’individu a perdu avec cette relation « la possibilité
d’exprimer les sentiments qui faisaient que la vie lui paraissait valoir la
peine d’être vécue » mais est « incapable d’exprimer la colère et
l’hostilité que suscite en lui la perte de sa raison de vivre ». Il est alors
persuadé que la vie ne réserve plus aucune possibilité de bonheur.
Selon Lawrence LeShan, il y aurait donc un rapport entre le cancer et
« la perception que le patient a de lui-même et de son environnement ».
« Le malaise corporel apparaît comme l’expression mimétique de la
situation psychique. »
Carl Gustav Jung

Pour notre part, il nous a paru essentiel d’interroger nos témoins sur le
sens qu’ils attribuaient à la maladie. Tous, à notre grande surprise, ont
répondu spontanément.
Pour certains, la maladie est un signal venant nous rappeler que l’on
est de passage sur Terre. Pour d’autres, les maladies seraient des épreuves
afin de changer le cours de notre vie. En effet, peu de personnes vivent à
la hauteur de ce qu’ils sont vraiment.
Pour l’ensemble de nos témoins, notre évolution personnelle doit nous
conduire vers une exaltation de nos qualités profondes et cachées.
Parfois, ce chemin a besoin de traverser cette « trituration » douloureuse
qu’est la maladie. Elle symbolise, pour un certain nombre d’entre eux, les
dilemmes de l’existence.
Hélas, la majorité des gens attendent de se trouver face à une
détérioration dramatique de leur existence pour mettre en œuvre ce
changement.

Lorsque nous refusons de donner un sens à la maladie, nous refusons


de donner un sens à notre vie, à notre mort. Nous esquivons la question
« pourquoi sommes-nous sur Terre ? »
Face à ces notions, nous avons questionné nos témoins quant à la
maladie du très jeune enfant. Aucun d’entre eux ne fut gêné par cette
interrogation. Pour eux, la maladie serait « envoyée » afin de provoquer
une évolution chez leurs parents. Nos témoins ont souhaité nous faire
remarquer le bonheur affiché de certains parents d’enfants porteurs de
maladies chroniques (syndrome de Down, une surdité, une infirmité
motrice…).

Nos témoins, eux, ont eu besoin de tomber malades, pour trouver le


chemin de leur réalisation. Leur corps a dû souffrir afin de comprendre
qu’ils ne vivaient plus « leur » vie.
« Ce n’est qu’après ma maladie que j’ai compris à quel point il est
important d’affirmer sa destinée. La maladie peut être la voie de
l’individualisation, contenant en elle la masse confuse non encore
transformée.
La maladie tire la conscience vers les replis les plus profonds du Moi. »
Carl Gustav Jung

Pour guérir, il est nécessaire de s’extraire de l’« espace maladie », et


d’être habité par la volonté et la détermination de « changer quelque
chose », afin d’inverser le processus qui nous a rendus malades.
Si la personne atteinte d’un cancer ne prend pas conscience de ce
travail à accomplir, alors la maladie récidivera, sous une forme ou sous
une autre. Elle n’aura pas tiré les bénéfices de sa maladie, et le cancer
n’aura pas joué son rôle initiatique.
Clara : « À la fin du traitement de ma tumeur primitive, on m’a dit que
j’étais guérie. Je n’ai changé que lors de ma rechute… »
Luigi : « La maladie est un avertissement qu’il y a quelque chose à
changer. »

Les récits de nos témoins nous orientent donc vers une hypothèse :
La guérison ne vient pas de l’extérieur, mais naît des expériences
nouvelles, quelles qu’elles soient, qui nous offrent l’occasion d’apprendre
à prendre soin de notre santé. La maladie ne représente plus une calamité,
mais l’occasion d’élargir son champ de conscience, de transformer ses
habitudes, de ne plus être victime d’influences extérieures. En
choisissant, en pleine conscience et à chaque instant, la vie que l’on
souhaite vivre, et en acceptant les changements nécessaires, nous nous
sauvons.
« Quand on est tombé malade, il faut changer sa manière de vivre.
Il est clair que celle qu’on suivait est mauvaise en tout, en grande partie ou
en quelque chose. »
Hippocrate

S’engager dans la voie du changement est l’une des décisions les plus
difficiles à prendre, en raison de la peur qu’elle suscite. Un sentiment
légitime : les transformations nous propulsent sur un chemin inconnu,
dont on ignore les conséquences sur notre existence.
La patience reste le maître mot de ce processus. Le corps a besoin de
temps pour faire machine arrière et retrouver son état antérieur, l’esprit
aussi, pour modifier ses habitudes. Petit à petit, un nouveau système de
vie s’installe.
La peur laisse place à une vitalité, moteur de cette profonde refonte de
notre être.
Il est donc vital de modifier la croyance selon laquelle le cancer est une
punition, pour l’envisager comme un message.
Il est admis de tous que notre corps exprime les émotions que nous
traversons. La médecine reconnaît ainsi l’existence de maladies
psychosomatiques, autrement dit l’origine émotionnelle et psychologique
de symptômes physiques.
Cette relation de cause à effet devrait toujours être une grille de lecture
pour les médecins et pour les patients, même si elle bouscule les théories
apprises et nous entraîne sur un terrain inexploré où de nombreuses
questions restent encore sans réponse. Notre corps possède un langage :
le désordre, la rupture de son équilibre. C’est ainsi qu’il nous parle de
notre vie émotionnelle profonde.
Nos témoins ont saisi le message de leur âme, un message dénué de
culpabilité, d’échec ou de refus de vivre. Tous l’ont reçu comme un signe
d’amour : la maladie n’était plus annonciatrice de la mort, mais au
contraire l’occasion de reconquérir un équilibre stable. Une conception
nouvelle grâce à laquelle l’Homme peut naturellement vivre.
Interroger le rôle métaphorique de la maladie dans notre vie nous
permet de prendre le pouvoir sur cette dernière, et nous incite à
commencer un nouvel apprentissage.
Jacques : « La maladie m’a remis sur le chemin qui est le mien, celui
sur lequel je suis en harmonie intérieure pour pouvoir le retransmettre
aux autres. »

Apprendre ne signifie pas amasser des connaissances.


Apprendre, c’est développer nos capacités à atteindre les objectifs que
nous nous sommes fixés, c’est structurer notre pensée, c’est tirer des
leçons de nos expériences. Le temps est révolu où nous nous contentions
de traverser la vie avec les seules connaissances acquises au cours de
notre jeunesse !
Il nous faut constamment évoluer, apprendre à apprendre, si nous
voulons découvrir notre nature profonde et trouver notre juste place dans
le monde.
Le processus requiert de la méthode, des capacités d’organisation et de
planification, le sens de la hiérarchisation et également beaucoup de
volonté, d’obstination, de clairvoyance.
« Le Pathos aiguise la perception des yeux et des oreilles.
Dans les moments de Pathos, la maladie permet d’appréhender une réalité
insoupçonnée au point de vue de la santé. »
Jean Houston, philosophe et chercheuse américaine, fondatrice de la Foundation for
Mind Research

Tous ces récits témoignent de la nécessité d’accompagner les


traitements médicaux par un travail sur soi.
La maladie nous ouvre alors les portes d’une expérience spirituelle.
Elle nous offre la possibilité de questionner le réel, mais aussi nos désirs,
nos aspirations, le sens de notre vie. Elle nous éveille à une réalité
nouvelle et nous conduit vers l’éveil, la renaissance. Nous découvrons
dès lors des ressources insoupçonnables et une capacité de
renouvellement perpétuel.
Si notre psyché et nos émotions causent des troubles physiques, elles
détiennent, de la même façon, le pouvoir de rétablir notre bonne santé.
Pour y parvenir, un point est primordial : l’expression de nos émotions. Si
nous ne manifestons pas nos émotions par des mots, elles s’exprimeront
sous forme de maux. Nous devons prendre la responsabilité de notre état
de santé en apprenant à écouter notre corps. La maladie est l’écho de
notre histoire de vie, en parler avec qualité peut nous guérir.
Mais le chemin ne s’arrêtera pas ici. La guérison n’est pas un état
stable. Elle n’est pas un diplôme que l’on reçoit et qui resterait valable à
jamais.
Entrer en convalescence après une longue maladie, c’est gravir
lentement une colline dont, parfois, on n’entrevoit pas le sommet. Les
chemins pour y accéder se prolongent sans cesse. Irréguliers, cahoteux et
semés d’embûches, ils provoquent des hauts et des bas, des moments
d’espoir et de désespoir. La voie de l’apprentissage est une route
douloureuse et escarpée.
Pourtant, une récidive du cancer ne représente pas un échec. Elle est au
contraire le signe d’un nouveau message à comprendre, d’une nouvelle
leçon à apprendre. Le malade n’était peut-être pas en mesure, ou n’avait
pas souhaité bouleverser de façon brusque et radicale sa vie. Peut-être
n’avait-il pas pu, pour des raisons conscientes ou inconscientes, répondre
à ses besoins émotionnels. Nombreuses peuvent être les explications, et
chaque cas est un problème particulier à déchiffrer.

La guérison est donc un équilibre dynamique, un état de conscience.


Pour nos témoins, elle se définit comme une transformation générale
de l’être.
Guérir, c’est se délivrer des schémas mentaux qui nous limitent et
entravent nos actions, c’est trouver le courage de faire confiance aux
forces de vie qui sont en nous, et agir pour changer les habitudes qui nous
ont entraînés dans la maladie.
Guérir, comme le disait l’un de nos témoins, c’est faire le ménage trois
fois :
« Désintoxiquer son corps, désintoxiquer sa tête, désintoxiquer sa vie. »

Pour le corps médical classique, la guérison se définit comme étant un


retour à l’état de santé antérieur. L’Organisation mondiale de la santé
définit l’état de santé comme un « état de complet bien-être physique,
mental et social qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie
ou d’infirmité ».
Pour nos témoins, la santé ne correspond pas à un état de bien-être.
Elle est un équilibre complexe créé par l’Homme, chaque jour, à chaque
instant, dès lors qu’il est confronté à des événements auxquels il doit
réagir, qu’il doit supporter et assumer. Elle est notre bien le plus précieux,
et tout doit être mis en œuvre pour la préserver ou la restaurer.
La santé ne concerne pas uniquement le corps physique. Elle est un
équilibre, une harmonie présente dans tous les domaines de la vie.
L’objectif de se maintenir en bonne santé n’est pas la recherche de la
longévité mais bien celle d’une qualité de vie.
Si la maladie a été la conséquence d’un état de « survie », nos témoins
n’ont pas pour objectif de revenir à leur état de santé antérieur mais, au
contraire, d’aboutir à un état de bien meilleure qualité. Par conséquent,
guérir signifie pour eux trouver le chemin d’une vie meilleure et vraie.

Pour conclure ce chapitre, nous invitons médecins et patients à


réfléchir au paradoxe que nous venons de mettre à jour et à en prendre
possession, afin de mener à bien le parcours de soins, car il ne fait aucun
doute que la maladie contient les germes du processus de guérison !
La souffrance, la maladie et leurs bénéfices

La souffrance fut, pour nos témoins, l’aspect le plus effrayant de leur


maladie. Ils évoquent deux types de souffrance :
La première, d’ordre physique. Une douleur atroce, insupportable,
mais qui, fort heureusement, est prise en charge par la médecine
officielle, disposant de nombreux moyens, parfois très sophistiqués, pour
la contrôler et l’apaiser. Certains ont néanmoins éprouvé le besoin de
s’orienter vers des méthodes de relaxation, pour apprendre à gérer leur
douleur.
Le second type de souffrance est lié à l’angoisse d’être malade et
d’infliger cette situation à ceux que l’on aime. Cette douleur a été la plus
difficile à vivre pour eux car aucun médecin ne les a aidés à la surmonter.

À ces souffrances, et particulièrement aux souffrances physiques –


dont nous avons tous fait l’expérience –, de nombreux malades trouvent
des bénéfices. Elle provoque chez leurs proches de l’affection, de
l’attention et des manifestations d’amour. Ces « récompenses » lui
servent à influencer son environnement et sont autant d’excuses pour
éviter les conflits. En conséquence, la douleur physique permettrait,
inconsciemment, d’écarter certaines douleurs émotionnelles et affectives,
de les mettre de côté, de ne pas y faire face. Ainsi, pour nos témoins, il a
été essentiel de comprendre le sens de leur souffrance. N’est-il pas
insensé de souffrir inutilement ?
Les Grecs considéraient la souffrance comme une force contraignant
l’individu à prendre conscience de son éloignement des dieux, l’obligeant
à sacrifier ses acquis présomptueux afin de retrouver un état d’esprit
propre à la communication.
Il est établi que l’adversité permet d’accéder à une nouvelle réalité.
Permettons-nous ici de citer Victor Frankl, professeur de neurologie et de
psychiatrie autrichien, prisonnier de 1942 à 1945 dans les camps de
concentration nazis. Cette captivité le conduisit à développer « la théorie
du sens de la vie » :
« Souffrir était devenu une tâche à laquelle nous ne voulions pas nous
dérober. Nous avions compris qu’elle apportait des possibilités d’élévation.
C’est ainsi que l’on revendiquait la maîtrise de notre vie intérieure ! »
La mort

La perspective de la mort provoque un questionnement existentiel,


même chez les plus jeunes. Pourquoi en effet, apprendre, se cultiver,
manger, dormir, se reproduire, si un jour la grande dame à la faux détruit
toute notre œuvre en un instant ?
Pour la plupart d’entre nous, le sujet reste tabou, l’aborder nous fait
prendre conscience de notre condition de mortels. Le malaise ressenti par
les étudiants en médecine pénétrant dans la salle de dissection en est
d’ailleurs une preuve. La langue française, afin d’adoucir l’angoisse et le
choc provoqué par la simple évocation du mot, nous offre des
euphémismes : « Il nous a quittés », « il est parti », « il s’est endormi à
tout jamais ».

Mais qu’est-ce réellement que mourir ?


Nos témoins, à qui on a annoncé une mort prochaine, semblent avoir
trouvé des réponses à ces questionnements.
Si elles diffèrent, tous sont parvenus à se détacher de la peur et de
l’appréhension que provoque l’approche de la mort :
Jacques : « La mort est une renaissance, un changement de dimension,
de vibration, un recommencement. »
Sylvie : « La mort est une étape naturelle. Dieu nous a créés, Il sait
quand Il nous reprendra. »
Margarita : « La mort est un passage d’un état à un autre. »
Sarah : « La mort, c’est le bout de la vie, c’est une fin. »
La mort ne représente qu’une brève période de transition entre la vie
physique et l’existence qui lui succède :
Jacques : « J’espère avoir suffisamment de ressources en moi pour que
ma mort soit digne et sereine autant en moi qu’autour de moi. »
Margarita : « Je souhaite que ma mort ne soit pas triste, j’aimerais être
entourée des miens pour que nous puissions nous dire des choses
essentielles que je mettrai dans mes bagages. »

Cette mort, ils la souhaitent digne, sans acharnement thérapeutique,


accompagnée d’une aide morale et spirituelle.
« Chacun d’entre nous n’a-t-il pas droit, en fin de vie, de voir traiter avec
respect non seulement son corps mais aussi son esprit ? L’un des droits
essentiels de toute société civilisée ne devrait-il pas être, pour chaque
citoyen sans exception, celui de mourir, accompagné des meilleurs soins
spirituels ? Pouvons-nous réellement nous appeler “civilisation” tant que ce
droit n’est pas devenu une norme admise ? »
Sogyal Rinpoché, lama tibétain

Pour nos témoins, la mort donne accès à autre chose, à un autre


monde, et permet de faire le bilan de sa vie passée en vue de la vie à
venir :
Jacques : « Retrouver, là où le temps n’existe plus, les Êtres qui m’ont
précédé et qui seront suffisamment détachés de leur enveloppe terrestre
pour m’aider à faire le point sur l’ensemble de mon passage sur Terre, et
à en tirer les leçons pour avancer lors d’une prochaine vie. »
Sylvie : « Après la mort, la vie sera fantastique. »
Luigi : « J’espère une vie meilleure après. Je crois en la résurrection.
Tout le monde peut ressusciter. »
Cette vie après la mort offre un lieu où Dieu est présent, un lieu de
retrouvailles, d’amour, de réconciliation :
Sylvie : « J’ai tremblé devant la mort jusqu’au moment où j’ai compris
et accepté le message de Dieu. »
Clara : « La mort fait partie de la vie. »
Les médecins avaient tous annoncé à nos témoins une espérance de vie
très courte, autrement dit une mort certaine dans les mois à venir. Un
pronostic qui les avait contraints à envisager leurs derniers instants. Ils
les souhaitaient apaisés par la satisfaction d’avoir bien mené leur vie.
Pour cela, il leur a fallu :
– résoudre leurs conflits,
– s’offrir le bonheur,
– trouver la paix du cœur,
– trouver la conscience claire.
Sarah : « J’ai accepté l’idée que je pouvais mourir dans les vingt
minutes ! C’est à ce moment-là que j’ai commencé à vivre. »
Accepter la mort comme une réalité absolue est essentiel à la vie.
Une existence réussie ne nie pas la mort, elle l’envisage pour ne plus
en avoir peur, pour exalter la vie.
Accepter paisiblement l’idée de mourir, la faire sienne, c’est
commencer à vivre. Si nous n’étions pas mortels, la vie n’aurait pas de
sens. Seule la certitude de la mort peut donner du sens, de la nécessité et
de la beauté à chaque instant. Il devient alors possible d’éprouver du
plaisir à admirer un simple coucher de soleil, un reflet dans une flaque
d’eau, un insecte en vol et tant d’autres « petites choses » qui font
l’agrément de la vie. La plupart des gens ne voient pas ces « petits
riens », trop préoccupés par les tâches à venir dans les cinq prochaines
minutes, dans les jours prochains ou le mois suivant…
Pourtant, notre santé a besoin que nous réapprenions à vivre chaque
instant.
Des instants particulièrement riches, à l’approche de la mort, c’est-à-
dire durant la vieillesse. Nos témoins définissent l’âge, non pas comme
l’envol des années mais, au contraire, comme l’amorce de la sagesse dans
l’esprit de l’Homme. La sagesse nous offre l’amour, la joie, la patience,
la douceur, la bonté, la foi, l’humilité et la tempérance.
« La vieillesse et la mort arrivent en écrasant tout le monde sans distinction
aucune. Les notables, les prêtres, les commerçants, les paysans, personne
ne peut s’évader ou en rire. Ce danger immédiat ensevelit chacun et tout le
monde. Dans ce domaine, il n’y a ni place ni utilité pour la guerre. La victoire
ne peut survenir ni par un déploiement de cavalerie, ni de chars de guerre, ni
de l’infanterie, ni de formules sacrées, ni de l’argent. Celui qui voit avec
droiture au moyen de son corps, de sa parole et de sa pensée est respecté
ici-bas, de par le monde. Il trouve ainsi le bonheur de l’esprit dans la vie à
venir. »
Bouddha
Leur démarche spirituelle

La maladie a souvent contraint nos témoins à modifier leurs


conceptions religieuses et philosophiques. Une conscience s’est éveillée
en eux, donnant naissance à une certaine spiritualité. Leur existence s’est
détachée du monde matériel pour se rapprocher d’une foi immatérielle.
Beaucoup ont découvert la prière, le plus souvent hors des lieux de culte.
Ce fut pour eux un moyen de s’adresser à Dieu, de lui livrer leurs
pensées, de le remercier, à travers leur corps, leur esprit.
Néanmoins, tous ont dissocié la spiritualité de la religion. Selon eux,
Dieu est une force créatrice omniprésente dans l’univers, tandis que les
religions reflètent des interprétations variées de cette force créatrice.
Sylvie : « Je n’aime pas les religions, mais la foi est une relation intime
entre Dieu et moi. »
Jacques : « La religion catholique m’a semblé étriquée, “rapetissante”
malgré l’étymologie du mot “catholique”, qui signifie universel. Ses non-
dits, ses secrets, ses mystères ne me semblent pas respecter l’Homme et
son droit à se faire une opinion. »
Sylvie : « Avant mon cancer, j’avais une foi apprise, inculquée. Ma
maladie a changé ma façon d’être croyante. J’ai fait une rencontre
personnelle avec Dieu. Il a été mon refuge, mon appui. Maintenant, il
s’agit d’une merveilleuse “histoire d’amour”, l’amour que Dieu a pour
moi. »
Luigi : « La maladie a accru ma pratique religieuse, augmenté
l’intensité de mes prières, mais je ne suis pas un fanatique. »

Leur spiritualité les a conduits vers la tolérance et la modération,


évitant l’écueil de l’intransigeance ou de l’intégrisme. Ils ont puisé en
elle la force de poursuivre leur combat contre la maladie.

La maladie est un formidable message qu’il y a lieu de décoder.


Elle exige un important travail sur soi. Le chemin vers la guérison ne
peut se limiter à avaler, chaque jour, des pilules prescrites par le médecin.
Ce travail en profondeur offrira au malade une compréhension
profonde de la nature et de la source de son mal. Cette compréhension lui
permettra d’opérer des changements afin d’accéder à ses aspirations
profondes et véritables, et de retrouver le sens de sa vie.
Nos témoins exceptionnels sont parvenus à guérir du cancer en suivant
des préceptes relativement simples :
– Entrer en soi, se recueillir et se transformer.
– Faire le choix définitif de la vie en lieu et place de la mort.
– Considérer que rien n’arrive par hasard, que tout a un sens.
– Démasquer ses convictions, ses fausses croyances ou ses fausses
attentes envers son corps et envers sa vie.
– Se sentir en sécurité, sentir la joie, la paix et la douceur dans son être
intérieur.
– Reprendre les rênes de sa vie en restant à l’écoute de ses messages
positifs intérieurs.
– Accepter d’être le seul maître de la situation.
– Ne pas céder le pouvoir à la maladie et à ses forces destructrices.
– Décider que rien ni personne ne peut diriger ou détruire son
existence.
– Entreprendre de construire sa propre vie.

Cette confrontation à la maladie nous prouve que la vie n’est pas un


événement fortuit et que notre incarnation sur Terre a un sens et une
utilité.
La guérison s’opère au fond de notre être, avec notre propre force
intérieure.
La joie véhiculée au plus profond de nous-même déclenche des forces
énergétiques réparatrices qui permettront à notre corps de recouvrer sa
santé.
Le malade doit être certain de ne pas être victime de sa maladie mais
bien responsable de celle-ci. Il deviendra alors responsable de sa
guérison. Chez l’être humain, c’est la conscience qui dirige. Le corps ne
fait que suivre.
Hypothèses autour d’un système explicatif

« Obligé un jour de procéder seul dans mes recherches, je trouvais la


vérité bien éloignée de la grande route d’observance médicale.
À mesure que je passais d’une vérité à l’autre, mes principes s’éloignaient
toujours davantage de ce vieux système qui, composé d’opinions, ne se
soutenait que par des opinions. »
Samuel Hahnemann, père de l’homéopathie

Si nous reconnaissons l’évolution favorable de certains malades


condamnés par la médecine, et leur guérison inexpliquée par la science, si
nous tolérons l’interprétation personnelle de nos témoins quant aux
raisons de leur survie, et acceptons de reconnaître leurs nombreux points
communs, il nous faut alors trouver des réponses à cette question
existentielle : comment fonctionne la guérison ?
Nous tenterons, dans ce dernier chapitre, d’apporter des réponses à
cette question, grâce à un modèle que nous avons élaboré par l’analyse de
ces témoignages et de ceux de nos patients rencontrés tout au long de nos
années de pratique en tant que médecin.
Ce modèle ne peut et ne doit faire partie d’aucun enseignement car
pour l’instant je n’émets que des hypothèses. Il ne se base sur aucune
référence scientifique ou rationnelle et il est en constante évolution. Un
système explicatif ne se montre en effet efficace que s’il est en mesure
d’offrir des réponses à nos interrogations qui, elles, se modifient jour
après jour.

Mais nous souhaitons, de façon modeste, apporter notre pierre à


l’édifice des progrès de la médecine afin d’améliorer la prise en charge et
les soins des personnes malades.
« L’Homme qui pense et observe pour lui-même est un sage ; mais celui
qui, en plus de cela, tient compte de la pensée et des observations d’autrui,
et ne dédaigne pas non plus l’opinion de ceux qui lui paraissent insignifiants,
celui-là est un Maître des siècles. »
Aristote

L’hypothèse officielle
La médecine repose sur l’idée que l’Homme est avant tout un corps
physique, fait de matière observable : « n’existe que ce que je vois, que
ce que je peux toucher, palper, disséquer… »
Ce principe matérialiste, qui régit en grande partie notre monde actuel,
est très rassurant. La médecine actuelle considère la tumeur cancéreuse
comme une prolifération de cellules. En conséquence, elle intervient en
l’agressant et en la détruisant grâce à des moyens, eux aussi, matériels :
bistouri (acier), particules radioactives (feu), substances antimitotiques
(poison). Une logique implacable et respectable (loin de nous l’idée d’en
remettre en cause la validité).
Toutefois, certains restent insatisfaits face à cette conception
matérialiste. Ils ont cherché à incorporer à ce système logique, une part
de mystère, de spirituel, de divin. Ce sont les croyants.
Certains de mes lecteurs seront athées. Un choix que je respecte. C’est
un droit fondamental, de récuser les réponses apportées par les religions
sur le sens de la vie, les raisons de vivre et la nature de la mort. La dignité
de leur vie et de leur destin leur permet d’affirmer avec fierté ne pas avoir
besoin de la consolation d’un Dieu compréhensif et accueillant.
D’autres, enfin, ont tenté de réconcilier les deux approches en
élaborant une conception matérielle du mystère de la vie. Depuis des
centaines d’années, les scientifiques ont ainsi cherché à localiser l’âme
dans le cerveau. Peut-être y arriveront-ils un jour, en affinant à l’infini le
pouvoir de l’IRM ou du scanner.
Dans certains pays d’Orient et d’Extrême-Orient, on observe les
mourants afin de surprendre l’âme du défunt, dont on ne connaît pourtant
pas la nature.
En Occident, des philosophes, penseurs ou psychanalystes ont tenté de
définir la notion d’esprit, d’intelligence, de théoriser le fonctionnement
psychique, les raisons de vivre de l’Homme. Ainsi sont nés les termes
d’« inconscient », de « conscient », de « subconscient ».
Freud, Lacan ou encore Jung ont profondément marqué notre société,
notre conception de l’Homme et de sa psyché. Leurs théories sont
aujourd’hui acceptées et reconnues, même si, faut-il le préciser, aucune
n’a jamais pu être prouvée scientifiquement, puisque ces notions sont
immatérielles, impalpables et subjectives.
Les hypothèses que nous vous soumettons dans les pages suivantes
font naître, elles aussi, des conceptions immatérielles, non démontrables
scientifiquement. Les voici.

Hypothèse autour des somas concentriques


Nous nous sommes attachés à élaborer un système cohérent, intégrant
à la fois la médecine allopathique physique et les médecines dites
alternatives, ce modèle devant répondre aux interrogations soulevées par
les témoignages recueillis tout au long de notre carrière.
Nous formulons l’hypothèse qu’au corps physique, palpable, visible,
matériel, se superposent un ou plusieurs corps, non physiques,
impalpables, invisibles et immatériels.
Cette hypothèse s’est inspirée en partie de la théorie de Hahnemann, le
père fondateur de l’homéopathie.
Le principe des traitements homéopathiques est d’administrer des
produits à des doses infinitésimales qui, à leur état naturel, et donc à plus
forte dose, auraient provoqué les mêmes symptômes que ceux présentés
par le malade. Tentons tout d’abord d’expliquer ce procédé.
Afin d’obtenir d’un produit ou d’une molécule, une concentration à
7 CH (7 Centésimales Hahnemanniennes), 1 ml du produit à la
concentration de base (teinture mère) sera dilué dans 99 ml de solvant,
solution que l’on dynamise, autrement dit que l’on agite. De celle-ci est
ensuite extrait 1 ml, qui, à son tour, sera mélangé à 99 ml de solvant.
Cette opération renouvelée cinq fois de suite, permettra d’obtenir une
dilution à 7 CH, dix fois de suite 10 CH, etc.
Quelques calculs simples effectués grâce au nombre d’Avogadro1
suffisent à affirmer que la probabilité de trouver une seule molécule
matérielle dans une dilution de 7 CH est nulle. Que penser dès lors, des
dilutions parfois supérieures à 30 CH ! Comment justifier l’effet sur le
corps physique de produits n’ayant plus aucune particule matérielle ?
Notre hypothèse s’oriente vers une action de ces traitements à un
niveau non visible et insoupçonné : un niveau vibratoire ou niveau
énergétique.
Vous qui découvrez cette notion, nous imaginons votre surprise,
probablement tout aussi grande que fut celle du premier auditeur
réceptionnant chez lui, à plusieurs centaines de kilomètres de Paris, la
voix d’un journaliste parisien dans son poste de radio TSF ! Ces
transmissions immatérielles et invisibles existent, nous en bénéficions
tous aujourd’hui sans même y prêter attention !
L’homéopathie et d’autres thérapeutiques alternatives pourraient agir,
d’une façon tout aussi immatérielle et invisible, à un niveau énergétique
ou vibratoire.
Il pourrait exister plusieurs niveaux vibratoires, de nature différente, se
superposant les uns aux autres, sous forme de couches autour du corps
physique.
Ces niveaux vibratoires, nous les nommerons « Somas énergétiques ».
Les fonctions hypothétiques des différents somas
Afin de formuler nos hypothèses, nous nous sommes inspirés des
travaux de chercheurs en médecine énergétique. Nous en avons déduit un
système à sept couches : le corps physique accompagné de six somas
énergétiques, ayant chacun une nature bien définie.
Afin de faciliter la compréhension des fonctions et des interconnexions
existant entre ces différents niveaux, nous vous proposons le schéma
suivant :
• Le corps physique : son existence ne fait aucun doute, il est le corps
que nous pouvons voir et palper.
• Le soma éthérique : premier niveau énergétique du système. Il
correspond à l’aura des traditions orientales qui le décomposent en
« chakras » ou en sept « roues de couleurs », de la région pelvienne
jusqu’au sommet de la tête. Certains affirmeront que ce soma peut être
visible grâce à la technique Kirlian2, technique aux bases scientifiques
approximatives, permettant de photographier des perturbations dans le
champ énergétique du patient lorsque son corps est exposé à un champ
électromagnétique.
• Le soma astral : second niveau énergétique (sans rapport avec les
astres de l’univers), couramment accepté dans notre tradition judéo-
chrétienne sous le terme d’« âme », c’est la partie de notre être qui
rejoindra le Ciel, ou le monde de l’après. Ce niveau vibratoire est le
gardien de la mémoire de tout ce qui s’est imprégné, au cours de la vie de
l’individu, au sein de son corps physique mais aussi de son soma
éthérique.
• Le soma mental : troisième couche énergétique. Il correspond à ce
que les grands psychanalystes de ce siècle ont nommé l’« inconscient »,
le « conscient » ou le « subconscient ». Ce niveau distingue le règne
humain des autres règnes : il possède son propre système logique, sa
propre pensée, sa propre analyse conceptuelle, contrairement aux
animaux et aux végétaux.
Ce soma est probablement celui, selon nous, sur lequel nos témoins ont
agi en le rééquilibrant. Nous verrons dans les pages suivantes de quelle
façon.
Nous attribuons aux émissions vibratoires de ce soma, les sensations
extraordinaires que nous avons pu ressentir en les écoutant nous évoquer
leur parcours.
• Les trois autres niveaux, les somas causal, divin et spirituel, ne sont
pas individualisés au sein de l’espèce humaine, car de vibration divine.
Partagés entre tous les êtres humains, ces somas relient l’être à la
divinité. Dieu n’est pas un vieil homme à la barbe blanche trônant
quelque part dans le Ciel, mais fait partie intégrante de l’être humain, se
matérialisant à travers ces trois corps divins. Rien ne sert de chercher
Dieu à l’extérieur de soi, Dieu fait partie de nous.
1. Utilisé en chimie et en physique pour compter le nombre de molécules.
2. Du nom du technicien qui accidentellement photographia un halo de lumière autour d’un être
humain, que beaucoup ont considéré comme l’aura humaine. Des scientifiques mirent en évidence
plus tard qu’il s’agissait d’un phénomène électromagnétique.
Le niveau d’action des différentes médecines alternatives

En admettant l’efficacité thérapeutique de certaines méthodes


alternatives, nous avons cherché à découvrir, si ce système serait en
mesure d’expliquer leurs modes d’action.
• L’allopathie : le niveau d’action de l’allopathie pratiquée depuis
quelques siècles semble évident. La chirurgie, comme les thérapeutiques
médicamenteuses, agit sur le corps physique. Ceci est indéniable et loin
de nous l’idée de dénigrer les formidables découvertes de nos pairs en ce
domaine : l’allopathie a soigné, soigne et soignera des millions de
personnes et leur offrira du temps pour continuer à vivre.
• L’homéopathie : dénommée ainsi par son fondateur, le Dr
Hahnemann, par opposition avec l’allopathie. Comme nous l’avons
précédemment évoqué, l’homéopathie agit en administrant des
substances semblables (homéo) au mal (pathie) dont souffre le patient.
Ainsi, le véritable homéopathe ne raisonne pas sur la base de pathologies
répertoriées mais travaille en se référant à des cortèges de symptômes.
Dans notre système, le remède homéopathique, démuni de matière active,
conserve toute la signature vibratoire de la substance active dont il est
dérivé. Cette empreinte vibratoire agirait, selon nous, sur le premier
niveau énergétique, le soma éthérique. Certains spécialistes en
photographie Kirlian confirment l’existence d’une modification de leurs
clichés, sous traitement homéopathique, comme d’ailleurs après des soins
par acupuncture.
• L’acupuncture : en admettant son efficacité, elle agirait, elle aussi
selon nous, sur ce même soma éthérique. Les thérapeutes chinois à
l’origine de cette thérapie ont mis en évidence, de façon empirique – sans
que ne soit jamais trouvé de voies organiques de communication dans le
corps physique – un réseau de méridiens à travers lesquels l’énergie du
corps vibratoire se dissémine afin d’atteindre tous les endroits où elle est
nécessaire pour que le corps physique puisse fonctionner. Le principe de
l’acupuncture est d’équilibrer la circulation de cette énergie pour
rééquilibrer le corps et donc apporter la guérison.
• Le magnétisme : si certains charlatans profitent de la crédulité de
personnes affaiblies par la maladie, d’autres ont prouvé leur efficacité,
une efficacité reconnue par les patients dont on ne peut nier le « mieux-
être » suite à leur consultation auprès d’un magnétiseur. Rappelons ici
que les « coupeurs de feu » interviennent de nos jours au sein
d’institutions hospitalières, en cancérologie, auprès de patients soignés
par la radiothérapie, mais également au sein des services accueillant les
grands brûlés. Les évolutions cliniques remarquables de leurs patients
laissent souvent les médecins pantois. Le principe d’action du
magnétisme résiderait dans les dons de certaines personnes à agir par
l’intermédiaire de leur soma éthérique sur celui du patient. Il est
également tout à fait probable que certains puissants magnétiseurs
puissent agir sur le soma astral, second niveau énergétique de notre
système.
• Les méthodes de soin du soma mental : plusieurs termes génériques
peuvent être ici cités : psychothérapie, training autogène, thérapies de
groupe, soutien psychologique, soutien moral, etc.
• Les méthodes de soins du soma astral : à notre connaissance, il
n’existe que très peu de méthodes de cet ordre. Nous pourrions
néanmoins évoquer le travail des « passeurs d’âmes » qui agissent sur les
âmes bloquées à des niveaux intermédiaires, ne parvenant pas à rejoindre
le Divin. Un processus vulgarisé, il y a quelques années, par le film
Ghost.
• Les soins spirituels : la prière, les miracles de Lourdes ou d’autres
sanctuaires. Ils pourraient agir sur les trois niveaux énergétiques
supérieurs, de vibration divine. C’est ce que certains de nos témoins ont
nommé le retour en Dieu.

Toutes ces disciplines doivent, selon nous, mener une réflexion


profonde afin de préciser leurs modes d’action, leurs indications, et
surtout leurs limites. Un code de déontologie pourrait être établi, avec
honnêteté. Un devoir auquel devrait se plier toute nouvelle approche de
soins afin d’apporter des réponses sur sa fiabilité. Ce fut d’ailleurs le cas
pour la médecine allopathique. N’oublions pas les erreurs et
tâtonnements de cette médecine à ses débuts : les premiers éminents
anatomistes ont cru, par exemple, durant de nombreuses années, que la
trachée-artère véhiculait du sang. Nous savons aujourd’hui que seul l’air
circule dans cette partie de notre corps !
La cascade énergétique

Après avoir détaillé le niveau d’action hypothétique de chaque


méthode alternative, un point essentiel reste à élucider. Comment une
intervention sur l’une de ces couches énergétiques pourrait-elle avoir de
l’effet sur le corps physique comme nous l’ont rapporté tous nos
témoins ?
Mon hypothèse est la suivante : ces différentes couches énergétiques
agiraient en cascade les unes sur les autres. Ainsi, l’effet vibratoire d’un
soin de rééquilibrage du soma mental, par exemple une psychothérapie,
se répercuterait sur le soma astral, puis le soma éthérique, et enfin sur le
corps physique.

En conséquence, une personne en état d’harmonie ou d’équilibre


psychique, ayant une conscience saine, pourra irriguer positivement les
somas énergétiques inférieurs à son soma mental, et sa bonne santé
rejaillira sur son corps physique.
Une précision importante est à apporter à ce système : il est fort
probable que le corps physique lui-même possède une nature vibratoire.
En effet, les physiciens nous confirment la résonance permanente des
atomes composant la matière, sa stabilité étant d’ailleurs définie par la
constance de cette vibration.
La conception moderne de la matière date seulement de quelques
centaines d’années, fondée sur la théorie du physicien danois Niels Bohr.
Sa description de la structure de l’atome, composé d’un noyau autour
duquel gravitent sur différentes couches, des électrons, présente de fortes
analogies avec notre conception du corps humain et de ses différents
niveaux énergétiques. La médecine nucléaire exploite d’ailleurs les
électrons grâce à une « descente en cascade » produisant de l’énergie ! La
science, elle-même, lie donc étroitement matière et énergie.

Notre modèle, aussi hypothétique soit-il, semble apporter des réponses


pertinentes à nos observations et aux témoignages de malades s’étant
soignés grâce à des méthodes alternatives, quelles qu’elles soient. Il
devra être enrichi et développé, nourri de nos expériences.
Création d’un nouveau paradigme

« Il y a bien longtemps que les hommes ont concilié l’immunité et le


psychisme dans de nombreux aphorismes passés à la postérité : “Quand le
moral va, tout va”, “À moral d’acier, poigne de fer”, “Se faire du mauvais
sang”… Et ils n’ont certainement pas tort, dans la mesure où de nombreux
faits suggèrent que le stress et les phénomènes dépressifs perturbent
l’équilibre immunitaire. »
Extrait des travaux du Pr J. L. Dupond

À la lecture de ces travaux et de ceux du Dr Simonton, cancérologue


américain travaillant sur la psycho-neuro-immunologie, une question
reste en suspens. Quels sont les liens physiologiques, s’ils existent, entre
la psyché et le corps physique ? Aucun cours d’anatomie neurologique ou
d’endocrinologie n’a apporté une réponse suffisante.
Notre système explicatif, composé de niveaux énergétiques, établit
l’irrigation de l’énergie du soma mental à l’ensemble des somas sous-
jacents, jusqu’au corps physique. L’équilibre de l’état psychique, du soma
mental, est donc primordial pour l’individu, comme l’ont expérimenté
tous nos témoins.
Au sens étymologique, le mot « psychosomatique » signifie action de
l’esprit sur le corps. Hélas, trop de personnes considèrent encore la
maladie psychosomatique comme une maladie imaginaire, créée par
l’esprit, et doutent de l’existence réelle du trouble, de la douleur ou du
symptôme.
Selon nous, le cancer pourrait provenir d’une distorsion bioénergétique
causée par une tension émotionnelle et mentale. Un chirurgien, avec
lequel j’entretenais régulièrement des discussions sur ce thème, résumait
sa propre conception par les propos suivants : « Somatiser, c’est échanger
des problèmes psychologiques graves contre des souffrances ou des
ennuis corporels. »
Si la somatisation soulage le problème psychologique en créant une
dérivation des énergies pathologiques vers une cible préférentielle
corporelle, elle ne sauve pas l’Homme de sa maladie, elle se contente de
matérialiser un processus morbide, sans apporter de solution au problème
initial.
N’est-il pas préférable de prendre soin d’un sentiment dépressif dû à
un deuil plutôt que de déclencher un cancer ?
Nous sommes convaincus que la compréhension de la maladie
adviendra avec la compréhension de la personne souffrante.
« Les docteurs ne savent pas tout, ils comprennent la matière, pas l’esprit.
Or, vous et moi vivons dans l’esprit. »
William Saroyan, écrivain américain

Le corps humain cache encore de nombreux mystères. Ses interactions


ne sont pas encore toutes connues, mais il s’inscrit dans cette grande idée,
la plus grande jamais conçue, qu’est la Nature, celle que le Dr Bernie
Siegel, auteur du best-seller Love, Medicine and Miracles nomme
« l’intelligence aimante de l’énergie ».
La Nature peut tout. Elle est à l’origine de la cicatrisation d’une plaie,
de la vie à travers la rencontre d’un spermatozoïde et d’un ovule, de la
communication entre les individus…
La Nature dirige chaque cellule, chaque organe, chaque organisme,
chaque individu. Pourquoi notre esprit échapperait-il à cette règle ?
Nos facultés sont infinies. Elles sont là, tout autour de nous, attendant
que nous ouvrions notre esprit pour contempler et nous servir du trésor
que nous possédons.
Notre santé ne dépend pas du hasard, mais de notre connaissance et de
notre respect des lois de la vie.
« Il y a deux forces dans l’organisme : la force législative, métaphysique, et
la force exécutive, physico-chimique. »
Claude Bernard

Notre soma mental contrôle toutes les fonctions vitales de notre corps.
Si nous souhaitons nous saisir de cette force législative, métaphysique,
nous devons apprendre à diriger nos pensées afin de créer des conditions
favorables. Nos pensées sont actives et détiennent du pouvoir : ce sont
des graines. Lorsqu’elles sont constructives, notre soma mental y répond
en créant des conditions harmonieuses et un entourage favorable en toute
chose.
Pour y parvenir, il convient tout d’abord d’inscrire sur ce soma nos
volontés, avec autorité et conviction. Il se conformera à notre cadre et les
mettra à exécution dans notre corps physique.
Le résultat de nos actions dépendra, pour l’essentiel, de la manière
dont nous aurons pensé la réalité.
Et si notre soma mental se conforme à notre mode de pensée, veillons
alors à ne pas y imprimer des pensées négatives ou malsaines : « je ne
peux pas », « je ne connais pas », « je ne sais pas comment faire ». Il
s’appliquera à nous donner raison et à nous conforter dans notre position
d’impuissance. La limitation, la frustration va à l’encontre de notre bien-
être, et conduit à la congestion mentale et émotionnelle auxquelles font
suite les maladies. Il faut modifier ce mode de pensée, en répétant des
pensées constructives, harmonieuses, susceptibles de former de nouvelles
habitudes de vie saines. De façon progressive et imperceptible, ce nouvel
état s’inscrira sur notre soma mental.
Là où régnait l’impuissance, de nouvelles facultés naîtront !
Notre soma mental construit, ordonne et répare notre corps. Tel le plus
sage des maîtres ouvriers, il connaît le moyen de guérir tous nos organes.
Nous devons permettre à cette merveilleuse intelligence de s’exprimer.
Nous devenons ce que nous pensons.

Nous ne pouvons plus douter de la relation entre la maladie et nos


pensées. Le corps et l’esprit marchent ensemble, d’un même pas, le corps
étant l’écran sur lequel le film de nos pensées est projeté.
« Le fait que l’esprit régisse le corps, bien que négligé par la biologie et par
la médecine, est la connaissance la plus fondamentale que nous ayons du
processus vital. »
Dr Frantz Alexander
Chaque changement de notre état émotionnel ou mental, conscient ou
inconscient, s’accompagne d’un changement analogue de notre état
physiologique et physique. La théorie du biofeedback confirme ces
notions en décrivant la capacité d’influencer notre état de santé par des
processus mentaux. Le psychisme a, alors, la capacité de créer des
maladies comme de les soulager.
En ayant foi en cette technique, et en l’appliquant de façon sérieuse, un
champ de possibilités nouvelles, insoupçonnées, s’ouvrira à nous.
Nous nous engagerons sur un tout nouveau sentier, celui qui nous
mènera à une connaissance plus grande de la Nature humaine et de ses
possibilités infinies de développement. Nous accéderons à un état de
conscience plus élevé.
« Respirer, bouger, placer des pensées positives dans sa tête, c’est
réapprendre à vivre. »
Martin Gray

Rétablir une communication saine entre l’esprit et le corps crée de


véritables « messages de vie ». Le secret réside dans la merveilleuse
puissance créatrice de notre soma mental. Si nous nous berçons, chaque
soir, avec l’idée de la parfaite santé, il nous obligera, en serviteur fidèle,
et transmettra des messages de bonne santé à notre corps physique.
Notre corps est la manifestation extérieure de notre esprit. Il devrait
exprimer la paix intérieure. Toutes ses fonctions redeviendront normales
si nous nourrissons notre soma mental, notre esprit, notre psyché, notre
conscience de pensées d’harmonie et de santé.
Notre esprit souffle où il veut. Nous pouvons tout obtenir grâce à lui,
car il est alimenté par les forces créatrices de l’Univers, par
l’intermédiaire de nos somas astral, divin et spirituel ».
« Tout ce que vous demandez en priant, croyez que vous l’avez reçu, et
vous le verrez s’accomplir. »
Saint Matthieu

Toutes nos expériences, tous nos actes et tous les événements et


circonstances de notre vie ne sont que les réflexions et les réactions de
notre pensée. Dans ce système explicatif, la condition de l’esprit et du
corps d’un homme est fonction de ce qu’il pense, sent et croit.
Ouvert au monde et à son mouvement, celui qui ne dissocie pas l’âme
du corps est un homme dont le nom est inscrit sur le grand registre de
l’Humanité.
« J’ai la conviction que quand la psychologie sera avancée, le poète, le
philosophe et le physiologiste se comprendront mutuellement. »
Claude Bernard

Ces hypothèses et ce modèle n’ont, à notre époque, aucune base


scientifique. Ils restent une tentative d’offrir une structure explicative aux
témoignages de guérison rencontrés lors de nos années d’expérience en
tant que médecin, en mettant en évidence d’éventuels liens
physiologiques ou énergétiques entre notre corps physique et nos
pensées, esprit ou psyché.
Équilibrer son soma mental, comme l’on fait selon nous nos témoins, a
permis de les remettre sur le chemin de la santé. Progressivement et
inexorablement, le corps physique privé des énergies ou des vibrations
négatives voit ses cellules redevenir normales. La guérison survient,
alors, comme une conséquence.
« L’Homme porte en lui la réalité de son existence. À lui de la découvrir s’il
veut prendre conscience de la réalité existentielle de son être et du jeu
auquel il participe dans la Création. Le médecin conscient a accès à ces lois
universelles qui vont lui permettre de soigner sans interférer sur l’identité
propre de son malade. »
Dr Patrick Veret
L’avenir

« Le destin de toute vérité est d’être ridiculisée avant d’être reconnue. »


Albert Schweitzer, médecin et théologien

La science est à la source de progrès fabuleux, et sera toujours là pour


nous aider.
Toutefois, si nous voulons, un jour, éradiquer le cancer, c’est sa cause
qu’il faudra connaître et combattre. On ne lutte pas de façon efficace
contre un ennemi que l’on ne connaît pas.
Ces réflexions n’imposent rien mais incitent chacun à réfléchir sur lui-
même.
D’autres témoins de guérison seront amenés, nous l’espérons, à relater
leur histoire, leur victoire. Les leçons tirées de ces récits permettront
d’enrichir nos connaissances et d’enseigner le processus à d’autres
malades.
C’est en multipliant les études de ce type de témoignages que nous
finirons par comprendre les mécanismes physiologiques qui provoquent
la guérison.

Selon nous, le devoir éthique du médecin est – après avoir répondu aux
urgences – d’aider le malade à identifier les causes de sa maladie afin de
lui permettre de se libérer, c’est-à-dire d’admettre son histoire de vie et
de s’extraire du statut de victime.
La vraie réponse au cancer est d’apprendre à vivre mieux et à aider à
mieux vivre.
La personne malade devra prendre intimement conscience de son
fonctionnement, et admettre l’entièreté de son être au sein duquel circule
la vie, du corps à l’âme et de l’âme au corps.
« L’intérêt de la science depuis quelques siècles s’est porté sur la matière.
Mais la forme est aussi importante que la matière. Lorsque l’on veut
approcher le problème du cancer, on doit s’intéresser aux forces de la forme
(forces éthérées et formatrices). Alors s’impose à nous la recherche de
l’eurythmie dans l’anthroposophie (sagesse de l’Homme) qui permet
d’étudier de nouvelles formes de vie qui ne feront pas comme aujourd’hui du
cancer un compagnon de l’Humanité. »
Rudolph Steiner, fondateur du courant anthroposophique

La médecine doit redevenir poétique et sacrée. Son essor n’adviendra


que d’une réconciliation du rationnel et de l’irrationnel, du pondérable et
de l’impondérable, de l’explication des rapports entre la matière et
l’esprit.
« La science ne peut contredire l’intuition. Et le sens de la beauté, de la
bonté, de la vertu et du devoir doit se dégager un jour, d’une science élargie,
plus profonde et plus vraie. »
Pierre Lecomte du Noüy, biologiste français du début du XXe siècle

Tous les progrès futurs se réaliseront grâce au rapprochement entre les


disciplines.
À l’avenir, le médecin devra s’interroger sur :
– La capacité des thérapies à ralentir, de façon artificielle, la maladie
afin d’offrir au patient du temps pour se guérir.
– La cause de la maladie, en explorant l’histoire du malade car si celle-
ci demeure, elle ne cessera de reproduire les mêmes effets et entraînera,
quel que soit le traitement sophistiqué ou scientifique prescrit, la mort du
patient.
De son côté, le patient devra lui décider s’il n’est pas préférable de
décrypter le message que son corps lui envoie à travers la maladie plutôt
que de mourir.

La recherche devrait donc s’attacher à développer une théorie et à


construire un outil permettant de saisir l’aspect opérationnel de notre
dimension spirituelle.
Bibliographie

Dr BAILES F. W., Votre esprit peut vous guérir : le principe universel de


guérison, Paris, Dangles, 1999.
BARDO-THÖDOL, Le livre tibétain des morts, Paris, Dervy, 2008.
BERNARD C., Traité de médecine expérimentale, Paris, 1947.
BROUSSE S., Cancer : enquête sur les découvertes en péril, Paris, Éditions
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BURGER G. C., Instinctothérapie : manger vrai, Paris, Éditions du Rocher,
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DENNING M., PHILLIPS O., La visualisation créatrice, Paris, J’ai lu, 1999.
Dr DUTOT F., LAMBRICHS L., Les fractures de l’âme : du bon usage de la
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Dr FONTAINE J., Médecin des trois corps, Paris, Robert Laffont, 1995.
Dr FONTAINE J., Nos trois corps et les trois mondes, Paris, Robert Laffont,
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Dr FONTAINE J., La médecine du corps énergétique, Paris, Robert Laffont,
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Dr FONTAINE J., Notre quatrième monde, Paris, Robert Laffont, 1987.
Dr FONTAINE J., L’enfer dans un monde tout en blanc, Paris, Aquarius,
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GRAY M., Vivre debout : comment faire face dans un monde en crise, Paris,
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KING S. V., Manuel de l’énergie des pyramides, Paris, Étincelle, 1989.
Dr KOUSMINE, Soyez bien dans votre assiette jusqu’à 80 ans et plus, Paris,
Tchou, 2011.
Dr KOUSMINE, Sauvez votre corps, Paris, J’ai lu, 2003.
KRIPPNER S., Les pouvoirs psychiques de l’Homme, Paris, Éditions du
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DE LAFFOREST R., LANGLOIS J., Signé : « Dieu », Paris, Robert Laffont,
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LA MAYA J., La médecine de l’habitat, Paris, Dangles, 1999.
LEBRUN M., Médecins du ciel, médecins de la terre, Paris, Robert Laffont,
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LEBRUN M., L’amour en partage, Paris, Robert Laffont, 1991.
MACLAINE S., Le voyage intérieur, Paris, J’ai lu, 1989.
MEUROIS D., GIVAUDAN A., Récits d’un voyageur de l’astral, Paris, Arista,
1983.
Dr MOODY R., La vie après la vie, Paris, Robert Laffont, 1975.
Dr MURPHY J., La dynamique du bonheur, Paris, Dangles, 1999.
Dr MURPHY J., La puissance de votre subconscient, Paris, Éditions de
l’Homme, 2013.
NEUKOMM S., Mon approche du cancer, Paris, Favre, 1983.
PÉRUSSE A., Aura et Magnétisme, Paris, Henri Veyrier, 1990.
PFEIFER S., La santé à n’importe quel prix ?, Paris, EBV, 1980.
Dr POURTALET G., Le corps a ses raisons que la médecine ignore, Paris,
Éditions du Dauphin, 1992.
SCHULTZ J. H., Le training autogène, Méthode de relaxation par
autodécontraction concentrative. Essai pratique et clinique, Paris,
Presses universitaires de France, 2013.
Dr SIEGEL B., L’amour, la médecine et les miracles, Paris, J’ai lu, 2004.
Dr SIEGEL B., Messages de vie : de l’amour à l’autoguérison, Paris, J’ai lu,
2001.
Dr SIMONTON C., Guérir envers et contre tout, Paris, Épi, 1985.
Dr SIMONTON C., L’aventure d’une guérison, Paris, Belfond et J’ai lu, 1992.
DE SMEDT M., Paroles du bouddha, Paris, Albin Michel, 1993.
Dr WOESTELANDT B., De l’homme cancer à l’homme dieu, Paris, Dervy,
2012.
Remerciements

À Monsieur le Professeur Pujol, pour votre disponibilité et les


nombreux conseils et encouragements, avec notre profonde gratitude et
notre profond respect pour vos qualités professionnelles et humaines,

À Monsieur le Professeur Pouget, pour votre éclairage sur


l’interprétation du vécu psychologique de nos témoins,

À Monsieur le Professeur Joyeux, pour votre soutien, votre


dévouement et votre rigueur professionnelle,

À Monsieur le Docteur Pilon, pour votre enthousiasme, votre


gentillesse et votre aide,

À Monsieur le Docteur Ginies, pour votre accompagnement, votre


soutien et l’énergie insufflée tout au long de ce travail.
Spiritualité, bien-être,
santé, développement personnel…
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